NISIMAZINE Cannes#2-Focus SCANDINAVIA

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Mercredi Lundi 24 M22aimai 2006 2006

Nizimazine #2

Le cinéma européen à Cannes... par de jeunes européens

La raison du plus faible Princess Aki Kaurismaki

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Edito

En terre étrangère

Le tapis rouge de Cannes fait rêver badauds, Cannois et spectateurs du monde entier. Pourtant si la montée des marches est destinée à recevoir la crème des stars internationales, Cannes présente avant tout un mélange de genres et de styles créatifs. Gilles Jacob, Président du Festival, défend l’importance du cinéma d’auteur qui permet l’innovation. 2006 marque la montée en force des films « cross-countries », comprenez : jouant sur la diversité des lieux et des nationalités. Toutes les sections cannoises se font l’écho de cette nouvelle tendance. Komma de Martine Doyen, Babel d’Alejandro Gonzales Iñarritu ou encore Congorama de Philippe Falardeau font autant voyager les spectateurs que l’équipe technique elle-même. Laquelle sillonne la mappemonde pour inscrire dans un seul film la diversité humaine et faire ainsi basculer les frontières.

Mais que pousse ces cinéastes à s’aventurer en terre étrangère ? La réponse se trouve dans les scénarii de leurs films. Chacun d’eux raconte l’histoire d’une ou de plusieurs personnes désireuses d’un ailleurs. Leurs périples ou rencontres se termineront tout simplement par un échec brutal ou une révélation. Comme dans Flandres, de Bruno Dumont, où la question est de savoir s’il faut redouter notre voisin ou notre propre pays. Ces nouveaux réalisateurs du cinéma européen - ou américain - radiographient les doutes et les espoirs de leurs concitoyens et les transposent sur pellicule. L’étranger (la terre et l’homme) représente t-il le paradis ou le terrorisme ? Devons-nous croire en l’humanité ? À l’heure où les populations essaient de s’apprivoiser, le cinéma rassemble les communautés. La fraternité viendra peut être de là. Jessica Campanozzi

Cliché du jour

Regard jeune sur le cinéma ?

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La Raison du plus faible Lucas Belvaux (Belgique, Compétition)

Lucas Belvaux, La raison du plus faible

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ejetés derrière la grille, ils regardent se défaire une histoire qui ne leur appartient déjà plus. Leur usine ferme. Seuls quelques ouvriers franchissent encore les portes, mais uniquement pour démanteler ce qui peut l’être encore. Des images vues, trop vues, de reconversion industrielle. A Liège, en Belgique wallonne, le paysage urbain n’est qu’enchevêtrement d’acier, de tôles et de cheminées fumantes. Pour combien de temps ? Les friches gagnent du terrain. Inexorablement. Le dernier film de Lucas Belvaux débute comme une chronique sociale. Les « faibles » auxquels le cinéaste donne la parole habitent des HLM aux ascenseurs en panne perpétuelle. Ils ont l’accent local, de « nom de Dieu » en « non dche Djieu ». La raison du plus faible est avant tout une histoire d’hommes, celle de quatre hommes désemparés qui se retrouvent à « coincher » au café du coin : deux récents licenciés de l’usine, inséparables, dont l’un est en fauteuil roulant et l’autre se teint les cheveux, comme une dernière marque d’amour-propre ; un jeune diplômé sans le sous toujours sur la réserve ; un ex-taulard cherchant tant bien que mal à retrouver le droit chemin.

Interprété par Lucas Belvaux, ce dernier est l’élément trublion qui fait glisser le portrait de groupe vers un autre genre cinématographique. Celui du film de hold-up. Objectif : dévaliser l’usine ! Quand on n’a plus rien à perdre, pourquoi ne pas se servir là où on a trimé toute sa vie ? Pourtant, la perspective de réussir le casse du siècle engendre plus de doutes que de passions. D’ordre moral d’abord sur le bienfondé d’une action criminelle. La peur ensuite d’être amené à devoir utiliser les armes. Surtout, qu’a ton vraiment à y gagner finalement ? Certes, l’argent manque, on n’a même pas de quoi s’acheter une mobylette. Mais même avec, n’est-il pas déjà trop tard pour changer de vie ? Désespoir, quand tu nous tiens… Partageant au niveau formel la profonde détresse de ses protagonistes, le film semble manquer en permanence d’ampleur. Comme si la pesanteur des lieux ramenait sans cesse au sol, empêchant d’imaginer des solutions à son sort qui tireraient vers le haut. Seul le brillant final, tragique, conduit à sortir de cet état d’abattement généralisé, pour respirer, enfin, et côtoyer le ciel. A quel prix… M.D.


Princess A

nders morgenthaler (Norvege, QR) Nouveau baptême pour la petite sœur. Christina devient “Princess”, reine du porno, icône du hard, dévalant jusqu’à sa perte la pente de la luxure. Couvertures de magazines, jaquettes et gadgets plastifiés et criards pullulent, à son effigie. August, le frère protecteur, opte pour une voie diamétralement opposée. Celle, dite impénétrable, de la religion. A la disparition de celle partie écarter ses cuisses face aux sexes des anges, August connaît l’immaculée paternité. Il offre ses services de père de substitution et d’éducateur à Mia, sa nièce de cinq ans, traumatisée physiquement et intérieurement. Le droit chemin prêché par August n’y changera rien, au contraire. Animé par l’envie viscérale de purifier la mémoire de sa sœur, celui-ci se mue en vengeur carnassier. A ses côtés, Mia est entraînée – dans tous les sens du terme – à le suivre dans cette croisade apocalyptique contre les ex-managers et amants de Christina, qu’August tient pour responsables du destin morbide de sa soeur. L’hémoglobine gicle, l’explosion finale (et funeste) sera l’apothéose.

S

exe versus ultraviolence. Pornographie versus puritanisme. Bien versus mal. Long métrage danois d’Anders Morgenthaler métissant animation et séquences vidéos, Princess dérange et déroute, déroulant une dialectique implacable au service du mot d’ordre du réalisateur: fuck ! à la ‘pornographisation’. Mode d’emploi, entre graphie manga et univers trash. Enfants, sans doute étaient-ils comme les deux doigts de la main. Inséparables, Christina et August. A l’adolescence, un traumatisme dynamite l’ordinaire de leur existence. Un crash spectaculaire broie leurs géniteurs sous la tôle fumante de la voiture familiale. L’âge d’or tourne court.

URO

Avant d’en finir, le réalisateur livre à ses trois personnages – ceux en chair et en os – les clefs du paradis. August, Christina et Mia, assis à même le sable, face à la mer, offrent leurs visages apaisés au vent marin. Pour finir, quelques étincelles de poésie, de plénitude… Mais sur le nôtre de visage, un point d’interrogation se dessine. Contre l’irréalité obscène de l’imagerie porno, voire, contre le voyeurisme du journal filmé, la voie de la contestatation choisie par Anders Morgenthaler devait-elle se faire au prix de toute nuance ? Emilie Padellec

Stefan Faldbakken (Norvege, CR)

Nom de code URO. Une unité spéciale luttant contre le trafic de drogue. HP (Hans Petter) y est agent d’infiltration. Avec d’autres flics, il traque les dealers dans un paysage urbain et froid. Mais HP est aussi un ex-délinquant à la recherche de son identité. Pour se faire, il fait du zèle oubliant l’éthique policière. Forcément, cela l’entraîne dans des situations limites. HP oscille entre une tendresse timide et une violence exacerbée qu’il projette sur son entourage. Son patron incarne la figure du père disparu, celui dont on respecte les règles. Sa mère représente un passé dont il a honte. Mette, la fille du chef de réseau, le met quant à elle à l’épreuve : en permanence, il doit se battre entre son devoir et son amour pour elle. Plus l’action accélère, plus ses sentiments s’intensifient, prenant parfois des directions inattendues. Caméra à l’épaule, musique qui s’adapte à l’émotion, toutes les caractéristiques du genre s’y retrouvent, la bonne prestation d’acteurs sauvant un film somme toute assez conventionnel.

Marie Braeuner et Georges Mitsis

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Coin du court

Kvinna vid Grammofon (Woman and Gramophone), Suède, SIC ola simonsson § stjärne nilsson

S’

ouvrant sur une scène montrant la normalité du quotidien, ce petit film nous annonce un tableau plutôt reconnaissable, rassurant. En un mot bourgeois. Une femme positionnée devant une fenêtre. Le contexte est très suédois, très « Bergman ». L’atmosphère rappelle aussi les années soixante : une musique soft, légère et des couleurs pâles, cherchant un effet Super 8. Mais on s’aperçoit vite que le terrain vers lequel les deux auteurs suédois, Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson, nous emmènent est situé aux frontières de la fiction et de l’essai. Les désirs expérimentaux des auteurs sont directement pris en charge par leur personnage. Une femme, apparemment commune, va découvrir en quelques minutes la magie de l’ordinaire qui devient extraordinaire. C’est la tentation et le plaisir de la nouveauté qui poussent à revisiter les schémas classiques. Ce que l’on définit habituellement par l’expression ‘adopter une autre perspective’. Les auteurs savent bien la force ambivalente du cinéma ; avec ce court-métrage, ils redonnent sa juste valeur au son. Il s’agit aussi d’écouter les choses d’une autre côté. Les quatre minutes du film sont un crescendo à la recherche du son le plus loin de la normalité (celui, originaire, provoqué par la mus i q u e d u disque vinyle). Jusqu’à écouter le son de sa propre tête, le son des souvenirs et de l’âme, en imaginant les lignes de la main comme un disque gravé. On veut aller au-delà, pas seulement écouter l’autre coté du disque. Une vieille photo de famille en noir et blanc, un tableau très ordinaire, un plat, vont se réinventer en ouvrant les portes invisibles du ‘jamais entendu’. Silvia Taborelli

Agenda 10 h 00 Rencontre avec… Olivier Snanoudj Représentant de la Fédération Nationale des Cinémas Français Salle du Palmier, Maison des Associations, 9 rue Louis Braille 15 h 00 Projection téléphonée Nocturnes pour le roi de Rome, long-métrage de Jean-Charles Fitoussi filmé… au téléphone portable ! Espace Miramar 21 h 30 Projection ensablée La Montage sacrée, film culte de 1973 d’Alejandro Jodorowsky. Plage Macé 00 h 15 Projection hantée Guisi, de Chao-Pin Su… ou comment capter l’énergie d’un enfant fantôme grâce à un cube ! Grand Théâtre Lumière

NIZIMAZINE est un magazine gratuit publié par l’association NISI MASA avec le soutien du Ministère de la Jeunesse.

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REDACTION Rédacteur en chef Matthieu Darras Secrétaire de rédaction Emilie Padellec Maquettiste Laure Andrieux, laureandrieux@yahoo.fr Ont contribué à ce numéro : Jessica Campanozzi, Luca Döme, Stephanie Giertta, Caroline Greard, Georges Mitsis, Lasse Lecklin, Gwendoline Soublin, Silvia Taborelli, Sophie Tabonie Fabrication – Imprimerie Cyclone, 12 rue des Mimosas, 06400 Cannes. NISI MASA 10 rue de l’Echiquier, 75010, Paris – + 33 (0)1 53 34 62 78, + 33 (0)6 32 61 70 26 europe@nisimasa.com - www.nisimasa.com


Prix de la jeunesse

Rencontre professionnelle avec... Christophe Rossignon

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omment ce fils d’agriculteur est-il passé du métier d’ingénieur à celui de producteur ? L’amour du cinéma, des cinémas, explique peut-être son parcours original. Comme il l’explique lui-même, il n’y a pas de voie royale pour devenir producteur. C’est sur le tas, en montant des courts métrages, que Christophe Rossignon est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Ceux-ci lui ont permis d’établir des relations de confiance avec deux réalisateurs : Mathieu Kassovitz (La Haine) et Tran Anh Hung (L’Odeur de la Papaye Verte, Prix de la Jeunesse en 1993). Il a produit trois films avec chacun d’entre eux. L’éclectisme de ses choix initiaux ne s’est pas démenti par la suite. Il a produit notamment Irréversible de Gaspard Noé, et Joyeux Noël de Christian Carrion. On a souvent l’image d’un producteur-chef d’entreprise à la recherche de financements et préoccupé par les recettes de ses films. Mais cette dimension est accessoire pour Christophe Rossignon. Pour lui, être producteur, c’est aider un auteur, être

son complice, son détracteur, son « contradicteur », le pousser à donner le meilleur de lui-même. En parlant de sa collaboration avec Kassovitz, il explique : « On s’est regardés travailler ». Il y a en effet une complémentarité entre le réalisateur et son producteur. En France, il y a une sorte d’égalité dans la relation, contrairement aux EtatsUnis où le producteur a le dernier mot. Ce dialogue entre deux personnalités doit être source de créativité. Le producteur a un recul par rapport au travail du réalisateur. Il lui donne un point de vue extérieur constructif. Le fondateur de Nord-Ouest Productions se définit ainsi : « Je suis un bon premier spectateur. » Produire un film, c’est accompagner le réalisateur dans son projet, pour construire son film de A à Z. Christophe Rossignon a une conception large de la production. Il n’a jamais produit de scénario préécrit et préfère partir d’une idée pour la voir germer et arriver à maturité. D’ailleurs, il se définit lui-même comme un artisan.

Sophie Taboni et Caroline Gréard

Jury-Jeunes 3 questions à Barbara Schubert Est-ce que tu peux nous faire partager ton point de vue sur le travail de jury ? Vous avez des critères donnés pour prendre la décision finale sur le Prix ? Nous sommes absolument libres, mais pendant les nombreux débats que nous avons ensemble, nous cherchons à justifier nos motivations. Certains d’entre nous ont peut-être leurs propres critères pour assigner le Prix à l’un des 31 films qui concourent. A mon avis, l’unique restriction serait d’éviter les films extrêmes sur le plan de la violence et du sexe : c’est toujours le Prix de la Jeunesse ! En ce sens, le travail avec les autres est très important. C’est difficile de discuter avec des personnes que j’apprends à connaître petit à petit… Mais c’est aussi très motivant parce que chacun a des idées différentes, qui ne dépendent pas de la nationalité, mais de la personnalité. Cannes, on le sait, c’est beaucoup de mondanité. Le monde du cinéma se retrouve ici. Est-ce que tu voudrais rencontrer quelqu’un en particulier ? Oui c’est vrai, Cannes est comme cela, mais moi je suis en Barbara, tu es l’une des deux chanceux train de vivre le festival d’une façon différente. Nous somEuropéens à faire partie du jury du Prix de la mes vraiment engagés dans notre travail de jury et je n’aime Jeunesse. Tu peux nous raconter ton parpas beaucoup le coté paillettes de Cannes. Il faut dire que cours pour être ici ? nous avons la possibilité de rencontrer, à travers les films, Oui, en fait je suis Autrichienne. Je vis à Vienne des personnalités du cinéma, peut-être moins connues, mais où je travaille pour une radio libre que s’appelle totalement valables. De plus, chaque jour, des rencontres « Film filtre ». J’ai participé au concours orprofessionnelles sont organisées, qui nous font découvrir les ganisé par le Ministère Autrichien des Affaires différents métiers du cinéma. Sociales pour participer au jury. Et me voilà ! Propos recueillis par Silvia Taborelli

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Portrait Aki Kaurismäki

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imanche soir, une ville déserte, en France. Seul un petit bar est plein de vie, de jazz et de fumée. Pas étonnant de retrouver ici Aki Kaurismäki : l’atmosphère y est presque aussi arrêtée que dans ses films. Il pourrait presque être en train de dessiner sur un paquet de cigarettes les séquences de son prochain film. Les grands maîtres travaillent avec intensité et passion. Si on doit tourner tôt le matin, autant ne pas se coucher et travailler toute la nuit au lieu de se réveiller à l’aube. Ne jouez pas, les chiens

« Disons que 46% de mes films est de l’improvisation sans scénario. Mais les acteurs sont dirigés, ils n’improvisent pas eux. » La marque de fabrique de Kaurismäki ? Un tempo tranquille, une expression minimaliste, voire inexpressive. « Ne jouez pas, dites juste les dialogues. » Pas de répétitions, ou alors elles sont aussi enregistrées. La première prise est souvent suffisante : on gagne du temps, et de l’argent. Là c’est le producteur Aki Kaurismäki qui parle. D’un film à l’autre, toujours les mêmes acteurs : Kati Outinen, Elina Salo, M a t t i P e l l o n p ä ä . . . De vieux amis. D’après lui, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent – avec leur sourcil gauche. « Normalement, au bout de trois jours ils en ont marre de faire des mines. » Alors ils obéissent, loyaux comme des chiens quand Aki fait ses commentaires avec son pouce : bien, moyen, nul... « I like my dogs ». Dans sa chambre d’hôtel, trois chiens l’attendent.

Pour une image floue de la Finlande Dans L’homme sans passé, Aki mélange la Finlande de différentes époques. Pour un homme qui a perdu sa mémoire, les siècles se mélangent... Aux docks, les salaires sont toujours distribués dans des enveloppes brunes. Dans les bars, les affiches datent des années 50. « Aki est le seul réalisateur qui cherche dans ses images quelque chose d’authentiquement européen et surtout de finlandais », commente le spécialiste du cinéma finnois, Peter von Bagh, ami des Kaurismäki. « Je suis fortement en faveur d’une image floue de la Finlande », concède Aki. Ses films s’apparentent à des documents sur le pays, la Finlande de Kaurismäki. Dans les plus récents, une trilogie sur la Finlande d’aujourd’hui, il aborde le chômage (Au Loin s’en vont les nuages, 1996), les SDF (L’homme sans passé, 2002) et la solitude (Les lumières du faubourg, 2006). « Dans le cinéma, comme dans la vie en général, le plus important est la sincérité avec soi-même. Avec les autres on peut toujours tricher. » La jet-set est étrangère à Kaurismäki : « Le monde de la classe supérieure m’est inconnu. C’est pour ça que je fais des films sur les pauvres et les gens de peu de biens. Bien sûr, chaque personne vaut une chanson, comme dit le proverbe finlandais. Mais je ne sais pas écrire sur les yuppies. Les richesses de mes films sont toutes autres. » Elles tiennent à leur atmosphère si particulière. Un monde à soi, empreint de regret et de nostalgie. Fictif, peut-être, mais en même temps si réel. Aujourd’hui, en finlandais, on dit kaurismäkien pour décrire un milieu. Et la vaisselle? Quand il était jeune, Kaurismäki voulait devenir écrivain. Aujourd’hui, il est ravi d’avoir raté son plan de carrière. Il a loupé les concours des écoles de cinéma mais a passé sa maîtrise à l’école de la vie. Comme son frère Mika, Aki est un auteur, pas seulement un metteur en scène. Il écrit, produit, monte et fait parfois lui-même le décor de ses films. Il possède une réserve d’idées, gagnées sur les chantiers, dans les dépôts, les usines de papier et les hôpitaux. « J’ai eu 45 boulots différents. J’ai fait le compte quand je faisais la vaisselle au Grand Hôtel à Stockholm. Ces expériences, je les ai presque toutes utilisées dans mes films, il faut que j’en trouve plus encore. » Il propose de retourner à la plonge, si quelqu’un cherche... Photo et texte: Lasse Leckllin


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