Endemix 4

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L'appel de la scène p. 26 Enquête

Les Calédoniens à la conquête du monde

p. 49 Parcours Sylvain Lorgnier, faiseur d'histoires

Maïté siwene

p. 16 Portrait Dans la bulle de Jilème

p. 24 Rencontre

p. 14 Grande interview Sacha nous électrise

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

GRATUIT


Jusqu’au 31 décembre 2013

Exposition

20 mille lieues sous les mers

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Plongez dans le monde des timbres calédoniens.

Vivez le monde du timbre comme jamais .

Pour tout renseignement : Tél. : 29 19 90 rue Gallieni. Du lundi au vendredi, de 07h45 à 15h30


édito

Questions à... 4 Courrier des lecteurs 34 Chris Tatéossian, directeur du Poemart La culture bouge 6 Du sang neuf pour la littérature calédonienne LE cri du cagou 36 Voilà, Arts citoyens dans le Nord c’est fini Arbre de vie Ça tourne pour Maxime Le Bras Su Fè Tara ! Lôngin, un concours BD ! Ekoten au top Et aussi...

Chronique du monde 8 Spécial quai Branly Le plateau K Muzik Les autres spectacles Rencontre avec Emmanuel Kasarhérou

Web 10 culture www.afmi.nc

www.emi.nc La page Facebook KULTURES.NC www.lemouv.nc

Chronique 11 Roland Rossero, « l’art-penteur »

12

évènementS Le concours des Clés d’or Le concours de musique de film d'Xstrata

PAROLES 38 Slam ta vie critiques 40 Musique

Celenod – Nengone ri 1841 ? Soul Sindikate & Dub Trooper - Supa Green Ykson - Tu es mon soleil Lexis - Melame Solune - Notes de voyage

littérature

Manuel Touraille - Maloya

DANSE

Compagnie Nyian - Portraits

exposition

Stéphane Foucaud - Ko-N Meeting the wall

PRATIQUES 46 FICHES Le mécénat L’éditeur littéraire

Métier 48 DJSE, beatmaker

GRANDE INTerview 14 Sacha nous électrise !

PARCOURS 49 Sylvain Lorgnier, faiseur d’histoires

16 Portraits Dans la bulle de Jilème

50 Le musée maritime de Nouvelle-Calédonie

Métal (trop) rare Florence Giuliani, à l'ombre de l'art Macajia, génération métisse Dans les pas de Liza Prouchandy J.-M. Ganeval, à la recherche de la courbe Maïté Siwene : de corps et d’esprit

26 Enquête

L’envolée des

Calédoniens

Palabres 32 Juliette Maes, présidente de l’association Lire en Calédonie

LIEU

52 LaPortfolio Fête de la Musique

Le Salon International du Livre Océanien

était une fois... 54 laIlbibliothèque Bernheim à suivre... 55 Musique, cinéma, théâtre...

56 Concerts, spectacles, expos… Agenda

58 Annuaire

Nos identités culturelles relient nos racines et nous amènent parfois à déconstruire nos convictions. La culture est un vaste espace nourri d’explorations avec son lot d’inconnu et de stupéfactions. Endemix – Art & Culture de Nouvelle-Calédonie – n’a de cesse de valoriser ce panier des richesses, multiples singularités au sein d’un tout. Pas à pas, la curiosité accrochée au ventre, l’esprit vagabond et propice aux rencontres, le cœur en « portes ouvertes »... Page à page, les uns et les autres prennent place sur l’échiquier créatif de notre pays, parfois même au-delà de nos frontières géopolitiques. Une parole qui circule avec humilité, au regard du monde. Endemix comme médiateur, valorisant les artistes de Nouvelle-Calédonie pour que le public découvre leurs créations comme autant de pistes vers l’élaboration d’un « destin commun ». Parfois une note pimentée accompagne une volonté d’éveiller l’esprit critique, celui qui fonde les choix. « Don't play what's there, play what's not there* », soufflait Miles Davis. À bon entendeur. Soyons exigeants afin que la création demeure le ruisseau des pensées humaines, conjugaison subtile entre les rêves d’enfants et l’espoir des Hommes. De J.-M. Ganeval à Sylvain Lorgnier, en passant par Liza Prouchandy, Ekoten, Jilème ou encore Juliette Maes, l’engagement de la création, sa valorisation, son exportation sont à l’honneur dans ce numéro. C’est pourquoi nous ne cessons de vous le dire : soyez curieux, écoutez, lisez, regardez. La culture est à votre porte… Jean-Brice Peirano Directeur de la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie * « Ne jouez pas ce qui est ici, jouez plutôt ce qui n’est pas là »

Endemix est publié par : Le Poemart : Pôle Export de la Musique et des Arts de NouvelleCalédonie 27, rue de Sébastopol Le Central 310, 98800 Nouméa Nouvelle-Calédonie Tél. : (687) 28 20 74 contact@poemart.nc www.poemart.nc

La Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie 21, route du Port-Despointes Faubourg-Blanchot 98800 Nouméa Nouvelle-Calédonie Tél. : (687) 28 65 10 accueil@maisondulivre.nc www.maisondulivre.nc

La bibliothèque Bernheim 41, avenue du Maréchal Foch 98800 Nouméa Nouvelle-Calédonie Tél. : (687) 24 20 90 bernheim@bernheim.nc www.bernheim.nc

Directeur de la publication : Chris Tatéossian Rédactrice en chef : Gaëlle Bessaudou-Perrier (perrier.gaelle@gmail.com) Rédaction : Léna Quillier, Frédérique de Jode, Mathurin Derel, Aurélie Cornec, Julia Trinson, Charlotte Mestre, Jean-Marc Estournès, Clémence Lehoux, Myriam Grandcler, Virginie Soula, Sylvain Derne Photographies : Éric Aubry (dont couverture), Éric Dell’Erba, Danièla Torto Corrections : César et Rosalie, et Fany Torre Publicité : Laëtitia Carpintero, tél. : 74 75 51, commercialepoemart@gmail.com Bertrand Le Métayer. Tél. : 81 30 13 / com.endemix@live.com Maquette, réalisation et couverture : Push & Pull, tél. : 24 22 49 Impression : Artypo Tirage : 20 000 exemplaires Distribution : Brian Ukéiwé, tél. : 87 31 53 ISSN : en cours Le Pôle Export de la Musique et des Arts de Nouvelle-Calédonie est une association à but non lucratif créée en décembre 2007. Il a pour mission de promouvoir la création locale à l’intérieur et à l’extérieur du territoire en accompagnant collectivement les artistes et en mettant à leur disposition des outils et un réseau-ressources local et international.


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Courrier des lecteurs

À chaque numéro, Endemix répond à vos questions ! Il suffit de nous envoyer vos requêtes sur contact@endemix.nc, objet « courrier des lecteurs ».

Il paraît que le SILO aura lieu l’année prochaine à Nouméa. Est-ce que cela veut dire qu’il n’aura plus lieu dans le Nord ? Y aura-t-il des nouveautés ?

Yohan, 29 ans De biennal, le SILO devient annuel. En 2015, Poindimié l’accueillera à nouveau. Mais c’est vrai qu’en 2014, le Salon International du Livre Océanien s'installera dans la Capitale. Comme à chaque édition, on retrouvera des auteurs internationaux, des conférences. Et bien sûr des séances de dédicaces avec nos auteurs locaux. Des nouveautés, il y en a toujours, mais pour l’instant, on ne les divulgue pas.

à quoi servent les Assises du Livre et de la Lecture ?

Brigitte, 36 ans C’est l’occasion de réunir les acteurs de la filière et d’établir des actions qui prennent en compte les bouleversements (au sein de l’économie du livre, de l’édition, du numérique, etc.). C’est important puisque les institutions y contribuent aux côtés des professionnels et des associations. Cela ouvrira des perspectives à suivre, pour la Maison du Livre (MLNC) notamment. Les premières Assises ont eu lieu il y a vingt ans, les prochaines se dérouleront les 13 et 14 septembre 2013 à la MLNC, dans le cadre du 1er FAP (Festival des Arts du Pays).

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Le gardien

Avec mon groupe, on aimerait bien se produire sur scène, mais on ne sait pas vraiment comment faire. Pouvez-vous nous aider ?

Franck, 19 ans Vous trouverez beaucoup d’infos sur les lieux de diffusion en page 58 de ce magazine, dans la rubrique annuaire. Le site www.poemart.nc propose aussi de nombreux dossiers, sur l’export par exemple, sans oublier l’annuaire des arts, pratique pour connaître les différents lieux culturels et les différentes formations musicales. Vous pouvez d’ailleurs y inscrire votre groupe.

Peut-on trouver le livre de Vincent Vuibert, Chroniques de la mauvaise herbe, en dehors du Caillou ?

Géraldine sur Facebook Oui, ce 1er roman, vainqueur du Prix Lagneau 2013, peut être commandé à distance auprès de Bookin’. En ligne sur : www.pacific-bookin.com/boutique ou en écrivant à bookin@canl.nc, ou en appelant le (+687) 28 38 03.

Par Michaël Husser / www.michael-husser.com


T

* Le Passe-Livre partout en Nouvelle-Calédonie : retrouvez tous les points Passe-Livre sur www.plan.nc INFORMATION Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie, tél. 28 65 10 accueil@maisondulivre.nc www.maisondulivre.nc

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ous les ouvrages présentés dans les points Passe-Livre peuvent être empruntés gratuitement et sans inscription. Une fois lus, ils doivent simplement être ramenés dans un des points Passe-Livre*. Fondé sur la confiance, ce dispositif s’appuie aussi sur la générosité de chacun : n’hésitez pas à faire don de vos livres, ils viendront ainsi alimenter le fonds du Passe-Livre.


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La culture bouge l

ittérature

Du sang neuf

pour la littérature calédonienne

vec Chroniques de la mauvaise herbe et sa plongée réaliste au cœur de la jeunesse désœuvrée de Nouméa, Vincent Vuibert a remporté le prix Michel Lagneau 2013 du premier roman. Âgé de trente-trois ans, celui qui dit avoir simplement envie de raconter des histoires s’est inspiré des lieux et des personnes qu’il a fréquentés pendant son adolescence à Nouméa. « C’est la vraie jeunesse du pays ; elle est toujours présentée sous un jour négatif. Je voulais montrer que cette jeunesse, souvent mise de côté, n’est pas formée que de

c

délinquants. Il y a beaucoup de choses intéressantes à raconter », insiste l’auteur. Si le récipiendaire est nouveau sur la scène littéraire calédonienne, cela fait des années qu’il tient des carnets remplis d’histoires, entendues au nakamal ou dans les quartiers nord de Nouméa. En 2010, le programme d’accompagnement à l’écriture de la province Sud l’a encouragé à regrouper ses écrits : « J’ai eu envie de faire une somme de tous ces récits et de les relier via les personnages »,

m

Arts citoyens

dans le Nord L

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explique-t-il. Le jeune romancier a signé un contrat avec les éditions Madrépores, et son livre sera gracieusement imprimé à mille exemplaires par Artypo, entreprise fondée par Michel Lagneau, et principal sponsor du concours.

usique

ulture & citoyenneté

Et aussi

© Éric Dell’Erba

A

a Journée de la Citoyenneté, le 24 septembre, constitue un des temps forts du 1er FAP (Festival des Arts du Pays). Un choix logique pour cet évènement qui veut mettre en évidence les liens entre « Culture et Citoyenneté ». C’est la tribu de NekliaiKradji, à Poya, qui a été choisie pour accueillir cette journée placée sous le signe du partage des cultures, où les traditions se font contemporaines. Plusieurs artistes de Mélanésie sont invités : le groupe de reggae vanuatais Stan & The Earth Force, des flûtistes des îles Salomon, un styliste et un graffeur de Fidji, un sculpteur et une vannière de Papouasie Nouvelle-Guinée. Le public pourra aussi découvrir les artistes qui formeront la délégation de la Nouvelle-Calédonie au Festival des Arts Mélanésiens 2014. Enfin, les associations citoyennes et les communautés de Nouvelle-Calédonie proposeront des activités afin d’explorer la diversité des cultures du Caillou.

> Le magazine des musiques électroniques Trax met à l’honneur les Outre-Mers dans son numéro de septembre. L’occasion de (re-)découvrir les artistes électro calédoniens, dans les pages consacrées au Pacifique.

B

Arbre de vie

ien connu des amateurs de kaneka, Krys vient de sortir un 15e album, L’arbre. L’artiste de Canala s’est inspiré de son quotidien, proche de la nature. Ces chœurs au rythme bien kaneka sonnent un peu comme le vent dans les arbres. Et cette batterie rock ? Comme des galets qui s’entrechoquent doucement dans une rivière... On écoute et on laisse son imagination prendre le dessus...

> Le Passe-Livre débarque à Lifou. Faisant circuler les livres gratuitement et sans contrainte de temps, le dispositif est maintenant présent dans cinq lieux de l’île. En province Nord, il s’intensifie, avec prochainement une implantation dans la maison commune d’une tribu, à Canala.

> Après le SILO (Salon International du Livre Océanien) au mois d’août, les professionnels du livre vont se retrouver les 13 et 14 septembre pour les Assises du Livre et de la Lecture, à la Maison du Livre. L’occasion de faire le point sur la création littéraire et l’édition calédoniennes.


p. 7 © Marc Le Chélard

Ça tourne pour Maxime Le Bras

P

l

m

usique

ittérature

L

© Marc Le Chélard

our Les Tourneurs de films, récompensé par trois prix au festival de La Foa, l’aventure ne s’arrête pas là. Avant toute nouvelle projection, l’équipe s’attèle à une remasterisation du moyen métrage : il profitera d’un « montage dynamisé, avec plus de créativité et des scènes coupées », dixit Maxime Le Bras, le réalisateur, qui nous promet que le film sera « définitivement magique ». Le générique de fin défilera quant à lui sur la musique de Mon Cinéma, une chanson écrite par le célèbre parolier Patrice Guirao et interprétée par Jason Mist, l’un des acteurs principaux du moyen métrage. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de découvrir Les Tourneurs de films à La Foa, il sera diffusé le 4 octobre prochain au Cinécity. Pour connaître tous les détails, suivez son actualité sur Facebook : Les Tourneurs de films, Le Fantôme du Bagne.

SU FÈ TARA !

e service de l’enseignement des langues et de la culture Kanak (SELCK) du vice-rectorat, l’Académie des langues Kanak (ALK) et la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie (MLNC) lancent ensemble le premier concours d’écriture en langues Kanak, une grande première sur le Caillou. Vous avez jusqu’au 29 novembre pour envoyer un récit sous forme de nouvelle (1 à 10 pages) : anecdote de vie, témoignage, fiction, etc. Pas de thème imposé et une grande liberté pour les futurs écrivains. Le règlement du concours est disponible auprès de : Service de l’enseignement des langues et de la culture kanak (SELCK) 26 69 06 - selck@ac-noumea.nc http://www.ac-noumea.nc/sitevr/spip. php?article183 Académie des langues Kanak (ALK) 28 60 15 - alk@alk.nc http://www.alk.gouv.nc Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie (MLNC) 28 65 10 - accueil@maisondulivre.nc http://www.maisondulivre.nc La remise des prix aura lieu le 8 mars 2014 à l’occasion de la clôture du 1er FAP (Festival des Arts du Pays).

> À partir du 31 août, le Mois du Patrimoine met l’Histoire à l’honneur dans toute la province Sud. Cette année, c’est autour du thème de la mine qu’associations, musées, communes et services de la province se mobilisent pour nous proposer des expositions, des animations et des conférences.

La culture bouge

inéma

Ekoten au top À

peine entré dans le classement du Top 20 Calédonie en juillet, le titre Wa Corilene, d’Ekoten, semblait bien parti pour truster la première place. Une vraie reconnaissance pour ce jeune groupe qui mêle des influences rock et jazz à son kaneka. Au Top 3, le titre était suivi par Lexis et Cemel, avec Nyiné Haine, puis Lavaley, avec Ajang.

c

oncours

Lôngin, un

concours BD ! E

n octobre, le festival BD Folies, à Boulouparis, fête les 30 ans de La Brousse en folie. Pour l’occasion, le concours La Brousse en dessins récompensera petits et grands pour leurs œuvres en format A3 « représentatives de la population de la NouvelleCalédonie, de ses us et coutumes... ». ‘Tontion, vous avez jusqu’au 27 septembre pour participer. Renseignements auprès de la bibliothèque de Boulouparis au 43 12 18.

> Le musée de la Seconde Guerre Mondiale ouvrira ses portes le 20 septembre. Dans la demi-lune située face au CHT de Nouméa, le public replongera dans une période très marquante pour le Caillou, alors base arrière de l’armée américaine dans le Pacifique.

> Le couple-star du kaneka, Dick & Hnatr, sera bientôt de retour dans les bacs. Avec plusieurs sessions d’enregistrement au studio Mangrove entre juin et août, leur nouvel opus devrait sortir à la fin de l’année.

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c


Par Aurélie Cornec

cette « saga » musicale ; ses mots s’occupent de réunir, de lier les chansons des artistes. Certains de ses textes sont tirés de son nouveau spectacle ékoooO, programmé en septembre 2013 au centre culturel Tjibaou.

En route vers le quai branly

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e

xposition & musique

Coup de projecteur

À partir du 15 octobre, le musée du quai Branly accueillera la plus importante exposition sur l’art Kanak de ces vingt dernières années : Kanak, l’art est une parole. Monté spécialement autour de cet évènement, le plateau K Muzik représente le meilleur de la musique kanak contemporaine.

u slam habité et dansé de Paul Wamo, en passant par le blues aux accents ragga d’Ykson, pour finir sur les mélodies world de Gulaan et reggae-rock de Boagan... c’est un véritable voyage musical au cœur du Pacifique qui attend le public métropolitain les 19 et 20 octobre prochains au quai Branly.

Un plateau ambitieux Les quatre artistes sont accompagnés d’un groupe de musiciens, un backing band, composé d’un guitariste, d’un batteur, d’un bassiste, d’un clavier et de deux choristes. Deux danseurs du Wetr Création, une formation de jeunes danseurs traditionnels de Lifou, accompagnent les musiciens de leurs pas rythmés et puissants. Par ailleurs, la création vidéo signée Nicolas Molé souffle un vent chaud sur les trois voiles de la pirogue, principal décor du spectacle. Paul Wamo est le fil rouge de

« Outre la richesse du patrimoine Kanak présenté par l’exposition, l’ensemble de la création artistique calédonienne, et dans sa dimension la plus contemporaine, sera mis à l’honneur. Il est fort à parier que cette programmation marquera le public et les médias métropolitains », souligne Virginie Soula, responsable par intérim du service des publics et de l'action culturelle de la Maison de la NouvelleCalédonie à Paris. « Cette mise en lumière des arts de la Nouvelle-Calédonie va susciter l’intérêt des programmateurs et créer des liens avec le secteur culturel métropolitain. C’est une étape importante pour le rayonnement culturel et l’export des créations artistiques calédoniennes », ajoute-t-elle. De nombreux médias couvriront l’évènement : les radios - France

Le plateau K Muzik en CD

Le spectacle K Muzik, présenté le 15 mars dernier au centre culturel Tjibaou, a été enregistré. L’album live sera distribué dès fin 2013.

© éric Dell'Erba

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Chronique du monde


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Figure In ! Avec la Compagnie de danse contemporaine de Nouvelle-Calédonie, le chorégraphe Sthan Kabar-Louët dansera ce nouveau ballet au centre culturel Tjibaou en septembre 2013, avant de le présenter au musée du quai Branly les 26 et 27 octobre. Parcours initiatique pour sept danseurs, le spectacle met en lumière l’origine, la signification et le voyage dans le temps, d’objets kanak. ... ékoooO... Spectacle de Paul Wamo Dans ce nouveau spectacle, la matière du Poète c’est la parole, le discours. Paul Wamo va collecter, comprendre ce qui fonde ces « façons de dire » propres aux cérémonies Kanak. Là où la forme et le fond ne font qu’un, là où un peuple s’exprime avec force, justesse et conviction, là où l’on ressent l’intouchable et l’invisible. Trajectoires K Danse, musique et vidéo Cette création de Laëtitia Naud et Richard Digoué sera jouée les 25 et 26 janvier, lors de la clôture de l’exposition. Elle est inspirée de Ce Souffle venu des ancêtres… l’œuvre politique de Jean-Marie Tjibaou (1936-1989), de Hamid Mokaddem,

Emmanuel Kasarhérou,

commissaire de l’exposition Kanak, l’art est une parole.

« Une exposition inedite »

Quel sera le contenu de cette exposition ?

Trois cent vingt objets et documents seront présentés sur 2000 m². Cinq « visages » rassemblent les éléments culturels fondamentaux qui charpentent la société Kanak contemporaine. En parallèle, cinq « reflets » apportent la perception européenne de la culture Kanak. Le parcours est ainsi constitué de cinq reflets, chacun d’entre eux étant attaché à un visage. L’un des intérêts de l’exposition est par conséquent de mettre en perspective l’Histoire de l’art Kanak. De nombreuses pièces inédites et spectaculaires parmi les grandes œuvres classiques du monde de l’art Kanak sont dévoilées : chambranles sculptés, haches sacrées de jade, sculptures faîtières ou encore statuettes et ornements d’une large diversité.

Cette statue fait partie des 62 pièces du musée de la NouvelleCalédonie qui partent pour l'exposition Kanak l'art est une parole au quai Branly.

Comment avez-vous choisi le nom de l’exposition ?

L’exposition s’intitule « Kanak, l’art est une parole », afin de rappeler que les objets d’art, considérés comme simplement esthétiques, ne peuvent être approchés de façon profonde que par le patrimoine immatériel, ici la parole.

Quels ont été vos critères pour sélectionner les œuvres présentées ?

Nous avons recensé environ 17 000 objets dans les collections publiques. Le travail de recherche puis de sélection a été très important. Deux éléments ont été pris en compte : les informations dont nous disposons autour de la pièce et bien sûr la qualité de l’objet. © Collection du musée de Nouvelle-Calédonie / Photog., éric Dell'Erba

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© éric Aubry

Musique et tout le réseau Outre-Mer 1ère -, la presse, avec Libération et Télérama, ainsi que plusieurs chaînes de télévision - NC 1ère ou Arte Live Web. Une exposition incroyable sur l’ensemble de la France et de l’OutreMer pour Gulaan, Paul Wamo, Ykson et Boagan. Le Poemart profite de l’opportunité pour organiser une grande tournée K Muzik en Métropole. Le spectacle sera ainsi joué dans plusieurs villes : Lyon, Marseille, Poitiers... Mélomanes et amateurs de world music pourront apprécier la qualité du travail de ces quelques artistes emblématiques de la scène calédonienne actuelle.

Le théâtre Claude Lévi-Strauss propose un cycle d’art vivant avec les dernières créations d’artistes calédoniens lors des vacances de la Toussaint et du week-end de clôture de l’exposition du quai Branly, en janvier 2014. Outre le K Muzik, le public métropolitain aura la possibilité de découvrir trois créations locales.

Chronique du monde

show à lA calédonienne


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Culture web

Inter

t e n

Et aussi

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

née 2013, l’an rique du numé pour tion ia c l’Asso tion a rm o de F ciens des Musi nts Intervena En ! I) M (AF is, o m tes e tr a qu autes tou des intern si n cat le te o ifi ti rt si e o p (C is à dis CMIT m n o a ti c a n i. rm la vie des r la fo www.afm ations su rritorial), e T rm fo ts n in a s n le travers le rve ciens Inte u Conservatoire à ement des Musi d alisées u Départ d tr n ts e c je é d ro p s blier les rents antenne ). Sans ou e les diffé u T q M si (D les in s a e pays nnell s spectac es Traditio AFMI, à savoir le u q la si e u d M te des , la Fê n de l’ t Koumac e diffusio Q. e d L. é s n n . o o tc ti K e c , e a ce Nord riums d o in it v d u ro a p s de de la Musique

ltimédia ole du Mu L’EMI, éc e en age situé et de l’Im ose des ord, prop N e c in v pro tion ou d’informa ation et s n o si is m rm tion, de fo d’orienta t dans le n e m e agn d’accomp uels. En es arts vis d e in a m do mi.nc est te www.e ciliter 2010, le si fa ce afin de mis en pla formations de in x l’accès au s élèves avaux de tr s le u o es s dispensé formation s le , re ts et des tu struc vènemen é s e tes d é t. l’école : la n a rm vertes, fê mis en av nt de se tenir info portes ou s e é e rn sont ainsi u m o ations (j rmet égale rir Le site pe i rythment les form istiques, etc.). y découv u art q site pour ts s le Q. je té r L. li ro a su p tu s s. s, c a nale ltable z-vou s commu I ? Rende ent consu M m E é is re a , tu culturelle n n o ve ripti tenter l’a é et d’insc Envie de missibilit d ’a d s té li les moda

urel, nieur cult n eau, ingé ig P » l ri y .NC . E 12, C Début 20 « KULTURES important k o o b e c upe Fa at d’un créé le gro ays, il fait le const l. D’une p et culture le e t u n q ra ti les u is o rt rc a a p à l’autre, milieu ment du commune Facebook e e n n n o ’u is d e lo c voir ées. à l’autre, mal relay lus province t souvent ple et le p n m so si s s n o lu ti p a le lle rm n re e fo u y in mo ie cult comme le ts de la v je es, ro g p a s im se révèle le , ger presse our parta s… evues de e R h . e rc ir e efficace p o h c it le terr ires, re t ta u n to e e et m d e u c ll s, do locale ulture reportage richesse c s, g à la lo e e b d ip s, ic te o mp vidé et part e rend co alédonie n o -C si e u ll e cette pag iff v d u soin de de la No e b e u le q p ti e m is li art n si ble u un vérita ction. D’u sa constru groupe est devenu rt à tous. - L. Q. e tions, le nges, ouv d’informa et d’écha de débats

> Découvrez sur YouTube, les clips primés au dernier festival du Cinéma de La Foa : Bats-toi du rappeur Kydam, réalisé par Thibault Arcis, et Notre histoire du groupe Joséphine, réalisé par Vincent Lépine.

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uv’ que le Mo café musi au site le , x u a v tra uve ux ans de uré un no el est Après de s et inaug e site origin cal rt le o : p b s e se w rt e e usi ir v m u to o a ré el d’his , le café Petit rapp s années plus tard c t. li e b u rn p te In ue re au 003. Quelq ouvFM.nc, qui off s deux le , 2 1 0 créé en 2 2 M n ce le blog n ligne. E met en pla ne playlist locale e e présentation et ll u e n v du calédonie unis avec une nou la saison ré s dates de s visuels le t n e v so u s o tr te e si ny s, d t élargi. O s d’artistes du pay x. un forma ie h s musicau que, p it a ra g tr x io e b s s e e d d e ’, m u v q e d usi Mou ainsi en matière ur le vif) té S li e a u ms, tu q c ri a b l’ ’a (ru de ies d lbu à la pointe news sur les sort té li a in s Toujours g de ori c propose s plans. Mais son et de lemouv.n n o qui perm b » s n le ti t a e s M rt e io c d les, n a a c o R c les ques lo ction « ues musi ns sa fon lq a e d u e q d r si ri ré uv ou redéco mple. - L.Q. découvrir n concert, par exe nt u juste ava

> AlloCiné, le champion français des sites Internet de cinéma, est en passe de se faire racheter par Fimalacune, une société holding diversifiée, cotée à la Bourse de Paris. Fimalac dit vouloir créer « un champion français du divertissement numérique ».

> Des réalisateurs de films et de documentaires font désormais appel au public pour coproduire leurs films. Ils utilisent pour cela le système du crowdfunding, développé en France par une trentaine de plates-formes Internet : Ulule, Touscoprod, Kisskissbankbank…


©Éric Dell’Erba

Se frotter à d’autres cultures, c’est bien, mais côtoyer celle qui est à portée de (poignée de) main, c’est encore mieux...

L

La

ittérature

cHRONi QUe de

« L’ART-PENTEUR » On entend souvent qu’il ne se passerait pas grand-chose sur cette île du bout du monde, que l’on aurait peine à trouver des spectacles, des expositions, des films à voir. Pourtant, les propositions artistiques abondent, et le curieux peut sortir chaque soir de la semaine. C’est pourquoi, dorénavant, votre serviteur, art-pentant littéralement un large périmètre, vous donnera cette rubrique – non exhaustive – au gré de ses déambulations aléatoires où hasard et coups de cœur se compléteront.

À ce propos, Sugar Man de Malik Bendjelloul était une surprise de taille (celle du diamant) retraçant la bio extraordinaire d’un chanteur folk mexicain. Ce documentaire dépassant la meilleure fiction obtenait la note – bleue – maximale.

Des goûts et une seule couleur « Sans la musique, la vie serait une erreur », a dit Nietzsche. L’erreur du trimestre aurait été de rater, au centre culturel Tjibaou, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah, petit bout de femme dotée d’une voix et d’une énergie à faire pâlir Nina Hagen. Sans oublier la quarantaine d’artistes coréens exposés au

Méridien – ainsi que quatre artistes ou galeristes locaux ne souffrant pas de la comparaison – sur un étage re-décoré d’un hôtel. Se frotter à d’autres cultures, c’est bien, mais côtoyer celle qui est à portée de (poignée de) main, c’est encore mieux. C’est ce que fait l’ADCK avec trois expositions longue durée : Je suis noir en salle Beretara où les artistes de la région Pacifique prennent l’expression multiple au mot. Le visage, peint de manière bigarrée, sur l’affiche de l’exposition donne le et les tons : des goûts et une seule couleur, celle de l’échange indispensable. Sans fard et non feints, sont aussi les regards en salle Komwi avec les magnifiques Portraits kanak de Denis Rouvre, pris dans la région de Canala. Relief, intensité et histoires, tout passe dans ce vis-à-vis pupillaire entre œuvres et visiteurs. Sans légendes, le geste comptant avant tout, les clichés Sur le vif de l’allée centrale rapportent le parcours créatif dansant de Régine Chopinot et de la troupe du Wetr.

Ça planche aussi Pour la jeune troupe théâtrale tongienne – On the Spot – et la pièce Kuonga, dopée par Isabelle de Haas, la gestuelle est primordiale : un gars, une fille empêtrés dans les interdits traditionnels et l’ouverture au monde avec une forme circassienne et six personnages bondissants. Restons sur les planches avec Shut Your Mouth - « ferme ta g.... », au Théâtre de l’Île. Cinq acteurs excellents, scénographes inspirés, pour un regard cynique et violent sur le couple : rires grinçants, coups portés au plexus du romantisme. Heureusement, l’espoir ténu se murmure à quatre voix au final. Voilà, il est temps pour moi aussi « de la fermer ». Par Roland Rossero

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D

es images tous azimuts, issues du meilleur cinéma d’auteurs, ont rempli nos mirettes avec la quinzième édition du festival de La Foa : une sélection italienne al dente à la sauce Taviani, des pépites – Broken du Britannique Rufus Norris, La Chasse du Danois Thomas Vinterberg, La Petite Venise de l’Italien Andréa Segre – et une douche aussi (im)mortelle que tardive avec, en prime, le bonjour d’Alfred (Hitchcock) agrémenté de la traditionnelle soupe à l’oignon. Alors, La Foa qui sauve ? Pas seulement car, ici, l’hiver austral était riche en salles obscures avec les sept films du festival Reflets du cinéma ibérique et latinoaméricain du centre d’Art de la Ville de Nouméa. Sans oublier l’association Cal-Ciné dont le ciné-club illumine chaque dernier jeudi du mois à 19 h le grand écran du Rex et la programmation Ciné Sud qui s’insère régulièrement – avec peine – dans le multiplex du centre-ville.

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Chronique


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évènements c

oncours musique

les cles d or à la recherche de talents

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Les Clés d’or, concours de musique international, se tiendront pour la deuxième fois en Nouvelle-Calédonie les 30 et 31 octobre 2013. L’occasion pour les musiciens locaux de montrer l’étendue de leur talent et, pourquoi pas, de se faire repérer par Gérard Gahnassia, célèbre concertiste et président de l’Association Francilienne d’Expression Musicale (AFEM), qui chapeaute l’évènement.

L

es Clés d’or… Cela ne vous dit peut-être rien, et pourtant ce concours de musique a déjà largement fait ses preuves en Métropole et partout en OutreMer. Organisé depuis près de vingt ans, il rencontre un franc succès en Polynésie, aux Antilles, en Guyane et parvient à réunir chaque année près de 300 musiciens à la Réunion. C’est d’ailleurs en partant de là-bas et grâce à, feu, la liaison Air Austral que le président de l’AFEM avait eu l’idée, en 2011, de venir en Nouvelle-Calédonie. En 2012, le concours n’avait toutefois pas pu être reconduit. Du coup, cette année, Sylvie Bourdet, professeure de musique et déléguée régionale, a mis les bouchées doubles pour que l’évènement puisse se dérouler. Le coup de pouce est finalement venu de l’espace culturel Eugénie Simone Drouard qui prête gracieusement ses murs pour les auditions et le concert des lauréats. Pour mémoire, Eugénie Simone Drouard était un grand nom de la musique calédonienne. Premier prix de chant et de violon de Paris, la musicienne a longtemps enseigné dans les collèges et lycées du territoire. à sa mort, sa fille a réalisé son souhait en transformant sa maison en espace culturel.

Jouer, rire... grandir Concernant le concours, il s’agit de « faire monter l’adrénaline en permettant aux musiciens de se confronter aux autres ou, plus simplement, offrir l’opportunité de se

produire », explique la déléguée régionale. Sans oublier la présence de Gérard Gahnassia. Profiter de l’oreille experte d’un 1er prix de Rome — ce qui n’est pas rien – pour jauger son niveau. Peut-être même se faire repérer et arpenter un jour les scènes des plus grandes salles de concert internationales. Une chose est sûre : le concours suscite l’enthousiasme chez les professeurs de musique privés, et certains d’entre eux ont même inscrit tous leurs élèves. Non pas pour la gloire mais pour le bonheur de se retrouver et de faire ce que la musique fait de mieux : PARTAGER.

Comment participer ? Pour qui ? Le concours est ouvert à tous les musiciens, enfants ou adultes, et quel que soit le niveau, en piano, violon, guitare, flûte, trompette, saxophone, accordéon et chant lyrique et moderne (jazz). Afin de donner le plus de flexibilité possible, les candidats ont le choix de présenter un programme libre ou de s’inscrire au programme imposé. à noter : l’inscription est payante (comprise entre 1000 et 5000 F cfp). Quand ? Les auditions se dérouleront le 30 octobre et le concert des lauréats le lendemain. Les récompenses (disques, partitions et bourses de stage) seront remises le jour du concert. Une autre date de concert, dont le jour n’a pas encore été arrêté, est également prévue. Les récompenses (médailles et bourses de stage qui se traduiront par une master class avec Gérard Gahnassia) seront remises le jour du concert. Où ? Pour obtenir les formulaires d’inscriptions, vous pouvez téléphoner au 97 46 11 ou écrire à pianodore@gmail.com. Par Mathurin Derel


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oncours musique

évènements

Xstrata Silence, moteur… Composez ! L’industriel Xstrata, tout nouveau partenaire du festival de la Foa, lance une bourse pour aider les réalisateurs à financer la musique de leur film, à hauteur de 300 000 f cfp. Une sélection sur dossier permettra d’en désigner l’heureux bénéficiaire.

Pour les petites productions, la BO arrive en dernier sur la liste des dépenses à engager et la solution d’utiliser des mélodies existantes apparaît comme un pis-aller. En 2008, David Minguez présente son film Les Papillons au festival de La Foa et se voit sélectionné pour une diffusion au festival de Cannes. Mais ce rêve de Croisette s’arrête avant même de commencer. La raison ? Il ne disposait pas des droits sur les musiques. « Ce problème empêche les films d’être diffusés et de vivre à l’extérieur de la Calédonie », explique Aline Marteaud, du Bureau d’accueil des tournages.

Notes pour plus tard Face à ce constat, Gilbert Bladinières, consultant culturel anciennement

salarié d’Xstrata, a eu l’idée avec l’aide conjointe du BAT et de Delphine Ollier, déléguée générale du festival de la Foa, de lancer un concours pour aider les réalisateurs et les compositeurs à créer leur OST (Original Sound Track). « Nous ne voulions pas d’un nouveau

nombreuses activités. Cette bourse est donc aussi l’occasion de diriger leur baguette de chef d’orchestre vers le monde très imagé du grand écran.

Mode d’emploi pour réalisateurs et compositeurs Pour qui ? Pour les réalisateurs, associations, compositeurs ou encore les petites structures de production dont la résidence fiscale se trouve en Nouvelle-Calédonie. Quand ? Du 21 juin au 12 novembre. Les résultats paraîtront au plus tard le 20 décembre. Où ? Les dossiers sont à retirer à Xstrata (à côté du Conservatoire de musique et de danse), de 7 h 30 à 15 h 30 du lundi au vendredi ou au Bureau d’accueil des tournages. Pour plus de renseignements, écrire à dlasalo@xstratanickel.ca ou téléphoner au 25 56 72. Par Mathurin Derel

prix. Nous avons pensé qu’une bourse serait plus efficace pour pousser les réalisateurs à se pencher sur les musiques de leurs films », explique Davina Lasalo, chargée de communication d’Xstrata. La véritable difficulté des réalisateurs sera dès lors de trouver LE compositeur, celui qui saura insuffler l’identité musicale qui colle à l’ambiance de son film. L’espèce n’est pas rare en Nouvelle-Calédonie, mais peu de compositeurs s’intéressent au cinéma, trop occupés par leurs

LE SAVIEZ-VOUS ? Lors d’une émission de radio de Laurent Ruquier, un auditeur a prouvé que le générique du JT de TF1 (qui a été changé depuis) s’inspirait largement des notes terrifiantes des Dents de la mer. Une façon, selon lui, pour la chaîne de créer un effet anxiogène chez ses téléspectateurs et focaliser leur attention. Retrouvez la vidéo de la démonstration sur notre site Internet www.poemart.nc.

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R

aymond Lefèvre, Vladimir Cosma, Ennio Morricone, Danny Elfman, John Williams… Ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, ils ont tous nourri notre imaginaire. Ce sont leurs notes, leurs mélodies qui nous trottent dans la tête, une fois rentrés du ciné. Eux ? Ce sont les compositeurs de musique de films. Ta-da... Ta-da... Ta-da tatatatatatatatata... Pour les plus forts, vous aurez reconnu la bande originale des Dents de la mer qui a marqué l’inconscient de toute une génération. Mais si la bande-son ne fait pas un bon film, une mauvaise peut aisément le gâcher.


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Grande interview m

usique

sac

« Garder une part d’inconnu est 2013, l’année découverte pour Sacha ! Après avoir repris les clés d’un studio d’enregistrement en février, le jeune musicien passe à nouveau derrière le micro pour préparer son second album, différent de tout ce qu’il a fait jusqu’à aujourd’hui. Un grand saut dans l’inconnu qui l’électrise et qui le nourrit.

Sacha est né à Nouméa il y a un peu plus de 25 ans. Doué à l’école, il part faire médecine à Toulouse en rêvant de cinéma. Et c’est là, à 21 ans qu’il découvre la musique, Björk, Portishead... Il rejoint des groupes, apprend la guitare. « Je me suis rapidement rendu compte que je n’étais pas un bon guitariste. Techniquement, je suis très limité (rire) ». En 2007, il part en Irlande et y reste deux ans pour des études d’ingénieur du son. Retour ensuite au bercail où il est embauché par le Studio Mangrove. En mars 2011, il sort son premier album et tout s’enchaîne. Il se fait un nom, co-compose l’hymne de NC 2011. Mais refuse le statut de star locale. « ça ne veut rien dire. Et puis ce n’est pas mon ambition. Moi ce que je veux c’est faire de la musique. C’est tout » Retrouvez l'interview de Sacha en vidéo sur www.poemart.nc

©Éric Aubry

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BIO EXPRESS


Oui, peut-être… Certaines personnes seront sûrement un peu mal à l’aise avec les morceaux plus expérimentaux. Mais à vrai dire, je n’y pense pas vraiment. Ce n’est pas quelque chose qui me bloque, qui me fait douter ou qui m’empêche de faire ce que je veux.

essentiel afin de nourrir l’inspiration. » Plus brut, moins lisse, avec des sons distordus, ce nouvel album n’a rien à voir avec le précédent.

Il n’y a plus de guitare acoustique. Donc moins d’influence folk et rock. J’ai rajouté de la batterie, une première pour moi. Et j’ai essayé de travailler sur des rythmiques et des métriques un peu différentes, décalées. Au lieu de découper la mesure en quatre temps, je l’ai découpée en sept, en onze ou en treize. Je me suis mis un peu en danger mais c’était intéressant de travailler dans un état d’esprit où je n’étais pas à l’aise.

Ma musique en elle-même n’est pas expérimentale, mais le processus de composition l’a été pour moi. Pourquoi cette envie de danger ?

J’avais l’impression d’être dans une sorte de cycle, sans surprise. Sortir de cette métrique a relancé mon inspiration car je n’avais plus de repères. Au début, c’était comme être face à un casse-tête sans réussir à le résoudre. Et puis à force de travail, tout s’est mis en place. Pour moi, garder une part d’inconnu est essentiel afin de nourrir l’inspiration. Ça a aussi influencé mon écriture : avant, j’avais tendance à raconter une histoire, un évènement précis. Là, c’est plus l’expression d’un sentiment, d’une idée ou d’une atmosphère. J’essaie de

Comment as-tu appréhendé ce second album ?

Ça s’est étalé sur une période de deux ans. J’ai eu un petit coup de mou après mon premier album. Je l’avais écrit sur cinq ans, à l’époque j’évoluais dans plusieurs groupes. Je débutais, j’étais dans des états d’esprit différents, des lieux différents. Du coup, il n’y avait pas vraiment de cohérence. C’était plus une sorte de carnet de voyage où chaque chanson représentait une étape de ma vie d’artiste. Là, au contraire, il y a un fil rouge : l’expérimentation.

Tu es parti dès le départ sur cette idée, ou le fil rouge est apparu petit à petit ?

Ça n’a pas été qu’un processus émotionnel comme par le passé. Il y a eu une vraie réflexion, et parfois beaucoup de frustration, de tentatives avortées et de pages déchirées. Mais une fois les deux premiers morceaux écrits, j’ai rapidement compris que je devais continuer dans cette voie. Ma musique en elle-même n’est pas expérimentale, mais le processus de composition l’a été pour moi. J’ai agi comme un scientifique, en me mettant dans des situations inhabituelles, inconfortables, en essayant de trouver la bonne formule pour écrire des morceaux qui allient certains codes de la musique populaire avec des éléments moins courants.

Autre grande différence avec cet album : il est autoproduit. Avec l’arrivée de l’Enceinte (voir encadré), tout s’est fait sans vraiment y réfléchir, assez naturellement. Je crois que j’ai besoin de me dire que je tiens

Pas besoin d’être à la tête d’un studio pour tout contrôler. Pourquoi cette envie de s’investir dans ce domaine ?

Je n’aurais pas pu m’autoproduire comme je le voulais sans ça. On a vraiment des envies musicales avec mon associé Maxille Brillou (DJ/Programmer, NDLR) et Johan Cazalas, le batteur sur l’album, des choses qu’on voulait explorer depuis longtemps. L’occasion, le temps, l’espace ou la maturité dans nos relations... Tout ça nous faisait défaut à l’époque. Là, on était arrivé à un équilibre et bam ! L’Enceinte est là ! C’était donc logique de reprendre le studio.

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c ha

Tu n’as pas peur de perdre une partie de ton public ?

les rennes encore plus. C’est un peu mon côté control freak. J’ai besoin d’explorer tout ce que je fais un maximum, pour pouvoir ensuite déléguer.

C’est le côté liberté totale qui te plaît?

C’est ça. Pouvoir être là-bas de 6 h à minuit, y faire ce qu’on veut. Un exemple ? On peut taper sur une casserole, enregistrer le son, mettre un effet dessus, voir ce que ça donne et peut-être en faire une chanson. Ces envies-là... Ça n’a pas de prix. Je redécouvre vraiment le plaisir d’être en studio, l’ambiance, le travail et le plaisir d’être ici, d’écouter, de peaufiner. C’est vraiment du luxe. Une belle expérience.

Donc l’Enceinte, la musique mais aussi les collaborations extérieures… comment on gère tout ça ?

Je vire un peu schizo, et je ne me rappelle pas toujours de mes rendezvous. Mais j’ai trouvé un équilibre. J’ai l’impression d’avoir un pied un peu partout et j’aime bien. Et puis c’est une autre manière de travailler, les deux s’enrichissent mutuellement. Je peux mettre un peu de ma sensibilité dans ce travail tout en respectant les impératifs posés. C’est bon d’avoir un cadre aussi. Propos recueillis par Charlotte Mestre

L’enceinte

Sacha a repris le studio des Néa Combo DiffuZion en début d’année avec Maxime Brillou, son comparse professionnel depuis trois ans. Ils ont ouvert au mois de février 2013, tout en continuant en parallèle les travaux de rénovation du lieu, renommé l’Enceinte « parce qu’on voulait trouver un nom qui soit synonyme de lieu de rassemblement ». Trois groupes y ont déjà posé leurs instruments pour des répétitions en ce qui concerne la partie musique, mais le studio accueille aussi des contrats de post production : voix off, bandes-sons, créations sonores.... à la fin des travaux, de petites expositions seront organisées dans le hall et le studio. Contact : 91 29 31 – 76 70 42.

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décrire une émotion engendrée par une succession d’évènements. Les paroles peuvent peut-être parfois sembler incohérentes, mais l’important ce n’est pas ce qu’elles racontent, mais le sentiment qu’elles génèrent chez celui qui m’écoute.


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Portraits a

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©DR

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Dans la bulle de

Jilème organise régulièrement dans un bar local des petites « réunions » BD afin de rencontrer le public.

Si tous les enfants dessinent, combien choisissent d’en faire leur métier ? Imaginer, créer, croquer et être payé pour le faire... Devenir celui qui fait rêver les petits, les ados et parfois même les adultes à l’aide d’un simple crayon et de beaucoup de talent. C’est le quotidien de Joël Le Masson alias Jilème, qui nous confie avec humour et modestie son parcours en dents de scie.

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Léannie est aujourd'hui son plus grand succès, mais Adeline et Charlotte ont connu (et connaissent toujours sous le crayon d’Ajna maintenant) leur heure de gloire.

ycéen à Nouméa, Jilème rencontre Bernard Berger et très tôt ce dernier lui met le pied à l’étrier. Publié dès l’âge de 17 ans, notamment dans Les Nouvelles calédoniennes, le jeune homme choisit d’assurer son futur en suivant des études d’informatique. Elles lui ouvrent les portes d’un poste dans une banque à Paris. Mais derrière ce job « costard-cravate », le dessin est toujours là, en filigrane. Le crayon de l’artiste trépigne, des personnages, des histoires se matérialisent parfois sur le papier... « J’ai rencontré beaucoup de dessinateurs. J’y allais au culot. Je me souviens avoir fait dix kilomètres à pied pour aller chez certains d’entre eux et leur présenter mes planches. ». Petit à petit, Jilème obtient des contacts très intéressants et apprend aux côtés de grands bonhommes des bulles comme Greg, le créateur d’Achille Talon. En 1996, il illustre différentes publications du groupe Disney Presse, dont le cultissime Journal de Mickey fait partie.

« Mes projets de BD étaient refusés partout ! »

Jilème quitte alors un poste d’infographiste pour se consacrer pleinement à son art. Une belle période de galère. Heureusement, le jeune homme persévère et ses amis l’aident à s’en sortir. De retour sur le Caillou en 2003, il ne rencontrera pas tout de suite le succès mérité. Mais après quelques petits boulots, il réalise entre autres Pitt et Lucas pour le Tazar et continue de collaborer avec Disney. C’est alors que le personnage de Léannie apparaît dans l’esprit de l’artiste, conséquence

de sa « nostalgie des années lycée… [...] Le projet est resté trois ans dans les cartons, je ne parvenais pas à lui trouver une place. ». La petite blonde, qui attend désespérément d’avoir 18 ans, trouve finalement sa place dans un hebdo télé avant de s’installer confortablement dans les librairies.

Léannie : un succès populaire Lors d’une récente intervention dans une école de Lifou, Jilème a pu prendre toute la mesure du phénomène Léannie. « Les écoliers m’ont accueilli comme une star, ils sont fans de la BD ! J’ai réalisé que mon travail plaisait aux enfants. Ce type de rencontre est important… pour se sentir exister, tout simplement. ». Exister pour Jilème, c’est aussi apprendre. À 42 ans, il ressent toujours le besoin de s’instruire : musique, langues étrangères, physique/chimie… Une soif d’apprentissage et une curiosité aiguë qui apportent à ses personnages une sensibilité particulière. Par Aurélie Cornec

Diétine et sa balance

Créée en 1995, Diétine est une femme un peu ronde qui dialogue avec sa balance. Un personnage auquel Jilème est particulièrement attaché. « Au début, j’ai créé ce personnage pour me moquer gentiment de notre rapport à la balance. Puis j’ai compris que Diétine aidait certaines personnes à mieux s’accepter. Lors d’une dédicace, une femme souffrant d’obésité m’a confié en pleurant que ma BD était bien plus efficace qu’un psy. Cela m’a beaucoup touché. ».


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Dans le cadre des Feuillets d’Hypnos du Sci-Fi Club de Nouméa

Thème du Concours : « robots / intelligence artificielle / cybernétique / Océanie » n Envoyez une nouvelle de une à dix pages (20 000 signes maximum) à accueil@maisondulivre.nc avant le 19 septembre 2013.

Feuillets d’Hypnos « robots / intelligence artificielle / cybernétique / Océanie » Samedi 21 septembre 2013, de 13 h 30 à 17 h (suivis de jeux de rôle et de société nocturnes) à la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie. Présentations interdisciplinaires et projections, en parallèle de la permanence hebdomadaire du Sci-Fi Club de Nouméa dans les locaux de la Maison du Livre. Accès à la bibliothèque de l’Imaginaire du club, la plus importante bibliothèque d’ouvrages de Science-Fiction et de Fantaisie du Pacifique francophone ! Entrée libre et gratuite. Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie

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Nombreux lots surprises à gagner !


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© éric Dell'erba

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Cloé, la chanteuse de Gautama

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Portraits

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21 juin 2013 : 25e édition de la Fête de la Musique au Château Hagen et une double découverte. Un, il existe plusieurs groupes de métal en Calédonie. Et des bons. Deux, il y a des gens pour venir à leurs concerts, assez pour remplir une salle. Et pourtant… pour une musique réputée haute en décibels, le métal calédonien se fait discret.

U

n graphiste, un directeur de bibliothèque, un prof de français, un pompier et un employé de mairie. Une moyenne d’âge de 45 ans et des têtes de bons pères de famille. À les voir dans leur local de répétition, on les imagine plutôt jouer du jazz, du blues, quelque chose de posé. Pourtant depuis près de vingt ans, les cinq membres de Zool s’attèlent à faire hurler les enceintes de toutes les scènes qu’ils croisent. « Les gens disent que le métal est un truc de jeunes énervés, mais c’est parce que le style lui-même est assez « jeune ». Quand on voit l’âge des stars du métal, de leur public, on se rend compte qu’il y a aussi plein de vieux énervés », plaisante Christophe, le bassiste. Et ce n’est pas le seul cliché que le métal véhicule. « On nous dit que c’est du bruit, que c’est brouillon, mais c’est faux ! » déplore Colin, le batteur de Gautama, le groupe qui monte en ce moment. Cloé, la chanteuse, ajoute : « Il y a une vraie musicalité, une vraie construction qui rappelle parfois le classique ». Même s’ils l’admettent, « c’est plus exigeant techniquement. Si tu joues mal, ça ne ressemble plus à rien. Et la plupart des endroits où on peut jouer ne sont pas configurés pour faire du son ».

bars, dit souvent terrasses, quartiers résidentiels, tolérance aux décibels réduite et mauvaise acoustique. « En Australie, en Nouvelle-Zélande, même dans les patelins, tu as des pubs qui programment du métal sans souci. Ils sont insonorisés, avec une scène bien placée, du bon matos et quelqu’un pour le son. Ici, les bars n’ont pas une vocation musicale », enrage Christophe. Les salles de concert ? Les membres de Gautama regrettent la construction de grandes salles qui « ne vont pas aider à développer la musique locale. Ce qu’il faudrait c’est plus de scènes comme le Mouv’. »

Pogoter le paysage musical calédonien Christophe Ventoume, le directeur de cette salle justement, pointe aussi le manque de mobilisation autour de la scène métal. Depuis le réouverture du Mouv’ en août dernier, personne ne s’est manifesté. Pour obtenir des dates de concert, il faut convaincre, et pour convaincre, il faut mouiller le maillot, aller au contact et accepter de mettre les mains dans le cambouis. « Ils doivent sortir de cette attitude de tous vouloir jouer au PSG. On est amateurs, on est en division d’honneur, il faut couper les citrons, masser les joueurs... il faut tout faire. C’est à eux d’être les meilleurs défenseurs, les meilleurs promoteurs du métal », conclut le directeur du Mouv’. Yohann, le co-fondateur de la page Facebook Nouméa Métal, n’est pas vraiment d’accord. « Les métalleux se bougent quand même, ils organisent pas mal de concerts tous seuls au Bohème ou à l’Imprévu ». Ce qui fait

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Ici, les bars n’ont pas une vocation musicale...

Métal au garage Les lieux de concert en Nouvelle-Calédonie… Un vieux débat qui touche particulièrement la scène métal. Aujourd’hui, la plupart des concerts se tiennent dans des bars. Et qui dit


p. 19 Portraits

© éric Dell'erba

la Nuit du Rock pour l’an prochain. Ils vont aussi essayer de se motiver pour « envisager » de finir leur album et le sortir vers Noël. Les lutins et le vieux barbu sont prêts. Les fans aussi, ça ne fait jamais que dix-huit ans qu’ils attendent. Autre album, à la date de sortie beaucoup plus certaine celuilà : Gautama. Et ce sera le premier du genre. Le groupe n’a plus que les voix à poser et table sur la fin de l’année. De quoi sortir un peu la scène métal de sa torpeur. Par Charlotte Mestre Le groupe Zool en live

Une dizaine de groupes

Underground à la surface ? Ce manque de dynamisme complique les choses pour trouver des scènes. Comme

le dit justement Colin des Gautama, « à quinze, on est forcément plus crédibles pour inciter les propriétaires de bars ou les directeurs de salle à nous programmer ». Du coup, seuls les groupes les plus soft ou les plus installés peuvent jouer. Exit les petits nouveaux qui veulent innover. Avec en corollaire, le risque que le public se lasse de toujours voir les mêmes groupes. Quelle solution ? Les gars de Zool nous ont confié travailler sur le retour de

Pour plus d’information sur le parcours artistique de Florence Giuliani : florencegiuliani.blogspot.com

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© JCR

à l’ombre de l’art

Qui se cache derrière les expositions collectives ? Généralement des chefs d’orchestre talentueux, parfois des créateurs, capable de fédérer les artistes. C’est le cas de Florence Giuliani, artiste plasticienne, qui a pris les commandes de l’exposition À la lumière d’un doute - ALALU.

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ifférentes étapes ont mené à la mise en place de cette exposition originale, portée par l’association Petits Artistes et Partis Pris. Il y a eu d’abord « la réalisation des Habitats nomades/Habitats précaires en 2011 ou encore la visite d’une exposition collective au Fonds régional d’art contemporain de Metz, qui jouait sur la visibilité et l’invisibilité avec de nombreuses œuvres minimalistes que j’avais trouvées d’une grande sensibilité et d’une grande élégance. Enfin, il y a surtout la période particulière que traverse la Nouvelle-Calédonie, avec un avenir qui se dessine, s’estompe, se redessine, redevient plus flou… » explique Florence Giuliani.

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Hard rock, hardcore, métal, death metal… Difficile de mettre une étiquette formelle sur les groupes qui composent la scène métal locale. Eux-mêmes admettent avoir du mal à s’identifier. On peut tout de même diviser la dizaine de groupes qui composent la scène métal en trois grandes familles. Les plus soft, ceux qui font du hard rock ou du rock alternatif, comme One Shot et Trias ou encore Hollow et Tension. On a ensuite les groupes de métal tels que Zool, Promémoria, Osmosis et Voice Of The Voiceless. Et enfin le lourd, le plus méchant, porté par Gautama, Burst et No Light Shed.

De nouvelles expérimentations Les artistes aborderont différents thèmes : le visible/ l’invisible, la construction/la déconstruction, l’abouti/ l’inabouti… « et c’est bien la réunion des expressions qui donnera un ensemble de sens » précise Florence, dont le rôle est de choisir les possibilités de rencontres et les échos possibles d’un lieu à l’autre. Seule ombre au tableau : des financements qui tardent à intervenir… « Le projet, comme son nom l’indique, a sa part d’inconnu, voire d’inconfort » rapporte l’organisatrice, non sans philosophie. Une exposition multi-lieux à découvrir dès le 5 novembre au centre culturel Tjibaou, au château Hagen, à la Maison du Livre, au Centre Culturel Coréen et à la galerie 11 & ½. Par Aurélie Cornec

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défaut au métal calédonien, c’est surtout une dynamique commune. « Sur la page, les gens commentent ou likent seulement si le sujet concerne leur musique. C’est le même problème pour la scène. Il est important de réfléchir ensemble, dans l’intérêt de tous. »


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Macaj iA m

Portraits

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eyla est le prénom de ma fille. Métisse sino-mélanésienne, elle a été ma muse pour cet album, m’offrant un autre regard sur la société calédonienne en construction. Dans l’affection que je lui porte se dessine le destin commun partagé », rapporte Robert Waminya. Et, à l’image de sa fille, l’album propose un mixage étonnant entre rythmes traditionnels et musiques actuelles. Le featuring avec le rappeur Kanak Ybal Khan ou encore le jeu déjanté et précis d’Étienne Patia au ukulélé reflète bien ce mélange

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G

Dans les pas

râce à de nombreuses années d’apprentissage, Liza a pu « tout d’abord, rectifier une morphologie qui n’était pas faite pour exercer le métier de danseuse, avant de me servir de la technique comme outil d’expression ». En 2005, elle intègre la compagnie Karbal Nouméa Ballet, mais sa rencontre avec Richard Digoué va changer sa vision de la danse et du travail qui en découle, l’entraînant « dans d’autres contextes, d’autres lieux, où l’adaptabilité et l’improvisation sont requises ». Liza crée ensuite l’association Traversées et propose

de

« Les artistes sont les témoins de la réalité »

S

elon Liza, si la danse a toujours existé en Calédonie, certains danseurs ont plus particulièrement contribué au développement de cet art. « Il y a eu beaucoup d’échanges, de stages, de

Liza Prouchandy, aérienne dans Portraits, le dernier spectacle de Richard Digoué et du collectif Nyian.

Par Aurélie Cornec

a

Liz

en 2012 son premier projet, Mimésia, en collaboration avec Alan Nogues, réalisateur, et coproduit par le centre culturel Tjibaou.

des genres. « Le folk mélanésien, le pacific reggae et le slow sont également à l’honneur ainsi que l’incontournable et emblématique « kaneka des îles Loyauté » qui va accompagner prochainement vos soirées, » assure Robert. « Jouer le style dit « kaneka », c’est d’abord s’approprier artistiquement son identité, rechercher, écouter, sentir, voir, vivre sa culture car le partage avec l’autre est un travail qui se construit et qui commence par soi », poursuit-il. Toujours dans une volonté d’éclectisme et de partage, le groupe Macajia s’investit dans la création de comédies musicales et de spectacles où danseurs, conteurs et chorégraphes unissent leurs talents.

La danse s’est imposée à elle dès l’âge de cinq ans « et depuis, n’a jamais cessé d’être une nécessité ». À 31 ans, Liza Prouchandy est aujourd’hui directrice artistique de l’association Traversées.

formations courtes avec des chorégraphes internationaux, des danseurs sont arrivés et ont monté leurs compagnies. Des structures de soutien et de diffusion ont également été mises en place. Les ateliers de danse à l’école ont aussi permis de sensibiliser les jeunes. Et depuis toujours, il y a la danse dans son aspect sacré. Je pense aux danses traditionnelles. Il faut puiser dans l’esprit du pays, dans la réalité du quotidien. Les artistes sont des témoins de la réalité… et il y a autant de réalités que d’êtres vivants. » Par Aurélie Cornec

© éric Dell'erba

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1998 : le groupe Macajia se forme. Vingt-trois ans plus tard, les disquaires accueillent leur quatrième album, Teyla. Robert Waminya, musicien autodidacte et leader du groupe, nous présente ce nouvel opus, une ode à la mixité et au métissage tant musical qu’humain.

Le public pourra découvrir le nouvel album de Macajia tout au long du Teyla Tour 2013, de Nouméa à Lifou en passant par Koumac et Poum, entre août et octobre 2013.

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Génération métisse


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ekot en m

usique

© éric Dell'erba

Portraits

Ekoten, c’est le « petit » groupe qui monte sur la scène locale. Leur son est diffusé sur toutes les radios locales, tandis que les magazines et les émissions télé du Caillou s’intéressent de très près à leur groove. Leur premier album, Petit d’homme, propose un kaneka métissé qui résonne dans beaucoup de cœurs.

Ekoten, c’est l’une des révélations de ce milieu d’année 2013. Ce groupe originaire de l’île de Tiga, formé de neuf membres tous issus de la même famille, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Les

Un kaneka original, chaloupé, qui fédère un large public. musiciens autodidactes ont livré leur premier album au mois de juin. Depuis, Petit d’homme trône en tête des charts locaux (à savoir le Top 20 Calédonie). Car si certains arrangements manquent un peu de technique, Ekoten propose un kaneka original, chaloupé, qui fédère un large public.

Petit d’homme dans la cour des grands

La formation est relativement jeune, moins de deux ans, mais les membres du groupe ont tous déjà œuvré séparément dans d’autres projets musicaux. Désormais leur objectif est de pouvoir vivre de leur musique, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils s’en donnent les moyens. L’album est le résultat d’un long travail de répétition qui se poursuit aujourd’hui avec des dates de concerts à n’en plus finir. « Depuis que je les ai vus sur scène, j’en suis fan », confie Anne à la sortie d’un live. « Ils enflamment le public, le font sortir de ses carcans habituels. »

Talent, travail... Ekoten parachève ce trio gagnant avec l’art de mixer les genres. Car, s’ils ont fait leurs gammes sur le tchap de Tokanod, l’album reste avant tout le reflet de l’éclectisme des influences des musiciens. Jazz, funk, soul… Le tout bien secoué pour des compos fluides et travaillées, tout comme les textes qui rappellent l’origine du groupe et de son nom, Ekoten, en souvenir d’une petite plage de Tiga. Par Mathurin Derel

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En route pour le succès


© éric Dell'erba

p. 22 Portraits

Pour Jean-Marie Ganeval, la sculpture est une source infinie de recherche et de créativité. L’artiste navigue entre un monde onirique et des univers très réalistes. À l’image de sa dernière exposition itinérante Paysage-Visage.

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À la recherche de la courbe

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Ne plus manger, ne plus dormir, seulement créer… Dès qu’il s’agit de sculpter, Jean-Marie Ganeval oublie tout et se concentre sur son art.

calendrier

rêves, s’amusant à perturber les ela fait dix ans que Jean-Marie Paysage-Visage notions d’échelle entre l’homme et la Ganeval a posé ses valises À Koné : médiathèque Ouest, nature, ou jouant sur l’humour avec en Nouvelle-Calédonie. En du 20 août au 7 septembre ces drôles de personnages en bois, les 2003, suite à une rencontre À Nouméa : bibliothèque Troglutes. Pour la dernière Paysageen Métropole avec le sculpteur Bernheim, du 12 septembre au Visage, Jean-Marie Ganeval revient à Vladimir Violette*, l’ancien élève 5 octobre des portraits très réalistes. des écoles d’art de Paris décide de « Selon moi, c’est très dangereux de faire le grand saut et de s’installer rester bloqué dans un style alors que sur le Caillou. Une grande le changement est passionnant, il vous aventure qui correspond à une ouvre d’autres portes, d’autres voies. étape encore inexplorée de son Jean-Marie Ganeval dévoile à travers travail d’artiste : la découverte cette exposition une série de portraits du bois. « J’avais l’habitude sculptés dans du bois où se mêlent de sculpter la pierre, ici, j’ai des identités mélanésiennes à d’autres appris à travailler le bois grâce communautés. Des visages d’une à des échanges, des rencontres facture impressionnante par leur avec les artistes calédoniens », vérité. Cet ensemble a d’abord été précise Jean-Marie Ganeval. exposé à Poindimié, lors du Salon C’est pourquoi je réalise des œuvres parfois International du Livre Océanien en très figuratives puis je passe à des choses Se réinventer août, puis à Koné, avant de rejoindre plus abstraites. » en septembre Nouméa. « C’est un vrai Derrière ses lunettes qui lui plaisir de présenter une exposition qui La science de l’art donnent ce petit d’air d’intello, démarre dans le Nord car c’est toujours tranchant avec ses fines intéressant d’être en présence d’un Jean-Marie Ganeval se voit comme un artiste dreadlocks, Jean-Marie Ganeval autre public. » dont la démarche serait proche de celle d’un est en perpétuelle quête. Tout le scientifique, toujours à la recherche de la courbe passionne en sculpture, source idéale, des proportions idoines, poussant plus loin infinie de créativité. Il s’essaye au les techniques pour tendre vers la perfection, pour bois, à la pierre, mais également que se dégage une sensation d’harmonie. Le sculpteur au bronze, ou encore au métal. « est capable lorsqu’il s’attaque à une œuvre d’oublier tout ce Tous les matériaux m’intéressent. qui l’entoure et même de s’oublier. « Je ne me rends pas compte Se cantonner à un seul serait trop du temps qui s’écoule. Il m’est arrivé de passer des jours et des nuits restrictif. La matière influence aussi dans l’atelier sans manger, dormir parce qu’il n’y a plus que l’envie de créer. » le sujet. J’apprécie particulièrement Jean-Marie Ganeval poursuit une œuvre féconde qui s’enrichit d’influences le bois. C’est un dialogue qui s’installe océaniennes. Une œuvre métissée au confluent de cultures plurielles. entre le sculpteur et le bois et je me laisse parfois guider par le tracé de ses veines. » Par Frédérique de Jode Pas question non plus de s’enfermer dans un style. Rester libre et se réinventer à chaque fois. Lors de son avant-dernière exposition, le sculpteur nous avait plongé dans un monde nourri par les

Paysage-Visage : la force du portrait

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Le changement est passionnant, il vous ouvre d’autres portes, d’autres voies.

* Célèbre artiste calédonien.


) Théâtre ( jeune public

Danse

DANS TES DE NTS

FESTIVAL WAAN DANS E

Pour la première fois, le Festival Waan danse, de danse locale et par anisé chaque année internationale, org nt me ale ég a aou, ser le centre culturel Tjib rt, partenaire de d’A tre cen au t sen pré l’événement. re Du 4 au 15 septemb Musique

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s Avec le café musique de al tiv fes un ’, uv Le Mo t musiques qui mixen les styles musicaux s. pour mêler les public ec av t ria na rte En pa la SACENC h 4 et 5 octobre à 20

De Sylvain Lorgnier pagnie Les Kidams Présenté par La com rine Dinevan the Ca : ne Mise en scè 18h 10 et 11 octobre à 15h et 18h 12 et 13 octobre à ) Théâtre ( jeune public

BABAYAGA et de Taï-Marc Lethanh Adaptation du livre er em Rebecca Dautr agnie Tandem Présenté par la Comp Stefanovic-Frangeul ija tal Na : Mise en scène 18 octobre à 18h 15h et 18h 19 et 20 octobre à liste Théâtre, drame surréa

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LES EXPOSITIONS

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Chaque d’Art propose 18h à 20h, le centre ts en plein air, des spectacles gratui lation. col ne d’u és accompagn

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D’Alain Mardel te Cie rdel de la Fokesasor Présenté par Alain Ma l in Marde Mise en scène : Ala h et 1er novembre à 20 re ob oct 31 , 25 , 24 h 18 à re 3 novemb 26, 27 octobre, 2 et

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Shuang et Shangai Une famille chinoise Par le réalisateur de 2005). es nn Ca de au Festival Dreams (Prix du Jury 8 octobre à 18h

e, Comme chaque anné r pa isé an org al tiv ce fes la Ville de Nouméa, offrira à chacune des huit maisons ue municipales de musiq senter un groupe l’opportunité de pré Art’péritifs dans les lors de trois soirées rt. d’A tre jardins du cen re mb 3 septe al des maisons de Lancement du Festiv musique 10 septembre des maisons de Concerts du Festival musique 17 septembre s maisons de Finale du Festival de ue musiq 1er octobre ion, jazz, rock Scène musicale : fus 15 octobre Mardel Saynètes avec Alain

Vous pouvez vous abonner à la newsletter hebdomadaire du centre d’Art en appelant le 25 07 50 Plus d’infos sur www.culture.noumea.nc

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Septembre - Octobre 2013

PROGRAMME

LES SPECTAC LES


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rt scénique

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De corps et d’esprit

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Portraits

Elle n’a pas son pareil pour jouer avec les expressions locales, elle use avec espièglerie de subtilités langagières bien de chez nous et transforme un saut en entrechat aérien. Comédienne, humoriste, mais aussi danseuse, Maïté Siwene est chez elle sur scène. Retour sur le parcours atypique d’une artiste aux multiples talents.

I

nitiée au théâtre alors qu’elle n’est encore qu’au collège, Maïté Siwene en fera très vite son métier. Elle rejoint Pacifique et Compagnie… à seize ans et devient comédienne semiprofessionnelle dès l’année suivante. Remarquée pour son caractère extraverti et ses talents de comique, la jeune fille participe très vite à de nombreux projets. « À mes débuts, je n’avais pas assez d’argent pour me payer des cours de théâtre », confie la jeune Kanak. « Isabelle de Haas a fait partie de ces gens qui m’ont tendu la main en me permettant d’assister à leurs cours gratuitement. » Les dix années passées avec la metteuse en scène lui permettent de gagner en assurance. Elle décide de prendre des cours de danse avec la compagnie Mado, persuadée que son corps recèle une source d’expression inépuisable.

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Eh bien dansez maintenant ! Fin 2008, Maïté quitte Pacifique et Compagnie…, en quête d’un « nouveau souffle » qu’elle trouve aux côtés de Richard Digoué. Le chorégraphe lui propose de travailler sur son spectacle Popinée, une création retraçant l’histoire de la robe mission. La rencontre est forte ; une intense complicité se tisse immédiatement entre les deux artistes.

Dès lors, Digoué ne cessera de faire danser Maïté. Après Pomémi (2010), le spectacle d’ouverture des Jeux du Pacifique (2011) ou encore Le Sacre du printemps (2012), la jeune femme virevolte aux côtés de la compagnie Nyian dans Portraits au centre culturel Tjibaou en juillet dernier. Et comme si la danse s’imposait à elle, Sthan Kabar-Louët lui offre une place dans sa compagnie de danse contemporaine au début de l’année 2013. Leur prochain spectacle est attendu sur les scènes du festival Waan Danse en septembre.

Stand up Girl !(1) Si la danse prend désormais une grande place dans sa vie, Maïté Siwene n’en n’oublie pas pour autant son premier amour : la comédie. Après avoir amusé de nombreux téléspectateurs en incarnant le personnage de Joséphine dans la série Chez Nadette, elle signe en 2011 le Wanamat’Show, le premier one woman show 100 % local. Elle y campe une vieille Kanak de Maré bavarde et malicieuse. Partout où elle passe, la Kutroine(2) déplace les foules et libère les rires. « J’ai fait un spectacle qui puisse aller partout. J’ai simplement besoin d’une natte ! » C’est donc avec son accessoire phare sous le bras que la comédienne est partie à la conquête du Caillou dans ce rôle et le joue encore cette année ! « Kölö ini ! »(3) L’aventure humoristique ne s’arrête pas là.

(1) Lève-toi, jeune fille ! (2) Le nom de la grand-mère de Maïté, ainsi que le nom de son personnage. (3) On pourrait traduire cette expression par « ça de wizz » (expression souvent utilisée par Maïté dans son spectacle).


p. 25 Portraits

Avec Sam Kagy et Myriam Sarg, Maïté décide de parler des femmes, de leurs fêlures, de leur humour, de leur désinvolture dans un spectacle hilarant : le Free Women Chaud. Le succès est au rendez-vous, le public est conquis. Toujours prête à partager et à apprendre des autres, Maïté puise sa force dans son insatiable curiosité. « J’aime apprendre, réapprendre. Un nouveau projet ? Je ne dis jamais : je sais faire. Je me mets à l’état neutre et je me construis à nouveau », confie-t-elle.

D’une création contemporaine à des sketchs entre amies, l’artiste passe d’un univers à l’autre avec la même énergie. En quête de défis à relever, sa passion l’amène toujours où elle veut, à savoir sur scène où évoluent ses rêves depuis tant d’années.

© éric Aubry

Un talent à suivre

Maïté a toujours une actualité, un spectacle en cours, un projet à concrétiser, des idées à réaliser... En septembre, les 19, 20 et 21, elle sera au centre culturel du Mont-Dore avec L’Air de rien, une comédie musicale dans laquelle Maïté joue, danse et chante ! Le 22 novembre, elle est au Musée de Nouvelle-Calédonie avec Violaine Maheu dans Acro Danse K, un spectacle mêlant théâtre, danse et arts du cirque. Depuis août, vous pouvez entendre sa voix qu’elle donne à une margouillette adolescente dans Les Margouilles, une animation réalisée par Banana Studio mettant en scène une famille de margouillats.

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Par Léna Quillier


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Enquête

L’envolé

Calédon

Être reconnu sur la scène internationale ? Le rêve de tout artiste, la consécration de son talent. C’est aussi le parcours du combattant. Beaucoup choisissent la formation, afin de perfectionner et maîtriser leur art. D’autres sautent dans le grand bain, aidés parfois par des structures locales ou par la simple force de leur volonté. Enquête sur le parcours des Calédoniens au-delà de la barrière de corail.

La formation : une porte vers l’ailleurs

Appréhender son art, le maîtriser, comprendre d’où il vient pour mieux savoir où l’on va... La formation artistique, quelle qu’elle soit, est de plus en plus suivie par les jeunes talents du Caillou.

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Parent pauvre En matière de formation artistique, la Nouvelle-Calédonie fait office de parent pauvre. L’École des arts plastiques n’est plus qu’un souvenir. Il n’existe pas d’école de cinéma, d’audiovisuel, ni des arts du spectacle. Quelques formations se profilent comme celles dispensées par l’École du Multimédia et de l’Image (l’EMI dans le Nord), mais elles sont sporadiques et ne s’intègrent pas dans une politique culturelle globale.

Le parcours de Delphine Lagneau en est l’exemple parfait. Dernièrement, la danseuse s’est lancé un défi, celui d’obtenir un diplôme d’État de danse classique pour enseigner sa discipline. Pour y parvenir, elle devait réussir un concours d’entrée. « Pour préparer ce concours, j’ai été coachée pendant quatre mois, à raison de cinq à huit heures par semaine, par Daniel Taboga, professeur de danse classique car, ici, il n’existe aucune structure officielle qui puisse préparer des danseurs à cet examen. » Un accompagnement qui porte ses fruits puisqu’en septembre, Delphine, qui bénéfice d’une Bourse Territoriale de Formation, entrera pour deux ans à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse.

Partage d’expériences La solution qui s’offre donc aux artistes calédoniens est d’acquérir un savoirfaire au-delà du lagon. Une démarche que Quentin Joubert, alias Kingtäz, a choisi de suivre à l’âge de vingt ans. En 2010, cet ingénieur du son a intégré sur dossier une école à Montréal, Musitechnic, reconnue dans le domaine

de l’audiovisuel. « C’est vraiment une expérience que je recommande. J’étais parti pour me perfectionner en musique électronique et j’ai beaucoup travaillé l’audiovisuel, la post-production en cinéma. C’est à cette période que j’ai commencé à réaliser mes parodies vidéo de films célèbres, revisités à la sauce calédonienne. » Une année riche sur le plan artistique mais qui a aussi un coût, environ 1,4 million de francs pour les études, sans parler du billet d’avion, et du prix de la vie sur place. « Ma famille m’a épaulé cette année-là car je n’ai pas eu d’aide particulière. » Même enthousiasme et même envie de poursuivre au loin le perfectionnement du maniement de la guitare chez le jeune musicien et compositeur Jason Mist. Après un album remarqué, Basha, et son bac en poche, il s’est envolé en janvier 2013 pour l’Inde. Un mois en totale immersion à Calcutta dans une école-ashram afin d’apprendre la guitare indienne à vingt-deux cordes. « Un mois fantastique où j’ai travaillé cet instrument avec un grand maître reconnu ; des heures de pratique chaque jour, des heures à écouter © éric Dell'Erba

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i beaucoup d’artistes s’imaginent jouer aux quatre coins de la planète, aller à la rencontre de nouveaux publics, embrasser une carrière en Métropole ou ailleurs, le talent et la motivation ne suffisent pas. Le monde artistique est une jungle : beaucoup de candidats et très peu d’élus. Conquérir le monde, aller à l’export se préparent. Et préparation rime avec formation. Plus on maîtrise son art, plus on a de chance d’avoir les cartes en main pour rivaliser avec d’autres artistes. « Avancer dans ce métier, cela passe par l’envie et la volonté, mais aussi par la prise en compte de la réalité, et donc par la formation », confirme la chanteuse Tyssia, habituée des concerts en Métropole.


Par Frédérique de Jode

les ragas qui sont d’apparence très simples. Ce voyage va influencer mon second album en préparation. » Jason Mist ne compte pas s’arrêter là. Il planche sur son audition prévue en novembre à Melbourne pour intégrer l’université Victoria College of Arts. « C’est vraiment une chance de pouvoir envisager de suivre des cours dans cette université pour approfondir mes connaissances musicales et faire des rencontres qui pourraient être déterminantes pour la suite. »

© éric Dell'Erba

Opportunités Partir, c’est souvent l’occasion de faire des rencontres qui déboucheront sur des opportunités. À l’image d’Anthony Tutugoro, plus connu sous le nom d’Inotux, qui suit un master de droit public à l’université de Rennes, et qui profite de ses études pour prendre des contacts. « Il est vrai que l’objectif, c’est de réussir mon cursus mais j’ai de bons retours lorsque je fais écouter mes albums, et j’ai déjà eu l’occasion avec le Poemart de faire un concert à Paris, à la Maison de la Nouvelle-Calédonie. J’espère cette année me produire à Rennes. Quitter le pays ouvre indéniablement des portes. » Avis aux candidats ! Retrouvez l'interview de Delphine Lagneau sur www.poemart.nc

p. 27 Enquête © Maison de NouvelleCalédonie (MNC)

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Quelles aides à la formation?

Le gouvernement peut accorder une bourse territoriale de formation pour permettre à ses bénéficiaires d’accomplir un cycle d’études ou des stages de formation professionnelle continue en Métropole et à l’étranger. Renseignement à la DFPC sur www.dfpc. gouv.nc La province Sud propose une Bourse d’Enseignement Artistique pour les personnes justifiant d’une pratique artistique initiale et désireuses de se perfectionner dans des écoles de formation artistique supérieure. Renseignement pour la session 2014 sur www.province-sud.nc.

La Maison de la NouvelleCalédonie soutient les projets artistiques

La Maison de la NouvelleCalédonie à Paris est désormais partenaire du Pôle Export de la Musique et des Arts (Poemart). La structure accompagne des projets, en complément d’un engagement des institutions calédoniennes, par l’attribution d’une aide financière. Cette aide est adressée aux porteurs d’un projet culturel en lien avec la NouvelleCalédonie. « L’un des principaux objectifs du service culturel de la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris est de faire connaître la culture calédonienne en Métropole », précise Virginie Soula, responsable du service des publics et de l’action culturelle par intérim. Pour plus d’informations : http://www.mncparis.fr

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eiens des

Le 19 mars 2013, Inotux est arrivé de Rennes où il mène des études de droit pour jouer à la soirée Endemix à la Maison de Nouvelle-Calédonie.


p. 28 Enquête

L’envolée des

Calédoniens

Le monde à leur portée

Même si la compétition s’avère rude, ils ont osé un jour quitter le Caillou pour diffuser la caledonian touch à l’export. Que ce soit lors de tournées, de festivals, de salons, d’expositions, de spectacles, de résidences. Avec passion et persévérance.

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© CCT-ADCK

Ténacité

Retrouvez l'interview de Olivia Panatte sur www.poemart.nc

estival de Cannes 2013. Le film de Bruno Mercier, Love Love Love, était projeté sur les écrans de la grand messe du cinéma. À l’affiche, deux acteurs calédoniens : MarieAmbryn Rossignol, que l’on a vue dans le sitcom Nadette, et Jean Boissery, acteur et metteur en scène. Leurs parcours pourrait être une exception, mais bien d’autres artistes calédoniens se démènent pour exister en dehors du Caillou. Edou, Dick & Hnatr, Celenod, Sumaele - pour ne citer qu’eux -, parviennent à faire émerger le style kaneka en Métropole, dans la région Pacifique et bien au-delà. Dans un autre genre musical, Flamengo, Soul Sindikate & Dub Trooper, la chanteuse Tyssia et l’organiste de jazz & blues Michel Bénébig, n’ont pas hésité à se mesurer à l’export. En dehors de la musique, les Calédoniens tracent aussi leur chemin vers l’international. Le slameur et poète Paul Wamo n’est plus un inconnu en Métropole, Sthan Kabar-Louët a dansé pour la compagnie de Maurice Béjard. D’autres aussi ont réussi à se faire connaître comme les plasticiens Stéphanie Wamytan et Nicolas Molé ou encore les auteurs Nicolas Kurtovitch et Déwé Gorodé...

Asseoir une notoriété en dehors de la Nouvelle-Calédonie ne se fait pas sur un simple claquement de doigts. « C’est en faisant le pas d’aller à l’étranger que j’ai pu au fur et à mesure prendre des contacts et avoir une visibilité en dehors de l’archipel », souligne Michel Bénébig. Depuis les années 1990, l’organiste a entamé une belle carrière à l’international, se produisant aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. « Il faut faire preuve de personnalité et d’originalité pour être identifié à l’étranger », confie l’organiste. Faire preuve de ténacité aussi. L’éloignement est un obstacle surtout dans des domaines musicaux électro où c’est plutôt à Londres, New-York ou autres capitales occidentales, qu’il faut être vu. Mais rien n’est impossible comme l’affirme DJSE : « Le côté petite île n’est pas forcément idéal pour se vendre en tant que DJ/ producteur sur une scène mondiale qui commence à saturer, mais ce n’est pas fermé non plus. Je suis d’ailleurs en train de planifier quelques dates à l’étranger, à Auckland et à Los Angeles où est basé mon label électro ». Même sentiment de la part de la plasticienne Stéphanie Wamytan : « Exposer à l’étranger, cela demande beaucoup d’investissement personnel et de se rendre sur place régulièrement, ce que je n’ai pas le temps de faire. » Pourtant, l’artiste a déjà exposé en Métropole et en Australie, a été en résidence en Nouvelle-Zélande, à l’initiative de l’ADCK, et repart en septembre en résidence avec Nicolas Molé au Kaoshiung Museum de Taïwan. « Ce sont toujours des moments forts qui permettent des échanges, de s’ouvrir sur autre chose. Cela ne peut qu’étoffer mon travail artistique. »


Déwé Gorodé en dédicace à la Maison de la Nouvelle-Calédonie en mai 2012.

© MNC

Passer d’une notoriété sur la scène locale à un rayonnement international ne s’improvise pas. Anne Bihan et Jean-Brice Peirano, directeur de la Maison du Livre, dans le cadre de la soirée « Table ronde autour de la littérature calédonienne »

p. 29 Enquête

Les artistes le disent, l’expérience de l’ailleurs est toujours globalement enrichissante et nourrissante. C’est ce que retient l’écrivaine Anne Bihan, qui a vécu pendant quatre mois en résidence - dans le cadre d’un partenariat avec la Maison du Livre de la NouvelleCalédonie - au sémaphore du Créac’h, sur l’île d’Ouessant, en Bretagne. « J’ai pu, dans ce lieu inouï, réaliser mon projet d’écriture dont la finalité est un roman. Il y aura un avant et un après Ouessant pour moi. J’ai aussi travaillé avec les écoles et le collège d’Ouessant, participé à des rencontres publiques, des lectures. » En parallèle, Anne Bihan a été missionnée par la Maison du Livre pour promouvoir les auteurs calédoniens dans l’Hexagone. Le départ en Métropole a également été déterminant pour OliviaManissa Panatte, chanteuse, comédienne, danseuse. L’artiste pluridisciplinaire a réussi à vivre de sa passion. « Il y a des périodes où ce n’est pas évident car rien n’est acquis dans nos métiers. Mais les difficultés sont compensées par les expériences riches qui jalonnent mon parcours. Je conseille de sauter le pas car cela vaut le coup d’exporter notre culture. Elle a besoin d’être connue. » Même enthousiasme pour Davel Sipa, un enfant de Maré, parti en Métropole pour se former dans le domaine de l’audiovisuel. Cet ingénieur du son mène sa carrière

tambour battant. « Je suis parti avec quelques contacts sur Paris et tout s’est enchaîné. J’ai été responsable audio dans le Groupe Novelty. Je travaille sur de gros évènements, dernièrement, j’étais au festival des Vieilles Charrues. Je conseille aux jeunes artistes ou techniciens de Calédonie de tenter leur chance ailleurs. »

Stratégies dynamiques Passer d’une notoriété sur la scène locale à un rayonnement international ne s’improvise pas. C’est pourquoi les artistes peuvent s’appuyer sur des structures qui mènent des stratégies dynamiques à l’export. C’est par exemple la vocation du Poemart qui offre une visibilité aux groupes musicaux dans différents salons, et qui échange avec les professionnels, tout en soutenant financièrement les artistes qui ont un projet abouti ou qui sont programmés dans des tournées ou festivals. La Maison du Livre de la NouvelleCalédonie œuvre dans ce sens aussi via le pôle Lire un Pays dont la mission est de promouvoir les auteurs et les livres calédoniens et d’en faciliter la diffusion et la distribution en Métropole et à l’étranger. Le pôle gère également la représentation des auteurs et de leurs ouvrages dans les salons à Paris, Ouessant, Tahiti... « C’est un enjeu passionnant de défendre les auteurs calédoniens. Si certains se positionnent sur le marché du livre, il est très compliqué de pérenniser cette représentativité car nous sommes face à une énorme concurrence de qualité », conclut Jean-Brice Peirano, directeur de la Maison du Livre.

En route vers le Babel Med

Ouvert aux musiciens, le Babel Med, marché dédié aux musiques du monde, se tiendra du 20 au 22 mars 2014 à Marseille. L’occasion pour les artistes calédoniens d’avoir une visibilité auprès des professionnels de la musique et du grand public. Pour y participer, le dossier est à télécharger sur www.poemart.nc et à renvoyer complété avant le 15 septembre 2013.

Pour les auteurs et éditeurs

Afin de connaître les services proposés et les conditions d’accès au dispositif Lire un Pays mis en place par la Maison du Livre, envoyez un mail à lireunpays@gmail.com.

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© Michel Bénébig © MNC

Michel Bénébig, sa femme Shem, Lonnie et Carl Lockett aux États-Unis.

Enrichissement


p. 30 Enquête

L’envolée des

Calédoniens

D

u haut de ses vingt-trois ans, Danièla Torto déborde d’une énergie et d’un enthousiasme contagieux. Une joie de vivre qui s’explique par sa présence en Nouvelle-Calédonie le temps des vacances. « Je n’étais pas revenue depuis un an et demi. Je suis tellement heureuse de retrouver ma famille, mes amis, ma terre de cœur, mes racines. Je me ressource et je m’extasie sur tout ! »

Motivée

Danièla Du talent et du culot !

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Le jour où Danièla Torto découvre une passion pour la photographie, sa vie bascule. Elle qui a connu un parcours scolaire chaotique, décide en 2011 d’intégrer une école d’arts visuels en Métropole. Une aventure qui comble la jeune artiste avide d’apprendre.

Étudiante en Métropole, Danièla a intégré une école privée d’arts visuels et de l’image, l’AGR, à Nantes... au culot ! « Au départ, j’avais envie d’améliorer mon travail photographique. J’ai regardé les écoles sur Internet et mon choix s’est arrêté sur l’AGR. J’ai acheté un billet d’avion pour la Métropole et je me suis envolée. À l’époque, j’avais même menti à mes parents en leur disant que j’étais déjà acceptée dans l’école. Je ne voulais pas leur faire peur. » Motivée, Danièla l’est assurément ! Réussissant lors de son entretien avec le directeur de l’école à se faire accepter. Pourtant, elle n’a pas le bac, diplôme indispensable pour suivre le cursus. « Je n’avais même pas préparé de book. J’étais juste arrivée avec mon ordinateur sous le bras, et je lui ai montré mes travaux photos. » Avec le recul, Danièla sait qu’elle a fait le bon choix. Boostée par sa soif d’apprendre l’illustration, le graphisme, la photo, l’infographie, le webdesign, « je découvre la diversité des arts visuels. C’est super enrichissant. Les cours sont passionnants. L’ambiance est formidable, les profs également. Il y a vraiment une émulation qui donne envie de te perfectionner et qui stimule ta créativité. »

Partager son expérience Justement, côté créativité, Danièla poursuit en parallèle son travail photographique qu’elle signe souvent sous un pseudo rigolo : Dani sous les cocos. La photographie, c’est une passion qui la suit depuis quatre ans. Une manière pour elle de capter et d’immortaliser le temps qui passe. Avec une prédilection pour le portrait. Son travail est remarqué lors du concours photo Nouveau regard sur le thème de la couleur. « J’avais imaginé photographier mes amis, issus de communautés différentes, à la FOL, devant un tag bleu pétant. En quelque sorte, cela reflétait aussi l’idée du destin commun. » Si Danièla ne remporte pas le premier prix,


p. 31 Enquête ©Danièla Sous les Cocos

Pour Danièla, se former, c’est permettre à son art de s’exprimer librement, sans frontière, sans barrière.

« Mon cœur vibre pour cette terre ! » Danièla en trois questions : Ton in et ton out en Métropole ?

En partant, j’ai réussi à me prouver que l’on peut se débrouiller seul et mettre en pratique ce que papa et maman nous ont appris. C’est cool aussi de se la raconter en disant qu’on vient de l’île la plus proche du paradis (rires). Par contre, dans le même genre, c’est loin. Loin des nôtres, des choses auxquelles on tient. On est seul devant les problèmes et on peut se faire des gros coups de blues. La famille prend alors toute son importance. Et puis la France... c’est super froid !

La pire critique donnée par un de tes profs ?

« Le style sauvage, ce n’est pas actuel ». Big LOL, j’ai adoré ! Elle faisait référence à un de mes projets en typographie... Et mon prof de graphisme aussi... Sympa, dans le genre... !

Ta plus belle réalisation dans le cadre de ton école ?

Mon tout premier projet sur le thème des médias qui m’a valu la meilleure note de la classe (16/20). J’avais créé tout un concept en me faisant passer pour une scientifique tarée qui dénonçait les méfaits des médias (notamment de la télé), j’avais dépecé un écran pour y mettre à l’intérieur un énorme étron fabriqué en terre cuite, avec du PQ et des mouches en pâtes fimo pour démontrer que pour moi, la TV, c’est de la m....

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elle est vivement encouragée à poursuivre son travail, en particulier par Valérie Morignat, photographe, réalisatrice et expert conseil en stratégie de l’innovation. « Elle m’a vraiment encouragée car elle a vu dans mes photos un potentiel et m’a poussée à me former. Elle a eu raison. » Tout comme ses parents, et aussi ses premiers fans, qui la soutiennent dans ses choix. « Mon père est doué pour le dessin et depuis que je fais de la photo, il me donne plein d’idées de sujets ! » Danièla reprendra le chemin de l’école fin septembre. Encore trois ans d’études. Et après ? « Pour le moment, je ne sais pas vraiment quelle direction va prendre ma vie professionnelle. Mais, je souhaite revenir en Calédonie et apporter mon expérience, partager ce que j’ai vécu, entreprendre quelque chose ici car mon cœur vibre pour cette terre. »


© éric Aubry

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Palabres

Juliette « On n’est pas le Club Med du livre »

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Lire en Calédonie a vingt ans. Cette association œuvre à la promotion du livre jeunesse et de la lecture. Par des formations, des manifestations, l’incitation à la production d’écriture… Rencontre avec sa présidente historique, Juliette Maes.

Juliette Maes vient d’être nommée au grade de chevalier de l’Ordre national du Mérite. « Je voulais une médaille, comme les enfants ! Pour mon père, qui me demandait régulièrement pourquoi je n’avais pas reçu les Palmes académiques, presque sur le ton du reproche. J’en suis très fière ! »


Juliette Maes : Il y avait un manque cruel de formation professionnelle, nous avons donc monté des formations : employé de bibliothèque, animateur, personnel de petite enfance… C’est par elles que viendra l’émancipation culturelle. On a fait appel à des auteurs, éditeurs, conteurs professionnels. Ce souffle extérieur est nécessaire pour dynamiser, enrichir.

Vous êtes aussi à l’origine de Livre, mon ami…

On a porté ce prix jeunesse la première année en 1997, avant de laisser le bébé au vice-rectorat. Au fil des années, l’opération a pris de l’ampleur, grâce à un mouvement intergénérationnel : 3500 inscrits au départ, plus de 10 000 enfants aujourd’hui. On fait toujours partie du comité de lecture qui sélectionne les dix livres. D’une façon générale, nous sommes des agitateurs d’idées. On n’est pas le Club Med du livre : à l’évènementiel, aux paillettes, on préfère le travail en profondeur, comme avec la province des Îles depuis cinq ans. Le livre participe à la construction d’un vivre ensemble, et pour le construire il faut du temps.

Les institutions aident les filières bois, café, crevettes, mais le livre reste le parent pauvre. Une maison d’édition coule sans que personne ne réagisse. On répète en permanence que les enfants ne lisent plus, mais aucune politique volontariste n’est engagée. La lecture peut aussi œuvrer à la réussite scolaire et à la lutte contre la misère sociale. J’ai passé beaucoup de temps à pleurer pour des subventions, désormais je ne demande plus rien. Ce que je regrette aussi, c’est qu’il n’y ait pas davantage de passerelles entre lecture publique et lecture en milieu scolaire.

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En vingt ans, quels écueils avez-vous dû surmonter ?

Palabres

Lire en Calédonie souffle ses vingt bougies. Qu’avez-vous fait depuis 1993 ?

On vous sent un peu amère…

Durant vingt ans, on a essayé de faire plaisir à tout le monde et j’ai été très consensuelle. J’ai toujours parlé au nom de l’association, sans jamais me mettre en avant. Mais si je n’avais pas été là, elle aurait succombé maintes fois ! J’en suis un peu le poteau central. Aujourd’hui, je me dévoile un peu plus, je revendique le travail accompli. Ce que je vous dis maintenant, je n’en avais jamais parlé aussi ouvertement.

Vous n’avez plus le feu sacré ?

La Fête du livre aux Loyauté est votre nouveau bébé ?

Si si ! Il y a eu des moments Une association, difficiles où je me suis sentie Vu le succès rencontré en 2009 à la des bénévoles... très seule. Pierre Culand* me médiathèque de Lifou, la province nous a Lire en Calédonie (LEC) a été créée en 1993 après disait : « Vous êtes comme des demandé d’organiser une manifestation les 1re Assises de la lecture, suite au constat explorateurs, vous débroussez, dans les trois îles, et même à Tiga. On l’a qu’il n’existait pas d’association support pour vous plantez, et ce sont les autres appelée « fête » pour l’inscrire dans le promouvoir le livre et la lecture. Membre fondateur, qui récolteront les fruits ». temps comme celle de l’avocat ou de la Juliette Maes en a pris la présidence en 1995, pour Aujourd’hui, nous avons des tas vanille. La deuxième année, on a planté ne plus la quitter, hormis une courte parenthèse. de projets : un village lectures une « bouture » de lecture, l’an prochain LEC se résume aujourd’hui à un bureau de trois au sein des centres de vacances ; ce sera la « bouture » de conte. C’est personnes ! Ses recettes viennent des bénéfices une publication à partir une métaphore qui parle aux gens. Pour dégagés par les formations et, depuis 2009, d’une d’ateliers à Lifou où adultes et semer cette graine, on a mis en place un subvention annuelle de 10 millions de la province enfants ont écrit ensemble une calendrier, comme pour l’igname, avec des Îles destinée à ancrer la lecture aux Loyauté. histoire illustrée par Juliette des opérations régulières : conte, écriture, Pita, une artiste du Vanuatu ; théâtre… Par l’intermédiaire de Lire un un recueil avec Tagadé, Pays, nous avons aussi installé une sorte l’association des conteurs du Nord… Nous poursuivons de grande librairie où les mamans viennent acheter des aussi l’incitation à la production, très pauvre ici, en livres. encourageant des écritures authentiques, voix du pays, et non du copier-coller. Comment avez-vous évolué en vingt ans ? Nous avons vite concentré nos énergies sur la petite enfance, en considérant que le travail devait être effectué dès le berceau. Le livre-CD Toutoute a été un acte fort. Il regroupe des comptines, berceuses, jeux de doigts, en huit langues représentatives du pays. Quatre ans de travail et au bout, en 2007, l’opération « Un bébé un livre », plus de 3500 livres-CD distribués dans les maternités. Le principe reposait sur la cohésion sociale : on s’assoit sur la natte, on raconte des histoires et on tisse quelque chose ensemble. Les enfants à qui on l’a offert ont 6 ou 7 ans aujourd’hui. On aimerait les accompagner sur le chemin de la lecture avec un Toutoute 2.

Ce chemin passe par le livre numérique. Est-il toujours concurrentiel du livre papier ?

Le débat est dépassé ! Les applications numériques sont un moyen de venir au livre. Si le jeune ne va pas vers le papier, ce n’est pas grave. L’essentiel reste qu’il lise, et au-delà, qu’il réfléchisse. Malala, la jeune Pakistanaise agressée par les talibans, a déclaré à l’ONU que les terroristes avaient peur du stylo et du livre… One book, one pen, one teacher : ce n’est pas nouveau, mais il faut continuellement le rappeler pour tenir à distance les nuages de l’obscurantisme.

Que recherchez-vous dans la lecture ?

Si je ne lis pas, je manque d’air. J’aimerais que pour tous les enfants du pays, la lecture, en plus d’une évasion, représente la conquête de la liberté. J’ai vu changer le comportement des femmes Kanak vis-à-vis de nos actions. Elles observaient une certaine distance au départ, aujourd’hui elles s’approprient le livre et son contenu, et leur parole s’est libérée ! Pour reprendre le titre de Laure Adler, « les femmes qui lisent sont dangereuses ». Voilà pourquoi je lis, pour faire découvrir aux enfants des livres qui les font grandir, pour voir la joie s’épanouir sur les visages des femmes, voilà le sens de mon engagement ! Je participe à cette émancipation. C’est cela qui a changé en vingt ans : la prise de conscience du pouvoir du livre. Par Jean-Marc Estournès

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* Ancien directeur de la mission aux affaires culturelles.

La lecture peut aussi œuvrer à la réussite scolaire et à la lutte contre la misère sociale.


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Questions à...

Chris Tatéossian, directeur du Poemart

« Pour qu’un pôle export soit réellement efficace, il faut des moyens Endemix qui interviewe le directeur du Poemart, l’initiative pourrait ressembler à une forme d’auto-promo... Il est pourtant intéressant de rappeler le cœur de la mission de l’association qui fête ses six ans. Quelles sont les actions développées pour accompagner la création artistique, à la fois sur un plan local et international ? Comment le Poemart tisse-t-il sa toile pour donner une visibilité aux artistes en dehors du Caillou ? Réponses avec Chris Tatéossian. Le Poemart figure parmi les structures qui soutiennent la création artistique. Quel est précisément son rôle ?

Le Poemart n’a pas vocation à apporter en amont une aide à la création mais bien de promouvoir les artistes qui ont déjà des projets aboutis. Dans ce cadre, le Poemart est un relai entre les institutions et les artistes, il apporte son expertise, offre des pistes, des conseils, et permet de mettre en relation les artistes et les gens de la profession. Cet accompagnement s’exerce aussi à travers différents outils et supports que nous avons mis en place.

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Quels sont-ils ?

Nous avons impulsé une stratégie médias dynamique, avec notre site Internet qui est une mine d’informations pour les professionnels, les artistes, mais également pour le grand public. On peut y trouver un annuaire de la profession, des éclairages sur les pratiques artistiques (types de contrats, aides à la création et à la diffusion...) et des actualités sur les évènements culturels. En parallèle, nous éditons le magazine Endemix, bien sûr, mais nous sommes aussi partenaires d’une émission télé et avons des chroniques radio régulières

sur NC 1ère. Cette présence médiatique permet de donner une visibilité aux disciplines artistiques et la parole aux artistes.

Vous avez aussi souhaité mettre l’accent sur les formations pour que les artistes et techniciens se professionnalisent.

Si les artistes peuvent trouver un accompagnement financier de la part des institutions, il existe peu de formations leur permettant de se professionnaliser pour mieux défendre leurs projets ici et ailleurs. C’est pourquoi en septembre, nous faisons intervenir deux formateurs.

Le Poemart est un relais entre les institutions et les artistes. Le premier va enseigner une meilleure utilisation d'internet – outil indispensable aujourd’hui pour tout artiste – en expliquant notamment les processus de monétisation sur Deezer, YouTube. Le second exposera le rôle d’un éditeur musical, d’un producteur,

d’un manager, ces métiers qui gravitent autour de l’artiste. Nous avons la même problématique pour les métiers techniques. C’est pourquoi nous avons mis en place cette année, en partenariat avec IFAP et le centre culturel Tjibaou, une formation technicien son et comptons l’an prochain initier une formation technicien lumière.

Plus les artistes ont des projets qui tiennent la route et plus ils sont défendables à l’extérieur. Comment le Poemart, qui a pour vocation d’offrir une visibilité aux artistes à l’international, les accompagne-t-il ?

Deux volets s’inscrivent dans notre politique à l’export. D’une part, nous aidons financièrement les artistes qui ont décroché des tournées à l’international. D’autre part, nous tissons un réseau via des salons, des rencontres pour donner une chance aux artistes d’être représentés sur des évènements musicaux en Métropole et dans le Pacifique.

Est-ce que ces contacts portent leurs fruits ? Oui, mais cela demande un travail relationnel de longue haleine, dans


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C’est une politique logique que d’œuvrer à la promotion de toutes les formes d’art.

© éric Dell'Erba

financiers importants. »

La promotion des artistes est-elle plus aisée dans la région Pacifique ? Pas forcément. Nous nous retrouvons face à un handicap : la barrière de la langue. Mais l’avantage, c’est que la culture mélanésienne est identifiée dans la région.

Développer un pôle export sur le long terme demande des financements solides. Les institutions vous suiventelles ? Nous sommes financés pour notre fonctionnement essentiellement par

le gouvernement de la NouvelleCalédonie et dans une moindre mesure par la province des Îles, et pour certaines de nos actions par des institutions comme la Mission aux Affaires Culturelles ou la Province Sud. Mais tout ceci reste largement en dessous de ce qu'il nous faudrait pour mener à bien nos missions. Il n’y a malheureusement pas de recette miracle. Pour qu’un pôle export soit réellement efficace, il faut des moyens financiers importants. Il faudra que les pouvoirs publics le comprennent si on veut mettre en place une stratégie forte pour défendre à l’étranger nos artistes et a fortiori notre image.

Essentiellement tourné vers la musique, le Poemart s’est ouvert aux autres disciplines artistiques. Pourquoi ?

C’est une politique logique que d’œuvrer à la promotion de toutes les formes d’art. Il est toujours enrichissant de créer des passerelles, des synergies entre les disciplines artistiques. Pour l’instant, nous avons aidé quelques projets, mais j’espère que l’on va nous donner des moyens pour développer nos actions. Par Frédérique de Jode

Le Poemart en 2012 Côté export, le Poemart a assisté à plusieurs festivals comme le Babel Med à Marseille, le IOMMA à La Réunion, le Womex en Europe, le MAMA à Paris et le AWME à Melbourne. Ces déplacements ont permis de créer des échanges, des passerelles et de mettre en place notamment le plateau du K Muzik pour le musée du quai Branly. En local, le Poemart a mis en place un annuaire professionnel sur son site ainsi qu’une base de données des artistes calédoniens. Et puis, c’est en 2012 qu’Endemix a vraiment évolué. Changement de formule pour le magazine qui s’ouvre à tous les arts, mais aussi l’arrivée d’une émission TV et des chroniques radio sur NC 1ère en 2013. Enfin, en ce qui concerne les aides, le Poemart a soutenu seize projets en 2012 dont la tournée de Dyna avec les Christafari, Le Destin de Cowadis ou encore les tournées de Soul Sindikate & Dub Trooper, Flamengo et Sacha. Plus d’infos sur www.poemart.nc !

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la mesure où la Nouvelle-Calédonie n’est pas encore installée sur la carte du monde artistique. Mais le réseau se structure, les liens se tissent et les contacts se consolident. L’important aujourd’hui est de réfléchir sur la façon de pénétrer les marchés sur le long terme pour que la création calédonienne soit identifiée et pas seulement le temps d’une tournée. Des portes s’ouvrent pour des artistes, je pense à Paul Wamo, Soul Sindikate & Dub Trooper, Flamengo, Dick & Hnatr, le Wetr, Richard Digoué... L’intérêt est de pouvoir s’appuyer sur des pionniers, des références qui ouvriront la voie à d’autres. Il faut être vigilant car les portes se referment très facilement.


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LE cri du cagou présente... ©Gwangelinhael

Les membres du Cri du Cagou se sont emparés d’une page d’Endemix pour parler, à chaque numéro, d’un thème qui leur tient à cœur.

Voilà, c’est fini...

Voilà, c’est fini… Le Piano-Bar de Jean-Pierre et Marie-Jo Paillard a définitivement fermé ses portes un certain samedi soir de juillet.

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ette soirée, animée par d’inconditionnels auteurs aux desseins enchanteurs, fut teintée de joie, de ce bonheur d’être encore ensemble à chanter, ou à jouer, mais aussi de mélancolie, chacun partageant, à voix haute ou dans quelque recoin, trente ans de souvenirs. De souvenirs, les miens sont si fugaces, comparés à d’autres, que je ne livrerai, séance tenante, que mes premières impressions. Il va de soi qu’au Piano Bar, personne ne s’y rend par hasard. Tout le monde en a entendu parler, mais qui y est vraiment allé ? La première fois que je suis entrée dans ce drôle de cabaret, c’est parce qu’un ami musicien m’y avait invité. Lorsque je fus installée, confortablement, et bien calée dans l’un des canapés, je laissai mon regard errer au second plan. Un méli-mélo contournait le piano ; affiches, dessins et photos complétaient le tableau. Partitions et chansons s’empilaient tons sur tons, prêtes à être empruntées le temps d’une audition. Marie-Jo et Jean-Pierre, sur le pied de guerre, ajoutaient au décor une touche multicolore. La confusion empirait, je perdais pied, la réalité s’estompait, cette ambiance surannée me faisant voyager.

Marie-Jo et Jean-Pierre Paillard et leur Piano Bar

Il régnait en ces lieux une certaine atmosphère. « Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? », semblaient me dire les portraits sur les murs. Je cherchais Arletty, mais c’est Brel, Ferrat, Ferré, Gainsbourg, Piaf, Nougaro et bien d’autres incontournables de la chanson française que je retrouvais là. Tous ces mots, si bien interprétés par Marie-Jo, et les prouesses de Jean-Pierre au piano, me donnaient tant de liesse que je me fis la promesse de m’y mettre illico. À la fin du concert, peu sûre de moi, ayant un peu les foies, je demandai timidement au patron si l’on pouvait faire affaire. Avenant, comme toujours, il me proposa des cours, me questionnant tout de même sur mes aptitudes musicales. « La méthode rose, à l’âge de dix ans, un peu de solfège, il y a longtemps… », lui répondis-je, réfléchissant. Depuis ce jour, à tous ses cours, c’est en chantant que je m’y rends. Et voilà, c’est fini, le Piano-Bar a bel et bien fermé ses portes un certain samedi soir de juillet, mais Marie-Jo et Jean-Pierre sont encore là derrière, dans une ruelle parallèle et si, comme moi, vous décidez un jour ou l’autre de vous lancer, n’hésitez pas, contactez-les ! Par KoBe


à l’affiche au centre culturel Tjibaou

vivez

WINNIE WEOA « Port Moresby face » © photogr. Eric Dell’Erba

Salle Bereta

JESUIS NOIR!

ngan jila, la maison des richesses.

Renseignements : Tél. 41 45 45 - www.adck.nc

© João Garcia

exposition

Retrouvez-nous sur

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013 Du 7 mai 2ie 4 au 28 févrar r 201


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Jack en pleine représentation.

Paroles

Slam ta vie ! © éric Dell'Erba

Par Myriam Grandcler

Le 27 juillet dernier, le concours de slam organisé par la bibliothèque Bernheim, le Rex et la Maison du Livre, et financé par la province Sud, avec le soutien de la SACENC, récompensait Israëla Sanchez dans la catégorie ado et Grégory Minassian alias Kuby, chez les adultes. Endemix a recueilli les réactions à chaud du public venu soutenir les slameurs en compétition. « Je découvre le slam ce soir et c’est une agréable surprise ! Finalement, on parle davantage ici de poésie que de rap. Et ça reste à dimension multigénérationnelle. Du coup, j'ai l'intention de me présenter au concours l'année prochaine ». Daniel, 55 ans, venu soutenir une amie finaliste. « C'est la première fois que j’entends du slam. J'aime bien les textes, c'est bien écrit ». Maïwen, 15 ans.

« Je connaissais le concept du slam mais je n'avais jamais eu l'occasion d’en voir en direct. C'est frais. C'est très personnel et intime. Je trouve que les gens se livrent beaucoup ». Sandrine, 33 ans.

Le slam, c'est magique.

« Je connaissais mal le slam, mais je crois bien que ça me plaît ! ». Audrey, 16 ans.

« Mon slam, c'est le meilleur (rires). Moi, je fais plutôt du rap d'habitude ; mais c'est vrai que les textes n'ont rien à voir ». Gabriel, 15 ans, candidat dans la catégorie ado (classé second).

« Le slam, c'est magique, madame ! ». Hichem, 15 ans.

« Moi, j'écris des textes, mais je les lis dans ma chambre tout seul devant le miroir.

Portrait de la gagnante catégorie ado :

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Israëla Sanchez

Son premier slam, Israëla Sanchez l'écrit après la séparation de ses parents, à tout juste douze ans. Depuis, ses textes ont un goût de mélancolie et une surprenante maturité. « C'est plus facile d'écrire quand on est mal. Les textes sont plus profonds », concède la jeune fille aujourd’hui âgée de quinze ans. Le slam opère comme une thérapie : les mots soignent ses maux. À l'image de son métissage, objet de nombreuses brimades dans la cour d'école, qu'elle assume aujourd'hui non sans fierté. Un talent prometteur.

Endemix : « Quel est votre coup de cœur de la soirée ? »

J'arrive pas à parler en public, c'est pas possible, ça... ». Hichem, 15 ans.

Gabriel : « J'ai bien aimé Grégory (le gagnant de la catégorie adulte, NDLR). Ses textes sont vraiment touchants. Je trouve bien d'avoir des choses à dénoncer ».

« Si tu veux faire quelque chose, il faut toujours t'accrocher et jamais lâcher l'affaire ». Gabriel (répondant à Hichem).

Alexia : « La révélation, pour moi, c'est Kevin Prost : il est très drôle et pertinent, j'aime sa façon nonchalante de déclamer ses textes ».

« J'ai assisté aux présélections et j'avais hâte de revenir ce soir. J'avais déjà été surprise par le niveau et la diversité des textes. Le slam est une discipline qui me plaît beaucoup par son côté touchant. Les ados sont très courageux de s'exprimer si ouvertement devant un public ». Alexia, 32 ans, direction de la culture de la province Sud.

Sandrine : « J'ai beaucoup aimé Kevin Prost, plus accessible et bourré d'humour ».

Portrait du gagnant catégorie adulte :

Grégory Minassian, dit Kuby

« Mon prénom c'est Grégory, mon blase c'est Kuby. J'fais du rap depuis tout p'tit, j'adore la culture hip-hop et ce qu'elle dégage de réel, de sensé. Paix, amour, partage, unité. Voilà les mots qui pourraient vraiment me définir. Te dire qui je suis ça serais très compliqué. 50.13 c'est mon groupe, mon

beatmaker Blasté de Cherbourg. Moi-même de Marseille ici à Nouméa. Aujourd'hui voilà on a fait une petite compétition slam. Beaucoup de partage, du régal et... On attend la suite... »


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Critiques m on Air usique

Endemix a sorti sa chaîne, ses enceintes et même son lecteur MP3 pour écouter les dernières nouveautés sur le marché de la musique calédonienne. Verdict ?

CELENOD un KANEKA renouvelé Fort de ses multiples migrations sur les rivages voisins comme aux antipodes, Celenod a accumulé une singulière expérience. En mariant l'appel aérien du biniou breton avec les rythmes du kaneka sur la chanson Wacewen, le groupe propose sur son nouvel opus Nengone ri 1841 ? une musique nourrie de subtiles influences extérieures. Quatre ans après la sortie du deuxième album Pani Bua Ko, la formation de Maré, guidée par Wayo Wagada et Sinod Wadra, revient avec dix titres aux rythmes soutenus, fidèles à l'esprit initial du groupe. Emportées par les arpèges à la guitare, les voix des chanteurs sont escortées par de superbes chœurs masculins, comme sur le morceau Tonaroi. Les textes, pour la plupart en nengone, abordent des thèmes religieux ou liés à la tradition. Défi relevé pour Celenod : renouveler son kaneka tout en conservant les fondamentaux. Par SD

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YKSON DANS LE MONDE D'YKSON Dans les bacs du pays depuis quelques semaines, le nouvel Ykson, très attendu de son public, fait la part belle à dix inédits sur un projet de longue haleine en complète autoproduction. À l’image de l’artiste, il serait risqué de classer cet opus dans une catégorie musicale définie tant le jeune musicien drague, les yeux dans les yeux, une world music éclectique. Le gosse de Lifou et Montravel a bien grandi. Et son combat quasi mystique pour la Force de Vie se confirme dans cet album. Le titre Mister Rodeur appelle la jeunesse du pays à respecter les portes fermées sur une tonalité reggae-ragga. Avec son titre Pour ma Princesse aux saveurs acoustiques, Ykson rend hommage à toutes les femmes du monde. Quant à la chanson Dans tes Yeux, elle confirme cette orientation rock et noir-argent dans laquelle le timbre de voix d’Ykson excelle. Mais tout en étant le point fort de l’album, ce titre pourrait aussi en être le point faible, car on ne retient presque que lui... Par AK

Soul Sindikate & Dub Trooper En vert et contre tout !

Une grosse caisse, des accords à contretemps, une ligne de basse moelleuse... Sur ces fondamentaux incontournables, les Soul Sindikate & Dub Trooper brodent un nouvel opus très réussi. Chaque morceau témoigne du talent du groupe à invoquer un état proche de la transe à coups de reverbs judicieusement placées. La voix de Rémy Villemain-Goyetche, d’une très belle tessiture, bénéficie du soin tout particulier porté aux vocaux. Les mélodies ne sont pas en reste, avec de riches envolées lyriques qui transportent l’auditeur dans des territoires quasi mystiques. Rien qui cloche, même les très beaux textes, simples mais vibrants d’émotion. L’album tutoierait-il la perfection ? La richesse qu’il laisse entrevoir après quelques écoutes laisse à penser qu’il en est un très digne prétendant. Une chose est sûre, les Soul Sindikate & Dub Trooper nous livrent avec Supagreen un LP plein de good vibes ! Par JB

LEXIS Le doux son de Lifou Originaire de Lifou et fondateur du groupe Bethela, Lexis fut l’un des initiateurs du mouvement folk mélanésien. On lui doit notamment le fameux Wananije, toujours à l’écoute sur les vols Air Calédonie durant l’énoncé des consignes de sécurité. Après un long silence, cette figure de la musique Kanak revient en 2013 avec Melame, un album de dix titres inédits, généreusement doublé d’un best of de compositions moins récentes et remasterisées pour l’occasion. L’auditeur y retrouvera avec plaisir les arrangements cristallins, riches et variés qui ont fait la renommée du compositeur-interprète. La part belle est faite aux cordes, ukulélé et guitares en tête, ainsi qu’aux voix, entremêlées en de savantes et entêtantes harmoniques. Un album de kaneka qui parle aux fans du genre. On regrettera seulement un léger manque d’audace qui rend l’album un peu lassant sur la durée. Par JB


p. 41 Critiques Notes de voyage compilées par Solune, livre – CD coédition L’Herbier de Feu et Storymix éditions, 2013, 135 p.

m

usique

Voyage musical au long cours

Il ne s’agit pas ici de refaire le tour de la Grande Terre et des îles mais bien plutôt de plonger au cœur de la NouvelleCalédonie, de partager des éléments culturels forts tels que les « mémoires », les « traditions » ou les « portraits » relevés au cours de ses pérégrinations sur le Caillou. Le principe reste le même que dans Carnet de voyage puisqu’on retrouve, dans ce second volume, l’empreinte graphique du précédent. La volonté de

© Notes de voyage

Solune a saisi l’âme du pays dans ce qu’elle a de pluriel et sait la présenter... présenter un large panorama des musiques actuelles de NouvelleCalédonie demeure inchangée de même que le concept de « Storymix » qui ajoute des transitions narratives originales à la compilation musicale et offre au CD une belle fluidité d’écoute.

Mixer la culture

Un bémol à la clé

Fruit de nouvelles rencontres, Notes de voyage mêle, entre autres, des photographies, des dessins d’Aimé Nangard à ceux de Fly ou de Mika, illustrateurs associés de la première heure. Cette variété des techniques graphiques est intéressante : elle veut montrer la diversité de la création artistique. Toutefois, la multiplicité des styles, souvent enchevêtrés sur une même page par une maquette complexe, propose une telle quantité de détails que l’œil s’y perd. Intégrant « poésies et rêveries », Solune nous invite à redécouvrir l’archipel de façon plus personnelle. Un chapitre entier du livre présente donc un florilège de poèmes des éditions L’Herbier de Feu, qu’on ne retrouve malheureusement pas dans le CD. On regrette en effet que seuls quatre des textes soient mis en voix et en son, car c’est bien là que réside l’un des véritables talents et la patte de Solune : permettre des rencontres artistiques et présenter des créations poétiques entourées d’ambiances sonores portant la voix autant que le propos.

Cette seconde compilation musicale offre un choix intéressant et varié de titres de la création locale, enchaînant à merveille musique traditionnelle, kaneka et des titres aux accents rock ou reggae-dub, intercalant ça et là poèmes, slam ou morceaux de blues instrumentaux. Cependant, si le CD du Carnet de voyage collait davantage au parcours proposé par le livre, on peine ici à retrouver les correspondances entre les pistes et les chapitres. La volonté de faire des articulations entre les morceaux est certaine. Néanmoins la logique de ce disque-livre n’est pas clairement lisible et donne, si l’on s’y attarde un peu, l’impression d’un travail moins abouti. Pour autant, ce second opus séduit. Solune a saisi l’âme du pays dans ce qu’elle a de pluriel et sait la présenter. L’originalité et la créativité de son approche est incontestable et fait espérer que ce voyageur finira par poser définitivement ses bagages en Nouvelle-Calédonie. Par Virginie Soula

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Un seul carnet suffira-t-il à consigner toutes les impressions du voyage ? L’interrogation est récurrente chez les voyageurs et la réponse, évidemment, relative à la durée du séjour ou l’intensité des expériences… Solune, bien trop impressionné – au sens photographique du terme – par son périple calédonien, revient, après Carnet de voyage, avec un deuxième disque-livre intitulé Notes de voyage.


p. 42 Critiques

l

ittérature

Maloya, conte

pour adulte?

L

a littérature jeunesse calédonienne a, certes, du chemin à faire pour sortir des codes simplificateurs de l’enfance dans lesquels elle se cantonne souvent. Oui, nous pouvons offrir aux enfants autre chose que des images aux doux contours remplis de couleurs primaires et criardes pour les ouvrir à l’art – même contemporain – et au monde qui ne sont faits que de nuances. La réalisation de tels ouvrages n’est pourtant pas chose aisée. Elle nécessite une longue réflexion sur le public à atteindre car il ne s’agit ni de le heurter ni de le rebuter, bien au contraire.

écrire pour la jeunesse est un exercice délicat. Manuel Touraille et Lydie Gardet s’y sont essayés avec Maloya, cherchant à contourner les poncifs de l’enfance, non sans quelques difficultés.

Or, si Maloya s’inscrit véritablement dans cette démarche et veut sortir des sentiers battus, l’ouvrage n’échappe pas, pour autant, à un certain nombre d’écueils. En effet, le ton philosophico-poétique, l’enchâssement des histoires dans le récit et la multiplicité des propos confèrent au livre une complexité qui interroge sur la classe d’âge des lecteurs qu’il vise. L’histoire commence comme un récit de promenade avec, en toile de fond, un message écologique. La balade s’estompe ensuite pour laisser place à la poupée Maloya elle-même, n’étant qu’un prétexte pour présenter un panorama des animaux totémiques et des mythes océaniens. Le parti-pris graphique, lui aussi, met en doute la réflexion sur la cible pourtant

nécessaire à la réalisation de tout livre jeunesse. Malgré sa dimension esthétique et l’originalité tenant à la mixité des techniques employées, l’univers créé par Lydie Gardet est quasi radiographique, peut-être trop sombre et inquiétant pour les lecteurs les plus jeunes. Par Virginie Soula

Offrir aux enfants autre chose que des images aux doux contours...

Publi-reportage

Idées

Titre : Maloya Texte de Manuel Touraille Illustration de Lydie Gardet Nouméa, éditions L’Herbier de feu, 2013

lecture

Retrouvez cette sélection de livres à la librairie Pentecost.

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Rock & Folk History 1966-2012

La préface, signée Iggy Pop, donne le ton : « J'ai toujours aimé Rock & Folk parce qu'on semble y prendre très très au sérieux la musique, les histoires et l'aspect visuel des choses sans perdre de vue le style, le sexe, les grandes discographies et les photos. » Des 1966 à 3011, les Unes du magazine peignent une fresque géniale de l'histoire de la musique et de la pop culture. On y trouve en pagaille Samantha Fox qui retire le haut, les éternels retours des Rolling Stones et de véritables prophéties musicales. En quelques phrases percutantes, Philippe Manoeuvre traduit l'esprit de chaque année, la vie de la rédaction à chaque décennie. Et on y (re-)découvre beaucoup d’anecdotes : saviezvous par exemple que les fameux clichés où Brassens, Ferré et Brel discutent à bâtons rompus sont signés Rock & Folk ? Un livre de Philippe Manoeuvre, Albin Michel, 2012

Bruce

Pour cette biographie de Bruce Springsteen, le journaliste américain Peter Ames Carlin est allé puiser à la source chaque détail de la vie du Boss. Et plutôt que de nous vendre sex, drugs & rock'n'roll, il nous présente un musicien engagé, en constant renouvellement, dont le destin est profondément lié à celui des États-Unis d'après-guerre. Avec une quantité de détails hallucinante, on découvre les racines de Bruce dans la working class du New Jersey, sa révélation devant Elvis Presley, sa mobilisation à la suite du 11 septembre. Et surtout, un homme simple, qui place ses fans au cœur de sa carrière. Un livre de Peter Ames Carlin, Sonatine Éditions, 2013


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anse

Critiques

« Portraits »

Un spectacle, deux visions

© éric Dell'Erba

En juillet dernier, la compagnie de danse contemporaine Nyian présentait Portraits au centre culturel Tjibaou. Deux journalistes d’Endemix, Myriam Grandcler et Roland Rossero, sont tombés sous le charme de ces instantanés d’enfants de chez nous, chacun pour des raisons différentes.

Danser à cœur ouvert

Matisse et métisse

C

C

omme un seul homme, le public s’est levé, applaudissant de toutes ses forces, emporté par un réel enthousiasme. Une ovation de gratitude pour ce spectacle donné à cœur ouvert. Portraits a pris le spectateur à contre-pied : celui-ci s’attendait à une performance dansée ; celui-là à une énième mise en scène sur le destin commun. Personne ne s’attendait à ce résultat. Pour la première fois, la danse n’est pas au centre de la création du chorégraphe Richard Digoué. Elle n’en reste pas moins le ciment entre les danseurs de la compagnie Nyian, qui offre une photographie fidèle de la société calédonienne. Tous issus d’horizons divers. Tous Calédoniens. Les treize artistes s’engagent dans une chorégraphie contemporaine où les corps en mouvement se croisent, s’éloignent, se rassemblent, s’étreignent et malgré leurs différences, leurs chemins qui s’opposent, avec eux, tout n’est que harmonie. Soudain, une voix s’élève dans le silence. Celle de Liza Prouchandy qui partage ses origines caldoches avec le public : « Pourquoi faut-il toujours s’excuser d’exister ? », interroge l’artiste, lasse de devoir justifier ses racines, ancrées profondément dans cette terre mère. Les uns après les autres, ils se racontent sans détours, leurs tripes posées sur scène, sans jamais tomber dans la sensiblerie. Des bouts d’histoires poignantes formant la grande Histoire, celle d’une terre qui a accueilli des milliers de personnes en plus de deux siècles. Qui mieux que ces enfants du pays, conscients de leurs différences et de leur vécu, pour raconter le destin commun ?

© éric Dell'Erba

Par Roland Rossero

omment ne pas penser à Henri Matisse en voyant cette quinzaine de jeunes danseuses et danseurs évoluer joyeusement sur la scène de la salle Sisia ? Équilibre entre couleurs vives et formes des silhouettes simples, ce très célèbre tableau nous convie « tous » à la danse ; les mains non réunies de deux danseurs sont une invitation à entrer dans la ronde des ethnies. La nudité des danseurs - ils s’y montrent sans fard, sans hypocrisie, en entière vérité - et le mouvement des corps donnent envie de venir danser avec eux. C’est aussi un vœu afin d’entrer tous ensemble dans le monde artistique, une grande famille extensible tous azimuts, symbole d’ouverture et de tolérance. Avec tous ces jeunes réunis sur les planches (de salut) par l’amour de la danse, de l’expression artistique, la ronde de Matisse devient celle des métisses. Ils racontent leurs courtes et riches existences par bribes. Des vignettes parfois drôles, souvent poignantes, toujours dignes d’intérêt formant un immense puzzle où s’enchevêtrent noms, chants, lignées, hip hop, lieux, langages, parcours, danse contemporaine, convictions, espoirs. Brimades et rigolades, clichés racistes et nuances des couleurs finissent par s’amalgamer - non sans mal - autour d’un projet commun de vies. On a déjà entendu cent fois ce vœu pieu direz-vous, mais là, ce ne sont pas des politiciens qui pérorent, c’est toute une jeunesse en marche, en pas de danse, en paroles pesées (et donc de poids) qui s’expose. Pour découvrir les deux critiques dans leur intégralité, rendez-vous sur www.poemart.nc

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Par Myriam Grandcler


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Critiques

xposition

Stéphane Foucaud

C

L’Origine du monde

’est un retour vers les premiers temps du monde océanien que nous a offert Stéphane Foucaud. Douze œuvres qui parlent de commencement -Ko-N, en langue cémuhî*, de mythes qui évoquent la naissance de l’humanité. Mais une humanité qui ne se conçoit qu’en symbiose avec la Nature. Ce que l’on a oublié aujourd’hui dans nos sociétés modernes. Certes, le thème n’est pas neuf. Mais Stéphane Foucaud a l’intelligence de le réinterpréter avec son imaginaire.

On voyage à travers ses toiles où le trait est fulgurant, nerveux, plus doux parfois, accompagné de collages et d’écrits. Le regard se nourrit au cœur de cet univers où s’invitent les dieux qui enfantent les premiers hommes. Téa Kanaké dont la dent qui tombe donne vie aux hommes esprits et au premier Kanak. Ta’aora, dieu polynésien, créateur de l’univers. Ou encore cet Adam aborigène dans les tons ocre comme sorti de terre.

Lors de sa dernière exposition intitulée Ko-N à la galerie Lec Lec Tic, Stéphane Foucaud a revisité les mythes fondateurs du Pacifique. Un imaginaire pictural où se mêlent sur la toile dessins, collages et écrits. L’œil se pose sur l’œuvre intitulée Bwéèm, qui se traduit par l’origine d’un lieu, l’endroit où l’on naît, le nid. Une toile scindée en deux : noir en haut, blanc en bas. Et des nids, réceptacles des mythes, tracés avec une impression de désinvolture. Un vide qui tout à coup vous scotche, comme si on était happé justement par l’origine du monde.

Un vide qui tout à coup vous scotche...

Stéphane Foucaud a réussi son pari, celui comme il le dit, de « nous ramener aux valeurs essentielles en ces temps d’incertitude ». L’exposition reflète une vraie cohérence même si l’artiste s’exprime plus généreusement sur les grands formats que sur les petits. Par Frédérique De Jode *langue de la côte Est de la Grande Terre

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xposition

Meeting The Wall l’origine de Meeting The Wall, une bande d’amis. Michaël Husser, graphiste et illustrateur, Luc Mauduit, réalisateur, Fred Payet, photographe, Guillaume Leroy et Cédric Ossart, cameramen. Et un concept : filmer en live la réalisation d’une fresque sur le mur d’une maison destiné à être démoli. Une œuvre éphémère mais immortalisée par la vidéo. Résultat : un premier opus de plus de quatre minutes qui offre aux spectateurs une performance à saluer. La réalisation de Meeting the Wall #1 est esthétiquement brillante. On suit par étape Michaël Husser, concentré sur la réalisation de sa fresque, un vieux pêcheur, grosse tête sur un corps frêle, et un poisson, sur une musique de Fort Tet. La vidéo distille une atmosphère poétique dans laquelle s’insèrent des images incongrues, une punaise, un Toute l’équipe de Meeting The Wall réunie devant la première fresque.

chat, un escargot qui s’éveille, en écho à l’œuvre qui se dévoile. Des gros plans sur les coulures de la peinture, sur le pinceau qui file sur les aspérités du mur. Le concept, pensé comme une série, s’est poursuivi par une seconde performance, Meeting The Wall #2. Autre lieu. Autre sujet. Cette fois, Michaël Husser croque un homme devant son ordinateur, sur un autre mur, une femme face à un écran de télé. C’est toujours ce même plaisir d’assister à la naissance de ces fresques en vitesse accélérée. Même si on a un petit coup de cœur pour le premier opus. Question de sensibilité. Quoi qu’il en soit on a hâte de découvrir leur prochaine réalisation. « On espère décliner ce concept cette fois dans Nouméa, confie Michaël Husser, avec l’envie que l’œuvre ne soit plus éphémère ». Affaire à suivre! © Fred Payet

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

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Art in progress

Réaliser une fresque sur un mur voué à la démolition, c’est le concept de Meeting The Wall. Une œuvre éphémère immortalisée par la vidéo. Une performance artistique qui dépote !

Par Frédérique De Jode


Livre u d n o s i a Avec la Muvelle-Calédonie de la No

u a e n g a L l Prix Mericheman 2013 du 1 ro

« Les autres m’appellent Bois-Noir et j’ai décidé de prendre la parole, sans qu’on me l’ait demandé, sûrement pour avoir croisé tous ces jeunes de Nouméa, des histoires plein la tête et le verbe sec comme un coup de nerf de boeuf. Parce que j’ai trop souvent entendu dire que Nouméa était une ville sans histoires… Ceux qui ont usé la plante de leurs pieds nus sur les trottoirs en semi-ruine, sur l’asphalte fondu des nuits d’été, sur les plages blanches ou noires et les ruisseauxfangeux des mangroves frontières, ceux-là savent que nous nous tenons debout sur un monceau d’histoires. Les plus insignifiantes, celles qui parlent des oubliés, des inadaptés… Toutes les briques, les lattes de contre-plaqué, toutes les tôles de la ville suintent de ces histoires ! Et ce qui est sûr, c’est que cette ville, je peux en parler, vu qu’on s’est regardé grandir. »

Prix de vente : 1 900 F CFP ISBN : 978-2-9525502-9-1 Éditions Madrépores

N

é en 1980, Vincent Vuibert grandit à Nouméa, passe sa scolarité dans plusieurs collèges de la ville, puis au lycée Jules Garnier. Licencié d’anglais à l’UNC, il se passionne pour la littérature américaine. À partir de 2005, il s’investit dans la scène hip-hop calédonienne avec le collectif Dusty D. Il obtient une bourse d’aide à la création de la province Sud en 2010 qui lui permet de se consacrer aux Chroniques de la mauvaise herbe. Il est aussi l’auteur de poèmes graphiques, en collaboration avec le peintre Mathieu Renault, publiés dans un fanzine indépendant de Montpellier.

Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie

Maison Célières - 21, route du Port-Despointes, Faubourg-Blanchot, Nouméa Tél. 28 65 10 - accueil@maisondulivre.nc

www.maisondulivre.nc

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

L

e prix Michel Lagneau, du nom du fondateur des imprimeries Artypo et mécène des arts en Nouvelle-Calédonie, récompense le meilleur 1er roman de l’année. Ce concours est coorganisé par l’ADAMIC, la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie, la bibliothèque Bernheim et le centre culturel Tjibaou, avec la participation de NC 1ère et des éditions Madrépores, et le précieux soutien d’Artypo.


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fICHES PRATIQUES Le mecenat,

un financement gagnant-gagnant Des dons déductibles des impôts : un argument qui fait mouche quand on démarche les mécènes.

L'Editeur littEraire,

un entrepreneur culturel Souvent un métier passion, l'édition littéraire demande des qualités artistiques autant que relationnelles ou de gestion.

Le mécénat, c'est pour qui ?

Pour les associations dont les activités présentent un intérêt général, notamment dans le domaine culturel, le mécénat permet de faire appel aux dons des particuliers et des entreprises. Ceux-ci profitent alors d'une réduction d'impôt.

Comment ça marche ?

Pour être éligible au mécénat, une association doit : Déposer tous les ans au service du contentieux fiscal un dossier. Le dossier doit comprendre : - ses statuts en vigueur - la liste des membres composant le Bureau - le bilan moral et financier de l’année précédente - la liste des actions menées et des opérations envisagées. Attendre le récépissé de l’administration fiscale - qui permettra par la suite d’émettre des reçus aux mécènes. Grâce à ces reçus, les mécènes bénéficient de crédits d'impôts non négligeables : 60 % du don effectué, dans la limite de 0,5 % du chiffre d'affaires pour une entreprise et de 15 % du revenu imposable pour un particulier. Attention, une fois le récépissé reçu, il faut tout de même une confirmation de l’éligibilité par l’administration fiscale.

Qui contacter ?

Le service du contentieux fiscal Tél. : 25 60 74 28, rue du Général Mangin, Nouméa.

pLUS D'INFOS

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Sur le site du gouvernement : www.dsf.gouv.nc

Quelles sont ses missions ?

Selon sa politique éditoriale, l'éditeur littéraire aura la tâche de sélectionner les auteurs qu'il souhaite publier. Il corrige les épreuves et rencontre les intervenants de la chaîne de conception. Il suit ensuite la fabrication, le façonnage et le conditionnement. Il prépare également la vente de l'ouvrage et la distribution. Une fois le livre en vente, il s'informe des ventes et, le cas échéant, lance les éventuelles réimpressions.

Quelles sont ses qualités ?

Il doit posséder une solide culture générale, avoir des qualités littéraires, être ouvert, créatif, polyvalent, bon gestionnaire et intuitif.

Quelle est sa rémunération ?

En échange des droits exclusifs que l'auteur lui cède, l'éditeur prend l'ensemble des frais à sa charge. Il rémunère ensuite l'auteur selon des conditions convenues dans un contrat d'édition. La rémunération est généralement fixée en fonction du prix de vente de l'ouvrage.

Quel contrat ?

Ci-dessous, quelques clauses non exhaustives, mais essentielles, du contrat d’édition. L'objet du contrat : cession d'une, de plusieurs ou de la totalité des œuvres. La garantie de l'auteur : céder l’œuvre à l’éditeur, lui garantir que cette œuvre est originale. La durée du contrat : en général trois ans, mais il peut aussi être conclu pour « la durée du droit d'auteur », soit aussi longtemps que l’œuvre est protégée. L'avance éditoriale. Les obligations de l'éditeur. La cession de droits en cas de sous-édition.

Plus d’infos

Pour les formations : http://www.asfored.org/ Le syndicat national de l'édition : www.sne.fr


émissions

RETROUVEZ VOTRE MAGAZINE Endemix ART & CULTURE DE NOUVELLE-CALÉDONIE Retour sur

BOAGAN

p.18 Portrait I&I p. 26 Questions à... Pierre Faessel

Entre ombres et lumières p. 26 Questions à... Hervé Lecren

La saison culturelle 2013 décryptée

ENDEMIX n°03 juin -juillet -août 2013

p. 36 Grande interview

Kydam

p. 36 Dossier

p. 16 Enquête

L’ART ET LE NET :

MARIAGE DE RAISON ?

p. 48 Métier Éditrice numérique

p. 16 Portrait

GRATUIT

p. 30 Fiches pratiques Manager et producteur

p.34 Grande interview Jean-Marie Creugnet

GRATUIT

En route pour le

TELE

Tous les

sur

mercredis à 20 h TV

RADIO mercredis de 12 h 15 à 13 h radio dans l’émission Entre les lignes.

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Tous les sur


Beatmaker

DJ SE

Éric Dell’Erba

p. 48

Métier

La diffusion des productions sur le web lui ont vite valu d’être repéré par des netlabels, principalement en Europe et aux États-Unis.

Artisan du son

Un beat qui fait taper du pied, une ligne de basse qui met soudain toutes les jambes en émoi ; puis cette mélodie entêtante, que l’on sifflotera durant des semaines. Les beatmakers, sorciers du DAW(1) se sont progressivement taillé la part du lion. Rencontre avec DJSE, l’un de leurs représentants sur le territoire. Beatmaker, qui es-tu ?

L ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

’influence du beatmaker sur la tournure artistique d’un projet est décisive. Le développement du hip hop aux états-Unis dans les années 90 met en lumière ces curieux alchimistes passés maîtres dans l’art du beat qui tombe à pic. DJSE, qui s’intéresse très tôt à la production musicale, nous explique : « Le beatmaker va définir l’ambiance générale du morceau, qui va ensuite inspirer le chanteur, même si celui-ci arrive avec un texte déjà tout prêt. C’est comme si le chanteur apportait le dessin, et le beatmaker y ajoutait les couleurs ».

Faiseur de rythme Deejay hip hop de formation, DJSE se constitue très vite un home studio. « De nos jours, un simple ordinateur suffit pour faire de la musique. Même avec une machine vieille de dix ans, on peut faire quelque chose. Autrement dit, c’est accessible quasiment à tous », souligne-t-il. « L’important c’est de connaître son matériel pour arriver à mettre la musique qu’on a dans la

tête dans le logiciel. » Il produit des beats pour les rappeurs locaux Ybal Khan et Kydam, tout en arpentant des sentiers plus électroniques avec ses sorties house et dubstep sur des netlabels. Un éclectisme qui sème parfois la confusion : « plein de gens vont me suivre grâce à mon travail de beatmaker pour certains MC, et ils vont être surpris d’entendre un son house ou dubstep signé du même nom, et vice versa. » On le retrouve aussi sur des commandes plus commerciales. Le générique de Zic Clip, c’est lui ! « Pour l’instant, l’essentiel de mes revenus provient des droits d’auteurs reversés par la SACENC, donc rien de régulier ni de sûr. » Il y a eu aussi quelques pubs, mais il ne faut pas trop y compter : « étant donné que le marché ici n’est pas super développé de ce côté, il n’y en pas plus de deux ou trois par an, et ce ne sont pas des grosses sommes. »

Naissance et gloire du beatmaker Aux États-Unis, les plus grands font appel à leurs services. Timbaland, Kanye West, Will I Am : leurs tubes crèvent le plafond. En France, c’est

encore le chanteur ou l’interprète qui garde les faveurs du public, et le phénomène est plus timide. En Nouvelle-Calédonie, c’est différent comme l’explique DJSE : « le pays est petit, donc c’est plus facile de savoir qui est qui, ou qui fait quoi ». De plus en plus d’artistes voire même de groupes font appel aux beatmakers du Caillou pour qu’ils leur apportent leur patte singulière. « Des gars comme David Leroy ou AMS de BB4 ajoutent vraiment une touche en plus au son des musiciens. Ces gars-là pourraient produire intégralement les albums sur lesquels ils ont bossé. » Des touche-àtout incontournables qui sont devenus de véritables hommes orchestres, aussi inspirés que techniquement polyvalents : « le beatmaker est super autonome, car quand tu fais du son sur ordi, tu t’intéresses au mixage pour que ça sonne bien, et petit à petit, tu deviens aussi l’ingénieur du son ». à l’heure du DIY(2), il y a fort à parier que la plupart des artistes seront très bientôt leur propre beatmaker. Par Jean Bessaudou (1) Digital Audio Workstation. (2) Do It Yourself.


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Parcours

Sylvain travaille actuellement sur la 2e édition du festival Tembeu de Thio, prévue en 2014.

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onte

La crise de la trentaine Changement de décors : après des postes d’enseignant à Houaïlou, Ouvéa et à Poro, Sylvain devient formateur, pour les trois chambres consulaires notamment… « J’étais un gros baba cool à l’époque. Quand ils m’ont vu débarquer à la CCI avec mes cheveux jusqu’en bas du dos... ». Lorsque sonne le gong des 30 ans, le constat est amer. « Je gagnais bien ma

Canala, l’endroit racine Très vite, la Nouvelle-Calédonie lui manque. Sylvain regagne le pays qui lui a révélé la force de la parole. C’est le temps des vaches maigres et des nouilles chinoises. « J’avais quitté un boulot à 500 000 F et je redémarrais à 40 000. » Le Nakamal 21 lui offre sa première scène, la médiathèque de Rivière-Salée lui accorde sa chance. Il enchaîne les contes pour enfants, en solo, en duo, les réseaux se tissent. Il apprend l’âme des peuples, aide les gamins des APP* à prendre confiance en leur énergie. Survient alors, comme une évidence, le besoin de travailler avec d’autres artistes, « pour continuer de me nourrir ». Le collectif des Enfants Migrateurs naîtra bientôt, avec des spectacles souvent déjantés, à l’image de la Grande rumeur (spectacle de 2007), mélangeant conte, musique, théâtre, slam et langue des signes. En 2010, Sylvain monte sa propre compagnie, Les Artgonautes du Pacifique. Il a envie de « tenir la barre ». Aujourd’hui, le Ch’ti quadra et jeune papa a trouvé son équilibre. Il conte, écrit, encadre les 16-25 ans, collecte les récits de vie en tribu, « kiffe » de plus en plus les vidéos, qu’il crée avec Didier Super ou monte avec le collectif créatif de Canala, dans ce coin de Brousse qui l’a accueilli il y a vingt ans. Son « endroit racine » en fin de « conte ». Par Jean-Marc Estournès *Ateliers de pédagogie personnalisée

Éric Dell’Erba

L

’implantation du Front National dans le Pas-deCalais » : c’est le thème de la maîtrise d’Histoire « que Sylvain soutient en 1995, et aussi l’une des raisons qui poussent l’étudiant ch’ti à quitter la France. « Je voyais ce peuple d’ouvriers basculer vers l’extrême droite, j’avais mal. » Volontaire à l’aide technique, il coche trois cases : dans l’ordre, l’Antarctique, les Marquises et la Calédonie. « J’avais besoin d’être seul, loin, de fuir pour me reconstruire. » À 22 ans, il se retrouve soutien pédagogique au collège de Canala, « c’est-à-dire bouche-trou », au CDI, en classe quand un prof manque à l’appel. Il s’immerge trois ans à Emma, la tribu de la mandarine, cultive son champ d’ignames, fait la fête, se baigne dans les cascades. Aucun regret vis-à-vis du pôle Sud : « La culture Kanak est bien plus intéressante ». Au collège, il crée un atelier Poésie et un Questions pour un champion spécial aire Xârâcùù !

vie, mais en vendant des cours auxquels je ne croyais plus. » Ses proches l’encouragent à changer tout, il s’inscrit à un stage de conte. « Et si jouer avec les histoires, c’était ça mon métier ? », s’interroge-t-il. Retour en aller simple dans la banlieue d’Arras. Sa mère a du mal à piger que la fierté de la famille, ce fiston bac + 5, décide de tout plaquer pour une vie de saltimbanque. « Moi, ça me faisait du bien, ça m’a permis de vaincre ma timidité. Même si au début je vomissais avant chaque représentation… »

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Gamin, Sylvain Lorgnier s’invente des histoires. Étudiant, il entreprend de comprendre l’Histoire, la grande. Aujourd’hui, il les conte, sur sa terre d’adoption, « un des rares endroits au monde où il est encore possible de rêver différemment ».


e

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Le musée maritime de Nouvelle-Calédonie

© Éric Dell’Erba

p. 50

Lieu

Entièrement climatisé pour éviter l’usure des pièces historiques, l’espace La Pérouse est l’attraction principale du musée.

Thierry Omont, guide depuis toujours au musée maritime, était déguisé en navigateur du 18e siècle à l’occasion de la grande soirée d’inauguration, le 27 juin dernier.

L’homme et la mer, toute une histoire 28 juin 2013 : trois ans après le début des travaux de réaménagement, le musée maritime de Nouvelle-Calédonie ouvre à nouveau ses portes au public. Créé en 1999, l’ex-musée de l’histoire maritime se modernise, mais n’abandonne pas pour autant les contes du passé.

L

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

Le musée pratique

Les portes du musée sont ouvertes du mardi au dimanche, de 10 heures à 17 heures. L’entrée est de 500 francs par adultes, 1000 francs pour une famille de deux adultes et deux enfants, 250 francs pour les tarifs réduits et les 6-18 ans et gratuit pour les moins de 6 ans. Des visites guidées peuvent être organisées pour un groupe de 15 personnes maximum (8000 francs). Réservations par e-mail à contact@museemaritime.nc ou par téléphone au 26 34 43.

e moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi. Thierry Omont, guide du musée depuis ses débuts, est enthousiaste : « à sa création, c’était un musée associatif et là, nous sommes entrés dans la cour des grands. C’est vraiment plus pro ! ». L’investissement n’est pas le même : créé avec 20 millions de francs, il a été réaménagé avec 120. Pour ceux qui se souviendraient des faux plafonds et du carrelage marron, oubliez tout ! Lumières tamisées, hublots, bois, odeur iodée vous accueillent désormais, et l’ambiance sonore n’est pas en reste avec des témoignages de gens de mer d’hier et d’aujourd’hui. Simple avant-goût d’une interactivité largement développée dans cette nouvelle exposition permanente.

Sur la vague du futur Embarquement pour le centre du musée, flanqué des deux pièces les plus imposantes de la collection : l’éclairage au pétrole du phare Amédée et le plus grand gouvernail en bois au monde qui a appartenu au Roanoke, un minéralier américain coulé pas très loin de Koumac lors d’un incendie en 1905.

C’est aussi l’endroit où vous devrez choisir vers quel espace diriger votre gouvernail. Terminé le déroulement chronologique d’antan, quatre espaces thématiques déroulent maintenant l’histoire maritime du Caillou sous toutes ses formes. Au-dessus de chaque salle, des écrans rappellent le travail des associations qui œuvrent au succès de cet espace culturel.

En route pour la visite Si vous voulez vous jouer la carte dite « classique », direction l’espace La Pérouse. Il présente la plus importante collection d’objets au monde se rapportant au célèbre capitaine. Retour sur le naufrage de L’Astrolabe et de La Boussole à Vanikoro, spéculation sur le squelette découvert là-bas en 2003... Le spectateur peut ainsi fantasmer la vie des grands explorateurs du 18e siècle. Sur le même schéma, les trois autres parcours déclinent « les voiles du commerce », ou comment les ressources calédoniennes ont été exploitées et exportées, les liaisons internes à l’archipel et enfin l’histoire maritime de Nouvelle-Calédonie qui résume l’ancienne exposition permanente. La muséographie soignée permet de découvrir ou de redécouvrir de manière plus ludique les objets du musée qui, comme le souligne Thierry Omont, « ne sont rien sans les hommes » et c’est bien ça le cœur de ce lieu dédié à la mer. Par Mathurin Derel


PAÏTA i mercred octobre

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octobre

www.mij.asso.nc MIJ province Sud

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23

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Opération Job d’été du 15 novembre 2013 au 15 février 2014

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

ÉA M U NO i mercred


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Portfolio Images e u iq s u M la e d e t ê de la F et du SILO 2013

lisé deux évènements culturels rta mo im a e, ph gra oto ph , rba éanien). Pour ce numéro, Éric Dell’E O (Salon International du Livre Oc SIL le et ue siq Mu la de te Fê la incontournables : Résumé en images.

1

3 2 ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

1

Le château Hagen s'est transformé en porte de l'enfer le temps d'une soirée pour accueillir des concerts de métal. Trias, One Shot ou encore Voice Of The Voiceless ont pogoté les habitudes des Calédoniens.

4

locale, Jimmy Oedin 2 Dolores a sorti son meilleur ne3 Star pouvait rater la Fête de la

jeu de scène pour l'occasion ! Elle a littéralement enflammé le public de sa voix puissante.

5

Musique !

4

Les jardins du Musée de la ville de Nouméa ont vibré au son des platines de l'association Électrons libres avec, en bonus, un superbe spectacle de VJing projeté sur le bâtiment même.

5

Une foule bigarrée a assisté aux nombreux concerts donnés Place de la Marne. L'ambiance était au rendezvous en ce vendredi 21 juin 2013.


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6 7

8

9

10 6 Des lectrices intriguées dans 7 Rencontre sur le thème de

la grande librairie où plusieurs centaines de titres, nouveautés et ouvrages des auteurs invités étaient proposés.

la condition féminine et de l'engagement lors du SILO avec Francia Tissot et Déwé Gorodé.

8

Les deux invités de l'association Lire en Calédonie, qui fêtait ses vingt ans : Benjamin Lacombe et Sébastien Perez, célèbres illustrateur et auteur jeunesse.

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Remise du prix Popaï Jeunesse à Liliane Tauru pour sa collection Petit etë, album-DVD en français et quatre langues kanak.

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Séance de dédicaces avec deux auteurs japonais ; Ryoko Sekiguchi, poétesse et traductrice ; et Hirano Keiichiro, romancier, entourés de Christophe Augias, directeur de la bibliothèque Bernheim et de Jean-Jacques Brot, Haut-Commissaire de la République en NouvelleCalédonie.


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Il était une fois

Bernheim

Une vieille dame à la page

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U

ne bibliothèque de plus de cent ans en Outre-Mer ? C’est rare, très rare même. La nôtre, Bernheim, a 108 ans précisément. Elle a gardé le nom du généreux donateur alsacien qui a permis sa création. Lucien Bernheim arrive sur le territoire en 1884 et s’illustre dans les mines de chrome et de cobalt. Sa fortune faite, il décide de rentrer chez lui, non sans laisser une trace sur ce petit bout de terre. Il hésite entre créer une fondation pour les nécessiteux et financer une grande bibliothèque dont l’absence se fait cruellement sentir dans la colonie. La fondation étant trop chère, il choisit la seconde solution et offre la somme rondelette, pour l’époque, de 100 000 F CFP. Cependant, l’homme d’affaires pose deux conditions. Le territoire doit d’abord voter un budget de fonctionnement. Puis dans un second temps, la bibliothèque doit rayonner sur l’ensemble du territoire.

La guerre à l’ouvrage En 1901, on se met d’accord. Il faudra néanmoins attendre 1906 pour que l’établissement soit ouvert au public,

année où Bernheim quitte définitivement la Nouvelle-Calédonie. Et quel établissement ! Il s’agit du pavillon de la Nouvelle-Calédonie, à l’exposition universelle de 1900 à Paris, dont la charpente métallique est signée par le grand Gustave Eiffel lui-même. La bibliothèque coule des jours paisibles jusqu’à l’arrivée des GI’s américains et sa transformation en QG le temps de la seconde guerre. Si tous les livres retrouvent leur place à la fin du conflit, l’administration constate que la bibliothèque a du mal à assurer le rôle territorial que lui avait assigné son bienfaiteur.

Vers un rayonnement territorial La fin des années 70 marque un tournant avec l’apparition des bibliobus. Leur vocation ? Sillonner le pays et aider au développement de la culture littéraire au cœur des villages isolés. En 1981, les jardins de la bibliothèque se remplissent d’engins de construction pour faire sortir de terre ce qui est aujourd’hui le bâtiment principal. Depuis, les lieux n’ont pas changé et c’est surtout en dehors de ses murs que s’est

développée Bernheim. Très récemment, cela s’est traduit par les constructions des médiathèques de Poindimié et de Koné. Mais après trente ans sans travaux, il est temps de sortir le cirage. La tête de pont de la bibliothèque Bernheim devrait retrouver un peu de son lustre d’antan. Par Mathurin Derel © Éric Dell’Erba

Un bâtiment historique, une institution indispensable, une respiration au cœur de la capitale animée... En 108 ans, la bibliothèque Bernheim n’a pas pris une ride, encore moins dans le cœur des Calédoniens. à l’heure actuelle, elle peut même se vanter d’être le premier lieu culturel en termes de fréquentation. L’occasion pour Endemix d’ouvrir le livre d’histoire de cette vieille dame toujours à la page.

Un lifting complet pour bientôt

Maintenant que les extensions dans le Nord sont finies, Bernheim peut se concentrer sur ses propres murs. Au programme ? Une rénovation complète du pavillon Eiffel, aujourd’hui fermé pour des questions de sécurité, un parc revu et corrigé avec salon de thé… L’institution devrait gagner une centaine de mètres carré (elle en fait aujourd’hui près de 3000). Ces changements permettront de relever les défis des nouvelles bibliothèques et notamment l’arrivée du numérique. Le chantier devrait débuter d’ici un an et demi et coûter environ 1,5 milliard F CFP.


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à suivre...

L’air de rien : une comédie musicale locale !

Après Outcasts, La dernière vierge du Paradis ou encore Kuonga, la troupe de théâtre Pacifique et Compagnie… propose Une Tempête d’Aimé Césaire au centre culturel Tjibaou. Dans le cadre du 100e anniversaire de la naissance du poète martiniquais, la compagnie rend hommage à son écriture et à son théâtre engagé. Ce projet s’inscrit aussi dans la volonté du centre de proposer une création théâtrale à partir d’œuvres d’auteurs contemporains d’origine insulaire. À découvrir au début du mois de novembre.

Au rythme de la nature

ékoooO, les chemins de l’écoute

Paul Wamo présentera son prochain spectacle ékoooO, les 26, 27, 28 et 29 septembre au centre culturel Tjibaou. Seul sur scène, le poète, slameur et performeur, partage sa vision du monde à travers la force de ses textes et un univers sonore fait de rythmes traditionnels et d’effets de résonance. En s’inspirant des discours cérémoniels Kanak, Paul Wamo ne cherche pas à expliquer ou à exposer sa culture... Il la vit et l’exprime à sa manière, toujours en quête de nouvelles expressions. Le spectacle partira ensuite en tournée en Nouvelle-Calédonie et en Métropole.

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Let’s rock !

Paul Cramet, chanteur et guitariste du groupe rock Yellow Press Toy, a sorti au début du mois de juillet son tout premier album solo Stargazer, « le rêveur » en anglais. Auteur et interprète du projet, Paul puise ses influences dans le rock britannique, la dream pop et le rock folk américain. Un clip coréalisé par Christophe Martin sortira entre août et septembre. La tête dans les étoiles, mais les pieds bien posés sur terre, le jeune musicien part en septembre se professionnaliser à l’ATLA, une école des musiques actuelles basée à Paris.

Le théâtre d’Aimé Césaire

Les 5 et 6 octobre au centre culturel Tjibaou aura lieu la 17e édition du festival Femme Funk Family. Comme chaque année, des groupes locaux et internationaux se partageront l’affiche. La nouveauté 2013 ? Femme Funk devient un festival écologique ! Le village du festival sera bio avec des stands spécialisés et des ateliers pour les enfants sur l’eau et le reboisement. D’ici trois ans, les organisateurs de l’évènement espèrent pouvoir être aux normes internationales et obtenir le label « écofestival ». Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet www.festivalfemmesfunk.com.

©Théo Quillier

Préparez-vous à chanter, à danser et à jouer la comédie avec la compagnie Origin’. L’air de rien, une comédie musicale locale, est le projet un peu fou de Gauthier Rigoulot. Elle aborde des sujets difficiles comme le SIDA et la prostitution, mais sur le ton léger de la comédie. Les quatre comédiens évoluent dans une ambiance de rue de Broadway, de cabaret et de films de Pedro Almodóvar. Un mélange détonnant qu’il ne faudra pas manquer au centre culturel du MontDore les 19, 20 et 21 septembre et le 21 novembre sous le Chapitô, ainsi qu’au centre socio-culturel de La Foa, le 26 novembre.

La septième édition du festival du cinéma des peuples Anûûrû âboro se tiendra du 18 au 26 octobre. Après avoir programmé les réalisateurs d’Afrique en 2012, le festival s’intéresse cette année aux Canadiens. Une journée entière leur sera consacrée le 23 octobre à la médiathèque de Poindimié. Samedi 26 octobre, la remise des prix clôturera l’évènement. Rappelons que « Anûûrû âboro » (« l’ombre de l’homme » en langue paicî) promeut le cinéma documentaire, un langage commun à tous les peuples du monde.

© Jeanne Vassard

Cinéma des peuples


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Agenda

09-11 Septembre Du 29/08 au 15/09

Festival Waan Danse

au centre culturel Tjibaou

/2013

07/09 à 15 h et 18 h

au Petit Théâtre du centre culturel du Mont-Dore

Véraline

Théâtre pour enfants par la compagnie Histoire de Marionnettes

24/09

Fête de la citoyenneté à Poya

26, 27, 28/09 à 20 h et 29/09 à 18 h ékoooO - Paul Wamo au centre culturel Tjibaou.

26/09

Fête de la musique de la province Nord à Pouembout, au

Du 4 au 15/09

Festival Waan Danse

au centre d’Art

Du 2 au 15/09

le Chapitô est à Poindimié avec Poucet par Ma Compagnie,

Fantasticus (concert rock), Les Bougres par le Théâtre du Maquis, atelier de danse avec la Cie Nyian et Trajectoires K (danse).

trajectoires K

Entrée libre et gratuite tout public. Partenaire de l’évènement, le centre d’Art de la Ville de Nouméa propose, sur son site, une programmation pour faire danser le public avec des rendezvous sous forme de rassemblements conviviaux.

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Joséphina et Ilo

au Théâtre de l'Île

En concert : - Espoir - Boagan - Electric Empire (Australie).

24/09

© ADCK-CCT, photogr. É. Dell’Erba

Du 6 au 15/09

© Éric Dell’Erba

© ADCK-CCT, photogr. John Hogg

stade municipal Malawah

Sous les Cendres des conques au complexe culturel

de Koné

7/09

EKOTEN

Concert au café musiques le Mouv’

Ekoten est une jeune formation originaire de l’île de Tiga qui vient tout juste de sortir son premier album. Le groupe secoue le bananier du kaneka avec des influences rock et jazzy.

26 et 27/09 au Conservatoire de musique de Nouméa Une création musicale et chorégraphique autour de l’œuvre poétique de Déwé Gorodé, musique d’Alain Huteau et Le Carnaval des animaux de Camille Saint–Saëns.


4, 5/10 à partir de 20 h Nomad’ Festival dans les

Carrefour des arts

Exposition sur le thème de la citoyenneté au dock socioculturel de Païta

jardins du centre d’Art

Organisé par le café musiques le Mouv’ avec Nay’rouz, Dolores, I & I, Sadro, Ekoten, Kydam.

5 et 6/10

Festival Femmes Funk Family

Du 28/10 au 2/11

Jazz à la tribu à Canala,

Kouaoua et une date en province Sud

Rencontre entre l’univers du jazz et celui de la vie en tribu.

au centre culturel Tjibaou

8, 10 et 11/10

Pas sur la bouche au Conservatoire de musique à Nouméa Opérette en trois actes d’André

Barde.

Du 31/10 au 3/11

Une Tempête au centre

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Du 28 au 31/10

9/11

Fête de la danse sur le thème « culture et citoyenneté » au dock socioculturel de Païta

Agenda

Octobre

Du 04 au 10/11

1re édition du ¨festival des Moins Grands

La tribu de Waraï accueille la manifestation sur le site de Nesson où le Chapitô a posé, non pas un, mais deux chapiteaux. Des ateliers de pratiques artistiques seront proposés pour les petits : musique, danse, théâtre, sculpture, contes, vannerie, cirque, bambous pilonnant, cuisine, etc.

culturel Tjibaou

une tempête

Une production Pacifique et Compagnie…

14, 15, 21, 22/11 à 20 h et 16, 17, 23, 24/11 à 18 h La Vie sinon rien d’Antoine Rault - présenté par la compagnie Les Incompressibles.

Du 18 au 26/10

Festival Anûû-rû âboro

Du 18 au 29/11

à Poindimié et au centre culturel Tjibaou

le Chapitô est sur la

presqu’île de Ducos avec L’air

de rien, une comédie musicale par la Cie Origin’, ékoooO de Paul Wamo et Dröne Pahatr par le Wetr Kréation.

25 et 26/10

Festival BD Folies

à Boulouparis

Deux jours pour fêter la bande dessinée en général, et les 30 ans de La Brousse en folie de Bernard Berger en particulier.

Pss Pss Les Baccalà clown

Cirque, une production de la compagnie du Caméléon

NOveMBRE À partir du 5/11 jusqu’en mars 2014 Exposition collective

À la lumière d’un doute au

centre culturel Tjibaou, au Château Hagen, à la galerie 11 & ½, au centre culturel Coréen et à la Maison du Livre.

26/11

L’air de rien au centre

socioculturel de La Foa Comédie musicale par la compagnie Origin’.

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

au centre culturel du MontDore.

© Éric Dell’Erba

26/10 et 2, 3/11 à 18 h, 1/11 à 20 h


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Annuaire Centres culturels CONTACT

Tél.

lieu

email

site internet

Centre culturel de Dumbéa

Alice Pierre

412307

Dumbéa

alice.pierre@mairie-dumbea.nc

www.mairie-dumbea.nc

FOL (Fédération des Œuvres Laïques)

Pascal Hebert

272140

Nouméa

folnc@canl.nc

Centre culturel provincial de Hienghène Goa ma Bwarhat

Édouard Wamai

428074

Hienghène

culturehienghene@mls.nc

Centre culturel provincial de Koné

Pélagie Nerhon

471106

Koné

asso.pbvt.cac@canl.nc

Centre socioculturel de La Foa

Jean-Pierre Lafay

443301

La Foa

jplafay@canl.nc

Centre culturel du Mont-Dore

Grégory Louzier

419090

Mont-Dore

gregory.louzier@ville-montdore.nc

www.mont-dore.nc

Dock socioculturel de Païta

Audrey Dang

354404

Païta

audrey.dang@ville-paita.nc

www.ville-paita.nc

Centre culturel Tjibaou

Guillaume Soulard

414535

Nouméa

g.soulard@adck.nc

www.adck.nc

Centre culturel Yeiweine Yeiweine

Noël Guanere

450137

Maré

www.alk.nc

www.pomemi.nc

Lieux de diffusion et de formaton Académie des langues Kanak

Weniko Ihage

286015

Nouméa

alk@alk.nc

Antenne du Conservatoire de musique et de danse de Koumac

Alfred Haïno

423304

Koumac

antenne-koumac@afmi.nc

Centre musical Mêre â gâârâ

Renaldo Nérhon

424221

Houaïlou

renaldo.nerhon@mereagaara.nc

Conservatoire Annexe de Koné

Hervé Lecren

473033

Koné

h.lecren@afmi.nc

www.afmi.nc

Conservatoire Hnime ulane, antenne de Lifou

Marie Hnanganyan

454575

Lifou

antenne-we@afmi.nc

www.afmi.nc

Conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie Francis Gaillot

246315/240206

Nouméa

contact@cmd.nc

www.conservatoiremusique.nc

Ecomusée du Café de Voh

José Kabar

473736

Voh

ecomusee.cafe@gmail.com

FB/ecomuseeducafe.voh

EMI - école du Multimédia et de l'Image

Pascale Gery

471275

Koné

coordination@emi.nc

www.emi.nc

Le Chapitô de Nouvelle-Calédonie

Anne-Sophie Conan

275636

Nouméa

lechapito@gmail.com

www.lechapito.unblog.fr

Le Rex

Manuel Touraille

282629

Nouméa

org.adamic@gmail.com

www.noumea.nc/espace-jeunes/culture/ le-rex-noumea

Café concert le Mouv'

Christophe Ventoume

411518

Nouméa

contact@lemouv.nc

www.lemouv.nc

Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie

Jean-Brice Peirano

286510

Nouméa

accueil@maisondulivre.nc

www.maisondulivre.nc

Musée territorial de Nouvelle-Calédonie

Solange Neaoutyine

272342

Nouméa

smp@gouv.nc

www.museenouvellecaledonie.nc

Théâtre de l'Île

Marie-Ève Delatte

255056

Nouméa

dcl.tdi@mls.nc

www.theatredelile.nc

Théâtre de Poche (Centre d'art de la Ville de Nouméa)

Lydie Gardet

250750

Nouméa

lydie.gardet@ville-noumea.nc

www.noumea.nc/le-centre-dart

Art'Café

Olivier Petit

278003

Nouméa

artcafe@mls.nc

La Barca

Thierry Frottier

772903

Nouméa

labarcanoumea@yahoo.fr

La Bodega Del Mar

Jean-Luc Deroin

261153

Nouméa

www.bodega.nc

286600

Nouméa

www.facebook.com/pages/ Le-Boh%C3%A8me-BarSpectacle/61000982530

BARS

Le Bohème Le Bout du Monde

Eric Napierai

277728

Nouméa

La Fiesta

Eddy

262133

Nouméa

lafiesta.nc@lagoon.nc

Le Flex Club

Elisa Pulpito

Nouméa

flex.nc@gmail.com

www.facebook.com/flex.nc

www.facebook.com/mvloungenoumea

L'Imprévu

241145

Nouméa

Le Malecon Café

Antony

282805

Nouméa

Le MV Lounge

Elodie et Romain

78 97 67 / 78 57 35

Nouméa

mvlounge@canl.nc

Le Royal Tera (Le Deck)

ENDEMIX n° 04 septembre - octobre - novembre 2013

www.restocity.nc

230140

Nouméa

restauration.atr@ncdl.nc

Le Sweet Café

Roxanne Hugeaud

442930

Bourail

chezroxanne@gmail.com

Le Toucouleur

Zakia

765845

Koné

Les 3 Brasseurs

Patrick Hogan

241516

Nouméa

3brasseurs@canl.nc

Andemic Art Gallery

Éric Morarin

286990

Nouméa

andemicartgallery@gmail.com

Arte Bello

Patrick Vaudelle

253100

Nouméa

artebello@mls.nc

Artifact/DZ Galerie

Didier Zanette

241385

Nouméa

tribalpassion@gmail.com

www.art-tribal-online.com

Bibliothèque Bernheim

Christophe Augias

242090

Nouméa

c.augias@bernheim.nc

www.bernheim.nc

Galerie 11 & 1/2

Franck Chan San

289115

Nouméa

onze.5@hotmail.com

www.onzeetdemi.com

Le Chevalet d'Art

Eric Valet

249242

Nouméa

chevalet@lagoon.nc

www.lechevaletdart.nc

Lec Lec Tic

Hélène Janet

825601

Nouméa

leclectic@lagoon.nc

Médiathèque du Nord

Nicole Grochain / Marguerite Waly

426700

Poindimié

info@mednord.nc / n.grochain@bernheim.nc / m.waly@mdnord.nc

www.mednord.nc

Tieti Tera Beach resort

Stéphane Brun

436400

Poindimié

info.tieti@tera.nc

www.tera.nc

Médiathèque / complexe culturel de Koné

Morgane Goromoedo

472065

Koné

n-m.goromoedo@bernheim.nc

www.bernheim.nc

lieux d’exposition


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