De wihnachtsengel

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DE WIHNÀCHTSENGEL L’ANGE DE NOËL E WIHNÀCHTSSPIEL in 4 Bilder von Raymond BITSCH

Un Conte de Noël En 4 tableaux de Raymond BITSCH

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PERSONE

FLORENZ FLORENT

: de rich Sternebürr un paysan très riche

SOPHIE

: sini Frau Sa femme

Michèle HABERER

ALBERT

: siner Sohn son fils

Sébastien KRIEGER

MARIE

: d’ Frau vom Albert l’ épouse d’Albert de Sohn vom Albert un de Marie le fils d’Albert et de Marie

SCHOSSEFFELE JOSEPH SPAHNELEHN (LEONIE) FINELE JOSEPHINE LIESELE LISE STEFFE ETIENNE

Claude SCHULTZ

: E Wittfrau, un Dochter vom Sternebürr

:} } d’ Kinder von de Spahnelehn :} les enfants de Léonie : De Knacht vom Sternebürr le valet

D’ STIMM vum Engel La voix de l’ange

Magali MULLER Hélène LUTZ

Brigitte SCHUSTER

Diane DIEBOLD Camille KNAB Laurent LUTZ

Christine SCHMITT-BLUMBERG

‘S Stick spielt sich in fufzicher Johre àb , La pièce se situe dans les années 50 ’S erschte uns dritte Bild bim Sternebürr Le 1er et le 3ième tableaux chez le paysan ’S zweite uns vierte Bild bi de Spahnelehn Le 2ième et le 4ième tableaux dans une chaumière Maquillage Conception décors Montage décors

Audrey SEILER Raymond BITSCH Patrick CECCONI, Christian FUGER, Bernard SCHMITT Mise en scène Raymond BITSCH

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Acte 1 Scène 1 Sophie

(avec tristesse) : Wihnàchte ! Wihnàchte ! Wie scheen bisch So du un wie herrlich erschiensch du àlle Mensche, du bisch s’ Greeschte freide Fescht uf derre Walt fer rich un àrm. Àlli Mensche beglecksch du mit’em glànz vun de Wihnàchtskerze un mit’em Duft vum Dànnebaum. Doch fer mich bisch du s’ Fescht vun de Schmarze, s’ Fescht vun de Wehmüet un ’s Fescht vun de Sehnsucht. D’ Wihnàchte hit un di vor elef Johr ! Wie ganz àndersch – Zallemols – ewerglecklich, hit , einsàm un verlon, mit àlle ihre Schmerze un ihrem Kummer, o , Kennt ich mich doch widder freije ewwer s’ Wihnàchtsfescht, wie vor elef Johr, unter’m glànz vun de Wihnàchtskerze hàn mir enànder d’Hànd gereicht, enànder still versproche fer’s Lawe. Zallemols, seesi Freide Träne, hit bitteri Sehnsücht’s Träne ! ( Sophie essuie les larmes avec son mouchoir)

(avec tristesse): Noel ! NOEL ! Quelle joie , tu es, pour pauvre et riche la plus grande fête sur cette terre. Tu combles de bonheur tout les hommes, avec les bougies qui brillent et le sapin de Noël qui diffuse son parfun. Mais pour moi tu est une fête mélancolique, douloureuse. Noël aujourd’hui et Noël id’autrefois ! Quelle différence ! Autrefois bonheur et joie ! Aujourd’hui , seule et abandonnée avec peine et chagrin. Si seulement je pourrai de nouveau me réjouir pour Noël comme autrefois. Sous l’éclat des bougies de Noël on c’est promis le bonheur pour la vie. Autrefois, des larmes de bonheur ! Aujourd’hui des larmes de chagrin et de malheur !(Sophie essuie les larmes avec son mouchoir)

Scène 2 Florenz

( Florenz rentre de gauche) Ah , du bisch do ; hit isch Wihnàchte. Sophie rüeff de Staffe, dàs ich wie àlle Johr ‚s Evàngelium lass.

( Florenz rentre de gauche) Flo Ah !Tu es là ; Aujourd’hui c’est Noël Sophie cherche Etienne, je vais lire l’évangile comme tout les ans.


Sophie

Florenz

Sophie Florenz

Wàn hàlt meich danck emol drewwer noch. Àwwer mit dim Dickschadel kàn m’r nit redde. (Sophie sort à gauche) Wàs soll dis heisse ? So wie ich’s màch isch’s ràcht. Ich geh immer in d’Kerich, un in de Fàmelli isch au Ordnung (Sophie rentre à gauche et entend les derniers mots) Wàs hesch g’saut, in de Fàmelli isch Ordnung ! Wàs meisch du mit Ordnung ? Wàn m’r eins Kind noch’m àndere nuss werft. Still ! Ich will nix herre.

So

Réfléchit un peu à tes paroles Avec toi on ne peut pas discuter (Sophie sort à gauche) Flo Moi ! J’ai toujours raison . Je vais toujours à la messe, et, dans ma famille régne l’ordre. (Sophie rentre à gauche et entend les derniers mots) So Comment oses-tu parler ainsi ! l’ordre régne dans la famille ? Quand tu mets un enfant après l’autre à la porte ! Flo Silence , je ne veux rien entendre .

Scène 3 Staffe Florenz

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( rentre au milieu) Güete-n’owe bisàmme. St Im Gottes heiliger Nàmme, es isch Winàchte hitt, un bie uns Flo uffem Hoff isch’s e àlter Gebruch, dàs de Hüsvàter s’ heilige Evàngelium vorläst. Horiche jetz zue ich läs d’ Worte vom Winàchts Evàngelium. ( il ouvre le livre et il lit ) (en allemand) In jener Zeitt erging vom Kaiser Augustus der Befehl das ganze Reich aufzuzeichnen. Es war dies die erste Volkszählung, die unter Cyrinius dem Statthalter vom Syrien stattfand. Alle gingen hin, sich aufschreiben zu lassen. Ein jeder vom Nazareth in Galiläa nach Judäa in die Stadt Davids, die Bethleem heisst. Denn er war aus dem Hauses und dem Geschlechte Davids, um sich mit Maria, seinem Weibe, die empfangen hatte, aufschreiben zu lassen.Als sie aber dort warren, kam fürr sie die Zeit der Geburt, un sie gebar ihren Erstgeborenen Sohn, wickelte ihn in Windeln und legte ihn in eine Krippe, weil in de Herberge kein platz für sie war. In jener Gegend aber waren die Hirten auf den Felde und

( rentre au milieu) Bonsoir. C’est Noël aujourd’hui ! Et d’après une vieille coutume, le maître de la ferme lit l’évangile ! Ecoutez maintenant les paroles de l’évangile de Noël. ( il ouvre le livre et il lit ) En ces jours,là, parut un édit de l'empereur Auguste,ordonnant de recenser toute la terre. - Ce premier recensementeut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épou~e, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là1 arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier,né; elle l'em, maillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.


Staffe Florenz Sophie

hielten Nachtwache bei ihre Herde. Da stand plötzlich ein Engel des Herrn vor ihnen, un die Herrlichkeit Gottes umstrahlte sie, un sie fürchteten sich sehr. Der Engel aber sprach zu ihnen : Furchtet euch nicht ! Denn sehet ich verkünde euch eine grosse Freude, die allem Folk zuteil wird: Heute ist euch in der Stadt Davids der Heiland geboren Christus der Herr . Und dies soll euch zum Zeichen Sein ! Ihr werdet ein Kind finden, das in Windeln eingewickelt ist und in einer Krippe liegt, und plötzlich war bei dem Engel eine grosse himmlische Herrschen die Gott lobte und sang : “Ehre sei Gott in der Höhe und frieden den Menschen auf Erden, die eines guten Willens sind“. ( il ferme le livre et le pose sur la table) Meischter kàn ich in d’ Mette gehn, minni Àrweit ich fertig ? St Von mir us ( à Sophie) Ich geh au in d’ Mette, gehsch du mit? Flo Ich blie do un batt d’Heim ! So (Florenz sort au milieu et Staffe le suit, la lumière s’assombrit)

Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l'ange leur dit: «Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: aujourd'hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, ,le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau, né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y èut avec l'ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.» ( il ferme le livre et le pose sur la table). Maître ! Mon travail est achevé ! je vais à la messe de minuit Bien sûr,( à Sophie) Je vais également à la messe, tu m’accompagnes Non ! Je reste içi pour prier . (Florent sort au milieu et Etienne le suit, la lumière s’assombrit)

( s’assoie sur la chaise) Liewer Herrgott kànn des e so So widdersch gehn. Vor 10 Johr, het er unser Maidel nuss g’schmisse will’s e Àrtischt hett welle hirote , un , vor 2 Johr hett er unsere Bue furt gejaut will ere Stàdmàmsell hett welle hirote un nit e Büüremaidel wie sinner Bàbbe g’schwàsiert hett g’hett. Wàs kànn ich màche ! Villicht gebt’s doch noch e Wunder. Oh, liewer Winàchtsengel helf m’r doch. (on voit un rayon de lumière)

( s’assoie sur la chaise) Bon Dieu ! à quand la fin de ce calvaire !

Scène 4 Sophie

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Il y a 10 ans , il a mis notre fille à la porte, parce qu’elle voulait se marier avec un artiste. Il y a 2 ans il a chassé notre fils ! Lui il avait choisi une fille de la ville, et pas la fille qu’avait choisi son père. Que dois-je faire ! Peut-être un miracle me sauvera ! Oh ! Mon ange de Noël ! Aide-moi ! (on voit un rayon de lumière)


Stimm

Sophie Stimm Sophie Stimm Sophie

Scène 5 Sophie Florenz Sophie Florenz Sophie Florenz

Sophie Florenz

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Du hesch gerüefe ich soll dir halfe ? Hesch du nit schunn dinni Àrweit àng’fànge, din Maidel hesch schon in derre Wàldhett untergebrocht mit sinne 2 Kinder. Ja ! Hesch ràcht àwwer soll ich diss im Florenz bi bringe. Du hesch de glauwe un de Wille, un dis isch steriger às àlles uf de Wald. Ich bin àwwer zue schwàch, un wie find ich minner Bue widder, schon 2 Johr hàb ich kenn Noochrichte me vum. Màch widdersch e so, mit derre Kràft wursch sahn, du bringsch’s ànne. Kennt des wohr warre , do ward ich ewerglecklich (on entend marcher) Wer kummt jetz ? des isch im Florenz sinner Schritt. Wàss isch jetz ? ( Florenz rentre par la porte du milieu)

Sti Tu m’as appelé ? Je dois t’aidé ? Tu as déjà commencé ton travail, Tu as installé ta fille avec les enfants dans cette chaumière

ich d’Mette schon uss ? Ich bin mit in d’ Mette gànge ! Ja, wie bisch dann gewann ? Ich wur dir nit àlles bruche uf d’ Nàs binde ! Wurd mir àllewäj wedder ebbs racht’s sinn, fir dàss es nit emol in de eije Frau tröjsch saawe. ( s’ énerve) Jetz hesch du àwwer ’s Màs ! as isch gewiss nix unràchts wànn e Büür sinere Sàch nooch geht, fer dàs Gsendel nit ’s Holz ussem Wàld stahle düet ! ( étonnée) Du wursch doch hinnicht nit ins Eichewäldele nuf welle wäje denne pààr Walle wie se dir ewagebutz hànn ? Doch ! Dàss es gràd weich, gràd dert will ich ànne! (ouvre la porte à gauche et il appelle) Staffe !

So Flo So Flo So

So Oui ! Tu c’est vrai, mais comment expliquer ça à mon mari ! Sti Tu as la foi et la volonté, que veux tu de plus ! So

Je suis trop faible , et mon fils je le retrouve comment ? Depuis 2 ans je n’ai plus de nouvelles de lui ? Sti Avec ta force, tu réussiras. So

Je serai comblée de joie . (on entend marcher) Qui vient maintenant ? Je reconnais le pas de Florent, pourquoi revient-il ? ( Florent rentre par la porte du milieu)

La messe est déjà fini ? Je ne suis pas allé à la messe ! Mais, tu étais où ? Je n’ai pas besoin de te rendre compte de mes allées et venues. Si tu n’oses pas parler à ton épouse de tes agissements. Ils ne doivent pas être très honnêtes. Flo ( s’ énerve) Tais-toi maintenant ! Ce n’est sûrement pas malhonnête si un brave paysan surveille ses biens, pour que les vauriens ne volent pas son bois dans la forêt. So ( étonnée) Tu ne vas pas monter ce soir dans la petite forêt de chêne ou on à voler quelques fagots de bois ? Flo Si, justement c’est là que je veux aller ! (ouvre la porte à gauche et il appelle) Etienne !


Scène 6 Staffe Florenz

Staffe Florenz Staffe Florenz

( Il vient) Hànn ehr mir gerüefe Meischter ? (Sur un ton sec) Àllewäj nit im Bott vun Schnarsche ! Nimm de gross Schlitte un spàn àn , ich will glich in’s Eichwäldele fàrre. (étonné) Wàss stesch do ànne wie e Pfohl ? Màch wàss ich g’sààt hàb. Ja, Meischter ( et il sort vite à gauche) So ! Jetz will ich in dem Gsendel zeije wo de Bàrthel de Moscht holt! (il prend la lampe à pétrole et sort au milieu)

St ( Il vient) Vous m’avez appelé, maître ! Flo (Sur un ton sec) Bien sûr ! Prépare le grand traineau , je veux aller dans la petite forêt de chêne. St Flo St Flo

(étonné) Ne reste pas planter là comme un pieu ! Fait ce que j’ai dit ! Oui, maître ( et il sort vite à gauche) Maintenant je veux montrer à ces voleurs de quel bois je me chauffe (il prend la lampe à pétrole et sort au milieu)

Scène 7 Sophie

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(assise à table) Geh numme Florenz, geh numme, du wursch au So noch g’troft warre. Àwwer de Wihnàchtsengel wurd au noch mit dim härte Schäddel ferti warre. (elle prend les lunettes et lit) (en Allemand) Ehre sei Gott in der Höhe und Friede den Menschen auf Erde die eines guten Willens sinn. O liewer Winàchtsengel ! schick doch au mir a scheeni Winàchtsgnàd, un vergess minner Bue de Albert nit, un die Frau wie er liewer hett àss sinni àlte Eltere, schenck au enne de Fridde ! (elle continue à lire à voix basse, on entend une musique de loin, elle s’endort) (On frappe à la porte, une fois, deux fois) (elle sursaute) Mir isch’s wie wànn ebber àn de Deer geklopft hatt ? (On frappe une Troisième fois) Wer kennt jetz do drusse sin Mir wurd’s angscht ! (elle se lève)

(assise à table) Va , Florenz, va , un jour tu seras puni. Mais l’ange de Noël maitrisera un jour ta forte tête (elle prend les lunettes et lit) «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.» Oh ! Ange de Noël , accorde moi également une grâce pour cette fête, et n’oublie pas mon fils Albert et son épouse qu’il aime plus que ces vieux parents. Offre également à eux la paix. (elle continue à lire à voix basse, on entend une musique de loin, elle s’endort) (On frappe à la porte, une fois, deux fois) (elle sursaute) On dirait qu’on à frapper à la porte ? (On frappe une Troisième fois) Qui pourrait être devant cette porte ?J’ai peur ! (elle se lève)


Sophie Albert Sophie

Albert Sophie Albert

Sophie

Marie Sophie Albert Sophie

Sophie

(La porte s’ouvre lentement et Albert apparaît) (elle se laisse tomber sur la chaise) Jesses Màrià ! De Albert (il embrasse sa mère) Ja Màmme , ich bin’s de Albert dinner Sohn ! (elle lui prend les deux mains) Kumm liewer Bue, ich bin e so glecklich dàs du widder d’Heim bisch, un noch gràd àn de Winàchte, wie scheen, wàs fer e Freid. Isch de Bàbbe d’Heim ? Nein , er isch nit do ! (embarrassé) Wàrt e bissel ! (il sort et revient, sa femme à la main, elle porte un enfant) Màmme do bring ich der Marie, minni Frau, un do de Schosseffele unser Kind. Sei härzlich wilkumme, Marie, im Albert sinere Heimet ! Wàs fer e härzich lieb’s Biewele, isch doch des Kind . Datsch m’r’s nit e bissel uf de Àrm gan, Marie ? Vun Hartze garn ! (elle donne l’enfant à Sophie) Jetz, Albert, müesch du mir àwwer sààwe wie ihr die 2 Johr verbroocht hànn. Ja ! Àwwer wann de Bàbbe zeruck kummt, wàs wurd er sààwe ? Wisse er wàs, mir gehn nuf in din Zimmer no sin mir rüewich, un Morje redd ich mit’m Florenz. (Marie reprend l’enfant et (Marie reprend l’enfant , Sophie joint les mains) Oh , liewer Winàchtsengel, steh m’r bi, un helf m’r. (elle sort) RIDEAU

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(La porte s’ouvre lentement et Albert apparaît) So (elle se laisse tomber sur la chaise) C’est Albert ! Alb (il embrasse sa mère) Oui, mère , c’est Albert ton fils ! So

(elle lui prend les deux mains) Vient mon fils, je suis si heureuse que tu reviens chez nous, quelle joie pour cette fête de Noël.

Alb Père n’ai pas là ? So Non , il n’ai pas là ! Alb (embarrassé) Attend un peu ! (il sort et revient, sa femme à la main, elle porte un enfant) Mamman je te présente Marie ma femme et Joseph notre enfant. So Soyez les bienvenus, dans la maison ou Albert est né ! Comme il est mignon cet enfant ! Je peux le prendre dans mes bras, Marie ? Ma Bien sur ! (elle donne l’enfant à Sophie) So Albert, maintenant il faut que tu me racontes comment vous avez vécue les 2 dernières années. Alb Oui, mais si mon père revient, que dira t’il ? So

So

Venez , nous allons dans ta chambre, pour être tranquille. Et demain je parle avec ton père. (Marie reprend l’enfant Sophie joint les mains) Oh ! Ange de Noël, aide moi. (elle sort) RIDEAU


Acte 2 Scène 1 Lisele Finele Lisele

Lisele Finele Lisele Finele Lisele Finele Lisele Finele Lisele

Finele Lisele Finele 9

( est couchée dans le lit) ( est assise à table , elle a froid et se chauffe les mains à une bougie) ( après un moment ) Finele isch hàb durscht . (se lève, prend une tasse sur la table, va au fourneau et prend du thé) Wàrm isch ‘r àwwer nitt , ‘s Fiir brennt nemmi. (elle va vers le lit fait boire Lisele et remet la tasse sur la table, et rechauffe les mains à la bougie) (après un moment) Finele ! Wàs witt denn Lisele ? Mainsch kummt Màmme jetz bàl ? Ja, Ja ! Sie kummt bàl àwwer sej jetz scheen bràv un schloof ( elle couvre sa soeur avec la couverture et se remet à table) (après un moment) Finele, sau , de Doni de Seppele uns Barwele kumme die au bàl ? Ja , die kumme wie d’ Kerich uss isch ! Wann ich widder g’sund binn, z’derf ich au mit in d’Kerich ? gall , Finele ! A , jo dann, awwer schloof jetz fer dàs de bàl g’sund wursch. (s’assied dans le lit) ‚s Barwele hett g’saut, in de Kerich do isch e grosser, grosser Chrischtbaum mit viele, viele Lichtle un es hett nooch g’saut, d’Kinder wie àllewil bràv sinn , dänne bringt ’s Chrischtkindel au einer ! Isch des Wor Finele ? A jo dann ! Binn ich nitt bràv, Finele ? Doch , Lisele, du bisch bràv wann de nitt stràmpelsch . (elle recouche Lisele et la couvre avec la couverture)

Lis Fin Lis

Lis Fin Lis Fin Lis Fin Lis Fin Lis

Fin Lis Fin

( est couchée dans le lit) ( est assise à table , elle a froid et se chauffe les mains à une bougie) ( après un moment ) Joséphine j’ai soif. (se lève, prend une tasse sur la table, va au fourneau et prend du thé) Le thé n’est plus chaud, le feu est éteint. (elle va vers le lit fait boire Lisele et remet la tasse sur la table, et rechauffe les mains à la bougie) (après un moment) Joséphine ! Qu’est-ce que tu veux Lise ? Est-ce que Maman vient bientôt ? Oui, oui ! Elle vient bientôt, Mais sois sage et dort un peu . ( elle couvre sa soeur avec la couverture et se remet à table) (après un moment) Joséphine dis-moi , Antoine, Joseph et la petite Barbe viennent aussi ? Oui, bien sûr! Ils viennent après la messe ! Quand je serai guéri , je pourrai aussi aller à l’église ? N’est-ce pas Joséphine ! ! Bien sur, Dort maintenant,et tu guérira très vite. (s’assied dans le lit) La petite Barbe a dit , à l’église il y a un grand sapin de Noël avec beaucoup de petites lumières . Et elle a dit que les enfants qui sont sages reçoivent un sapin de Noël de l’enfant Jésus ? Est-ce vrai Joséphine ? évidemment ! Suis-je pas sage Joséphine ? Certes, tu es sage quand ru ne gigotes pas ! (elle recouche Lisele et la couvre avec la couverture)


Lisele Finele Lisele Finele

Lisele Finele Lisele Finele Lisele Finele Lisele

(après un moment) àwwer wàrrum bringt m’r ’s Chrischkindel no kenn Baimel wann ich doch bràv binn ? Waisch mir sinn àrm, d’ Màmme kànn kenn’s bstelle bim Chrischkindel. Àh ! Wàrrum kànn m’r kenn’s b’stelle wann m’r àrm isch ? Dess verstehsch du nooch nitt ! Du bisch nooch ze klein. (remet la couverture sur Lisele) Wann du àwwer jetz nitt glich d’Giggele züe màchsch, ze bisch e gànz beesses Lisele, un no kummt ‘s Chrischkindel gànz gewiss nie züe dir. Mainsch wann ich schloofze bringt’s m’r vellicht doch e Dànnebaum ? Sej jetz emol stille, un schloof (Finele s’assied à coté du lit sur un tabouret) ( en restant couchée) Finele du hesch m’r versproche du verzählsch m’r e G’schichtel. Du bisch àwwer e kleiner Säjbock! Wàs fer eins soll ich dann dir verzehle ? Dis vum Rotkappel ? (avec peur) Nein ! Ich will nitt dàs de bees Wolf ins frisst. Waich wàs ? Ich sing dir e Liedel wie uns d’ Schüelmàmsell gelehrt hett, àwwer no schloofsch ! Oh ja , sing , Finele , sing ! (elle chante) Hit isch Winàchtsowwe ! ( après la chanson elle regarde Lisele qui c’est endormie, elle la couvre avec la couverture) So , jetz isch’s andlich ing’schloofe.

Lis (après un moment) Mais pourquoi l’enfant Jésus ne m’apporte pas de sapin ? Fin Tu sais , nous sommes pauvres , et maman ne peut pas commander de sapin ! Lis Et pourquoi on ne peut pas commander de sapin quand on est pauvre. Fin Tu est encore trop petite, tu ne comprends pas . (remet la couverture sur Lisele) Si tu ne fermes pas les yeux maintenant et tu t’endors. Tu seras une vilaine petite Lise , et tu n’auras pas de cadeaux. Lis Tu crois que si je m’endors, je vais avoir un sapin de Noël ?

(on entend courir une personne avec des sabots, Lehn rentre au milieu avec un fagot de branches, elle enlève les sabots) ( essoufflée) Schnell Finele nimm m’r die Wall àb ! (se léve et prend le fagot) ‘s isch m’r gewann , wie wann m’r einer nooch gànge ward !

(on entend courir une personne avec des sabots, Leonie rentre au milieu avec un fagot de branches, elle enlève les sabots) Le ( essoufflée) Vite , Joséphine prend ce fagot ! Fin (se léve et prend le fagot) Le J’ai l’impression que quelqu’un m’a suivi !

Fin Tais-toi maintenant et dors . (Finele s’assied à coté du lit sur un tabouret) Lis ( en restant couchée)Joséphine raconte moi une histoire ! Tu me l’a promis ! Fin Tu es une petite chipie, Je te racontes quelle histoire ? Celle du petit chaperon rouge ? Lis (avec peur) Non ! Je ne veux pas que le loup la mange ! Fin Je vais te chante une chanson que la maïtresse nous a appris. Mais alors tu dors ! Lis Oh ! Oui chante, Joséphine chante ! (elle chante) Aujourd’hui c’est Noël ! ( après la chanson elle regarde Lisele qui c’est endormie, elle la couvre avec la couverture) Enfin , elle dort.

Scène 2

Lehn Finele Lehn 10


Finele Lehn

Finele Lehn

(elle reprend le fagot et le pose à coté du fourneau) Wie geht’s im kleine ? (elle va vers le lit) As isch gràd ewwe ing’schloofe. (pose la main sur le front de Lisele) Es hett àls nooch heiss, dis àrme Lisele. Àwwer d’Fiewer schiene m’r doch e bissel nooch ze lonn. (avec peur) Màmme ’s isch ebber àn de Deer ! (elle sursaute) Stille ! ( elle écoute ) Ja, ich her’s au .

(elle reprend le fagot et le pose à coté du fourneau) Comment va la petite ? (elle va vers le lit) Fin Elle vient de s’endormir. Le (pose la main sur le front de Lisele) Elle est encore brûlante,cette pauvre petite Lise mais la fièvre semble chuter.

(la porte du milieu s’ouvre, il rentre en criant) Hàb ich eisch jetz verwitscht ? (affolée) Herrjesses ! De Büür ! Màmme ! (elle se blottit contre sa mère) Ja ! De Büür isch’s, wie ’s Korres fàst, wie sinn Holz stahle. Stahle ! Die pààr Näscht wie ich im Wàld holl ! Die Näscht sinn minne, Ehr hànn se leje ze lonn. De Wàld isch minne, Ehr hàn nix drinne ze süeche. D’ Stubb isch issig Kàlt, un ’s lejt e krànks Kind im Bett (elle montre le lit ou est couchée Lisele) (sans cœur) Dis gebt mich nix àn. Ich loss m’r vun eich Battelvollik minn Holz nitt stahle, hitt sinn’s e pààr Näscht un morje e gànzer Baum, wann m’r eich nitt uf d’Ise geht ! (il veut prendre le fagot) Hare mit derre Wall ! (se met devant lui) Hàn erbàrmes ! Wàs kàn eich àm e bessel dere Holz leje ? Ehr sinn e richer Mànn un ich e àrmi Frau un minni Kinder düen friere ! Dis will ich nitt wesse, gann die wall errus odder ich sau’s de Schàndàrme, un ehr kumme in ’s G’fangniss.

Flo (la porte du milieu s’ouvre, il rentre en criant) Enfin j’ai fini par vous avoir ? Le (affolée) Mon Dieu ! Le Fermier ! Fin Maman ! (elle se blottit contre sa mère) Flo Oui ! Le fermier qui surprend les vauriens qui volent son bois ! Le Volez ! Ces quelques branches que je glane dans la forêt ! Flo Ces branches sont à moi !Vous n’avez pas à les prendre . C’est ma forêt, vous n’avez pas le droit d’y aller. Le La chambre est glacée, et il y a un enfant malade dans le lit. (elle montre le lit ou est couchée Lisele) Flo (sans cœur) Je ne veux pas le savoir. Je ne me laisse pas voler mon bois , aujourd’hui quelques branches , demain un arbre ! Si on ne vous surveille pas ! (il veut prendre le fagot) donnez moi ce fagot ! Le (se met devant lui) Ayez pitié de nous ! Vous ne manquez pas de bois ! Vous êtes un fermier très riche , et moi une pauvre femme et mes enfants on froid ! Flo Je ne veux pas le savoir, donnez moi ce fagot, ou j’appelle les gendarmes, et vous irez en prison

Fin (avec peur) Maman, il y a quelqu’un devant la porte ! Le (elle sursaute) Chut ! ( elle écoute ) Oui, je l’entends aussi.

Scène 3 Florenz Lehn Finele Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz

Lehn

Florenz 11


Finele Lehn

Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz Lisele Lehn Lisele Lehn

Scène 4 12

(en pleurant) Gibs’em Màmme, ich will nitt dàss dich d’Schàndàrme holle. (en suppliant) Ich bitt eich, lonn m’r numme die wall do . Sahner, dis kleine do hett nitt emol e rachti Deck. Ehr hàn e wàrm’s Fadderbett. Ich hatt nitt emol e Màntel fer ne uf ’s ze läje. Ehr hàn e dicker Màndel àn, hàn mitliedes mit uns. Dis war ’s Wàsser in de Rhin getrauje, mitliedes ze hàn mit eijere sort. Ehr hàn jo meh Holz às Ehr in àlle eijere Effe numme fiire kenne ! Ehr hewwe se jo nitt emol uf, die Näscht ! (en criant) Un wann ich se im Wàld verfulle loss, ze hàn Ehr se nitt àn ze riehre. Seije doch nitt e so hàrt ! Seije doch nitt e so hàrt ! Wan m’r mit’em G’sindel nitt hàrt isch, sinn d’ rachte Lit er sàch nemmi sicher. (désespérée) Isch dan ejer Herz wàrhàfti e so kàlt wie e Stein, wies ’s viel Lit behaupte ! (en colère) Poutzdöisich- Heidegàle ! Stahle eim ‘s Holz un warre nooch frach ! (en criant) Pàck vermalefitz. (se réveille ) Màmme, Màmme ! (elle va vite chez elle) Stille Lisele , stille ! Ich hàb àngscht vor dem beese Mànn ! (la serre dans ses bras, met la couverture sur les épaules ) Kumm Lisele er derf dir nix màche, ich leij dich in d’ Kàmmer kumm Finele (elle sort à gauche avec les deux enfants).

Fin (en pleurant) Donne le fagot maman, je ne veux pas que les gendarmes te cherchent. Le (en suppliant) Je vous en supplie, laissez moi ce fagot. Regardez cet enfant n’a même pas une couverture convenable, vous , vous avez un duvet bien chaud. Vous, vous avez un manteaux qui vous tient chaud. Moi je n’ai même pas un manteau pour la couvrir. Ayez pitié de nous. Flo Avoir pitié pour des gens de votre sorte, serait apporter de l’eau à votre moulin. Le Vous avez plus de bois que vous ne pouvez brûler dans vos fourneaux ! Vous ne ramassez même pas ces branches ! Flo (en criant) Même si je les laisse pourrir dans la forêt , vous n’avez pas le droit de les ramasser Le Ne soyez pas aussi sévère ! Ne soyez pas aussi sévère ! Flo Si on est pas sévère avec les vauriens, les honnêtes gens ne sont plus en sureté. Le (désespérée) Votre coeur est-il vraiment froid une pierre, comme tout le monde l’affirme ! Flo (désespérée) Mince alors ! Ils vous volent du bois , et en plus ils vous insultent ! ! (en criant) bande de malhonnêtes ! Lis (se réveille ) Maman, maman ! Le (elle va vite chez elle) Ma petite Lise calme toi ! Lis J’ai peur de cet homme ! Le (la serre dans ses bras, met la couverture sur les épaules ) Viens ma petite Lise , il ne te fait rien, je vais te coucher dans la chambre, viens Joséphine. (elle sort à gauche avec les deux enfants).


Florenz

Lehn

Florenz Lehn

Florenz Lehn

Florenz

Lehn

(il regarde sortir Lehn et les enfants) Hàb ich racht g’sahn, de Blick von de Spähnelehn. Ich dät meine es isch de Blick von unsere Léonie ! Àwwer dis isch jo nitt mejlich. (il prend le fagot et veut sortir). (elle revient , veut lui reprendre le fagot) Ich will gewiss kenn einzig ’s Nächtel me ufhewwe in eijerem Wàld, àwwer lonn m’r nooch die Wall fer às ich hit àm heilige Owwe in minni Kinder e wàrmi Stubb kàn màche. (la repousse) D’Hànd ewag, riehre mich nitt àn ! ( avec désolation) Nàdirlich , ehr wisse nitt, wie bitter weh àss d’Kälte düet. Ehr wisse au nitt wies in ere Màmme isch wann e Kind krànk im Bett lejt un es isch kenn Glüet im Offe. Ehr , de rich Büür, Ehr wisse dis àlles nitt. (en colère) Lonn mich in rüej ! (il veut partir) (elle se met devant la porte) Vergasse nitt, es isch unsere Herrgott wie Baim wàchse lost. (avec insistance) WANN NIMMI KINDER IN DE CHRISCHTNÀCHT MINN FRIERE ! ZE SOLLE EHR EIJER LABDISDÀÀS NIMMI WÀRM BEKUMME ! ( en rigolant) Meine Ehr màche m’r àngscht mit eijer’m gegautschs ? Àm Hexereije glaub ich nitt ! (il la repousse et sort au milieu) (elle va vers la porte du milieu en sanglots) Un dis isch nimmer Bàbbe .

RIDEAU

13

Flo (il regarde sortir Leonie et les enfants) Le regard de cette femme, on aurai dit le regard de notre Léonie ! Mais cela est impossible.

(il prend le fagot et veut sortir). Le (elle revient , veut lui reprendre le fagot) Je vous promet de ne plus ramasser une seule branche dans votre forêt ; mais laissez moi ce dernier fagot, pour que mes enfants puissent passer une nuit de Noël dans une chambre agréable. Flo (la repousse) Ne me touchez pas ! Le ( avec désolation) Bien sûr, vous ne connaissez pas le froid qui vous transperce ! Vous ne savez pas comment est le cœur d’une mère , quand il y a un enfant malade dans le lit et plus de braise dans le fourneau . Vous le riche paysan , vous , vous ne connaissez pas çà ! Flo (en colère) Laissez moi tranquille ! (il veut partir) Le (elle se met devant la porte) N’ oubliez pas que c’est le bon Dieu qui fait pousser les arbres. (avec insistance) SI MES ENFANTS ONT FROID LA NUIT DE NOËL JE VOUS SOUHAITE D’AVOIR FROID LE RESTE DE VOTRE VIE ! ( en rigolant) Vous ne me faites pas peur avec vos jérémiades ! Je ne crois pas à vos sorcelleries ! (il la repousse et sort au milieu) (elle va vers la porte du milieu en sanglots) Et çà , c’est mon père .

RIDEAU


Acte 3 Scène 1 Florenz

Staffe Florenz Staffe Florenz Staffe Florenz Staffe Florenz Staffe Florenz

Staffe Florenz 14

(rentre au milieu avec une lanterne, il a froid) Ich weiss gàr nitt wies m’r isch ? ( en regardant le fourneau) As schugert mich e so füerich ? Un do henne isch kàlt wie im e Hundstàll ! (en colère, il crie) Staffe ! (il éteint la lanterne, et va vers le fourneau). (rentre de gauche) Ehr hàn gerüefe Meischter ? (en colère) Wer hett do henne d’ Fenschter uffg’spert ? (il tremble tellement il a froid) (avec peur) D’ Fenschter uffg’spert ? Ich weis nitt Meischter. Soviel ich weiss isch kenn Fenschter offe gewann Liej nitt, as isch kàlt do henne wie im e Àffestàll. ( avec étonnement ) Kàlt ? Ehr welle g’schbàsse Meischter ? M’r düet jo scher verschmàchte. Wit Du mich züem Nàrre hàlte, Berschtel? Màch un lej ànn ! (à voix basse) Hàb ich jetz kàlt ! Ich hàb doch erscht ewwe noochgelejt ! (va près du fourneau il regarde) De Offe isch voller Glüet bis owwe nuss. Wursch wedder grien Holz uffgelejt hàn, wie nitt hitzt. Nein , nein, vun denne Eicheschittle wie Ehr àllewill do henne fiire. (en criant) No kej züem Deijhänker nooch meh druff. U wànn de Offe vun de Gahitz springt, àwwer wàrm will ich hàn, heersch mi ? Wàrm! Eich fahlt ebbs Meischter, Wann Ehr do henne nitt wàrm bekumme ! (le regarde) Ehr sinn kriedewiss im G’sicht. (grelotte toujours) Ich müess mich verkält hàn drusse !

Flo (rentre au milieu avec une lanterne, il a froid) J’ai une drôle d’impression ! ( en regardant le fourneau) j’ai des frissons ! Il fait froid içi ! (en colère, il crie) Etienne ! (il éteint la lanterne, et va vers le fourneau). St (rentre de gauche) Vous m’avez appelé, maître ? Flo (en colère) Qui a ouvert la fenêtre içi ? (il tremble tellement il a froid) St (avec peur) Ouvert la fenêtre ? Moi je ne sais pas Maître ! D’après ce que je sais la fenêtre était fermée. Flo Ne ment pas, il fait froid là dedans comme dans un moulin . St ( avec étonnement ) Froid ? Vous voulez blaguer maître ? Il fait même trop chaud içi . Flo Tu me prends pour un imbécile, ? Mais du bois sur le feu ! (à voix basse) comme j’ai froid maintenant ! St Je viens de mettre du bois sur le feu ! (va près du fourneau il regarde) Le fourneau est plein à ras bord de braise. Flo Tu as sûrement mis du bois vert qui ne chauffe pas St Non, non ! j’ai mis de ces bûches en chêne que vous brûlez toujours Dans ce fourneau. Flo (en criant) Remets du bois, même si le fourneau éclate de chaleur. Mais je veux de la chaleur, tu as entendu ? De la chaleur ! St

Maître vous avez un problème ! Si vous n’avez pas chaud içi ! (le regarde) Mais vous êtes tout pâle . Flo (grelotte toujours) Je me suis sûrement refroidi !


Staffe Florenz Staffe Florenz Staffe Florenz

Staffe Florenz Staffe Florenz

Staffe Florenz Staffe Florenz Staffe

Florenz 15

Der keiwe Nidderwind . Ja , ja, de Nidderwind, ich schlacht fer Mànnslit, Frau un Kind , hett minni Grossel àllewill g’saut. Loss mich in rüej mit dinere Grossel ! Geh, un holl m’r de Tràwere ! Un , noh Schitter in de Offe. Ja, Meischter ! (s’assied dans le fauteuil) Ich ridder bis in d’ Fingerspitze. Wàs dis numme isch ? (de gauche avec une bouteille et un verre) Do, Meischter ! (il ressort à gauche) (il se sert un schnaps en tremblant, pose la bouteille et boit) Ich spier de Tràwere kum Gurigel nàb laufe ! (il reprend la bouteille et se sert un schnaps) Às dunkt mich ich trink Isswàsser ! (pose la bouteille) (de gauche avec du bois et le pose à coté du fourneau) So hàb ich minn làbdisdàà’s nooch nitt g’frorre, ich mein gràd ich hàb kenn Tropfe Blüet meh in de Odere. Ehr warre bezitte e Gripp verwitscht hàn ! Ehr sotte eich ins Bett leje . Ja, ich glaub, ich will mich leje, im Bett wur ich schun wàrm bekumme ! (il veut se lever, mais ne peut pas , en colère) Hilf m’r doch, stàtt mich ànzeklotze . Ja, Meischter ! (il lui aide à se lever) Ich hàb kenn kräfte meh ! (lui aide) So , gehn jetz . (en titubant) Ich kàn, züem Deijhänker mich kumm beveje. (le soutien en allant vers la porte de droite) Hewwe eich, mir warres schunn mitnànder pàcke ! (Steffe le soutien, ils avancent à petits pas) Nein ! E so wie ich kàlt hàb, hett nooch kenn Mensch g’hett !

St Flo St Flo St Flo

St Flo St

Ce sacré vent du nord . Oui,oui, ma grand-mère disait toujours, le vent du nord est mauvais pour les hommes, les femmes et les enfants. Laisse moi tranquille avec ta grand-mère, et cherche moi un schnaps Et après tu mets des bûches sur le feux ! Oui, maître ! (s’assied dans le fauteuil) Je tremble de tout mon corps. Je me demande, ce que j’ai. (de gauche avec une bouteille et un verre) Voilà , maître . (il ressort à gauche) (il se sert un schnaps en tremblant, pose la bouteille et boit) Je ne sent même pas le schnaps descendre mon gosier ! (il reprend la bouteille et se sert un schnaps) On dirait que je doit de l’eau glacé ! (pose la bouteille) (de gauche avec du bois et le pose à coté du fourneau) Jamais de ma vie j’ai eu froid comme-çà, c’est comme si je n’avais plus une goutte de sang dans mes veines. Vous avez sûrement une grippe ! Vous devriez vous couchez .

Flo Oui, je crois que je vais me coucher pour me réchauffer ! (il veut se lever, mais ne peut pas , en colère) Aide moi donc , au lieu de me regarder bêtement. St Oui, maître ! (il lui aide à se lever) Flo Je n’ai plus de force ! St (lui aide) Allez marcher maintenant . Flo (en titubant) Je peux à peine bouger . St (le soutien en allant vers la porte de droite) Tenez vous, à deux on y arrivera ! (Etienne le soutien, ils avancent à petits pas) Flo Non, je ne crois pas que quelqu’un a déjà eu aussi froid que moi !


(les deux sortent à droite)

(les deux sortent à droite)

Scène 2 Sophie Staffe Sophie Staffe Sophie Staffe Sophie Staffe

Sophie Staffe Sophie Staffe Sophie Staffe

Scène 3 16

(de gauche, voit la bouteille, secoue la tête, prend la bouteille et sort à gauche) (par la porte du milieu avec du bois) (de gauche) Wàs fiirsch de dann nooch emol Staffe ? De Meischter hett mich g’heisse, er friert . (étonnée) Er wie schunsch àllewill hitze hett ? Wie isch’r denn ? Im Bett, er hett vorewwe g’schnàdert wie e Schniider, un Hundsmiseràwwel isch’s im gewann . Herjeh, wàs hett er numme ? (sort vite à droite) (tout seul) Ich winsch im jo nix schlachts, àwwer wan er vierzehn Däj im Bett miest bliwwe, ze dät er uns wenigschtens e so làng nitt schinde. (va vers le fourneau) (revient de droite) Er riddert àls nooch so griserli ! Geh Steffe màch Fiir in de Kichehard. Ja, ja, ’ wurd b’sorrigt (sort à gauche) Wàs numme mit dem Mànn isch ? ’S isch besser ich schick’ne glich. (va vers la porte de gauche et appelle) Staffe ! (de gauche) Ja ! De Michel soll de Dokter hole. Ja ! (sort à gauche)

So St So St So

(de gauche, voit la bouteille, secoue la tête, prend la bouteille et sort à gauche) (par la porte du milieu avec du bois) (de gauche) Arrête de chauffer Etienne ! Le maître l’a dit, il a froid . (étonnée) D’habitude il transpire toujours ? Ou est-il ?

St

Il c’est couché, il avait froid , je crois qu’il est malade.

So St

Mon Dieu, j’éspère que ce n’est pas grave ! (sort vite à droite) (tout seul) Je ne lui souhaite rien de méchant. Mais s’il devrait rester coucher une quinzaine de jours on aurai un peu de répis. (va vers le fourneau) (revient de droite) Il tremble toujours autant ! Etienne fait du feu dans la cuisinière. Oui ! Tout de suite. (sort à gauche) Je me demande ce qu’il a ! Il vaut mieux que je l’envoie tout de suite. (va vers la porte de gauche et appelle) Etienne ! (de gauche) Oui ! Michel doit chercher le médecin . Oui ! (sort à gauche)

So St So St So St


Marie Staffe Sophie Florenz

Marie Sophie

Florenz Marie Florenz Marie Florenz Sophie Florenz Marie Florenz

Sophie Florenz 17

(par la porte du milieu, avec son enfant dans les bras) Kàn ich ebbs helfe ? (revient par la porte de gauche) De Michel isch nitt do . No fàhr du hàlt, hoffentlich isch de Dokter d’Heim. (Etienne sort à gauche) (de droite, chapeau, manteau, gros foulard, gants) Do gebliiwwe, ich bruch kenn Dokter. (il voit Marie) Ja wàs seh ich dann do ? Wer isch dis ? Ich heiss Marie un dis isch de Schosseffele minner Bue ! (avec angoisse) Ja, Florenz , as sinn àrmi Flechtling, un hàn um Unterkunft gebatt. Ich hàb se in derre finschtere Nàcht un bi dem besse Watter nitt uf de Stross stehn welle lonn. (tremble toujours un peu, mais devient calme) Gànz ràcht e so Sophie. (va vers Marie) So, Marie heisse Ehr !Ja, Büür , so heiss ich . Ehr sinn wohl frend in derre Gejend ? Ja, Büür, ich bin gànz fremd in derre Gejend, un kumm vun Witt härre. Vun Witt kumme Ehr härre ! E bràf G’sicht hàn Ehr, isch ’s Bewele au e so liebs Kind ? Lüej nur Florenz wàs dis fer e herzichs Kind isch ! (en tremblant un peu) Es isch e gànz hertzichs Berschtele, (à Marie) Wie àlt isch er denn ? Zwei Monet, güeter Mànn ! (regarde l’enfant de près) A pààr kräftichi Fischt hett der Bue, rechtichi Büüre Fischt die kenne emol züe pàcke bi de Àrweit. Sophie làng m’r emol de Spiejel ! Fer wàs bruch dann du jetz e Spiejel ? Làng ne numme harre, weisch e so àlter Büüre Schaddel hett

Ma (par la porte du milieu, avec son enfant dans les bras) Je peux vous aidez ? St (revient par la porte de gauche) Michel n’est pas là . So Alors cest toi qui y va !J’espère que le médecin est chez lui (Etienne sort à gauche) Flo (de droite, chapeau, manteau, gros foulard, gants) Reste là je n’ai pas besoin de docteur. (il voit Marie) Qui est cette personne ? Ma Je m’appelle Marie, et voilà le petit Joseph mon fils ! So (avec angoisse) Oui, Florent , ces gens sont de passage, et ils ont demandé le gîte pour la nuit, et je ne voulais pas les laisser errer dans la nuit noire par ce mauvais temps. Flo (tremble toujours un peu, mais devient calme) Tu a bien fait Sophie. (va vers Marie) Vous vous appelez Marie Ma Oui . Flo Connaîssez vous cette région ? Ma Non, je ne connaîs pas cette région. Je viens de loin ! Flo Vous venez de loin ! Vous avez un visage sympathique, comme votre petit garçon. So Regarde Florent ce ravissant petit enfant ! Flo (en tremblant un peu) Il est vraiment charmant ce petit. (à Marie) Quel âge a-t-il ? Ma Deux mois monsieur ! Flo (regarde l’enfant de près) Ce garçon a de bonnes mains, de vrai mains de paysan pour travailler la terre. Sophie donne moi un miroir ! So Pourquoi veux-tu un miroir ? Flo Donne , même un vieux paysan peut avoir une bonne idée


au emol e g’scheider Gedànke. (Sophie cherche un miroir, ilregarde l’enfant et se regarde dans le miroir, plusieurs fois) Ja ! Es isch kenn zwiffel, der Bue hett de namlich eckisch Büüre Schaddel wie ich, d’ namlich Nàs un’s namliche Kin ! (il se tourne vers Marie) Un wann er au nooch blöji Auwe hett, no kenn’s e richticher Sternebüür sinn.

(Sophie cherche un miroir, ilregarde l’enfant et se regarde dans le miroir, plusieurs fois) Oui, il n’y a pas de doute, ce garçon à visage qui me ressemble, le même nez, le même menton ! (il se tourne vers Marie) Et s’il a encore des yeux bleu , il pourrai être vrai Sternebüür !

Scène 4 Albert

(rentre par la porte de droite) Er hett Blöji Auwe. (UN GRAND SILENCE ! Le père et le fils s’observe)

Florenz

Staffe Florenz Albert Florenz Sophie

(Après un moment) Albert nitt widdersch redde ! Du bisch herzlich wilkumme. (d’abord ilse serrent la main, après Florenz le serre dans ses bras) Àwwer ich hàb nooch ebbs ze erlediche. (va vers la porte de gauche) Staffe ! (par la porte de gauche) Ja, Meischter. Spàn àn Staffe un làd de Schlitte mit Eicheschittle, ich müess züe de Spahnelehn fàhre. Ich fàhr mit dir ! Nein, Albert, denne gàng müess ich ellein gehn ! (il sort par la porte de gauche) (elle le suit avec le regard) Wihnàchtsengel b’schetz’ne, un loss em d’Auwe uffgehn . RIDEAU

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Alb (rentre par la porte de droite) Il a des yeux bleu . (UN GRAND SILENCE ! Le père et le fils s’observe) Flo (Après un moment) Non Albert écoute moi ! Du fond de mon cœur tu est le bienvenu(d’abord ils se serrent la main, après Florent le serre dans ses bras) Mais j’ai encore un autre devoir à accomplir. (va vers la porte de gauche) Etienne ! St (par la porte de gauche) Oui, maître. Flo Attelle les chevaux Etienne et charge le traîneau avec des bûches de chêne, je veux aller chez la femme qui habite dans la forêt. Alb Je t’accompagne ! Flo Non Albert, ce chemin je veux le faire tout seul ! (il sort par la porte de gauche) So (elle le suit avec le regard ) Toi l’ange de Noël protège le, et ouvre lui les yeux . RIDEAU


Acte 4 Finele Lehn

Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz Lehn Florenz 19

( est couchée dans le lit) (est assise à table et tricote, elle se chauffe les mains, et continue à tricoter, on entend sonner l’horloge de l’église) Schunn die Zit, e so trurich isch’s nooch neh gewann bi uns wie die Wihnàchte. Herrgott, durrich wàs hàb ich dis verdient, dàs mir e so ins misär gerote sinn ? (elle continue de tricoter,on frappe à la porte) Wär isch drusse ? (elle ouvre la porte du milieu, Florenz est devant la porte) Wàs welle Ehr nooch vun mer ? Ich hàb kenn Holz meh ! (est plus calme)Ehr bruche kenn Àngscht ze hànn, ich kumm nitt im besse . Wàs welle Ehr nooch ? (avec peine) Ich will--ich kumm---fer mich ze entschuldiche ! Zitter wann düehn sich d’Riche bi de Àrme entschuldiche ! Trauje m’r’s nitt nooch. Wàs kann eich drann leje ob ich eich ebbs nooch trau odder nitt. Doch, doch sähner nitt wie ich kàlt hàb ! Ich un minni Kinder hàn au kàlt . Es isch nitt usserlich wie ich kàlt hàb,as friert mich durrich un durrich, in de Bruscht, àm Herz. (avec ironie) Wärme eich, Sternebüür, ehr hàn jo genüe Holz, e gànzer Wàld voll hàn Ehr. As hitz nemmi, minn Holz, ich spier sinni wärme nemmi. (en ricanant) Ha, ha, ha ! Ze gedulte eich hàlt bis às Friehjohr kummt. D’Sunn wärmt àlli Lit, Rich un Àrm ! Lehn, Ehr wisse vun wàs ich e so griserli frier, Ehr hàn mer’s àngewunsche, Ehr hàn mich verhaxt.

Fin ( est couchée dans le lit) Le (est assise à table et tricote, elle se chauffe les mains, et continue à tricoter, on entend sonner l’horloge de l’église) Il est déjà tard, c’est le Noël le plus triste de ma vie, mon Dieu , qu’ais-je fait pour mérité d’être dans celle misère ?

Flo Le Flo Le Flo Le Flo Le Flo Le Flo Le Flo

(elle continue de tricoter,on frappe à la porte) Qui vient maintenant ? (elle ouvre la porte du milieu, Florenz est devant la porte) Que voulez vous encore de moi, je n’ai plus de bois ! (est plus calme) Vous n’avez pas besoin d’avoir peur, je ne viens pas vous aidez . Mais ! Que voulez vous ? (avec peine) Je veux--- je viens—pour—m’excuser ! Depuis quand les riches s’excusent chez les pauvres ! Ne me tenez pas rancune . Je ne pense pas que ça vous dérange si je vous porte rancune ou pas. Si, si, regardez comme j’ai froid ! Mes enfants et moi nous avons également froid. Ce n’est pas extérieurement que j’ai froid, non, là, dans ma poitrine, là près de mon cœur. (avec ironie) chauffez vous, vous le riche paysan , vous avez assez de bois, vous avez toute une forêt . Mon bois ne chauffe plus, je ne sens plus ça chaleur. (en ricanant) Ha, ha, ha ! Patientez jusqu’au printemps. Le soleil réchauffe tout le monde riche et pauvre ! Vous ne pouvez pas vous imaginer comme j’ai froid. Vous m’avez jeté un sort, vous m’avez ensorcelé.


Lehn Florenz

Lehn Florenz

Lehn Florenz

Lehn

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20

(en ricanant) Wàs Ehr nitt sauje ! Drusse steht e Schlitte voll Holz un do sinn doisich Frànke (veut lui donner l’argent) Wann Ehr denne Fluech widder vun m’r nemme Ich bin kenn Hax. (en suppliant) Do nemme dis Gald, ich geb eich nooch meh (ressort son porte-feuille) Nemme’s , àwwer hàn erbàrme mit mer, lonn mich nitt e so widdersch friere . Hàn Ehr erbàrme mit mer g’hett ? (en suppliant) Vergasse diss, as soll eich nemmi àn Holz fähle. Ehr kenne im Wàld hoole soviel às Ehr bruche. Un ich geb eich au sunscht wàs Ehr welle, àwwer halfe m’r, Lehn halfe m’r . ( sévère, mais sans rancune) Ich kàn eich nitt halfe, wann Ehr Krànk sinn, ze batte züe unserem Herrgott, dàs ar eich widder g’sund màcht ! (avec une petite voix) Ich hab’s vergasse, ich kànn nemmi batte. Ja, dis vergasse, die wie àlles licht hànn, mir Àrmi nitt. (en suppliant) Noh batte Ehr fer mich, Lehn. Ehr solle àlles hànn wàs Ehr welle, dis Gald, Holz, àlles schenck ich eich, wann Ehr batte fer dàs ich wedder wàrm bekumm. (pose l’argent sur la table) Do, un ’s Holz drauj ich eich eijehändi inger’s Schepfel. Àwwer halfe m’r. (sort par la porte du milieu).

Le (en ricanant) Vous dites n’importe quoi ! Flo Dehors il y a un traîneau chargé de bois, et là, voilà mille francs (veut lui donner l’argent) Si vous m’aidez ! Le Je ne suis pas une sorcière. Flo (en suppliant) Prenez cet argent, je vous en donne encore plus . (ressort son portefeuille) Prenez le, mais je vous en supplie, ayez pitié de moi, aidez moi !

Le Est-ce que vous aviez pitié de moi ? Flo (en suppliant) Oubliez çà, vous ne manquerez plus jamais de bois. Vous pouvez chercher autant de bois que vous voulez dans ma forêt. Je vous donne tout ce que vous voulez mais aidez moi. Le

( sévère, mais sans rancune) Je ne peux pas vous aidez , si vous êtes malade. Priez notre Seigneur il vous guérira !

Flo (avec une petite voix) J’ai oublié, je ne sais plus prier. Le

Je sais que la facilité fait oublier la prière, mais pas chez nous les pauvres. Flo (en suppliant) Ne pourriez vous pas prier pour moi. Je vous donne de l’argent , le bois , et tout ce que vous voulez ! Mais priez pour moi, que la chaleur revienne en moi . (pose l’argent sur la table) tenez prenez l’argent, le bois je le porte moi même sous votre hangar, mais aidez moi ! (sort par la porte du milieu).


Scène 2 Finele

(Qui est déjà réveillée depuis un certain temps, s’assied dans le lit) Màmme, wàs het er nooch gewellt, de Sternebüür ? ’S schlàchte gewisse hett ne hàr getriwwe, wiel er sich so schàndhàft benumme hett ! Un jetz wott er dàs ich fer ne bàtt. Nein, dis bring ich nitt iwwer mich. M’r soll àwwer au fer die batte wie bees züe uns sinn, hett de Herr Pfàrrer g’saut ! Ja, ich weiss, àwwer ich bin au numme e Mensch, un fer denne bring ich mitt’m beschte wille kenn gebatt iwwer d’Lippel. Soll ich fer ne batte ? Batt du Kind, wann de witt. (elle prie) Liewwer Gott im Himmel drowwe. B’schetz uns hit un àlli Däj. Fiehr uns du güeter Hirt. Uns àlle die verrirte. Schenck uns dinni gottlich Huld. Un vergib uns unsere Schuld. (à joint les mains et termine la prière) Wie wir vergäben unseren Schuldigern.

Fin (Qui est déjà réveillée depuis un certain temps, s’assied dans le lit)

Florenz

(il revient par la porte du milieu et écoute)

Flo (il revient par la porte du milieu et écoute)

Beidi

(les Deux) AMEN.

Bei (les Deux) AMEN.

Lehn

Finele Lehn

Finele Lehn Finele

Lehn

21

Maman , il vous voulait quoi le fermier ? Le La mauvaise conscience le poursuit, parcequ’il c’est comporté d’une manière ignoble ! Et maintenant il veut que je prie pour lui . Non, je ne peux pas. Fin Mais Monsieur le curé a dit, il faut aussi prier pour ces personnes ! Le

Oui , je sais, mais avec la meilleure des volontés , je ne peux pas prier pour lui !

Fin Je dois prier pour lui Le Si tu veux , prie pour lui ! Fin (elle prie) Notre père qui est aux cieux. Protège nous aujourd’hui et tous les jours. Conduit nous toi le berger. Nous tous, ces moutons égarés. Offre nous ton pardon. Et pardonne nous nos offences. Le (à joint les mains et termine la prière) Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offencé.


Scène 3 Florenz

Lehn Florenz Finele Lehn Florenz Finele Lehn Florenz Finele Florenz Lehn Florenz

22

(à la fin de la prière, jovial) Do bring ich e Àrm voll Schittle e rin, un ich will eich au Fiir màche ! (va au fourneau et fait du feux) Lonn des numme, Sternebüür, ich b’sorrig’s schunn. (en allumant le feux) Nein, ich màch eich e wàrmi Stubb. (il allume le feu) Ich will àn de Offe sitze, Mamme . Blie du m’r nooch im Bett, e so schnell wurds nitt wàrm . (au fourneau) As hett gepàckt ! Jetz nooch e pààr Schtittle druff. (on voit la clarté du feu). Ich will mich wärme ! (elle saute du lit met les chaussons et va près du fourneau). Kànnsch dann nitt e bissel wàrde. (se chauffe les mains) Bi eich hitz minn Holz ! (avec joie) ich g’schbier wedder wärme . (à coté du fourneau) Oh ! wie dis güet düet, un wie nätt die Flammle im Offe dànze. Ich hàb biss hitt nooch nitt gewisst, wie güet às d’Wärme düet (on frappe à la porte). Wer kummt dann jetz nooch (va vers la porte du milieu) (en se chauffant) Oh ! Isch dis güet.

Flo (à la fin de la prière, jovial) Là, je vous apporte du bois, et maintenant , je vais vous faire du feu (va au fourneau et fait du feux) Le Laissez seulement , je m’en occupe ! Flo (en allumant le feux) Non , c’est moi qui doit faire du feu ! (il allume le feu) Fin Maman , je veux m’asseoir à coté du fourneau . Le Reste encore au lit, et attend qu’il fasse chaud dans la chambre. Flo (au fourneau) Le feu a pris ! Et maintenant je mets quelques bûches et voilà . (on voit la clarté du feu). Fin Je veux me réchauffer ! (elle saute du lit met les chaussons et va près du fourneau). Le Tu ne peux pas attendre un peu. Flo (se chauffe les mains) Chez vous mon bois me réchauuffe ! (avec joie) Je sens de nouveau la chaleur . Fin (à coté du fourneau) Oh ! c’est bon , quel bonheur de voir les flammes danser dans le fourneau. Flo Je ne savais pas que la chaleur est aussi agréable. (on frappe à la porte). Le Qui vient maintenant . (va vers la porte du milieu) Flo (en se chauffant) Oh ! Quel bonheur .


Scène 4 Sophie

Florenz Lehn

(la porte s’ouvre, Sophie rentre ,avec un panier plein de So provision, elle s’adresse à Leonie) As hett mir kenn Rüej gelonn ! (montre le Sternebüür) Ar isch furt gerannt wie nitt bi Verstand. Kenn sorje Frau, ich bin g’heilt ! De Froscht ich vun mer Flo gewische, do, de Lehn ehr Fiir hett mich widder ufgewärmt. As isch nitt im Fiir, ’s isch in unserem Herrgott, wie Ehr’s Le verdànke solle . Kumm Finele mir welle züem Lisele gehn (elle sort à gauche avec Finele).

(la porte s’ouvre, Sophie rentre ,avec un panier plein de provision, elle s’adresse à Leonie) Il fallait que je vienne ! ! (montre le fermier) Il est parti en courant comme un fou. Pas de souci Sophie , je suis guéri ! Le froid m’abandonne , c’est ce feu . Qui m’a réchauffer. Ce n’est pas le feu qu’il faut remercier, mais le bon Dieu . Viens Joséphine , nous allons chez Lise. (elle sort à gauche avec Finele).

Scène 5 Sophie Florenz

Sophie

Lehn Florenz Léonie

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Ja, Florenz as isch der do owwe wie e Wihnàchtsengel g’scheckt hett. Im müesch dis verdànke. (gêné) Ich will versüeche mich ze bessere, as soll mich nemmes heisse „DE STERNEBÜÜR MITT’M KÀLTE HERZ“ Gott soll m’r de züe halfe ! Jetz Florenz, müess ich mit der redde, du bich blind ! Du witt e so g’scheit sinn, un bich e so dumm ! Hesch du schon emol Spehnelehn rechtich betràcht. Weisch wer Spehnelehn ich ? (Lehn rentre de la gauche, et devient Léonie). Ich bin d’ Léonie dinni Dochter . (Il est embarrassé, il reste muet) Ja, ich wie schonn zwei Johr àn der vorbie geh, un dank, un batt hoffentlich kannt ar mi Hitt, àwwer nix ! Numme Spott Un bessi Werter !

So

Oui, Florent c’est notre Seigneur qui nous a envoyé un ange de Noël. C’est lui que tu dois remercier. Flo (gêné) Je vais essayer de m’améliorer, je ne veux plus entendre que je suis « LE PAYSAN AU CŒUR DE PIERRE ». Que notre Seigneur me soutienne ! So Maintenant Florent , il faut que je te parle, tu es aveugle ! Tu veux être malin , en réalité on pourrai dire que tu es ridicule. As-tu déjà une fois observer cette femme qui habite içi. Tu ne l’as pas reconnu ? (Lehn rentre de la gauche, et devient Léonie). Le Je suis Léonie ta fille. Flo (Il est embarrassé, il reste muet) Le Oui, depuis deux ans on se côtoie, je pense et je prie en espérant que tu me reconnaîsse, aucun espoir ! que des insultes et des moqueries .


Sophie

(avec assurance) Jetz Florenz, isch’s àn der ze redde. Jetz müech du Rachechàft àbleije . (elle va vers Léonie, elle lui parle à voix basse, Léonie sort à gauche et Sophie au milieu).

So

(avec assurance) Maintenant Florent tu as la parole, maintenant tu dois rendre compte . (elle va vers Léonie, elle lui parle à voix basse, Léonie sort à gauche et Sophie au milieu).

(seul) Wie kumm ich m’r vor, wàs soll ich màche ! Du de Wihnàchtsengengel helf du m’r. Ich weiss nemmi wàs màche ! Aha, jetz uf eimol bich nemmi so stolz ! Horiche dis g’schechtel vonere Knopflàd züe ! IN DE GROSMÀMME DI G’STORWE ISCH IN EREM HUS. M’R MEINT JO GRÀD M’R ISCH VORR’M HEMMEL DRUS. UN WÀS SEHT M’R UFFEM COMMOD DERT. DI ÀLT KNOPFLÀD DI NÀS VORSTRECKT. GLICH SINN SE EINI, DI SCHMISSE M’R E WECK. DAN DI UFHEWE HET DOCH KEN ZWECK. DOCH DE SEPPEL LEPFT DE DECKEL VON DE LÀD. UN SEHT DI GÀNZE KNEPF LEJE DO PÀRÀD. ERINERUNGE .! E LIECHT BLICK WUM LAWE IN ERE KNOPFLÀD DERT. KNOPFLÀD STEHT UFFEM BUFFET JETZ. MÀNCHMOL LIPSCH DE DECKEL FÀLT E KNOPF E RUS, DORT ! E TRITT UNDERS BUFFET UN SCHON ISCH ÀLLES FORT. NEIN ! HEB NE UF, UN RIEB NE HALL. WAN’S AU E SCHLACHTER ISCH, KER DER DOCH DE ZU UF ÀLLI FÄL ! Ja ! Ich weiss ! Drumm heer jetz züe du de Rich Sternebüür ! Bi àlle isch e Knopflàd ze finde . Numme müess m’r de Kurràsch hàn , ze

Flo (seul) Que dois-je faire ! Oh, toi l’ange de Noël guide moi , je ne sais plus ! Sti Ah, ou est ta fierté ? Ecoute cette histoire d’une boite à boutons ! Notre Grand-mère est morte dans sa maison , là-bas. Oh ! Quel bazar , là. Que voit-on sur la commode là-bas ? Cette vieille boîte à boutons qui est là . Et tout de suite ils sont d’accord elle sera jeter sur le tas. Pourquoi la garder sans raison. Mais Joseph ouvre cette boîte à boutons. Et voit les boutons l’un à côté de l’autre comme les doigts de la main Souvenir ! Une lueur d’une vie dans une boîte à boutons. La boîte à boutons est sur le buffet pour toujours. Parfois , on ouvre la boîte, un bouton s’échappe et tombe sur le sol.

Scène 6 Florenz Stimm

Florenz Stimm 24

Un coup de pied et il disparaît sous le buffet dans son vol. Non ! ramasse le , et aide le. Même s’il est maudit, il a sa place sous ce toit

Flo Oui ! Je sais ! Sti Toi le paysan fortuné, écoute ! Nous tous avons une boîte à boutons, Mais il faut avoir le courage de l’ouvrir , et pas la fermée à double


uff màche un nitt fescht zubinde. Mànchi Knopflàde lipfsch de Deckel, màcht ze Musik oder m’r seeht sich im e Spiegel. Àwwer wàs witt mànchi Lit sahn nix un kenne bi enne nix heerre . Un meinne Sie müenn bi de àndere ninn lüeje un wiele. Florenz Stimm Scène 7

Finele

Sophie Florenz

Marie Léonie Albert Finele

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tour. A certaines boîtes tu soulève le couvercle, on entend de la musique, ou tu te vois dans un miroir. Dommage il y a des personnes qui chez eux ne voient et ne peuvent rien entendre . Et pensent qu’il faut absolument fouiller chez les autrespour voir et entendre (ilse lève) Wàs soll ich jetz sauje. Flo (ilse lève) Que dois-je faire. Du wie àlli verdonnert hesch, Du de gross Sternebüür, Sti Toi qui méprise tout le monde ? toi le grand fermier. horrich jetz uf dinni Frau, die hett nooch emmer hall g’sehn ! Ecoute ta femme, elle est capable de te guider ! (on entend chanter Finele) (on entend chanter Finele) (Par la porte du milieu Sophie, Marie avec l’enfant dans les (Par la porte du milieu Sophie, Marie avec l’enfant dans les bras, bras, Albert, Staffe avec un sapin de noël qu’il pose sur la Albert, Staffe avec un sapin de Noël qu’il pose sur la table, tous le table, tous le décorent), décorent), (De gauche Léonie et Finele, qui regarde le sapin). (De gauche Léonie et Finele, qui regarde le sapin). Oh isch der scheen , merci lieb’s Chrischkindel ! Fin Oh, qu’il est beau, Merci petit Jésus ! (elle va prés du fourneau pour se chauffer, en regardant le (elle va prés du fourneau pour se chauffer, en regardant le sapin) sapin) ( à Florenz) Ja, Florenz jetz isch de Sternehoff widder So ( à Florenz) Oui, Florent , la pérennité de notre patrimoine est sicher g’stellt, wo du e so Àngscht hesch g’hett . assurée ! Toi qui était toujours inquiet. Dis isch e Wihnàchtswunder ! Flo C’est un rêve de Noël Nooch dem bittere Kummer un Leid ! Après les chagrins et les soucis ! Wedder freid un Herzensfriede bi uns àlle ! De nouveau joie et bonheur chez nous tous ! So Gott will, will ich züem Glick uffem Sternehoff minn Deil Ma Si Dieu me l’accorde, je veux contribuer au bonheur dans cette bitrààje, ich versprich’s eich Bàbbe ! ferme ! Je vous le promets père ! ( les deux prennent Florenz aux épaules) Léo ( les deux prennent Florenz aux épaules) Ja, Bàbbe àn uns zwei soll’s gewiss nitt fahle. Alb Oui père,on t’apportera notre soutien (revient du fourneau pour regarder ce qu’il y a dans le panier Fin (revient du fourneau pour regarder ce qu’il y a dans le panier elle trouve des breedele et une pomme) elle trouve des breedele et une pomme) Oh , wie scheen isch der Wihnàchtsbaum ! Oh , wie scheen isch der Wihnàchtsbaum !


Lisele

Florenz

Sophie

(vient de gauche, en chemise de nuit, elle rejoint Finele, elle Lis (vient de gauche, en chemise de nuit, elle rejoint Finele, elle regarde émerveiller le sapin) regarde émerveiller le sapin) Oh ! Isch ’s Chrischkindel do gewann ! Oh ! L’enfant Jésus ne m’a pas oublié ! (Finele donne une pomme à Lisele) (Finele donne une pomme à Lisele) Sophie du bisch unsere Wihnàchtsengel, ohne dich war Flo Sophie tu es notre ange de Noël, tu nous a conduit sur le chemin du villicht àlles àndersch kumme. bonheur. Marie unsere Herrgott soll dinn’em Inzug in unser Huss àls Marie, que notre Seigneur bénisse ta venue dans notre foyer . minni Sohnsfrau de Säje gann. Au de Albert un d’Léonie hàn Albert et Léonie, mes enfants ! Vous nous avez apporté Noël et uns Wihnàchte uns ’s Chrischkindel gebroch. Un mit eich isch l’enfant Jésus. Avec vous les rayons de soleil illuminent à nouveau de Sunneschin im Sternehoff wedder ingezöje, gal Sophie nos jours ! Vergasse m’r die truriche Stunde ! (elle va vers les enfants) So Oublions , le malheur ! (elle va vers les enfants) Et maintenant que Un jetz lonn uns Wihnàchte fiere, jetz, nooch dem ich j’ai retrouvé mes enfants et avec eux joie et bonheur ! Fêtons tous endlich minni Kinder widder g’funde hàb, un mit ehne de ensemble ce plaisir. Wihnàtsfriede. Kumme Kinder singe nooch emol des scheene Venez les enfants et chantez moi cette belle chanson de Noël ! Wihnàchtsliedel ! (Finele chante, les adultes s’embrassent) (Finele chante, les adultes s’embrassent) ième (Pendant la 2 strophe le RIDEAU se ferme lentement) (Pendant la 2ième strophe le RIDEAU se ferme lentement)

FIN

26

FIN


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