El Djadel N°03

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La traversée de tous les risques Emigration clandestine

N° 03 du 13 au 26 décembre 2008

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El Djadel édité par l’EURL MIDI LIBRE au capital social de 12.000.000 D.A. Directeur Gérant : Réda Mehigueni Directeur de la publication Ahmed ben Alam Rédaction : Tél. : 021.93.73.91 Fax : 021.93.65.88 E-mail : eldjadal_hebdo@yahoo.fr Administration : 021.93.91.05

Sommaire N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Publicité : Tél./Fax : 021.93.91.05 publicite@lemidi-dz.com

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Impression : Centre : Roto Algérie Z I Baba Ali lot 53 Saoula Tél : 07 70 54 48 63 Diffusion : Midi libre

8 L’alliance donne le coup de starter 12 Les aveux les plus doux 14 Entretien avec M. Djahid Younsi,

Libre ton. A l’affiche.

Par Ahmed ben Alam

Evénement

Dossier

SG du mouvement Islah

Adresse : 12, rue de la Victoire 16106 Rostomia, Alger La reproduction de tout article est interdite sans l’accord de la rédaction. Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration, adressés ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune réclamation.

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Alger Médina lancée, c’est le cœur de la capitale

Société

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Émigration clandestine Kholea

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Mascarades Sélection telé Nouvelle Psycho-test

Culture

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Libre Ton…

Les petits pas

Par Ahmed Ben Alam

nombreux que les motifs de désunion : l'histoire, la langue, la proximité géograes entrepreneurs algériens sont phique, la profondeur territoriale, tout enclins à mettre en avant les dif- milite en faveur d'une union rapide. ficultés et autres entraves qu'ils Mais l'histoire a des caprices que la raine manquent pas de rencontrer son ne connaît pas. lorsqu'ils envisagent d'investir D'où l'intérêt de la Foire économique dans les pays maghrébins. maghrébine, malgré la modestie du Dans le même temps, constatent-ils, nombre de participants. leurs homologues tunisiens ou maro- C'est une manifestation qui jette les cains bénéficient de toutes les faciltés bases de rencontres plus importantes et, pour s'installer en Algérie, y investir, y surtout, prend date pour la construction travailler, y faire des affaires, y écouler d'un ensemble maghrébin plus viable qui leurs produits. devra bien se faire un jour. Pour autant, ces mêmes opérateurs algé- Cela dit, on doit convenir que 2% riens continuent de défendre l'idée que d'échanges intermaghrébins, c'est bien l'idéal de l'Unité maghrémaigre. Plus de cinbine est une aspiration On doit convenir que quante ans après l'inplus que jamais d'actua2% d'échanges dépendance de nos lité. intermaghrébins, c'est bien pays respectifs, il n'y a La démarche adoptée pas de quoi pavoiser et maigre. Plus de cinquante par ces mêmes opéraaucune région du teurs est celle qui privilé- ans après l'indépendance de monde ne peut présengie l'économique, laisnos pays respectifs, il n'y a ter un tel palmarès sant le volet politique pas de quoi pavoiser et négatif. aux ... politiques Il n'y a pas de quoi être Ils citent à ce propos aucune région du monde ne fiers, assurément. peut présenter un tel l'exemple de l'Union La prochaine foire écoeuropéenne qui a palmarès négatif. nomique maghrébine, d'abord été celle du charqui aura lieu à Tripoli, bon et de l'acier. L'union du vieux conti- présentera-t-elle un meilleur bilan? nent a été un processus long et com- On peut en douter. Mais l'essentiel n'estplexe, mais l'économique s’est toujours il pas que la dynamique soit enclenchée? taillé la part du lion. L'adoption d’une Alors que l'Algérie est en train de paramonnaie unique au sein de l'Eurogroup a chever la route transsaharienne, et alors été le couronnement de ce processus, et que le TGV intermaghrébin viendra, aujourd'hui, malgré les tiraillements, les nous l'espérons, compléter et prolonger Européens veulent se doter d'institu- l'autoroute Est-Ouest qui va relier tions politiques : d'un président, d'un l'Algérie au Maroc et à la Tunisie, il est ministre des Affaires étrangères. bon de voir que les entrepreneurs n'ont Commencée avec six membres avant de pas attendu qu'on leur donne le signal passer à douze, puis quinze, puis vingt- pour se mettre en ordre de marche. cinq, l'UE exhibe fièrement le poids de Timidement, certes, mais parfois de ses 27 membres aujourd'hui. petits pas peuvent déboucher sur de Bien sûr, le Maghreb n'est pas l'Europe : grandes enjambées. A.B.A. les sujets de rassemblement sont plus

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El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008


El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

A l’affiche

Dans son silence, M.Tounsi a tout dit

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n visite à Ain Témouchent pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de réalisation du programme devant assurer la couverture du territoire national en structures de sécurité, M. Ali Tounsi aurait évité de trop philosopher sur l’évolution actuelle de la situation sécuritaire. Venu dans cette wilaya de l’Ouest pour une mission, le Directeur général de la police n’avait effectivement pas de temps à perdre sur les tenants et les

aboutissants d’une autre mission. Surtout que ses interlocuteurs semblaient s’intéresser à la question sécuritaire en prévision de la prochaine élection présidentielle. Ignoraient-ils qu’il aurait même tenté de faire le prof de journalisme plutôt que d’avoir à dévoiler son dispositif de sécurité dans la région ? Le D.G de la police n’est pas le quidam du coin ou un compagnon de bistrot en présence de qui les langues se mettent facilement à se délier.

Etre ou ne pas être sur ses gardes

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n attendant les résultats des tests ADN qui confirment ou infirment que le terroriste récemment abattu à Batna est bien le commanditaire de l’attentat contre le Président Bouteflika le 6 septembre 2006 dans la capitale des Aurès, l’information selon laquelle les services de sécurité viennent de mettre hors d’état de nuire dans la même ville deux personnes arrêtées pour aménagement illégal d’un atelier de fabrication et de vente d’armes fait

craindre l’existence d’un axe malfaisant Batna-Oran. Des armes semi-automatiques et des fusils de chasse ainsi que des munitions. Peut-être pas de quoi craindre déjà le pire, mais la nouvelle met sur ses gardes une population longtemps habituée au calme et à la sécurité. Etre sur ses gardes et alerter les services de sécurité de toute présence et mouvement suspects représente 50% de la victoire sur le terrorisme. Le reste est l’affaire des seuls services de sécurité.

Patriotisme économique En attendant dites-vous ? les sanctions…

C’

est le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME qui l’affirme : «La déstructuration du tissu industriel a engendré une situation contraignante ; les grands groupes industriels ont disparu au même titre que les unités de sous-traitance : l’Algérie est

un pays désormais sans industrie et où règne la déferlante de l’importation». Constat sans appel d’un Zaïm Bensaci qui en parle avec la précision que «10% des PME disparaissent chaque année du paysage industriel». Comment espérer donc construire l’économie de l’après pétrole quand la logique en cours

fait la part belle au comportement anti-économique et à la désindustrialisation ? Le président français qui vient d’annoncer un plan de relance économique de 26 milliards d’euros en faveur particulièrement des secteurs de l’industrie automobile et du bâtiment et des travaux publics, a prévenu qu’aucun constructeur n’en bénéficie si son objectif est de profiter de l’aide de l’Etat pour sauver des investissements initiés ailleurs que sur le français. territoire Délocaliser pour gagner des parts de marché est une chose, recourir à l’argent du contribuable pour une désindustrialisation de la France en est une autre. N’est-ce pas là un exemple de patriotisme économique ?

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a délinquance économique s’aperçoit aussi dans des sociétés commerciales et chez ces opérateurs qui ne déclarent pas leurs comptes sociaux auprès des institutions concernées. Ils constitueraient, selon le ministre du commerce, le gros lot des personnes morales répertoriées à fin 2007 au niveau du centre national du registre de commerce. Que faire face à cette situation où seulement 40% des sociétés se sont acquittées du devoir de déclarer leurs comptes et de rendre transparentes leurs activités ? «Durcir les sanctions contre les contrevenants à la loi», promet Djaâboub plutôt impuissant face au maquis des seigneurs de l’échange sans factures et de l’import-import. 5


A l’affiche

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Prédateurs et proies déjà atteintes

L’

Algérie compromettrait jusqu’à la survie de ses enfants si, professait récemment le directeur de l’institut genevois des relations économiques internationales, elle finalisait son accession à l’OMC. Ce patron d’Ideas qui est en même temps un expert négociateur pour son pays, la Suisse, présente la situation au sein de cette maison mondiale du commerce comme une jungle où les pays en développement n’apparaissent pas mieux que des moutons et où les grands de ce monde sévissent avec la ruse du renard ou la voracité du lion et du loup. Le seul conseil qu’il prodigue à l’Algérie est d’éviter d’être de ceux qui, économiquement aussi fragiles qu’elle, en font déjà partie. Est-ce possible de faire machine arrière maintenant que le coup est parti? Nicolas Imbodan invite son auditoire à

dire en quoi une telle adhésion ferait l’affaire d’un pays quand la contrepartie est bien la perte de sa souveraineté nationale. Comment? «L’OMC, dit-il, impose des lois supranationales qui ne tiennent pas compte des lois nationales». Pourquoi alors nos différents ministres du commerce persistent à repasser l’examen de faire entrer le pays dans un cercle où seules la

prédation et la rapine semblent avoir droit de cité ? On n’accuse quand même pas tous ceux qui se sont succédé à la tête de cette mission d’incompétence ou d’intelligence avec l’ennemi ! Abdelhamid Temmar, économiste de haut rang ne manque tout de même pas d’aptitude pour dire si c’est à contrario ou dans l’intérêt de l’Algérie d’être membre de cette organisation. Et c’est en tant que tel qu’on l’invite à nous éclairer sur le sens de cette affirmation : «Dans les pays de l’OCDE et des Etat Unis d’Amérique le cacao à l’état brut est taxé de 0,5% de droits de douanes et à 25% si son producteur le transforme en chocolat à l’export». Qu’entend-on par protectionnisme dans ce monde de prédateurs pas encore rassasiés et de proies déjà atteintes ?

L’école au ventre, la rue en tête

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e ministre de l’Education nationale se tourne encore vers les associations de parents d’élèves et demande que leurs représentants fassent partie des conseils d’administration chargés, avec la collaboration des présidents d’APC et des inspecteurs pédagogiques, de la gestion des fonds mis au service des cantines scolaires. La réforme consiste apparemment à garantir la nourriture du venture bien plus que celle de la tête. Un montant de 12,4 milliards de dinars a

Et si la CRTF avait un rôle actif ?

S

été dégagé pour permettre aux élèves de 24000 établissements de manger à leur faim et d’être, a dit Benbouzid, à l’abri de la déperdition scolaire. Beaucoup d’argent en temps de crise et dans une logique où c’est l’élève qui compte et pas le maître. Un corps dont la pléthore contraint le plus grand nombre au statut de vacataires pendant que l’Unesco parle d’un besoin de 18 millions d’enseignants sans lesquels le monde n’atteindra pas les performances d’un enseigne-

elon le quotidien «Le Jeune Indépendant» de mardi 2 décembre, la cellule de traitement du renseignement financier pourrait atteindre par ses enquêtes des repentis enrichis par l’argent du racket. Abdelmadjid Amghar, le président de cette institution de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, en a luimême parlé avec l’espoir que des banques et organismes assureurs saisissent ses services à travers des déclarations de soupçon. Et quand c’est les fonctionnaires eux-mêmes de la CTRF qui ont la conviction d’être sur une piste certaine de banditisme financier ? Pas possible que la CTRF s’auto-saisisse, selon Amghar conscient à la fois des limites contenues dans l’acte de naissance de son institution et des centaines de milliards en possession de terroristes encore en cavale et des repentis. S’agissant de la collaboration des institutions financières publiques et privées rien ne semble aussi peu probable dans un secteur brillant davantage par des histoires de détournements que par la rigueur dans la gestion. D’où les scandales à répétition des agences BNA, BADR et autre BDL. 6

ment primaire universel. Cette institution onusienne ignore-t-elle à ce point le sureffectif d’enseignants souvent en grève de la faim en Algérie ? A moins d’une erreur de la part de l’honorable organisation, tout porte à croire qu’on veut pousser nos contractuels de l’Education et nos chômeurs à une révolté de portée mondiale. Est-il possible que l’Unesco travaille sur des données et une carte de géographie s’ouvrant au monde entier et pas l’Algérie ?

Ces Chinois à nos côtés hier et aujourd’hui

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a première voiture algérienne ne sera finalement pas italienne. Des Chinois plus entreprenants que les constructeurs européens saisissent mieux que leurs concurrents dans le monde les opportunités du marché algérien et décident enfin d’installer leurs usines de montage à Biskra et à Sétif. En attendant que des contraintes encore liées au foncier industriel soient définitivement levées. Car il est bien question de parte-

nariats pour la réalisation de chaînes de montage de voitures touristique, de véhicules industriels et utilitaires, de bus et minibus et, peut-être, d’usines de développement de pièces de rechange. Grâce à la Chine de Mao, l’Algérie en guerre contre le colonialisme avait équipé militairement ses moudjahidine, et c’est grâce aux Chinois qu’elle réalise enfin son rêve de pouvoir construire sa propre voiture.


Contrefeux Contrebande Suicide Des fruits et légumes marocains Un hadj menacent la santé des citoyens algérien

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

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es médecins de Tlemcen tirent la sonnette d’alarme quant à la propagation de différentes affections gastriques dues à des fruits et légumes marocains empoisonnés importés frauduleuse-

ment dans notre pays. Ces fruits et légumes contiendraient, à croire ces praticiens de la santé publique et privée, des produits chimiques toxiques usités pour accélérer leur mûrissement. Les dommages causés à la santé des citoyens peuvent aller de simples maux d’estomac à des maladies plus graves, tel le cancer, affirment les médecins. Devant cette situation, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler au boycott de ces produits, notamment dans la région de Maghnia. Par ailleurs, les pouvoirs publics sont interpellés pour un filtrage encore plus strict aux frontières afin de parer aux risques graves encourus par la santé publique.

Emigration clandestine

Les corps de milliers de «harragas» dans les morgues espagnoles

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e président de la Ligue nationale de défense des droits des jeunes algériens (LNDJA), dans une correspondance adressée au président de la République, appelle les autorités à intervenir d’urgence pour rapatrier les corps

Trafic de drogue

de milliers de «harragas» se trouvant hors du territoire national. Selon M.Bachir Boudlal, un millier de corps serait actuellement entreposé dans les morgues des hôpitaux espagnols et italiens. Le président de la LNDJA a, par ailleurs, fait part du lancement d’une grande souscription, impliquant des institutions publiques, des organisations non gouvernementales, des hommes d’affaires et des citoyens, à l’effet de réunir des fonds en vue de procéder à des opérations de rapatriement de corps de «harragas».

se jette du 10e étage à la Mecque

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n hadj algérien de 87 ans, originaire de Bordj Khris dans la wilaya de Bouira, s’est suicidé cette semaine à la Mecque, en se jetant du 10e étage de l’immeuble où il résidait. Selon un responsable de la délégation algérienne sur place, le vieil homme a complètement perdu la tête à la suite d’une crise de nerfs aiguë. Toujours selon la même source, ce cas n’était pas isolé. D’autres pèlerins ont eu à faire face à des dépressions nerveuses, nécessitant, notamment, le rapatriement de sept d’entre eux. A noter, par ailleurs, que jusqu’à présent, quatre de nos compatriotes, dont deux femmes et deux hommes, ont trouvé la mort durant le hadj de cette année. Il s’agit d’un citoyen de Bouira, d’un autre de Tébéssa et deux émigrés en France.

La mafia utilise des bateaux algériens

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e directeur de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), M. Abdelmalek Sayah, a fait part de la saisie par les services de sécurité, au cours de cette année, de 18 tonnes de résine de cannabis, de 900.000 comprimés de psychotropes et de 800 grammes de cocaïne. Il a également révélé que la mafia de la drogue utilise des bateaux algériens pour acheminer ses marchandises toxiques vers l’Europe. Toujours selon le directeur de

l’ONLDT, l’Ouest algérien constitue l’entrée principale de la drogue dans notre pays. Elle provient du Maroc qui fournit 60% de la production mondiale de cannabis. L’activité de la mafia com-

mence à Oran, avant de se ramifier à Chlef, Blida, Alger et même certaines régions de l’intérieur du pays, afin de faciliter le transport et l’écoulement de ses produits. M. Sayah a, en outre,

affirmé que la mafia de la drogue montre un intérêt croissant pour les bateaux algériens dans ses opérations d’exportation de la drogue vers l’autre rive de la Méditerranée, et ce, du fait qu’elle fait l’objet de moins de suspicion que les embarcations espagnoles ou portugaises soumises à un contrôle rigoureux. Concernant les liens entre les réseaux de trafic de drogue et le terrorisme, la même source affirme qu’elle est organique, du fait du bénéfice mutuel qu’elle induit.

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Actuelles

L’alliance donne El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Campagne pour l’élection présidentielle

Faudrait-il être devin pour abonder dans la même veine que les observateurs et analystes qui, en scrutant les moindres faits et gestes survenant sur l’échiquier politique nationale, n’hésitent point à faire un lien direct avec la prochaine élection présidentielle du printemps 2009 ?

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ssurément non. Et même la toute récente sortie médiatique de l’ex-président de la République, Chadli Bendjedid, et les réactions qu’elle a déjà suscitées, notamment celles de l’ex-ministre de la Défense, le général major Khaled Nezzar, et dont tout porte à croire qu’elles prendront d’importantes proportions à l’avenir, sont indubitablement inscrites dans ce registre. Cela atteste, si besoin est, de l’importance de l’enjeu du prochain rendez-vous électoral sur lequel, désormais, est rivée toute l’attention de l’opinion publique nationale. C’est que le ton a déjà été donné par les deux chambres du Parlement lorsque, réunies en congrès le 12 novembre, elles ont voté à l’écrasante majorité en faveur du projet de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia. Ce congrès a permis de sauter le verrou de l’article 74 de la Constitution qui limitait uniquement à deux le nombre de mandats présidentiels. Une fois ce verrou constitutionnel levé, la voie royale est désormais toute ouverte pour que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, puisse se porter candidat à sa propre succession. Et même si ce dernier se garde pour l’heure jalousement de lever le voile sur ses véritaprolongeant bles intentions, ainsi le suspense, rares sont les observateurs qui s’aventureraient à privilégier la thèse de son abandon de toute ambition de prolonger pour un autre bail son mandat présidentiel. Mais des signes avant-coureurs probants suffisent pour le moment aux observateurs et analystes pour pouvoir certifier

avec grande assurance que le président de la République est bel et bien partant, au mois d’avril 2009, dans la course à la magistrature suprême.

L’alliance présidentielle donne le ton La réponse aux interrogations formulées par les uns et les autres sur ce silence du premier magistrat du pays qui devient de plus en plus assourdissant alors que moins de quatre mois nous séparent du prochain scrutin présidentiel, fort à propos au demeurant est, comme il fallait d’ailleurs s’y attendre , venue de ses plus fervents soutiens politiques. En effet, ce sont les trois partis composant l’Alliance présidentielle, le FLN, le RND et le MSP, qui ont implicitement confirmé que Abdelaziz Bouteflika n’a rien perdu de son ambition de solliciter,

comme ce fut le cas en 1999 et 2004, le suffrage des électeurs algériens afin qu’ils lui renouvellent leur confiance, comme lors des deux précédentes fois, pour pouvoir ainsi poursuivre sa mission à la tête de l’Etat algérien. Il n’y a qu’à voir le large sourire qu’ont arboré les trois leaders, à l’occasion du sommet de l’Alliance présidenle 30 novembre dertielle, nier, pour prendre dans toute son amplitude la mesure de cette « vérité » qui n’attend que le moment opportun pour se révéler au grand jour. Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia et Aboudjerra Soltani, avaient l’air, en effet, particulièrement réjoui en descendant les marches menant vers la salle où a eu lieu le sommet et ce, au sortir du bureau du secrétaire général de l’instance exécutive du vieux parti, où ils avaient préalablement

mis les dernières retouches à la déclaration commune. Une déclaration dans laquelle ils ont officiellement annoncé que le président de la République serait leur candidat aux prochaines élections Abdelaziz présidentielles. Belkhadem, dont le hasard du calendrier a voulu que ce soit du siège du FLN que soit faite cette annonce, ne s’est pas privé de rappeler que son parti a été le premier à avoir d’abord appelé à la révision de la Constitution, ce qui est chose faite, et ensuite à un troisième mandat pour le président de la République. Ses deux alliés, avec cependant quelques nuances de forme, comme ce fut le cas notamment pour Aboudjerra Soltani qui a appelé à la promotion de l’alliance en partenariat, ont donné de l’écho à la position de Belkhadem.

Photo : Billal.B

Par Tarek Benhadjer


Actuelles

le coup de starter El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Le plan d’action du gouvernement Dès sa reconduction à la tête du gouvernement en tant que Premier ministre, cette fois-ci, et non comme Chef de gouvernement, révision constitutionnelle oblige, Ahmed Ouyahia a mobilisé tout son staff et constitué un groupe de travail pour mettre en œuvre le plan d’action de l’Exécutif, comme le lui a expressément recommandé le président de la République. Un plan d’action qui devrait être la feuille de route du gouvernement pour les quatre prochains mois. Adopté déjà par le conseil des ministres à la veille des fêtes de l’Aid El Kebir, il sera soumis d’abord à l’approbation de l’APN et ensuite à celle du conseil de la nation. A Travers ce plan qui sera le socle sur lequel reposera la démarche du gouvernement jusqu’au mois d’avril, date à laquelle les Algériens seront appelés aux urnes pour faire leur choix parmi les candidats qui se présenteront à cette élection présidentielle, Ahmed Ouyahia va s’efforcer de mettre les bouchées doubles en vue de parachever les grands chantiers lancés par le président de la République et inscrits dans le plan quinquennal 2005-2009. La réalisation de ces grands projets structurants que sont l’autoroute Est- Ouest, le programme du million de loge-

ments, la création de 2 millions d’emplois, les projets de tramway dans les grandes villes et du métro à Alger, pour ne citer que ceux là, et qui entrent tous dans le cadre de la relance de la croissance pour laquelle des dizaines de milliards de dollars ont été mobilisés, revêt un cachet éminemment capital pour Abdelaziz Bouteflika. Car, dans sa campagne pour les présidentielles de 2004, il s’est engagé devant les électeurs à la concrétisation de ces projets. Connus pour ne pas être amnésiques, les Algériens sauront se rappeler de ces promesses, ce que n’ignore pas Abdelaziz Bouteflika qui, au moment opportun, c’est-à-dire lors de la campagne électorale, ne manquera pas d’exhiber ses réalisations en guise de bilan. C’est pourquoi l’exercice peut s’avérer difficile mais pas insurmontable pour Ouyahia qui a l’habitude de relever les défis.

Premières candidatures Si la majorité des potentiels candidats à l’élection présidentielle se gardent encore d’annoncer la couleur, ce n’est pas le cas pour d’autres qui ont fait déjà montre de leur volonté de se porter candidats. Moussa Touati, le président du FNA, le premier à avoir annoncé sa candidature qui devrait cependant être officialisée par les instances du parti ces jours ci, a déclaré qu’il sera le porte-voix des pauvres et des déshérités. Celui qui a eu très froid au dos ces derniers temps lorsqu’un mouvement de redressement au sein du parti l’a évincé, lors d’un congrès extraordinaire, organisé à la hâte avant d’être rassuré par le ministre de l’Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, qui le considère toujours comme le patron légitime du FNA, part dans cette course avec l’ambition de faire

un bon score et s’insurge devant les critiques qui le qualifient d’ores et déjà de lièvre. Fawzi Rebaïne, président de AHD 54, a lui aussi annoncé officiellement sa candidature. Rebaïne, un fils de chahid qui fait de la promotion des valeurs de novembre la matrice essentielle de son programme électoral, et qui a déjà été candidat en 2004, promet de créer la surprise et, à l’instar de Touati, rue dans les brancards dès lors qu’il est qualifié de lièvre dans cette course électorale. Il y aura certainement d’autres candidats qui vont s’annoncer, et là l’on pense notamment à Louisa Hanoune et à Said Sadi, mais il n’est pas exclu qu’ils soient rejoints par d’autres « candidats de poids » comme l’a promis Abdelaziz Belkhadem, lequel a déjà engagé des pourparlers avec Abdallah Djaballah. T. B.

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Pages-détente : appuyer dessus n’est pas la meilleure façon de la faire régner ! Texte : Abderrahmane LOUNÈS Noirs dess(e)ins et é«bull»itions de Yacine

BÊLE -MÊ LE

SPÉCIAL AÏD EL-KEBIR (PAGES ÉCRITES AVEC MES TRIPES ET EN MÂCHANT DES MOTS).

LE SAVIEZ-VOUS ?

L’Aïd El-Kebir, commémoration rituelle du sacrifice d’Abraham, est appelé à tort fête du mouton, c’est la fête des musulmans, des enfants et des commersangs !

Le pauvre mouton et le père de famines nombreuses, EUX ne sont pas à la fête ! Alors pas du tout ! En cette période d’Aïd El-Adha, on peut leur dire : «Ça va être votre fête !», comme on dit en langage populaire. Le mouton de l’Aïd El-Kebir est, parfois, la première cause des intoxications. Car, comme disait Oscar Wilde : «Je résiste à tout, sauf à la tentation.»

L’Aïd El-Kebir est toujours une question de tête de mouton grillée, d’abats et surtout de tripes, mais à la mode de quand ? Prière de maquignons et des commersangs durant l’Aïd El-Kebir : Et coûtez-nous, Saigneur… BUDGET ALIMENTATION DURANT LA FÊTE DE L’AÏD EL-KEBIR : - D’un côté : recettes - De l’autre : des panses, des panses, des panses…

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PROVERBE DE L’AÏD EL-KEBIR :

AFFAIRES…

Question prix, les commersangs tapent aussi fort que le soleil, mais ce n’est pas de leur faute. Ils ont ça dans le sang.


ABONDANCE DU VENTRE NE NUIT PAS. El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Ça reste à voir, car personne n’est à l’abri des aléas d’un destin grêle.

INCROYABLE MI-VRAI

Lorsque le boucher lui dit : - Je vais te donner une viande de premier choix, le client se tint les côtes. Ce fut le premier client à ne pas prendre pour argent comptant ce que disaient les bouchers.

S O U VE NIR D’ ENF A NC E…

Quand j’étais petit, mes parents étaient si pauvres que, pour l’Aïd El-Kebir, j’avais le droit de humer, uniquement l’odeur du méchoui des voisins qui tournait et retournait, qui tournait et retournait, qui tournait et retournait…

LE MOT DE LA… FIN

NOS AMIS LES BÊTES…

«À peuple-mouton / Ali Baba Boucher.» (extrait des Contes des Mille et Un ennuis de A. L.).

La veille de l’Aïd El-Kebir, l’insomnie m’a repris, dit le mouton. Quelle nuit ! vous ne pouvez pas savoir… Imaginez, imaginez, J’ai dû compter jusqu’à cinq mille huit cents égorgeurs avant de pouvoir m’endormir d’un seul œil.

SAHA AÏDKOM quand-même ! 11


Evenement

Chadli parle du chadlisme

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LES AVEUX LES PLUS DOUX S

Par Saïd Boucetta

es récentes sorties à Tarf et dans la presse nationale ont été largement commentées par les Algériens. Parmi ces derniers, certains ont vécu sa présidence de bout en bout. Ils ont vu l’homme sortir de l’anonymat, l’ont un peu trop vite comparé à son prédécesseur et y ont vu une énorme différence en tous points de vue. Chadli n’avait manifestement pas le style par trop socialisant du défunt Boumediene. Un peu gauche au début de son premier mandat, l’ancien colonel de l’ANP prenait de l’assurance à mesure qu’il s’habituait au costume de président de la République.

NewPress

Kiwis et bananes Pour ceux qui ont eux la chance d’être déjà adultes au début des années 80, l’arrivée de Chadli Bendjedid au pouvoir n’avait pas que des aspects négatifs. Le SGT (Statut général des travailleurs) qui a fait faire un bond inespéré à la fiche de paie de tous les travailleurs algériens constitue l’une réalisations les « plus visibles » du chef de l’Etat de l’époque. Les salaires du SGT, justifiés non pas par une quelconque productivité, mais par une manne pétrolière qui a soudainement gonflé grâce à un baril frôlant les 40 dollars (l’équivalent de plus de 110 dollars d’aujourd’hui), ont ouvert aux Algériens le monde de la consommation. Banane, Kiwi, fromages et autres produits jusque-là inabordables se vendaient dans toutes les grandes surfaces et autres Souk El Fellah du pays.

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Suppression du visa Mais plus important encore, la suppression du visa de sortie du territoire couplée à une hausse significative de l’allocation-devises exacerbée par un dinars à l’époque plus fort que le franc français. les Algériens avaient pu réaliser les rêves les plus fous. Ils se sont trouvé une passion : la découverte du monde. Ils avaient bien entendu commencé par


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Evenement

Chadli Bendjedid ne laisse pas indifférent,

loin s’en faut. Il suffit qu’il s’exprime pour que

cela devienne un événement politico-médiatique.

Multipartisme Au plan politique, le régime de Chadli soufflait le chaud et le froid. Sans ouvrir franchement les portes au multipartisme, il avait permis à certaines sensibilités de s’exprimer à l’intérieur du FLN, voire à l’extérieur, dans les mosquées plus précisément. Les syndicalistes de gauche accusaient le pouvoir de «laisser faire les islamistes» pour affaiblir les «modernistes». Mais dans les faits, la répression touchait les deux familles politiques et les emprisonnements succédaient à certaines petites tentatives de dialogue à l’échelon local, tous les opposants étaient de toutes façons connus. Cette gestion très approximative du champ politique ne constituait pas un grand handicap dans le maintien du régime, tant que l’argent du pétrole coulait à flot. Seulement, voilà, un été de l’année 1986, la crise s’installe. Les cours du pétrole chutent. Première conséquence, l’Europe ferme sa porte aux Algériens. Ces derniers découvrent le visa d’entrée en France et ailleurs. La même année, de graves émeutes éclatent à Constantine, comme pour annoncer le début de la fin d’un rêve qui n’aura duré, tout compte fait, que 5 ou 6 ans seulement.

Neige au soleil Les salaires jadis très suffisants fondent comme neige au soleil. Le glissement de la monnaie nationale face aux devises étrangères fait grimper les prix et l’inflation que l’Algérien ne connaissait pratiquement pas affiche une progression exponentielle. Les grands travaux lancés dans la foulée de l’embellie pétrolière connaissent un coup d’arrêt brutal. Le métro d’Alger, l’aéroport international et d’importants tronçons d’autoroute sont abondonnés par les travailleurs et se transforment en chantiers fantômes. Le fond n’était pas encore atteint. Les Algériens découvrent la dette extérieure. Celle-ci s’élève à quelque 26 milliards de dollars. La rupture intervient en 1988. Les émeutes d’octobre, même si elles ont surpris beaucoup d’observateurs par leur violence, n’étaient pas moins attendues. Certains n’avaient pas hésité à trouver une relation directe entre ces événements et le discours prononcé par Chadli Bendjedid quelques semaines plus tôt. La machine de diabolisation du président s’était mise en marche.

Les Tunisiens admiratifs Un discours émouvant à la télévision, un référendum constitutionnel et l’Algérie change d’époque. La société découvre le multipartisme et, fait sans précédent pour le pays, un président en exercice essuie des critiques de la part d’une opposition désormais légale. Au Maroc et en Tunisie on est admiratif et l’on dit même qu’ils voudraient échanger leur bien-être économique contre la liberté d’expression des Algériens. Mais là aussi l’euphorie n’aura été que de courte durée. Le monstre islamiste a sorti ses crocs et replongé l’Algérie dans une ère où tout est «kofr», même la démocratie. En cette période pleine d’incertitude, Chadli a travaillé avec trois chefs de gouvernement aux styles diamétralement différents. Entre Kasdi Merbah, Mouloud Hamrouche et Sid Ahmed Ghozali, il y a des mondes. Mais toutes les combinaisons imaginées en haut lieu pour maîtriser la situation ont échoué. Le désormais ex-FIS montait inexorablement jusqu’à menacer les piliers même de la République. Et c’est là qu’intervient une autre rupture. Chadli quitte le pouvoir.S. B.

NewPress

l’Europe, dont la plupart des pays voyaient défiler sur leur sol ces nouveaux touristes du tiers monde qui dépensaient sans compter et s’intéressaient particulièrement aux jeans. Pendant quelques années, l’Algérien était heureux, il n’y avait pas à dire. Certes, il grognait comme à son habitude, mais il avait un pouvoir d’achat supérieur à celui de bien d’Européens. Il était d’autant plus heureux que le président de la République avait inauguré, coup sur coup, Riadh El Feth et le Parc d’attraction de BenAknoun. Ces réalisations qui, bien entendu, profitaient aux Algérois, étaient répliquées en plus petit format dans d’autres villes du pays. De la société de consommation qu’elle était devenue, l’Algérie découvrait le divertissement. Il est entendu que cette période que la classe moyenne qualifiait de faste avait, elle aussi, ses oubliés qui souffraient en silence et ses opportunistes qui amassaient un argent fou.

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Entretien

Nous appartenons El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Entretien avec M. Djahid Younsi, SG du Mouvement Islah

l Djahid Younsi, secrétaire général du Mouvement Islah depuis 2005.

L’homme s’est prêté à notre entretien avec beaucoup de simplicité, de modestie et du recul par rapport aux problèmes du parti. Très critique sur l’Alliance présidentielle, il ne ménage pas moins la classe politique. Sans concessions sur les rapports entre les courants empreints de rejet, d’animosité, nous signifiant clairement que l’esprit éradicateur est partout ! Entretien réalisé par M. Saou

El Djadel : en rapport avec l’actualité politique de la semaine, l’Alliance présidentielle lance un appel à la candidature de M. Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat. Qu’en pensez vous ?

Djahid Younsi : cela concerne en premier chef l’alliance. Nous ne sommes pas contre les alliances entre les composantes de la classe politique, encore faut-il qu’elles soient établies sur des programmes non sur l’allégeance personnelle. Cela nous éloigne de l’action politique démocratique. Elle est réductrice et met en cause l’identité et la raison d’être de ces partis. Une alliance c’est la jonction entre des visions, des idées, des programmes. Parlons, si vous permettez, de la Constitution, précisément de sa révision avec les éléments nouveaux introduits, les nouveaux droits reconnus pour la femme, la préservation du patrimoine et l’histoire et, bien entendu, la suppression de la limitation des mandats à travers l’amendement de l’article 74, qu’en pensez-vous ?

Quand des partis ont appelé à la révision de la Constitution, nous avons estimé que notre rôle n’était pas de commenter l’activité des autres partis. On a attendu que le Président se pro14

nonce. Quand la question a été tranchée, nous avons dit que nous n’étions pas contre le principe de la révision si toutefois le but est l’amélioration dans deux directions : d’abord les constantes nationales : l’islam, la langue et l’histoire. Le deuxième a trait aux droits démocratiques ou les droits et libertés. Cela signifie que tout amendement allant dans ce sens doit être soutenu ; à l’opposé, toute révision qui mettrait en cause ces principes ne peut avoir notre soutien ! C’est une position de principe. Puis nous avons demandé à ce qu’il y ait un débat sur le projet d’amendement dans une dimension nationale, faire participer toutes les forces de la société civile et politique. Et que ce débat ait une portée profonde ; ce n’est pas une opération banale. L’autre aspect c’est le retour à la volonté populaire, c’est une position de principe. Le Mouvement El Islah et ses divergences, sa crise, où en êtes-vous ?

L’expression de la différence ou de la divergence est un fait tout à fait naturel, même dans une formation politique, à condition qu’il y ait un climat favorable à la concertation, l’échange démocratique. L’absence d’un tel climat pour l’exercice démocratique interne a créé la grave crise au sein du mouvement. L’absence

de canaux de libre expression a conduit à l’implosion, c’était inévitable ! Pas de solution en vue en dehors de solution radicales. Nous sommes passés d’une période de la pensée unique monolithique, dans la vision, la pensée et la gestion, vers une période de concertation et d’échanges, de débat démocratique et la réhabilitation des instances et l’objectivité dans l’exposé des idées et des programmes, loin des slogans creux et du discours populiste. L’affaire s’est compliquée, nous nous sommes adressés à la justice, elle s’est terminée, Dieu soit loué, de manière définitive, après que le conseil d’Etat a tranché au profit des Nous appartenons à l’école de la modération. Nous voulons concilier l’authenticité et la modernité dans l’approche, voire même le renouveau en la matière. fondateurs du mouvement. Nous sommes en train de reconstruire le parti sur une vision nouvelle, pour éviter les erreurs du passé et permettre aux compétences et élites cultivées l’accès aux instances et à la responsabilité, loin de l’esprit d’allégeance aux personnes. Nous sommes en train de lll


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Entretien

à l’école de la modération ! Entretien avec mr djahid younsi sg du mouvement islah

ment du système socialiste. Ces pays empruntent aujourd’hui auprès des pays capitalistes, la mondialisation a mis en avant les répercussions au plan mondial. Parmi les facteurs qui ont amené cette crise, nous pouvons citer la pratique de l’intérêt qui commande toutes les relations économiques. Ajoutez à cela le phénomène de la spéculation financière à large échelle, on arrive à la crise aggravée. Il résulte de cela un constat de l’existence de deux économies, l’une réelle mais qui ne représente que 10% de l’économie globale, et une économie virtuelle représentant 90% du total.

lll

nous relever, notre détermination ne s’est pas émoussée. Nous avons pris part à deux scrutins, le mouvement dispose encore de cadres et de militants dévoués et motivés et qui font sa force. Il nous faut du temps, un travail continu. Nous avons dressé des priorités : la restructuration au niveau local, la constitution des bureaux de communes et des conseils de wilayas, réhabiliter la positon politique du parti, ceci à travers une série de rencontres où sont abordées d’abord les préoccupations des Algériens, des préoccupations nationales liées à la vie quotidienne et puis des questions touchant la nation arabe et islamique, ceci dans le but de constituer une opinion publique pouvant contribuer au changement auquel on aspire dans différents domaines Où vous situez-vous politiquement ? Il vous est arrivé de vous définir comme nationalistes ?

Le Mouvement Islah à une dimension nationaliste authentique, il se veut l’incarnation de ce à quoi aspire l’Algérien arabe, amazigh et musulman, attaché a ses origines, son histoire ! Cette appartenance n’est pas un slogan. Nous l’avons prouvé par les faits en défendant l’histoire de notre pays et la mémoire de la nation au moment voulu. Nous nous sommes opposés à l’offensive qui a visé notre Révolution et la mémoire de nos martyrs de la part du Parlement français, avec la loi du 23 février. Nous avons proposé un projet de loi qui criminalise la colonisation. Nous avons recensé 36 crimes contre l’humanité et activé à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur pour parvenir à une résolution des Nation unies qui criminalise la colonisation en tant que phénomène contre l’humanité ! Je suis islamiste, cela signifie que je m’inspire de l’islam dans mes idées, mes pensées, mon programme, ceci est d’ailleurs un droit pour toute personne quelle qu’elle soit. Notre référence, c’est l’islam, d’autres ont choisi le socialisme, le communisme ou le libéralisme. Être islamiste, c’est quoi pour vous ?

Le discours sur la crise dans notre pays a des allures un peu rassurantes, comment le percevez-vous ?

Dans ce courant, on parle souvent de tendance modérée ou non, qu’en pensez-vous ?

Cette question ou attitude concerne tous les mouvements quels qu’ils soient. Dans notre mouvement, nous appartenons à l’école de la modération, nous voulons concilier l’authenticité et la modernité dans l’approche, voire même le renouveau en la matière Nous ne pouvons pas être contre la modernité, c’est une nécessité. Nous sommes pour la tradition qui accepte la modernité et qui admet le renouveau. Nous voulons du nouveau dans plus d’un domaine. Les idées ne sont pas figées, des moules préfabriqués, nous essayons de favoriser la nouveauté sur le plan des idées. Nous, nous ne comptons pas uniquement sur l’ancien, l’héritage, mais nous essayons de faire la part des choses, de séparer le grain de l’ivraie, nous disons que les pensées et les idées ne sont pas sacrées. Les hommes ne sont pas infaillibles, le sacré concerne le texte coranique, l’infaillibilité concerne les prophètes. La modernité ?

La crise financière secoue la planète tout entière, qu’en pensez vous ?

Cette crise et celle qui l’ont précèdée, comme celle de 1929, trouve ses racines dans les fondements même du système capitaliste qui s’est imposé à toutes les économies, notamment après l’effondre-

C’est un discours démagogique, sans rapport avec la réalité. Nous ne pouvons pas être à l’abri de cette crise et de ses répercussions, comme ils le disent, ne serait-ce que parce que nous sommes un partenaire économique. Nos ressources proviennent à 98% des hydrocarbures, les pertes découlant de cette crise constituent les deux tiers de nos rentrées ( 150 dollars à 50 dollars, un manque à gagner de 100 dollars). Nous disons à nos responsables et à nos ministres que l’Algérie a ressenti les répercussions de cette crise de façon réelle, même si le budget de l’Etat n’est pas affecté (car calculé sur la base du prix du baril 37 dollars ). Faut-il attendre que le baril atteigne 37 dollars pour dire la vérité à la nation ? C’est un discours auquel on est habitué depuis les précédents gouvernements et depuis l’époque du parti unique. C’est la langue de bois, elle trouve ses racines dans le passé de la pensée unique, très vite apparaîtra la vérité pour tout le monde. Ce discours est-il électoraliste ?

C’est un rendez-vous important ! Nous sommes en période de concertation, de réflexion : devons-nous participer et comment ? Participer avec un candidat du parti ou celui d’une alliance ? Il appartient aux instances du parti de trancher le moment venu. Le conseil national se prononcera sur la question vers la fin du mois de décembre. M. S. Les présidentielles ?

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Business

Les Chinois font leur show

L

a 6ème tournée internationale des véhicules chinois tant attendue a débuté son périple algérien par l’escale de trois jours dans la capitale de l’Ouest du pays, Oran, avant de regagner par la suite les villes d’Alger, Constantine et Annaba. Forte d’une délégation de 27 patrons et représentants de constructeurs automobiles, avec à sa tête le vice-président de l’association de l’industrie mécanique de Chine, la caravane des véhicules chinois qui a sillonné, le 30 novembre et le 1er décembre, les ruelles de la ville d'Oran, a pour objectif de permettre au grand public de découvrir les nouveautés en matière de technologie chinoise dans le domaine de l’automobile. Organisée par l’Association d'industrie mécanique de Chine en partenariat avec l’agence de communication ComEvent, cette manifestation économique a pris fin le 6 décembre. Les industriels chinois ont eu l'occasion de présenter la richesse de l'industrie automobile chinoise mais aussi exposer leur stratégie de développement aux opérateurs économiques algériens pour réaliser des contrats de partenariat. Cette exhibition permettra, indique-t-on, de recueillir les manifestations d’intérêt pour l’implantation d’usines de fabrication de véhicules chinois en Algérie.

Energies renouvelables

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Chemins de fer

Colas Rail

s’implante en Algérie

L

e numéro un français dans la construction et l’entretien des voies ferrées a créé le mois dernier sa filiale algérienne, s’implantant ainsi durablement dans notre pays, où il a décroché d’importants marchés. Cette filiale sera chargée de soumissionner aux appels d’offres nationaux lancés par la SNTF et l’Agence nationale des études et du suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif). Les appels d’offres internationaux seront, pour leur part, traités par Colas Rail France, en partenariat avec des groupes algériens du secteur.

A noter que l’opérateur français vient d’achever le projet de renouvellement de la voie ferrée sur 42 km, de la ligne de 80 km entre Béjaïa et Beni Mansour. Il s’apprête en outre à entamer un projet de même nature entre Mohammadia et Mostaganem. D’autre part, le groupe Colas Rail porte un intérêt particulier au projet de renouvellement de 800 km de voies ferrées à travers le pays et dont l’avis d’appel d’offres vient d’être lancé par l’Anesrif.

Les Allemands à l’assaut du marché algérien

L'

intérêt allemand pour le développement des énergies nouvelles en Algérie va crescendo. Dans cette optique et pour la troisième année consécutive, un séminaire algéro-allemand sur le développement de l'énergie solaire en Algérie s’est tenu à Alger par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK). Intitulée "Energies renouvelables-Energie

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solaire", ce séminaire, organisé en collaboration avec l'Agence allemande de l'énergie (DENA), s'inscrit dans le cadre d'un voyage de quatre jours d'une délégation de cinq entreprises allemandes œuvrant dans le domaine des énergies renouvelables et plus particulièrement dans le domaine de l'énergie solaire. Comme l'a expliqué le directeur général de l'AHK, lll


Business

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Extension des cimenteries publiques

lll M. Andreas Hergenröther, "vu qu'à l'horizon 2015 environ 5% de l'électricité en Algérie sera produite par l'énergie solaire et que l'Allemagne est le leader mondial dans le domaine des énergies renouvelables en général et de l'énergie solaire en particulier, nous sommes convaincus que la technologie allemande aura sa place dans ce domaine". Il a ajouté que les sociétés algériennes et allemandes du domaine de l'énergie solaire ont déjà réalisé plusieurs partenariats. A ce titre, il a cité les entreprises allemandes Schott et Siemens qui sont fournisseurs pour la construction de la centrale hybride solaire-gaz de Hassi R'mel et de nombreuses sociétés allemandes comme X-tern, Phaesun, Solar 23, Vollmer et Conergy qui pourraient mettre en place des partenariats dans le secteur solaire. A l'instar des deux précédents séminaires, le dernier en date a permis aux cinq entreprises allemandes de se présenter individuellement et de faire connaître leur savoirfaire en la matière.

Un investissement de 780 millions de dollars

Equipement

SNVI signe deux contrats avec Naftal

D'

un montant global de 965,71 millions de DA, deux importants contrats ont été signés récemment par la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et l’Entreprise nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers et dérivés (Naftal). Le pre-

mier contrat, d’un montant de 540,41 millions de DA, qui faisait suite à un appel d’offres national et international, porte sur la fourniture par la SNVI de 111 semi-remorques citernes d’une capacité de 30.000 litres au profit de la branche carburant de Naftal. Il doit être exécuté en huit mois. Le second

contrat, passé de gré à gré et concernant la livraison de 100 camions type K100 porte-palette (porte bouteilles de gaz), est d’un montant de 429,29 millions de DA. Il entre en exécution à partir de la date de sa signature pour un délai de quatre mois.

D

ans la perspective d’augmenter les capacités nationales de production de ciment, le gouvernement lance un programme d’extension des cimenteries publiques d’un montant de 780 millions de dollars. Le projet, piloté par le groupe des ciments de l’Est (ERC GIC), ambitionne d’augmenter les capacités de production de 6 millions de tonnes par an, des trois plus grandes cimenteries du pays, à savoir celles de Aïn El Kebira (Sétif), Chlef et Beni Saf (Aïn Témouchent). 17


Dossier

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El Djadel N°03 du 13 au 26 dÊcembre 2008


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Dossier

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Dossier

Pour avoir quitté l’Algérie à l’âge de l’adolescence, après avoir fait le tour du monde et visité les plus belles capitales aux quatre coins du globe, il a décidé de rentrer au bercail au moment où l’Algérie avait le plus besoin de lui : au

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début des années 90. Il est revenu avec des yeux pleins de rêves, la tête pleine d’images et des projets pleins les cartons. Alger Médina, c’est la concrétisation d’un vœu : celui d’offrir à Alger une âme, de lui

«Alger ouvrira ses bras à la mer»

Entretien avec Abdelouahab Rahim

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donner un nouveau look, une façade sur la Méditerranée, pour ne plus tourner le dos à la mer, en mettant en place toutes les infrastructures et les équipements indispensables à l’épanouissement du citoyen, à ses loisirs, à sa Entretien réalisé par Ahmed Ben Alam El Djadel : Présentez-vous, M. Rahim, aux lecteurs d’El Djadel Rahim : Je suis parti d’Algérie dans

les années 70. J’ai vécu à la fois dans les pays arabes du Moyen-Orient et en Europe, la plus grande partie du temps en Suisse. Les choix faits à l’époque ne me sem-

Dossier

culture, à son confort, dans un cadre agréable, convivial, ouvert sur l’intelligence et les nouvelles technologies. Quant à la marina, elle va réconcilier l’Algérien avec les croisières, le sport nautique et les compétitions sportives.

blaient pas les meilleurs. Puis dans les années 90, au moment de l’ouverture économique, il y a eu des road shows pour sensibiliser la diaspora algérienne et l’inviter à venir investir en Algérie. J’ai répondu présent à l’appel, car je considérais que notre pays traversait une période difficile sur les plans sécuritaire et économique. Et pour moi, c’est simple, il s’agissait de la survie de notre nation, surtout du fait des sacrifices consentis et du sang versé par nos

aînés. Je m’étais dit qu’on n’avait pas le droit de ne pas répondre présent, même si les gens à l’époque étaient plus enclins à partir qu’à revenir. Ce n’est pas le profit qui nous a poussés à revenir, mais la conviction de servir notre pays.

Personnellement, j’ai fait des études de marketing. A partir de là, dès que je suis arrivé en Algérie, les investissements ont suivi dès les années 95 et 96, dans différents secteurs : la pharmacie, les assurances, l’Internet et aujourd’hui, nous sommes dans la grande distribution, l’immobilier, la restauration, dans l’industrie des services et la technologie. En clair, on tourne à près de 2.000 employés. On va aller crescendo : 3.000 en 2009, 4.000 en 2010, 5.000 employés en 2011. Quel est votre profil ?

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Dossier

Notre ambition est de servir et de promouvoir notre pays. Nous ne sommes pas dans l’accumulation, ni dans la spéculation. Chaque dinar que nous investissons sert à augmenter le niveau de vie et le niveau technologique de notre pays. Présentez-nous le projet de ville nouvelle Alger Médina

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C’est le business district d’Alger, qui deviendra le cœur économique, commercial, social, sportif et culturel de la capitale. Nous voulons hisser Alger au même niveau que les capitales les plus avancées dans le monde. D’une certaine manière, c’est notre pierre à l’édifice de cette nation. Plus concrètement, Alger Médina c’est un million de mètres carrés de bureaux et d’appartements hôtels destinés aux affaires et au business. Un autre million destiné à l’habitation et 500.000 mètres carrés affectés au commerce. Ajoutez à tout cela une marina, un

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port de plaisance ouvert sur la mer et qui est le maillon de la chaîne méditerranéenne. Et c’est ainsi qu’Alger deviendra une destination touristique maritime. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Désormais, on peut dire qu’Alger ouvrira ses bras à la mer. Il est clair que les murs qui constituent Alger Médina ne sont pour moi qu’un emballage par rapport à l’aspect humain : De par la technologie et les équipements dont elle sera dotée, on parlera désormais d’une ville intelligente, consacrée au service de l’humain. L’aspect financier n’est pas à négliger. je veux parler de ce que peut rapporter l’obligation qui est un rapport extrêmement attrayant, du fait du projet luimême qui est structurant, et de la valeur qui est en expansion continuelle. Cela ne diminue en rien à la fierté de participer à la construction de sa capitale. Prenons l’exemple sur les autres, arrêtons de dire «Wah !» devant leurs réalisations et commençons à conjuguer le

verbe faire chez nous. Car personne ne le fera à notre place. Les mirages et les messies sont d’un autre temps. Revenons au projet : qui en sont les bénéficiaires et que gagneront les détenteurs (souscripteurs) des obligations ?

Ils ont tout à gagner. Ce projet de la Médina doit être l’exemple pour la totalité des Algériens. Si on veut garder son pays, il n’y aucun autre choix. Tout le reste n’est qu’illusion et blabla. Sur un plan pratique, chaque catégorie de citoyens doit trouver son compte et ce qu’il recherche dans la Médina. Je pense d’abord aux enfants, dont l’aquaparc, infrastructure unique en Afrique, offrira un endroit idéal pour l’amusement et le développement physique et culturel. C’est un concept dont la thématique est basée sur l’histoire d’Alger à travers Baba Aroudj. Il sera ouvert toute l’année, de sorte que la console de jeux et la télévision ne seront plus le seul refuge des hivers pour


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Dossier

Pour financer le projet «Alger Medina»

Un emprunt obligataire de 100 millions d'euros

Le groupe privé algérien Arcofina a obtenu le visa de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) pour lancer un emprunt obligataire destiné au grand public. Montant de l'emprunt : 8,3 milliards de DA, soit près de 100 millions d'euros.

es obligations émises dans le cadre de cette opération seront cotées à la Bourse d'Alger, ce qui constitue une grande première pour un groupe privé algérien. Cet emprunt obligataire, d'une durée de sept ans, sera lancé via la société Dahli, filiale d'Arcofina, en charge de la réalisation de la future cité des affaires d'Alger. But : financer la construction de tours appartements-hôtels, un aquaparc et une marina qui font partie du projet, selon la COSOB. L'emprunt comprend 830.000 obligations d'une valeur nominale de 10.000 DA chacune qui seront cotées à la Bourse d'Alger, avec des taux d'intérêts variables et progressifs, de 4% la première année à

6,75% en 2015. Baptisée «Alger Medina», la future cité située aux Pins Maritimes, à l'est de la capitale, comprend des tours de bureaux, des appartements-hôtels, un aquaparc, une marina et un centre commercial et de loisirs. Lancé en 2001 avec l'acquisition de l'hôtel Hilton et la construction de la première vraie tour de bureaux d'Alger (Algeria business center), le projet devrait être achevé en 2011, selon la direction du groupe Arcofina (hôtellerie, immobilier, services, grande distribution, assurances, dessalement d'eau de mer). L'opération d'Arcofina est le troisième emprunt obligataire lancé par un groupe privé algérien après ceux de Cevital en 2006 et de la société Eepad (Informatique et Internet) en 2007. Plusieurs entreprises publiques (Sonatrach, Algérie Télécom, Sonelgaz, Air Algérie...) ont également lancé des emprunts obligataires pour financer des investissements. Plus concrètement, le projet du business district comprend en tout trois nouvelles tours de bureaux, trois tours flats hôtels, des hôtels 4 étoiles, des appartements, des bureaux, une marina et un hypermarché Carrefour. Le centre commercial actuellement en construction devrait être ouvert au public fin 2008. Le premier hypermarché Carrefour d'Algérie bénéficie d'un emplacement exceptionnel à quelques mètres de la mer. Il est également situé à une dizaine de minutes d'Alger centre.

lger Médina est située dans l’environnement de la Grande Mosquée d’Alger, un joyau architectural et un lieu où s’exprime la spiritualité. D’ores et déjà, des passerelles sont prévues entre les deux sites, réservées aux piétons et enjambant l’autoroute. De ce fait, on peut dire que la Grande Mosquée est partie prenante de ce vaste projet d’Alger Médina, déplaçant le centre et le cœur de la capitale dans la région de Mohammadia, et permettant aux Algérois et à tous les visiteurs de disposer enfin d’un environnement urbain de haut standing à tous points de vue, alliant confort, beauté, repos, détente, sport, dans une

ambiance qui réconcilie la ville avec le milieu marin, dont elle fait partie, et faisant d’elle un bijou dans un écrin de luxe. Une vraie pierre précieuse.

Billal B.

L nos enfants de 7 à 77 ans. Les deux générations pourront partager quelque chose, en dehors des rituels habituels. De par leur dimension, les deux tours hôtels appartements offriront toutes les commodités aux familles qui ne seront plus obligées de s’enfermer dans une chambre d’hôtel ou d’aller encombrer des parents. Désormais, il est possible de louer un appartement avec un service d’hôtel de qualité pour une semaine ou plus. Audelà du confort, des loisirs, de l’épanouissement, nous voulons également offrir aux familles la possibilité de se déplacer en toute liberté et dignité, dans le respect de leur intimité. Autre clou du projet, la marina. C’est un lieu exceptionnel. Désormais, Alger ne tournera plus le dos à la mer. Nous allons ouvrir une fenêtre et une porte sur la Méditerranée. Nous allons rompre l’isolement d’Alger. Désormais, nous inaugurons les va-et-vient, les croisières, les yachts, et c’est une passerelle pour le tourisme et les échanges humains entre

La Grande Mosquée

A

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Dossier

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

les deux rives et surtout, nous consacrerons une route vers la rive sud de la Méditerranée. Car sans la marina, les 1.200 kilomètres de côtes ne sont que désert, sans aucune possibilité de s’arrêter à un port de plaisance. Imaginez l’immense potentiel sportif que va susciter la marina de la baie d’Alger, par l’organisation de compétitions nationales et internationales. C’est une option qui fera de nous des acteurs actifs et présents et non absents et inexistants. On dit qu’ Alger Médina est un projet algérien, financé par les Algériens, pour les Algériens. Êtes-vous fier d’un tel projet ?

l Nous avons demandé à M. Rahim de nous parler de ses loisirs, de ses goûts en matière de lecture.

Lorsque le temps me le permet, j’aime lire des livres qui traitent de l’histoire profonde de l’Algérie. C’est vraiment une passion. A la fois l’histoire millénaire de la civilisation nord-africaine et le futur lointain de l’Algérie. Les deux extrêmes m’intéressent. Je regarde les choses avec des jumelles. De face pour le futur et en arrière pour ce qui est du passé. Je considère que le présent c’est déjà du passé. Après avoir voyagé et fait le tour du monde, ce qui me passionne maintenant, c’est ce pays. Du fait sans doute que je n’ai pas eu la chance de passer mon adolescence en Algérie, je peux dire que ce pays me manque. C’est l’objet de ma culture. Pour ce qui est du sport, je n’en fais pas parce que je n’ai plus le temps. Mais dans Alger Médina, un espace est prévu pour la marche et la promenade, je vais saisir cette chance. J’adore le théâtre, bien entendu. J’ai une âme théâtrale et culinaire.

l Quel est votre plus beau souvenir ?

Je l’attends. On vit tout le temps dans l’espoir.

l Votre plus mauvais souvenir ?

L’inégalité, la ségrégation, l’apartheid. 24

L’erreur est de croire un seul instant que ce pays peut être construit par les autres et non par nous-mêmes. Ceux qui sont déçus sont ceux qui ont nourri cette illusion. Il vaut mieux qu’ils se réveillent et qu’ils commencent à travailler. La solution n’est nulle part ailleurs. Elle est en chacun de nous. Le développement ne s’achète pas. Il s’arrache et se construit. Ce n’est pas une question d’argent, mais de volonté. Il faut arrêter de se noyer dans une goutte d’eau, de pleurer sur soi et de demander aux autres ce qu’on doit faire nous-mêmes. C’est ça l’intelligence. Il est beaucoup question du nationalisme économique depuis l’appel du Président Bouteflika aux investisseurs algériens. Comment rétablir la confiance des Algériens après les promesses non tenues de quelques investisseurs étrangers ?

Absolument ! Nous nous inscrivons dans cette optique. Et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à l’effort d’investissement. Dans ce sens, la Médina est un projet fait par les Algériens, pour les Algériens. Revenons à l’emprunt obligataire lancé par le groupe Dahli. Ce dernier croit-il en la bonne santé de l’économie nationale et ses instruments, notamment la Bourse ?

La Bourse est essentielle dans un pays. Elle est le temple de l’économie. Nous aurions souhaité que la Bourse soit réellement activée. Le potentiel est immense, à commencer par toutes les sociétés d’Etat, mais aussi les entreprises privées. Nous avons fait le choix de nous adresser aujourd’hui au public, car la Médina est un investissement pour chacun d’entre nous. La réponse du public sera à la hauteur de ses convictions et de son désir de hisser sa capitale au niveau des autres capitales et avec tout le mérite et la fierté auxquels il a droit. C’est plus qu’un simple investissement. On participe à l’édification de sa ville, par

un acte de citoyenneté et avec un bénéfice à la clé net d’impôt. Ces dernières années, on a beaucoup parlé des champions de l’économie, des capitaines d’industrie. Est-ce qu’ils existent réellement en Algérie ?

Sûrement. Oui.

Parlez-nous des pôles de compétence tels qu’esquissés par le ministère de l’Industrie en 2007. C’est un projet qui tarde à voir le jour. Existe-t-il une stratégie industrielle en Algérie ?

Je ne suis pas au courant.

Le projet Alger Médina peut-il être considéré comme structurant ? Que peut-il apporter sur les plans de l’urbanisation et de la qualité de la vie ?

C’est un projet essentiel pour la capitale. Alger s’est développée au gré du temps et en fonction des aléas du temps. Aujourd’hui, la ville n’a plus de cœur, ni de centre. Or, justement, il s’agit de doter Alger d’un cœur et d’un centre dans les-


El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Dossier Le tourisme suppose toujours un savoir-faire et une valeur ajoutée. Les Algériens ont-ils des atouts à faire valoir dans le domaine ?

L’Algérie a des atouts à faire valoir, mais les Algériens pas encore. Il faut qu’ils travaillent dur. Il est plus facile d’envoyer un satellite en orbite que de recevoir un seul touriste. Une fois qu’on a compris ça, le reste viendra. Le tourisme, ça s’étudie à la maternelle, ça obtient un diplôme à l’université, et ça apprend le métier ensuite. Donc, il faut de la formation, et spécialement dans ce secteur, la culture n’est pas un luxe, mais une base essentielle. Qu’en est-il de la destination Algérie, sur le plan du tourisme et des opportunités d’affaires ?

Il est clair que c’est une destination attrayante, de tout premier ordre. La question est : est-ce qu’aujourd’hui, nous sommes en mesure de transformer cet attrait en tourisme ? Connaissant la planète de fond en comble, je peux affirmer que le potentiel touristique de l’Algérie est immense. Quant aux opportunités d’affaires, on a l’impression, quand on vient en Algérie, que c’est un immense souk. L’opportunité suppose l’opportunisme et les affaires, aussi, ce n’est pas sérieux. Je souhaite que l’Algérie soit plus une destination d’investissement, de partenariat, de partage de risques, de création d’emplois et de richesses.

quels chaque habitant pourra trouver un intérêt. Le cœur d’une ville est ouvert et est accessible à tout le monde. Alger Médina est conçue à partir du citoyen, en fonction de ses besoins, de sa culture, de ses habitudes. Elle deviendra un espace incontournable pour chaque Algérien, dans le sens agréable, bien entendu, de par les facilités qu’elle offre et de par l’ensemble des possibilités mises à la disposition du citoyen. Ce sera un ballon d’oxygène pour tout un chacun, grand et petit. D’après vous, peut-on considérer que le tourisme en tant qu’activité sociale et économique tirera profit du projet «Alger Médina» ?

Totalement. La première action d’Alger Médina, c’est cette porte ouverte sur la Méditerranée. Rendez-vous compte que dans le bassin méditerranéen, malgré le nombre de dizaines de millions de touristes qui barbotent là-

Parlons de la récession économique mondiale. L’Algérie est–elle à l’abri ? Quels enseignements faut-il en tirer ?

dedans, on n’en reçoit pas un seul. Or, dorénavant, nous allons participer pleinement au tourisme de croisière, au tourisme nautique ou de plaisance. Il y a là trois créneaux en un seul, sans compter l’apparition de nouveaux métiers, les dividendes sur l’emploi, la création de richesses que ne manquera pas de générer Alger Médina. Ce sera vraiment la pièce maîtresse de notre capitale, à tous les niveaux : économique, culturel, social, sportif, écologique.

Comme son nom l’indique, la crise est mondiale et n’épargne personne. Cela dit, il ne suffit pas de parler de crise. Ce temps est dépassé. Maintenant, il faut envisager des mesures à prendre et avec quels instruments. Et que chaque pays adopte en fonction de son économie. Il faut s’y pencher sérieusement, d’une manière judicieuse, non partisane, car il s’agit de problèmes sérieux et qui requièrent une vision globale de notre futur. C’est vrai que la crise ne pose pas les mêmes problèmes à l’Algérie qu’aux autres pays, où l’on pourrait paraître en orbite autour de la planète. Mais néanmoins, la question se pose, à court, moyen, et long termes. Pour le reste, il faut savoir que la crise engendre le ralentissement, mais non l’arrêt de l’économie. Il y a toute une batterie de mesures et d’actions que l’on peut mettre en œuvre. Tout dépend du rôle que nous voulons jouer dans le concert économique mondial. A. B. A.

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Economie

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Un vœu pieux ? Intégration économique maghrébine

L’économie peut-elle réussir là où la politique a échoué? Telle est là la question que se pose les observateurs de la scène politique maghrébine après la tenue de la première foire maghrébine s’est tenue à Alger du 26 novembre au 1er décembre 2008, en présence de plus de 260 exposants, avec pour objectif, « le développement des échanges économiques intermaghrébin ».

«C

Par Sadek Belhocine

ette manifestation est un pas important vers un marché commun», a-t-il estimé. Quand il y a des intérêts communs, la création d’un marché regroupant les pays de la région devient possible. Même si des problèmes existent au plan politique, le plus important, selon lui, c’est qu’il y ait des intérêts communs et une volonté d’avancer dans un partenariat gagnant-gagnant. Il a appelé les entreprises économiques maghrébines à «s’unir pour donner lieu à une compétitivité capable de relever le défi face aux grandes entreprises mondiales». C’est en tous les cas le vœu qu’a exprimé Le Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), Habib Ben Yahia, qui a assuré que «Les dimensions de cette manifestation ne sont pas seulement économiques il faut aboutir à un marché commun.» Il a appelé dans ce cadre « les entreprises économiques maghrébines à s’unir pour donner lieu à une compétitivité capable de relever le défi face aux grandes entreprises mondiales». Il reste que le premier responsable de l’UMA semble éluder les contingences politiques qui souvent minent le travail des acteurs économiques maghrébins. Dans tous les cas les opérateurs économiques maghrébins s’inscrivent déjà dans une politique d’intégration économique du Grand Maghreb arabe, laissant le soin aux politiques de remédier aux affaires politiques. Les petits pas

Le précédent qui a réussi dans une région toute proche est là pour revigorer l’optimiste qu’ils affichent. Economique La Communauté Européenne (CEE), ancêtre de l’ UE (Union Européenne), s’est construite à partie de petits pas que les opérateurs économiques Européens ont osés franchir dans un contexte politique européen exerçable. Ils sont aujourd’hui 27 pays européens à faire partie de l’UE, nonobstant les différences cultuelles et de langues. Il est à se féliciter que la première foire maghrébine qui s’est tenue à Alger du en présence 26

de plus de 260 exposants, ait inscrit pour objectif, le développement des échanges économiques intermaghrébins. Est-ce un premier pas vers l’intégration économique. Tout porte à le croire. Cette foire organisée par l’Algérie, le Maroc, la Libye et la Tunisie, réunit 267 exposants de différents secteurs, de l’ameublement à la sidérurgie en passant par la mécanique, les services, l’agroalimentaire et le textile. 70 % des entreprises présentes sont algériennes privées ou publiques. Le Maroc compte 32 exposants, 35 pour la Libye et 11 pour la Tunisie, la Mauritanie s’est abstenue. L’évènement s’est tracé un objectif, renforcer les échanges économiques entre les pays du Maghreb qui ne représentent que 2 % du volume d’échange du commerce des 5 pays de la région. Un niveau très faible qui s’expliquerait par la similitude des productions de chacun des pays et d’un manque de productivité, selon diverses sources. La Foire d’Alger a été organisée à la demande des professionnels eux-mêmes. Pour répondre à cette faiblesse, les industriels veulent promouvoir les échanges, les investissements et mieux se préparer à la mondialisation. Une ambition qui passe par

davantage de coopération et de partage. Des conférences des débats thématiques ont été organisées pour rapprocher les milieux d’affaires. La 2ème édition qui devra se tenir l’année prochaine en Libye laisse percer des sentiments d’optimises d’autant plus que cette intégration devient impérative au regard des difficultés de la conjoncture internationale, et que les pays maghrébins peuvent trouver dans cette initiative les ressorts nécessaires pour renforcer les capacités des pays de la région à relever les défis du nouvel environnement international. Les pays de l’UMA sont conscients des ces nouvelles donnes, pour appeler à dépasser certaines visions étroites qui annihilent toutes initiatives allant dans le sens de l’intégration économique et politique de l’UMA, dans un contexte international qui ne pardonne pas aux pays faibles. Un avis autorisé s’est prononcé sur la question. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn en visite récemment dans certains de la zone Maghreb a appelé les pays de la région à dépasser les problèmes politiques et plaidé pour l’intégration économique. Il rejoint dans ce sens les approches du Secrétaire général de l’Union du Maghreb


Economie

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Arabe (UMA), Habib Ben Yahia, qui a expliqué que les Etats maghrébins ont tous des intérêts à tirer de cette intégration. Pour preuve, a-t-il souligné, la Banque mondiale a fait en 2007 un rapport où elle démontra l’importance d’une telle intégration. «Si on commence l’intégration, chaque pays peut gagner deux points de croissance supplémentaire, ce qui fait 20.000 emplois supplémentaires et le commerce extérieur peut être multiplié par dix entre les pays maghrébins», a-t-il estimé. «Le taux des échanges est actuellement de 3%, c’est le taux le plus faible dans les groupements régionaux», a-t-il encore expliqué. Un projet à coeur

S’agit-il d’un appel direct aux dirigeants politiques? M Ben Yahia reste catégorique: «Je ne lance pas d’appel. Les chefs d’Etat sont conscients et ils ont à coeur le projet maghrébin».Face à la mondialisation, les pays du Maghreb ont tenté de timides rapprochements dans le cadre de UMA, mais les réalisations communes apparaissent bien modestes. A titre d’exemple, les échanges entre les pays ont enregistré, entre 1996 et 2000, que 332 millions de dollars en moyenne annuelle. Reste savoir si avec de telles initiatives on réussira à établir les bases d’une véritable intégration économique maghrébine. Une sorte de puissance régionale capable de faire face et de relever les défis extérieurs. Cela lorsqu’on sait que le volume des échanges économiques et commerciaux intermaghrébins demeure insignifiant. Il ne dépasse guère les 2% des échanges extérieurs des cinq pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), évalués à quelque 137,1 milliards de dollars, dans un ensemble régional de près de 100 millions d’âmes, contre 66% avec l’Union européenne, 13% avec le

reste des pays industrialisés et 19% avec d’autres pays. Des chiffres qui renseignent sur l’état peu reluisant des échanges maghrébins, alors que le marché est beaucoup plus important. C’est dire que les pays membres de l’UMA se doivent impérativement aller de l’avant et de donner un nouveau souffle à leur partenariat sur le plan économique. 3% du total

Côté Algérie, ce qui est certain est que notre économie partirait d’ores et déjà« handicapée » dans ce processus, notamment en raison de sa dépendance vis à vis la rente pétrolière et de la faiblesse de ses exportations hors hydrocarbures. Ces exportations qui demeurent faibles et ne représentent que près de 3% du total des exportations algériennes, dont seulement 1% de produits agricoles. Pourtant, les producteurs dans les sec-

teurs de l’industrie et de l’agriculture ne manquent pas. Mais ces entreprises manquent d’un réel encouragement à exporter leurs produits. Les exportateurs se heurtent souvent à de nombreuses entraves, à commencer par les obstacles bureaucratiques induits par la complexité des procédures douanières et des mécanismes d’aide à l’exportation. L’Algérie est donc appelée à diversifier ses exportations pour espérer améliorer ses échanges avec ses voisins maghrébins. Maintenant que cette foire intermaghrébine est vécu, on peut se demander si elle permettra de mettre de côté les clivages qui empoisonnent les relations entre certains pays du Maghreb et de réfléchir à la construction d’une puissance économique régionale. S.B.

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Société

La traversée de tous LES RISQUES El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Emigration clandestine

L

e chômage, la détresse sociale et la malvie sont parmi les causes qui poussent les jeunes à tenter la traversée de tous les risques. Ils tentent le diable à la recherche de cieux plus cléments. Les statistiques des différents corps de sécurité confirment cet état de fait. En l’espace d’un seul mois, octobre, une centaine de candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés au large d’Annaba, a précisé un bilan du groupement territorial

des garde-côtes. Utilisant des embarcations traditionnelles, ces jeunes tentaient de rejoindre la rive Nord de la Méditerranée. L’autre indicateur de l’ampleur que prend ce phénomène est le nombre de clandestins arrivés sur les côtes italiennes. Ce nombre, selon des informations officielles, a carrément doublé au cours des sept premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de 2007. Il a dépassé les 20.000 clandestins, selon le ministère italien de l'Intérieur.

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Quelle prise en CANDIDATS Société

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

De janvier à juillet de l'année en cours, les gardecôtes ont intercepté plus de 346 candidats à l’émigration clandestine, alors qu'ils tentaient d'effectuer une traversée en mer à bord d’embarcations de fortune pour gagner les côtes italiennes. Agés en moyenne entre 18 et 30 ans, ils ont subi un contrôle médical avant d’être présentés devant le procureur de la République.

D

Enquête réalisée par Hakima L.

urant ces trois dernières années 2.340 Algériens ont été arrêtés pour émigration clandestine. Selon un bilan des garde-côtes, 1.301 candidats à l'immigration clandestine ont été sauvés d'une mort certaine. Il a été indiqué qu'avant 2005, les tentatives d'émigration clandestine se limitaient aux côtes de Béni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent avant de se généraliser tout au long de la côte Ouest jusqu'à la wilaya de Mostaganem. Malgré les dispositions prises et la vigilance des garde-côtes, le nombre des candidats à l'émigration clandestine a connu une continuelle hausse, notamment entre 2006 et 2007. Devant l’ampleur que prend ce phénomène, des universitaires ont plaidé pour une meilleure prise en charge interne des jeunes dans les pays du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne, afin d’éviter le phénomène migratoire des harragas vers l’Europe, appelant, aussi, à trouver des solutions d’intérêt commun, à cette situation, entre les deux rives de la Méditerranée. Mme Farida Merabet, maître de conférence à l’institut de sociologie de

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l «Les gens migrent parce qu'ils sont mal chez eux» l’université de Constantine, a qualifié le mouvement des «harragas» en Algérie, d’une «sorte de suicide», car ces personnes, a-t-elle indiqué «ne sont pas assez armées pour pouvoir partir, croyant retrouver un autre Eldorado, alors qu’elles se dirigent vers l’incertain et sans aucun but». Elle a tenu à mettre en garde sur les «conséquences désastreuses et malheureuses» de part et d’autre des deux rives de la

Méditerranée, «dans le cas où ce phénomène prend de l’ampleur et se propage, notamment lorsqu'il s’agit de pertes en vies humaines » L’universitaire a souligné, à titre préventif, l’importance de «donner plus de possibilités matérielles et morales aux jeunes pour fructifier leurs projets dans leur pays», citant, à titre d’exemple les domaines de l’artisanat et de l’agriculture, et affirmant que, «ce n’est ni les potentialités, ni les


charge pour ces À LA MORT ? El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Société

idées qui manquent chez les jeunes Algériens, même chez ceux qui n’ont pas suivi une scolarité ou un cursus universitaire». Concernant ce mouvement dans la région du Maghreb, devenu un centre de transit pour d’autres populations d’Afrique, un autre universitaire a estimé qu’«il faut s’interroger, d’abord, sur l’origine de ce besoin de partir qui ravage ces jeunes, habités par le désir de s’arracher à leur pays». Il a rejeté l’idée que les «harragas» optent pour l’émigration illégale «par désir de l’Europe». Ce phénomène «renvoie plus à une violence de situation interne économique et sociale», a noté l’interlocuteur qui estime que ce mouvement migratoire est une question qui dicte de s’interroger, notamment, sur le sort fait à la jeunesse des pays où l’émigration clandestine est Il faut s’interroger, d’abord, sur l’origine de ce besoin de partir qui ravage ces jeunes. fortement pratiquée. Pour sa part, l’universitaire et directeur général de l’association France terre d’asile, M. Pierre Henri, avait indiqué que la question des départs des pays du Maghreb vers les pays du Nord, est abordée par l’Europe, d’une façon «extraordinairement sécuritaire», ce qui a créé «une sorte de pression sur les Etats limitrophes à ce continent, notamment ceux de l’Afrique du Nord», qui, a-t-il dit «sont devenus des pays de transit et restent, en même temps, des pays d’émigration, à cause des difficultés économiques qu’ils connaissent». Il avait ajouté qu’«il faut pour chacune des parties (pays d’émigration et de l’immigration) décider de solutions dans un sens de l’intérêt partagé», estimant, que la migration «nécessité actuellement une organisation». Le sociologue Abdelkader Lakjaa se basant sur les résultats d’une enquête, a révélé que «sous l’emprise du désenchantement et d’un scepticisme croissant, les jeunes Algériens sonnent le glas de l’idéologie natiolll

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Société

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l Sous l’emprise du désenchantement et d’un scepticisme croissant, les jeunes Algériens sonnent le glas de l’idéologie nationaliste lll

naliste, de la façon la plus inattendue», affirmant «leur recours de plus en plus visible à l’émigration clandestine». Il a, également, tenu à souligner que les jeunes «ne semblent pas remettre en cause les règles qui régissent l’organisation générale de la vie en société et celles qui régissent les institutions qui la symbolisent, comme la religion et la famille». Ils se sont accordé à dire qu’une meilleure prise en charge interne des jeunes éviterait le phénomène. «L'organisation actuelle de l'émigration devrait passer à une gestion qualitative et de confiance» L'organisation du mouvement migratoire du Maghreb et du reste de l'Afrique, caractérisée, principalement, par une gestion sécuritaire en Europe, «devrait passer à une gestion qualitative et de confiance», a estimé le président du centre d'information et d'études sur les migrations internationales (CIEMI), M. Vincent Geisser. «Il faut organiser la délivrance des visas de manière plus souple pour créer une sécurité

l Il faut organiser la délivrance des visas de manière plus souple pour créer une sécurité pour le migrant.

pour le migrant et lui éviter d'entreprendre des actes clandestins et illégaux», a indiqué M. Geisser en marge du colloque en hommage au sociologue Abdelmalek Sayad, organisé par le centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). Faisant état, actuellement, de «mentalités craintives» en Europe à l'égard des mouvements migratoires des populations du Maghreb et du reste du continent africain, M. Geisser a plaidé pour la mise en place d'accords de coopération, entre les deux rives de la Méditerranée, notamment, dans les domaines de la recherche et universitaire. Il a proposé, à titre d'exemple, la création de cursus universitaires franco-maghrébins ou euro-maghrélll

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bins, réitérant qu'«il faut passer d'une gestion de l'émigration/immigration frileuse et craintive vers une gestion de circulation et de confiance». En outre, il a rejeté l'idée de recourir à «la politique du co-développement», qui préconise d'aider les pays en difficultés économiques et sociales afin de diminuer l'émigration, affirmant que «l'envie de migrer n'est pas liée uniquement à la difficulté économique, mais, il s'agit aussi d'une volonté de pouvoir circuler, de découvrir d'autres sociétés et d'acquérir de nouvelles expériences professionnelles». L'interlocuteur a, enfin, averti que l'émigration clandestine subsistera tant

l L'envie de migrer n'est pas liée uniquement à la difficulté économique, mais il s'agit aussi d'une volonté de pouvoir circuler.

que l'Europe «ne fait toujours pas confiance aux migrants, en pensant qu'ils tenteront de violer la loi pour rester dans les sociétés d'accueil». En revanche, l'historienne au Centre national français de recherche scientifique (CNRS), Mme Fabienne Le Houerou a estimé que l’«unique solution» pour l'Europe d'atténuer le phénomène migratoire clandestin «est d'aider ces gens à être bien chez eux, en leur apportant les outils pour se développer économiquement et assurer une stabilité politique». Elle a insisté sur le fait que les gens, notamment en Afrique, «migrent parce qu'ils sont mal chez eux». H. L.

Société

Rapport de Médecins sans frontières

2.000 personnes clandestines ont échoué sur les plages d’Italie La petite île italienne de Lampedusa, entre la Tunisie et la Sicile, a vu s’échouer sur ses plages plus de 2.000 personnes clandestines sur les deux mois d’été, venues pour la plupart d’Afrique. En somme, c’est moins qu’en 2007. Les embarcations se font plus petites pour échapper aux contrôles, et les naufrages plus nombreux.

«L

es clandestins arrivent en état de choc, parce qu'ils ont voyagé durant plusieurs jours sans nourriture et sans eau. La traversée peut être tragique, surtout pour les femmes et les enfants», explique un représentant de

l'antenne italienne de Médecins sans frontières (MSF). Selon MSF, environ 2 300 clandestins ont échoué à Lampedusa entre le début du mois de juillet et la fin du mois d'août. «Il y a eu moins d'arrivées que l'année dernière, mais plus de naufrages. Les bateaux pneumatiques sont de plus en plus petits, pour échapper aux contrôles, et donc plus dangereux », précise-on. À la mi-août, 439 immigrés clandestins - des hommes, des femmes et des enfants, dont un âgé de moins de 15 jours, entassés dans des bateaux pneumatiques à moteurs - ont débarqué sur

l'île. Ils venaient d'Ethiopie, d'Erythrée, d'Afrique subsaharienne ou d'Afrique de l'Ouest. Pour la plupart, le voyage avait commencé en Lybie ou au Maroc. La même semaine, une vingtaine de corps ont été retrouvés à proximité de Lampedusa par des garde-côtes ou des pêcheurs. Rien qu'en juillet, 79 candidats à l'exil avaient trouvé la mort dans le Détroit de Sicile, selon l'association Fortress Europe, qui publie chaque mois le macabre décompte du nombre d'immigrés morts aux frontières de l'Europe. «La Méditerranée devient de plus en plus une mer de cadavres. Seuls les criminels sont en mesure d'organiser ces traversées», a déclaré un responsable italien, à l'annonce d'un nouveau drame de l'immigration survenu le 21 août, lorsqu'un clandestin en état de choc a été repêché au large des côtes de Lampedusa. Pour le ministre, les gouvernements européens devront assumer la responsabilité de ce trafic criminel s'ils ne sont pas capables de mettre en place des contrôles efficaces sur les côtes d'où partent les immigrants. «L'Italie et les Etats membres de l'UE font déjà de la lutte contre l'immigration clandestine une priorité, en renvoyant ces gens chez eux et en refusant de les accueillir». En 2006, l'UE a dépensé 11 millions d'euros pour lutter contre l'immigration clandestine via son Agence européenne chargée des contrôles aux frontières extérieures (Frontex). Lampedusa, petite île touristique de 5.500 habitants au large de la Sicile, est située à une centaine de kilomètres des côtes tunisiennes. L'été, ses plages sont prises d'assaut par les touristes et sa population est multipliée par dix. Les clandestins qui débarquent sur les côtes de l'île sont emmenés dans un centre, à proximité de l'aéroport, loin du regard des résidents et des touristes. Construit à l'origine pour accueillir 190 personnes, il a accueilli jusqu'à 1.000 clandestins durant le mois de juillet. La surpopulation était telle qu'une épidémie de diarrhées et de fièvre s'y est propagée. Les autorités devraient prochainement ouvrir un nouveau centre d'une capacité de 700 personnes. H. L.

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Un vœu pieux ? Intégration économique maghrébine

L’économie peut-elle réussir là où la politique a échoué? Telle est là la question que se pose les observateurs de la scène politique maghrébine après la tenue de la première foire maghrébine s’est tenue à Alger du 26 novembre au 1er décembre 2008, en présence de plus de 260 exposants, avec pour objectif, « le développement des échanges économiques intermaghrébin ».

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Par Sadek Belhocine

ette manifestation est un pas important vers un marché commun», a-t-il estimé. Quand il y a des intérêts communs, la création d’un marché regroupant les pays de la région devient possible. Même si des problèmes existent au plan politique, le plus important, selon lui, c’est qu’il y ait des intérêts communs et une volonté d’avancer dans un partenariat gagnant-gagnant. Il a appelé les entreprises économiques maghrébines à «s’unir pour donner lieu à une compétitivité capable de relever le défi face aux grandes entreprises mondiales». C’est en tous les cas le vœu qu’a exprimé Le Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), Habib Ben Yahia, qui a assuré que «Les dimensions de cette manifestation ne sont pas seulement économiques il faut aboutir à un marché commun.» Il a appelé dans ce cadre « les entreprises économiques maghrébines à s’unir pour donner lieu à une compétitivité capable de relever le défi face aux grandes entreprises mondiales». Il reste que le premier responsable de l’UMA semble éluder les contingences politiques qui souvent minent le travail des acteurs économiques maghrébins. Dans tous les cas les opérateurs économiques maghrébins s’inscrivent déjà dans une politique d’intégration économique du Grand Maghreb arabe, laissant le soin aux politiques de remédier aux affaires politiques. Les petits pas

Le précédent qui a réussi dans une région toute proche est là pour revigorer l’optimiste qu’ils affichent. Economique La Communauté Européenne (CEE), ancêtre de l’ UE (Union Européenne), s’est construite à partie de petits pas que les opérateurs économiques Européens ont osés franchir dans un contexte politique européen exerçable. Ils sont aujourd’hui 27 pays européens à faire partie de l’UE, nonobstant les différences cultuelles et de langues. Il est à se féliciter que la première foire maghrébine qui s’est tenue à Alger du en présence 26

de plus de 260 exposants, ait inscrit pour objectif, le développement des échanges économiques intermaghrébins. Est-ce un premier pas vers l’intégration économique. Tout porte à le croire. Cette foire organisée par l’Algérie, le Maroc, la Libye et la Tunisie, réunit 267 exposants de différents secteurs, de l’ameublement à la sidérurgie en passant par la mécanique, les services, l’agroalimentaire et le textile. 70 % des entreprises présentes sont algériennes privées ou publiques. Le Maroc compte 32 exposants, 35 pour la Libye et 11 pour la Tunisie, la Mauritanie s’est abstenue. L’évènement s’est tracé un objectif, renforcer les échanges économiques entre les pays du Maghreb qui ne représentent que 2 % du volume d’échange du commerce des 5 pays de la région. Un niveau très faible qui s’expliquerait par la similitude des productions de chacun des pays et d’un manque de productivité, selon diverses sources. La Foire d’Alger a été organisée à la demande des professionnels eux-mêmes. Pour répondre à cette faiblesse, les industriels veulent promouvoir les échanges, les investissements et mieux se préparer à la mondialisation. Une ambition qui passe par

davantage de coopération et de partage. Des conférences des débats thématiques ont été organisées pour rapprocher les milieux d’affaires. La 2ème édition qui devra se tenir l’année prochaine en Libye laisse percer des sentiments d’optimises d’autant plus que cette intégration devient impérative au regard des difficultés de la conjoncture internationale, et que les pays maghrébins peuvent trouver dans cette initiative les ressorts nécessaires pour renforcer les capacités des pays de la région à relever les défis du nouvel environnement international. Les pays de l’UMA sont conscients des ces nouvelles donnes, pour appeler à dépasser certaines visions étroites qui annihilent toutes initiatives allant dans le sens de l’intégration économique et politique de l’UMA, dans un contexte international qui ne pardonne pas aux pays faibles. Un avis autorisé s’est prononcé sur la question. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn en visite récemment dans certains de la zone Maghreb a appelé les pays de la région à dépasser les problèmes politiques et plaidé pour l’intégration économique. Il rejoint dans ce sens les approches du Secrétaire général de l’Union du Maghreb


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El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Arabe (UMA), Habib Ben Yahia, qui a expliqué que les Etats maghrébins ont tous des intérêts à tirer de cette intégration. Pour preuve, a-t-il souligné, la Banque mondiale a fait en 2007 un rapport où elle démontra l’importance d’une telle intégration. «Si on commence l’intégration, chaque pays peut gagner deux points de croissance supplémentaire, ce qui fait 20.000 emplois supplémentaires et le commerce extérieur peut être multiplié par dix entre les pays maghrébins», a-t-il estimé. «Le taux des échanges est actuellement de 3%, c’est le taux le plus faible dans les groupements régionaux», a-t-il encore expliqué. Un projet à coeur

S’agit-il d’un appel direct aux dirigeants politiques? M Ben Yahia reste catégorique: «Je ne lance pas d’appel. Les chefs d’Etat sont conscients et ils ont à coeur le projet maghrébin».Face à la mondialisation, les pays du Maghreb ont tenté de timides rapprochements dans le cadre de UMA, mais les réalisations communes apparaissent bien modestes. A titre d’exemple, les échanges entre les pays ont enregistré, entre 1996 et 2000, que 332 millions de dollars en moyenne annuelle. Reste savoir si avec de telles initiatives on réussira à établir les bases d’une véritable intégration économique maghrébine. Une sorte de puissance régionale capable de faire face et de relever les défis extérieurs. Cela lorsqu’on sait que le volume des échanges économiques et commerciaux intermaghrébins demeure insignifiant. Il ne dépasse guère les 2% des échanges extérieurs des cinq pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), évalués à quelque 137,1 milliards de dollars, dans un ensemble régional de près de 100 millions d’âmes, contre 66% avec l’Union européenne, 13% avec le

reste des pays industrialisés et 19% avec d’autres pays. Des chiffres qui renseignent sur l’état peu reluisant des échanges maghrébins, alors que le marché est beaucoup plus important. C’est dire que les pays membres de l’UMA se doivent impérativement aller de l’avant et de donner un nouveau souffle à leur partenariat sur le plan économique. 3% du total

Côté Algérie, ce qui est certain est que notre économie partirait d’ores et déjà« handicapée » dans ce processus, notamment en raison de sa dépendance vis à vis la rente pétrolière et de la faiblesse de ses exportations hors hydrocarbures. Ces exportations qui demeurent faibles et ne représentent que près de 3% du total des exportations algériennes, dont seulement 1% de produits agricoles. Pourtant, les producteurs dans les sec-

teurs de l’industrie et de l’agriculture ne manquent pas. Mais ces entreprises manquent d’un réel encouragement à exporter leurs produits. Les exportateurs se heurtent souvent à de nombreuses entraves, à commencer par les obstacles bureaucratiques induits par la complexité des procédures douanières et des mécanismes d’aide à l’exportation. L’Algérie est donc appelée à diversifier ses exportations pour espérer améliorer ses échanges avec ses voisins maghrébins. Maintenant que cette foire intermaghrébine est vécu, on peut se demander si elle permettra de mettre de côté les clivages qui empoisonnent les relations entre certains pays du Maghreb et de réfléchir à la construction d’une puissance économique régionale. S.B.

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Société

La traversée de tous LES RISQUES El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Emigration clandestine

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e chômage, la détresse sociale et la malvie sont parmi les causes qui poussent les jeunes à tenter la traversée de tous les risques. Ils tentent le diable à la recherche de cieux plus cléments. Les statistiques des différents corps de sécurité confirment cet état de fait. En l’espace d’un seul mois, octobre, une centaine de candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés au large d’Annaba, a précisé un bilan du groupement territorial

des garde-côtes. Utilisant des embarcations traditionnelles, ces jeunes tentaient de rejoindre la rive Nord de la Méditerranée. L’autre indicateur de l’ampleur que prend ce phénomène est le nombre de clandestins arrivés sur les côtes italiennes. Ce nombre, selon des informations officielles, a carrément doublé au cours des sept premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de 2007. Il a dépassé les 20.000 clandestins, selon le ministère italien de l'Intérieur.

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Quelle prise en CANDIDATS Société

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

De janvier à juillet de l'année en cours, les gardecôtes ont intercepté plus de 346 candidats à l’émigration clandestine, alors qu'ils tentaient d'effectuer une traversée en mer à bord d’embarcations de fortune pour gagner les côtes italiennes. Agés en moyenne entre 18 et 30 ans, ils ont subi un contrôle médical avant d’être présentés devant le procureur de la République.

D

Enquête réalisée par Hakima L.

urant ces trois dernières années 2.340 Algériens ont été arrêtés pour émigration clandestine. Selon un bilan des garde-côtes, 1.301 candidats à l'immigration clandestine ont été sauvés d'une mort certaine. Il a été indiqué qu'avant 2005, les tentatives d'émigration clandestine se limitaient aux côtes de Béni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent avant de se généraliser tout au long de la côte Ouest jusqu'à la wilaya de Mostaganem. Malgré les dispositions prises et la vigilance des garde-côtes, le nombre des candidats à l'émigration clandestine a connu une continuelle hausse, notamment entre 2006 et 2007. Devant l’ampleur que prend ce phénomène, des universitaires ont plaidé pour une meilleure prise en charge interne des jeunes dans les pays du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne, afin d’éviter le phénomène migratoire des harragas vers l’Europe, appelant, aussi, à trouver des solutions d’intérêt commun, à cette situation, entre les deux rives de la Méditerranée. Mme Farida Merabet, maître de conférence à l’institut de sociologie de

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l «Les gens migrent parce qu'ils sont mal chez eux» l’université de Constantine, a qualifié le mouvement des «harragas» en Algérie, d’une «sorte de suicide», car ces personnes, a-t-elle indiqué «ne sont pas assez armées pour pouvoir partir, croyant retrouver un autre Eldorado, alors qu’elles se dirigent vers l’incertain et sans aucun but». Elle a tenu à mettre en garde sur les «conséquences désastreuses et malheureuses» de part et d’autre des deux rives de la

Méditerranée, «dans le cas où ce phénomène prend de l’ampleur et se propage, notamment lorsqu'il s’agit de pertes en vies humaines » L’universitaire a souligné, à titre préventif, l’importance de «donner plus de possibilités matérielles et morales aux jeunes pour fructifier leurs projets dans leur pays», citant, à titre d’exemple les domaines de l’artisanat et de l’agriculture, et affirmant que, «ce n’est ni les potentialités, ni les


charge pour ces À LA MORT ? El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Société

idées qui manquent chez les jeunes Algériens, même chez ceux qui n’ont pas suivi une scolarité ou un cursus universitaire». Concernant ce mouvement dans la région du Maghreb, devenu un centre de transit pour d’autres populations d’Afrique, un autre universitaire a estimé qu’«il faut s’interroger, d’abord, sur l’origine de ce besoin de partir qui ravage ces jeunes, habités par le désir de s’arracher à leur pays». Il a rejeté l’idée que les «harragas» optent pour l’émigration illégale «par désir de l’Europe». Ce phénomène «renvoie plus à une violence de situation interne économique et sociale», a noté l’interlocuteur qui estime que ce mouvement migratoire est une question qui dicte de s’interroger, notamment, sur le sort fait à la jeunesse des pays où l’émigration clandestine est Il faut s’interroger, d’abord, sur l’origine de ce besoin de partir qui ravage ces jeunes. fortement pratiquée. Pour sa part, l’universitaire et directeur général de l’association France terre d’asile, M. Pierre Henri, avait indiqué que la question des départs des pays du Maghreb vers les pays du Nord, est abordée par l’Europe, d’une façon «extraordinairement sécuritaire», ce qui a créé «une sorte de pression sur les Etats limitrophes à ce continent, notamment ceux de l’Afrique du Nord», qui, a-t-il dit «sont devenus des pays de transit et restent, en même temps, des pays d’émigration, à cause des difficultés économiques qu’ils connaissent». Il avait ajouté qu’«il faut pour chacune des parties (pays d’émigration et de l’immigration) décider de solutions dans un sens de l’intérêt partagé», estimant, que la migration «nécessité actuellement une organisation». Le sociologue Abdelkader Lakjaa se basant sur les résultats d’une enquête, a révélé que «sous l’emprise du désenchantement et d’un scepticisme croissant, les jeunes Algériens sonnent le glas de l’idéologie natiolll

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Société

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l Sous l’emprise du désenchantement et d’un scepticisme croissant, les jeunes Algériens sonnent le glas de l’idéologie nationaliste lll

naliste, de la façon la plus inattendue», affirmant «leur recours de plus en plus visible à l’émigration clandestine». Il a, également, tenu à souligner que les jeunes «ne semblent pas remettre en cause les règles qui régissent l’organisation générale de la vie en société et celles qui régissent les institutions qui la symbolisent, comme la religion et la famille». Ils se sont accordé à dire qu’une meilleure prise en charge interne des jeunes éviterait le phénomène. «L'organisation actuelle de l'émigration devrait passer à une gestion qualitative et de confiance» L'organisation du mouvement migratoire du Maghreb et du reste de l'Afrique, caractérisée, principalement, par une gestion sécuritaire en Europe, «devrait passer à une gestion qualitative et de confiance», a estimé le président du centre d'information et d'études sur les migrations internationales (CIEMI), M. Vincent Geisser. «Il faut organiser la délivrance des visas de manière plus souple pour créer une sécurité

l Il faut organiser la délivrance des visas de manière plus souple pour créer une sécurité pour le migrant.

pour le migrant et lui éviter d'entreprendre des actes clandestins et illégaux», a indiqué M. Geisser en marge du colloque en hommage au sociologue Abdelmalek Sayad, organisé par le centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). Faisant état, actuellement, de «mentalités craintives» en Europe à l'égard des mouvements migratoires des populations du Maghreb et du reste du continent africain, M. Geisser a plaidé pour la mise en place d'accords de coopération, entre les deux rives de la Méditerranée, notamment, dans les domaines de la recherche et universitaire. Il a proposé, à titre d'exemple, la création de cursus universitaires franco-maghrébins ou euro-maghrélll

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bins, réitérant qu'«il faut passer d'une gestion de l'émigration/immigration frileuse et craintive vers une gestion de circulation et de confiance». En outre, il a rejeté l'idée de recourir à «la politique du co-développement», qui préconise d'aider les pays en difficultés économiques et sociales afin de diminuer l'émigration, affirmant que «l'envie de migrer n'est pas liée uniquement à la difficulté économique, mais, il s'agit aussi d'une volonté de pouvoir circuler, de découvrir d'autres sociétés et d'acquérir de nouvelles expériences professionnelles». L'interlocuteur a, enfin, averti que l'émigration clandestine subsistera tant

l L'envie de migrer n'est pas liée uniquement à la difficulté économique, mais il s'agit aussi d'une volonté de pouvoir circuler.

que l'Europe «ne fait toujours pas confiance aux migrants, en pensant qu'ils tenteront de violer la loi pour rester dans les sociétés d'accueil». En revanche, l'historienne au Centre national français de recherche scientifique (CNRS), Mme Fabienne Le Houerou a estimé que l’«unique solution» pour l'Europe d'atténuer le phénomène migratoire clandestin «est d'aider ces gens à être bien chez eux, en leur apportant les outils pour se développer économiquement et assurer une stabilité politique». Elle a insisté sur le fait que les gens, notamment en Afrique, «migrent parce qu'ils sont mal chez eux». H. L.

Société

Rapport de Médecins sans frontières

2.000 personnes clandestines ont échoué sur les plages d’Italie La petite île italienne de Lampedusa, entre la Tunisie et la Sicile, a vu s’échouer sur ses plages plus de 2.000 personnes clandestines sur les deux mois d’été, venues pour la plupart d’Afrique. En somme, c’est moins qu’en 2007. Les embarcations se font plus petites pour échapper aux contrôles, et les naufrages plus nombreux.

«L

es clandestins arrivent en état de choc, parce qu'ils ont voyagé durant plusieurs jours sans nourriture et sans eau. La traversée peut être tragique, surtout pour les femmes et les enfants», explique un représentant de

l'antenne italienne de Médecins sans frontières (MSF). Selon MSF, environ 2 300 clandestins ont échoué à Lampedusa entre le début du mois de juillet et la fin du mois d'août. «Il y a eu moins d'arrivées que l'année dernière, mais plus de naufrages. Les bateaux pneumatiques sont de plus en plus petits, pour échapper aux contrôles, et donc plus dangereux », précise-on. À la mi-août, 439 immigrés clandestins - des hommes, des femmes et des enfants, dont un âgé de moins de 15 jours, entassés dans des bateaux pneumatiques à moteurs - ont débarqué sur

l'île. Ils venaient d'Ethiopie, d'Erythrée, d'Afrique subsaharienne ou d'Afrique de l'Ouest. Pour la plupart, le voyage avait commencé en Lybie ou au Maroc. La même semaine, une vingtaine de corps ont été retrouvés à proximité de Lampedusa par des garde-côtes ou des pêcheurs. Rien qu'en juillet, 79 candidats à l'exil avaient trouvé la mort dans le Détroit de Sicile, selon l'association Fortress Europe, qui publie chaque mois le macabre décompte du nombre d'immigrés morts aux frontières de l'Europe. «La Méditerranée devient de plus en plus une mer de cadavres. Seuls les criminels sont en mesure d'organiser ces traversées», a déclaré un responsable italien, à l'annonce d'un nouveau drame de l'immigration survenu le 21 août, lorsqu'un clandestin en état de choc a été repêché au large des côtes de Lampedusa. Pour le ministre, les gouvernements européens devront assumer la responsabilité de ce trafic criminel s'ils ne sont pas capables de mettre en place des contrôles efficaces sur les côtes d'où partent les immigrants. «L'Italie et les Etats membres de l'UE font déjà de la lutte contre l'immigration clandestine une priorité, en renvoyant ces gens chez eux et en refusant de les accueillir». En 2006, l'UE a dépensé 11 millions d'euros pour lutter contre l'immigration clandestine via son Agence européenne chargée des contrôles aux frontières extérieures (Frontex). Lampedusa, petite île touristique de 5.500 habitants au large de la Sicile, est située à une centaine de kilomètres des côtes tunisiennes. L'été, ses plages sont prises d'assaut par les touristes et sa population est multipliée par dix. Les clandestins qui débarquent sur les côtes de l'île sont emmenés dans un centre, à proximité de l'aéroport, loin du regard des résidents et des touristes. Construit à l'origine pour accueillir 190 personnes, il a accueilli jusqu'à 1.000 clandestins durant le mois de juillet. La surpopulation était telle qu'une épidémie de diarrhées et de fièvre s'y est propagée. Les autorités devraient prochainement ouvrir un nouveau centre d'une capacité de 700 personnes. H. L.

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Société Divorce par la voie du Kholea

Est-ce la fin de la El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Le visage chiffonné et le regard triste de ce petit bout de femme, laissaient apparaître toute sa souffrance. Si elle se trouvait là aujourd’hui, c’est à cause de son mari qui refusait de la répudier.

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Par Dalila. S

plus durs sévices». Ayant ras-le-bol d’une situation qui n’a que trop duré, Lamia a décidé d’en finir une bonne fois pour toute. Elle a trouvé le salut dans l’un des articles du code de la famille qui accorde à la femme désirant divorcer sa liberté. Il s’agit en effet du kholea, ou divorce unilatéral, par lequel la femme recouvre sa liberté moyennant un renoncement à tous ses droits pécuniaires et après le versement d’une somme d’argent, qui équivaut habituellement au montant de la dot. «Si j’ai recouru à cette loi, c’est parce que j’ai découvert que mon époux était homosexuel et qu’il recevait ses copains chez moi à la maison alors que je ne me doutais de rien», rétorque Assia, une autre femme, la quarantaine dépas-

ssise dans la petite cours, fourmillante en cette journée pluvieuse, du tribunal d’Hussein Dey, Lamia, semblait s’impatienter pour entendre enfin le verdict du juge. Son avocate lui avait bien expliqué que son affaire ne saurait traîner, car «ce type de procès s’achève au bout de quatre séances», l’a-t-elle rassuré. Et pourtant, cette peur qui lui nouait l’estomac, ce vertige qui la gagnait progressivement et ce de plus en plus nombreuses les femmes, tremblement qui faisait vibrer son corps a recourir à la loi du kholea pour se sépane la quittaient point. rer de leurs conjoints pour une raison ou Le visage chiffonné et le regard triste une autre. Dans ce sens, nous avons de ce petit bout de femme, laissaient appris de source proche du ministère de apparaître toute sa souffrance. Si elle se la justice que le nombre des divorces par trouvait là aujourd’hui, c’est à cause de Kholea est arrivé à 3500 cas à la fin de son mari qui refusait de la répudier. Oui, 2007 sur 300 mille actes le divorce. Elle le désirait plus que tout. de mariage, contre 813 Mais son époux, phallocrate à l’image Pour plusieurs féministes, cette disposition cas de divorce par kholea de la société, refusait de le lui accorder. incluse dans le code de la famille est au profit signalés en 2004 et 1477 «Il usait de sa position de supériorité, des femmes qui peuvent dire basta au enregistrés en 2006. Pour dit-elle, pour me faire monopole masculin. plusieurs féministes, subir les cette disposition incluse sée. Elle évoque péniblement le dans le code de la famille est au profit choc qui a résulté de sa décou- des femmes qui peuvent dire basta au verte. «Mon traumatisme était monopole masculin et à l’autoritarisme tel que j’ai quitté illico la aveugle de certains maris. A ce sujet, demeure conjugale exigeant Wahida, une jeune femme âgée de 40 le divorce », relate-t-elle. ans, se dit satisfaite du verdict du juge du Son époux, sûr de son statut personnel qui a récemment statué autorité, refusa catégori- dans son affaire en lui accordant le quement, la mettant divorce par la voie du kholea. devant le fait accompli. «Le premier sentiment qui accompa« Je n’étais pas au gne le divorce d’une femme est ordinaicourant de cette loi. rement la tristesse. Dans mon cas, mon Heureusement qu’une bonheur était incommensurable tant cet amie à moi, avocate, homme m’a fait voir de toutes les coum’a informé sur leurs », témoigne-t-elle. Violentée et l’existence de cet arti- séquestrée par son mari, la pauvre malcle qui m’accorde le heureuse nous raconte comment tout au droit de divorcer», long de sa vie conjugale elle a subi le caltémoigne-t-elle. vaire, croyant qu’elle ne pouvait que se Aujourd’hui, elles sont résigner à son sort.


El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Société

domination de l’homme ? a

«Quand j’ai su que cette loi existait chez nous, et pas uniquement en Égypte, j’étais soulagé. J’ai quitté mon mari exigeant le divorce. Mais, il a ouvertement décliné ma demande », raconte-t-elle. Et d’ajouter qu’elle a fini par prendre son courage à deux mains et demander le divorce par kholea. L’affaire n’a pas traîné. L’épouse a due renoncer à tous ses droits pécuniaires et verser à son époux la somme de 50000 DA, soit le montant de sa dot, pour se retrouver enfin libre. «Rendre la dot est préférable que de subir la lenteur de la justice et les dépenses », avoue cette femme qui savoure le goût de la liberté pour la première fois. De l’avis de plusieurs observateurs avertis, de nombreux facteurs sont derrière l’expansion des divorces par kholea. Certains attribuent ce fait à la facilité des procédures judiciaires liées au kholea, pour d’autres l’autonomie financière des femmes est un facteur principal, tandis que pour quelques-uns cela revient en premier lieu au changement du statut de la femme qui exige l’égalité et refuse, de ce fait, d’être considéré comme inférieure à l’homme. Il faut dire que même si la société stigmatise encore les femmes qui demandent le kholea à leurs hommes, plusieurs, dans un plaidoyer soutenu, avancent leurs motifs qui loin d’être futiles portent souvent sur la violence conjugale subie, l’infidélité de l’époux, son homosexualité et bien d’autres raisons.

Le kholea menace la stabilité du foyer algérien

D

e l’avis de maître Ibouchoukane, avocate prés la cours d’Alger, «Les divorces par kholea menacent l’avenir de la famille algérienne et donc l’équilibre de la société ». L’avocate ajoute que la loi du Kholea, tirée de la religion musulmane, figure dans la législation algérienne, inspirée dans son ensemble de la charia islamique. Dans ce sens, notre interlocutrice appuie ses déclarations en soulignant que le code de la famille de 1984, est entièrement inspiré de la charia islamique. En ce sens, elle atteste que la loi algérienne a bien défini le mariage et le divorce qui peut émaner d'une volonté unilatérale ou d'un divorce à l'amiable.

Dans ce sillage, l’avocate stipule que la femme a le droit de demander le divorce au juge par voie du kholea et ce, dans le cas d’insatisfaction sexuelle, d’impossibilité de cohabiter avec l’époux ou en cas de longue absence de ce dernier.

suit-elle. Sur un autre chapitre, maître Ibouchoukane n’a pas manqué de signaler que certaines femmes, profitant de la facilité et de la rapidité du divorce par Kholea, recourent à cette procédure pour des raisons futiles, tel un malentendu, une sévère

Il s’agit en effet du kholea, ou divorce unilatéral, par lequel la femme recouvre sa liberté moyennant un renoncement à tous ses droits pécuniaires. Elle souligne également que le kholea donne à la femme le droit de divorcer moyennant une somme d'argent qui ne devra pas dépasser la dot le jour du jugement (au tribunal). «Cette forme de divorce est garantie dans l'article 54 du code de la famille», pour-

dispute ou un état de lassitude conjugale. Face à cet état de fait, l’avocate n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme sur l’amplification de ce fléau affirmant que le mariage a totalement perdu sa crédibilité. D. S

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Société

Le kholea, un pas positif dans la promotion des droits de la femme

El Djadel N°02 du 26 novembre au 10 décembre 2008

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elon, Mme F. Selmi, sociologue, l’autorité du mâle est dominante dans notre société algérienne. «On est habitué à ce que l’homme mette fin à la relation conjugale. La femme doit toujours se soumettre et surtout accepter la vie qui lui est imposée pour sauvegarder son foyer et surtout ses enfants ». L’époux parfait est celui qui est capable de satisfaire les besoins matériels de son foyer et de procréer. «Lorsque la femme a recours au kholea, l’entourage pense que cet homme à une déficience quelconque », poursuit-elle. Cependant, le kholea reste un pas positif pour la femme, assure-t-elle. D’après elle, les pressions sociales auront des conséquences plus importantes que la loi elle-même. «Cela pourrait réduire une tendance générale, celle de la

domination de l’homme au sein du foyer. Tout homme réfléchira plusieurs fois avant de tyranniser sa femme pour ne pas se voir un jour s’attribuer le statut d’un homme «makhloue». Mais une femme qui a recours au

guise de dot. Cheikh Abdelhamid a signalé que le divorce par la voie du kholea ne représente une menace sur l’avenir des couples algériens que lorsqu’il est utilisé à tort et à travers. Or, il est essentiel de noter que la majorité des femmes ne recourent à cet article de loi que quand leur vie conjugale devient réellement difficile. Enfin, il est à souligner que, même si la loi du Kholea est inspirée de la religion musulmane, cette dernière figure bel et bien explicitement dans le code de la famille. Réprouvée par notre société machiste qui ne tolère pas encore qu’une

femme puisse détruire son foyer pour une quelconque raison, cette loi demeure méconnue par de nombreuses femmes algériennes.

Nous avons appris de source proche du ministère de la justice que le nombre des divorces par Kholea est arrivé à 3500 cas à la fin de 2007.

kholea doit assumer sa force prodiguée par une disposition de loi et ne pas redouter le regard de la société lourd de reproche et qui exige de la femme, implicitement, de se soumettre à l’autorité masculine dans le but de préserver son foyer, conclue la sociologue. D. S

Cheikh Abdelhamid : «Le kholea protège la femme et respecte son intimité»

P

our cheikh Abdelhamid, imam à la mosquée de Gué de Constantine, l’islam a légitimé le kholea pour protéger la femme, renforcer sa liberté et respecter son intimité. En ce sens, si la femme trouve une anomalie physique chez son mari, si elle n’est pas financièrement parlant satisfaite, si elle n’éprouve plus d’affection pour son époux, elle a le droit de le divorcer (par kholea) en lui restituant le montant de la dot versé. A ce sujet, Wahida, une jeune femme âgée de 40 ans, se dit satisfaite du verdict du juge du statut personnel.

Dans ce contexte, l’imam a raconté l’histoire de cette femme qui est venue voir le prophète Mohamed (QSSL) pour lui demander si elle pouvait divorcer par kholea de son époux justifiant sa décision par sa mauvaise haleine qu’elle ne pouvait supporter. Le prophète lui donna le droit de divorcer, mais à condition de restituer à son époux le jardin qu’il lui a donné en 36


Culture Décrochant le prix du meilleur film arabe

«Mascarades»

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

vole la vedette au Caire

Sur 15 films arabes, c’est «Mascarades» du cinéaste algérien Lyès Bensalem qui a eu le plus de coups de cœur. Le long métrage en question a décroché le prix du meilleur film arabe, la semaine passée, au Festival international du Cinéma du Caire.

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El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

C

Par Lamia Brahimi

eci est loin de constituer une surprise, puisque le film a suscité, depuis son avant-première au mois d’octobre, beaucoup d’intérêt, partout où il a été projeté, notamment dans le Festival de Carthage et dans les salles de cinéma algériennes. Avec un humour qui renferme beaucoup de messages, une fantaisie recherchée et beaucoup d’émotion comme ingrédients, le jeune réalisateur scénariste et acteur principal dans le film a assuré la réussite de son tout premier essai. Il est à signaler que «Mascarades» est le tout premier long métrage du jeune cinéaste Lyès Bensalem. C’est lui-même qui a écrit le scénario et joué le rôle principal, celui de Mounir qui rêve de marier sa sœur malade à quelqu’un d’important pour défier les regards méprisants des habitants de son bourg. Toute l’histoire se déroulera autour d’un mariage imaginaire qu’annoncera Mounir, un soir qu’il est ivre, entre sa sœur Rym et un millionnaire australien. Les préparatifs de la fête de mariage commencent, mais sans qu’il y ait un mari. La nouvelle information transforme les regards ricanants des villageois, subitement, en un vaudeville factice et hypocrite, qui cache de l’intérêt et de l’opportunisme. La chimère transforme le village en une mascarade où tout le monde porte un masque, derrière

lequel il cache un petit quelque chose. Les évènements du film se déroulent à «la wilaya 50». Une wilaya fabuleuse «pour éviter toute sensibilité régionale» selon le réalisateur même du film. Les paysages féeriques du film ont été tournés dans plusieurs wilayas, Biskra, Tissemsilt, Rellizane, Tiaret, Batna, M’sila et Alger.. Le film ne comptait pas un seul rôle principal mais plusieurs. A côté de Lyès Selem dans le rôle de Mounir, Sarah Réguieg, un nouveau visage dans le cinéma algérien, a interprété le rôle de la sœur atteinte d’une maladie rare du sommeil, Mohamed Bouchaib, de l’équipe «El Fhama» a interprété le rôle de Khelifa, le fou amoureux de Rym qui est à l’occasion la sœur de son meilleur ami Mounir. La charmante Rym Takoucht a, sateur. Il connaît bien le métier et sait s’y prendre avec les comédiens. C’est peut être ça le secret de sa réussite.»

(Contacté par El Djadel) Si j’ai réussi à interpréter le personnage de Khelifa, c’est justement parce que je lui ressemble beaucoup. Lyès Salem n’avait pas besoin de créer le personnage en moi, parce qu’il y est déjà. Je ressemble à ce Khelifa dans ma conception de la vie, qui est totalement indépendante des paramètres de la société. Tout comme lui, je ne regarde pas ma vie par les yeux de la société. C’est un jeune Algérien un peu «déphasé» et je le suis aussi quelque part. Lorsque j’ai lu le scénario, la première des choses que j’ai dite à Lyès, c’est d’aller très loin avec le film. Mohamed Bouchaib :

Mourad Khan

(Rencontré lors de la projection du film à l’Algéria) «Le Film avait tous les ingrédients pour réussir. Un bon scénario, un casting étudié, une bonne équipe technique. Lorsque j’ai lu le scénario, j’ai tout de suite compris qu’il fera un bon film, mais il faut reconnaître que je n’ai pas imaginé un tel succès. Lyès Salem est comédien avant d’être réaliMourad Khan :

(Au Midi Libre) On a beaucoup travaillé sur le dialogue et la langue dans ce film. Le but était de trouver une langue qui ne confine pas le film dans une région précise. On a préféré mettre de côté toutes les expressions qui étaient un peu trop teintées par une région précise. Même s’il y a un ou deux « Kho » qui se promènent par ci par

Culture

quant à elle, joué le rôle de l’épouse de Mounir. La mascarade continue jusqu’au bout, au point que même Mounir et sa famille croit à leur propre mensonge. Les comédiens de ce long métrage témoignent tous l’ouverture du «Capitaine de la barque» aux propos des comédiens. Le fait qu’il soit le scénariste, le réalisateur et l’acteur principal n’a pas fait de l’ombre aux autres, bien au contraire. Tous les comédiens semblaient profiter de l’espace qu’il leur faut. Il est à noter que l’Algérie s’est présentée au Festival en question avec trois films, soit «Mascarades», «Affaire d’homme» de Lamine Kais et «El Adhane» (l’appel à la prière) de Rabah Ameur Zaimeche. L.B. là, le dialogue échappe à un régionalisme qui aurait un peu réduit l’aspect fictionnel du film. Le cadre des Aurès fait référence au western de Sergio Leone. Je voulais que le film surfe sur les codes du genre. Et puis, il y a une notion de bout du monde très forte quand on est dans ces décors, ce qui rajoutait à la marginalisation de ce village.

Lyès Salem :

Lyès Salem

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Culture Mahboub Stambouli

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Un exemple de modestie et de talent Il est l’auteur de l’hymne nationaliste Min Djibalina. Conteur, nouvelliste, dramaturge, animateur de radio, Mahboub Stambouli a un parcours riche et passionnant.

L

Par Habib Boukhalifa

orsque les peuples veulent traverser les espaces et les temps, ils écrivent leur mémoire collective. Alors, la dynamique culturelle et artistique se charge de ce labeur à la fois intellectuel et affectif. C’est l’une des caractéristiques essentielles des grandes civilisations humaines. C’est ce que j’ai pu comprendre et saisir en rencontrant Mahboub Stambouli l’automne de l’année 1985, quelques années avant sa disparition en 2002. J’étais à l’époque encore étudiant en matière de théâtre à Moscou. Ce fut une rencontre furtive, conviviale, chaleureuse et mémorable, devant les portes du Théâtre national algérien. Nous avons discuté surtout sur le théâtre à bâtons rompus. Le maître pèse ses mots et m'explique la nécessité de l’écriture dramaturgique dans le développement de l’art dramatique. Une silhouette mince, affaiblie par les efforts d'un parcours richement parsemé d’œuvres artistiques différentes. Poète, nouvelliste, adaptateur et traducteur, animateur de plusieurs émissions radiophoniques, comédien sérieux, il a fait l’expérience de la mise en scène, il maîtrisait l’arabe classique et le français, ce qui lui a permis de découvrir la grandeur des œuvres littéraires et théâtrales classiques universelles. o

Min Djibalina Il reste que peu d’Algériens savent que l’auteur du fameux chant patriotique «min djibalina» est Mahboub Stambouli. Il a été emprisonné pour sa participation effective à lutte de Libération nationale et envoyé dans plusieurs camps de concentrations (Tifichoun, Beni Messous, Sidi Chahmi, Bossuet…). Natif de Médéa, il évolue dans un environnement socioculturel traditionnel et conservateur, ce qui lui a permis de pénétrer la profonde beauté de la poésie populaire (El-Melhoun) et faire de lui l’un des meilleurs paroliers du pays. 40


Culture

Il rejoint le Théâtre national algérien après l’Indépendance pour participer pleinement au développement de cet art récemment introduit par les Européens au nord d’Afrique et dont il est passionné et surtout, après que Bellali Ali dit Allaoua l’avait sollicité pour participer dans l’un de ses spectacles alors qu’ils était encore enfant. Il réécrit Brecht «le cercle de craie caucasien» que le regretté et talentueux Hadj Omar a mis en scène «Roses rouges pour moi» d’O’casey. Il campa dans «El Guerab oua Salhine» de Ould Abderahmane Kaki, le rôle du saint.

Une fresque scénique Un parcours richement créatif se distingue par deux œuvres qui caractérisent deux époques différentes et marquent l’engagement de l'artiste intellectuel à servir sa patrie : le chant patriotique «min djibalina, et «houb wa djounoun fi zaman El-Mahboub», une fresque scénique inoubliable que Fouzia Aït El-Hadj a mise en scène. En 1973, il rejoint la Sonatrach pour prendre en charge le service culturel. Il s’est éloigné peu à peu de la bâtisse du Squart Port Saïd. «Les temps ont changé, il y a trop de bricolage» me confit-il avec amertume. Effectivement, l’entreprise publique théâtrale s’est engouffrée dans le système bureaucratique lourd qui a marginalisé beaucoup de talents. Mahboub Stambouli a préféré avec dignité et honnêteté animer une école théâtrale au niveau de la même société et goûter au plaisir de la création artistique loin des concours administratifs des appareils, que de végéter et étouffer sa passion pour le théâtre.

Silence et efficacité Mahboub Stambouli faisait partie de ces architectes de la culture algérienne qui travaillent dans le silence et l’efficacité. D’une modestie frappante, il refusait les feux des projecteurs et les cameras de l’unique. «50 ans après ma mort, les gens découvriront la valeur de mes œuvres», rapportait de lui son fils Nadjib, le talentueux journaliste, chroniqueur, dans son intervention à l’occasion d’un grand hommage rendu au défunt, organisé par l'établissement «Arts et culture» de la wilaya d’Alger. L’infatigable Mohamdi Redouane, directeur de cet entreprise, n’a pas manqué de remarquer lors de l’ouverture du colloque «Le théâtre et la ville» en disant qu’«il est regrettable qu’on n’ait pas encore bap-

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tisé un lieu culturel au nom de Mahboub Stambouli à travers le pays», pour perpétuer la mémoire et l’œuvre de ceux qui ont brûlé comme une bougie pour éclairer les ténèbres de l’oubli et de l'aliénation. C’est une façon de leur rendre justice et d’écrire la mémoire collective. Mahboub Stambouli reste un repère de valeur pour la culture algérienne malgré les grandes turbulences sociopolitiques et idéologiques de la société algérienne. C’est un exemple rare de modestie, d'honnêteté et de talent. H. B.

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Télé

Jeudi

11 Décembre

20h50 - 23h25

A vous de juger

SELECTION

Durée : 145 mn. Genre : Film - Science-fiction Origine: EU. 1996. Stéréo. Réalisation : Robert Zemeckis. Scénario : Michael Goldenberg et James V Hart Distribution : Jodie Foster (Eleanor «Ellie» Arroway), Matthew McConaughey (Palmer Joss), James Woods (Michael Kitz), John Hurt (SR Hadden). Musique : Alan Silvestri

Vendredi 12 Décembre 22h30 - 23h15

Le cerveau ou les mystères de notre boîte noire Résumé :

Résumé : Une astronome américaine voit sa vie basculer lorsqu'après des années d'efforts infructueux, elle capte un signal en provenance d'une lointaine planète.

Symphonie n°9, de Beethoven 22H10 - 23H25

Contact 20H45 - 23H10

Durée : 74 mn. Genre : Divertissement - Classique Origine : Stéréo. 42

Coup de cœur

Durée : 45 mn. Genre : Docu-info - sciences Origine : All. 2008. . Réalisation : Alexander Schlichter.

Durée : 150 mn. Genre : Docu-info - Information Présentateur : Arlette Chabot.

Résumé : «A vous de juger» est le rendez-vous politique mensuel de la rédaction de la chaîne. Arlette Chabot présente cette émission dont le but est d'apporter à tous les clés pour comprendre et juger l'événement politique du mois. A chaque fois, le contenu détermine la forme: grand débat autour d'un thème politique ou social, faceà-face entre deux personnalités, entretien avec un invité au coeur de l'actualité. D'autre part, des reportages illustrent le sujet, cherchant à refléter au mieux la vie des Français. Les téléspectateurs ont l'opportunité d'intervenir pour interpeller le ou les invité(s).

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

L'idéal des publicitaires est de trouver des consommateurs entièrement réceptifs à leurs campagnes et curieux de tester chaque nouveauté proposée. Or, c'est loin d'être le cas: 70% des produits inédits restent dans les rayonnages. Pour avoir plus d'influence sur les gens, les professionnels de la publicité cherchent aujourd'hui à percer les mystères du cerveau humain. Pour cela, ils font appel à des psychologues, des biologistes, des neurologues et des chimistes. Certains chercheurs tentent même d'élucider le processus cérébral du choix du consommateur, qu'ils tentent de visualiser avec des IRM.


Télé

DE LA SEMAINE El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Samedi

13 Décembre

Ceux qui restent

20H50 - 22H20

Manchester United sur la pelouse des Tottenham Hotspur et le match entre Chelsea et West Ham United. En Espagne, la 15e journée de Liga voit se dérouler le traditionnel Clasico entre le FC Barcelone de Lionel Messi et le Real Madrid de Ruud Van Nistelrooy. Les Madrilènes, en perte de confiance ces dernières semaines, vont-ils réagir?

Coup de cœur Dimanche 14 Décembre 20h45 - 22h30

Jours de tonnerre

L'Aquarium

Durée : 90 mn. Genre : Film - Comédie dramatique Origine : Fra. 2007. Stéréo. Réalisation : Anne Le Ny. Scénario : Anne Le Ny Distribution : Vincent Lindon (Bertrand Liévain), Emmanuelle Devos (Lorraine Grégeois), Yeelem Jappain (Valentine), Anne Le Ny (Nathalie). Musique: Béatrice Thiriet Résumé : Un homme rend quotidiennement visite à sa compagne, traitée pour un cancer du sein. Il se lie peu à peu à une femme qui vient voir son ami, très malade.

Championnat européen

20H20 - 21H55 Duré: 94 mn. Genre : Sport – Football Résumé : En Angleterre, la 17e journée de Premier League est marquée entre autres par le déplacement de

22H40 - 00H15 Durée : 94 mn. Genre : Téléfilm - Drame Origine : Egy - Fra. 2008. Stéréo. Réalisation : Yousry Nasrallah. Scénario : Nasser Abdel-Rahmane Distribution : Hend Sabry (Laila), Amr Waked (Youssef), Samah Anwar (Marguerite), Bassem Samra (Zakki). Musique : Tamer Karawan. Résumé :

Au Caire, Laïla anime l'émission de radio «Secrets de nuit» où les auditeurs appellent pour parler de leur vie amoureuse. Laïla, la trentaine, vit encore avec sa mère et son frère, pratique le squash et la natation, écrit des petits contes pour enfants. Youssef, trentenaire lui aussi, est anesthésiste. Le matin, il travaille dans un respectable hôpital privé. Le soir, dans une clinique clandestine qui pratique des avortements. Youssef écoute les délires de ses patients juste avant qu'ils ne s'endorment. Il aime se nourrir de la vie des autres et écoute assidûment l'émission de Laïla. Ces deux personnages qui ne se connaissent pas finissent par se rencontrer, et par réaliser à quel point ils sont seuls...

Durée : 105 mn. Genre : Film - Aventure Origine : EU. 1990. Stéréo. Réalisation : Tony Scott. Scénario : Robert Towne Distribution : Tom Cruise (Cole Trickle), Randy Quaid (Tim Daland), Nicole Kidman (Claire Lewicki), Robert Duvall (Harry Hogge). Musique : Hans Zimmer. Résumé : Cole Trickle est jeune, impulsif, combatif et désordonné. De la graine de champion automobile, se dit l'entraîneur Tim Daland, pour peu qu'il parvienne à se discipliner un minimum. Tim prend donc Cole en main, l'emmène sur les circuits et, peu à peu, lui apprend le métier. Sa rage de gagner vaut de beaux succès au jeune homme, mais aussi une furieuse rivalité avec un autre coureur, Rowdy Burns. Un jour, un accident provoqué par l'imprudence de Cole les envoie tous deux à l'hôpital. Ils y reçoivent les soins d'une jeune et ravissante neurologue, Claire Lewicki. La troublante présence de la belle ne tarde pas à accentuer la rivalité entre les deux coureurs... 43


Télé

Dimanche 14 décembre

Lyon/Marseille

SELECTION Lundi

20H50 - 23H10 Durée : 140 mn. Genre : Film - Action Origine : EU. 2007. Stéréo. Réalisation : Michael Bay. Scénario : Roberto Orci et Alex Kurtzman Distribution : Shia LaBeouf (Sam Witwicky), Megan Fox (Mikaela Banes), Josh Duhamel (le capitaine Lennox), Tyrese Gibson (le sergent Epps). Musique : Steve Jablonsky.

21H00 - 23H00 Durée : 120 mn. Genre : Sport – Football Résumé : Choc au sommet de la Ligue 1. Les Lyonnais de Claude Puel, défaits à Paris lors de la 15e journée et qui voient leurs poursuivants se rapprocher, vont-ils réagir face à l'Olympique de Marseille d'Eric Gerets, une formation ambitieuse? Face à ses anciens coéquipiers de l'OL, Hatem Ben Arfa sera-t-il l'élément clé de cette rencontre? Du côté de Lyon, Juninho et Karim Benzema auront probablement à coeur de régaler le public de Gerland. Mais Eric Gerets sait que son équipe sait faire preuve de ressources surtout quand le challenge s'y prête. Les artificiers olympiens Bakari Koné et Mamadou Niang vont-ils surprendre Hugo Lloris?

Transformers

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15 Décembre

20h50 - 22h55

Au nom d'Anna

Durée : 125 mn. Genre : Film - Comédie sentimentale Origine : EU. 2000. . Réalisation : Edward Norton. Scénario : Stuart Blumberg Distribution : Ben Stiller (Jake Schram), Edward Norton (Brian Kilkenney Finn), Jenna Elfman (Anna Reilly), Anne Bancroft (Ruth Schram). Musique: Elmer Bernstein. Résumé :

Résumé : Un jeune Américain découvre que sa voiture n'est en fait qu'un robot extraterrestre. Rapidement, l'adolescent comprend qu'un vaste combat s'annonce sur Terre.

Deux amis, l'un prêtre, l'autre rabbin, voient leur amitié bouleversée par le retour au bercail de leur amie d'enfance, devenue une superbe jeune femme.


Télé

DE LA SEMAINE El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Mardi

16 Décembre

Les nouveaux visages de la précarité Comment préserver le bonheur familial quand on... 20h45

mardi 16 décembre Genre : Magazine, Societe Origine : France - 2008 Durée : 140 min

Résumé : 2008 marque l'année de la crise : une situation financière et économique sans précédent depuis la grande crise de 1929. Les conséquences sur l'emploi sont immédiates. On annonce 20 millions de chômeurs de plus dans le monde en 2009. Licenciements, faillites personnelles, et développement du travail précaire menacent notre société. En France plus de 7 millions de personnes vivent déjà avec moins de 800 euros par mois... Reportages et témoignages : «Il suffit d'un rien» - «Un toit malgré tout» «Garder sa dignité» - «Relever la tête» «Appel à l'entraide»Après avoir amassé

Arnaques, crimes et botanique

20h45 Réalisé par Guy Ritchie Avec Dexter Fletcher, Jason Flemyng, Steven Mackintosch Plus... Film américain, britannique. Genre : Policier, Comédie Durée : 1h 46min. Année de production : 1998 Titre original : Lock, Stock and Two Smoking Barrels 100 000 livres avec ses trois copains (Tom, Bacon et Soap), Eddy s'engage dans la plus grosse partie de poker de sa vie. Mais c'est en fait un coup monté au terme duquel il doit cinq fois plus d'argent à son adversaire, Hatchet Terry. Il a une semaine pour trouver l'argent, faute de quoi il aura les ...

Rien dans les poches

Scénario : Marion Vernoux et Laetitia Trapet Image : Vincent Muller Musique : Bogue et Quentin Sirjacq Minisérie française en deux parties de Marion Vernoux avec Emma de Caunes (Marie Manikowski), Anaïs (Véro), Lio (Nicole Manikowski), Alain Chabat (Rita), Nicolas Bogue (Lolo), Nicolas Duvauchelle (Étienne Faber)

Scénario : Marion Vernoux et Laetitia Trapet Image : Vincent Muller Musique : Bogue et Quentin Sirjacq Serial amoureuse, mère digne et indigne, rien dans les poches et tout pour elle… Telle est Marie, une héroïne d’aujourd’hui taillée pour Emma de Caunes, dont Marion Vernoux raconte l’histoire dans une polyphonie de matières et de rythmes.

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Traits Libres

Les Djinns

O

uled Chebel était une petite bourgade tranquille et paisible, constituée de modestes maisons autour d’une ancienne mosquée : un village sans prétention, comme tous ceux qui parsèment les terres de cette plaine de la Mitidja oubliée par l’Algérie orgueilleuse qui regarde toujours vers le haut et rarement vers le bas. Cela faisait bientôt dix ans que Omar vivait en ces lieux, où il menait la vie monotone et routinière d’un médecin de campagne, une existence sans aucun charme jusqu’au jour où il reçut la visite d’un curieux personnage. Comme à l’accoutumée, Omar, ce jourlà, ouvrit son cabinet à neuf heures tapantes, avec la précision d’un horloger : pas une seconde de plus, pas une de moins. Depuis quelque temps, il n’y avait pas foule qui se pressait pour demander ses services. Mais, ce matin-là, un vieil homme attendait déjà devant sa porte. Il avait l’air un peu étrange. Mais Omar avait surtout remarqué son aspect négligé et la pâleur de son corps. "Bonjour, Hadji ! " lança-t-il au vieillard qui se tenait accoudé au rebord d’une des fenêtres de sa maison. Le vieillard le regarda fixement, en insistant quelques secondes sur les mains de Omar. "Bonjour, docteur, j’ai besoin de vous, dit-il promptement, " c’est une question de vie ou de mort. ", continua-t-il. Intrigué et un peu étonné par la ferveur et la gravité de cette déclaration, Omar le fit entrer de suite dans son cabinet. Le vieil homme se pressa de refermer la porte derrière eux à double tour… "Que se passe-t-il ?" interrogea Omar qui commençait à sentir la peur l’envahir, même s’il croyait que celle-ci n’était pas justifiée au vu de la chétivité du hadji qui se tordait devant lui. "C’est affreux, c’est horrible, nous sommes perdus…" Cria le vieil homme en se frottant la tête entre ses mains. Omar commençait à croire que ce vieux était pris d’une démence incontrôlable, et, sentant la méfiance l’envahir, le pria de s’asseoir. "Calmez-vous, lui dit-il d’une voix douce et autoritaire à la fois, ce n’est pas en vous énervant que cela ira mieux…" "Je le sais, docteur, répondit le pauvre homme, c’est affreux, c’est horrible, c’est pas possible, nous sommes perdus… " 46

El Djadel N°02 du 27 novembre au 10 décembre 2008

Nouvelle de Kamel Amine

continua-t-il en répétant son massage facial. Omar ne savait pas quoi faire pour calmer l’individu et lui tendit un verre dans lequel il avait placé, subtilement, un tranquillisant. "Asseyez-vous !" lui dit-il plus fermement que la première fois. Le vieillard s’exécuta tout en ne cessant pas de trembler et de frotter son crâne dégarni, prit une grande gorgée d’eau, et reprit de plus belle : "Docteur, vous ne voyez donc rien, c’est affreux !" "Je commence à savoir que c’est affreux, mais qu’est-ce qui est si affreux ?", interrogea-t-il. Le vieil homme lui lança un regard de frayeur comme si le diable se tenait devant lui, et dit : "Vous n’avez donc pas remarqué depuis quelque temps ? Les rues du douar sont désertes et même le muezzin n’appelle plus à la prière depuis deux jours !" Ces petits détails n’étaient pas apparus à Omar, qui avait quand même remarqué que ses patients se faisaient rares depuis quelques jours. "C’est vrai ; maintenant que vous me le dites, il est vrai que c’est bizarre…", nota Omar. C’est à cause des djinns, docteur, dit le vieux d’une manière mystérieuse, et ça fait longtemps que l’ai vu…", fit remarquer

l’homme à Omar. Il recommençait à trembler de plus belle et sa respiration se faisait de plus en plus haletante… "Calmez-vous, ordonna Omar, et expliquez-moi toute votre histoire…" Le fellah commença : "J’ai remarqué quelque chose de bizarre depuis un mois déjà… Au début, je croyais que c’était simplement mon imagination, mais après, j’ai su que c’étaient les djinns ! " Omar prit un air intéressé comme pour voiler au vieux l’idée qu’il se faisait de ce paranoïaque, et fit semblant de prendre des notes… Le hadji continua : "D’abord, il y a eu le vieux Ahmed Ben Aissa, qui ne s’occupait plus de ses champs et de ses vaches… Je suis allé le voir un soir, après mes corvées, en croyant qu’il était malade, et je l’ai vu, en pleine forme, en train d’enterrer quelque chose dans la terre…Je ne savais pas ce que c’était, mais ça brillait ! Alors, j’ai attendu qu’il ait fini, puis j’ai toqué à sa porte. Il a ouvert sa porte, je lui ai dit bonjour et expliqué que j’étais venu prendre de ses nouvelles, car j’avais vu qu’il ne travaillait depuis quelques jours… C’est alors qu’il m’a poussé sauvagement en arrière et m’a dit de partir parce qu’il voulait être seul… Et je vous dis, Wallah El Adim, qu’il n’a jamais fait ça avant : c’était toujours le pre-


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mier à vous faire entrer et à vous offrir à manger pour discuter…" Omar interrompit le vieux : "Je ne trouve pas ça vraiment bizarre et affreux " ajouta-t-il pour se moquer un peu. " Tout le monde peut avoir ses humeurs ! " "Oui, c’est vrai, dit Hadj Mohamed, mais pas Ahmed !" "Bien, répliqua Omar en faisant semblant de prendre des notes, continuez…" Le vieux se rongeait les ongles, puis, en arrachant un lambeau de la peau de son doigt, il reprit : "Donc, j’ai trouvé ça un peu étrange que Ahmed se conduise ainsi, mais je suis rentré chez moi : moi aussi, je croyais qu’il avait eu un mauvais jour, mais bon, je vous dis la suite… Donc, je suis rentré chez moi, et je me suis couché tout de suite après avoir donné à manger aux chèvres… Le lendemain matin, je suis retourné chez Ahmed Ben Aissa, et il avait disparu… Et Ahmed, croyez-moi, il ne part pas comme cela sans dire le moindre mot à ses amis… Alors je suis allé voir les voisins, la vieille Nfissa et son fils Moussa, faut dire que je ne les aime pas beaucoup, mais je me suis dit qu’ils étaient peut-être au courant pour Ahmed… Mais bon, Nfissa n’a pas décidément toute sa tête, cette pauvre femme… " Le vieux s’arrêta comme s’il avait eu le souffle coupé et but à nouveau une gorgée du verre d’eau que Omar avait pris soin de remplir à nouveau. Omar sentait que le discours du vieil édenté s’emballait et laissait place à des phrases démentielles dignes des personnes possédées que toutes les grandes mères de chez nous décrivaient avec ingéniosité pour nous effrayer. Sans laisser transparaître la moindre peur, il lui dit : " hadj Mohamed, êtes-vous sûr de ce que vous racontez ? " "Oui, bien sûr Docteur", interjeta le vieil fellah. "Hadj Mohamed, reprit Omar, ne croyez-vous pas que votre imagination est un peu trop abondante et que vous faites des montagnes avec quelques détails ? " " Non, Docteur, et je vais vous le montrer ! " répliqua le vieux. Sur ces mots, il sortit un petit sac de jute de dessous son large manteau et le posa sur la table. "Qu’est-ce donc ? " demanda Omar, écarquillant les yeux. "C’est la chose bizarre que Ahmed Ben Aissa avait enterrée dans sa cour !" répondit le vieil homme. Alors, il avança la main au-dessus de la

Traits Libres

toile et ouvrit le sac… Une lueur étrange semblait s’échapper et une sorte de bourdonnement se fit entendre. Omar voulut poser sa main sur la sorte de caillou, mais le vieux l’arrêta en criant : "Ne faites pas ça, malheureux… Sinon, les Djinns vous auront…" " Mais qu’est-ce que vous croyez que cela soit ? " interrogea Omar de plus en plus intrigué. C’est avec ça qu’ils ont nos corps…" Omar commençait à perdre la notion de la réalité face à la véracité par laquelle le vieil homme expliquait son histoire, ainsi que par ce curieux objet posé sur la table de son bureau. Alors, pris par un moment d’incompréhension, il sembla plonger dans l’univers fantasmagorique de Mohamed. "Alors, expliquez-moi comment croyez-vous que cet objet possède les corps et les âmes.", interrogea Omar. "Je ne sais pas trop, dit Mohamed avec un air dépité, mais c’est sûr que c’est avec ça que les Djinns prennent notre âme ! " Omar, intrigué par l’histoire, reprit : "Bon, revenons à la vieille Nfissa, que s’est-il passé avec elle ?" Mohamed se sentait un peu plus détendu, non seulement grâce au tranquillisant que Omar avait versé discrètement dans sa boisson, mais aussi parce qu’il croyait avoir trouvé quelqu’un d’apte à entendre son aventure. Il reprit de plus belle, comme grisé par

cette marque d’attention : "Donc, j’en étais à la vieille Nfissa… J’ai toqué chez elle, mais elle ne répondait pas ! Alors, j’ai penché ma tête à sa fenêtre, et c’est là que je les ai vus… " "Qui ?" interjeta Omar, comme absorbé par les propos du hadj Mohamed. "Les Djinns, pardi ! Et ils étaient entrés en eux… La plupart des habitants d’ici étaient dans le salon de Nfissa… même Ahmed, qui ne pouvait pas la voir, était présent… autour du caillou brillant… Pas le même que celui-ci, mais plus gros, aussi gros qu’une vache… " Omar voyait que le vieil homme, malgré la drogue qui lui avait été administrée, s’énervait de plus en plus, tremblant comme s’il était en transe… Pour le rassurer, il prit un air compatissant et un peu horrifié pour donner un semblant de confiance à ce fou. " Tout cela relève d’un mauvais film de sciencefiction, mais comment savez-vous que "les Djinns" ont pris possession de vos amis ? " interrogea Omar. "C’est simple, tous ceux qui ont été en contact avec les Djinns ont la peau pâle et les ongles noirs, comme s’ils étaient morts… " Répondit Mohamed, comme si sa réponse coulait de source. Omar n’avait plus aucun doute : ce vieux était atteint d’une sorte de paranoïa psychotique, mais ne se révélait pas dangereux pour la société ; et pour ce qui était du caillou, ce n’était peut-être qu’une sorte de phosphore… Il regarda le vieux sans dire un mot, et referma le sac en toile… "Hadj Mohamed, dit-il pour le rassurer, je pense que vous avez raison… Il se peut que nous soyons dans une situation critique… Il faut que j’avertisse des collègues pour m’aider à résoudre ce problème… Attendez-moi une minute, je vais téléphoner à côté et je reviens de sitôt ! " Termina-t-il avant de se lever pour gagner sa demeure. Il referma la porte derrière lui, laissant Mohamed seul, un peu fatigué, et endormi par le médicament. Pendant ce temps, il restait assis sagement dans le bureau, sentant une sorte de soulagement l’envahir… Puis, Omar revint et dit : "C’est fait ! Ils seront là dans quelques minutes… Ne vous inquiétez pas, tout ira bien maintenant. " "Oh, Docteur, vous ne savez pas quel soulagement c’est pour moi…Je me sens enfin rassuré et protégé… Je vous remercie…" Dit-il en lui tendant la main. Omar s’exécuta et hadj Mohamed se tétanisa. La main de Omar avait les ongles noirs et sa peau était froide comme le marbre… 47


Psychotest On dit qu'arrêter de fumer ne dépend que d'un seul facteur, celui de la volonté. En effet, on ne peut arrêter de fumer sans une envie manifeste de se défaire de cette dépendance et de tout ce qu'elle entraîne de négatif avec elle. Trou budgétaire, toues sèches et douloureuses, essoufflement, et douleur à la poitrine, sont autant de motifs qui vous pousse à arrêter de fumer. A priori tous les ingrédients sont la pour entreprendre votre sevrage. Et Pourtant il ne manque plus qu'une seule chose, mesurer votre degrés

Par Yasmine Z.

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

de dépendance à la cigarette. Cette mesure vous permettra de connaître votre réelle relation avec la cigarette, votre motivation pour arrêter et surtout le degrés de facilité de votre quête pour enfin établir une stratégie . Pourquoi allumez vous-votre cigarette à ce moment là et pas à un autre? Est-ce pour satisfaire un besoin ou calmer une tentions, ou plutôt par habitude? Nous vous proposons ici de déterminer les facettes principales de votre tabagisme, en en répondant aux questions suivantes. 2) Vous êtes relativement calme et attendez la rupture pour prendre votre cigarette 3) Vous êtes agité et ressentez un manque à combler

1) Comment trouvez-vous les cigarettes a) Agréables b) Relativement bonnes c) Mauvaises

2) Vous allumez une cigarette lorsque vous êtes a) En colère pour une raison ou pour une autre b) Bien et qu'il ne vous manque qu'un petit remontant c) En manque et que vous n'avez pas fumé depuis un moment 3) Depuis quand fumez-vous? a) 5 ans b) 10 ans ou plus c) 25 ans ou plus

9) Vous êtes du genre à… a) Fumer lorsque vous avez le cafard b) A fumer une cigarette comme remontant c) A fumer des cigarettes automatiquement, sans en être conscient 5) Combien de cigarettes fumezvous par jour? a) 15 cigarettes b) 20 à 25 cigarettes c) 30 à 35 cigarettes

6) Dans quel état vous trouvezvous juste avant d'allumer votre cigarette? a) Très agité b) Relativement calme c) Physiquement tendu

4) Pourquoi fumez-vous? a) Pour vous calmer b) Pour le plaisir c) Par habitude 40

7) Vous prenez votre première cigarette a) Au début de la journée b) Juste après votre café du matin c) Au réveille, à jeun et dans votre lit

8) Pendant le mois sacré du Ramadhan 1) Vous êtes stressé et avez du mal à vous calmer sans cigarette

10) Il vous arrive de… a) Fumer cigarette après cigarette sans vouloir arrêter b) Préférer un cigare à la cigarette parce que le plaisir est prolongé c) Allumer une cigarette sans réaliser que vous en avez déjà une qui se consume dans le cendrier


El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

11) Vous êtes prix par une forte toue qui ne s'arrête et lorsque vous songez à aller chez un médecin ... a) Avez peur qu'il vous dise d'arrêter de fumer, parce que c'est votre seul calmant b) Un peu inquiet, mais n'avez pas peur de ce qu'il va vous dire c) Très anxieux car vous avez peur de connaître son verdict

12) Vous devez prendre l'avion pour un voyage d'affaire et il n'y a plus de place dans la classe fumeur a) Vous vous shootez aux calmants pour supporter le voyage b) Vous faites votre voyage en son-

Psychotest

a) Trouver un substitut pour vous satisfaire et vous calmer b) Trouver une autre source de plaisir c) Trouver un objet inoffensif sur lequel transférer votre addiction

geant à votre cigarette b) Vous ne prenez pas ce vol et réservez pour le suivant dans la classe fumeur

13) C'est le réveillon, et votre résolution pour la nouvelle année est d'arrêter de fumer a) Vous craquez dès la première contrariété b) Vous vous autorisez une petite cigarette pour le plaisir d'entamer la nouvelle année c) Il vous faut beaucoup plus qu'une résolution pour arrêter de fumer

14) Les éléments qui vous aideraient à arrêter de fumer seraient

Si vous avez une majorité de réponses A:

La cigarette, c'est votre antidépresseur à vous. Vous en grillez une à chaque fois que vous vous sentez mal, ou que vous êtes sous tension. Au points qu'il est difficile pour vous d'envisager le quotidien sans votre "antidote magique" au stress que représente le tabac. C'est justement cette difficulté d'envisager le quotidien sans tabac qui fait de vous un grand dépendant. De ce fait, arrêter de fumer pour vous s'annonce assez difficile, car le sevrage pour vous sera surtout psychologique. En effet, il vous faudra trouver un autre moyen que

la cigarette pour évacuer et transférer vos tensions. Alors simple conseil, entamez une activité physique, ou une autre d'ordre artistique lorsque vous déciderez d'arrêter le tabac.

Si vous avez une majorité de réponses B:

Fumer, c'est un plaisir avant tout. Aspirer la fumer, humer les auteurs que dégage la cigarette et ensuite tout expirer est un exercice très plaisant pour vous, plus qu'une autre activité. Ce plaisir de fumer vous pose bien sur dans la catégorie des fumeurs relativement dépendants. Toutefois votre plaisir à

15) Vous êtes à court de cigarette, et vous ne trouvez aucun tabagiste à coté pour vous approvisionner... a) Vous n'hésitez pas à parcourir une longue distance pour en acheter. b) Vous pouvez bien tenir jusqu'à ce que vous trouviez ou en acheter c) Vous êtes angoissé d'être à court et vous n'hésitez pas à demander à quelqu'un de vous en donner quelques unes.

fumer ne restera pas éternellement ainsi, et pourra se transformer en une addiction encore plus forte, comme celle à l'alcool et la drogue. Alors, comme dit l'expression, "sauvez les meubles tant qu'il est encore temps" et faites un effort pour ne pas tomber dans l'enfer de la dépendance "physique" en diminuant petit à petit vos plaisirs jusqu'à les arrêter.

Si vous avez une majorité de réponses C:

Grave, c'est le mot qui qualifierait votre dépendance à la cigarette. Du simple fait de la tenir entre les doigts, à l'aspira-

tion de la fumer, en passant par la satisfaction physique, le tabac a une grave influence sur vous et surtout sur votre vie. Ainsi, la dépendance n'est pas seulement psychique chez vous mais aussi physique et ce n'est pas une chose aisée de résoudre cette équation. Si vous envisagez d'arrêter de fumer, il vous faudra vous armer de beaucoup de bonne volonté, de courage et surtout de patience. Consultez un tabagologue et un psychologue qui vous aiderait considérablement, et optimiseraient vos chances de réussite. Dans le cas contraire, et si vous ne voulez pas arrêter, dites vous bien que votre cas est grave et il risque de s'aggraver d'avantage. Y. Z. 41


Jeux

El Djadel N°03 du 13 au 26 décembre 2008

Mots Croisés N°03 Horizontalement : 1. Périodes de la naissance à la puberté - Exprime l'indifférence 2. Pronom personnel - Trompe avec complaisance 3. Unité de mesure de température - Colères 4. Cordonnets tressés - Dans la rose des vents 5. Gémissèrent 6. Qui forme un tout 7. Masturbation 8. Personne stupide - Strontium Année lumière 9. Publie - Caractère de ce qui est aigu 10. Grand couturier français Unis par intérêt - En les 11. Introduisit de nouveau - Fruit comestible 12. Voyelles doubles - Absence de fioritures - Infinitif

Verticalement : 1. Ouvrage spécifique du domaine du savoir 2. Héros du déluge - Prénom féminin 3. Accident mortel dû à la foudre 4. Très lent - Carbonate de sodium hydraté naturel 5. Caractère de ce qui est inné Eu égard à 6. Motif, raison - Pronom personnel - Garçon d'écurie 7. Solution de chlorure de sodium - Bradype 8. Adjectif possessif - Atteint par la sénescence 9. Bismuth - Conjonction - Futée 10. Tube de verre gradué 11. Risqués - Singe d'Amérique du Sud 12. Parties charnues du corps humain - Faire tort

Grille blanche N°02 Horizontalement : 1. Contentement, plaisir 2. Instruit, prévenu - Ancien État d'Asie et d'Europe 3. Produire de la nécrose - Fils de Noé 4. Pronom personnel - Taille d'une personne 5. Ralentissement général des activités - Prénom masculin 6. Joint un à l'autre - Outil de maçon 7. Amateurs de cinéma 8. Partie de l'intestin grêle Plante potagère - Notre Seigneur 9. Du verbe rire - Personne peu dégourdie 10. Dieu de l'Amour - Artiste célèbre 11. Manche au tennis - Pronom personnel - Vêtement 12. Donne les cartes - Ville de Yougoslavie

Sudoku

La règle est simple

En partant des chiffres déjà inscrits, vous devez remplir la grille de manière à ce que : - chaque ligne - chaque colonne - chaque carré de 3*3 contiennent une seule fois les chiffres de 1 à 9. Pas besoin d'être fort en maths, il sagit juste d'un jeu de logique et de patience ! 50

Verticalement : 1. Édifices religieux 2. Prière à la Vierge Pronom indéfini - Unités monétaires 3. Plume de couverture Enlève 4. Envahissements 5. Service du travail obligatoire Dans la rose des vents Quatre 6. Petite crevasse - Branche mère de l'Oubangui 7. Blessait sauvagement 8. Nettoya en grattant Philosophie 9. Symbole du tour Ouvrage de métal, de bois 10. Née de - Orignal 11. Tentera - Adverbe de lieu Mèche de cheveux 12. Mélange confus En les

Solution du numéro précèdent

Mots Croisés

DRAMATISANTE EOCENE*IRIS* TUC*EXISTAIS OEILLADES*NA U*S*ASE**HAL RIENS*ANS*NI NO*ETOLE*A*N ESSAIM*GANTE M*ONCOLOGUES EESTI*ACES** NUI*TIREE*MA TEE*ERE*SANS

Grille Blanche ENFANCES*BOF NOUS*A*ABUSE CELSIUS*IRES Y*GANSES*ESS COUINERENT*E L*R*E*UNITES ONANISME*E** PATATE*SR*AL EDITE*ACUITE DIOR*LIES*ES INNOVA*NEFLE EE*NUDITE*ER


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