La finance conventionnelle et la finance participative

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‫لكية العلوم القانونية والاقتصادية والاجامتعية – القنيطرة‬ Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales – Kénitra – Filière : Sciences Economiques et Gestion Option : Gestion financière

Mémoire de fin d'études de la licence fondamentale

Sous le thème de :

La Finance Participative et la Finance Conventionnelle au Maroc

Encadré par : Prof. TORRA Mohamed Réalisé par : ZERROUK El Mehdi

Option : Gestion Financière

Année Universitaire : 2016 / 2017


Mémoire de fin d'études de la licence fondamentale

Sous le thème de :

La Finance Participative et la Finance Conventionnelle au Maroc

Encadré par : Prof. TORRA Mohamed Réalisé par : ZERROUK El Mehdi


‫وم َّال ِذي يتخب َُّط َُه َّ‬ ‫سۚ َٰذلِكَ"‬ ‫الش ْيطا ُ َن ِمنَ ا ْلم ِّ َ‬ ‫َّال ِذينَ يأْكُلُونَ الرِّبا لَ ي ُقو ُمونَ إ ِ َّ َل كما ي ُق ُ َ‬ ‫ل اهَّللُ ا ْلب ْيعَ وَحَّمَ الرِّباۚ فمن جاء َُه م ْوع ِظةَ ِّمن َّربِّ َهِ‬ ‫ل الرِّباۗ وأح ََّ‬ ‫بِأن َّ ُه َْم قا ُلوا إِنَّما ا ْلب ْي َُع ِم ْث َُ‬ ‫َۖۖ ه َُْم ف ِيها خال ِ ُدونَ‬ ‫اب ال َّنارِ‬ ‫ن عادَ فأُولَٰئِكَ أ ْصح ُ َ‬ ‫فانته َٰ َى فل َُه ما سلفَ وأ ْمرُ َُه إلِى اهَّللِۖ وم ْ َ‬

‫سورة البرقة اآلية ‪275‬‬


Dédicaces

A ma mère, mon père, mes frères et ma petite famille, en témoignage de mon amour de leur soutien morale et financier, de leur patience et de leur dévouement sans faille qui m’ont permis d’arriver jusqu’à ce point. A mes chers amis, ceux qui me sont toujours fidèles, qui m’ont procuré leur encouragement et l’énorme soutien dont ils ont fait preuve à mon égard. A tous le corps professoral et administratif de la faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Kenitra pour leurs patiences à notre égard tout au long de notre cursus universitaire. A tous ceux qui m'aiment. A tous ceux que j'aime. Espérant que ce mémoire serait à la hauteur de tous les efforts déployés en vue de sa réalisation. A toutes ces personnes, un grand merci et j’espère que mon travail vous exprime le respect et l’amour que je vous porte.


Remerciements

Ce mémoire est le résultat d’un travail de recherche de près de trois ans. En préambule, je veux adresser tous mes remerciements aux personnes avec lesquelles j’ai pu échanger et qui m’ont aidé pour la rédaction de ce mémoire. En commençant par remercier tout d’abord Monsieur Mohamed TORRA, directeur de recherche de ce mémoire, qui m'a aiguillé tout au long de ce travail avec patience, disponibilité et surtout avec de précieux conseils qui ont contribué à alimenter ma réflexion. J'exprime ma gratitude à tous les enseignants qui m’ont permis d'accroître mon niveau de connaissances et ma capacité d'analyse. Je remercie mes très chers parents, Fatima et Driss, qui ont toujours été là pour moi, « Vous avez tout sacrifié pour vos enfants n’épargnant ni santé ni efforts. Vous m’avez donné un magnifique modèle de labeur et de persévérance. Je suis redevable d’une éducation dont je suis fier ». Je remercie mes frères, Marwane et Yassine ainsi que mes deux oncles Abdellah et Farid pour leurs aides et encouragements. Enfin, j'adresse aussi mes vifs remerciements à mes amis, Khalil, Khaoula et Fatima zahra qui m'ont accompagné, aidé, soutenu et encouragé tout au long de la réalisation de ce mémoire. À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.


Sommaire Introduction. Premier chapitre : La finance conventionnelle. Section 1 : Définitions, histoire, types et caractéristiques de la finance conventionnelle. Section 2 : Enjeux, finalité et développement de la finance conventionnelle au Maroc.

Deuxième chapitre : La finance participative. Section 1 : Définitions, histoire, sources et principes fondamentaux de la finance participative. Section 2 : Fonctionnement du système financier participatif, le développement et les produits bancaires de la finance participative existant au Maroc.

Troisième chapitre : Comparaison entre la finance conventionnelle et la finance participative. Section 1 : Les points en commun entre la finance conventionnelle et la finance participative. Section 2 : Les points de différence entre la finance conventionnelle et la finance participative.

Conclusion.


Introduction

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Depuis l’été 2007, le système financier international traverse une des plus graves crises depuis 1929. Le premier signal en est lancé le 17 juillet par un établissement financier américain, Bear Stearns, qui a annoncé la forte perte de valeur de ses fonds du fait des subprimes. Toutefois, l’évènement majeur de cette crise qui la fait basculer en crise systémique est la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers, le 14 septembre 2008. Ces changements que connait l'économie mondiale pousse les agents économiques à innover de plus en plus et dans tous les domaines. Ces innovations automatiquement engageront une augmentation des besoins de financement des entreprises en général. Donc elles chercheront des financements accessibles à des conditions abordables selon leurs religions et leurs esprits, qui puissent leur assurer une croissance forte, stable et durable. La finance Participative trouve alors sa place dans cet ensemble de mouvements économiques au monde vu que depuis sa création, elle a toujours contesté certaines activités en encourageant l’économie dans la bonne voie au nom des valeurs collectives (morale, religion, défense de l’environnement...). L'arrivée au Maroc des techniques bancaires conformes aux préceptes de l'islam avait été annoncé par Bank Al-Maghreb et également l'introduction de nouveaux produits bancaires « "Ijara", "Moucharaka" et "Mourabaha" » conformes à la Charia dès le mois d'octobre 2007, cette annonce a été faite par le wali du Bank Al-Maghreb Abdellatif Jouahri lors d'une conférence de presse tenue à Rabat mardi 23 Mars 2007. Il a aussi souligné que les nouveaux produits financiers autorisés concernaient uniquement le financement, et non les dépôts. Il a indiqué que 53 pour cent des dépôts en espèces dans les banques marocaines se faisaient sous la forme de dépôts non productifs et qu'il n'y avait donc aucune raison pour que les citoyens préférant conduire des transactions sans intérêt d'avoir des réserves sur les dépôts bancaires. Ensuite, Selon une récente enquête réalisée par Reuters, l’Institut participative de recherche et de formation rattaché à la Banque participative de développement (BID) et le cabinet conseil Zawya, 98 % des Marocains sont intéressés par les produits bancaires participatives. Ils sont 43 % à affirmer qu’ils ouvriront des comptes bancaires auprès des établissements participatives même si les produits bancaires halals s’avéraient plus chers que les services bancaires traditionnels.

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Pour cela, et pour constituer une recherche complète on a alerté la problématique suivante : Alors est-ce-que la finance participative peut remplacer définitivement la finance conventionnelle ? Comparer les produits participatives et les produits de la banque conventionnelle s'avère une tache assez difficile, eu égard la particularité et la fluctuation des produits de chaque domaine. Sur ce, nous allons aborder le sujet en trois chapitres. En premier chapitre, Nous allons traiter tout d’abord certaines définitions plus l’histoire de la finance, les types de la finance avec leurs caractéristiques, les Enjeux et finalités de la finance ainsi que son développement au Maroc. En deuxième chapitre, Nous allons traiter les définitions et l’histoire de la finance participative, ces sources et principes fondamentaux, le fonctionnement du système financier participatif, son développement au niveau national et enfin les produits participatifs existants au Maroc Aujourd’hui. Quant au troisième chapitre, il nous permettra de faire une comparaison entre la finance conventionnelle et la finance participative.

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Le premier chapitre : La finance conventionnelle.

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Section 1 : Définitions, histoire, types et caractéristiques de la finance conventionnelle. 1. Définitions : Le terme finance qui est d’origine française désigne l’engagement qu’une personne assume pour pouvoir répondre à ses obligations envers quelqu’un d’autre. Le concept concerne aussi la fortune, les biens et le Trésor public. Dans le langage quotidien, on entend par finances l’étude de la circulation de l’argent parmi les individus, les entreprises ou les plusieurs États. Or, les finances constituent une branche de l’économie qui se consacre à analyser comment les fonds sont obtenus et gérés. Autrement dit, les finances se chargent de l’administration de l’argent. La Finance Conventionnelle est le format le plus répandu en Maroc. Il s’agit des banques que nous côtoyons tous les jours à travers nos comptes courants, chèques, LDD, etc. Ce format de banque pratique la prise de risques, la rentabilité, deux principes sur lesquels elle s’appuie, et auprès du grand public, cette manière de faire est appelée « performance ». La banque conventionnelle est une entreprise de services qui exerce son activité en faveur de sa clientèle dans plusieurs domaines. Chacun de ces domaines dois être générateur de rentabilité. Le client est au centre de ce modèle économique. Il fournit les ressources nécessaires à la pérennité de la banque, utilise les produits à la pérennité de la banque, ainsi que les produits et services de la banque moyennant un paiement. La banque cherche donc en permanence à adapter la gamme de ses produits et services aux besoins et aux attentes des clients et des prospects. Quel que soit le segment de clientèle considéré, la banque se positionne à tous les niveaux d’intervention envisageable : -

Elle propose des comptes bancaires spécifiques et des services attachés.

-

Elle met à disposition du client des moyens de paiement.

-

Elle offre des formules de placement de tous types.

-

Elle octroie des crédits sur toutes les échéances.

-

Elle effectue des prestations de services divers en faveur de cette clientèle.

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Tout cela afin de dégager un certain bénéfice appelé l'intérêt. L'intérêt est autrement dit, la rémunération d'un prêt, sous forme généralement d'un versement périodique de l'emprunteur au prêteur. Il est calculé en fonction du montant du capital placé ou emprunté, de la durée de l'opération et du taux retenu qui est généralement fixé par la banque centrale la BAM (Bank AlMaghreb).

2. Histoire : Dans un premier temps, on est passé du troc aux pièces de monnaie. Le sel, le grain ou l'or servent de monnaie. Dès l'Antiquité, des techniques bancaires sont apparues. Des banquiers ont fait des prêts à partir des dépôts en grain ou en or. Par exemple en Mésopotamie deux mille ans av JC où dans un des temples d'Uruk, on effectuait des dépôts de semences, ainsi que des prêts à intérêt. Plus tard, l'île de Délos était le principal centre d'annulation des dettes entre banques et était très renommée pour sa maîtrise bancaire renommée en Méditerranée. Cependant, ces structures bancaires ne sont que le prolongement des structures patrimoniales ou commerciales. Pendant longtemps la monnaie a été basée sur les métaux précieux (or, argent). La finance débute avec le développement du crédit. C'est entre le 14e et le 16e siècle que des tentatives ont été faites pour supprimer tout recours à la monnaie-métal. La finance permet alors d'augmenter le volume d'argent. En 1694, la banque d'Angleterre est créée. Les banques vont pouvoir créer de la monnaie et injecter des liquidités dans l'économie. Il faudra cependant attendre 1976 pour que officiellement l'or ne soit plus un moyen de paiement. La nature de la relation entre la banque et les clients a considérablement évolué depuis les années 1990. Dans le passé, l’octroi de crédits était réservé par les banques aux grands projets des firmes industrielles et commerciales. Les banques de dépôts ne s’intéressaient pas au particulier, qui lui-même limitait ses besoins d’emprunt au financement de son logement.

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L’évolution des modes de vie (télévision, internet, etc.) ont modifié le comportement du particulier et ont développé chez lui des besoins de consommation. Or le particulier ne dispose pas toujours de fonds nécessaire pour réaliser ses projets, ou ne souhaite pas se démunir de conscience du marché des particuliers, riche en ressources un peu ou pas rémunérées, fructueux en commission et demandeur de crédits rentables pour la banque. Par ailleurs, le phénomène de désencadrement du crédit a accentué la multiplication des organismes financiers offreurs de services, a rendu l’emprunt plus accessible et a favorisé le développement des panoplies de produits de placements. C’est dans ce contexte désormais fortement concurrentiel, dans un souci de fidélisation et de développement des portefeuilles clients que les banques se doivent de réponde aux différents besoins de financement du particulier, professionnel ainsi que le besoin de financement des entreprises.

3. Types et caractéristiques : A l'origine les banques conventionnelles avaient un double rôle. Elles devaient permettre aux particuliers de déposer leur argent dans un lieu sûr afin d'éviter de se le faire voler et grâce à cet argent collecté, elles assuraient le fonctionnement de l'économie en octroyant des prêts aux entreprises. Mais aujourd'hui, leur activité s'est diversifiée et on trouve maintenant de différents types de banques qui sont : Les banques pour les particuliers : Les banques de détail : La plupart des grandes banques marocaines proposent une activité de banque de détail pour les particuliers. C'est dans ces agences que vous pourrez ouvrir un compte courant et un (ou plusieurs) compte épargne. Mais le travail des banquiers ne se limite pas à cela, ils ont aussi pour rôle de vous conseiller dans la gestion de vos finances personnelles en vous proposant des produits adaptés à votre situation.

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Les banques en ligne : Avec l'essor des nouvelles technologies, on assiste de plus en plus au développement des banques en ligne. Elles proposent sensiblement les mêmes services que les banques de détail mais avec ces dernières, vous n'aurez jamais de contact physique avec votre banquier, tout se fait sur Internet. Les services qu'elles proposent sont moins chers que dans les banques de détail mais en contrepartie le rôle de conseil est un peu moins développé. Elles s'adressent généralement à un public à l'aise avec la technologie numérique qui a déjà une bonne idée de la façon dont il veut gérer ses finances personnelles et ce type de banques reste toujours presque inexistant au Maroc. Plutôt on trouve des banques de détail qui nous offre cette possibilité d’avoir une e-carte spéciale pour les achats sur internet. Les banques au service de l'économie : Les banques d'affaires : Depuis la loi de séparation des activités bancaires votée en 2013, les banques d'affaires ont une activité distincte des banques de détail. Elles ne prennent pas de dépôts et n'octroient pas de crédits. Leur rôle est d'apporter un conseil stratégique et financier pour les grandes entreprises. Elles se financent en facturant leurs prestations. Les banques centrales : On pourrait les qualifier de banques des banques. Il s'agit d'organisations qui ont une influence sur l'économie mondiale, comme la Banque Centrale Européenne (BCE) ou la Réserve Fédérale des États-Unis (FED). Elles sont responsables de la création monétaire : la BCE crée des euros, la FED crée des dollars, etc. Elles ont aussi pour rôle de fixer le taux directeur de l'économie. Il s'agit du taux auquel les banques leur empruntent de l'argent. Ce taux va avoir une influence sur tous les autres, comme les crédits à la consommation ou le taux du livret A par exemple. Les autres types de banques : Les banques d'investissement ont principalement des activités sur les marchés financiers, elles achètent et revendent des titres cotés en bourse. Les banques coopératives, quant à elles, ont la même activité qu'une banque de détail à la différence qu'elles sont gérées par leurs propres sociétaires et les décisions sont prises lors d'assemblées générales.

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Section 2 : Enjeux, finalité et développement de la finance conventionnelle au Maroc. 1. Enjeux et finalités : La finance est d'une certaine manière un service rendu. La question est ouverte - et largement débattue- quant à la rémunération de ce service. Sur un plan "opérationnel", l'idée d'indemnité est censée rétribuer différents éléments : l'aptitude à concilier les exigences des offreurs et des demandeurs de capitaux - l'aptitude à décider et opérer des placements ou capitaux afin d'en obtenir la valeur financière la plus grande, pour un niveau de risque approprié. Dans une perspective plus large, il convient de trouver des outils d'optimisation des flux financiers capables de prendre en compte la complexité et la variété des situations : biais de la finance

comportementale,

prise

en

compte

des

intérêts

divergents

des parties

prenantes, rationalité limitée… Compte tenu de l'extension de la convertibilité des monnaies et de la mondialisation des échanges, la finance est désormais internationale. L'apparition de produits financiers internationaux complexes et d'opérateurs non régulés agissant à partir des paradis fiscaux a largement été associée au développement de la crise des marchés financiers qui paralyse actuellement l'économie mondiale, posant la question de la mise en œuvre de régulations mondiales renforcées. Le système financier est international : il est présent dans chaque pays, avec des flux circulant de l'un à l'autre avec toutefois certaines restrictions locales. Selon Gabriel Colletis, certaines formes de financiarisation des stratégies des entreprises doivent être remises en cause car elles inversent le sens de la relation traditionnelle entre investissement et finance : Au lieu de sélectionner les financements possibles des investissements qu'elles souhaitent réaliser, elles choisissent les investissements en fonction d'une norme de rentabilité et d'un revenu promis aux actionnaires (surtout lorsque ceux-ci sont des fonds d'investissement). Ainsi des activités peuvent être délocalisées et des investissements abandonnés non parce qu'ils ne sont pas rentables, mais parce qu'ils ne le sont pas assez.

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2. Le développement de la finance conventionnelle au Maroc : Le Maroc figure parmi les pays qui "affichent les taux les plus élevés de développement financier" en Afrique, selon le rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) sur le développement économique en Afrique 2015. Le Maroc est doté d'un régime de commerce des services financiers des plus ouverts au monde, précise le rapport intitulé "Libérer le potentiel du commerce des services en Afrique pour la croissance et le développement". Le développement de ce système financier à travers un accroissement conséquent des actifs sous gestion est tributaire de deux grands piliers : d’une part la pérennisation de la solidité financière des banques et établissements de crédit et d’autre part leur capacité d’attraction commerciale au-delà de leurs offres habituelles et conventionnelles. L’édification de ces bases passe forcément par une modernisation de leur offre et l’efficience des mécanismes de gouvernance et la maîtrise de la gestion des risques. Ainsi une nouvelle époque d’innovation d’instruments structurés et sophistiqués propre à l’industrie financière marocaine serait incontournable. Ceci est d’autant plus nécessaire dans un contexte actuel de faiblesse du rythme de croissance économique et d’ambition affichée de développement au Maroc d’un centre financier international. L’innovation permettra d’abord d’aligner aux normes et standards internationaux ce système financier, de continuer à soutenir l’économie en jouant pleinement son rôle naturel de financement. Parallèlement à cela, il y a lieu de noter que la transposition simple et pure de modèle innové dans les pays étrangers n’est pas forcément une démarche efficiente pour des pays comme la Maroc ou le système financier doit mener un double dilemme : continuer à servir une population bourgeoise et fortunée minoritaire et sophistiquée en nombre mais importante en volume d’avoir détenus mais également capter davantage d’épargne échappant au circuit formel et contribuer à la favorisation de l’inclusion financière des ménages défavorisés.

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Le processus de gestion de l’innovation et le modèle de distribution adopté par les opérateurs financiers sont importants dans la mesure où ils doivent permettre une vente optimale des produits financiers innovés. Les banques, sont tenues ainsi de collecter de nombreuses informations sur leurs clients afin d’ajuster le ciblage des ventes des nouveaux produits lancés. Cette action nécessite des changements importants à plusieurs niveaux. Des ajustements ou des développements techniques au niveau du système d’information peuvent être envisagés en vue d’une prise en charge optimale des nouveautés. De même, le facteur humain ne doit pas être négligé dans le processus de production et de distribution. Malgré le fort développement de la banque digitale et à distance, cet élément doit nécessairement être inclus dans ce processus. Sur le marché marocain, la banque en dur étant largement dominante comme canal de distribution. Une formation permanente de la force de vente doit être assurée d’une part afin de limiter les risques de déperdition commerciale, de s’assurer de la maîtrise de la nouveauté introduite et d’autre part pour sonder en continu l’intérêt des clients et l’adaptation de l’offre à leurs besoins. Afin de montrer plus le développement de la finance au Maroc on analyse le tableau du classement des banques au Maroc en 2016 selon leur produit net bancaire. Rang

Banques

PNB

Var 2015/2016

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Attijariwafa bank BCP BMCE BOA Société générale Crédit agricole du Maroc BMCI Crédit du Maroc CIH CFG bank

19,67 MMDH 15,65 MMDH 13 MMDH 4 MMDH 3,7 MMDH 3 MMDH 2,16 MMDH 1,8 MMDH 134 MDH

+3,6% +2% +10% -3% +14% -4,5% +3,3% +3,2% +126%

Dans l’ensemble malgré le resserrement des marges, les revenus des banques cotées ont enregistré une hausse de 4% en 2016 à 55,4 Mds de DH. Une croissance portée par l’amélioration de la contribution des activités à l’international du « Top Three » du secteur, la hausse notable de la marge sur commissions, suite au développement de services générateurs de commissions, et l’impact favorable de la baisse des taux en 2016 (après une stagnation en 2014 et 2015) sur la valorisation du portefeuille obligataire de transaction. 11


Le deuxième chapitre : La finance participative.

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Section 1 : Définitions, histoire, sources et principes fondamentaux de la finance participative. 1. Définitions : La finance participative se distingue de la finance conventionnelle par le fait qu’elle ne se cantonne pas dans le rôle du prêteur : elle agit en véritable partenaire financier du porteur de projet avec un système de partage des risques, de la responsabilité et des revenus. La banque islamique est partenaire à part entière avec le client dans son projet dès lors que celuici est passé par des règles d’analyse et de gestion de risque. Les revenus sont partagés en fonction de l’importance de l’investissement et prévoient un bonus conséquent au porteur du projet. Il s’agit, en fait, d’un partenariat intelligent capital /travail. La finance islamique, en accord avec le droit musulman selon de nombreux jurisconsultes et théologiens, est notamment fondée sur l'interdiction de l'intérêt et la responsabilité sociale de l'investissement. Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d'un investissement avec les résultats du projet concret associé. L’islam interdit les transactions tant civiles que commerciales faisant recours à l'intérêt (ribâ) ou à la spéculation (Maysir). L’article 50 du projet de loi précise que les banques participatives sont des personnes morales habilitées à exercer à titre de profession habituelle en conformité avec les préceptes de la Charia, les activités suivantes : • • •

La réception de fonds du public ; Les opérations de crédit ; La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement, ou leur gestion.

Outre ces activités réservées aux établissements de crédit, les banques participatives sont également habilitées à réaliser les opérations commerciales, financières et d’investissement, à l’exclusion de toute opération impliquant la perception et le versement d’intérêt. Deux éléments retiennent l’attention dans les dispositions de ce projet de loi : • •

La conformité des activités aux préceptes de la Charia ; La réalisation des opérations commerciales, financières et d’investissement.

Le premier élément renvoie à l’identité islamique de ces banques qui s’abstiennent de percevoir ou de verser les intérêts assimilés au Ribâ prohibé par la Charia. Le deuxième élément renvoie, quant à lui, à la nature de ces banques qui sont assimilables à des banques d’affaires.

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2. Histoire : Depuis l’apparition de la finance islamique, les banques du Golfe n’ont pas désespéré de solliciter la banque centrale marocaine pour une implantation dans le royaume. D’obédience conventionnelle, le lobby des banques marocaines a fait en sorte d’empêcher toute tentative d’intrusion. Mais, l’arrivée sur la scène politique d’un parti islamiste, en 1997, et sa prise du pouvoir, en 2012, ont été deux facteurs décisifs dans la perméabilité des autorités à l’idée de l’introduction de la finance islamique au Maroc. Une première expérience a vu le jour en 2007 avec la mise en place de trois contrats islamiques : Murabaha, Ijara et Musharaka. Mais, telle qu’elle a été conçue, cette expérience ne va pas rencontrer le succès espéré par les défenseurs de la finance islamique. A la tête du Gouvernement à partir de novembre 2011, les islamistes font le forcing pour l’institutionnalisation de la finance islamique au Maroc. à peine une semaine après sa nomination à la tête du gouvernement, Abdelilah Benkirane reçoit Sheikh Khalid bin Thani al Thani et Abdulbasit al Shaibei, respectivement président et directeur de Qatar International Islamique Bank (QIIB) qui sont venus lui confirmer leur intérêt pour le Maroc. Dans cette rencontre, les qataris ont proposé l’ouverture, au Maroc, d’une banque d’investissement et d’une compagnie d’assurances charia-compliant, suggérant une joint-venture dont le capital serait détenu à 51% par des actionnaires marocains et les 49% restant par un pool d’investisseurs qataris, dirigé par QIIB. Et, dès janvier 2012, le groupe parlementaire des islamistes propose un projet de loi relatif à la mise en place d’un système bancaire et financier islamique englobant banques (d’investissement et de financement), assurances, Suzuka et institutions financières assimilées (fonds d’investissement, sociétés de gestion d’actifs, etc.). Le projet donne aussi la possibilité aux banques de créer des fonds caritatifs et de zakat ainsi que d’initier des opérations d’acquisition et de gestion des participations financières par le biais des contrats Mudaraba et Musharaka. Début septembre 2012, le projet d’amendement de la loi bancaire, consacrant le statut de banque islamique, est soumis par la banque centrale aux professionnels pour consultation. À plus forte raison, ce revirement de la banque centrale est dû à une situation de sous-liquidité caractérisant l’économie marocaine depuis 2008 et qui s’est accentuée, considérablement, depuis 2012 ; la finance islamique pouvant, à juste titre, constituer une soupape de financement.

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Enfin, ce projet prévoit la création d’un organe de contrôle, intitulé Commission des Institutions Financières Islamiques (CIFI) dont la présidence est confiée à la banque centrale et dont l’objet est de veiller au respect de la réglementation par les banques et institutions financières islamiques. Cette commission aura également pour mission d’informer le public sur l’activité des institutions du secteur.

3. Sources et principes : 3.1. Sources : 3.1.1. Coran : Le Coran est la source la plus importante de l’Islam puisqu’elle contient les révélations faites par Dieu au Prophète Mohammed. Évidemment, le Coran n’est pas qu’un texte de loi, néanmoins il contient approximativement 500 injonctions de nature légale dont 20 portent sur des questions économiques. 3.1.2. Hadiths et Sunna : Dans la hiérarchie des normes de la religion musulmane, les Hadiths viennent tout juste après le Coran dans la formulation des principes généraux de conduite : ils se constituent essentiellement des traditions ou des paroles du Prophète Mohammed durant sa vie. La sunna a été assimilée aux pratiques et préceptes du Prophète, transmis par les narrateurs de la tradition authentique. 3.1.3. Ijma ou Consensus des théologies : Ijma, le consensus informel de la communauté des universitaires religieux, a donc été établi non pas pour régler des questions de foi ou d’observation fondamentale des pratiques religieuses – sur lesquelles ils étaient tous d’accord – mais pour l’application de la charia dans les affaires mondaines. Cette source de normes est très importante pour la finance islamique puisque les modèles de la banque islamique ne sont mentionnés ni dans le Coran ni dans les Hadiths, même si les principes fondamentaux les régissant y sont évoqués. Par conséquent, le développement de la banque islamique s’est largement appuyé sur le consensus des théologiens musulmans modernes et sur la jurisprudence aux niveaux national et international.

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3.1.4. Qiyas ou raisonnement par analogie : Les qiyas (la déduction par analogie à partir des lois établies) et l’ijtihad (la formulation de lois à travers l’effort individuel et une compréhension appropriée des Textes) constituent une autre catégorie dans la hiérarchie des normes de l’Islam. En mettant l’accent sur l’utilisation de la raison et des facultés de jugement de tout individu, l’ijtihad ouvre la voie à des décisions et à des actions pures car conformes à l’esprit des textes sacrés que sont le Coran et le Hadiths. Les décisions prises par ce processus intellectuel sont appelées ijma et sont la base du consensus des théologiens musulmans et des docteurs de la loi, les oulémas. 3.1.5. Madhahib ou écoles de pensées de l’Islam : À l’opposé du christianisme, l’Islam classique n’a pas de hiérarchie patriarcale ni une autorité religieuse centrale qui promulgue une doctrine officielle ; la confiance et la pratique religieuse n’a en effet besoin d’aucune autorisation de la part des autorités religieuse. L’équivalent le plus proche du clergé dans l’Islam est constitué par les juristes ou les oulémas (docteurs de la loi) dont les rôles diffèrent selon les titres qu’ils détiennent. Un mollah est en charge d’une mosquée locale, un Sheikh a des statuts plus élevés et en général une formation plus élevée, un imam est une figure centrale et est en charge d’une grande mosquée. Le titre d’imam est aussi donné aux chefs spirituels du chiisme, tandis que l’ayatollah est le titre hiérarchique le plus élevé de l’islam chiite. 3.2. Principes : 3.2.1. La prohibition du Riba : Le principe sur lequel repose toute la finance islamique est de faire fructifier le capital selon les règles du droit musulman. Cela signifie la prohibition de l’usure, ribâ, entendu comme le profit prédéterminé dans les prêts et dans toute autre transaction économique et assimilé au taux d’intérêt des banques conventionnelles. 3.2.2. L’interdiction du Gharar et du Maysir : Dans l’Islam, le Gharar désigne toute vente à caractère aléatoire ou possédant un élément vague, imprécis, ambigu, incertain, caché ou dépendant d’autres événements.

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Une transaction est dite avec Gharar lorsque : •

La vente porte sur une marchandise qui n’est pas déterminée de façon précise.

La transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fixé de façon claire.

La transaction porte sur une marchandise déterminée que le vendeur ne possède pas encore.

Le transfert de propriété est conditionné à un événement imprévisible.

L’interdiction du Maysir vise à protéger les deux parties envers les risques liés aux fluctuations du temps mais aussi d’éviter la vente fictive basée sur l’achat et la vente des actifs non posséder encore. Le Qimâr ou Maysir vise toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d’un événement aléatoire. C’est, notamment, ce principe que l’on trouve dans les jeux de hasard et les paris avec mise. 3.2.3. La règle du Haram ou secteurs illicites : La finance participative interdit les opérations et activités ayant une relation directe ou indirecte avec l’alcool, la viande du porc et toutes autre choses Haram en islam. Ainsi elle interdit les opérations portant sur l’or, l’argent, la monnaie, ceci afin d’éviter la spéculation. De nouveau, la circonscription de l’activité financière à certains domaines d’activités n’est pas spécifique à la finance islamique, seul change le périmètre de ce qui est considéré comme acceptable et de ce qui fonde le caractère licite d’une chose. 3.2.4. L’obligation du partage des profits ou des pertes : L’interdiction de prêter de l’argent contre un loyer (riba) et la prohibition de la spéculation (Gharar) contraignent l’investisseur ou le bailleur de fonds à se comporter comme un entrepreneur. Rémunéré selon les performances des sous-jacents, il est aussi exposé aux éventuelles pertes. Au final, son statut est proche de celui d’un actionnaire ou d’un associé commanditaire. Principes islamiques : justice, égalité sociale et fraternité. 3.2.5. L’adossement à un actif tangible : La finance islamique impose aux investisseurs de s’engager dans l’économie réelle, empêchant quelque peu la déconnexion observée aujourd’hui entre les marchés financiers et la réalité économique. 17


Section 2 : Fonctionnement du système financier participatif, le développement et les produits bancaires de la finance participative existant au Maroc. 1. Le système financier participatif au Maroc : La banque participative occupe les mêmes activités qu’une banque conventionnelle notamment dans son rôle de financement des entreprises et des particuliers. Les actifs de la banque islamique sont constitués de créances liées aux contrats des produits islamiques tels que le mourabaha, ijara…

Le passif est constitué de dépôts des comptes courants et des comptes d’investissement auxquels s’ajoutent les fonds zakat, qui sont un impôt légal fixé à 2,5% par an qui est calculé sur la base du patrimoine des ménages tel que l’épargne bancaire ou les placements. La banque islamique comporte deux types de comptes : •

Le compte-courant : C’est un compte de dépôts qui ne génèrent aucun intérêt ni profit ni autre forme de rendement où les sommes d’argent sont déposées et qui peut être restituées par chèque, cartes de crédit bancaire ou ordres de virement comme dans une banque conventionnelle.

Le compte d’investissement : C’est un compte d’épargne où la banque s’associe à un projet avec le client où celui-ci apporte les fonds que la banque lui met à disposition.

Alors que le contrôle du système participatif se réalise par deux types dans une banque islamique : -

Les audits internes et externes comparables aux banques conventionnelles.

-

Les contrôles effectués par le comité de la Sharia.

En effet, pour assurer la conformité des activités respectant les principes shariatiques, et afin de superviser la validité des produits et des transactions financières ; la banque est dotée d’un comité de Sharia de 3 à 7 membres qui ont une expertise dans le domaine bancaire, financier et de la jurisprudence des transactions mais également dans le domaine religieux.

L’expertise que détiennent ces membres appelés les Scholarsou Sharia Auditors est donc très complexe et la plupart sont issus de pays du Golf, de Turquie ou du Pakistan.

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Ce comité rend annuellement un rapport auprès de l’AAOIFI sur la conformité des principes shariatiques des contrats et de la documentation utilisée, et signaler si ces règles ont été enfreintes.

2. Les banques participatives : Après avoir analysé « l’actionnariat, la valeur ajoutée au marché marocain, la gouvernance et des risques », le comité des établissements de crédit présidé par le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, a validé la création de cinq nouveaux établissements entièrement conformes à la charia, la loi islamique prohibant la stipulation d’intérêts et la spéculation qui sont :  Bank Assafaa : Attijariwafa bank a annoncé son intention de transformer sa filiale Dar Assafaa en une banque islamique à part entière, avec son identité indépendante. Attijariwafa bank développera sa banque participative sans associé étranger.  Bank Al Yousr : la Banque Centrale Populaire – BCP a signé un partenariat stratégique avec Guidance Financial Group. Basé aux Etats-Unis et filiale du fonds souverain qatari Barwa, Guidance Financial Group est un opérateur global de finance islamique actif dans plusieurs régions du monde.  Bank Al Tamwil wal Inmaa – BTI Bank : le conseil d’administration de BMCE Bank présidé par Othman Benjelloun a approuvé un projet d’association avec Al Baraka Banking Group (ABG), l’un des leaders mondiaux de la finance islamique. Al Baraka Banking Group, dont le siège est situé à Bahreïn, possède le plus large réseau mondial de banque islamique, avec un réseau de 500 agences et des filiales dans de nombreux pays musulmans.  Umnia Bank : C’est le nom définitif donné à la banque participative du consortium constitué par CIH Bank, Qatar International Islamic Bank (QIIB) et la CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion, maison mère du CIH). Le 22 mai 2017, Umnia bank démarre l’activité de la finance participative au Maroc en devenant la première banque participative à obtenir l’approbation de la banque centrale pour lancer son activité dans le royaume.  Al Akhdar Participative Bank : le Crédit Agricole du Maroc, dont le capital est détenu à 75% par l’Etat marocain, a été autorisé à créer une banque participative dont il détiendra 51% du capital, en s’associant avec la Banque Islamique de Développement (BID), institution internationale dont le siège est à Djeddah qui détiendra 49% du capital.

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Bank Al-Maghrib a également autorisé trois banques à ouvrir des fenêtres participatives (agences ou guichets spécialisés Islamic Window) pour offrir à leur clientèle des produits bancaires participatifs : Banque Marocaine du Commerce et de l’Industrie – BMCI, Crédit du Maroc et Société Générale – SGMB.

3. Les produits des banques participatives : Ces produits sont conçus pour éviter l’apparition de toute forme quelconque de l’intérêt prohibé. Et désormais, il est déclaré que dans ces instruments l’usure disparaît pour faire place à la marge commerciale. 3.1. La Mourabaha : La Mourabaha est un contrat de vente au prix de revient majoré d’une marge bénéficiaire connue et convenue entre l’acheteur et le vendeur. La Mourabaha peut revêtir deux aspects : ▪

Transaction directe entre un acheteur et un vendeur qui expose à la vente sa marchandise sans préalable ordre ou promesse d’achat du premier.

Transaction tripartite entre un acheteur final (ou donneur d’ordre d’achat), un premier vendeur (le fournisseur) et un vendeur intermédiaire (exécutant de l’ordre d’achat). 3.2. La Moucharaka :

La Moucharaka est une association entre deux parties (ou plus) dans le capital d’une entreprise, projet ou opération moyennant une répartition des résultats (pertes ou profits) dans des proportions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la relation de confiance et la rentabilité du projet ou de l’opération ainsi que sur la répartition des risques entre les associés. Ce financement peut se faire avec ou sans décaissement. Mais elle peut aussi revêtir des formes plus élaborées. Dans tous les cas, cette contribution se réalise suivant deux formules : La Moucharaka permanente : La banque participe au financement du projet de façon durable et perçoit régulièrement sa part des bénéfices en sa qualité d’associé copropriétaire. La Moucharaka dégressive : La banque participe au financement d’un projet ou d’une opération avec l’intention de se retirer progressivement du projet ou de l’opération après son désintéressement total par le promoteur.

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3.3. La Moudaraba : Il s’agit d’une forme d’association entre le capital financier d’une part et le travail de l’autre. La gestion de l’affaire est totalement entre les mains du travailleur « Moudarib » alors que les actifs acquis grâce au capital avancé demeurent la propriété du capitaliste « Rab el Mal ». Les profits nets sont partagés entre les deux parties suivant des proportions agréées d’avance alors que la perte sur le capital est à la charge du seul « capitaliste ». 3.4. El Ijara : C’est un contrat de location de biens, assorti d’une promesse de vente au profit du locataire. Il s’agit d’une technique de financement qui fait intervenir trois acteurs principaux : le fournisseur (fabricant ou vendeur) du bien, le bailleur (en l’occurrence la banque qui achète le bien pour le louer à son client) et le locataire qui loue le bien en se réservant l’option de l’acquérir définitivement au terme du contrat de location. 3.5. El Istisna : L’Istisna est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (Moustasni’i) demande à une autre (Sani’i) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme. 3.6. Les Sukuks : En réalité, il ne s’agit pas d’un produit financier proprement dit mais plutôt d’un titre financier, issu de montages juridiques établis sur l’un des contrats suivants : (l’Ijara, la Mourabaha, la Moucharaka, l’Istisna, la Moudaraba, ou le Salam). Les Sukuks sont donc, des obligations islamiques adossées à un actif tangible ou à un investissement dans une firme. Les rendements de l’actif ou de l’entreprise vont permettre de rémunérer l’investisseur. La rémunération perçue par leur porteur est fonction de la performance économique de l’actif sous-jacent et non du seul écoulement du temps. 3.7. Takaful : Il s’agit tout simplement, du système d’assurance islamique. À travers ce système, des participants contribuent à une coopération mutuelle par le biais de donations qui servent à dédommager les pertes subies par d’autres participants.

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Le rôle de la compagnie Takaful est limité aux seules tâches de gérer les opérations d’assurance et d’investir les contributions collectées dans des produits financiers islamiques. Dans la mesure où le système d’assurance conventionnelle permet à l’assureur de devenir propriétaire des primes acquises et de s’accaparer tous les profits après avoir honoré ses engagements, le Takaful islamique en diffère par le fait que les contributions versées restent dans le fonds des participants lesquels partagent tout surplus dégagé.

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Le troisième chapitre : La comparaison entre la finance conventionnelle et la finance participative.

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Section 1 : Les points en communs entre la finance conventionnelle et la finance participative. « Quand le bâtiment va, tout va » dit un dicton populaire. « Quand la banque va mal, rien ne va ». Rappelons que lorsqu’on parle de la finance conventionnelle automatiquement on parle de la banque conventionnelle. Une banque est une entreprise due qu’elle réunit les 4 conditions nécessaire pour cela, elle a une finalité économique (généralisée très souvent par la volonté d’apporter la satisfaction à des clients), une gestion de flux financiers (recettes - dépenses), elle met en œuvre des moyens financiers et matériels et/ou immatériels de manière organisée, et enfin elle est composée d’une communauté humaine d’entrepreneurs et de salariés. L’entreprise banque est régit par la même réglementation générale que toute autre entreprise. Comme les autres, elle doit avoir des statuts, un besoin de gagner des parts de marché sur un environnement de plus en plus concurrentiel, une rentabilisation de son travail pour lutter contre une compétition des prix et elle se doit de s’adapter régulièrement à un contexte en permanente évolution. La banque reste en fin du compte une entreprise comme les autres et la pérennité de chacune des entreprises dépend de sa capacité à dégager des profits, c'est-à-dire des revenus résultant de l’excédent des produits sur les charges. Cependant selon le statut de l’entreprise la finalité financière sera plus ou moins importante. Tout comme la Finance conventionnelle, la Finance participative traite les opérations d’investissement, de commerce, de transactions, de prêt et de produits financiers afin de dégager un certain gain.

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Section 2 : Les points de différence entre la finance conventionnelle et la finance participative. Critère de comparaison

Banques participatives

Banques conventionnelles

1. Différences au niveau des principes de fonctionnement :

1.1. Sur l’intérêt

Paiement autorisé d’intérêts débiteurs et créditeurs. Dans le cas des prêts octroyés par les banques conventionnelles la banque prête une somme d’argent à l’emprunteur, celui-ci doit, après un certain délai, remettre une somme Les banques participatives récusent d’argent qui n’est pas cette pratique, expressément l’équivalent de celle qui lui interdite dans le Coran et la Sunnah, avait été prêtée. et la considèrent comme du Riba. (Somme emprunté + Intérêts) La pratique de l’intérêt est la particularité la plus importante du système bancaire participative. Elle constitue l’une des divergences les plus significatives par rapport au système bancaire traditionnel.

1.2. Sur le partage du risque

L’argent ne pouvant être considéré comme une marchandise, l’intervention des banques se fait Transactions traditionnelles sur la base de prises de participation de prêts/emprunts. dans des projets ou des transactions de vente et/ou de location.

1.3. Sur le page du risque

Importance accordée à la Accent porté sur la productivité, la solvabilité de l’emprunteur et viabilité des projets et non sur la à l’échéance du solvabilité de l’emprunteur. remboursement de la somme prêtée et des intérêts.

1.4. Sur le partage du risque

Importance accordée aux Financement de tous types de implications morales des activités projets dans tous les secteurs financées et prohibition de certains d’activité licites. secteurs d’activités.

2. Différences au niveau de gestion des opérations bancaires :

2.1. Gestion du compte courant

Lorsque qu’un client sollicite la banque islamique pour l’acquisition d’un bien, le compte courant du client ne reçoit pas d’argent. La banque verse l’argent au fournisseur pour l’achat du bien et le revend à terme au client. Donc la rémunération de la banque est constituée de la marge sur la vente du bien.

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Production d’intérêts lorsque la banque classique octroie un prêt et qu’elle le transfert sur le compte courant de son client.


2.2. Gestion du compte d’investissement ou « Profit Sharing Investment Account (PSIA) »

Les fonds déposés dans le compte d’investissement sont gérés par la banque en contrepartie de frais de gestion qui peuvent être, soit des profits, soit des pertes. Les dépositaires n’ont aucun droit de regard sur la gestion de leurs comptes. Non applicable. La durée des dépôts varie entre 1 mois et 5 ans. Si le détendeur du compte se retire avant la fin de l'échéance, il partage les pertes, mais pas les profits que les fonds ont pu générer. Ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis.

2.3. Gestion du compte d’épargne

Le compte d’épargne ne génère pas d’intérêt. Le titulaire du compte peut percevoir des profits. Le capital est garanti mais il est versé après prélèvement de la Zakat.

2.4. Gestion de la relation client / Banque

Existence d’une relation de Existence d’une relation de créanciers/débiteurs entre les partenariat entre les banques banques classiques et ses islamiques et ses clients. clients.

2.5. Rôle de la banque

En plus du rôle d’intermédiaire financier, la banque participative a un rôle d’intermédiaire commercial car l’ensemble des transactions financières sous-tend un actif tangible. Dans le système financier participatif actuel, il n’existe ni banque centrale, ni marché interbancaire participatif.

2.6. Marché interbancaire

En cas d’excédent de liquidité à court terme, les banques participatives ne peuvent ni recevoir ni payer d’intérêts. Pour l’instant, il n’existe que peu d’instruments monétaires liquides dans ce secteur.

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Le compte d’épargne génère un intérêt dont le taux d’intérêt fixe est connu d’avance.

Rôle exclusif d’intermédiaire financier. La banque collecte des fonds et les utilise dans des opérations de prêts.

Dans le système financier conventionnel, les banques centrales ont plusieurs fonctions : émission de billets, régulation du marché monétaire, etc. Le marché interbancaire permet aux banques de placer ou de refinancer respectivement leurs excédents ou leurs déficits de liquidités.


Conclusion

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Aujourd'hui la finance participative présente un taux de croissance très élevé presque dans le monde entier. Cette évolution est la preuve que l'efficacité de la finance participative n'est plus qu'une question à l'ordre du jour. Après la réalisation de ce travail on constate que l'instauration de ce nouveau mode de financement au Maroc va constituer une nouvelle plateforme qui renforcera le système de bancarisation nationale. L'introduction de cette dernière augmentera le nombre de banques, chose qui va engendrer une concurrence acharnée qui sera au profit des consommateurs. Cet engendrement va leur permettre de se trouver devant une multitude de produits et d'instruments financiers, afin de faire face à leurs besoins en améliorant d'une manière indirecte le rendement du tissu productif national. Les sources de financement conventionnelles ne prennent pas en compte le bénéfice social d’un projet, mais se concentrent sur des éléments tangibles et facilement mesurables : principalement des mesures financières. Le crowdfunding (financement participatif) a une qualité très particulière : il permet de financer des projets qui ont une forte utilité sociale, mais une faible rentabilité financière. Dans cette mesure, le crowdfunding est complémentaire de la finance conventionnelle : il permet de financer d’autres projets ayant des buts différents, mais sans pour autant se substituer à ses aînés. Le financement participatif aurait d’ailleurs bien du mal à remplacer le financement conventionnel : d’une part, les investisseurs institutionnels n’ont pas particulièrement d’intérêts à se diriger vers de telles plateformes, mais surtout, ces dernières ont un coût très élevé pour ceux qui recherchent des fonds. En effet, la plupart des entreprises et des personnes qui se tournent vers ce type de financement participatif ont déjà été rejetées par les banques : ces dernières estimaient qu’il était trop risqué de leur prêter de l’argent. La finance participative est donc à la fois bénéfique, et un outil formidable qui permet d’améliorer le bien-être social en comblant certaines lacunes de la finance conventionnelle. Mais les entreprises continueront toujours à se servir des solutions proposées par les marchés financiers et les banques avant de se tourner vers le financement participatif, bien plus onéreux.

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Enfin, la finance participative ne pourra jamais remplacer définitivement la finance conventionnelle. Or, la finance participative connaitra une évolution importante et peut-être arrivera à prendre une importante place face à la finance conventionnelle au niveau des pays musulmans car la majorité de la population musulmane préféreront accroitre des prêt Halals que de se perdre dans les intérêts qui sont strictement interdites en Islam.

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Bibliographie

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Ouvrages :  Les banques islamiques au Maroc « Outil pratique du banquier et de l’investisseur ». De MOHAMED NAJIB BENKACEM, Chercheur en Finances islamiques. Edition 2014 ; 291 pages  Techniques bancaires. D’Eric Taccona, Collection Centre International de Formation. Edition 2010 ; 330 pages. Publications diverses :  Perspectives Sectorielles, Centre marocain de conjoncture, Lettre n®242.  Communiqué de presse, Journal La vieéco, n®4 899-60 WEBOGRAPHIE :  http://www.memoireonline.com  http://www.zebank.fr  http://www.leconomiste.com  http://www.latribune.fr  http://www.richesse-et-finance.com  https://www.finance-banque.com  https://www.financeislamiquemaroc.wordpress.com  http://www.blog.noorassur.com  https://www.fr.wikiversity.org  https://www.issuu.com  https://www.finances.gov.ma  https://www.bkam.ma  https://www.Le360.ma

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Table des matières

Introduction..................................................................................................................................................... 1 Le premier chapitre : La finance conventionnelle. .......................................................................................... 4 Section 1 : Définitions, histoire, types et caractéristiques de la finance conventionnelle. ........................ 5 1.

Définitions : ..................................................................................................................................... 5

2.

Histoire : .......................................................................................................................................... 6

3.

Types et caractéristiques : ............................................................................................................... 7

Section 2 : Enjeux, finalité et développement de la finance conventionnelle au Maroc............................ 9 1.

Enjeux et finalités. ........................................................................................................................... 9

2.

Le développement de la finance conventionnelle au Maroc : ...................................................... 10

Le deuxième chapitre : La finance conventionnelle. ..................................................................................... 12 Section 1 : Définitions, histoire, sources et principes fondamentaux de la finance participative. ........... 13 1.

Définitions : ................................................................................................................................... 13

2.

Histoire : ........................................................................................................................................ 14

3.

Sources et principes ...................................................................................................................... 15

Section 2 : Fonctionnement du système financier participatif, le développement et les produits bancaires de la finance participative existant au Maroc........................................................................... 18 1.

Le système financier participatif au Maroc : ................................................................................. 18

2.

Les banques participatives : .......................................................................................................... 19

3.

Les produits des banques participatives : ..................................................................................... 20

Le troisième chapitre : La comparaison entre la finance conventionnelle et la finance participative. ........ 23 Section 1 : Les points en communs entre la finance conventionnelle et la finance participative. ........... 24 Section 2 : Les points de différence entre la finance conventionnelle et la finance participative. .......... 25 Conclusion ..................................................................................................................................................... 27 Bibliographie.................................................................................................................................................. 30

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