Samedi 26 Mai 2007
MÁS y MÁS Plus de jeunes talents, plus de cinéma européen
#5
Adolescence
Et toi, t’es sur qui? XXY Chop Shop Sara Forestier
English version online: www.nisimasa.com
Edito L
Je t’kiffe!
également avec la quête de son identité sexuelle. Traitée avec beaucoup plus de légèreté, l’adolescence présentée par Lola Doillon dans son premier long métrage Et toi, t’es sur qui ? montre une bande de collégiens tourmentés par la « première fois ». Curieusement, ces films sont réalisés par des femmes. Le souvenir de cette époque est-il plus intense chez elles ? D’ordinaire, le « teen-movie » est perçu comme un genre rebattu aux connotations négatives. On s’imagine les hordes d’adolescents à appareils dentaires envahissant les multiplexes avec des cornets de pop-corn à la main. Loin de ce cliché, les films cannois jouent avec l’expérience du spectateur et s’adressent à un public plus vaste. Finalement, l’adolescence, tout le monde est passé par là…
Mercedes Alvarez
Photo Alkistis Tsitouri
es chewing-gums, les bahuts, les flirts et les SMS ont envahi les écrans cannois. Les adolescents sont dans la place ! Et ce sont en majorité des jeunes cinéastes qui se sont jetés à l’eau pour raconter les émois de nos chers boutonneux. Des quatre coins de la planète, les nouveaux talents témoignent que l’intensité des découvertes a la même force ici et ailleurs. Parfois les enfants semblent brûler trop vite l’étape de l’adolescence. Et d’entrer sans protection, comme dans Chop Shop, dans le monde impitoyable des adultes. Surtout, et c’est le dénominateur commun des films présentés cette année, les ados font l’apprentissage de leur sexualité. Lucía Puenzo avec XXY met en scène le monde d’Alex (dont le sexe est aussi ambigu que le prénom) vu à travers le traumatisme de son père. La naissance des pieuvres de Céline Sciamma joue
Et toi, t’es sur qui?
iour Cliché du jour
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Et toi, t’es sur qui ?
Q
Lola Doillon, France, UCR bouger. Les regards de ces jeunes pleins d’inquiétudes et de désirs construisent la structure sentimentale du film. On dit que l’on ressent ses émotions les plus fortes pendant notre plus jeune âge. La réalisatrice Lola Doillon nous offre, avec ce film, un voyage dans le temps, dans notre vécu. Qu’il y a t-il en effet de mieux que de revivre nos moments les plus intenses ? Lola Doillon a réussi à décrire une jeunesse qui s’éloigne de l ‘archétype, un portrait réel des adolescents de nos jours. Une génération
des .com qui se sert de MSN et des téléphones portables pour établir des relations profondes. Une réalité oubliée consciemment par le cinéma mais habilement révélée par cette jeune réalisatrice. Dialogues frais et dynamiques pour un film où les personnages découvrent la portée de la sincérité. Des acteurs qui nous introduisent dans leur tourbillon émotionnel et auxquels on n’a pas de mal à s’identifier. Même si l’histoire semble tourner autour d’Elodie, Et toi, t’es sur qui ? suit quatre personnages d’une façon tel-
le que nous arrivons à comprendre leurs motivations. L’amour de Vincent est évident pour le spectateur mais « invisible » pour Elodie. Elle doit faire un choix. Le train part, les regards parlent. Le long métrage garde la trace des clichés des teen movies, notamment la scène de la fête finale, pourtant bien menée. Il n’en reste pas moins que Et toi, t’es sur qui? s’apparente à un plat aux saveurs intenses qui laissera un bon arrièregoût.
Mercedes Alvarez
Chop Shop
uinze ans. Un groupe d’adolescents. Un but. Un chemin plein d’imprévu. Un concentré d’émotions qui touchent au plus profond de nos souvenirs. Vincent, amoureux d’Elodie, doit supporter que celle-ci ne le voie que comme son meilleur ami. Elle, pour sa part, a décidé avec sa copine Julie de perdre sa virginité avant les vacances. Bouleversés par les rapports qui se créent entre eux, ces copains de collège connaissent une instabilité émotionnelle qui rend l’amitié et l’amour éphémères. Un puzzle qui n’arrête pas de
R amin Bahrani, Etats-Unis, QR
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u loin, les gratte-ciels. Plus proche, le boulevard périphérique. Oubliez ce que vous connaissiez de New York, voici la ville d’Alejandro. Dans le troisième long-métrage de Ramin Bahrani, tout est filmé du point de vue de ce jeune adolescent haut comme trois pommes. Dans sa banlieue située en bordure du Queen, Ale est un as de la débrouille : le jour, il répare des voitures dans un ‘chop shop’, véritable centre névralgique du quartier. Le soir, il retrouve sa grande sœur dans leur garage aménagé. Avec
elle, pour elle, il collecte dans un bocal les billets qu’il ramène chaque jour, bien décidé à se sortir de cette existence morose. Mais il découvre que la réalité est parfois plus indomptable qu’il n’y parait : sa sœur se prostitue, l’oncle de son ami l’entourloupe en affaires. Le monde extérieur est bruyant, les bruits métalliques se mélangent aux rythmes du hip-hop. Soudain, les limites deviennent infranchissables, le rêve inaccessible : devant le stade de foot ou entre les vieux tacots, Ale parait tout petit. La
force du film tient à Alejandro Polanco, jeune acteur aussi impressionnant que le héros des rues qu’il incarne. Quand la caméra cesse de le suivre, c’est lui qui court après le mouvement. Et pourtant, on regrette que le scénario piétine. Le temps passe lentement, peut-être aussi lentement que les journées d’Ale. La tension est latente mais aucun drame ne se produit. Après une ouverture remarquable, Chop Shop laisse une impression d’inachevé.
Eva John
XXY
Lucia Puenzo, Argentine, SIC
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XY. A la fois un nom de code, et un code génétique. Intrigant donc. Mais paradoxalement le sujet qui sera abordé ici nous apparaît tout de suite évident. Pour son premier long métrage, la réalisatrice Lucia Puenzo choisit l’ambitieux thème de l’hermaphrodisme ; et on se demande ce qu’elle réussira à en faire. Souvent évoquée,
mais rarement présentée de manière aussi juste et directe, la recherche de l’identité sexuelle, des autres mais avant tout de soi-même insuffle à l’œuvre une profondeur d’âme et une sensibilité d’expression rares. Oui, car en effet XXY est un film qui énonce, mais qui ne dénonce pas, jouant sans cesse sur l’alternance d’instants forts
Kagemusha Akira Kurosawa, Japon, Cinéma de
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et sans tabou et de moments délicats et pudiques. Se présentant comme une réf lexion sur la différence et le regard des autres, XXY ne cesse de jouer sur les parallèles et les oppositions qui existent entre le devenir de ces deux familles. Elle, Alex, jeune hermaphrodite et lui, Alvaro qui doute en raison de son homosexualité. Cha-
cun d’eux cherche à couper les ponts avec l’enfance et à choisir ce qu’il doit devenir. Cette quête, ils l’effectuent ensemble, se complétant dans leurs différences et cherchant l’un dans l’autre à repousser ce choix inéluctable. Les couleurs froides omniprésentes accentuant ce contraste entre amour et oppression du milieu, ces adultes qui semblent étrangers aux sentiments de leurs enfants, tout suscite émotion chez le spectateur et rend le sujet intemporel voire universel. Car en effet, au-delà de l’hermaphrodisme, XXY est le film de la recherche de ses sentiments et de son identité au moment de l’adolescence. Investissement émotionnel dans les personnages donc, de la part des acteurs comme du spectateur. Servi par une brillante distribution, ce film à la fois fort, dur et touchant ne laisse pas indifférent. Performance magistrale donc pour la réalisatrice Lucia Puenzo comme pour son actrice Inés Efron, tellement juste dans ce rôle d’adolescente tourmentée.
Constance Déchelotte Anatole Tomczak La Toute Jeune Critique
Flashback
la plage
annes, 1980. Akira Kurosawa obtient la Palme d’or pour Kagemusha. Il commente : « Je pense que le cinéma a le même caractère quotidien que la presse. Sinon il n’aurait pas de raison d’être. (…) Il doit refléter son temps, être compris de ses contemporains. » Il signe ici un film historique, une fresque du Japon médiéval ainsi qu’une réflexion sur le pouvoir qui est toujours valable. Les Takeda sont l’un des clans nippons du 16ème siècle. Son chef, Shingen, rêve d’unifier son pays et d’en prendre le contrôle. Il trouve en la personne d’un prisonnier son sosie et décide de le garder pour le seconder dans les moments délicats. Mais Shingen meurt. Il
laisse derrière lui la dure tâche au double, le ‘Kagemusha’, de prendre sa place durant trois ans, le temps de préparer la succession. Antimilitariste, Kurosawa dépeint et dénonce une guerre futile, cruelle mais fascinante. Profondément humaniste, il s’attache à la psychologie des personnages, à leur identité, et particulièrement à leur désir d’éternité. Il remet également en cause la volonté de pouvoir : cette quête continuelle des hommes qui n’est au final qu’une illusion. Celui qu’on prénommait «l’Empereur » nous offre ici une leçon d’humilité.
Fanny Boulloud
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Naissance des Pieuvres
Q
uand est-ce qu’une fille devient femme? Que passe-t-il au plus profond de soi quand le corps change? Le premier film de la jeune réalisatrice Céline Sciamma, Naissance des Pieuvres, aborde ces questions de manière à la fois frontale et subtile en racontant l’histoire de trois filles de 15 ans. Vacances d’été. Pas d’obligations scolaires ni de contrôle parental pour Marie, Anne et Floriane. Leurs seules occupations : la natation synchronisée, la découverte de leurs premiers amours,
et de leurs pulsions hormonales. Le monde de ces adolescentes semble simple et calme. Les nouvelles technologies qui jouent si souvent un rôle dans la vie des jeunes sont absentes ici. Cela crée une atmosphère particulière, un peu hors du temps, apportant une certaine profondeur aux personnages, évoluant dans le bleu d’une piscine. L’histoire est construite sur la relation triangulaire des personnages. La belle Floriane est l’objet de désir d’un grand nombre d’hommes. En retrait par
Céline Sciamma, France, UCR rapport à ces coéquipières de natation, on l’a considère comme une fille facile, ce qu’elle n’est pas. Floriane a toujours sa sensibilité de petite fille. Anxieuse d’avoir une relation sexuelle avec son copain, elle devient vulnérable dans sa relation à l’autre. Elle confond vrais sentiments et impulsions adolescentes, et finalement confirme les attentes des autres en essayant de jouer le rôle qu’on lui attribue. Ainsi, elle trahit sa nouvelle amie Marie en utilisant son attirance pour elle avant de l’abandonner. Marie fournit le lien avec un personnage qui est le contraire de Floriane : la joyeuse et enfantine (mais peu attrayante à cause de sa rondeur) Anne, qui se trouve inévitablement impliquée dans le triangle amoureux avec Floriane et son copain. En route vers l’âge adulte, Marie et Anne font les expériences pénibles d’être mal comprises, négligées, et de se faire abusées de leurs sentiments. Les trois filles subissent leurs premiers amours et désirs de manière plutôt chaotique. Heureusement, Anne a la force de le comprendre pour ne se pas laisser aller. A la fin, elle et Marie sont les seules qui ont été vraiment amoureuses, et qui ont essayé de suivre leurs voix intérieures. Toutes les deux éprouvent une vraie transformation et grandissent, au prix de certaines blessures émotionnelles. Provocateur, Naissance des Pieuvres donne du grain à moudre au spectateur pour réf léchir.
Elena Mosholova
Trois questions à Pierre Montaldon Pierre Montaldon, arrive de Paris pour présenter ses nouvelles recettes et promouvoir le folklore.
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En tant que représentant du Ministère de la Détente, comment qualifiez-vous votre rapport avec la charcuterie et le folklore? J’entretiens une relation intense et pleine de romantisme avec le jambon. Emanation du cochon, le jambon est l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques à savoir une œuvre du peuple pour le peuple. L’initiation au plaisir de la dégustation du jambon est, à mon avis, un axe majeur et prometteur en matière d’éducation populaire. S’agissant du folklore je suis pour le mélange des genres et le syncré-
tisme régional vestimentaire comme ici à Cannes, avec mes après-ski de plage. Le folklore c’est ma mode !
sionniste : apparitions de pâté de tête et de rillettes de bécasses sous son grand chapeau (Tata Yoyo, d’Annie Cordy).
On vous voit à côté de Madame de Fontenay sur la photo réunissant les membres du Jury de l’élection Miss Folklore... Pourquoi ? Vous la connaissez personnellement ? Ma fascination pour Madame de Fontenay remonte à ses débuts, c’est-à-dire aux plaisirs de la chair (à saucisse). En effet, avant de s’occuper des Miss, elle a eu une prometteuse carrière de magicienne, grâce à ses numéros d’illu-
Votre film préféré de la Quinzaine ? Encore une fois, c’est mon appétit pantagruélique qui a guidé mon choix. Sans hésité, L’œuf de Semih Kaplanoglu. Et puis, selon Jean-Luc Godard, maître charcutier du Limousin, « on ne devrait jamais quitter sa coquille, le saucisson de porc substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs. »
Propos
recueillis par
Flamand Rose
Rencontre professionnelle avec François-Renaud L abarthe, Chef décorateur/Directeur artistique
A
vez-vous besoin d’un château qui puisse héberger les aventures d’une demoiselle du XVIème siècle? Le cowboy veut prendre un whisky dans le saloon du village ? Ou peut être qu’un Martien doit repartir en vaisseau spatial ? FrançoisRenaud Labarthe est chargé de le rendre possible. Cela fait déjà plusieurs années que ce chef décorateur imprime sur la pellicule les endroits et les époques imaginés par le réalisateur. C’est à lui qu’on doit par exemple l’ambiance de Lady Chatterlay et de la plupart des films d’Olivier Assayas. Ce magicien explique comment recréer un monde prêt à être filmé. Le scénario et les rencontres avec le réalisateur lui donnent les premières pistes pour démarrer son travail. A
partir de là, le chef décorateur pourra commencer à se documenter. Si c’est un film d’époque, les peintures et les textes lui serviront pour imaginer l’environnement. François-Renaud Labarthe explique que parfois il décide d’ajouter d’autres éléments non réels car, selon lui, l’important est de maintenir l’unité. Le professionnel compte sur des bases de données (Commissions Locales des Films) pour trouver des endroits déjà existants, comme par exemple, une abbaye cistercienne ou un lac dans les montagnes. Les effets numériques contribuent à rendre son travail plus facile. Il n’est plus nécessaire de monter sur le toit pour enlever les antennes… il faut juste les effacer sur l’ordinateur ! Grâce aux nouvelles
technologies, le décor coûte moins cher. Labarthe estime que son travail représente normalement entre 10 et 15% du budget du film. Mais certains y consacrent une plus grande part. Lady Chatterlay, par exemple, a dédié 35% de son financement pour le décor, soit 800.000 euros. Dans des productions comme celle-ci, il faut œuvrer avec une grosse équipe de décorateurs afin de préparer différents endroits en même temps. Le chef décorateur participe à l’ensemble du film, en ajoutant sa pierre à l’édifice. « Je ne comprends pas les gens qui disent qu’ils ont aimé les décors mais pas le film » avoue François-Renaud Labarthe.
Mercedes Alvarez
Leçon de musique
avec le compositeur Howard Shore et David Cronenberg, réalisateur.
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oward Shore et David Cronenberg reviennent sur une collaboration unique et de longue date pour expliquer le lien fondamental et exemplaire du rapport entre un compositeur et son metteur en scène. « J’avais 14 ans et lui 18, on habitait le même quartier. Il avait une énorme moto et m’impressionnait beaucoup » confie Shore à propos de leur rencontre. Rien ne laissait pourtant présager l’impact de ces deux Canadiens sur le cinéma contemporain. Alors que Cannes n’a d’yeux que pour les réalisateurs, David Cronenberg s’installe dans le public pour laisser la parole à son ami. Les extraits défilent : Le Seigneur des Anneaux, Ed Wood, Aviator. Autant de
films majeurs que de bandes originales magistrales. Ces maîtres de la B.O. symphonique possèdent aussi le goût de l’expérimentation. L’atmosphère unique d’Ed Wood de Tim Burton provient de l’incorporation du son strident d’un thérémine et de rythmes cubains à l’orchestre pour rendre à la fois un hommage aux films des années 50 et restituer l’univers étrange du personnage, réputé comme le pire de tous les temps. Si la musique contribue à la magie du cinéma, elle peut aussi créer des atmosphères étouffantes et dérangeantes, comme c’est le cas de Crash avec son orchestration de six guitares électriques. David Cronenberg remonte alors sur scène pour
évoquer leur collaboration : «C’est l’une des rares personnes à qui je confie un nouveau scénario pour solliciter son avis. » Pour Cronenberg la musique est devenue un mode narratif en soi. En témoigne la projection du final de A History of Violence, ou rien n’est dit (Viggo
Mortensen silencieux) mais tout est joué. Le quatuor à corde devient un personnage en soi, primordial, comme si le personnage de Rosenberg, obsédé par le thème de la gémellité, retrouvait dans son compositeur une part de lui-même.
Pierre Trouvé
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ingt ans à peine, et la Marraine du 26ème Prix de la Jeunesse a déjà joué dans seize films. Le cinéma mondial attend Sara Forestier, lauréate 2005 du César du Meilleur Espoir Féminin. Née le 4 octobre 1986, la carrière de la jeune fille commence par hasard. En accompagnant à l’âge de treize ans une amie pour une audition, Sara Forestier fait son entrée dans le monde du cinéma. Remarquée à l’issue du bout d’essai, elle enchaîne des petits rôles, notamment dans Les Fantômes de Louba (2001) et dans des séries télévisées. Puis elle incarne Lydia dans L’Esquive (2003), d’Abdellatif Kechiche, gros succès critique et public. Sa carrière est lancée : on la voit chez Claude Lelouch,
puis en jeune fiancée délaissée par son futur époux dans le vaudeville Un fil à la patte de Michel Deville. Aujourd’hui elle incarne différents rôles aux côtés des grandes vedettes du cinéma, tels Juliette Binoche ou Monica Bellucci. Malgré tous les rôles qu’elle a joués Sara Forestier aime se présenter aux castings. D’après elle, « c’est un occasion de rencontrer un réalisateur et de s’apercevoir si le contact passe ou non, quel que soit le résultat final.» En 2005, Sara Forestier est la tête d’affiche de Hell, une adaptation du roman de Lolita Pille mis en scène par Bruno Chiche. Avec ce rôle, Sara prouve au public la capacité qu’elle a de s’adapter à différents univers. Elle y
incarne Hell, une jeune fille issue d’un milieu aisé qui passe ses nuits dans les boîtes parisiennes et ne fréquente que la jet set. Dans ce monde où tout n’est que paillettes, elle fera la rencontre d’Andrea, un jeune homme avec qui elle s’isolera pendant six mois pour entamer une descente aux enfers. La jeune actrice française joue un tout petite rôle dans le film de Tom Tykwer Le Parfum, adaptation du célèbre roman de Patrick Süskind. Elle ajoute un autre réalisateur dans sa filmographie en incarnant une jeune fille aux mœurs légères pour le compte de Bertrand Blier dans Combien tu m’aimes? Néanmoins, son énergie et sa maturité lui permettent des rôles plus durs. Ce qui
Photo Lasse Lecklin
Portrait
Sara Forestier
ne l’empêche pas non plus de prêter sa voix pour des personnages d’animation. Elle est la belle Abba de Astérix et les Vikings. De cette expérience, elle confie : « Lorsque tu doubles un personnage de dessin animé, tu peux te permettre d’aller plus loin dans l’émotion, parce qu’il y a quelque chose d’onirique. Tu peux te lâcher sans que cela ne devienne faux. » Sara Forestier est certes actrice, mais elle aime aussi écrire, développant une certaine sensibilité artistique. Elle a même réalisé un court métrage. Jeune espoir du cinéma français, le talent, l’envie de jouer et la beauté de mademoiselle Forestier opèrent comme par magie sur tout le public mondial.
Yana Dzharova
MÁS y MÁS est un magazine gratuit publié par l’association NISI MASA avec le soutien du Ministère de la Santé,
de la Jeunesse et des Sports. REDACTION Rédacteur en chef Matthieu Darras Secrétaire de rédaction Joanna Gallardo Maquettiste Lasse Lecklin, llecklin@uiah.fi Ont contribué à ce numéro Mercedes Alvarez, Fanny Boulloud, Constance Déchellote, Yana Dzharova, Eva John, Elena Mosholova, Flamand Rose, Anatole Tomczak, Pierre Trouvé Fabrication – Imprimerie Cyclone, 12 rue des Mimosas, 06400 Cannes. NISI MASA 10 rue de l’Echiquier, 75010, Paris + 33 (0)1 53 34 62 78, + 33 (0)6 32 61 70 26 - europe@nisimasa.com - www.nisimasa.com