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L'interview 2
J'ai décidé de partir également à la rencontre de l'artiste Jérémy Gobé qui nous présente une installation monumentale et pénétrable à l'arTsenal.
Gobé NOM :
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PRÉNOM :
ÂGE :
Jérémy
NATIONALITÉ :
36ans Française
LIEU DE RÉSIDENCE :Paris(75)
Bonjour Jérémy, parle nous un peu de toi… quel est ton parcours ?
J’ai commencé mes études supérieures par l’architecture et j'ai découvert la même année l’existence des Beaux-Arts J’ai alors changé de voie C’était à Nancy en Lorraine Puis, au bout de 3 ans, je suis venu à Paris pour étudier à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs dont je suis sorti en 2011 et depuis je suis artiste plasticien.
Pourquoi le choix du du textile dans ta pratique ?
Autour de moi quand j’ai commencé à étudier l’art, beaucoup de gens parlaient d’usines textiles en fermeture Cela les bouleversait car ça représentait tellement pour eux, leur famille, les villes et les régions alentours J’ai donc voulu voir de mes yeux et rencontrer ces gens impactés par la situation Les premiers ouvriers m’ont offert les tissus qui restaient avant la fermeture de leur usine de draps en coton.
Que peux-tu nous dire à propos de ton travail ?
Je souhaite relier le passé, le présent et l’avenir. M’inspirer des savoir-faire et des traditions pour créer aujourd’hui des œuvres qui portent les enjeux de notre époque et si possible des solutions pour l’avenir.
Peux-tu nous présenter ton installation La liberté guidant la laine réactivée à l'arTsenal ?
C’est une œuvre monumentale en tricot avec un motif traditionnel français appelé Jacquard, que j'ai fait faire dans un des derniers ateliers de production en France Pour la petite histoire, le motif Jacquard était à la mode pour faire des pulls, robes ou même des chaussettes en laine ! Les usines spécialisées dans ce motif marchaient très bien à l'époque, car tous les gens portaient du Jacquard. Et tiens toi bien, c'est même la technique qui a permis l’invention de l’ordinateur grâce au codage binaire ! Aujourd’hui ces usines et ateliers de filature Jacquard sont délocalisés pour la plupart en Asie De nombreuses entreprises françaises ont donc fermé Pour parler de tout ça, j’ai eu envie de faire un parallèle avec le tableau de Delacroix : on retrouve les mouvements des points levés dans mon œuvre, pour marquer la révolution de ces artisans qui perdent leur travail.
Tu as créé Corail Artefact. Peux-tu nous en dire quelques mots ?
C’est un projet qui réunit l’art, la science, l’industrie et l’éducation ainsi que les savoir-faire pour sauver les coraux que j’ai crée en 2017. Au départ c’est né d’une découverte, celle de la dentelle au fuseau et d’un motif appelé point d’esprit qui ressemble à un corail que j’utilisais dans mes œuvres. J’ai eu l’idée de faire une installation artistique pour mettre en valeur la dentelle et les enjeux liés aux coraux mais aussi de lancer un programme de recherche pour utiliser cette dentelle pour régénérer les récifs Depuis, j’ai inventé d’autres solutions techniques, scientifiques, industrielles mais aussi d’autres œuvres pour aider le corail et montrer que l’art peut aussi participer à un monde meilleur.
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Là je travaille toujours au développement de corail artefact, œuvres de programme de recherche mais j’ai aussi débuté un projet autour de l’irrigation et des ressources en eau avec l’école d’ingénieur de Tarbes
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Croyez en vous, en les autres et en la vie et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes comme disait Voltaire.
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