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AÏRéS Airelle Besson Édouard Ferlet StÉphane Kerecki


menu tracklist « L’idée était de laisser place à l’improvisation et à la spontanéité » Airelle Besson, Édouard Ferlet, Stéphane Kerecki français / english / deutsch



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1 ES IST VOLLBRACHT (Édouard Ferlet)

5’13

2 INFINITÉ (Airelle Besson)

4’38

3 PAVANE POUR UNE INFANTE DÉFUNTE

5’20

(after Maurice Ravel)

4 SOON (Stéphane Kerecki)

5’14

5 MANAROLA (Stéphane Kerecki)

5’37

6 L’HISTOIRE D’UN ENFANT DE SAINT-AGIL

6’44

(Édouard Ferlet)

7 VALSE SENTIMENTALE OP.51 NO.6

3’24

(after Pyotr Ilyich Tchaikovsky)

8 WINDFALL (John Taylor – dedicated to his memory)

5’15

9 LES STANCES DU SABRE (Édouard Ferlet)

3’57

10 PAVANE OP.50 (after Gabriel Fauré)

4’30

11 INDEMNE (Édouard Ferlet)

4’24

12 RÉSONANCE (Airelle Besson)

6’29

TOTAL TIME: 61’22

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AÏRéS Airelle Besson TrumpeT ÉdouArd Ferlet piano stÉphAne KerecKi Double bass



Airelle Besson, ÉdouArd Ferlet, stÉphAne KerecKi Vous n’aviez jamais – ou presque – travaillé ensemble. Qu’est-ce qui vous a inspiré ce disque en trio ?

édouard ferlet. Nous nous connaissions séparément : j’avais travaillé avec Airelle en quartet il y a environ six ans et j’avais envie de refaire des choses avec elle ; quant à Stéphane, je le connaissais depuis très longtemps sans jamais avoir travaillé avec lui au-delà d’une ou deux sessions. Il a une âme de compositeur, Airelle également. Nous sommes tous les trois assez atypiques, et en même temps nos profils se ressemblent. J’ai déjà fait un premier disque chez Alpha*, l’idée était de proposer ici un programme en trio mêlant des œuvres classiques et nos propres compositions.

airelle besson. Une fois que nous nous sommes rencontrés, avec Édouard, grâce à Didier Martin, nous avons pensé ensemble à Stéphane pour compléter le trio ; nous avions tous les deux envie de jouer avec lui. Je le connais depuis longtemps, nous nous croisions dans les couloirs du Conservatoire de Paris, il faisait partie des « grands » élèves. Musicalement, nous nous étions croisés une ou deux fois, et retrouvés au festival Jazz sous les pommiers de Coutances il y a trois ans. J’apprécie énormément son travail, je sais ce qu’il fait artistiquement, musicalement, et j’aime beaucoup sa démarche. Cet enregistrement est un peu la concrétisation musicale d’une relation lointaine que nous avons depuis toujours.

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« L’idée étAit de LAiSSeR pLAce à L’impRoviSAtion et à LA SpontAnéité »

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stéphane KerecKi. Nous nous connaissions en effet tous les trois mais la rencontre dans cette configuration était inédite, et ce fut une belle expérience. Chacun a pris sa place très naturellement. C’était très fluide, très simple. Dans le jazz, on a l’habitude de jouer avec des gens que l’on ne connaît pas ou peu. C’est ce qui est magique : on fait des rencontres impromptues, on se retrouve sur un répertoire et on improvise. Maintenant, cela demande une confiance dans les autres, que nous avons ici naturellement trouvée. Comment trouve-t-on l’équilibre, à trois ?

stéphane KerecKi. Pour moi, tout l’équilibre du trio repose sur le son. De nombreux musiciens sont des virtuoses de leur instrument mais ne mettent pas l’accent sur le son. Édouard et Airelle ont des sonorités magnifiques. Édouard a un son, au piano, bien à lui – c’est une connaissance, une culture du son. Avec Airelle, j’ai entendu un son de trompette comme jamais je n’avais entendu. Tout cela fait que l’on se retrouve avec une matière sonore très dense, très riche, avant même d’avoir les informations mélodiques, thématiques ou harmoniques que produit l’improvisation. Au fil des répétitions, ce son assez lyrique, minimaliste, est apparu. Personne n’essayait de prendre le dessus sur les autres. Nous servions « à égalité » une même musique. Cette volonté a fait qu’ensuite nous avons pu jouer comme nous voulions sur le répertoire choisi.

édouard ferlet. Jouer en trio implique une écoute inconditionnelle de l’autre – de sa présence mais aussi de son volume sonore, de son énergie, de ses intentions. On joue et on écoute. Il faut avoir des capteurs à tous les niveaux. On se fait des clins d’œil, on se provoque, on rebondit. Et on lâche prise. L’écoute est la garante d’une musique réussie. Dans l’improvisation, il ne peut pas y avoir d’erreur s’il y a écoute. Si l’on se trompe ensemble en s’écoutant les uns les autres, on ne se trompe pas, on va vers un nouveau chemin.

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il circule entre les trois interprètes. Je pense que nous avons tous les trois une haute exigence du son, de sa qualité. Et puis nous avons chacun une certaine expérience de jeu dans des formations très variées. Nous n’étions pas là pour prouver quelque chose, simplement pour nous faire plaisir et avoir un échange. La confiance s’est donc instaurée tout de suite, dans le respect des choix musicaux de chacun. Les équilibres se font alors naturellement, dans une conscience de chaque instant. Comment s’est fait le choix du répertoire de ce programme ?

édouard ferlet. Le répertoire a découlé de notre rencontre. Nous avons tous les trois une sensibilité proche du classique ; le choix des pièces s’est affiné au fil des échanges et des répétitions. Chacun a apporté de ses compositions existantes, et la sélection s’est faite en travaillant. Jusqu’au dernier moment, nous avons bougé les lignes. L’idée, sur ce disque, était de laisser place à l’improvisation et à la spontanéité – jusqu’à accepter de tout changer en studio au moment de l’enregistrement !

airelle besson. C’est la première fois que je collabore à ce type de programme, où l’on emprunte des œuvres classiques, et en trio. Je pense que ce qui nous unit – notamment avec Édouard –, c’est la musique de Bach. J’ai beaucoup écouté et analysé ses œuvres, je me sens très proche de lui. Et avec Stéphane, nous nous sommes découvert des affinités communes sur certaines musiques. Tous les trois, nous sommes dans la mélodie, dans l’harmonie et dans le son – ce qui est très fort dans la musique classique. Et nos compositions sont également axées sur la mélodie. Nos exigences se rejoignent là. Les musiques que nous interprétons dans ce programme sont… incroyables. C’est presque de l’ordre du sacré pour moi.

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airelle besson. L’écoute est certainement ce qui arrive en premier, avec le son, la manière dont


stéphane KerecKi. Lorsque l’on reprend ce genre de répertoire, on ne peut pas le jouer comme des standards de jazz. Le standard de Broadway a une forme beaucoup plus traditionnelle, une carrure de 16 ou 32 mesures que l’on fait tourner à l’infini. Dans ce type de projet, avec des thèmes si puissants, il faut arriver à trouver un angle d’approche suffisamment personnel qui permette de se les approprier et de faire en sorte que la musique ne sonne pas au premier degré. Ensuite, il faut arriver à trouver à l’intérieur de ces mélodies, de ces harmonies, un moyen d’ouvrir une porte par laquelle s’échapper ; c’est un exercice difficile mais que j’aime beaucoup faire, et que nous avons fait à trois ici. N’y a-t-il pas un paradoxe entre les musiques « savantes » de Ravel ou Tchaïkovski et l’improvisation telle que vous la pratiquez dans le jazz ?

stéphane KerecKi. On se met d’accord avant, mais on laisse des portes ouvertes. L’improvisation n’empêche pas de se donner des directions, des consignes. Il faut toujours se laisser la possibilité que des choses puissent se produire de façon inattendue – des accidents. C’est ce qui est intéressant. Ces accidents-là provoquent une écoute extrêmement attentive et mettent tous nos sens en éveil. Et si l’on part du principe qu’il n’y a pas d’erreur, que tout fait partie de la musique, alors quels que soient les événements qui se produisent, on peut les utiliser, les transformer, rebondir et s’en servir pour créer autre chose. Si c’est inattendu, c’est encore plus intéressant car cela nous amène dans un espace où l’on n’est jamais allé. Cet état d’esprit permet de faire de la musique intéressante. Pour moi, musique écrite ou improvisation sont la même chose. Dans cet état d’esprit, si l’on trouve le bon angle et la bonne trajectoire, que l’on a l’ouverture d’esprit et cette disposition, on peut presque tout jouer.

édouard ferlet. On pourrait dire que l’on fait de la musique « savonnante »… Je suis arrivé pour ma part avec la Pavane de Fauré, que j’aime beaucoup. Nous jouons la partition originale, sans 12


airelle besson. Pour moi également, il n’y a pas de frontière entre musique écrite et improvisation – et elles ne sont surtout pas contradictoires ! Quand j’improvise, j’essaie de tourner autour de l’univers musical de la mélodie de la partition d’origine. Cette passerelle entre musique écrite et improvisation, je l’emprunte énormément, notamment dans l’écriture de pièces classiques pour orchestre symphonique ou autres formations classiques. Il y a un lien, ça circule librement. Pour toutes les musiques, que ce soit le jazz ou le classique de différentes époques. Si l’on parle de musique baroque, il y a également beaucoup d’improvisation. C’est un tout. C’est ainsi que je le vois, et surtout que je l’entends. C’est toujours la même histoire, mais avec notre langage – comme des variations –, cela devient des histoires. Quel souvenir gardez-vous des trois jours d’enregistrement ?

stéphane KerecKi. C’était formidable de pouvoir enregistrer dans cette salle à Grenoble. C’est un très bel endroit, avec une acoustique incroyable. Nous étions sur la scène, donc il y avait un contact physique entre nous – c’est assez rare dans le jazz. Cette disposition acoustique était justifiée au vu du répertoire : nous étions finalement dans un contexte de musique de chambre plus que de groupe de jazz. C’était très agréable. Sans compter, en plus, cette acoustique magique qui impliquait une certaine forme de musique. Un studio très mat, sans réverbération ou avec des réverbérations ajoutées, ne nous aurait pas incités à jouer comme nous avons joué là. La salle nous a « emmenés » quelque part.

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arrangement, mais chacun y fait ce qu’il veut. Pour moi, le principe est un peu toujours le même avec une œuvre classique : je joue l’original, puis je m’en éloigne peu à peu, par bribes, puis je m’en éloigne tellement qu’elle finit par devenir complètement autre chose. Je pars dans un autre pays, même si par moment des petits morceaux de thème réapparaissent.


menu airelle besson. La salle était en effet merveilleuse, et cela sonnait magnifiquement. Il est assez rare pour nous d’enregistrer dans une salle de concert – et cela nous met dans une ambiance très spéciale. Une telle acoustique donne envie de jouer, et de jouer encore. Le son de trompette, là-bas, était tout simplement incroyable. C’était très propice au travail et au plaisir de jouer. On s’est laissé le champ libre pour avancer en terrain assez vierge finalement.

édouard ferlet. Nous étions tous les trois sur le même plateau, les instruments placés de façon à ce qu’ils sonnent au mieux et que l’on puisse se voir. Une position en triangle, comme en concert, mais avec plus de liberté puisque nous n’étions pas contraints d’être face au public. La proximité était réelle et intense. Nous avons vraiment donné sur ce disque ce que l’on donne en général dans l’instant et dans l’intensité du concert. Ce que l’on entend du disque est vraiment ce que nous avons vécu au fil des trois jours, dans un même espace sonore qui est celui de la salle. J’ajouterais que ce programme est vraiment fait sans filet, quasiment sans montage, dans l’esprit d’une captation de concert – ce qui est à la fois déstabilisant et très jouissif. Nous n’avons pas voulu gommer, corriger. Tous les trois, nous avons accepté ce principe. Et quand nous avions des doutes, aux autres étaient là pour nous le rappeler. Nous nous sommes fait totalement confiance les uns les autres dans ce programme sans leader. Alban Sautour nous a enregistrés et a participé avec nous à ce cheminement de réflexion et de décision artistique. Il a fait en sorte que nous soyons justement exempts de toute contrainte technique concernant la prise de son afin que nous soyons entièrement présents et disponibles à la musique et à l’écoute. Propos recueillis par Claire Boisteau * Bach Plucked Unplucked, avec la claveciniste Violaine Cochard.

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‘the ideA wAS to LeAve SpAce foR impRoviSAtion And SpontAneity’ Airelle Besson, ÉdouArd Ferlet, stÉphAne KerecKi You’d virtually never worked together before. What inspired you to record this disc as a trio?

édouard Ferlet. We knew each other separately: I’d worked with Airelle in a quartet about six years ago and wanted to do some things again with her. As for Stéphane, I’d known him for a very long time without having worked with him, except for one or two sessions. He has the mind of a composer, and the same goes for Airelle. We’re quite untypical, all three of us, while at the same time we have a similar kind of musical make-up. I’d already recorded my first CD with Alpha*, and the idea was to suggest a programme as a trio, to have a mix of classical works with our own compositions.

airelle Besson. Once Édouard and I had met, thanks to Didier Martin, we had the idea of getting Stéphane to complete the trio; we both wanted to play with him. I’ve known him a long time – we used to pass each other in the corridors of the Paris Conservatoire, where he was one of the older students. Our paths crossed once or twice musically too, and three years ago we met again at the ‘sous les pommiers’ Jazz Festival at Coutances. I admire his work tremendously: I can see what he’s doing artistically and musically, and I really love his approach. To a certain extent this recording is the concrete musical realization of a relationship that we’ve always had at a distance.

stéphane KerecKi. So actually we did know each other, all three of us, but our meeting in this configuration was new, and it turned out to be a wonderful experience. Each of us took his or

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her place in the group quite naturally. It was all very free-flowing, very easy. In the world of jazz it’s a normal thing to play with people you scarcely know, or don’t know at all. That is what is so magical: you have spontaneous encounters, you get to know each other around a certain repertoire, and you improvise. Which means having to have confidence in the others, something we found here quite naturally. How do you discover your equilibrium, the three of you together?

stéphane KerecKi. For me, the whole equilibrium of the trio is in the sound. A lot of musicians are virtuosi of their instruments, but they don’t focus on their sound. Édouard and Airelle have a really sumptuous sense of sonority. Édouard has a sound all of his own on the piano –a sense of understanding, a sound culture. And from Airelle I’ve been hearing a trumpet tone such as I’ve never heard before. All that adds up to an extremely dense, rich sound-material, even before considering all the melodic, thematic or harmonic input from the improvisation. In the course of rehearsals this really lyrical, minimalist sound emerged. Nobody tried to get the upper hand. We were all at the service of the same music, as equals. This basic willingness helped us to go on to play just as we wanted to in our chosen repertoire.

édouard Ferlet. Playing as a trio involves listening unconditionally to each of the others – listening to their presence, but also to the volume of sound they’re making, their energy, their intentions. You play and you listen. You have to have sensors at every level. You communicate with little winks, you provoke one another, bounce off each other. And you let go. Listening is the guarantee of successful music making. In improvisation there’s no such thing as a mistake as long as you listen. If you take a wrong turning while listening to each other, it’s not actually a mistake, you’re just heading along a new path.

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revolves between the three interpreters. I think all three of us make high demands of our sound, of its tonal quality. Also, each of us has a certain amount of experience playing in very different combinations. We weren’t trying to prove anything, just to have fun and to exchange ideas. We began to have confidence in each other straight away, and respect for the musical choices each of the others was making. In an instant, our musical equilibrium established itself quite naturally, in our awareness of each passing moment. How did you choose the repertoire for this programme?

édouard Ferlet. The repertoire emerged during our meeting. All three of us feel a closeness to the classical style; the choice of pieces was fine-tuned over the course of our discussions and rehearsals. Each of us brought with us whatever compositions we had, and the selection was made during our working sessions. We changed our guidelines right up to the last moment. The idea behind this CD was to leave space for improvisation and spontaneity – even as far as agreeing to change everything in the studio at the moment of recording!

airelle Besson. It’s the first time I’ve collaborated on this kind of programme, where you borrow from classical pieces, and as a trio. I think what unites us – particularly with Edward – is the music of Bach. I’ve listened to and analysed his works a lot, I feel very close to him. And with Stéphane we’ve discovered common affinities with particular kinds of music. All three of us have a feeling for melody, harmony and sound – things that are strongly represented in classical music. Our own compositions too are similarly oriented towards melody: there we all share the same imperatives. The pieces of music we play in this programme are… incredible. For me, they’re almost at a sacred level.

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airelle Besson. Listening is definitely what happens first, together with the sound, the way it


stéphane KerecKi. When dealing with this kind of repertoire, you can’t play it like a jazz standard. The typical Broadway melody has a much more conventional form, a 16- or 32-bar structure that you can spin into infinity. But in this kind of project, with such powerful themes, you need to find a way of approaching them that is sufficiently personal to allow you to take them over and treat them in such a way that they don’t sound obvious. Then you have to find the inner core of these melodies and harmonies, find a way of opening a door so you can let yourself out. It’s a difficult exercise, but one I love doing, and it’s what we’ve managed here as a threesome. Isn’t there a paradoxical contradiction between the sophisticated art music of Ravel and Tchaikovsky, and the kind of improvising you do in jazz?

stéphane KerecKi. We agree a plan beforehand, but we leave the doors open. Improvisation doesn’t prevent us from giving each other directions, instructions. You always have to allow yourselves the possibility that things can happen unexpectedly – even accidentally. That’s the interesting bit. These accidents trigger a kind of listening that is extremely attentive and puts all the senses on high alert. And if you work on the assumption that there are no mistakes, that everything is part of the music, then whatever events happen along the way, you can take advantage of them, transform them, bounce back from them, and make use of them to create something different. If it is unexpected, it’s all the more interesting, because that leads us into a space where we’ve never been before. This state of mind allows you to make interesting music. For me, whether music’s written down or improvised, it’s the same thing. In this state of mind, if you find the right angle and the right path, if you have an open mind, with that kind of disposition you can play nearly everything.

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part, I brought along Fauré’s Pavane, which I really love. We use the original score, without any arrangement, but each of us does what he or she wants to do. For me, the principle is always a bit the same as with a classical work: I play the original, then distance myself from it piecemeal, little by little, until I’ve got so far away from it that it ends up becoming something completely different. I go off into another country, even if momentarily little fragments of the theme reappear. airelle Besson. For me too, there’s no border between written music and improvisation – and they’re certainly not mutually contradictory! When I improvise, I’m trying to circle around the musical universe of the melody in the original score. This gateway between written music and improvisation is something I make tremendous use of, particularly in the writing of classical pieces for symphony orchestra or other classical ensembles. There is a link between the two, and it moves around freely – in every kind of music, whether it’s jazz or the classical music of different periods. If you look at baroque music, there’s a lot of improvisation there too. It’s all one. That’s the way I see it, and above all, the way I hear it. We’re always telling the same story, but our language – like a set of musical variations – turns it into stories in the plural. What memories do you have from your three days of recording?

stéphane KerecKi. It was fantastic to be able to record in that hall in Grenoble. It’s a really beautiful place, with an incredible acoustic. We were on the stage, so there was a physical contact between us – which is quite rare with jazz. This acoustic layout was entirely justified in view of the repertoire, since we were really more of a chamber music setup than a jazz group. It was all very congenial, without even counting the additional acoustic magic this particular kind of music brought with it. If we’d had a really dry studio, with no reverberation or with artificially added reverb, that wouldn’t have encouraged us to play as we did there. That hall really took us to a different place.

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édouard Ferlet. You could say that what we’re making is ‘soft-fist-icated heart music’. For my


menu airelle Besson. The hall truly was wonderful, and it sounded superb. It’s quite rare for us to record in a concert hall – it puts us in a really special atmosphere. That kind of acoustic makes you want to play, and to carry on playing. The sound the trumpet made there, it was quite simply incredible. It really helped the work along, and added to the pleasure of performing. It gave us the freedom to move forward into what was actually quite virgin territory.

édouard Ferlet. We were all three on the same platform, with our instruments placed so they would sound at their best, and so we could see each other. We were arranged in a triangle, as if in a concert, but with more freedom, since we didn’t have to face an audience. Our physical proximity was real and intense. In this CD we’ve really given everything that one can give in the moment and the intensity of a concert. What you can hear on this disc is truly what we lived through in the course of those three days in the same acoustic space – that of the hall. I should add that this programme was genuinely performed without a safety net, with practically no editing, in the spirit of a live concert recording – which was unsettling, but also enormous fun! We didn’t want to edit things out, or make corrections. All three of us accepted that principle. And when we had doubts about it, the others were there to remind us. We had complete confidence in each other in doing this programme: we didn’t have a leader. Alban Sautour recorded us, and took part in our process of reflection and artistic decision-making. He managed to free us completely from all technical constraints regarding the sound balance, so that we were able to stay completely concentrated, and to focus our attention on the music and the listening process. Interview by Claire Boisteau * Bach Plucked Unplucked, with the harpsichordist Violaine Cochard.

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Le temps fixé par Dieu est de tous le meilleur. En lui nous vivons, agissons, existons, aussi longtemps qu’il le veut. En lui nous mourons à l’heure juste, quand il le veut.

God's own time is the very best of times. In Him we live, and move, and have our being, as long as He wills it. In Him shall we die at the right time, if He wills.

Ah, Seigneur, apprends-nous à penser, Que nous devons mourir, Afin que nous devenions sages.

Ah, Lord, teach us to number our days, that we may apply our hearts unto wisdom.

Mets bon ordre en ta maison ; Car ton lot est de mourir, Et non de demeurer en vie.

Set thy house in order: for thou shalt die, and not live.

Telle est l’ancienne alliance : Homme, tu dois mourir ! Oui, viens, Seigneur Jésus, viens !

This is the ancient law: man, thou must perish! Even so, come, Lord Jesus!

Entre tes mains je remets mon esprit ; Tu m’as racheté, Seigneur, ô Dieu de fidélité.

Into Thine hand I commit my spirit; Thou hast redeemed me, O Lord God of truth. 23


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„dAhinteR StAnd die idee, RAum füR impRoviSAtion und SpontAnität zu LASSen“ Airelle Besson, ÉdouArd Ferlet, stÉphAne KerecKi Sie haben noch nie – oder fast noch nie – zusammengearbeitet. Was hat Sie zu dieser CD zu dritt veranlasst?

édouard Ferlet. Wir kannten einander nicht alle drei: Ich hatte mit Airelle vor etwa sechs Jahren in einem Quartett gespielt und Lust, wieder etwas mit ihr zu machen; was Stéphane betrifft, so kannte ich ihn seit langem, ohne je mit ihm mehr als bei einem oder zwei Konzerten zusammengearbeitet zu haben. Er besitzt eine „Komponistenseele“, Airelle auch. Wir sind alle drei ziemlich atypisch, und gleichzeitig ähneln sich unsere Profile. Ich habe bereits eine erste CD bei Alpha* aufgenommen. Hier hatten wir die Idee, ein Programm für Trios zusammenzustellen, in dem klassische Werke sowie unsere eigenen Kompositionen enthalten sind.

airelle Besson. Sobald Édouard und ich uns dank Didier Martin kennengelernt hatten, dachten wir beide an Stéphane, um das Trio zu vervollständigen; wir hatten beide Lust, mit ihm zu spielen. Ich kenne ihn seit langem, wir begegneten uns auf den Gängen des Pariser Konservatoriums, er gehörte zu den „großen“ Schülern. Auf musikalischer Ebene waren wir uns ein- oder zweimal begegnet und trafen uns vor drei Jahren beim Jazz-Festival unter den Apfelbäumen von Coutance wieder. Ich schätze seine Arbeit sehr, ich weiß, was er auf künstlerischer, musikalischer Ebene tut, und ich mag seine Vorgehensweise. Diese Aufnahme ist sozusagen die musikalische Konkretisierung einer fernen Beziehung, die schon immer besteht.

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stéphane KerecKi. Wir kennen einander tatsächlich alle drei, doch die Begegnung in dieser

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Form war neu und eine schöne Erfahrung. Jeder hat seinen Platz auf ganz natürliche Weise eingenommen. Das ging sehr fließend und war sehr einfach. Beim Jazz ist man daran gewohnt, mit Leuten zu spielen, die man nicht oder nur wenig kennt. Das ist das Faszinierende daran: Man macht überraschende Begegnungen, findet sich bei der Arbeit an einem Repertoire und improvisiert. Allerdings erfordert das Vertrauen in die anderen, das wir hier wie selbstverständlich fanden. Wie findet man zu dritt ein Gleichgewicht?

stéphane KerecKi. Für mich beruht das gesamte Gleichgewicht des Trios auf dem Klang. Viele Musiker sind Virtuosen auf ihrem Instrument, legen aber den Schwerpunkt nicht auf den Klang. Édouard und Airelle haben einen wunderbaren Klang. Édouard hat am Klavier eine ihm ganz eigene Klangfarbe – eine Kenntnis, eine Kultur des Klanges. Bei Airelle hörte ich einen nie zuvor bei einer Trompete vernommenen Klang. All das bewirkt, dass wir eine sehr dichte, sehr reiche Klangmaterie haben, noch bevor wir melodische, thematische oder harmonische Informationen besitzen, die erst die Improvisation hervorruft. Im Laufe der Proben tauchte dieser ziemlich lyrische, minimalistische Ton auf. Niemand versuchte, den anderen gegenüber die Oberhand zu gewinnen. Wir dienten derselben Musik „auf Augenhöhe“. Dieses Bestreben bewirkte, dass wir danach vom gewählten Repertoire ausgehend spielen konnten, wie wir wollten.

édouard Ferlet. Im Trio zu spielen bedeutet, dem anderen bedingungslos zuzuhören – seiner Gegenwart, aber auch seinem Klangvolumen, seiner Energie, seinen Absichten. Man spielt und man hört zu. Man braucht auf allen Ebenen Sensoren. Man zwinkert sich zu, man provoziert einander und reagiert sehr rasch. Und man lässt locker. Das Zuhören ist die Garantie für eine gelungene Musik. Bei der Improvisation kann es keinen Irrtum geben, vorausgesetzt dass man zuhört. Wenn man sich gemeinsam irrt, während man einander zuhört, irrt man sich nicht, man schlägt einen neuen Weg ein.

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airelle Besson. Das Zuhören ist sicher das, was zuerst kommt, aber auch der Klang, die Art in der er zwischen den drei Interpreten zirkuliert. Ich glaube, dass wir alle drei hohe Anforderungen an den Klang und seine Qualität stellen. Und außerdem besitzt jeder von uns eine gewisse Spielerfahrung in sehr unterschiedlichen Formierungen. Wir kamen nicht zusammen, um uns etwas zu beweisen, sondern einfach zum Vergnügen und um uns auszutauschen. Also vertrauten wir einander sofort, wobei wir die musikalischen Entscheidungen von jedem respektierten. Daher entsteht das Gleichgewicht ganz natürlich bei gleichzeitiger Konzentration auf jeden Augenblick. Wie trafen Sie die Repertoirewahl für dieses Programm?

édouard Ferlet. Das Repertoire ergab sich aus unserer Begegnung. Jeder von uns dreien hat eine Sensibilität, die der Klassik nahesteht; die Wahl der Stücke bildete sich im Laufe der Gespräche und Proben heraus. Jeder brachte einige seiner Kompositionen mit, und die Auswahl wurde nach und nach bei der Arbeit getroffen. Bis zum letzten Moment änderten wir die Programmlinien. Die Idee bei dieser CD war es, der Improvisation und der Spontaneität Raum zu lassen – und auch zu akzeptieren, im Moment der Aufnahme im Studio noch alles zu ändern!

airelle Besson. Ich arbeite zum ersten Mal an einer solchen Art von Programm, bei dem man sich klassische Werke im Trio ausleiht. Ich denke, dass das was wir – vor allem mit Édouard gemein haben – Bachs Musik ist. Ich habe seine Werke viel gehört und analysiert, ich fühle mich ihm sehr nahe. Und mit Stéphane fanden wir gemeinsame Affinitäten für bestimmte Musiken. Uns allen sind die Melodie, die Harmonie und der Klang sehr wichtig – was in der klassischen Musik sehr stark der Fall ist. Und unsere Kompositionen orientieren sich an der Melodie. Unsere Ansprüche treffen sich dort. Die verschiedenartige Musik, die wir in diesem Programm interpretieren, ist ... unglaublich. Für mich fast in der Größenordnung des Sakralen.

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spielen. Der Standard vom Broadway besitzt eine viel traditionellere Form, ein Format von 16 oder 32 Takten, die man unendlichen oft wiederholt. In dieser Art Projekt mit so starken Themen muss man einen Ansatzpunkt finden, der persönlich genug ist und erlaubt, sie sich zu eigen zu machen, und auch so einzurichten, dass die Musik nicht vordergründig klingt. Danach muss es gelingen, im Inneren dieser Melodien, dieser Harmonien, ein Mittel zu finden, eine Tür zu öffnen, durch die man entwischen kann; das ist eine schwierige Übung, die ich aber sehr gerne mache und der wir uns hier zu dritt widmeten. besteht zwischen der „Kunstmusik“ von Ravel oder Tschaikowsky und Ihrer art Jazz zu spielen nicht ein Widerspruch?

stéphane KerecKi. Zuerst spricht man sich ab, aber dann lässt man die Türen offen. Improvisieren hindert nicht daran, sich Richtlinien, Regeln vorzugeben. Man muss immer die Möglichkeit belassen, dass sich Dinge unerwartet ereignen können – ich würde sogar sagen zufällig. Das ist interessant. Diese Zufälle führen dazu, dass man extrem aufmerksam zuhört und alle Sinne wach hält. Und wenn man vom Prinzip ausgeht, dass es keine Irrtümer gibt, dass alles zur Musik gehört, so kann man, egal zu welchen Ereignissen es kommt, diese verwenden, sie umändern, darauf reagieren und sich ihrer bedienen, um etwas anderes zu kreieren. Wenn etwas Unerwartetes geschieht, ist es noch interessanter, denn das führt uns zu Terrains, wo wir noch nie gewesen sind. Diese Geisteshaltung ermöglicht es, interessante Musik zu machen. Für mich sind die geschriebene und die improvisierte Musik das Gleiche. Mit dieser Einstellung kann man, wenn man den richtigen Rampenwinkel und die richtige Bahn gefunden sowie Offenheit und diese Bereitschat hat, fast alles spielen.

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stéphane KerecKi. Wenn man zu so einem Repertoire greift, kann man es nicht wie Jazzstandards


édouard Ferlet. Man könnte sagen, dass wir „einseifende“ Musik machen ... Ich brachte meinerseits die Pavane von Fauré, die ich sehr liebe. Wir verwenden die Originalpartitur ohne Bearbeitung, aber jeder macht dabei, was er will. Für mich ist das Prinzip bei einem klassischen Werk immer in etwa dasselbe: Ich spiele das Original und dann entferne ich mich nach und nach schrittweise davon, bis ich mich so sehr davon entferne, dass etwas ganz anderes daraus wird. Ich fahre in ein anderes Land, auch wenn ab und zu kleine Teile des Themas wieder auftauchen.

airelle Besson. Auch für mich gibt es keine Grenze zwischen der geschriebenen und der improvisierten Musik – sie sind vor allem nicht gegensätzlich! Wenn ich improvisiere, versuche ich, die musikalische Welt der Melodie des Originalwerkes zu umspielen. Diesen Steg zwischen geschriebener und improvisierter Musik benutze ich sehr viel, vor allem bei klassischen Stücken für Symphonieorchester oder andere klassische Formierungen. Es gibt da eine Verbindung, man zirkuliert frei. Für alle Arten von Musik, sei es für den Jazz oder die Klassik der verschiedenen Epochen. Was die Barockmusik betrifft, so gibt es ebenfalls viel Improvisation. Es ist ein Ganzes. So sehe, und so höre ich es vor allem. Es ist immer die gleiche Geschichte, doch in unserer Sprache werden daraus – wie bei Variationen – verschiedene Geschichten. Was ist Ihnen von den drei aufnahmetagen in Erinnerung geblieben?

stéphane KerecKi. Es war wunderbar, in diesem Saal in Grenoble aufnehmen zu können. Es ist ein sehr schöner Ort mit einer unglaublichen Akustik. Wir waren auf der Bühne, hatten also räumlichen Kontakt untereinander – was beim Jazz recht selten der Fall ist. Diese akustische Aufstellung war durch das Repertoire gerechtfertigt: Schließlich waren wir eher in einem kammermusikalischen Kontext als in dem einer Jazz-Gruppe. Das war sehr angenehm. Ganz abgesehen von der wunderbaren Akustik, die eine gewisse Form von Musik voraussetzt. Ein Studio mit sehr matter Aufnahmeakustik, ohne Nachhall oder mit hinzugefügtem Nachhall hätte

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menu uns nicht dazu inspiriert, so zu spielen, wie wir es taten. Der Saal hat uns irgendwohin „geführt“. recht selten, in einem Konzertsaal Aufnahmen zu machen – und das versetzte uns in eine besondere Stimmung. Eine solche Akustik macht einem Lust zu spielen und noch mehr zu spielen. Der Klang der Trompete war dort einfach unglaublich. Das alles war der Arbeit und der Lust am Spiel sehr förderlich. Wir ließen uns freien Lauf, um schließlich in ein recht unberührtes Terrain vorzudringen.

édouard Ferlet. Wir befanden uns alle drei auf derselben Bühne, die Instrumente waren dabei so aufgestellt, wie sie am besten klangen, und wir uns sehen konnten. Eine Aufstellung in Form eines Dreiecks wie bei einem Konzert, aber mit mehr Freiheit, da wir nicht gezwungen waren, uns dem Publikum zuzuwenden. Die Nähe war tatsächlich und intensiv. Wir gaben auf dieser CD wirklich, was man im Allgemeinen im Augenblick und in der intensiven Situation eines Konzerts gibt. Was man auf der CD hört, haben wir wirklich im Laufe der drei Tage im Klangraum dieses Saals erlebt. Ich möchte hinzufügen, dass dieses Programm tatsächlich ohne „Sicherheitsnetz“ im Geist der Direktaufnahme eines Konzerts aufgenommen wurde, also fast ohne Nachbearbeitung – was sowohl verunsichernd als auch großartig ist. Wir wollten nichts wegretuschieren oder korrigieren. Wir akzeptierten dieses Prinzip alle drei. Und wenn einer Zweifel hatte, waren die anderen da, um ihn daran zu erinnern. Wir haben einander in diesem Programm ohne Leader vollkommen vertraut. Alban Sautour machte die Aufnahme und nahm mit uns an der Entwicklung der Überlegungen und der künstlerischen Beschlüsse teil. Er sorgte dafür, dass wir von allen technischen Problemen in Hinblick auf die Tonaufnahme befreit waren, um ganz präsent zu sein und uns ausschließlich der Musik und dem Zuhören widmen zu können. Dieses Interview wurde von Claire Boisteau durchgeführt. * Bach Plucked Unplucked mit der Cembalistin Violaine Cochard. 31

deutsch

airelle Besson. Der Saal war wirklich wunderbar, die Musik klang dort herrlich. Es ist für uns


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Mc2: Grenoble 4 rue Paul Claudel / CS 92448 / 38034 Grenoble Cedex 2 – France Box office information (+33) (0) 4 76 00 79 00 / Programme information (+33) (0) 4 76 00 79 19 www.mc2grenoble.fr

Ouverte en 1968, à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver, la maison de la culture de Grenoble, construite par André Wogenscky et inaugurée par André Malraux, a été un creuset artistique important. A partir de 1998, un grand chantier pour la requalification de cette maison s’est mis en place sous la direction de l’architecte Antoine Stinco. En septembre 2004, la MC2: Grenoble, dirigée alors par Michel Orier, a entamé une nouvelle page de son histoire. Aujourd’hui, la création artistique nationale et internationale peut de nouveau compter sur Grenoble comme un centre de production important, désormais dirigé par Jean-Paul Angot. La MC2: Grenoble est dotée d’un complexe de quatre salles de spectacles et de studios de répétitions sans équivalent en France. Outre les trois théâtres qui peuvent présenter toutes les formes possibles de mise en scène, des plus traditionnelles aux plus innovantes, la MC2: Grenoble possède un outil exceptionnel pour la musique : un auditorium de 13 000 m3 pouvant accueillir 1000 spectateurs, qui permet l’accueil à Grenoble des plus grands solistes et des plus belles formations orchestrales.

Opened in 1968 when the city hosted the Winter Olympics, the MC2: Grenoble, built by André Wogenscky and inaugurated by André Malraux, was long an important artistic melting pot. From 1998 onwards an immense project to overhaul and modernize the premises began under the direction of the architect Antoine Stinco. In September 2004, the MC2: Grenoble, run at that time by Michel Orier, set out to write a new page in its history. Today, the world of national and international artistic creation can once again count on Grenoble as a key centre of production, now under the direction of Jean-Paul Angot. The MC2: Grenoble is equipped with a complex of four auditoria and associated rehearsal studios which is unparalleled in France. In addition to its three theatres, which can present every possible type of production, from the most traditional to the most innovatory, the MC2: Grenoble possesses an outstanding asset of music, an auditorium of 13 000 m3 with an audience capacity of 1000 which permits Grenoble to welcome the most eminent soloists and the leading orchestras. 33


RECORDED IN FEBRUARY 2017 AT MC2 GRENOBLE (FRANCE) ALBAN SAUTOUR sound engineer, mastering & artistic collaboration JOHN THORNLEY english translation SILVIA BERUTTI-RONELT german translation VALÉRIE LAGARDE & GÉRALDINE CHAZEL design & artwork FRANCK JUÉRY cover & inside photos (p.3 & 6) CHRISTOPHE CHARPENEL inside photos (p. 8, 15, 16, 23, 24 & 25) aLPHa CLaSSICS DIDIER MARTIN director LOUISE BUREL production AMÉLIE BOCCON-GIBOD editorial coordinator

ALPHA 298 p & © 2017 ALPHA CLASSICS / OUTHERE MUSIC FRANCE



ALPHA 298


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