Brochure 2012-13 de l'Ensemble intercontemporain

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04 Édito

06 Calendrier des concerts

08 La saison

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34 Transmettre

36 L’Ensemble intercontemporain

40 Informations pratiques

Tarifs, modalités de réservation, textes sur les concerts, extraits musicaux et vidéos : www.ensembleinter.com


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Édito >

Enno Poppe, Alberto Posadas, Ondřej Adámek, Johannes Maria Staud, Benedict Mason font partie des dix-huit compositeurs qui se livrent au cours de la saison 2012/2013 avec les solistes de l’Ensemble intercontemporain au jeu de la création mondiale, ce mot un peu étrange qui signifie que l’œuvre sonne pour la première fois aux oreilles du public... et même de son créateur. Souhaitons que chacune de ces créations révèle un univers sonore et formel qui nous porte à l’étonnement, au plaisir, à la réflexion... En deux occasions nous vous proposons de tenter l’expérience de la nouveauté intégrale : lors d’un concert « Tremplin » composé de plusieurs œuvres inédites ou du concert final de l’Académie « ManiFeste » organisée par l’Ircam, à laquelle l’Ensemble intercontemporain est associé pour son volet « jeunes compositeurs ». Dans le même registre, mentionnons les concerts de créations françaises, comme Quartett, l’opéra de Luca Francesconi, ou les Gesänge-Gedanken mit Friedrich Nietzsche de Philippe Manoury. Le plus souvent, la réussite de la rencontre du public avec les œuvres dépend du contexte dans lequel elles sont présentées. Dans un programme, les œuvres recréées devant nous par les musiciens tissent un réseau complexe de liens les unes avec les autres, mais aussi avec les formes musicales, les univers sonores et les références esthétiques de notre mémoire. De même, la conjonction de plusieurs programmes à l’intérieur de cycles de concerts ou d’intégrales incite à écouter différemment.

On peut comparer cette mise en forme de la programmation des concerts au subtil travail de composition du commissaire qui conçoit une exposition. Dans sa saison 2012/2013 intitulée par la Cité de la musique « mémoire et création », plusieurs concerts de l’Ensemble intercontemporain se rattachent naturellement à l’univers de Bach, référence absolue de la musique occidentale. S’y ajoutent un concert où le « futurisme » des années 30 peut trouver un écho dans des œuvres d’aujourd’hui, et un programme de « filiations » prenant ses origines dans Jagden und Formen, imposant aboutissement d’une série de pièces pour ensemble de Wolfgang Rihm. Enfin, l’Ensemble est naturellement associé aux grands rendez-vous de ses partenaires principaux : la Cité de la musique avec sa Biennale d’art vocal, et l’Ircam avec ManiFeste. Comme chaque année, la saison de l’Ensemble comprend aussi de nombreux concerts en France et à l’étranger dont une tournée au Japon et en Corée et bien entendu la visite de nombreuses salles et festivals européens. Cette part importante de son activité lui vaut d’être nommé par la Commission Européenne « Ambassadeur culturel européen » pour l’année 2012, un titre que l’Ensemble est fier de porter, et qui confirme la reconnaissance de son travail de diffusion internationale de la musique de notre temps. Susanna Mälkki, directrice musicale Hervé Boutry, directeur général


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7 Les concerts à Paris sont précédés d’une présentation par un conférencier. Horaires et informations pratiques sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com Dimanche 19 août 2012

Mercredi 17 octobre 2012

Dimanche 25 novembre 2012

11h - Lucerne

20h - paris

20h - LUXEMBOURG

KKL, Luzerner Saal Lucerne Festival Sean SHEPHERD Michael JARRELL Philippe MANOURY

Cité de la musique, Salle des concerts Genoël von LILIENSTERN Peter EÖTVÖS Igor STRAVINSKY Pierre BOULEZ

Philharmonie Festival Rainy Days The Absent Vadim KARASSIKOV

Mercredi 19 septembre 2012

Dimanche 28 octobre 2012

19h30 - créteil

20h - Paris

20h - LOUVAIN

Cité de la musique, Amphithéâtre György KURTÁG Johann Sebastian BACH

Schouwburg Festival Transit Unsuk CHIN Luc BREWAEYS Enno POPPE

Maison des Arts de Créteil Festival Nemo Partitura

Jeudi 20 septembre 2012

20h - paris

Cité de la musique, Salle des concerts György KURTÁG Johannes SCHÖLLHORN / Johann Sebastian BACH Johann Sebastian BACH / Ichiro NODAÏRA Dimanche 23 septembre 2012

19h30 - VARSOVIE

Witold Lutosławski Polish Radio Concert Studio Warsaw Autumn Stanisław BROMBOSZCZ György KURTÁG Tadeusz WIELECKI Lidia ZIELIŃN´ SKA Jeudi 4 octobre 2012

20h - PARIS

Centre Pompidou, Grande Salle Tremplin-Cursus 2 Lu WANG Anthony CHEUNG Einar Torfi EINARSSON Rune GLERUP Magnus LINDBERG Samedi 6 octobre 2012

20h30 - VENISE

Teatro alle Tese 56e Festival Internazionale di Musica Contemporanea de la Biennale di Venezia Pierre BOULEZ Béla BARTÓK

19h30 - VIENNE

Konzerthaus, Mozart-Saal Wien Modern Iannis XENAKIS Jonathan HARVEY Bernhard GANDER Enno POPPE Samedi 17 novembre 2012

21h - les Lilas

Le Triton Intersession n°10 Mardi 20 novembre 2012

20h - PARIS

Cité de la musique, Salle des concerts Festival d'Automne à Paris Edgard VARÈSE Enno POPPE Benedict MASON Mauro LANZA Mercredi 21 novembre 2012

20h - PARIS

Cité de la musique, Amphithéâtre John CAGE Morton FELDMAN Salvatore SCIARRINO Edgard VARÈSE George ANTHEIL Heinz HOLLIGER Yann ROBIN

Vendredi 8 mars 2013

20h - paris

19h30 - COPENHAGUE

Cité de la musique, Salle des concerts Igor STRAVINSKY Ondřej ADÁMEK George BENJAMIN Pierre BOULEZ

Royal Danish Academy of Music, Concert Hall Pulsar festival Bent SØRENSEN Hans ABRAHAMSEN Simon STEEN-ANDERSEN Bruno MANTOVANI

Samedi 2 février 2013

15h - SALZBOURG

Vendredi 3 mai Samedi 4 mai Dimanche 5 mai 2013

ToKYo

La Folle Journée au Japon Tokyo International Forum Lundi 6 mai 2013

15h - SHIZUOKA

Shizuoka Concert Hall AOI Tristan MURAIL Claude DEBUSSY Pierre BOULEZ

Haus für Mozart Mozartwoche 2013 Igor STRAVINSKY Johannes Maria STAUD Olivier Messiaen Pierre BOULEZ

Mardi 19 mars 2013

Dimanche 10 février 2013

Mardi 26 mars 2013

Jeudi 6 décembre 2012

20h - PARIS

20h - PARIS

20H - BRUGES

Théâtre des Champs-Élysées Saison Centenaire 1913-2013 Igor STRAVINSKY Pierre BOULEZ Edgard VARÈSE

Ircam, Espace de projection Emmanuel NUNES

Rudolfinum Printemps de Prague Pierre BOULEZ Bruno MANTOVANI Miroslav SRNKA

Mardi 9 avril 2013

Jeudi 30 mai 2013

20h - paris

20h - paris

Cité de la musique, Amphithéâtre Igor STRAVINSKY Arnold SCHÖNBERG

Cité de la musique, Salle des concerts Biennale d’art vocal ManiFeste-2013, festival-académie de l'Ircam Heinz HOLLIGER Scardanelli-Zyklus

Mardi 27 novembre 2012

Samedi 10 novembre 2012

Mardi 29 janvier 2013

Concertgebouw, concertzaal Vox Balaenae Vendredi 7 décembre 2012

14h30 - paris

Cité de la musique, Salle des concerts Concert éducatif scolaire Le jeu des contraires Mardi 11 décembre 2012

20h - paris

Cité de la musique, Salle des concerts Pierre BOULEZ Harrison BIRTWISTLE Arnold SCHÖNBERG Samedi 12 janvier 2013

20h - paris

Cité de la musique, Salle des concerts Jörg WIDMANN Mark BARDEN Wolfgang RIHM Dimanche 13 janvier 2013

17h - MONTPELlIER

Opéra Berlioz/Le Corum Festival Figures du siècle (Programme du 12 janvier) Mardi 15 janvier 2013

20h - lyon

Auditorium Jörg WIDMANN Anton WEBERN Wolfgang RIHM

Samedi 16 février 2013

20h - PARIS

Cité de la musique, Salle des concerts Gérard GRISEY Pierre BOULEZ Brice PAUSET Philippe MANOURY Mardi 19 février 2013

20h - BORDEAUX

Auditorium de Bordeaux (Programme du 16 février) Mercredi 6 mars 2013

19h30 - COPENHAGUE

Louisiana Museum of Modern Art, The Boat House Edgard VARÈSE György LIGETI Witold LUTOSŁAWSKI Luciano BERIO Finn HØFFDING Jeudi 7 mars 2013

19h30 - COPENHAGUE

Royal Danish Academy of Music, Concert Hall Pulsar festival Lasse SCHWANFLÜGEL PIASECKI Mette NIELSEN Manuel RODRÍGUEZ VALENZUELA Nicholas MARTIN Nicolai WORSAAE

20h - PARIS

Cité de la musique, Salle des concerts Luca FRANCESCONI Quartett Opéra en version de concert

Vendredi 12 avril 2013

20h - PARIS

Cité de la musique, Salle des concerts Arnold SCHÖNBERG Igor STRAVINSKY Samedi 13 avril 2013

11h - paris

Cité de la musique, Salle des concerts Concert éducatif Igor STRAVINSKY Renard Samedi 20 avril 2013

15h - paris

Cité de la musique, Amphithéâtre Forum Kaija Saariaho Frédéric CHOPIN Claude DEBUSSY Kaija SAARIAHO Dimanche 28 avril 2013

20h - séoul

LG Arts Center Claude DEBUSSY Yan MARESZ Tristan MURAIL Pierre BOULEZ Unsuk CHIN

Dimanche 19 mai 2013

20H - prague

Samedi 15 juin 2013

20h - paris

Cité de la musique, Salle des concerts Biennale d'art vocal ManiFeste-2013, festival-académie de l'Ircam Alberto POSADAS Magnus LINDBERG Wolfgang RIHM Lundi 17 juin 2013

20h - COLOGNE

Philharmonie (Programme du 15 juin) Du 17 au 30 juin 2013

paris

ManiFeste-2013, festival-académie de l'Ircam


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La saison Dimanche 19 août 2012

Jeudi 20 septembre 2012

Dimanche 23 septembre 2012

11h - Lucerne

20h - paris

19h30 - VARSOVIE

KKL, Luzerner Saal Lucerne Festival

Cité de la musique, Salle des concerts

Witold Lutosławski Polish Radio Concert Studio Warsaw Autumn

Sean SHEPHERD Blur pour grand ensemble Michael JARRELL La Chambre aux échos pour ensemble Philippe MANOURY Fragments pour un portrait, sept pièces pour ensemble de 30 musiciens Ensemble intercontemporain Pablo Heras-Casado, direction

Mercredi 19 septembre 2012 20h - PARIS Cité de la musique, Amphithéâtre György KURTÁG Signes, jeux, messages (extraits) Johann Sebastian BACH Sonate en trio BWV 1039 pour hautbois, alto et continuo György KURTÁG Hommage à R. Sch. op. 15d pour clarinette, alto et piano Johann Sebastian BACH Sonate en trio en ré m BWV 527 pour hautbois, alto et continuo Orgelbüchlein, BWV 599-644 (extraits transcrits) Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

György KURTÁG Quatre Poèmes d’Anna Akhmatova op. 41 pour soprano et ensemble György KURTÁG Quatre Caprices d’après des poèmes d’István Bálint op. 9 pour soprano et ensemble Johannes SCHÖLLHORN / Johann Sebastian BACH Anamorphoses d’après L'Art de la fugue (extraits) pour ensemble Johann Sebastian BACH / Ichiro NODAÏRA L'Art de la fugue BWV 1080 (extraits) pour groupes d'instruments divers

Stanisław BROMBOSZCZ Nouvelle œuvre Commande Warsaw Autumn Création György KURTÁG Quatre Caprices d’après des poèmes d’István Bálint op. 9 pour soprano et ensemble Tadeusz WIELECKI Nouvelle œuvre Commande Warsaw Autumn Création Lidia ZIELIŃN´ SKA Nouvelle œuvre Commande Warsaw Autumn Création György KURTÁG Quatre Poèmes d’Anna Akhmatova op. 41 pour soprano et ensemble

Natalia Zagorinskaya, soprano Ensemble intercontemporain Patrick Davin, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Natalia Zagorinskaya, soprano Ensemble intercontemporain Patrick Davin, direction

György Kurtág


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Souvent, une idée change d’idée et devient l’Idée. Je veux dire que toute idée s’avance, et s’accroît en élaborant un dispositif animé d’intentions antinomiques à son élan initial. Et qu’au-delà même de cette contradiction perpétuellement renouvelée, de nouveaux objets se déterminent, impliquant de nouvelles stratégies d’acquisition de territoire. Ainsi pourrions-nous imaginer composer « par » le contraire. À l’envers. Dans l’autre sens. Ce n’est qu’un exemple, bien sûr, mais c’est aussi une idée. Nous disions « idée ». Quand bien même fusent les « bonnes idées », un jour, le peintre Degas fit cette remarque à Mallarmé : « Je n’arrive pas à écrire des poèmes, ce ne sont pourtant pas les idées qui me manquent. » Mallarmé lui répondit : « Degas, la poésie ne se fait pas avec des idées, mais avec des mots. » Il est bon de rappeler que la musique se fait avec des sons et non avec des idées. Le moindre son entendu peut avoir les plus grandes conséquences pour un compositeur. Le désir de musique se construit quelquefois si simplement qu’il est presque téméraire de l’avouer. À chaque instant, l’oreille du compositeur capte les sons et les voix du monde, quelquefois les plus incongrus, venant des sources les plus diverses, lesquels se métamorphosent en musique, sa musique. Dès lors que l’on ne confond pas l’idée dont nous parlions avec sa définition commune comme « objet d’une représentation, ou chose de l’esprit », il faut pourtant remarquer qu’en musique, une idée, c’est presque rien. En musique, l’idée est un auxiliaire de la pensée, mais n’est pas ce qui rend audible (j’allais dire visible) la forme. À mon sens, le fondement d’une œuvre musicale est principalement concerné par une volonté dynamique de faire (ou d’agir). C’est le « vitalisme » dont je parlais. Et peu importe l’Idée.

Pascal Dusapin

Jeudi 4 octobre 2012

Samedi 6 octobre 2012

Dimanche 28 octobre 2012

20h - paris

20h30 - VENISE

20h - LOUVAIN

Centre Pompidou, Grande Salle Tremplin-Cursus 2

Teatro alle Tese 56e Festival Internazionale di Musica Contemporanea de la Biennale di Venezia

Schouwburg Festival Transit

Lu WANG Nouvelle œuvre pour ensemble Commande Ensemble intercontemporain Création Anthony CHEUNG Nouvelle œuvre pour ensemble Commande Ensemble intercontemporain Création Einar Torfi EINARSSON Desiring-Machines Commande Ensemble intercontemporain Création Rune GLERUP Examples of Dust pour petit orchestre et électronique en temps réel* Création Cursus 2 Magnus LINDBERG Tendenza pour 21 exécutants Ensemble intercontemporain Rune Glerup, réalisation informatique musicale Ircam* Encadrement pédagogique Ircam : Jean Lochard Susanna Mälkki, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam/Les Spectacles vivants-Centre Pompidou Avec le soutien de la Sacem (bourses d’étude aux jeunes compositeurs du Cursus 2)

Pierre BOULEZ Incises pour piano Béla BARTÓK Sonate pour 2 pianos et percussion Pierre BOULEZ sur Incises* pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions Solistes de l’Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki*, direction

Mercredi 17 octobre 2012 20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Genoël von LILIENSTERN The Severed Garden pour sextuor Création française Peter EÖTVÖS Steine pour ensemble Igor STRAVINSKY Symphonies d'instruments à vent (1920) Pierre BOULEZ ...explosante-fixe... pour flûte solo MIDI*, 2 flûtes**, ensemble et électronique *Sophie Cherrier, flûte solo **Matteo Cesari, flûte **Emmanuelle Ophèle, flûte Andrew Gerzso, réalisation informatique musicale Ircam Ensemble intercontemporain Alejo Pérez, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique. En partenariat avec l’Ircam/Centre Pompidou

Unsuk CHIN Gougalon. Scènes de théâtre de rue pour ensemble Luc BREWAEYS Fêtes à tensions : (les) eaux marchent Commande Ensemble intercontemporain Création Enno POPPE Speicher II, III, IV pour grand ensemble Commande Ensemble intercontemporain Création Ensemble intercontemporain Jurjen Hempel, direction

Samedi 10 novembre 2012 19h30 - VIENNE Konzerthaus, Mozart-Saal Iannis XENAKIS Anaktoria pour huit musiciens Jonathan HARVEY Sringara Chaconne pour ensemble de 15 musiciens Bernhard GANDER take nine, for twelve Enno POPPE Speicher II, III, IV pour grand ensemble Ensemble intercontemporain Enno Poppe, direction

Samedi 17 novembre 2012 21h - les lilas Le Triton, scène de musiques présentes Intersession n°10 Didier Pateau, hautbois Éric-Maria Couturier, violoncelle Fabrizio Cassol, saxophone Malik Mezzadri, flûte Dans le cadre d’Orchestres en fête 2012


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À vingt ans, j’ai découvert une définition de la mu-

Mardi 20 novembre 2012

sique qui éclaira soudain mes tâtonnements vers une

20h - PARIS

musique que je sentais possible. C’est celle de Hoene

Cité de la musique, Salle des concerts Festival d'Automne à Paris

Wronski, physicien, chimiste, musicologue et philo-

Edgard VARÈSE Ionisation pour 13 percussions Enno POPPE Speicher II, III, IV pour grand ensemble Création française Edgard VARÈSE Poème électronique pour bande magnétique Benedict MASON Nouvelle œuvre Commande Ensemble intercontemporain Festival d’Automne à Paris Création Mauro LANZA #9 pour ensemble Edgard VARÈSE Ecuatorial pour chœur d'hommes et ensemble

sophe de la première moitié du XIXe siècle. Wronski a défini la musique comme étant « la corporification de l’intelligence qui est dans les sons ». Je trouvais là pour la première fois une conception de la musique parfaitement intelligible, à la fois nouvelle et stimulante. Grâce à elle, sans doute, je commençai à concevoir la musique comme étant spatiale, comme de mouvants corps sonores dans l’espace, conception que je développai graduellement et fis mienne. J’ai compris très tôt qu’il me serait difficile ou impossible d’exprimer avec les moyens mis à ma disposition les idées qui me venaient. J’ai même commencé dès cette époque à caresser le projet d’affranchir la musique du système

Chœur de Radio France Etudiants du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Denis Comtet, chef de chœur Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Festival d'Automne à Paris, Conservatoire de Paris Dans le cadre d’Orchestres en fête 2012

20h - PARIS Cité de la musique, amphithéâtre John CAGE Music for Amplified Toy Pianos Morton FELDMAN Instruments I pour six instrumentistes Salvatore SCIARRINO Muro d’orizzonte pour flûte en sol, hautbois et clarinette basse Edgard VARÈSE Densité 21,5 pour flûte George ANTHEIL Sonate pour piano n°2, « Airplane Sonata » Heinz HOLLIGER Cardiophonie pour hautbois et trois magnétophones Yann ROBIN Chants contre champs pour cor anglais, trombone et clarinette contrebasse

les instruments en usage et par toutes ces années de

Solistes de l’Ensemble intercontemporain Technique Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

mauvaises habitudes qu’on appelle, de façon erronée,

Dans le cadre d’Orchestres en fête 2012

tempéré, de la délivrer des limitations imposées par

la tradition. Diagramme du Poème électronique d'Edgard Varèse

Mercredi 21 novembre 2012

Edgard Varèse


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Dimanche 25 novembre 2012

Jeudi 6 décembre 2012

20h - LUXEMBOURG

20h - BRUGES

Philharmonie Festival Rainy Days

Concertgebouw, concertzaal Scheme of Things Tero SAARINEN, chorégraphie Sini Länsivuori, assistante chorégraphie Mikki Kunttu, lumières Erika Turunen, costumes Annika Hyvärinen, Mikko Lampinen, Jarkko Lehmus, Natasha Lommi, Pekka Louhio, Maria Nurmela, danseurs Musique : Biosphere, Jeff Buckley, Trey Gunn, Higher Intelligence Agency & Jarmo Saari Production originale : Nederlands Dans Theater 1, Lucent Danstheater (Den Haag)

The Absent Vadim KARASSIKOV The Absent pour flûte, alto, violoncelle et vidéo Commande Philharmonie Luxembourg Création In the Flame of the Dream pour 7 musiciens Looming outlines of autumn pour clarinette, violon et violoncelle Solistes de l’Ensemble intercontemporain

Vox Balaenae Tero SAARINEN, chorégraphie et danse George CRUMB, musique Mikki Kunttu, lumières et décors Erika Turunen, costumes Marco Melchior, réalisation sonore

Mardi 27 novembre 2012 19h30 - Créteil Maison des Arts de Créteil Festival Nemo Partitura Concert et performance vidéo Musique : György Ligeti, Sonate pour alto Images vidéo en temps réel : Quayola et Abstract Birds Commande Arcadi, Agence culturelle d'Île-de-France Grégoire Simon, alto Production : ELMSLY Coproduction : Maison des Arts de Créteil, Arcadi, et Ensemble intercontemporain Également au programme de cette soirée : - performance « Crise » de 1024 Architecture - concert de Gabriel Prokofiev - concert de Underground Resistance « Playing Interstallar Fugitives » (sous réserve) Programme détaillé sur www.arcadi.fr www.festivalnemo.fr

Solistes de l'Ensemble intercontemporain

extrait de la partition de In the Flame of the Dream de Vadim Karassikov

Vox Balaenae, Rouen, Théâtre le Rive Gauche, novembre 2011


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L’émotion musicale provient précisément de ce qu’à chaque instant, le compositeur retire ou ajoute plus ou moins que l’auditeur ne prévoit sur la foi d’un projet qu’il croit deviner, mais qu’il est incapable de percer véritablement en raison de son assujettissement à une double périodicité : celle de sa cage thoracique, qui relève de sa nature individuelle, et celle de la gamme, qui relève de son éducation. Que le compositeur retire davantage, et nous éprouvons une délicieuse impression de chute ; nous nous sentons arrachés d’un point stable du solfège et précipités dans le vide, mais seulement parce que le support qui va nous être offert n’était pas à la place attendue. Quand le compositeur retire moins, c’est le contraire : il nous oblige à une gymnastique plus habile que la nôtre. Tantôt nous sommes mus, tantôt contraints à nous mouvoir, et toujours au-delà de ce que seuls, nous nous serions crus capables d’accomplir. Le plaisir esthétique est fait de cette multitude d’émois et de répits, attentes trompées et récompensées

au delà de l’attente, résultat des défis portés par l’œuvre ; et du sentiment contradictoire qu’elle donne que les épreuves auxquelles elle nous soumet sont insurmontables, alors même qu’elle s’apprête à nous procurer les moyens merveilleusement imprévus qui permettront d’en triompher. Équivoque encore dans la partition, qui le livre « ...irradiant un sacre Mal tu par l’encre même en sanglots sibyllins, » le dessein du compositeur s’actualise, comme celui du mythe, à travers l’auditeur et par lui. Dans l’un et l’autre cas, on observe en effet la même inversion du rapport entre l’émetteur et le récepteur, puisque c’est, en fin de compte, le second qui se découvre signifié par le message du premier : la musique se vit en moi, je m’écoute à travers elle. Le mythe et l’œuvre musicale apparaissent ainsi comme des chefs d’orchestre dont les auditeurs sont les silencieux exécutants.

Claude Lévi-Strauss

Mardi 11 décembre 2012

Samedi 12 janvier 2013

Mardi 15 janvier 2013

20h - PARIS

20h - PARIS

20h - LYON

Cité de la musique, Salle des concerts

Cité de la musique, Salle des concerts

Auditorium

Pierre BOULEZ sur Incises pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions Harrison BIRTWISTLE Bach Measures pour ensemble Arnold SCHÖNBERG Variations pour orchestre op. 31

Jörg WIDMANN Freie Stücke pour ensemble Mark BARDEN Nouvelle œuvre Commande Ensemble intercontemporain Création Wolfgang RIHM Jagden und Formen pour ensemble

Jörg WIDMANN Freie Stücke pour ensemble Anton WEBERN Six Pièces op. 6 pour orchestre de chambre Wolfgang RIHM Jagden und Formen pour ensemble

Orchestre du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain David Robertson, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Conservatoire de Paris

Ensemble intercontemporain Cornelius Meister, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Dimanche 13 janvier 2013 17h - MONTPELLIER Opéra Berlioz / Le Corum Festival Figures du siècle (Même programme que le 12 janvier)

Ensemble intercontemporain Cornelius Meister, direction


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Les fontaines qui écoutent au loin…

Mardi 29 janvier 2013 20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Igor STRAVINSKY Messe pour solistes, chœur mixte et ensemble Ondřej ADÁMEK Steine pour voix et ensemble Commande Ensemble intercontemporain Création George BENJAMIN Three Inventions pour orchestre de chambre Pierre BOULEZ cummings ist der dichter pour 16 voix solistes et orchestre SWR Vokalensemble Stuttgart Ensemble intercontemporain George Benjamin, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Samedi 2 février 2013 15h - SALZBOURG Haus für Mozart Mozartwoche 2013 Igor STRAVINSKY Messe pour solistes, chœur mixte et ensemble Johannes Maria STAUD Celluloid pour basson* Johannes Maria STAUD Par ici !** musique pour ensemble Création de la nouvelle version Olivier Messiaen Cinq Rechants pour chœur mixte Pierre BOULEZ cummings ist der dichter pour 16 voix solistes et orchestre Pascal Gallois, basson* Robin Meier, réalisation informatique musicale Ircam** SWR Vokalensemble Stuttgart Ensemble intercontemporain George Benjamin, direction Technique Ensemble intercontemporain

Dimanche 10 février 2013 20h - PARIS Théâtre des Champs-Élysées Saison Centenaire 1913-2013 Igor STRAVINSKY Huit Miniatures instrumentales pour 15 instruments Concertino pour 12 instruments Pierre BOULEZ Le Marteau sans maître pour voix d'alto et 6 instruments Edgard VARÈSE Octandre pour 8 instruments Déserts (version avec bande magnétique) Margriet van Reisen, mezzo-soprano Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Technique Ensemble intercontemporain

Ondřej Adámek

Aux petits groupes de visiteurs des mythiques mines de Falun, en Suède, les guides, au terme du parcours, proposent d’éteindre toutes les lumières : en fait, dans la grande salle où l’on se retrouve alors, ne demeure qu’une seule source – l’équivalent, en un peu plus puissant, d’une servante de théâtre, mais qui suffit à donner une sensation approximative de l’espace tout en faisant miroiter des reflets sur les roches métallifères des parois. Or ce qui arrive et à quoi l’on ne s’attendait pas quand en effet cette ultime lampe s’éteint, c’est une rupture complète, un changement de monde : le noir qui advient, qui est complet, immense, épais et vide à la fois, on se rend compte qu’on ne l’avait jamais vu, et que tout ce que nous avions pu considérer comme noir n’était en fait que très obscur. Et il ne s’agit pas, entre ce que l’on éprouve et ce que l’on a connu, d’une simple gradation : tout autre est le monde sans lumière de la mine, tout autre un monde où jamais la lumière naturelle n’est parvenue. Alors que la nuit la plus noire est encore un vestige de lumière où des formes, à la longue, peuvent être discernées, cette nuit de la mine, sans souvenirs, détruit jusqu’à la possibilité même de la perception visuelle. Il n’y a plus rien, et dans ce trou qui n’a pas de forme, le son prend alors une importance extraordinaire : l’eau ruisselant le long des parois restaure cette forme que l’on venait de perdre et que l’on sait que l’on va retrouver, mais qui alors, sous cette parution uniquement sonore, ressemble à une glissade dans l’inconnu. Pour le monde restauré par ce bruit d’eau continu, pour le monde des sons par conséquent, existe un équivalent de ce noir. Ce serait un silence intégral et entier, sans

résonance ni vibration, un silence qui ne contiendrait aucun vestige ou présage d’événements sonores lointains ou discrets. Or ce silence, nous ne le connaissons pas, et aucune grotte ne nous y conduit. En vérité (et ce fut là l’expérience qu’en fit John Cage avec son fameux 4’33’’), nous n’atteignons pas au complet silence : dès que nous tentons de l’approcher, de l’approcher vraiment, il se dérobe et au lieu de nous apparaître comme un pur vide, comme le pur équivalent de ce noir absolu, un instant, de la mine, il nous apparaît comme une matière, une texture : palpitation ou tremblement indistinct traversé de traits légers, très minces, de crépitements infimes que l’on pourrait décrire comme un passage de phalènes sonores, grains plus que papillons errant dans un champ immense où ils se perdent. Pourtant, même si dans les conditions régulières de notre existence nous n’accédons ni à la nuit noire ni au silence complet, tout se passe comme s’ils nous étaient l’un et l’autre continuellement présentés, sous forme d’abîmes virtuels, par les contours mêmes de ce que nous formons dans l’espace, ne serait-ce qu’en parlant. Silence complet et nuit noire ne sont au fond que des images amplifiées de l’ouverture ou de la béance qu’est l’espace. Derrière chaque miette de jour la nuit rôde, derrière chaque éclat sonore règne le silence. Nul besoin d’une dramatisation pour comprendre que la parole comme le cri et le chant, ou la musique, tout ce que nous sommes à même de produire comme émission sonore, se déploie comme une ligne tendue dans cette ouverture ou béance de l’espace, et la sonde. Les sons adviennent dans l’espace, l’espace est comme une feuille infinie et

sans bords dont les sons seraient les nervures. Inscrites dans des durées parfois extrêmement brèves, ces nervures dessinent une carte mobile, un espace d’échos qui se défait sans cesse, semblable à celui des chauves-souris zigzaguant dans le soir. Là où il n’y a que de l’infini, nous inventons des enveloppes, des espaces de retentissement qui correspondent à des vitesses de propagation. Ce sont nos chambres d’échos, ce sont nos chants. Avoir lieu dans l’espace et y placer une forme, et faire que cette forme en devenir ait pourtant une tenue, tel est l’extraordinaire du musical, de ce qui, en nous, nomme le retentissement ou la résonance, le répons que nous sommes capables de former dans le vide de l’espace. Mais cette forme qui a lieu dans l’espace ne se boucle pas sur elle-même à la façon des phylactères de la peinture sacrée ou des bulles des bandes dessinées, qui simulent quant à elles une capture qui n’a jamais lieu : sur les paroles qui sont dites aucun liseré ne vient se refermer, l’espace où elles adviennent et se marquent est simultanément celui de leur perte, elles passent, elles ne peuvent que passer. On sait bien qu’aujourd’hui, par l’enregistrement, elles peuvent se déposer et échapper à cet effacement, mais malgré tout, ce greffe permanent de l’enregistrement continu de presque chaque action vocale ou musicale ne peut à son tour que reproduire le même mouvement : ce qui a passé repasse, et c’est tout, le destin spatial de l’émission sonore reste identique en son fond, qui est de ne pas en avoir et de se produire comme ce qui s’en va, comme ce qui n’a pas d’autre corps que celui d’être une fuite. À l’insaisissable, le sonore est lié, et c’est pourquoi

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> l’écoute, malgré sa promptitude, sa vivacité ou sa patience, reste toujours imparfaite et tendue, tout se passant pour elle comme si cela même vers quoi elle se tend était en train de s’enfuir et de se dérober. Les fernhorchend Brunnen, « les fontaines qui écoutent au loin » : ce vers que Hölderlin inventa (dans sa traduction de l’Antigone de Sophocle) est extraordinaire d’abord parce qu’il est juste, ce qu’il donne à voir et ce qu’il fait entendre sont une seule et même chose, c’est comme si toute la tension de l’écoute dans l’espace était contiguë à une émission sonore qui est un flux. Ce qu’il dit c’est que l’écoute est la condition du chant, et ce qu’il suggère c’est le lointain, l’éloignement infini envers lesquels la ponctualité du chant doit se tenir : la forme locale et changeante du ruissellement est comme le souvenir de l’espace où il s’inscrit. La puissance d’un « se taire » semblant incluse au bruit sculpté par l’eau qui coule. Ici toutes les émissions sonores se rejoignent : de celles de la nature (bruit du vent, percussion de la pluie, chants d’oiseaux, appels de toutes sortes) à celles que les hommes improvisent ou reprennent (chant d’une voix ou d’une flûte, roulement de tambour, long frottement d’archet ou pointe d’un coup strident), il n’y a devant elles et sans fin que l’espace qui les disperse en se pliant selon leurs arêtes ou leurs courbes, mais pour toujours ensuite se déplier à nouveau en disant, et c’est le fin mot du silence, « je suis l’étendue ». Un événement sonore, c’est ce qui se pose dans cette étendue en un point où il l’éveille, en quelque sorte le silence retentit dès qu’on le touche et les phrases (verbales ou musicales) sont les suites filées de ces points,

littéralement des ricochets bondissant d’éclaboussure en éclaboussure, et parfois à peine, sur le silence. Comment les former, ces phrases, pour qu’elles soient en effet résonnantes, et claires, et distinctes ? – c’est toute la question. Il me semble en tout cas que tout s’engage autrement s’il y a en elles une tension qui les dépasse et si elles s’entendent venir dans l’espace de ce dépassement : non seulement dans l’idée d’aller quérir un sens mais aussi dans celle de le donner comme un coup de sonde en direction de la vérité, c’est-à-dire en direction d’une plaine où les dilatations du silence, de la nuit noire et du vide de l’espace sont chez elles et pleinement actives. En se mettant, autrement dit, envers ces lointains, ces déploiements, ces fuites, dans la disposition même qui est celle des fontaines de Hölderlin, celle d’une écoute absolue ou, tout au moins, d’une tension intégrale vers l’écoute. Le sens ne tombe jamais sous le sens mais vient comme cette écoute qui s’écarterait le moins possible de ce qu’elle entend – une dictée obscure qu’à l’aveugle on reprend. Une enfant nous montre cela, cette certitude sonore du sens, et l’inquiétante étrangeté qu’elle induit : c’est une très jeune fille dessinée un jour hors de toute mièvrerie par Greuze et qui, peut-être, est sourde ou n’entend pas bien. Toujours est-il qu’elle a ce geste délicat et inquiet, qui est de mettre sa main, un peu repliée, derrière son oreille, comme pour suppléer à une défaillance de l’ouïe – l’idée de ce geste étant d’intercepter à son passage la ligne de fuite du son en la repliant vers l’oreille. Le visage est vu en gros plan, ce qui signifie que l’immensité de l’espace n’est ni montrée ni suggérée par le dessin, mais c’est là pourtant que la fillette se tient, dans

un retrait peut-être mais en tout cas tout entière concentrée et ouverte sur ce qui lui vient du dehors, sur ce que le dehors, par des ondes, lui envoie. Et il se trouve – c’est en tout cas ce que montre le dessin et ce qui le rend plus émouvant que virtuose, même s’il l’est – que ce qui lui est envoyé de la sorte constitue à ce moment-là le seul pont qu’il y ait entre elle et le monde. À ce pont tendu dans le vide, à cette passerelle sonore que peut-être elle ne peut pas emprunter comme elle le voudrait, elle a accordé, elle accorde l’importance la plus grande : plus rien d’autre ne compte et son regard est comme suspendu, en attente, ne regardant donc rien, plus rien, tout le pouvoir de ce qui scrute s’étant concentré sur l’ouïe seule, sur ce qui vient l’emplir ou la frôler : une annonce, un écho, une ritournelle, on ne le saura pas puisque le dessin, c’est dans son essence et son rôle, reste muet. Mais ce qui nous est suggéré par là même, c’est l’existence du monde sonore, c’est ce que Victor Segalen eut l’idée, un jour, de condenser dans un titre si parfait qu’on aimerait le lui reprendre, parce qu’il pourrait intituler non seulement le seuil inquiet où se tient la jeune fille du dessin mais aussi celui devant lequel chaque musique et chaque voix, et même chaque murmure, selon leur timbre, nous ramènent. Dans un monde sonore, tel est ce titre si étonnamment simple, qui fonctionne pourtant comme un sésame.

Jean-Christophe Bailly

Dessin de Jean-Baptiste Greuze


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Mercredi 6 mars 2013

Vendredi 8 mars 2013

Mardi 19 mars 2013

20h - PARIS

19h30 - COPENHAGUE

19h30 - COPENHAGUE

20h - PARIS

Cité de la musique, Salle des concerts

Louisiana Museum of Modern Art, The Boat House

The Royal Danish Academy of Music – Concert Hall Pulsar Festival

Cité de la musique, Salle des concerts

Gérard GRISEY Modulations pour 33 musiciens Pierre BOULEZ Dérive 1 pour 6 instruments Brice PAUSET Vita Nova (sérénades) pour violon et ensemble Philippe MANOURY Gesänge-Gedanken mit Friedrich Nietzsche pour voix d’alto et ensemble Création française Hae-Sun Kang, violon Christina Daletska, mezzo-soprano Ensemble intercontemporain Pierre Boulez, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Mardi 19 février 2013 20h - BORDEAUX Auditorium de Bordeaux (Programme du 16 février)

Edgard VARÈSE Densité 21,5 pour flûte György LIGETI Six bagatelles pour quintette à vent Witold Lutosławski Trio pour hautbois, clarinette et basson Luciano BERIO Ricorrenze pour quintette à vent Finn HØFFDING Dialogues op. 10 pour hautbois et clarinette György LIGETI Dix pièces pour quintette à vent Solistes de l’Ensemble intercontemprain Dans le cadre de la résidence de l’Ensemble intercontemporain à Copenhague du 6 au 8 mars 2013.

Luca FRANCESCONI Quartett Opéra en version de concert Création française

Bent SØRENSEN Tunnels de lumière pour ensemble Hans ABRAHAMSEN Wald pour ensemble Simon STEEN-ANDERSEN Praesens pour quatorze musiciens Bruno MANTOVANI Concerto de chambre n° 1 pour 17 musiciens

Allison Cook, la marquise de Merteuil Robin Adams, le vicomte de Valmont Livret de Luca Francesconi d’après Heiner Müller Serge Lemouton, réalisation informatique musicale Ircam Julien Aléonard, réalisation de la bande du chœur et de l’Orchestre de la Scala de Milan

Ensemble intercontemporain Bruno Mantovani, direction Dans le cadre de la résidence de l’Ensemble intercontemporain à Copenhague du 6 au 8 mars 2013.

Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou

Jeudi 7 mars 2013* 19h30 - COPENHAGUE The Royal Danish Academy of Music – Concert Hall Pulsar Festival Lasse SCHWANFLÜGEL PIASECKI Nouvelle œuvre Création Mette NIELSEN Nouvelle œuvre Création Manuel RODRÍGUEZ VALENZUELA Nouvelle œuvre Création Nicholas MARTIN Nouvelle œuvre Création Nicolai WORSAAE Nouvelle œuvre Création Solistes de l'Ensemble intercontemporain Dans le cadre de la résidence de l’Ensemble intercontemporain à Copenhague du 6 au 8 mars 2013.

Allison Cook et Robin Adams dans Quartett de Luca Francesconi version mise en scène au Teatro alla Scala, avril 2011

* Concert de créations des cinq compositeurs sélectionnés en 2012 par un jury international associant l'Ensemble intercontemporain. Commandes SNYK dans le cadre du centenaire de la société des compositeurs danois.


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Mardi 26 mars 2013

Vendredi 12 avril 2013

20h - Paris

20h - PARIS

Ircam, Espace de projection

Cité de la musique, Salle des concerts

Emmanuel NUNES Einspielung I pour violon et électronique Versus pour violon, clarinette et électronique Commande Ircam Création Einspielung II pour violoncelle Aura pour flûte Rubato, registres et résonnances pour violon, flûte et clarinette

Arnold SCHÖNBERG Six petites Pièces pour piano op. 19 Cinq Pièces pour orchestre op. 16 Igor STRAVINSKY Renard, histoire burlesque chantée et jouée Pastorale pour voix et vents Deux poèmes de Balmont pour soprano et ensemble Trois poésies de la lyrique japonaise pour soprano et ensemble Arnold SCHÖNBERG Symphonie de chambre op.9

Solistes de l’Ensemble intercontemporain Andrew Gerzso, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam/Les Spectacles vivants-Centre Pompidou

Mardi 9 avril 2013 20h - PARIS Cité de la musique, Amphithéâtre Igor STRAVINSKY Trois mouvements de Petrouchka pour piano Suite de l'Histoire du soldat Arnold SCHÖNBERG Pierrot lunaire op. 21 pour voix et ensemble Salomé Haller, mezzo-soprano Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Igor Stravinsky

Markus Brutscher, ténor Yves Saelens, ténor Ronan Nédélec, baryton Jérôme Varnier, basse Clémence Tilquin, soprano Sébastien Vichard, piano Ensemble intercontemporain Bruno Mantovani, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Mes maîtres ont été, en premier lieu Bach et Mozart, en second lieu Beethoven, Brahms et Wagner. De Bach j’ai appris : 1 L’esprit du contrepoint, autrement dit l’art d’inventer des dessins musicaux qui puissent fournir matière à leur propre accompagnement. 2 L’art de bâtir une œuvre entière à partir d’élément unique et des dessins tirés de cet élément par diverses transformations. 3 L’art de m’affranchir des « temps forts » de la mesure. De Mozart : 1 L’art des phrases de longueurs inégales. 2 La coordination d’éléments hétérogènes en une même unité thématique. 3 L’émancipation du nombre pair de mesures dans la construction d’un thème et de ses composants. 4 L’art de créer des idées secondaires. 5 L’art de l’introduction et de la transition. De Beethoven : 1 L’art de développer les thèmes et les mouvements. 2 L’art de varier, l’art de la variation. 3 Le grand nombre de façons dont on peut construire de longs mouvements. 4 L’art de ne pas craindre d’être long (ou au contraire impitoyablement court), suivant ce qu’exige la logique de la situation. 5 En matière de rythme, le déplacement d’un dessin mélodique sur des temps différents de la mesure. De Wagner : 1 La façon dont il est possible de traiter les thèmes pour en obtenir le maximum d’expression ; l’art de les écrire à cet effet. 2 Les parentés entre les notes et les accords. 3 La possibilité de traiter les thèmes et les

motifs comme on avait traité les agréments composés, en sorte qu’on puisse les superposer à une harmonie sans se soucier des dissonances résultantes. De Brahms : 1 L’acquisition consciente de bien des choses que j’avais acquises inconsciemment de Mozart, comme l’emploi des mesures en nombres impairs, l’extension ou le raccourcissement des phrases. 2 La plasticité dans le modelage des dessins musicaux ; la générosité, l’abondance quand la musique exige de la place pour être claire ; l’art de conduire chaque figuration jusqu’à sa fin. 3 L’art d’une notation systématique. 4 L’économie conciliée avec l’abondance. J’ai aussi beaucoup appris de Schubert et de Mahler, de Strauss et de Reger. Je ne me suis coupé d’aucun enseignement et en conséquence voici ce que je pourrais dire de moi. Mon originalité tient à ce que j’ai immédiatement imité toute chose qui me paraissait bonne, même quand je ne l’avais pas trouvée en premier lieu dans l’œuvre de quelqu’un d’autre. Car cette chose je l’ai souvent trouvée chez moi-même. Une fois découverte, je ne l’ai pas lâchée ; je l’ai saisie, afin de bien la faire mienne ; je l’ai travaillée, je l’ai développée et en fin de compte elle m’a donné « du neuf ». Je suis convaincu qu’un jour ou l’autre on reconnaîtra à quel point ce « neuf » est en filiation étroite avec les trésors qui nous ont été légués. Et je m’enhardis à tirer gloire de ce que j’ai écrit une musique réellement nouvelle qui, appuyée sur la tradition, servira un jour à son tour de tradition.

Arnold Schönberg


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Samedi 20 avril 2013

Dimanche 28 avril 2013

15h - PARIS

20h - SÉOUL

Cité de la musique, Amphithéâtre Forum Kaija Saariaho

LG Arts Center

15h : projection Adriana Mater – Naissance d’un opéra Documentaire d’Anna-Kaarina Kiviniemi Finlande, 2008, 54 mn 16h : projections commentées Extraits des films « Cris et chuchotements » d’Ingmar Bergman et « Stalker » d’Andreï Tarkovski Avec Kaija Saariaho, compositrice et Corinne Schneider, musicologue 17h30 : concert Frédéric CHOPIN Trio op. 8 pour piano, alto et violoncelle Claude DEBUSSY Sonate pour violoncelle et piano Kaija SAARIAHO Cendres pour flûte en sol, piano et violoncelle Vent nocturne pour alto et électronique Dolce Tormento pour piccolo Je sens un deuxième cœur pour piano, alto et violoncelle Solistes de l’Ensemble intercontemporain Technique Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Kaija Saariaho

Claude DEBUSSY Sonate pour flûte, alto et harpe Yan MARESZ Éclipse pour clarinette et 14 instruments Tristan MURAIL Serendib pour 22 musiciens Pierre BOULEZ Dérive 1 pour 6 instruments Unsuk CHIN Gougalon. Scènes de théâtre de rue pour ensemble Solistes de l’Ensemble intercontemporain Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction

La Folle Journée au Japon Vendredi 3 mai Samedi 4 mai Dimanche 5 mai 2013 ToKYo Tokyo International Forum Invité d’honneur de la Folle Journée au Japon, l’Ensemble intercontemporain se produira pendant les trois jours de l’événement avec un vaste programme d’œuvres de musique française, thème de l’édition 2013 de la manifestation. Le programme complet des concerts sera disponible sur notre site internet à partir du 1er octobre 2012.

Lundi 6 mai 2013 15h - SHIZUOKA Shizuoka Concert Hall AOI Tristan MURAIL Serendib pour 22 musiciens Claude DEBUSSY Sonate pour flûte, alto et harpe Pierre BOULEZ sur Incises pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions Solistes de l’Ensemble intercontemporain Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction


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Tourné vers l'infini, le corps m’apparaît Entreprendre d’écrire sur la musique m’est apparu insolite. Mes pensées tendaient à s’évader dans d’autres directions, et j’ai donc moins cherché à écrire sur la musique qu’à me poser des questions à son sujet. Il y a dans la tentative de donner une forme écrite à un objet, une pensée, quelque chose qui relève d’un effort aveugle ; mais cet aveuglement même constitue précisément pour moi le propre de toute réflexion. C’est à tâtons que je cherche, comme si je flairais des odeurs, et c’est ainsi que je m’efforce de me rapprocher de quelque chose. Je ressens une forme d'impuissance visà-vis de phénomènes qui s’inscrivent indéfiniment dans une continuité ; ils me paraissent étranges et terrifiants, me captivent et m’attirent aussi. Que cela se soit manifesté dans le passé est sans importance. Lentement, sereinement, je

me tourne vers l’infini, et je m'efforce de vivre, de tout mon corps, à l’intérieur de cette étrangeté. Dans mon rapport à la danse, il y a cet infini qui me laisse dans un sentiment de totale impuissance. Ma ligne se brise en son milieu, et quels que soient mes efforts pour continuer de la tracer, toujours elle finit par se briser. Plus exactement : cette ligne, je voudrais continuer de la tracer malgré tout à l’infini. Je trace une ligne, je me tourne vers l’infini, et le corps apparaît. C’est cela, la danse. Il se peut que l’effroi de la vie – vers l’âge de dix ans, l’effroi de découvrir que je vivais, que ma famille, mes amis, tous nous vivions de la même manière dans ce monde réel – trouve précisément son origine, cachée, dans cette sensation : « Tourné vers l’infini, le corps m’apparaît ». La lumière trop intense, l’implacable dureté matérielle des objets de la réalité me terrifiaient. La vitesse de mouvement des véhicules, des animaux, me terrifiait. La chair, la tiédeur de la peau, l’odeur des êtres, l’existence nue de la réalité, tout cela était trop puissant pour moi. Le bruit du sang qui bat, le bruit de la respiration résonnaient dans mon corps. Un après-midi au milieu de l’été, dans un hôpital où j’étais venu fuir la lumière aveuglante du soleil, l’odeur que produisait le traitement aux rayons ultraviolets destiné à soigner la brûlure que j'avais à l'épaule eut sur moi un impact considérable. C’était une odeur merveilleuse au-delà de tout, une couleur merveilleuse aussi, une sensation merveilleuse sur la peau… En plein été, dans la fraîcheur de l'air conditionné et la pénombre d'une chambre d'hôpital, l'étrange lampe à rayons ultraviolets par laquelle on soignait cette brûlure me plongeait dans un état extatique.

> Le traitement, qui s'était prolongé plusieurs jours, m'avait enchanté au-delà de tout ce que j’avais pu connaître. J’étais totalement envoûté par l’odeur artificielle produite par la lampe à ultraviolets. Bien des jours s’étaient écoulés après le traitement lorsque j’ai senti de nouveau cette même odeur. C’était toujours l'été, un début d’après-midi, alors que je marchais à l'ombre ; il y eut cette même « odeur de rayon ultraviolet ». Cette odeur portant l’empreinte du destin demeure pour moi aujourd'hui encore, par sa beauté, d’une importance première. Tout récemment, un après-midi d'hiver, j’ai encore senti cette même odeur, et j'ai retrouvé cette odeur qui se trouvait à l'origine dans la nature. « L’odeur de l'ultraviolet » est la beauté du monde sur son déclin. Se mouvoir, c'est être là, et disparaître de là où on était. Ce qui disparaît, c'est la force générée par le mouvement. Ce qui s'entend et que l'on nomme musique – musique que l'on entend et pourtant il n'y a rien Ce qui occupe un lieu et que l'on nomme corps Ce qui s'écoule dans l'espace et que l'on nomme musique Ce qui divise l'espace et que l'on nomme miroir Ce que l'on entend et que l'on nomme musique, ce que l'on voit et que l'on nomme miroir Le reflet que l'on nomme miroir, résistance à la lumière Ce qui coule et que l'on nomme musique Ce qui reflète et que l'on nomme miroir Ce qui vit avec le silence et qui est en même temps de l'autre côté de son reflet nommé musique

Ce qui vit avec la lumière et qui n'existe que par son reflet nommé miroir Ce qui cherche à se fondre dans la musique et que l'on nomme corps Ce qui refuse la musique et que l'on nomme corps La matière vivante que l'on nomme corps L'immatériel produit par la matière que l'on nomme musique Miroir et silence... musique et reflet... Silence et reflet... Corps qui ne cesse de disparaître et d'apparaître J’imagine une musique sur une surface parfaitement lisse. J’interroge la relation entre la musique et le corps en tant que monde composé de particules, j’interroge la coexistence entre une unité, à la fois microscopique et infinie, de l’intérieur du corps, et la temporalité de la musique. Je cherche à atteindre une œuvre, ou une représentation, dans lesquelles se combinent, dans les trois dimensions de l’espace, « l'esprit et l'art ». (…) Je cherche à créer, à partir d'un état instable, désorganisé du corps, une œuvre d'où émerge la forme d'un corps dansant avec vitalité, un corps "dans le devenir de la mort". Là est ma position vis-à-vis de la danse, et ainsi je cherche à la dire. Par mes sensations, ma pensée, mon mouvement, en composant, en corrigeant, je recompose radicalement un corps réel. Tout cela consitue un geste dansé par lequel se définit mon attitude devant le réel : la danse juste, acharnée, de l'être humain dans ce devenir de la mort.

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Joie d’une vision du monde qui se partage avec les autres, s'appuie sur une compréhension qui ne se contente pas des simples fruits de l'imagina-

tion. S’entendre, partager. Déchiffrer ensemble une même page. Écouter ensemble une même musique. Créer ensemble quelque chose. Être dans une sympathie, un tissage des sensations. (…) La musique apparaît et disparaît dans un mouvement continu. La méthode que j’ai forgée en tant qu’artiste n’a rien d’une règle qui prescrirait dans quelle partie du corps et de quelle manière doit naître le mouvement ; elle est un moyen de permettre l’émergence continue d’un courant, d’un flux susceptible d’opérer des connexions avec ce mouvement, l’organisation d’une fluidité apte à se diriger simultanément dans des directions multiples. Je vais continuer, sans aucun doute, à apprendre la musique, à l'apprendre d'une manière qui la situe dans une dimension autre que celle du corps, du mouvement, de la danse. L’analyse doit toujours être envisagée de façon dynamique. Comment agir avec une partie en mouvement, une symétrie, un angle par rapport au mouvement, des traces de mouvement, une durée ? Sur quelle partie se concentrer pour effectuer un mouvement ? Partir de l’intérieur ou de l’extérieur, ou bien d’un territoire intermédiaire ? Comment établir une connexion entre une torsion et d’autres torsions, un flux continu et une partie du corps ? Ces questions ne concernent plus l’analyse du corps ou une approche analytique du corps, mais véritablement l’acquisition d’une liberté. L’acquisition d’un corps jeté dans l'infini où il se sent perdu. L’acquisition d’une difficulté. Un commencement.

Saburô Teshigawara

Saburô Teshigawara


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Dimanche 19 mai 2013

Samedi 15 juin 2013

20H - Prague

20h - PARIS

Rudolfinum Printemps de Prague

Cité de la musique, Salle des concerts Biennale d’art vocal ManiFeste-2013, festival-academie de l’Ircam

Pierre BOULEZ Dérive 1 pour 6 instruments Bruno MANTOVANI Concerto de chambre n° 1 pour 17 musiciens Miroslav SRNKA My Life without Me Création de la version intégrale Jonathan HARVEY Sringara Chaconne pour ensemble de 15 musiciens Claron McFadden, soprano Ensemble intercontemporain Tomas Hanus, direction

Jeudi 30 mai 2013 20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Biennale d’art vocal ManiFeste-2013, festival-academie de l’Ircam

Extrait de la partition de Die Jahreszeiten de Heinz Holliger

Heinz HOLLIGER Scardanelli-Zyklus pour flûte solo, petit orchestre, bande et chœur mixte Sophie Cherrier, flûte Chœur de la Radio lettone Ensemble intercontemporain Heinz Holliger, direction Technique Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou.

Alberto POSADAS Nouvelle œuvre pour 6 voix, ensemble et électronique Commande de Françoise et Jean-Philippe Billarant Création Magnus LINDBERG Jubilees pour ensemble Wolfgang RIHM Klangbeschreibung II - Innere Grenze pour 4 voix et ensemble Création de la nouvelle version Ensemble vocal Exaudi Ensemble intercontemporain François-Xavier Roth, direction Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou.

Lundi 17 juin 2013 20h - COLOGNE Philharmonie Même programme que le 15 juin à Paris

Du 17 au 30 juin 2013 paris Manifeste-2013, festival-académie de l'Ircam L'Ensemble intercontemporain participera, en tant qu'ensemble associé, à la deuxième édition de l'Académie ManiFeste, organisée par l'Ircam en parallèle au festival du même nom, du 17 au 30 juin 2013.

Alberto Posadas


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Entretien avec George Steiner Dans Errata vous écrivez que la musique est une condition sine qua non de votre vie… Je ne conçois pas ma vie sans musique. C’est une expérience quotidienne. Je n’ai pas pu pratiquer un instrument, mais depuis ma première enfance, la musique a été capitale, à la fois dans mon éducation et dans mon expérience personnelle. J’étais tout jeune quand déjà les vieux disques commençaient à meubler un peu, si je peux m'exprimer ainsi, ma vie intérieure. Depuis, j'ai eu la chance de vivre dans des villes où il y avait de grandes maisons d’opéras, des concerts de grands orchestres symphoniques, et de cette musique de chambre qui me passionne. Je ne pourrais donc aucunement séparer l'expérience musicale de mon identité. De cette expérience, vous dites vousmême que peu de penseurs ont su rendre compte dans ce qu'elle a de particulier. Comme si une certaine logique du langage consituait là une entrave. La lutte pour exprimer par des paroles une expérience musicale remonte à l'Antiquité. Elle n'a jamais vraiment réussi. La parole peut évoquer, elle peut « affleurer » à la tonalité musicale, mais elle ne peut pas en rendre l’essence : c'est l'évidence même. Il y a une tout petite exception formée d'écrivains, de penseurs qui, un peu par miracle, ont pu évoquer avec une très grande précision certains aspects du moment musical. Je songe à un penseur de l'Antiquité comme Boèce, à un grand romancier comme Proust et la sonate de Vinteuil, à Thomas

Mann peut-être avant tous, pour lequel l'expérience wagnérienne est capitale et décide par certains aspects de son destin de romancier. Je pense aussi, même si cela est très controversé, à Adorno, qui a été selon moi un très grand penseur de la musique. Quant à Shakespeare luimême, qui passe tout autre être mortel dans l'étendue de sa puissance, de sa magie langagière, ce qu’il dit de la musique est très beau, très émouvant : elle est, dit-il, le dialecte, le jargon, le langage de l’amour. Oui. Merci bien. Et après ? Même Shakespeare réussit à peine... C’est pourquoi l’anecdote qu’on rapporte à propos de Schumann est pour moi essentielle. Il avait joué une étude difficile à un élève, qui lui demanda : « Maître, pouvez-vous me l’expliquer ? » Et Shumann rejoua la même

pièce. Cela me semble essentiel. Jouer une deuxième fois est le seul commentaire valable, si l’on veut, à la problématique de la structure musicale. Et tandis qu’il existe des milliers d’ethnies et de cultures pourvues de narrations, de mythologies orales, mais sans écriture, sans ce que nous appelons « littérature » – qui est un concept très tardif, très mélangé –, nous ne connaissons aucun groupe, aucune communauté humaine, aussi pauvre soit-elle du point de vue matériel, dans un climat aussi dur soit-il, sans musique, et il s’agit souvent de musiques très complexes. La musique est probablement ce qui définit le statut unique de la conscience de l’homme. Pas du tout la littérature. Nous ne connaissons aucun peuple sans mu-

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sique. Le chant, à mon sens – c’est peutêtre là une métaphore –, précède la parole. Des milliers d'années avant Homère on chante, et peu à peu, mais très lentement, la parole s’émancipe du contexte musical, acoustique. Encore aujourd’hui, il est certain que la pop, le rock, le chant populaire atteignent beaucoup plus d’êtres humains que la littérature. La littérature reste minoritaire devant l’universalité du chant, le mystère même de la voix. Et donc, à mon sens, il y a des moments – maintenant, je suis bien vieux –, où l’on se dit : être aveugle doit être terrible. D’accord. Mais il y a le Braille, on peut lire. Être sourd, ce qui me menace, est pour moi une terreur constante. Ne plus entendre la musique, ce serait vraiment la clôture du bonheur. Je connais beaucoup de poèmes par cœur, et même un peu de prose, et je porte donc avec moi une petite bibliothèque intérieure. Mais la musique, c’est autre chose. Cette expérience de l'écoute est-elle indissociable pour vous d’une relation duelle entre vous-même et la musique, ou bien peut-elle exister aussi parmi une assemblée, comme c'est le cas au concert, par exemple ? C’est une question difficile. La musique porte ce paradoxe : rien de plus solitaire, rien de plus collectif. On n’a jamais vraiment trouvé une formule adéquate à ce phénomène hybride. Entendre le même morceau de musique quand on est seul, devant son CD par exemple, et dans la salle de concert, sont bien sûr deux expériences très différentes. Je crois qu’il y a des relations amoureuses où on a l’illusion d’une fusion entre deux êtres humains, et qu’on partage vraiment le même « moment musical ». « Moment musical », c'est une expression, mais je la trouve très belle. C’est peut-être une illusion. On est à la fois seul avec la musique et intimement avec l’autre être. Et puis il y a le problème du goût, auquel nous n'avons aucune solution, même hypothétique. Pourquoi, pour une personne donnée, telle musique est une merveille, et ne

l’est aucunement pour une autre. Je divise l’humanité en deux : ceux qui aiment le Boléro de Ravel, et ceux pour qui c’est la nausée complète. C’est non négociable : on ne peut pas convaincre quelqu’un d'autre que c’est une bonne ou une mauvaise musique. C’est le mystère de la subjectivité de l’expérience. Vous passez devant une fenêtre ouverte, vous entendez quelqu’un jouer au piano, et vous n’oubliez plus, de tout votre vivant, l'emprise de la mélodie. Claude Lévi-Strauss : « Invention de la mélodie, mystère suprême des sciences

La musique est probablement ce qui définit le statut unique de la conscience de l’homme. de l'homme. » Une très belle formule. Ou Nietzsche : mysterium tremendum – d’ailleurs, je crois que Lévi-Strauss a un peu emprunté la grande formule nitzschéenne. Cela m’a toujours fasciné. Je peux partager avec quelqu’un une idéologie politique, un goût en littérature, des habitudes, et puis devant la musique, ça ne va pas. L'un dit : « Ça ne m’émeut pas du tout », et l’autre : « Ça a changé ma vie ». On a parlé d'« atomes crochus » chez Lucrèce. C'est l’atome crochu de la musique qui vous saisit, et ne vous quitte pas. Une question qui m'intéresse beaucoup, face à l’art, est de savoir si ce goût évolue. Y a-t-il des compositeurs, des musiques, qui perdent de leur magie ? Oui, je le crois ; mais il en est d’autres qui perdurent toute la vie et jusqu’au dernier jour. Oui, il y a des choses que l’on a beaucoup aimées jeune et qui émeuvent beaucoup moins avec l'âge. L’un de mes collègues américains donne la définition suivante de ce

qu’est l’âge : c’est lorsque la musique de chambre de Haydn devient plus précieuse et plus importante que celle de Mozart. J'ai beaucoup réfléchi à cette formule. Je crois qu’elle est juste, mais je ne peux pas l’expliquer. Il y a peut-être chez Haydn une sorte de calme, de sourire devant la fin, qui se trouve à un degré moindre dans la passion de Mozart. Quoique… Mais n’essayez pas de convaincre quelqu’un d’autre de changer. Cela doit venir par un processus organique très complexe. Il y a bien sûr des circonstances, des moments où une musique accompagne une expérience intime. On ne peut pas l’expliquer parce que précisément le langage, étant conceptuel, est aussi très limité. Il y a eu, vous le savez, d'innombrables tentatives dans les arts plastiques, la peinture, de créer une représentation musicale. On peut dire, si l’on veut, qu’il y a des « Monet-Debussy », des « Debussy-Monet ». C'est un peu enfantin. Scriabine a essayé de représenter sa musique par des jeux de couleurs, mais je crois que c’est naïf. Il existe des moments absolument fantastiques où le livret est à la hauteur de la musique. Il y a des pages des Maîtres chanteurs qui se comparent pleinement à Shakespeare. C’est très rare ; le plus souvent, l’un est en dessous de l’autre. Les choses se compliquent aujourd'hui où nous vivons dans une sorte de crise de la poétique, avec les moyens électroniques aussi – c’est là tout un autre domaine ; mais j’insiste sur le mystère du goût, de ces « affinités électives » aurait dit Goethe. Déjà chez l’enfant il y a des résistances à certaines musiques et des joies devant d’autres. Existe-t-il dans le cerveau des centres musicaux spécifiques, une chimie du goût ? Peut-être un jour fera-t-on des progrès dans ce domaine de la connaissance. J’espère que non.

Propos recueillis par Véronique Brindeau, 15 février 2012


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Transmettre « Il faut faire prendre conscience aux élèves que sont créés aujourd’hui des chefs-d’œuvre nouveaux. Il est possible qu’ils y soient plus sensibles qu’à ceux du passé, il est possible aussi qu’ils aillent vers ceux du passé à partir de ceux du présent. Je rêve qu’une grande partie des enseignants et des diverses autorités musicales parviennent à des "accords", comme il conviendrait à des musiciens. » Georges Snyders

Concerts éducatifs

Par des formes diverses de coaching auprès de futurs professionnels, les solistes contribuent à diffuser la pratique de la musique contemporaine : Master classes et ateliers instrumentaux en conservatoires régionaux (Paris et province) Accompagnés par les solistes, les étudiants des conservatoires découvrent par la pratique les modes de jeu instrumental et le projet d'un compositeur. Ouvert au public.

Vendredi 7 décembre 2012 14h30 - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Le jeu des contraires Concert éducatif scolaire Frédéric Stochl, conception et mise en espace Solistes de l’Ensemble intercontemporain Durée : 1 heure / Niveaux conseillés : de la 4e à la Terminale Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Samedi 13 avril 2013 11h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Igor Stravinsky Renard, histoire burlesque chantée et jouée Concert éducatif Markus Brutscher, ténor Yves Saelens, ténor Ronan Nédélec, baryton Jérôme Varnier, basse Ensemble intercontemporain Bruno Mantovani, direction Frédéric Stochl, conception et mise en espace Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Durée : 1 heure / À partir de 8 ans

Jeune public Transmettre la musique d’aujourd’hui aux plus jeunes, c’est constituer le public de demain. Un enjeu décisif au cœur d’activités spécialement conçues pour le jeune public. Séances Jeunesse en bibliothèques Les enfants aiment les rencontres directes avec les musiciens. Pour les écouter et découvrir leur instrument bien sûr, mais aussi leur parler, les questionner, participer... Les solistes les plus passionnés par la transmission au jeune ­public ­conçoivent ces échanges sous une forme très adaptée : autant ­d’occasions pour les enfants de découvrir des univers musicaux riches en suggestions imaginaires et créatives.

Accessoires du concert éducatif « De mémoire de clarinette », janvier 2012

ATELIERS MUSICAUX

Imaginés par les solistes de ­l’Ensemble avec la collaboration d’auteurs et de metteurs en scène, ces concerts présentent aux enfants, sous une forme ludique et originale, des œuvres du XXe siècle à aujourd’hui ou mettent en scène un ­instrument dans le répertoire contemporain. Ils sont réalisés en partenariat avec le service pédagogique de la Cité de la musique.

Ateliers scolaires Un ou plusieurs solistes accompagnent une classe primaire, de collège ou de lycée, tout au long de l’année scolaire. Ils développent un répertoire et une thématique dans la classe, les enfants assistent aux répétitions, sont accueillis au conservatoire de leur quartier ou à l’Ircam pour certaines activités.

Élèves de l'orchestre du lycée Georges-Brassens, Cité de la musique, avril 2012

TOUT PUBLIC La musique contemporaine offre un monde riche de sensations, de timbres, de rythmes et de nuances. Autant de découvertes que proposent les activités « Tout public ». Avant concerts Les concerts à Paris sont précédés d’une présentation. Conditions d’accès et informations pratiques sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com Répétitions publiques commentées Certaines répétitions de concert à Paris et en région sont accessibles au public. Elles font l’objet d’une présentation des œuvres et des compositeurs. Solistes En bibliothèques, en partenariat avec Paris ­bibliothèques Ces rencontres musicales animées par les solistes de l'Ensemble ont pour but de faire découvrir la musique d’aujourd’hui (parfois en regard avec celle du passé), ses créateurs, ses interprètes, les instruments et leur mode de jeu, dans un rapport de proximité avec le public.

Coaching des étudiants de l’Orchestre du Conservatoire n­ ational supérieur de musique et de danse de Paris Ces rencontres pédagogiques animées par les solistes de l'Ensemble s’achèvent chaque année par un concert public à la Cité de la musique. En 2012, il aura lieu le Mardi 20 novembre.

ACADÉMIE DU FESTIVAL DE LUCERNE Depuis sa création en 2004, les solistes de l’Ensemble intercontemporain participent aux sessions de l’Académie du Festival de Lucerne, dont la direction artistique a été confiée à Pierre Boulez. Internationalement réputés pour leur expérience pédagogique, ils contribuent à la formation de jeunes musiciens de l’orchestre en conseillant leur travail d’interprétation. Contact : Dominik Deuber, directeur / LUCERNE FESTIVAL ACADEMY / Hirschmattstrasse 13 | Postfach CH-6002 Luzern / Tél. +41 (0)41 226 44 47/49 / Fax +41 (0)41 226 44 60 / academy@lucernefestival.ch

ManiFeste-2013, festival-Académie de l'ircam L'Ensemble intercontemporain participera, en tant qu'ensemble associé, à la deuxième édition de l'Académie ManiFeste, organisée par l'Ircam en parallèle au festival du même nom, du 17 au 30 juin 2013.

ÉTUDIANTS En partenariat avec les services pédagogiques de grandes écoles et d’universités (la Sorbonne, Sciences Po, École polytechnique, Groupe HEC, Télécom ParisTech, ou encore Mines ParisTech), l’Ensemble ­intercontemporain propose aux étudiants des activités d'initiation à la musique contemporaine : rencontres avec les musiciens, invitations à des répétitions, ateliers pratiques, analyses d’œuvres, etc.

Calendrier de l'ensemble des activités : www.ensembleinter.com


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L’Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, Directrice musicale

Répons de Pierre Boulez, Cité de la musique, avril 2010

Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain réunit 31 solistes partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de diffusion, de transmission et de création fixées dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction musicale de Susanna Mälkki, ils collaborent, au côté des compositeurs, à l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble commande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enrichir son répertoire et s’ajouter aux chefs-d’œuvre du XXe siècle. En collaboration avec l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), l’Ensemble intercontemporain participe à des projets incluant des ­nouvelles techniques de génération du son.

Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de formation des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des publics, traduisent un engagement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. Depuis 2004, les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En résidence à la Cité de la musique (Paris) depuis 1995, l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris.

Née à Helsinki, Susanna Mälkki mène une brillante carrière de violoncelliste avant d’étudier la direction d’orchestre avec Jorma Panula et Leif Segerstam à l’Académie Sibelius. De 2002 à 2005, elle est directrice artistique de l’Orchestre symphonique de Stavanger. Profondément engagée au service de la musique contemporaine, elle collabore avec de nombreux ensembles (Klangforum Wien, Birmingham Contemporary Music Group, ensembles ASKO, Avanti !) avant d’être nommée directrice musicale de l’Ensemble intercontemporain en 2005. Susanna Mälkki s’investit également beaucoup dans l’interprétation du répertoire symphonique et de l’opéra classique et contemporain. Elle parcourt le monde pour diriger de nombreuses et prestigieuses formations parmi lesquelles les orchestres philharmoniques de Berlin, Los Angeles, Munich, Radio France, les orchestres symphoniques de Boston, San Francisco, Birmingham, de la BBC, de la NHK (Tokyo) et de la radio bavaroise, ou encore le Royal Concertgebouw Orchestra et les Wiener Symphoniker.

Les solistes de l’Ensemble intercontemporain Flûtes - Sophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle Hautbois - Didier Pateau, Philippe Grauvogel Clarinettes - Jérôme Comte, Alain Damiens Clarinette basse - Alain Billard Bassons - Pascal Gallois, Paul Riveaux Cors - Jens McManama, Jean-Christophe Vervoitte Trompettes - Antoine Curé, Jean-Jacques Gaudon Trombones - Jérôme Naulais, Benny Sluchin Tuba - Arnaud Boukhitine Percussions - Gilles Durot, Samuel Favre, Victor Hanna Pianos/Claviers - Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, Sébastien Vichard Harpe - Frédérique Cambreling Violons - Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, Diégo Tosi Altos - Odile Auboin, Grégoire Simon Violoncelles - Éric-Maria Couturier, Pierre Strauch Contrebasse - nn

Équipe adminIstratiVe et technique Directeur général - Hervé Boutry Directrice administrative et financière - Sophie Quéré Coordinatrice artistique - Alix Sabatier Responsable production et diffusion Marine Gaudry Responsable comptable - Geneviève Weiss Régisseur général - Jean Radel Régisseur son/plateau - Nicolas Berteloot Régisseurs plateau - Samuel Ferrand, Benjamin Moreau Bibliothécaire - Damien Degraeve Adjointe régie/bibliothèque - Caroline Barillon Responsable communication - Luc Hossepied Responsable mécénat - Camille Perrier Assistante communication et mécénat Emilie Roffi Coordinatrice éditoriale - Véronique Brindeau Chargée des actions éducatives - Sylvie Cohen Assistante administrative - Estelle Vincent

Conseil de l’Ensemble - Pierre Boulez Président d’honneur - Henri Loyrette Président-directeur du musée du Louvre Président

Membres de droit - Frédéric Mitterrand Ministre de la Culture et de la Communication - Georges-François Hirsch Directeur de la création artistique au ministère de la Culture et de la Communication - Bertrand Delanoë Maire de Paris - Sylviane Tarsot-Gillery Directrice de l’Institut français - Fabien Jannelle Directeur de l’Office national de diffusion artistique - Jean-Pierre Tronche Inspecteur de la création et des ensembles français artistiques, désigné par le ministre de la Culture et de la Communication

Personnalités qualifiées - Nicholas Snowman Vice-président - Marc Monnet Secrétaire - Cyril Roger-Lacan Trésorier - Jean-Philippe Billarant - Sylvie Hubac - Jack Ralite


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Devenez mécène de l’Ensemble intercontemporain

Soutenir l’Ensemble intercontemporain c’est : > Partager ses valeurs d’excellence et de créativité > Contribuer à son projet artistique en aidant au financement de commandes d’œuvres et à leur diffusion > Soutenir son effort de transmission aux futurs professionnels et aux jeunes amateurs > Assurer le rayonnement international d’un répertoire musical contemporain de qualité

DEVENIR MEMBRE DONATEUR DE L’ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN

DEVENIR MEMBRE DU CERCLE DES AMIS Avantages

Avantages

- Possibilité d’assister (sur demande) à des répétitions générales - Découverte des coulisses de la Cité de la musique - Un enregistrement de l’Ensemble intercontemporain offert - Envoi d'informations personnalisées par la lettre de l’Ensemble intercontemporain - Rencontre avec les compositeurs lors des avant-concerts

Lancé en octobre 2011 le Cercle des Amis de l’Ensemble intercontemporain permet à ses membres d’avoir accès à des manifestations exclusives* en relation avec les activités de l’Ensemble, ainsi que : - Possibilité d’assister aux générales (sur demande) - 2 invitations pour un concert au cours de la saison - Possibilité de découvrir les coulisses, rencontrer les musiciens, les compositeurs et les équipes artistiques *Pour connaître l’agenda des événements du Cercle pour la saison 2012-2013, merci d’appeler au 01 44 84 44 75.

Nous tenons à remercier chaleureusement nos donateurs ainsi que les membres du Cercle des amis : Jean-Philippe et Françoise Billarant, Jacob Grierson et Aurore Longuet, Xavier Guerrand-Hermès, Pierre Henschel, Sylvie Hubac et Philippe Crouzet, Yoko Imai, Dorothée et Nicolas Joly, Marie-France Pochna, Olivier Purcell, Simon Russ, Margo et Nicholas Snowman, Thomas et Annet de Villeneuve, ainsi que l'ensemble de nos donateurs et tout particulièrement Monsieur André Hoffmann.

LES PROJETS À SOUTENIR PROJETS ÉDUCATIFS

LE SAVIEZ-VOUS ?

Interventions des musiciens dans les écoles et bibliothèques, master classes animées par les solistes de l’Ensemble, concerts éducatifs adaptés à un jeune public…

- Avec 300 €, une classe d’éducation prioritaire de 20 élèves peut bénéficier de nos actions pédagogiques et assister au concert.

Tournées

- Un piano de concert coûte 110 000 €, une harpe 20 000 €.

Avec plus de 60 concerts en France et à l’étranger chaque année, l’Ensemble intercontemporain est un acteur majeur de la musique contemporaine à travers le monde. Outre les grands centres internationaux, des tournées sont prévues en Asie (2013) et aux ÉtatsUnis (2014).

 FAITES UN DON

- Une commande d’œuvre musicale, pour une petite formation (musique de chambre) d’une durée d’environ 15 minutes coûte entre 3000 et 6000 €.

MERCI

Créations

L’Ensemble intercontemporain mène une politique très active dans le domaine de la création. Pour les saisons à venir, il a passé commande à des compositeurs reconnus ou émergents, qui viennent enrichir le répertoire contemporain.

Contact

Un régime fiscal attractif

Camille Perrier Responsable Mécénat 223 av. Jean-Jaurès – 75019 Paris 01 44 84 44 75 c.perrier@ensembleinter.com

Entreprises : réduction d’impôts de 60% du montant du don, dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires. Particuliers : réduction d’impôts de 66% du montant du don, dans la limite annuelle de 20% du revenu imposable.


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Informations pratiques En savoir plus sur les concerts et sur nos autres activités :

Vous trouverez des informations complémentaires, des articles sur les œuvres et les compositeurs, des extraits musicaux, des vidéos sur notre site internet : www.ensembleinter.com ainsi que sur Accents on line, notre webmag (www.ensembleinter.com/accents-online).

Réservations Toutes les réservations et les souscriptions aux différentes ­formules d’abonnement se font directement auprès des salles accueillant l’Ensemble intercontemporain. Coordonnées des salles et organisateurs parisiens ci-dessous. Pour les coordonnées en région et à l’étranger voir directement les pages de ces concerts sur : www.ensembleinter.com

Centre Pompidou Grande Salle / niveau -1 Place Georges-Pompidou 75004 Paris Réservations : • aux caisses du Centre Pompidou de 11h à 20h, sauf le mardi • en ligne : www.centrepompidou.fr/billetterie

Cité de la musique Salle des concerts - Amphithéâtre 221 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Ircam Espace de projection 1 place Igor-Stravinsky 75004 Paris Réservations : 01 44 78 12 40 www.Ircam.fr

Maison des Arts de Créteil Place Salvador-Allende 94000 Créteil Réservations : 01 45 13 19 19 www.maccreteil.com

Théâtre des Champs-Élysées 15 avenue Montaigne 75008 Paris Réservations : 01 49 52 50 50 www.theatrechampselysees.fr

Le Triton

CrÉdits Photos

11 bis rue du Coq-Français 93260 Les Lilas Tél. 01 49 72 83 13 www.letriton.com

p.9 : György Kurtág © Philippe Gontier / p.12 : Diagramme du Poème électronique d'Edgard Varèse © DR / p.14 : Vadim Karassikov : In the flame of the dream for cello solo (extrait) © BärenreiterVerlag, Kassel / p.15 : Vox Balaenae, Théâtre le Rive Gauche, novembre 2011 © Luc Hossepied / Ensemble intercontemporain / p.18: Ondřej Adámek © Elisabeth Schneider / p.21 : Jean-Baptiste Greuze, dessin © Laurent Chaintreuil - Musée Greuze de Tournus / p.23 : Allison Cook et Robin Adams dans Quartett de Luca Francesconi - version mise en scène au Teatro alla Scala, avril 2011 © Rudy Amisano / p.24 : Igor Stravinsky © DR / p.27 : © Chris SteelePerkins/Magnum Photos / p.29 : Saburô Teshigawara © Emmanuel Valette / p.30 : Die Jahreszeiten de Heinz Holliger©Schott / p.31 : Alberto Posadas / p.34 : accessoires du concert éducatif « De mémoire de clarinette », janvier 2012 © Luc Hossepied / Ensemble intercontemporain / p.35 : élèves de l'orchestre du lycée Georges-Brassens, Cité de la musique, avril 2012 © Luc Hossepied / Ensemble intercontemporain / p.36 : Répons de Pierre Boulez, Cité de la musique, avril 2010 © Luc Hossepied / Ensemble intercontemporain / p.37 Susanna Mälkki © Simon Fowler

Nous contacter Ensemble intercontemporain 223 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris www.ensembleinter.com Administration Tél. : + 33 (0)1 44 84 44 50 Fax : + 33 (0)1 44 84 44 51 contact@ensembleinter.com Relations avec le public du lundi au vendredi de 10h à 18h Tél. : 01 44 84 44 40 Fax : 01 44 84 44 51 contact@ensembleinter.com

relations presse Image Musique - Valérie Weill Tél. + 33(0) 1 47 63 26 08 Fax : +33(0) 1 47 63 26 08 valerie.weill@imagemusique.com Ensemble intercontemporain Association loi 1901 Licence d’entrepreneur de spectacles n° 2-1033622 cat. 2 Président d’honneur Pierre Boulez Président Henri Loyrette Susanna Mälkki, directrice musicale Hervé Boutry, directeur général Sophie Quéré, directrice administrative et financière (www.fake.fr) Artwork is Fabrication : L’Agence Modeste (01 47 70 55 97) Imprimé dans l’UE Programmes et informations donnés sous réserve de modifications.

crédits textes Contributions originales pour la brochure 2012-2013 de l'Ensemble intercontemporain : p.19 Jean-Christophe Bailly, écrivain P.28 Saburô Teshigawara, chorégraphe et danseur. Texte traduit du japonais par Véronique Brindeau P. 32 George Steiner, professeur de littérature comparée, philosophe et écrivain. Entretien réalisé par Véronique Brindeau le 15 février 2012 Autres textes p.10 Pascal Dusapin, Composer. Musique, Paradoxe, Flux, Collège de France/Fayard, 2007 p.13 Edgard Varèse, Écrits, Christian Bourgois Editeur, 1983 p.16 Claude Lévi-Strauss, Le Cru et le Cuit, Plon, 1964 p.25 Arnold Schönberg, Le Style et l’idée, Buchet / Chastel, 1977 p.34 Georges Snyders, J'ai voulu qu'apprendre soit une joie, Éditions Syllepses, 2008

Index des compositeurs Hans ABRAHAMSEN 7, 22 Ondřej ADÀMEK 7, 18 George ANTHEIL 6, 13 Johann Sebastian BACH 6, 8 Mark BARDEN 6, 17 Béla BARTÓK 6, 11 George BENJAMIN 7, 18 Luciano BERIO 7, 22 Harrison BIRTWISTLE 6, 17 Pierre BOULEZ 6, 7, 11, 17, 18, 22, 26, 27, 30 Luc BREWAEYS 6, 11 Stanisław BROMBOSZCZ 6, 9 John CAGE 6, 13 Anthony CHEUNG 6, 11 Unsunk CHIN 6, 7, 11, 26 Frédéric CHOPIN 7, 26 George CRUMB 15 Claude DEBUSSY 7, 26, 27 Einar Torfi EINARSSON 6, 11 Peter EÖTVÖS 6, 11 Morton FELDMAN 6, 13 Luca FRANCESCONI 7, 23 Bernhard GANDER 6, 11 Rune GLERUP 6, 11 Gérard GRISEY 7, 22

Jonathan HARVEY 6, 11 Finn HØFFDING 7, 22 Heinz HOLLIGER 6, 7, 13, 30 Michael JARRELL 6, 8 Vadim KARASSIKOV 6, 14 György KURTÁG 6, 8, 9 Mauro LAnza 6, 12 György LIGETI 7, 14, 22 Genoël von LILIENSTERN 6, 11 Magnus LINDBERG 6, 7, 11, 31 Witold LUTOSŁAWSKI 7, 22 Philippe MANOURY 6, 7, 8, 22 Bruno MANTOVANI 7, 22, 30 Yan MARESZ 7, 26 Nicholas MARTIN 7, 22 Benedict MASON 6, 12 Olivier MESSIAEN 7, 18 Tristan MURAIL 7, 26, 27 Mette NIELSEN 7, 22 Ichiro NODAÏRA 6, 8 Emmanuel NUNES 7, 24 Brice PAUSET 7, 22 Enno POPPE 6, 11, 12 Alberto POSADAS 7, 31 Wolfgang RIHM 6, 7, 17, 31 Yann ROBIN 6, 13

Manuel RODRÍGUEZ VALENZUELA 7, 22 Kaija SAARIAHO 7, 26 Johannes SCHÖLLHORN 6, 8 Arnold SCHÖNBERG 6, 7, 17, 24 Lasse SCHWANFLÜGEL PIASECKI 7, 22 Salvatore SCIARRINO 6, 13 Sean SHEPhERD 6, 8 Bent SØRENSEN 7, 22 Miroslav SRNKA 7, 30 Johannes Maria STAUD 7, 18 Simon STEEN-ANDERSEN 7, 22 Igor STRAVINSKY 6, 7, 11, 18, 24, 34 Edgard VARÈSE 6, 7, 12, 13, 18, 22 Lu WANG 6, 11 Anton WEBERN 6, 17 Jörg WIDMANN 6, 17 Tadeusz WIELECKI 6, 9 Nicolai WORSAAE 7, 22 Iannis XENAKIS 6, 11 ´ Lidia ZIELINSKA 6, 9


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Depuis sa création, l'Ensemble intercontemporain encourage la circulation des œuvres musicales du XXe siècle à aujourd'hui en Europe et dans le monde. Cette mission essentielle de diffusion vaut aujourd'hui à l'Ensemble d'être reconnu

Ambassadeur culturel européen par la Commission Européenne pour l'année 2012. Ce titre souligne la collaboration pérenne que l’Ensemble développe depuis sa fondation avec ses partenaires européens pour faire vivre le patrimoine musical et faire entendre les nouvelles voix de la création. L’Ensemble intercontemporain est très heureux de ce soutien et tient à remercier la Commission Européenne, ainsi que tous ceux qui ont rendu possible cette reconnaissance.

Partenaires L’Ensemble intercontemporain est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication et reçoit le soutien de la ville de Paris

L'ensemble intercontemporain est également soutenu par

Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication n’engage que son auteur, et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations.

European Cultural Ambassador Kulturbotschafter der Europäischen Union Europæisk Kulturambassadør Embajador cultural europeo Ambasciatore culturale europeo Ambasadora kultury europejskiej Embaixador cultural europeu Evropský kulturní velvyslanec ヨーロッパ文化大使

www.ensembleinter.com/fr/europe

Monsieur André Hoffmann

Autres partenaires


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ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN

IS AMBASSADOR OF Music Fund repairs instruments and sends them to developing countries and countries in conflict zones. Music Fund also provides know-how to maintain them by setting up repair workshops and organizing training for instrument makers. Help us by giving us your instrument or making a donation. Music Fund répare des instruments et les envoie dans les pays en voie de développement ou en conflit. Music Fund offre aussi le savoir-faire permettant de les entretenir en installant des ateliers de réparation et en organisant des formations de luthiers. Aideznous, donnez votre instrument ou faites un don.

www.musicfund.eu

Musiques d’aujourd’hui Alla Breve, du lundi au vendredi à 16h55 Les lundis de la contemporaine, lundi à 20h Electromania, lundi à minuit Chronique contemporaine, jeudi à 7h20 Electrain de nuit, 3e lundi du mois à 1h

© Christophe Abramowitz/Radio France

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+32 (0) 499 729 765

IBAN: BE81 5230 8023 3324 BIC-ADRESSE SWIFT: TRIOBEBB

Ce monde a besoin de musique

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