Tpfe vietnam - Elodie Bétard & Charlotte Raffi

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Charlotte RAFFI Elodie BÉTARD Travail pluriel de fin d’études Sous la direction de Bernard BRUNET Soutenance le 4 décembre 2015 Membres du jury Jean- Noël TOURNIER Jean-Philippe FONTENELLE Franck BICHINDARITZ



Explorer et créer en terre inconnue Province de Ninh Binh, Viêt Nam Soutenance le vendredi 4 décembre 2015, au Tchai Bar, Bordeaux Jury composé de : Bernard Brunet, Jean-Noël Tournier, Jean-Philippe Fontenelle, Franck Binchidaritz Mémoire rédigé par Charlotte Raffi et Elodie Bétard Ensap Bx - formation des paysagistes DPLG



“ Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.” Mythe mélanésien de l’Île du Vanuatu


Remerciement Pour commencer, nous tenons à remercier notre directeur d’étude, Bernard Brunet pour nous avoir suivi assidûment tout au long de ce mémoire de diplôme, à Bordeaux comme à Hà Nội. Bien sûr, nous remercions tous les membres du jury qui ont accepté de se déplacer pour notre soutenance de diplôme. Merci à Alexandre Moisset et Vincent Tricaud pour leur visite à Hà Nội et pour avoir bien voulu faire avancer notre réflexion au Vietnam. Nous remercions M. Fontenelle pour le temps qu’il nous a consacré à propos du Delta du Fleuve Rouge et de son expérience au Vietnam. Nous remercions M. Weissberg pour avoir bien voulu répondre à nos questions sur le sujet UNESCO et concernant les ressources cartographiques vietnamiennes. Luc Perrot, pour ses ressources bibliographiques et pour ses conseils avisés sur la notion d’interculturalité, notamment pendant les “moments de crise”... Merci aux gérants de l’hôtel de Ninh Bình pour leur accueil chaleureux et leurs sourires. Pour les mêmes raisons, un merci à notre “maman caphe nau da”, sur la rue Duong Van Thuy à Ninh Bình. Certainement le meilleur café du Vietnam du nord ! Promis, nous nous reverrons ! Merci à l’ensemble des Vietnamiens rencontrés sur nos sites d’étude pour avoir accepté de répondre à nos questions sans trop de réticence. Cảm ơn bạn ! Nous nous devons de remercier My Dang pour nous avoir aidées sur le territoire vietnamien durant cette année passée. Elle nous a guidées, conseillées, apportées des explications sur certains éléments lors des sessions de terrain. Elle nous a accueillies très souvent dans son cocon familial. Une belle personne qui sera devenue notre amie durant cette expérience. Pour les mêmes raisons, nous remercions Viêt Le Hoang. Il nous a fait voyager et nous fera encore longtemps voyager à travers son travail photographique délicat et envoutant. Merci à Anais Florquin pour ses précisions et son investissement dans notre travail, tant sur le terrain avec les prélèvements d’eau que pour la restitution des résultats ! Merci à notre ami, “Egaré”, pour avoir apporté sa touche sonore à “l’édifice”. Un remerciement très spécial pour Stéphanie Lafond, qui, même lorsque nous étions au fin fond du Cambodge, ou que les difficultés de communication entre la France et Vietnam étaient réelles, a su garder la patience nécessaire et a su s’adapter à notre situation. Nous la remercions pour son engagement auprès de nous et pour nous avoir aidées à porter jusqu’au bout et à bien, notre projet de soutenance hors les murs. Et pour finir, un très grand merci aux gérants du Tchaï bar, qui acceptent d’accueillir la soutenance orale, ses participants et une exposition de peinture et photos dans leurs locaux durant tout le mois de décembre. Un partenariat dont nous sommes fières, et qui, nous l’espérons, donnera des idées aux prochains étudiants diplômants, et beaucoup de fil à retordre à notre chère administration.

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Charlotte en Guignard pour son souJe tenais à remercier tout particulièrement Emili ers mois de travail. Pour les tien à mon retour de France et durant ces derni as Martin qui constituent mêmes raisons, je remercie Eloïse Baussillon et Nicol sûr, je remercie mon père, ma famille adoptive et mon soutien moral. Bien sagesse et ses ressources. ma mère et ma grand-mère paternelle pour sa rencontre qui restera gravée Mon dernier mot sera pour Elodie Bétard, une r, au risque de paraître fleur à jamais dans ma mémoire et dans mon coeu à travers nous, ensemble, à bleue. Je me suis redécouverte à travers elle et un bel avenir professionnel 10.000km de notre «chez nous». Je nous souhaite fait de partenariat et d’entraide! ;-)

Elodie

Un grand merci à Tran Nhat Kien po ur avoir été mon m tout mon mentor aître de stage et su en culture vietnam rienne et feng-shui d’expatriation à Hà durant mes 10 moi Nội. s Remerciements à Emilie-Marie Celle ma collocataire et collocataire et binô à Arthur Méis mon me de stage qui m ’ont partagée leur vision sur l’archite s expériences et le cture et le paysage. ur Merci à mes parent s pour leur soutien au quotidien, finan dant ces 7 années cier et moral pend’études supérieur es. Merci d’avoir ac partir aussi longte cepté de me laisser mps dans cette co ntrée lointaine qu (Merci Maman po ’est le Vietnam ! ur les massages, le rendez-vous chez été aux petits soin l’ostéopathe et d’a s pendant la rédacti voir on finale du mémoi avoir ramené les so re ; merci Papa pour us à la maison). Merci à Chachoo pour avoir accept é de faire ce bout pour avoir partagé d’aventure avec m les voyages et les oi, moments de joie au Cambodge. Mer au Vietnam comm ci à toi pour avoir e été une source d’in amenée vers le ch spiration et m’avoi emin de la créatio r n ! Et merci à toi, Tom my, pour avoir été là chaque jour et m’av ner le meilleur de oir poussée à donmoi-même (même à des milliers de kil omètres) <3

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s o m ma ire Introduction................................................. p 8 Explication du choix du lieu d’étude .........................p 10 Chapitre 1 : Le choc des cultures............................ p14 Un début, un commencement ..........................................................................................................p 14 L’interculturalité, une rencontre brutale.......................................................................................... p 18 Un (re)questionnement sur soi-même ............................................................................................p 21 L’interculturalité c’est aussi une question de préjugés ....................................................................p 22 Notre posture de paysagiste au Viêt Nam .........................................................................................p 24 Mode d’emploi .....................................................................................................................................p 27

Chapitre 2 : L’appel de l’eau................................ p 34 L’eau et la montagne, une question culturelle...................................................................... p 38 Paysages d’(eau)jourd’hui ......................................................................................................p 40 Les paysages de montagnes - l’eau source............................................................................. p 42 Les paysages de piémont - l’eau stagnante, réservoir et touristique ..................................p 48 Les paysages de plaine alluviale - l’eau cultivée et irriguée .................................................p 54 Les paysages de rivières - l’eau mouvante, nourricière et parfois industrielle .....................p 60 Bilan à l’échelle du territoire ..................................................................................................p 66

Chapitre 3 : Parcours au fil de l’eau........................ p 70 Parcours 1 (repérer) ................................................................................................................p 72 Bilan parcours 1....................................................................................................................... p 74 Parcours 2 (partager) ..............................................................................................................p 76 Bilan parcours 2 .......................................................................................................................p78 Parcours 3 (complémentaire) ................................................................................................ p 80 Bilan parcours 3 ......................................................................................................................p 82 Distribution des lieux à projet ............................................................................................... p 85

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Chapitre 4A: Projets d’Elodie................................ p 88 Tràng An : 3 projets touristiques au service du développement local

Une entrée fleurie pour le parc de Tràng An......................................................................... p 126 Gîtes en ferme-école................................................................................................................p 140 L’île aux chevaux.......................................................................................................................p 164

Chapitre 4B : Les projets de Charlotte....................... p 180 Vivre aux rythmes de l’eau dans la plaine

Chapitre 4C : Projet transversal............................. p 256 Méthode : Toucher la jeunesse pour toucher les parents - éducation par les pairs......... p 260 Pointer du doigt les paysages de déchets .............................................................................p 264 L’action suspension .................................................................................................................p 267

Chapitre 5 : Prendre du recul.................................p 272 Elargir les perspectives de projet à l’échelle du territoire.....................................................p 274 Dans quelles mesures nos propositions sont-elles réalisables ? .........................................p 276 Prendre du recul par rapport à la gestion de l’espace et du temps au Viêt Nam.................p 278 Le partage (et les sorties), une des clés de la réussite ! .......................................................p 279 Communication et présentation de ce travail ......................................................................p 280 Paysage sonore........................................................................................................................p 282

Bilan final & ouverture...................................... p 284 Bibliographie................................................ p 286 Annexes...................................................... p 290

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el de Fin n n o s r e P ntre Travail teurs, s tenez e , TPFE ( u e o t v s i e Chers lec g u a q s t ce i d’un e pay lôme » es iplôme d tifique n p i d n d e e i c « d s t e e. r u n i o e simplem d’un stag Le mémo héorique t é s l t n e a o p t i l p t a u u s t e é i r ’em e les r ne rest ) ou enco n billet d transcrir u as là d’u e p r , e t d’Études a i g v g a i y ’a u o s r2q t de v s. Il ne de maste un carne ontières. e les main , r i s e a c t i n s e r i e r univ ’expé os fr mémoire partage d umaine hors de n n re u t s e e g re h bilité, voi u i t s s n e o v p a a l Cet ouvra e un payons eu ent pour ation de e nous av u m r q o t f barquem s e ’e d c es leçons e année ivées là, d r m r e è a n 4 s u e t t e e m e s n som chose ernièr isir r notre d Si nous e e bien des voir et à savoir sa e s n i l g i a e é s r n e e nous r difavoir chance, d u bon à s m. La vie facile pou d a s a N u même la l t y ê p i l t ’i V s ec e u PLG au ochées av r ce, c’est q ujourd’hui, partir p n p e i a r r é t p sagiste D x n e e deme s. A . Les es de cett ent à nou sont gran notre disposition r f e f s ’o e principal s d i n u o os unités q ct avec n ères du m éplacement mis à i a t t n n o o r c f e les opport l s Le de d s le rder raisons. es modes ent de ga infinie, ce qui vou t t d t l e e m n férentes r a e p p e ger e quasit, nous ilité et l t à l’étran rt”. rmation , interne je o s u f e l’accessib s n n r ’i n e l u d à r o accès ies m ller su e confo ur travai technolog s nous offrent un e “zone d o r p t o t n u o e t d a lle ors nd proches. E , est aussi un gra rojet de paysage h ux z p e r n écrit à de s n o v ’a comprend as : pour mener u l nour nous re c spécial ca ppel de la ’a u e L dans not p ! n , e u s voyageu éducation tudes est e e ’é r t d m o ’â n n l i e f : d e ire d ante ons ommun Ce mémo tie intégr cursus, nous avi r a e point c p r t t o i a N f . l e e ri n binôm onter à la r tte fin d habite ca f e c s n o u r c o u n s o e u P mains, e m … dux no de l’exotis ne autre histoire sie du su tes les de ’A u l o t r i s r veauté et u v n o u e i r voul siont déco i et enco ter profes ies. Nous fession e r o v o r p n p e x mais cec e ’e s r s o t , o le n r écouter nir nous té dans n de pouvoir un jou i e l v a r ’a u L t l souhaité … u s c leur l’idée de l’inter ici ou ail ent dans r e m l e l i n question a i v a t a r r e té de t uoi ? C la capaci r est. Pourq i r é u q c t et a nellemen dira !

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Pour revenir au sujet de ce mémo ire, nous nous attelons à l’étude d’un territoire Vietnamien, situé dans la région nord et plus exactement au coeur de la province de Ninh Bình . Un terr itoire localisé en marge de la vill e principale. Il s’agit d’un territoire qui connaî t une croissance démographique importante et une transformation des modes de vie qui oscillent entre tradition et modernité. Les mutations se font parfois dis crètes, parfois violentes dans le pay sag e. Nous avons donc choisi de poser une réflexion sur les paysages ruraux de demain. Mais dans un contexte où nous avions perdu nos repères, nous nou s sommes interrogées : comment mener un projet de grand territoire à l’étran ger ? Est-il légitime de convoquer les mêmes méthodes et outils que celles que nou s mobiliserions en France ? Notre démarche mêle des acquis construits au fil de notre forma tion et des expérimentations. Cet aspect expérimental dans notre travail est un moyen de faire face aux nombreuses barrièr es auxquelles nous avons été confro ntées : la langue, de nouveaux motifs pay sagers, de nouveaux moyens de dép lac ements, un milieu urbain digne d’une jun gle... Faisant partie intégrante de la dém arche : la question du binôme est survenue. Un binôme qui est complémentaire de par nos personnalités et nos orig ines scolaires différentes. Le mélange de ces 2 identités aux caractères bie n trempés a été parfois explosif. Il n’est pas fac ile de se comprendre et de se mettre d’accord quand notre vocabulaire de prédil ection n’est pas le même ! Néanm oins, nous avons réussi à faire preuve de syn ergie, et lorsque nous étions lancée s, plus rien ne pouvait nous arrêter ! Il est temps à présent de vous rac onter cette aventure qui a débuté en août 2014 et dont nous ne connaissons pas encore la fin, car c’est peut-être le début d’un travail de tout une vie qui s’ann once ici… Bon voyage ! Charlotte et Elodie

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Ha Giang Sa pa

Hanoi

Ninh Bình

baie d’Halong Vinh

mer de Chine Hue Danang Hoi An

Nha Trang

Ho Chi Minh ville Can Tho

Delta du Fleuve Rouge Province de Ninh Bình

Carte du Viêt Nam

0

200 km

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Cuc Phuong

Riviè

Me Nho Quan

Ninh Bình

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Yen Ninh Yen Thinh Phat Diem Localisation du territoire d’étude

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50 km

Localisation du territoire d’étude par rapport à la province de Ninh Bình

Explication du choix du lieu d’étude

Un territoire rythmé et contraint par l’eau à l’ouest de la ville de Ninh Bình C’est au coeur de la province de Ninh Bình, au sud du Delta du Fleuve Rouge, dans la région nord du Viêt Nam, que nous avons fait la découverte d’un paysage d’eau, caché derrière Tràng An, les célèbres montagnes karstiques de Ninh Bình. C’était une rencontre inopinée, alors que nous déambulions en scooter sur une route bétonnée, accrochées maladroitement à nos binômes vietnamiens pendant une session de terrain dans le cadre du module de projet auquel nous avons participées avec les étudiants de l’école d’architecture d’Hanoï (ou encore appelée Hanoi Architectural University (HAU)). Ce site, à caractère rural - à l’apparence désertique, de par sa grande étendue d’eau, de rizières et de son calme surréaliste - est pourtant bel et bien habité. Ce lieu interpelle car il en émane quelque chose de très paisible, de mystérieux, pour ne pas dire quelque chose de mystique. Sur ce lieu plane une atmosphère très religieuse et méditative qui nous a plu d’un point de vue personnel. La beauté et l’âme du site ne sont pas les seules raisons qui nous ont poussées à choisir ce territoire d’étude. Ce territoire est situé dans une plaine alluviale encadrée par des chaînes de montagnes (Cúc Phương au sud, Văn Long au nord, Tràng An à l’est et un autre regroupement de montagnes à l’ouest). C’est surtout le caractère inondable de la plaine alluviale, qui constitue la majorité du territoire, et des problèmes soulevés par des chercheurs québécois concernant les infrastructures hydrauliques qui nous ont interpellées. En effet, sa position en aval du Delta du Fleuve Rouge génère une pression en eau sur toutes les terres basses cultivées. La riziculture étant la culture dominante de la plaine, celle-ci subit de graves impacts lors des crues pendant la saison des pluies. Dès les premiers jours, nous avions grandement besoin de conforter certaines questions : cette plaine est-elle en danger ? Le développement croissant et visible des villages et du maillage agricole prennent-ils en compte la contrainte de l’eau ? Le développement du territoire nous a amené à nous intéresser à la prise en compte de l’eau par les «politiques publiques» de la province de Ninh Bình. Grâce au module de projet S09 auquel nous avons participées avec l’HAU, nous avons rencontré le service urbanisme et aménagement du territoire du Comité populaire de Ninh Bình (l’équivalent de notre mairie). Ces derniers nous ont fait part de certaines informations concernant les ambitions de la ville. La commune de Ninh Bình souhaite atteindre un rang similaire à celui d’Hà Nội (la capitale du Viêt Nam) en matière de développement local et touristique. Des études ont été ainsi engagées auprès d’une agence japonaise pour proposer un schéma directeur du développement urbain, économique et touristique de la ville sur 30 et 50 ans. Celui-ci se limite en grande majorité à la partie urbaine, à la ville de Ninh Bình en tant que telle, située entre les montagnes de Tràng An et la rivière Đáy. La partie à l’ouest des montagnes semble, quant à elle, complètement oubliée de la stratégie territoriale concernant le développement rural, touristique et économique alors qu’elle constitue une zone «charnière», un «entre-deux» entre deux grands pôles touristiques : le parc national de Cúc Phương et les montagnes de Tràng An accompagnés de ses nombreux sites sacrés. Cette plaine, en plus d’être au centre des flux touristiques, constitue un espace de production vivrière et d’exportation vers Ninh Bình (notamment avec la production croissante de poissons d’eau douce, de produits identitaires de la province tels que l’élevage de chèvres, de matériaux tels que la brique et le bois...). Des activités, une population, des traditions qui animent des paysages plus «ordinaires» . En plus des nombreux sites naturels et des paysages d’exception, ces paysages du quotidien pour les

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autochtones sont tout aussi exceptionnels et exotiques pour les étrangers du territoire. Ils participent grandement à la richesse de la province. Cette «non-prise en compte», cet «oubli» de notre territoire d’étude dans les schémas de développement de la province ne signifie pas que les espaces en question ne sont pas voués à évoluer, bien au contraire. Aujourd’hui certaines dynamiques sont observables in situ tant dans la plaine que dans les montagnes environnantes (voir page bilan du chapitre 2). Cela attire toute notre attention car en excluant ces espaces d’«entre-deux» de toute planification, en ne les qualifiant pas ou en ne les référençant pas, leur reconnaissance n’est pas possible. Ainsi, ces espaces «non reconnus» sont davantage vulnérables surtout lorsque les mutations s’effectuent sans considération des possibles conséquences futures et sans ligne directrice réelle dans le développement du territoire. D’autant plus que le Viêt Nam dans sa globalité vit un changement et se développe à une vitesse spectaculaire. Le danger est donc de voir ce territoire se développer de façon anarchique, «au compte-goutte», au risque de perdre les nombreuses qualités de ses sites. Il ne faudrait pas en venir à regretter certains de ces aménagements, illogiques, mal placés ou dégradants aux vues du paysage, de la culture et des populations. Comment accompagner les transformations d’un territoire et de ses paysages soumis à de nombreuses contraintes hydrauliques ? Quel(s) dessein(s) pour ces paysages ruraux d’eau et de montagnes, de rizières et de poissons qui rythment le quotidien d’agriculteurs et de pêcheurs, d’enfants scolarisés et d’autres qui ne le sont (peut-être) pas ? L’ébauche de planification à l’échelle la province montre que le territoire étudié (plaine et montagnes) est référencé en couleur blanc/ blanc crème. Il est possible d’émettre l’hypothèse que seules des priorités sur le développement des villages et des villes ont été pensées (ronds rouges). L’agriculture ne semble pas avoir été intégrée dans ce “schéma directeur”.

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Ces deux cartes montrent à leurs échelles respectives que seule la ville de Ninh Bình et les espaces urbains ont un avenir réfléchi. .

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Me Nho Quan

Concernant la partie en vert (plan à l’échelle de la province), il s’agit d’une planification sur plusieurs communes comprises ou gravitant autour de Tràng An, les montagnes inscrites au patrimoine mondial UNESCO. Ce titre impose un périmètre de protection (1) ainsi qu’une zone tampon (2). Ce qui est important de souligner ici c’est l’absence de planification pour les paysages périurbains et les espaces de agricoles (en blanc).

Ninh Bình

Trang An Du blanc pour les montagnes et la plaine, tous paysages confondu.s. Qu’est-ce que cela signifie ? Un avenir uniforme ou une absence de projection ?

Yen Ninh Yen Thinh

(2)

Phat Diem (1)

0

25 km

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SUPERPOSITION DES PLANIFICATIONS politiques en terme de stratégie de développement local

Image de modernité diffusée dans la plaine agricole de la province de Ninh Bình. La modernité et le développement des campagnes vietnamiennes se résument-elles au fleurissement de barres d’immeubles ?

«Le Viêt Nam est aujourd’hui à un tournant dans sa croissance : des réformes sont en cours [...] pour poursuivre un développement durable, équitable, et créateur de richesse. En effet, si la croissance a déjà permis de réduire de façon significative la pauvreté, le pays doit encore faire face à de nouveaux changements. [...] Le Viêt Nam doit résoudre de grands défis, dont la création d’emplois et la qualification des jeunes, l’absorption de la vague démographique urbaine, l’accroissement des besoins et des capacités énergétiques sobre en carbone, et enfin une gestion plus durable de ses ressources naturelles (eau, sols, énergies renouvelables). Le Viêt Nam doit poursuivre sa modernisation économique pour soutenir durablement son développement». d’après l’AFD (Agence Française de Développement)

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Le résumé

Facultatif ou pas !

ing p p a n m exe 6 i a Br ann en

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le choc des Chapitre 1 : Entre ĂŠmerveillement

ne vous mĂŠprenez pas, le Vietnam est puissant

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cultures... et déstabilisation

APPRéhender découvrir se rencontrer

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A vol d’oise au, il y a en viron 10.073 mètres entre KiloParis (Fr) et Hanoï (Vn)

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Un début, un commencement... Nous voilà embarquées pour un très long vol, où notre espace vital pendant 14h se résume à notre siège et aux accoudoirs. Un voyage rythmé par les secousses, les pleurs des enfants, les coups de coude des mamans et le passage des hôtesses... Ne nous en cachons pas, l’arrivée fut difficile. Pour commencer nous ne sommes pas arrivées en même temps. En effet, Elodie a rencontré des problèmes lors des correspondances de son voyage, ce qui a retardé son arrivée de quelques jours (mais s’il n’y avait eu que ça !). Bien évidemment, ses valises se sont perdues dans “l’ usine Charles de Gaulle”. Heureusement que Charlotte, qui était déjà sur place depuis 2 jours dans une jungle urbaine seule et sans repère, avait des petites culottes propres à lui prêter ; juste le temps que l’aéroport remette la main sur ses affaires. Mais malgré ces petites mésaventures, nous ne nous sommes pas laissé abattre car l’excitation était trop grande en réalité. Dans le taxi pour rejoindre la capitale, Hà Nội, nous commencions à entrapercevoir ce qui allait devenir notre lieu de vie durant une année d’expatriation : les rizières péri-urbaines, des scooters dans tous les sens, beaucoup de marchands sur les routes et les trottoirs, des chapeaux coniques vietnamiens, des symboles géométriques sur des panneaux, des cimetières de part et d'autre de la route ou en plein milieu des champs et l’omniprésence de l’eau à chaque nouveau paysage...

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux » Marcel Proust

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Définition d’intercultu ra

lité

Etymologie : du lat in [inter] entre, parmi, avec un sen s de réciprocité et de culturel, issu du latin [cultura] culture, agricultu re, dérivé du ver be habiter, cultiver. L’interculturalit é est l’ensemble des relations et interactions entre des cultures différ entes, générées par des rencontres ou des confrontations, qualifiées d’int erculturelles. Imp liquant des échanges réciproques, elle est fondée sur le dia logue

L’interculturalité, une rencontre brutale “L’eau est le reflet de notre avenir”,

Gaston Bachelard

Il ne nous a pas fallu longtemps pour faire notre expérience de l’eau au Vietnam. Dès les premières heures sur le territoire, il a fallu mettre de côté nos réflexes d’Occidentaux pour nous conformer aux «réalités hygiéniques» du pays. Fini la simplicité de boire l’eau du robinet quand on a soif, fini l’insouciance de l’eau potable qui coule à profusion dans les maisons comme dans les restaurants, fini les baignades en eau douce quand il fait chaud... La question de l’eau nous obsède tous les jours : les glaçons que la restauratrice vient de mettre dans mon verre sont-ils du robinet ? Vais-je me rendre malade ? Aije suffisamment fait bouillir l’eau pour pouvoir la consommer ? La bouteille d’eau que je viens d’acheter est-elle «neuve» ou a-t-elle été scellée «frauduleusement»? Est-ce que je prends un risque sanitaire de me baigner dans l’eau douce des plans d’eau entre les montagnes ? Dans les villes vietnamiennes, seuls trois habitants sur quatre peuvent accéder à une distribution publique d’eau, à raison d’une trentaine à une centaine de litres par jour. Dans les zones rurales et montagneuses, la desserte est encore plus faible : elle n’est que d’un habitant sur deux seulement, pour une quinzaine à une quarantaine de litres par jour. La question de l’eau est bien sûr une question universelle, mais dans un pays en développement, elle est prégnante au quotidien. Le Viêt Nam est sillonné de très nombreuses rivières et ruisseaux et son littoral fait partie des plus longs de la planète. L’eau est partout. Pourtant l’eau potable n’est pas une chose facile à se procurer. LES MARQUES DE BOUTEILLES D’EA U LOCALES Aquafina, la Vie , Dasani...

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Livr bonb aison d d’e onnes es ter au en s dent (les a coopas s ne so ccirare n s !) t

Planches extr aites des ca rnets de voyage divagation pl astique et grap hique sur l’ eau

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“Une seule chose à faire, suivre le mouvement comme un poisson dans l’eau”...

ès parue” tr q i r t c e ge él ud-est “paysa ie du s r en As e i l u c i t

N! O I T A ILIS ent B A T DES eillem v Emer

Le paysage de route à Hà Nội : une “jungle urbaine”

Les débuts de la conduite en scooter furent très compliqués et déstabilisants car complètement opposés à nos codes et à nos repères français. Au Viêt Nam, il n’y a pas de Code de la route officiel, mais il règne malgré tout un ensemble d’habitudes exécuté par tous, une sorte de code officieux. Il semble que la route soit d’une importance cruciale pour la vie des Vietnamiens et dans leur perception de l’espace. Ils la pratiquent au quotidien et peu importe la longueur du trajet, qu’il soit de 20 m ou de 100 km, tout se fait toujours en scooter. Les espaces piétons sont rares et se concentrent essentiellement dans les parcs issus de la colonisation française, ou autour des lacs de la ville. Contrairement à l’Europe où la répartition des usages est très segmentée, l’espace viaire au Viêt Nam est un espace partagé par tous : cour de jeux pour les enfants du quartier, circulation de voitures, de scooters et de vélos (électriques ou non), pause café ou thé, espace de restauration ou de fête (mariage), de ménage (vaisselle), de règlements de comptes (au sens propre, paiement de taxes dans la rue), etc. Au sein des paysages de rue, les enseignes des commerces se mélangent aux câbles électriques pendant dans le vide, telles des lianes sorties d’une forêt primaire. Les commerces et restaurants de rue marquent les rez-de-chaussée et les trottoirs. Tout est très coloré et animé contrairement à la France qui a tendance à lisser et ordonner l’espace de la rue... Voir et vivre ces paysages urbains nous a montré qu’il était possible de vivre autrement en ville. qu’on non qu’est-ce “Ok.... et si ence ici, mange ? ” la langue comm e manger! La barrière de mm co es simples, avec des chos

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Le workshop intensif de début d’année Après seulement 4 jours d’immersion dans notre nouvelle vie vietnamienne, nous avons été parachutées à Ninh Bình pour un workshop intensif franco-vietnamien & architecture-paysage avec notre nouvelle promotion de l’Hanoi Architectural University (HAU). Par «paires», un Vietnamien avec un Français, nous avons réalisé un «microprojet» d’architecture et de paysage. L’expérience fut bénéfique pour certains et beaucoup plus subie pour d’autres. Lorsque le binôme rencontrait de réelles difficultés, il s’agissait d’un rapport frontal interculturel, avec de réels problèmes à échanger et à comprendre l’une ou l’autre des parties. Ce workshop nous a donc mis “la puce à l’oreille” concernant les modes et méthodes de travail qui nous différencient et que nous allions pouvoir solutionner par la suite.

TION!

SA DESTABILI

L’expérience “Sapa” Sapa est une petite ville qui se trouve dans les hauts plateaux au nord du Viêt Nam. Nous avons été très perturbées, voire choquées de nous apercevoir à quel point le tourisme de masse a un impact sur les populations ethniques. Par ailleurs, il était impossible de faire une seule randonnée sans avoir à payer plusieurs taxes au niveau de «petits péages». Il paraîtrait que l’argent des touristes (car oui, seuls les touristes payent le péage) contribuerait à l’amélioration du cadre de vie (comme la rénovation des routes «hum hum» par exemple) des ethnies minoritaires des montagnes. La découverte de Sapa nous a donné une image un peu négative du système touristique vietnamien même si nous ne pouvions oublier les magnifiques paysages de rizières en terrasse et la rencontre avec les ethnies minoritaires en tenue traditionnelle. Une authenticité qui ne l’est peut-être pas, mais qui donne envie de croire que certains peuples n’ont pas encore perdu la singularité de leur culture.

Routard extrait du guide du

Même le guide du Routard est d’accord avec nous ! L’OMNIPRÉSENCE DES PANNEAUX PUBLICITAIRES dans le paysage et leurs dimensions démesurées par rapport au message véhiculé

N! O I T A ILIS ent B A T S DE em l l i e v Emer « C’est quoi cette idée de faire payer le paysage ?»

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Un (re)questionnement sur soi-même

Comme vous l’avez compris, notre arrivée au Viêt Nam a été tumultueuse, le coeur toujours contrebalancé entre le sentiment d’émerveillement et de déstabilisation ! Dans chaque nouvelle situation, lors de nos premiers mois dans le nord du pays, ces deux émotions ne nous ont pas lâchées. Nous avons été confrontées à un dépaysement paysager, culturel et linguistique où il fallait tout apprendre ! En France, ce sont notre culture générale et nos connaissances sur tout un ensemble de domaines d’étude (hydrologie, géomorphologie, sociologie, histoire, urbanisme, architecture, environnement...) qui nous permettent de construire une réflexion de projet cohérente, en lien avec les attentes de nos politiques et de la population française. Nous avons notre référentiel d’images, d’envies, de “modes” qui nous permet de créer de l’adhésion auprès des enseignants (dans le contexte école), des professionnels et des élus politiques (dans le milieu professionnel). Ainsi chaque étudiant construit sa personnalité de paysagiste, ses propres méthodes de travail, ses références et ses convictions en lien avec des sujets souvent propres à notre pays natal. Mais lorsqu’il est question d’appréhender un territoire exotique, une culture que nous ne connaissons pas, qui n’est pas la nôtre, tout est différent. Sans repère, sans possibilité de transposer une méthode déjà connue, comment faire ? Par où commencer ? Quelle posture adopter ? Devons-nous renier notre culture française et occidentale ou au contraire l’assumer ? Dans le contexte du projet de paysage, qui doit-on laisser commander : la culture ou le lieu ? Quelle est notre légitimité en tant que paysagiste d’agir sur un territoire étranger ?

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L’interculturalité c’est aussi une question de préjugés! Préjugé ? Préjugé “ Opinion à priori favorable ou défavorable qu’on se fait sur quelqu’un ou quelque chose en fonction de critères personnels ou d’apparences.» Trésor de la Langue Française informatisée (TLFi)

ou

Stéréotype?

Et nous, quels sont nos stéréotypes et préjugés sur le Viêt Nam ?

“Opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation, ou due à la généralisation d’une expérience personnelle ou d’un cas particulier., TLFi

Stéréotype

«les Vietnamiens sont très pudiques, moralement comme physiquement»

Vrai ou préjugés ? disons que les Asiatiques ne placent pas la pudeur au même endroit que nous ...

“Idée, opinion toute faite, acceptée sans réflexion et répétée sans avoir été soumise à un examen critique, par une personne ou un groupe, et qui détermine, à un degré plus ou moins élevé, ses manières de penser, de sentir et d’agir.”

c’est vrai !!! (il est même possible de manger de la soupe de chaton...)

allo Ha ? je t’appelle pour te dire qu’ elle est moche ta tenue aujourd’hui.. .

par contre il faut couvrir les épaules et ne pas montrer la poitrine . . très court en bas, ça passe largement !

“les vietnamiens mangent tout ce qui bouge”

Vrai ou préjugé ?

Dans les représentations que se font les Français du Viêt Nam, il y a le “chapeau chinois” (qui n’est pas chinois mais vietnamien) et la guerre. A l’école, les instituteurs nous parlent rarement du Viêt Nam ou quand ils le font, ils nous en parlent à travers la guerre du Viêt Nam. Cette carte ci-contre le montre bien, même s’il s’agit d’une représentation de l’esprit des Américains du nord. Finalement, nous sommes tous influencés par les images que diffusent les médias ou par notre éducation. Lorsque nous n’avons jamais mis les pieds dans un pays, les stéréotypes et les préjugés remplacent la réalité. Ce qui est assez amusant dans notre expérience, c’est que nous avons trouvé un moyen pour jouer de ces stéréotypes et préjugés et les mettre au service de l’avancée de notre travail !

Source : Atlas des préjugés de Yanko Tsvetkov

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Des enfants conditionnés dès leur plus jeune âge

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o hello !!! ! D’où vient cet engouement des!enfants pour ! les voyageurs étrangers ? Des représentations inculquées à l’école ou par leurs pahell rents ? Peut-on de préjugés transmis o !parler ! inconsciemment dans! l’éducation des enfants dès leur plus jeune âge ?

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Tout au long de notre année au Vietnam, notre quotidien a été rythmé au son des “Hello madame!” (Bonjour madame !)“Hello !” (Bonjour !) “How old are you ?” (Quel âge as-tu ?) “Where are you from ?” (D’où viens-tu ?) Peu importe le contexte : en ville à Hà Nội, à Ninh Bình, dans les montagnes à Hà Giang, les enfants étaient toujours aux aguets de croiser un étranger !

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la femme occident ale stér mondiali éotypée sation q & la ui nous range da ns des c ases Aujourd’h ui avec la et la télév m o ndia isio En guise d n, l’empreinte de l’O lisation, internet ’affiches p ccident est ublicitaire partout. duits de m s pour la ode ou de vente de p cosmétiqu Américain roe : des Euro es à la pe péennes o au blanch Dans les m u e e t ains des e aux yeux nfants : de débridés. poupées b s poupées arbies occ barbies, n iden yeux débri os dés, encore tales à la peau blan che et aux .

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Notre posture de paysagiste au Viêt Nam Assumer plutôt que renier Etant donné que nous nous sommes construites en France, pour devenir paysagistes, nous ne pouvons pas faire abstraction et oublier nos références, nos méthodes et “grilles” de travail. Nous avons donc choisi d’assumer ce que nous sommes devenues et ce que nous avons appris, même s’il s’agit de travailler hors de nos frontières habituelles. Cependant, ne pas oublier nos acquis ne veut pas forcément dire les appliquer rigoureusement en toute situation, il nous a fallu apprendre tantôt à utiliser nos connaissances, tantôt à les mettre de côté et à nous laisser porter par nos émotions, les lieux et les gens. Comme nous l’a si bien dit Luc Perrot, il faut faire attention “de ne pas perdre l’émotion actuelle”. Assumer sa propre culture ne veut pas dire l’exposer à chaque instant, c’est aussi mettre de la distance avec elle, écouter l’autre, savoir se mettre en retrait. Ainsi tout l’exercice réside dans une recherche d’équilibre entre les deux visions orientales et occidentales. Le projet, c’est la rencontre entre notre “esprit” de concepteur et le lieu, nous a rappelées Bernard Brunet. Notre travail de paysagiste est de travailler avec le socle du territoire, son histoire et ses habitants. Donc finalement, peu importe où nous nous trouvons, si nous faisons notre travail en suivant cette ligne directrice alors nous parviendrons toujours à tirer parti de l’essence du lieu et proposer des réponses de projet ancré en lui. Nous pourrons sans complexe faire appel à notre méthode de travail et à nos convictions qui nous sont propres tout en veillant à travailler avec le référentiel paysager local. Pour finir, nous avons compris que nos différences sont aussi nos atouts. Si tout au long de notre éducation nos proches nous ont répétées qu’il ne faut pas juger les gens sur leur apparence, il n’en est pas moins vrai qu’ici, au Viêt Nam, notre apparence d’Européenne a provoqué de nombreuses rencontres, a suscité la curiosité des gens et nous a permit d’expérimenter une approche spontanée avec la population de Ninh Bình.

PLANCHES ANATOMIQUES DU BINÔME DE TRAVAIL faire de nos différences, un atout et un outil

ELOUIE Corresponds au nom que nous ont rapidement donné les

Vietnamiens qui nous entourent au quotidien. Vient de “ Elodie”

Cheveux blonds. Couleur opposée à celle des vietnamiens

Le “sourire facile”

SASOU Corresponds au nom que nous ont rapidement donné les Vietnamiens qui nous entourent au quotidien. Vient de “ Chachoo” surnom de Charlotte

Le “sourire facile”

T Le tatouage très coloré Poitrine généreuse > à l’opposé de la morphologie des vietnamiennes

Les dreads et les cheveux rasés sur les côtés. Jamais on ne m’a autant tripoté la tête. T Piercing (pas très culturel au Viêt Nam)

Bijou atypique (ex: collier en os de serpent..)

Petite poitrine > morphologie vietnmienne T Sac et tshirt colorés

Taille fine > morphologie vietnamienne T

chaussures: pointure 39, c’est grand là-bas!

Peau blanche > Critère de beauté en Asie

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petits pieds «à la Viet’»

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T= Tattouage


Des difficultés ? Cherchons alors les solutions ! Dès le départ nous avons constaté que les obstacles étaient nombreux pour travailler comme nous pourrions le faire avec le confort français. Grâce à la création de notre binôme, nous avons pu jouer sur notre complémentarité pour gagner en efficacité et devenir plus fortes pour contrer les difficultés. Mais cela ne peut suffire pour mener à bien un projet de paysage à l’étranger. Pour atteindre certains objectifs et obtenir certaines réponses, il a été nécessaire de mettre en place des solutions de secours comme par exemple : aller chercher des spécialistes de l’aménagement du territoire, “discuter- dessiner” sans la parole avec les locaux (juste avec une feuille de papier et un crayon), fréquenter des musées pour comprendre des éléments culturels à travers des informations fiables, fouiller dans la bibliothèque de l’école d’architecture d’Hanoï, etc.

Les difficultés pour nous les ouvrag es non tradui ts s essource peu de r iques h p eu cartogra s avec p ristique l’échelle u o t s e t car s à es ou pa de donné

les sites web en vietnamien

gue ne n lan la namie t vie

de nouveaux paysages

des cartes payantes. Achats réduits à 4 morceaux de cartes très zoomés sur le territoire. 100.000 VND pour 1 carte (échelle 1/50.000) chez Nha xuat ban Ban do numéro 2, rue Dang Thuy Tram

Les possibilités, nos solutions naiss con er de iques et g a t r pa or Dang s thé c My sance elles ave r g cultu t Le Hoan ê et Vi

la uer avec par le communiq le ca lo on populati dessin contacter des experts pour mieux comprendre (hydrologues, géomorphologues, architectes..)

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partager avec les enseignants et les étudiants, accéder à une série d’ouvrages en français à l’HAU

l’Espace , thèque fr une médiaancophon e Hanoi po ur trouve à r (un peu) de bibliogr aphie

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Mode d’emploi ! Faire du projet de paysage au Vietnam est un parcours semé d’embûches. Etre confrontées à toutes ces difficultés nous a obligées à adopter une démarche de projet différente, plus intuitive dite “expérimentale” : nous n’oublions pas nos méthodes occidentales, nous essayons de nous nourrir un maximum de la culture vietnamienne et nous partageons pour mieux comprendre ! Nous avons souhaité retrouver cette expérimentation dans toutes les étapes du projet, en commençant par l’analyse. Notre démarche de projet est décomposée en 3 approches :

Mémoire écrit principal synthèse de toute notre démarche, de notre méthode et de nos résultats

Les carnets annexes viennent nourrir l’analyse. Ils permettent de rentrer davantage dans la culture et l’authenticité de notre voyage. Des extraits sont intégrés au mémoire et à la présentation lors de la soutenance.

approche personnelle & sensible > narration et représentation de certains instants de notre vie en Asie du sud-est à travers un carnet de voyage pour le Viêt Nam et un carnet de voyage pour le Cambodge

approche culturelle et symbolique travail de recherche pour se nourrir de la culture locale ; observations de terrain, enquêtes auprès des acteurs locaux. Sujet qui touche de près ou de loin à l’eau. > cahier d’Elodie : feng-shui et paysage > cahier de Charlotte : l’art au Vietnam (travail à découvrir le jour de la soutenance orale)

approche partagée > enquêtes spontanées in situ, rencontres dans notre quotidien et au fil de nos voyages, mobilisation de la parole habitante lors des «parcours au fil de l’eau» (chapitre 3)

> observation et compréhension déductive du territoire de Ninh Bình Espace, son, lumière, texture...

> réalisation de sessions de terrain accompagnées d’une autochtone (Dang Thi Tra My ou My Dang, de son prénom principal et de son nom)

(carnets à découvrir le jour de la soutenance orale)

(intégration des rencontres les plus importantes au fil du mémoire écrit principal)

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approche personnelle & sensible Le carnet de voyage est à la fois un outil et une boîte à souvenirs. Celle de nos expériences, de nos observations, de nos rencontres et de nos questionnements à travers tous nos voyages réalisés en Asie du sud-est. De Ninh Bình en passant par Sapa ou Cát Bà pour le Vietnam, chaque destination a son importance. Les pays “limitrophes” comme le Cambodge et la Thaïlande seront aussi honorés. Ils nous ont permis de prendre du recul sur le Viêt Nam (par rapport au contexte touristique par exemple). Le carnet de voyage se veut le plus authentique possible. Ainsi nous avons eu une attention toute particulière en le réalisant au fur et à mesure. Les émotions sont retranscrites sur le vif au moyen de représentations personnelles : croquis, collages, photos, matériaux... C'est une forme d'analyse sensible et spontanée qui est complétée par un catalogue «reportage photos» de macro et micro-paysages, permettant d’évoquer l’ambiance du lieu à travers le détail des couleurs et des textures. Aussi des informations botaniques sont intégrées aux carnets car l’univers végétal, le contexte climatique et géologique diffèrent de ce que nous avons l’habitude de voir et de côtoyer en France.

comparer - regarder échanger - rencontrer - voir - comprendre - interpréter penser - s’inspirer - s’émerveiller s’aventurer - circuler - ressentir

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approche partagée échanges - enquête spontanée parcours au fil de l’eau - rencontre avec l’habitant croiser le regard des experts

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Il s’agit de la dimension que nous voulons donner à notre projet de territoire : croiser les regards, la transmission de savoirs et de savoir-faire et confronter nos deux cultures orientales et occidentales extrêmement différentes…. Le partage et l’échange sont une de nos solutions pour parer à la difficulté de trouver des informations par nous-même sur un territoire étranger. L’union fait la force ! Avec l’accord des équipes pédagogiques vietnamienne et française, nous avons souhaité intégrer une étudiante vietnamienne, Đang My, avec qui nous avons sympathisée. Il s’agit d’une étudiante en architecture, spécialisée en “paysage”, qui a soutenu son PFE en juin 2015. Nous avons proposé un partenariat à la croisée d’une vision franco-vietnamienne / architecte-paysagiste. Si nous souhaitions faire ce travail en collaboration avec My, c’est bien pour comprendre/répondre à la complexité même de ce territoire. C’est aussi une façon d’enrichir/d’expérimenter une réponse de projet à la croisée de la vision orientale et occidentale. Architecture et paysage s’entremêlent l’un et l’autre. L’intérêt de ce diplôme et de cette méthode est bien de montrer qu’au-delà de nos compétences respectives, certaines nous sommes belles et bien communes.

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r et appr endr e de l’a utre

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approche culturelle & symbolique Il nous a semblé nécessaire de compléter certaines données par un travail de recherche personnel sur des sujets culturels. Comprendre la culture c’est une façon de nous aider dans la compréhension du territoire et pour la mise en place d’actions dans la phase projet. > Le cahier sur le feng-shui est une aide directe pour des propositions d’aménagement de l’espace. > Le cahier sur les représentations est une aide pour des propositions d’actions ou de diffusion.

[CAHIER THÉMATIQUE D’ELODIE] FENG-SHUI & PAYSAGE

LE FENG-SHUI RÉDUIT À LA MAISON. L’ÉCHELLE TERRITORIALE S’EST PERDUE...

LE FENG-SHUI, UN SUJET COMPLIQUÉ... “ On ne peut pas comprendre quelques notions du FengShui, c’est soit tout, soit rien” , Luc Perrot “ L’ouvrage Transformation Silencieuse de François Julien, explique pourquoi on ne peut pas comprendre l’Orient” , Luc Perrot

Pas d’ouvrage sur la question territoriale

“Je ne peux pas te traduire les mots chinois du FengShui en français, sinon je risque de faire perdre le sens aux mots ”, Tran Nhat Kien “Il faut se ménager un temps de compréhension des concepts complexes puis d’intégration progressive et répétée. La pratique est indispensable pour assoir la compétence d’un expert” , Vous avez dit Feng-Shui, Sylvie Debeney

POURQUOI UN RECUEIL SUR LE FENG-SHUI ?

Très important pour la culture vietnamienne

Un concept intéréssant pour des projets d’aménagement de l’espace

“Les Vietnamiens, quand ils veulent acheter une nouvelle maison ou faire construire, appellent toujours un maître FengShui”, My Dang

Cette pratique ancestrale chinoise “repose sur des notions de cosmologie et de philosophie de la Nature qui placent, depuis l’antiquité, l’homme en intéraction avec le ciel et la terre. Il s’agit principalement de trouver la disposition la meilleure possible dans l’espace et d’une certaine façon, dans le temps, pour établir soit une tombe soit une habitation ou un autre bâtiment” , Le Feng-Shui en France, Fanny Laurent

“Chaque caractéristique de la maison dépend de la personnalité et des objectifs du propriétaire», My Dang

Pour donner du sens à notre démarche expérimentale de projet de territoire au Vietnam

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observations sur les petits détails de la vie quotidienne

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en français

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les cours de M. Kien - lectures de paysage Feng-shui

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l’échange de savoirs en vietnamien

Ex : LE SAN HE environnement, lecture des reliefs, met en scène le Yin (montagnes, buttes, collines) et le Yang (rivière, fleuve)...

1/ Ouvrir mes yeux sur le feng-shui 1.a. Méthode de premier contact 1.b. Arrivée au Vietnam : et je fais quoi maintenant ?

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“Les techniques (FengShui) interviennent tout au long du règne de l’empereur. Le choix du lieu géographique de l’implantation de la capitale, de la construction du palais, du positionnement de ses appartements, de sa tombe [...] “

Certaines écoles FengShui sont plus orientées “paysage” que d’autres.

PLAN DÉTAILLÉ

COMMENT FAIRE POUR ABORDER LE SUJET EN TANT QU’ETUDIANTE OCCIDENTALE NOVICE ? o ur sc

Mais Fanny Parent évoque les origines

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cartes ancien nes tions explica pes princi ui h g Fen -s

2/ Comprendre les principes de base du F-S 2.a. Méthode - en quête d’information 2.b. Thématiques et vocabulaire feng-shui 2.c. Exercice de mise en application sur Ninh Bình 3/ Le point de vue vietnamien et contemporain dans le projet de paysage 3.a.Projet à l’échelle de la maison 3.b.Projet à l’échelle de la parcelle individuelle 3.c. Projet à l’échelle du quartier urbain 3.d. Projet urbain à l’échelle du territoire 4/ Représentations contemporaines, réalité feng-shui au Viêt Nam 4.a. Méthode : petite enquête auprès de mes contacts 4.b.Fantasme, marketing, réalité culturelle 4.c. Un savoir qui se perd... Conclusion ANNEXES

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[CAHIER THÉMATIQUE DE CHARLOTTE] REPRÉSENTATIONS CULTURELLES & DE LA NATURE POURQUOI CE CAHIER THÉMATIQUE ? « Le paysage et les habitants, tout semblait idyllique, même les cimetières avaient un air de fête. » Elisée Reclus, 1874 - Voyage aux régions minières de la Transylvanie occidentale, Le Tour du Monde, Nouveau Journal des Voyages, p. 27.

CE QUE J’AI MIS EN PLACE

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Observations du paysage et de toute forme d’art et de représentation au quotidienne

Distribution de questionnaires (en anglais) me permettant de me faire une idée sur le point de vue occident/ orient sur les thèmes de la nature, de l’eau et de l’Art au Vietnam.

Interview avec un artiste amateur vietnamien, un photographe local... Vietnam TION Art in

INVESTIGA

ed I am concern In particular in Vietnam. nature, what art and crafts rations towards meeting is the theme of What conside n. As our l collection with water and Nature. bottom of this collectio answer. on a persona n imaging the ns. Sure sincere the reflectio architect, I work (especially Vietnam); on these few questio draw. Here is my landscape Orientales represent, the In the card of grateful to answer representations or artisan will be extremely views. I will about the mental the water, how an artist to you about your next! considerations me the opportunity to ask proceed to the for that you gene) (or n magical, and questio a manage to answer If you do not

1/ Presentation

of the artist.

...... ........... of initiation..... you born (e)?.... ......... it, of the order • Where were birth date?........... do training? however small .. • What is your you .......... ught? or do painting?...... • Are you self-ta you been working in the • How long have 2/Your work.

.......... style?........... you define your ques?................... • How would favorite techni • What are your to represent? like • What do you an art know?.................... y you have one) message? (if • Do you identif ........ What is your approach?..... s in your work? • What is your want to expres you do • What ...... .................... ......... .................... .................... .................... .................... ..... t (s) do you work? ...... .................... • What (s) subjec ........................................ research? Or crafts?.......... ..... c ies................ .......... in your artisti .................... in other countr work? or format? e other trades countries or tation of your • Do you involv d with people from other ng, the presen • Have you workelot of importance to finishi lf a • Give yourse ............ .................... ...... .................... ” s as an artist. on his “statu ............ 3/ Reflecting .................... public? Why?. work to the to show your ..... ................ • Is it important ........................................ ...... .................... .................... .......... tion?............ .................... the city?............. ence an exhibi galleries, authorities in .... • Do you experi with .................... No relationship Yes the artist?.......... • What is your is the role of your job? with What ? live to society • Can you what art is useful ............... • For you, is . .......... .......... .......... .......... .................... .................... .................... .................... m. .................... at the” Vietna .......... tion of the artist .................... on the “situa ition............. 4/ Reflection terms of recogn ...... Vietnam? in .......... the artist in .................... the status of .................... .......... • To what is .................... .................... .................... .................. .................... .................... .................... this country?....... .................... recognized in .................... .... ...... an artist to be ........................................ .................... for .......... easy y? it .......... • Is .......... for this countr mese in mind? .................... Thank a see their roles .................... artist (s) Vietna you just help m, how do you a name (s) of few minutes, e that taking those • Do you have do exist in Vietna..................... ure and landscap mese artists student in Architect .......... ........... ! :-) • If the Vietna .................... .................... prepares graduate .................... .................... .................... .................... ..... ............. .................... .................... CONTACT .................... .................... lotte@orange.fr .................... ure and .................... mail: raffi.char .................... .................... student in ArchitectArchitec.................... Charlotte Raffi, in Vietnam?..... university of art .... .... see Hanoi I in .......... .......... Landscape • Where can .................... .................... , noï Ha, Vietnam. x, you?............. .................... ture and Lanscape School of Bordeau ENSAP .................... like me to ask ........................................ > Original ons would you .......... What questi France .................... .................... ....................

Des recherches littéraires sur les iconographies et l’art-isanat au Viêt Nam

Production et image du quotidien: publicité, calendrier, décoration...

Céramique, sculpture, textile...

Motifs architecturaux, urbains

CE QUE J’AIMERAIS METTRE EN PLACE

La sélection de références extérieures personnelles, afin de comprendre les différences et similitudes “orient/ occident” sur les objets étudiés Films

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- Des déambulations en ville et en campagne me permettant de photographier les différentes représentations, imagerie autour de l’eau de la nature, et ce dans l’architecture, la publicité, le textile, la céramique, le milieu urbain en général - Visite de galeries, musée des beaux-arts

Parler de l’art, des hommes et de leurs paysages. L’objectif recherché n’est pas d’être exhaustif mais bien d’étudier, par le biais de visuels, d’objets du quotidien ou de cultes ; la culture vietnamienne, et son Art de vivre. Il a pour vocation de mieux comprendre certaines représentations culturelles, sociales, religieuses, mais aussi certaines imageries et mythes qui habitent les populations. Le thème des représentations culturelles et paysagères est un thème vaste, aussi il est nécessaire de resserrer son champ et ses recherches. Ce recueil se concentrera donc davantage sur les représentations de l’eau et de la nature en Asie du sudest, et plus particulièrement sur le Viêt Nam et notre site d’étude.

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Etude de cas de certaines représentations paysagères dans les supports relevés

PLAN DÉTAILLÉ

Des essais plastiques/ graphiques : création d’une série de toiles mêlant représentations vietnamiennes et mon propre univers graphique et plastique > Organisation d’une exposition

Préambule Introduction : mode d’emploi et méthode de travail A/ Posons les bases! A1- Un peu de sémantique et de vocabulaire A2- Un contexte artistique et historique partilculier B/ Observation et decryptage B1- Le Viêt Nam rencontre la France : le commencement B2- La représentation de la culture viet’ au fil de la fresque d’Hanoi B3- Le sacré, un des rares patrimoines visibles, qui parle de l’authenticité de la culture vietnamienne C/ Ouverture C1-Retour d’expérience C2- L’histoire de Chachoo bulle Remerciement Bibliographie

Insta lla artis tions tique s

31


32


Enfin installées, nous posons les valises chez notre nouveau propriétaire vietnamien Minh au 8 ngo, 5 Đường Nguyễn Đình Chiểu dans le quartier Hai Bà Trưng d’Hà Nội. Après avoir pris nos marques et appris à commander à manger dans la rue, nous sommes fin prêtes à vous emmener respirer l’air pur (mais un peu poussiéreux) de Ninh Bình ! Vous découvrirez dans ce mémoire une “méthodologie au fil des chapitres”, une façon d’imprimer notre démarche - de la compréhension du site d’étude au retour d’expérience. Cette démarche de travail n’est certainement pas restée figée. Elle a fait l’objet de nombreuses transformations, telle une feuille blanche sur laquelle on dessine, qu’on gomme, qu’on découpe, qu’on recolle jusqu’à trouver un équilibre.

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L’appel de l’eau Chapitre 2 - explorer

La vie est douce dans la plaine

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comprendre Regard global sur le territoire se questionner

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Rivière H

parc national de Cuc Phuong

Différents parcours que nous avons effectuées à plusieurs reprises lors des sessions de terrain sources cartographique : Google Map (2015)

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1 km

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réserve naturelle de Van Long

Le PNR? ces limites? ca veut dire quoi ici, au Vietnam? Présence de Termes= penser à revenir les visité ainsi que Cuc phong!

vers Hanoï

En route ! Comme expliqué précédemment, la découverte du lieu oublié, de la plaine agricole à l’ouest de Tràng An s’est faite au coeur d’un paysage d’eau. Nous avons donc souhaité choisir l’eau comme fil conducteur pour parler des paysages et les activités qui y sont raccrochées : le tourisme, l’agriculture, l’habitat et les activités de village. riv

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Certains paysagistes vontDaprendre le parti de découper le y territoire en unités paysagères. Notre parti pris, n’est pas d’effectuer un découpage en tant que tel mais simplement d’évoquer la relation paysage/eau en fonction de la géomorphologie du site. Pour communiquer au mieux le fonctionnement de ce système paysager sur ce bout de province, une carte des paysages de l’eau du territoire en question vous guidera tout au long de l’analyse. Etudier les paysages de l’eau c’est aller à la rencontre de l’eau. C’est de façon plus précise : les arpenter à pied ou en motorbike (scooter), les observer, les photographier, les dessiner, les sentir, les comprendre et les faire parler à travers la parole habitante. NINH BÌNH

Hiang Long

montagnes UNESCO Tràng An

Les outils _2 motorbikes _1 amie-interprète vietnamienne, DANG Thi Tra My _2 appareils photo _2 carnets de notes _1 paquet de gâteaux et des bouteilles d’eau _1 carte aérienne A0 La méthode _[observer/comprendre] retourner sur le terrain plusieurs fois. Dates : 19-24/09/2014, 15-16/10/2014, 25-26/10/2014, 24-28/11/2014 _[écrire une problématique] faire évoluer notre intuition pour qu’elle se transforme en véritable problématique _[affiner la problématique] faire évoluer la problématique en retournant de nouveau sur le terrain _[accepter le “lâcher prise”] se laisser guider par les rencontres et nos intuitions

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L’eau et la montagne, une question culturelle Jusqu’au bout des représentations...

CARTE DE NINH BÌN

H ET DE SES ENVIR

ONS ,1888

source : bibliothèqu e nationale de France, carte de Ninh Bình et de ses environs, 1883

Carte des paysages d’eau hier Ce document cartographique de la province de Ninh Bình reflète l’essentiel de la représentation des paysages chez les Vietnamiens. Cette carte, l’équivalent de nos cartes d’Etat-major, n’indique pas les espaces de cultures, de marécages, de forêts, de landes comme nous pouvons le trouver sur nos cartes du XIXème siècle. Elle indique simplement : l’eau et la montagne. L’eau est représentée par les grandes rivières et affluents qui viennent sillonner et encadrer toute la province. Un léger dégradé bleu l’évoque symboliquement. La montagne est représentée en axonométrie très simplifiée par un graphisme de petites collines.

ire ... te histo ti e p la Pour ình est e Ninh B carré La ville d e par un grand té représen itadelle Hoa Lu. la c t la : e oa Lu fu roug et 1010, H es féodales 8 6 9 e Entr dynasti de trois e et Lý. capitale h, Tien L sféra in D : m an Na du Viêt hai To tr roi Ly T le , 10 10 En à Hanoï. la capitale

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8 REPRÉSENTATION DE 188 et montagnes Citadelle Hoa Lu, entre eau

documents de la même époque

L’eau et la montagne ne sont pas qu’une histoire de carte... C’est surtout une histoire de feng-shui

DEFINITION DU FENG-SHU

I

Le Feng-Shui est une pratiqu e ancestrale chinoise qui “repose sur des notions de cosmologie et de philosophi e de la Nature qui placent, depuis l’antiquité, l’homme en intéraction avec le ciel et la terre. Il s’agit principalement de trouver la disposition la meilleure possible dans l’es pace et d’une certaine façon, dans le temps, pour établir soit une tombe soit une habitation ou un autre bâtiment” , Le Feng-Shui en France, Fanny Laurent

LE VENT s’étudie à travers la forme et l’emplacement de la montagne L’EAU s’étudie à travers l’eau circulante (rivière, fleuve) et stagnante (bassins, lac.. )

chinois

feng

shui

vietnamien

phong

thuy

français

vent

eau

Le feng-shui est utilisé pour “harmoniser l’énergie environnementale” (le Qi) d’un lieu, de façon à favoriser la santé, le bonheur et la prospérité de ses occupants. Ainsi les Vietnamiens accordent une grande importance à certains éléments/ dispositifs spatiaux : l’orientation de la maison par rapport à la montagne et à l’eau (en ville, quand il n’y a pas de montagne, celle-ci est remplacée par un immeuble), l’orientation de la porte d’entrée, la circulation du vent dans la maison. Pour certains, il s’agit de superstition, pour d’autres il s’agit d’une véritable science. Quoi qu’il en soit, l’eau et la montagne sont deux éléments naturels porteurs de sens au Viêt Nam.

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Paysages d’(eau)JOURD’HUI

l’expression d’une diversité de pratiques et de paysages autour de l’eau

5 12

10

4

11 9

8

Routes principales Reliefs Les principaux points d’eau et rivières

3

Paysages de plan d’eau au coeur des monts karstiques- milieux humides Paysage fluvial - lit majeur de la rivière Hiang Long cultivé

1 2

Digues-routes majeures Paysage du “couloir d’eau”- infrastucture hydraulique majeure Espace de plaine - majoritairement rizicole

0

1 km

40


7

Les paysages de montagne > l’eau source

1

2

p 42

3

Les paysages de piémont p 48 > l’eau stagnante réservoir et touristique

4

6

5

6

7

Les paysages de plaine alluviale > l’eau cultivée et irriguée

p 54

8

9

10

Les paysages de rivière > l’eau circulante

11

p 60

12

41


les paysages de montagnes

l’eau source

42


Un jour, nous avons rencontré un éleveur de chèvre dans la plaine. Celui-ci faisait voyager son troupeau le long des « grands axes routiers ». Les chèvres s’arrêtaient de temps à autre pour pâturer l’herbe sur les bas-côtés. Nous lui avons demandé d’où provenait l’eau de la plaine. Celui-ci nous dit en pointant le doigt vers le sud : « l’eau vient des montagnes... des montagnes de Cúc Phương ». C’est ainsi que nous sommes allées chercher l’eau à sa source. Alors que nous grimpions sur les reliefs de Cúc Phương, les scooters toussaient un peu et nous apprécions la fraîcheur qu’amenaient ces reliefs à notre promenade. C’était une végétation luxuriante, généreuse, primitive qui s’offrait à nous. Quelques maisons éparses jalonnaient la route. Des potagers et des vergers vivriers eux aussi contribuaient à la richesse de ce paysage de montagnes. La route est parfois chaotique et la pente ardue. Nous circulons un long moment ne nous lassant pas de regarder ce spectacle de la nature...

écou l de l ement a u pi a ro ed u mena nt v te-digu e e de l a mo rs le co ntag eur ne

bassins formés essuite à une dépr une r pa e éé cr on si re de ancienne carriè pierre

LES TRACES D’EAU

dans le paysage à proximité du premier hameau rencontré

un aversant rivière tr e ag ll petit vi

Les paysages de montagnes ont plusieurs faciès au sein de la province de Ninh Bình. Les plus imposantes, celles qui constituent une barrière naturelle au sud-ouest de Ninh Bình sont des montagnes calcaires dénommées “Cúc Phương” et orientées nord-ouest/sudest. Les autres petites montagnes karstiques sont dispersées dans la plaine alluviale parfois groupées, parfois isolées. Nous aborderons dans cette partie les montagnes de Cúc Phương uniquement. Faisant partis d’un système “plan d’eau/montagne”, les pitons karstiques seront abordés dans la partie “eau et piémonts”.

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DES PETITS DÉPLIANTS avec une carte des sites à visiter au sein du parc national DES LIEUX DE CONSERVATION ET DE SOIN DES ESPCES MENACÉES ici avec les espèces de singes et de tortues présentes au Viêt Nam

Le tourisme à la source ! Faire du tourisme à Cúc Phương, c’est choisir les escapades dans la forêt primaire ou la détente dans les eau x thermales des Resorts. En effet, la particularité de Cúc Phư ơng c’est l’eau propre et curative. Une entreprise d’embouteillement a vu le jour et deux structures touristiques proposen t de se détendre et de profiter des eau x thermales des montagnes. Pour un pays comme le Viêt Nam où il est indispensable d’ac heter l’eau en bouteille pour boire, ces montagnes mériteraient d’apparaître sur la liste des lieux sacrés du Viêt Nam ! En réalité, c’est presque le cas. Cúc Phương est le plus vieux parc national du pays (créé en 1962). Il est connu pour sa richesse floristiq ue et faunistique, ses centres de soins pou r les animaux en voie de disparition, ses senti ers de randonnée au coeur d’une jungle foisonnante, ses grottes préhistoriques... D’une envergure de 25.000 hectares, ses treks dans la forêt tropicale mènent très loin, jusqu’à un hameau de minorité ethn ique appelé les Muongs.

VUE DEPUIS UNE DES ROUTES PRINCIPALES en ligne de fond du paysage : la forêt tropicale et ses fougères arborescentes

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PLAINE PLAINE

PLAINE PLAINE

PLAINE

PLAINE

PLAINEPLAINE PLAINE Quelles sont le s limites du parc national ? Qu’e st-ce que ça veut di re ici au Viêt Nam? Présenc e de th ermes = pense r reven ir les visiter ainsi q ue Cuc Phuong!

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& SPA

EXTRAIT D’UN DOCUMENT TOURISTIQUE distribué par le Kinh Do Hotel de Ninh Binh

est de la ville de Ninh Situé à 45 km du nord-ou comme Cúc Phương est proposé Bình, le parc national de (avec ” tel Ho l’hôtel “Kinh Do activité touristique dans dos au r pie pa s ce petit bout de guide à l’appui) à traver s trè on faç de te le centre-ville d’une carte qui représen t en uss po i qu nts t les établisseme schématique. Rares son e Un e. êm -m lui Cúc Phương de le voyageur à découvrir poser qui en profitent pour pro s aubaine pour les hôtel “joli petit prix”. leurs services de taxi à un

SIGNALÉTIQUE depuis la plaine pour signaler le Resort de Cuc Phuong

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Des cultures très diversifiées, une végétation riche et luxuriante, des villages peu développés “Nous ne voyons pas beaucoup de trouristes par ici...La montagne est plutôt paisible... Nous produisons tout nous même dans nos potagers et nous échangeons avec nos voisins si besoin”

Les installations humaines se font rares...De temps en temps il est possible de croiser une rangée de maisons le long d’une route sur un replat de la montagne. Elles prennent la forme : - de hameaux « auto-suffisants » dont les maisons se sont développées de façon linéaire, le long des axes « importants » (routes larges mais peu de circulation). - de villages avec une structure villageoise ancienne, près d’un affluent ou d’une source. Contrairement à la plaine où le bâti se développe partout de façon diffuse tel un mitage, ici à Cúc Phương l’urbanisation est très limitée. Cela peut s’expliquer par l’isolement. Un isolement dû essentiellement à la barrière montagneuse, barrière physique et psychologique avant l’arrivée des scooters. Aujourd’hui, l’isolement est un peu moins fort grâce aux quelques routes qui rejoignent la plaine. Mais le statut de parc national limite fortement le développement des villages. Tous ces groupements d’habitations sont associés à des jardins vivriers et à des espaces de culture (riz, canne à sucre, verger, potager,...) qui s’étendent jusqu’au pied de la montagne avec en ligne de fond du paysage : de belles forêts primaires où s’élèvent de grandes fougères arborescentes.

PALETTE DE VEGETAUX Cultures et jardins vivriers

maïs

citronnier

bambou

cocotier calocaisa

bananier

cannes à sucre

riz

monstera

rizières en terrasse

maïs

verger/potager

habitation en bord de route

route principale

habitation en bord de route

verger/poatger

habitation dans l’ épaisseur

cannes à sucre

cannes à sucre

maïs

rangée de bananiers

rizière

COUPE TRANSVERSALE ENTRE DEUX LIGNES DE CRÊTE URBANISÉE Hameau se développant le long de l’unique route

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Bilan - synthèse des enjeux Eau puisée à sa source, qualité remarquable quasiment pas polluée (hypothèse à confirmer).. Observations de pratiques vivrières et traditionnelles qui utilisent peu d’intrants chimiques.

Alternance d’ambiances fermées (pas d’urbanisation)/ouvertes (urbanisation.) Fermes auto-suffisantes qui permettent d’assumer l’isolement.

vers l’entrée du parc national

Offre touristique singulière pour la province. Des paysages de forêt primaire (richesse de faune et de flore). Dépliant dédié à Cuc Phuong avec des tracés de sentiers et de routes ainsi que la liste des sites à visiter avec photo. Dans le parc national : une atmosphère humide, verdoyante, lumière tamisée.

Carrière extraction de pierre en activité

Mauvaise qualité de route. Routes très larges et en mauvais état (à cause des carrières, flux de camions) Routes engorgées d’eau après des orages ou la mousson (mauvais profilage) Conséquences sur l’isolement , réduction du confort d’accès et des échanges avec la plaine

Diffusion faible de l’offre touristique depuis Ninh Bình.. Site éloigné de la ville et pas de carte claire pour s’y rendre. Difficile de trouver des restaurants ou de quoi manger sur place. Morphologie du relief qui peut freiner les plus téméraires.

QUESTIONS À CONFORTER : Pas de dynamique franche observée pendant notre année au Viêt Nam. Elle semble comme figée, intouchable et paisible. La cause serait-elle la mise sous cloche du parc national ?

système hydraulique

pitons karstiques qui ponctuent la plaine

ro C ute uc q -P u hu i fa on it g/ le pl lien ai ne

ligne de montagnes de Văn Long au Nord

POINTS DE VUE en montant la route qui relie la plaine au resort de Cuc Phuong.

villages aux pieds des falaises

friche sur et aux pieds des coteaux prairies humides de pente

Nous avons découvert l’existence de ce grand panorama avec une vue à 180° sur la plaine. Ce point de vue a fait parti des éléments déclencheurs qui nous ont aidé à comprendre la relation directe entre les grandes montagnes calcaires de Cúc Phương et ... le système hydraulique de la grande plaine ! Allons voir ça de plus près !

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les paysages de piémont

l’eau stagnante, réservoir et

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touristique En redescendant de Cúc Phương, nous avons rencontré les paysages de piémont. Ces paysages sont marqués par des villages s’étalant de tout leur long sur plusieurs kilomètres le long de la route principale. Des paysages de rizières, parfois des grands bassins vides à la saison sèche. La première rencontre avec ces bassins nous a permis de conforter l’idée d’une relation étroite entre l’eau de Cúc Phương et la plaine. Puis, un jour, à l’aide d’une carte nous avons pointé une succession de bassins au pied des montagnes. Sur la carte, nous n’avions pas conscience des échelles... ce n’était plus des bassins que nous avions devant nous... mais d’immenses lacs artificiels à perte de vue !

“C’était magnifique, sublime de traverser ces montagnes karstiques tantôt cachées par les nuages, tantôt dévoilées… En décor de fond : un ciel gris tournant au noir, une pluie battante et une végétation sur les falaises qui irradiait encore plus son énergie qu’à l’habitude.” Terrain du 11 mars 2015

Tràng eau de ’ d u a Rése ampan s en s balade

An et Plans d’eau de piémont de Van Long et son embarcadère de sampans

LES TRACES D’EAU dans le paysage des piémonts

Vast e des s bassi ns d eaux e des mont de ruis stockag sell agne e em s de Cuc ent Phuo ng

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Piémonts de Cúc Phương : une eau fonctionnelle et agricole BASSINS DE PIÉMONT AUX DEUX VISAGES Les bassins de rétention, qui servent à récupérer les eaux de ruissellement de la montagne de Cúc Phương ont deux faciès. Le premier, ci-contre est un bassin naturel, où l’eau fluctue de façon extrême avec les saisons (tantôt immergé, tantôt sec et végétalisé). L’autre faciès se situe plus au sud-ouest (voir bloc diagramme page suivante). Il donne l’impression de grands lacs endigués, complètement artificialisés.

Cuc Phuong

coteaux

pente vers la plaine : habitations/ cultures

replat : habitations/ cultures

COUPES TRANSVERSALES DU BASSIN DE RÉTENTION (2 échelles)

ruisseau descendant de Cuc Phuong

culture de maïs

N DE RETENTION

plantations d’eucalyptus

digue végétalisée

bassins de rétention - début du couloir d’eau

VUE SUR LE BASSI

DES VILLAGES SANS LIMITE

Entrer dans les villages situés sur les piémonts, c’est vivre une expérience de vie de villages linéaires, de villages sans fin, avec de temps en temps des petites percées sur les rizières entre deux habitations. C’est aussi zigzaguer entre les canards, les poules, chiens, les enfants mais aussi les parpaings, les briques tout en prenant gare aux projectiles et à la poussière. Fermez les yeux mais pas trop quand même !

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BILAN - synthèse des enjeux

Diversification des milieux et des paysages : paysage de petites forêts dans les villages, friches-pâtures sur les coteaux. Riz et maraichages, petits bassins piscicoles.

Hors zone de crue pour les habitations (l’eau s’écoule vers le centre de la plaine)

Grande surface donnée à la réception des eaux de montagne qui protège et pérennise les dispositifs hydrauliques (digues.. ), les villages et les cultures

Terrain en pente : drainage des cultures ; iirrigation par une eau non polluée

Diversification des cultures : cultures maraichères sur buttes, riz . .

Dynamiques urbaines linéaires le long des routes - nombreuses maisons en construction qui viennent ronger les rizières 0

200 m

QUESTIONS À CONFORTER : Risque de rupture des bassins de rétention ? Risque de débordement et d’inondation des cultures et des villages ?

C’est en suivant les digues-routes de nos paysages de piémont que nous nous dirigeons vers la plaine comprendre les autres paysages de piémont, ceux marqués par les pitons karstiques ...

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Piémonts karstiques : une eau majoritairement touristique et souvent protégée 1

VUE SUR LA PARTIE NORD DU VILLAGE DE KENH GA village thermale et de pêcheurs qui s’est installé tout autour des pitons karstiques - intégration des sources thermales à des circuits touristiques organisés par des agences privées

localisation du village thermal de Kenh Ga

réserve naturelle

3 SYSTÈMES DE CIRCUIT FERMÉ DES EAUX DE PIÉMONT KARSTIQUES les eaux sont donc moins touchées par les intrants et pollutions extérieurs lorsqu’il n’y a pas d’urbanisation et de productions agricoles intensives

1

titre UNESCO

4

parc n

ationa

Sites karstiques qui font l’objet d’un titre de protection ou de reconnaissance

4 Tràng An 5 Bich Dong

l 6

5

2

6 Thung Nham

Tràng An, Tam Coc, Bich Dong, Thung Nham, Văn Long, Kenh Ga... tous ces noms font écho aux célèbres promenades en sampan (petites barques locales). Les piémonts des petites montagnes karstiques sont rarement habités, parfois cultivés. L’eau reflète sans cesse les visages des montagnes parfois couvertes d’un manteau de forêt primaire, parfois ses plaies ouvertes du passé...

3

2

VĂN LONG circuit touristique en sampan en marge de Ninh Bình - peu d’affluence touristique dans la réserve naturelle

TAM COC OU LA BAIE D’HALONG TERRESTRE circuit touristique en sampan le plus célèbre à travers le système karstique de Tràng An

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Bilan - synthèse des enjeux

circuit semi-fermé (cas de Kenh Ga) : connecté partiellement au couloir d’eau et aux rivières, permet de réguler une partie des eaux de rivière en cas de trop-plein circuit fermé : ne reçoit pas les pollutions extérieures des rivières (cas de Tràng An)

Diversification des cultures en fonction des saisons (alternance pisciculture/riziculture)

Paysages navigables, gros potentiel touristique Paysage labyrinthique, paysage de l’errance et de la méditation Mode de vie marginal, autarcique qui donne une identité forte à ces peuples de l’eau

Attention à la pollution des eaux du circuit semi-fermé sur les endroits de raccordement

Risque d’inondation des groupements bâtis et des espaces de culture possiblement inondables lors de la régulation des eaux d’un circuit à un autre

Paysage vulnérable : effondrement de roche, remontées d’eau.. .

QUESTIONS À CONFORTER : Le mode d’habitation et le réseau de déplacement sur digue sont-ils adaptés ? Le tourisme peut-il être une menace pour ces milieux humides ?

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les paysages de plaine alluviale

l’eau cultivée & irriguée

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La plaine, lieu de notre coup de cœur ... Nous avons vu la plaine évoluer au fil des saisons, de septembre 2014 à mai 2015. C’est avec le cycle des rizières que notre perception de l’eau a aussi changé. Nous avons rencontré une plaine parfois sèche, presque aride, une eau qui ruisselait simplement dans les rivières. Une plaine si chaude que mes mollets s’en sont rappelés pendant deux semaines tellement ils avaient été brûlés par le soleil de septembre. En mars, la pluie s’abattait sur nous. Nous avons sillonné la plaine pendant des journées entières, les chemins inondés et les pieds mouillés, priants qu’une petite éclaircie apparaisse pour nous laisser un peu de répit au séchage de nos chaussettes....entre deux orages. C’était d’ailleurs à cet instant que nous avons été touchées par la brume et les nuages sombres, stagnants au-dessus des petites montagnes et des rizières à peine repiquées.

“Sous la pluie, les choses se compliquent… Pas facile de conduire, de faire attention à ne pas glisser, de rester concentrée à regarder à travers ma visière abîmée, tout en essayant de se souvenir de la route, d’observer et de comparer, d’analyser et de penser, de partager ses impressions et ses idées avec son acolyte de (presque) toujours”. Terrain du 11 mars 2015

L’OMNIPRÉSENCE DE L’EAU uniste paturâge opport

dans la plaine agricole

bassins de pisciculture

écoulement des eaux de Cuc Phon g dans des canaux qui alimentero nt les rizières

“sous” la rizière : une fine u pellicule d’ea z qui permet au ri er pp lo ve dé de se

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Une plaine nourricière Cette plaine à vocation agricole accueille de nombreuses activités : extraction de matière première pour la fabrication de briques (usine de briqueterie présente dans la plaine), riziculture, élevage de bovins et caprins, et plus récemment la pisciculture a vu le jour.

Petite montagn e grign pour sa otée matière premièr e

Atmosphère chaude et lumineuse due à la réverbération de l’eau des bassins et aux couleurs terres ocre des matériaux présents

PAYSAGE PISCICOLE Au premier plan, des bassins de pisciculture. En arrière-plan, un hameau s’est installé au pied d’une petite montagne. Aujourd’hui son manteau rouge (terre rouge) marque l’activité de briqueterie dans la plaine.

ect forte du lieu est son asp Une autre caractéristique qui , zon ori lignes de montagnes à l’h ps. enclavé, encerclé par les tem on du t ou disparaît en foncti ue encore une fois apparaî stiq ou l’ac ue et presque grave par dra Ce décor théâtral, mystiq fau ’il et qu se difficile à retranscrire qu’il impose est une cho t à l’appréciaen em nd gra ipe partic veiller à communiquer car d’eau. Assorfait équilibre de relief et tion de ce paysage au pa la plaine exespaces «intérieurs» de cié à ce décor de fond, les e fameuse ts, renforcent l’effet de cett trêmement vastes et pla s immenses «planante» au-dessus de acoustique envoûtante, pièces d’eau.

“Ici, on c mais p ultivait surtou lus t le riz, grande ça va, plus il s y a de coles p exploitations pis a plus. Sin rce que ça ra cip o culture n, on alterne porte e p autres t riziculture su isciparcelle r les d’être s, ça p en ermet et de m core plus ren table ultiplie r les re venus. ”

ENQUÊTE SPONTANÉE Agriculteur de la plaine rencontré au cours de nos sessions de terrain. PISCICULTURE : bassins permanents ou non ? Dans certains cas (comme le cas du croquis ci-dessus), les bassins de pisciculture restent en eau toute l’année. Dans d’autres cas, les parcelles ont un double usage : riz et poisson (schéma ci-contre).

pisciculture et grandes étendues d’eau

GESTION DES BASCÔTÉS élevages itinérants (vaches, buffles, chèvres..)

Avec la pisciculture, le paysage de la plaine se transforme davantage au cours de l’année. En plus des changements paysagers qu’offre le cycle du riz, la pisciculture ajoute un nouveau changement. Lorsque les parcelles de riz s’alternent à la culture du poisson, l’or se transforme en eau après la mousson.

filet et dispositifs inhérents à la pêche

présence de végétaux aquatiques (jacinthe d’eau notamment)

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Des villages très localisés à l’ambiance agroforestière

Quelques végétaux identifiés : Tectona grandis, Polyalthia longifolia et Moringa oleifera Lam

Avant de découvrir pour la première fois cette grande plaine agricole, nous passions toujours par ce village forestier où l’atmosphère y est intime et fraîche. Nous l’aimons bien cette sensation feutrée, englobée par la masse boisée. Elle nous donne cette sensation que quelque chose de grand nous attend de l’autre côté de la route… Le long de cette route, entre deux parcelles d’acacias se trouvent quelques maisons traditionnelles et corps de ferme. Les abords des routes sont souvent jalonnés de boisements groupés ou encore de potagers, protégés par une barrière en bois rustique “faite maison”.

PLAN DE LOCA LISATION d’un de s rares villages ag près de Tràng An rofore

stiers

Les cimetières flottants Cette plaine est un lieu de vie à tous niveaux, y compris d’un point de vue spirituel et cultuel. Cela se matérialise entre autres, par une multitude de petits cimetières sur l’eau (dans les parcelles de rizières).

PLAN EXEM PLE d’un perdu da cimetière ns une riz ière

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Une plaine rizicole marquée par les saisons

Evolution du paysage au fil des saisons - AVRIL/JUIN Après avoir gravi les 500 marches de la grotte Mua, un vaste panorama s’offre à nos yeux. Il s’agit d’un des rares points de vue sur les rizières qui permettent d’attester du changement de paysage, de couleur, dû à la riziculture. APRÈS RÉCOLTE ambiance dans les villages rizicoles de la plaine

du riz, du vrai !

repiquage précoce

labourage

Le riz mûr est ram assé puis séché. Il est bien souvent déposé et égalisé sur les bords de route bitumés ou sur les terras ses des maisons. Le reste de la plante est aussi séché dans le but de faire du foin pour le bétail, ou brûlé à même les champs (culture sur brûlis) pour enrichir le sol lor s des prochaines cultur es.

après récolte CALENDRIER APPROXIMATIF pour la zone géographique du delta du fleuve Rouge (inspiré des observations de la météo à Hanoï et Ninh Bình)

17

entretien des rizières

°C

19°C

21°C

25°C

28°C

30°C

30°C

29°C

28°C

26°C

23°C

19°C

moisson/ battage

ETAPES PRINCIPALES DE LA CULTURE DU RIZ - système traditionnel vietnamien non complet.

labourage désherbage

les “sacs orange” (intrants chimiques) pour accélérer la croissance du riz repiquage

Source : d’après le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), brochure : le riz qui nourrit le monde, le riz, des rizicultures, 2002

moisson

Dans la plaine alluviale, les étapes de la culture du riz ne sont pas réalisées au même moment d’une parcelle à une autre. Plusieurs facteurs rentrent en compte : la topographie du lieu, son altimétrie qui vont jouer sur la capacité de rétention d’eau de la parcelle. En effet, des rizières cultivées sur terres basses, donc gorgées d’eau, n’auront qu’un cycle court (1 récolte/an) alors que celles cultivées sur terres hautes, bien drainées, pourront profiter de 2 cycles courts (donc 2 récoltes/an). Dans les années 1960, le gouvernement vietnamien poussait les agriculteurs à avoir une production intensive. Depuis les années 1980, la mode est à la diversification des cultures... ou presque.

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Bilan - synthèse des enjeux

Manque de diversité des cultures très grandes cultures monoculturales de riz : biodiversité faible, cultures vulnérables aux maladies (peu de variétés différentes, faible salaire pour les familles) Paysage de plaine changeant au fil des saisons : gros contrastes entre terres labourées (couleurs brunes), riz repiqué (couleurs de verts intenses), récoltes (couleurs chaudes, jaune paille)

Nouvelles/récentes productions : pisciculture/aquaculture (des produits qui se retrouvent dans les bia hoi (restaurants locaux) de la ville de Ninh Bình

Paysages à l’intérieur de la trame villageoise changeant au fil des saisons et des cultures (villages jaunes à la période des récoltes) élevage itinérant, gestion des bas-côtés et des espaces délaissés

La plaine, un lieu carrefour à l’échelle de la province = stratégie géographique et agricole

Terres basses à caractère inondable : risque de perte des récoltes et atteinte à l’architecture et au mode de vie

Manque de structures arborées (ce qui permettrait d’enrichir le sol, de diminuer l’apport d’engrais, de créer de nouveaux milieux naturels propices à la petite faune . . . )

QUESTIONS À CONFORTER :

Le mode d’habitation est-il adapté aux terres basses soumises aux inondations ? Le type de production (monoculture de riz) ne pourrait-il pas être revisité, complété et diversifié ?

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les paysages de rivières

l’eau mouvante, nourricière et

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parfois industrielle Les rivières, elles sont belles, elles sont souvent le lieu de scènes de pêches vivrières... Lorsqu'elles sont plus imposantes, elles sont soumises aux trafics industriels de transports de marchandises. Les rivières ont été nos points de repère, nos fils conducteurs, c'est en les suivants en motorbike que nous avons compris,au fil de nos escapades, comment fonctionnait véritablement la gestion de l'eau pour l'irrigation des cultures. La rivière, c'est peut-être celle qui est la plus mise à mal. C'est elle qui ramasse tout ce qui traîne après une crue ou de fortes pluies. C'est celle qui sert à tout : celle qui nourrit, celle qui nettoie, celle qui récupère le sale...notre sale.

LES TRACES D’EAU dans le paysage fluvial - vue depuis les routes-digues

NG RiVIERE HOANG LO en octobre 2014

RiVIERE SECONDAIRE CHIM en septembre 2014

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La rivière industrielle Hoàng Long : échanges & remodèlement tout au long de l’année

SITE INDUSTRIEL sur les berges de la rivière Hoang Long, dans le méandre. Site dédié à la fabrication de bateaux à fond plat pour le transport de matériaux (sables, charbon, gravat...)

grave

l’”autoroute aérienne”

re e la riviè INEUR d ante. M IT L U tt AGE D ture flo e struc , elle E DRAG TION D lleteuse sur un ite à gauche OPÉRA ro e P d e g. d n o e L c n g bala Hoàn teuse se l’eau... La pelle lle danse sur e , tangue

sable

charbon

La rivière est votre meilleur ami dans la plaine lorsque vous êtes perdus. Vous savez qu’elle vous ramènera à Ninh Bình, même si cela vous oblige à faire un “petit” détour. En plus d’être un point de repère et un fil conducteur de votre voyage, la rivière Hoàng Long est encore utilisée pour le transport de marchandises. Elle accueille un tout petit port industriel (2 ou 3 bateaux se construisent simultanément sur les berges).

Aujourd’hui, le paysage de la rivière est en perpétuelle mutation. En plus des crues occasionnelles ou saisonn ières, un nouveau pont a vu le jour , reliant massivement les deux rives qui se font face, telle une autorout e aérienne. Tout est allé très vite, en 6 mois le pont était construit. Même si l’infrastructure fait “lourde” dans le paysage fluvial, le gros point positif est qu’il permet de prendre de la hauteur , offrant un panorama à 360°...

SCÈNE DE DRAGAGE sur les berges d’une petite rivière

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La rivière et ses crues : pression sur la digue et sur les cultures a b

COUPE TRANSVERSALE DE LA RIVIÈRE : fluctuation du niveau du lit de la rivière en fonction des quatre saisons

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lit mineur : eau permanente, circulation des bateaux lit majeur : en eau pendant la saison des pluies ; cultivé pendant les autres saisons digue-route : en cas de très fortes crues, elle se fait submerger et altérer en partie

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SYSTÈME D’ECLUSAGE SECONDAIRE entre la rivière et la plaine. Transfert d’eau pour l’irrigation de la plaine.

Des lieux de culte tournés vers les rivières : du cimetière au grand complexe de pagodes

la rivière est juste ici !

le grand temple rose

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Pratiques et vies autour des rivières, petites ou grandes

partager

jou

er

naviguer stocker

pâturer

îchir

fra se ra

er

repos , se diter

En France une digue suffit à nous faire oublier notre amie la rivière ou notre voisin le petit ruisseau. Ici au Viêt Nam, et plus particulièrement dans le Delta du Fleuve Rouge, au pays des grosses digues et des petites diguettes, les rivières restent toujours un lieu à vivre (quel que soit l’éloignement avec la maison). La rivière est un lieu social, de culture, de partage, de repos, de travail, de jeu, de méditation, de cueillette, de rafraîchissement. La rivière au Viêt Nam, elle sert à tout !

glaner des coquillages

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lant des p laner

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pêcher

jardiner

laver

VIVRE AVEC LA RIVIÈRE : petit inventaire des usages observés au bord des rivières

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Bilan - synthèse des enjeux Variations paysagères : fluctuation du niveau d’eau, des cultures et du paysage (saison sèche = rizière sur le lit majeur)

panorama à 360° sur la plaine et la rivière Hoang Long

la rivière : une eau circulante et navigable qui permet de traverser des paysages

Une diversité de milieux à l’intérieur de l’endiguement, sur le lit majeur de la rivière (mangroves, presqu’îles de bambous, cultures diverses; maraichage sur les berges non minéralisées . .) la digue-route : une infrastructure hydraulique qui permet de prendre de la hauteur et de suivre les méandres sur le territoire. Points de vue et panoramas intéressants

réseau de lieux de culte et de temples (cimetières, complexe de pagodes.. ) accrochés aux rivières ou mise en relation avec elle (lieu de culte face à la rivière, co-visibilité)

Mise à distance de la vie de village avec la vie de rivière à cause de la digue

Dépôts sauvages des déchets sur la digue-berge (éloignés des villages)

QUESTIONS A CONFORTER :

L’activité industrielle impacte-t-elle la qualité de l’eau ? L’activité des familles ont-elles une incidence sur la qualité de l’eau en aval du système hydraulique ? Qu’en est-il de l’inondabilité des cultures et des villages en saison humide ?

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Bilan à l’échelle du territoire La plaine, en plus d’être au centre des flux touristiques, constitue un espace de production vivrière et d’exportation vers Ninh Bình (production croissante de poissons d’eau douce et de coquillages, de produits identitaires de la province tels que l’élevage de chèvres, de matériaux tels que la brique et le bois...). Des activités, une population, des traditions qui animent des paysages «ordinaires». En plus des nombreux sites naturels et des paysages d’exception protégés, ces paysages du quotidien pour les autochtones sont exceptionnels et exotiques pour les étrangers du territoire. Le Viêt Nam dans sa globalité vit un changement et se développe à une vitesse spectaculaire. Le danger est donc de voir ce territoire se développer «au compte-gouttes», au risque de perdre les nombreuses qualités de ses paysages ruraux.

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DYNAMIQUES PRINCIPALES Développement urbain linéaire ou mitage

Dynamiques saisonnières et épisodiques liées à l’eau : Reliefs de nature karstique qui favorisent l’écoulement des eaux vers la plaine, plaine inondable pendant la saison des pluies (juin-septembre), crues des rivières qui viennent détruire les récoltes... De plus sa position en aval du Delta du Fleuve Rouge lui fait subir d’énormes pressions sur l’agriculture et les habitations. Dynamiques agricoles : systèmes de rotation de cultures à l’année : alternance entre riziculture et pisciculture, remplacement des rizières par la pisciculture (plus rentable), développement de la filière chèvre (produit local valorisé), remaniements de parcelles pour augmenter la rentabilité suivant les réformes gouvernementales. Dynamiques liées aux hameaux et villages : développement des villages et hameaux (mitage isolé ou développement linéaire des villages) sur tout le territoire avec un développement plus marqué au niveau des piémonts. Dynamiques touristiques : accroissement très fort du flux de visiteurs dans la province de Ninh Bình, flux majoritaires vers le complexe écotouristique de Tràng An - Tam Coc - Bich Dong, développement des structures d’accueil hôtelière faible par rapport au nombre de visiteurs .

Produits de la plaine vers Ninh Bình L’eau : de la source à la plaine Flux touristiques majeurs Flux touristiques modérés Distribution d’eau pour les cultures Terres basses et inondables Phénomène de submersion de la route-digue LES SITES TOURISTIQUES Bains et sources thermales or t

Res

Resort Centre d’aide aux primates et tortues Bai Dinh Promenade en barque Pagodes Grottes et cavernes

COMPOSANTES PAYSAGÈRES Reliefs karstiques Routes secondaires Routes principales Digues principales Eau stagnante permanente Canaux principaux Couloir d’eau artificiel Cours d’eau Bassins de rétention Lit majeur de la rivière Hoàng Long Ruralisation dense Villages et ruralisation diffuse

PAYSAGES AGRICOLES Villages de plaine organisés autour de grandes productions agricoles de plaine (riz-pisciculture-élevage) Villages de piémont organisés autour de grandes productions et d’un système de polyculture localisé Villages de montagne organisés autour de petites cultures et jardins vivriers Villlages sylvicoles - spécialisation dans la production du bois

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L’eau mouvante que nous avons évoquée en fin de chapitre 3 est la forme d’eau la plus évidente à détecter dans le paysage. Les eaux de rivières sont larges, mobiles, visibles. Il est très facile de suivre leurs courbes dans le paysage notamment grâce aux digues-routes qui les longent... Et si justement, nous décidions de suivre l’eau “à la trace” ? Dans le prochain chapitre vous découvrirez les parcours que nous avons mis en place “au fil de l’eau”. Des parcours qui nous permettent de retraverser les paysages de la province accompagnés d’experts pour un décryptage plus en finesse. L’objectif étant de répondre aux premières questions posées mais surtout de faire émerger des vraies problématiques locales, celles des habitants des montagnes, des piémonts, de la plaine et des rivières.

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parcours au fIl de Chapitre 3 - rencontrer et affiner

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l’eau Pourquoi continuer l’exploration ? Après avoir exploré le territoire d’étude dans sa globalité, l’idée ici est d’aborder et de comprendre le fonctionnement du territoire du point de vue de la population locale. Etrangères au Viêt Nam et à la province de Ninh Bình, nous avons ressenti le besoin de saisir les détails du quotidien des Vietnamiens de la plaine, des rivières et des montagnes pour qu’ils nous parlent de leurs soucis, de leurs envies et de leur histoire dans leur paysage habité et cultivé. Un parcours “au fil de l’eau” nous permettra de traverser les différentes entités paysagères aquatiques et pour chacune d’entre elles de conforter les enjeux liés à l’eau à travers la parole des habitants . _ Affiner la problématique par rapport à des observations à l’échelle locale _ Préciser les orientations de projet à l’aide de la parole habitante et l’avis de spécialistes de l’aménagement du territoire _ Accepter de se laisser guider et de dévier de parcours au gré des opportunités et des rencontres

les outils et les ressources humaines mobilisés Les outils : _ des motorbikes _ des amis _ des spécialistes liés à l’aménagement du territoire _ des appareils photo _ du matériel de dessin _ des dispositifs pour interpeller les gens sur le terrain _ du temps et de l’énergie La méthode : _ mise en place de 3 parcours suivant un transect “au fil de l’eau” Parcours 1: [repérer] (11/03/2015) Parcours 2: [partager] (14/03/2015) Parcours 3: [valider] (18 et 19/03/2015)

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Parcours 1 [repérer]

Date: 11/03/2015

Ce parcours réalisé à deux, nous-même, Elodie et Charlotte, avait pour vocation de repérer et d’organiser les parcours suivants. A travers une lecture cartographique et notre compréhension préalable du territoire (chapitre 2), nous avons ciblé des lieux qui nous semblaient intéressants du point de vue de leur rapport à l’eau (villages proches d’une rivière ou d’une retenue d’eau), de la topographie du lieu (montagne ou plaine par exemple) et de l’affect (l’ambiance qu’un lieu dégageait, notre envie personnelle de travailler sur un type de paysage en particulier).

Objectifs :

déterminer les lieux à enjeux intéressants pour le projet, faire émerger des questionnements.

Les outils

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Le transect paysager : poser le cadre et les limites du parcours Le but est de traverser l’ensemble des grandes entités paysagères et aquatiques, mais aussi de suivre le mouvement de l’eau de sa source à sa jetée dans la rivière principale du territoire. Dans ce transect, nous avons donc englobé les sources de Cúc Phương, ses piémonts, la structure hydraulique principale de la plaine (le couloir d’eau), pour terminer par la rivière en passant par un petit regroupement de monts karstiques.

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Lecture de carte : faire des choix et cibler des lieux témoins

Site 4 “zone témointe”

Site 2

Site 1

Site 3

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1 km

Site 1 “ Au bout de la plaine, une oasis...”

Site 2 “Mais que fais-tu là village ?”

Site 3 “Déshydraté, dévitalisé, je me vengerai !”

SITE 4 “Pollution transversale généralisée”

Quel paysage ?

Quel paysage ?

Quel paysage ?

Quel paysage ?

Villages accolés à d’immenses retenues d’eau en piémonts de Cuc Phong. L’infrastructure hydraulique est massive. Sur la route qui longe les pieds de reliefs, nous nous engageons sur un talus en direction de la montagne, pour finalement se retrouver sur une route-digue en face à face avec ces immenses étendues d’eau : des bassins de rétention. L’ accès discret (il fallait trouver!), le temps humide et frais confèrent un décor mystique et vaporeux à cette promenade suspendue, entre eau et terre..

POURQUOI choisir ce lieu ? Nous nous sommes demandées pourquoi il y avait tant d’habitations et de villages juste derrière la digue qui retient une immense quantité d’eau ? Quels sont les risques ?

Au coeur de la plaine alluviale, une infrastructure gigantesque sert de couloir de distribution d’eau. Ce couloir est encadré par de grandes digues circulables (environ 5 à 7 m de haut et une route de 4 m de large). Sur ce long couloir, en permanence exploité en fonction de son niveau d’eau et de sa saison se côtoient diverses activités : potagers d’appoint, parcelles de rizières ou de pêche opportuniste ainsi que de l’élevage (chèvre, vache). C’est un couloir de vie qui permet la gestion et la distribution de l’eau sur le territoire. En remontant vers le nord du territoire, on découvre un village les pieds dans ce couloir d’eau et situé à la confluence de plusieurs rivières.

Paysage de petites montagnes aux falaises verticales généralement entourées d’eau. Paysage qui fait toute l’identité de la province de Ninh Bình : “les rochers qui flottent sur l’eau” et qui lui donne une grande ressemblance avec la baie d’Halong d’où le surnom de baie d’Halong terrestre.

r isi a cho vu I e l QUO ? Au de t d us R e U o PO lieu ille ure t , n ence la ta truc gues int née s i ’ n de infra es d ue l ptio d s q éce m ’ r l teu ton u r tre i nshau s dou l’ea oit ê s’i ud nou é de sée d rquoi “noe sit déver . Pou tel et tante ur un ? por ler s ie” tal énerg d’

POURQUOI choisir ce lieu Sur cart ? e, nous avons remarqué des tâch e s brunes au pied des reli efs, là où norma lement i l y a de l’eau d ’un poi nt de vu géomorph e ologique . Est-ce l’assèc de hement, du rembl Quelles ai? conséque nces sur paysage le ?

Un peu partout et notamment à proximité des rivières principales, nous pouvions observer un état de pollution généralisé. Des sacs de détritus en bord de route, en bord de parcelle de culture, à côté des pièces d’eau...

POURQUOI choisir ce lieu ? N’y a-t -il donc pas des zones de décharge officielles sur ces terres ? Quelle e st la co nsidération du déchet d ans la culture vietnami enne au sein des campagne s ?

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Bilan - parcours 1

Structures bâties non adaptées au milieu humide et inondations probablement annuelles (observations de nombreuses fissures sur les fondations).

Seuils des entrées et sorties du village bien marqués (îlot de végétation autour d’un bâtiment à péage)

Site 2 “Mais que faistu là village ?” ”

Pourquoi vivre à coté d’une si grande masse d’eau? N’y a-t-il pas un risque de rupture ou de débordement ? Si oui, le village et les parcelles de cultures sont-ils beaucoup inondés ? Quels sont les problèmes et les solutions que les habitants ont trouvés pour parer à ce problème ? Ressentez-vous du risque? Pourquoi cultivez-vous plein de choses ici, et pas seulement du riz ?

t e e lag t l i e v men on p e l que ntr e uni e tam e n a e aré o t z r o l p ite s f (sé de trè eau e pet ebas é n t r ’ u i t d et xim ue con Pro reten igue t en d e la une lus a par le t r u s ue) dig

Traces de fissures sur la digue ; signe d’anciennes crues ?

Paysage habité mêlé à un paysage cultivé, fertile et foisonnant : ancienne structure villageoise qui se fond dans une végétation tropicale (diversité de végétation, ambiance «jungle»)

Questions à poser [dans le parcours 2, accompagnées de My]

Milieux «naturels» variés (marais, talus humides pâturés, cultures maraîchères sur buttes, potagers et vergers...)

Site 1 “ Au bout de la plaine, une oasis...”

Questions à poser [dans le parcours 2, accompagnées de My] Quelle histoire pour ce village ? Pourquoi les habitants vivent-ils ici ? Les habitants ne subissent-ils pas des désagréments dûs aux crues ou aux lâchés des bassins? Si oui avec quelle force et quelles conséquences sur les espaces habités et cultivés ? Quel est le rôle dans l’économie de la Province : cultures vivrières, cultures de poisson pour la ville de Ninh Bình ?

Atmosphère moite et humide (surtout en mars)

Pont flottant de fortune comme structure traversante d’une rive à une autre ! (qui fait son effet à chaque nouvel arrivant)

: vue en ligne de fond avec montagnes re st cu la e u ag ea ys Pa due d’ une grande éten panoramique sur u) mière dans l’ea eu de reflets/lu (j t an ge an ch e Paysag

Singularité du mode de vie sur l’eau : villages de plain-pied avec les pieds dans l’eau à l’intérieur des digues (donc non protégées par celles-ci)

Vi pr e et : ésen act vé pêch tes ivit gé e, au és ta ux cue tour hum et ill de ain co ett s v es qu e il de illa la ge ge s s

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Questions à poser [dans le parcours 2, accompagnées de My]

Patrimoine paysager et identitaire de la province de Ninh Bình. Potentialité touristique.

Site 3 “déshydraté, dévitalisé, je me vengerai !””

L’observation des grandes surfaces remblayées à proximité d’étendues d’eau : Est-ce vraiment dû à l’assèchement du piémont ? Si oui, quel est le but ? Est-ce qu’il s’agit d’initiatives publiques ou privées ? S’il s’agit de la prise de décision des politiques publiques, quel est l’avenir pour ces parcelles : création de quartiers pour les habitants, d’infrastructures touristiques ou à vocation agricole ? Quels impacts hydrauliques en aval des montagnes (vers Tam Coc et le sud de Ninh Bình)?

Désacralisation de “l’élément montagne” (plus d’eau comme barrière physique). Perturbation de l’énergie du site et du génie du site.

Espace libre “naturel” qui permet de réceptionner l’écoulement des eaux des monts karstiques. Il peut être valorisé pour la riziculture et/ou la pisciculture.

Menaces environnementales > pollutions dues au développement de nouvelles habitations et/ou petits commerces sur des noeuds touristiques

SITE 4 “Pollution transversale généralisée”

de mi st li ru eu ct x io hu n mi de de s s

Questions à poser [dans le parcours 2, accompagnées de My]

Que ressentez-vous quand vous voyez des déchets chez vous, dans votre jardin ou dans une parcelle de riz ? Comment sont gérés les déchets dans votre village ? Existe-t-il un service de ramassage ?

Malgré la pluie et nos chaussettes mouillées, nous sommes parvenues à conforter 4 lieux qui pourraient être support de projet. Ces lieux sont caractéristiques de problématiques liées à l’eau et aux paysages ruraux en développement dans la province de Ninh Bình. Partageons et confortons nos intuitions dans le parcours 2 ! (et n’oubliez pas le parapluie cette fois-ci !)

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Parcours 2 [partager]

Date: 12/03/2015

Accompagnées de My Dang (amie et interprète vietnamienne), nous sommes parties à la rencontre des habitants pour mieux connaître leurs envies, leurs difficultés, leurs besoins pour affiner et réajuster nos orientations de projet.

Objectifs :

Répondre aux questions du parcours 1, soulever de nouvelles pistes de projet, affiner notre regard sur les enjeux, rencontrer les habitants pour connaître leurs envies, leurs besoins sur leur cadre de vie.

Outils des petits gâteaux à distribuer

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appareil photo drapeaux français et vietnamien

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Carte localisation des rencontres avec la population 7

lieux de rencontre de la population entretien retranscrit (page ci-contre)

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lieux de rencontre population - entretien non retranscrit

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Trop sympa ces phap ** ! Je peux avoir un ballon ?

Synthèse des propos recueillis lors des enquêtes de terrain Commune : Lăng Phong , Village Tran An Personnes interrogées : une trentaine de personnes Age : tout âge Information “brute”: “Notre village est très ancien. La plupart des habitants sont des pisciculteurs et agriculteurs qui vendent leurs produits au marché. L’eau peut monter jusqu’au niveau de la route endiguée dans le couloir d’eau (entre 1 à 5 mètres de hauteur inondant le rez-de-chaussée). Tout le monde se regroupe aux étages des maisons pour être hors de l’eau. Si l’eau monte trop, nous nous installons sur la digue dans des petites cabanes et nous nous déplaçons en barque sur le couloir d’eau. Nous vivons ici car nos ancêtres vivaient ici. Il existe une distribution d’eau propre dans ce village qui a été mise en place par une ONG. Parfois il y a des touristes qui passent... Le gouvernement ne veut pas nous reloger car ça empiète sur les terres agricoles.” Envies : Déménager de l’autre côté de la digue. Le gouvernement ne donne pas de permis de déménager. Il y a eu des initiatives, des embryons de projets de la part du gouvernement mais qui n’ont pas abouti.

1

On peut bien faire ça.. En plus elles ont trop aimé mon bun cha !!

2

Je les inviterai bien à manger... Mais ma femme risque de faire la tête...

3

Elles sont gentilles mais mes chèvres se font la malle !!

4

Commune Vân Phong, district Nho Quan Personnes interrogées : M. Bui Van Nhuan Age : environ 50 ans Profession : propriétaire de restaurant et agriculteur (4.000 m² de terrain) Information “brute” : “Notre village est situé sur les terres les plus basses de la commune. Nous subissons des inondations sur la période de juillet à septembre chaque année. Inondations dues aux fortes pluies et aux écoulements provenant de la montagne. Depuis un an, la commune réhausse le niveau de la route ce qui a amélioré la praticabilité durant la saison des pluies. Des inondations qui abîment et détruisent les récoltes agricoles (vu lua mua = saison de récolte en juillet-août/ Vu Lua Chiem = saison sèche). Nous ne sommes pas raccordés à l’eau potable. Ce couloir d’eau marque la limite entre 2 communes. Concernant les déchets, nous payons un service de ramassage (environ 20.000 VND* pour 3 mois).” Projet prévu dans la plaine : - Élargissement de la route. Travaux commencés depuis 2 ans. - Projet de distribution d’eau potable qui n’est encore qu’à l’état de projet. Envies : Avoir un système de distribution d’eau propre

Commune Thuong Ha, hameau 4, village Huu thuong (village à la confluence) Personne interrogées : M. Manh Age: environ 40 ans Profession: mécanicien,” ingénieur” pour le gouvernement, agriculteur, commerçant (café...) Information “brute”: “Notre village compte environ 600 familles. J’ai construit ma propre maison flottante (la seule du village de ce type) de 175 m² en béton. Ça m’a pris 2 ans et m’a coûté 550.000.000 VND. Le village fait partie d’une commune catholique. Le prêtre de l’église a entrepris la copie du modèle de ma maison, en plus grand, pour faire un presbytère ou espace d’accueil pour les habitants. Il y a un système de distribution d’eau propre.” Envies : Gagner plus pour construire des “espaces communs” qui servent à tous : place publique, piscine, bibliothèque, services… Améliorer la qualité de vie des habitants de ce village.

Commune: Yen Quang, Hameau Yen Thai Personnes interrogées : Mme Hoang Thi dieu Profession: éleveuse de chèvres Age : environ 55 ans Information “brute”: “J’habite dans ce village ancien. Je n’ai jamais vu d’inondation ici car nous sommes situés sur des terres hautes par rapport à la plaine. Je n’ai pas peur de l’eau et des risques associés. J’ai une entière confiance en l’infrastructure hydraulique (retenues d’eau). C’est l’État qui a construit et qui gère les digues. Auparavant il n’y avait qu’une dizaine de familles ici, aujourd’hui il y en a une centaine. Concernant la gestion des ordures : la commune prévoit une terrasse comme “décharge “ pour centraliser les ordures et une fois par semaine environ, les déchets seront brûlés. Concernant le raccordement à l’eau, il n’y a pas de système de stockage et de distribution d’eau propre. Nos terres et les micro-reliefs permettent de cultiver différentes cultures : arbres fruitiers, îlots forestiers, potagers, rizières, pommes de terre, maïs, choux.” Envies : Améliorer les routes.

La honte de faire un selfie avec ces phap **... Bonjour le style “capote” ...

5

Commune : Phu Loc Personnes interrogées : M. Nguyen Quang Ninh Profession : commerçant Age : environ 30 ans Envies : Habitations fermées avec des sanitaires isolés ou fermés. Ne plus vivre dans une maison insalubre. Améliorer l’état des routes. Renforcer le système de distribution d’eau potable pour le village. Faire prendre conscience aux gens sur la gestion des déchets. Eduquer et mettre en place des dispositifs pour réceptionner les déchets.

* VND = Dongs vietnamiens (monnaie locale) . En mars 2015, 33.000 VND = 1 € ** phap = france, personnes d’origine françaises

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Bilan - parcours 2

Pourquoi vivre à côté d’une si grande masse d’eau? N’ y a t il pas un risque de rupture ou de débordement ? Si oui, le village et les parcelles de cultures sont-ils beaucoup inondés ? Quels sont les problèmes et les solutions que les habitants ont trouvé pour parer à ce problème ? Ressentez-vous du risque? Pourquoi cultivez-vous plein de choses ici, et pas que du riz ?

le relief permet de diversifier les cultures. La diversification est plus rentable financièrement que le riz, et apporte une sécurité alimentaire et financière aux familles.

t e e lag t par l i le village a été connue une forte v men ur le expansion démographique (x10) en ntre nique pon s u m e quelques dizaines d’années rte paré ne ta igue) fo (sé zo a d tès eau tite de l é e it d’ ne p ebas xim enue u ontr à Pro rRapport c et ue etde nconfiance a g l l’eau i (habitants du t e d e us le plus proche) unevillage tal le

Traces de fissures sur la digue ; signes d’anciennes crues ?

Milieux «naturels» variés (marais, talus humides pâturés, cultures maraîchères sur butte, potagers et vergers...)

sur une grande «terrasse» (surface plane en béton), les déchets sont centralisés et brûlés une fois par semaine

3, avec Viêt et Anaïs]

Paysage habité mêlé à un paysage cultivé, fertile et foisonnant : ancienne structure villageoise qui se fond dans une végétation tropicale (diversité de végétation, ambiance «jungle»)

Site 1 “ Au bout de la plaine, une oasis...”

Questions posées & à poser [dans le parcours

l’eau des puits est la seule source d’eau pour approvisionner les villages qui ne sont pas raccordés à l’eau courante

fond : vue s en lignes de Ilren’y a mo jamais ntagneeu ec av st cu la Paysage due d’eau d’inondation une grande éten panoramique sur l’eau) s/lumière dans t (jeu de reflet Paysage changean

Questions posées et à poser [dans le parcours Les habitants héritent d’une maison et n’ont pas les moyens de partir vivre ailleurs. Le gouvernement a abandonné le projet de les reloger. Structures bâties non adaptées au milieu humide et inondations probablement annuelles (observations de nombreuses fissures sur les fondations).

Seuils des entrées et sorties du village bien marqués (îlot de végétation autour d’un bâtiment à péage)

Site 2 “Mais que faistu là village ?”

3, avec Viêt et Anaïs)

Quelle histoire pour ce village ? Pourquoi les habitants vivent-ils ici ? Les habitants ne subissent-ils pas des désagréments dûs aux crues ou aux lâchés des bassins? Si oui avec quelle force et quelles conséquences sur les espaces habités et cultivés ? Quelle est le rôle dans l’économie de la Province : cultures vivirères, culture de poissons pour la ville de Ninh Bình ?

Pendant la mousson, de août à septembre, le village est inondé. L’eau monte entre 1 à du 5 mètres. Singularité mode deLes vierezsur de-chaussée sont inondés, c’est pour cela nous l’eau : villages deque plein pied les construisons des maisons à étages. pieds dans l’eau à l’intérieur

En revanche, M Manh est parvenu à construire une maison flottante.

Le prêtre catholique de la commune souhaiterait réutiliser le principe de maison flottante pour créer un espace d’accueil ou commun.

des digues (donc non protégées par celles-ci)

M. Manh voudrait améliorer la qualité de vie des habitants...

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Atmosphère moite et humide (surtout en mars)

Pont flottant de fortune comme les maisons sur pilotis sont trop chèresstructure pour eux,traversante c’est pourd’une cela rive à une autrela! construc(qui fait son qu’ils reproduisent effet à chaque surélevées. nouvel arrivant) tion sur fondations

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Questions posées et à poser [dans le parcours 2, accompagnées de My) Site 3 “Déshydraté, dévitalisé, je me vengerai !””

L’observation des grandes surfaces remblayées à proximité d’étendues d’eau : Est-ce vraiment dû à l’assèchement de piémont ? Si oui, quel est le but ? Est-ce qu’il s’agit d’initiatives publiques ou privées ? S’il s’agit de la prise de décision des politiques publiques, quel est l’avenir pour ces parcelles : création de quartiers pour les habitants, d’infrastructures touristiques ou à vocation agricole ? Quels impacts hydrauliques en aval des montagnes (vers Tam Coc et le sud de Ninh Bình)? Désacralisation de l’”élément montagne” (plus d’eau comme barrière physique). Perturbation de l’énergie du site et le génie du site.

Les habitants ne sont pas tenus au courant des projets du Comité populaire de Ninh Bình, qui serait à l’origine des remblais. Certains émettent des suppositions : projet d’habitation (dit une commerçante), projet de parc arboré (suggéré par un commerçant), complexe hôtelier (suggère une habitante) ?

Patrimoine paysager et identitaire de la province de Ninh Bình. Poles travaux seraient entrepris tentialité touristique. depuis 6/7 ans

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SITE 4 “Pollution transversale, généralisée”

origine des remblais : montagne, carrière de pierres... Espace libre “naturel” qui permet de réceptionner l’écoulement des eaux des monts karstiques. Il peut être valorisé pour la riziculture et/ou la pisciculture.

de mi st li ru eu ct x io hu n mi de de s s

De façon générale, les déchets sont récoltés sur des plateformes bétonnées au milieu des rizières connectées aux grands axes de circulation. Le détail que nous ignorions est la manière de traiter ces déchets... Tout comme les «déchets végétaux» les déchets ménagers sont brûlés. Malheureusement, nous avons continué à observer des décharges sauvages dans les rizières, sur les pentes des digues-routes, au milieu de la route ou dans l’eau.

Les mains fraîches mais les pieds au sec, nous avons réussi à boucler ce parcours grâce à My qui nous a permises de rentrer dans l’intimité du quotidien des habitants. Cette session de terrain a très bien fonctionné et nous avons réussi à créer un contexte convivial et sympathique grâce aux ballons colorés et aux petits gâteaux distribués à la volée ! Validons et confortons une dernière fois le fonctionnement hydraulique du territoire avec Anaïs, diplômée en hydrologie, dans le parcours 3 ! (en route !)

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Parcours 3 [valider]

Date: 21-22/03/2015

Ce dernier parcours, réalisé sur 2 jours au vu du territoire à couvrir, avait une couleur à la fois scientifique et artistique en raison des nouveaux participants que nous avions réussi à fédérer : Viêt Le Hoang (architecte-paysagiste et photographe) et Anaïs Florquin (diplômée en hydrologie).

Objectifs : Conforter les pistes de projet, mieux comprendre le contexte hydraulique et géologique, avoir un regard sensible, artistique et local sur les lieux ciblés, réaliser des prélèvements pour analyser la qualité de l’eau... - Pour la journée du 21 mars, les lieux ciblés étaient : la plaine agricole inondable et les piémonts de Cuc Phong. - Pour la journée du 22 mars , les lieux ciblés étaient : le village de pêcheurs, les piémonts de Tràng An et le village de Keng Ga.

Outils des petits gâteaux à distribuer

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documents théoriques généraux sur l’hydrologie des monts karstiques

Pourquoi demander la présence de Viêt Le Hoang ? La présence de Viet nous a permis d’avoir un avis vietnamien sur les enjeux et problématiques soulevés. Il a aussi facilité certains échanges avec la population et immortalisé certains moments par le biais de la photo lors de ces parcours.

nts Portraits d’ habita

Un regard artistique, graphique et plastique sur le territoire

Des moments de rencontre et de partage entre nous et la population

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Prélèvement d’échantillons d’eau sur des points stratégiques du territoire Carte des lieux de prélèvement

échantillons 5 La rivière principale

échantillons 6 Confluence sur couloir d’eau échantillons 3 Retenue d’eau de l’arc Phuong

échantillons 2 Petit canal d’irrigation agricole

échantillons 4 Ruisseau montagne de Cuc Phong

échantillons 1 Plaine inondable près d’une confluence

Lieux de prélèvements Jour 2

Lieux de prélèvements Jour 1

du moins pollué au plus pollué

On peut constater que la qualité de l’eau se détériore d’amont en aval (des sources d’eau claire de Cuc Phong jusqu’à la rivière en passant par la plaine agricole). Il est possible de consulter l’ensemble des résultats en annexe 5 (p 295 ,document rédigé par Anaïs).

Méthode de prélèvement des échantillons d’eau Technique de prélèvement dans l’idéal 2 types

La procédure “système D” que nous avons effectuée

chimique

(analyse microbiologique impossible dans nos conditions de travail)

microbiologique

Matériel :

Matériel :

tesa pour étiqueter

réfrigérateur de l’hôtel

formol pour stopper les bactéries un contenant hermétique et opaque pour éviter la dégradation de l’échantillon par la lumière

une glacière pour conserver les échantillons

des seringues pour prélever de l’eau sans bulle d’air

aluminium à enrouler autour des bouteilles (opacité + fraîcheur)

des petites bouteilles d’eau

5- Demande d’analyses pour : le pH / N03 (nitrate)/ Phosphate / EC (electro-conductivité)

3- Numérota tion des bo uteilles et des échant illo

1- préparation des bouteilles à l’hôtel

ns

2 - prélèvement d’échantillons

on sur la 4 - localisati carte

6 - Analyse des échantill ons en laboratoire, à l’ ISTH

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Bilan - parcours 3 Site 1 “ Au bout de la plaine, une oasis..”

l’eau des puits est la seule source d’eau pour approvisionner les villages qui ne sont pas raccordés à l’eau courante

Traces de fissures sur la digue ; signes d’anciennes crues ?

Paysage habité mêlé à un paysage cultivé, fertile et foisonnant : ancienne structure villageoise qui se fond dans une végétation tropicale (diversité de végétation, ambiance «jungle»)

Milieux «naturels» variés (marais, talus humides pâturés, cultures maraîchères sur butte, potagers et vergers...)

sur une grande «terrasse» (surface plane en béton), les déchets sont centralisés et brûlés une fois par semaine

la topographie du piémont ici permet de diversifier les cultures. La diversification est plus rentable financièrement que le riz, et apporte une sécurité alimentaire et financière aux familles.

«Vous voyez l’île là-bas ? Elle marque l’emplacement d’un ancien le village a été connue une village, bien avant la construction de expansion démographique la quelques retenue en 1967. La retenue a été forte (x10) en et villages construite pour protéger eles dizaines d’années ag moussons. ldes par l des inondations lors i t e vilueymean une l sur église Sur la petite rîle, t e uniq mpon ) n e a catholique. continuent à se e égens te éLes e t digu par zontous for Rapport rendre (s messe dee confiance à la les dimanches e ès eaàu la t t i s d bateaux». pet leurs ité d’ eavec l’eau a (habitants du n ntreb xim ue le plus proche) Pro reten et u cvillage o e la digu et en une talus le

vue gnes de fond : montagnes en li ec av re st cu la Paysage due d’eau une grande éten panoramique sur l’eau) s/lumière dans t (jeu de reflet Paysage changean

Il n’y a jamais eu d’inondation.

En résumé : les retenues de Cuc Phuong sont suffisamment grandes pour éviter le débordement. La structure semble relativement stable. Il ne semble pas y avoir de risque ni d’un point de vue de l’infrastructure, ni au vu de la qualité de l’eau.

Résultats d’analyse : L’échantillon 3 est sûrement l’échantillon d’eau le plus pur. Avec la plus faible teneur en nitrates et phosphates, un pH de 7.8 et une conductivité de 231 µS/cm, il pourrait être l’échantillon de référence ou témoin. En effet, il a été prélevé bien en amont, au niveau d’un réservoir de l’arc Phuong.

Explication détaillée d’Anaïs : «Ces réservoirs sont alimentés par les sources des reliefs karstiques en amont et servent aussi de bassin écrêteur de crues lors des périodes de mousson. Barrages vides la plupart du temps, les bassins écrêteurs sont destinés à stocker des volumes d’eaux importants lors de fortes crues. Dans cette étude de cas, les réservoirs sont plus souvent pleins que vides mais permettent malgré tout de limiter les débordements trop importants en aval, au niveau du couloir d’eau. Nous avons rencontré des pêcheurs, il y a donc une vie aquatique importante dans ces réservoirs, ce qui confirme la bonne qualité de l’eau.»

Ouvertures sur la phase projet

Site exemplaire d’un point de vue agricole. Schéma de production hyper performant (par rapport aux petites fermes VAC et aux grandes monocultures de riz) qui pourrait s’adapter dans les terres basses de la plaine ou près des rivières, sur des lieux fertiles et favorables à la polyculture.

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Confrontation assez «violente» avec une partie de la population du village de pêcheurs. Certaines mères de famille ont été très insistantes. Elles voulaient qu’on leur donne notre argent, nos vêtements et paquets de cigarettes. Charlotte a été prise d’assaut par les adultes pour la distribution des coloriages (voir projet transversale - chapitre 4) Hypothèse : signes d’isolement de la population et pauvreté intellectuelle/culturelle ?

Site 2 “Mais que faistu là village ?”

Structures bâties non adaptées au milieu humide et inondations probablement annuelles (observations de nombreuses fissures sur les fondations).

Seuils des entrées et sorties du village bien marqués (îlot de végétation autour d’un bâtiment à péage)

Il s’agit d’un ancien village Les habitants héritent d’une maison et n’ont pas de pêcheurs (qui était sûrement les moyens de partir vivre ailleurs. Le gouvernelà avant la phase d’endiguement. ment a abandonné le projet de les reloger. Pendant la mousson, de Singularité août à septembre, du modeledevillage vie surest inondé. L’eau monte entre 1 etl’eau 5 m. Les rez-de-chaussée : villages de pleinsont piedinondés, les c’est pour cela que nous construisons maisons à étages. pieds dans l’eaudes à l’intérieur

En revanche, M Manh est parvenu à construire une maison flottante.

Le prêtre catholoque de la commune souhaiterait réutiliser le principe de maison flottante pour créer un espace d’accueil ou presbythère.

des digues (donc non protégées par celles-ci)

M. Manh voudrait améliorer la qualité de vie des habitants...

Vi pr e e pê ése t a co che nte cti qu , s v i c a it Les villageois sontlladesuei uto és ge ll ur hu l’échantillon n°6 des fut pêcheurs prélevé pisciculteurs, s et d ma en aval du couloir d’eau, et des agriculteurs. Lesau te d es ine e vil s niveau du village de pêcheurs produits sont vendus au vé la gé ge Huumarché. thuong. Encore une fois, ta s ux nous avons observé la présence : et de déchets ménagers, des femmes faisant leur lessive, ainsi que des pêcheurs locaux.

Atmosphère moite et humide (surtout en mars)

Pont flottant de fortune comme les maisons sur pilotis sont trop chèresstructure pour eux,traversante c’est pourd’une ça rive à une autrela! construc(qui fait son qu’ils reproduisent effet à chaque surrélevées. nouvel arrivant) tion sur fondations

Résultats d’analyse : Si nous comparons les différents échantillons nous pouvons clairement noter que l’eau la plus polluée est celle du prélèvement n°6 avec la teneur en nitrates la plus élevée de toutes (2.15 mg/L). En effet, un échantillon non pollué doit avoir une teneur en nitrate inférieure à 1mg/L. C’est aussi l’échantillon le plus acide (contrairement à l’échantillon prélevé au pied de Cuc Phuong qui était le plus basique et le plus pur).

En résumé : Situé en aval du système hydraulique, l’échantillon n°6 prélevé sur ce site est le plus pollué. Pourtant l’activité de pêche y est importante... Il est possible de confirmer qu’il y a un apport important d’effluents issus à la fois de l’agriculture et des habitations. Les résultats sont inquiétants mais heureusement pour eux, l’eau n’a pas atteint un stade de toxicité alarmant mais demande à être surveillée de près. Si on souhaite établir une étude plus sérieuse, il sera inévitable d’effectuer d’autres analyses chimiques ET biologiques de l’eau ET des sédiments afin de connaître les réelles sources de pollution. Aussi, la position avale du village constitue un réel danger en période de crue.

Explication détaillée d’Anaïs : Les réservoirs de l’arc de Phuong servent également de bassin écrêteurs en période de mousson, cependant lorsqu’il y a débordement au niveau des barrages (pendant la mousson), le couloir d’eau constitue une menace directe pour le village qui se trouve juste à son embouchure. Là aussi une étude hydrologique avec une modélisation des crues serait nécessaire afin de connaître les débits maximum en période d’inondation permettant ainsi d’adapter les plans de construction.

Ouvertures sur la phase projet

Malgré la non-relocalisation du village par le gouvernement, il serait judicieux de proposer une solution en matière d’organisation du village et de reconversion de certaines terres agricoles pour réduire la pression de l’eau sur les habitations et sur les activités agricoles associées au village pendant la mousson.

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Site 3 “Déshydraté, dévitalisé, je me vengerai !””

En cas de trop-plein

En résumé : l’eau des piémonts, en plus de constituer un milieu naturel à part entière est indispensable pour laderégulation des Désacralisation l’”élément eaux des monts karstiques.

Les habitants ne sont pas tenus au courant des projets du comité Explication détaillée d’Anaïs : populaire de Ninh H20 + C02 <> H2C03 Binh, qui <> serait H20C03 + CaC03 (calcite) Ca2 ++ à l’origine des remblais. Ces formules montrent qu’une série de réactions dissolvent la calcite et la précipite Certains émettent plus bas (à la sortie de la roche) des ce qui est : projet à l’origine dessuppositions grottes et des stalagmites / s à t oie oues it v d’habitation stalactites. Ainsi en période (dit de pluie, le fa es l’ t d ( a e un commercçante), piton karstique une se transforme en éponge, et n e êtr sem its projet de parc arboré absorbe l’eau qui se retrouve en souterrain. gis ro ble (suggéré par unpluie, l’eau élar s end sem En période de très très forte L’ tain An) commerçant), complexe souterraine passe au-dessus du niveau du sol ng er hotellieren(suggère (niveau 0) et s’évacue piémont.une D’où lac e Trà . d Menaces habitante) ?piémonts en eau ou vé>ré pollutions dûes au nécessité de maintenir les environnementales a non bâti pour laisser une grande surface de développement de nouvelles habitations et/ou petits réception des eaux. Les conséquences : commerces sur dessont noeuds touristiques - augmentation de l’érosion de la roche - augmentation du débit de l’eau en extérieur : inondation des maisons proches, débordement sur les routes, répercussions des eaux en aval.

montagne” (plus d’eau comme barrière physique). Perturbation de l’énergie du site et le du site. Patrimoine paysager et identitaire de la provi les travaux seraient entrepris de Ninh Bình. Potential depuis 6/7 ans touristique. origine des remblais : montagne, carrière de pierre... Espace libre

“ turel” qui per de réceptionner l’écoulement d eaux des monts karstiques. Il être valorisé p la riziculture ou la piscicult

de mi st li ru eu ct x io hu n mi de de s s

Ouvertures sur la phase projet

Poser une réflexion sur le devenir du réseau de piémonts remblayés sur la zone UNESCO de Tràng An. Aujourd’hui le devenir du site UNESCO semble incertain, il serait donc intéressant de proposer des réponses de projet en cohérence avec la géomorphologie du site, du potentiel touristique et écologique des lieux.

SITE 4 “Pollution transversale généralisée”

Ouvertures sur la phase projet

Mise en place de petites actions sur l’ensemble du territoire. Objectif en vue : sensibilisation aux “bons gestes” face à la gestion des déchets dans le quotidien. Interroger des pratiques quotidiennes de pollution à partir de scènes observées sur le territoire.

Il est temps pour nous de quitter la province de Ninh Bình. C’est dire au revoir aux couchers de soleil sublimes, à la brume, à la météo incertaine, aux sourires et à la simplicité de vie des autochtones. C’est avec un grand soulagement que nous pouvons conclure sur la bonne réussite des parcours “au fil de l’eau”. Maintenant créons et inspirons-nous de tout ce que ce territoire nous a offert : beaucoup d’eau, des paysages, une culture, des pratiques et de l’espoir (sortez les paquets de mouchoirs ! ).

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Distribution des lieux à projet

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ince lité se iante n Pays a die bétardét Elo

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“Villages-confluence” en terres inondables

“ Mais que fais-tu là village ? ”

Pistes de projets menées par Charlotte : Structure de villages sur digue, en terre basse dans la plaine et/ou les pieds dans l’eau. Ils sont situés sur un point de confluence important d’un point de vue hydraulique. Architectures peu adaptées, demande en équipement et en espaces communs. Problématiques urbaines et agricoles d’évacuation des eaux pendant la saison des pluies.

2

Assèchement en piémont des pitons karstiques

“Asséché, je perds de mon essence”

Pistes de projet menées par Elodie : Affirmation d’un parc agro-écotouristique régulateur des eaux karstiques et des rivières. Propositions de projet sur 3 lieux témoins qui pourraient intégrer un plan de gestion ou une charte paysagère pour les montagnes de Tràng An, classées patrimoine naturel et culturel mondial (UNESCO).

1 km

Problématique transversale liée à la pollution des eaux

État de pollution générale du territoire étude avec une concentration observée sur le lit de la rivière Hoàng Long. Sensibilisation et éducation nécessaires en faveur de l’écologie et du paysage. Pistes de projet menées en binôme: Actions de sensibilisation auprès des enfants de la province de Ninh Bình (diffusion de messages par l’intermédiaire de coloriages réalisés par nous-mêmes). Petites actions de “land art” in situ.

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86


Une fois cette étape passée, nous étions convaincues d’être au plus près des réalités du terrain, des problématiques globales et locales liées à l’eau ainsi qu’aux habitants pour ces paysages ruraux de la province de Ninh Bình. Certains thèmes sont récurrents, d’autres plus spécifiques, mais ils donnent tous l’envie d’agir ou de proposer des embryons de solutions. Quelle aubaine, nous sommes (bientôt) paysagistes ! Dans le prochain chapitre, nous tentons d’esquisser quelques propositions de projet pour répondre à la question de la reconversion des terres agricoles sur terres basses (villages de pêcheurs sur le “couloir d’eau”) et à la question du devenir des piémonts karstiques dans les montagnes de Tràng An classées UNESCO depuis peu. Un troisième thème-projet sur la question très générale de la pollution, davantage transversale au territoire d’étude, sera abordé en commun en fin de partie.

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Tràng An 3

Une situation d’urgence Quand le ciel et la terre ne font plus qu’un

rien

projets touristiques au service du développement local

88


La première fois où j’ai rencontré Tràng An, c’était le 3ème jour de mon arrivée au Vietnam. Un lundi 25 août 2014 sous un soleil de plomb, les cheveux au vent où quelques mèches blondes tentaient de s’échapper de mon casque de scooter. J’étais à l’arrière de Mihi, mon conducteur vietnamien. Après seulement 5 minutes de route, il lâcha d’une main le guidon et pointa son doigt vers l’ouest. Il me désignait une montagne : « On arrive ! Voilà Tràng An ! ». Mon cœur s’emballa devant la beauté de ces petites montagnes vietnamiennes... Je contemplais l’eau qui faisait miroiter la silhouette de la montagne et les quelques chèvres qui pâturaient au pied de celle-ci, quand soudain, le scooter s’arrêta net. Quelques personnes s’étaient concentrées autour d’Augustin, notre fidèle compagnon de l’ENSAP de Bordeaux. « Que se passe-t-il Augustin ? » « Je suis en panne d’essence, j’ai oublié de vérifier la jauge... »

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90


Bienvenue dans ce nouveau chapitre dédié au projet de paysage et placé sous le thème de la création ! Cette partie-ci présente est consacrée à Tràng An et à sa problématique d’assèchement en piémont karstique. Le territoire ciblé concerne la partie nord-est des montagnes - situées entre la ville de Ninh Bình et la plaine alluviale - et plus précisément le long de la route de Tràng An (ou appelée en vietnamien Duong Tràng An). Cette partie projet est excentrée du lieu d’étude de prédilection, mais c’est en s’intéressant à la plaine alluviale et aux chaînes de montagnes alentour que nous avons découvert ce qui se passait ici. Les enjeux sont énormes et nous ne pouvions pas passer à côté de cette situation d’urgence : l’assèchement en piémont karstique. Grâce aux parcours mis en place dans le chapitre précédent, Anaïs a confirmé nos craintes. Les zones de remblais cumulées en piémont des montagnes sont un réel problème. Cette dynamique d’assèchement pourrait avoir des répercussions en aval, c’est-à-dire dans le sud des montagnes UNESCO, à Tam Cốc. Tam Cốc est aujourd’hui un pôle touristique majeur où de nombreuses habitations et hôtels sont construits et continuent à se construire. Ce sont aussi des terres basses, très humides qui contraignent l’agriculture à un seul cycle de riz (donc à seulement une récolte par an). Sur des terres aussi basses et aussi contraintes naturellement, les conséquences hydrauliques peuvent être considérables. N’étant pas hydrologue mais paysagiste, j’ai tenté d’apporter quelques éléments de réponse pour l’avenir de ces remblais. Dans un premier temps, il est question de faire un bilan succinct des faiblesses des paysages traversés par cette route ainsi que le potentiel touristique et local que cet axe représente. La stratégie à travers deux entrées privilégiées que sont l’eau et le feng-shui permettra de donner des priorités sur les actions à mener. C’est à travers trois lieux témoins, que je tenterai d’apporter des solutions en matière d’aménagement de l’espace en faveur du paysage de Tràng An, de la régulation de ses eaux et du développement local.

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Duong Tràng An

un paysage de route traversant

Une route à l’origine d’un développement mal contrôlé Paysages de remblais : un assèchement massif au pied de Tràng An Parler de Tràng An c’est d’abord parler de la route qui la traverse de tout son long, d’est en ouest, de la ville de Ninh Bình à la plaine alluviale. Cette route, nommée en vietnamien Đường Tràng An, a été notre point de repère, le seul passage pour accéder à la plaine. Après une vingtaine d’allers-retours sur cette route entre août 2014 et juin 2015, nous ne pouvions pas passer à côté de ces monticules de remblais compactés aux pieds des pitons karstiques. En plus du petit article (page ci-contre) rédigé par un chroniqueur du journal Le Monde, Anaïs Florquin, diplomée en hydrologie, nous a aidées à conforter l’idée que ces remblais n’ont pas leur place ici (chapitre 3). Ils ont été posés sur de grandes étendues d’eau, provoquant ainsi un assèchement des piémonts de ces petites montagnes de calcaire. Ces remblais ont non seulement un impact écologique, puisqu’ils détruisent les milieux humides riches en biodiversité mais aussi très probablement un (futur) impact sur l’urbanisation en aval de ces piémonts asséchés. D’où viennent ces remblais ?

T

montagne kars tique anciennement exploitée

An

[beaucoup de] remblais

ng Duo

g ràn

mais où est passée l’eau

?

Ces remblais sont issus probablement de l’initiative des décideurs politiques de Ninh Bình. N’ayant pas pu obtenir de réponses claires de leur part, nous avons émis l’hypothèse que ces remblais sont constitués des éléments suivants : - fonds limoneux/argileux par dragage des plans d’eau (pour permettre aux sampans de circuler) - et/ou de débris de pierres calcaires provenant des extractions de pierre des carrières proches.

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Qu’est-ce qu’en dit UNESCO ? [Il est possible d’apercevoir] “d’importants remblaiements de rizières pour la construction de logements en vue d’une réinstallation de populations”

De belles images dans la tête, jusqu’au jour où... je n’ai plus vu Tràng An pareil. “Je crois qu’il m’a fallu un peu de temps avant d’ouvrir les yeux. En novembre 2014, pendant la mi-saison, le soleil avait fait place à un ciel gris et tourmenté. Le paysage avait perdu ses couleurs vives, les récoltes étaient finies, les rizières avaient été mises à nu. Les paysages de Ninh Bình n’avaient plus vraiment le même charme. Sans le soleil et le ciel bleu azur pour illuminer les monts karstiques, je me suis rendu compte de ce qui n’allait pas. Tràng An était en train de s’assécher comme un sachet de my tom*. Ce phénomène d’assèchement des plans d’eau au pied des monts karstiques était flagrant : des dizaines d’hectares de remblais bordaient la route principale de Tràng An. Et plus nous empruntions cette route lors de nos sessions de terrain, plus notre regard restait focalisé sur ces terrasses de terre et de caillasse. Alors je me suis interrogée : que va devenir Tràng An et sa baie d’Halong terrestre ? D’où viennent ces remblais ? Quels impacts sur le faune, la flore, sur le système de l’eau, sur l’agriculture en terres basses et sur les habitations en terre inondable ?

Environnement : une tragédie vietnamienne

Extrait du journal LE MONDE, Chronique d’abonnés (13.12.10)

un m et élange arg de i de pie leuse terre rre s c et que limone alc air lques use es déb ris

“Autre exemple d’une tragédie en cours de représentation près de Ninh Bình, dans la zone de formations karstiques surnommée la « baie d’Ha Long terrestre ». C’est l’endroit choisi par les autorités pour ériger un immense complexe flanqué semble-t-il de l’appellation « éco-tourisme ». C’est avec rage et impuissance que l’on assiste au ballet des grues, bulldozers et camions-bennes qui assèchent avec soin les zones humides contigües aux falaises calcaires au moyen de milliers de m3 de terres de remblai. Une véritable désolation pour la faune, les modes de vie traditionnels et la beauté des paysages. Un carnage…”

*my tom : sachet de nouilles lyophilisées bon marché très populaire au Viêt Nam

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LÉGENDE (traduite par My)

Localisation des remblais les plus importants (en terme de localisation et de volume)

Où sont-ils ? Les zones de remblais sont très nombreuses. Au début, j’avais commencé à réaliser un inventaire de celles que j’avais observées, mais sans grande précision. En avril 2015, My m’aide à communiquer avec le Comité Populaire de Ninh Bình. Je tente un e-mail pour leur demander la nature des terres remblayées le long de la route de Tràng An. Avec un grand soulagement, nous obtenons une réponse et des cartes ! Les zones en mauve correspondent aux terres “nues” : des espaces bel et bien remblayés.

1 remblais en zone tampon 2-5 remblais le long de la route de Tràng An 6-8 remblais le long des axes secondaires 9-10 remblais face à la rivière Hoàng Long A

Projet réalisé : site touristique de Tràng An

B

Projet en cours : échangeur pour le pont

C

Projet réalisé : bassin

Quels sont les projets de la ville pour ces espaces délaissés ? Que veulent les politiques ? Qu’ont-ils prévu pour ces espaces remblayés ? Le 24 avril 2015, nous demandons des précisions concernant l’avenir de ces terres nues au comité populaire de Ninh Bình qui nous répond : “Le seul projet qui a vu le jour dans ces terres nues, se situe au niveau de Tràng An (pôle touristique de barques) où des bâtiments d’accueil et des parkings ont été construits. Les autres terres nues sont des terrains orientés pour le tourisme. Par contre, il n’y a aucun projet prévu pour l’instant sur les autres espaces. La construction n’est pas autorisée pour les terres nues faisant partie du périmètre UNESCO. Seuls les parkings, les parcs et les projets paysagers sont autorisés. Les terres nues situées sur la zone tampon sont réservées à la construction. Les permis de construire accordés concernent des bâtiments avec une hauteur maximale correspondent au R+1. Là aussi, les espaces sont réservés uniquement au tourisme. “

Duong Tr àng An (route de Tràng An )

D’après M. Kien (architecte vietnamien), ces zones de remblais sont des lieux qui ont une grande potentialité d’urbanisation (création de quartiers d’habitat ou de grandes structures hôtelières du type resort pour les touristes) même si le Comité populaire souligne qu’aucun projet de construction ne sera prévu ni accepté. D’après lui, le site est idéal : une route proche du centre-ville bordée directement de terres offrant une quasi-constructibilité immédiate. De plus, il est fort possible qu’un promoteur immobilier prenne ses aises comme d’autres ont pu le faire précédemment...

LOCALISATION DES REMBLAIS EXISTANTS LE LONG DE LA ROUTE DE TRÀNG AN extrait de la carte “de l’existant” de Ninh Bình, fourni par le comité populaire de Ninh Bình

0

500 m

94


CARTE ORIGINALE DE L’OCCUPATION DU SOL EXISTANT À CE JOUR transmise par le Comité populaire de Ninh Bình

9

10

B

8 C

7 6

5 4

3 1 A 2

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Quels sont ces remblais ?

Les remblais en attente de projet Parmi les remblais inventoriés, il y a ceux qui sont délaissés (remblais 1-10) et ceux qui ont déjà fait l’objet d’un investissement “public” ou “privé” (remblais A-B-C). La majorité d’entre eux qui sont en attente de projet se fait discret dans le paysage. En effet, les alignements d’arbres plantés sur le bord de la grande route empêchent de bien les distinguer. Ainsi, il faut s’arrêter et se rapprocher au plus près pour les voir et les comprendre. C’est l’objet de ce petit inventaire qui permet de rentrer dans le détail de chaque piémont remblayé et ainsi tenter de saisir la diversité de milieux de ces petites friches. Aussi, une coupe transversale de chacune de ces petites vallées permet de se rendre compte des espaces de perméabilité disponibles ou non et donc la pression de l’eau sur les lieux habités et circulés.

Piémont remblayé

0

1

50 m

strate herbacée - développement moyen à fort eau de surface eau souterraine alignements d’arbres et/ou forêt de piémont route principale

Piémont remblayé

2

0

Piémont remblayé

50 m

3

strate herbacée - développement moyen à fort eau de surface eau souterraine alignements d’arbres et/ou forêt de piémont route principale terre - gros granulats strate herbacée - développement faible à moyen strate herbacée, arbustive et arborée (ripisylve)

0

50 m

96


4

Piémont remblayé

0

50 m

strate herbacée - développement moyen à fort eau de surface eau souterraine alignements d’arbres et/ou forêt de piémont route principale

5 hameau

Piémont remblayé

0

50 m

strate herbacée - développement moyen à fort eau de surface eau souterraine alignements d’arbres et/ou forêt de piémont route principale

0

6

nouveau village

futures

Piémont remblayé

50 m

eau de surface strate herbacée, arbustive et arborée (milieu très humide)

eau souterraine alignements d’arbres et/ou forêt de piémont

terre - gros granulats strate herbacée - développement faible à moyen

route principale

7

Piémont remblayé

0

50 m

97


Piémont remblayé

0

8

50 m

strate herbacée - développement moyen à fort eau de surface eau souterraine alignements d’arbres et/ou forêt de piémont route principale strate herbacée - développement faible à moyen

Piémont remblayé

0

9

50 m

strate herbacée - développement moyen à fort eau de surface

route principale terre - gros granulats

alignements d’arbres et/ou forêt de piémont

0

10 lit majeur

cimetière

rizières

Piémont remblayé

strate herbacée - développement faible à moyen

50 m

L’inventaire montre que les remblais ont été plus ou moins compactés et plus ou moins surélevés. Pour la majorité d’entre eux, la végétation se compose essentiellement d’une strate herbacée, marquant soit “l’imperméabilité” du sol (trop compact) ou un remblaiement récent. Ce qui voudrait dire, dans ce dernier cas, que le temps n’aurait pas permis à la végétation de s’exprimer. Mais au vu du climat de la région nord, marqué par une humidité quasi permanente de l’air et des hautes températures, la province de Ninh Bình n’est pas une terre aride. Ce qui me permet de poser l’hypothèse que le sol n’est pas suffisamment oxygéné pour laisser la végétation s’installer ni laisser les arbres grainer et s’épanouir. Les seules traces d’arbres qu’il est possible d’observer sont des plantations monospécifiques réalisées par la Comité, dans le but de faire des parkings et de “faire passer l’image” du fameux “complexe écotouristique” de Tràng An. Concernant la place de l’eau dans chaque petite vallée, nous pouvons constater qu’elle est soit réduite, soit inexistante. La première question qu’il est nécessaire de se poser est : où circule l’eau lors de la saison des pluies ? Si elle ne peut plus s’échapper et être réceptionnée au pied des montagnes, où va-t-elle trouver une échappatoire ?

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Les remblais qui ne le sont déjà plus Sur la dizaine de remblais recensée sur la carte de l’occupation du sol actuelle de Tràng An, il y en a trois qui sont en cours de projet ou déjà réalisées. Après lecture de carte, il est possible de voir que les projets n’ont pas été réfléchis ensemble mais plutôt séparément. Le premier est un parking (A) pour le stationnement des sites touristiques, le second est une future voie d’accès à un grand pont (B) et le troisième est un grand bassin bétonné surplombé par une pagode (B). Leur fonction n’est pas toujours évidente à comprendre et pour l’échangeur (B), il nous a fallu questionner les habitants vivant à proximité.

Projet réalisé : site touristique de Tràng An

A

Ce parking est situé face à l’île d’accueil du site touristique de Tràng An. Il s’agit d’un départ de barque à travers les montagnes de Tràng An. Le parking a été conçu spécialement pour accueillir cars et autobus de touristes venant en masse. Il n’est plein qu’une seule fois dans l’année : entre janvier et avril. Le reste de l’année, l’espace de stationnement est complètement désertique. Le - : trop grande surface remblayée pour un accueil éphémère Le + : revêtement au sol semi-perméable (pavés espacés pour laisser l’herbe pousser)

B

Projet en cours : échangeur pour le pont

A la sortie des montagnes, les piémonts sont investis et creusés, non pas pour accueillir de l’eau mais bien pour mettre en place les fondations du nouvel échangeur qui permettra “d’améliorer” la circulation au noeud situé au niveau du nouveau pont. Le + : fluidification de la circulation entre janvier et mars Le - : aucun intérêt à investir dans une si lourde infrastructure au milieu de la campagne et pour une période si courte dans l’année

C

Projet réalisé : bassin

Voici un petit bijou de découverte qui se mérite uniquement pour celui qui sort des sentiers battus. Tout près d’Hoa Lu, cet ancien terrain remblayé a été creusé et accueille aujourd’hui un bassin permanent. Le plan d’eau est situé en contrebas d’une pagode. Le + : paysage intime caractéristique des paysages de lacets d’eau et de montagne de Tràng An. Belvédère depuis une petite muraille qui ferme cette “gorge” Le - : accès peu engageant dans un tunnel noir peu praticable. Pas d’activité in situ. Difficile de comprendre les intentions des décideurs.

99


// Une urbanisation opportuniste linéaire le long de la route ou à proximité du site UNESCO Dans la province de Ninh Bình - comme ailleurs au Viêt Nam ou dans de nombreux pays du monde - il y a souvent une tendance à vouloir construire à côté d’un grand axe routier, et de s’installer là où le business pourrait être bon, là où il fait bon vivre, ou simplement là où il nous semble bon de nous installer - peu importe les raisons. Dans le cas de Ninh Bình, l’implantation de l’habitat linéaire est très fréquente. Qu’il s’agisse de villages avoisinants une zone industrielle dans le sud de la ville de Ninh Bình (villages de Ninh Phuc, de Kanh Hoa), ou de villages marqués par la production du bois au sud-ouest de Ninh Bình (villages de Xuan Hue, de Quinh Phong), ou bien même dans les montagnes de Tràng An, en plein site UNESCO, l’étalement urbain est toujours là. Ces développements systématiques en linéaire, plus ou moins diffus, concernent des prises d’initiatives individuelles. Ce phénomène montre que ces nouveaux paysages ruraux sont (mal)heureusement hors d’emprise des politiques publiques locales... Ce qui est intéressant dans cette forme d’urbanisation spontanée, c’est la suprise d’une nouvelle transformation d’un lieu. Celle-ci va contribuer à la construction d’un espace riche grâce aux multiples configurations de maisons et de jardins. Cependant ce type de construction diffuse au sein des montagnes de Tràng An entraine la destruction, une nouvelle fois, des milieux humides. En effet, une nouvelle maison dans le delta du Fleuve Rouge signifie remblayer et poser des fondations bétonnées dans une rizière. Quand l’urbanisation est diffuse et excentrée d’un hameau, d’un village ou d’une ville, cela implique de creuser et de poser de nouvelles fondations pour le raccordement en eau propre et en électricité. Il s’agit là d’une autre forme d’assèchement des piémonts karstiques.

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ZOOM DANS TRÀNG AN - LOCALISATION DES VILLAGES LINÉAIRES OBSERVÉS dans la province de Ninh Bình

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Concernant les impacts sur le paysage à proprement parler, la ruralisation linéaire nuit fortement à la qualité des paysages de Tràng An. Tout d’abord, il faut dire qu’ils ont tendance à banaliser ces paysages d’exception. En effet, ce genre d’habitat diffus ne s’établit pas dans une logique de construction spatiale, il s’agit juste de s’installer près des uns et des autres, toujours plus loin, obligeant chaque habitant à poser ses fesses sur sa motorbike à la moindre occasion : chercher un paquet de cigarettes, acheter ses légumes ou sa viande à l’autre bout du village, donner des poules à son voisin en conduisant d’une main... D’autre part, en plus de grignoter toujours plus sur les espaces de cultures et de productions vivrières, ces développements en “rang d’oignons” créent une fermeture des points de vue depuis les routes, chemins et sentiers serpentant les vallées.

PHÉNOMÈNE DE FERMETURE DES PAYSAGES CULTIVÉS depuis les routes principales et/ou secondaires qui traversent villes, villages ou hameaux

LOCALISATION DES VILLAGES LINÉAIRES OBSERVÉS dans la province de Ninh Bình

“Quand les Vietnamiens veulent s’installer quelque part, c’est toujours à côté d’une belle route ! [...] L’urbanisation linéaire des villages, c’est un truc vietnamien, c’est sûr !”

AVIS DE KIEN sur la question du développement linéaire des villages et des villes

plaine alluviale Ninh Bình ville

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Phénomène de développement linéaire de l’habitat en milieu péri-urbain et rural

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légende

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DUONG TRÀNG AN, UNE ROUTE DE DESSERTE CENTRALE pour les touris-

Duong Tràng An est aussi une route qui vous rend service et qui vous fait rêver ...

tes et les habitants voulant accéder à la partie située à l’ouest des montagnes de Tràng An

Hoa Lu 20 min

// une route unique et stratégique Sans cette route, il est possible que nous ne serions jamais parties voir ce qui se passait au-delà des montagnes, tant le contournement est long et fastidieux. Celui-ci se fait en grande partie grâce à une sorte d’autoroute de camions (une route nationale en direction de Sam Son), très poussiéreuse et très oppressante. Merci Đường Tràng An de nous avoir épargné d’immondes conjonctivites et maladies respiratoires !

centre-ville de Ninh Bình Bai Dinh 25 min

partie située à l’ouest des montagnes de Tràng An

Tourisme historique

Tràng An 15 min

Grotte Mua 15 min

Thung Nham 35 min

Tam Coc 20 min (ou 10 min par la nationale)

Bich Dong 25 min

Tourisme méditatif (barques) Tourisme spirituel (pagodes) Accès aux sites touristiques depuis la route principale de Tràng An route de Tràng An - connexion Ninh Bình ville à la plaine alluviale

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contournement des montagnes par le sud tronçon de route nationale Sam Son

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500 m

Très praticable, la route de Tràng An dessert de nombreux sites historiques, culturels et de loisirs qui sont convoités par les touristes étrangers et vietnamiens. Parfois, pendant les week-ends correspondants à des dates importantes du calendrier lunaire, la route est monopolisée par la police locale pour gérer les déviations des cars de touristes tant celle-ci est complètement saturée de véhicules motorisés. UNE ROUTE DÉSERTE LA PLUPART DU TEMPS... sauf

les jours de calendrier lunaire qui sont très importants pour les Vietnamiens

Un jour comme les autres - paysage de voirie «vide» - 90 % de l’année

Un jour entre févier et mars - pélerinage et embouteillage - 10 % de l’année

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// une route pleine de poésie... Par beau temps comme par mauvais temps, les montagnes partagent toujours une émotion avec nous. Vers septembre-octobre, les couleurs des forêts tropicales sont saturées de couleurs, les montagnes contrastent avec le ciel bleu azur. La lumière est vive. En février-mars, la saison est maussade, le ciel encombré de nuages gris et noirs. Les masses sombres des montagnes et des nuages ne font plus qu’un. De temps à autre, les montagnes disparaissent, puis réapparaissent tel un mirage. L’ambiance est mystérieuse et électrique. Ces montagnes inspirent la liberté du Viêt Nam. La route zigzague comme à l’infini. La route ne finit jamais. Les animaux effectuent leur transhumance en solitaire et tracent leur parcours à leur guise. Ils s’arrêtent au milieu de la route ou dans la fraîcheur des tunnels. Nous sommes à égalité.

// une route qui traverse des paysages reconnus mondialement Les montagnes de Tràng An sont inscrites au patrimoine naturel et culturel mondial de l’UNESCO pour la beauté de ses paysages de montagnes et d’eau. Un de ses sites fares est Tam Cốc (qui signifie en vietnamien “trois grottes”) ou encore surnommé la baie d’Halong terrestre. Tout comme la véritable baie d’Halong (8ème Merveille du monde), de nombreux pitons calcaires, couverts d’une végétation tropicale luxuriante, se reflètent dans les eaux limpides de la rivière Ngo Dong. Ce site est reconnu comme l’un des plus beaux du nord du Viêt Nam. Grâce à son inscription récente en 2014, la province de Ninh Bình est de plus en plus convoitée auprès des visiteurs locaux ou étrangers. Les enjeux de la route Đường Tràng An sont d’autant plus grands qu’elle est la seule à traverser d’un bout à l’autre, d’est en ouest, ces paysages reconnus mondialement pour atteindre les autres sites culturels et historiques de la province.

“Quiconque est venu dans ce lieu, Dira certes, que le Paradis de l’ouest n’est pas aussi loin, Ne vaut-il pas mieux d’y passer ses jours, Le temps oublié, la vie terrestre écartée !” Chant du roi Tran Thai Tong (13ème siècle)

PAYSAGE FÉÉRIQUE DE TAM COC

en période de récolte du riz

[crédit : Agence Tonkin Voyage]

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Tràng An et ses eaux touristiques de bonnes volontés mais peut mieux faire !

Ninh Bình et sa volonté politique de prioriser le développement touristique plutôt qu’industriel // Ninh Bình est un lieu de passage inévitable. CARTE GÉNÉRALE DU RÉSEAU FERRÉ DU VIÊT NAM qui permet de se rendre compte que route ou voie de chemin de fer suit le même chemin du nord au sud.

Hanoi

De nombreux voyageurs traversent le Viêt Nam du nord au sud et font escale à Ninh Bình. Située à seulement 2h30 de train et 1h30 en bus, la province de Ninh Bình est suffisamment proche d’Hà Nội pour devenir un lieu prisé des citadins pour se ressourcer au vert le temps d’un week-end. Il est possible de se rendre à Ninh Bình en scooter, en voiture ou en autocar (par la route) ainsi qu’en train. Voie de chemin de fer et route se suivent presque côte à côte mais la perception que l’on a des paysages des campagnes diffère beaucoup d’un moyen de transport à un autre (paysages de villages depuis la route, paysages de cultures et de lieux insolites quand le train entre dans Hà Nội).

Ninh Bình ligne de chemin de fer unique (du nord au sud)

ticket de bus : 35.000 VND (pour un aller Hanoï- Ninh Bình)

ticket de train : 70.000 VND (pour un aller Hanoï- Ninh Bình)

DémOGRAphIE DE LA pROvINcE DE NINh BINh EN fONcTION DES mOIS

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vers HCMV

Un passage de visiteurs très saisonnier Ninh Bình et ses environs se transforment radicalement au début de l’année, surtout entre février et avril. Les chiffres évoluent d’une année sur l’autre mais le nombre de visiteurs vietnamiens dépasse largement le million en cette période. Il s’agit du début du calendrier lunaire, un moment propice pour se recueillir...

923 000

735 000

population locale 234 017

Les touristes boudent Ninh Bình ? Quelques 3.275.200 touristes étrangers sont venus au Viêt Nam au cours des cinq premiers mois de l'année 2015, soit une baisse de 12,6% en un an, selon le Département général des statistiques.

ninh binh 130 517 tam coc Hoa lu trang an 103 900

Janvier

axe routier

234 017

Fevrier

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periode touriStique vietnamienne source : document réalisé par Athur Méis et Augustin Descamp dans le cadre du S9 (module de projet de territoire à l’HAU - 2014-2015)

Juin

Juillet

Source 2013

aout

Septembre

octobre

novembre

decembre

UN TOURISME QUI TOUCHE PRIORITAIREMENT LES LOCAUX. Evolution du nombre de touristes vietnamiens pendant une année . Les touristes étrangers ne sont que de 35.000 à 60.0000 visiteurs en moyenne par mois.

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// Le ralentissement de l’activité industrielle (extraction de pierre) : un choix politique

Avant d’être connue pour ses paysages de montagnes flottant sur l’eau, Ninh Bình était (et l’est encore aujourd’hui) réputée pour son artisanat de pierre et le savoire faire de ses tailleurs de pierre. Elle possède, en effet, une ressource incroyable en matières premières de pierre calcaire puisque cette matière première vient exclusivement des montagnes karstiques. Ses nouvelles orientations politiques tournées autour de l’obtention du titre UNESCO l’ont poussé à redéfinir ses axes de priorités. Ainsi Ninh Bình souhaite se concentrer sur son développement touristique et ralentir l’industrie de la pierre qui vient en contresens du tourisme - puisque cela nécessite de détruire les montagnes, le patrimoine “naturel et culturel” à l’origine du titre UNESCO.

en ligne de fond, près de la paroi rocheuse, une cimenterie encore en activité (mais probablement pas encore pour très longtemps)

AMBIANCE AU SEIN DU VILLAGE DE PIERRE DE NINH VANH Situé au sud de Tam Coc, ce village de pierre est le dernier en activité à Ninh Bình. L’ambiance poussiéreuse, faite de camaïeu de gris est singulière. Les ponceuses et le son du burin dans la pierre calcaire créent une atmosphère étonnamment sereine.

// Tourisme spirituel : un nouvel axe de développement touristique La province de Ninh Bình a pour particularité de posséder un grand nombre de sites religieux, du petit temple caché dans la forêt tropicale, sur une paroi rocheuse ou dans la plaine, au grand complexe de pagode : Bái Đính. Edifié des dernières années à côté d’une ancienne pagode, ce complexe attire les peuples d’Asie du sud-est. La province est aussi un lieu de passage pour les moines et pour les citadins qui veulent protéger leurs nouvelles maisons et bénir leurs statues de pierre...

BAI DINH qui reçoit de nombreux pèlerins et visiteurs tout au lon g de l’année. Les statues proviennent de la pierre des montagnes karstiques de la province.

La province est aussi un LIEU DE FESTIVITÉS. Cette photo a été prise lors du festival de Cu Yen, à Ninh Bình, qui a lieu tous les 20 août correspondant au calendrier lunaire.

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// Le tourisme écologique de Ninh Bình : une bonne intention mais quelques faiblesses

Nombreux sont les sites touristiques qui prennent en compte “l’écologie du lieu” : parc ornithologique de Thung Nham, départs de barques sans moteur de Tràng An, Tam Cốc, Bích Động et Văn Long, promenades en charrettes tractées par les buffles à Văn Long, etc. Aussi, l’ancienne citadelle Hoa Lu peut être découverte à pied (des locaux alpaguent les touristes avant l’entrée sur site pour stationner et garder les scooters) et l’accès à Bai Dinh se fait exclusivement avec des navettes électriques. A côté de tous ces efforts, la commune de Ninh Bình a souhaité mettre un point d’honneur sur le “complexe écotouristique de Tràng An-Tam Cốc-Bích Động” en plantant des alignements d’arbres tiges monospécifiques sur quasiment tout le linéaire de la route principale...

navette électrique de Bai Dinh

parc ornithologique de Thung Nham

départ de barque à travers les monts karstiques, Văn Long

promenade en charrette tractée par des buffles, Văn Long

vers Van Long

Hoa Lu centre-ville de Ninh Bình Avant d’entrer dans Tràng An

Bai Dinh

Tràng An Grotte Mua

Dans Tràng An, à la hauteur du seuil du complexe éco-touristique

Thung Nham

Tam Coc Bich Dong

[photos] renforcement de la perspective de la route par les alignements

Après le site touristique «Tràng An», en direction de Bai Dinh

[carte] plantations d’alignements d’arbres monospécifiques (espèce non identifiée) sur la route principale

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500 m

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De nombreux voyageurs mais très mal orientés // un manque de lisibilité de l’offre touristique et peu de structures d’accueil Les gérants des hôtels nous refusent souvent. Ils annoncent qu’ils sont complets et en particulier dans le centre-ville car les hôtels sont monopolisés lors des week-ends de grands matchs de football. Comme le montre la carte, la plupart des hôtels sont concentrés dans le centre-ville au coeur d’un paysage urbain bruyant et sous pression des camions. Pas très vendeur tout ça. Pourtant les hôtels ne s’en plaignent pas. Malgré tour, cela reste très perturbant pour les voyageurs qui recherchent du calme et une circulation moins chaotique qu’à Hà Noi. De plus, les gravats transportés, les extractions de pierre situées pas très loin de la ville font subir à Ninh Bình et ses occupants des vagues de poussières très inconfortables. Les autres structures hôtelières sont réparties de façon diffuse hormis Tam Cốc qui constitue un pôle de référence pour les touristes (services, boutiques de souvenirs, restaurants, fast-foods, hôtels, locations de vélos et de scooters, départ de barque...).

môtels (centre ville de Ninh Bình et proche de Bai Dinh), écolodge ou resorts (hors ville)

Une province qui n’exploite pas tout son potentiel Je tiens à signaler que la communication des activités touristiques reste focalisée quasi-exclusivement sur les promenades en barque. Parfois, quelques hôtels parlent de Hoa Lu et de Cúc Phương. Mais tous les sites un peu marginaux (réseaux de sentiers secondaires, grottes à visiter, cheminement dans les rizières...) ne sont jamais communiqués. Dans un pays où la signalétique est inexistante, les voyageurs autonomes ont bien du mal à explorer les paysages de Ninh Bình. Souvent, ils se retrouvent frustrés de leur petit tour de barque et d’avoir subit les grands axes routiers oppressants pour s’y rendre. Pour toutes ces raisons, ils finissent par écourter leur séjour d’une demi journée voire 1 à 2 journées maximum. Les quelques plans touristiques distribués par les hôtels sont illisibles et se cantonnent aux environs du centre-ville. // Tout pour les touristes... El les habitants alors ? Lors de nos enquêtes spontanées, nous avons pu nous rendre compte à quel point la population n’était pas au courant des prises de décisions des institutions politiques. Le dossier bilan post-inscription UNESCO met également en évidence qu’aucune concertation n’a été faite auprès des habitants. Les habitants ne savent rien de ce qui se passe en matière d’aménagement du territoire et se retrouvent à subir les mauvais côtés du tourisme. Ceux qui connaissent le maniement du sampan et qui le transmettent à leurs enfants avouent qu’ils se sentent pris au piège par le système tant la concurrence est rude. La population semble frustrée dans le village de Tam Cốc quand les femmes de maison nous demandent de leur donner de l’argent pour leur borderie (sans rien nous vendre). Et le plus dramatique : les enfants du village de pêcheurs commencent à mendier de l’argent. Des indices qui méritent de porter une attention toute particulière au changement des mentalités...

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Cimenterie et extraction encore actives Anciens sites d’extraction (fermés) zone tampon définit par UNESCO

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Bilan

des enjeux & dynamiques

Ninh Bình et la baie d’Halong terrestre le tourisme : un axe de développement économique choisi par la ville de Ninh Bình

Tràng An et sa route traversante est/ouest

Ninh Bình est un lieu de passage inévitable de visiteurs et de camions. De nombreux voyageurs traversent le Viêt Nam du nord au sud par l’unique route ou voie ferrée et font escale à Ninh Bình. Mais les camions eux aussi sont de passage, ce qui provoque un paysage urbain difficile à vivre. Pour parer ce problème, la ville a décidé d’investir dans des travaux de déviation dans la zone tampon entre le site UNESCO et la ville... Un lieu pas du tout approprié qui ne fait que déplacer le problème et en créer d’autres (inconfort pour les touristes de traverser la nouvelle autoroute pour se rendre dans les montagnes).

La route à l’origine d’un développement mal contrôlé... Assèchement massif des piémonts karstiques (présence de remblais) (estimation : début des travaux effectués dans les années 2010) Enjeux écologiques : destruction des milieux humides en piémont Enjeux urbains : mis en péril de certains villages et hameaux en aval des assèchements

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Les activités autour de la montagne : l’extraction de la pierre et le tourisme sont devenus des paradoxes. Le ralentissement est devenu obligatoire si Ninh Bình veut conserver son titre. Mais quelles seraient les conséquences de la disparition du savoir-faire local et reconnu depuis des siècles concernant le travail de la pierre ?

Urbanisation opportuniste linéaire et diffuse, non maîtrisée par les politiques publiques, le long de la route ou à proximité du site UNESCO Enjeux écologiques : destruction des milieux humides par constructions sur terre basse (piémonts, plaine alluviale) et par le raccordement aux réseaux de la ville de Ninh Bình (électricité, eau, internet) Enjeux paysagers : banalisation des paysages d’exception. Fermeture des points de vue depuis les routes, chemins et sentiers serpentant les vallées. Enjeux agricoles : diminution des surfaces agricoles

Un développement des activités touristiques (un peu) orienté sur l’écologie. Les activités principales que sont les promenades en barque dans les gorges karstiques sont de réelles activités respectueuses de l’eau et de la montagne. Mais les aménagements annexes tels que les “parkings paysagers” et les alignements d’arbres monospécifiques sur toute la longueur de la route ne seraient-ils pas des faux-semblants en matière d’image écologique ?

...alors que cet axe principal possède de nombreux atouts nuancés Enjeux touristiques

route principale

Tràng An

Elle est unique et stratégique mais psychologiquement longue car les paysages traversés sont monotones C’est la seule route qui traverse les montagnes de Tràng An et qui permet de rejoindre la plaine et Cuc Phuong sans passer par l’autoroute très fortement fréquentée par les camions. Elle dessert la plupart des sites à visiter.

lieux de médiatation ou de prières

noeuds embouteillage

... mais les visiteurs sont très mal orientés

Elle traverse des paysages reconnus mondialement mais certaines faiblesses pourraient remettre le titre en cause Tràng An est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour la beauté de ses paysages de montagnes et d’eau. Mais la présence de nombreux remblais est un point noir qui peut mettre en péril le titre.

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points de vue

paysages cultivés

Ninh Bình, lieu célèbre de pèlerinage provoque un tourisme de masse déséquilibré sur l’année. Entre complexe de pagodes et petits temples isolés en passant par les promenades méditatives, les pèlerins asiatiques ont de quoi faire à Ninh Bình. Cependant les périodes de pèlerinage sont dictées par le calendrier lunaire et provoquent de très fortes périodes d’affluence et une “surconsommation” du site. Un autre point noir qui rentre sur la liste UNESCO.

Manque de structures hôtelières dans la province. Des hôtels en majorité situés dans la ville, sous la pression des camions et de la poussière. Dans Tràng An elles sont marginales mais profitent de la beauté du lieu. Et si la déviation de camions avait vraiment lieu ? Que deviendrait le paysage urbain de Ninh Bình ? N’est-elle pas un lieu stratégique pour dormir et se restaurer ?

Elle est poétique (usages, paysages saisonniers, lumière changeante) mais les sentiers dans les vallées resserrées permettraient d’apprécier encore plus le site Par beau temps comme par mauvais temps, les montagnes partagent toujours une émotion avec nous (différentes perceptions au fil des saisons). Il est dommage de ne pas rendre davantage accessible les sentiers secondaires (absence de signalétique et sol en mauvais état ne serait-ce que pour faire du vélo).

Manque de lisibilité de l’offre touristique malgré un potentiel de paysages et d’ambiances inexplorés Signalétique inexistante, plans touristiques obsolètes et illisibles... Les touristes intrépides et autonomes ont du mal à trouver leur compte. Si un effort sur la communication in situ serait faite, la répartition des flux touristiques serait sûrement meilleure !

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Tout pour les touristes... Et les habitants alors ? Absence de concertation des habitants pour les objectifs UNESCO. Les habitants ne savent pas ce qui se passe dans la province en terme de développement local. Des acteurs du territoire qui deviennent esclaves du tourisme. Attention au changement des mentalités !

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2 entrées privilégiées pour parler de développement local Après avoir introduit le territoire de Tràng An, il en est ressorti que le phénomène d’assèchement est la dynamique la plus forte au sein des montagnes et que les conséquences sur le système hydraulique ne sont pas à négliger. Aussi pour des raisons que j’ai citées en début de partie, le feng-shui est le second point que j’ai choisi d’approfondir. D’ une part parce qu’il constitue un argument recevable pour les élus locaux, d’autre part parce que contrairement à ce que nous pourrions croire, le feng-shui ne fait pas uniquement appel à des croyances ou superstitions. Fondé sur une part de géomancie, la prise en compte des éléments naturels (ensoleillement, vent, températures...) sont déterminantes pour l’implantation d’un bâtiment.

L’eau à l’échelle du Delta du Fleuve Rouge

L’eau & le feng-shui

L’eau et le feng-shui sont donc deux entrées qui permettent à la fois de problématiser (clés de lecture) et de donner des idées pour construire un projet (clés de projet). En convoquant l’eau et le feng-shui, je convoque le socle et la culture du lieu, deux thèmes complémentaires qui permettent surtout de poser une réflexion en totale cohérence avec le lieu.

L’eau

multiples facettes pour une même répercussion Anaïs Florquin m’avait aidée à confirmer que les plans d’eau au pied des pitons karstiques ont un rôle régulateur des eaux souterraines - cumulées suite aux précipitations qui s’infiltrent et se transforment chimiquement avec la nature de la roche (voir bilan chapitre 3). Elle avait mis le doigt sur la hauteur et l’emprise au sol de tous ces remblais qui auront des conséquences à plus ou moins long terme sur le territoire, et ce, à plusieurs échelles. Les conséquences ayant un impact direct sur les constructions et infrastructures humaines, j’ai donc choisi d’étudier un peu plus en profondeur le système de l’eau pour me permettre de faire des choix, qui ne pourront qu’être entendus par les décideurs politiques (puisque directement liés aux financements à long terme). Donner une vraie place à l’eau c’est assurer un avenir durable pour les habitants de la province de Ninh Bình. Aborder l’eau c’est surtout parler de l’essence même de ce territoire constitué quasi-exclusivement de montagnes et d’eau, de plusieurs eaux qui se dessinent sous plusieurs formes. On peut distinguer plusieurs types de circulations d’eau : - un circuit fermé constitué de plans d’eau (sorte de “lacs” entre les montagnes et de rivières souterraines qui font la connexion avec tous ces plans d’eau). - un circuit linéaire, associé à un bassin versant, où circulent plusieurs rivières qui sont de temps en temps déviées en canaux pour irriguer les rizières.

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L’eau à l’échelle (du partie) de la province de Ninh Binh (=notre territoire d’étude)

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L’eau à l’échelle du Delta du Fleuve Rouge

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Composition du catalogue en annexe 8

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Rivière principale Rivière secondaire Ecoulement des montagnes Grande “canalisation” d’eau Distribution pour les cultures Circuit fermé

CARTE DES CIRCULATIONS DE L’EAU (HYPOTHÉTIQUE) - partie nord-est de Tràng An

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// Scénarios paysagers : suggérer l’avenir de la vie dans Tràng An

“hier”

Avant les années 2000, la route de Tràng An serpentait une vallée de rizières et de vastes plans d’eau (bassins de réception) rivières et canaux terres les plus basses - eaux permanentes terres moyennement basses - eaux temporaires terres cultivées (riz principalement) anciens villages - trame ancienne habitat relativement groupé et quelques petits hameaux dispersés

“aujourd’hui”

Depuis les années 2000 et jusqu’en 2014, la route de Tràng An serpente des espaces de remblais et quelques plans d’eau rivières et canaux terres les plus basses - eaux permanentes terres moyennement basses - eaux temporaires terres cultivées (riz principalement) extension des villages et des hameaux linéaire ou en étoile + mitage remblais nus (terre compacte) ancien remblais transformé ou en cours de transformation (route, parking..)

“demain”

Dans le cas où les dynamiques actuelles se poursuivent, il est possible d’imaginer que le mitage linéaire se propage, que les espaces construits augmentent, que les remblais prennent du volume, que les espaces humides et cultivés se réduisent... toujours plus. rivières et canaux terres les plus basses - eaux permanentes terres moyennement basses - eaux temporaires terres cultivées (riz principalement) extension des villages et des hameaux linéaires ou en étoile + mitage remblais nus (terre compacte )

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ancien remblais transformé (route, parking..)


“demain”

Simulation des risques inondations en cas de fortes pluies pendant la mousson - cas où les remblais restent intacts et/ou construits

vers Tam Coc (terres basses ) > grosses inondations réseau hydraulique futurs espaces construits ou délaissés (terre très compacte) augmentation du débit de la rivière Sao Khe (mousson) risque d’inondation des villages (mousson) risque de débordement (mousson) zones à enjeux en amont

ASSÉCHER EN AMONT POUR INONDER EN AVAL - simulation des conséquences de l’assèchement des piémonts au nord-est de Tràng An

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ECHELLE DU PAYS. Le Viêt Nam du nord fait partie de la queue du Dragon de l’Asie. Le pays possède donc, aux yeux des “croyants”, un rayonnement feng-shui favorable.

ECHELLE DE LA PROVINCE. Ninh Bình, situé au sud-est d’une chaîne de montagnes possède un champ énergétique important comme l’attestent les experts en fengshui et la citadelle Hoa Lu (photo ci-dessous), ancienne capitale du Viêt Nam.

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Feng-shui

Configurations “favorables & néfastes” à l’implantation humaine Qu’est-ce qu’une bonne et une mauvaise configuration ? Dans un milieu naturel comme celui-ci, les points de repère pour estimer la qualité d’une configuration feng-shui sont l’eau et le vent. Le vent s’étudie à travers la disposition et la forme des montagnes. L’eau s’étudie à travers son état stagnant ou mobile et son orientation. Lorsque le site est suffisamment protégé des éléments naturels “perturbateurs” à la vie de l’homme (vent froid, chaleurs étouffantes...), alors les fondamentaux sont réunis pour partir sur de bonnes bases et continuer l’étude. Pour des raisons de temps, il n’a pas été possible de dépasser le stade des fondamentaux. Il s’agit donc d’une simple estimation formulée conjointement avec M. Kien à partir d’une carte détaillée.

Les différents niveaux de qualités de configuration feng-shui Très bon - Meilleures configurations Bon - Configurations intéressantes Neutre - Configuration correcte Moyen

- Configuration présentant des perturbations

Mauvais - Configuration néfaste Piémonts remblayés

Très Mauvais - Configuration à éviter

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Il est possible de constater que tous les remblais situés le long de la route de Tràng An ont une mauvaise configuration. Ceci est dû à deux facteurs : le vent et la route. En effet, la disposition des montagnes crée un appel d’air le long de la voirie. Les remblais sont donc trop exposés à ce “couloir d’air” très frais en hiver. Concernant le “facteur route”, la route a une emprise très large au sol et crée des conditions de passages inconfortables pour un habitant. Autocars, taxis, camionnettes, scooters : les usages de la route créent une énergie qui vient à l’encontre de la sérénité de l’habitat permanent.

avec M. Kien 1

leçons de base feng-shui sur la configuration des montagnes (page suivante)

2

étude de cas sur le site d’étude : mise en évidence des lieux favorables et néfastes à l’installation ou au développement d’une nouvelle entité urbaine (hameau,village)

CARTE DE LOCALISATION des lieux de “bonnes” et “mauvaises” configurations feng-shui autour de la route Duong Tràng An

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500

1000 m

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Leçon de base sur le feng-shui par Tran Nhat Kien

le 13/05/2015 - Leçon n°1 sur les principes fengshui, à l’Agence TPA I&A

Le Yin et le Yang : tout est une question d’équilibre. Rien, n personne «n’est tout Yin ou tout Yang», on est juste un peu plus Yin que Yang (ou l’inverse)

> espace de travail > accueil client Balcon Sanitaires Bureau de Kien Bureau de l’associé de Kien

le plan axonométrique du bureau de Kien (mon lieu de stage pendant 2 mois où j’ai pu échanger sur la question feng-shui)

Pour lire la définition du feng-shui, se référer au début du chapitre 2

LE VENT s’étudie à travers la forme et l’emplacement chinois de la montagne L’EAU s’étudie à travers vietnamien l’eau circulante (rivière, fleuve) et stagnante (bassins, français lac.. )

feng

shui

phong

thuy

vent

eau

Formes et orientations des montagnes Pour faire une “vraie analyse” feng-shui, regarder une carte ne suffit pas. L’analyse doit toujours être complétée in situ. Elle permet de confirmer ou non l’analyse cartographique grâce à différentes observations : la qualité de la végétation, la présence de faunes, la forme des montagnes... Malheureusement, pour des raisons de temps et de logistique, nous n’avons pas pu nous rendre ensemble sur le terrain. Contrairement à ce que nous pourrions croire, le feng-shui n’est pas fondée uniquement sur des croyances. La géomancie et les principes fondamentaux liés à l’exposition du vent et du soleil ainsi que la circulation de l’eau participent aux fondements du feng-shui. Chine Dans le cas d’un aménagement d’un espace dans la province de Ninh Bình située dans la région nord du Viêt Nam, il est important de prendre en Laos compte les circulations du vent. Il faut savoir que, Ninh Bình dans le nord du pays, il existe 4 saisons. De novembre à avril les températures peuvent atteindre 10 degrés en journée. Il est donc important de se barrière protéger du vend froid du nord-est. En été, le vent montagneuse mer de chaud arrive de plein fouet. Mais laisser circuler Thaïlande Chine le vent chaud et sec du sud-ouest au printemps, vents chauds orientés sud-ouest permet d’avoir des températures plus agréables. du Cambodge (Yang) ligne de piémont

Cambodge Viêt Nam

vents froids orientés nord-est des montagnes au Nord et de la mer de Chine (Yin)

Dans cette première leçon, Kien a voulu m’expliquer qu’il y avait un lien entre la forme des montagnes et leurs orientations. L’été, dans le nord du Viêt Nam : le site devient plus Yang (c’est-à-dire que c’est le caractère Yang qui domine) alors que l’hiver, le site devient plus Yin. Grâce à cette configuration géomantique : la maison est réchauffée en hiver et est refroidi en été. La maison trouve ainsi son équilibre entre le Yin et le Yang.

montagne Partie convexe du piémont > les habitations sont protégées du vent > configuration favorable

Partie concave du piémont > les habitations sont frappées de plein fouet par le vent > configuration néfaste Représentation schématique - vue en plan

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[Généralités] Feng-shui & organisation de l’espace au Viêt Nam Dans cette société vietnamienne très supersticieuse et très encline aux croyances, le feng-shui est un incontournable pour toutes les générations. Si de nombreuses personnes ont du mal à définir avec exactitude ce qu’est le feng-shui, toute personne née en Asie a déjà entendu parler de ce concept et appliquent certains principes naturellement. Dans cet encart thématique, il ne s’agit pas de faire un cours complet sur le feng-shui mais simplement d’évoquer un principe de base que j’ai tenté d’assimiler. En effet il s’agit là d’un sujet très riche et très complexe qu’un individu occidental a beaucoup de mal à saisir dans toutes ses subtilités. On ne peut pas comprendre quelques notions du feng-shui, c’est soit tout, soit rien», Luc Perrot «Je ne peux pas te traduire les mots chinois du feng-shui en français, sinon je risque de faire perdre le sens aux mots», Tran Nhat Kien «Il faut se ménager un temps de compréhension des concepts complexes puis d’intégration progressive et répétée. La pratique est indispensable pour assoir la compétence d’un expert», Sylvie Debeney

2

le hòn non bộ ou jardin en miniature

le bonsaï

“Comme les Vietnamiens, qui pratiquent et transmettent leur culture paysagère, apprécient beaucoup l’idée du Feng Shui (phong thuy) et le paysages de Shan Shui (son thuy) dans leur maison, leur bureau, et dans les monuments publics, cette idée y est représentée par des bonsaïs, et des hon non bo (jardins en miniature), c’est-à-dire des paysages symboliques.” , Pierre DONADIEU

Pour organiser un espace. La configuration idéale ou “schéma géomantique idéal” comme l’appelle M. Kien dans sa thèse, a la forme suivante : au sud du lieu concerné, l’espace doit être dégagé et il faut qu’un courant d’eau y serpente ou que des courants d’eaux s’y jettent. De chaque côté (à l’est, à l’ouest et au nord), les côtés doivent être entourés et protégés par des chaînes de montagnes. La montagne au nord est toujours la plus haute. Dans la configuration parfaite, l’installation de l’habitat humain se fait au pied de la montagne nord. Les 4 animaux célestes, qui protègent le site, sont des symboles qui aident à la représentation du peuple des principes feng-shui :

4 3

S

1 Schéma de principe de la configuration idéale géomantique - orientation de la vue en plan par le sud (orientation traditionnelle orientale)

1

Au nord, la tortue noire. C’est l’opposé de l’eau. Cette position doit être la plus élevée de toutes !

2

Au sud, le “moineau” (ou appelé phoenix) rouge. C’est l’opposé du feu. Cette position doit être la plus basse.

3

A l’ouest, le tigre blanc : partie stable et silencieuse. C’est l’opposé du métal.

4

A l’Est, le dragon bleu : partie dynamique. C’est l’opposé du bois. Il est toujours aux côtés de la tortue noire. le qi : le point le plus concentré en énergie. Au pied de la montagne, sur une partie basse de la falaise, la maison est protégée des inondations pendant la mousson. Il s’agit du lieu idéal de toute habitation. Champ énergétique propice à l’installation d’un village Position idéale des champs de culture (riz ou autres) Au sud, un plan d’eau permet de rafraîchir les habitations et les cultures Energie de l’eau circulante à l’est (du nord-est vers le sud). Remarque : dans des contextes urbains, la rivière est remplacée par des routes.

N

La montagne. Une barrière physique qui canalise l’énergie. Remarque : en contexte urbain, les montagnes ou les collines sont remplacées par les immeubles ou les bâtiments.

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Bilan de la démarche Réflexion scientifique

1 1

Simulation des conséquences du phénomène d’assèchement dans la partie est des montagnes de Tràng An Constat : l’imperméabilisation de certaines vallées resserrées en amont pourrait provoquer un débordement du lit de la rivière Sao Khe. Conséquences : risque d’inondation au sein de certains villages, débordement des bassins de réception en piémont de certaines montagnes.

+ Prise en compte des “croyances”

2

Détermination de lieux favorables et défavorables à l’implantation humaine d’un point de vue feng-shui dans les montagnes de Tràng An A partir de quelques notions de base sur le feng-shui, la vallée de la rivière Sao Khe révèle plusieurs configurations feng-shui intéressantes alors que la route de Tràng An apporte une “énergie négative” pour l’installation et le développement d’entités urbaines sur les zones de remblais.

2

3 Superposition des deux types de données

3

= Deux axes de développement local

Croiser les données hydrologiques et feng-shui En croisant les données, 2 grands espaces se différencient d’un point de vue stratégique : 1/ la vallée étroite de la rivière Sao Khe : aujourd’hui, elle fait l’objet d’une urbanisation diffuse de petites fermes le long de la route principale. _Feng-shui : 90% des configurations intéressantes sont concentrées dans cette vallée, donc il s’agit là d’une vallée favorable à l’installation humaine. _Hydrologie : L’assèchement de terrain en amont pourrait avoir comme conséquence d’augmenter considérablement le débit de la rivière. Attention à l’architecture en zone inondable. _Stratégie : Maintenir les espaces agricoles de la vallée (rôle tampon en cas de débordement). Tolérer l’installation humaine permanente (ferme/ habitat) et privilégier le regroupement de bâti dans les zones de configuration feng-shui favorables. 2/ les remblais le long de la route de Tràng An : terrains en attente de projet. Volonté politique de dédier ces espaces au tourisme. _Feng-shui : 90% de ces espaces de remblais ont des configurations fengshui défavorables à l’installation humaine permanente. _Hydrologie : les remblais étaient très probablement d’anciens plans d’eau ou rizières. Aujourd’hui, les couches de terre sont très compactes et très hautes. Le système hydraulique fonctionne ici comme un circuit fermé, ce qui veut dire qu’en cas de fortes pluies pendant la mousson il peut y avoir plusieurs conséquences : *1ère possibilité (l’eau ne trouve pas d’échappatoire): le niveau d’eau risque de s’élever, de déborder et d’inonder les remblais, la route de Tràng An et éventuellement les groupements d’habitations ou fermes à proximité. *2ème possibilité (l’eau rencontre la rivière Sao Khe) : les remblais ne subiront pas forcément d’inondation (en amont) mais risquent de provoquer une augmentation du débit de la rivière, se répercutant en aval, jusqu’à Tam Cốc (site touristique au sud). _Stratégie : Route à enjeux touristiques. Tolérer l’habitat temporaire lié au tourisme (éviter le développement d’habitations permanentes) ainsi que les activités touristiques associées dans le but d’appuyer le tourisme spirituel et écologique en redonnant la place à l’eau.

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RÉSUMÉ DE MA MÉTHODE POUR ARRIVER À LA STRATÉGIE ! 1 2

Simulation des perturbations hydrauliques Configurations feng-shui favorables et néfastes à l’implantation de l’habitat humain

1

2

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Stratégie de projet Axe 1 : Le tourisme au service du lieu VALORISER LES PAYSAGES HUMIDES & CULTIVÉS TOUT EN INTÉGRANT L’HABITANT DANS LES PROJETS DU PARC AGRO-ÉCOTOURISTIQUE DE TRÀNG AN Piémonts karstiques en circuit fermé : maintenir les volumes d’eau et stopper les remblais sur ces espaces à enjeu Projeter de nouveaux paysages sur les espaces de remblais en s’inspirant du référentiel paysager de Ninh Bình et en redonnant la place à l’eau (au maximum). Lieux majoritairement situés en configuration feng-shui néfastes pour l’habitation permanente mais ils peuvent convenir pour des infrastructures touristiques légères et/ou agricoles Donner une meilleure lecture des accès aux routes et chemins secondaires qui permettent de profiter davantage des paysages de Tràng An. Améliorer la signalétique des lieux touristiques et promenades sur les axes secondaires au niveau des noeuds de circulation Affirmer l’image écologique du parc en proposant des parkings relais et locations de véhicules électriques (vélos, scooters, voitures). Affirmer l’image écologique du parc en créant des activités autour de l’agriculture et du savoir faire habitant. Proposer de nouvelles activités touristiques en faveur de l’écologie du lieu et des espaces humides.

Axe 2 : Gestion du développement local (habitat & agriculture) PROTEGER LES PAYSAGES HUMIDES & CULTIVÉS FACE À LA PROGRESSION ANARCHIQUE DES HABITATIONS ET PETITS COMMERCES. PROMOUVOIR UN PAYSAGE DE VALLÉE HABITÉE RESPECTUEUX DE L’EAU ET DU SOL. Les rivières : Maintenir une activité agricole en terre basse sur le lit majeur des rivières. Cultiver de préférence des plantes immergées (pour éviter les pertes de récoltes en cas de forte crue). Remise en eau totale ou partielle des piémonts (lieux à enjeu face à l’assèchement des milieux humides car situés en amont du réseau de vallées). Valoriser & faire découvrir l’agriculture sur terres basses (rizières, bassins piscicoles, espaces d’élevage..) Densifier et/ou marquer les noeuds stratégiques (commercial/ résidentiel/touristique) > éviter la banalisation des paysages de voirie en redessinant un maillage urbain partagé par tous > donner envie aux usagers de s’arrêter Densifier des structures urbaines type village ou gros hameau > Regrouper plutôt que s’étendre > Créer un centre de bourg dynamique > Limiter le gaspillage des terres agricoles Regrouper les fermes isolées et dispersées > Regrouper plutôt que s’étendre > Créer un espace commun propice au partage > Limiter le gaspillage des terres agricoles Créer un maillage d’eau au sein des piémonts remblayés en cours de construction > Créer des espaces communs autour de l’eau, propice au partage et à la réception des eaux karstiques Améliorer la lisibilité des accès entre les deux vallées 0

500

1000 m

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L’ÎLE AUX PRIERES Faire de ce lieu de passage, un véritable point d’arrêt et de déambulation dans les “arrièrespaysages” habités.

L’ESCALE DU MIDI

Un lieu isolé à proximité de l’ancienne citadelle et du monastère de femmes bouddhistes.

L’ÎLE AUX CHEVAUX

Concept de ferme équestre créateur de nouveaux modes de déplacements dans la province. Gestion écologique d’anciens remblais par pâturage extensif au fil de l’eau et des saisons.

LES GÎTES EN FERME-ECOLE

Lieux de projet choisis comme lieux tests pour le parc de Tràng An

Pistes de projet non traitées

0

500

1000 m

Structure innovante de gîtes “fermes VAC- école”. Ceci permet de répondre à la demande en hébergement touristique ainsi qu’à la formation de professionnels en agroécologie. Révéler la beauté des paysages de montagnes et d’eau.

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Pourquoi vouloir affirmer l’identité d’un parc dans les montagnes de Tràng An ? Comment faire valoir une stratégie de protection des milieux humides et sensibles alors que ce territoire fait l’objet d’une mosaïque de gestions individuelles ? Poser le statut de parc pour les montagnes, c’est avoir pour ambition de poser et croiser les regards de tous les usagers - décideurs et gestionnaires des paysages - dans une seule et même direction. Aujourd’hui la partie nord-est des montagnes représente un lieu à enjeux d’une part parce que la gestion en amont a des répercussions sur la partie avale du territoire, d’autre part parce que les montagnes constituent un patrimoine naturel, culturel et paysager sensible. Affirmer l’identité d’un parc c’est concrètement donner la possibilité aux gestionnaires des espaces de partager des objectifs communs autour d’une charte. Le but n’est pas de mettre sous cloche un territoire et de stopper son développement, mais au contraire de lui donner la possibilité d’évoluer et de grandir en harmonie avec la culture du lieu (au sens large). Celle-ci pourrait prendre en compte ces différents axes de développement: - SE DÉPLACER (intégrer des cheminements avec différents modes de déplacements non polluants) - DECOUVRIR & VALORISER les pratiques et savoir faire agricoles, les habitants et les paysages - CONTRIBUER À L’ÉCOLOGIE DU LIEU ET À LA PROTECTION DES MILIEUX HUMIDES SENSIBLES (notamment en réadaptant certaines pratiques ou en développant de nouveaux projets dans le respect du territoire) - HABITER en respectant le sol, la place de l’eau et la qualité des paysages. Mais dans un pays où les règlementations sont souvent détournées, où les schémas directeurs des villes (type PLU) ne suffisent pas, quel levier permettrait la mise en application de ce concept de parc ? Le Parc Naturel Régional français : “Convaincre plutôt que contraindre”

LE PARC FLORAL Un bassin régulateur des eaux de rivières comme support de production de fleurs et de déambulation. Un nouveau paysage d’entrée pour Tràng An où les pratiques habitantes croisent celles des visiteurs.

“La capacité d’un Parc Naturel Régional à protéger la nature réside surtout dans sa capacité à faire respecter, par la concertation, les objectifs de sa Charte définis par ses signataires. Pour faire respecter sa Charte, l'action d'un Parc Naturel Régional relève en effet prioritairement de l'information, de l'animation et de la sensibilisation à la richesse patrimoniale de son territoire des personnes y vivant, y travaillant, s'y implantant ou y passant, dans l'objectif de modifier leurs comportements.” Le PNR pourrait correspondre parfaitement à notre cas puisqu’il s’agit de protéger et de mettre en valeur les grands espaces ruraux habités caractérisés par un équilibre fragile. La structure prône également la concertation avec l’habitant. Si les pratiques locales vietnamiennes ont tendance à s’émanciper de certaines lois, le pouvoir de la parole (autour d’un tra da* ou d’un caphe nau da) pourrait-il être un levier suffisant pour mobiliser tous les regards dans une seule et même direction ? Dans ce cas présent, j’expérimente un nouveau concept de Un PNR, d’après le système français implique la création d’une charte

CHARTE

2 - sont une porte d’entrée pour fabriquer un système de gestion des espaces à une échelle plus large au lieu de faire une charte en tant que telle, je privilégie LES PROJETS TESTS

* thé glacé

1 - sont des entrées pour commencer à poser une réflexion sur la charte - sont des projets concrets qui permettent aux décideurs et habitants de mieux comprendre le sens du parc et des actions/ gestions possibles

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Une entrée fleurie pour le parc de Tràng An un tremplin pour le paysage touristique et l’économie horticole

3 D D’ B B’ C’

7 8

C

4

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1

A

2 5

A’

Les lieux clés :

6

0

50

100m

1

l’embarcadère connecté directement au parc périurbain de Ninh Bình

2

Le cimetière ancien

3

la pépinière flottante

4

la lisière tropicale

5 6

la passerelle rouge les champs de bananiers

7

le seuil UNESCO

8

le belvédère

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Le parc floral aquatique Le concept Aujourd’hui la transition entre le centre-ville de Ninh Bình et l’entrée dans Tràng An se fait si progressivement qu’il est difficile de se rendre compte qu’on vient de franchir une porte. En effet, la connexion entre le centre-ville et les montagnes se fait par une grande ligne droite, renforcée par les mêmes alignements d’arbres tout du long. Il suffit d’être un peu concentré sur la route et sur sa nouvelle motorbike pour ne pas ne se rendre compte qu’un seuil a été franchi, celui des montagnes karstiques de Tràng An inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. La route de Tràng An étant stratégique tant d’un point de vue touristique que d’un point de vue local, traiter l’entrée, aujourd’hui grande surface de remblais, me semblait indispensable. L’intérêt de ce site est sa position à l’interface de la zone tampon (frange de protection, entre la ville et les montagnes classées, à vocation agricole) et de la zone UNESCO. Mais comment marquer le seuil des montagnes karstiques ? Faut-il prévoir et accepter le développement des villages sur cet espace ? Faut-il tout remettre en eau pour retrouver les paysages d’eau et de rizières d’autrefois ? Que faire de ces remblais ? Sur chacun des lieux de projet le long de la route de Tràng An, mon choix est de tenter une « valorisation » de ces remblais. Le but est de trouver un compromis entre l’acceptation des volumes de terres et la remise en eau de ces espaces pour essayer de retrouver un (petit) équilibre du système hydraulique des montagnes. En me questionnant tout d’abord sur l’enjeu du site d’un point de vue hydrologique, je me suis rendu compte qu’il était situé à proximité de la rivière Chanh, qui descend jusqu’à Tam Cốc, au sud des montagnes. Pour éviter un maximum de répercussions en aval, l’entrée des montagnes pourrait devenir un bassin régulateur. En parallèle, d’un point de vue paysager, il était important de faire de cette entrée, un paysage vitrine de Ninh Bình. La remise en eau totale venant à contresens de mes convictions personnelles, j’ai souhaité réutiliser des volumes existants pour développer le concept du parc floral aquatique. Pourquoi ne pas plutôt en faire un parc rizicole pour retrouver “l’exactitude” du paysage de Ninh Bình ? La première raison est que Ninh Bình a besoin d’un nouveau souffle, d’une nouvelle image pour impulser de la nouveauté et reconquérir le cœur des visiteurs locaux - qui se sont peut-être lassés de ne voir que des paysages de rizières (il ne faut pas oublier que pour eux, les rizières font partie de leur paysage quotidien). Les vallées fleuries sont des paysages très convoités pour les nouvelles générations qui sont passionnées de photographie. D’autre part, il n’est pas dans la culture vietnamienne de cultiver le riz sur un sol « artificialisé », dans le sens : « qui n’est pas d’origine ». La fleur peut se cultiver en pleine terre ou hors-sol. Elle peut aussi être un moteur d’enrichissement du sol. Elle permet de créer des paysages saisonniers, qui sont en totale cohérence avec la temporalité des paysages de la province. En outre, promouvoir ici l’activité horticole n’est pas dénué de sens puisqu’elle fait déjà partie de l’économie locale. Au sud-est de la ville, près de la zone industrielle, existe déjà une entreprise horticole qui, même si elle n’est pas visible à l’échelle de la province, possède une grosse production lui permettant d’exporter ses plantes dans le nord du Viêt Nam. Malheureusement, sa situation en périphérie sud de la ville ne lui permet pas d’être connue des visiteurs locaux ni étrangers. Faire de l’entrée de Tràng An une pépinière de fleurs au fil de l’eau, c’est s’inspirer de l’essence des paysages de Ninh Bình tout en regardant vers l’avenir...

S’inscrire aussi dans la continuité d’un projet mené par une étudiante vietnamienne

grand lac en périphérie ouest de la ville

LE PROJET DE PARC FLORAL

LE CENTREVILLE PROJET DE TRANG MITRA - planches du projet en annexe 3

Réfléchir à l’entrée du site ne peut pas se faire sans intégrer le grand lac en périphérie ouest du centre-ville de Ninh Bình. Mais il s’agissait d’un travail trop grand et d’un sérieux manque de temps pour que je le fasse personnellement. Heureusement pour moi, Trang Mitra, élève à l’HAU en filière paysage avait déjà posé une réflexion sur ce lieu. Le projet pourrait être approfondi mais il a le mérite de s’interroger sur la transition entre la partie urbaine de Ninh Bình et les montagnes en proposant l’implantation de nouveaux quartiers dans la trame d’un futur parc autour de ce lac.

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Trois axes de stratégie locale [système hydraulique] Réguler les eaux des rivières

3

PROJET DE RÉGULATION

2

2 bis

4

5 vers Tam Coc (terres basses ) > grosses inondations

2 ter

Créer un bassin de réception permet de réguler les eaux des rivières et diminuer les impacts en aval de la montagne

En période de mousson, dans quelques années (cas où la surface des remblais/ espaces construits augmentent ou se stabilisent) : 1

Le débit de la rivière Hoang Long se répercute sur celui de la rivière Sao Khe

2

Les charges d’eau sont réparties sur le canal traversant

3

Les eaux du canal sont réceptionnées sur la rivière Chanh

4

Une partie du débit de la rivière est accumulée dans le bassin tampon

5

Le débit de la rivière Chanh est ainsi régulé (moins d’impacts en aval vers Tam Coc)

2 bis

RAPPEL

1

2 ter

les eaux en amont qui ne sont pas réceptionnées viennent augmenter le débit de la rivière Sao Khe Les eaux de Sao Khe se répercutent en aval (Tam Coc)

[paysage]- Marquer le seuil du parc de Tràng An

Emprise approximative du parc de Tràng An

Marquer le seuil du parc

Marquer le seuil du parc est une façon de ne pas oublier notre passage dans Tràng An. L’objectif est de porter un regard dans la continuité d’un projet réalisé par une étudiante vietnamienne, Trang Mitra.

[développement local]- Mettre en lumière l’activité horticole de Ninh Bình

Des champs de fleurs dans un bassin régulateur des eaux des rivières : un melting-pot idéal pour poser l’attention sur l’entrée de Tràng An Offrir la possibilité à l’activité horticole de s’affirmer comme patrimoine cultural de Ninh Bình

Mettre en lumière l’horticulture, activité inconnue des visiteurs locaux comme étrangers sur Ninh Bình, c’est une façon de marquer doublement les esprits. C’est aussi une façon originale de promouvoir le tourisme et le développement local !

Pépinière unique sur Ninh Bình - grosses exportations dans toute la région nord

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Du remblai au parc Construction du projet par étapes

remblais «bas» (< 1m de haut) remblais «haut» (1-1,5m de haut) présence d’eau (canaux, bassins)

vers le parc péri-urbain de Ninh Bình

vers Tràng An, Bai Dinh, Hoa Lu, Cuc Phuong, la plaine

vers le centreville de Ninh Bình

circulation motorisée circulation non motorisée (à vélo, à pied, à cheval) circulation en barque

vers les villages au sud

vers les villages au sud

Terres très basses < 1m - eau permanente Terres basses, soumises à l’immersion (saison des pluies) - eau temporaire Terres hautes

Terres très basses - plantes de milieux humides (cultures en pleine terre) Terres basses - plantes en pot surélevées audessus de l’eau (cultures hors-sol) Terres hautes - plantes nécessitant un sol drainé (cultures en pleine terre)

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Temporalités d’usages dictées par la fleur Une gestion horticole du parc

Plantation Semis (pour les plantes de pleine terre) et mise en place des plantations «flottantes» (surélevées dans des pots audessus de l’eau)

Floraison Les fleurs sont à leur apogée, il est temps de la séance photo ! Clic !

Fin de floraison C’est le temps de la fin de floraison et des dernières ventes !

et on recommence !

Pâturage/ Entretien Les chèvres de Tràng An viennent déguster les «restes» [des plantes]. A taaable ! Une fois que tout est fauché (ou mangé), le sol est mis au repos puis repréparé avant la période de plantation.

VARIATIONS PAYSAGÈRES - évolution du parc fleuri avec l’activité horticole et la régulation des eaux au fil des saisons

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Paysages éphémères Variations d’eau et de fleurs

Embarquement pour un voyage fleuri à bord d’un petit sampan. Le meilleur voyage pour se détendre, méditer et se prendre en photo bien sûr !

3

2 1

Découverte de la forêt humide. Végétation spontanée : colonisation du milieu humide par une végétation tropicale (issue des montagnes) et tempérée

4

Promenade dans les

champs de bananiers (et dégustation des différentes variétés)

Passage furtif au coeur d’un ancien cimetière. Les plus curieux pourront prendre le temps de contempler les vestiges en y accédant depuis la passerelle, quant aux superstitieux il est conseillé de passer son chemin... très vite !

1

Palette végétale - plantes aquatiques

Phragmites australis Roseau commun

Eichornia crassipes Jacinthe d’eau

Nelumbo nucifera Lotus d’orient

Cette palette végétale n’est pas exhaustive mais juste à titre indicatif. L’objectif est de laisser la végétation d’eau se développer seule, sauf si la pépinière veut en faire une vraie production.

Mon inspiration

: la végétation aquatique de Van Long

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2

Palette végétale - plantes qui tolèrent un sol humide Cette palette mériterait d’être complétée dans l’idée de rester dans des tons de camaïeux de roses et de blancs. Des tonalités de couleurs plus douces qui viennent en opposition avec les jaunes criards des chrysanthèmes. Pennisetum alopecuroides Herbe aux écouvillons

3

Valeriana officinalis Valériane officinale

Palette végétale - plantes de tons jaunes (culture hors-sol & “hors-eau”)

Propositions de variétés : Chrysanthemum Aztec Marigold (Chrysanthème) Glebionis segetum (Chrysanthème des blés) Tagetes erecta (Rose d’inde) Tagetes patula (Oeuillet d’inde)

4

Mon inspiration : les touches de roses sur les plans d’eau de Tràng An (visibles grâce aux circuits en barques)

Mon inspiration :les pépinières de fleurs «flottantes» dans le Mekong

Mon inspiration :la célèbre image «marketing» de Ninh Bình,les rizières fleuries avant la récolte

Palette végétale - plantes qui nécéssitent un sol drainé

Dianthus barbatus Oeuillets de poète

Prunus persica Pêcher

Prunus armeniaca Abricotier

Attention : les prunus ne sont pas à planter sur toutes les surfaces drainées. Elles présentent un intérêt principalement aux points stratégiques (près de la route, entrée du site (en point 4) pour faciliter la vente pendant le têt auprès des habitants de Ninh Bình comme ceux qui habitent derrière les montagnes (et qui viennent ponctuellement en ville).

Mon inspiration :les rues des villes vietnamiennes qui se transforment en champs de fleurs mobiles pendant la période du Têt (nouvel an vietnamien). Les Vietnamiens achètent tous un pêcher ou un abricotier qui sera installé dans leur maison, symbole de protection.

S’ADAPTER AU MANQUE DE DONNÉES FLORISTIQUES Il est difficile, voire presque impossible de se procurer des ouvrages sur la flore du Viêt Nam. Ainsi, pour déterminer un extrait de palette végétale de ce projet, j’ai mis en place plusieurs solutions : 1/ l’observation Vivre au Viêt Nam permet de faire attention aux essences végétales qui poussent spontanément, à celles qui sont cultivées et aux fleurs qui sont vendues sur le bord de la route. En cas de doute, je tentais de demander à mes amis vietnamiens les noms des plantes qu’ils traduisaient via leurs applications de traduction franco-viêt. 2/ la déduction Le nord du Viêt Nam possède 4 saisons et un climat subtropical (un mélange de climat tropical et tempéré). J’ai décidé de comparer la période de floraison entre le Viêt Nam et la France pour voir s’il y avait des correspondances. Pour l’abricotier, la floraison au Viêt Nam a lieu entre fin janvier et fin février alors qu’en France il faut compter plutôt le mois de mars. On peut estimer le décalage (précoce pour le Viêt Nam) d’un mois seulement. Ceci m’a permis de faire une estimation des périodes de floraison au Viêt Nam (voir en annexe 4).

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S’inspirer des éléments culturels contemporains du Viêt Nam Une boîte à idée pour créer

voir le contenu des enveloppes en annexe 7

134


135


0 25

champs de fleur hors d’eau

champs de fleurs (pleine terre) - propices à la photographie

10

passerelle légère

avancée sur ponton couvert

bassin du parc floral

0 50 m

COUPE AA’ - Hiérarchiser les déplacements, de la route de Tràng An au parc floral

COUPE BB’ - Prendre de la hauteur ou se rapprocher de l’eau

10 m

E OBR e OCT endid spl BRE TEM mière otos P E S ph lu une r des u o p

RIL ans FEVRIER-AV te» de samp e «autorou un , le parc

136

voies pour voiture et autocars

voie pour 2 roues

noue - réception des eaux de la route

chèvres - pâturage itinérant

rivière du parc floral

la passerelle piétonne et cyclable

cimetière - mise à distance

bassin du parc floral


couloir d’eau en direction du coeur de Tràng An

Îlots navigables

boisement dense végétation tropicale

Vie de parc Un nouveau paysage pour révéler les pratiques culturelles

0

allée navigable en période humide

bassin du parc floral

rangées de chrysanthèmes

COUPE CC’ - Franchir le seuil du périmètre Unesco à travers la forêt tropicale

10 m

COUPE DD’ - Zoom sur l’organisation des allées de chrysanthèmes surélevées. Gérer, vendre, acheter en toutes saisons grâce aux allées navigables.

OCTOBRE NOVEMBRE les transa ctions auto ur des chry santhè

mes sont nombreuses !

VUE PANORAMIQUE DEPUIS UN COULOIR D’EAU - s’immerger dans l’ambiance du parc fleuri, c’est croiser des promeneurs, des cyclistes, des horticulteurs, des vendeurs, des acheteurs, des photographes, des mariés, des habitants, des visiteurs, des oiseaux, des chèvres et pourquoi pas des chevaux. S’immerger dans le parc fleuri c’est profiter pleinement de la beauté de Tràng An à n’importe quel moment de l’année.

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138


Créer un parc floral peut sembler anodin et dénué de sens pour quelconque étranger du Viêt Nam. L’image que nous renvoie le Viêt Nam, avant de s’y rendre, tourne soit autour des paysages d’eau de la baie d’Halong, soit autour des rizières. Alors des fleurs ... ? “Bon oui, pourquoi pas”, me diriez-vous. Mais contrairement à nos préjugés et à nos images toutes faites, créer un parc composé d’une multitude d’ambiances florales est gage de succès. Il suffit de voir les champs de fleurs improvisés en périphérie d’Hà Nội : la réussite est telle qu’il faut payer pour pouvoir faire des photos. Les champs de fleurs sont de parfaits décors de fond pour une photo de mariage, des photos entre amis et surtout pour actualiser sa photo de profil Facebook. La fleur est aussi très présente dans le quotidien et les rituels. Chacune d’entre elles a sa symbolique par rapport à l’essence ou à la couleur. S’il s’agit d’un concept qui peut plaire à la culture vietnamienne, la fleur est aussi un moyen de parler du paysage cultivé autre que le riz. Faire de l’entrée de Tràng An un grand champ de fleurs entre eau et terre, c’est (enfin) marquer les esprits et créer une véritable porte d’entrée sur les paysages mondialement reconnu de Tràng An.

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Circuit en barque de Tràng An

Gîtes en ferme-école

B

5

un projet agroécologique solidaire C3’

C1’

les piscines naturelles

C1

C3 C2’

4 C2

A

140

3

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le site de la ferme-école E’

2

1

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6

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Les lieux clés :

50 0

100m

1

l’accueil (bâtiments de cours, restaurant, lieu de réception des voyageurs )

2

le village jardiné

3

le village aquacole

4

le village flottant au pied des falaises karstiques

5

le pôle élevage

6

le port

141


La ferme-école

au service du développement local & rural

[apprendre & partager]

Pourquoi un projet d’hébergement touristique ?

Comme j’ai pu l’expliquer dans la “petite” analyse (p 104-105), Ninh Bình voit sa population de visiteurs croître au fil des années. Lors des premiers mois du calendrier lunaire, les touristes vietnamiens affluent par centaines de milliers. Dans la ville de Ninh Bình, les hôtels affichent complets entre janvier et mars ainsi que la plupart des week-ends. Si nous tenons compte de la stratégie politique concernant l’avenir des “terres nues” le long de la route de Tràng An, le comité populaire de Ninh Bình souhaite dédier une partie de ces remblais aux “services touristiques”. J’ai donc choisi de suivre la volonté politique puisqu’elle se justifie complètement. D’une part la demande en “hôtels” est un réel besoin urgent, d’autre part la route est un emplacement stratégique pour la distribution des flux de visiteurs vers les lieux touristiques. Cependant poser la réflexion “simple” de l’hébergement hôtelier avait quelque chose de limité. L’arrivée des visiteurs étant inégalement répartie pendant l’année, j’ai souhaité proposer un système d’hébergements touristiques couplé à une activité locale régulière. C’est tout l’enjeu de ce projet, gérer le “trop-plein” et les “gros vides” ; éviter les hôtels fantômes comme il est possible d’en voir à Văn Long, au nord de Ninh Bình.

Une école de partage au coeur de Tràng An

Choisir d’accueillir des touristes dans les montagnes de Tràng An c’est choisir d’être exemplaire. Aujourd’hui le titre Unesco est remis en cause, faute de mauvaise gestion du site, du patrimoine, du paysage. Faire le choix de créer une école d’agriculture ici, c’est mettre en avant les valeurs locales : les savoirs faires et les paysages agricoles. Paysages du quotidien pour les locaux, paysages d’exception pour les étrangers. Vivre l’expérience du Viêt Nam du nord c’est toucher du doigt le quotidien des gens. Les visiteurs occidentaux, en recherche d’authenticité sont émerveillés face à une rizière ou aux scènes d’agricultures traditionnelles (repiquage du riz à la main, labourage des terres avec les buffles...). Faire d’une école d’agriculture, le gestionnaire d’une structure hôtelière en milieu rural (gîtes) c’est créer une mixité des usages, des conditions favorables au partage. Une découverte culturelle pour les uns, une ouverture sur le monde pour les autres. RÉFÉRENCE Ecole agroécologique dans la province d’Ha Tinh (500 km au sudouest d’Hanoi), au coeur d’une forêt tropicale. Structure : Hepa (Human Ecology Practice Area) , CCFD-Terre Solidaire (1ère association française de développement, ONG)

RÉFÉRENCE “Les agriculteurs formés[...] représentent les nouvelles générations de leaders paysans capables d’impulser des changements. Partenariat Viêt Nam – Laos – Thaïlande.” Dans les hautes terres du Viêt Nam (vers Lao Cai).

RÉFÉRENCE L’exemple de “Tonlé”, à Kratie, Cambodge. Un centre de formation aux métiers du Tourisme. Le centre dispense une formation pratique dans les domaines : de l’accueil et de la réception, de la restauration, de la maintenance et du guidage touristique. Mais aussi et surtout : hôtel d’application qui accueille les visiteurs dans une maison typiquement khmère, le long du fleuve Sekong. Structure : Tourism for Help - association à but non lucratif pour la promotion du tourisme responsable

142


a pour but de L’école d’agriculture Vietnamiens s ne former des jeu Bình et des de la province de Ninh ntour pour autres provinces ale ers paysans qu’ils soient les “lead istes : de demain” et spécial écologiques ro ag s > des technique utogestions > d’autres formes d’a ée autour L’école est organis i regroupe du pôle central qu tif (école) l’accueil administra k-in ; checket touristique (chec de cours out). Les bâtiments st aussi un gravitent autour. C’e commune. lieu de restauration les élèves et Un lieu partagé par à la partie les visiteurs. Quant que”, elle “enseignement prati us les pôles est répartie sur to ferme : les de production de la J’ai dit “agroécologie” ? e, la rizière, L’idée principale à travers le mot “agroécobassins de piscicultur chage et les logie” et de s’inspirer du modèle des milieux les parcelles de marai naturels, c’est-à-dire des principes permacoles levage. prairies dédiées à l’é SYSTÈME AUTONOME & de partage entre les visiteurs et les jeunes fermiers de l’école

et du VAC pour : - stopper l’utilisation des intrants extérieurs - produire des écosystèmes diversifiés et durables en réduisant les heures de travail - lutter contre l’appauvrissement des sols - lutter contre la pauvreté des familles en diversifiant les productions de culture - diminuer les émissions de gaz à effet de serre - atténuer l’exode rurale

Développer leur savoir et leur savoir-faire à partir de : - leurs connaissances déjà acquises autour de la nature - leur sens de l’observation

PLAN DESSINÉ DE LA FERME-ÉCOLE-GÎTES Plan caricatural du fonctionnement du site régit par l’eau. Interrelations entre les paysages “produits” et “visités”.

Enseignements Dans le pôle central : cours de langues (vietnamien, anglais), informatique, bases d’agroécologie. Les cours de langue et/ou informatiques seront dispensés bénévolement par des étrangers (touristes, étudiants ou autres). A l’extérieur, dans les espaces de production : l’agriculture traditionnelle est enseignée par les anciens eux-mêmes et/ou spécialistes

143


S’inspirer du motif agricole local Construction du projet par étapes

Etat initial - remblais et routes

Dessiner un maillage agricole local inspiré de la province de Ninh Bình > donner une échelle juste au projet > perméabiliser le remblai et déterminer des terres basses humides

maillage agricole de Tam Coc

Tam C sont oc et B i mont situés ch Dong a a Tràn gnes ka u coeur g r sent An. Il stiques des a s agri tifs de sont r de c s e en t oles et mailla préerre ges p i s s ba c sses icoles .

mailla ge agr icole Tràng de An

maillage agricole de Bich Dong

144


Libérer les circulations d’eau

Poser les fonctions et les usages du lieu aquaculture sur les terres les plus basses > rotation avec la riziculture en fonction des parcelles pôle central - espaces communs pour les voyageurs et les jeunes fermiers connexions aux cultures (maraichage, riziculture, vergers...) accès principal sur digue gîtes accès en barque aux “piscines “ naturelles ( et possibilité d’accéder au circuit de Tràng An en barque) riziculture en terre basse pour marquer les seuils maraîchage comme interface entre terres basses et terres hautes > espaces de productions pour la ferme-école + programme de découverte aux voyageurs

S’inspirer de quelques éléments d’organisation feng-shui et lié au VAC traditionnel

5 4

1 2

3 C trame de VA Le systè spiré n i l est ditionne g-shui n e f s e p i de princ nent n e i t qui on simples expositi ’ l e d compte utes a h s e d et du vent plicaures. Ex températ page taillées tions dé ! suivante

1

plantations de bananiers = barrière contre le vent du nord

2

circulation de l’eau du nord-est au sud-est des bâtiments

3

eau majoritaire au sud (pendant l’hiver)

4

palmier à betel ou arbres à port léger au sud (ventilation période chaude)

5

bâtiments d’élevage à l’ouest des bâtiments d’accueil/touristiques entourés de végétations hautes

145


Zoom sur les principes d’organisation d’une ferme traditionnelle Les explications ci-dessous ne sont pas issues d’un livre mais du fruit de nombreux entretiens avec M. Kien et My. Ce type d’information constitué de “règles” et de principes d’aménagement se transmet encore au Viêt Nam. Il serait intéressant à l’occasion de savoir si nos grands-parents français avaient eux aussi des “règles” d’aménagement similaires pour leurs fermes.

explications M. Kien

de

GRILLE DE PRINCIPE pour l’application du feng-shui dans

l’aménagement d’une ferme traditionnelle (dans la plaine de la région nord du Viêt Nam) - l’élément haut (montagne) doit être situé au nord/nord-est de la ferme - l’espace doit être ouvert en revanche au sud et sud-est - il faut éviter de mettre l’eau au nord à cause du vent froid du nord qui refroidit et humidifie l’espace de vie

bananiers densément plantés pour contrer le vent froid (hiver)

bâtiment d’élevage excentré de la maison et protégé par la végétation (anti-odeur) parcelle de potager

palmier à betel ou cocotier pour laisser circuler le vent frais (été)

maison traditionnelle (3 travées de 2 appentis minimum) étang ou bassin devant le bâtiment d’habitation

C’est dans ce genre de cas précis que nous pouvons constater que certains principes feng-shui ne relèvent pas de croyances particulières mais bel et bien de “bon sens”. Se protéger du vent froid l’hiver et utiliser l’eau pour rafraîchir l’espace en été sont deux paramètres essentiels à prendre en compte pour l’implantation d’une ferme ou d’une maison. Remarque : il est possible de voir des exceptions à la règle dans le paysage vietnamien. Si certains oublient ces principes, d’autres précisent qu’il n’est pas indispensable de toujours tout respecter. Les conditions idéales ne sont pas toujours présentes, il faut donc s’adapter et profiter de ce qu’offre le lieu. C’est le cas dans la plaine, lorsqu’il n’y a pas de montagne où s’installer, les villages se protègent quand même par la végétation et créent des bassins au pied de leurs maisons.

BLOC DE PRINCIPE DU VAC TRADITIONNEL inspiré de principes feng-shui

Source : d’après le PFE de DANG Thi Tra My soutenu en juin 2015

146


AVANT PROJET - Circulations des vents (été/ hiver) sur un remblais “nu” (aucune incidence)

montagnes (50 à 100 m de hauteur) Circulation du vent tempéré orienté sud/sud-est (étés chauds = températures supérieures à 30°C) Vent provenant de la région sud du Viêt Nam bien plus chaude que la région nord

Circulation du vent froid orienté nord/nordest (hivers froids = températures inférieures à 15°C). Vent provenant des montagnes du nord et de la mer de Chine

APRÈS PROJET - Optimisation / protection des vents (été/hiver) sur l’ancien remblai remodelé, occupé par de la vie humaine

montagnes (50 à 100 m de hauteur) Circulation du vent frais (été)

Circulation du vent froid (hiver)

Vent rafraîchi par la présence d’eau

Déviation du vent grâce au brise-vent

Bassins piscicoles-rizicoles = présence d’eau rafraîchissante l’été Ensembles bâtis rafraîchis par le vent frais du sudest (été) et protégés du vent froid (hiver)

Brise-vent (alignements d’arbres plantés sur digue) Brise-vent (boisement de protection pour élevage)) Bassins vidés et remplacés par des cultures (hiver)

147


COUPE GÉNÉRALE AA’ orientée sud-ouest/nord-est au

se

0

r t es

50

bassins piscicoles vidés en hiver

avant projet : niveau du remblai plan d’eau

diguette

village aquacole

canal

petit port - embarcadère

bâtiment principal - pôle central restaurant et coursives ouvertes

«rivière intérieure»

nager

diguette

parcelles de maraichage

diguette

COUPE GÉNÉRALE BB’ orientée nord-ouest/sud-est bâtiment annexe - salles de cours

prairies - végétation spontanée et pâturée par le bétail

diguette

rizière

diguette

rizière

berges végétalisées

plan d’eau connexion avec le site touristique Tràng An

app

prairies - végétation spontanée et pâturée par le bétail

bâtiment principal

jardin d’eau

bâtiment principal

bâtiment annexe «rivière intérieure»

canal

digue - point d’accroche des gîtes

village aquacole

plan d’eau

Le jardin d’eau

[se repérer, se restaurer, apprendre, partager]

ren dre

partager

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se déplacer

AMBIANCE DE LA PARTIE CENTRALE Le jardin d’eau est le lieu idéal pour l’interculturalité. Se rencontrer est possible grâce au partage des espaces communs : la coursive-restaurant, lieu de bénévolat pour les cours de langue entre les visiteurs étrangers et les jeunes apprentis fermiers ; l’embarcadère de sampans ; et les salles de classe en périphérie du jardin d’eau.

100 m

148


Les références

“Wind & Water café” : restaurant tout en bambou, Binhduong, Viêt Nam. Agence : Vo Trung Nhia architects (vietnamien) A garder : la forme circulaire du bâtiment principal (restaurant), la place du végétal, son rapport à l’eau qui est placée de façon centrale. Sa forme en V qui vise à maximiser le vent circulant dans le bâtiment.

“Southeast Asia Style Hotel” : concept hôtelier au Cambodge. Agence : Vo Trung Nhia architects (vietnamien) A garder : la forme circulaire des bâtiments annexes (salles de classe, cuisines..) qui viennent compléter et se connecter au restaurant

L’inspiration

dans la province de Ninh Bình

Au coeur de Tràng An, vers Hoa Lu, il est possible de trouver ce genre de plan d’eau aménagé, endigué, et encadré de façon circulaire par les falaises.

Le circuit en bateau de Tràng An permet de découvrir de toutes petites vallées immergées ponctuées d’îles. L’ensemble donne l’impression de se perdre, de tournoyer comme le montre cette photo.

Architecture souhaitée : ce bâtiment imposant possède une forme originale (cf. Wind & Water café) pour marquer son rôle central au sein de la ferme-école-gîte. Sa coursive circulaire permet de replacer l’eau circulante au centre. Autour de la coursive gravitent d’autres bâtiments annexes (cf. Southeast Asia Style Hotel) qui pourraient avoir la fonction de salles de cours. L’idée est de les orienter au nord du bâtiment circulaire de façon à avoir une lumière optimale pour les salles de classe (jusqu’à 18h le soir, les élèves n’ont pas le soleil dans le dos donc pas d’ombre sur la feuille ! Il s’agit là d’une astuce de grande importance vietnamienne !)

Palette végétale Palette de matériaux

Nelumbo nucifera Lotus d’orient

Le bambou Matériau local et imputrescible, le bambou fait l’objet de nombreux savoir-faire dans le domaine de la construction au Viêt Nam. Pendant un temps délaissé, il revient en vogue dans des projets d’architecture contemporaine.

bassins piscicoles vidés en hiver

route de Tràng An

Ficus benghalensis L. Banian

La brique Matériau local caractérisé par ses petits trous. La brique nue donne un caractère aux maisons vietnamiennes. Il est possible de jouer avec la perméabilité de ce matériau pour augmenter la ventilation du bâtiment. Il se marie parfaitement avec le bambou.

0

Le verre Uniquement utilisé pour les fenêtres des bâtiments annexes. La coursive est ouverte sur l’extérieur.

50

100 m

avant projet : niveau du remblai

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Valorisation de la bio-énergie

[recycler, gérer]

A l’échelle d’une petite exploitation : engrais naturel la cuisine de la maison

les racines du bananier filtrent l’eau du poulailler

le fumier est utilisé comme engrais pour les champs/bassins de culture

buffle

1

2 l’eau de la cuisine est enrichie par les excréments du poulailler

cochon 3

les eaux filtrées viennent enrichir les cultures 1 bassin de pisciculture OPTIMISATION DE LA BIORESSOURCE Schéma de gestion des eaux de cuisine et du fumier issu de l’élevage

2

jardin potager

3

rizière

vache toilettes sèches avec système de tranformation en compost

VAC, les avantages

A l’échelle d’une petite exploitation, la quantité de fumier n’est pas suffisante pour produire de l’énergie sur toute la ferme-école. Malgré tout, il est possible de valoriser cette “bioressource” pour l’amendement des cultures (rizière, maraichage, pisciculture...). En parler peut être évident pour certains d’entre vous, lecteurs, mais il me semblait important d’évoquer le principe VAC qui se fonde sur ce système intégré presque autosuffisant où “tout sert à tout”.

SYSTÈME CULTURAL INTÉGRÉ EN PLAINE - VAC (VAC en vietnamien est vuon, ao, chuong qui signifie jardin/étang/enclos pour les animaux)

> Plus de revenus (par rapport à un ouvrier industriel) Pour 1 VAC de 200m², si 2 personnes travaillent alors 1 personne = 52 millions VND/an (chiffres revus à la baisse) Pour un employé industriel, 1 personne = 48 millions VND/an (chiffres revus à la hausse) > Consomme peu d’espace Pour VAC : 1 personne = 150 m² env. > Emploi stable et durable Grâce à la diversité des productions, donc protégé en cas de fluctuation du marché mondial et local > Faible impact écologique Biodiversité naturelle et agricole +++ par rapport aux autres activités

150


A l’échelle d’une grande exploitation : biogaz A l’échelle d’une très grosse exploitation (voir les chiffres ci-dessous), il est possible de songer à une autosuffisance énergétique. En effet, après une succession d’étapes de transformation, il est possible d’extraire le méthane et de produire de la chaleur pour les bâtiments (hiver) et/ou de l’énergie électrique. Si la ferme-école parvient à financer le matériel de méthanisation et faire grossir son cheptel, alors il pourrait être possible d’intégrer à l’apprentissage des jeunes fermiers l’autosuffisance énergétique. Utopique aujourd’hui mais peut-être pas tant que ça demain...

1

2

REFERENCE 1 Au Viêt Nam, le système de compostage et de transformation en énergie est bricolé REFERENCE 2 Ferme Méthavo Elevage, Ille et Vilaine (France)

les chiffres

DES VACHES, BUFFLES ET COCHONS À L’ENERGIE Le dispositif de méthanisation et transformation du fumier pourrait être situé a proximité de l’élevage

Avec un digesteur de 200 m3, on peut alimenter 5 maisons en électricité par jour. Le minimum environ: - 100 vaches ou - 300 cochons ou - 2500 volailles (poulets, canards...) > il faut 10 VAC de 200300 m² (avec au minimum 10 bovins (vaches, buffles..)

par VAC)

PRINCIPE DE MÉTHANISATION dans la ferme-école- gîte

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Référentiel d’hébergements touristiques dans la province de Ninh Bình

“Bons exemples” : les hôtels ancrés dans la “culture” du lieu et dans le paysage

LANG VIET Co, près de Tam Cốc, Ninh Bình Les + : Anciens sites monastiques réaménagés. Il a été remis “en vie”, les bâtiments restaurés peuvent accueillir des visiteurs pour plusieurs nuits. Un village d’anciennes maisons vietnamiennes, caractéristiques de celles que l’on pouvait trouver dans le delta du Fleuve Rouge donnent un esprit de “musée vivant”. Des grandes perspectives sur les falaises karstiques. Les - : Structure d’accueil renfermée sur elle-même A réutiliser : le système d’allées rectilignes pour accéder aux gîtes les “ portes “ pour marquer le seuil NGUYEN SCHACK, entre Tràng An et Tam Cốc, Ninh Bình Les + : les gîtes sur pilotis qui marquent/suivent le contour de la falaise. Structures légères en bambou. Gîtes isolés, sentiment de dépaysement. Bénévolat de cours de langues avec les enfants vietnamiens. Les - : Gestion du plan d’eau. Milieu dégradé par la colonisation (trop) rapide d’invasives. Etouffement des milieux aquatiques. A réutiliser : La structure légère et culturelle du bambou, la structure sur pilotis, les vues sur les paysages caractéristiques de Tràng An , entre eau et montagne. Le système de bénévolat et la participation des visiteurs à l’apprentissage des locaux. TAM CỐC GARDEN RESORT, Tam Cốc, Ninh Bình Les + : la lisière de bambou qui marque l’interface entre l’hôtel et les espaces de culture. Les activités artisanales enseignées aux visiteurs. L’utilisation des matériaux comme la brique et la pierre. Les digues et diguettes des rizières qui participent à la connexion avec les rizières voisines. Les - : une entrée très fermée. A réutiliser : la lisière de bambou, culturelle et qui marque l’entrée du village. Les matériaux locaux. Les digues et diguettes : connexions avec l’extérieur.

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“Mauvais exemples” : les hôtels déconnectés au lieu et à la culture locale

Cúc Phương Resort & spa, Cúc Phương, province de Ninh Bình

Les - : Structure renfermée sur ellemême. Contrairement à ce que l’axonométrie projetée peut montrer, tous les bungalows n’ont pas été construits. Hôtels très souvent vides. Surconsommation d’espaces inutiles. De grands espaces de prairies non exploités par l’agriculture. Construits sur un plateau de la montagne peu habité. Déconnecté de tout, aucun lien direct avec le parc national.

Nombreux projets de Resorts commencés... mais loin d’être finis... Tamc Coc, Ninh Bình

(a)

Les - : Structures renfermées sur elles-même la plupart du temps (surtout le (a)). Grands blocs de béton sortis de nul part. Consommation de foncier agricole inutile. Assèchement des rizières, construction en hauteur, fermeture du paysage depuis la route. BILAN Contrairement à la plupart des hôtels de Ninh Bình que j’ai rangée dans la catégorie “bons exemples”, ma position est de proposer un référentiel architectural contemporain aux lignes épurées. L’architecture doit venir souligner un trait du paysage ou témoigner d’une symbolique que j’ai rencontrée dans les paysages ruraux de la province de Ninh Bình. Le choix de l’architecture contemporaine permet de rentrer dans un processus d’innovation et d’expérimentation. Elle vient contrebalancer l’architecture vernaculaire utilisée dans quasiment tous les hôtels de Ninh Bình (hors ville).

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La ferme-gîte : 3 expériences de paysages

le village jardiné

[habiter, jardiner, se ressourcer]

VILLAGE DE PLAIN-PIED, entre forêts de bambou et jardins potagers

bler

rencontrer

partager

sem se ras

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r repose

bassins tampons et filtrants des eaux issues des canaux

rencontrer pêcher

les jardins potagers expérimentaux pour les jeunes fermiers sont alimentés en eau par les canaux nord/sud

la bambouseraie, une interface entre gîtes de vacances et espace de vie des internes

Le village jardiné permet de rentrer dans le quotidien des jeunes fermiers. Les maisons de vacances sont disposées en lisière de village, en front de bassin, permettant de jouir du panorama qui se compose devant les yeux du voyageur : des bassins aux couleurs changeantes (du marron au bleu turquoise en fonction des saisons) marquée à l’horizon par la ligne de montagnes. De temps à autre, il est possible d’assister à des scènes de travail, tel que le labour traditionnel lorsque le bassin va être remplacé par la culture de riz.

VUE DEPUIS LES GÎTES EN FRONT DE BASSIN le calme et la sérénité des éléments eau & montagne....

154


A prendre en compte : > maisons sans vis-à-vis > système de ventilation > orientation privilégiée : nord/sud

100 m²

format “grande famille” (5-10 personnes)

50 m²

format “petite famille” (1 couple et 2-3 enfants) ou “groupe d’amis” (3-5 personnes)

1 ou 2 niveaux (répartis sur 2 bâtiments séparés) L = 5 ou 10 m l=5m h = 5,5 m x 1 ou 2 (éviter les nombres pairs pour l’architecture)

25 m²

format “solo” ou “couple” (1 couple ou une personne seule) ou “groupe d’amis” (1-2 personnes)

100 m² adaptés au village jardiné

Palette de matériaux

La référence

La brique Matériau local caractérisé par ses petits trous. La brique nue donne un caractère aux maisons vietnamiennes. Il est possible de jouer avec la perméabilité de ce matériau pour augmenter la ventilation du bâtiment. Il se marie parfaitement avec le bambou et la pierre. La pierre Matériau local qui prend tout son sens à Ninh Bình. L’extraction et la taille de pierre sont des activités ancrées dans la culture de la province. L’utiliser ici est une façon de rendre hommage à ces petites montagnes et symboliquement de marquer le mariage du bois et de la pierre, de la forêt primaire et de la montagne.

“House for Trees” : concept de maisons tubes revisitées. Agence : Vo Trung Nhia architects (vietnamien) A garder : l’esprit petites maisons tubes éclatées créant un espace commun central à partager. Le plus : maisons étroites mais hautes, impact au sol réduit.

L’inspiration

Le verre Ce matériau permet de créer de grandes baies vitrées de façon à capter un maximum de lumière. En effet, certains bâtiments sont implantés à l’ombre d’une petite forêt de bambou.

dans la province de Ninh Bình

Palette végétale

Maisons tubes au milieu des rizières dans la vallée Sao Khe, au coeur de Tràng An.

Bambousa multiplex Musa acuminata (Lour.) Raeusch. Bananier d’Asie Bambou du sud-est

Nelumbo nucifera Lotus d’orient

COUPE DETAILLÉE EE’ des bassins aquacoles à la route principale

0

10 m

digue menant aux parcelles de maraichage

potager des internes

verger

route principale

internat

poatgers des internes

une diversité de fruits et légumes cultivés dans les jardins potagers du nord du Viêt Nam sur sol calcaire argileux bambouseraie en interface lieu intime

terrasse sur toit du gîte

bassin tampon (filtration des eaux venant en amont)

diguette

bassin pisciole

Architecture souhaitée : Des lignes qui tirent vers le haut. Une architecture qui fait écho à l’architecture moderne du Viêt Nam : celle des maisons tubes. Leur disposition comme le suggère l’architecte Vo Trung Nhia, permet de se retrouver dans des petites cours intimes. Une façon pour les internes de se rencontrer ou pour les grandes familles, de se retrouver en toute convivialité.

155


le village aquacole

COUPE DETAILLÉE DD’ espace de circulation sur digue entre les bassins

0

bassin d’aquaculture

barque à disposition

digue-route

passerelle d’accès

Le village aquacole est une expérience au coeur d’un réseau de bassins dédiés à l’élevage de poissons et/ou de crustacés. Ce paysage d’eau est découpé, structuré et organisé par une succession de petites digues - typiques des paysages de plaine de la province de Ninh Bình. Ces digues ou diguettes permettent à la fois d’accéder aux bassins pour les fermiers mais aussi de desservir chaque petite maison de vacances. Celles-ci sont inspirées des petites architectures ou maisons locales proches des lieux de pêche dans la plaine agricole.

gîté sur pilotis

bassin d’aquaculture

[habiter, pêcher, se ressourcer]

10 m

VUE SUR UNE SCÈNE DE PÊCHE où les jeunes fermiers et les visiteurs peuvent se croiser, échanger et s’entraider

156


100 m²

format “grande famille” (5-10 personnes)

A prendre en compte : > maisons sans vis-à-vis > système de ventilation > orientation privilégiée : nord/sud

50 m²

format “petite famille” (1 couple et 2-3 enfants) ou “groupe d’amis” (3-5 personnes)

La référence

25 m²

format “solo” ou “couple” (1 couple ou une personne seule)

L’inspiration

2 niveaux L=5m l = 2,5 m h = 5 (chiffre impair & acceptable d’un point de vue feng-shui)

25 m² adapté au village aquacole

Palette de matériaux

dans la province de Ninh Bình

La tôle Matériau utilisé pour des installations de fortune près des bassins piscicoles. L’utiliser dans ce projet est une façon d’ancrer davantage la création de ce paysage dans la réalité du local. Cabane de pêcheur en bois, péninsule Olympique, USA Agence : Olson Kundig A garder : le toit en avancée protégeant des intempéries. Le système sur pilotis et la proportion hauteur/largeur.

Palette végétale

Eichhornia crassipes Jacinthe d’eau

Phragmites australis Roseau commun

Petite architecture (bâtiment d’éclusage)face à une rivière. Plaine piscicole & rizicole à l’ouest des montagnes de Tràng An

Le verre Il se marie parfaitement avec la tôle. ils se complètent parfaitement l’un et l’autre. l’un est opaque et rainuré, l’autre est lisse, transparent.

Architecture souhaitée : ces petites maisons individuelles prennent un peu de hauteur avec leur 2ème niveau. le toit doit être ajouré de façon à créer une ventilation de part et d’autre du bâtiment.

Typha latifolia Massette

un système de terrasses individuelles sur pilotis au pied des gîtes

canal tampon pour filtrer les eaux usées des gîtes avant d’être libérées dans les bassins

bron z occi er (pou dent r aux) les Areca catechu Palmier à betel

Carica papaya Papayer

Musa acuminata Bananier

en cas de prolifération de jacinthes d’eau sur les bassins d’aquaculture, celles-ci peuvent être déplacées au pied des gîtes (permet aux poissons de ne pas étouffer, et création d’un milieu humide particulier sous les jacinthes d’eau concentrées)

circuler

pêcher centraliser

un alignement de palmiers à betel et bananiers semi-fermés, permettant de laisser circuler l’air frais en période chaude

VILLAGE SUR DIGUE dans une nature quadrillée et endiguée.

157


Palette de textures dans la province de Ninh Bình [eau et végétation]

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le village flottant

[habiter, naviguer, se ressourcer]

COUPE C3 C3’ cheminement vers l’île des piscines naturelles (depuis le village flottant) 0

10 m

cheminement en sampan dans les eaux basses de Tràng An

passerelle sur pilotis le long de la falaise karstique

Le village flottant est situé dans un endroit reculé de la ferme, dans le creux d’un piton karstique. Son isolement vient en corrélation parfaite avec la planéité de l’eau et la douceur des graminées et des petites rizières. Le seul moyen pour y accéder : le sampan, rajoutant encore un peu plus de lointain et de magie à ce paysage d’eau et de montagnes. Cette image n’est autre que l’emblème de Tràng An et par extension, celle de Ninh Bình.

159


0

rizières

transport des visiteurs et des valises par barque jusqu’au village flottant

rizières du village flottant en arrière-plan

gîte (village aquacole)

passerelle d’accès

circulation sur digue

COUPE C1 C1’ départ du port vers le village flottant

10 m

configuration n°3 : position du gîte dans un nuage de végétations aquatiques

configuration n°1 : position du gîte dans un couloir de rizières

passerelle principale desservant l’ensemble des gîtes flottants

passerelle secondaire desservant 1 ou plusieurs gîtes

0

10 m

COUPE C2 C2’ coupe transversale du village flottant

rizières

gîtes sur pilotis «flottants»

passerelle secondaire privative

passerelle principale

gîtes sur pilotis «flottants» (système d’adaptation au niveau d’eau)

rizières

configuration n°2 : position du gîte au coeur des rizières

plan d’eau

VILLAGE SUR PILOTIS FLOTTANTS, au coeur d’une nature texturée où l’eau est le reflet des montagnes et du riz

160


1 niveau L=5m l = 2,5 m h = 3,3 m (hauteur feng-shui)

100 m²

format “grande famille” (5-10 personnes)

50 m²

format “petite famille” (1 couple et 2-3 enfants) ou “groupe d’amis” (3-5 personnes)

1 niveau L = 10 m l = 2,5 m h = 3,3 m (hauteur feng-shui)

25 m²

format “solo” ou “couple” (1 couple ou une personne seule) ou “groupe d’amis” (1-2 personnes)

25 m² & 50 m² adaptés au village rizicole & plan d’eau

La référence

“Lake House”, agence : Openbox Campagny, Thaïlande A garder : l’architecture contemporaine épurée. Le toit à l’horizontal pour évoquer la planéité de l’eau en contraste avec la verticalité des montagnes.

L’inspiration

“The fish House”. Agence : Guz Architects, Singapour. A garder : la forme du toit sinoviêt revisitée, plus contemporain.

Agence inconnue A garder : la forme du toit sino-viêt revisité, plus contemporain. http://www.satiti.com/the-besthouse-plans/1/modern-housearchitecture-design/

dans la province de Ninh Bình Architecture souhaitée : idéales pour un petit groupe d’amis ou une petite famille. Ces maisons flottantes, à l’architecture sobre, sont surplombées par un toit horizontal pour faire écho à la planitude de l’eau. La forme allongée de la petite maison donne l’impression qu’elle s’étire de tout son long, ce qui crée un contraste avec la verticalité de la montagne en arrière-plan. L’architecture aux lignes très contemporaines n’existe pas particulièrement au Viêt Nam (d’après ce que j’ai vu), mais une façon de marquer l’innovation du lieu et la progression du Viêt Nam dans l’affranchissement de son architecture vernaculaire.

La planitude de l’eau contrastant avec la verticalité des falaises karstiques. Tràng An.

Palette végétale

Les matériaux Le bambou Matériau local et imputrescible, le bambou fait l’objet de nombreux savoir-faire dans le domaine de la construction au Viêt Nam. Pendant un temps délaissé, il revient en vogue dans des projets d’architecture contemporaine. Ici il permet de créer une structure légère flottante. Le verre Ce matériau permet de créer de grandes baies vitrées de façon à capter un maximum de lumière. En effet, les bâtiments sont implantés dans un renfoncement de montagnes qui dissimule la lumière du sud.

Eichhornia crassipes Phragmites australis Roseau commun Jacinthe d’eau

Typha latifolia Massette

Areca catechu Palmier à betel

Oryza Riz

161


162


Au tout début de ma réflexion sur l’avenir des remblais le long de la route de Tràng An, il y avait deux nécessités : celle de répondre à la demande en hébergement touristique, et celle de redonner les droits à l’eau. Je savais que, si je choisissais le retour à l’eau et à la nature, ce genre de projet n’aboutirait jamais. Aujourd’hui le Comité populaire veut des réponses, des idées, des orientations sur le développement du tourisme. Actuellement, mis à part quelques rares petits entrepreneurs qui proposent des gîtes en pleine nature sans dénaturer et faire perdre les qualités du site, beaucoup de projets créent de véritables cicatrices dans les paysages de Ninh Bình. Alors j’ai choisi d’assumer le projet d’hébergement touristique plutôt que de le contourner. Mais plutôt que de proposer un hôtel fermé sur lui-même et implanté sur le remblai tel quel, j’ai choisi d’ouvrir le lieu non seulement d’un point de vue paysager, mais aussi d’un point de vue social. Intégrer l’habitant dans un projet touristique était fondamental. Si le financement d’un tel projet peut être un frein aujourd’hui, la portée du projet une fois réalisée peut devenir un véritable tremplin pour les futurs jeunes générations de Vietnamiens.

163


L’île aux chevaux

Déplacement écologique et gestion extensive au service de la biodiversité

8

B’

7 A’

la plage

les îles des chevaux B

1 6 C’

A

passage dans une grotte circuit Tràng An

passerelle en bambou - unique accès à l’île

C

la ferme équestre

164


3 accès aux pistes de randonnée

4 Du

on

g

Trà

ng

An Déroulement de l’activité randonnée à cheval (temps de l’activité, préparation pré et postrandonnée comprises : 1/2 journée ou 1 journée)

2 5

vers la ville de Ninh Bình

0

1

Chercher les chevaux sur l’île

2

Préparer les chevaux dans l’espace de travail

3

Départ pour la randonnée

4

Retour randonnée par le même accès

5

Enlever le matériel à la sellerie

6

Ramener les chevaux sur l’île

7

Baignade - détente des chevaux

8

Relâcher les chevaux sur les îles

100 m

165


Les chevaux : de véritables outils de gestion écologique et peut-être le futur emblème de Ninh Bình ? (après la chèvre bien sûr !) Passionnée de chevaux depuis mon enfance, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer mes premiers chevaux vietnamiens, en octobre 2014, lors de notre road trip (voyage par la route) dans la province de Ha Giang dans les montagnes du nord du Viêt Nam. Les chevaux n’étaient pas montés mais conduits à pied, portant des charges lourdes. Tous les chevaux que je croisais étaient petits (moins d’1,5 m au garrot) qu’ils soient dans le nord ou dans le centre du pays. En effet, j’ai pu en rencontrer aussi à Hue au coeur de la citadelle, tractés à des calèches.

PREMIÈRE RENCONTRE A LUNG CU, près de la frontière chinoise

DEUXIÈM E LES CHE RENCONTRE AV VAUX D E HUE, d EC citadelle ans la .

NTRE SUR MA DERNIÈRE RENCO AU, près CH I MA DE UTE RO LA dans les d’une ferme perchée montagnes

Je me suis questionnée et j’ai très vite cru que les chevaux du Viêt Nam n’habitaient que dans les montagnes. Jusqu’au jour où j’ai aperçu ce petit troupeau d’une dizaine de chevaux sur la route de Tràng An ! Probablement en semi-liberté, ceux-ci pâturent les bords des routes et l’espace de remblais près du second tunnel que j’ai choisi comme support de projet pour cette île aux chevaux.

166


C’est donc de cette parcelle quasiment toujours investie par les chevaux, que j’ai fait le choix d’intégrer le cheval dans la vie des visiteurs et des habitants de Tràng An. Pourquoi ne pas profiter de la présence de cet animal - qui inspire de la sympathie auprès des gens - pour donner plus d’ampleur à l’image écologique de Tràng An ? Sans essayer de détrôner la chèvre qui est l’animal emblématique de la province de Ninh Bình, le cheval ne pourrait-il pas être un nouvel élément moteur de la découverte des paysages de Ninh Bình ? Si les visiteurs locaux pourraient être réticents à monter sur le dos d’un cheval, beaucoup de touristes étrangers sont en recherche de randonnées à cheval. Les forums à ce sujet sont nombreux et souvent les discussions aboutissent toujours à une même réponse : il n’existe pas d’endroit au Viêt Nam pour découvrir les paysages à cheval. La province de Ninh Bình est un profil cohérent avec ce genre d’activités : les routes ne sont pas dangereuses ni encombrées (sauf entre février et mars), il existe un panel de paysages très riche (paysage de plaine, de rivière, de forêt primaire, de vallées sinueuses encadrées par des hautes falaises, etc.). La ferme équestre pourrait être tenue par le propriétaire des chevaux lui-même ou par un associé formé dans la discipline équestre. Si l’idée plaît au Comité populaire de la ville, peut-être que ces derniers pourraient recevoir une aide financière participative ? Dans tous les cas, les surfaces de pâtures disponibles sont très nombreuses et la question du foncier n’est pas un problème (au vu de la liberté laissée aux animaux d’élevage dans les campagnes).

LE PÔLE (REMBLAYÉ) DE RALLIEMENT DES CHEVAUX . Lorsque je ne voyais pas les chevaux errer sur la route de Tràng An, c’était toujours sur cette parcelle remblayée qu’ils étaient. Il est possible d’en déduire que la ferme en arrièrefond doit être celle du propriétaire des chevaux .

Les informations pratiques 1 cheval = 1 hectare (pour un pâturage permanent tout au long de l’année) Dans le cas de ce projet, ce sont des petits chevaux qui ont un gabarit plus petit qu’une race de cheval. On peut estimer qu’avec une dizaine de petits chevaux, il est possible de les laisser pâturer sur l’île pendant une année entière. Sur l’île des chevaux, la surface est d’environ 4 Ha, dont environ la moitié qui est très peu végétalisée aujourd’hui. Ce qui nécessite de phaser le projet pour pouvoir débuter le pâturage dans les conditions optimales. Le phasage 1/ Prévoir un temps de repos de la parcelle : autorégénération de façon à ce que le couvert végétal augmente pour atteindre quasiment 100 % 2/ Pâturage temporaire - uniquement aux périodes de tourisme intense pendant la journée. Le soir : retour à la nature. Il suffit d’éduquer les chevaux pour qu’ils reviennent manger des friandises le matin (quelque chose de plus riche) ou de parquer le dominant pour que les autres restent dans les environs. A l’aide du dominant du troupeau, il est possible de les canaliser sur l’île pendant les activités de la journée. 3/ Pâturage en pleine nature dans la zone UNESCO - hors saison touristique - pour la mise au repos des terres. 4/ Adapter la fréquence du pâturage les années suivantes pour éviter le surpâturage. Les contraintes ou non contraintes Le petit cheval de Ninh Bình vit toute l’année dehors - en fait aussi un excellent outil de gestion des pâturages les plus ingrats. Broutant toute l’année aux abords des routes et dans les friches, il sait se contenter des strates herbacées poussant sur un sol de nature argilo-calcaire. L’élevage devra rester extensif pour permettre l’auto-régénération de la flore et la création de nouvelles strates végétales. Par le piétinement, le pâturage, les fécès, ils contribuent au maintien de la diversité de la faune et de la flore dans des milieux tels que les pelouses, les prairies, les friches, les lisières forestière. Cette fonction a néanmoins des limites notamment celle du surpâturage qui pourrait avoir une tendance à la banalisation des milieux. D’où la nécessité de prendre en compte une rotation des pâtures.

167


Transformation insulaire Une gestion extensive des îles au fil de l’eau

Etat initial

N0

Etat initial

N+1

la prairie colonise les 60% de l’île

Etat initial

N+2

la prairie colonise les 90% de l’île

Phase de repos - progression de la strate herbacée uniquement (les arbres présents sur site sont des arbres plantés et non issus d’un processus de colonisation naturelle de la végétation)

168


Etat transformé (volumes de remblais retravaillés)

N+3

novembre

Période “sèche” (hiver)

décembre janvier

février

Période “tempérée” (printemps)

Période “début de mousson” (été)

mars avril

mai juin juillet

_repos du sol (empêcher la présence des chevaux sur les îles) _activité touristique très faible (200.000 touristes vietnamiens + 130.000 touristes étrangers*) _ T° : froid sec ou tempéré _ niveau de l’eau <1,5m

_pâturage intensif (rotation des zones de pâture 1 fois par semaine) _activité touristique intense (presque 3 millions de touristes vietnamiens + 160.000 touristes étrangers*) _ T° : crachin et hiver doux (surtout en février et mars) _ niveau de l’eau : 1,5m

_ pâturage intensif ou extensif (en fonction des arrivées de voyageurs) _activité touristique moyenne (470.000 touristes vietnamiens + 125.000 touristes étrangers*) _ T° : très chaud en juillet et de nombreuses averses tout l’été _ niveau de l’eau entre 1,5m et 2m

Période “mousson et redoux” (fin de l”été & automne)

août septembre octobre

_ pâturage

extensif ou mise au repos (en fonction des arrivées de

voyageurs) _activité touristique faible (290.000 touristes vietnamiens + 110.000 touristes étrangers*) _T° : Très forte pluviométrie jusqu’en septembre puis rafraîchissement en octobre (température idéale) _niveau de l’eau > 2m

En reprofilant l’espace délaissé de façon à obtenir différents niveaux de remblais, l’eau se retrouve moins contrainte et contribue à une saisonnalité du paysage. * source : bureau du tourisme de Binh Binh (chiffres de 2013)

169


10 m

n sur Le chemi palier r ie em pr le ion de ct re - en di espace » ge la «p la avec de na ig de ba x au les chev

50 m

2ND PALIER

10

chemin sur le 1ER PALIER au plus près de l’eau

0

plan d’eau - piémont 0

1ER PALIER - végétation humide

plan d’eau - piémont karstique

Le motif prairial varie au fil des saisons et du pâturage : une aubaine pour créer de nouvelles ambiances circulées

2ND PALIER - végétation submergée temporairement

Une vie insulaire dictée par l’eau

3ÈME PALIER - submersion exceptionnelle

Jeux de topographie, jeux de cheminement

COUPE BB’ zoom sur le resserrement de l’île, milieu le plus riche car le plus soumis aux fluctuations de l’eau

s lot aux î t g s e iné f tif s i s s n u n o te arb atiage ex és r t r é r fou véagu pâtu e x d ce au v

grâ che des

En zone humide, seuls les poneys (ou petits chevaux) peuvent convenir pour la préservation des berges des cours d’eau, des mares et autres étangs ; les bovins sont à proscrire vu leur fâcheuse tendance à aller patauger dans l’eau (effondrement des berges, mise en suspension de limon dans l’eau...). L’association ovins-équidés-bovins est utilisée pour obtenir un pâturage homogène. Ici, les chevaux sont volontairement les seuls à pâturer pour générer un pâturage hétérogène et ainsi favoriser le développement d’îlots de végétations aléatoires. Sur terrain pauvre également les poneys sont moins sélectifs. Ils permettent de maintenir une strate végétale assez basse. VUE PANORAMIQUE SUR LA PARTIE RESSERRÉE DE L’ILE - le printemps vietnamien fait son entrée et marque l’arrivée des chevaux sur l’île. C’est aussi la grande période d’affluence des touristes ! Tous en selle !

170


Duong Tràng An

voie 2 roues

couloir d’eau entre l’île et la route de

1ER PALIER

1ER PALIER

passerelle en bambou - unique accès de l’île

plan d’eau - piémont karstique 10 m

COUPE CC’ coupe transversale de la passerelle - sa hauteur lui permet de prendre des allures de belvédère, et de maintenir un passage au sec même en cas de forte montée des eaux.

Ar

ch pa

COUPE AA’ coupe transversale de l’île - le jeu de relief permet de jouer sur la submersion partielle de l’île et augmente la diversité des milieux naturels

Variation du niveau d’eau avec les 4 saisons

0

la

2ND PALIER

3ÈME PALIER

4ÈME PALIER - prairies, fourrés arbustifs et petits boisements hors d’eau

niveau de remblais initial

3 2,5 2 1.5

ri

ev

rt

au

ie

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p l’ âtu de îl res e de

171


Partir pour un ailleurs

la découverte des paysages de Ninh Bình à son rythme

raondonnée en petit groupe

vers la vallée de la rivière SAO KHE

172


Découvrir Tràng An ou toute une partie de la province de Ninh Bình à cheval, c’est choisir de prendre son temps et de se laisser porter par les détails du paysage : les motifs des rizières, la rencontre avec les troupeaux de buffles ou de vaches, une bagarre de chèvres, des autochtones qui prennent leur tra da chez eux ou sur le bord de la route, l’immensité des falaises, le travail dans les champs (repiquage, moisson), les enfants qui jouent au cerf-volant, etc. En calèche ou à dos de cheval, chacun peut y trouver son compte. C’est peut-être l’avenir de Tràng An qui pourrait se dessiner ainsi sous le signe de la lenteur, au rythme de l’eau et des sabots des chevaux.

ferme équestre

porte en bambou marquant l’accès aux îles des chevaux

sentier d’accès

route

3

de Trà ng

VUE SUR LE SENTIER D’ACCÈS AUX CIRCUITS DE RANDONNÉE - choisir la découverte à cheval c’est s’échapper de la route de Tràng An pour se rapprocher des montagnes et de l’eau

An

173


vers Van Long 1h

KENH GA village thermal

grotte

le village de pêcheur

2

Bai Dinh 25 min

CUC PHUONG

3

Hoa Lu 15 min centre-ville de Ninh Bình la ferme équestre 4

le marché rural

1

Tràng An 5 min

Grotte Mua 20 min

village sylvicole

Thung Nham 1h

Tam Coc 35 min Bich Dong 45 min

village de pierre

faire la carte des activités et des intinéraires à cheval > carte texturée stratégie + lieu touristiques ITINÉRAIRES POSSIBLES À CHEVAL DANS LA PROVINCE DE NINH BÌNH - sortir des sentiers battus quand il est possible pour vivre une expérience originale des paysages ruraux et naturels de Ninh Bình

3 la rc de e pa e l c n s a dan mbi ’a re ong l rir mai Phu ouv pri Cuc c é d êt l de fortiona na

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174


LES ACTIVITÉS PROPOSÉES Découverte des montagnes en calèche - circuit (journée ou 1/2 journée) - dépose-minute (une calèche aux grands sites touristiques : Tràng An, Bai Dinh, Hoa Lu, Tam Coc)

1

Promenade à la ferme & sur l’île des chevaux - photos avec les chevaux - nourrir les chevaux, rentrer en contact - se promener sur l’île

s

ti

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nt

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ka

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daire secon route ng An à de Tr

Randonnée à cheval - Circuit “le petit Tràng An” : 1/2 journée - Circuit “de Tràng An à la Plaine” : 1 journée

de

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2

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la rivière Sa o Khe, de près ou de loin

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par un e baig nad

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se relaxer - passer un moment de détente avec les chevaux

à crue» baignade «

4

175


176


Le projet de l’île aux chevaux est sûrement celui qui s’inscrit le plus dans l’état initial du lieu. L’action sur le lieu se réduit au reprofilage du remblai qui est nécessaire pour le système hydraulique. En grignotant un peu sur ce mélange de terre et de pierre et en décompactant le sol, l’eau est moins contrainte. Chaque mètre cube de terres rendues à l’eau joue en faveur de l’équilibre du système de Tràng An. Ce jeu de déblais et remblais permet ici de proposer un panel de micro-situations paysagères de l’île. En période sèche, les sentiers des berges sont à découvert et permettent de déambuler au plus près de l’eau. Les paliers canalisent naturellement le cheminement alors qu’en période de mousson, seuls les sentiers sur la partie sommitale sont accessibles et permettent de circuler au coeur d’une vaste prairie sèche ponctuée de fourrés arbustifs, par-ci, par-là. Jouer sur le concept de l’île n’est ni plus ni moins faire jouer le référentiel paysager de Tràng An qui, en son coeur, est composé de “rivières” sinueuses tel un lacet sans fin sillonant entre les hautes falaises et les petits îlots de végétation. Un paysage aujourd’hui bien gardé, caché et même privatisé. Dans l’objectif d’agir en faveur de la biodiversité du lieu, la mise en place d’un pâturage extensif (et selectif) par des chevaux est un moyen expérimental de retrouver une diversité des milieux et de faire contribuer l’habitant et le visiteur à la préservation et la valorisation des paysages de Ninh Bình.

177


Projet de mĂŠdiation : quelques pistes

Voir le contenu en annexe 9

178


Pour conclure... Travailler sur un paysage de route ou sur des paysages raccrochés à une route au Viêt Nam est un sujet délicat. La route est le fil conducteur du développement, et dans un contexte où la croissance économique va bon train, se raccrocher à la route est le premier réflexe. Bien sûr qu’aujourd’hui le périmètre UNESCO de Tràng An ralentit ce phénomène de constructions linéaires. Mais la première évaluation UNESCO post-inscription est claire : l’inscription de Tràng An n’est pas un frein pour les investisseurs vietnamiens. De plus, si le centre-ville de Ninh Bình a son propre schéma directeur pour les 30 prochaines années, les montagnes inscrites restent “dans le flou”. Il était donc important pour moi de réfléchir aux arguments qui pourraient être recevables auprès des politiques. Même si l’argent fait partie de l’argument numéro 1 sur la liste des décideurs politiques, j’ai choisi deux entrées privilégiées que sont l’eau et le feng-shui qui, à mon avis, sont les fondamentaux naturels et culturels qui permettent de porter des prises décisions durables dans le territoire. L’entrée par l’eau m’a permis de redéfinir un système de l’eau dans Tràng An et ses environs et ainsi décider des lieux à enjeu et des priorités d’actions à apporter en amont des terres basses situées au niveau de Tam Cốc. En m’intéressant au feng-shui, j’ai pu lever l’idée que finalement, au-delà de sa part de croyance, ses principes fondamentaux : - organisent le paysage depuis tout le temps (hier et encore aujourd’hui) - sont porteurs de sens dans l’aménagement de l’espace par leur côté pragmatique. Le feng-shui a conforté l’idée que la route de Tràng An n’est pas favorable au développement de l’habitat, c’est donc un argument clé pour protéger les milieux humides et les paysages habités en amont. Si l’eau et le feng-shui étaient les deux fils conducteurs privilégiés tout au long de la démarche de projet, chacun des lieux choisi a été traité sous un angle qui lui est propre : - Le projet de parc floral aquatique, en plus de sa vocation de bassin régulateur des eaux de rivières, s’est organisé sur le jeu des niveaux de remblais existants - Le projet de gîtes en ferme-école s’est fondé sur la construction d’une trame de terres et d’eaux à partir de motifs agricoles existants caractéristiques de Ninh Bình - Le projet de l’île aux chevaux s’est construit sur le thème de la saisonnalité où la fluctuation de l’eau et le pâturage extensif participent à la transformation d’un paysage insulaire et à la diversité des milieux naturels humides. Dans chacun des projets, j’ai tenté de me raccrocher à un maximum d’éléments culturels : des pratiques, des paysages, une flore, des matériaux, des envies, un regard. Ces éléments sont plus faciles à mobiliser, à voir et à comprendre quand on a la chance de vivre sur le territoire, quand un jour ces paysages exotiques ne le sont plus et deviennent les paysages de notre quotidien.

179


PARTIE PROJET

Vivre aux ryhtmes de l’e

reperer accepter adapter Accompagner connecter

180


eau...

t local et le n e m e p p o l e v é d e l Accompagner pêcheurs e d e g a l l i v n u ’ d désenclavement

RAPPEL des FONDAMENTAUX

L’eau est, pour Elodie comme pour moi, un élément majeur de nos sites à projet. On sait qu’elle est à l’origine et qu’elle a façonné les paysages observables aujourd’hui. Ici, nous sommes dans la plaine inondable. Autant dire que l’élément “eau” est omniprésent, et pose certaines difficultés dans l’aménagement du territoire et le vécu de cette plaine. Par ailleurs toutes les “formes” d’eaux recensées sur ces terres sont partiellement ou totalement utilisées, travaillées par l’homme, bien souvent en contraignant l’eau dans un sens ou dans l’autre. Objectifs généraux Intégrer l’eau, sa gestion et les populations au développement des terres étudiées. L’objectif est d’amener des réponses à différentes échelles (grand territoire, groupement de villages, échelle de la parcelle /habitation). Certaines réponses faites à l’échelle du grand territoire sont à prendre comme des propositions de principes. Il s’agit ici de scénarios pour lesquels il manquerait certaines informations géomorphologique et hydraulique. La proposition développée nécessiterait plusieurs expertises. La méthode ici, est donc de l’ordre de l’observation et de la déduction, ce qui peut découler sur, pour certains aspects, une proposition utopique. Par ailleurs, même s’il s’agit d’une proposition concrète de développement pour un territoir rural, l’ approche sensible, colorée et parfois poétique à une grande place dans cette proposition. C’est une volonté, une volonté d’essayer d’intégrer d’autres aspects de ce voyage et de ce qu’inspire ces paysages, celui de la culture, du culte et des religions, ou simplement un émerveillement pour ce qui est du marcro et micropaysages qui constituent ces terres. Nous sommes dans un cadre d’exercice d’étudiant, alors rêvons un peu, pour voir ce que cela dessine!...

Thématique Accompagnement du développement d’une plaine inondable et d’un village rural à l’identité atypique car partiellement tournée autour de l’eau. Situé à un point de confluence de cette partie du territoire, il est un point stratégique, d’un point de vue touristique et paysager. Nous soulèverons la question de l’endiguement et du drainage, 2 notions paradoxales en matière d’aménagement territorial... PROBLèMATISATION

Pour ce projet, on se demandera: comment accompagner le développement d’une plaine habitée et agricole au caractère inondable? Comment faire d’une dynamique à l’origine problématique; une force, une potentialité pour ces terres?! Comment intégrer l’eau, son tracé, son rythme, au développement local?! Comment rendre efficaces et opérationnelles des initiatives locales et des coopérations, au profit des populations, rurales notamment?

181


Carte de la région Nord du Vietnam

Site d’expérimentation Charlotte

Source: fond de carte - Vue aérienne 2015

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Localisation de la terre d’étude Le coup de coeur pour la plaine et la confluence! Dans ce paysage très plan, encadré par des reliefs, nous nous sommes souvent perdus au début, avançeant à «l’aveuglette», tel un labyrinthe sans mur et frontière visuel. Le seul obstacle notoire pour s’orienter et se déplacer sur ces terres?! L’eau, son réseau extrêmement ramifié et un couloir d’eau encadré par 2 routes digues! Au fil des pas, des ruisseaux, des canaux se dévoilent; parfois on croise quelques aménagements tels que des écluses, des vannes ou de petits ponts. Le site que j’ai choisi d’approfondir se situe dans la plaine inondable, à la confluence de plusieurs bras d’eau. Nous sommes situés sur un dispositif hydraulique majeur de cette plaine: “un couloir d’eau” (apparentable à une rivière artificielle, qui draine et distribue l’eau dans la plaine. Les forces hydrauliques observées sont importantes. Le malaise dans le mode d’habiter et de cultiver est observable et exprimé par la population. Une (omni)présence de l’eau parfois subie par les populations. Allons voir!

Site d’expérimentation Elodie

183


Des paysages extra-ordinaires Le site

Les paysages concernĂŠs, pour rappel...

Voir annexe 10 > rappel analyse paysagère

Vue depuis la route digue vers la confluence

184


185


Pourquoi étudier ce site? Quelquels ressources et études concernant la plaine Lorsque l’on commence à regarder les écrits et études concernant l’aménagement de la province de Ninh Binh; certaines informations ressortent de façons réccurentes. Notamment on retrouve la problématique des crues, inondations, et des réseaux de digues très ramifiés et posant des problèmes d’entretien. Extrait de la vidéo-conférence de Jean-Phillipe Fontenelle, agronome à Bordeaux “.... de fortes interrogations sur les choix effectués en matière d’aménagement du territoire…notamment le réseau de digue....débats politiques, faut-il maintenir ou non les digues….discours récurrent depuis l’époque coloniale... aujourd’hui on se pose encore la question car on est dans un espace, un fleuve à fort alluvionnement, et plus on endigue, plus le fleuve rehausse son niveau à l’intérieur des digues, plus il faut endiguer et remonter les digues….tout en gardant le cap de la croissance...” source: https://www.canal-u.tv

Dossier: L’urbanisation de la ville de Ninh Binh dans le delta du fleuve rouge (Vietnam) : mise en perspective des forces et faiblesses de la gestion du risque d’inondation. « Les inondations constituent le principal risque naturel du delta du fleuve Rouge... Ainsi à Ninh Binh, on distingue les crues lentes et longues du fleuve Day, récurrentes et prévisibles (échelle régionale), des crues torrentielles dues aux précipitations importantes (échelle locale). Les crues longues sont souvent de forte amplitude et les zones inondées peuvent alors l’être pour une longue période. La poldérisation renforce ce fonctionnement par casiers hydrauliques... De mai à septembre, le fleuve Day se caractérise par une montée rapide des eaux et par l’accélération de la vitesse du courant... A la suite de ses crues longues, on voit apparaître des fissures, des sapements du pied ou érosion du corps de digue voire l’effondrement de certains tronçons de digue...De mai à septembre, ce sont la mousson asiatique et les typhons qui provoquent des déluges estivaux.... A Ninh Binh, cette concentration des eaux prend rapidement des proportions importantes en raison de l’absence de réseaux d’évacuation des volumes précipités... causant des dégâts matériels, parfois des pertes en vies humaines et endommageant les ouvrages hydrauliques et les infrastructures de la ville... Deuxièmement, l’endiguement systématique de la moindre rivière provoque des dépôts de limons qui engendrent l’exhaussement du lit mineur des cours d’eau. Cela accélère l’érosion et oblige les autorités à surélever continuellement les digues. Toutefois, le service des digues du Vietnam a décidé de ne plus élever les digues au-delà de 14 mètres (Marshall, 1994). » Source: https://vertigo.revues.org/7782#tocto3n3

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e r r e T a L , u a e L’ L’eau est créatrice de la vie sur terre, sans elle, il n’est rien. Pour ainsi dire on lui doit tout. Elle est vitale pour l’équilibre psychique et physique du vivant. Elle est omniprésente sur notre planète et recouvre à 70% de la surface terrestre. C’est en toute logique, qu’ on se doit alors de la chérir, d’en prendre soin, car elle est notre pilier, notre mère. Depuis toujours, l’homme est allée vivre et investir les espaces où il y avaient de l’eau: rivières, fleuves, lacs, littoraux… Aujourd’hui, nous savons que le changement climatique entraine la fonte des glaces et la montée des eaux, la masse liquide de notre planète est donc en augmentation. Les zones inondables vont se faire plus en plus nombreuses et les terrains dit “constructibles” se feront alors plus rares. La cohabitation avec cet élément “eau” va impliquer un autre rapport à cette dernière et à la terre.

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Les aménagements hydrauliques des plaines et vallées de la région Nord du Vietnam, se concrétisent spatialement par des constructions d’endiguement des fleuves et rivières pour réduire les inondations. Parallèlement, la culture du riz demande une irrigation maitrisée, pour obtenir la sécurité de 2 récoltes annuelles minimum. Et pour finir, comme l’endiguement à outrance est loin d’être la bonne solution, d’un point de vue hydrologique... Les territoires sont drainés pour éviter la submersion des récoltes par la pluies , à l’intérieur des casiers endigués. L’endiguement et le drainage, sont des notions contradictoires. Un déploiement d’une double énergie qui pourrait être pensé de façon plus économique. En maintenant les crues dans le lit majeur, les digues privent la plaine d’une irrigation naturelle par les eaux fluviales.

stique

Une eau touri

Le fonctionnement hydraulique de notre site en est l’exemple concret. De juin à octobre, le fleuve est capable de sortir plusieurs fois de son lit, ce qui a pour conséquence d’anéantir les récoltes. Qui plus est, les systèmes de digues ne sont pas assez solides, et sont souvent rompus lors de ces événements. Une des solutions pourrait être de s’inspirer de certains pays, qui ont démantelés leurs endiguements pour redonner la place aux fleuves, aux rivières, à l’élément eau! L’exemple du Delta du Bengal, qui lui n’est pas endigué... ue aniq r y t eau Une Une eau propre inaccessible...

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Le fonctionnement hydraulique de la plaine (Rappel) “Paysage en mouvement: le couloir d’eau, l’artère vivante des terres de la plaine...” Carte des eaux sur l’ensemble de la plaine et ses abords

Monts Karstiques de Keng ga

La plaine et sa rivière artificielle, «le couloir d’eau»

Système de Karts en circuit fermé

Les retenues de Cuc Phong

Carte terres hautes/terres basses et dispositifs hydrauliques principaux

Légende Les terres hautes

Urbain Les sytèmes d’éclusages actuels Les terres basses- rizicoles majoritairement Plaine agricole- terre potentiellement inondables Mouvement de l’eau sur le site

4 3

Routes digues du couloir d’eau

2 1

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age Drain

Canalisation

n

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Endigu

Rétention 1- Bassin de rétention de Cuc Phong Lorsque cela est nécessaire de l’eau est “lâchée depuis les bassins de rétention de Cuc Phong, dans le couloir d’eau dans la plaine 2- Système de digue canal Au coeur de cette plaine, cette infrastructure gigantesque qui sert de couloir de distribution de l’eau montagnarde dans la plaine agricole. De part et d’autre de grandes digues circulables (environ 5 à 7 m de haut et route de 4 m de large). Ces digues sont minéralisées mais seule l’une des pentes intérieures est colonisée par la végétation 3- Système d’éclusages Libérée par l’ouverture d’éclusage placé à distance régulière le long du couloir principal, l’eau descend dans la plaine par un réseau de canaux artificiels, de rivières, des dispositifs construits ou consolidés. Le rythme d’ouverture et de fermeture de ces écluses sont difficiles à cerner pour nous, malgré notre présence régulière sur le terrain. 4- Distribution dans les champs de rizières via des canaux Le paysage de la plaine est composé d’une multitude de petits aménagements qui ont pour but de capter l’eau et de la garder dans les rizières. Des sortes de bourrelets, un modelage fin de la terre, ingénieuse. Ensuite l’eau est redistribuée par un réseau de canaux qui viennent alimenter directement des rizières. Les ouvrages hydrauliques, tels que les écluses, les digues et les buses sont omniprésents dans le paysage, leurs multiplicités montrent la complexité de l’ensemble de réseaux. Nous retiendrons qu’il s’agit d’un fonctionnement “fin”, au cas par cas, en fonction des espaces et état de sécheresse des parcelles se trouvant de l’autre côté de la digue.

2- Système de digue canal

3- Système d’éclusages

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Bilan de la structure et des dynamiques du site Monts Karstiques

Légende Terres hautes -partiellement en sécurité des inondations Terres basses - concernées par les situation de crues/inondations

Circulation de l’eau sur le site

Dispositifs hydrauliques

Reliefs

Terres hautes sécurisées

Nouvelle circulation et échappatoire en cas de crues et inondations

Le bilan du relevé topographique laisse entre-apercevoir les terres les plus hautes de la plaine, en vert (on parle de 2 m de plus, seulement). Ces dernières sont encore potentiellement touchées lors de fortes crues.

Cucp Phnog - la montagne sourcière

Carte trame hydraulique actuelle

Légende Réseau hydraulique Espaces inondables ( > 1m) Espaces inondables ( < 2 m environ) réseau viaire principal (routes digues) Routes digues “couloir d’eau”

Une trame aquatique très ramifiée, qui dessine différents motifs agricoles. On observe la présence de certaines continuités; micro-vallons, rivière, espaces humides.

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la lecture La démarche mis en place pour ges est de de ces terres et de ces paysa exemple, et l’odre de l’observation. Par topographique très concrétement, le relevé reste hypothèet hydraulique effectué ici, Ce type de er. affin à , moins du ou , tique tise, confortée exper une ait siter néces t proje lecture a été avec un professionnel. Ici, la nne( via aérie carte de re lectu réalisé par relevés in google map/earth) + nombreux et photocomsitu sur carto + photo «lecture» fluctuations paraison, pour l’observation des de l’eau, au fil de l’année.

Carte des éléments structurants de la plaine structures bâtis sont désuètes mais surtout peu adaptées (fissures sur les fondations) > est-ce que le pilotis n’est pas plus adapté ?

proximité trop forte entre village et retenue d’eau (séparé uniquement par une digue + petite zone tampon côté village) ; signes d’anciennes crues (fissures sur digue, route détériorée..)

x Quelle économie, poisson vivrier ou pour Ninh Binh?

Quelle histoire, pourquoi implanté là? Ce village semble ancien. les habitants n’ont-ils pas des désagréments dû au crus ou au lâché des bassins de Cuc Phong? Les endiguements massifs de la plaine n’ont-ils pas augmentés les risques pour les habitnts et leurs maisons? Site soumis à la monté des eaux? Quelles forces? Quels dégâts?

Légende Routes digues “couloir d’eau” Axes majeurs Haies, massifs boisés: eucalyptus et bambous majoritairement Relief, Mont Karstique

Synthèse: Culture essentiellement monospécifique de riz. Quelques boisements notamment proches des lieux d’habitations et sur les îlots du couloir d’eau. Un système de rivière artificielle (couloir d’eau) créant une forme de centralité et paradoxalement une forme de rupture au sein de la plaine. Des milieux humides correspondant aux terres les plus basses, propices au développement d’un éco-ystème et de certains usages. Un fort paysage de rivière et de pêche.

Système d’éclusage cours d’eau, rivières principales Urbain enveloppé de boisement : jardins vivriers, bambous, eucalyptus Espaces agricoles rizicoles, trame en lanière. Correspondent aux terres les plus basses Niveau (0> 1m) Espaces agricoles rizicoles. Correspondent aux terres les plus hautes (1>3m)

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Potentialités Caractère inondable et problématiques liées visibles dans le territoire. > Des vues panoramiques sur une grande étendue d’eau ; paysage presque “lacustre” > Paysage changeant (jeu de reflets/lumière…) > Paysages habités / vivriers, fertiles et foisonnants ; ancienne structure villageoise ( tournée les uns vers les autres ou vers le paysage, mêlé à une végétation luxuriante avec des milieux variés (marais, zones humides, zone tampon, permaculture, potager et vergers, les jardins de particulier…) > Ambiance boisée; eucalyptus et bambou majoritairement (80 % des masses boisées visibles sur ces terres sont des bosquets de bambou. C’est très cartactéristique de ce site. Pas d’exploitation du bois visible.) Des séquences arborées sur la digue qui permettent de ponctuer et de jouer des ouverture et fermeture de paysage. Néanmoins trop rare, compte tenu de la taille de l’édifice, et sont concentrées vers la confluence > Les montagnes des monts Karstique en décor, offre une scéne à la confluence support de développement touristique. > Un réseau hydraulique dense, ramifié et diversifié dans sa forme et sa fonction > Des points de vue en hauteur depuis la route endigué > appel une autre forme de dispositif pour prendre de la hauteur. > Activité de pêche quasi-permanente ainsi que des pratiques particulières comme le ramassage de coquillage et la pêche : identitaire de site > Situé à un point névralgique, stratégique du territoire, il est un lieu de passage lors des excursions dans la province. > Covisibilité des berges > Perméabilité entre les différents hameaux et villages > à conserver > 2 franchissements du couloir: l’un aux villages l’autre vers Cuc Phong. Les traversées se font rare, rentrer dans le paysage du couloir d’eau permettrait de le désenclaver et d’aller profiter des micro-paysages qu’il offre. > Urbain: Atypisme très fort, on peu observer une structure ancienne. Ambiance de délaisser Le village vient marquer la fin du couloir, il est comme un seuil ou une porte d’entrée, soit aux montagnes vers le Nord, ou vers la plaine (direction Sud). > Forte présence des cimetières sur l’eau , au milieu des parcelles agricoles de la plaine, souvent localisés proche du couloir.

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Sur ce long couloir, en permanence exploité en fonction de son niveau d’eau et de sa saison, tantôt potager d’appoints, tantôt parcelle de rizière, de la pêche au bigorno , ainsi qu’un élevage (chèvre vache) annuel. Un couloir de vie, qui permet la gestion, distribution donc sur le territoire. Au vue de la taille de l’infrastructure, des digues, des bassins que le précède, on se doute que l’intensité de l’eau réceptionné et/ou déversé doit être importante…. Néanmoins, en remontant vers le Nord (vers ce petit massif de monts karstique) on découvre un village vivant sur ce couloir d’eau, un village sur l’eau pour ainsi dire. Comme un organe ondulant du Sud au nord, micro payage mouvant où se balade l’eau puis disparait pour laisser place au mousse ou autre colonisateurs...

Légende un micro vallon naturellement en terre basse transversale à la plaine Routes digues “couloir d’eau” Axes majeurs Haies, massifs boisés: eucalyptus et bambous majoritairement Relief, Mont Karstique Des terres très basses, avec des paysages de milieux humides, de marais timides mais présent. Lieux de vie et d’agriculture particulière (de type VAC, ou tissu urbani avec jardins, hameaux de pécheur...) Panoramas, point de vue, covisibilité entre rives

Système d’éclusage cours d’eau, rivières principales Urbain enveloppé de boisement : jardins vivriers, bambous, eucalyptus

Présence régulière de troupeau itinérants, points de passages

Espaces agricoles rizicoles, trame en lanière. Correspondent aux terres les plus basses

Ecoulement, trajets des eaux principales

Espaces agricoles rizicoles.Correspondent aux terres les plus basses

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Enjeux Intégration des dynamiques naturelles du site:

La démarche mis en place pour la lecture de ces terres et de ces paysages est de l’odre de l’observation. Par exemple, et très concrétement, le relevé topographique et hydraulique effectué ici, reste hypothètique, ou du moins, à affiner. Ce type de projet necessiterai une expertise, conforté avec un professionnel. Ici la lecture a été réalisé par lecture de carte aérienne( via google map/earth) + nombreux relevé in situ sur carto + photo «lecture» et photocomparaison, pour les moment d’eau.

> Tendance à la prolifération de marais, zones humides > Des terres basses très sujettes aux inondations. Ce sont des espaces à intégrer au développement économique et social des terres de la plaine > Des saisons de pluies, des intempéries et donc des crues qui impactent les populations, leurs agricultures, leurs habitations: Intégrer le caractère inondable de ce site dans les propositions urbaines et agricoles. > Conserver les covisibilitées entre rives intéressantes du site, les affirmer. > Paysages vivriers fertiles et foisonnants, présence de milieux variés et des pratiques à renforcer: marais, zones humides, zone tampon, permaculture, potager et vergers, les jardins…) > Ambiance boisée= eucalyptus et bambous majoritairement > renforcer la trame boisée de la plaine, permet le maintien du sol, des micro relief, diguettes végétales et protége les habitations des vents. Des séquences arborées sur la digue qui permettent de ponctuer et de jouer des ouverture et fermeture de paysage. Néanmoins trop rare, compte tenu de la taille de l’édifice, et concentrée vers la confluence > Urbain: Ambiance de délaissé, quelque bâtiments à l’abandon > amélioration des conditions de vie de riverains en proposant des mode d’habiter adaptés. > La confluence support de développement touristique: mise en scène de pratique polyculturale, inspiré de modèle ancien comme le VAC. Mise en scène de l’infrastructure hydraulique du couloir d’eau, support de partage, d’économie (marché, départ de balade en bateau..) > Valorisation des pratiques particulières comme le ramassage de coquillage, le glanage. > Situé à un point névralgique, stratégique du territoire, il est un lieu de passage lors des excursions dans la province> faire des carrefours de la plaine (3; au Sud vers Cuc Phong, au coeur de la plaine, et pour finir la confluence), 3 projets d’agrafes, de point d’accroche et de repères pour les visiteurs. Covisibilité des berges Perméabilité entre les diffèrents hameaux et villages > à conserver 2 franchissements du couloir: l’un aux village l’autre vers cuc phong. Les traversées se font rare, rentrer dans le paysage du couloir d’eau permettrait de le désenclaver et d’aller profiter des micro paysage qu’il offre. > L’observation de créativité déjà présente in situ > Intégrer l’énergie, la ressource humaine, en place, désireuses de changement et e partage, comme leviers d’action. Intégration de la population au processus de projet et de construction. > Fortes présence des cimetière sur l’eau , aux milieux des parcelles agricoles de la plaine, souvent localisés proche du couloir > Valorisation du paysage du culte sur les alentours du couloir d’eau

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Carnt ur o ref ce, poi vie n e e d u re l t conf rgie e entitai d ee i n t e d’ ulier e ic part e t i du s

Point névralgique du territoire- la confluence et ses villages de pécheurs

n e Un tio aqua r ec me nn le ir co rel aff tu à na ue q ti

Rare r efou r a c r laine, es p a rout de l s rare de une santes r e v a tr

Laisser de la place à l’eau

Légende Un couloir naturellement en terre basse transversale à la plaine, une alternative d’écoulement Routes digues “couloir d’eau” Axes majeurs Les espaces urbains sont un enjeux de part leurs situation en zones inondables et part les paysages extraordinaires d’oasis et de jardins qui juxtaposent chaque habitations. Cimetière “flottant “sur l’eau des rizières Nouvelle connections, circulations sur la plaine

Haies, massifs boisés: eucalyptus et bambous majoritairement Relief, Mont Karstique Système d’éclusage cours d’eau, rivières principales Urbain enveloppé de boisement : jardins vivriers, bambous, eucalyptus

Panoramas, point de vue, covisibilité entre rives Présence régulière de troupeau itinérants, point de passage

Espaces agricoles tournée vers des production liés à l’eau: pisiculture, aquaculture, plantes aquatiques. Espaces agricoles: riziculture conservé. Correspondent aux terres les moins basses

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Paroles d’habitants, quand les langues se délient...

Des paysans, dépaysants....

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Des villageois dans le besoin, enquêtes spontannées Rappel

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Synthèse des besoins des habitants de la plaine: - accès à l’eau potable - un mode d’habiter adapté - reconnaissance et visibilité dans les circuits touristiques (renforcement identité de la plaine) - Amélioration des conditions de vie: augmentation des salaires par diversification des moyens de revenues - des espaces partagés-communs - accés à la culture, à l’éducation - créer du lien entre les 2 rives - Besoin de plus de service (au Vietnam, comprendre, plus de tourisme et d’attraction pour favoriser l’installation de commerces, restauration, service..)

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Quels paysages projetés? Les enjeux, potentialités et témoignages nous poussent à penser une façon de développer ce territoire en fonction et avec les dynamiques naturelles en place. En les intégrants totalement au processus de développement, d’évolution du territoire, on pévoit l’amélioration du cadre de vie de ses habitants, et ce sur une plus longue durée. Nous avons pu le voir, le caractère inondable de la plaine peut être à la fois un atout, une potentialité de ces paysages , mais aussi une source de difficultés pour les riverains. En effet, certaines activités, certains aménagements et mode de vie sont en décalage avec le “génie du lieu”. Qui plus est, le contexte planétaire de montée des eaux nous pousse à penser des développements en accord avec les dynamiques dictées par ces terres, de telle manière à habiter les lieux dans le sens d’un paysage et d’une société durable.... Aujourd’hui c’est à l’intérieur de la digue que les contraintes sont les plus fortes.

Que faire de la digue?

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ON I S S PRE

N IO S ES PR

N IO S ES R P

que deviennent les rizières de la plaine

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Comment intégrer les dynamiques naturelles liées à l’eau, au développement de cette plaine? Comment ces dynamiques peuvent être support de projet?

Un paysage de l’eau, à risque: protection des activitées et lieux de vie par principe d’étalement

Que faire de l’espace de plaine inondable, derrière le canal digue?

res lements prioritai parcelles d’éta Localisation de ique Etude topograph

Scénario 1:

er tipli ? mul pmment aux écha . o c , ve ,.. ine , nou talement a pla é ’eau ans l eau d ions de l paces d’ ’ l s r t la ,e tre circu er en vière Laiss lusages, d à la ri c or les é es, racc r patoi

Scénario 2:

Comment et pourquoi laisser davantage d’eau occuper la plaine?

Accepter de vivre avec la présence de l’eau toute l’année, adapter les activités au vue del’élargissement et la ramification du réseau hydraulique. Laisser de la place à l’eau.

Continuer dans le sens des dynamiques actuelles, c’est-à-dire, élever la digue d’année en année, continuer l’exploitation massive du riz

Renforcer/remodeler/ramifier le réseau aquatique et naturel existant Sécuriser la zone à bâtir aux vuex du caractère inondable de l’espace > parcelle d’étalement, en cas de crues. Conserver/provoquer recréer de la biodiversité en favorisant certains types de milieux: humides, prairies humides, marais.

Scénario d’entrée des eaux dans la plaine

Développement urbain adapté à ces nouveaux milieux

-Création de nouveaux systèmes d’éclusage, pour multiplier les possibilités de sortie et d’entrée de l’eau dans le coeur de la plaine.

- Création de grandes transversalités pour ressouder les rives digues du coeur de la plaine

«Méthode» n page rl e e

- Agriculture adaptée en fonction de ces reliefs , une nouvelle économie

pa n re On e

-Transformation des terres basses en de nouvelles activités (découpage des terres suivant leurs topographies (basses, hautes..), accentuation de certains reliefs, et création d’espaces d’étalement pour les eaux)

- De nouveaux paysages attractifs et favorisant de meilleures conditions de développement de milieu faunistique et floristique du site

Paysage du risque pris en compte donc une occupation adapté et plus durable de la plaine

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Pl an Gui de ! Une recherche d’harmonie, de reconnection et de reconnaissance

Proposition et accompagnement de la reconversion agricole de la plaine >Travailler avec l’existant: villages en présence, les zones humides, préserver les espaces et paysages naturels et agricoles riches et diversifiés > s’y référer pour faire projet > “désendiguement” partiel de la colonne vertébrale qu’est le couloir d’eau. > Sélection d’espace, de parcelles d’étalements, en prévention des crues, afin de récéptionner le trop plein d’eau et décharger le couloir d’eau. > Elargissement et restructuration de la trame hydraulique dans la plaine, en solution aux crues et inondations > Accompagnement de la reconversion agricole des terres inondables (maraichage sur buttes, plantes médicinales, pisciculture , pêche crustacés/marais et prairies humides élevage. > Favoriser le développement faunistique et floristique par le biais d’une démarche “naturaliste” dans le sens, préservation et reconnaissance des milieux humide. > Ces nouveaux milieux et paysage représente un support de tourisme : Stimuler l’économie locale - création d’un parc aquatique médicinal - Accroche touristique sur les carrefours du territoire, pour une meilleur lisibilité

Proposition de projet d’aménagement pour les villages de pêcheurs à la confluence > Plan de développement urbain du village (loisirs, culture, éducation,espaces communs...) suivant des techniques architecturales/ urbaines adaptées aux conditions du village (sur l’eau) et adaptées aux modes de vie; > Intégrer les systèmes agricoles et naturels au nouveau tissu urbain pour une meilleure qual-

ité de vie

> Paramêtre de densification de la ville / capacité d’accueil = Proposer de la diversité dans les formes urbaines et architecturales d’acceuil touristique > Renforcer l’identité du lieu (villages de pêcheurs) par la création de lieux de rassemblement et de ventes sur l’eau ou à travers des événements, publications et diffusions.`

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Légende Relief, Mont Karstique Urbain

Marais, prairies humides, culture sur butte

Marchés ou lieux de restauration locales Accueil du touriste: chez l’habitants, home stay, ou forme de petit ecolodge Identité forte et renforcé, activité tournée vers la pêche existant. Point de vue - panorama

élevage - espace de paturâge de prédilection élevage de poisson

Extension des villages actuelles sous la forme de lisère habité

Cours d’eau rivières, canaux principaux

Diguette végétale

Espaces agricoles-pisicole rizicolesCorrespondent aux terres les plus basses

Projection d’une extension diffuse des espaces urbains actuels

Haies, massifs boisés: eucaliptus et bamboo majoritairement

Site: les villages de pêcheurs de la confluence

Parcelles de phyto-épuration, traitement des eaux usés

Site: Connection du réseau hydraulique majeur de la plaine. Paysage de rivière et de marais

Espaces rizicoles, sur les terres les moins basses, conservés.

Site: Accroche touristique. Projet de nouveaux quartiers à vocation touristique. Point d’accueil et d’orientation des visiteurs.

Ouvertes ou éclusage crées Système d’éclusage actiuel

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Pl an Gui de !

La démarche mise en place pour la lecture de ces terres et de ces paysages est de l’ordre de l’observation. Par exemple, et très concrètement, le relevé topographique et hydraulique effectué ici, reste hypothétique, ou du moins, à affiner. Ce type de projet nécessiterai tune expertise, conforté avec un professionnel. Ici la lecture a été réalisé par lecture de carte aérienne( via google map/earth) + nombreux relevés in situ sur carto + photo «lecture» et photo comparaison, pour fluctuation d’eau.

“Volet sensibilisation”

> sensibilisation- éducation écologie et environnement > proposition d’espace” lavoir”, autre que la rivière, gestion eaux usées > création d’espace de phyto-épuration > Proposer une programation d’ actions de sensibilisation, de prévention et d’éducation à l’environnement et au paysage, à destination des locaux et des touristes. > Améliorer des conditions sanitaires et de la qualité des eaux de la plaine: proposition de dispositif “matériel” et “ prévention visant à améliorer la qualité de l’eau

«Tisser du lien»

> Création d’un marché des producteurs locaux (huiles essentielles, produits de la pêche..)> Stimuler l’économie locale > Créer des espaces partagés : maison de la plante, salle intercommunale > création d’accroche naturelle avec la ramification des cours d’eau de la plaine avec le couloir artificiel. > Ecole itinérante pour les villages de la confluence (bibliothèque, éducation écologique, cours d’anglais, ...) > création de nouveaux ponts/traversées sur le couloir d’eau afin de relier les rives > Espaces agricoles et de parc seront pratiquables grâce à des cirulations adaptés au milieu lacustre > Intégration du tourisme au développement de la plaine - les accroches touristiques - point d’accueil orientation - tourisme à la ferme - provoquer la mixité (locaux/visiteurs) par le biais du concept de VAC et par le principe de tourisme chez l’habitant > Actions et support de diffusion visant à la reconnaissance de l’identité du village et de ces paysages, intégration de ce site dans les points de passage touristique. Une communication visuelle serait à penser

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Points d’accroches sur l’axe majeur (carrefour de services et d’information)

Relief, Mont Karstique Urbain

Marais, prairies humides, culture sur butte

Marché ou lieu de restauration locale Accueil du touriste: chez l’habitant, home stay, ou forme de petit ecolodge Identité forte et renforcé, activité tournée vers la pêche existant. Point de vue - panorama

élevage - espace de pâturage de prédilection élevage de poisson

Extension des villages actuelles sous la forme de lisère habité

Cours d’eau rivières, canaux principaux

Diguette végétale

Espaces agricoles-pisicole rizicolesCorrespondent aux terres les plus basses

Projection d’une extension diffuse des espaces urbains actuels

Site: les villages de pêcheurs de la confluence Site: Connections du réseau hydraulique majeur de la plaine. Paysage de rivière et de marais Site: Accroche touristique. Projet de nouveaux quartiers à vocation touristique. Point d’accueil et d’orientation des visiteurs.

Haies, massifs boisés: eucalyptus et bambou majoritairement Parcelles de phyto-épuration, traitement des eaux usés

Espaces rizicoles, sur les terres les moins basses, conservés. Ouvertures ou éclusages crées

Système d’éclusage actiuel

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! ? r e y o l p m e e d o h t é m e l l Que L’inspiration d’une démarche “naturalisante”, au service des dynamiques et du site

1- Travailler avec l’existant / contraintes de terrain

Carte des cours d’eau, points d’eau, entrées fluviales, éléments naturels structurants. Volonté d’un projet en harmonie avec le site Observation de la topographie et de l’hydrographie du site (repérage des terres hautes et basses, affluents, canaux majeurs, les circulations...)

1 a - Renforcer/remodeler/ramifier le réseau aquatique et naturel enjeux écologiques liés à l’eau existant > Solution/scénario d’espace d’étalement et de restructuration de la trame hydraulique dans la plaine, en solution aux crues et inondations- désendiguement partiel de la colonne vertébrale > Sécuriser la Reconnaissance et zone à bâtir à la vue du caractère inondable de l’espace

identité

Conserver/provoquer de la biodiversité> recréation de zones humides Créer de nouveaux espaces «d’attraction» partagés Donner à voir les paysages de la plaine Tisser du lien dans le territoire entre la rivière et la montagne; l’eau comme lien

enjeux Agricoles

2- Habiter les terres e la plaine - Accompagnement de la reconversion agricole des terres inondables (maraichage sur buttes, plantes médicinales, pisiculture , pêche crustacé/marais et prairies humides pour l’ élevage. - Développement urbain adapté à ces nouveaux milieux (réponses architecturales pour les nouveaux quartiers, ambiance paysagère- croquis texture, hauteur d’eau, petit bloc d’implantation pour la plaine... - Des espaces de phyto épuration - Marché des producteurs locaux: plateforme d’échange et de vente d’ huile essentielle, savon bio, poisson..) < espace commun partagé - Maison intercommunale ambulante - complexe éducation et culture pour les villages confluence (bibliothèque, école: éducation écologique, cours d’anglais, ...) - Une architecture adaptée à la vue sur le canal

3- Intégration du tourisme au développement de la plaine - les accroches touristiques - Point d’accueil, orientation - valorisation des paysages de la plaine, et diffusion

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Intégration de la parole habitante dans le processus de projet et de développement

PROPOSITION de développement urbain- vivre la plaine inondable

PROPOSITION agricole, hydraulique et paysager

Atelier et programmation SENSIBILISATION/ C O M M U N I C AT I O N . Mode de vie, écolgie et environnement

proposition de dévelopement urbain et infrastructurel adapté au milieux lacustre

> Renforcement de l’identité du lieu et de la solidarité entre habitants. Amélioration du cadre de vie des riverains. Meilleure prise en compte du contexte environnemental, hydraulique et écologique. Eduction, accès à la culture favorisé. Des espaces communs à vivre, pour renforcer le liens entre les habitants (situé sur une frontière intercommunale et physique).

Reconversion progressive des techniques agricoles . Elargissement de la trame aquatique

> Valorisation des paysages et des activités d’eau, pour plus de reconnaissance et donc une meilleure intégration du site au circuit touristique ainsi qu’une meilleure préservation (écologique, paysagère, environnementale de ce dernier).

>> Acti on popula s de sensibilis ati tio environ ns aux gestes on des nemen écolog t iques,

Animer visuellement le territoire, parler du paysage pour une meilleure reconnaissance de la part de différents acteurs. Moyens/outils: > Création d’un dépliant et d’un média internet faisant état des enjeux paysagers, des enjeux écologiques, culturels et touristiques du site + les différents évenements et actions menées sur le site >> diffusion à l’office du tourisme. > Création d’une programmation culturelle et d’un festival du paysage

- Echelle géographique: intercommunale> territoire

- Compétences mobilisées: artistes, hydrologues-géographe-paysagiste, étudiants- enseignant en paysage et en architectures, infographistes - Partenaires: ruraux, Universités, le comité de Ninh Binh, l’office du tourisme, associations... - public concernés: élèves, habitants, visiteurs - méthode: préparation d’une festivité sur plusieurs jours; grâce à des séances préalables (à chiffrer/plannifier. Lecture de paysage, ateliers, préparation de sculpture ou de spectacle ...)

Moyens/outils: Création d’une programmation d’actions, d’Atelier/workshop/ interventions professionnels (santé-environnement..) à destination de tous et plus encore, des habitants du site; sur les thèmes de l’environnement, du paysage, de la qualité des eaux et de l’écologie du site.

Ces moments d’ateliers seront jumelés avec des interventions de personnes extérieures qui auront pour but, l’éducation et la prévention (intervention qui pourront être mené par associations EAST, AAFV, l’université d’architecture et de paysage d’Hanoi...). Les «créations» qui pourront en découler seront intégrées dans la programmation culturelle (+ dates de festivals) mise en place sur l’ensemble du site/territoire porté par les locaux (acteurs du projet..), les élus et des partenaires expérieurs. Réference: «Festival des points de vue», festivals land art pointe du médoc...

205


Une approche du territoire passant par l’eau, le paysages et leurs temporalités

L’eau et le relief seront des entrées paysagères pour aborder les urbanités, espaces agricoles, et forestier. Autant d’éléments qui, on le devine déjà, participent à l’identité et aux représentations du territoire. Des identités et potentialités aux services des habitants et qui, on pourra le voir, sera mis à profit au vu d’un tourisme nouveau. Procéder à une sorte de “désendiguement”

Ces objectifs sont liés à divers enjeux actuels:

- “désendiguer”/ ou dépoldériser ou encore augmenter les possibilités de sorties et entrées, en réponse à une logique d’élévation du niveau de la mer et à des crues importantes, comme forme de “compensation environnementale” à la construction de nouvelles digues. - faire renaître les zones humides Ce concept propose une gestion multi-acteurs, avec la participation de la population à l’échelle locale. ns le lit s’étend da inondation rivière. e la un nt el a p p rd o b Pour ra e les terres g la totalité er e m b up su moyen et la rivière occ karstique, il s, ue cr es nd nts Pour des gra ème de mo la nappe .Avec le syst ré en eau, tu sa it du lit majeur so l so le . ue es q ss a re b ins les plus n’est pas ra nde les terra o in et re affleu quantité tation de la ière. une augmen t riv es la ue ns a cr d e Une qui s’écoul onné est it) d t éb in d o p (le d’eau ’eau en un d s ur point par co ce n en Le débit d’u 3) passant m n (e u a d’e la quantité second.

« En zo ne inon da urbain et écon ble, le dével oppemen omique des pri t con nc augment ipaux facteur stitue l'un s aggra ation d vants, e la vu les amé par lné na d'infra gements (acti rabilité. De p vités, structu réseaux lus, res) mo d'écoul dif em ruissel ent (imperméa ient les cond itions bi le d'expan ment), tout en lisation et si d les amé on des crues. iminuant les champs na S et le dé gements (pont ur les cours d , enroc fa hements 'eau des riv ut chronique ) d' erains, aggrave entretien de l nt l'al a part éa. » Source: risque- http://www.ri squesma inondat jeurs.f ion r/le-

206


Création de nouvelles ouvertures dans la route digue Légende Dispositif d’éclusage - relevé actuel Dispositif d’éclusage- ajouts volontaires Les terres basses proches du couloir Les terres basses proches du couloir

Espaces agricoles rizicoles, trame en lanière. Correspondent aux terres les plus basses cours d’eau, rivières principales Haies, massifs boisés: eucaliptus et bamboo majoritairement Urbain enveloppé de boisement : jardins vivriers, bambous, eucalyptus

Blocs de principes de “démantèlement” de la route digue: l’ouverture de la digue Agrandissement de la taille des ouvertures. En tendant à laisser l’eau libre de circuler sans grande gestion des systèmes d’éclusageê

1’

1 2’

Co co té ul in oi té r r d’ ieu ea r u

2 Co co té ul in oi té r r d’ ieu ea r u

207


Quels Paysages de digue? séquence! Référentiels

Un paysage d’écluses

Etat actuel

Un système d’éclusage tous les 900 m environ . Des dispositifs assez rares, par rapport à la taille de ce monument. Placés parfois en quinconce, parfois en face à face, sur les routes digues, ils subissent des forces importantes. Aujourd’hui lorsque des crues et pluies torrentielles se produisent, le niveau de l’eau peut monter à fleur de route, c’est-à-dire presque 5 m.

Hanoï- bord de rocade

5m

Etat projeté rive droite

Coté de la plaine la moins urbanisables

ures, s ouvert Nouvelle ins artificialisémo plus ou é minéralis r potage née spontan

Sur les axes majeurs de la plaine de agricole

x moins des eau t Montée ulemen o c ntes, é importa par la favorisé uverture ation d’o s lic ip mult e rt fo it de au endro s pression

Etat projeté rive gauche s s sytème ation de tifs si Multiplic o p ge. Dis d’éclusa et maitrisé é lis ra é min

x moins des eau nt Montée ouleme ntes, éc a rt o p im par la favorisé uverture ation d’o multiplic de fortes it au endro s pression

Coté de la plaine la plus urbanisé et urbanisables

Dans l’état projeté, on augmente le nombre de sortie sur les routes digues du couloir d’eau. Ainsi, on va favoriser et faciliter les allées et venus, les fluctuations de l’eau sur ces terres. Autrement dit, on favorise les écoulements et l’évacuation de l’eau après des inondations, et on lui laisse une plus grande place de part et d’autre de la digue, en proposant à l’eau des espaces d’étalements, pour réception des trop-pleins d’eau lorsqu’il est nécessaire de sécuriser un espace habité, par exemple.

Coté de la plaine la plus urbanisé et urbanisables

Coté de la plaine la moins urbanisables

Aujourd’hui le niveau de l’eau monte très vite

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Accompagnement des dynamiques de l’eau > Redessiner les terres Si l’on accepte de faire entrer plus souvent et en plus grande quantité l’eau sur les terres agricoles, cela va induire de nouveaux usages, davantage tournée vers l’eau. Certains espaces déjà un peu marécage, composée de méandres et de micro-îles, seront accentués par de nouveaux flux d’eau. les autres parcelles en bords de digues pourront être remodelé, redessiné, suivant les tendances des trames actuelles. Bloc de principe : mutation du dessin et de la fonction des parcelles agricoles 3 2 1

3 1

Etat actuel

Elargissement de la trame aquatique par le biais de certains remodelages, sélection d’espaces d’étalement, avec des activités spécifiques aux milieux humides en terres basses ( surfaces bleues)

2

Elargissement des canaux artificiels (50-60 > 1 m)

Multiplication de canaux parallèles

Elargissement généralisé du réseau hydaulique

Etat projeté

L’élargissement du réseau hydraulique et l’augmentation de la présence de l’eau dans les terres basses vont induire une nouvelle forme d’agriculture et de nouveaux modes d’habiter. On vous propose d’aller observer de plus près, à l’échelle de la confluence, les effets de ce système de “désendiguement” ou plutôt d’acceptation et d’adaptation vis-àvis des dynamiques en place.

209


L’exemple de la confluence: Vivre sur l’eau et renforcem “Village formé ties d’habitations bâ rd des sur pilotis au bo terrains lacs ou sur des marécageux.”

lage ? l i v e d e m r o f e l l e Une nouv ? La confluence, ces villages de pêcheurs (projet de dévelacustre loppement local)

Maintenant que nous avons abordé les grandes transformations de la plaine de manière très générale, ciblons un lieu pour observer la mise en oeuvre et les modifications paysagères qu’apporte ce scénario

210


ment identitaire de ces paysages

211


Paysages actuels de la confluence

Les espaces de regroupement d’individus, de concentration: Sur le pont-péage au coeur du village, sur le couloir. Dans les rues prêts de ce même pont. A l’église, prêt de l’eau sur les embarquadères. Ormi ces lieux, le village et ces environs n’est pas équipé d’un espace, d’un lieu de vie à proprement parler. Les enfants jouent dans la rue ou chez eux, mais grâce à des enquêtes organisées, nous avons pu savoir qu’ils étaient réellement en demande de cette typologie d’espace.

Etat Actuel

Digues a nue, berges non cultivé, tr ace d’elevage Riziculture grandes parcelles ouvertes

Riziculture grandes parcelles ouvertes

Maisons surelevé, sur digues < 1 rangé

Village en contrebas de la route digue. Village dense, très végétalisé, arboré, ambiance sous bois

Village Hbaitation fondation et surelevation 3 m, toute a minimum 5 m de l’eau, très végétalisé, berges, intèrieur des cours...

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Parcelles rizières en lanières> technique brulis

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Couloir humideChamp de lotus

Parcelle avec >une maison flottante

Marais Zone humide

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presqu’ île habités rypyslive dense Riziculture enbocagé

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Alignement de maisons surelévées, et entouré de boisement (bamboo, ecialyptus Bosquet d’eucalyptus et de bambou

212


Paysages projetés dans la cadre de ce scénario Vers un paysage lacustre de confluence Légende Passerelles transverales en bambou Abords de rivières traités en strates végétales phyto-épuration

Plateformes flottantes: espaces de vente, de rencontre, de regroupement... Relief, Mont Karstique

Lisières habitées- mode de vie adapté“habitat lacustre”

cours d’eau, rivières principales

Renforcement des boisements du site proches l’urbain et sur les chemins digues importants du site

Parcelles d’étalements prioritaires: pisciculture, élevage ou culture de plantes aquatiques

riziculture

Parcelles de prairies humides et marais > font usages de parcelle d’étalement secondaire en cas de crues

bassin de pisciculture/aquaculture annuelle

Identité renforcé pour les Lieux de pêche existant. Point de vue - panorama

élevage - espace de pâturage de prédilection élevage de poisson

Etat projeté Plan masse projet

Berges exploitées, cultivées + Bassins de phyto-épuration

Piémont > riziculture

aquaculture Extension du village

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Marais habités, maisons amphibique

Parc médicinal aquatique Développement urbain et architecturale village lacustre

Marché flottant

Ecole itinérante sur le couloir et la confluence

213

renforcement des espaces boisés, culture du bambou


L’idée d’un parc aquatique à l’ambiance d’un village lacustre

Plan masse projet Berges de la rivières principales cultivées: potager spontannée, élevage itinérant, paysage d strates de bassins a vocation d’épuration des eaux des villages de la digue.

«Le parc au Lotus» Culture du lotus et de bien autres plantes médicinales, aquatiques ou semi-aquatiques. Pourtour habité, mêlant lots à destination du visiteurs et ilantation des locaux. Associé au principe du tourisme chez l’habitant.

Espaces de production associés: maraichages, riziculture, pisciculture, diguettes plantés et habitations sur pilotis, en grappes

Promenade des digues du couloir d’eau. Lieu central de marché de production locale

Lieu central de marché de production locale, placé sur un axe importants donnant sur de nos quartiers et le parc aquatique

214


. histoire.. e n u r e t n o , se rac Avant tout Cette proposition à l’échelle d’un village fait écho aux paysages et aux pratiques observés in situ. Là où aujourd’hui il y a d’immenses parcelles de rizières et quelques lotus aux abords des canaux, on propose de recréer un vrai parc de culture du lotus et d’autres plantes médicinales aquatiques. Ces espaces mis en eau, pourront aussi servir de parcellement d’étalement en cas de fortes crues. Placés juste derrières la digue du couloir d’eau, ces espaces remodelés, seront une sécuriser de surface, pour éviter la montée des eaux trop rapide. On a 3 accès principaux depuis la digue; 2 passerelles “aventures” en cordes et bambous, qui permettent de parer la pente de la digue et d’accéder à cette partie. L’autre accès, et le chemin principal, est en grave, mène directement au village ancien de la digue, où l’ambiance y est “potagère” et arborée. Sur cette même route, on retrouvera sur la gauche, un cimetière au milieu de culture maraichère sur buttes. Ce lieu, très symbolique et culturel, représentatif du site car contient de nombreux cimetières de ce genre, sera mis en scène dans la promenade de sa découverte. Les berges sont pâturées et lorsque la saison y est propice, cultivées de potager spontanée. On y retrouve toujours l’élevage itinéarant. On pourra développer de nouvelle forme architecturale et d’habiter, pour être en accord avec les dynamiques aquatiques du lieu. Certains lots à destination des locaux, d’autres à vocation d’hébergement pour les visiteurs. Par ailleurs, on aidera le village et ses habitants à intégrer le principe de tourisme à la ferme, ou tourisme chez l’habitant, pour créer du lien et du partage entre locaux et visiteurs. Différents lieux communs seront pensés, pour permettre aux habitants de partager et de se retrouver, parler et avancer sur des questions d’ordre sociale, sanitaires, politique... On retrouvera alors, une maison intercommunale sur la digue. Une plateforme flottantesde vente pêche et de produits locaux, située en contrebas de la digue, visible depuis la route digue, sera une sorte d’appel et de lieu de convivialité “ à la vietnamienne”, et de centralisation des produits cultivés sur la confluence. Pour finir une école intercommunale flottante, circulera sur le couloir d’eau de telle manière à diffuser, donner des leçons scolaires clasiques, mais aussi des leçons aux gestes écologiques, aux plantes,... en fonction des intervenants sollicités. Il pourrait s’agir d’une école “alternative” que l’on pourrait rattacher au programmme et aux ressources humaines nécessaires dans le projet développé par Elodie.

Légende Parcelles de bassins phyto-épuration

Parc aquatique médicinal

Pentes de digues, plantés ou cultivés: potager, espaces de pâturage pour l’élevage itinérant.

élevage - espace de pâturage de prédilection

bassin en eau- bassin de protection: culture aquatique, pisciculture

élevage de poisson

Une vue depuis la digue vers le village dans le couloir d’eau

Point de vue - panorama

Des séquences ouvertes vers les villages, en contraste avec d’autre sécquence davantage boisées

Elevage itinérants - entretein des abords des routes

Ilots boisés, digueete végétale vente de poisson,, ecargot, produit de glanage

jaconthes d’eau, jardins flottants

culture de plante aquatique

Paysage de péche: filet, bateau, piége à poisson...

Maison communal de la péche

village sur digue, trame actuelle

Identité renforcée pour les lieux de pêche existant.

Promenade sur le «parc au Lotus», traversée de différents espaces de cultures de plantes aquatiques- ponton flottant

Des pentes de digues parfois cultivées sous la forme de potager, parfois planté pour renforcer l’infrastructure des vents et des eaux

Espace de maraichage et culture sur butte

Accueil du touriste: chez l’habitants, home-stay, ou forme de petit écolodge

Bosquet de bambous

Riziculture

Nouveaux tissus urbains, mêlent habitats et accueil touristique ainsi que des quartiers pour les locaux

canal de peid de digue

Couvert forestier: eucalytpus, arbres frutiers..

Marché ou lieux de restauration locales

Bassin pisicole-rizicole

bambous

Cours d’eau, rivières, canaux

215


Une agriculture particulière et adapté aux espaces humides “L’opportunisme”: Agriculture sur buttes

es

qu ati

e Légum

rom a bes r e H Profiter des motifs déjà

présents, cours d’eau marécageux> renforcement des îlots naturellement dessiné par l’eau pour exploitation de culture sur butte

culture sriz

Principe de culture “opportuniste”

Culture imergée, inondable, sur buttes (ex: système de Chinampa, culture sur buttes, fleurs, roseaux...) Un cycle agricole ou d’élevage qui couvre l’ensemble de l’année, permettra de sécuriser financièrement les foyers, en multipliant les sources de revenus. On l’associe à ce qu’on appelle aujourd’hui la permaculture ou l’agroécologie, la culture sur buttes présente une technique et des avantages, qui pourrait être adaptés à ce type de terre. On en observe des prémices dans le couloir d’eau sur la séquence Sud, Cuc Phong. C’est un espace riche, extrêmement productif, parfois autofertile, qui peut résister à la sécheresse ou à l’excès de pluie. Cette technique s’inspire des fonctionnements naturels, elle en est qu’une simple observation.

Réseau hydraulique actuel

1

2

On s’y déplace en bateau

L’eau est accéssible et toujours présente , même en moindre quantité, lors de saison séche

3

Ambiance légérement boisée, clairière potagère

Exemple de paysage d’agriculture sur butte, associé à la culture du bois et des arbres frutiers

Réseau hydraulique redessiné

Plantes aromatiques aquatique vietnamien

des cheminement en terre

80 cm > 1m20

12m environ

poireaux, carottes, laitue, choux, aromatiques..

Micro-canaux trop plein

Accés en bateau pendant la saison des pluies

Coupe de principe sur une grandes buttes (1m jusqu’à 12 m)

216


«Ca tim» Aubergine ba na

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Ciboulette Choux

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Navet blanc

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Papayer

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Type de plantes aromatiques, plantes médicinales, et légumes cultivés sur buttes

Les espèces de fruits et de légumes déjà présent au sein de la plaine et des cultures maraichères sont: les papayes, les mangues, les tomates, les piments, poivrons, maïs, patates douces, riz, bananiers. L’association de certains légumes au sein d’un même rang de plantation, favorise la productivité et le réenrichissement du sol exploité. Par exemple, on ossociera des poireaux, les carottes et la laitue ensemble. Ou encore les carottes avec des oignons ou des poireaux. Ce sont des méthodes et des associations que nous avons pu observer au village “exemplaire des piémonts de Cuc Phong. Idéalement il faut planter les légumes de façon alternée, afin de faciliter leur entraide.

Référentiel Culture sur buttes vers les piémonts de Cuc Phong (“village exemeplaire”) agriculture, pisciculture, arbre)

Potager sur berges vers Keng Ga

riziculture-pisciulture

Marais-rivère : ramassage de coquillage, pêche spontannée,

Berges paturès; élevage itinérant

Potager sur buttes

Photomontage des paysages de la plaine à proximité des routes digues du couloir d’eau

Riziculture/pisciculture

prairies humides ou maraichage

Ilots de bambou

Riziculture/pisciculture Routes Digues

217


te

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La chévre de Ninh Binh

Profiter des motifs déjà présents, ici pour le vallon , en lanières.

Principe d’étalement pour les cours d’eau attenant au couloir

Dans le cadre de cette proposition des parcelles ont été selectionné (correspondants aux plus basses) pour permettre un espace d”étalement en cas de crues. Au vue des quantités d’eau qu’accueille le site sur une année, ces parcelles pourront être toujours en eau. De là, ces parcelles peuvent être exploitées pour l’aquaculture ou l’élevage de canards. L’élevage d’animaux permet d’entériner et amender les parcelles lors de roulements de culture. Cela permet aussi l’entretien des cheminements; permet de fabriquer et vendre des produits locaux tels que la viande, le poisson, les coquillages… Ces produits pourront être vendus sur les nouveaux marchés “plateforme ambulante” de la confluence, ou être dégustés dans des restaurants sur la plaine. cycle de c ultu re

Calendr

i er ,

Réseau hydraulique actuelle

L’alliage de pâture, agriculture déjà présente sur le territoire mais ici renforcée, va aider à recréer une attractivité. Une attractivité pour les résidents et agriculteurs du territoire, mais aussi pour le tourisme.

Coupe 1

Coupe 2 Réseau hydraulique redessiné

le

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le bo euf

Croquis sur les bassins successifs des terres basses

218


voir annexe 12 : compléments d’informations sur le calendrier des activités agricoles de la plaine

Toutes sortes de productions peuvent donc être à promouvoir: oeuf, viande, fromage, poisson, coquillage...

Aquaculture: Terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique, dans des conditions contrôlées ou semi contrôlées par l’homme. Aquaponie: Contraction des termes aquaculture et hydroponie, cette pratique consiste à combiner la production de poissons à la production des plantes, en culture hydroponique. L’eau des poissons et des plante, circule en cercle fermé et ce nourrit l’un l’autre.

Identité forcé pour les Lieux de pêche existants. élevage de poisson

élevage - espace de paturâge de prédilection

Alliage de pisciculture et riziculture Coupes: Bassins de cultures progressif et cyclique

Riziculture/pisciculture

Double bassin de sécurité

Riziculture/pisciculture

Elargissement des bassins aux abords des digues

prairies humides ou maraichage

219


Renforcement des trames boisées: Création d’un réseau de chemins digues But semi défensif, en cas de forte entrée des eaux dans la plaine et pour donner accès aux paysagex agricoles de la plaine (randonnée touristique, tourisme à la ferme..). Elles sont placées de telle manière à encercler les espaces urbains, de telles manières à créer une protection végétale, orienté Nord-Sud (en parallèle à l’infrastructure du couloir) dans les espaces agricoles, choses qui n’était pas possibles avec le tracé d’avant. Fond de carte vue aérienne 2015

Carte localisation de micro remodelage de digues végétalisées principales

Légende

frutiers

Abords de rivières traités en strates végétales phyto-épuration Renforcement des boisements du site- proches l’urbain et sur les chemins digues importants du site bassin de pisiculture/aquaculture annuelle

Passerelles transverales en bambou Plateformes flottantes: espaces de vente, de rencontre, de regroupement... Relief, Mont Karstique cours d’eau, rivières principales Parcelles d’étalements prioritaires: pisciculture, élevage ou culture de plantes aquatiques

Carte état projeté

Parcelles de prairies humides et marais > font usages de parcelle d’étalement secondaire en cas de crues Diguettes végétalisées

Idée de projet pour les passes pieds, initiée pendant le workshop du S9

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Paysages de bateau, de péche

au L’e

Des tracés de cours d’eau plus oumoins “gonflésé par les eaux.

Alternance de maraichagen riziculture, pisiculture et digues cultivés

Passerelle pour passer d’une “diguette” à une autre

Croquis paysage de succession de digues et d’usages

220


e port de matièr habitants en ap s le ur po i? Pour qu bitations. votection des ha s de vie des ri première. En pr r les condition re s io de él m A en ? nti oi e, mai Pourqu d’ éco-systèm n tio éa cr re erains, mme il est coudiguettes elant la terre, co od m les re en t? des transversa Commen ant à dessiner nd la te à en nt s ro ai m de les ai tume , cables. Ainsi el ati upr rc ci et la s à ve et si succes des crues habitations lors protection des s. le espaces agrico lation dans les

trame nt de la e m e c r o f n Re ourquoi? boisée, p

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brise

Bois de chauffe Protéger

Les digues végétales de protection encercleront plus ou moins les urbanités afin d’éviter des arrivées trop violentes dans les terres, et ainsi diriger un minimum les flux, lors d’inondations.

e paysagèr e c n a i b Am ombragée

Protection

Exploiter, réintégrer l’arbre

Sur ce territoire où l’eau et le vent sont des facteurs climatiques très importants à prendre en compte, les haies jouent un rôle multiple. Les vents étant très puissants et le territoire non protégé de celui-ci à cause des reliefs bas, les haies Construct protègent les cultures et les habitations de la rudesse du climat, du vent et de l’érosion des sols. Les ion haies et les boisements permettraient de protéger les habitants, en captant les éléments polluants présents dans l’eau issue des cultures et de l’élevage de la plaine ou encore des ruissellements des espaces imperméabilisés tels que les routes. Ces haies ont aussi un rôle écologique, ce territoire étant connu pour ses milieux propices à l’avifaune propose un autre type de milieu que les marais pour les oiseaux et tout autre type d’animaux et insectes. « Le rendement d’une bambouseraie est jusqu’à 25 fois supérieur à celui d’une forêt (le bambou est une herbe à croissance rapide, qui atteint sa taille adulte dès 5 ans ; son rythme de croissance est le plus rapide dans le monde des plantes. En moyenne, il pousse de 75 à 400 mm par jour. Certaines de ses parties sont plus solides et plus durables que le béton et le plus léger de la planète. Les bambous empêchent l’érosion du sol, les glissements de terrain et le lessivage des terres arables, protègent les berges des rivières. Si on compare une forêt de feuillus à une bambouseraie, cette dernière fixera jusqu’à 12 tonnes de CO2/ha/an, contre 3 tonnes pour la forêt de feuillus. Il libère donc 30% d’oxygène de plus que des arbres. » http://terem.typepad.com/terem/le-bambou/

boo

Bamboo

Bam

Petit bois de chauffe

Tectona grandis

Ces digues sont plantées d’arbres qui permettent de mieux tenir la terre de la digue, des circulations en son sommet pourront être pensées. Le bois récolté lors de l’entretien de ces digues végétales pourra servir directement de bois de chauffe aux habitants, de bois de construction, pour les habitations, pontons, passerelles.

zone

s om brag ées

Palette végétale envisagée et inspirée des essences in situ ona Tect is d n gra

Les diguettes végétales peuvent être plantées de frutiers, cultivées selon les opportunités qu’offrent ces circulations

Bamboo

Muntingia calabura

Banian- ficus religiosa

Bamboo Bambusa multiflex

Euca cam lyptus adu lens is

Populus

lture

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Bloc de principe sur les paysages de petites digues défensives

Tectona grandis

Le clos de Saint Saturnin- Marne - Au fil de L’Aisne

Salix Polyath ia longifo lia

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221


Des activités diversifiées au service des terres de la plaine et de ses habitants. 1

Du plus immergés aux moins immergés: bassin aquaculture ou marais (1) > Prairies humides et culture sur buttes (2) > riziculture (3)

3

2

Carte de situation paysage projeté “rive droite”. paysage “progressif”

Indécision biologique, hydrologique du site et du sol, une fois assumée, permet l’exploitation de son potentiel à une échelle fine.

HOMME

Pâturage extensif Chemins, sentiers, passes-pieds à fondations légères

Exploitation du bois

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pisciculture

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Habitats traditionnels

Jardins

Riziculture

Habitat adapté aux milieux humides

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Cueillettes, glanage

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Ponts flottants

Bateau maison

maraichages Marais, cultures en milieux humides jardins flottants

Topo EAU

Niveau crue maximal

Terrain “fixe”/stable (les plus hautes)

Terrains maléables/maraicageuses

Rivières, bassins

Stimuler l’économie locale. Apprentissage de pratiques éco-responsables. Reconnaissance des pratiques

Indécision ou opportunité, une autre manière d’habiter la plaine inondable...

222


pé. des ex en ides bio… m, insectic isées au Vietna et es icid réal e coo«Des pest ncluantes sont japonais n co ( agence ce de Thua Thiê riences ec JICA in av ov n Pr io en poudre le). it na du coopérat io ré at intern is , on ils ont ais, , pu pération e Su: “ au de Kh l, des oignons fr décoction e ai Huè, hame un l’ et de u vapoea nts, a de l’ qui est ensuite amades pime la poudre d’ lange et u mé ea un mélangé d’ de riz, liserons fermentation de son et lture de nu par sont r les cu risée su compost est obte es rendements .L s et rante. Du e des végétaux… grais chimique en nn ogiques microbie és qu’avec des s cultures biol ev Le . dans une t x… an eu aussi él tr ur us savo public en t oubliés les le riz pl d’un soutien ssivemen in ..Progre ont beso e. » al ob es gl s…” PJ qu le ti el li nn po io m es tradit techniqu es France Vietna ros) ié iv eu n d’amit Perspect nvier 2011- (4 sociatio Ja de l’as es n°76 ll ie imestr revue tr tnamienne. ie franco-v

r

lise

i Fert Economie

Référentiel in situ L’intégration de nouvelles cultures adaptées au territoire, va permettre l’augmentation des production agro-sylvo-pastorales, et la sécurisation des revenus des locaux. Rapport surface productivité: la culture bio-intensive multipliera par 2 le nombre de végétaux récolté par unité de jardin, tout en étant plus productif.. Dans la bio-intensive, on cultivera 2,3 espèces complémentaires sur une butte. En permaculture, on retrouve un assemblage beaucoup plus complexe. L’intérêt des buttes, est aussi de sécuriser les productions, étant en hauteur, en cas d’inondations, seuls les couloirs ou allées seront en eau. A l’inverse, en période de sécheresse, l’eau de pluie s’infiltre au niveau des allées, donc l’irrigation se fait sur la profondeur.

Activités liées à la pêche

Maraîchage

Entretien des paysages de rivières

ogie

Ecol

Extrait de document exprimant le concept de VAC

Tourisme à la ferme

Source: http://www.fao.org/docrep/ field/003/ab847f/AB847F06.htm

photo avant

Chinampa ou culture sur butte

Des paysages agricoles variés, attractifs... Et l’Homme dans tout ça?! Comment pratique t’il ce nouveau territoire? Où vis t’il? Et comment?

223


Comment habiter ces terres?? généralités Flottaison et pilotis

Technique de construction observée et «mal adaptée» Diguette permettant d’accéder au ilors habités au coeur du couloir d’eau.

Dans Kenh Ga, observation de nouvelles constructions/ habitations. Les fondations étaient déjà fissurées avant même que la maison soit posée (dans le contexte rizière).

Croquis de construction en cours, surrélévation généralisées des maisons traditionnelles vietnamiennes

Croquis d’une interface type mur de protection des crues, dans les hameaux des presqu’îles du couloir d’eau

Différentes

Bloc des interfaces espaces public-privée dans les hameaux , sur la route de la digue Nord

façon d'habiter l’eau

On peut observer 2 principales façons de construire, vivre sur ce site en eau: - Type 1: structure flottante ( 1 maison, une plateforme “religieuse”, ponton, une cabane à pécheur sur pilotis, plus bas sur le couloir) - Type 2: Maisons surrelevées sur fondations.

224


Les principes généraux et généralisés au territoire Pour répondre à la question du développement local de la plaine,je propose des hypothèses de quartier ou de regroupement d’habitations adaptables à un milieu inondable. En effet, comme nous avons pu le voir, la terre d’étude et leurs habitants sont rythmés par différentes temporalités hydrauliques et climatiques. En ce sens, le mode de vie doit être adaptée aux dynamiques connues et celles à venir. C’est par le biais de la planification et une bonne gestion des ressources qui permettront d’anticiper et de diminuer les risques liés à l’eau. Un des objectifs est de garder la concordance entre lieux de vie et lieux d’activités agricoles, et de parfois la renforcer. Les hameaux nouveaux de la plaine agricoles, seront aux plus proches des cultures vivrières, groupés, et seront reliés par un ponton flottants rattachés à une route endiguée. L’urbanisation dans les zones maraichères et aquacoles pourra se faire par “grappes”. De plus, allier surfaces cultivables et surfaces habitables permettra d’avoir un double usage du sol. L’environnement semi-urbanisé sera propice pour l’agriculture, proximité des agriculteurs, et apportera un paysage nouveau identitaire de la plaine. De manière générale, au Vietnam, l’urbanisation se fait de façon “anarchique”, en mitage le long des voies de circulation. On proposera de développement urbain proche des modèles et trame existants (dans leurs continuités), car culturel, mais concentré sur des terres hautes, avec des structures pilotis, en préventif.

On pourrait se demander, pourquoi n’y a t’il pas plus d’habitation type pilotis ou flottante, sur un territoire régit par l’eau?! Il s’avère que c’est avant et malheureusement une question culturelle. Certaines “doctrines” chinoises pronant la construction de la maison familliale de plein pied, au sol pour des questions religieuse, de mauvais génie... Il est évident que pour mettre en place ce plan guide, il faudra passer par un moment pédagogique et de partage, avec les habitants pour (leurs faire) comprendre en quoi aujourd’hui; et en des lieux si spécifique que celui là; il est nécessaire de trouver des “compromis” entre culte et les réalités de territoire...

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Co mm en t ha bi te r ce s te rr es ?? Vivre à la confluence, un espace particulier Nous avons pu constater que l’urbanisme se fait de façon “opportuniste” et désorganisé. Néanmoins un point est commun, celui du développement linéaire le long des voies. Ce qui est légitime ici, en terre inondable de se raccrocher à ce qui est hors d’eau. Schéma de principe du développement urbain sur le territoire: Inspiré de la traversée du lac du Cambodge, où nous avons pu rencontrer des villages flottants. Le principe est simple: une passerelle de bonne taille peut être commune, et de micro plateforme en bois ou de petite passerelle s’y accroche pour accéder aux habitations, tel le déploiement de nervures dans une feuille. Il n’est pas rare qu’une habitation ait une “dépense” accrochée à la maison principale... En partageant des passerelles d’accés au logement, on réduit l’énegie et l’impact au sol des micro-réseaux. Ce système permettra aussi de renforcer le paysage de village lacustre au coeur de la confluence.

Berges des ilots boisés du couloir d’eauhabitations bateaux uniquement

Route digue principale

1

5 Berges de la confluence - habitations flottant-pilotis pour parer aux conditions de fortes crues- passerelles partagées

2

Lisière habitée- habitations sur pilotis rattachées à une diguette végétale remodelée en ceinture autour du village

6

Groupement d’habitations sur diguettehabitations sur pilotis - proximité des cultures (maraichage, pisciculture)

3

Groupement d’habitations sur diguette- habitations sur pilotis - proximité des cultures (maraichage, pisciculture)

7

Groupement d’habitations sur diguettehabitations sur pilotis et flottaison car sur le front des parcelles d’étalements.

4

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Ici, pour ces villages , une charte payt sagère pour les riverains; abordan inla construction, l’habitat en zone ondable. Cela pourrait prendre daou vantage la forme de fiches outils s nisé d’ateliers, et workshops orga avec les populations. ns Parmi les thèmes et préconisatio n ctio abordées: matériaux de constru sani , le pilotis, la flottaison, hygiène , tion taire, eaux usées et phyto-épura ... ilité paysage de “passerelle” accessib

Carte localisation des différents combinaisons et «mode d’habiter»

6

5

4 3

2

7 1

Plan masse projet

227


Zoom sur 2 types de constructions

La

e èr si i l

e ité hab

ison L a ma

na intercommu

le

Type d’architecture développé: «opportuniste», c’est-à-dire en choisisant les hauts de reliefs, les microreliefs. C’est aussi une architecture qui combine flottaison et pilotis.

u

ur

êche

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ban ne ca

Référentiel in situ, dans la plaine

Référentiel projet

Accès aux ilots via pont flottant payant

PILOT IS

l’unique maison flottante sur la confluence Symbolique de nouvelles prises de conscience et envies

L’utilisation du bois pour ces nouvelles architectures semble adaptée à ce style de construction, car il permet la souplesse de la structure. Néanmois, on peut aussi suggérer des constructions composites, à l’entre-deux entre la maison tube de briques et de béton et la maison de bois. Les 2 pouvant être pensés sur pilotis.

CON S T R U CTIO N

L’architecture mise en place ou expérimentée peut s’inspirer directement du référentiel in situ, qui caractérisent les dynamiques des terres agricoles les plus basses.

s, au vietnam maison sur piloti

J R Mercer Sl ough sections . Credit: Jo Jones Archit nes & ects and Land scape Archit ects

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Voir plans zoomĂŠs sur les nouveaux quartiers > Annexe 11

CO N S T RUCT I O N f lotta nt es

a tt f lo et tis Pilo CTION CONSTRU e

Maison pour vacancier, Thailande

e llag : Maison ou vi

nt

s

re ust lac

229


Mise en place d’une salle et d’une école intercommunale Plan masse paysage projeté

Salle intercommunale

Ecole de la confluence

Platefor

me

La forte présence du bambou sur le site, nous invite à penser qu’il y prospère. C’est pour cette raison que la proposition du plan guide évoque le renforcement de la trame arboré de la plaine. Dans la palette proposée le bambou reste de mise, car caractéristique, voire identitaire du site. Ce matériaux de construction si on le souhaite et imputrésible semble idéal pour des expérimentations et propositions autour de ce matériau. Ainsi penser, les transparences, opacité, les choix d’assemblages et de combinaisons. Il en est de mêm pour les passerelles ou terrasses flottantes, le bambou peut s’avérer être un bon matériau. L’harmonie des choix de matériau, récolté in situe renforcera l’identité du site. « Le bambou est une plante monocotylédone qui appartient à la famille des Poaceae. Il constitue la sousfamille des Bambousoideae, qui compte environ 70 genres et environ 1450 espèces. Il est caractérisé par des tiges formées d’un chaume creux lignifié, à la croissance très rapide. Le bambou est présent naturellement sur tous les continents. Plante aux particularités uniques dans le monde végétal, le bambou ne présente pas pour autant un aspect uniforme. Traditionnellement considéré comme «l’arbre du pauvre», le bambou est devenu, ces dernières années, une matière première industrielle haute technologie efficace au remplacement du bois. Bien que la commercialisation du bambou ait été lente, le bambou devient un atout important dans l’éradication de la pauvreté, le développement économique et environnemental. » http://terem.typepad.com/terem/le-bambou/

Référence

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Dans la situation actuelle de développement urbain des villages ruraux vietnamiens, la trame se fait de façon désorganiser, suivant des routes tracés ou en créant de nouvelles. Maison traditionnellle vietnmienne

Environ 4 .x 10 m à 6 x 12 m

6 x 12 m R+1

4 x 10 m R+1 et 2

4 x 7 m R+1

ak.

qing

:// ttps ce:h s.com r u o S pres word

Sangklaburi - Pont flottant en bambou

Makoko, floating school, Afric

Extrait du travail de Tran chit, étudiante à l’HAU pour un projet éco-tourstique sur Ninh Binh- les modules d’habitations.

latp

87f ye19

« L’association School On The Boat, avec à son bord, volontaires internationaux et volontaires vietnamiens… est née en 2011. Sa mission est de contribuer au bienêtre et à la réussite scolaire des enfants défavorisés de la capitale vietnamienne. Une noble cause qui essaye d’agir sur différents volets : - scolarisation des enfants (ce qui implique aussi un système d’aide aux devoirs, tutorats…) - implication des parents (sensibilisation, amélioration de l’environnement, de l’habitat...) - mise en place de bonnes conditions d’apprentissages (bien-être matériel, physique et mental, mise en place d’activités extra-scolaires, découvertes culturelles et sportives) - promotion des actions locales (formation de staff pour une gestion autonome du projet in fine) » Source: http://www.lepetitjournal.com/hochiminhville/ societe/218908-school-on-the-boat-enfants-defavorisesde-hanoi-le-combat-d-une-petite-ong-locale

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La lisière habitée du parc au lotus

Jardins flottants

Jacinthes d’eau

passerelles partagées

Jardins flottants

circulation centrale, accés au habitations de part et d’autres

Jacinthes d’eau

Les paysages de la lisière du parc médicinal, se présentent comme une forme de continuité à la trame urbaine observée, l’orientation des maisons suit des chemins qui partent de la digue et redescendent vers la plaine. On propose de continuer raisonnablement ce principe de développement en modifiant le type d’architecture, en développant essentiellement des habitations sur pilotis et /ou flottantes vers le coeur du parc.

Coupes d’ambiance sur les diguettes végétales.

Un plus pour la subsistance des familles vivant sur l’eau La jacinthe des fleuves et mares sont des composts fertilisants qui a faits ces preuves. C’est aussi une fibre végétale idéale pour la création de textiles. Cette plante est presentes partout dans le delta du Fleuve Rouge. L’azolle est une sorte de fougère aquatique. Elle organise une symbiose environnementale, dans le sens ou elle apporte de l’azolle par algues bleues. Inconvénient sanitaire car vecteur de palu... Les jardins flottants: Inspirée de techniques vues au Cambodge: la technique des jardins flottants. On les fabrique avec une base de jacinthes d’eau, plante que l’on retrouve naturellement sur le site. Ils pourront être attachés à proximité des maisons anciennes ou nouvelles ou maintenus par des bambous enfoncés dans l’eau.

232


233


Construire un système et un mode de vie le plus sain possible Au-delà des conseils et sensibilisations qui peuvent être faites avec les populations, et par le biais des professionnels, mais aussi de partenaraire d’école (workshop, atelier,...) Pollution ménagère: une forte pollution a été relevée (cf: bilan des échantillons d’eau, en annexe), on invitera tous les habitants à entretenir des “massifs de jacinthes d’eau “ ou à planter des roseaux aux abords de leurs maison s’ils sont constitués d’eau. Ajouter à cela, proche des habitations, déjà en place et nouvelle, devra être prévu des bassins de lagunage et d’épuration pour aider les populations à avoir des abords d’habitations et des eaux de proximité les plus saines possibles. Bien sûr, ce dispositif ne va pas sans un accompagnement et de la sensibilisation aux gestes écologiques, auprès des populations locales. Phyto-épuration: cf fiche outils

Localisation des espaces de phyto-épurations

Sites potentiels pour installer un projet de bassin en strates végétales pour aider au traitement des eaux usées des espaces habités.

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Valorisation du paysage auprès des visiteurs Habiter sur l'eau représente en mon sens, une opportunité pour l’Homme, de continuité à vivre à proximité de l’eau, en se réconcilier, de se rapprocher avec cet élément lorsque c’est nécessaire. La déconnexion de l’homme avec son environnement semble réelle, ici sur ce site, et ailleurs. La question de la qualité de vie et de la durabilité et les modes d’habiter proposer dans ce projet, et les nouveaux paysages créer par la présence de l’eau dans la plaine, peuvent être exemple de ce qui pourra se passer dans la plaine d’ici plusieurs dizaine d’année. Ce territoire pourrait être soutenu par des labels agroécologiques, pour aider à la reconnaissance de ses pratiques et de ses paysages. Par ailleurs , le mode de vie “sur l’eau” attire de nombreuses personnes en voyage. ce territoire pourrait envisager d’accueillir un tourisme dit “vert” venu à la rencontre d’une culture lacustre, au coeur d’une plaine.

Bassin pisicole-rizicole

Elevage itinérants - entretein des abords des routes

Ilots boisés, diguettes végétales vente de poissons, escargots, produit de glanage

jaconthes d’eau, jardins flottants

culture de plante aquatique

Paysage de pêche: filet, bateau, piége à poisson...

Maison communal de la pêche

Carte de localisation

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canal de peid de digue

Une vue depuis la digue vers le village dans le couloir d’eau

Des séquences ouvertes vers les villages, en contraste avec d’autre sécquence davantage boisées

Des pentes de digues parfois cultivées sous la forme de potager, parfois planté pour renforcer l’infrastructure des vents et des eaux

Bosquet de bambous

Photo état actuel

Photomontage état saison séche: riziculture, agriculture semi-aquatique de plantes médicinales

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Parc médicinal aquatique

Carte de localisation

Plantes médicinales

Poaceae phragmites communis

Type de plantes aromatiques, plantes médicinales, et légumes cultivés sur les parties les plus aquatiques, une valeur ajoutée A noter qu bambou se e le rt aussi médicame de nt l’asthme (contre et le s maladies resp iratoire s) Pistia stratiotes

Thuy truc Lotus

liseron vetnammien

Palmier aquatique

Nymphèa Typha angustifolia

cheminement sommital grave

passerelles flottantes pouvant faire liens entres différents îlots

des digues et diguettes, plantées pour un meilleur maintien et pour la protection des habitantions face aux vents et aux eaux

Habitations à destination des touristes mélés à des habitations pour locaux: même principes architetcuraux deployés

azolla

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Accueil du touriste dans le parc Le type de tourisme visés pour ce projet est celui du tourisme dit “responsable”; en opposition au tourisme de masse. On va y retrouver - un développement économique juste et stable (partenaires, bonnes pratiques, bonnes conditions de travail) et un épanouissement de la populations locale - une rencontre sincère entre les voyageurs et les populations locales Le tourisme participatif est une réponse, entre autre, à une demande d’authenticité et de vérité de la part des visiteurs. Il peut se développer partout, en bord de mer ou en milieu rural mais la tendance est de le voir progresser en milieu urbain. Il repose sur un état d’esprit : la volonté de tisser des liens entre les touristes et les habitants. Le tourisme participatif ou “chez l’habitant” va avoir pour vocation de mettre en valeur territoire. Le dynamisme souhaité pour cette forme de tourisme est celle à la fois de l’authenticité, que l’on observe, admire, et une authenticité, des réalités de modes de vies qui pourraient être partagés. Cela pourrait être une façon de mettre en valeur des sites, comme le cimetière, qui seraient peu connus ou visibles que seule la population locale est à même de faire découvrir au visiteurs. La fréquentation touristique est quasi constante (avec des pics en été) , ce qui est propice à la lisibilité et au renforcement identitaire du lieu, car son paysage est changeant toute l’année. Les visiteurs qui reviennent seraient susseptibles d’être surpris par les changements d’activités et les paysages. Dans le dessin de ce projet, on décide de mêler en partie les logements à destination touristique et à destination des locaux.

potager sur les parties hautes des micro-reliefs digue avec des séquences boisées notamment proche des accés

Canal en pied de digues élevage + trop-plein

ramassage de plantes médicinales et huilles essentielles

présence de la jacinthes d’eau et de roseaux

parc aquatique médicinal (lotus...)

Coupe 1 sur le parc aquatique médicinal

Pent de digue végétalisée (bambous)

jacinthes d’eau

digues et îlots boisés

Maison communale flottantes et mobile sur la confluence

renforcement des activités liés à la pêche

Photomontage ambiance et paysage de parc de pêche et d’agriculture médicinale

Ecoulement tr op plein vers le coul oir d’eau

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Promenade sur le parc comment on y accède? Plan proposition

Bloc de principe circulations dans les espaces de marais ou de zone humides

boisement et ilots de bambou au loin

boisement et ilots de bambou au loin

Cimetière au milieu des parcelles agricoles, lévitant sur l’eau

Réflexion sur le mobilier en bamboo workshop Ninh Binh

240


Ici, pour ces villages , une charte paysagère pour les riverains; abordant la construction, l’habitat en zone inondable. Cela pourrait prendre davantage la forme de fiche outils ou d’ateliers, et workshop organisés avec les populations.

60cm 40cm 20cm

Passerelle «aventure» en bambou

Vue en coupe Environ 60 cm

Passerelles flottantes (bidons en plastique et bambou). A l’image du référentiel in situ, nous leur sou- Croquis ponton flottant, haitons un esthétisme «bricolées», qui fait le charme permettant l’accés aux maisons des paysages ruraux comme urbain, au Vietnam.

Vue en plan

Route coulo digue du ir d’ eau

Les ac des p cés au pa rc aq a uatiq massi lmier et ue so b f, po nt si ur ar , bamboo, gn quer l’en eucalyptu ifié par s, en trée

Pent de di gue planté ou cultivé so us la form e de potager ve rticale

Canal digue en pied d e

diguette végétalisé, circulable

passe-pied

passerelle «a venture» (corde pécheu r.

Plant e marai s des s coqui , glanage llage de ...

Cultu r sur le e opportu ni s haute parties le ste s s légum : mais, b plus lés, es...

Peut varier entre 60 et 1m

241


Promenade sur le parc, mise en scène de la découverte du cimetière

e... ne histoir u ) e r o c n e ter ( , se racon Avant tout La route principale qui accède au parc en contrebas de la digue, sera mis en scène. La première partie la plus proche de la digue sera ouverte sur le paysage, pour une bonne lisibilité de l’espace. Les abords de la route seront ponctuellement plantés, mais de façon suffissament espacé pour ne pas occulter le paysage. De part et d’autre, le parc aquatique et médicinal. Au bout de la route endiguée, on commence à apercevoir la lisière habitée du village sur digue. L’ambiance se fait plus ombragée, plus boisée. On circule au milieu de bosquet de bambou et d’eucalyptus, pour déboucher sur un espace ouvert agricole; entre riziculture et maraichage. On y devine le cimetière, qui j’aillie de ces couleurs vives et de son air faussement abandonné de par la végétation qui foisone autour des tombeaux... Paysage actuel Lisière habitée

ensive Riziculture int

principale route endiguée

242


243


Le site de la confluence intégré à une stratégie touristique Le site de la confluence pourrait être un territoire intégrer aux circuits touristiques et aux sites visités sur la province. A l’aide de documents de communication et de simple formalité avec l’office du tourisme de Ninh Binh, il est possible de laisser des documents pour les visiteurs. Dans le cadre de ce scénario, le site prend la couleur d’un site “agro-sylvicole” tournée vers la pêche et les plantes médicinales. Il est prévu de pouvoir y accueillir les touristes désireux de passer plus de temps dans la plaine.

Van long- parc aux oiseaux

Les termes de keng Ga Le site bouddhiste de Bai Dinh

Production de plantes médicinales- Par c au Lotus villlages de pecheurs

Projet de Parcs dans Tran An

Les sources, resorts et parc Naturel de Cuc Phong

CARTE la stratègie globale pour le grand territoire de la partie Est de Ninh Binh

Diagramme des bienfaits économiques , identitaires et touristiques du projet de développement de la plaine inondable Créer du lien, du partage

Culture de plantes médicinales, phyto épurantes....

Activité aquatique, entrtetien et considération de l’élement majeur l’eau

pêche opportuniste/escargot

Du tourisme (vietnamien, & étraanger: bon pour la reconnaissance des paysages, bon pour l’économie, bon pour transmission de savoir

partage échange interculturalité trasnmission de savoir

Une économie stimulée

Une population sécurisée, qui se développe plus sereinement

Riziculture, pisc iculture, maraichage, cu ltrue du bois,fruitier.......

des pratiques éco-responsables

244


Carte stratégie touristique à l’échelle de la plaine

Vers Keng Ga, Iles thermales

> Un parcours “culture et agri-culture” 1

Les étendues d’eau des Monts karstiques 1

Parc aux lotus et plantes médicinales 3 aquatiques

2

Les villages de pêcheurs

Vallon pisiccole 4

Vers Bai dinh , puis la promenade de Tran An (cf projet Elodie Bétard)

pêche à la ligne et récolte aux escargots

5

Plaine maraichère

7

VAC

vers le village forestier, puis vers Tam Coc

6

Vers Parc National de Cuc Phong

6

> Des parcours “culte et religion” 7 1 5 3 4

8

7 2

6

5

7 4

7 Lieux de cultes, églises, cimetières, temples...

7

Lieux de cultes, églises, cimetières, temples en lien avec la confluence etcorrespondant à des dispositifs d’accueils flottants

3

245


?

Une idée sur l’évolution du territoire?

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?

Il est difficile de quantifier la montée des eaux sur les années et siècles à venir, comme il est difficile de quantifier et d’anticiper une crue ou une inondation, ou encore le climat... Il faudrait pour apporter des réponses fiables se rapprocher d’un expert, de scientifique habilité à proposer des scénarios. Néanamoins, en se basant sur de la simple logique, nous pourrions prévoir une hausse du niveau de la mer qui impliquerait dans tous les cas de trouver des solutions de mode de vie sur une zone inondable. Néanmoins, si l’on parle de considérations généralistes et que l’on croise le propos du paysage, de l’évolution de territoire, on peut s’amuser à projetter ce que pourrait être le paysage dans quelques années. Cet exercice est nécessaire mais souvent difficile. Dans un pays comme le Vietnam, ou tout est si surprenant en terme de parties pris, de décision ou de situation. .. Un modelage actuel tendance à l’endiguement, l’eau à moins de place, est plus contenu, et son niveau monte plus haut.

En laissant plus d’espace à l’eau: parcelles d’étalements, marais, milieux humides, prairies humides...

Projection de ce que pourrait être le territoire après plusieurs années Paramètres pris en compte: reconversion agricole, reconstruction de milieux humides, augmentation des volumes d’eau accueillie sur la plaine dû aux modifications climatiques généralisées

Etat projeté 5ans

246


A grande

temps échelle de

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l’océan, ximité de ro P . m a tn paces ord du Vie directement ces es N n io g ré Carte de la s eaux, concernera de la montée Mékong u delta du d t la p re de

de s une gran

et dan e la plaine d e ll e h c é A l’ temps...... échelle de

Bloc évolution des milieux en récréation Etat actuel

5 ans 10 ans

Le retour progressif de l’eau dans ses terres aura une répercussion sur les activités et les paysages recolonisés. Ce “va-et-vient” est légitime est observable sur plusieurs littoraux du monde. L’intelligence du développement de ce territoire est de l’intégrer au plus tôt.

Etat projeté 15 ans Etat projeté 30 ans

247


Accorder les ca lendrier des différentes cultures et des participa nts

Des ressources humaines locales La question de la faisabilité pour nos projets est abordée dans une dernière partie. En revanche, ici, différents thèmes, animations qui auraient pu faire l’objet d’une programmation d’atelier in situ, sur une année complète. Le but de cette programmation serait d’apporter du soutien matériel, physique et plus encore, dans l’amélioration des conditions de vie sanitaire et sociale des habitants de la confluence. Ce type de projet nécessite un groupe de travail à part entière. Il faut alors établir les contacts, “celer” des partenariats, choisir des lieux, des cibles, coordonner des entrevues, des programmes, temporaliser les événements, ateliers sur une année. Et encore bien d’autres paramètres que j’oublie...

Une programmation d’événement lié à l’environnement, au geste écologique et aux paysages de la plaine Dans l’idée, certains ateliers pourront découler sur la fabrication d’ objects, des constructions matérielles au profit des habitants (récupérateur d’eau, plateforme en bambou flottante..), mais il pourrait aussi s’agir de dispositif environnemental - land art- parlant du territoire. En effet, le couloir d’eau, cette artère qui scinde le territoire en 2, est un support propice pour développer des oeuvres visuelles. On peut alors imaginer l’usage de drapeaux de couleur à écart régulier sur la route digue, qui changeraient de couleur en fonction des moments, des saisons dites humides / sèches.

Partenaires envisageables:

Hanoi archite ctural University et aux écoles d’arch itectures et de paysag e particpants à l’échange à Hanoï > Workshop de rentrée : construction de plateforme flottante, de micro architecture

Ecole Hydrol ogie: Atelier de cr éation de récupérateur d’eau (condensatio n)

Intégrer le site de la plaine , dans les sujet e lieux abordés par les étudiants. organiser de s sessions de terrains d’ école, à la rencontre de s po et des propblé pulations matique lié à l’endiguem ent, aux in ondations.

Le Gret- recherches/ soutien «Le Gret et le Cirad se mobilisent depuis mai 2015 pour la transition agroécologique dans la région Mékong (Cambodge, Laos, Myanmar, Vietnam). Ils appuient les petits exploitants agricoles dans l’évolution de leurs pratiques avec une transformation graduelle de leurs systèmes d’exploitation.» «contribuent à lutter contre la pauvreté et les inégalités dans le monde.» http://www.gret.org/2015/06/ accompagner-la-transitionagroecologique-en-asie-du-sud-est/

am: EAST Vietn à l’eau té ili Accéssib le b pota Des temps d’éducations aux habitants, aux gestes écologique et sanitaire > 3 demi journée dans

Atlier fabrication de produit d’entretien bio: recette pour la lessive, le savon, le dentifrice biodégradable et à base de plantes.

l’année

> fabrication en lien avec les plantes médic inales et aromatiqu es cultivées sur le site 3 ateliers da ns l’année

Hanoi Ar chitecturale University L’AAFV Atelier de construction : thème “le Bamboo” ( worlshop de 5 jours)

aire olid rre s eut être r e T p ou FDCC ietnam vier p le V n t u u n a utils ans eme un o nouvell posé d t. je o e le r ole pr ce pro ic e r g d a e adr le c

« L’amélioration des méthodes de production agricole et d’élevage, la diversification et l’amélioration de la productivité du travail et des sols. Promouvoir le développement économique des territoires ruraux implique d’agir contre les inégalités d’accès aux moyens de production et pour un partage équitable des fruits de la croissance. Le Gret appuie la sécurisation foncière des petits producteurs ruraux, la valorisation et la commercialisation des productions agricoles locales, l’accès au marché et la régulation des échanges. » Source: extrait du site internet: Gret.org

A parmi ses objectifs de mieux connaître le Vietnam, sa culture afin d’aider la réflexion sur certaines modalités de coopération, de soutien. IDEES D’ ACTIONS Menées par les différents comité d’AAFV:

Animation Semaine artistique ue:

Animation artistiq

groupe Intervention de x, nationaux d’artistes locau urs ou ou invités, amate ur animer sur professionnel, po semaine des l’espace d’une et de land atelier artistique e support de art, avec comm ns l’absolu, jeux la plaine. Da un événement cela peut être scolaires du partagé avec les territoire.

(Ménée par le comité Gard Cévennes) Province de Lai Chau, 20 buffles on été données au famille de l’ethnie Giay dans le cadre d’un micro crédit. Province de Ninh Thuan avec aide de CCAS , 50 familles de victimes de l’agent orange, aidées et parrainées.Des créations de puits réservoirs ont été financée , des réservoirs d’eau. (Comité de Montpellier Herault) 6 maisons du coeur ont été construites, province de hau Giang, école maternelle….

248


Des sujets sanitaires > Accès à l’eau potable: Aide de l’association EAST Vietnam, pour que les communes de la confluence soient bénéficaires de leurs programmes

Atelier de sensibilisation et fabrication de produit biodégradable, comme les produits > lévier: EAST Vietnam ou l’école des plantes (projet Elodie sur Tran An)

> Pourrait être prévu des cours, ateliers à destination de tous et notamment des habitants de la confluence, pour la fabrication de produit d’entretien et de produit d’hygiène biodégradable, et issu de produit naturel. L’école des plantes du projet que Elodie développe pourrait être un levier humain à cette transmission de savoir. > Mise en place de lavoir, équipé de bassins filtrant > Fabrication de récupérateur d’eau: avec l’HAU, lors d’un workshop de rentrée

Savon maison au lait de chèvre et à la chlorophylle Pour un savon de 35 g, il nous faut : Un moule en silicone Un mini fouet ou une spatule Une balance de précision Un récipient Les ingrédients : -35 g de savon Melt and Pour au lait de chèvre aux propriétés nourrissantes -une pincée de 0.1 g de chlorophylle en poudre ou autre colorant -1 g de fragrance cosmétique Pomme d’amour* (soit 45 gouttes) Mode d’emploi : -On fait fondre au bain-marie à feu doux la base de savon “Melt and Pour” au lait de chèvre puis on retire du feu. -On ajoute le reste des ingrédients en mélangeant bien entre chaque ajout. -On coule la préparation dans le moule. -On laisse durcir son savon avant de le démouler puis on le laisse sécher environ 24 heures avant utilisation.

Ethiopie, Panier pouvant capter jusqu’à 25L d’eau potable

Des sujets sociaux, culturels

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Références artistiques de Land Art environnementale ... autour du déchet

Animation Semaine artistique ue:

Animation artistiq

groupe Intervention de x, nationaux d’artistes locau urs ou ou invités, amate ur animer sur professionnel, po semaine des l’espace d’une et de land ue istiq art lier ate e support de art, avec comm ns l’absolu, jeux la plaine. Da un événement cela peut être scolaires du partagé avec les territoire.

Street Art et recyclage Street Artiste Portugais, Artur Bordalo, réalise des sculptures animalières gigantesques et en 3D, à partir de déchets et objects recyclés. Ses oeuvres et sa méthode sont soulèvent la question de l’environnement et à pour vocation de sensibiliser la population aux problèmes environnementaux contemporains.

e de onn t r or nvi p p e su re me euv m co ’o d ir lo ou u co art Le nd le La nta me

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Dans le cadre des ateliers de constructions avec l’école d’architecture d’Hanoi par exemple, l’un des sujets abordés peut être l’habitat d’urgence, le temps que les moeurs dans les modes d’habité changent et pour répondre à des problématiques qui ne disparaîtront pas d’elle même.

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Habitat d’urgence- Dispositif architectural de sécurité en cas de crues importantes

Parmi les propositions dans ce projet, a été émit l’idée de plateformes hybrides flottantes/pilotis. Ces formes d’extension de la digue peuvent servir de support pour des architectures éphèmeres d’urgence, en cas de crues importantes. Actuellement, lorsque cela arrive, les habitants installent des tentes de fortune sur la route. Habitat d’urgence Quelles formes?!

Matthieu Houzé, architecte originaire de Torfou (Maine et Loire).Le grand prix du concours d’inventions Lépine, grâce à son abri pliable et transportable.

Architecture de l’urgence/ architecture éphémere Hanoi Ar chitecturale University

Atelier de construction : thème “le Bambou” ( worlshop de 5 jours)

Projet de centre de soin itinérant

Croquis de Pascal Haüsermann, architecte suisse utopiste -» les maisons bulles»

le paysage une question de solidarité Entretien du paysage de digues et de diguettes Dans ce projet, nous ne sommes pas dans une proposition radicale de démantèlement des digues.Ces dernières auront donc besoin d’un minimum d’entretien. La loi vietnamienne dit : “la population doit travailler à l’entretien des digues de sa commune, à hauteur de 10 jours/an. Les plus riches habitants s’affranchissent de ce labeur en fournissant “une dot” aux sphères politiques. C’est cette forme de “corruption” qui ralentie le développement serein, sain et pérenne des territoires ici, ou ailleurs. L’ensemble des habitants serait concernés, cela diminuerait aussi le clivage entre les classes moyennes , pauvres et élévées. Ainsi tout le monde s’approprierait les enjeux liés de crues et aux ruptures de digue.

Il pourrait y avoir une multitude d’actions, de partenariats qui pourraient être mis en place, au profit de ce type de projet de développement des espaces ruraux vietnamiens. Lorsque que l’on voit les résultats plutôt positifs des expériences réalisées dans le projet commun, la réciptivité des populations, il semble qu’il y ait support à développer.

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Ouverture “et après?!...” Tout au long de ce projet , je me suis posée différentes questions, telles que: comment accompagner le développement d’une plaine habitée et agricole au caractère inondable? Comment faire d’une dynamique à l’origine problématique; une force, une potentialité pour ces terres?! Comment intégrer l’eau, son tracé, son rythme, au développement de ce territoire?! Comment rendre efficaces et opérationnelles des initiatives locales et des coopérations, au profit des populations, rurales notamment? De manière générale, ce projet est une tentative de réponse à des situations climatiques locales et globales en plein changement et ce sur toute la surface du globe. La montée des eaux et des intempéries violents dans certaines régions, nous pousse à penser que la meilleure des préventions est l’intégration de ces dynamiques et paramètres. En faire une potentialité, une force, ou même un “terroir” est une réponse qui permet de penser le territoire sur le long terme. Parfois des forces colossales sont mobilisées pour modeler le territoire à sa guise, alors qu’il est parfois plus simple de comprendre son fonctionnement, ce qui nous entoure et s’y implanter de façon intelligente et durable. Le projet que développe Elodie fait aussi écho à ces forces et énergies, parfois mal exploité sur le territoire étudié. Ce projet mériterait d’être poussé sur certains aspects comme l’idée d’une programmation culturelle et éducative à destination de tous et surtout des locaux. L’idée d’une charte paysagère pour la confluence serait à développer, avec les populations locales, de façon ludique, et thèmatisé; de telle manière à guider les habitants sur les modes de constructions, à défaut d’outil programmatique (PLU, schéma directeur, master plan..) performant, sur les espaces ruraux vietnamiens. Le partenariat avec certaines écoles d’Hanoï, la mise en place d’atelier de contruction en bambou, d’une programmation de “rendez-vous sanitaire” avec le programme de l’association EAST Vietnam pourraient être à approfondir. Cette exercice de projet en terre inconue, a été pour moi un vrai défis, car il est difficile d’être objectif sur des choix et des parties pris d’aménagement, lorsqu’il s’agit de configuration, de paysage et de population que l’on maitrise mal car loin de nos “grilles” de lecture et de travail, en France. Il n’a pas été facile non plus de résister à la tentation de proposer des réponses plus légères ou poétiques, ou encore d’ordre purement sociales. Mais je reste convaincu qu’il faut parfois mettre de coté sa profession d’origine, pour voir autrement, sous d’autres angles, et apporter une aide aux populations locales, qui parfois n’est pas si évidente dans le paysage...

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Le Vietnam se développe à une vitesse exceptionnelle à différents niveaux. Malgré l’ouverture des frontières et les échanges économiques du pays, la solidarité reste de mise. Le sujet modernité et tradition a déjà été abordé à plusieurs reprises au sein de ce mémoire. Le Vietnam vit ce changement de plein fouet, perdu entre l’esprit réconfortant et patriotique d ‘une vie dite traditionnelle ou la folie du monde moderne. Entre “l’hyper aménagement” des territoires, ou la consevation de paysage “traditionnel” ou ancestraux; il n’est pas facile de prendre des décisions sur son territoire lorsque le “mots d’ordre” est développement, dans le sens croissance... Il est difficile d’imaginer qu’il n’y ait qu’une seule bonne réponse. Ici, les solutions proposés trouve leurs sens dans ce que nous raconte le territoire, et non ce que l’on aurait envie de calquer, ou de reproduire. La “Royal city” en est un exemple architecturale fort. Je me plais à croire qu’il s’agit aussi d’une question de lieu (esprit/génie du lieu), une question culturelle, et aussi une question d’individu. Ce qui est sur, c’est que les propositions faites ici, son fondées sur l’énergie, la cohésion sociale locale et extérieure, quel que soit le milieu ou la classe sociale des acteurs du territoire. Une utopie?! Peut-être, mais cela mérite de creuser. Les populations restent un des meilleurs moteurs de création et de développement, certains lieux au Vietnam du Nord en témoingne, comme ailleurs dans le monde.

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Projet transversal Chapitre 4C - tester

MĂŠdiation sensibilisation education par les pairs education eco-environnementale

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La question des déchets et de leurs gestions sur ce territoire “Ninh-Binhien” reste une question centrale. Nous pouvons certainement considérer que l’Asie du sud-est subit de plus en plus la pollution de manière générale. Pollution de l’eau, de l’air, des sols, pollution industrielle ou ménagère ; à ce jour, les mentalités ne sont pas encore beaucoup concernées à l’écologie et à la protection de l’environnement dans cette partie du monde. Bien sûr, il est difficile d’en vouloir aux populations puisque nous sommes tous passés par cette phase de développement, où la modernisation prime sur l’environnement. Il a bien fallu mener des campagnes et mettre en place toute une éducation pour “rectifier le tir” chez nous, en Occident. Encore aujourd’hui, il est toujours nécessaire de faire régulièrement des “piqûres de rappel” car les “bons gestes” s’oublient vite dans le quotidien et ne sont pas acquis par tout le monde. Ce qui est sûr, c’est que l’Asie du sud-est et le Viêt Nam, s’ouvrant au monde, se développent à une vitesse incroyable en héritant des bons comme des mauvais côtés de la mondialisation. La surconsommation de plastique, de produits chimiques et l’absence de conscience des populations vis-à-vis de ces matières entraînent bien évidemment une pollution partielle ou totale des territoires. Notre territoire d’étude n’y échappe pas et présente différentes formes de pollution où certains lieux sont plus particulièrement touchés que d’autres.

C’est pour ces différentes raisons que nous faisons de la question de la pollution un sujet transversal. Nous vous présentons ici, des embryons d’idées d’actions qui auront été concluants à leurs échelles.

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7 6

9

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5

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Quelques rares lieux de dépôts de déchets peuvent être observés sur le territoire. Sur l’ensemble de la plaine nous n’en avons rencontré que 3.

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LOCALISATION DES POINTS DE DÉCHARGE sur le site d’étude

Sites de décharges sauvages localisés à proximité des rivières et autres cours d’eau

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1

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Méthode : Toucher la jeunesse, pour toucher les parents éducation par les pairs Que signifie l’éducation par les pairs?

Il s’agit d’une technique qui vise à améliorer le contact , le rapport et l’éducation d’un public en choisissant un «éducateur» de la même génération. Afin de faciliter l’échange sur des sujets parfois difficiles, éthiques, intimes, qui peuvent concerner une génération particulière, quoi de plus rassurant que d’en parler avec une personne de la même tranche d’âge. Par exemple, le corps médical s’est rendu compte que l’écart d’âge et la frontalité professionnel/patient pouvaient mettre une distance, une gêne entre les deux individus et donc fausser l’échange... Il nous a semblé qu’au Viêt Nam, plus encore, il était possible, par l’éducation de la jeunesse, de l’enfant au jeune adulte, de faire passer des messages aux autres générations tels que les parents et les grands-parents. En effet, nous avons pu constater que la jeunesse vietnamienne est très demandeuse de contact et d’échanges avec la culture étrangère/occidentale - le touriste est le premier visé. Ils ont le contact très facile et se présentent à nous d’eux-mêmes. Ils viennent nous toucher, ils essayent de nous parler, rient en nous dévisageant. Bref, nous les intriguons et c’est déjà ça la prise de contact. Sur le principe de l’éducation par les pairs, nous nous sommes dit qu’il était peut-être possible de faire passer certains messages simples à cette génération. Lors de certaines actions, nous avons pu constater que les enfants demandaient des précisions à leurs parents ou leur demandaient de lire des messages écrits que nous avions divulgués. Les parents se sont attelés à amener des précisions et expliquer aux enfants le fameux message. De là, le pari était gagné car le message ne touchait pas seulement les enfants, premiers destinataires, mais plusieurs générations.

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Session de terrain du 20/03/2015 Thème : installation in situ de prévention et de sensibilisation à la gestion des déchets “C’est parti !”

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L’exemple du coloriage Hello Kitty

La po ursui te de rait être c une e ette acti color xposi on po iages tio ur latio r n lor éalisés p n de ces s ar la conce rnant d’un évé popune et le l ur sa e paysage ment clé nté. aussi Ils p des habit e ourra ants “ins xposés da ien titut n ionne s des lie t être du to l ux pl ur s” c us omme ou au isme, une l’ C m Un af omité pop airie, un office ficha ulair e égl ge qu e de ise lire i d Ni le qui s s message onnerait nh Bình. erait s. U envie ne ex ont m v de po is en alorisant e pou sition et po coule r ur la ur le s col ceux qui Car c struc or et tu l’él te démarc re d’acc iages év he s’ ue d’éd ation des inscr il. ucati i c t dan o n sc ons d es po iences et s pulat ions.

Tout au long de ce séjour, nous avons pu observer les goûts, la mode, les icônes des Vietnamiens. Parmi eux, Hello Kitty, ce petit chat stylisé accompagné de son petit univers “dessin animé” fait de rose et de bleu, couleurs douces et pastelles, qui plaît tant aux enfants chez nous. Hello Kitty est pour ainsi dire “une institution” au Viêt Nam et est adulée par toutes générations confondues ! Ce petit personnage fictif est le support idéal pour communiquer avec les Vietnamiens et encore plus avec la jeunesse. Pourquoi ne pas le mettre en scène et le faire parler ? Pourquoi ne pas se le réapproprier et lui conférer un rôle “d’éducateur” en lui associant des messages de prévention et/ou d’éducation, au service d’un territoire, de l’environnement ou de la qualité de vie d’une population ? De là a germé l’idée d’une diffusion de messages aux gestes écologiques par le biais de coloriages animant Hello Kitty. Nous avons donc créé 4 visuels-coloriages, avec des messages clairs et simples, écris en vietnamien et surtout inspirés des scènes de vie quotidienne dans la province de Ninh Bình. Nous les avons ensuite distribués en masse sur le territoire d’étude et notamment dans la plaine inondable, dans les villages au pied des monts karstiques - lieux particulièrement atteints par des problèmes sanitaires. Le coloriage est une pratique de détente de loisirs, une activité que les enfants adorent. C’est aussi un moyen pour eux de s’approprier le message. Un simple flyer serait lu puis jeté (par terre) alors qu’un coloriage va donner envie à l’enfant de le garder, de prendre le temps de le colorier et certainement l’offrir à un de ses parents qui l’accrocheront un temps, quelque part dans la maison familiale. En cela, le message sera vu, lu et revu, visible et lisible par tous les membres de la famille. C’est en cela que le support “coloriage” est intéressant. Dans un souci de stimuler cette jeunesse et donner suite à cette action, nous avons créé une page Facebook (le Vietnamien est très présent sur “la toile” et passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux et surtout sur Facebook ; il s’est avéré être un très bon outil de communication entre nous étudiants franco-vietnamiens). Sur cette page, les parents ou grands enfants pourront prendre en photo le fameux coloriage colorié et le publier ! Une page où il est possible de retrouver de l’information complémentaire concernant les messages divulgués sur les coloriages, des articles, des extraits de revue ou des dessins.

création d’un groupe Face book pour divulguer les coloriages et les messages de gestes éco-paysages

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e iqu lud

Rác thai ton tai trong tu nhiên : khi dong vat an chúng, và sau dó ban se an phai thit dong vat bi nhiem ban !

Tô màu cho hành tinh của bạn. Hãy gửi cho chúng tôi hình vẽ của bạn về : www.facebook.com/hanhdongchoninhbinh

s estion u q s e er d suscit

Sur la route de Tràng An, dans un endroit un peu reculé, nous avons observé un troupeau de vaches dans une “marée” de déchets. Elles semblaient préférer la douce amertume des déchets plutôt que l’herbe verte. Nous nous sommes questionnées sur la qualité de la viande et les problèmes sanitaires (car déchets très nombreux et odeurs très très fortes de fermentation - miam !).

Impression de 150 exemplaires distribués en totalité : dans la ville de Ninh Bình et dans les villages. Très bien reçus par les parents et les enfants, les parents se sont attardés sur les messages, certains ont ri, certains l’ont lu à leurs enfants et d’autres les ont rephotocopié pour les redistribuer à d’autres enfants ! (la dame de l’imprimerie)

déculpabiliser

Sur la session de terrain de la semaine précédente avec My, nous nous sommes arrêtées dans un village situé en terre basse. Une maison était équipée d’une grosse bonbonne verte. Il s’agissait d’un composteur individuel (BIOGAZ). Nous avions res déjà remarqué des publicités sur d’aut disvillages qui faisaient la promotion de ce s positif. Un bon début dans le tri des déchet er. verts sur lequel nous avons souhaité insist

e ssag e m le sur s A Kenh Ga, une femme nett p m oie la route-berge prin cipale du village flottant petit tas, elle ne s’e u te d . Après les avoir regroupé st pas gênée de les évac r e s en uer dans l’eau ! Une eau surt s out de pêch s e ! Forcément, ce geste qui est support de tour pa nous a marquées. isme mais

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Pointer du doigt les paysages de déchets Pourquoi cette action ? De la même manière que l’action précédente, nous avions repéré des sites particulièrement touchés par le dépôt sauvage de déchets au coeur de paysages d’exceptions en arrière-fond. Les déchets étaient souvent déposés sur la route-digue. Nous avons voulu tenter de susciter des questionnements chez la population locale (par rapport au contraste paysages/déchets et par rapport à leur cadre de vie). Piste projet/action: Donner à voir le paysage du quotidien de ces gens-là, des paysages oubliés (en révélant les déchets par exemple, par le biais d’une oeuvre environnementale : étalage linéaire le long d’une route d’un tas de déchets dans les couleurs de l’arc-en-ciel par exemple). Nous avons choisi de préparer des cadres noirs sur lesquels étaient posés des questions ou remarques (en vietnamien) concernant le paysage. Le but étant de révéler des éléments du quotidien que les habitants ne voient plus - tels que les déchets - ou pour leur montrer des morceaux de paysage qui sont ordinaires pour eux mais bel et bien extraordinaires pour d’autres - et donc à reconsidérer. Le choix du cadre noir fait écho à la photo. Le Vietnamien aime la photo et la pratique beaucoup. Il est adepte du selfie ou de la photo de famille, d’amis et de paysage. L’entrée par la photo en fait un média pour communiquer avec la culture et la population.

Cadres photos Principe : 1/Bombage et découpage de carton plume de telle manière à réaliser un cadre noir 2/ Trouver des lieux de dépôt de déchets 3/ Cadrer le paysage de fond 4/Photo de la composition 5/ Dispositif laissé sur place 6/Observer la réaction des gens

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Une semaine après avoir identifié les lieux de dépôt, nous nous sommes rendu compte qu’ils avaient disparu. Hypothèse : ramassage PARTIEL (car certains déchets se sont retrouvés sur la pente intérieure de la digue de la route endiguée). L’action était donc plus ou moins fondée. Cela nous a permis de nous questionner sur le dispositif de ramassage existant et sur sa “performance”.

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L’action Suspension! Vous l’aurez compris, la pollution et les déchets font partie du paysage vietnamien urbain ou rural. Pour en avoir parlé avec d’autres touristes ou expatriés, c’est un point que ce public relève avec tristesse. L’habitant ne peut pas être blâmé s’il n’a pas été sensibilisé et éduqué à la gestion des déchets, aux menaces et conséquences pour son lieu de vie, sa santé, son paysage, ses cultures, son eau, son sol. Il ne peut donc que partiellement le voir et en être conscient. Le bétail broute à coté de monticules de déchets sans que cela choque l’éleveur, les enfants jouent à côté de ces détritus, se baignent et boivent cette eau plus ou moins polluée. Dans l’idée de rendre visibles ces déchets auprès de la population, de les pousser à s’interroger et à se questionner, nous avons mené une action de type “performance land art” in situ, avec comme matière première : les déchets! Cette action, pourrait être poussée bien plus loin, avec des créations artistiques de grande envergure à base de recyclage de déchets trouvés sur le territoire. Un moyen de ramasser, recycler et créer quelque chose “de beau” avec ces détritus. Montrer aux populations qu’il est possible de réutiliser plutôt que de jeter, qu’il y a un intérêt fonctionnel et économique à cette pratique.

Piste projet/action: Inspirée d’ une intervention de type land art, l’action se veut visuelle pour marquer et renforcer un élément paysager, une structure, un lieu de décharge… Les lieux exemples pourraient être : le couloir d’eau dans la plaine, la promenade de la rivière principale ou les espaces de décharge libres de façon à susciter des réactions chez les gens. Dans l’idéal, et si nous avions poussé le projet jusqu’au bout, nous aurions pu prévoir une publication de guide à destination de l’habitant ou encore une campagne d’affichage, la création d’un dispositif simple de réception des déchets lors d’ateliers voire la mise en place d’une équipe ou d’un service de maintenance du site - si cela n’existe pas. En parallèle, des dispositifs pour les enfants pourraient voir le jour comme des ateliers d’éducation aux gestes écologiques - menés par l’intermédiaire de EAST Vietnam (Eau, Agriculture et Santé en milieu tropical) par exemple.

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Pourquoi le rose ? D’un point de vue paysager, le rose-fuchsia vient en contraste à une dominante de vert des paysages de campagne. Aussi, le rose est opposé et complémentaire au vert sur le cercle chromatique.

Cercle chromatique. Source: maxicours. com

D’un point de vue culturel, comme évoqué précédemment, le Vietnamien est relativement “infantilisé” dans les médias, les publicités, la politique. “L’ icône” est de mise pour se faire. Hello kitty en est le parfait exemple. Et le rose est une couleur très présente dans l’univers enfantin et celui d’Hello Kitty. C’est une couleur que les Vietnamiens aiment porter (vêtements, accessoires, scooters...). Nous avons compris que c’était une couleur et un personnage qu’ils affectionnaient particulièrement. Par ailleurs, c’est aussi une couleur que l’on voit peu dans le paysage urbain et rural. Il est essentiellement porté ou apporté par touches. Les couleurs dominantes concernent davantage le rouge et le jaune (les enseignes, les restaurants, les campagnes de propagande, l’omniprésence du drapeau national...). C’est donc une couleur qui, exploité dans le paysage reste visible car peu commune. Elle se trouve aussi dans leurs événements de culte et de religion c’està-dire dans la partie festive de la culture vietnamienne. Les petits autels à l’entrée des commerces ou des maisons sont souvent composés d’une multitude d’objets de décoration, de guirlandes lumineuses qui vont du rose, au doré en passant par des camaïeux de rouge. Autre exemple, les vietnamiens se marient bien souvent dans la rue avec comme pièce centrale et éphémère : une grande tente rectangulaire qui accueille les invités pour le repas et pour les animations du mariage. Ces tentes sont caractéristiques dans le paysage car elles sont constituées de drapés de couleur rose ou fuchsia, parfois bleu pâle, noués par des noeuds ; ce qui leur donne un effet un peu “kitsch” de chambre de princesse pour petite fille. En tout cas, la couleur choisie est tout aussi symbolique car fait partie du domaine du “festif” et de l’icône.

mini-temple à l’entrée d’un commerce

Les drapeaux- touches ponctuelles de couleur aux abords des temples et bâtiments administratifs

“tente” de mariage, du domaine de l’évènementiel et du culte

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1- Choix de lieu particulièrement touché par la décharge de détritus

Pendant l’action : nous avons été observées par 2 Vietnamiens intrigués. Certains scooters se sont arrêtés. Ce qui est sûr c’est que nous sommes parvenues à susciter des interrogations et que notre dispositif a été visible dans le paysage d’assez loin. Etat “post-expérience” : 3 mois après, les guirlandes étaient toujours là !

2- Ramassage des déchets (conserve, bouteille, manteau en plastique, casquette, emballages...) La succession de guirlandes qui flottent au vent, suspendues à ces arbres a créé un réel rythme dans le paysage de la route. Le mouvement des suspensions a attiré le regard des passants, quel que soit le mode de déplacement. Certains se sont arrêtés, d’autres sont repassés. Il y a eu ceux qui prenaient des photos l’air amusé ou perplex et des attroupements à d’autres moments. Elodie est repassée 3 mois plus tard et elles y étaient encore.

3- Mise en couleur

4- Fabrication de “guirlandes” de déchets

5- Mise en scène des guirlandes sur un alignement d’arbres de plusieurs kilomètres

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Le plus difficile avec la pollution, c’est de déceler celle qui n’est pas visible. En tant que paysagiste, nous ne sommes pas spécialiste de la pollution. En revanche, nous pouvons être capable de repérer visuellement les habitudes, gestes et usages qui entraînent une pollution de la terre, de l’air et de l’eau et donc une pollution du paysage. Pour répondre à des questions plus fines de pollution, notamment celle de l’eau, nous avons dû faire appel à une hydrologue afin de réaliser des relevés et analyses, une action qui a été évoqué dans le chapitre précédent. L’un de nos principaux constats, lors de ces dernières années d’études et lors de ce séjour à l’autre bout du monde, est qu’il est parfois nécessaire «d’oublier» ou de mettre de côté notre profession d’origine, pour revenir à des considérations plus concrètes, essentielles et vitales; d’être capable de se mettre à la place de la population, de se remettre à sa place d’habitant planétaire. Nous ne changerons pas le monde mais nous pouvons essayer de l’améliorer, d’agir en âme et conscience et faire ce qui nous semble juste de faire. Parfois le besoin d’un territoire et d’une population ne réside pas que dans l’aménagement du territoire ou d’un projet de paysage à proprement parler, mais plutôt dans un accompagnement concret du savoir-vivre et du “savoir-respecter” sa terre.

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prendre du rec

Chapitre 5 - s’auto-évaluer

Retour d’expérience Reterritorialiser interroger la faisabilité

Mais aussi : prendre du ( re)cul .

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cul... Pourquoi? La question paraît peut-être insolite, mais pourquoi prendre du recul sur un tel exercice ? Et bien tout simplement dans un souci de relever les actions, outils et démarches qui ont abouti et ceux qui celle qui n’ont pas porté leur fruit. C’est aussi faire l’effort de revenir sur ce que nous avons mis en oeuvre pour ne pas simplement archiver notre travail et passer au prochain sans en tirer les leçons. Cette “auto-critique” nous semble nécessaire et cohérente avec notre travail car elle rentre elle aussi dans le processus expérimental de notre démarche, dans laquelle nous avons essayé d’inscrire au mieux chacun des chapitres, l’analyse au résultat final. Nous pensons que trop peu d’étudiants ou professionnels s’accordent un petit temps de recul. Et nous ne sommes pas vraiment armés pour le faire. Ce chapitre sera donc un essai, une tentative non exhaustive de notre retour d’expérience.

Comment? Pour réaliser cette partie nous avons tout simplement pris le temps de parler de certains sujets ensemble, en confrontant nos points de vue. Nous en avons parlé entre nous françaises, et nous sommes allées chercher l’avis de nos amis vietnamiens pour avoir leurs points de vue sur nos incompréhensions. Dans un autre temps, nous avons tenté de reterritorialiser très brièvement nos propositions de projet à une échelle plus globale, afin de vous montrer que les propositions que nous vous avons exposées répondent à des problématiques plus larges généralisées au grand territoire étudié ici.

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Elargir les perspectives de projet à l’échelle du territoire Le projet sur la question “vivre dans la plaine inondable” pourrait faire écho à d’autres espaces concernés par l’endiguement et l’inondabilité A

Van Long

Kenh Ga B

D

A Toute la plaine! - est inondable, donc dans l’absolu, l’ensemble des communes concernées pourraient réadapter certaines propositions faites dans ce projet à la confluence; les parcelles d’étalement, des activités davantage tournées vers l’eau, une urbanisation adaptée avec une prise de hauteur architecturale (pilotis/flottaison).

C alluviale la plaine

Ninh Bình Tràng An

B

tam Coc Cuc Phuong

C

Kenh Ga - le village thermal se développe de plus en plus. Les nouvelles constructions observées imperméabilisent le sol, et ne correspondent pas à des modes d’habiter sur/avec l’eau. De plus, les routes digues et diguettes, accentuent le risque d’inondations et de destructions des habitations et des cultures. Les propositions architecturales faites dans ce projet et la stratégie touristique renforcée, pourraient être adaptées pour le développement de ce village.

D

Cours d’eau important de la plaine- toujours en zone inondable, le réseau hydraulique reste très contraint par des endiguements importants, on peut aussi observer une urbanisation florissante... Ici aussi, le développement pourrait être tourné vers l’eau en profitant davantage des conditions et des trames d’eau présentes, en leur laissant plus de place.

Ninh Bình- les nouveaux quartiers nord de Ninh Bình, se développent très vite et ce de façon déconnectée de la trame paysagère, urbaine et aquatique actuelle. La notion d’inondabilité n’est pas prise en compte. Certains aspects du projet, comme prévoir des parcelles d’étalement, ou l’idée de parc aquatique pourraient être adaptés pour ces espaces.

Aujourd’hui, les cours d’eau, rivières ; que l’on peut apparenter au “couloir d’eau”, et les autres trames aquatiques de la plaine sont, de façon générale, très contraintes par des endiguements forts et minéralisés. Or cette dernière est inondable. Endiguement et drainage sont de profonds paradoxes dans l’aménagement de ce territoire. Les lieux ciblés A, B, C, D correspondent à des espaces situés en terres basses, donc très touchés par la question des crues et inondations. Ils partagent certains enjeux avec le site que j’ai choisi d’approfondir. A noter que si les enjeux peuvent être similaires, il est certain que le contexte topographique, hydrographique et culturel seraient à réétudier en détail pour chacun de ces sites, car il est souvent question de microreliefs et donc de quelques centimètres ou mètres, qui font toute la différence dans l’implantation d’une culture ou d’une maison. Par ailleurs, ces lieux possèdent tous leurs propres identités qu’il faudra veiller à conserver ou à intégrer.

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Le projet sur la question de l’assèchement en piémont karstique pourrait faire écho à d’autres milieux humides dans la province de Ninh Bình A

Van Long A

Kenh Ga

B

Kenh Ga - le village thermal se développe de plus en plus. Certaines maisons commencent à grignoter les rizières en piémont.

C

la plaine alluviale

Ninh Bình

B

Tràng An tam Coc Cuc Phuong D

C

D

Tam Coc - Aujourd’hui Tam Coc est un pôle important pour le tourisme. Situées en terres basses, les rizières sont gorgées d’eau. Mais malgré le caractère très inondable du lieu, les promoteurs achètent des terrains et construisent routes et hôtels à profusion !

Bai Dinh - au pied du grand complexe de pagode, de grands plans d’eau commencent à être remblayés par endroits.

les monts karstiques entre Kenh Ga et Tràng An - depuis la route-digue qui longe la rivière Hoang Long, il est possible de voir des traces d’assèchement ponctuelles : de nouvelles maisons s’installent au pied des falaises, ce qui provoque l’augmentation du quadrillage des digues et diguettes (pour créer de nouveaux accès aux maisons isolées).

Aujourd’hui les eaux en piémonts des petites montagnes calcaires font l’objet d’une attractivité touristique à des degrés d’intensités plus ou moins forts. Effectivement, dans “notre” plaine alluviale qui est au coeur du territoire d’étude, la présence touristique est moins forte qu’à Tam Cốc, Bai Dinh ou Tràng An mais les constructions et l’assèchement existent quand même pour la construction d’habitations. Même si certains endroits peuvent parraître assez reculés, implanter sa maison au sud (sur la partie basse de la falaise) d’une petite montagne, protège du vent et crée des conditions “feng-shui” favorables. Une situation en or pour les plus “croyants”. Aujourd’hui, ces constructions isolées restent plutôt marginales. Mais nous ne sommes pas à l’abri de voir apparaître, dans 5 ans, des regroupements de maisons qui auront poussé comme des champignons... d’autant plus que les piémonts karstiques A et B sont exclus de la zone UNESCO et ne font pas partie de quelconques parcs nationaux ou réserves naturelles protégées... Et puis, le Viêt Nam va très vite. Ainsi, si j’ai souhaité souligner les espaces humides A, B, C et D c’est parce qu’ils sont des lieux à enjeux auxquels il faut faire très attention à l’avenir. Mais je tiens à préciser, qu’en aucun cas mes 3 propositions de projet sont à appliquer telles quelles sur n’importe quel espace de piémont. Chaque lieu à son histoire et son fonctionnement hydraulique, chaque lieu mérite son propre avenir.

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Dans quelles mesures nos propositions sont-elles réalisables ? La question de la faisabilité dans nos projets Pourquoi se poser la question de la faisabilité dans nos projets de paysage ? Bien évidemment, nous n’allons pas vous parler de «l’étude de faisabilité» en tant que telle, non pas qu’elle ne soit pas nécessaire, mais simplement parce qu’elle n’entre pas (encore) dans notre champ de compétence. Aussi parce qu’il est question d’un travail d’étudiant et qu’il serait difficile de faire des scénarios financiers au Viêt Nam. Nous pensons que, même sans étude préalable, il est possible d’estimer que nos projets seraient techniquement réalisables et économiquement viables. Pour moi, Charlotte, le projet repose sur une sélection de parcelles “d’étalement”, de la reconversion agricole et la création d’un parc de plantes médicinales. L’ensemble de ces propositions repose sur la justesse du relevé topographique du site (terres hautes/terres basses). L’objet n’est pas de créer un “désendiguement” total mais juste d’accepter l’entrée de l’eau à des endroits très localisés de la plaine où pourront se développer des activités tournées vers l’eau. Certaines propositions de type de culture ou de développement urbain sont inspirées de lieux exemples, observés dans la province ou parfois à quelques kilomètres du site d’étude. La partie la plus utopique de mon projet est très certainement la perméabilisation de certaines portions de digues. Pour moi, Elodie, les projets représentent dans leur majorité un déplacement de remblais et des travaux de déblaiement. La masse de terre à déplacer est colossale, je ne m’en cache pas. Mais si le comité populaire a été capable de remblayer 10 fois la surface de mes projets, alors je pense que mes propositions rentrent dans le “cadre du réalisable”. Dans le cas précis de la fermeécole-gîte, il faudra compter sur un investissement d’un organisme privé ou associatif. Pour le projet de l’entrée de Tràng An, au niveau du seuil du périmètre UNESCO, il faudra compter davantage sur le budget du comité populaire de Ninh Bình et/ou sur un investissement de l’entreprise horticole de Ninh Bình. Pour la ferme équestre et l’île des chevaux, il faudra attendre le soutien financier du Comité populaire (pour le renivellement des terres) et sur la bonne volonté/prise d’initiative du propriétaire des chevaux. Nous pouvons dire également que nos réponses de projets se situent à un niveau de réponse intermédiaire, c’est-à-dire qu’ils se situent entre “l’ultra-aménagement” et la solution “100% naturaliste”.

Et la question de l’institution politique dans le projet ? Peut-être que nous pourrions répondre immédiatement à cette question en disant que la première chose à faire avant les propositions de projet est de réussir à réintéresser les élus locaux, c’est-à-dire le comité populaire qui a une grande action sur la ville, sur la zone UNESCO et sur la province de Ninh Bình. Pourquoi les réintéresser ? Les réintéresser à quoi? Notre premier contact avec le comité populaire lors de notre workshop à Ninh Bình avec l’HAU en a dit long sur leur investissement pour l’évolution de la ville. Le Comité nous a formidablement bien accueillis, nous les remercions pour cela. En revanche, les représentants ont eu un rôle figuratif. Nous avons eu droit à un long discours d’entrée, puis à leur écoute sur le premier projet présenté. Après le premier quart d’heure, nous n’avions plus personne dans la salle de projection, hormis la gentille dame qui nous servait le thé. Du point de vue français, nous avons perçu cette réaction comme un désintéressement de la part du Comité. Mais peut-être que nous nous sommes trompées (étant donné que nous n’avons pas encore tout compris du fonctionnement social et politique au Viêt Nam). Disons que si nous voulions comparer (l’incomparable, nous vous l’accordons) la réaction du politique en France et à Ninh Bình, nous pourrions dire que l’élu politique français, ou son représentant est souvent plus attentif. Il a souvent un intérêt à écouter des propositions d’aménagement du territoire, même si elles viennent d’étudiants ou même si elles paraissent utopiques. Ne serait-ce que pour la banque à idées qu’une telle restitution de projet représente à l’échelle d’une classe ou d’une promotion. Mais concrètement, pourquoi est-ce si important de vouloir réintégrer le politique dans les décisions concernant l’aménagement de “son” territoire ? Concernant les projets en zone Unesco. Il nous semble que le titre UNECO des montagnes de Tràng An est “subi” car mal compris par les acteurs de Ninh Bình (habitants, commerçants, politiques...). Nous avons l’impression qu’après avoir eu le droit à des alignements d’arbres monospécifiques et à une pancarte “Complexe ecotouristique de Tràng An”, Tràng An est laissé complètement à lui-même. Peu importe les embouteillages et la “surpollution” du site pendant le début du calendrier lunaire, peu importe les inondations des routes pendant la mousson, peu importe les remblais toujours plus hauts ou les initiatives individuelles de constructions de resorts ou d’habitations en périmètre UNESCO et inondable. Le dossier d’évaluation UNESCO post-nomination évoque les faiblesses de gestion du site. Si Ninh Bình semble se reposer sur ses acquis depuis l’obtention du titre, elle n’est proba-

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blement pas la seule dans le monde.... Egalement, nous voulions relever que l’entrée du projet par le feng-shui n’est pas anodine. Elle a été suggérée et conseillée par M. Kien, architecte au Viêt Nam, qui explique qu’il y a deux arguments principaux pour convaincre un politique : l’argent et le feng-shui. Concernant les villages de pêcheurs dans la plaine alluviale, les politiques avaient décelé le problème de leur situation géographique par rapport à la structure hydraulique et la pression de l’eau. Mais les villageois ont avoué que rien n’avait été fait malgré leur bonne volonté de mettre les populations en sureté. S’il y avait une présentation du projet de Charlotte auprès des politiques concernés, nous pensons que celui-ci ne les intéresserait probablement pas ; ou peut-être qu’ils ne sauraient pas quoi en faire. En revanche il y a des forces locales humaines dans la communauté qui peuvent être moteur de changement. Certains aspects du projet pourraient avoir du sens auprès de la population, d’autant plus qu’une partie du plan guide mis en place découle des enquêtes locales. D’après notre discussion avec Jean-Philippe Fontenelle, le Vietam peut nous réserver des surprises. Il peut y avoir des prises d’initiative et d’actions locales qui peuvent être plus rapides et plus fortes que celles des politiques. Peut-être faudrait-il songer à une communication des projets davantage tournée vers les habitants ?

Des projets et actions solidaires pour le développement local au Viêt Nam Si hier les ONG (organisation non gouvernementales) étaient initialement dédiées à apporter une aide ponctuelle d’urgence, aujourd’hui elles ont déplacé leurs actions vers le développement et la prévention.. Mais ce terme tend à être remplacé de plus en plus par OSI (organisation de solidarité internationale) et Asi (Association de Solidarité internationale). Elles sont encore très présentes au Viêt Nam et sont de véritables leviers pour le développement local dans les campagnes. Si CCFD et le GRET portent des projets très agricoles, EAST Viêt Nam cherche des solutions pour l’eau.

Actuellement, le principal partenaire du CCFD-Terre Solidaire au Viêt Nam est SPERI (Social Policy Ecology Research Institute) qui mène une démarche holistique et écologique pour le développement rural en prônant l’agroforesterie et la permaculture pour améliorer les conditions de vie des différentes minorités ethniques.

Le Gret et le Cirad se mobilisent depuis mai 2015 pour la transition agroécologique dans la région Mékong (Cambodge, Laos, Myanmar, Viêt Nam). Ils appuient les petits exploitants agricoles dans l’évolution de leurs pratiques avec une transformation graduelle de leurs systèmes d’exploitation.

EAST Vietnam est une Organisation de Solidarité Internationale, implantée au Viêt Nam depuis 1994. Elle est l’antenne Viêt Namienne de l’association française EAST (Eau Agriculture Santé en milieu Tropical), dont le siège se situe à Paris. EAST Viêt Nam met en place des actions, en milieu rural et périurbain, qui favorisent l’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement. Ces actions sont accompagnées d’activités d’animation qui permettent d’améliorer les pratiques d’hygiène. L’association travaille étroitement avec les collectivités locales vietnamiennes (communes, districts, provinces) et avec les services étatiques de l’eau et du développement rural. EAST Vietnam privilégie systématiquement une implication forte des populations bénéficiaires.

et bien d’autres associations et organismes privés ....

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Prendre du recul par rapport à la gestion de l’espace et du temps au Viêt Nam « Parfois, ça va trop vite »

Le jour où nous sommes arrivées au Viêt Nam, le 22 août 2014, nous avions atterri à Ha Noi Noibai, dans un aéroport de la taille d’un petit aéroport régional chez nous. Il nous avait fallu presque 1 h pour rejoindre la ville en taxi via une route de campagne. Quatre mois plus tard, en partance pour la Thaïande, fini la route de campagne et bonjour la “master” autoroute et le pont moderne Nhat Tan aux cerceaux multicolores qui vous emmènent à l’aéroport en 20 minutes ! Mais surtout, ouvrez bien vos yeux devant le nouvel aéroport international flambant neuf (réalisé en 3 ans au lieu de 5 -10 ans) ! Vivre au Viêt Nam, c’est se confronter à un pays en voie de développement avec tout ce que cela implique : un mélange étrange de tradition et de modernité, un mélange de labourage de rizières à l’aide de buffles et de grands pylônes électriques en arrière-plan, un mélange de maisons sans eau propre au pied de grands centres commerciaux de 40 étages, un mélange de casques verts sortis tout droit de la guerre et de costards cravates sortis des magasins de grandes marques occidentales... Vivre au Viêt Nam c’est aussi vivre dans un monde parallèle où il est l’heure de se coucher quand il est encore l’heure de présenter son TPFE en séminaire. Parfois ça va (vraiment) trop vite !

Le “bon côté de la mondialisation” : pour vous étudiants futurs 4ème année (ou 5ème année de DEP)!

Si nous critiquions dans le chapitre 1 quelques “mauvais côtés” de la mondialisation, nous souhaitons lui faire honneur ici car sans elle, nous n’aurions probablement jamais pu partir avec autant de facilité ni choisir de réaliser un sujet de TPFE au Viêt Nam. Grâce aux avions il nous a fallu “juste” quelques heures pour traverser une bonne partie de la planète. Grâce aux nouvelles technologies nous sommes parties avec chacune notre ordinateur (ou presque...). Grâce à internet, la distance avec nos proches était considérablement réduite. Nous avons abandonné MSN pour Skype. Fini les conversations vidéo avec 1 minute de décalage après chaque mot, fini les visages pixellisés et bonjour la HD (image haute définition) ! Et en plus de pouvoir dire bonjour à notre chat ou à notre mamie, nous avons pu dire bonjour à l’ENSAP Bx ! Eh oui, merci M. Depinay de nous avoir fait découvrir un logiciel de webconférence très interactif : Big Blue Button. Nous avons pu, comme tout autre étudiant de la formation paysage, présenter l’état d’avancement de notre mémoire... en direct ! Le dernier point positif de tout ce bonheur de technologie, c’est la possibilité de travailler en différé. Notre binôme a pu travailler à distance pendant 3 mois grâce à Skype, Doodle, Google Drive, Facebook... Nos meilleurs amis pour communiquer et partager des données !

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Le partage (et les sorties), une des clés de la réussite! Rencontrer, créer des liens d’amitiés

Sortir à Hà Nội nous a ouvert des portes extraordinaires et à donner une tout autre dimension à notre travail. Au Madake nightclub, nous avons rencontré Viêt Le Hoang. Après “cette soirée-là”, Viêt est devenu notre meilleur ami de l’aventure. Toutes les semaines nous avions notre petit rituel au café du lac près du parc Lénine, nous sommes aussi partis en road trip à Ha Giang (dans les montagnes du nord) ensemble. Échange de bons procédés, nous l’avons aidé à préparer son dossier de bourse pour la France et lui nous a accordé un week-end de terrain pour nous donner un autre regard (d’artiste) sur notre territoire d’étude. Au Bar Betta, nous avons rencontré Anaïs Florquin, diplômée en hydrologie. Nous avons partagé des soirées ensemble et elle nous a suivies le temps d’un week-end pour vérifier nos constats sur le fonctionnement hydraulique du territoire d’étude et réaliser des prélèvements qu’elle a fait analyser dans son ancienne université à l’ISTH d’Hà Nội. C’est au Hero Bar, à l’Hà Nội Rock City, au Fuck Tan, à l’Eden, à l’Eté, au sushi de Thuy Kue, au Sushi Club, au Ray Quan, au Puku (et bien d’autres lieux) que nous avons renforcé nos liens d’amitiés avec Tommy Lacoste (chef de projet, Gameloft entreprise), Arthur Méis (étudiant architecte), Mirta Surlina (stagiaire à l’ambassade d’Autriche), Emilie-Marie Celle (étudiante architecte), Philippe Naffah (assistant chef de projet, Gameloft entreprise), Ludovic Do Cao (étudiant architecte), Dimitri Descoutures (étudiant-chercheur en biologie), Minh Trung Tran (étudiant), Pham Anh (étudiante en architecture et paysage)....Ils ont été bien plus que des amis, un soutien au quotidien, des visages familiers et une famille.

Le partenariat avec une amie étudiante vietnamienne, My Le partenariat est né d’une amitié qui s’est créée pendant le workshop de Ninh Bình, dès notre première semaine au Viêt Nam. D’un commun accord, nous voulions faire fusionner le PFE de My avec notre TPFE, pour que son projet soit complémentaire au nôtre. Mais pour des raisons d’organisation, le partenariat est devenu moins formel : un simple échange de bons procédés, plutôt sous la forme d’une entraide régulière, basé sur la confiance. Ce partage, avec une étudiante native du pays est devenu une ressource précieuse. Grâce au partenariat, nous avons pu réaliser un travail plus complet, bien plus concret dans la complémentarité des deux cultures (franco-vietnamiennes) et des deux professions (architecture et paysage).

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Tchai Bar, 49 Rue du Mirail, 33000 Bordeaux Salon de thé, lieu de vie, restauration et boissons du monde. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 20h. Ouvert le dimanche (15h-19h) de nov. à mi-mai.

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Communication et présentation de ce travail La culture du caphe* ou comment faire sa soutenance hors les murs de l’Ensap Bx Le sujet de notre TPFE a pour but d’expérimenter un projet de territoire au Viêt Nam en croisant les regards entre cultures orientale/occidentale, vietnamienne/française. Ceci ne peut avoir lieu que par la voie de la rencontre, du partage, de l’échange... S’il y a bien une chose que nous avons pu constater durant notre vie au Viêt Nam, c’est que l’étudiant vietnamien aime se retrouver au café, autour d’un caphe nau da (café noir avec du lait concentré sucré) pour travailler et avancer un projet d’architecture et de paysage quand il s’agit de travailler en groupe. Il est d’ailleurs beaucoup plus “performant “ et productif hors cadre école. Le caphe, c’est aussi une boîte à suprises. Nous y avons fait de nombreuses découvertes et rencontres. Ces dernières nous ont parlé de symbolique locale et nous y avons eu des discussions sur la culture vietnamienne. Le caphe est devenu un lieu (res)source d’informations ! Par ailleurs, nous n’avons pu observer que la population vietnamienne a la culture de vivre dehors, hors de son foyer. Le caphe est donc le lieu de prédilection pour se retrouver entre amis, discuter “travail”, réparer des ordinateurs ou signer des contrats dans le cadre d’un rendez-vous professionnel. Ainsi, dans le souci de retranscrire au mieux notre expérience, mais aussi pour rendre cette soutenance la plus singulière possible à l’image de cette expérience au Viêt Nam, nous aimerions déplacer la soutenance dans un lieu convivial et propice aux rencontres et à l’échange, en plein cœur du centre-ville de Bordeaux. Le lieu choisi est un bar à thé : le Tchai Bar. Cet établissement propose une diversité de produits venants du monde entier, y compris de l’Asie. Il est aussi, relativement investi dans des questions d’aides humanitaires et de soutien aux populations défavorisées. Nous trouvons en ce lieu une âme qui rejoint celle de notre travail. De plus, l’espace est propice à l’organisation de l’évènement : espace de projection en arrière-salle mais aussi espace bar-exposition à l’entrée où pourra s’effectuer un pot. Une façon pour nous de ramener un peu de Vietam en France, de casser les frontières géographiques et ne pas s’arrêter sur le “rendu final”. Le but est d’amener une autre dimension que celle très académique et formelle, véhiculée par le cadre de l’exercice. Un message aussi pour les étudiants de l’école : OSEZ !

* caphe signifie "café" en vietnamien, il fait partie des mots transmis pendant la colonisation francaise

Expo-ph otos, peinture s, cartes to uristiques p aysgères isible

dre v “Ren le" b et lisi

Invitation d’associa con ra (f tions, ne n ie m a tn vie x), u de Bordea .. de PSF. Echange r, partager postsoutena nce !

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Paysage sonore Nous avons pu aborder de façon ponctuelle au sein de ce mémoire, la question de l’ambiance sonore au Viêt Nam. Mais dans le souci de vous retranscrire au mieux notre expérience, ce mémoire est accompagné d’une “bande-son” ou playlist aux couleurs de l’Asie du sud-est, et plus particulièrement du Viêt Nam. Il ne s’agit pas d’une création musicale en tant que telle, mais plutôt d’un mix de toutes les sonorités que nous avons croisées ou qui nous font penser de près ou de loin au Viêt Nam. Vous y retrouverez donc des chants traditionnels vietnamiens, des comptines pour enfant en vietnamien, des bruits de vie, de rue, de klaxon, des références à des films sur la guerre du Viêt Nam, des créations occidentales aux sonorités orientales... Cette bande-son fait aussi partie intégrante de la scénographie voulue pour notre soutenance hors les murs. Elle accompagnera votre visite de l’espace d’exposition du Tchai Bar. Un petit mot sur “EGARE” , le créateur de cette playlist. “Egaré” (nom d’artiste) est un ami bordelais, graphiste de profession, qui a partagé certaines de nos sessions de travail et a suivi notre évolution sur les 6 derniers mois. Nous avions pour idée de créer une ambiance sonore pour l’expo-soutenance et dans une pulsion créatrice, il nous a soumis ce projet, que nous avons nourri de nos propres envies, désirs et contenu. Le mot de l’artiste: “Laissez-vous immerger dans ce mélange aquariophile, avec un zeste de Gio”; pendant la lecture de cet ouvrage, ou après, ou l’année prochaine car rappelons-le, “la culture vietnamienne est une culture qui prend son temps”. Bonne écoute !

Morceaux que vous retrouverez dans cette bande-son 1. “Tchen” Wangtone 2. “Emperors Crash Course In Cantonese” Kid Koala 3. “Secrets Of The Goddess” Cliff Martinez 4. “interlude” Dj Krush 5. “黒い雨 - Kuroi Ame - Black rain” Dj Krush 6. “Oasis” Plaid 7. “Songs” Choong-Kôong-Le-Militaire 8. “Kitchen Sink” Amon Tobin 9. “Carpel Tunnel Syndrome” Kid Koala 10. “7th Street” Chinese Man 11. “An Old Song” Kô’ Aang 12. “Erosynthicization” L’Oeuf Raide 13. “Strange 50’s” L’Oeuf Raide 14. “El Wraith” Amon Tobin 15. “Colony Collapse” Filastine 16. “Vietnam Laos Cambodge” Bérurier Noir

17. “Mt Tri en (Black Sun)” Minh Xuân & Phong Hoàng 18. “Talijanska” Goran Bregovic 19. “Opening - Flying across the J.P.YEN” Ground Zero 20. “Miss Chang” Chinese Man 21. “Gujo Ondo” Setsubun Bean Unit 22. “Big beat” / “Asia” Kami 23. “Mountain Top” Dadawa 24. “Electric Elephant Walk” Sushi Sooshamp 25. “Thoughtcrime” PaniQ 26. “Track of a Salesman” Misanthrop 27. “Solid Steel” Kid Koala 28. “Asianfxdvptmuttererde” Switchoss 29. “It’s all going swimmingly” Dôei 30. “Kolkata” Dejiheugi 31. “Vietnam blues”JB Lenoir 32. Creedence Clearwater Revival – Fortunate Son

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div e

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n r u ’ o d s e e a c u n ég e g r

CD de musiques à l’intérieur

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Conclusion & ouverture Choisir de partir au Viêt Nam pendant presque une année, c’était choisir de partir à la découverte de l’inconnu. Un inconnu auquel nous avions associé une image, une ambiance et des visages, avant de s’en aller. Mais nous étions bien loin de nous douter de ce qui nous attendait là-bas. Nous sommes passées par plusieurs sentiments à notre arrivée à Hà Nội : l’excitation du voyage, le stress de l’inconnu, la suffocation des paysages urbains surchargés et remplis d’humidité, l’émerveillement culinaire et la rencontre si facile avec les jeunes hanoïens, l’inquiétude de la circulation, puis l’apaisement de pouvoir rejoindre facilement une ville de campagne, Ninh Bình. Ninh Bình et sa province nous ont envouté et c’est par l’affect que nous nous sommes lancées dans une deuxième aventure : celle du Projet Personnel (ou “Pluriel” dans notre cas) de Fin d’Etudes (TPFE). A deux, nous nous sentions plus fortes pour affronter un tel travail dans un tel lieu avec de telles difficultés. Au fil de nos sessions de terrain, nous avions fait le pari de mener à bien un projet de “grand paysage” situé à l’ouest des montagnes de Tràng An et de la ville de Ninh Bình, au sein d’une plaine alluviale encadrée par des chaînes de montagnes calcaires. De fil en aiguille, les lieux nous ont questionné : comment accompagner les transformations d’un territoire et de ses paysages soumis à de nombreuses contraintes hydrauliques ? Quel(s) dessein(s) pour ces paysages ruraux d’eau et de montagnes, de rizières et de poissons, d’agriculteurs et de pêcheurs, d’enfants scolarisés et d’autres qui ne le sont (peut-être) pas ? Comment allons-nous réussir à mener un projet de paysage au Viêt Nam ? Après avoir appréhendé le territoire, testé nos capacités et nos limites, s’être confrontées aux difficultés et aux réalités de terrain (tout à fait différentes de nos codes européens), il nous a fallu trouver des solutions, créer ou tester en clair : 1. Faire confiance à nos intuitions de paysagistes et à nos acquis pour cerner les traits et les dynamiques du territoire : lecture de paysage à travers l’observation et l’interprétation des différents éléments paysagers. 2. Se laisser guider par l’imprévisible, les rencontres, les voyages : qui nous ont permis d’aller cueillir la parole des habitants au sujet de leur quotidien, de leurs “problèmes” et de leurs envies. Nous n’aurions pas pu le faire seules – malgré tous nos efforts déployés pour communiquer, la “langue des signes” a ses limites. 3. Piocher dans notre quotidien à Hà Nội, véritable source d’inspiration : - pour mobiliser et réinventer des outils dans le but de créer le dialogue, casser les barrières culturelles et les appréhensions entre l’habitant et nous qui sommes étrangères à la peau blanche, nous qui n’avons pas les cheveux noirs. - pour commencer à comprendre la culture, les usages et les représentations des Vietnamiens du nord...

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4. Assumer de porter un regard différent sur le paysage de la province de Ninh Bình tout en essayant d’associer à notre propre système de représentations occidental celui des Vietnamiens. C’était une des choses les plus difficiles que d’accepter de poser un trait, de prendre une décision pour transformer un paysage qui “n’est pas le nôtre/qui ne nous appartient pas” ! Mais grâce à notre semestre d’étude à l’école d’architecture d’Hà Nội et aux nombreux échanges avec My, nous avons réussi à nous déculpabiliser et à projeter ensemble. Nous avons appris que l’interculturalité, la rencontre de deux cultures, devient très facilement source d’idées et de projets quand le dialogue est créé. 5. Rêver et se permettre l’utopie pour des réponses de projet qui sont ancrées dans le lieu, le contexte et la culture locale tout en ayant conscience des contraintes techniques et des leviers politiques. Les deux propositions de projet de paysage que nous avons formulées ont pour point commun la question de l’eau dans les paysages ruraux de la province de Ninh Bình. Une question sensible et capitale qui, pour nous, prend tout son sens au Viêt Nam. En effet elle a changé radicalement nos habitudes et nous a confrontées à la pauvreté en ville comme dans les campagnes. Ainsi a l’échelle du territoire et du lieu de vie, nous avons cherché à développer des solutions d’amélioration de la gestion des eaux d’un point de vue paysager, écologique, voire même “sanitaire” - en l’intégrant davantage au sein des activités agricoles locales. Notre but premier étant d’améliorer les conditions de vie des habitants du territoire. Dans un pays en pleine mutation, à un moment charnière de son histoire, entre modernité et tradition, l’idée était aussi de tenter de remettre l’eau au coeur des paysages identitaires et culturels vietnamiens. Il est à noter que le but de ce mémoire et le résultat de ces travaux n’étaient pas et ne sont pas d’aboutir à une réponse figée, construite uniquement à partir de certitudes. Encore une fois la démarche expérimentale a induit des réponses expérimentales, parfois utopiques ou poétiques, ou simplement fondées sur des réalités locales. Nous avons voulu faire de cet exercice un essai, à la fois un point de départ et une ouverture sur un champ de questions et de réflexions que nous aimerions continuer à nous poser … ici ou ailleurs... Charlotte et Elodie

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Bibliographie

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L’eau au Vietnam ou dans le reste du monde L’ACADÉMIE DE L’EAU, “Eau, culture et civilisations”(chapitre 1), www.academie-eau.org/fr/eau_arts_et_civilisations-85.html > Etude comparative sur le contexte de l’eau dans le monde Département des pêches, Manuel pour le developpement de la pisciculture a Madagascar..., chapitre 3. RIZIPISCICULTURE, http:// www.fao.org/docrep/field/003/ab847f/AB847F06.htm > Nous a servi pour le cycle agricole, rizi-pisiculture FONTENELLE Jean-Philippe, DYNAMIQUE AGRAIRE, IRRIGATION ET INSTITUTIONS DANS LE DELTA DU FLEUVE ROUGE AU VIÊT NAM, www. canal-u.tv/video/universite_bordeaux_segalen_dcam/dynamique_agraire_irrigation_et_institutions_dans_le_delta_du_fleuve_rouge_ au_viet_nam.12038 > Vidéo conférence sur le Delta du Fleuve Rouge et le développement des provinces MOTTET Éric, ROCHE Yann, L’urbanisation de la ville de Ninh Bình dans le delta du fleuve rouge (Vietnam) : mise en perspective des forces et faiblesses de la gestion du risque d’inondation, http://vertigo.revues.org/7782 > Article au sujet des infrastructures hydrauliques de Ninh Bình lors des inondations PRIM.NET - Risques majeurs, http://www.risquesmajeurs.fr/le-risque-inondation > Partage et actualisation d’informations relatives aux risques naturels

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Interculturalité CHEVRIER Sylvie, “Valoriser la dimension interculturelle dans le management des projets de coopération”, Coopérer aujourd’hui n°56, Le Gret, 33 p

Carnet de voyage CHOI Min-Ho. Moi, jardinier citadin. Tome 1. Akata, 2014, 207 p. TRUONG Marcelino, illustrateur, peintre et dessinateur de bandes dessinées. http://stephanedugast.hautetfort.com/tag/marcelino+truong http://www.marcelinotruong.com/presse05-1.html VRYDAGHS David. Le récit de voyage en bande dessinée, entre autobiographie et reportage. Textyles, 36-37, 2010, p 139-148.

Références de projet architecturaux BC ARCHITECTS , Bibliothèque de Muyinga au BURUNDI, www.archicaine.org/bibliotheque-de-muyinga-au-burundi-par-bc-architects/ A l’occasion de la Journée Mondiale du bambou 2013, http://terem.typepad.com/terem/le-bambou/ > Constructions en bambou Maisons flottantes en Irak : un paradis presque perdu, www.maison-monde.com/maisons-flottantes-en-irak-un-paradis-presque-perdu/ > Projet pour village lacustre

Référence de projet “social” au Viêt Nam SCHOOL ON THE BOAT, “Enfants défavorisés de Hanoi, le combat d’une petite association”, http://www.lepetitjournal.com/ hochiminhville/societe/218908-school-on-the-boat-enfants-defavorises-de-hanoi-le-combat-d-une-petite-ong-locale > Ecole bateau associative à destination des enfants défavorisés d'Hanoi

La flore vietnamienne Le courrier du Vietnam DANG Huong, “La fleur d’abricotier, symbole du Têt au Sud du Vietnam”, www.lecourrier.vn/la-fleur-dabricotier-symbole-du-tet-au-suddu-vietnam/113928.html, 09/02/2013 DOÀN Van Tân, “La valériane”, www.lecourrier.vn/la-valeriane/66758.html, 01/06/2014 TRUONG Giang, “Inventaire des six fleurs les plus en vue du Têt”, www.lecourrier.vn/inventaire-des-six-fleurs-les-plus-en-vue-dutet/113927.html, 09/02/2013 Ouvrages sur les plantes et leur caractéristiques CORDIER Jean-Pierre, HORTICOLOR, Plantes vivaces, Lyon : 2010, 384p > Noms des variétés, leurs périodes de floraison et caractéristiques du sol (données utilisées après vérification de l’existence de l’espèce végétale au Vietnam) LE Quang Long, NGUYEN Thi Thanh Huyen, Tu dien tranh ve cac Loai cu, qua, Ha Noi : 2009, 323 p. > Série de trois petits livres sur les plantes, ici (le seul encore en vente) concerne les fruits et légumes vietnamiens ROBY Etienne, Herbier symbolique : quand les arbres racontent les hommes et leurs paysages, 2013, 111 p. > Petit herbier sur la Thaïlande, qui est une source d’information valable aussi pour le Vietnam. Blog de touristes observateurs “Boucle dans le delta du Meking en scooter”, http://1fafouauvietnam.canalblog.com/archives/2014/01/25/29040320.html > Visite d’une pépinière de plantes au Vietnam

Projets agro-écologiques au Viêt Nam JULIEN Hélène, “Une école de partage au coeur de la forêt tropicale”, www.ccfd-terresolidaire.org/fdm/2011/261-novembre-2011/ une-ecole-de-partage-au-2697, 16/11/2011 AFD, “Projet agro-écologie dans les montagnes du Nord”, www.afd.fr/home/pays/asie/geo-asie/afd-vietnam/cac-du-an-cua-afd-taiviet-nam/developpment-rural-et-agricole/du-an-nong-nghiep-sinh-thai-mien-nui-phia-bac, mis à jour 08/2014 Alter Asia, “Minorités ethniques et agroécologie : la jeune génération s’organise pour préserver ses traditions”, www.alterasia. org/201503095140/minorites-ethniques-et-agroecologie-la-jeune-generation-sorganise-pour-preserver-ses-traditions-2/, 09/03/2015

288


Feng-shui Ouvrages orientaux (sino-vietnamiens pour la plupart) DƯƠNG Quân Tùng. Hám Long Kinh. NXB Thời Đại, 2010, 559 p. HẢI THƯỢNG Lãn Ông (Lê Hữu Trác). Thượng Kinh kí sự. Kim Dong, 2006, 176 p. NGUYỄN Đức Huyên (Tả Ao). Tả Ao Địa Lý toàn thư. Đà Nẵng, 762 p. NGO DUC Tho, NGUYEN Van Nguyen, PAPIN Philippe. Dong Khanh Dia Du Chi. éd Thê Gioi, 2002, 297 p. TRAN Nhat Kien, Le patrimoine villageois face à l’urbanisation : le cas des villages périurbains de Triều Khúc et Nhân Chính-Hà Nội-Vietnam, thèse réalisée en 2010 Ouvrages occidentaux DEBENEY Sylvie. Vous avez dit feng-shui, de la tradition des mandarins aux effets de mode. Bruno Leprince, 2008, 158 p > Regard personnel sur le feng-shui avec une prise de recul intéressante . OBRINGER Frédéric. Fengshui, l’art d’habiter la terre, une poétique de l’espace et du temps. Arles : Electre, 2014, 130 p. PARENT Fanny. Feng-shui en France - Aménagement de l’espace, aménagement de soi. > Etude sociologique sur le feng-shui en France, histoire très précise des prémisses du feng-shui PEREIRA Henry. Analyse par le Feng Shui. Mémoire de 4ème année d’architecture. Bordeaux : Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et du Paysage de Bordeaux, 2001, 40 p. > Mémoire d’application du feng-shui dans l’espace de la maison en France RAVIER Guy et Sylvie. Pour une meilleure compréhension du feng-shui. Lyon : Editions du Cosmogoge, 1996, 79 p. SHANNON Kelly. Greater Hanoi. Topos, European landscape, mars 2009, n°66, p 98-103.

Tourisme & patrimoine Statistique de l’évolution du tourisme à Ninh Bình http://www.trangandanhthang.vn/fr/news/plus-de-trois-millions-de-touristes-etrangers-au-vietnam-en-cinq-mois.html > Comparaison entre le nombre de touristes étrangers et locaux Tourisme solidaire http://www.tourismforhelp.com/sejourner-chez-nous/ > Structure qui combine tourisme et école de formation pour les jeunes locaux dans plusieurs pays du monde (dont l’Asie) Trang An - inscription UNESCO Document officiel sur le complexe de Trang An (UNESCO), p48-55 > Dossier concernant le patrimoine mondial naturel et culturel UNESCO Complexe paysager de Trang A, http://whc.unesco.org/fr/list/1438/ > Site internet de référence concernant l’inscription UNESCO à Ninh Bình (possibilité d’accéder aux documents officiels) Christophe (Chronique d’abonnés), Le Monde, “Environnement : une tragédie vietnamienne , http://www.lemonde.fr/idees/ chronique/2010/12/13/environnement-une-tragedie-vietnamienne_1452868_3232.html > Article qui constate les problèmes environnementaux à travers des exemples paysagers au Vietnam, dont les remblais sur la route de Trang An

Climat à Ninh Bình World Weather and Climate information, https://weather-and-climate.com/average-monthly-Rainfall-Temperature-Sunshine,ninhbinh,Vietnam, 2015

Définitions et éthymologie des mots : http://www.lexilogos.com/ http://www.toupie.org

L’éducation par les pairs (projet transversal) L'éducation par les pairs : formation auprès de Lucie Guignot, chargé de projet santé et prévention à l'ESE (espace santé étudiant) de Bordeaux. http://www.inpes.sante.fr/SLH/sommaires/421.asp http://www.unicef.org/french/lifeskills/index_12078.html

289


Annexes Annexe 1 -

Evolution urbaine, agricole et industrielle de Ninh Bình du XXème siècle à aujourd’hui

Evolution des techniques de production dans le Delta du Fleuve Rouge

1980 - 1993

_Amélioration des infrastructures d’irrigation et de drainage (moins d’inondations en mousson et accès à l’eau en hiver), _Mise en place de la révolution verte : variétés améliorées (naines, à cycle court et non photopériodiques) _Utilisation des intrants chimiques (engrais et produits phytosanitaires), _Remembrement et nivellement des parcelles avec la mise en place de la collectivisation. Il y a donc aujourd’hui moins de variétés que par le passé et moins de diversité des systèmes de cultures (avant cette période la topographie et l’excès/le manque d’eau, déterminaient le choix des variétés et l’utilisation des sols).

source (graphique évolutif de l’histoire de Ninh Bình) : document réalisé pour une étude sur la ville de Ninh Bình, par Emilie-Marie Celle et Charlotte Perraguin

RÉFORME AGRAIRE (1993) ET LA LIBÉRALISATION DE L’ÉCONOMIE (ANNÉES 1980)

RUPTURE TECHNOLOGIQUE

1960 - 1970

_Spécialisation de certains systèmes de culture (pisciculture, élevage, arboriculture, maraîchage) au détriment de la riziculture (moins intéressante économiquement). _Amélioration du système de production du riz //Mécanisation : motoculteurs pour le labour, moissonneuses et batteuses mécaniques pour la récolte //Développement de variétés hybrides (peu qualitatives mais très productives) et de variétés à plus forte valeur ajoutée (variétés de riz gluant et de riz parfumé). //Maintien du repiquage mais développement du semis direct. //Diminution légère du travail manuel et avec les buffles.

La riziculture a donc fortement évolué, mais de manière différenciée selon les territoires. Ainsi une enquête fine auprès des agriculteurs serait le meilleur moyen de connaître spécifiquement la situation du territoire qui nous intéresse (par des enquêtes auprès des agriculteurs) pour pouvoir conclure de manière plus fine.

290


Annexe 2

- Peuples et paysages de Tràng An dans la préhistoire

Découvertes historiques et culturelles qui ont participé à l’inscription UNESCO des montagnes de Tràng An

Premières colonisations humaines entre ces 2 états d’occupation du sol par la mer.

Les recherches archéologiques récentes dans les montagnes de Trang An (à l’est du territoire étudié pour notre mémoire) ont démontré que l’occupation et les activités humaines dans la province de Ninh Bình étaient très anciennes. En particulier, elles révèlent comment les premiers habitants sont parvenus à s’adapter aux conditions géographiques, climatiques et environnementales malgré les fluctuations du niveau de la mer au cours de la fin de l’époque géologique Pléistocène-Holocène. Entre 130.000 et 30.000 ans avant notre ère, le niveau de la mer a augmenté et a inondé tout le Delta du Fleuve Rouge, y compris Tràng An et une partie de la plaine. Entre 30.000 à 12.000 ans avant JC, la première colonisation humaine vit le jour. Tràng An est devenu “continental”, pour une partie, et les vallées karstiques ont été transformées en marécages. Au cours de cette période, les habitants chassaient des grands animaux tels que les bovins, les singes et les écureuils géants. Au début de cette période, les gens utilisaient le basalte, faisaient des outils à partir de galets. Vers 12.000 ans avant JC, ils commencèrent à utiliser du calcaire de qualité pour faire des haches et des outils de coupe. Ils arrivaient à exploiter à 90% des aliments de saison : graines, fruits, légumes et tubercules ainsi qu’escargots de montagne et d’eau douce. À partir de 4.000 ans avant JC, les hommes ne pouvaient plus accéder à leurs cavernes de façon systématique mais continuaient à s’y rendre occasionnellement pour chasser. Ils ont migré vers la plaine côtière (vers le sud-est) et défriché peu à peu la végétation. L’ancien peuple de Tràng An était un peuple de cueilleurs de crustacés et d’escargots. Une pratique encore visible aujourd’hui. Différents peuples occupaient différents territoires et paysages à cette période. Chacun avait son savoir-faire en matière de récolte.

La coupe ci-dessus montre que l’homme a commencé à coloniser les hautes altitudes en premier, puis au fur et à mesure de la régression du niveau de la mer, a colonisé les terres plus basses des vallées karstiques.

L’homme a gagné du terrain sur l’eau il y a 30.000 ans. Aujourd’hui, nous sommes dans un processus climatique inverse. Cela justifie notre considération pour l’eau en tant que fil conducteur dans ce travail et notre réflexion quant à la question du “retour à l’eau” dans la phase de projet. sources de cette page : p48-55 du document officiel sur le complexe de Tràng An (UNESCO)

291


Annexe 3

- Extraits du projet de Trang Mitra (module de projet S09 à l’HAU) - février 2015

292


293


Sol calcaire, drainé (voire un peu sec)

Sol plutôt lourd, humifère, immergé de -60 à -100 cm

Dianthus barbatus Oeuillets de poète

Eichornia crassipes Jacinthe d’eau

Sol ordinaire, marécageux à immergé à -10 cm.

Sol calcaire, sableux, caillouteux

Sol calcaire, sableux, caillouteux

Sol humifère et drainé

Sol argileux, calcaire, drainé

Phragmites autstralis Roseau commun

Prunus armeniaca Abricotier

Prunus persica Pêcher

Tagetes erecta Rose d’inde

Tagetes patula Oeillet d’inde

Sol pauvre, calcaire, drainé ou humide, argileux, caillouteux

Sol ordinaire, pauvre, pas trop sec

Pennisetum alopecuroides Herbe aux écouvillons

Valeriana officinalis Valériane officinale

Sol plutôt lourd, humifère, immergé de -60 à -100 cm

Nelumbo nucifera Lotus d’orient

Sol argileux, drainé

Sol calcaire, drainé

Chrysanthemum Aztec Marigold Chrysanthème Aztec Marigold

Glebionis segetum Chrysanthème des blés

Type de sol

Nom de la plante

jusqu’à 100

30

20-60

150-500

400-600

jusqu’à 300

60-90

100

20-50

jusqu’à 200

20-40

30

30-50 (environ)

300 (environ)

30-40

600

600

60 (environ)

60 (environ)

100 (environ)

20-40

(spontanée)

10-20

40-80

Hauteur de la Distance de plante (cm) plantation (cm) janv.

juil. août sept. oct. nov. dec.

période de semis estimative au Viêt Nam ( à partir des périodes de semis françaises, ici avancées d’un mois pour se caler sur le climat nord vietnamien )

période de floraison estimative au Viêt Nam ( à partir des périodes de floraison françaises, ici avancées d’un mois pour se caler sur le climat nord vietnamien )

fév. mars avr. mai juin

Epoque de plantation/ floraison

Annexe 4 - Calendrier de plantation

294


Annexe 5

- Interprétation des résultats des prélèvements d’eau

295


296


297


� � �

298


299


300


301


Annexe 6

- Brain mapping du résumé Arrivée au Vietnam [août 2014]

Workshop à Ninh Binh

Les premiers ressentis de notre quotidien à Hanoï ou lors des voyages [les premiers mois après notre arrivée]

avec l’HAU [septembre 2014]

1

r

coeu p de

ou Le c Choix de ce lieu pour le TPFE

tagnes karstiques - vie rurale riche - dynamiques fortes - omniprésence de l’eau - oubliée des stratégies globales

2 Bilan : La lecture globale du territoire n’est pas suffisante, il est nécéssaire de descendre dans les échelles pour affiner les questions et trouver des lieux à enjeux

3

Découverte de la plaine alluviale entourée des mon-

lecture de paysage (observer/déduire/inter-

Premier choix ciblé sur 4 lieux à enjeux forts

Parcours 2 : partager

Rencontrer la population pour vérifier nos observations et répondre à nos questions

préter) avec l’eau comme fil conducteur - paysages de montagnes - paysages de piémont - paysages de rivières - paysages de plaine

Emerveillem - paysages ric étonnants - facilité de re trer des gens comme étran - nos caracté tiques physiq européennes l’échange

Quelles est notre çaises pour faire l’étranger ? Quell

Posture & solutions - utiliser nos acquis de paysagiste

- observer in situ, écrire et dessiner pour n (approche personnelle) - aller à la rencontre des gens (approche partagée)

Parcours 3 : compléter

Vérifier avec des experts si nos observations sont bonnes. Aller plus loin dans notre reflexion.

- barrière de la langue très forte - difficulté pour trouver des ressources cartographiques et documentaires - perte de repère - etc.

Difficultés pour faire du projet de paysage au Vietnam

Réaliser des parcours sur un transect au fil de l’eau Parcours 1 : repérer

Destabilisation

- se questionner sur un sujet culturel (approche culturelle)

Bilan :

3 lieux à projets sont ressortis

Dans la plaine : problématique autour de l’endiguement et de l’inondabilité

4

Au coeur des montagnes de Trang An : problématique sur l’assèchement des piémonts karstiques

Sur tout le territoire : problématique transversale sur la pollution des déchets et l’impact sur le paysage

302


1

2 t

n

ai

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ment ches et

en

er

sc

t oo

3

encons (locaux ngers) érisques s facilitent

arrivée

départ

e légitimité en tant que frandu projet de territoire à le méthodologie adopter ?

4 enjeu 1

enjeu 3 enjeu 2

ne pas oublier

s

L’expérience du lieu Découverte du site

5 6

Projet de Charlotte

Projet d’Elodie

Projet communs

Retour d’expérience - au sujet de nos projets (dézoomer ; faisabilité) - au sujet de notre expérience de TPFE au Vietnam

5

2 échelles de projet pour la plaine -Projet à l’échelle de la plaine -Projet à l’échelle de la confluence 3 projets tests pour le parc de Trang An - Une entrée fleurie pour Trang An (parc horticole sur l’eau) - Des gîtes en ferme-école (projet à dimension sociale) - L’île aux chevaux (gestion et déplacements écologiques) Mise en place de petites actions in situ - Education par les pairs - coloriages Hello Kitty - Land art - suspension (de déchets) et cadrage

6

Retour d’expérience - Evaluation

remarque : les schémas ci-dessus expliquent l’intention mais ne localisent pas avec exactitude les données.

303


Annexe 7

- Enveloppes culturelles

Source: http://baoninhbinh.org.vn (journal de Ninh Binh en ligne)

Hoa Ninh Phúc, Ninh Bình

(Village des fleurs de Ninh Phuc, Ninh Binh)

Đường Hoàng Hoa Thám, Quận Ba Đình, Hà Nội (Rue Hoang Hoa Tham, Quartier de Bai Dinh, Hanoï)

Durant mon séjour au Vietnam j’ai eu deux maisons. La première dans le quartier Hai Ba Trung (près du vieux quartier en plein centre), et la seconde dans le quartier de Bai Dinh, rue Hoang Hoa Tham. Elle est une de mes rues préférées. Le paysage urbain est fantastique : les arbres sont hauts et biens développés et grignotent sur la route, les essences tropicales confèrent une ambiance de jungle à l’espace urbain. C’est aussi la rue “fengshui” (vente de pierres, de poissons et d’objets pour réaliser des petits jardins feng-shui) et des fleurs ! Les vendeurs exposent leurs plantes et petits arbres sur les trottoirs. Lors du Têt, la rue est complètement bloquée et encombrée de scooters qui se pressent autour des pêchers et abricotiers.

Grâce aux conditions favorables qu’offrent les terres fertiles de Ninh Binh, le village des fleurs de Ninh Phuc est connu pour sa grande production horticole. Elle exporte ses fleurs dans de nombreuses provinces de la région nord du Vietnam. Cette pépinière produit des fleurs traditionnelles telles que le chrysanthème, le dahlia, la rose, le glaïeul mais aussi d’autres essences plus spécifiques telles que l’orchidée, l’abricotier, etc. Les photos de la pépinière montrent de grandes allées fleuries régulières. Ces rangées de fleurs font écho aux rizières en fleurs de Tam Coc et permettrait d’organiser et de marquer le nouveau paysage d’entrée de Trang An. Cultivées hors-sol ou en pleine terre, les nombreuses variétés de fleurs permettent de choisir des essences adaptées aux différentes natures de sol (et de remblais).

304


Carte de la ville d’Hanoi (1992) par Emmanuel Cerise

Vĩnh Cửu, Province de Đồng Nai Voici un exemple de cimetière contemporain dans le sud du Vietnam. Celui-ci recouvre une colline artificielle. Pour My, ce genre de cimetière est conçu comme un parc. Il est lumineux et moins effrayant. Cet exemple pourrait faire l’objet d’une référence pour un projet de cimetière paysagé.

Localisation du parc floral

0

200 m

Dans la province de Ninh Binh, les cimetières sont aussi cultivés. Cette photo montre que la peur des cimetières ne hante pas tous les Vietnamiens.

Les cimetières prennent des allures colorées dans les campagnes vietnamiennes au sein du Delta du Fleuve Rouge. Ils font partie intégrante du paysage local.

Dans Trang An, il est possible de voir quelques tombes ensevelies par le remblai.

Les cimetières vietnamiens Le cimetière (la mort en général) est un sujet délicat chez de nombreux Vietnamiens : “les vivants et les morts ne peuvent pas vivre ensemble”, “c’est un endroit repoussant, surtout les vieux cimetières”, “j’en ai peur”, “c’est repoussant”... Je me suis alors demandé : que faire des cimetières présents à l’entrée des montagnes ? J’ai décidé de ne pas fuir la question et leur existence en trouvant un dispositif paysager pour conserver ces cimetières, véritables éléments patrimoniaux et témoins du passé. La passerelle canalise la circulation et permet une mise à distance physique. La plantation d’arbres vient englober et protéger les tombes en mettant une mise à distance visuelle pour éviter quelconque sentiment de malaise.

sources : web

Le parc floral sur les berges de la rivière Hong, Hanoï Situé sur les berges de la rivière Hong, un parc de fleurs a été créé pour permettre aux jeunes (et moins jeunes) Vietnamiens de déambuler au coeur de différentes ambiances florales et de s’arrêter le temps d’une photo. Très prisé malgré sa position très excentrée de la ville, ce lieu fait partie des rares endroits dans Hanoï où il est possible de marcher loin de la circulation bourdonnante de scooters. Les micropaysages sont très diversifiés : champs de prairie fleurie ou de pennisetum, allées plantées plus horticoles, circulations sur pontons, etc. L’accès au parc est payant (environ 150.000 VND).

305


Carte de la ville d’Hanoi (1992) par Emmanuel Cerise

Localisation du parc floral

0

200 m

Vue panoramique sur une partie du parc hors saison des pluies.

Des petites installations et objets sont utilisés par les photographes comme moyen de mise en scène.

source : photos de My Đặng, été 2015

Les champs de fleurs sont très convoités pour les photos de mariage ou les simples portraits.

Đường Tràng An, Ninh Bình

Thung lũng hoa Hồ Tây, Hà Nội

Dès l’entrée dans les montagnes, de nombreuses portions de la route principale de Trang An sont inondées. En pleine saison des pluies, le niveau d’eau peut être supérieur à 50 cm. Les habitants sont obligés de pousser l’eau avec des balais alors que pourtant les bas côtés et le terre-plein central sont végétalisés. Un mauvais profilage de la route qui crée des problèmes inutiles. J’ai profité de ce constat pour proposer une nouvelle organisation sur certaines portions de la route : séparation des flux (vélos, scooters, voitures, camions), augmentation des espaces végétalisés perméables, noues paysagères...

Près du lac de l’ouest (West lake) de Tay Ho, des champs de fleurs occupent des terres très basses. L’entrée est de 50.000 VND. En saison sèche, il est possible de se promener comme bon nous semble au coeur des différents champs de fleurs. Mais lors de la saison des pluies, cette “vallée” se transforme en un grand bassin de rétention qui vient réguler une partie des eaux du lac. Un concept que j’ai réutilisé et adapté dans le projet d’entrée du parc de Trang An.

(Route de Trang An, Ninh Binh) en juillet-août

(La vallée des fleurs à Tay Ho (quartier de Hanoï))

306


Offrandes de fruits sur l’autel

0 Livraison express de bananes !

50 m

Les bananiers se plaisent bien près d’une source d’eau RÉFÉRENCE 1 : LE PARC DE LA VILLETTE, BERNARD TSCHUMI, 1992

Alignements de bananiers sur digue - rôle filtrant des racines qui permettent de dépolluer partiellement les eaux des canaux et des rivières. Ici exemple de la zone industrielle de Ninh Binh

Triple système : point, ligne, surface

Si je pose la référence du parc de la Villette, ce n’est pas pour reprendre le concept de triple système. C’est plutôt pour illustrer l’utilisation de la couleur rouge comme fil conducteur dans ce vaste parc. Le rouge est utilisé dans ce projet pour marquer des lignes ou des points. Les folies sont de véritables points de repère et viennent créer une unité dans l’organisation du parc. Les folies

RÉFÉRENCE 2 : TERMAS GEOMETRICAS GERMAN DEL SOL, COÑARIPE, CHILE.

chuối tiêu (nord) ou chuối Già (sud)

Projet de cheminements, de passerelles et de petites terrasses au coeur d’une source chaude. La couleur rouge de la passerelle aux lignes géométriques conduit les visiteurs jusqu’aux thermes.

chuối tây (nord) ou chuối sứ (sud)

RÉFÉRENCE 3 : RUBAN ROUGE DANS LE PARC DE LA RIVIÈRE TANGHE À Qinhuangdao, en Chine, le parc de la rivière Tanghe dispose d’une nouvelle installation : un banc en acier rouge qui se “déroule” sur un demi-kilomètre à travers le parc tel un ruban.

chuối ngự (nord) et chuối cau (centre et sud)

Le champs de bananiers Les bananiers sont originaires de l’Asie du sud-est. La culture de banane fait partie des plus grandes productions agricoles avec le riz et le bambou. Dans la culture vietnamienne, la banane fait figure de “fruit sacré”. Dans le sud du Vietnam, une seule variété de banane peut être apposée sur l’autel du génie alors que dans le nord, les règles ne sont pas aussi strictes. Dans le pays, on distingue 4 grands groupes de bananes :

La passerelle rouge

- le groupe des chuối tiêu (nord) ou chuối Già (sud) (bananiers Cavendish) : ce sont des bananes “digestibles”. Le fruit est gros, court et farineux. - le groupe chuối tây (nord) ou chuối sứ (sud) : ce sont les bananes “occidentales”. Le fruit est peu calorique et parfumé. - le groupe des chuối ngự (nord) et chuối cau (centre et sud) : ce sont les bananes “royales”. Le fruit est petit. Il a une peau fine comme le papier et possède une saveur et un goût sucré et très prononcé. - le groupe des bananes à graines. Ce sont les bananes données aux animaux.

Comme vous avez pu le voir, un fil rouge serpente dans le plan masse du projet de l’entrée fleurie de Trang An. Il s’agit là d’une passerelle qui vient faire le lien entre les villages (au sud de la route) et le parc floral aquatique. L’idée est de faciliter l’accès aux villageois habitant non loin du parc grâce à un cheminement rouge visible de loin, tel un point de repère au milieu des nuances de verts (végétation et cultures) et de gris (roche karstiques, route). Cette passerelle est surélevée par rapport au niveau du sol pour pouvoir déambuler en toute saison. Sa couleur vive est la couleur de la dynamique, elle impulse le mouvement. Elle est une invitation à la promenade, qu’elle se fasse à pied, à vélo ou à cheval.

307


Annexe 8

- Petit catalogue des formes d’eau

Les rivières d’ombre & de lumières

> Système hydraulique fermé

Van Long

Mosaïque d’îlots de graminées sur les terres les plus basses. Trame de l’eau éphémère dessinée par les sampans.

Les rivières d’ombre & de lumières

> Système hydraulique fermé

Tam Cốc

Rivière communiquant avec les eaux souterraines. Paysage de couloir d’eau linéaire encadré par des rizières en piémont des falaises karstiques.

Les rivières d’ombre & de lumières

> Système hydraulique fermé

Tràng An

Communication entre les eaux souterraines et de surface. Possibilité de naviguer dans les grottes. Paysages d’eau et de montagne labyrinthiques privatisés en partie.

308


Rivière secondaire

Rivière principale

> Système hydraulique ouvert

Sao Khe - berges type 1

> Système hydraulique ouvert

Faciès végétalisé et entretenu. Végétation herbacée rase. Présence de quelques fermes isolées (habitat/élevage). Arbres et arbustes poussent spontanément.

Hoang Long - berges type 1

Faciès de berges investies par les habitants petites cultures (jardins potagers par exemple) - petit embarcadère et boisement similaire à une mangrove sur l’autre rive.

Rivière secondaire

> Système hydraulique ouvert

Sao Khe - berges type 2

Faciès agricole. Rivière qui est encadrée par des parcelles de riz de chaque côté.

Rivière principale

> Système hydraulique ouvert

Hoang Long - berges type 2

Faciès de berges fortement endiguées. Le lit majeur est cultivé (riz ou maraichage). Grandes écluses qui permettent d’irriguer les champs de culture de la plaine.

Rivière secondaire

> Système hydraulique ouvert

Sao Khe - berges type 3

Faciès minéral. Des digues contraignent la rivière de chaque côté. Faciès rencontré très souvent au coeur ou en périphérie des villages.

309


Canal

> Système hydraulique ouvert

Berges de type 1

Canal créé par le nivellement des remblais. Berges végétalisées ou terre nue.

Canal

> Système hydraulique ouvert

Berges de type 2

Faciès minéral. Canal en béton qui irrigue directement les cultures.

Canal

> Système hydraulique ouvert

Berges de type 3

Faciès “semi-naturel”. Canal peu profond tapissé de lotus ou jacinthes d’eau.

310


_Motifs de végétation d’eau

Tapis d’algues et d’herbes profondes.

Eaux profondes (min. 1,5 m). Colonisation par une végétation aquatique considérée comme invasive par la population locale (algue = Ceratophyllum submersum).

//Motifs de végétation d’eau

Champs de nénuphars et de lotus.

Eaux moyennement profondes. Colonisation par une végétation aquatique caractéristique de l’Asie du sud-est.

Motifs de végétation d’eau

Champs de prairie aquatique désordonnés. Terres les plus hautes colonisées par des graminées.

311


A METTRE EN RELATION AVEC LES PROJETS TESTS QUI DESSINENT UN AVENIR POUR TRANG AN EN PRENANT EN COMPTE L’HABITANT, LE VISITEUR, LE SOCLE, LA CULTURE DU LIEU ET L’EAU.

3 projets tests expliqués précédemment dans ce chapitre

VOILÀ LA BASE DE MA RFLEXION...

“Enjeux propres à chacun des acteurs”

Axe“prévention/ sensibilisation” commun

LOCAUX (habitants de la province)

ACTEURS TOURISTES (visiteurs occidentaux et vietnamiens)

VOILÀ COMMENT J’AI POURSUIVI ET APPROFONDI LES PROJETS MÉDIATION !

NOS TÉMOIGNAGES ET RESSOURCES HUMAINES

Ils autorisent le remblaiement des espaces de piémonts karstiques à forts enjeux hydrologiques. Conséquences sur l’habitat et l’agriculture.

Ce sont des acteurs passifs du territoire de Trang an. Il est possible d’observer des comportements “polluants”. Pas de conscience sur les conséquences environnementales, paysagères et sanitaires.

Problème de lisibilité des offres touristiques, des lieux à voir et à visiter, des connexions entre les sites...

PRÉVENTION DES RISQUES NATURELS (ENJEUX ÉCOLOGIQUES, PATRIMOINE NATUREL ET ARCHITECTURAL, CULTUREL..)

POLITIQUES (Comité populaire de Ninh Binh)

- de proposer une stratégie paysagère support du tourisme et au service du développement local pour le comité populaire qui ne sait pas quoi faire des zones de remblais

Le but c’est : - de toucher les 3 catégories d’acteurs (habitants, élus, touristes (vietnamiens/occidentaux)) - de donner une portée de SENSIBILISATION/PREVENTION vis-à-vis des enjeux environnementaux/géomorpho/hydro/écologiques

- projets de médiation

Thématique : assèchement en piémont des pitons karstiques Constats & Problématique: Paysages de petites montagnes entourées d’une eau calme et apaisante. Situation de remblaiement massif, perte identité des paysages de Ninh Binh et conséquences hydrauliques. Projets en cours très mal situés en périmètre UNSECO. Pistes de projet : - propositions de projets tests pour certaines zones de remblais

FAIRE LE POINT ET OUVRIR SUR LE PROJET DE MÉDIATION

+ les témoignages des touristes anglais et français à vélo qui ne connaissent que Tam Coc et les alentours de leurs hôtels

+ la vieille carte illisible que m’a donné le gérant du KINDO Hotel à Ninh Binh comme témoignage du manque de ressource cartographique pour les touristes (voir chapitre 2)

Ebauche de quelques dépliants présentés lors de la soutenance orale. Vente de quelques pièces. Profits versés à une association caritative agissant dans la province de Ninh Binh.

C.

but est de faire réaliser cet ouvrage par un illustrateur vietnamien. Projet qui pourrait être mené jusqu’au bout post-diplôme.

B. Je n’ai pas encore trouvé d’illustrateur. Le

Test vidéo non concluant. Reste en l’état de proposition de projet.

A.

Au début, mon objectif était de réaliser certains de ces projets avant de partir du Vietnam. Je voulais tester ces réponses de projets de médiation auprès des acteurs concernés pour avoir un retour. Mais pour des raisons de temps, je n’ai pas pu aller jusq’au bout de cette envie.

JUSQU’OÙ JE COMPTE MENER LES PROJETS ?

“J’ai vu que tu avais fait des cartes pour ton travail d’école. Est-ce que tu pourrais en faire pour mon hôtel ? Regarde , je n’ai que de très vie illes cartes touristiques à do nner... Ce n’est pas très lisib le pour nos clients”

M. Scott Nguyen Gérant du Ngoc Anh Hotel, Ninh Binh ninhbinhadventure@gmail.com

“Les terres nues ? Ce sont probablement pour y construire des hôtels ou des services pour les touristes... mais en fait le comité populaire ne nous tient pas au courant des projets..”

Des habitants et commerçants Au Nord de Trang An

M. Luong Tam Chau Bureau architecture et aménagement, comité populaire de Ninh Binh

rre te en s s e t e on t d je s z on pro “le es s de tion nu nes tina s ais zo des vice s. m nt r e e u à s iq ome n’a s de urist e m jet r ce to ur l pro é su po cun cid au é dé es” ét pac es

Annexe 9 - Projet de médiations : quelques pistes

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À DESTINATION DES POLITIQUES

Limites (si réalisation personnelle) : avoir les compétences pour réaliser un bon montage vidéo ! Pas sûre du résultat...

Parcourir Trang An à moto avec une go pro ou autre caméra. Le but est de filmer toutes les zones de remblais depuis la grande route. Filmer des activités sur cette route de façon à montrer dans la vidéo le panel d’activités et de paysages qui existent. Ne pas hésiter à sortir des sentiers battus pour filmer quelques passages un peu plus sauvages et qui rendent compte de toutes les potentialités paysagères et toute la beauté du patrimoine UNESCO. OU créer/contacter une association qui aurait ces compétences.

Méthode

http://www.areneidf.org/projet/sensibiliser-les%C3%A9lus-au-changement-climatique

Référence : “Sensibiliser les élus au changement climatique “ par ARENE 1/ diffusion d’une vidéo aux collectivités 2/ organisation de rencontres avec les élus pour échanger sur la question

Projet ambitieux mais c’est un moyen de communication adapté pour attirer leur attention. En effet, les membres du Comité populaire de Ninh Binh sont très “bureaucrates”(comme nous l’ont souvent répétées les enseignants vietnamiens de l’HAU). Faire sortir les élus de leur bureau et organiser des sorties de sensibilisation et de prévention concernant le phénomène de remblaiement paraît compliqué. De plus, une présentation simple du projet sous forme de présentation vidéo projetée ou papier ne semble pas les intéresser non plus (vécu lors du workshop en août 2015).

Action de sensibilisation des politiques sur la question du remblai Moyens/outils : Une vidéo photo-montée avec les transformations futures : mettre en parallèle le futur sans projet [paysage désastreux, perte du titre] et le futur avec notre projet

A. PROJET À DESTINATION DES HABITANTS

Limites : Si je ne trouve pas les moyens humains et financiers pour aller jusqu’au bout, le livre ne sera pas complet. Mais c’est une façon faire faire germer des idées, des envies, des “copies” (les Vietnamiens aiment copier quand ils trouvent une idée qui leur plaît). Je déclare dorénavant que la copie de ce livre est bonne pour l’environnement ! :-D

Méthode

- Ebaucher un scénario et quelques planches-exemples. - Trouver des illustrateurs qui pourraient réaliser le livre (amis de My) - Faire un devis/ trouver un imprimeur à Hanoï ou sur Ninh Binh

aux enjeux écologiques/pollution Moyens/outils : Création d’un livre pour enfant biodégradable contenant des graines du cortège floristique local pour améliorer la biodiversité du complexe éco-touristique Référence : TREE BOOK TREE http://www.fubiz.net/2015/05/19/from-books-totrees/

Action de sensibilisation de la population

B. PROJET

Limites : je ne pourrai pas faire une carte exhaustive, mais l’idée est de donner quelques informations originales et de susciter l’exploration chez les voyageurs .

Méthode

A partir du vécu des gens que je connais/ que j’ai rencontré, je leur demande de me montrer les sentiers cachés qu’ils ont déjà arpentés (soit in situ, soit sur une carte) A partir des sentiers de randonnée tracés sur les cartes existantes, je pars en exploration. A partir de mes intuitions, je tente de découvrir de nouveaux tracés, pourquoi pas en me laissant guider par l’appel de l’eau (fil conducteur au sens propre comme au sens figuré).

Moyens/outils : Création d’un dépliant recyclable regroupant toutes les informations (les profits vont à une association caritative pour l’accès à l’eau potable ou autres projets agricoles dans la province de Ninh Binh) Référence : SAPA, by TET LIFESTYLE COLLECTION http://www.andofotherthings.com/2015/03/03/ sapa-illustrated/

À DESTINATION DES TOURISTES

Un support de communication 2 en 1 pour la sensibilisation aux enjeux écologiques, culturels et patrimoniaux et pour la lisibilité des activités touristiques

C. PROJET


Annexe 10

- Rappel analyse paysagère

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Annexe 11

- Plans zoomĂŠs sur les nouveaux quartiers

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Annexe 12

- Complément d’information sur le calendrier des activités agricoles de la plaine

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Mener un projet de paysage participatif et créatif au Vietnam, sans comprendre la langue ni la culture : c'est le pari que nous avons fait à deux. Au cœur de la province de Ninh Binh, dans la région nord du Vietnam, nous sommes parties à la rencontre d'agriculteurs, petits commerçants, enfants, vieillards, riches et pauvres pour comprendre et proposer des solutions en lien avec la culture locale et le système hydraulique prégnant d'un territoire (un peu) oublié des politiques publiques. Asie du sud-est – Viêt Nam – carnet de voyage – expérimentation – rencontres – interculturalité – exploration – remblais – espaces communs – montagnes karstiques – plaine alluviale – système hydraulique – inondations – land art – agroécologie – phytoépuration – désendiguement - paysage du quotidien vs paysages d'exception


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