La participation électorale des jeunes québécois - fiche d'information

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Fiche d’information Les jeunes et la démocratie provinciale Mars 2014

Crédit photo : Vincent Deslauriers

Table de concertation des forums jeunesse régionaux du Québec - 275 rue du Parvis, bur. 508, Québec, G1K 6G7, T 418-647-9112 F 418-647-0410 www.forumsjeunesse.qc.ca


Fiche d’information : Le vote des jeunes au Québec 2014 Des taux alarmants ? Le taux de participation électorale des jeunes connaît un déclin soutenu depuis les 30 dernières années et reste en grande partie une énigme pour les chercheurs qui se sont penchés sur le sujet durant cette période. C’est particulièrement l’élection fédérale de 2008 qui sonne l’alarme : le taux de participation des jeunes atteint alors un creux record avec 37,4 % pour les 18-­‐24 ans et 48 % pour les 25-­‐34 ans. Au Québec, la situation était légèrement meilleure puisque le taux de vote 1 des jeunes de 18 à 24 ans, bien qu’en baisse, se maintenait à 46,8% . D’une élection à l’autre toutefois, les taux fluctuent significativement. C’est lors des élections provinciales de 2008, après 2 élections en moins de 2 mois, que le taux de participation des jeunes de 18 à 24 ans des jeunes Québécois a Tableau 1 – Taux de participation des jeunes Québécois aux élections fédérales chuté à 36,2 %, tandis que celui des 25-­‐35 et aux élections provinciales était de 41,8 %, se rapprochant ainsi de la 2 Féd. Prov. Féd. Prov. Féd. Prov. moyenne des jeunes Canadiens de 2011 . Âge

Pour les élections provinciales de 2012, le taux de participation a remonté pour toute la population et surtout pour les jeunes, ce qui amène à dire que c’est le faible taux de 2008 qui était une anomalie. Cette remontée ne veut toutefois pas dire que la situation est réglée; le déclin de la participation est une tendance lourde que l’on retrouve aussi partout en occident.

2006

2007

2008

2008

2011

2012

Tous âges confondus

64,1

69,9

61,3

57,1

63,5

74,6

18-­‐24 ans Québec

50,2

54,5

46,8

36,2

45,5

62,1

25-­‐35 ans Québec

57,0

60,9

53,5

41,8

56,5

66,4

18-­‐24 ans Canada

43,8

-­‐

37,4

-­‐

38,8

-­‐

25-­‐35 ans Canada

49,8

-­‐

48

-­‐

45,1

-­‐

Qui sont les jeunes qui votent? Il y a deux types de facteurs qui déterminent le taux de vote des jeunes : les facteurs sociodémographiques et les facteurs 4 motivationnels ou liés à l’engagement politique . Tandis que les premiers nous informent sur des caractéristiques des jeunes votants par rapport aux non-­‐votants, par exemple le revenu familial et le niveau de scolarité, le deuxième type de facteurs nous informe sur des caractéristiques acquises des jeunes votants. Ce dernier type apporte donc davantage de pistes d’actions pour améliorer la situation que le premier. Il est à noter que plusieurs facteurs qui sont parfois cités comme explications comme le sexe, le fait d’habiter en Tableau 2 – Principaux facteurs qui influencent le taux de vote des jeunes aux région rurale ou urbaine et la langue ne 3 élections fédérales semblent pas contribuer à influencer le taux de % de différence avec les % de différence avec les participation. Facteurs

non-­‐votants de 18-­‐24 ans non-­‐votants de 25-­‐30 ans

Revenu familial supérieur à 40 000 $

6

11

Éducation postsecondaire

9

17

Né au Canada

12

4

Intérêt pour la politique

24

28

Informé sur la politique

23

27

A regardé le débat des chefs

24

24

1

Les facteurs les plus déterminants du taux de vote sont l’intérêt et l’information. Toutefois, ces facteurs ne nous permettent pas d’expliquer pourquoi les jeunes votent moins que leurs aînés. Comment en effet expliquer un écart de 20 % de taux de participation entre les électeurs de 45 ans et moins et les électeurs de 45 ans et 5 plus au Québec ?

Élections Canada, « Estimation du taux de participation par groupes d’âge à l’élection générale fédérale de 2008 », [En ligne] http://www.elections.ca/res/rec/part/estim/estimation40_f.pdf (page consultée le 25 avril 2011). 2 François Gélineau et Alexandre Morin-­‐Chassé, « Les motifs de la participation électorale au Québec : Élections de 2008 », Directeur général des élections du Québec, Cahiers de recherche électorale parlementaire, Numéro 1, novembre 2009, p.6. 3 Id. 4 Blais et Loewen, Op. Cit., p.7-­‐13. 5 Gélineau et Morin-­‐Chassé, Op. Cit., p.6.


Fiche d’information : Le vote des jeunes au Québec 2014 Pourquoi les jeunes votent-­‐ils moins que leurs aînés? Plusieurs explications sont avancées par les chercheurs pour répondre à cette question. Un fait demeure : les Québécois nés après 1970 votent moins que ceux qui les ont précédés. En effet, le taux de participation des jeunes votant pour la première fois à des élections provinciales est passé de 74 % dans les années 80 à un 6 peu plus de 36 % lors des dernières élections . Malgré les lieux communs sur les différences entre les baby-­‐ boomers et les générations « X » et « Y », il est difficile d’identifier un facteur plus déterminant qu’un autre.

jeunes sont plus mobiles qu’avant et qu’ils s’établissent moins vite, ayant des enfants ou un emploi stable plus vieux, ce qui ralentit leur ancrage dans une 8 communauté . Une autre hypothèse veut que les jeunes se reconnaissent de moins en moins dans les partis 9 politiques dont les membres sont plus âgés . Leur motivation à voter diminuerait ainsi faute de sentiment d’appartenance. Ces explications semblent très plausibles, mais elles ne sont pas appuyées par des recherches sérieuses au Québec.

Des hypothèses avancées, on propose l’idée d’un « cycle de vie » de l’électeur (voir plus bas le graphique 7 de l’ISQ ). Selon cette explication, la propension à voter augmenterait avec l’âge et irait de pair avec l’ancrage de l’individu dans sa communauté. Ceci explique donc pourquoi, de toute époque, les jeunes votent moins que leurs aînés. Toutefois, on note que ce cycle aurait connu une mutation. En effet, on remarque que les

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« Quand on considère le total des membres des deux grands partis [au Québec], la tendance ne fait pas de doute : bon an mal an, à la fin des années 1970, ceux-­‐ci comptaient 235 000 membres, soit 6 % des électeurs. Au cours des dernières années, ils ne comptaient toutefois plus que 165 000 membres, soit 3 % des électeurs. » Jean-­‐Herman Guay, L’apprentissage de la démocratie

André Blais et Peter Loewen, « Participation électorale des jeunes au Canada », Élections Canada, janvier 2011, 28p. 7 Institut de la statistique du Québec, Regard statistique sur la jeunesse, 2014.

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Blais et Loewen, Op. Cit., p.18. 9 Jean-­‐Herman Guay, L’apprentissage de la démocratie, Éthique publique, vol.13, no 2, 2011.


Fiche d’information : Le vote des jeunes au Québec 2014 Les mythes et réalités du vote des jeunes Les jeunes votent moins, car ils se reconnaissent moins dans les enjeux… ? Malgré sa popularité, cette hypothèse est contestée par plusieurs chercheurs qui ont démontré que la plupart des enjeux qui intéressent les jeunes sont les mêmes que ceux qui intéressent leurs aînés, par exemple la santé, l’éducation et l’environnement, enjeux qui font partie du discours des politiciens dans 10 une importance variable à chaque élection . On avance plutôt que ce sont les jeunes qui ne s’informent pas assez et qui font « la sourde oreille ». Les jeunes ne votent pas, car ils sont cyniques et manquent de confiance envers les institutions… ? Cette hypothèse est elle aussi contestée, non pas parce que le cynisme n’existe pas, mais parce qu’il ne serait pas plus grand chez les jeunes électeurs que chez les 11 plus âgés . En fait, on nous apprend que le cynisme serait plus faible chez les jeunes que chez leurs aînés. C’est plutôt l’intérêt pour la politique qui varie d’un groupe d’âge à l’autre. Les jeunes sont moins intéressés par les élections que les électeurs plus âgés. Ce facteur n’est toutefois pas à négliger puisqu’il explique tout de même un bon pourcentage de l’abstentionnisme au Québec. En effet, environ 30 % des abstentionnistes justifient leur choix par une forme de cynisme, par exemple le « manque de confiance ou insatisfaction face aux candidats en lice » (9,3% des abst.) et le « manque d’enjeux, de propositions; 12 désintéressement » (5,3% des abst.). Les jeunes ne votent pas parce qu’ils ont moins le sens du devoir que leurs aînés… ? 95 % des jeunes votants disent voter par sens du devoir. Quoique cette proportion soit similaire chez leurs aînés, les jeunes votants de moins de 25 ans disent à 40 % avoir aussi voté par pression sociale, ce 13 qui est presque 2 fois supérieur aux 25-­‐35 ans . C’est donc dire que le sens du devoir se raffermit avec l’âge

et qu’il provient probablement de l’éducation et de la socialisation. Une piste intéressante à explorer… Les jeunes ne votent pas parce qu’ils sont mal informés… ? Certains ont qualifié de « stupéfiante » la faiblesse des 14 connaissances politiques des jeunes Canadiens . Cette méconnaissance serait en outre partagée chez les votants et les non-­‐votants, se reflétant ainsi sur la qualité du vote. Le niveau de connaissance semble être un des déterminants les plus significatifs de la 15 propension à voter . Il semblerait également que le niveau d’information puisse être une forme de remède au cynisme, pourvu que cette information provienne de certaines sources. Si les médias peuvent avoir pour effet d’exacerber le 16 caractère conflictuel des élections , ils ont aussi une incidence positive sur l’acquisition de connaissances politiques, qui à leur tour préparent au vote. La consultation des médias écrits et d’Internet aurait une meilleure influence sur le taux de vote des jeunes que la radio et la télévision. Les jeunes ne votent pas parce qu’ils sont trop occupés. C’est pour cette raison que des bureaux de vote ont été mis en place dans les établissements d’enseignement… ? C’est certain que plusieurs jeunes ont des « agendas de ministres », jonglant entre deux emplois, les études et parfois la famille. Mais surtout, l’habitude de voter n’est pas nécessairement encore ancrée pour eux; ils peuvent donc être plus sujets à ne pas y aller si un obstacle se présente ou si l’information n’est pas venue facilement jusqu’à eux; lever ces obstacles ne peut être que positif. Il est permis de penser que la raison « j’étais trop occupé » cache peut-­‐être parfois un manque d’intérêt ou encore un sentiment de compétence plutôt faible. On peut poser l’hypothèse que si un jeune s’intéresse à 14

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Gidengil et Al., « La sourde oreille : les jeunes adultes et les enjeux électoraux », Perspectives électorales : Élections générales de 2004, janvier 2005, vol. 7, no.1. 11 Brenda O’Neill, « Examen du déclin de la participation électorale chez les jeunes du Canada », Perspectives électorales, juillet 2003. 12 Gélineau et Morin-­‐Chassé, Op. Cit., p.19. 13 Id. Cette piste est intéressante, mais nécessiterait des études approfondies comme le nombre de répondants de 25 ans et moins de l’étude est relativement bas.

Gidengil et Al., Op. Cit. 15 Henry Milner, « Political Knowledge and Participation Among Young Canadians and Americans », IRPP Documents de travail, no. 2007-­‐01, novembre 2007, p.8. Voir également : Mary Pat Mackinnonm Sonia Pitre et Judy Watling, Lost in Translation : (Mis)understanding Youth Engagement – Synthesis Report – Charting the Course for Youth Civic and Political Participation », Réseau Canadien de recherche en politiques publiques, octobre 2007, p.10. 16 Pipa Norris, « Does Television erode social capital ? A reply to Putnam », Political Science and Politics, vol. 29, no.3 septembre 1996, p.475.


Fiche d’information : Le vote des jeunes au Québec 2014 la politique et sait pour qui il va voter, l’oubli risque moins de survenir que s’il n’a pas pris le temps de s’informer sur la campagne en cours. Les jeunes étudiants rencontrent aussi un obstacle bien réel qui leur est propre pour exercer leur droit de vote, soit celui d’être souvent à l’extérieur de la région où ils ont leur adresse permanente. Avec le BVEE et la modalité du vote hors circonscription, ils peuvent voter à distance pour un candidat de la circonscription où ils ont leur domicile fixe, ou encore changer leur adresse sur place et voter dans la circonscription où ils demeurent le temps de leurs études. Cette simplification du processus et la présence d’un bureau de vote sur leur chemin permettront certainement d’informer des jeunes qui seraient peut-­‐ être passés à côté de leur premier ou deuxième vote, qui sont importants pour ancrer l’habitude de voter. Saviez-­‐vous que : Les jeunes de 18 à 24 ans qui n’ont pas voté à l’élection fédérale de 2011 évoquent à 61 % des enjeux liés à la vie quotidienne pour expliquer leur choix (en 2006 ce pourcentage était à 50 %) : • Déplacements (17 %) • Horaire de travail et d’école (13 %) • Trop occupé (13 %) • Manque d’information (7 %) • Question de santé (7 %) • Obligations familiales (3 %) • Oubli (2 %) • Transports (1 %) Source : Élections Canada, 2011.

La situation désolante du vote au Québec et au Canada est unique : ailleurs, c’est mieux… ? Plusieurs démocraties sont en fait aux prises avec des baisses significatives de leur taux de participation électorale. La situation n’est pas pire chez nous. Il semble qu’une fois la lutte pour la démocratie gagnée, une certaine fatigue s’installe; ce désengagement se constate aussi dans le nombre de membres des partis politiques, ici comme ailleurs. Le politicologue Jean-­‐ Herman Guay souligne qu’en opposition à cette baisse, on observe la montée des groupes de la société civile, qui prennent de plus en plus de place. Il ne faut pas penser que le cas du Québec est unique, mais tenter d’apprendre des démocraties qui ont réussi à préserver l’intérêt des citoyens pour le vote.

« En France, le taux de participation aux élections législatives est passé de 80 % au début des années 1950 à 60 % un demi-­‐ siècle plus tard. En Allemagne, le déclin est repérable : 91 % en 1976 contre 7 1 % lors des élections de 2009. Aux États-­‐Unis, le déclin lors des élections de mi-­‐mandat est particulièrement éloquent : 61 % en 1982, mais 42 % en 2010. En Israël, où le scrutin est proportionnel, la participation est passée de 87 % en 1949 à 65 % en 2009. Il en va de même en Nouvelle-­‐ Zélande et dans la plupart des démocraties. (…) Il faut aussi dire qu’ici et là on retrouve des exceptions : par exemple, au Danemark et en Suède, les taux de participation oscillent encore autour de 85 %. En Islande ou en Norvège, le fléchissement est à peine perceptible. » Jean-­‐Herman Guay, L’apprentissage de la démocratie.

Certaines pistes à surveiller Bon an mal an, certains débats sur la participation électorale des jeunes refont surface : vote à 16 ans, vote obligatoire et mode de scrutin. Le droit de vote à 16 ans L’idée d’abaisser l’âge légal du vote n’est pas nouvelle. Après avoir abaissé l’âge de 21 à 18 ans en 1970, certains se demandent aujourd’hui s’il serait souhaitable de l’abaisser à nouveau. En 1991, la Commission royale d’enquête sur la réforme électorale et le financement des partis recommandait de revoir périodiquement la question de « l’âge admissible du droit de vote » dans l’optique d’inculquer aux jeunes le 17 sens civique avant la fin du secondaire . Toutefois, selon certaines recherches, les pays qui ont abaissé l’âge du vote n’ont pas connus une hausse 18 significative du taux de participation aux élections .En 19 Autriche , on ne peut confirmer l’influence de ce changement à lui seul sur le taux de participation, mais les acteurs soulignent que le vote à 16 ans permet de rejoindre les jeunes pendant qu’ils sont encore à l’école et de travailler l’importance du premier vote, qui est un fort indicateur des suivants. Combiné à l’éducation à la citoyenneté, il s’agirait d’une piste porteuse. 17

Marion Ménard, « La participation électorale des jeunes au Canada ; 2. Déterminants et interventions », Ottawa, Canada, Bibliothèque du Parlement, Publication no. 2010-­‐21-­‐F, 20 avril 2010. 18 Mark N. Franklin, « Voter Turnout and the Dynamics of Electoral Competition in Established Democracies since 1945 », Cambridge, Cambridge University Press, 2004, p.213. in Ménard, Op.Cit. p.3. 19 Markus Wagner and Eva Zeglovits, The Austrian experience shows that there is little risk and much to gain from giving 16-­‐year-­‐olds the vote, dans un billet du blog de la London School of economic and political science, 2014.


Fiche d’information : Le vote des jeunes au Québec 2014 Le vote obligatoire

Et si la clé était l’éducation à la citoyenneté?

Le principal argument du vote obligatoire est qu’il permettrait, en obligeant tous les électeurs à voter, d’obtenir une meilleure représentativité des différentes strates de la population, donc de contrebalancer les facteurs sociodémographiques qui conditionnent le vote, comme le revenu et l’âge. Le vote obligatoire aurait donc également un impact 20 bénéfique sur la légitimité du gouvernement ainsi élu . Les études démontrent que le vote obligatoire n’est efficace que s’il est accompagné de sanctions aux abstentionnistes. Dans ce cas, il hausse généralement 21 le taux de participation de 13 % . On peut toutefois se questionner dans ce cas sur la qualité d’un vote obligatoire et sur l’attaque à la liberté individuelle que cela peut constituer pour certaines personnes, sans compter la pression des amendes pour des personnes à plus faible revenu, plus éloignées du vote. Le mode de scrutin

Nous avons vu que les principaux facteurs qui conditionnent le vote des jeunes sont l’intérêt pour la politique ainsi que l’information sur les enjeux électoraux et la politique en général. Il est donc permis de penser que tous les efforts effectués pour stimuler cet intérêt, augmenter les connaissances sur la politique ou encore favoriser l’engagement des jeunes peuvent donc être en mesure de contribuer à améliorer le taux de participation électorale des jeunes. Certains pays ont mis sur pied des cours d’éducation à la citoyenneté à même le programme scolaire. D’autres appuient des projets ou des initiatives, par exemple la Belgique qui encourage la compétence civique des jeunes en fournissant gratuitement des journaux dans 22 les classes d’école . « Les travaux importants réalisés par Carole Hahn en Europe et aux États-­‐Unis montrent qu'il existe un lien clair

entre une attitude positive à l'égard de la participation à une vie civique démocratique et les écoles qui encouragent leurs élèves à s'engager dans la gestion

Plusieurs acteurs réclament une réforme du mode de scrutin. Est-­‐on certain que cette réforme aurait un impact sur le taux de participation ? La recherche ne permet pas en ce moment de l’affirmer avec certitude. Dans les pays où le mode de scrutin est proportionnel, certains n’ont pas échappé à la baisse du taux de participation, alors que d’autres l’ont quant à eux évitée. Si le mode de scrutin peut très certainement avoir un impact sur la perception que son vote compte et qu’il vaut la peine de l’exprimer, il est moins certain qu’une réforme de ce type pourrait à elle seule résoudre l’enjeu complexe du taux de participation.

Tous âges confondus, c’est 45% de la population qui croit que son vote n’a aucun impact. Un autre 45% croit pour sa part que son vote a un impact, alors que 10% des gens disent ne pas le savoir. André Blais et Ludovic Rheault, 2011

scolaire, à discuter ouvertement les grandes questions 24

20

Renaud Gosselin, « Voter, un droit ou un devoir », Perspective monde, Université de Sherbrooke, 23 septembre 2006. 21 André Blais, Louis Massicotte et Agnieszka Dobrzynska, «Pourquoi le taux de participation est-­‐il plus élevé dans certains pays que d'autres», Élections Canada, mars 2003, p.9.

Hébert et Sears, L’éducation à la citoyenneté, 2004.

Au Québec, l’éducation à la citoyenneté apparaît dans le programme de formation qui doit être mis en œuvre par les écoles : le domaine général de formation Vivre ensemble et citoyenneté ainsi que plusieurs compétences transversales s’y rattachent. Toutefois, l’éducation à la citoyenneté s’apprête à disparaître du programme d’histoire du secondaire, où elle était une compétence dont le développement relevait d’une matière en particulier et où elle devait être évaluée. Si l’éducation à la citoyenneté n’est la responsabilité de personne, trouvera-­‐t-­‐elle encore son chemin vers les classes ? Quelle sera alors la place de l’école québécoise dans le développement de la citoyenneté des futurs électeurs ?

d'intérêt public, et enfin à agir . »

22

Dominique Payette, L’information au Québec, un intérêt public, Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec, 2010. 23 André Blais et Ludovic Rheault, 2011. “Optimists and Skeptics: Why do People Believe in the Value of their Singl e Vote?” Electoral Studies 30(1): 77-­‐-­‐82. 24 Yvonne Hébert et Alan Sears, L’éducation à la citoyenneté, Association canadienne d’éducation, 2004.


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