ENSAL / 2020 / L1-S2
VIDE ET MATIÈRE RETIRER-L’ESPACE-AUX-VOLUMES DU TANGIBLE À L’ESPACE NUMÉRIQUE
Autres secrets du vide et du plein le vide vidé de son vide c’est le plein le vide rempli de son vide c’est le vide le vide rempli de son plein c’est le vide le plein vidé de son plein c’est le plein le plein vidé de son vide c’est le plein le vide vidé de son plein c’est le vide le plein rempli de son plein c’est le plein le plein rempli de son vide c’est le vide le vide rempli de son vide c’est le plein le vide vidé de son plein c’est le plein le plein rempli de son vide c’est le plein le plein vidé de son vide c’est le vide le vide rempli de son plein c’est le plein le plein vidé de son plein c’est le vide le plein rempli de son plein c’est le vide le vide vidé de son vide c’est le vide c’est le plein vide le plein vide vidé de son plein vide de son vide vide rempli et vidé de son vide vide vidé de son plein en plein vide Ghérasim Luca In Héros-Limite, © Poésie-Gallimard, 2001, p. 47 Awena Cozannet - L’étau, 2019
« Le premier trou que l’on fait dans un morceau de pierre est une révélation. Le trou relie un côté à l’autre côté, et il apporte donc immédiatement plus de tridimensionnalité. Du point de vue de la forme, un trou peut avoir autant de signification qu’une masse solide. Il est possible de sculpter l’air. La pierre, alors, ne referme plus que le trou, qui est devenu la forme recherchée et à considérer. Le mystère du trou - la mystérieuse fascination qu’exercent les cavernes au flanc des collines et des falaises.» (1) Notes sur la sculpture de Henri Moore Ed. L’Echoppe 1990, p.21/22.
«L’architecture n’est pas ce qui remplit un espace, mais ce qui génère de l’espace» Jean Baudrillard, Vérité ou radicalité de l’architecture ?, Ed. Sens&Tonka, p.19.
L’ÉQUIPE Christophe Gonnet, Awena Cozannet, Simon Feydieu, Vincent Gouezoux, Xavier Arnaud, Mathieu Lamotte
DESCRIPTION Pourquoi l’enseignement des arts plastiques dans les écoles d’architecture ? La discipline «Arts et Techniques de la Représentation» fait partie des connaissances nécessaires à l’élaboration d’un projet architectural, urbain ou paysager. Par « l’acte de représenter » nous effectuons une opération de distanciation entre la réalité d’un sujet et sa représentation. Depuis l’aube de l’humanité, cet acte fonde la particularité de notre espèce et sa remarquable évolution intellectuelle en lui permettant d’agir sur le monde qui l’entoure. Représenter c’est construire un espace de pensée. Cet acte n’est ni léger ni inconséquent, il conditionne de façon tangible et durable notre façon d’habiter le monde. Bien que transversale à toutes les disciplines créatives de l’être humain, il semble de prime abord que nous nous intéressions plutôt aux arts visuels dans le champ ATR, c’est un fait, mais cela ne saurait surtout pas à être érigé comme un principe. Par ailleurs l’acte de représenter ne doit surtout pas être envisagé comme se limitant à la notion du visible. Il touche bien sûr à l’expression, la retranscription, la transmutation de toutes choses perceptibles dans toutes les dimensions sensorielles. La finalité de la pédagogie est d’ouvrir votre conscience à la difficulté d’appréhender un sujet dans sa dimension visible et invisible. Elle doit montrer qu’autour d’un problème posé, plusieurs voies et plusieurs expériences sont nécessaires pour construire une pensée mais aussi une proposition. Elle doit convaincre de la nécessité de créer des rencontres entre des territoires variés du savoir, d’agréger des points de vue pour approcher la connaissance d’un contexte, condition nécessaire pour y faire ensuite un projet. « Rien n’existe tant que nous n’en ayons fait l’expérience. » Jean-Marc Adolphe, Fenêtre sur, Cellule architecture, 2011, p.7.
Le processus de création des idées et d’élaboration des concepts se trouve stimulé. Vous aborderez un monde singulier, aux codes décalés. Il touche une culture vivante qui puise ses racines dans une longue histoire humaine, l’histoire de l’art. Et ces décalages, ces sauts temporels et sémantiques suscitent des appétits d’exploration. Ils libèrent la capacité créative sur un autre thème que celui de l’architecture, participant à vous extraire pour mieux vous y replonger, vous amenant à vous interroger, à chercher des idées, à donner du sens, formuler, faire des synthèses, choisir. Architecte, vous allez devoir faire face aux nécessités d’un monde en mutation continue, où le sens de ce qui est produit est déterminant. Il vous faudra avoir les outils pour comprendre et aborder la complexité. Vous allez apprendre à intégrer d’autres champs pour ensuite construire votre propre approche, et la faire partager.
OBJECTIFS L’objectif principal de ce cours est que vous abordiez les notions de volume et d’espace par l’angle de la sculpture. L’expression d’une matière par le jeu des pleins et des vides est un héritage considérable de l’histoire de la sculpture (le plus souvent d’ailleurs directement attachée à l’architecture). Le vide et la matière sont les principales caractéristiques de l’architecture. Aujourd’hui les outils évoluent, le numérique et l’imprimante 3D semblent remettre en question l’enjeu d’une fabrication manuelle. Il s’agit d’expérimenter l’étendue de ce champ productif et de comprendre qu’un moyen n’en anéantit pas un autre mais l’alimente. Pour mieux saisir cette réflexion, votre encadrement pédagogique est choisi en fonction, il est une co-construction entre deux discipline : l’une artistique et l’autre informatique. Giuseppe Penone
EXERCICES PARTIE 1 Cette première partie consiste en l’élaboration d’un projet artistique de nature sculpturale. Cette production est individuelle : • Vous disposerez en début d’exercice d’une éponge ligaturée par un morceau de corde. • À partir de cette unité de départ formée de 2 matériaux, l’un étant contenu dans l’autre, vous explorerez la diversité des transformations possibles propre à ces deux matériaux en proposant à terme une nouvelle combinaison de leurs relations, sans ajout d’un autre matériau (visible). • Ces 2 matières et leurs absences ou manques (vides) forment l’espace conceptuel du projet artistique, sculptural, architecturé que vous présenterez. • Votre production ne doit être ni figurative, ni considérée comme une maquette. Elle ne renvoie qu’à elle même. • Chacune des deux matières peut avoir subit de nombreuses transformations de son état initial (poids, forme, volume, aspects, structure…) à la seule condition que subsiste dans le résultat final une partie de la présence de chacune.
Giuseppe Penone Anatomia, 2011
• L’échelle de votre proposition sera inférieure ou égale au volume qui vous est donné au départ. • Si la relation des deux matériaux pourra être totalement autre que celle initiale, vous serez évalués en partie sur la qualité/ pertinence de la nouvelle relation que vous proposez, au regard des enjeux plastiques et techniques en présence. •Votre cheminement, qui sera forcément perceptible dans votre proposition, d’un point de départ (commun à tous) à un point d’arrivée (unique), compte autant que le résultat lui même. • Les outils que vous aurez utilisés et/ou les gestes, expériences que vous aurez accomplis, participent pleinement de ce cheminement et doivent être « à l’échelle » du résultat. Une infinité de possibles sont accessibles sans technologie ou machinerie ; cet enseignement doit rester au plus près des moyens du corps et de l’espace de la table. • Le temps consacré à cette expérience peut lui aussi être rempli ou laissé vide… mais c’est de l’alternance de cette considération que dépendra fortement la force du résultat ! • Indice : Il n’est pas forcément judicieux de laisser tomber une chute !
Précisons complémentaires : • Aucun matériau ne vous sera remis par la suite (pas de remplacement). • Un petit carton vous sera également remis pour ranger votre travail entre chaque séance et le ranger dans des étagères mises à disposition dans l’extension (pensez à mettre vos noms sur ces boîtes). • Chaque étudiant doit prévoir au fur et à mesure des séances les outils qui lui sont nécessaires. Pas d’outil électrique autorisé (le volume à travailler et la dureté de sa matière ne nécessitant pas du tout ce type d’équipement). • Par outil nous entendons un objet quel qu’il soit, permettant de prolonger l’action de la main (celle-ci étant l’outil premier) en vue d’actions spécifiques. Une recherche très large et de nombreuses expérimentations doivent nourrir vos choix ou vos inventions d’outils. • Un petit apport d’outillage complémentaire sera possible avec le Ack’Lab voisin. • Le respect du matériau comme de votre environnement de travail et le nettoyage en fin de séances sont indispensables et seront considérés dans l’évaluation l’exercice.
PARTIE 2 Cette seconde partie à pour enjeu de « déplacer, reconsidérer, transformer puis recontextualiser » votre travail sculptural par la pratique de différents outils numériques. Le passage du travail d’atelier (en extension) au travail sur ordinateur (en salles infos) et d’un encadrement par des enseignants du champ ATR à un encadrement par des enseignants du numérique se fera entre le troisième et le quatrième TD en fonction de l’avancement de chacun. Certains projets finalisés avant la date de rendu pourront faire l’objet d’impressions avec le Ack’Lab sur les imprimantes 3D. Le rendu de l’ensemble de votre recherche numérique se fera sous la forme d’une planche format A2 qui sera présentée sur table et qui sera composée de textes, d’images, de dessins et d’une zone blanche suffisante pour l’installation de votre sculpture en plâtre.
Introduction aux travaux de rendus ci-après : Suite à la période de confinement survenue mi-mars, c’est à dire à mi-chemin des TD d’expérimentations correspondant à l’élaboration du projet sculptural, les étudiant.e.s ont été invité à poursuivre le travail à la maison et remettre un PDF présentant leur recherche et sa finalisation. Les éléments attendus étaient les suivants : • •
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Le titre de votre sculpture. Un texte d’environ 1500 caractères (une quinzaine de lignes) où vous essaierez d’exprimer la sémantique de votre projet. Travaillez le choix d’un vocabulaire adapté, peut-être restitutif d’une série d’impressions, de perceptions qui ont guidé vos choix, votre recherche… Une série d’images (libre en nombre (4 ou 5)) présentant des étapes ou des variations de vos expérimentations… vous pouvez éventuellement les commenter d’une phrase ou deux… (ces images peuvent être de qualité moindre mais lisibles) Facultatif mais intéressant : une image des outils que vous avez utilisés. La photo finale envoyée séparément (éventuellement une deuxième qui vous paraitrait également significative). 3 croquis qui expriment autrement votre projet. Technique libre… mais au crayon graphite c’est très bien.
«LACHAI S E»
EVOLUTI ON:
Pl us i e ur sé t a pe sonté t é né c e s s a i r e spoura r r i v e ra u r e ndu i na l . I l af a l l ut: c oupe r , c r e us e r , r e r e mpl i r , c or de r . Lac or deaé t ét ot a l e me nt e nr oul é ea ut ourdel ’ é pong e , é pong ee l l e mê medi mi nué e .
Ce tobj e tquej ’ a i i nt i t ul é« l ac ha i s e »r e pr é s e nt e , c ommes onnom l ’ i ndi que . . . unec ha i s e . Ce l l e c i e s tc or dé epa r c equ’ i l a r r i v equ’ unec ha i s e , unea s s i s e , s oi tunepr i s on; l ac or der e pr é s e nt a nt doncl ac ont r a i nt e . Ene f f e t , pourl e spe r s onne se n di fi c ul t émot r i c e , l e urf a ut e ui l r e pr é s e nt eunevr a i e pr i s ondonti l snepe uv e ntpa ss or t i r . Ma l g r ét out , c e r t a i nsr é us s i s e ntàs er e l e v e r , d’ oùl e sc or de s l i br e squi s ’ é c ha ppe ntdel ’ obj e t ; s i g ned’ e s poi r . Lebuti c i e s tdes oul i g ne rl ef a i tqu’ unobj e t pour t a ntt r è sor di na i r epe uta us s i ê t r es our c e d’ a ng oi s s e .
L’EXUTOIRE QUAND LE VIDE VIENS COMBLER LE PLEIN
Dans ce projet, je me suis penchée sur la place du vide en expérimentant diverses façons pour interprêter la phrase «quand le vide viens combler le plein». À partir de cette éponge et de ficelle, j’ai entrepris le choix de les faire entrer en correlation, dans lequel les deux ne peuvent signifier quelque chose sans l’autre. Il y a de plus un jeu d’opposition entre le ressèrement de la corde autour de l’éponge, qui vient comprimé le vide : l’éponge est déformée et tassée. Des trous qui ont ensuite été percés viennent combler le plein qu’a provoqué la corde sur l’éponge. Son nom vient de son apparence ; La sculpture semble être mal en point comme si elle avait servit à se vider d’une émotion négative ou d’un mauvais sentiment tel un exutoire. Le résultat final montre l’acharnement
Pour l’expérimentation suivante, il y a eut besoin d’une mèche de perceuse, un cutter et un briquet.
ETAPES DE MISE EN OEUVRE :
1 2 Avec de la corde, on vient «saucissoner» les trois parties afin de déformer la forme iniatiale Coupe de l’éponge en trois parties aléatoires
3
Texture brulée qui s’effrite
Je brûle à l’aide d’un briquet les extrêmités de mon éponge
4
5 7
Je gorge mon éponge d’eau que je viens placer au congélateur
6
Une fois que l’éponge est congêlée je viens percer des trous à l’aide d’une mêche
CROQUIS :
Détail sur la corde
Ombres et lumières
Détail sur l’éponge
LA NATURE IGNOREE
AKYOL Arife
L’éponge ayant une forme initiale rectangulaire, fait rappeler l’industrie, l’action de l’homme. Tandis que le fil a plutôt un aspect naturel, on peut lui donner une forme aléatoire, mais pour l’éponge ce n’est pas le cas. C’est pour cela que j’ai décidé de couper l’éponge en plusieurs pavés et décomposer le fil pour crêper chaque partie du fil, ce qui donne des fils d’une plus petite longueur et il se forme donc des bouclettes qui font plus rappeler la nature. C’est en manipulant les deux matériaux, et donc deux sujets opposés qui sont l’artificiel et la nature, que j’ai pu déterminer une histoire ; l’aspect rectangulaire de l’éponge m’a fait penser aux bâtiments (les gratte-ciels) qui sont en masse dans les grandes villes comme New York et la corde m’a fait penser aux forêts, à la nature. J’ai donc décidé de raconter la pollution engendrée par les bâtiments dans le monde. L’homme détruit la nature sans se rendre compte des conséquences que ça peut produire, que ce soit en termes de biodiversité, ou en termes de « beauté » de la Terre. Ma sculpture représente donc le monde ; les forêts sont représentées par la corde et les bâtiments, les trous de l’éponge faisant penser aux fenêtres, par les pavés de l’éponge. On voit donc que c’est l’action de l’homme qui englobe la totalité de la Terre, les forêts, et donc la nature, sont minoritaires à côtés des bâtiments. Le bas de la sculpture représenterait les racines des arbres qui n’ont pas suffisamment d’espace pour s’enraciner, c’est pour cela que les fils entourent les pavés. La Terre a donc perdu son apparence naturelle à cause de la construction de bâtiments sans se soucier de la nature.
AKYOL Arife
VUE FRONTALE
VUE DU DESSUS
AKYOL Arife
VUE FRONTALE CONTREPLONGEE
AKYOL Arife
« Organe à vif » Quelle sculpture réaliser à partir d’une corde tressée et d’une éponge ? L’éponge, avec sa structure alvéolaire pleine de trous, de vide, m’a fait penser à un organe, à un poumon rempli de vide par exemple. Ayant en tête cette image, la corde, beaucoup plus dense du fait de son tressage serré, a évoqué plutôt des éléments pouvant relier les organes entre eux. L’éponge, un matériau aux angles brut est alors en opposition avec la corde, qui elle est plus souple. J’ai donc travaillé mon éponge avec différents outils pour lui donner un aspect organique comme la corde. Dans la sculpture finale, il existe un rapport important entre les deux matériaux. En effet, la corde pénètre dans l’éponge, la traverse et ressort plusieurs fois, tel un parcours. Mais on voit aussi que l’éponge supporte à la fois la corde et son propre poids. Il existe donc un certain équilibre entre les deux matériaux. La corde, en reliant les deux morceaux d’éponge, permet de faire le lien entre ces deux éléments en comblant le vide. On peut parler de matière ( la corde ) qui relit le vide ( l’éponge ). On arrive à un résultat où le vide et la mati!ère s’associent dans des proportions égales, sans pour autant que cela soit figuratif.
Rapport entre les deux matériaux
Croquis avant manipulations
Jeu d’ombres et de lumières
Équilibre
Scalpel / Cutter
Ciseaux
Pince plate Colle Fil de fer Le fil de fer se place dans les corde pour augmenter leurs rĂŠsistance en ĂŠquilibre mais aussi pour leur donner un aspect organique
ICE, WIND AND FIRE La toute première opération que j'ai fait avec l'éponge était de la couper avec un cutter. J'ai remarqué que les trous faits avec une lame semblait se fermer âpres la coupe. L'éponge, étant malléable, est très difficile à manipuler dans son état primaire. Ainsi, ma discision était de la geler. Vu qu'elle absorbait bien l'eau, l'éponge est ainsi devenu très dure et la couper, trouer ou trancher était possible. En démoulant l'éponge de la forme dans laquelle elle était glacée, un petit morceau s'est cassée. L'idée de la sculpter comme un statue de glace m'est venue. Donc, je l'ai taillée de deux cotés avec un ciseau et un marteau. De la troisième j'ai cassé deux petits triangles (le deuxième a brulé) avec une scie. Cela a crée des faces lisses, ce qui est impossible d'obtenir sans qu'elle soit gelé. Ensuite, j'ai procédé à entailler des trous avec la perceuse en créant des vides dans l'objet pour pouvoir passer la ficelle à travers l'éponge. Je voulais voir aussi l'effet que l'inverse du glace, le feu, à sur l'éponge. Avec un briquet j'ai essayé de la bruler mais l'effet n'était pas satisfaisant. Intéressée par l'influence du feu à l'éponge, j'ai décidé de verser de l'alcool dessus et de la mettre en feu. Ensuite, avec des bâtons enflammés j'au brulé des trous dans l'éponge J'ai passe la ficelle à travers les trous, comme si elle a été cousu. Le résultat - une entrelacement de deux matériaux, une entité obtenu sans détruire entièrement leur apparence ni les mélanger. Un produit de la force de l'eau, du feu, du temps et de la main humaine.
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trouer avec la perceuse l'éponge gelé à contrejour; des trous propres couper avec la scie les triangles coupes avec la scie; des coupures propres la mise en feu avec de l'alcool; Le feu brulait autour l'alcool et pour souligner les trous j'ai verse la substance dedans, ce qui a crée des traces noires. Après qu'elle s'est éteint l'éponge sentait l'alcool et je l'ai lavée pour éliminer l'odeur. Cela a presque supprimé les traces du feu.
Matériaux, utilisés au cours des expérimentations: un cutter, un scalpel; des divers colles; une scie; une perceuse r; un couteau; un ciseau; un marteau; quatre mains; des différents produits de nettoyage; de l'alcool; un chalumeau; des briquets; des bâtons en bois, plastique et métal; la force de la nature et une aiguille
Remarques: Vu la situation actuelle, je suis partie de la France afin de pouvoir rentrer dans mon pays. J'ai pas pu prendre les matériaux fournis par vous avec moi. Vu que moi et ma famille étions en quarantaine pour 14 jours (parce que je rentrais d'un pays de risque), c'était difficile a obtenir les matériaux. Ainsi, l'éponge que j'ai utilisé est différente de celle fourni par l'école et mon bout de ficelle est trop court. Veuillez m'excuser pour cette inconvenance.
BALLAND Antonin
Vide et Matière 03/04/2020
« EXTÉRIORISER »
Le point de départ de ma démarche consiste en l’observation multiscalaire de la corde qui nous avait été préalablement fournie. Sa forme longiligne semblable à un large fil unique est en fait composée de plusieurs fils moins larges enroulés, qui eux même se décomposent en fils encore plus fins, et ce, jusqu’à des fils aussi fin, voire plus, qu’un cheveu. Je décidai alors de délier cet enchevêtrement filaire jusqu’à obtenir un volume sorti de nulle part, aéré, presque aérien, un nuage formé de cette multitude de minuscules brins de cordes. Incarnation de légèreté et de douceur, il cache en réalité une force inattendue. En effet, une fois compacté et inséré au cœur de l’éponge à notre disposition, ce volume aux apparences inoffensives libère sa force au point de déformer l’éponge, comme pour s’en libérer. J’avais réalisé avec cette dernière quelques expérimentations. D’abord mise au contact de l’eau, puis essorée, elle sécha une nuit entière, perdant ainsi sa souplesse et son humidité, en se rétractant et en se rigidifiant, comme meurtrie. Je fis rapidement l’analogie avec la dimension des émotions et sentiments. La corde comme une rage enfouie, contenue tant bien que mal dans un être blessé. En effet, l’éponge est pour moi presque personnifiée, comme un être vivant malléable, qui réagit à l’eau, à l’air. Et ses émotions confinées depuis trop longtemps la blesse, la ronge, la déforme. Jusqu’à ce qu’elles explosent au grand jour. Cette rage sort à la lumière dans un nuage chaotique et n’est pas sans conséquence pour l’objet qui se libère et extériorise ainsi sa douleur de manière incontrôlée. J’ai ici inversé le contenu et le contenant par rapport à l’objet que nous avons reçu au début de l’enseignement, mais sans changer le rapport de force. En effet, la corde entourait initialement l’éponge, elle l’enfermait. A présent, la corde est contenue dans l’éponge, mais elle n’est pas contrainte. Elle est si forte qu’elle s’en échappe et fait presque exploser l’éponge.
Volume aéré Corde déliée
Volume déformé
Éponge imbibée
Explosion dévoilée
Prison Mécanique BARNET Tristan ENSAL 2019-2020
Mes toutes premières expérimentations avec ces deux éléments m’ont directement donné une idée directrice, que j’ai creusée tout le reste de l’exercice : la corde permet de densifier l’éponge initialement poreuse et molle, de la contraindre, la réduire. Ainsi ma première manipulation (photo 1), intuitive, consistait en la réalisation sans réflexion préalable de cette idée. De cette manipulation se sont dégagées plusieurs questions : la corde peut-elle avoir un rôle en plus de simple lien ? une relation presque hiérarchique nait (la corde parait forte et dominante face à l’éponge) ; comment l’exploiter, la développer ? En effet c’est ici la corde qui détermine la déformation de toute la sculpture, et il m’a semblé intéressant d’approfondir ce concept. J’ai alors réalisé une deuxième manipulation (photo 2) avec cette fois-ci l’intention de faire de la corde un revêtement, une texture en plus d’un lien. Dans cette réalisation m’est apparu un phénomène très intéressant : la corde tient uniquement car l’éponge cherche à s’en libérer. L’éponge est alors actrice de son emprisonnement. Ainsi, j’ai voulu donner une qualité esthétique en plus à la corde en la tressant (photo 3), et jouer de cette relation de dépendance entre les deux ; la forme de l’éponge est déterminée par la corde, qui ne tient elle-même que grâce à la résistance face à la contrainte qu’elle impose à l’éponge, d’où l’importance de montrer l’éponge qui « lutte ». La sculpture finale est donc totalement autonome, composée uniquement des deux éléments de départ ; seule la relation entre les deux crée cette forme inédite et solide (la zone centrale est dure comme la pierre), cette prison mécanique, dans laquelle l’éponge se coince sans intervention extérieure et pour toujours.
Photo 1 : première approche Photo 2 : utiliser la corde comme un revêtement
Photo 4 : première mise en forme de l’idée finale Photo 3 : tressage de la corde pour lui donner une qualité esthétique
Sculpture finale (photo de rendu)
Photo d’un autre point de vue
« L’Inconnu.e » Dans le cadre de ce cours, les matériaux nous permettant de réaliser une sculpture étaient la corde et l’éponge. J’ai alors listé toutes les actions que je pouvais réaliser avec une corde, puis une éponge. Une corde, on peut la tresser, la détresser, la retresser en fonction de la taille des fibres, des mèches, on peut la couper, la découper, la brûler, l’inniber dans l’eau, on peut attacher, détacher, nouer, lier avec. Une éponge, on peut la brûler, la mouiller, la déchirer, la découper, la tordre, l’aplatir, la gonfler d’air, on peut absorber avec, on peut éponger.
Photo de l’éponge et la corde à leur état initial
J’ai ensuite effectué des tests sur l’éponge et la corde. J’ai découpé des tranches d’éponges, j’ai défait la corde pour la tresser, en étudiant sa composition. Par la suite, j’ai creusé un trou dans l’éponge à l’aide de mon cutter et je l’ai déchirée avec mes doigts afin de créer un tunnel, un vide dans l’éponge. Puis j’ai rempli ce vide par la corde, que j’ai fait passée brin par brin à l’intérieur du tunnel car c’était très compliqué puisque l’éponge était molle. J’ai comblé le vide de l’éponge par la matière de la corde.
Photo des premières expériences avec l’éponge
Croquis de décomposition de la corde BASTARD-BOIS Alexia Enseignement Vides et Matières
Photo de la corde telle qu’elle traverse l’éponge 1/2
On peut remarquer sur cette photo, les deux «trous» creusés pour faire le tunnel passant à travers l’éponge, ne sont pas vraiment des trous car l’éponge tend à garder sa forme initiale et est très difficile à déformer. Ce n’est donc pas un tunnel, pas un vide, mais seulement une entaille à l’intérieur de l’éponge.
Photo de l’éponge percée pour faire passer la corde
Ce qu’on peut remarquer dans ma sculpture, c’est que la corde, en passant dans l’éponge se transforme. Avant de rentrer dans l’éponge, elle est telle que je l’ai trouvée au premier jour. Elle passe ensuite dans l’éponge, et ce que je trouve intéressant, c’est qu’elle est cachée dans l’éponge. Personne ne peut vraiment savoir ce qu’il se passe dans l’éponge, on ne sait pas si la corde est coupée en deux parties, chacune sortant sur une face différente de l’éponge ; on ne sait pas non plus si la corde est entière, à quel moment se fait la séparation des brins. A sa sortie de l’éponge, la corde est séparée en vingt-sept brins, dont neuf tressés. Ce que j’ai voulu montré à travers cette sculpture, c’est tout ce que cache un artiste lorsqu’il crée son œuvre. On ne sait rien de ses procédés, rien de la matière qu’il a expérimentée, car la démarche d’un artiste est très variée. Ma sculpture représente donc à sa manière le secret d’un artiste. Liste des outils utilisés : - cutter - ciseaux - ongles / mains
Trois croquis représentant une coupe de l’éponge au même endroit, de trois manières différentes
Photo des restes de la corde et de l’éponge
Photo du détail de la corde passant dans l’éponge (cicontre) / Photo du détail de la corde tressée (ci-dessus)
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RÉASSEMBLAGE Nous avions pour sujet de créer une sculpture aux moyens des deux seuls matériaux suivants : une éponge et une corde. Il nous était demandé d’expérimenter ces matériaux et de ne pas planifier ce que nous voulions créer.
J’ai donc commencé par observer ces deux matériaux qui nous étaient mis à disposition, les dessiner sous différents angles, l’un à côté de l’autre. J’ai essayé d’explorer toutes les caractéristiques de chacun pour essayer de voir quelles expérimentations seraient intéressantes de faire. Pour débuter dans l’expérimentation, j’ai décidé de couper l’éponge en deux avec un cutter et d’essayer de séparer les différentes parties de la corde pour en obtenir d’autres de différents diamètres. Avec les deux parties de l’éponge identiques formées, je me suis dis que je pouvais expérimenter ces deux-là de deux manières différentes. Pour cela, j’ai effectué quelques modifications à l’une d’entre elle : découpage, compression, enroulement de corde, création de troues, de noeuds, tous cela à l’aide de deux tournevis de tailles différentes et d’une pince universelle pour passer la corde dans les troues formés. Celles-ci m’ont permis d’expérimenter toutes les caractéristiques de ces matériaux. J’ai décidé de laisser la deuxième partie de l’éponge quasiment intacte. J’ai ensuite réfléchi à la façon dont j’allais assembler de nouveau ces deux parties modifiées avec la corde qu’il me restait à disposition. Après plusieurs tentatives, je me suis dis que la meilleure façon de les rassembler était de les empiler. J’ai décidé après cela de disposer la corde tout autour d’une manière à former une sorte de liaison entre ces deux là mais en laissant par ailleurs un petit espace en passant la corde entre les deux parties pour montrer tout de même les deux différentes parties.
ÉTAPES DE LA CONCEPTION
matériaux de départ
début d’expérimentation: découpage de l’éponge en deux parties égales
recherche d’assemblage des éléments modifiés
Outils Utilisés
tournevis
cutter
pince
PHOTOS FINALES
CROQUIS DE LA SCULPTURE
Au fil d’une pensée...
Eloïse BEDOK
Penser. Imaginer, réfléchir, ressentir, concevoir, rêver. C’est ce qu’est la pensée, un ensemble tant cognitif qu’affectif. Elle permet les idées, celles qui naissent à tout moment, celles qui en croisent d’autres, celles qui se mélangent, celles qui permettent la création… Cette sculpture renvoie à ce processus de naissance d’une idée ou d’une pensée, le chemin qu’elle traverse pour murir, depuis ses origines, qui peuvent être diverses, allant du vécu aux croyances, pour finalement résulter sur une création. L’éponge représente la matière organique qui contient cette paille qui est le fruit de l’imagination. Chaque ficelle est alors une pensée qui en croise d’autres, puis d’autres, pour terminer sur une seule et même idée. C’est la raison pour laquelle j’ai baptisé mon œuvre « Au fil d’une pensée », qui rappelle l’expression commune, mais qui renvoie également au fait que chaque pensée est ici représentée par un fil. A travers cette sculpture, j’ai cherché à évoquer ce que m’inspirait l’exercice en luimême. Ici, les origines de la pensée seraient donc les diverses expérimentations que j’ai effectuées pour aboutir à ce résultat. J’ai, dans un premier temps, cherché à trouver un moyen de déformer l’éponge, sa simple forme rectangulaire limitant beaucoup mon imagination. Je l’ai donc mouillée et laissée sécher avec des poids divers appuyant sur celle-ci pour lui donner un aspect particulier une fois sèche. J’ai beaucoup apprécié le résultat obtenu, l’aspect durci et la forme repliée de l’éponge me paraissait alors très intéressante. J’ai donc réitéré l’opération pour avoir deux parties à peu près identiques, que j’ai par la suite fusionnées en les cousant avec une ficelle.
En ce qui concerne la corde, son apparence trop épaisse ne me permettait pas de la manipuler convenablement, je l’ai donc décomposée une première fois et ai obtenu plusieurs cordelettes. J’ai continué dans ma lancée, et la ficelle, devenue beaucoup plus fine, fut nettement plus pratique d’utilisation, notamment pour coudre. J’ai poursuivi la séparation des fibres de la cordelette et ai obtenu une « paille » que j’ai également utilisée dans ma sculpture.
Le vide et le plein sont ici envisagés par la paille, qui comble une seule partie de l’éponge laissant la seconde vide, mais également par l’espace entre les deux tranches que j’ai simplement cousues, ce qui entraîne un léger espacement. Nous retrouvons également le vide entre chaque ficelle, mais aussi entre celles-ci et la surface dure de l’éponge. Le plein renvoie ici aux origines des idées, comme je l’ai expliqué plus haut, tous les éléments influant sur la pensée, le vécu, les croyances, les rêves, les sentiments… Le vide est ce qui est à combler, c’est le résultat que nous cherchons à obtenir. Une fois l’idée trouvée, elle remplira ce vide et elle prendra toute la place au sein de la pensée. L’espacement entre chaque ficelle, et donc, entre chaque inspiration, fait référence aux différences et aux écarts qu’il peut y avoir entre une idée et une autre.
Dans la réalisation de cette œuvre, j’ai eu recours à des outils divers : - Une scie qui m’a permis de couper l’éponge en tranches, que j’ai par la suite mouillées puis calées d’une certaine manière afin qu’elles prennent une forme particulière une fois sèches - Un cutter qui m’a servi notamment pour les finitions, afin d’enlever au mieux l’effet « édenté » donné à l’éponge suite à la découpe effectuée par la scie - Un compas, utile notamment pour percer l’éponge devenue dure - Une aiguille à coudre épaisse à laquelle j’ai eu recours pour réunir les deux éponges, que j’ai donc cousues entre elles, mais également pour faire passer la ficelle à travers l’éponge - La paire de ciseaux s’est avérée essentielle notamment pour les finitions
Croquis de la matière
Croquis de la forme
Photographies de la structure finale
Croquis de l’ombre et de la lumière
BERTHOU Laetitia
L’EPONGE MAGIQUE
Pour ce projet, j’ai décidé que les différentes expérimentations guident la forme de ma sculpture. Tout d’abord, l’idée de faire des trous communicants entre chaque face pour y laisser passer la corde m’est venue en premier. Mais, en y réfléchissant, avant de faire un quelconque trou, il est intéressant de changer un peu la « parallépipédie » de l’éponge. Alors, j’ai eu l’idée de la couper en diagonale et en prêtant attention à bien couper droit, je me suis arrêtée dans mon élan, laissant ainsi une fente assez large pour y insérer la corde. C’était là le déclic de ma sculpture. Une autre fente, cette fois-ci plus profonde, vient scinder en deux l’éponge et j’ai décalé les 2 morceaux, tout en se touchant, pour donner l’impression de vide de chaque côté alors qu’il y a exactement la même quantité de matière qu’avant. Ensuite, l’envie de créer des vides m’alarme et c’est là que j’ai repris l’idée de faire des trous communicants entre quelques faces de l’éponge pour y passer la corde. Un trompe-l’œil a également été ajouté à la sculpture : une partie d’une face a été brûlée et, déçue que le feu n’y ait pas fait un trou, j’ai creusé puis « re-brûlé », donnant un effet d’ombre. Ce dernier fait croire que la corde passerait également par ce « faux-trou ». Une partie enlevée d’un autre trou a, également, été déplacée diagonalement opposé au creux, pour rappeler le manque dû à la brûlure. Enfin, ayant moi-même les cheveux longs, il m’était impossible de ne pas défaire la corde et de ne pas faire de tresses. Il y a une sorte d’évolution de gauche à droite quand on regarde la sculpture face à la fente : elle est d’abord disciplinée par les tresses, puis elle retrouve son état normal et enfin elle ressort de l’éponge toute défaite. L’inverse est également intéressant : elle passe de toute défaite, à son état normal pour être enfin disciplinée par les tresses, donnant ainsi un caractère magique à cette éponge.
BERTHOU Laetitia J’ai utilisé plusieurs outils : un cutter, des ciseaux, des allumettes, et bien évidemment, mes mains. Le cutter m’a servi pour tout ce qui était coupe et trous, les ciseaux m’ont servi pour façonner la demisphère sur le côté, les allumettes m’ont permis de brûler l’éponge et mes mains à assembler le tout.
Vide et Matière Courbes et recroquevillement
Laure BERTRAND L1
ENSAL 2019-2020
sémantique du projet J’ai expérimenté séparément les caractéristiques mécaniques et plastiques de l’éponge et de la corde. Tout d’abord, l’éponge m’est apparue comme un «corps», constitué d’une peau, ellemême constituée de pores, comme la nôtre, mais à une échelle différente. Que trouvet-on sous cette peau si on la retire ? une peau nouvelle, et c’est ce qui a été expérimenté avec l’éponge. Cette dernière est flexible, peut être déformée sous des efforts de compression, traction et flexion. Mais l’éponge est aussi élastique : elle retrouve sa forme après avoir été déformée, la déformation est donc réversible. Néanmoins, il est possible de lui faire garder une forme qu’on lui donne. C’est en tout cas ce que j’ai expérimenté avec la «peau» de l’éponge. Après avoir entaillé l’éponge à plusieurs endroits (6), j’ai enroulé sur eux-mêmes ces morceaux de «peau» partiellement détachés du «corps». Et voilà que ces morceaux restent enroulés, et sans que cela ne nécessite la présence d’un outil ou matériau pour les maintenir. J’ai donc répété ces étapes sur l’ensemble de l’éponge, jusqu’à ce que cela n’en soit plus une, mais un agglomérat de courbures et d’enroulements organiques (1), fusionnée les uns aux autres, formant un tout. La parallélépipèdie initiale de l’éponge n’est plus perceptible. Elle est maintenant devenue sculpture, un ensemble qui ne dispose pas de support: la sculpture peut être disposée dans tous les sens, reposée sur n’importe quelle face, elle est en cela détachée du sol (même s’il a fallu lui trouver un angle de vue, le meilleur, pour la photographier). La courbe règne (4), et on passe de la surface plane à des mouvements de rétraction, de replis, interprétés par des courbes successives (5). Les pores sont étirés et sont l’image perceptible d’un repli et d’un allongement de matière.
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Ensuite, le temps est venu d’expérimenter les caractéristiques de la corde. Je ne l’ai pas vu comme une corde, un tout, mais plutôt comme le tressage de «cordes» plus petites, constituées de fibres et de brins. La décomposition : le maître mot qui a guidé cette expérimentation (2). Comment revenir a l’état primaire de la corde, à celui des matières premières avant qu’elles soient transformées ? En séparant les fils qui composent la corde, je me suis aperçue que si l’on tirait sur l’un d’entre eux, les autres se rétractaient, s’enroulaient (ce qui rappelle l’expérimentation avec l’éponge), et créaient un certain volume d’agglomération de fils, peut être comme une «sculpture aléatoire et naturelle des fils». De plus, pour exploiter l’idée de décomposition jusqu’au bout, j’ai séparé les fibres qui composent les brins de la corde, pour ainsi revenir à l’état primaire de l’objet. C’est ainsi que les fibres de la corde se glissent dans les vides de l’éponge sculptée, dans les creux des enroulements ou coincés entre deux courbes. Un bout de corde décomposée fusionne avec l’éponge, et laisse trainer ses brins au sol. Corde et éponge ne font plus qu’un, courbes et fibres fusionnent (3), tous s’enfuissent, se rétractent, et s’enroulent, pour atteindre le centre du «corps», le coeur ...
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étapes et variations des expérimentations
L’état initial: une corde et une éponge
Quelques premières entailles dans l’éponge, dans le sens des arêtes du volume.
Les étapes précédentes sont reprises sur l’ensemble de l’éponge: on entaille chaque face de celle-ci, et on replie ou enroule sur elle-même la «peau» ainsi presque détachée. Pour rejoindre certains morceaux entre eux, on utilise un brin de la corde, et on perce les morceaux pour pouvoir enfiler le brin dedans.
On tire sur les entailles, comme on retirerait la peau d’un serpent, pour en dévoiler une plus neuve. La peau, plus fine que le corps en lui même, peut s’enrouler sur elle-même et garder sa forme courbe. L’éponge s’est comme retractée sur ellemême. Les entailles forment des pièces de «peau», qui s’enroulent, de telle sorte que la forme parallélépipèdique de l’éponge n’est plus perceptible. La sculpture prend forme: un agglomérat de courbures organiques, fusionnées les unes aux autres, formant un tout.
étapes et variations des expérimentations
Résulat de la décomposition : les fibres, matière première à l’origine de la corde.
On tire sur un des brins de la corde, et les autres s’animent, et forment un volume sculpté de façon aléatoire, par les mouvements de repli et de rétractation de ces brins.
Outils utilisés
Une pince à poinçon
Une vrille
Un scalpel
Une paire de ciseaux
Autres points de vue de la sculpture...
Autres points de vue de la sculpture...
Vide & Matière
“Matière à tisser”
Besson Elisa E 0223- Vide & Matière ENSAL, 2019-2020
Je vous propose dans ce document, le traitement et l’histoire que raconte mon travail intitulé “Matière à tisser”. Son appellation est inspirée du mot métier à tisser. Tout d’abord, l’inspiration est venue d’un questionnement: Comment une matière peut permettre la “re-formation”, le remplacement, la restructuration d’une autre matière ? J’ai d’abord laissé l’éponge sécher afin de permettre une découpe plus facile du premier matériau qui serait celui “à détruire” et j’ai filé la corde en défaisant chaque brin jusqu’à n’obtenir qu’une seule épaisseur de brin: la plus fine. Une fois la découpe; quelque peu brutale; faite, il me semblait logique de lisser au maximum les bords découpés comme pour reprendre un nouveau départ lors du tissage (lissage effectué avec des ciseaux). Les brins étant trop épais pour passer dans l’aiguille, j’ai réalisé un montage avec du fils à tisser (cf photo) permettant un tissage rapide et plus net au travers de l'éponge. Tissage de l'éponge avec l'aiguille et le brin de corde
Découpe de l'éponge au cutter Système permettant le tissage
Au fur et à mesure de mon tissage, l’éponge se rétracte sur elle même dû à la pression exercée par le corde, ce qui lui donnera cette forme pas tout à fait rectangulaire. Enfin, j’ai délibérément laissé de la corde sortir au dehors de l’éponge pour permettre de créer cet effet de “En cours de réalisation” comme si la corde se tissait elle même dans l’éponge pour permettre d’en recoller les morceaux. Le résultat apparaît avec une transparence au centre de la sculpture découpée mais en même temps, on y retrouve une matière en train de se créer en se tissant.
Résultat final
Mise en abîme des fils extérieurs
Zoom sur le tissage intérieur
Le déclin La sculpture : Après plusieurs tests et croquis, j’ai décidé de modifier majoritairement la corde et garder au maximum la forme initial de l’éponge. En effet j’ai trouvé intéressant de jouer avec les différents aspects de la corde qui peut se décliner en plusieurs parties ( corde, brins, filaments) et créer ainsi un immense jeu de matérialité laissant ainsi place à différentes exploitation du vide. La corde traverse donc l’éponge sur ses cotés et tout au long de sa descente de l’éponge elle se dégrade progressivement, ainsi de chaque côtés de l’éponge la matérialité de la corde va entrainer un nouveau rapport au vide. Au sommet de l’éponge la corde est indemne puis se sépare en 3 brins et ensuite en filaments qui sont brulés à l’extrémités symbolisant la fin du déclin. De plus, cette traversée que l’on ne peut pas apercevoir, nous questionne sur le rapport du vide et de l’éponge cela montre bien qu’au sein de l’éponge des grands espaces de vide on été crée sans qu’on puisse les voir on ne peut que les imaginer. L’éponge garde au maximum son aspect initial car sa forme parallélépipédique, quasiment parfaite, en fait sa beauté ainsi que ses multitudes d’alvéoles créant tous ses vides font de l’éponge sont utilités sans cela elle n’est rien. Plusieurs jours après, j’ai trouvé nécessaire de « relier » ces deux matériaux, j’ai donc décidé tout en gardant sa forme initiale de faire suivre le déclin de la corde à l’éponge : pour commencer au sommet l’éponge est humide pour montrer une couleur vive et la santé de celle-ci, ensuite quand la corde commence à sécher l’éponge devient sèche, terne et commence à se déchirer : les alvéoles sont plus grandes, les cotés sont déchirés, et enfin à son extrémités l’éponge est brulée donnant un aspect noir à l’éponge montrant la fin du déclin, elle ne peut pas revenir en arrière. Les deux matériaux sont liés par ce vide au sein de l’éponge et le déclin de l’un entraine la chute de l’autre.
Les expérimentations : Premier jour de découverte des matériaux où l’on a réalisé des séries de test sur la résistance, la matérialité, la compression…
Quelques jours après des esquisses de croquis sur des possibles sculptures. L’aspect ne me plaisait pas j’ai donc décidé de travailler l’éponge en un seul morceau.
Pour mon idée j’ai donc essayé de transpercer l’éponge avec différents outil : cutter, tourne vis, perceuse. La perceuse à permis de réaliser un trou assez net pour passer la corde assez facilement On peut apercevoir l’espace de vide créer à l’intérieur de l’éponge invincible de l’extérieur.
Ensuite, j’ai effectué les premier passage de corde à travers l’éponge à l’aide d’un embout métallique.
Le premier rendu, sans avoir modifié l’éponge. Après quelques jours j’ai trouvé qu’il manquait de cohérence et j’ai donc voulu créer une « harmonie » entre les deux.
Ensuite test avec un briquet pour voir les différents aspects et couleurs que peux prendre l’éponge. J’ai pensé que l’effet brûlé pourrai correspondre à celui déstructuré de la corde
Outils utilisés pour les différentes opérations de création.
Le rĂŠsultat :
Les schémas :
Dans ce schéma on peut voir le trajet que suit la corde tout au long de sa descente et ainsi imaginer le vide qui traverse l’éponge.
Les points de vue latérales permettent de voir les contrastes entre les deux cotés et chaque étapes de séparation de la corde. Ainsi que le rapport avec le vide créer selon leur épaisseur.
En montrant uniquement l’éponge on peut suivre son changement d’état et donc sa matérialité. Au sommet l’éponge est humidifier et en parfaite état, puis elle devient sèche et est déchirée à plusieurs endroits, enfin au bas l’éponge est déchirée mais également brulée. Elle suit donc l’avancée de la corde.
Harmonie L’idée première fut de s’inspirer d’une caractéristique fondamentale de l’éponge : l’adpatation. En effet l’éponge, quelque soit les contraintes auxuqelles elle se soumet, retrouve toujours sa forme initiale. L’objectif premier de mon expérimentation fût donc de vouloir donner la capacité de «mémoire de forme» à l’éponge. Donc, dans un premier temps, enlacer la corde autour de l’éponge de sorte à ce que celle-ci change de forme. Puis, j’ai mouillé l’éponge et l’ai laissé sécher pendant 2 semaines. Enfin, pour clore ce processus, j’ai fait «cuire» l’éponge au four durant 5 minute. Dans la continuité de cette démarche, je décidais de bruler une patie de l’éponge. Elle en ressorti sous 3 états. En partie totalement sèche, en d’autres partiellement, et par endroits totalement carbonisée. Un dégradé intéresssant au toucher. Et lorsque j’ai dénoué la corde, l’éponge avait gardé la trace de ses liens, comme si elle était figée dans cette contrainte invisible dont elle ne pourrait plus se défaire. La forme de l’éponge m’a alors parrue alors étonnament épurée. Mais tout l’enjeux résidait alors dans le fait de réussir à garder cette souplesse dans l’emploi de la corde. L’idée de faire valser la corde autour de l’éponge vint alors naturellement en découlant de cette problématique. L’objectif serait de donner l’impression que la corde s’envole, que les liens se dénouent comme par enchantement. Je m’employais alors à planter des curre dent à des emplacements stratégiques sur l’éponge pour pouvoir y fixer la corde pontuellement de sorte qu’on ne visualise quasiment pas le contact entre les deux unités. De plus, j’enroulais un bout de la corde en spirale sur elle même pour constituer un socle pour l’éponge, tout en respectant la douceur et la continuité de la sulpture. Mais la nouvelle forme de l’éponge empêchait sa stabilité. Elle ne tenait plus debout. J’eu alors l’idée de figer sa chute dans le temps, tout comme l’éponge est figée dans sa forme. Ainsi, toujours grâce à des curre dents, je fixais l’éponge dans son socle, tombant pour l’éternité, dans une chute sans fin. Dans un déséquilibre constant qui pourtant semblait compensé par la corde qui l’enlaçait. Une danse danse élancée et harmonieuse entre ces deux unités pourtant bien différentes, qui finissent par se compléter au point qu’on ne peut plus imaginer l’une sans l’autre. La danse de la victime, portant les marques de ses suplices, entrainnée par son boureau dans une fin certaine, mais pas moins spectaculaire.
Etapes de Conception L’éponge est enroulée dans une corde puis est «cuite» au four pour qu’elle puisse sécher et ainsi garder la forme induite par la corde.
Un bout de l’éponge est brulée à l’allumette
L’autre bout de la corde est enroulée en spirale pour constituer un socle
Un bout de la corde est brulée à l’allumette dans la continuité
Des curres dents sont plantés dans l’éponge pour la s’abilier sur son socle
Autres angles de vue
Vue éclatée du projet
Curre dents
Elements invisibles Curre dent dans la corde pour qu’elle reste droite
Le socle tient grace à la colle
DESTRUCTION CREATIVE Après de multiples manipulations des deux matériaux, une caractéristique commune s’est dégagée de mes expérimentations : la fragilité. En effet, en apparence résistants et cohérents, il suffit d’actions minimes pour leur faire perdre leur aspect original. L’éponge reflète au départ une idée de perfection de la matière par sa forme géométrique, et pourtant en deux ou trois coups de cutters ou de déchirements, elle perd cet aspect, pour ne laisser place qu’à des débris, voire de la poussière. De même pour la corde : malgré son tressage méthodique, si elle n’est pas maintenue à ses extrémités, elle se détresse puis s’effiloche pour ne devenir qu’un emmêlement de fibres. C’est donc de cette fragilité que m’est venu l’idée d’une manière de lier les matériaux : puisqu’ils se décomposent si facilement, on peut les lier dans cette destruction, que leur destruction permette la création de quelque chose de nouveau. Je pensais au début faire une sculpture où les matériaux s’altère ensembles ; qu’au fur et à mesure que l’éponge se désintègre la corde s’effiloche en même temps. Mais finalement, j’ai préféré faire une sculpture où la disparition de l’un donne lieu à la formation de l’autre, comme s’il renaissait des cendres du matériau disparu. Le lien entre l’éponge et la corde est alors encore plus fort. La forme particulière permet de donner deux sens de lecture, au choix du spectateur : de bas en haut ou l’inverse. Mais quel que soit le sens, on observe la même chose : un matériau se détruit, un autre se crée. La destruction engendre la création, d’où le nom de ma sculpture.
Baptiste BOURDIN - E223 Vide & Matière - page 1
Baptiste BOURDIN - E223 Vide & Matière - page 2
Avant de commencer mes expérimentations, j’ai travaillé mes matériaux de remplacement pour leur donner un aspect le plus proche possible de l’éponge et la corde qui nous avait été confiés.
Découverte, analyse et expérimentations des deux matériaux
Baptiste BOURDIN - E223 Vide & Matière - page 3
Découverte, analyse et expérimentations des deux matériaux Baptiste BOURDIN - E223 Vide & Matière - page 4
Première esquisse de ma sculpture Mise en place de l’éponge
Baptiste BOURDIN - E223 Vide & Matière - page 5
Détail du bas de la sculpture
Détail du haut de la sculpture
Ajout de la corde detréssée
Rendu final
Baptiste BOURDIN - E223 Vide & Matière - page 6
Q U A N DL EF L U I D EPOR T EL ES O L I D E Lef l ui dee tl es ol i des ont2é t at squi r e pr é s e nt e nti c i l ac or dee tl ’ é ponge . Commej evoul ai sc as s e rl e snor me s del anat ur er é gnant saut our sdec e s 2é t at s , j ’ ai de s ui t ee ul ’ i dé ede pos i t i onne rl ’ é pongeaude s s usdel a c or de . Lapr obl è mat i queé t ai tdoncde t r ouve runmoy e n, ouunmat é r i au qui al l ai tmepe r me t t r edec r é e run é qui l i br edansmas c ul pt ur e . J ’ ai al or s pe ns éauf i l def e r . Cede r ni e rs e r t ai ns i depi l i e roude«noy auc e nt r al » pouras s ur e runec e r t ai nes t abi l i t éà l as c ul pt ur e . Lef i l def e raé gal e me nts e r vi à donne rl af or mevoul ueàl ac or de . Ce t t ede r ni è r ee s te nt r e me l é es ur e l l e mê mee tpe r me tàl ac or de d’ ê t r eunmax i mum f or t i f i é e . S c ul pt ur e J ’ ai r é al i s épl us i e ur st e s t se npos i t onnantl ’ é ponges url ac or de . Au dé but , j enel ’ ai pasdé c oupé e , mai sl as c ul pt ur ener e ndai tpas c ommej el ’ avai si mmagi né e . J es ouhai t ai sque l quec hos edepl us aé r i e ne tdepl usc ompl e x ee nt e r medes t r uc t ur e . Dansc ec asl à, f ai r et e ni rl ’ é pongemepar ai s s ai tt r oppe ui nt é r é s s antauxvue sdu nombr ed’ appui squ’ e l l eavai te tdoncdes apos i t i ons i mpl es url a c or de . J ’ ai e ns ui t ee ul ’ i dé edef ai r eune«t our »àbas edet r i angl e s dé c oupé sdansl ’ é ponge . Lepr e mi e rt e s tc ons i s t ai tàl e sf ai r et e ni re n«e s c al i e r s »( voi rpage 2 ) . Mai sc e t t ei dé enemec onve nantpasas s e z , j ’ ai dé c i dédepos i t i onne r l e st r i angl e sdef aç ondé s or donné e . Las c ul pt ur eé t ai te nf i nr é al i s é e .
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Q U A N DL EF L U I D EPOR T EL ES O L I D E
Lemat é r i e l ut i l i s é: unc ut t e r , unes c i eàmé t aux e tduf i l def e r Lac or def or t i f i é e
Fi l def e rs e r vantdepi l i e r Es s ai s: t oure ne s c al i e r s
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Q U A N DL EF L U I D EPOR T EL ES O L I D E
Cr oqui sdel as c ul pt ur e
Cr oqui sdel ac or de Fi l def e r
S c ul pt ur e
Cr oqui ss c hé mat i que
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LABARRE Juliette
S2, 2019-2020
L’union franchissante
Pour débuter ce projet, je me suis d’abord beaucoup questionnée sur l’éponge, sur les possibilités de découpe, d’assemblage, et de dérives de ce matériau. J’ai réalisé qu’il y avait de nombreuses éventualités concernant son aspect géométrique. Je l’ai donc découpé en plusieurs morceaux de tailles et de largeurs différentes, et ai testé différents assemblages. J’en ai fait de même avec la corde. En la travaillant, on réalise qu’elle est composée de fils tressés entre eux, qui forment plusieurs épaisseurs distinctes. J’ai décidé de m’appuyer sur ce point afin de créer un projet mêlant à la fois les épaisseurs hétérogènes de la corde mais aussi celles de l’éponge. J’ai souhaité trouver un moyen d’assembler et de faire tenir deux parties de l’éponge entres elle grâce à la corde. Comme nous pouvons le voir, j’ai tendu les fils de la corde et les ai fait passer dans chaque partie de l’éponge ce qui permet de faire tenir l’ensemble. Cet équilibre relationnel offre l’autonomie au projet. Il y a une dizaine de fils, de différentes épaisseurs, dont celui du milieu, qui est la corde originelle. L’ensemble d’entre eux forment une linéarité qui traversent la sculpture et s’élèvent jusqu’à son sommet. Arrivés au sommet, on remarque que la corde la plus épaisse traverse pour la dernière fois l’éponge, et vient la contourner jusqu’à atteindre l’intérieur de la sculpture. Là, la corde s’achève en formant une sphère. Dans ce projet, la corde effectue donc un parcours à travers l’éponge en la traversant à plusieurs reprises, en la contournant puis en venant finalement s’y achever à l’intérieur. Tout cela représente pour moi une métaphore dont le sens est celui de la consolidation des liens. Comme nous pouvons le voir, l’éponge s’exprime ici en deux parties séparées, alors qu’elles étaient auparavant unies en un seul et même élément. L’objectif de la corde est de relier les deux parties, de les unir à nouveau par le biais d’un « raccommodage ». Le fait que la corde s’achève en sphère et non fractionnée est également significatif: elle adoucit la sculpture et ne vient pas brutaliser ou rompre sa sensibilité. La forme finale n’est plus celle d’une éponge, tout comme les fils de corde qui relient le tout ne sont plus aussi épais qu’initialement. Cela montre que même si certaines choses ont été perdues, disséminées, en plus ou moins grande quantité, rien n’est inconcevable pour autant. Ceci est valable dans beaucoup de nos expériences en tant qu’être humain. Même après des épreuves comme le déchirement, le désaccord, la division, le trouble, la rupture, le chagrin, tout peut arriver, tant que l’on s’en donne les moyens. Cela fait appel à la consolidation des liens, qui dans notre exemple peut être effectuée avec une corde, et dans la vie réelle par bien d’autres moyens.
Premier essaie de découpage dans l’éponge (au cutter et scalpel). Je réalise que la matière est très souple et plutôt facile à découper.
Étape de couture: je fais passer tous les fils plusieurs fois dans l’éponge (à l’aide d’une aiguille à tricoter)
Détail des fils passant au travers de l’éponge
Détail de l’intérieur de la sculpture : On observe plusieurs fils de corde dont celui du milieu qui est l ‘original. Celui- ci la contourne et s’achève à l’intérieur en formant une sphère.
La sculpture vue depuis l’autre côté : point de vue également intéressant.
Photos des outils utilisés lors de la conception de la sculpture (cutter, scalpel, réglet, aiguille à tricoter..)
Croquis de la sculpture qui met en avant l’expression de la matière : On observe des détails sur la matérialité de l’éponge (rugueuse, volumineuse, ayant des centaines de trous ajournés/ incurvés..) et sur celle de la corde (souplesse, tressée, déformable..).
Croquis de la sculpture vu de face qui favorise l’expression des contours et de l’équilibre relationnel entre les deux parties de l’éponge et la corde.
Croquis de la sculpture vue de dessus représentant les ombres et lumières lorsque la lumière provient de l’avant.
Photo finale de la sculpture
Seconde photo de la sculpture également intéressante afin de mieux voir « l’étalement » des fils de la corde
LA CORDE AU COU À la première vue des deux matériaux que l’on nous a fourni : une éponge ligotée par une corde, je suis restée longtemps à seulement les regarder, les toucher, les compresser, tester leur flexibilité ... Je n’ai pas osé apporter de changement au début. Puis j’ai décidé dans un premier temps de défaire la force exercée par la corde sur l’éponge. Au final, je n'étais pas satisfaite de cette séparation. J’ai donc décidé de ligoter à nouveau l’éponge par la corde, mais de façon très aléatoire afin que la corde soit en contact avec le plus de surfaces possible et plutôt serré, ce qui oblige l’éponge à se déformer. Ainsi, j’ai pris le parti de traiter la corde et l’éponge comme s'ils ne faisaient qu’un seul corps. Mon expérimentation avec ce nouveau corps s’est continuée alors que nous sommes rentrés dans une période de confinement. L’environnement de travail ayant radicalement changé, l’inspiration aussi … J’ai choisi dans un premier temps de revenir à l’essence même de ce qu’est une éponge : un objet qui permet, par le frottement, de nettoyer une surface. J’ai donc mouillé le corps et l’ai “utilisé” comme une éponge : en la frottant à une surface sale (les dalles qui composent ma terrasses). J’ai volontairement choisi de ne mettre en contact avec la matière extérieure qu’une seule face du corps. Ensuite, je l’ai mis au congélateur, puis ressorti un jour plus tard pour la raser sur les 4 bandes les plus fines du corps. En utilisant un rasoir comme outil cela a créé un effet plutôt déstructuré avec des fibres qui ressortent. L’eau qui m’a servie pour laver le rasoir avec les petites fibres détachées, je l’ai reversée sur le corps rasé (pour lui rendre ce qui lui appartient). Ensuite, je l’ai laissé bronzer au soleil durant une après-midi. Puis j’ai décidé de complètement la déshydrater à l’aide d’un sèche-cheveux. Ce corps ayant selon moi suffisamment vécu, j’ai décidé de finir l'expérimentation en séparant ses deux constituants et de les disposer de sorte qu’ils soient toujours en contact mais simplement en appuie simple avec la corde encore comme entrelacée mais à distance, et sans force autour de l’éponge. De plus, grâce à la mémoire de forme de l’éponge on retrouve dans la sculpture finale l'étreinte que la corde a exercée sur elle. On retrouve aussi les surfaces rasées et la face salie par le frottement avec quelques endroits épargnés, là où se trouvait la corde. Cette dernière aussi présente des endroit plus usés et sales que d’autres. Au final, par cette expérimentation j’ai voulu donner vie aux matériaux en leur faisant vivre des vies différentes : celle d’une éponge, celle de la nourriture mais aussi celle d’un humain qui sort au soleil, se rase ou encore se sèche à l’aide d’outils particuliers et le tout enfermé, ligoté (confiné).
SEPARATION Dès le début de l’exercice, j’ai pris le parti de découper l’éponge en deux morceaux, la décomposant en un cadre et son cœur. Une observation m’a guidé vers l’étape suivante de mon expérimentation : malgré la séparation, on souhaite ré-emboîter les deux morceaux pour reformer le tout. J’ai donc cherché à aller contre cette envie, en créant un contraste entre ces deux unités à l’aide du deuxième matériau dont on disposait : la corde. J’ai commencé par travailler sur l’interaction entre le cadre et la corde. Tout en gardant ces deux matériaux non contraints l’un par l’autre, j’ai testé différentes manières d’enrouler la corde autour du cadre (photos 1, 2 et 3). J’ai re-tressé la corde en utilisant seulement deux brins, au lieu de trois. J’ai choisi de garder la troisième option, qui conserve de manière intacte l’espace vide où se trouvait initialement le cœur de l’éponge. Assez naturellement, j’ai utilisé l’excès de corde pour lier le cœur au cadre (photo 4). J’ai ensuite travaillé sur le cœur. J’ai cherché à le percer et le déformer avec la corde sous ses différentes formes (deux brins, un seul brin, séparation en plusieurs fils…). J’ai utilisé différentes techniques : faire un nœud autour de l’une des arrêtes, découper un morceau de l’éponge et l’entourer de corde, faire passer la corde dans l’éponge, faire des nœuds au bout de la corde… J’ai conservé la plupart d’entre elles, ce qui provoque un effet de chaos émanant de ce morceau de l’éponge. La sculpture finale obtenue peut être interprétée comme une métaphore de l’attachement mère-enfant. L’absence du cœur laisse un vide dans l’éponge, tout comme la naissance. L’enfant grandit, séparé de sa mère, et ce développement est représenté par le cœur de l’éponge déformé par la corde. Le lien unique qui lie une mère et son enfant à jamais, bien au-delà du seul cordon ombilical, est alors représenté par la corde entière qui lie les deux morceaux de l’éponge. Le Calvé Anna
E223 - Vide Et Matière
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Croquis d’une vue rapprochée du cœur de l’éponge
Croquis des deux volumes
Le Calvé Anna
Croquis de l’ombre projetée de la sculpture
E223 - Vide Et Matière
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Ascension
J’ai façonné ce projet de façon à le rendre simple mais pour autant équivoque. Le projet est comme en équilibre, élevée dans l’espace. L’éponge avec son apparence moelleuse, légère, à l’air de flotter dans l’air. La corde, elle, apparaît comme une mauvaise herbe qui viendrait s’éprendre de l’éponge en s’enroulant tout autour d’elle au point de la tordre, de la faire céder sous sa force. Elle souhaite s’approprier la matière, comme si elle voulait en faire partie, faire un tout. Dans cette représentation la corde est forte et puissante tandis que l’éponge subit, celle-ci est douce et vulnérable. Un peu comme si l’éponge était rêveuse, et la corde terre à terre. L’une veut s’enfuir, l’autre la ramener sur terre. L’éponge est percée par deux trous aux extrémités, ils permettent de filtrer la lumière ; celle-ci passe à travers ces deux espaces vides. On peut ainsi étudier l’ombre portée. Au début, je souhaitais cribler l’éponge de pleins de trous sauf que ça s’est avéré pas très esthétique et pas concluant par rapport à ce que je souhaitais. J’ai donc décidé d’en faire juste 2 mais de plus grosse taille. Ils donnent alors plus de caractère au projet. Finalement, l’éponge qui résiste à la compression ou à la traction, en revenant toujours à sa forme initiale. Là se retrouve contrainte sur le long terme par la corde qui elle initialement est mouvante mais maintenant paraît stable. Mes inspirations ont principalement été Gyan Panchal et Yves Klein.
Etapes d’expérimentation Découpage d’une petite partie d’éponge pour faire office de test. Je l’ai percé à plusieurs reprises de façon à ce que la lumière soit filtrée. Il s’avère que sur l’éponge initiale, le résultat n’est pas concluant car celle-ci est trop épaisse.
J’utilise un tube en cuivre destiné à la plomberie pour découper précisément un cylindre à travers l’éponge. J’assemble plusieurs fils métalliques et les fixe à l’intérieur de l’éponge. Puis j’enroule la corde autour de manière à les cacher. Ces derniers permettent de soutenir l’éponge en hauteur et donc en équilibre.
Matériaux utilisés Un marteau et un tube en cuivre pour réaliser les trous dans l’éponge (au début avec perceuse, mais rendu pas très net). Du fil métallique fixé dans l’éponge et autour duquel s’enroule la corde.
Croquis
Liaisons La sculpture consiste en six blocs d’éponge de tailles différentes liés entre eux par des morceaux de cordes entremêlées. D’abord, les expérimentations se sont plutôt tournées vers un enserrement de l’éponge par la corde. Une autre a consisté à creuser des tranchées dans lesquelles la corde pourrait circuler
Expérimentations sur l’enserrement (gauche et droite) et expérimentation sur les tranchées (centre)
L’éponge d’abord monolithique à ensuite été coupée en deux parties égales, puis en six parties de formes différentes Les morceaux d’éponges ont été percées afin de faire rentrer des bouts de corde et ainsi les relier ensemble dans un réseau.
Idée principale de la sculpture Processus de création de la sculpture
Cette sculpture montre une des utilisations possibles de la corde, qui est de lier des objets entre, seulement, ici cette liaison n’est pas pratique comme pourraient l’être deux côtés d’un pont suspendu, elle connecte juste les morceaux d’éponge dans un système où tous les éléments sont en relation. Celui-ci peut s’apparenter à un système numérique, neuronal, humain ou encore moléculaire les interprétations sont libres. Ces connexions montrent l’interconnexion des systèmes que l’ont peut rencontrer, dans nos vies quotidiennes. Elles lient en effet des petits morceaux de matériaux en apparence semblables mais différents dans leurs volumes.
La sculpture dans son état final
L’intégration des liens se fait à l’aide d’un scalpel qui encastre quelques fibres de la corde dans l’éponge. En répétant le mouvement plusieurs fois, la corde finit entièrement enserrée par l’éponge. L’outil, le scalpel
Schéma de la technique
Croquis de la sculpture finie
ÉVIDÉ Action de creuser quelque chose, d’enlever de la matière pour laisser apparaitre des jours, du vide.
Établir un lien avec le vide et la matière nécessite avant tout de s’interroger sur le sens de ses mots souvent employés à outrance. Le vide symbolise l’absence, le manque, un espace qui ne contient rien, dénué de matière. En l’occurrence ici, l’éponge par ses trous, crée du vide au sein même du bloc de matière. La matière est une chose physique, par opposition à l’esprit, à l’âme, une substance constituant un corps. Elle peut désigner un matériau naturel ou artificiel, travaillé par l’homme comme la corde. Après une séance d’analyse, de réflexion, et surtout d’observation une première idée me vint. Pas un concept ou une forme bien définie mais plutôt la façon dont je voulais travailler le vide. Je ramenai alors un vide-pomme. Il s’agissait donc d’ôter des morceaux de matière de l’éponge à l’aide de l’ustensile. A ce moment précis, rien n’était fixé dans mon esprit, comment pourrais-je composer mon élément final ? Comment allier ce premier résultat à la corde, pour le moment laissé de côté ? Devrais-je utiliser uniquement l’éponge perforée ou seulement les parties retirées ? Toutes ces questions nourrissent cette expérience, laissent entrevoir de nouveaux gestes. J’utilisa donc un morceau de corde finement effiloché, pour lier les fragments de l’éponge en alternant les plus petits et les plus grands. Dans le même temps, une portion de corde plus épaisse s’introduisait dans les vides. Le résultat final ne se limite pas à un seul élément mais bien à deux corps intimement liés entre eux, qu’on ne peut séparer.
Réception de la matière (éponge et corde) Phase d’observation
Découpage à l’aide du vide-pomme Phase de transformation
Poursuite de la transformation
Photographie d’un trou réalisé
Tentative de conception autour de la corde (Sculpture avec les fragments et compression du reste d’éponge) Phase de reflexion et tentatives de réalisation
Croquis de la sculpture finale montrant la corde venant combler les vides de matière réalisés au fil des expérimentations, pour ne faire plus qu’un avec le reste de l’éponge
Les échantillons découpés se retrouvent reliés par une corde effilochée
LONGEON Arthur
Vide et matière : rendu partie art 1. Texte L’objectif de mon projet était d’étirer l’éponge initiale pour en obtenir une plus longue. Pour y parvenir, j’ai eu plusieurs idées (étirer l’éponge sous la contrainte physique, l’aplatir…) mais j’ai tenté de transformer le milieu de l’éponge en corde, afin que sa longueur soit modifiable. À la manière d’un accordéon, les deux parties de l’éponge qui se détachent grâce à la découpe de la « corde » sont séparées par un vide, que l’on peut agrandir ou au contraire resserrer. L’idée était ambitieuse, et compte tenu d’erreurs que j’ai commis en essayant de fabriquer l’accordéon (lors de la découpe), l’éponge s’est scindée en deux blocs. J’ai alors voulu trouver un moyen de rassembler les deux blocs d’éponge, au départ en créant une « corde » d’éponge dans l’espoir de retrouver cette image d’accordéon, mais la « corde » était trop peu solide. J’ai donc utilisé la corde torsadée fournie pour relier les deux blocs d’éponge. Étant un peu courte à mon gout, j’ai décidé de la détorsader pour obtenir 3 fois plus de longueur, moins robuste cependant, mais offrant plus de possibilités. La corde renferme le premier bloc d’éponge en la traversant par chacune de ses faces, avant d’aller chercher l’autre bloc pour répéter le même processus. En partant sur cette nouvelle idée, j’avais abandonné l’idée d’accordéon dans le but de relier les deux blocs grâce à la corde, le tout formant un long pavé solide, mêlant les deux matérialités. Néanmoins, la corde reliant les deux blocs n’était pas tendue et je n’arrivais pas à la tendre. C’est alors que l’idée d’accordéon est revenue, car je pouvais resserrer et écarter manuellement les deux blocs. Il m’est donc venu à l’esprit de réutiliser la « corde » d’éponge (qui s’était détachée du bloc lors des premiers essais), et de l’enrouler autour de la corde, pour recréer cet effet d’accordéon. J’ai également renforcé la liaison entre les deux éponges avec le reste de ficelle afin d’entourer le tout avec la « corde » d’éponge, créant un mélange des deux matérialités sous un aspect visuel similaire.
2. Croquis
Figure 1 : croquis de la sculpture
Figure 2 : croquis de la sculpture "fermée"
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LONGEON Arthur
Figure 3 : croquis illustrant les deux types de cordes utilisées et leur matérialité
3. Photos
Figure 4 : photo de la sculpture "fermée"
Figure 5 : rassemblement des deux blocs d'éponge
Figure 6 : ficelle détorsadée
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LONGEON Arthur
Figure 7 : les deux matérialités de corde, qui permettent d'ouvrir ou fermer le vide
Figure 8 : début du trou dans l'éponge. Réalisé au cutter, et ensuite agrandi par combustion
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Moisissures
L’idée de départ était de partir sur quelque chose dont on pouvait supposer une progression dans le temps, une matière en mouvement, mais de manière imperceptible. Dans le sens qu’elle est si lente que cette évolution devient invisible. Je voulais trzavailler l’idée de la moisissure, car cela correspondait à cette progression invisible que je recherchai, cette masse que l’on découvre du jour au lendemain. Je ne voulais pas la représenter de manière figurative, mais seulement essayer de reprendre les formes principales. Que le résultat que l’on a sous les yeux serait cette propagation obtenue à un instant t. Au début, j’avais réalisé des tests en souhaitant grignoter petit à petit l’éponge à l’aide d’une pince à épiler. L’utilisation de cet outil avait pour but de réussir à être minutieux, pour que le trou paraisse le plus organique possible. Devant l’ampleur de la tâche, je garde la
même idée, mais change de dispositif pour quelque chose de plus simplifier. On a des alvéoles qui apparaissent par double contraste : le premier donner par un double niveau. L’éponge est creusée, on a donc des creux sur la surface plane. Le deuxième : par une démarcation de matière. La corde, dont la forme originelle a été complètement détourné, a été coupée pour créer des poils. Les touffes sont ensuite insérées dans les trous naturels de l’éponge à l’aide d’une pince à épilée. On a une différence entre la surface alvéolée de l’éponge et celle velue obtenue avec la corde. Ces deux contrastes sont en plus accentués par le noircissement obtenu en brulant l’éponge sur le contour des trous. La corde est là pour mettre en valeur ses espaces vides en en faisant le contour, ou plus indirectement en les remplissant, en plus d’apporter une disparité de couleur.
Vide et matière MARIOTTE AMBRE
- MARS 2020
oppresseur opprimé Pour créer une nouvelle pièce, nous avons à disposition une corde et une éponge, qui nous ont été donné dans cette configuration (Photo 1). Ces deux matériaux sont constitués d’une multitude d’éléments. L’éponge est fait d’innombrables trous, la corde, elle, de beaucoup de brins. Leur fabrication est faite pour que chacun d’eux contraigne la matière. L’éponge grâce à ces vides, absorbe la matière, la corde utilise un système différent, elle contient la matière, le plus souvent en la ligaturant. J’ai donc voulu approfondir ces deux aspects. Leur nature, fait de multiples et d’infinmes petites parties, et leur fonction de contraindre quelque chose. J’ai donc commencé par creusé l’éponge, (Photo 2) pour y insérer la corde. Pour inverser la position de chacun d’entre eux par rapport à leur état dans lequel l’objet nous a été donné (Photo 3). Puis j’ai voulu utiliser le cube que j’avais extrait de l’eponge, j’aurais aimé contourner les alvéoles de l’éponge pour laisser apparent son « squelette ». Pour cela j’ai utilisé un couteau pour la linogravure (premier outil image 2)je n’ai pas réussi à faire ce que je voulais alors j’ai utlisé des petits ciseaux (photo 2) mais malheureusement le résultat n’était pas concluant. Alors, j’ai utilisé la corde pour relié les deux morceaux d’éponges, en remettant la partie otée à sa place d’origine, mais en la positionnant sur la tranche. Et le resultat me plaisait, changer sa position, à contraint l’éponge à se gonfler, car elle recevait un morceau plus large. Et l’éponge entière était contraint par la corde, enroulée autour. Mais que faire des alvéoles que je voulais travailler, elles sont les plus petites parties appréhendables. alors j’ai défais la corde, à une seul extrémité. D’abord j’ai séparé ces trois gros brins principaux, puis les plus petits. Ensuite j’ai utilisé une aiguille (la photo 2), et j’ai fais passer chacun des brins dans plusieurs alvéoles, ainsi la corde était contrainte à passer dans ces cavités, et le geste que j’opérais avec force, obligeaient les fils à contraindre l’éponge.
Oppresseur opprimé - Ambre Mariotte 1
Photo 1
Photo 2
Photo 3
Photo 4 Oppresseur opprimĂŠ - Ambre Mariotte 2
Croquis significatifs
Croquis 1 Premier croquis afin d’utiliser les infimes parties de l’éponge et de la corde.
Croquis 2
Croquis 3 Oppresseur opprimé - Ambre Mariotte 5
Photographie finale N°1
Oppresseur opprimĂŠ - Ambre Mariotte 3
Photographie finale N°2
Oppresseur opprimĂŠ - Ambre Mariotte 4
CHAMBOULEMENT
MILLET Mathilde
« VIDE et MATIERE »
Après de nombreux tests, de manipulations et observations, une idée a commencé à se dessiner dans ma tête. Je me suis questionnée sur l'aspect naturel des matériaux donnés, c'est-à-dire la corde en lin et l'éponge. Par ailleurs pour ce projet, j'ai beaucoup réfléchis et je me suis beaucoup inspirée du contexte actuel. En effet, les récents événements montrent que l'Homme, être vivant considéré comme puissant et fort puisqu'il dirige le monde, peut être vulnérable face à une chose microscopique, infime et presque invisible. En pensant à cette idée tragique et en observant les matériaux disponibles, je me suis dis que l'éponge pouvait représenter la chose forte de part sa taille imposante et par sa densité (j'ai remarqué en la manipulant, qu'il était assez difficile de la traverser) , alors que la corde serait plutôt l'élément perturbateur car elle est souple et se dédouble très facilement, ce qui donne naissance à de nouvelles cordes plus fines et plus fragiles. J'avais donc trouvé mes deux éléments. Après l'observation, je me suis intéressée au toucher, à la manipulation des matériaux. J'ai, à l'aide d'un scalpel, percé un trou assez conséquent (2-3 centimètres) en plein centre de l'éponge pour illustrer le fait que l'être fort était touché en plein cœur. Pour la corde, au départ, je ne savais pas comment la manipuler alors je me suis mise à faire une suite de nœuds ce qui rendait la corde plus forte et plus rigide. En les regardant, je me suis dis que c’était le meilleur moyen de représenter l'emprisonnement et la dépendance. J'ai donc noué seulement le début de la corde (cela représente le corps principal de l'être envahissant) puis je l'ai fait passer à l’intérieur du trou réalisé dans l 'éponge. J'ai ensuite noué les brins de la corde autour de l'éponge, pour montrer cette idée d’emprisonnement et d'infection. La corde se serait emparée de l'éponge à la manière de l'élément microscopique qui envahi l'être supposé puissant. La fin de la corde (totalement dédoublée) est alors destinée à incarner la propagation de ce corps destructeur. Ceci donne une idée de mouvements, d'évolutions et illustre le fait que cet élément n'est pas figé et menace toujours. Enfin pour symboliser l'impact et les traces laissés par cet élément négatif, j'ai disposé, sur la corde fuyante, des morceaux d'éponges (venant du trou crée).
Éponge sortie du carton
Expérimentation sur la corde : nœuds
Nœuds autour de l'éponge : emprisonnement
Volonté de représenter la propagation
Volonté de représenter le corps de l'élément perturabteur
Volonté de représenter le coté inquiétant
Autre manière de représenter l'emprisonnement
DICKSON Irion License 1
ENSAL
vide et matière
DE LA CORDE À L’ÉPONGE DE L’ÉPONGE À LA CORDE
E0223
Vide et matière
DE L’ÉPONGE À LA CORDE – DE LA CORDE À L’ÉPONGE
année 2019-2020
DICKSON Irion License 1 Lors de la première séance, je n’avais, pour le moins, pas du tout été inspirée par le sujet qui nous avait été donné. Que fallait-il faire ? Qu’attendait-on de moi ? Par où commencer ? J’étais assise devant cette éponge et cette corde, comme effrayée à l’idée d’en faire « quelque chose ». Lors de la deuxième séance, je me suis lancée : j’étais guidée par l’envie débordante d’expérimenter les matières. C’est ainsi que j’ai été guidé jusqu’à ce résultat.
ENSAL Chacun de ces éléments sont regroupés entre eux grâce à la corde d’éponge et du fil, symbolisant l’union : les éléments sont liés et sont habités les uns par les autres.
A travers cette production, j’ai essayé de rechercher et de créer un lien entre ces deux matériaux. Mon œuvre est ainsi composée de quatre éléments ayant chacun une signification particulière et dont le but est de lier progressivement la corde à l’éponge. *Un morceau d’éponge rappelant l’état basique de l’éponge. *Une éponge partiellement brûlée : le feu signifie, dans certains cas, la renaissance, le moteur de toute dynamique. Ainsi, l’éponge partiellement marquée décrit le début d’un processus de transformation. *Une éponge incrustée de morceaux de corde : la corde incrustée fait écho à des veines et représente une transformation, en cours, de l’éponge en corde (ou de la corde en éponge). *Deux morceaux d’éponge tressés entre eux, d’une part, à la manière d’une corde. Et, d’autre part, des morceaux de d’éponge calcinés et encore d’autre à l’état « naturel », reliés grâce à des fils de cordes : éléments mettant en lumière une autre étape de la transformation de la corde en éponge (ou de l’éponge en corde).
E0223
année 2019-2020
La souplesse de l’éponge et de la corde
Qu’est il arrivé à cette éponge ? Et que se passe t’il avec cette corde ? Afin de mettre des mots sur cette sculpture nous allons tenter d’expliquer ce que cette dernière révèle sur nos matériaux d’origines : une éponge et une corde. L’éponge à été sectionnée en plusieurs brins raccordés en leur base. La corde est enlacée entre chaque brin de manière à les enserrer . Les brins enserrés de l’éponge forment autant de ramifications aux formes anarchiques. La base de l’éponge et traversée de part et d’autre par des brins de cordes qui viennent comprimer la base rectangulaire de l’éponge, galbant ainsi sa forme géométrique. En outre, la sculpture est petite et ferme en opposition à l’éponge initiale : volumineuse et ramollie. Aussi les multiples ramification semblables à des tentacules sont autant de volumes ou l’éponge subit énormément de
contraintes. En effet, la corde à été démêlée, ses brins se déploient autour de l’éponge en un interminable réseau de ficelles venant compresser la matière en de larges appendices endurcis. Ainsi c’est la corde qui viens sculpter la matière et c’est la réunion du mouvement de l’éponge
qui tant à se déployer et du mouvement de objet au volume éclaté mais dont la matière la corde retenant la matière et cherchant à est compactée aboutissant finalement à une la comprimer qui rigidifie l’ensemble en un forme tortueuse volume unique et vivant. Vivant car les ramifications sont si rigides qu’il est possible de leur faire prendre la forme et la direction que l’on veut en modelant la sculpture mais, de la même manière que l’éponge reprend sont volume initial quand elle n’est plus soumise à des contraintes, la sculpture reprend sa forme « naturel » où tout les brins de l’éponge sont écartés les uns des autres comme une fleur qui s’ouvre au printemps. Aiguilles utilisées pour coudre la corde dans l’éponge et L’aspect final de la sculpture est celui d’un ainsi comprimer sa base rectangulaire.
Première phase de recherche ou j’ai divisé J’ai ensuite ligoté et comprimer ces morceaux une moitier de l’éponge en plusieur petits vo- avec la corde puis j’ai observé comment rélumes d’éponges differents agissait l’éponge. Notement la forme que les volumes prenait apres une semaine
Je pensais initialement pouvoir recoudre les J’ai finalement décider de réitérer l’expérience morceaux d’éponges entres eux pour formée avec l’autre moitier de l’éponge en découpant une sculpture, mais cette idée n’était pas sa- des brins qui reste soudés en leur base tifaisante
Thylan BRISSY
S2 e0223 03/04/2020
Souplesse
Cette sculpture nommée « Souplesse » est synonyme de légèreté. Quand j’ai commencé l’exercice, je me suis demandé quelles textures je pourrais créer avec la corde et quelle forme je pourrais donner à l’éponge. J’ai tout d’abord commencé à travailler la corde, en la tressant, en l’entortillant, puis en détachant les fils collés les uns aux autres. Je me suis également demandé s’il fallait couper l’éponge et dans quelle forme. Faut-il faire passer la corde à travers l’éponge ? Ou s’en servir pour l’entourer ? J’ai essayé de couper l’éponge en lamelles, et d’entourer la corde autour de celle-ci, tout en faisant en sorte que les extrémités de la corde soient plus fins, et retombent en donnant une impression de légèreté qui contrasterait avec des la corde brute laissée autour (image 1). Cette impression de légèreté manifestée par la quantité de vide de la corde et cette proximité avec l’éponge crée était très intéressante. Cette idée était à développer, donc après maintes manipulations, j’ai décidé de faire une pelote de corde, en détachant chaque ficelle jusqu’à obtenir l’épaisseur d’un cheveu. Toutefois, il manquait quelque chose à la couleur de la corde. J’ai essayé de rajouter des petits morceaux d’éponge, à l’intérieur de la corde. Celles-ci provenaient des chutes, et leur forme et taille uniques et authentiques était un atout pour la sculpture. J’ai essayé de faire un socle (image 3) pour ma sculpture, mais le rendu obtenu par un socle sur plusieurs éponges de différentes tailles (image 4) donnait un meilleur rendu. J’ai alors fait passer le bout de l’autre extrémité de la corde (qui n’est pas en pelote) à travers un trou que j’ai percé dans l’éponge plate. J’ai ensuite entouré les deux éponges avec le reste de corde. J’ai donc combiné toutes ces conclusions pour présenter ma sculpture. CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Photos des expĂŠrimentations
Image 1
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Image 2
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Image 3
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Image 4
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Croquis
Croquis 1 : Ombre et lumière
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Croquis 2: Contours
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Croquis 3: Matérialité
CHAN Sarah S2 ENSAL 2019-2020
Elan vitaliste Sommaire : -Restitution écrite du projet : ………………………………………………………….………….….… page 2 -photos annotées des différentes étapes : ……………………………………………….………… page 3 -photos des objets utilisés : ………………………………………………..………..…………..……… page 4 -croquis : ………………………………………………..……………………..…………..…………..……… page 5
Restitution écrite du projet L’éponge et la corde sont des matériaux très éloignés, de part leur façon d'occuper l’espace, leur physionomie, leur légèreté visuelle et physique, leur texture. La structure de l’éponge peut rappeler celle de la terre. Une masse compacte en réalité composé de petites cavités, reliées par des tunnels intérieurs. La corde quant à elle, peut être la métaphore d’un lombric. La sculpture raconte un instant de vie, un élan organique à une échelle amplifié, qui provoque une altération de notre perception en tant que vivant. Et nous permet d’admettre que la vie s’opère à de multiples échelles, beaucoup sont d’ailleurs imperceptibles pour l’homme. Il y a aussi une réflexion porté sur le mouvement, tant qu’il y a du mouvement, de l’évolution il y a de la vie. Ici, la sculpture est évidemment immobile mais elle traduit un mouvement à différentes échelles. Le premier mouvement serait celui du lombric qui sillonne la terre, en respectant ses aspérités et ses cavités. Il s’enroule, serpente, respecte la terre, et l’épouse méticuleusement. En outre, la sculpture montre un mouvement sur une échelle de temps dilaté : La corde est tout d’abord enroulé métaphorisant un foetus, puis elle se déroule et grandit, enfin la corde finit par se disloquer dans des morceaux épars d’éponge, symbolisant la mort. La corde à deux reprises sort de l’éponge et est exposé au vide (à l’air libre), lors de la naissance et lors de la mort, montrant le fin d’une étape, et le commencement d’une nouvelle. Enfin, le choix de représenter un moment de vie, à l’aide de matériaux inerte est volontaire. Ce choix peut nous amener sur des pistes de réflexions sur le lien entre la matière et la vie. La sculpture faite de matière inerte, nous pousse à nous demander ce qui nous permet de faire une distinction entre ce qui est inerte et ce qui est vivant. Cette distinction est profonde et mystérieuse et encore aujourd’hui, interroge un partie de la communauté scientifique. La matière est elle toujours inerte lorsqu’un esprit l’a fait sienne? Si l’éponges et la cordes ne vivent pas de la même manière qu'un animal ou qu’une plante ne vivent, peut-on pour autant assurer qu’elles sont inertes ?
Photos annotées des différentes étapes
1.Séparation de l’éponge en deux. Etude de l’épaisseur et du potentielle offert par l’action de coupe
2.création du nid permettant d'accueillir la corde.
3. mise en place de la corde dans
le nid
3 et 4.émergence de l’idée de parcours de la corde a travers l’éponge
5. Réflexion autour de l’utilisation de l’excès de matière engendré par la
transformation de l’éponge et de la corde.
photos des objets utilisés :
un couteau : permettant de divisé l’éponge en deux
un verre à pieds rond : permettant de faire la forme du nid dans l’éponge
un cutter : permettant de faire les encoches pour relié les éponges à l’aide de la corde Et enfin l’outil principal reste les mains.
Croquis :
Croquis 1 : dissociation des deux éléments permettant de mieux percevoir les zones de vide dans l’éponge et l’utilisation de la corde.
Croquis 2 : autre possibilité de présentation du projet. Celle ci pourrait ouvrir de nouvelles possibilités d’interprétation. Le projet cré ainsi autour de lui de espace vide, l’un intérieur, le second extérieur (périphérique). Tout deux sont vide, néanmoins le ressenti généré par ses deux espaces est très différent, l’un clos, l’autre semble infini...
Croquis 3 : Croquis de la disposition originelle fait sous un nouveau point de vue. Cela permet mieux ressentir la forme de l’éponge, notamment avec les ombres portées de l’éponge sur le support. Ce croquis montre aussi la fragilité de l’installation, qu’une seule prise pourrait venir renverser.
Cette sculpture ne découle pas d’une idée originelle figée dès le départ, mais de plusieurs idées. Après avoir pris pleinement connaissance des deux matériaux proposés, à savoir l’éponge, substance légère, creuse et poreuse et la corde ensemble de fils de matières textiles tordus entre eux. Plusieurs idées me sont venues dès le commencement, certaines d’entre elles ont immédiatement été éliminées, notamment le fait de brûler une partie de l’éponge car le résultat obtenu ne me satisfaisait pas complètement. Cependant la partie de l’éponge brûlée est encore visible sur la sculpture finale. Pour appréhender l’éponge dans son intégralité, j’ai fait le choix de la découper en deux en son milieu afin d’obtenir deux morceaux d’éponge identiques. Par la suite, au sein de ces deux morceaux de matière, j’y ai découpé le centre afin d’y laisser uniquement le contour dans le but de créer du vide au sein de ce matériel creux. Pour unir l’ensemble de ces éléments de matière et faire en sorte que cet ensemble forme un tout, j’ai décidé d’Encastrer les morceaux de matière les uns dans les autres de manière différente dans le but de créer un enchevêtrement de morceaux d’éponge. Après cela, la corde a été rajoutée de manière aléatoire partant d’un nœud puis se divisant en trois pour ensuite venir s’enrouler autour de tous les éléments de la sculpture. Chaque extrémité des trois cordes se divise à leur tour en plusieurs parties. De cette sculpture peut découler plusieurs interprétations. Pour ma part la sculpture symbolise, une idée, une chose, qui essaye de se développer, d’avancer tant bien que mal mais celle-ci est freinée par un élément externe à elle-même qui ne cesse de l’empêcher. Cet élément, ici, la corde qui s’emmêle autour d’elle et se divise indéfiniment dans le but de stopper totalement son avancée. 1
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Ces deux images (2-3) représentent l’état de l’éponge après que son « cœur » y soit découpé.
Image de l’éponge coupée en deux avant de couper le « cœur » de celle-ci.
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Cette image témoigne de l’ensemble du procédé de découpe. Vide & Matière
Aurélien COLLIOU
Croquis vu du dessus de la sculpture dans le but de donner à voir les différents Encastrement présent.
Ce croquis a pour but de montrer le vide que contient cette sculpture.
Ce croquis représente l’ombre Chinoise de la sculpture. Celle-ci a pour but de mettre en lumière le vide qu’il y sous chaque Encastrement. (Pour réaliser cette ombre chinoise la sculpture était posée sur un plateau).
Photo du matériel utilisé pour réaliser cette structure. Le cutter pour couper en deux l’éponge et couper le cœur de celleci, un coupe-ongles pour les « finitions » et ensuite un crayon pour délimiter les zones à couper ainsi qu’une règle. Et enfin, un briquet afin de réaliser un test au début de l’exercice.
Vide & Matière
Aurélien COLLIOU
Réunion Cette sculpture est née simultanément de la séparation et de la réunion de deux parties qui forment un tout. Accolées l’une à l’autre, elles paraissent juste former l’éponge entière dans sa forme originelle. Cependant, cette impression d’un plein cache un vide : chaque moitié a été creusée en son centre. Ce vide permet d’accueillir la corde, qui, en traversant une partie de son hôte, permet de la relier à son opposée. J’ai particulièrement voulu exploiter à travers ce projet la multiplicité de ce matériau : au départ, la corde est une unité, relativement souple et solide. Cependant, elle est, en réalité, composée de très nombreux brins qui peuvent se diviser pour former une multitude de chemins différents. Plus souples mais plus fragiles, ces brins sont comme les deux moitiés de l’éponge : différentes parties d’un même tout. Dès le départ, je savais que je voulais utiliser la corde en l’effilant, mais je ne savais pas quoi apporter à l’éponge. Je ne trouvais pas qu’utiliser les filaments de cordes pour l’enserrer produise un résultat harmonieux. J’ai donc décider de la découper et de la percer au cutter pour y faire passer la corde. Plutôt que d’être le sujet central de la sculpture par sa masse plus imposante, l’éponge lui sert d’écrin. Une des parties est en équilibre sur une de ses arrêtes, retenue simplement par la corde qui la relie à l’autre moitié. Cela permet de rappeler que la corde peut à la fois être très lâche, mais également robuste quand elle est mise sous tension.
Ci-dessous, la sculpture dans sa forme éclatée. A gauche, les deux parties sont réunies pour contenir la corde. Les nœuds à la surface témoignent de la présence de cette dernière.
Le scalpel, le cutter et la main : mes trois outils pour travailler, couper, déchirer, tordre, tresser la matière. J’ai creusé dans l’éponge alors qu’elle n’était pas complètement sèche pour ne pas qu’elle s’effrite. Le cutter permet une découpe nette. Le scalpel, lui, m’a servi à trouer l’éponge très finement dans son épaisseur pour faire passer la corde. Dû à la nature particulièrement élastique de ce matériau, les trous sont invisibles. Ci-dessous à gauche, une étape de la conception qui consistait à passer les cordes plus ou moins longues dans les trous et les nouer sur l’extérieur. Par la suite, j’ai divisé les cordes en plusieurs filaments que j’ai tressé pour les renforcer. A droite, les deux moitiés de l’éponge remplies par les tresses pour montrer à quel point celles-ci peuvent à la fois remplir le vide mais également le laisser transparaitre.
Ci-dessous, deux croquis permettant de mieux visualiser le plein, le vide, la différence entre les cordes et leur réunion. L’utilisation du bleu et du rouge pour ces filaments donne un aspect étrangement organique à la sculpture. Figure 1 Schématisation de l'état de la corde
Inversion Le sujet initial était constitué d’une corde nouée autour d’une éponge en forme de pavé droit. J’ai immédiatement perçu cet ensemble de deux matériaux enchevêtrés comme une sculpture à part entière. Mes premières expériences ont porté sur la découpe de l’éponge, matériau poreux, et la recherche de l’outil le plus adapté à cette opération – le cutter. Peu à peu, les lamelles découpées dans l’éponge ont commencé à se rapprocher visuellement d’une corde. La corde ayant, quant à elle, tendance à se défaire à ses extrémités, m’a semblé devoir rester en un seul morceau. Après de nombreux essais infructueux pour lui donner de la raideur, le passage d’un fil de fer à l’intérieur de ce matériau souple m’a permis de lui apporter rigidité et autonomie dans l’espace. J’ai ensuite cherché à suggérer la forme de l’éponge en réalisant un parallélépipède rectangle au moyen de la corde. La corde s’est ainsi extraite de sa linéarité par la création d’un volume vide. L’éponge s’est alors imposée comme un élément de soutien et de liaison, prenant ainsi la place désormais libre de la corde. La dimension structurale est donc à la fois copiée et inversée. Elle permet de représenter l’emprisonnement d’un matériau par l’autre, qui est inversé par rapport à la présentation initiale. Cette sculpture s’appuie également sur les contraintes physiques de chaque matériau. Auparavant, la structure reposait à plat sur l’éponge, le nœud de la corde se trouvant sur la partie supérieure. En essayant de reproduire le nœud de la corde au moyen de l’éponge, je me suis rendu compte que l’éponge était trop fragile pour être nouée. J’ai donc utilisé de la colle pour assembler la structure en éponge à l’intérieur de laquelle est imbriquée la structure vide en corde. Grâce à ces transformations, la sculpture peut désormais reposer en équilibre sur n’importe laquelle des ses arêtes de façon stable et durable. L’éponge et la corde sont interdépendantes et artistiquement associées, liées par une relation d’imbrication. La structure vide en corde ne peut être libérée de l’éponge à l’intérieur de laquelle elle est en réalité contenue. Par cette sculpture, j’ai voulu exprimer la nature profonde de l’éponge, matière pleine contenant du vide.
Matériaux originaux
Test des outils
Expériences de résistance diverses sur les matériaux
Assemblage de la structure finale
Position particulière
Vue de face : visualisation du vide contenu
Vue de dessus
Perspectivisme outils
Pour
débuter, cette structure est la suite de nombreuses expérimentations, manipulations sur les deux matériaux. Une suite logique qui petit à petit, en les modifiants à mené à la formation de cet ensemble complexe de volumes.
C’est
en transformant la matière que le vide est impacté. Non pas par son volume à savoir s’il y a plus ou moins de vide, mais bien dans son changement de forme. Car si l’on peut délimiter les traits d’un solide, d’une matière et ici d’une éponge. Par inversement nous pourrions délimiter les traits invisibles du vide. De l’éponge, nous pouvons donc en tirer une structure. La matière est modifiable et nous laisse une infinité de possibilités. Et par cette infinité de possibilités peut en découdre une infinité de points de vue. Peu importe celui que nous adoptons au sein de cette structure, chaque forme et par conséquent chaque vide sont différents. La ficelle serpentant au sein de cette structure, traçant une grande diversité de volumes en jouant le rôle d’arêtes, n’est pourtant qu’une unique ficelle, un unique chemin. Un chemin permettant de créer l’illusion d’en voir des dizaines, et tout cela à cause d’un point de vue. A la manière d’un labyrinthe de miroirs, la superposition de volumes et de vides par notre unique point de vue laisse apparaître une faille qui résulte en une perte des repères spatiaux. Les volumes ne sont donc pas forcément fait de matière, ils délimitent cette structure qui est en réalité la somme de tous les points de vue possible qu’elle nous offre.
Croquis n°1
DAVID Mathis - ENSAL
Croquis n°2
Autres Points De Vue
Croquis n°3
Vide & Matière - 03/04/2020
Ni queue ni tête Ma première approche de ce sujet fut de contraindre l’éponge avec la corde. Les matériaux nous étaient déjà présentés sous cette forme avec la corde nouée autour de l’éponge. Au fil de mes expériences, j’ai pensé à faire le contraire. Laisser l’éponge libre de sa forme mais contraindre la corde avec celle-ci. Cependant on ne peut jouer sur le volume de la corde, il fallait donc contraindre sa position dans l’espace. J’ai également décidé d’approcher l’éponge par ses vides. Quand on regarde une éponge et quand on la manipule ce qui est important c’est l’air qu’il y a dedans. J’ai donc agrandi certains de ces trous à l’aide d’un scalpel et d’une pince à épiler et prolongé certains autres pour permettre à la corde de passer dedans. Le but était de rendre une sculpture dont on ne comprend pas trop la création. La corde n’a plus vraiment d’origine ni de fin et l’éponge reste à la fois une éponge classique et pourtant pas tout à fait. La corde rempli en partie le vide de l’éponge et se tord pour créer elle même des vides entre ellemême et l’éponge.
Cette sculpture n’ayant pas particulièrement de sens ni de côté sur lequel la poser, il me semblait logique de la suspendre. Ainsi, le spectateur est invité à la regarder sous tous ses angles et aucun n’est caché. La suspendre par un coin permet un jeu d’ombres différents sur chaque face. La lumière est particulièrement importante car c’est elle qui rend visible les trous de l’éponge.
Léa DERMINON
ENSAL L1 - Vide et matière
Léa DERMINON
ENSAL L1 - Vide et matière
L’Appropriation Cette sculpture représente l’appropriation d’une matière par une autre. L’éponge est constitué de matière physique réel et de matière irréel (le vide) et joue un rôle d’objet quant à la corde elle joue un rôle plus vivant, elle ressemble à une plante grimpante qui, en poussant, s’approprie ce qui ce trouve sur son passage. La corde s’enroule autour de l’éponge et viens la compresser pour chasser le vide qui se trouve à l’intérieur. La compression de l’éponge transforme sa matière molle en une matière plus résistante pour permettre à la corde d’avoir une base solide afin de continuer à pousser. Mais à un moment l’éponge reçois trop de contrainte et se sectionne en deux, mais la corde ne le souhaite pas. Alors la corde s’introduit dans le vide créé par l’éponge et essaie de rassembler les deux morceaux pour pouvoir continuer à grimper encore plus haut.
Entremêlés J'ai d'abord voulu donner une forme différente à l'éponge. Je me suis vite rendu compte que celle-ci de part les propriétés de son matériau reprenait sa forme à chaque fois. Après avoir réfléchi à plusieurs techniques pour changer sa forme je me suis dit que la meilleure manière de le faire était d'utiliser la corde. Ainsi la corde compresse l'éponge qui d'une forme rectangulaire prend une forme plus vague, plus courbée. Puis j'ai observé longuement l'éponge pour essayer de comprendre comment elle était constituée. Ce qui m'a marqué le plus ce sont toutes ces petites cavités présentes à la surface de l'éponge. J'ai imaginé des galeries, parfois se rencontrant au sein de l'éponge, former des passages, des circuits à l'intérieur de ce matériaux. C'est pour cela que j'ai tenté de les recréer en faisant passer la corde dans l'éponge. L'éponge et la corde ne formant plus qu'un, on ne sait plus d'où part la corde, quelles parties de la corde sont reliées entres elles. Au début du projet, je voyais la corde comme le matériau le plus résistant qui entourerait et protégerait l'éponge fragile. Mais au fur et à mesure des expériences réalisées je me suis rendu compte que l'éponge pouvait être plus résistante que la corde. Par exemple lorsque j'ai brûlé la corde pour lui donner un aspect différent, celle-ci s'est décomposée tandis que l'éponge plus humide à bien résisté au feu. C'est donc plutôt l'éponge qui protège et enrobe la corde.
La corde comprime l’éponge et lui donne une forme singulière.
L’éponge renprend peu à peu sa forme initiale.
Vide et Matière ‘’Des structurations’’
« Des structurations ». Ou peut-être « déstructuration ». En effet, par la vision de cette sculpture, c’est l’idée première qui nous vient. Sont-ce trois éponges qui sont éventrées devant nous, créant de multiples vides, ou de multiples pleins au milieu des vides ? En réalité, ces trois « modules » ne descendent que d’une éponge commune déstructurée, évidée, transformée, et ce pour donner l’illusion de trois volumes aux origines différentes.
La « déstructuration » se poursuit par l’usage contraire qu’on fait de la corde. La corde qui noue, la corde qui attache, la corde qui pend se retrouve ici nouée sur elle-même, reposant simplement et sans attaches au milieu d’une structure de vide, en lévitation au-dessus de rien.
L’absence d’attaches qu’on aurait pu faire avec la corde permet une structure plus volatile, plus aérée et plus équilibrée, et ce pour promouvoir un jeu de « vide et de matière » entre les volumes.
Différents points de vue de la sculpture
Tentative avortée de liaison plus ‘’brutaliste’’ entre les modules
Disparaître pour Apparaître
Afin d’obtenir ma création nommé «Disparaître pour Apparaître», j’ai réalisé plusieurs expérimentations qui m’ont permis d’étudier la matière de l’éponge et de la corde et de déterminer un lien sur le vide et le plein. Dans mon éponge, une corde intacte passe alors à l’intérieur du trou principal, celle-ci procède alors a une décomposition et un dispersement de sa matière pour ensuite se récomposer et se réassembler en une corde qui redevient alors intacte. Ce qui est intéressant dans cette œuvre, c’est que ici le vide arpente une valeur de vérité car elle nous permet de comprendre que la corde n’est pas toujours resté intacte dans l’éponge. En effet si la partie creusé de forme carré n’aurait pas été présente dans l’éponge, alors l’observateur n’aurait nullement pu savoir que la corde a changé d’état durant son parcours. A l’inverse on peut aussi dire que la matière joue un rôle de dissimulation car à cause de celle-ci on ne voit jamais quand la corde encore intacte se disperse et quand les bouts de cordes se réassemblent. Si on va même plus loin, on pourrait croire que la corde principal aurait totalement disparu pour laisser place pendant un cours moment à d’autres petites cordes et ensuite réaparaitre plus tard. On peut aussi constater un jeu avec le vide et la matière vis à vis de l’éponge en elle-même car celle-ci à un volume bien particulier. Ici, l’éponge subit des forces par les petites cordes et change de forme à cause de la pression de celle-ci.
Croquis et Schéma Croquis 1: deux points
Dessin géométrique en de fuites de l’éponge.
Grâce à ce croquis, on peut comprendre la forme ainsi que la direction principal des cordes dans l’objet. On constate alors les formes utilisées telle que le carré et le rond ainsi que les vides qui sont crées dans l’éponge. C’est alors dans ce croquis qu’on constate là où il y a du vide et de la masse dans son sens propre.
Croquis 2: Dessin ressenti de l’éponge. Grâce à ce croquis, on comprend mieux la direction que prend la masse dans l’espace; en effet on peut voir que les cordes ont un impact physiques sur l’éponge et plus particuliérement le côté droit de l’éponge qu’on voit sur le dessin. On peut aussi ressentir dans ce dessin, la dispertion des cordes qui est réalisé et même l’explosion de cordes qu’on peut voir dans le noyau de l’éponge (le vide rectangulaire sur la gauche du dessin).
Croquis 3: Schéma en vue de face de l’éponge. Grâce à ce schéma, on s’aperçoit des forces qu’exercent les cordes dans la matière (flèche noir) ainsi que les déplacement des filament de l’éponge à cause de ces mêmes forces (flèche grise). C’est aussi grâce à ce schéma que l’on comprend mieux le jeu réalisé sur les cordes: la corde principal semble disparaître pour réapparaître de nouveau.
Les étapes de conception Les outils utilisés sont : un cutter, un ciseau, un tube (pour aider a faire les formes rondes) et une rêgle.
1ére étape: Percer l’éponge de manière cylindrique sur toute sa longueur.
2ème étape: Formation des trous et du noyau de l’éponge (le vide rectangulaire).
3ème étape: Détresser partiellement la corde puis la faire passer dans le trou cylindrique.
4ème étape: Faire ressortir les cordes détressées à partir du noyau et les utiliser pour faire pression.
Etape Finale: Faire revenir les cordes détressées dans le noyau de l’éponge pour ensuite recréer la corde.
SENTIERS LINÉAIRES
ÉTAPES DE L’ÉVOLUTION DE LA SCULPTURE
Au départ de ma réflexion autour de ces deux matériaux, je choisis d’expérimenter la corde. J’en séparais les fils pour créer trois cordelettes, plus petites donc, que j’enroulais sur un plan horizontal, à l’image d’un set de table rond tressé en jute. Et à partir de ce modèle, j’imaginais entrelacer ce petit set en le tressant avec des « cordes » en éponge. Ceci afin de créer une fusion entre les matériaux. Je fis une première découpe de mon éponge, en en extrayant une partie sur son arête afin d’avoir un fil épais d’éponge à travailler pour l’affiner à l’image des cordelettes. Ensuite, ayant retiré le morceau coupé, je vis la nouvelle forme de mon éponge, dont l’effet visuel d’un sentier linéaire creusé à travers elle m’a grandement plu, et presque charmé sur l’instant. Si bien que j’en ai abandonné mon idée initiale et décidé de creuser l’éponge en suivant ce concept de formation de sentiers linéaires. Une fois la forme de l’éponge finie, je séparai tous les fils de la corde en les collant avec minutie les uns aux autres, afin de créer un très long fil de corde qui vient désormais franchir tous les chemins qui s’offrent à lui sur l’éponge, en les repassant plusieurs fois, créant ainsi une petite épaisseur de fils qui recouvre la surface des tranchées et un parcours à travers toute l’éponge. On retrouve alors une dimension de longueur, qui n’est pas illustrée dans une extension de la masse en tant que telle, mais qui compose la sculpture dans sa forme, tant par le sens des creux en lignes droite établis à la surface de l’éponge, que par le parcours linéaire du fil de corde.
« Serva me, Servabo te » Tout d’abord j’ai commencé avec l’observation des deux matériaux, l’éponge puis la corde. J’ai cherché les similitudes et les différences entre les deux matières, malgré leurs qualités distinctes évidentes. Selon mes observations j’ai pu constater que l’éponge est assez massive et résistante, pourtant elle reprend sa forme après s’être déformée et en même temps j’ai réussi à la déchirer en petits morceaux facilement. J’étais également curieuse de sa résistance au feu. Le résulat obtenu est différent de ce à quoi je m’attendais. Elle a bien résisté au feu cependant la couleur de sa surface a changé en noir et de cette manière les trous sont devenus plus visibles. Je trouve intéressant aussi ses deux différentes surfaces, une qui est plutôt lisse et l’autre qui est rugueuse. La corde est composée de fibres naturelles et réalisée en tournant les cordages sur eux-mêmes. C’est-à-dire que ces éléments sont tournés dans des sens inverses pour qu’ils tiennent. En décomposant cette corde j’ai obtenu trois torons, illustrés sur la photo. Bien évidemment plus on dissocie les torons plus ils perdent leur résistance, mais il est facile de
Décomposition de la corde en torons
Tresse
Décomposition de la corde en fibres
la tresser de nouveau. C’est la propriété qui m’a intéressé et m’a orienté pour la suite de mon travail. En comparaison avec la résistance de l’éponge, la corde prend feu rapidement, elle est inflammable. La forme finale de ma sculpture se concentre autour de la question de la résistance de ces deux matériaux. J’ai expérimenté comment l’éponge réagit au déchirement et les différentes surfaces obtenues. J’ai gardé en grande partie cette forme rectangulaire qui sert de socle à l’ensemble avec une coupe inclinée. La partie supérieure se compose de morceaux découpés et on y trouve également l’autre matériau, la corde en plusieurs parties. D’un certain point de vue on voit la fragilité de la corde mais de l’autre côté grâce à la tresse sa résistance augmente et empêche l’éponge de tomber. Les deux côtés de ma sculpture présentent le fait que ce qu’on voit n’est pas forcément la réalité et également que si on est ensemble on peut s’entraider et être plus efficace, comme la résistance de la corde: « Serva me, Servabo te » ( expression latine )
Éponge non brulée
Éponge brulée
Illusion du vide et de l’usure TEXTE DESCRIPTIF DE LA SCULPTURE
L’illusion ! L’usure ! Dans l’usage de la matière éponge on a tester sa résistance et sa capacité à suspendre le cœur de cette matière au-dessus d’elle-même en utilisant la matière corde qui fut tressée de sorte à être plus rigide pour soutenir le cœur de la matière créant ainsi un vide à l’intérieur de la sculpture. Vide à l’intérieur mais aussi à l’extérieur la sculpture porte par sa tresse la matière créant un rapport matière vide matière. Dans cette expression après avoir accrocher la corde aux deux côtés pleins par lesquels elle rejoint l’intérieur de la sculpture ou elle est effilochée dans le but de faire apparaitre une chronologie de la vie de cette matière qui s’altère avec le temps. L’illusion ! On aurait cru voir un vide, un vide qui fut camouflé à quelques endroits mais laissant l’apparence transparaitre une autre matière a la place du vide. Cette matière altérée va connaitre la fin de son cycle de vie mais aussi sa régénération en sortant usée par l’une des parois inférieures de la structure. A la sortie sur cette parois la corde usée se prépare pour commencer une nouvelle vie. Cette sculpture s’inscrit donc dans thème d’une réflexion sur le renouvellement de la matière et de sa malléabilité de la corde dans le temps ainsi plus le temps passe plus la matière s’altère. LES ETAPES DE LA REFLEXION SUR LA MATIERE EN IMAGES
LES MATÉRIAUX UTILISÉS
CUTER
CRAYON
PAIRE DE CISEAUX
LES CROQUIS QUI EXPRIMENT AUTREMENT LE PROJET
Karlimar MORLOY NUNEZ e 0223 Vide & Matière ENSAL L1 2019 - 2020
Parasitisme : Quand nous avons reçu les matériaux l'éponge était un volume imposant, la corde par contre n'était plus qu'un petit élément qui touchait à peine l’éponge. Je voulais donner aux deux éléments le même pouvoir, voire même mettre en évidence la corde pour que l’on puisse voir que ce n’est pas parce que c’est un matériau plus discret qu'elle ne peut pas être aussi puissante. Dans cette démarche, j'ai commencé à explorer les différentes façons dans lesquelles la corde pouvait entrer en relation avec l'éponge et vice-versa. J'ai débuté tout simplement par poser la corde en dessus de l'éponge sans aucune forme en particulier et petit à petit j'ai compris que la corde voulait saisir l'éponge; ce dont elle s'attendait était vraiment d’entrer dans le volume et d’en faire partie d'une manière que l’on ne puisse plus revenir en arrière. Le choix d’avoir deux volumes est né dans cette même démarche d’explorer les différentes façons dans lesquelles la corde pouvait envahir l'éponge, il s'agissait de voir ce passage d'une intégration passive (le volume à droite) où la corde commence à tenter d'intégrer l’éponge depuis différents points de départ, mais restant toujours inférieur au volume, à une intégration beaucoup plus agressive où la corde décide de se montrer à l'égal de l'éponge voire plus dominante que cette dernière et elle commence à “manger” et “étrangler” le volume pour avoir plus de place. Le poumon de cette oeuvre se voit attaqué par un corps extérieur. La corde s’est introduite dans l'éponge et elles deviennent codépendants l’une de l’autre car c’est l'éponge qui soutient la corde mais c’est la corde aussi qui permet à l'éponge d'adopter cette position dans l’espace. Il y a quelque temps l’éponge pouvait subsister sans la corde mais cela n’est plus le cas, cela signifierait avoir des vides qui la laisseraient complètement fragile et sans défense. Voilà l'ironie, le poumon n’est pas capable de se débarrasser de ce parasite qui lui fait du mal car ceci est devenu une partie de lui.
État initial
Karlimar MORLOY NUNEZ e 0223 Vide & Matière ENSAL L1 2019 - 2020
Premières expérimentations avec l'éponge et la corde.
Le résultat : Parasitisme
Création d’une “aiguille” pour introduire la corde dans l’éponge.
Karlimar MORLOY NUNEZ e 0223 Vide & Matière ENSAL L1 2019 - 2020 Les croquis :
1.
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ENSAL/2020/L1-S2
VIDE ET MATIÈRE
JADE NGUYEN
« Comme par magie »
Photo de détail :
Passage de la corde à l’intérieur de l’éponge, chemin tracé au couteau La sculpture est souvent perçu comme quelque chose qui ne bouge pas, telle une photographie qui fige le temps. Ici pourtant, la sculpture prend un tour inattendu. Le bloc d’éponge, taillée au couteau, arbore des faces lisses et rigides à la fois. Les arêtes sont dessinées afin de donner l’illusion d’une nouvelle matière. L’éponge dépourvue de toute gouttes d’eau, Sculpture terminée complètement asséchée tend à exprimer la rugosité. Tel un bloc de granit sculpté ou une pierre ponce, elle est l’élément fondateur qui permet la structure de l’ensemble. La corde est un matériau d’ordinaire souple et linéaire, en testant la perception tactile des surfaces, j’ai voulu inverser la sensation de rugosité de la corde afin de la rendre plus lisse. En utilisant du shampooing, les fibres de la corde se sont resserrées et elle est devenue plus ferme. En jouant avec cet aspect, j’ai essayé de défier les lois de l’attraction en créant une matière qui se dresse comme par enchantement, comme si la corde était animée par une vie intérieure. Cette verticalité montre que la corde s’élève vers le ciel, en retournant la photographie on pourrait aussi penser que la corde est inexorablement attirée vers le centre de la Terre. Ici, l’inversion exprime une limite, chaque matériau à une fonction et je souhaite ici contrecarrer cette identité propre afin de montrer une nouvelle facette de la matière. Ce vide autour de la sculpture est rendu visible par ce « tour de magie », cet air tout autour renforce l’existence et le contour de la sculpture, il suffit d’un coup de vent pour faire tomber un château de cartes, pourtant ces petits bouts de matière forme une sculpture qui reste debout.
ENSAL/2020/L1-S2
À droite un bout de corde tombe vers le bas de façon linéaire, tandis qu’à gauche le bout de corde imbibée de shampooing forme une distorsion.
Enlacement et étranglement de la matière, l’éponge est malléable mais reprend toujours sa forme initiale.
JADE NGUYEN
VIDE ET MATIÈRE
Tressage de la corde en spirale resserrée
Test pour la première fois du shampooing sur la corde et l’éponge, le shampooing sur l’éponge laisse une marque même une fois sèche.
ENSAL/2020/L1-S2
JADE NGUYEN
VIDE ET MATIÈRE
Torsion
Pour tenter de comprendre la relation entre la corde et l’éponge, j’ai commencé par chercher leurs points communs ainsi que leurs différences. La corde est longiligne, d’une taille variable, nouable et dense. L’éponge quant à elle, est un parallélépipède rectangle, de dimension établie et remplie d’air. Lorsqu’on la module elle cherche toujours à retrouver sa forme. Ces deux objets semblent être diamétralement opposés et pourtant quand on pense à leur utilisation l’éponge est tordue, twistée, etc pour expulser ce qu’elle a pu récupérer. La corde a de nombreux usages mais est souvent nouée pour remplir sa tâche. Si nous l’observons d’un peu plus près nous nous apercevons qu’il s’agit en vérité de nombreux filaments mêlés entre eux grâce à un mouvement de torsion. C’est grâce à ce mouvement de torsion que cette corde possède cette apparence (ce qui n’est pas le cas lorsqu’elle est tressée par exemple). C’est aussi grâce à ce mouvement que la corde possède ses capacités physiques qui lui permettent de tenir sous forme de noeud sans se déliter. J’ai alors pensé à ce mouvement. Nous l’utilisons pour essorer une éponge mais aussi avec d’autres objets (t-shirt, serviette…). Il se trouve être le moyen le plus efficace (comparé au secouage ou au pressage à main nue par exemple) pour chasser une substance (air, eau,...) qui se trouve dans les espaces vide. C’est un mouvement que l’on utilise pour chasser le vide de l’objet que l’on tient entre les mains. Dans le cas de la corde avant d’être torsadée elle n’est qu’un amas de filaments indépendants entourés de vide donc. En torsadant la corde dans le sens opposé de celui d’origine nous pouvons retrouver cet aspect plein d’air. Au même titre que l’éponge lorsque la corde n’est pas torsadée elle est pleine de vide. Comme pour la corde lorsque l’éponge est torsadée ses espaces vides disparaissent. Le mouvement de torsion concentre la matière en chassant le vide. La torsion est un lien irrécusable entre la corde et l’éponge. Pour exprimer cette relation j’ai commencé par reconstituer une corde à partir de filaments plus fins. Une fois ma corde reconstituée elle est venue appliquer une force de torsion sur l’éponge. Ainsi nous nous retrouvons avec un objet très dense: de la matière concentrée. En appliquant ce mouvement de torsion avec moins de puissance l’air réussit à se frayer un chemin pour combler les vides laissés. En diminuant la force de torsion la sculpture prend de plus en plus de volume. Volume qui est ici l’illustration du vide comblé par l’air.
Mouvementée : Quand j’ai commencé ce projet, je n’avais aucune idée concrète de ce que je voulais réaliser. Puis en me penchant sur l’intitulé du sujet, à savoir «Vide et matière», je me suis dis qu’il serait intéressant de montrer les différents états de la matière ou les cycles par lesquels elle est passé, passe et passera…J’ai alors pris mon éponge et je l’ai coupé avec le scalpel afin de sculpter une forme de sablier car la matière évolue en fonction des années. Elle peut : se flétrir, se déformer, se dilater, changer de couleur ou encore s’effriter. En découpant l’éponge, je me suis dis qu’il serait intéressant de la trouer et de la bruler pour montrer que la matière peut subir des changements au cours de sa vie. De plus, la trouer crée instantanément du vide que l’on peut interpréter comme étant la matière en elle-même car cette dernière n’éprouve rien et ne s’exprime pas, or en tant qu’être humain on peut parfois penser qu’elle est froide, vide et sans âme. Pour cette création, je ne voulais pas que la corde soit l’élément secondaire de l’œuvre. Ici, elle occupe un rôle principal car c’est elle qui fait le lien entre les cycles subit par la matière. Cette dernière est brut au commencement, puis elle est façonnée et vit différemment selon la fonction qu’on lui a donné et enfin elle finit par mourir. Les différentes étapes de réalisation : Première étape : Découpe de l’éponge en sablier
Photo montrant le trou avec une autre prise de vue
Deuxième étape : trouer l’éponge
Photo de la réalisation finale avec une autre prise de vue (effet sale voulu)
Le matériel utilisé pour la création :
Les croquis:
Vide & matière Aurélie PARNEIX - L1 ENSA LYON MARS 2020
NATURES Pour cette sculpture mettant en relation les deux termes antithétiques de vide et matière, ma volonté première était de travailler sur les différentes matérialités, formes, natures que l’on pouvait obtenir avec les deux matériaux mis à notre disposition, l’éponge et la corde. J’ai donc commencé par jouer, expérimenter, altérer la corde, ce qui m’a permis de constater qu’elle était constituée d’un grand nombre de cordelettes torsadées entre elles : la corde est un ensemble de subdivisions de cordes. Suite à cette observation, je l’ai tressée, nouée, torsadée, dé-torsadée, effilochée, etc afin d’obtenir diverses formes et natures, tout en gardant un ordre “logique” : la corde a comme un début (partie inchangée) et une fin (division et transformations de la corde), le milieu étant l’évolution de cette transformation, la partie intermédiaire. En ce qui concerne l’éponge, elle représente, à mes yeux, le thème de Vide & Matière naturellement, il était difficile pour moi d’y toucher dans un premier temps : cet objet, évoquant une certaine texture, forme, et donc de la matière, est très aéré puisque composé d’alvéoles, d’air, ce qui amène à penser au vide. J’ai ensuite commencé à vider, à éventrer cette éponge afin d’y faire un vide plus conséquent, dans l’optique de le remplir de corde : c’est un mariage de matières, l’une remplissant l’autre. Enfin, j’ai cherché à mettre en exergue deux états de l’éponge, l’éponge comprimée (pleine de matière), et l’éponge fine, aérée (pleine de vide). Le tout est composé d’une manière un peu “hasardeuse” et spontanée, en référence à l’état de nature, désordonné.
Sculpture NATURES, vue aérienne
Photographies de l’état initial des deux objets mis à disposition : corde enlacée autour de l’éponge (à la manière d’un cadeau) : notions de vide et matière déjà présentes, zone de contact ou non, etc.
1ère étape
MODIFICATION DE LA CORDE : Subdivisions et manipulations sur la corde pour en obteir diverses formes : tresses, boucles, noeuds, etc.
2ème étape MODIFICATION DE L’EPONGE : Vider l’éponge en son centre puis la remplir de corde, transformée : de nombreux tests ont été réalisés afin de savoir comment positionner la corde. Ici, une expérimentation intermédiaire. Le résultat final (première photo) montre une certaine évolution de la corde dans l’éponge, d’abord un noeud, elle s’enroule ensuite sur elle-même dans l’espace lui étant désormais attribué, avant d’en jaillir sous diverses manières d’être.
SÉPARATION
Cette production sculpturale évoque la contradiction: des parties et un tout, la solidité et la fragilité, la chute et l’équilibre, le vide et le plein, le passé et le futur. Dans cette nouvelle combinaison, ces deux matériaux végétaux semblent faire partie d’un même ensemble, l’un est dans l’autre. L’éponge, séparée en deux morceaux suggère un éloignement, un délitement d’un tout initialement réuni. À la vision de cette rupture émane une sensation de déchirement, de souffrance intense. Nous pouvons également ressentir l’effort, la contrainte engendrée par la courbure éphémère imposée par la tension de la corde. Ces deux masses spongieuses sont uniquement maintenues par de faibles liens, fragiles de corde effilochée elle-même déstructurée de son assemblage initial plus résistant. Ces liens créés un équilibre à la fois structurel et symbolique. Ils laissent libre court quand à l’avenir de l’oeuvre: Vont-ils rompre entraînant ainsi l'effondrement des deux parties? Vont-ils rester tels quels et ainsi continuer de maintenir l’équilibre? Ou vont-ils se resserrer pour réunifier la sculpture?
Différentes tentatives de compression de l’éponge
Recherche sur la matérialité de la corde
Outils utilisés
déstructuration de l’éponge
Autre point de vue intéressant de la sculpture
Croquis représentant l’éponge sans transformation
Croquis représentant les différentes face de l’éponge en fonction de la pression exercées: la face avant est étirée et l’arrière est écrasée
c roquis représentant la corde en tension, un petit ensemble de fibres de corde et celui-ci en tension où les fibres cassent une à une
vendredi 3 avril 2020
« DÉDALE »
Cette sculpture est une complication de détour que réalise la corde autour de l’éponge pour se retrouver au centre de la face du dessus et former un noeud complexe. La corde de départ a été séparé en trois brins, puis chacun de ces brins sont rentrés par un trous dans l’éponge et à chaque détour il se trouve que ces brins perdent un peu plus de matière. Autour de l’éponge s’organise un ensembles de choses embrouillés de fait qu’on a du mal à suivre la trajectoire de chaque brin. C’est un dédale de contradiction, et pour citer Baudelaire c’est « Un dédale enivrant de conjectures », en effet c’est ce qui fait la richesse de cette sculpture qui peut sembler simpliste au premier abord. En effet, l’aspect de départ de la corde est perdu elle a subit une transformation totale (tout en étant présente dans sa totalité), alors que paradoxalement l’éponge paraît intacte. Cependant l’éponge est traverser dans tous les sens par les brins de cordent, par la présence de trous plus au moins important l’on a l’impression que la corde est entrain de prend le dessus sur l’éponge.
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vendredi 3 avril 2020
Evolution du projet Dès la première séance j’ai choisi de défaire la corde et d’utilisé les trois brins obtenus séparément.
A la deuxième séance j’ai obtenu ce résultat. Le problème c’est que le rendu esthétique ne me plaisait pas et qu’en mélangeant plusieurs résultats tel que : - les brins qui passent dans l’éponge se défont et forment des boucles - Le noeuds centrale fait de brins différents venant de partout - Et aussi la compression effectué sur l’éponge par la corde qui serre J’ai donc trouvé que tous ses résultats ne pouvaient se mélanger sinon mon projet serait confus.
C’est pour cela que le 27 Mars je suis repartie à zéro, j’ai repris mes brins de corde et je me suis concentré sur une logique : la corde rentre dans un vide (trou dans l’éponge) et ressort avec moins de matière, à chaque fois quelle rentre dans l’éponge les divers fils formant la texture de la corde se replie et forme des cercle autour d’un brins.
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vendredi 3 avril 2020
PHOTOS COMPLÉMENTAIRES DU PROJET
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vendredi 3 avril 2020
CROQUIS
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OSIRIS
Dieux égyptiens, Osiris et Seth étaient frères et rivaux, c’est de leur conflit et de ses conséquences que cette œuvre tire son nom. Réaliser Osiris ne fut pas l’aboutissement d’un projet précis mais d’une envie de découvrir plusieurs façons de modifier l’éponge et la corde. En effet, j’ai d’abord choisi trois outils différents pour réaliser cette sculpture: une paire de ciseaux, un scalpel et un cutter. En divisant l’éponge en trois parties à peu près égales, je me dis qu’il serait également intéressant d’expérimenter avec l’éponge dans plusieurs états différents. Là aussi, trois se présentèrent à moi instinctivement: un premier, sec où l’état de l’éponge resterait inchangé, un deuxième, “mouillé” où l’éponge serait passée sous l’eau, et un troisième, “séché” c’est-à-dire que l’éponge serait mouillée puis séchée au sèche-cheveux. Une fois ces trois subdivisions réalisées, je m’attaquai à la tâche. Je remarquai bien sûr des différences lors de la découpe et me laissai guider par l’outil et l’état de l’éponge. C’est ainsi que je me retrouvai avec un nombre important de petits morceaux de forme diverses et variées. Quant à la corde, je l’ai défaite jusqu’à la moitié avant de la tresser comme on tresserait des cheveux. Me vint alors l’idée de couper la corde de la même façon qu’avec l’éponge. Seulement, je réalisai rapidement que j’allais me retrouver avec beaucoup de petits morceaux et risquais de perdre de la matière. J’abandonnai donc cette idée. Me retrouvant avec une éponge en mille morceaux et une corde tressée de deux manières différentes, je décidai de les relier entre eux. Pour cela, je me munis d’un fil et d’une aiguille et commençai à assembler ma sculpture. La couture des morceaux d’éponges s’articula naturellement autour de la corde et c’est ce processus qui me rappela le mythe d’Osiris, tué puis démembré par son frère Seth par jalousie avant d’être momifié et ressuscité par sa femme, Isis. C’est ainsi que cette sculpture trouva son nom.
Les trois outils principaux, le scalpel, la paire de ciseaux et le cutter, avec les parties d’éponge leur correspondant.
L’éponge découpée par le scalpel dans ses trois états
L’éponge découpée par la paire de ciseaux dans ses trois états
L’éponge découpée par le cutter dans ses trois états
Début de l’assemblage d’Osiris, la corde est le fil conducteur.
Quelques croquis montrant différents points de vue d’Osiris:
PETIT Aude L1
ENSAL S2 2019-2020
Oeil ou Soleil ?
“L’oeil reflet l’esprit d’un homme”. L’oeil ne donne pas seulement l’aspect esthétique d’un homme, mais aussi sa vie interne, ses caractères, ses pensés les plus profonds. L’oeuvre ressemble un oeil qui est ouvert ou le soleil qui brilles ses rayons lumineuses. L’éponge est un des matériaux les plus faciles à manipuler. Il garde sa forme après les coupes. Comme l’éponge a une forme rectangulaire, je commence à penser à les tranformer en cubes, en pavé droit. Ensuite, vu que la souplesse de matériau a besoin d’exploiter, j’ai pensé à des arc, les formes spirales, les cercles. Pendant les expérimentation, j’ai trouvé des transformations intéressesantes que je peux faire avec la forme d’un arc. Premièrement, c’est la transformation avec l’éponge. On coupe l’éponge en morceau de pavé droit. Puis, je fais des entailles dans le sens de largeur. Les entailles doivent être éloignés de leurs voisines de 3 cm. En outre, pourque l’éponde garde sa forme d’un arc, j’interpénètre les deux extrémités par un corde. Donc, cette transformation s’exprime pas seulement le suplesse de l’éponge mais aussi le caractère linéraire du corde. J’ai fait deux arcs de cette méthode pour représenter une roue dentée puis après, les paupières d’un oeil. Ayant déjà les lignes horizontales des cordes des arcs, je pense tout à suite à mettre les lignes verticales pourque la forme de l’oeuvre puisse plus balance. Donc je pénètre deux morceaux de l’éponge avec deux cordes éloignés de l’autre de 2 cm. Finalement, sachant que l’éponge puisse enrouler, je fait l’iris de l’oeil en mettent un rouleau de l’éponge dans le trou cerculaire d’un morceau carré en éponge. Puis, je le mis dans le centre l’oeuvre.
Quelques perspectives supplémentaires sur l’oeuvre.
L’iris de l’oeil
Les deux arcs
Les outils utilisĂŠs
Les croquis : 1. Les croquis des arcs :
2. Les croquis de l’oeuvre finale : Les premières formes imaginées
Les arcs
Les lignes ajoutĂŠs
L’iris
3. Quelques idées avant l’ouvre final :
Oppression Cette structure est faite à partir d’une éponge d’environ 15 cm de longueur sur 10 cm de largeur et d’une corde. C’est une structure abstraite qui respecte plus ou moins la forme de l’éponge mais pas sa texture. En effet, celle-ci a été dénaturée, frottée avec un cutter afin de lui faire perdre petit à petit ses fibres. Ensuite, la corde a été rentrée puis sortie de l’éponge afin de l’entrelacer et créer ainsi une relation étroite entre les deux matériaux. On peut également observer que, la corde ayant exercé une action de traction sur l’éponge a provoqué des déformations plus ou moins importantes. Par exemple le haut de l’éponge est plus large que le bas et le côté droit de l’éponge est plus compressé que le gauche. Cette structure abstraite de part son changement de texture, son usure et ses anciens morceaux présents au sol dus à la corde qui la compresse peut donc représenter une dégradation et un affaiblissement provoqué par un élément perturbateur et opprimant. Pour arriver à ce résultat j’ai effectué plusieurs expériences. J’ai d’abord commencé à passer la corde à l’intérieur de l’éponge, puis j’ai fait un trou dans l’éponge et l’ai rempli avec de la corde effiloché. J’ai ensuite opté pour la dégradation de l’éponge et la corde qui la traverse.
RADINI Mila
Eclosion En jouant avec la corde, et ses extrémités défaites, de nombreuses idées foisonnent. En enroulant les brins de la corde j’ai cru voir des bourgeons de fleurs. Certains bourgeons manquant d’énergie ne pourront pas s’épanouir et resteront à l’état d’embryon. D’autres se cristalliseront au stade d’une belle fleur. On pourrait assimiler ces éclosions à l’éclosion de notre beauté intérieure. Un corps, l’éponge, qui peut se gorger d’idées. Un esprit ou une énergie de vie, la corde. Ensemble, l’un ne pouvant vivre ou s’exprimer sans l’autre, ils donnent naissance à des idées, des états d’âme, qui sont en perpétuelle transformation et laissent des traces. La beauté intérieure c’est avoir une attitude positive, et à rayonner pour la transmettre, car quelque chose qui reste à l’intérieur, ne peut pas être partagé. C’est ce que j’ai voulu exprimer au travers de la corde qui serpente à l’intérieur de l’éponge, puis qui sort sous la forme d’une éclosion. L’éponge se déchire, laissant visible une trace figée dans le corps, une cicatrice charnelle ou émotionnelle qui modifie le corps et l’esprit. L’énergie de vie laisse rayonner le résultat de cette alchimie en faisant éclore des bourgeons d’idées. Visibles ou palpables par le monde, ils vont participer l’épanouissement d’un être. L’éponge pourrait être les maux et les cordes les mots.
Eclosion: le cheminement
matériel: perceuse pour trouer l’éponge imprévu: fissure d’une partie de l’éponge résultat de la première idée : arborescence; La corde se décompose a chaque passage dans un trou de l’éponge.
restes de la 1ère idée: ficelles moyenne et fine
changement d’idée : j’ai laissé seulement les cordes épaisses traverser l’éponge, et retiré les ficelles
résultat final
Vide et matière -
Expulser le vide de la matière -
Je me suis d'abord intéressé à la torsion de l'éponge, à son caractère très modelable mais qui pourtant ne conserve pas les formes qu'on cherche à lui imposer. Puis j'ai découpé des morceaux de l'éponge (et recollé pour la plupart), "détressé" une partie de la corde et brûlé des parties des deux matériaux à l'aide d'un briquet.
Après ces expériences préliminaires, je me suis focalisée sur l'objectif de me débarasser au maximum du vide contenu dans ces matériaux. L'éponge est par essence un matériau contenant beaucoup de vide, de par son caractère très poreux. Il en va de même pour la corde, bien que dans son cas ce ne soit pas dû à une porosité mais au fait qu'elle soit composée d'autres cordes entrelacées, elles-même composées d'autres cordes entrelacées... Il existe donc un espace entre les éléments. Pour ce qui est de l'éponge, je l'ai donc compressé au maximum (à la main) et l'ai coincé dans cet état (tout en la compressant davantage) à l'aide de la corde. Toutefois, même en la laissant un certain temps contenu de la sorte, l'éponge a tendance à se re-remplir d'air progressivement une fois détachée. Je l'ai donc placée, attachée, dans le congélateur pendant une nuit. Ce fut efficace, l'éponge après cela restait par elle-même dans sa disposition compressée.
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Quand à la corde, je la détressai une première fois puis détressai les 3 moyennes cordes la composant afin d'obtenir les petites cordes (elles-même composées de minuscules cordes mais je n'allai pas jusque là) et je les retressai mais d'une autre manière qui me permettrait de les serrer davantage et d'obtenir une corde contenant beaucoup moins d'air.
Pour finir, j'attachai la corde autour de l'éponge (dans les deux sens) en serrant au maximum afin de symboliser cett compression et compcation de la matière. La photo du résultat final est en annexe.
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Le lien par l’équilibre
Les différentes expérimentations qui ont amené à de nombreuses transformations par rapport à l’état initial, m’ont poussé à chercher plus loin vers des équilibres toujours plus complexes. L’incorporation d’un outil pour s00e faire a été le tournant principal qui a lui même décidé de l’apparence de cette sculpture. A1u travers de cet équilibre on vient dans un premier temps comprendre le lien entre la corde et l’éponge. En effet, tous deux n’ayant ni la même matière, ni la même texture, l’un empilé sur l’autre ne suffit pas à faire tenir le tout. Il faut que l’un vienne s’appuyer sur l’autre, que l’un comble le manque de l’autre pour faire un tout, stable et cohérent, afin de trouver un équilibre. Ainsi, on retrouve une réelle cohésion entre les deux matériaux. De plus, la notion d’équilibre évoque aussi la présence de l’un par rapport à l’autre. Ici la corde trouve largement sa place et de même pour l’éponge. Le vide et la matière trouvent eux aussi leur équilibre car, tout comme les deux matériaux, pour faire cet empilement, le vide est tout autant important que la matière. Les découpes de l’éponge comme de la corde découlent d’expérience et renvoient à quelque chose de ni figuratif et ni considéré, la production ne renvoie ainsi qu’à elle même. Elle témoigne simplement de la relation entre le vide, la matière et le lien entre ces deux éléments.
Croquis vue de près
Croquis vue de haut
Croquis en contre-plongé
Outil utilisé dans la sculpture pour maintenir le tout (invisible a l’oeil)
Essais d’équilibre (séance 1)
Variations d’empilements (séance 2)
UNION
L’éponge nous a été présenté avec une corde autour avec un nœud. Quand on enlève le nœud, après une durée l’éponge prend sa forme initiale c’est-à-dire un rectangle sans les traces de la corde, malgré le fait qu’elle était mouillée. Cela fait directement réfléchir : dans quelles mesures et à quel point on peut modifier l’éponge sans intervenir un autre matériau. Pour expérimenter j’ai donc décidé de prendre des morceaux de l’éponge en forme rectangulaire. Chaque morceau a été expérimenté de façon différente. Tout d’abord les premières modifications physiques étaient de changer la forme des morceaux. Le premier morceau a été coupé dans les plus petites morceaux. Pour le deuxième morceau le but était de faire un retour à l’état initial c’est-à-dire de l’entourer avec les petites ficelles de la corde et faire des nœuds. Un autre morceau a été formé en un cercle à l’aide d’une paire de ciseaux et une lime à l’ongle. Cela était pour expérimenter avec l’effet d’une lime sur l’éponge. Autre façon de modifier les morceaux était d’expérimenter avec le changement de température. La technique de brulement était utilisée pour un morceau ce qui avait comme résultat la réduction de la taille du morceau. Comme c’est compliqué de changer la forme de l’éponge un morceau a été placé dans une moule à glacon, dans le congélateur. Le tout dernier morceau a été mis dans le congélateur et sous un poids. L’effet du froid et la pression ont totalement modifié la forme et l’ont aplatie. Des multiples trous ont été fait dans l’éponge, soigneusement à l’aide d’une tourne vise et pour faire passer la corde dans l’éponge. Le rôle de la corde était de garder tous les morceaux dans leurs places et les unir, lorsque tous les morceaux se remettent dans leurs places initiales. Cela illustre le lien de la corde à l’éponge.
l’état initial de l’éponge
couper les morceaux de l’éponge
l’éponge sous l’effet du froid et de la pression (un poids)
Tous les morceaux après les modificifica-
les outils utilisés
Croquis
Géométrie mouvante Lors de la première séance, j’ai effectué plein de petits croquis (annexe 1) pour me donner une idée de ce à quoi pourrai ressembler la sculpture finale. Je me suis cependant rendu compte que tous mes croquis étaient très normés, figés, géométrique. J’ai donc décidé que je voulais rendre ma sculpture un peu plus vivante. Le côté géométrique devait être gardé pour montrer que c’était le début de ma pensé mais que celle-ci avait évoluée. Le haut de la sculpture possède donc des angles très saillants, et une géométrie très régulière. Quant-au bas de la sculpture, il est beaucoup plus chaotique en termes de découpage. Je voulais le rendre plus organique que le haut. Je n’avais cependant aucune idée de comment montrer concrètement la dimension organique que je voulais. J’ai donc essayé de faire ressortir quelque chose du bloc de l’éponge sans trop savoir ce qu’il allait en ressortir. Mon imagination a donc fait ressortir ce qu’on pourra assimiler à des jambes en mouvement mais emprisonnées dans le reste de l’éponge. La corde apporte aussi ce côté vivant, on pourrai croire que la corde encercle et traverse la forme qui ressort de l’éponge. Elle contraint la forme, la traverse, la parcourt. La face « caché » de l’éponge est aussi très importante dans cette sculpture (annexe 2). Elle relate d’une éponge usée par le temps et son utilisation. Puisqu’une éponge est quand même un ustensile domestique qui n’est jeté que lorsqu’elle est trop usée et qu’elle ne rempli plus son rôle. J’ai donc voulu essayer de montrer avec cette sculpture qu’une relation entre le géométrique et le normé avec l’organique et le chaotique était possible. C’est cette pensée qui m’a animé pendant la confection de cet objet, pensé qui n’aurai pas pu me venir si je n’avais pas analysé après coup mes petits croquis de la première séance.
VANTALON Antoine / Licence1 / S2 / ENSAL 2019-2020
ANNEXE 2
ANNEXE 1
Croquis de la sculpture :
Etape où j’ai voulu contraindre l’éponge en la mouillant puis en la laissant sécher avec des pinces pour contraindre l’éponge aux endroits où la corde était la plus épaisse et pour montrer que la corde façonne l’éponge d’elle même
E0223 Vide & Matière
ABDO Ahmed
ENSAL
Le vide Vide, fragile comme une plaque noire. ‘Je m'ouvris à la douce indifférence du monde.’ L’étranger- Albert Camus’
E223 B R A J O U Mathieu
PLÉONASME FIGÉ Tout d’abord, j’aimerais préciser que mon matériel n’est pas tout à fait similaire à celui fournit en cours car malheureusement ce dernier est resté là où je réside à Vaulx-en-Velin. Suite aux actualités récentes et au confinement j’ai du me rapprocher de ma famille et n’ai donc pu me fournir que de matériel quasi similaire. Néanmoins, j’espère remplir au mieux les attentes de cet exercice.
Vide et matière, deux concepts opposés qui pourtant ne font qu’un. Supprimer de la matière et il en apparaîtra du vide, combler ce vide et il en formera de la matière. C’est ainsi que se crée une sensation de tension au sein de la matière. À travers la manipulation d’une éponge et d’une corde, j’ai tenté de retrouver cette sensation si fragile dans l’union de ces deux matériaux. Tout d’abord par ses capacités techniques, l’éponge m’a tout de suite intrigué. Ma première réaction face à cet objet fut de l’humidifier. J’ai tenté par la suite d’exploiter les capacités chimiques de l’eau en congelant l’éponge, elle en ressorti figée. Comme hors du temps, cet objet devenu inerte a tout de suite suscité mon intérêt, plus précisément ses alvéoles. Agrandies, profondes, multiples, les vides créés par ces alvéoles semblent créer à eux seuls l’objet, faisant du vide la matière. Afin d’accentuer cet effet, je me saisis d’une perceuse et perfora en long et en large l’éponge encore solide de par l’état de l’eau. Cependant, une fois les trous faits et l’éponge décongelée, on ne retrouve plus aucune trace de cette sensation. 1/3
C’est alors que la corde prit toute son importance. Le diamètre de la corde était légèrement inférieur à celui des trous réalisés dans l’éponge. Seulement, impossible de faire passer cette corde dans l’état actuel de l’éponge. Je pris des baguettes de bois, les fit passer au travers des trous et congela à nouveau l’éponge. Une fois cette étape réalisée, je pus aisément retirer les baguettes et faire passer la corde. Afin de recréer cette sensation de tension, je fis passer de manière aléatoire la corde au travers de l’éponge, avec des forces différentes exercées également aléatoirement. À la vue du résultat je fus étrangement surpris, l’objet réalisé semblait atrophié, comme si un parasite aspirait depuis l’intérieur la matière. Un nouvel équilibre s’était créé. Les matériaux se sont unis, comme si l’un sans l’autre, ils n’exerceraient plus la même fonction ou la même forme. Cette tension dans la matérialité et cette sensation étrange de questionnement vis-à-vis de cet objet m’ont révélé la pertinence de cette proposition.
Une fois gelée, l’éponge change totalamement de matérialité. Ce qui m’a permis d’utiliser la perceuse afin d’en tirer partie. 1 : Éponge gelée
Très utiles, voir indispensables, elles sont la seule méthode efficace que j’ai pu trouver. Les baguettes maintiennent et stabilisent les trous pour y passer la corde. 2 : Focus sur les baguettes
Au dégèle, l’éponge change de matérialité et laisse la corde prendre son rôle dans la tension de l’assemblage des matériaux. Néanmoins le dégèle stop le processus de fabrication car il résorbe les trous fait par les baguettes lors du gèle. Il faut donc réaliser à nouveau le processus. 3 : Dégèle
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Après cela, j’ai réalisé quelques essais afin d’exploiter d’avantage le potentiel de la corde. Cependant, le résultat ne me convenait pas et éclipsait à mon sens le phénomène de tension nette dans les propositions précédentes. 4 : Enserrer l’éponge, tentative
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ÂMES SŒURS
Alice Fournier L1
Régularité, rigueur, la corde tressée n’aimait plus cet aspect, Une transformation était attendue, une fourchette s’attella à cette tâche ardue, Après un effilage complet, une sphère de fibres emmêlées fut créée Volumineuse, imposante, percée de vides irréguliers et imitant l’éponge, La sphère douce, nuageuse, nous inspira nos songes. L’éponge jalousa la corde, de son joli tressage, Dans le couteau à pain, elle cru voir un mirage. En fines bandes il la découpa, puis mes mains la tressèrent, Huit portions d’éponge nattées nous remercièrent. La sphère de corde se fit creuser, A l’intérieur, l’éponge s’allongea, enveloppée de sa bien aimée. Un cercle de corde assurant la stabilité, Servit de socle à cet ensemble crée. Les matérialités inversées, j’eus envie de les lier, Une bande d’éponge figée se fit alors râper, Des graines d’éponge, emmêlées dans les fils, Scellèrent cet amour à jamais. L’éponge devint corde, la corde devint éponge, Et c’est en cela qu’elles devinrent deux âmes sœurs.
ETAPES DE CONCEPTION
Eponge initiale
Eponge découpée
Début du tressage
Eponge tressée
Corde initiale
Corde séparée en trois brins
Début de l’effilement
Corde effilée
CROQUIS D’APRES DE LA SCULPTURE
VUE DE COTE DE LA SCULPTURE
VUE PLONGEANTE DE LA SCULPTURE
VUE DE DESSUS DE LA SCULPTURE
Bande d’éponge figée Eponge figée râpée
DE LA CORDE
OUTILS DE TRANSFORMATION
Les fourches m’ont permi d’effiler la corde fibre par fibre, puis j’ai modelé et creusé la sphère de mes mains.
DE L’EPONGE
Le couteau à pain faisait des découpes précises de l’éponge
J’ai posé un point de colle à chaque bande d’éponge afin de faciliter le tressage
J’ai râpé l’éponge figée
J’ai laissé une nuit une bande d’éponge mouillée dans le congélateur
SCULPTURE FINALE
Le but de ma démarche à été de déconstruire, de défaire les deux matériaux, pour reconstruire ensuite une nouvelle en�té liant les deux matériaux. Après avoir comme « miniaturisé » l’éponge en 6 morceaux, et divisé la corde en fils, j’ai réassemblé les briques éponges en différentes formes, et restressé les fils en une tresse et une mini corde torsadée. Je souhaitais que l’on puisse voir l’éponge et la corde sous un autre point de vue de ce�e manière. La corde est un lien par excellence, il était donc important qu’elle par�cipe à relier les différents morceaux d’éponge, pour recréer un ensemble. Après avoir choisi l’organisa�on des 6 «briques d’éponge», j’ai donc cousu ces morceaux grâce aux fils de la corde et à une aiguille de couture simple. Par ce procédé, l’éponge n’est pas dénaturée, car j’ai simplement ajouté des « trous » à un ensemble qui en est déjà criblé, tout en rendant légèrement visibles la fixa�on des mini-éponges. C’est un travail sur le « paraitre » : à première vue on ne dis�ngue pas la couture et c’est en s’approchant qu’on se rend compte que l’éponge a été divisée en 6 morceaux. On ne voit plus non plus sa forme ini�ale, rectangulaire. On pourrait même faire une référence à Magri�e en disant que « ceci n’est pas une éponge ». La nouvelle forme change la vision de celle-ci, nous fait oublier sont u�lité première. La corde elle aussi est rendue plus fragile qu’au départ, et permet pourtant de soutenir toute la sculpture. Les deux sortes de tressages cousus sur les « faces » de la sculpture montre les possibilités offertes par les fils, la nouveauté qu’offre la déconstruc�on pour la reconstruc�on. On déconstruit également les visions liées à chaque matériau pour les enrichir. C’est un ensemble lié comme des Atomes formant des Molécules : une même composi�on en atomes peut former différentes molécules selon les types de liaisons. Symbole des mul�ples op�ons qu’offre deux matériaux, selon leurs états, leurs formes, leurs altéra�ons, leurs liaisons…etc. Cela nous emmène vers une seconde métaphore : celle de comparer ces deux matériaux à des personnes. Chaque matériau a son caractère : ses qualités, ses défauts, ses « compétences ». D’un assemblage de compétences, de qualités, de la « collabora�on » découle un enrichissement chez les personnes comme chez les matériaux. L’addi�on créée une force et mul�plie le champ des possibles. Là ou la solitude limite, l’associa�on ouvre de nouveaux horizons.
MORCEAUX D’EPONGE
EPONGE ENTIERE
MORCEAUX D’EPONGE, EXPLORATION DE FORMES
VUE DU DESSUS
L’union fait la force L’éponge seule est libre, tout comme la corde. Chacune peut être touchée, mais chacune reprendra sa forme initiale. L’éponge sera toujours semblable à un parallélépipède et la corde toujours linéaire. En revanche, il suffit d’une manipulation, d’une action qui la restreint dans ses mouvements pour qu’elle ne soit plus libre. La corde est composée de plusieurs brins tressés les uns aux autres. On peut les défaire pour libérer un tas de potentiels différents, cependant, lorsqu’un brin seul vient se placer autour de l’éponge et doit supporter une torsion jusqu’au point de rupture, il va facilement rompre. Et si ces potentiels uniques décidaient de s’assembler, et si la force n’était pas une caractéristique individuelle mais une parfaite collaboration ? On peut relever une différence majeure lors de l’union de ces brins : un brin supplémentaire est égal à un temps de rupture plus éloigné et une force. C’est donc bien l’union qui fait la force. Ce qui n’a pas été dit plutôt, c’est que le point de rupture dans le cas de la corde est particulier. Enroulée autour de l’éponge, c’est elle qui va céder et non l’éponge. Mais tous ces brins assemblés ne vont pas céder d’un coup sous la torsion, mais petit à petit tout en laissant un tressage tellement serré qu’il en créera un nœud. Ce nœud ne bougera pas, sauf si l’on vient le couper. Et s’il ne bouge pas, cela veut dire qu’il est en train de priver l’éponge de sa liberté. Donc brin après brin, l’éponge se retrouve obligée de s’incliner face à la corde, face à cette collaboration qui expose sa force.
En observant les matériaux lors de la première scéance, je trouvais intéressant qu’on nous les aient donnés comme ceci. J’ai donc commencé par évaluer leur potentiel séparement.
Puis j’ai commencé à séparer les brins, et j’ai utilisé un système de torsion de la corde autour de l’éponge en poussant ce système jusqu’au point de rupture.
Au bout d’un moment, je me suis rendue compte que la ficelle ne se rompait pas d’un coup mais brin par brin. Et, comme on peut le voir sur l’image du bas, le tressage de la corde qui était en torsion s’est enormément resserré ce qui crée sur l’éponge l’effet d’un nœud (image du haut) même si ce n’en est pas un.
Mes outils :
Je me suis uniquement servie de mes mains et d’un stylo pour le système de torsion.
Scénographie du vide
GEAY Salomé E 0223 – Vide et Matière L1 2019/2020
La réflexion sur la matérialité de la corde et de l’éponge m’a amené à créer deux parties distinctes dans ma sculpture. L’éponge est un matériau léger car rempli d’air : les trous qui la composent, disposés comme des alvéoles sont autant de cavités remplies de vide en opposition à la matière-éponge. Cela fait d’elle une matière très malléable. Je l’ai utilisée pour réaliser le socle de ma sculpture : - Un premier socle utilisé dans sa forme, naturelle et aérienne (pleine d’air), un parallélépipède. - Un deuxième socle (pour la deuxième partie) , où la matière éponge a été altérée car elle a été compressée donnant naissance à une nouvelle matérialité plus compacte et rigide. Cela amène également à une nouvelle forme qui s’extrait de la parallépipédie initiale de l’éponge. Ces deux socles permettent de fixer et de jouer avec les tensions et les relâchements, l’équilibre et les déséquilibres de la corde rigidifiée et mise en espace. Cette élévation spatiale permet de mettre en opposition des jeux de lignes: d’un côté des lignes courbes (mettant en évidence les oppositions plein/vide), de l’autre des lignes droites rectilignes avec angles droits, dans leur pleine matérialité. La corde est une matière facilement manipulable et modifiable (nœuds, entrelacement, tressage, couture (lien), effilochage (mise en air), ce qui permet de jouer avec toutes ses différentes matérialités. La corde encercle et délimite le vide par son jeu de courbes, de plein (la matière) et de vide (absence de matière/immatérialité) créant ainsi une rupture avec la rectitude de la partie opposée. Par conséquent, ces deux sculptures s’appréhendent ensemble dans leur dualité et leurs oppositions, leurs contrastes. La mise en tension des deux parties incite le spectateur à les relier mentalement en comblant de façon immatérielle le vide, comme deux opposés qui s’attirent, mettant alors le vide en scène. Cela donne donc naissance à une nouvelle «matérialité immatérielle» rendant visible l’invisible.
Différentes étapes et variations des expérimentations :
Premières expérimentations montrant la différence entre éponge compressée (sans vide) et éponge naturelle (pleine de vide) Premières manipulations de la corde montrant qu’elle est constituée de 3 cordes plus petites, elles même constituées de fils
Eponge compressée, collée et cousue afin d’expulser le plus possible l’air provenant de l’intérieur (partie 02 de la sculpture) Découpage de l’éponge initiale en trois bouts distincts
Premier essai de mise en forme de la partie 01 de la sculpture avec des jeux de lignes courbes avec la corde
Outils utilisés :
Cutter et scalpel pour Pic en fer qui a été couper l'éponge enfoncé dans l'éponge afin de la solidifier
Colle utilisée pour Fil utilisé afin de faire engluée l'éponge qui des points de couture sera compactée par la sur l'éponge suite compactée (puisque même engluée celle-ci se regonflée)
Pic à brochette en bois utilisé afin de faire des trous dans l'éponge pour faciliter la mise en place du pic en fer
Fil de fer qui a été introduit au milieu de la corde pour que celle-ci soit plus rigide
Moellon utilisé pour compactée l'éponge
Croquis du projet :
Lorsque l’enseignement a commencé, une éponge entourée d’une corde nouée nous a été remise. Pendant les deux premières séances, j’ai réalisé de nombreuses expériences qui m’ont permises de découvrir les caractéristiques des deux matériaux : enrouler la corde le plus possible de manière à ce qu’elle résiste au poids de l’éponge posée par-dessus, défibrer la corde, faire des nœuds avec la corde autour de l’éponge pour la compresser au maximum… Toutes ces expérimentations m’ont permises de comprendre qu’une sculpture avec la corde enroulant l’éponge était plus « facilement » réalisable qu’une sculpture avec la corde comprise à l’intérieur de l’éponge. J’ai donc voulu trouver un moyen de rendre cette deuxième option possible. L’éponge a la capacité d’absorber (d’ « éponger »)
ce qui se trouve autour d’elle. La corde est enroulée de manière très serrée au cœur de l’éponge ce qui crée un contraste entre le vide présent dans la composition de l’éponge (1/3 de matière et 2/3 de vide) et l’absence de vide crée par le serrage de la corde. De plus, cette sculpture ne pourrait pas exister sans l’un des deux matériaux, ce qui les rend inséparables. J’ai aussi voulu montrer deux aspects de la corde : le côté « compact » (au centre de l’éponge) qui évoque le tressage serré des fibres entres elles mais également le côté « léger et malléable » grâce à la partie supérieure de ma sculpture. La corde s’échappe délicatement et sinueusement du cœur de l’éponge pour se répandre tout autour de son support en s’affranchissant du tressage. E223-VIDE ET MATIERE- GIRARD Manon L1. 1
AUTRES PHOTOS DU PROJET
Pour réaliser ma sculpture, j’ai utilisé un cutter pour éventrer l’éponge, des cure dents enfoncés dans l’éponge pour éviter que la corde ne puisse se décaler ainsi qu’une pince à épiler pour détresser la corde fibre par fibre. E223-VIDE ET MATIERE- GIRARD Manon L1. 2
Chute figée La sculpture est composée de trois blocs parallépipédiques d’éponge, de différentes épaisseures, empilés du plus épais au plus fin. L’ ensemble est maintenue par une corde tressée qui relie l’éponge de la base à l’éponge du haut. Puis des boules de fibres de cordes de différentes taille sont disposées, certaines sont accrochées sur la corde tressée, d’autres reposent plus simplement sur un des blocs d’éponge. Elles semblent récreer ici l’impression de petits flocons de neige ou de gouttes de rosé. Cette sculpture concilie une antinomie: la légereté des boules de fibres et les imposants blocs d’éponge. Nous avons ici l’impression qu’un moment a été capturer: une chute. Les boules de fibres semblent tomber et rouler jusqu’à la base, le mouvement est figé, comme si le temps s’était arrêté. Lors de ma phase de rcherches et d’expérimentations, j’ai tout abord essayé d’effilocher la corde, me rendant compte des nouvelles caratéristiques que l’on pouvait obtenir, plus la corde était éffilochée et plus elle était légère et de couleur claire (image 1). On pouvait aussi rassembler les fibres pour former une boule fibreuse aérienne plus ou moins compacte (images 2 et 3). Restant sur l’idée que les fibres s’entremèlent et s’accrochent entre elles, il m’est venue à l’idée de poser une de ses boules fibreuses sur une partie de la corde de base (image 4): et là comme par magie la petite boule reste accrochée à ma corde sans un seul point de colle, on a la sensation que la petite boule n’est plus soumis à la gravité et reste en apesanteur, comme si elle flottait. Le tout souligne encore plus cette idée de légereté. Quant à l’éponge, j’ai souhaité rester dans l’optique du jeu sur les différentes “épaisseurs” tout en gardant la forme parallépipédique de base (image 5) et sans l’altérer, car j’avais essayer de calciner une partie d’éponge ou de raper cette dernière (images 6 et 7), mais sans obtenir un résultat qui me satisfaisait. J’ai alors empilé les blocs que j’avais découper comme des Legos tout en leur faisant garder l’équilibre grâce à la corde tressée (image 8). On obtient alors un ensemble qui s’érige à 30 cm de hauteur.
Vue d’en haut
Vue de coté
Vue de derrière
« Trop-plein »
E0223 : Vide & Matière
Camille GUICHARD ENSAL 2019/2020
« Trop-Plein »
« Trop-plein » est un projet issu de l’observation des caractères principaux des matériaux. Tout d’abord, la corde se forme d’entrelacements de brins successifs qui constituent un ensemble souple, rugueux et géométrique. L’éponge, elle, est une variation de vides et de pleins qui donne à voir un motif unique. Le rapport initial entre ces 2 éléments était un empaquetage de la corde autour de l’éponge. Une fois libérée de sa corde, j’ai pu jouer avec les spécificités de l’éponge en comblant les vides afin de créer 2 faces pleines. Pour contrebalancer cet ajout de plein, j’ai retiré de la matière à 3 sommets de l’éponge. La notion de plein et vide étant une perception subjective, les faces semblant être remplies ont, elles-aussi, une partie manquante. Dans la même optique de modification de l’aspect primaire sans dénaturer le matériau, la corde a été défilée pour ensuite être tressée selon de nouvelles techniques. Il y a ainsi une alternance de 5 tressages sur l’objet final. Une fois expérimentés individuellement, ces matériaux ont été assemblés de telle sorte à mettre une nouvelle fois en valeur leurs caractéristiques. La corde plonge dans les trous de l’éponge et glisse le long des faces remplis. Ces dernières étant vierges de tout motif, elles constituent un parfait présentoir pour mettre en valeur les différentes techniques de tressage qui alternent entre chaque émergence des vides. « Trop-plein » est le résultat d’une mise en perspective des matériaux à la fois doux et rugueux, vides et pleins, lisses et tortueux.
Décomposition totale de l’éponge nécessaire afin de combler les vides.
Evidage des sommets dans le but de recréer le vide.
Confrontation des différentes techniques de tressage jouant avec les pleins et les vides de l’éponge.
E0223 : Vide & Matière
Camille GUICHARD ENSAL 2019/2020
« Trop-Plein »
E0223 : Vide & Matière
Camille GUICHARD ENSAL 2019/2020
Pression et compression
La réalisation de cette sculpture pourrait être résumée par le mot “expérimentation”. En effet, je n’ai pas suivi d’idée directrice, j’ai plutôt essayé dans un premier temps de voir comment réagissait la matière. Ensuite, j’ai retenu les aspects qui me paraissaient intéressants et que j’avais envie de montrer dans ma sculpture. J’ai aimé travaillé l’éponge par points de pressions, ce qui m’a amené, dans ma sculpture finale à compresser l’éponge en plusieurs points et axes, mais également à créer une zone de tension en son sommet, ces deux aspects révèlent bien la résistance et l’élasticité de l’éponge. Je voulais que les deux matériaux qui nous avaient été fournis soit intégralement présents. Pour la corde, elle est en partie intacte, et l’autre partie est effilée, elle traverse l’éponge par un trou en son centre, la corde rentre intacte d’une part, mais ne ressort que partiellement, ce qui montre qu’il se passe quelque chose quand les deux matériaux se lient. La partie de corde ne traversant pas l’éponge est entremêlée et compressée elle aussi par le poids de l’éponge. L’éponge ayant été creusée, les chutes obtenues ont toutes été regroupée d’un côté de l’éponge, la ou la corde ressort, comme une conséquence du passage de la corde.
Les outils: Mon expérimentation à commencé par un capitonnage de l’éponge en utilisant la corde effilée. Pour que la cordelette traverse l’éponge j’ai donc créer un outil car je ne poserait pas d’aiguille à tricoter, j’ai fixé à l’aide de scotch la cordelette sur un pic à brochette :
Pour ma sculpture finale j’ai repris mon idée précédente mais je ne disposait plus de mon outil, j’ai donc trouvé une autre alternative en scotchant directement l'extrémité de la corde afin de lui faire traverser plus facilement les trous faits au préalable:
Croquis:
Tout cela ne tient qu’à un fil Parfois on se sent invincible on à l’impression que rien ne peut et ne pourra jamais nous arriver. Nous sommes robustes ! Nous sommes des êtres de plénitude ! Et puis un jour… Le plein devient vide, nos certitudes s’affament jusqu’à en devenir squelettique. Progressivement tout ce qui semblait bien accroché se délit pas à pas jusqu’à ce qu’il ne nous reste qu’un lien infime à tenir. Un peu de matière à laquelle on peut encore s’accrocher… avant l’effondrement. Alors quoi ? Tout est finie ? basculement signifie fin de partie? Apprenons à renouer avec la corde mais cette fois-ci prenons le temps de la nouer d’une façon plus intelligente plus solide plus juste… Cette petite sculpture c’est un moyen de m’exprimer sur cette crise que l’humanité toute entière et entrain de traverser. Un moyen de réfléchir sur notre humanité et nos certitudes. L’éponge symbolise humanité les cavités ces imperfections. La corde, les fibres qui nous qui nous lient les un les autres. Ma principale source d’inspiration a étè les travaux d’Anselmo Giovanni surtout sa sculpture Torsion(1968). Elle montre qu’une sculpture à le pouvoir d’arrêter le mouvement et par là même le temps...
Quand corde et éponge deviennent sculpture :
Quelques outils :
Des croquis, des visions On ressent la tension entre corde et éponge. On a l’impression que la corde va lâcher... ARRET SUR IMAGE
Chaque angle la sculpture nous propose de nouvelles clés de lecture ici la tension et moins palpable. LA SCULPTURE NOUS INCITE AU MOUVEMENT
L’ ombre, quand à elle apporte une richesse à la sculpture et d’autres clés de lecture.
Emprise
Une éponge, une corde... en UN objet.
Cela paraît simple au premier abord, mais ne sous-estimé pas cette transformation puisqu'elle demande patience et pertinence pour que celle-ci devienne une vraie et seule unité. J'ai longuement observé et manipulé ces deux matériaux avant de vouloir les transformer. L'éponge possède la capacité de reprendre sa forme originale lorsqu'on l'humidifie. La corde, elle, possède un large choix de manipulations du à sa souplesse. Mon idée première était de nouer la corde avec l'éponge à plusieurs endroits afin que les deux matériaux puissent s'imprégner de l'un et de l'autre. J'ai mouillé l'éponge pour qu'elle se ramollisse et devienne plus malléable puis, j’ai commencé à défaire parcellement les branches de la corde pour avoir des diamètres et une texture différente. Puis, je l'ai entouré autour de l'éponge et attaché avec des nœuds, la corde positionnée provoque un lien mal attentionné puisqu 'elle prive l'éponge de la liberté et de sa forme originale. Je les ai laissé sécher sur un radiateur pendant un bon week-end. Lorsque j'ai dénoué la corde, l'éponge avait gardé la trace de ce lien qui, est devenu immatériel. Une contrainte invisible affligé par la corde... Voyant l'état de l'éponge j'ai été intrigué par son intérieur, je lui ai fait un trou pour que l'on puisse voir ce qu'il s'était passé après cette déformation. J'ai donc creusé l'éponge et constation : l'intérieur n'était pas impacté. J'ai continué à creuser jusqu'à créer un trou traversant la totalité de celle-ci. Ensuite, j'ai décidé de combler les vides de l'éponge réalisé par la corde auparavant, en replaçant à l'identique la corde autour d'elle, mais impossible la corde ne voulait pas retrouver sa place d'origine. J'ai donc suivi la courbe que la corde voulait comme ci celle-ci restait en retrait et reniait toutes responsabilités de l'état actuel de l'éponge... puis, j' ai ensuite glissé certains morceaux de cordes dans les rainures du vide pour qu'elle tienne un minimum sur l'éponge. En haut de l'éponge, un creux semblait ressembler à un début de trou comme si la corde m'avait passé un message sur sa volonté à intégrer l'intérieur de l'éponge. Je l'ai alors creusé et sans le savoir je suis arrivé dans le vide du trou central puis, j'ai introduis un bout de la corde que j'ai effiloché pour montrer l'emprise de la corde au sein de l'éponge. Le trou que j'avais créé aller en fait montrer l'impact négatif de la corde sur l'éponge. Pour renforcer cette idée, j'ai donc brûlé l'intérieur de ce trou et le bout du début de la corde pour montrer qui était à l'origine de cette brûlure profonde et intense. Une emprise mal attentionnée de la corde qui veut être la vedette de cette sculpture mais, qui n'y parvient pas puisque lorsqu'on regarde cet objet, nous voyons un ensemble et non deux unités distinctes.
Mes mains
Un couteau
Les Outils
Une cuillère parisienne Un chalumeau
Les Étapes
CROQUIS
KUCHCAKOVA Klara L1
FENTES ET ENTRELACS Lors de mes expérimentations à l’école, j’ai eu l’occasion de manipuler les deux matériaux et étudier leur comportement face à diverses procédures de compression, étirement et découpe. J’ai dû cependant me procurer de nouveaux matériaux compte tenu de la situation actuelle et j’ai observé qu’ils réagissaient totalement différemment à ces mêmes gestes. Mon expérimentation a commencé avec la découpe de l’éponge aux dimensions voulues, ce qui m’a permis d’observer la porosité de l’éponge, bien plus fine que celle de l’école. La corde dont je disposais étant plus moins épaisse, j’ai essayé de la faire passer dans l’éponge à l’aide d’une pince à épiler pointue. Cette action était bien plus simple avec mes matériaux que ceux procurés à l’école, et j’ai décidé d’approfondir cette technique. Je faisais passer la corde à travers les différentes faces, en serrant, laissant du mou... Puis j’ai accidentellement créé une fente en essayant de faire passer la corde dans deux trous de la même face. J’ai constaté que ce déchirement naturel faisait contraste à la découpe droite des bords et cet aspect m’a plu. J’ai par la suite intégré la corde à ces fentes en imitant une couture que j’ai cependant laissé desserrée pour laisser entrevoir la profondeur de la fente. J’ai ensuite pratiqué une autre fente à l’aide de petits ciseaux puis en déchirant les morceaux intérieurs pour créer une certaine harmonie. Ainsi, j’ai exploité les propriétés malléables des deux matériaux et leurs différentes formes pour assembler une sculpture mêlant compression et dilatation avec la création de vide et la réparation de ces fentes imparfaites.
Méthode utilisée pour traverser l’éponge avec la corde
Matériel utilisé
PHOTOGRAPHIES
CROQUIS
E223 - Vide et Matière LAÂLEJ Inès ENSAL L1 2019/2020 Si on naît avec un corps à mémoire de forme, l’exposition de sa fragilité au monde supprime bien vite cette propriété ; bien qu’essentielle, immanente à tout être. Au cours de la vie, notre corps si pur se retrouve souillé par le désir de ne plus se ressembler. Sa forme est contrainte, serrée, et maintenue par les liens de notre corps à son environnement social. Les injonctions de notre société capitaliste soumettent le corps à une image fausse impossible à atteindre, mais on y aspire si fort qu’on oublie sa forme.
E223 - Vide et Matière LAÂLEJ Inès ENSAL L1 2019/2020 L’idée d’aborder le thème de la dysmorphie est venue en constatant, au premier abord avec les matériaux qui nous ont été distribués, que l’éponge était un objet à mémoire de forme ; en effet, elle était entourée par la corde et après avoir défait le nœud, l’éponge a mis un petit moment avant de retrouver sa forme initiale. Je l’ai ensuite écrasée, serrée... Elle gardait la forme à laquelle je l’avais contrainte pour un instant, mais elle revenait toujours à sa forme initiale. La première question que je me suis posé-e était : « Et si l’éponge oubliait sa forme ? Et si elle était nouée à jamais ? Quels sont les liens dont on ne peut se défaire et qui nous font oublier notre forme ? » La dysmorphie est un trouble mental lié – ou non – aux troubles du comportement alimentaire. Elle consiste en la modification de la perception de son propre corps. Son moteur est bien souvent la normalisation de canons de beauté rares, ou même impossibles à atteindre, par la société de consommation. L’incorporation de ces canons par des personnes défaillantes socialement ; prises entre un désir d’intégrité et d’intégration, déclenche ainsi l’oubli de l’aspect « réel » du corps. Ainsi, aborder ce thème semblait, pour moi, émergeant des propriétés des matériaux ; l’éponge comme objet individuel, comme corps ; et la corde, comme structure conditionnante, voire oppressante.
MATIERE ET CONCEPT
E223 - Vide et Matière LAÂLEJ Inès ENSAL L1 2019/2020 L’objet sculptural découlant de ce concept serait l’éponge attachée et serrée de manière à modifier sa forme avec des nœuds façon shibari. L’utilisation de ces nœuds introduit alors le thème de l’érotisme, indissociable de la dysmorphie. Le shibari est une forme de bondage japonais, et, étant une pratique BDSM, est soumis à beaucoup de règles et de discipline. Du fait de son ancienneté, il est relégué par les maîtres qui le pratiquent comme une forme d’art érotique. Ainsi, pour maintenir la cohérence de l’aspect « intègre » du corps, je me suis obligé-e à ne pas découper l’éponge, ni la percer ; en bref, ne pas l’altérer.
Croquis d’idée
Croquis d’observation après réalisation
MISE EN OEUVRE
E223 - Vide et Matière LAÂLEJ Inès ENSAL L1 2019/2020 La corde reste donc le seul matériau auquel je me suis autorisé-e d’utiliser les chutes. Je l’ai divisée en trois, pour avoir des cordes plus fines, que j’ai retressées pour attacher l’éponge en suspension. J’ai donc laissé dépasser un morceau de corde pour l’accrocher au bout de son doigt. J’ai brûlé les cordes restantes et j’ai mélangé leurs cendres à de l’eau ; et j’ai badigeonné l’éponge avec la corde brûlée à l’endroit où elle était serrée. L’eau et l’essence, qui étaient donc les seuls matériaux non fournis, ont fini par disparaître ; l’un en séchant, l’autre en étant consumé. L’éponge joue alors dans ce spectacle érotique le rôle du corps et la corde, elle, représente les contraintes de la société, changeant la forme de ce corps. La corde brûlée, quant à elle, représente ces contraintes absorbées, incorporées, par l’éponge.
MISE EN OEUVRE
E223 - Vide et Matière LAÂLEJ Inès ENSAL L1 2019/2020 L’objet est pensé pour être présenté de deux façons : • En suspension au bout du doigt du spectateur, pour lui rappeler qu’il fait partie de la société créant ces contraintes. • Simplement posé sur le côté avec la corde dépassant, pour donner l’impression d’un corps calciné, couché ; fragile, pathétique.
PRESENTATION
Sinuosité La pensée peut parfois être sinueuse et pleine de mystères. Comment expliquer, sinon, que d’une simple corde entortillée autour d’une éponge, on arrive à produire une pareille sculpture? Qu’est-ce qu’une éponge si ce n’est qu’une compression de fibres en un matériau alvéolaire à des fins nettoyants ? Et une corde ? N’est-ce pas seulement de nombreuses fibres tissées ensembles afin de relier des choses entre elles ? Pourtant ces deux matériaux pris séparément nous évoquent de nombreuses connotations pour le moins contraires : l’éponge peut nous évoquer la légèreté, la douceur, la possibilité d’une déformation donc la malléabilité. A l’inverse, la corde évoque plutôt la rigidité, la filendrosité, la sinuosité ou encore la rugosité. Ces deux matériaux si opposés dans leur forme comme dans leur matérialité sont pourtant amenés à se rencontrer et à se mélanger. En effet, leurs propriétés contraires peuvent alors se compléter afin de créer une sculpture pour le moins étonnante et mystérieuse. La légèreté et le côté malléable de l’éponge sont alors mis en avant grâce à cet amas de morceaux agglutinés et flottant dans le vide. La rigidité de la corde est quant-à-elle exprimée par sa fonction porteuse. Enroulée autour de l’éponge déstructurée, comme un serpent autour de sa proie, elle vient la compresser mais aussi la porter de façon à créer un volume, où vide et matière viennent se mélanger peut être autant que ces deux matériaux.
…
Naissance
Je dois m’interroger sur cette éponge. Que raconte-t-elle ? Qu’exprime-telle ? Les alvéoles qui la composent me font penser à une respiration qu’elle cherche à exposer. Moi, l’éponge, je respire. Alors après l’avoir observée et manipulée sans la dénaturer pendant plusieurs heures, j’ai laissé mon esprit divaguer afin de trouver plusieurs façons d’exprimer la respiration et donc la vie à travers les deux matériaux : l’éponge et la corde de lin. [Malheureusement avec les conditions particulières actuelles, je ne suis pas en mesure de vous montrer mes expérimentations précédentes restées à l’école]. Je voulais donner vie à cette éponge et qu’elle même ressente une explosion de souffle. Quoi de mieux alors que de lui donner naissance. Naissance à une nouvelle vie, qui malgré le lien que ces deux corps entretiennent, parvient à se détacher et à s’extraire de cette enveloppe protectrice. En effet, la protection est représentée ici par des cicatrices, des fissures brûlées qui n’interfèrent pas dans le cocon protecteur. Celles-ci expriment au premier coup d’œil la souffrance mais également un renouveau, un second souffle. Pour ce faire j’ai tout d’abord utilisé un cutter pour inciser, au rappel d’une césarienne, une forme ovoïde qui représente le cocon de l’enveloppe maternelle : le ventre. J’ai ensuite creusé ce ventre avec mes doigts pour obtenir une forme déchirée, imparfaite qui rappelle les tissus du corps humain. Le jour suivant j’ai tressé des brins de cordelettes ensemble afin d’essayer de retrouver au mieux l ‘épaisseur de la corde en lin initiale. J’ai conservé la longueur d’un mètre que j’ai pu enrouler à l’intérieur du ventre de l’éponge. Après réflexion j’ai souhaité que cette corde puisse être extractible du corps comme une véritable naissance. A l’aide d’un scalpel d’abord puis d’un aiguiseur de couteaux j’ai donc percé la largeur de l’éponge afin d’y faire passer la corde. De cette façon, il suffit de tirer sur l’extrémité de la corde déjà extraite pour dérouler l’ensemble de la corde qui prend le sens d’un cordon ombilical. La naissance étant réalisée, il me fallait à présent laisser des traces de ce passage invasif sur le corps. Ainsi j’ai créé des lacérations au cutter rappelant des cicatrices que j’ai ensuite brûlées à l’aide d’un briquet pour leur donner une meilleure dimension.
Je me permets de vous joindre quatre croquis afin de compenser le fait que je ne suis pas en mesure de vous présenter mes expérimentations.
ACCOMPLISSEMENT
Cette sculpture représente l’évolution de la vie. En effet celle-ci donne à voir au départ le fait que l’on nous impose des choix et que l’on nous dicte ce que l’on doit faire ou non. J’ai voulu m’intéresser au côté cubique et rectiligne de cette matière, et en conserver une partie. L’autre partie est en oposition, car beaucoup plus lisse et arrondie. Après de nombreux jugements, nous apprenons de jour en jour à nous détacher des remarques que l’on peut nous faire, à prendre ses propres initiatives et à se construire. D’où l’évolution de l’éponge qui parait en premier lieu rectiligne, car suivant les conventions, entrant dans les cases, les contraintes imposées par la société; et qui petit à petit prend une toute autre forme beaucoup plus sphérique. La corde, quand à elle, suit le même cheminement. D’abord tissée, elle suit le chemin imposé, et passe par l’intérieur de l’éponge. Arrivée à l’intérieur, un noeud se forme, représentant l’ensemble des difficultées à surmonter pour se libérer des jugements et du regard d’autrui. Le noeud est bloqué à l’intérieur, aucun mouvement n’est possible, est celui ci rempli partiellement le vide laissé par la matière. Enfin, cette case contenant le noeud est englober de part et d’’autre, au niveau des ouvertures laissées par la matière, par les trois parties qui formées la corde au départ. Ceux-ci ont été séparé dès la sortie de la matière, symbolisant la libération, le changement, et les différents chemins qui s’offrent à nous une fois les difficultées surmontées. Tout en englobant la matière, elles finissent par se rejoindre au point de départ., pour ne former qu’une seule et même corde. Tissée d’une autre façon, cette nouvelle corde symbolise à la fois le parcours et les accomplissements de la vie. Ce projet nous montre finalement les différentes contraintes auquelles nous sommes confrontées ainsi que le long chemin à parcourir pour s’en détacher.
La première étape fut de tracer un cube le plus rectiligne possible sur la matière, pour ensuite le découper au cutter. Pour respecter un minimum le tracé, il fût important de bien maintenir la matière. La deuxième étape consista à percer l’éponge, à l’aide d’uncutter plus fin cette fois, au niveau de ses extrémitées afin de faire passer la corde tissée.
La lime à ongle m’a ensuite permis de lisser l’intérieur après la découpe au cutter qui fût assez imprécise, nottament au niveau des trous aux extrémitées de la matière.
J’ai ensuite utilisé un économe pour enlever la matière sur la future partie sphérique.
Les ciseaux m’ont permis de finaliser la sculpture en venant lisser la partie sphérique. Je les aient aussi utilisé pour venir faire des fentes sur la matière afin de faire passer les trois bouts de cordes qui englobent la sculpture.
croquis sous trois vues différentes
Outils utilisée : - Cutter - Lime à ongle - Ciseaux - Econome
Baptiste ROSSI E223: Vide et Matière
ECHO
Afin de réaliser ECHO, je me suis laissé porter par une série d’expérimentations diverses et variées impliquant les deux matières à travailler, l’Eponge et la Corde. Aussi, j’ai voulu que la sculpture représente ces dernières afin d’obtenir à la fin un objet qui reflète parfaitement son processus de création. La transformer en un Echo de ces manipulations quelque part. Afin d’accomplir cet objectif, les deux matériaux furent non seulement testés individuellement mais également l’un par rapport à l’autre, notamment en se demandant comment la Corde pouvait épouser l’Eponge, ou bien l’Eponge épouser la Corde. Ces manoeuvres m’ont amenés à reconsidérer la forme même de la corde ainsi que celle de l’Eponge, tout en gardant leurs identités respectives et leurs propriétés intrinsèques. Aussi, pour complètement explorer ces matériaux, j’ai décidé de déconstruire ces deux objets pour ma sculpture afin de saisir leur essence et de sublimer les deux matériaux. Ainsi, j’ai réduit la Corde à sa forme la plus simple en la dénouant progressivement jusqu’a obtenir une unique ficelle, pour ensuite littéralement déconstruire l’Eponge en la découpant en tranche de plus en plus fines en les carbonisant superficiellement, sur une aire de plus en plus large sur chaque tranches, afin d’ajouter à l’idée d’Echo de la sculpture. J’ai ainsi pu constituer un diorama des différents mouvements possibles de la ficelle par rapport aux tranche d’Eponges, récapitulant l’’intégralité de mes expériences avec la matière, tout en la ponctuant de vide, créant ainsi à la fois un objet artistique et instructif dont le résultat final refléte ainsi parfaitement son processus de création.
Degradation du degré de brulure des eponges au fur et à mesure
Cheminement de la ficelLe au sein d’ECHO
Page de C ro q u i s
Trou laisant passer la ficelle
Trombone déplié afin de maintenir l’éponge droite Coupe
de
l’Eponge épaisse
la
plus
Experience Alternative de déconstruction de l’Eponge
Les outils principaux que j’ai utilisé : ma main, des alumettes et un couteau de boucher, idéal pour couper l’Eponge
Page de Pho t o s
1
2 Apres la découpe, vient la brulure de la surface
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Il convient ensuite d'installer les éponges sur des trombones dépliés dont la base est cachée sous la feuille qui sert de socle à l'oeuvre
Il ne reste plus qu'a faire passer la ficelle comme indiqué sur le croquis de cheminement
UNE LIAISON FRAGILE
Clémence ROUSSELIN 04/04/2020 - ENSAL
Au début perplexe quand à l’exercice, je n’associait à l’éponge et à la corde que leur fonction. C’est en exerçant des altérations à ces matières que j’ai compris qu’il fallait s’extraire des perceptions de nos sens cognitifs afin de comprendre pleinement la matière et ses multiples possibilités. Malgré sa possibilité de mouvement comme la compression et l’extension, l’éponge revient toujours à une même forme, alors que la corde, elle, ne sera jamais deux fois dans une même dynamique ou une même position après l’avoir touchée, manipulée et déplacée. J’ai donc voulu inverser les rôles en imposant une forme à la corde, qui resterait identique quelque soit l’instant. En effet, le fait que la corde s’intègre voire s’emboîte dans l’éponge accompagné à la torsion que je lui ai donné ne lui laisse la chance que de s’exprimer en tant qu’objet statique. De plus, j’ai voulu sectionner l’éponge d’une manière franche pour la diviser en deux, en retirant une partie de sa matière. C’est alors la corde qui unit d’un lien fort les deux parties. Bien que fragile d’apparence, ce lien constitue pourtant le fil conducteur de la structure. Par ailleurs, le point de torsion de la corde ne se fait pas de manière symétrique, mais aléatoire, à un endroit que je n’ai pas choisis : c’est la tension des fibres de la corde qui m’a guidée vers sa position. Pour finir, j’ai volontairement gardé la rigueur de la forme parallélépipédique de l’éponge afin qu’elle se contraste clairement avec son caractère mou et malléable.
Voici les trois outils qui m’ont servit lors de la conception :
J’ai commencé par détresser la corde pour la diviser en trois.
J’ai choisie la forme de la torsion de ma corde.
J’ai ensuite incrusté la corde dans l’éponge à l’aide de colle. De cette manière, la corde prend racine dans l’éponge.
Puis j’ai sectionné un bout de l’éponge ce qui m’a permit d’expérimenter des coupes sur ce morceau.
Au travers de l’éclat
Une grande éponge, une corde tressée : c’est là où tout a commencé. L’éponge, délicatement coupée par le cutter il y a quelque heures, va partir à la reconquête de son âme sœur. C’est alors que la corde, connue pour sa générosité, propose de l’accompagner. Il fallait donc trouver un moyen pour les lier : la corde décida de se séparer, former tribu, et de s’immiscer dans l’éponge avec l’aide de l’aiguille pointue. Le périple des cordes et éponge confondues fut semé d’obstacles : ils se trouvèrent pris au piège par de grandes flammes et laissèrent place au spectacle… Les flammes caressèrent l’éponge pendant que celle-ci vit apparaître ses vides, cicatrices de la dissection de son âme. Les mauvais souvenir partirent en éclat de cendre, et l’éponge vit apparaître sa destinée à quelques centimètres sous son nez. L’éponge, prise de bonheur, se rua sur sa seconde moitié et la corde la traversa d’une si grande force qu’elle se divisa en éclat. Ces deux objets, initialement dissociés avec précaution, vont finalement se retrouver enlacés pour guérison. 1
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INVERSION : Pour débuter le projet, j’ai d’abord étudié les deux matériaux. Lorsqu’on les place côte à côte, on remarque que l’éponge est plus volumineuse, plus grande que la corde. On a l’impression qu’elle la domine. Cette dernière est composée de plusieurs fils tressés entre eux. En manipulant les deux matériaux, je me suis rendu compte que la corde enrobait toujours l’éponge. Par la suite, je me suis interrogé sur la fonction principale de l’éponge : l’absorption. Ainsi, j’ai décidé de réaliser une inversion des rôles. En effet, l’éponge n’absorbe plus mais se fait absorber par la corde. Cette dernière enroule l’éponge, la serre, la tire, la presse, la torture et l’étouffe. L’éponge essaie de lutter et de fuir par tous les moyens, de s’échapper en se décomposant par exemple en petit morceaux. Cependant, la corde la rattrape toujours, en se défaisant et en se divisant en ficelles. Les fils passent à travers les nombreux trous ajournés et incurvés de l’éponge. J’ai souhaité représenter cette caractéristique de l’éponge en réalisant un trou de 6 cm de diamètre. Malgré tout, l’éponge tient toujours. Derrière, j’ai voulu montrer que la corde s’enroule toujours. En effet, la corde qui traverse le trou symbolique est enroulée par un autre morceau de corde. Cela souligne l’union et la force de ce matériau. Croquis montrant l’union de la corde et le trou symbolique :
Croquis mettant en valeur l’évasion de l’éponge :
Croquis mettant en valeur les ombres et la lumière :
Les outils utilisĂŠs : - Scalpel - Cutter - Paire de ciseaux - Eplucheur - Outil de gravure - Aiguille (pour coudre)
Torsion Cette sculpture est née à partir de diverses expérimentations sur la corde et l’éponge, deux objet anodins qui, lorsque l’on s’y intéresse à minima, offrent de nombreuses possibilité plastiques. Je me suis particulièrement intéressé au caractère flexible de l’éponge: ce matériau est facilement déformable, on n’a aucune peine à le tordre, à le déformer. Néanmoins, une fois libéré des pression qu’on lui impose, l’objet tend à reprendre instantanément sa forme initiale. Ici, l’éponge a été déformée et ne peut plus reprendre sa forme initiale car elle est retenue par des fils provenant de la corde. D’un point de vue symbolique, ces fils représentent les pressions de la société sur les individus. En effet, à travers ses normes et ses jugements, la société nous empêche de nous montrer et d’exister tel que nous sommes au naturel. Elle nous force à nous comporter ou à nous tenir de telle ou telle manière, dans des postures parfois inconfortables. La corde est donc ici utilisée de manière très linéaire, tendue, stricte, en opposition avec la boule logée dans l’éponge vidée en son centre. Cette boule a un aspect, beaucoup plus libre et léger. Elle apparaît comme en lévitation, protégée par l’éponge qui, elle, subit de fortes pressions. Elle représente ce que l’on a de plus cher et que l’on souhaite protéger, et paraît en sécurité à l’intérieur de l’éponge qui elle subit de forte pressions. Ici, l’éponge est vidée d’une partie de sa matière, mais ce vide est comblé par la présence d’un autre objet, d’une autre matière. La corde est donc utilisée deux manières très éloignées sur le plan symbolique et plastique: très linéaire et tendue d’un côté et très légère, avec un aspect “fouillis” voulu et assumé de l’autre. J’ai souhaité ici tirer parti du potentiel volumique de la corde. En effet, sous forme de fil, celle-ci devient très fine et tendu en perdant du volume alors que sous la forme de la boule, elle en gagne.
ÉVOLUTION DU PROJET (Photos de reconstitution des différentes étapes réalisées ultérieurement avec une éponge différente)
L’idée initiale était de creuser une partie de l’éponge, sans pour autant la percer, puis de combleur ce vide en remplaçant l’éponge par la corde filée. Ainsi, la corde venait compléter l’éponge en donnant l’aspect d’un nid. L’image du nid, lieu particulièrement sécurisant et protecteur pour les espèces qui y vivent représentait pour moi ce qu’est intrinsèquement l’architecture, c’est à dire concevoir un espace où viennent les Hommes pour vivre, se loger et se protéger.
Malgré une symbolique intéressante, l’idée du nid me parût trop simple, pas assez travaillée. Je repris alors mes recherches et choisit de placer l’éponge à la verticale. J’ai également prolongé le vide créé dans l’éponge pour finalement créer un vide qui traverse l’éponge sur la totalité de son épaisseur. La corde éfilée garde sa place mais est alors visible sur deux faces de l’éponge (devant et derrière) et accueille une chute d’éponge, elle aussi visible des deux coté de l’objet.
J’ai ensuite voulu explorer d’autres potentialités de la corde. J’ai donc pris environ la moitié de la masse de corde filée et l’ai compacté en une boule, ce qui donnait un résultat plutôt intéressant sur le plan esthétique. Ainsi, la corde subit deux transformation successive, d’abord elle est filée et gagne un volume important. Elle est ensuite compressée et perd du volume.
Cette boule trouva naturellement sa place dans le vide crée dans l’éponge où, coincée par la matière restante de l’éponge, elle semble comme en lévitation dans le vide. Paradoxalement, l’idée principale du projet, c’est à dire la torsion de l’éponge, vint en dernier. Tandis que le bas de l’éponge restait immobile, j’ai tourné le haut de l’objet de 90°, ce qui donne à la sculpture tout son caractère et tout son sens. Pour que l’objet reste dans cette position, les coins opposés de chaque face sont reliés par un fil créé à partir des fibres de la corde et ancré dans la matière de l’éponge.
CROQUIS EXPRIMANT AUTREMENT LE PROJET
Face arrière de la sculpture, vision de face
Face avant de la sculpture, vision contreplongée
Face avant de la sculpture, vision plongée
Vide et Matière
Magda TOUAT-MAGNAN
‘’Les deux cœurs de corde’’ Cette année, pour notre projet de sculpture en Vide en Matière, nous avons eu comme matériaux à disposition un éponge (rectangulaire) et une corde tressée (enroulant l’éponge à l’aide d’un nœud). Mes sens du toucher et de la vue ont été mes premiers rapports avec ces matières. J’ai débuté en analysant le nœud qui unissait les 2 matériaux, et j’ai ensuite, après avoir dénouer la corde, expérimenté divers types de nœuds faisables avec cette corde… dont un qui consiste à nouer environ 10fois la corde sur elle même à un même niveau, jusqu’à ce que les 10neuds, les uns par dessus les autres, forment 1 ensemble. J’en ai ainsi formé un grand (composé de 16noeuds empilés) et un plus petit (de 10noeuds). J’ai pu constater que la forme du 1er nœud me faisait penser à un cœur humain, j’ai alors creusé instinctivement un trou dans l’éponge pour ‘y ranger ce nœud en cœur’. Ensuite, j’ai placé le second nœud à l’opposé du premier et j’ai alors pensé à relier ces deux ‘cœurs de cordes’ avec des ‘veines de cordes’ de différentes épaisseurs. Les trous de l’éponge servent donc de passage pour les veines de cordes, traversant la matière pour rejoindre l’un des deux nœuds… Pour conclure, dans ma sculpture j’ai souhaité changer le rapport des 2 matériaux entre eux, qui auparavant se décrivait : comme la corde enroulant l’éponge, et qui désormais se voit plus comme une cohésion des matières: la corde se glissant dans l’éponge, l’éponge qui intègre EN ELLE cette fois-ci un nœud de corde. Les deux matériaux ont des liens ensemble, ils se partagent l’espace… il y a comme de ‘la vie dans la matière’.
Magda TOUAT-MAGNAN
Les étapes/variations de mes expérimentations
Ma 1ère étape : observatoo es 2 matériaux, e leurs spécifcité, e leur taille, masse, rigi ité..
Ma 2ème étape : observatoo u tressage e la or e, expérimeotatoo par é-tressage..
Ma 3ème étape : le toucher e l’épooge, expérimeotatoo par écoupage, creusage...
Ma 4ème étape : test es iféreots types e oœu s possibles → cooceptoo u oœu ressemblaot (par sa forme) à uo cœur.
Croquis
Magda TOUAT-MAGNAN