Son emblématique format journal, utilisé
Une surprise ? Pas vraiment ! Cette question
Furetez et découvrez des créations originales,
truculentes et engagées sur les dix mots 2017.
—— INSTAGRAM DIX MOTS AUVERGNERHÔNE-ALPES
PUISSANCE DIX LE MAG_ Aurore Sudre
depuis 2012, laisse la place à un format plus
audacieux et plus ludique. En presque 18 ans
d’existence, et au risque de se banaliser, le jour-
nal des contributions fait le choix d’opter pour
ce format plus dynamique, résolument plus
réjouissant avec, à la clé, une nouvelle maquette.
le poster
de la refonte du journal est une envie ancienne
de l’Espace Pandora qui a mis tout en œuvre pour
que la nouvelle formule soit conçue et présentée
dès cette édition.
Le contenu est lui aussi repensé avec un
séquencement des rubriques plus rythmé, avec
des focus sur des initiatives de terrain, des
contributions encore plus identifiées et avec
l’idée originale que le journal se métamorphose
en un poster géant à accrocher.
Dépliez les pages.
Laissez-vous surprendre par l’objet.
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LA MAISON DE L'ENFANCE JULES-GUESDE PRÉSENTE : LES MOTS MÊLÉS DE MOHAMED
C’est le fruit de la complicité entre plusieurs classes : les premières années de Prépa accompagnées par Fabienne
contributions qui se transforme entièrement.
— Qui a participé au projet ?
octobre 2016, c’est aujourd’hui le journal des Hélène Bertin
Chacun s’est emparé du mot à sa manière, les prépas ont plutôt travaillé sur la notion de voyage, tandis que les BTS ont travaillé sur un sens plus large, sur ce que ça leur inspirait (objet nomade, esprit nomade, liberté…). Le but étant de commencer par les arts plastiques pour se diriger petit à petit vers le design et le stylisme. J’ai également accompagné les jeunes en BTS Design de Mode sur la réalisation d’une vidéo pour qu’ils travaillent sur les différentes facettes de ce mot. Par l’intermédiaire des « dix mots », il a été possible de créer un projet qui touche l’ensemble de l’établissement, avec un travail qui a permis de fédérer l’équipe pédagogique et les élèves de différentes filières.
Après avoir fait évoluer le jeu des dix mots en
— Comment les élèves se sont-ils approprié le mot ? Quelle était la démarche ?
en devenant Puissance Dix le Mag.
J’utilise les dix mots lorsque je travaille avec l’association Filigrane dans le cadre des ateliers de la Caravane des dix mots Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’arrive donc également de m’en servir lors de mes cours à l’école lorsqu’ils m’inspirent. J’ai choisi ce mot pour sa richesse, il peut être vu de multiples manières (thème de l’informatique, de la liberté…), ce qui laisse un grand champ d’action aux élèves. Cela nous a aussi permis de faire un lien avec l’écrivain Mouloud Akkouche avec lequel les élèves ont écrit des textes « nomades ».
tions En dix mots comme en cent fait peau neuve
— D'où vous est venue l’envie de travailler sur l’un des dix mots ? Pourquoi avoir choisi le mot nomade ?
mots ! Le 16 juin 2017, le journal des contribu-
les dix mots vus par
« émoticône » | anonymes | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
Le mot nomade m'évoque l'enfance, la mienne, où je jouais à être une Indienne qui change de campement selon les saisons ou les incursions… J'ai toujours été du côté des Indiens.
— Enfin, pour conclure, Martine… si je vous dis nomade, que me répondez-vous ?
La langue pour moi, c'est l'autre qui prend sa place parce que je sors de moi-même pour aller vers lui. C'est la vie qui exulte dans la rencontre. Les mots me fascinent et m'emportent, même les premiers mots. J'ai adoré les actions menées dans ce cadre en AuvergneRhône-Alpes où "le moindre mot" côtoie les plus grands et trouve sa place. La langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté. J'ai beaucoup aimé leur aspect festif et généreux.
— La langue, maintenant. La langue française, dans tous ses états. Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ?
Le voyage au Mali n'était pas le premier que je faisais sur les terres africaines mais il a particulièrement nourri mon travail d'artiste : il y a d'abord la beauté des terres rouges, des pistes dans le sable, le silence du fleuve et des hommes qui le traversent qui m'incitent à méditer ou écrire ; il y a ensuite l'incroyable mariage du fleuve, de la terre rouge et sèche, et des champs verts et fertiles qui interpellent ma parole d'artiste engagée dans la diversité culturelle. Il y a aussi la force de ceux qui croient en l'avenir meilleur, de ceux qui forgent leur destin malgré l'adversité et qui nous appelle, nous artistes, à subvertir la réalité, à la rêver meilleure. Là-bas, il y a enfin une présence forte de la mémoire, des empreintes, et le geste artistique y trouve naturellement sa place, à l'instar des admirables sculptures du musée d'art de Bamako.
— Le thème retenu pour cette occasion, assez unique, était celui du fleuve. En effet, les élèves concernés par le projet ont eu deux fleuves à réunir, le Niger d’un côté, le Rhône de l’autre. Vous-même, vous vous êtes rendue au Mali à plusieurs reprises… Avez-vous été inspirée, dans votre travail d’artiste, par ces eaux mêlées ?
Ce projet de « partage des eaux », comme le titre du livre d'Alejo Carpentier, est né du désir commun que nous avions de réunir nos continents, nos fleuves et nos histoires pour enrichir mutuellement nos cultures. Aller ailleurs pour mieux comprendre ici, aller ailleurs pour se rassembler ou se ressembler… Ce qui a réuni les acteurs de ce projet, c'est l'altérité et le désir d'abolir des frontières.
— Chère Martine Meirieu, vous avez été associée à un projet d’échanges entre le lycée Saint-Exupéry de Lyon et le lycée Liberté de Bamako (Mali). Pouvezvous nous relater, en quelques mots, cette aventure sans frontières fixes ?
COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE, MARTINE MEIRIEU MÈNE UN TRAVAIL DE THÉÂTRE AVEC DES PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAP AU SEIN DE L’ASSOCIATION EOLO.
FOCUS FRANCOPHONIE « la langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté »
Dépliez les pages !
Quilici (stylisme), les premières années de BTS encadrées par Guillaume Clerc (stylisme) et moi-même. Des étudiants de l’école Presqu'île ont également participé à la mise en scène de la soirée Nomade. Organisée lors du Magnifique Printemps ! en mars 2017, cette soirée a donné lieu à une exposition des œuvres créées.
Révolution pour les participants au jeu des dix
sommaire
Hélène Bertin est artiste plasticienne et chargée d’enseignement en arts plastiques à l’école SupdeMod à Lyon. Ses élèves se sont emparés du mot « nomade » cette année.
ÉDITO
NOMADE / NO MADE — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
01
SANS TITRE INTER-NAÎTRE
Retrouvez l’intégralité de la sélection « Dis-moi dix mots sur la toile », édition 2017 sur le poster en page centrale
Tu es mon favori j’ai dit mon favori mon canular mon bout de placard celui que je me raconte qui se la raconte tu es mon semblable mon avatar celui qui me télésnobe qui tournicote qui dans le tram prend la pose tu es mon cauchemar mon illusion qui sur le trottoir se la ramène et sur la toile s’emmêle trébuche gazouille tartine à l’émoticône badine avec les like tu es le fureteur sauvage l’animal qu’on encage qui déraille qui palpite qui babille sous une barre grise qui pétille s’abandonne sous des bulles un lâcher de bulles un nuage de bulles un souffle de fête foraine un brin de développement durable un reste de campagne un rêve de nomade tu es mon pirate mon trip hors connexion sur le rocher posé là entre deux caisses tu es à moi.
Paysage urbain
SAMIRA NEGROUCHE, POÈTE POUR UN COUPLE DE VÉNISSIEUX _
LE 13 AVRIL 2017. ÉCRIT EN PARTENARIAT AVEC EXPRESSIONS. LE JOURNAL DE VÉNISSIEUX.
les dix mots par un écrivain
Je me souviens d'une menace diffuse dans la ruelle étroite de ce village au bord du fleuve. Un Touareg immobile suit son cours du regard. Sentinelle de l'eau, il attend dans ce temps suspendu.
Je me souviens d'un Touareg immobile : il suit la piste du regard. Impassible, il attend dans le temps arrêté de Ségou.
Je me souviens de deux arbres face à face au bord du fleuve, un peu seuls. Ils attendent un silence un avenir meilleur dans la lumière bleutée du jour qui tombe. J'aime le soir…
Je me souviens des femmes en couleur, en lumière, en sourire, le long du fleuve. Je me souviens des hommes longilignes au fil de l'eau qu'ils fendent en silence.
je me souviens de la route ensablée, de la terre rouge et des maisons carrées, d'un âne qui trottine un enfant sur le dos surgie d'on ne sait où… une île un village des gens un nuage de poussière une brume, tout d'un coup…
Au fil de l' eau
MARTINE MEIRIEU, COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE _
« nuage » | anonymes | sélection off Maison centrale — Roanne (42) Contact : Odile Gantier
AVATAR – CANULAR – ÉMOTICÔNE – FAVORI – FURETEUR HÉBERGER – NOMADE – NUAGE – PIRATE – TÉLÉSNOBER
Été 2017
Les étoiles roses tombent du ciel Les voiles cachent leurs étincelles L’aigle royal les révèle Les nuages partent d’un battement d’ailes — AMINE, 17 ANS, UEAJ DE VÉNISSIEUX — VÉNISSIEUX (69) ANIMATEUR : TOUFIK OUAHDI Serais-je un avatar De mon miroir la star Ou juste un canular Pour changer de regard Il n’est jamais trop tard Je laisse tomber le fard Et je pars au hasard
Composition du jury régional du jeu des dix mots 2017, jeudi 20 avril 2017 – Théâtre des Asphodèles, Lyon 3e.
BONJOUR Serais-je émoticône Célèbre madone Ou gone de la zone Je vole sur l’Hexagone Au milieu de la faune Accroché à mon phone J’en reste aphone
Organisé sur l’initiative du ministère de la Culture, l’opération « Dis-moi dix mots » invite chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots. Ces dix mots sont choisis, chaque année, par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie.
DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE, SÉLECTION 2017 Le jury des dix mots
LES DIX MOTS 2017
Serais-je votre favori Un onglet me sert d’abri Je survis à tous les tris De jour comme de nuit On m’ouvre on me sourit Ici sont mes amis Disponibles à l’infini
Serais-je un fureteur Voyageant sans ardeur Chercheur d’or dinateur Éternel migrateur Naviguant en profondeur Vers des plaisirs de voyeur La solitude me fait peur
Je suis dans les nuages ou plus précisément sur mon nuage. Chacun a le sien, unique, que l’on peut difficilement partager, car trop léger. Seul moi y ai ma place. Je voyage au gré des vents et reviens sur terre lorsqu’il se déleste en pluie. Aujourd’hui, pluie de mots. Demain pluie d’amour. Puis pluie de soleil. En tout cas, pluie de vie. Une seule façon de partager : laissez-vous mouiller par ces gouttes de nuage… — EPHREM, 23 ANS — ASSOC. TRÈFLE À QUATRE FEUILLES CHEZ MME ANDRÉE STUDLE — BRIGNAIS (69) ANIMATRICE : ANDRÉE STUDLE
GOUTTES DE NUAGE
Le jeu « Mission 54 » est né de la volonté de l’Institut international pour la francophonie (2IF) de l’Université JeanMoulin Lyon 3 de donner une image moderne et ludique de la francophonie, d’initier le plus d’enfants possible aux principaux concepts de la francophonie et de rendre visibles les opérateurs de la francophonie. Les élèves de CM2 francophones constituent le public privilégié. Le jeu peut être utilisé avec leurs enseignants et leurs parents mais aussi par les apprenants de français langue étrangère (FLE) de niveaux A1 à B1. Lors de la phase de création du jeu, nous avons fait voter les élèves des classes de CM1-CM2 de l’école primaire publique Berthelot (Lyon 7e) pour choisir le héros du jeu. C’est le petit robot AM-7 – qui vient d’une autre planète pour découvrir les pays de l’espace francophone – qui l’a emporté grâce à ses moyens de transport (pieds motorisés, roue, hélice, fusée) évolutifs en fonction du score. Précisons que ce robot nous a été proposé par notre développeur informatique, la société BIIN (Villeurbanne), qui a déjà collaboré avec des ins-
— Comment est né le jeu « Mission 54 » ? Pourquoi avoir choisi un robot et l’univers spatial pour parler de la francophonie ?
L’Institut international pour la francophonie (2IF) a développé, avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le jeu « Mission 54 » disponible gratuitement sur Smartphone et tablette via Apple Store et Google Play ainsi qu’une version web. Retour sur cette aventure numérique et langagière dans un entretien avec Aurore Sudre, chargée du projet « Mission 54 ».
MISSION54.ORG
Le bilan est très positif avec plus de 2 500 utilisateurs du site internet et 1 200 téléchargements de l’application mobile. Lancé avec 1 500 questions, le jeu « Mission 54 » a pour objectif de continuer à être enrichi et actualisé. C’est pourquoi il est ouvert aux questions proposées par les joueurs.
— Quelques mois après, avez-vous pu faire un bilan ? Est-ce que le jeu est continuellement développé ?
Les élèves testeurs lyonnais ont été très enthousiastes en jouant en ligne avec « Mission 54 » qui valorise leurs connaissances scolaires (langue française, mathématiques, histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie) mais aussi leur culture générale (notamment artistique et sportive) que le jeu enrichit avec la francophonie comme ligne directrice. Lors de son lancement le 20 mars 2016 à Nantes, le jeu a également rencontré un franc succès auprès des enfants et de leurs parents. Une opération de communication a été menée auprès de nombreuses institutions comme les Alliances françaises, les Instituts français et les espaces Campus France. Les retours des utilisateurs sont très positifs en France comme dans les autres pays francophones mais aussi du reste du monde.
— Comment a-t-il été accueilli ? En France ? Dans la francophonie ?
titutions culturelles sur des projets éducatifs numériques.
« DONNER UNE IMAGE MODERNE ET LUDIQUE DE LA FRANCOPHONIE » — FOCUS FRANCOPHONIE
Pirate ! Quand je dis « pirate », me voici projeté en pleine mer, embarqué à la découverte du monde ! C’est fou comme un mot tout simple peut déclencher tout un imaginaire !
— Parmi les dix mots cette année, lequel a votre préférence ? Pourquoi ?
La langue est au cœur de notre projet, aussi notre compagnie s’est-elle impliquée dans l’action des dix mots dès sa création en 1999. Avec nos spectacles et actions artistiques, nous travaillons à faire se rencontrer les gens avec la littérature et la poésie. On s’enrichit avec les textes. Nous allons souvent vers les publics pour qui les pratiques dites culturelles ne vont pas forcément de soi, et trouvons avec « le jeu des dix mots » un support riche pour donner la parole, proposer des moyens de s’exprimer tout en ayant la liberté de renouveler les formes artistiques que nous proposons. La dimension fédératrice de l’action est aussi très intéressante, elle permet de créer du lien entre des personnes, des structures et des territoires. Et comme c’est un jeu, tout cela se fait dans le plaisir.
— Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? Et que pensez-vous, après toutes ces années d’agitation théâtrale, des actions menées (dans notre région, en particulier) autour du jeu des dix mots, des enjeux de ces actions qui tendent presque toutes à une meilleure maîtrise de notre langue ?
— Cher Patrice Vandamme, avec Les arTpenteurs vous êtes à l’initiative d’un projet ambitieux autour des langues, « La clé des langues ». Pouvez-vous nous relater, en quelques mots, cette aventure ? Comment est né ce beau projet et quels en sont les objectifs recherchés ? J’ai observé que nombre de langues sont parlées par les habitants des territoires. Ainsi, rien qu’à La Duchère, j’ai entendu plus de 70 langues ! Je pense qu’il est essentiel de valoriser cette richesse et d’inviter les habitants à prendre toute leur place dans la vie culturelle locale en s’appuyant sur leurs compétences linguistiques. Alors, nous avons imaginé et créé un spectacle multilingue, « La clé des langues », qui réunit en scène artistes et habitants pour partager toutes ces langues. Chaque représentation permet aux spectateurs de découvrir une quinzaine de langues. En amont, des ateliers artistiques permettent aux participants de choisir des poèmes, chants, récits personnels, recettes de cuisine… et de les mettre en voix, avec les traductions. En disant des poèmes du monde entier, ils peuvent exprimer des choses de leur vie. L’écrivain-voyageur Jean-Yves Loude a écrit à ma demande un texte qui constitue le fil rouge du spectacle. « Les langues sont des clés », dit-il, « elles aident à marcher vers l’humain ». Il nous semble en effet qu’accueillir l’autre avec sa langue, l’accueillir avec la nôtre permet de s’enrichir mutuellement et de se redécouvrir loin de tout préjugé. Cultiver le lien entre toutes les langues et notre langue
commune, le français, permet aussi de soutenir l’apprentissage et la maîtrise de celle-ci, car il est plus sécurisant d’apprendre une nouvelle langue en s’appuyant sur sa langue maternelle.
Installée dans le quartier de la Duchère à Lyon, la compagnie Les arTpenteurs s’est emparée très tôt des dix mots comme outil de création et de lien social. Entretien avec Patrice Vandamme, artiste et directeur de la compagnie.
LES LANGUES SONT DES CLÉS — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
Le jeu des dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est : – inciter toute personne à une expression individuelle ou collective. – permettre la valorisation de cette expression artistique. – en 2017, 1 027 contributions plastiques et textes envoyés à l’Espace Pandora. – la participation de 90 particuliers, 478 ateliers artistiques et 459 groupes scolaires. – la conception de Puissance Dix le Mag qui réunit 40 textes et 30 créations plastiques, tous retenus de manière anonyme.
Impression : ICA – Imprimerie Courand et Associés. Réalisation : Espace Pandora – 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux. Contact : espacepandora@free.fr – 04 72 50 14 78 ESPACEPANDORA.ORG
Découvrez, à l’intérieur de ce magazine, le poster des créations dix mots sélectionnées par le jury de l’opération en Auvergne-Rhône-Alpes !
—— TWITTER PUISSANCE DIX Choisis d’après le thème « Dis-moi dix mots sur la toile », les dix mots 2017 sont l’occasion de manifester combien la langue s’adapte aux pratiques numériques en prenant un sens nouveau. Une invitation à explorer des espaces virtuels et réels !
Je m’appelle IBRAHIM et mon surnom est Bamou. J’ai deux frères et deux sœurs. Je suis né à Dzaoudzi Mamu. C’est à Mayotte, dans l’océan Indien. Quand j’avais 3 ans, je suis allé passer des vacances aux Comores où ma tatie habitait. Elle nous a hébergés plusieurs semaines. On allait à la plage et on pêchait des poissons gris. À la maison, on les faisait griller, on les mangeait avec du riz et du piment : c’était délicieux ! À Mayotte, j’allais souvent dans la forêt et j’allais aussi à la pêche. Il fait chaud à Mayotte et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de nuages. À la maison, je parle shimaoré avec ma maman avec mes deux frères et ma sœur et avec mes amis aussi. J’étais en 5e dans un grand collège qui s’appelle Zena M’Dere. C’est à Pamandzi (Petite Terre en shimaoré et la deuxième plus grande île de Mayotte). Allez sur ce site si vous voulez en savoir plus, puis cliquez sur le nom de mon collège. https://www.ac-mayotte.fr/index.php/etablissements/les-etablissements/second-degre/30-es-fiches-etablissements-du-2nd-degrecolleges-et-lycees-de-mayotte Pour aller à Grande Terre, il faut « barger », c’est-à-dire prendre une barge (une embarcation) pour faire les deux kilomètres qui séparent les deux îles. Cela prend 15 minutes et il y a un départ toutes les 30 minutes. C’est sur Petite Terre que se trouve l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamanzi. J’y ai pris l’avion pour venir en métropole. — IBRAHIM, COLLÈGE HONORÉ-D’URFÉ — SAINT-ÉTIENNE (42) PROFESSEURS : AMINA BOUHAFSI, ANIMATRICE ET RESPONSABLE DE LA SALLE INFORMATIQUE — VÉRONIQUE VERNETTE, AUTEUR ET ILLUSTRATRICE D’ALBUM JEUNESSE — MAGGIE BRIZET-IYASSU, ENSEIGNANTE DE FLE-FLS Serais-je un nomade À l’heure où tout s’évade Dans ma prison d’arcades Donnez-moi l’accolade Portez-moi l’estocade Je refuse cette mascarade Et sors ma parade
ESPACEPANDORA .ORG Directeur de la publication : Thierry Renard – Espace Pandora Comité de rédaction : Frédéric Merme et Marie-Caroline Rogister – Espace Pandora avec la participation de Filigrane. Conception graphique et maquette : Kojak, bureau de création.
Serais-je sur mon nuage Image dans un mirage Sans frontière ni rivage Avec mon équipage Je cherche un ancrage Au-dessus des orages Où poser les bagages
04 72 50 14 78 espacepandora @free.fr
—— FACEBOOK PUISSANCE DIX
Serais-je un pirate Éternel acrobate Pilleur d’agates Caché dans mes pénates En posture délicate Je surfe à la hâte Risquant l’échec et mat
ESPACE PANDORA 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux
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Voulez-vous m’héberger Pour quelques nuitées Je décide de m’engager D’exister sans télésnober Pause sur la toile araignée Entre réalité et virtualité Je capture ma vérité — COLLECTIF, CENTRE HOSPITALIER, GROUPE D’ÉCRITURE CTJ CHAMPAGNE — SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR (69)
contact DISMOIDIXMOTS.CULTURE.FR
Suivez les dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes sur : ·
dis-moi dix mots sur tous les tons —— Hélène Bertin, plasticienne —— Adèle Blin, Caravane des dix mots —— Philippe Camand, Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD) —— Myriam Chkoundali, Espace Pandora —— Élise Courouble, Filigrane —— Anne de Boissy, comédienne —— Émilie Georget, Caravane des dix mots —— Anne-Caroline Jambaud, journaliste —— Brigitte Jouve-Villard, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes —— Michel Kneubühler, consultant —— France Laredo, coordinatrice des actions culturelles à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 —— Frédéric Merme, Espace Pandora —— Jamel Morghadi, Espace Pandora —— Toufik Ouahdi, Unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Vénissieux —— Girish Patel, étudiant et auteur —— Thierry Renard, Espace Pandora —— Marie-Caroline Rogister, Espace Pandora —— Athénaïs Théodossopoulous, Filigrane —— Johann Vergnon, Filigrane —— Barbara Vey, Espace Pandora —— Karin Zugaro, Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC).
* (bavarder, au Québec)
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ACCENT BAGOU GRIOT JACTANCE OHÉ PLACOTER * SUSURRER TRUCULENT VOIX VOLUBILE
– Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à avoir recours au son et à la vidéo pour participer au jeu des dix mots ! – À défaut de pouvoir les publier dans Puissance Dix le Mag, les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury régional sont valorisées et partagées sur la page Facebook Puissance Dix, ouverte et accessible à tous. Rendez-vous vite sur Internet pour découvrir ces pépites ! WWW.FACEBOOK.COM/ LESDIXMOTSENRHONEALPES/
DIS-MOI DIX MOTS : ÉDITION 2018 dossier central : le poster des créations dix mots en auvergne-rhône-alpes ! U
« fureteur » | collectif | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
Merci à tous les participants au jeu des dix mots 2017
« nomade » | anonyme | sélection off Maison centrale — Roanne (42) — Contact : Odile Gantier
Les dix-mots 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes :
Martine Meirieu
Patrice Vandamme
Samira Negrouche
—— TWITTER PUISSANCE DIX —— INSTAGRAM DIX MOTS AUVERGNERHÔNE-ALPES
truculentes et engagées sur les dix mots 2017.
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ACCENT BAGOU GRIOT JACTANCE OHÉ PLACOTER * SUSURRER TRUCULENT VOIX VOLUBILE Une surprise ? Pas vraiment ! Cette question
Son emblématique format journal, utilisé
Laissez-vous surprendre par l’objet.
en un poster géant à accrocher.
contributions encore plus identifiées et avec
des focus sur des initiatives de terrain, des
séquencement des rubriques plus rythmé, avec Le contenu est lui aussi repensé avec un
dès cette édition.
que la nouvelle formule soit conçue et présentée
de l’Espace Pandora qui a mis tout en œuvre pour
de la refonte du journal est une envie ancienne
réjouissant avec, à la clé, une nouvelle maquette.
ce format plus dynamique, résolument plus
nal des contributions fait le choix d’opter pour
d’existence, et au risque de se banaliser, le jour-
audacieux et plus ludique. En presque 18 ans
depuis 2012, laisse la place à un format plus mots ! Le 16 juin 2017, le journal des contribu-
Été 2017
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DIS-MOI DIX MOTS : ÉDITION 2018 Révolution pour les participants au jeu des dix Dépliez les pages !
ÉDITO sommaire
dossier central : le poster des créations dix mots en auvergne-rhône-alpes ! U
— La langue, maintenant. La langue française, dans tous ses états. Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ?
Le voyage au Mali n'était pas le premier que je faisais sur les terres africaines mais il a particulièrement nourri mon travail d'artiste : il y a d'abord la beauté des terres rouges, des pistes dans le sable, le silence du fleuve et des hommes qui le traversent qui m'incitent à méditer ou écrire ; il y a ensuite l'incroyable mariage du fleuve, de la terre rouge et sèche, et des champs verts et fertiles qui interpellent ma parole d'artiste engagée dans la diversité culturelle. Il y a aussi la force de ceux qui croient en l'avenir meilleur, de ceux qui forgent leur destin malgré l'adversité et qui nous appelle, nous artistes, à subvertir la réalité, à la rêver meilleure. Là-bas, il y a enfin une présence forte de la mémoire, des empreintes, et le geste artistique y trouve naturellement sa place, à l'instar des admirables sculptures du musée d'art de Bamako.
— Le thème retenu pour cette occasion, assez unique, était celui du fleuve. En effet, les élèves concernés par le projet ont eu deux fleuves à réunir, le Niger d’un côté, le Rhône de l’autre. Vous-même, vous vous êtes rendue au Mali à plusieurs reprises… Avez-vous été inspirée, dans votre travail d’artiste, par ces eaux mêlées ?
Ce projet de « partage des eaux », comme le titre du livre d'Alejo Carpentier, est né du désir commun que nous avions de réunir nos continents, nos fleuves et nos histoires pour enrichir mutuellement nos cultures. Aller ailleurs pour mieux comprendre ici, aller ailleurs pour se rassembler ou se ressembler… Ce qui a réuni les acteurs de ce projet, c'est l'altérité et le désir d'abolir des frontières.
— Chère Martine Meirieu, vous avez été associée à un projet d’échanges entre le lycée Saint-Exupéry de Lyon et le lycée Liberté de Bamako (Mali). Pouvezvous nous relater, en quelques mots, cette aventure sans frontières fixes ?
COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE, MARTINE MEIRIEU MÈNE UN TRAVAIL DE THÉÂTRE AVEC DES PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAP AU SEIN DE L’ASSOCIATION EOLO.
FOCUS FRANCOPHONIE « la langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté »
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Les dix-mots 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes :
l’idée originale que le journal se métamorphose
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Merci à tous les participants au jeu des dix mots 2017
Dépliez les pages.
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contributions qui se transforme entièrement.
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« nuage » | anonymes | sélection off Maison centrale — Roanne (42) Contact : Odile Gantier
MARTINE MEIRIEU, COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE _
Au fil de l' eau je me souviens de la route ensablée, de la terre rouge et des maisons carrées, d'un âne qui trottine un enfant sur le dos surgie d'on ne sait où… une île un village des gens un nuage de poussière une brume, tout d'un coup… Je me souviens des femmes en couleur, en lumière, en sourire, le long du fleuve. Je me souviens des hommes longilignes au fil de l'eau qu'ils fendent en silence. Je me souviens de deux arbres face à face au bord du fleuve, un peu seuls. Ils attendent un silence un avenir meilleur dans la lumière bleutée du jour qui tombe. J'aime le soir… Je me souviens d'un Touareg immobile : il suit la piste du regard. Impassible, il attend dans le temps arrêté de Ségou. Je me souviens d'une menace diffuse dans la ruelle étroite de ce village au bord du fleuve. Un Touareg immobile suit son cours du regard. Sentinelle de l'eau, il attend dans ce temps suspendu.
les dix mots par un écrivain
GOUTTES DE NUAGE
Installée dans le quartier de la Duchère à Lyon, la compagnie Les arTpenteurs s’est emparée très tôt des dix mots comme outil de création et de lien social. Entretien avec Patrice Vandamme, artiste et directeur de la compagnie.
commune, le français, permet aussi de soutenir l’apprentissage et la maîtrise de celle-ci, car il est plus sécurisant d’apprendre une nouvelle langue en s’appuyant sur sa langue maternelle.
Pirate ! Quand je dis « pirate », me voici projeté en pleine mer, embarqué à la découverte du monde ! C’est fou comme un mot tout simple peut déclencher tout un imaginaire !
— Parmi les dix mots cette année, lequel a votre préférence ? Pourquoi ?
La langue est au cœur de notre projet, aussi notre compagnie s’est-elle impliquée dans l’action des dix mots dès sa création en 1999. Avec nos spectacles et actions artistiques, nous travaillons à faire se rencontrer les gens avec la littérature et la poésie. On s’enrichit avec les textes. Nous allons souvent vers les publics pour qui les pratiques dites culturelles ne vont pas forcément de soi, et trouvons avec « le jeu des dix mots » un support riche pour donner la parole, proposer des moyens de s’exprimer tout en ayant la liberté de renouveler les formes artistiques que nous proposons. La dimension fédératrice de l’action est aussi très intéressante, elle permet de créer du lien entre des personnes, des structures et des territoires. Et comme c’est un jeu, tout cela se fait dans le plaisir.
— Cher Patrice Vandamme, avec Les arTpenteurs vous êtes à l’initiative d’un projet ambitieux autour des langues, « La clé des langues ». Pouvez-vous nous relater, en quelques mots, cette aventure ? Comment est né ce beau projet et quels en sont les objectifs recherchés ?
Le jeu « Mission 54 » est né de la volonté de l’Institut international pour la francophonie (2IF) de l’Université JeanMoulin Lyon 3 de donner une image moderne et ludique de la francophonie, d’initier le plus d’enfants possible aux principaux concepts de la francophonie et de rendre visibles les opérateurs de la francophonie. Les élèves de CM2 francophones constituent le public privilégié. Le jeu peut être utilisé avec leurs enseignants et leurs parents mais aussi par les apprenants de français langue étrangère (FLE) de niveaux A1 à B1. Lors de la phase de création du jeu, nous avons fait voter les élèves des classes de CM1-CM2 de l’école primaire publique Berthelot (Lyon 7e) pour choisir le héros du jeu. C’est le petit robot AM-7 – qui vient d’une autre planète pour découvrir les pays de l’espace francophone – qui l’a emporté grâce à ses moyens de transport (pieds motorisés, roue, hélice, fusée) évolutifs en fonction du score. Précisons que ce robot nous a été proposé par notre développeur informatique, la société BIIN (Villeurbanne), qui a déjà collaboré avec des ins-
— Comment est né le jeu « Mission 54 » ? Pourquoi avoir choisi un robot et l’univers spatial pour parler de la francophonie ?
L’Institut international pour la francophonie (2IF) a développé, avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le jeu « Mission 54 » disponible gratuitement sur Smartphone et tablette via Apple Store et Google Play ainsi qu’une version web. Retour sur cette aventure numérique et langagière dans un entretien avec Aurore Sudre, chargée du projet « Mission 54 ».
MISSION54.ORG
Le bilan est très positif avec plus de 2 500 utilisateurs du site internet et 1 200 téléchargements de l’application mobile. Lancé avec 1 500 questions, le jeu « Mission 54 » a pour objectif de continuer à être enrichi et actualisé. C’est pourquoi il est ouvert aux questions proposées par les joueurs.
— Quelques mois après, avez-vous pu faire un bilan ? Est-ce que le jeu est continuellement développé ?
Les élèves testeurs lyonnais ont été très enthousiastes en jouant en ligne avec « Mission 54 » qui valorise leurs connaissances scolaires (langue française, mathématiques, histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie) mais aussi leur culture générale (notamment artistique et sportive) que le jeu enrichit avec la francophonie comme ligne directrice. Lors de son lancement le 20 mars 2016 à Nantes, le jeu a également rencontré un franc succès auprès des enfants et de leurs parents. Une opération de communication a été menée auprès de nombreuses institutions comme les Alliances françaises, les Instituts français et les espaces Campus France. Les retours des utilisateurs sont très positifs en France comme dans les autres pays francophones mais aussi du reste du monde.
— Comment a-t-il été accueilli ? En France ? Dans la francophonie ?
titutions culturelles sur des projets éducatifs numériques.
« DONNER UNE IMAGE MODERNE ET LUDIQUE DE LA FRANCOPHONIE » — FOCUS FRANCOPHONIE
J’ai observé que nombre de langues sont parlées par les habitants des territoires. Ainsi, rien qu’à La Duchère, j’ai entendu plus de 70 langues ! Je pense qu’il est essentiel de valoriser cette richesse et d’inviter les habitants à prendre toute leur place dans la vie culturelle locale en s’appuyant sur leurs compétences linguistiques. Alors, nous avons imaginé et créé un spectacle multilingue, « La clé des langues », qui réunit en scène artistes et habitants pour partager toutes ces langues. Chaque représentation permet aux spectateurs de découvrir une quinzaine de langues. En amont, des ateliers artistiques permettent aux participants de choisir des poèmes, chants, récits personnels, recettes de cuisine… et de les mettre en voix, avec les traductions. En disant des poèmes du monde entier, ils peuvent exprimer des choses de leur vie. L’écrivain-voyageur Jean-Yves Loude a écrit à ma demande un texte qui constitue le fil rouge du spectacle. « Les langues sont des clés », dit-il, « elles aident à marcher vers l’humain ». Il nous semble en effet qu’accueillir l’autre avec sa langue, l’accueillir avec la nôtre permet de s’enrichir mutuellement et de se redécouvrir loin de tout préjugé. Cultiver le lien entre toutes les langues et notre langue
— Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? Et que pensez-vous, après toutes ces années d’agitation théâtrale, des actions menées (dans notre région, en particulier) autour du jeu des dix mots, des enjeux de ces actions qui tendent presque toutes à une meilleure maîtrise de notre langue ?
LES LANGUES SONT DES CLÉS — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
« nomade » | anonyme | sélection off Maison centrale — Roanne (42) — Contact : Odile Gantier
contact
—— FACEBOOK PUISSANCE DIX
O O A V Y K N
LE 13 AVRIL 2017. ÉCRIT EN PARTENARIAT AVEC EXPRESSIONS. LE JOURNAL DE VÉNISSIEUX. SAMIRA NEGROUCHE, POÈTE POUR UN COUPLE DE VÉNISSIEUX _
Voulez-vous m’héberger Pour quelques nuitées Je décide de m’engager D’exister sans télésnober Pause sur la toile araignée Entre réalité et virtualité Je capture ma vérité — COLLECTIF, CENTRE HOSPITALIER, GROUPE D’ÉCRITURE CTJ CHAMPAGNE — SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR (69)
—— INTERNET ESPACEPANDORA .ORG
B U B K O F N S
Serais-je un nomade À l’heure où tout s’évade Dans ma prison d’arcades Donnez-moi l’accolade Portez-moi l’estocade Je refuse cette mascarade Et sors ma parade
ESPACE PANDORA 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux
E A R O N L A
DISMOIDIXMOTS.CULTURE.FR
04 72 50 14 78 espacepandora @free.fr
PUISSANCE DIX LE MAG_ D H Z I W F
Découvrez, à l’intérieur de ce magazine, le poster des créations dix mots sélectionnées par le jury de l’opération en Auvergne-Rhône-Alpes !
Impression : ICA – Imprimerie Courand et Associés. Réalisation : Espace Pandora – 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux. Contact : espacepandora@free.fr – 04 72 50 14 78 ESPACEPANDORA.ORG
A K R X U
Paysage urbain Tu es mon favori j’ai dit mon favori mon canular mon bout de placard celui que je me raconte qui se la raconte tu es mon semblable mon avatar celui qui me télésnobe qui tournicote qui dans le tram prend la pose tu es mon cauchemar mon illusion qui sur le trottoir se la ramène et sur la toile s’emmêle trébuche gazouille tartine à l’émoticône badine avec les like tu es le fureteur sauvage l’animal qu’on encage qui déraille qui palpite qui babille sous une barre grise qui pétille s’abandonne sous des bulles un lâcher de bulles un nuage de bulles un souffle de fête foraine un brin de développement durable un reste de campagne un rêve de nomade tu es mon pirate mon trip hors connexion sur le rocher posé là entre deux caisses tu es à moi.
Le jeu des dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est : – inciter toute personne à une expression individuelle ou collective. – permettre la valorisation de cette expression artistique. – en 2017, 1 027 contributions plastiques et textes envoyés à l’Espace Pandora. – la participation de 90 particuliers, 478 ateliers artistiques et 459 groupes scolaires. – la conception de Puissance Dix le Mag qui réunit 40 textes et 30 créations plastiques, tous retenus de manière anonyme.
Directeur de la publication : Thierry Renard – Espace Pandora Comité de rédaction : Frédéric Merme et Marie-Caroline Rogister – Espace Pandora avec la participation de Filigrane. Conception graphique et maquette : Kojak, bureau de création.
M M U R
La langue pour moi, c'est l'autre qui prend sa place parce que je sors de moi-même pour aller vers lui. C'est la vie qui exulte dans la rencontre. Les mots me fascinent et m'emportent, même les premiers mots. J'ai adoré les actions menées dans ce cadre en AuvergneRhône-Alpes où "le moindre mot" côtoie les plus grands et trouve sa place. La langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté. J'ai beaucoup aimé leur aspect festif et généreux. — Enfin, pour conclure, Martine… si je vous dis nomade, que me répondez-vous ? Le mot nomade m'évoque l'enfance, la mienne, où je jouais à être une Indienne qui change de campement selon les saisons ou les incursions… J'ai toujours été du côté des Indiens.
Organisé sur l’initiative du ministère de la Culture, l’opération « Dis-moi dix mots » invite chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots. Ces dix mots sont choisis, chaque année, par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie.
ESPACEPANDORA .ORG
Chacun s’est emparé du mot à sa manière, les prépas ont plutôt travaillé sur la notion de voyage, tandis que les BTS ont travaillé sur un sens plus large, sur ce que ça leur inspirait (objet nomade, esprit nomade, liberté…). Le but étant de commencer par les arts plastiques pour se diriger petit à petit vers le design et le stylisme. J’ai également accompagné les jeunes en BTS Design de Mode sur la réalisation d’une vidéo pour qu’ils travaillent sur les différentes facettes de ce mot. Par l’intermédiaire des « dix mots », il a été possible de créer un projet qui touche l’ensemble de l’établissement, avec un travail qui a permis de fédérer l’équipe pédagogique et les élèves de différentes filières.
— Comment les élèves se sont-ils approprié le mot ? Quelle était la démarche ?
Quilici (stylisme), les premières années de BTS encadrées par Guillaume Clerc (stylisme) et moi-même. Des étudiants de l’école Presqu'île ont également participé à la mise en scène de la soirée Nomade. Organisée lors du Magnifique Printemps ! en mars 2017, cette soirée a donné lieu à une exposition des œuvres créées.
NOMADE / NO MADE — PARTAGE D’EXPÉRIENCES Hélène Bertin est artiste plasticienne et chargée d’enseignement en arts plastiques à l’école SupdeMod à Lyon. Ses élèves se sont emparés du mot « nomade » cette année. — D'où vous est venue l’envie de travailler sur l’un des dix mots ? Pourquoi avoir choisi le mot nomade ? J’utilise les dix mots lorsque je travaille avec l’association Filigrane dans le cadre des ateliers de la Caravane des dix mots Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’arrive donc également de m’en servir lors de mes cours à l’école lorsqu’ils m’inspirent. J’ai choisi ce mot pour sa richesse, il peut être vu de multiples manières (thème de l’informatique, de la liberté…), ce qui laisse un grand champ d’action aux élèves. Cela nous a aussi permis de faire un lien avec l’écrivain Mouloud Akkouche avec lequel les élèves ont écrit des textes « nomades ». — Qui a participé au projet ? C’est le fruit de la complicité entre plusieurs classes : les premières années de Prépa accompagnées par Fabienne
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LA MAISON DE L'ENFANCE JULES-GUESDE PRÉSENTE : LES MOTS MÊLÉS DE MOHAMED
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— NUAGE — EMOTICÔNE — PIRATE
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— CANULAR — HÉBERGER — FURETEUR
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— TÉLÉSNOBER — AVATAR — FAVORI
« émoticône » | anonymes | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
« fureteur » | collectif | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
Les étoiles roses tombent du ciel Les voiles cachent leurs étincelles L’aigle royal les révèle Les nuages partent d’un battement d’ailes — AMINE, 17 ANS, UEAJ DE VÉNISSIEUX — VÉNISSIEUX (69) ANIMATEUR : TOUFIK OUAHDI
AVATAR – CANULAR – ÉMOTICÔNE – FAVORI – FURETEUR HÉBERGER – NOMADE – NUAGE – PIRATE – TÉLÉSNOBER
– Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à avoir recours au son et à la vidéo pour participer au jeu des dix mots ! – À défaut de pouvoir les publier dans Puissance Dix le Mag, les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury régional sont valorisées et partagées sur la page Facebook Puissance Dix, ouverte et accessible à tous. Rendez-vous vite sur Internet pour découvrir ces pépites ! WWW.FACEBOOK.COM/ LESDIXMOTSENRHONEALPES/
Serais-je un fureteur Voyageant sans ardeur Chercheur d’or dinateur Éternel migrateur Naviguant en profondeur Vers des plaisirs de voyeur La solitude me fait peur
Je suis dans les nuages ou plus précisément sur mon nuage. Chacun a le sien, unique, que l’on peut difficilement partager, car trop léger. Seul moi y ai ma place. Je voyage au gré des vents et reviens sur terre lorsqu’il se déleste en pluie. Aujourd’hui, pluie de mots. Demain pluie d’amour. Puis pluie de soleil. En tout cas, pluie de vie. Une seule façon de partager : laissez-vous mouiller par ces gouttes de nuage… — EPHREM, 23 ANS — ASSOC. TRÈFLE À QUATRE FEUILLES CHEZ MME ANDRÉE STUDLE — BRIGNAIS (69) ANIMATRICE : ANDRÉE STUDLE Serais-je un pirate Éternel acrobate Pilleur d’agates Caché dans mes pénates En posture délicate Je surfe à la hâte Risquant l’échec et mat R ETROUVEZ LES CRÉATIONS VIDÉOS ET SONORES DIX MOTS SUR LA PAGE FACEBOOK PUISSANCE DIX !
Serais-je votre favori Un onglet me sert d’abri Je survis à tous les tris De jour comme de nuit On m’ouvre on me sourit Ici sont mes amis Disponibles à l’infini
BONJOUR Serais-je émoticône Célèbre madone Ou gone de la zone Je vole sur l’Hexagone Au milieu de la faune Accroché à mon phone J’en reste aphone
Je m’appelle IBRAHIM et mon surnom est Bamou. J’ai deux frères et deux sœurs. Je suis né à Dzaoudzi Mamu. C’est à Mayotte, dans l’océan Indien. Quand j’avais 3 ans, je suis allé passer des vacances aux Comores où ma tatie habitait. Elle nous a hébergés plusieurs semaines. On allait à la plage et on pêchait des poissons gris. À la maison, on les faisait griller, on les mangeait avec du riz et du piment : c’était délicieux ! À Mayotte, j’allais souvent dans la forêt et j’allais aussi à la pêche. Il fait chaud à Mayotte et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de nuages. À la maison, je parle shimaoré avec ma maman avec mes deux frères et ma sœur et avec mes amis aussi. J’étais en 5e dans un grand collège qui s’appelle Zena M’Dere. C’est à Pamandzi (Petite Terre en shimaoré et la deuxième plus grande île de Mayotte). Allez sur ce site si vous voulez en savoir plus, puis cliquez sur le nom de mon collège. https://www.ac-mayotte.fr/index.php/etablissements/les-etablissements/second-degre/30-es-fiches-etablissements-du-2nd-degrecolleges-et-lycees-de-mayotte Pour aller à Grande Terre, il faut « barger », c’est-à-dire prendre une barge (une embarcation) pour faire les deux kilomètres qui séparent les deux îles. Cela prend 15 minutes et il y a un départ toutes les 30 minutes. C’est sur Petite Terre que se trouve l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamanzi. J’y ai pris l’avion pour venir en métropole. — IBRAHIM, COLLÈGE HONORÉ-D’URFÉ — SAINT-ÉTIENNE (42) PROFESSEURS : AMINA BOUHAFSI, ANIMATRICE ET RESPONSABLE DE LA SALLE INFORMATIQUE — VÉRONIQUE VERNETTE, AUTEUR ET ILLUSTRATRICE D’ALBUM JEUNESSE — MAGGIE BRIZET-IYASSU, ENSEIGNANTE DE FLE-FLS Serais-je sur mon nuage Image dans un mirage Sans frontière ni rivage Avec mon équipage Je cherche un ancrage Au-dessus des orages Où poser les bagages
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Serais-je un avatar De mon miroir la star Ou juste un canular Pour changer de regard Il n’est jamais trop tard Je laisse tomber le fard Et je pars au hasard
—— Hélène Bertin, plasticienne —— Adèle Blin, Caravane des dix mots —— Philippe Camand, Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD) —— Myriam Chkoundali, Espace Pandora —— Élise Courouble, Filigrane —— Anne de Boissy, comédienne —— Émilie Georget, Caravane des dix mots —— Anne-Caroline Jambaud, journaliste —— Brigitte Jouve-Villard, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes —— Michel Kneubühler, consultant —— France Laredo, coordinatrice des actions culturelles à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 —— Frédéric Merme, Espace Pandora —— Jamel Morghadi, Espace Pandora —— Toufik Ouahdi, Unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Vénissieux —— Girish Patel, étudiant et auteur —— Thierry Renard, Espace Pandora —— Marie-Caroline Rogister, Espace Pandora —— Athénaïs Théodossopoulous, Filigrane —— Johann Vergnon, Filigrane —— Barbara Vey, Espace Pandora —— Karin Zugaro, Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC).
SANS TITRE
Composition du jury régional du jeu des dix mots 2017, jeudi 20 avril 2017 – Théâtre des Asphodèles, Lyon 3e.
INTER-NAÎTRE
Choisis d’après le thème « Dis-moi dix mots sur la toile », les dix mots 2017 sont l’occasion de manifester combien la langue s’adapte aux pratiques numériques en prenant un sens nouveau. Une invitation à explorer des espaces virtuels et réels !
Retrouvez l’intégralité de la sélection « Dis-moi dix mots sur la toile », édition 2017 sur le poster en page centrale
Le jury des dix mots
DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE, SÉLECTION 2017 LES DIX MOTS 2017
Samira Negrouche
Patrice Vandamme
Martine Meirieu
—— TWITTER PUISSANCE DIX —— INSTAGRAM DIX MOTS AUVERGNERHÔNE-ALPES
truculentes et engagées sur les dix mots 2017.
Furetez et découvrez des créations originales,
Suivez les dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes sur : dis-moi dix mots sur tous les tons * (bavarder, au Québec)
ACCENT BAGOU GRIOT JACTANCE OHÉ PLACOTER * SUSURRER TRUCULENT VOIX VOLUBILE Une surprise ? Pas vraiment ! Cette question
Son emblématique format journal, utilisé
Laissez-vous surprendre par l’objet.
en un poster géant à accrocher.
contributions encore plus identifiées et avec
des focus sur des initiatives de terrain, des
séquencement des rubriques plus rythmé, avec Le contenu est lui aussi repensé avec un
dès cette édition.
que la nouvelle formule soit conçue et présentée
de l’Espace Pandora qui a mis tout en œuvre pour
de la refonte du journal est une envie ancienne
réjouissant avec, à la clé, une nouvelle maquette.
ce format plus dynamique, résolument plus
nal des contributions fait le choix d’opter pour
d’existence, et au risque de se banaliser, le jour-
audacieux et plus ludique. En presque 18 ans
depuis 2012, laisse la place à un format plus mots ! Le 16 juin 2017, le journal des contribu-
Été 2017
01
DIS-MOI DIX MOTS : ÉDITION 2018 Révolution pour les participants au jeu des dix Dépliez les pages !
ÉDITO sommaire
dossier central : le poster des créations dix mots en auvergne-rhône-alpes ! U
— La langue, maintenant. La langue française, dans tous ses états. Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ?
Le voyage au Mali n'était pas le premier que je faisais sur les terres africaines mais il a particulièrement nourri mon travail d'artiste : il y a d'abord la beauté des terres rouges, des pistes dans le sable, le silence du fleuve et des hommes qui le traversent qui m'incitent à méditer ou écrire ; il y a ensuite l'incroyable mariage du fleuve, de la terre rouge et sèche, et des champs verts et fertiles qui interpellent ma parole d'artiste engagée dans la diversité culturelle. Il y a aussi la force de ceux qui croient en l'avenir meilleur, de ceux qui forgent leur destin malgré l'adversité et qui nous appelle, nous artistes, à subvertir la réalité, à la rêver meilleure. Là-bas, il y a enfin une présence forte de la mémoire, des empreintes, et le geste artistique y trouve naturellement sa place, à l'instar des admirables sculptures du musée d'art de Bamako.
— Le thème retenu pour cette occasion, assez unique, était celui du fleuve. En effet, les élèves concernés par le projet ont eu deux fleuves à réunir, le Niger d’un côté, le Rhône de l’autre. Vous-même, vous vous êtes rendue au Mali à plusieurs reprises… Avez-vous été inspirée, dans votre travail d’artiste, par ces eaux mêlées ?
Ce projet de « partage des eaux », comme le titre du livre d'Alejo Carpentier, est né du désir commun que nous avions de réunir nos continents, nos fleuves et nos histoires pour enrichir mutuellement nos cultures. Aller ailleurs pour mieux comprendre ici, aller ailleurs pour se rassembler ou se ressembler… Ce qui a réuni les acteurs de ce projet, c'est l'altérité et le désir d'abolir des frontières.
— Chère Martine Meirieu, vous avez été associée à un projet d’échanges entre le lycée Saint-Exupéry de Lyon et le lycée Liberté de Bamako (Mali). Pouvezvous nous relater, en quelques mots, cette aventure sans frontières fixes ?
COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE, MARTINE MEIRIEU MÈNE UN TRAVAIL DE THÉÂTRE AVEC DES PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAP AU SEIN DE L’ASSOCIATION EOLO.
FOCUS FRANCOPHONIE « la langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté »
les dix mots vus par
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tions En dix mots comme en cent fait peau neuve
P Z
Hélène Bertin
Q T D
en devenant Puissance Dix le Mag.
S O M R
Après avoir fait évoluer le jeu des dix mots en
Aurore Sudre
T O F T K
octobre 2016, c’est aujourd’hui le journal des
le poster
F F L G H Y
Les dix-mots 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes :
l’idée originale que le journal se métamorphose
P I R A T E H
Merci à tous les participants au jeu des dix mots 2017
Dépliez les pages.
W R A A C B W
contributions qui se transforme entièrement.
à retrouver en page centrale
U M D A V A T
« nuage » | anonymes | sélection off Maison centrale — Roanne (42) Contact : Odile Gantier
MARTINE MEIRIEU, COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE _
Au fil de l' eau je me souviens de la route ensablée, de la terre rouge et des maisons carrées, d'un âne qui trottine un enfant sur le dos surgie d'on ne sait où… une île un village des gens un nuage de poussière une brume, tout d'un coup… Je me souviens des femmes en couleur, en lumière, en sourire, le long du fleuve. Je me souviens des hommes longilignes au fil de l'eau qu'ils fendent en silence. Je me souviens de deux arbres face à face au bord du fleuve, un peu seuls. Ils attendent un silence un avenir meilleur dans la lumière bleutée du jour qui tombe. J'aime le soir… Je me souviens d'un Touareg immobile : il suit la piste du regard. Impassible, il attend dans le temps arrêté de Ségou. Je me souviens d'une menace diffuse dans la ruelle étroite de ce village au bord du fleuve. Un Touareg immobile suit son cours du regard. Sentinelle de l'eau, il attend dans ce temps suspendu.
les dix mots par un écrivain
GOUTTES DE NUAGE
Installée dans le quartier de la Duchère à Lyon, la compagnie Les arTpenteurs s’est emparée très tôt des dix mots comme outil de création et de lien social. Entretien avec Patrice Vandamme, artiste et directeur de la compagnie.
commune, le français, permet aussi de soutenir l’apprentissage et la maîtrise de celle-ci, car il est plus sécurisant d’apprendre une nouvelle langue en s’appuyant sur sa langue maternelle.
Pirate ! Quand je dis « pirate », me voici projeté en pleine mer, embarqué à la découverte du monde ! C’est fou comme un mot tout simple peut déclencher tout un imaginaire !
— Parmi les dix mots cette année, lequel a votre préférence ? Pourquoi ?
La langue est au cœur de notre projet, aussi notre compagnie s’est-elle impliquée dans l’action des dix mots dès sa création en 1999. Avec nos spectacles et actions artistiques, nous travaillons à faire se rencontrer les gens avec la littérature et la poésie. On s’enrichit avec les textes. Nous allons souvent vers les publics pour qui les pratiques dites culturelles ne vont pas forcément de soi, et trouvons avec « le jeu des dix mots » un support riche pour donner la parole, proposer des moyens de s’exprimer tout en ayant la liberté de renouveler les formes artistiques que nous proposons. La dimension fédératrice de l’action est aussi très intéressante, elle permet de créer du lien entre des personnes, des structures et des territoires. Et comme c’est un jeu, tout cela se fait dans le plaisir.
— Cher Patrice Vandamme, avec Les arTpenteurs vous êtes à l’initiative d’un projet ambitieux autour des langues, « La clé des langues ». Pouvez-vous nous relater, en quelques mots, cette aventure ? Comment est né ce beau projet et quels en sont les objectifs recherchés ?
Le jeu « Mission 54 » est né de la volonté de l’Institut international pour la francophonie (2IF) de l’Université JeanMoulin Lyon 3 de donner une image moderne et ludique de la francophonie, d’initier le plus d’enfants possible aux principaux concepts de la francophonie et de rendre visibles les opérateurs de la francophonie. Les élèves de CM2 francophones constituent le public privilégié. Le jeu peut être utilisé avec leurs enseignants et leurs parents mais aussi par les apprenants de français langue étrangère (FLE) de niveaux A1 à B1. Lors de la phase de création du jeu, nous avons fait voter les élèves des classes de CM1-CM2 de l’école primaire publique Berthelot (Lyon 7e) pour choisir le héros du jeu. C’est le petit robot AM-7 – qui vient d’une autre planète pour découvrir les pays de l’espace francophone – qui l’a emporté grâce à ses moyens de transport (pieds motorisés, roue, hélice, fusée) évolutifs en fonction du score. Précisons que ce robot nous a été proposé par notre développeur informatique, la société BIIN (Villeurbanne), qui a déjà collaboré avec des ins-
— Comment est né le jeu « Mission 54 » ? Pourquoi avoir choisi un robot et l’univers spatial pour parler de la francophonie ?
L’Institut international pour la francophonie (2IF) a développé, avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le jeu « Mission 54 » disponible gratuitement sur Smartphone et tablette via Apple Store et Google Play ainsi qu’une version web. Retour sur cette aventure numérique et langagière dans un entretien avec Aurore Sudre, chargée du projet « Mission 54 ».
MISSION54.ORG
Le bilan est très positif avec plus de 2 500 utilisateurs du site internet et 1 200 téléchargements de l’application mobile. Lancé avec 1 500 questions, le jeu « Mission 54 » a pour objectif de continuer à être enrichi et actualisé. C’est pourquoi il est ouvert aux questions proposées par les joueurs.
— Quelques mois après, avez-vous pu faire un bilan ? Est-ce que le jeu est continuellement développé ?
Les élèves testeurs lyonnais ont été très enthousiastes en jouant en ligne avec « Mission 54 » qui valorise leurs connaissances scolaires (langue française, mathématiques, histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie) mais aussi leur culture générale (notamment artistique et sportive) que le jeu enrichit avec la francophonie comme ligne directrice. Lors de son lancement le 20 mars 2016 à Nantes, le jeu a également rencontré un franc succès auprès des enfants et de leurs parents. Une opération de communication a été menée auprès de nombreuses institutions comme les Alliances françaises, les Instituts français et les espaces Campus France. Les retours des utilisateurs sont très positifs en France comme dans les autres pays francophones mais aussi du reste du monde.
— Comment a-t-il été accueilli ? En France ? Dans la francophonie ?
titutions culturelles sur des projets éducatifs numériques.
« DONNER UNE IMAGE MODERNE ET LUDIQUE DE LA FRANCOPHONIE » — FOCUS FRANCOPHONIE
J’ai observé que nombre de langues sont parlées par les habitants des territoires. Ainsi, rien qu’à La Duchère, j’ai entendu plus de 70 langues ! Je pense qu’il est essentiel de valoriser cette richesse et d’inviter les habitants à prendre toute leur place dans la vie culturelle locale en s’appuyant sur leurs compétences linguistiques. Alors, nous avons imaginé et créé un spectacle multilingue, « La clé des langues », qui réunit en scène artistes et habitants pour partager toutes ces langues. Chaque représentation permet aux spectateurs de découvrir une quinzaine de langues. En amont, des ateliers artistiques permettent aux participants de choisir des poèmes, chants, récits personnels, recettes de cuisine… et de les mettre en voix, avec les traductions. En disant des poèmes du monde entier, ils peuvent exprimer des choses de leur vie. L’écrivain-voyageur Jean-Yves Loude a écrit à ma demande un texte qui constitue le fil rouge du spectacle. « Les langues sont des clés », dit-il, « elles aident à marcher vers l’humain ». Il nous semble en effet qu’accueillir l’autre avec sa langue, l’accueillir avec la nôtre permet de s’enrichir mutuellement et de se redécouvrir loin de tout préjugé. Cultiver le lien entre toutes les langues et notre langue
— Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? Et que pensez-vous, après toutes ces années d’agitation théâtrale, des actions menées (dans notre région, en particulier) autour du jeu des dix mots, des enjeux de ces actions qui tendent presque toutes à une meilleure maîtrise de notre langue ?
LES LANGUES SONT DES CLÉS — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
« nomade » | anonyme | sélection off Maison centrale — Roanne (42) — Contact : Odile Gantier
contact
—— FACEBOOK PUISSANCE DIX
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LE 13 AVRIL 2017. ÉCRIT EN PARTENARIAT AVEC EXPRESSIONS. LE JOURNAL DE VÉNISSIEUX. SAMIRA NEGROUCHE, POÈTE POUR UN COUPLE DE VÉNISSIEUX _
Voulez-vous m’héberger Pour quelques nuitées Je décide de m’engager D’exister sans télésnober Pause sur la toile araignée Entre réalité et virtualité Je capture ma vérité — COLLECTIF, CENTRE HOSPITALIER, GROUPE D’ÉCRITURE CTJ CHAMPAGNE — SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR (69)
—— INTERNET ESPACEPANDORA .ORG
B U B K O F N S
Serais-je un nomade À l’heure où tout s’évade Dans ma prison d’arcades Donnez-moi l’accolade Portez-moi l’estocade Je refuse cette mascarade Et sors ma parade
ESPACE PANDORA 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux
E A R O N L A
DISMOIDIXMOTS.CULTURE.FR
04 72 50 14 78 espacepandora @free.fr
PUISSANCE DIX LE MAG_ D H Z I W F
Découvrez, à l’intérieur de ce magazine, le poster des créations dix mots sélectionnées par le jury de l’opération en Auvergne-Rhône-Alpes !
Impression : ICA – Imprimerie Courand et Associés. Réalisation : Espace Pandora – 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux. Contact : espacepandora@free.fr – 04 72 50 14 78 ESPACEPANDORA.ORG
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Paysage urbain Tu es mon favori j’ai dit mon favori mon canular mon bout de placard celui que je me raconte qui se la raconte tu es mon semblable mon avatar celui qui me télésnobe qui tournicote qui dans le tram prend la pose tu es mon cauchemar mon illusion qui sur le trottoir se la ramène et sur la toile s’emmêle trébuche gazouille tartine à l’émoticône badine avec les like tu es le fureteur sauvage l’animal qu’on encage qui déraille qui palpite qui babille sous une barre grise qui pétille s’abandonne sous des bulles un lâcher de bulles un nuage de bulles un souffle de fête foraine un brin de développement durable un reste de campagne un rêve de nomade tu es mon pirate mon trip hors connexion sur le rocher posé là entre deux caisses tu es à moi.
Le jeu des dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est : – inciter toute personne à une expression individuelle ou collective. – permettre la valorisation de cette expression artistique. – en 2017, 1 027 contributions plastiques et textes envoyés à l’Espace Pandora. – la participation de 90 particuliers, 478 ateliers artistiques et 459 groupes scolaires. – la conception de Puissance Dix le Mag qui réunit 40 textes et 30 créations plastiques, tous retenus de manière anonyme.
Directeur de la publication : Thierry Renard – Espace Pandora Comité de rédaction : Frédéric Merme et Marie-Caroline Rogister – Espace Pandora avec la participation de Filigrane. Conception graphique et maquette : Kojak, bureau de création.
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La langue pour moi, c'est l'autre qui prend sa place parce que je sors de moi-même pour aller vers lui. C'est la vie qui exulte dans la rencontre. Les mots me fascinent et m'emportent, même les premiers mots. J'ai adoré les actions menées dans ce cadre en AuvergneRhône-Alpes où "le moindre mot" côtoie les plus grands et trouve sa place. La langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté. J'ai beaucoup aimé leur aspect festif et généreux. — Enfin, pour conclure, Martine… si je vous dis nomade, que me répondez-vous ? Le mot nomade m'évoque l'enfance, la mienne, où je jouais à être une Indienne qui change de campement selon les saisons ou les incursions… J'ai toujours été du côté des Indiens.
Organisé sur l’initiative du ministère de la Culture, l’opération « Dis-moi dix mots » invite chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots. Ces dix mots sont choisis, chaque année, par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie.
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Chacun s’est emparé du mot à sa manière, les prépas ont plutôt travaillé sur la notion de voyage, tandis que les BTS ont travaillé sur un sens plus large, sur ce que ça leur inspirait (objet nomade, esprit nomade, liberté…). Le but étant de commencer par les arts plastiques pour se diriger petit à petit vers le design et le stylisme. J’ai également accompagné les jeunes en BTS Design de Mode sur la réalisation d’une vidéo pour qu’ils travaillent sur les différentes facettes de ce mot. Par l’intermédiaire des « dix mots », il a été possible de créer un projet qui touche l’ensemble de l’établissement, avec un travail qui a permis de fédérer l’équipe pédagogique et les élèves de différentes filières.
— Comment les élèves se sont-ils approprié le mot ? Quelle était la démarche ?
Quilici (stylisme), les premières années de BTS encadrées par Guillaume Clerc (stylisme) et moi-même. Des étudiants de l’école Presqu'île ont également participé à la mise en scène de la soirée Nomade. Organisée lors du Magnifique Printemps ! en mars 2017, cette soirée a donné lieu à une exposition des œuvres créées.
NOMADE / NO MADE — PARTAGE D’EXPÉRIENCES Hélène Bertin est artiste plasticienne et chargée d’enseignement en arts plastiques à l’école SupdeMod à Lyon. Ses élèves se sont emparés du mot « nomade » cette année. — D'où vous est venue l’envie de travailler sur l’un des dix mots ? Pourquoi avoir choisi le mot nomade ? J’utilise les dix mots lorsque je travaille avec l’association Filigrane dans le cadre des ateliers de la Caravane des dix mots Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’arrive donc également de m’en servir lors de mes cours à l’école lorsqu’ils m’inspirent. J’ai choisi ce mot pour sa richesse, il peut être vu de multiples manières (thème de l’informatique, de la liberté…), ce qui laisse un grand champ d’action aux élèves. Cela nous a aussi permis de faire un lien avec l’écrivain Mouloud Akkouche avec lequel les élèves ont écrit des textes « nomades ». — Qui a participé au projet ? C’est le fruit de la complicité entre plusieurs classes : les premières années de Prépa accompagnées par Fabienne
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LA MAISON DE L'ENFANCE JULES-GUESDE PRÉSENTE : LES MOTS MÊLÉS DE MOHAMED
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— NUAGE — EMOTICÔNE — PIRATE
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— CANULAR — HÉBERGER — FURETEUR
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— TÉLÉSNOBER — AVATAR — FAVORI
« émoticône » | anonymes | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
« fureteur » | collectif | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
Les étoiles roses tombent du ciel Les voiles cachent leurs étincelles L’aigle royal les révèle Les nuages partent d’un battement d’ailes — AMINE, 17 ANS, UEAJ DE VÉNISSIEUX — VÉNISSIEUX (69) ANIMATEUR : TOUFIK OUAHDI
AVATAR – CANULAR – ÉMOTICÔNE – FAVORI – FURETEUR HÉBERGER – NOMADE – NUAGE – PIRATE – TÉLÉSNOBER
– Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à avoir recours au son et à la vidéo pour participer au jeu des dix mots ! – À défaut de pouvoir les publier dans Puissance Dix le Mag, les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury régional sont valorisées et partagées sur la page Facebook Puissance Dix, ouverte et accessible à tous. Rendez-vous vite sur Internet pour découvrir ces pépites ! WWW.FACEBOOK.COM/ LESDIXMOTSENRHONEALPES/
Serais-je un fureteur Voyageant sans ardeur Chercheur d’or dinateur Éternel migrateur Naviguant en profondeur Vers des plaisirs de voyeur La solitude me fait peur
Je suis dans les nuages ou plus précisément sur mon nuage. Chacun a le sien, unique, que l’on peut difficilement partager, car trop léger. Seul moi y ai ma place. Je voyage au gré des vents et reviens sur terre lorsqu’il se déleste en pluie. Aujourd’hui, pluie de mots. Demain pluie d’amour. Puis pluie de soleil. En tout cas, pluie de vie. Une seule façon de partager : laissez-vous mouiller par ces gouttes de nuage… — EPHREM, 23 ANS — ASSOC. TRÈFLE À QUATRE FEUILLES CHEZ MME ANDRÉE STUDLE — BRIGNAIS (69) ANIMATRICE : ANDRÉE STUDLE Serais-je un pirate Éternel acrobate Pilleur d’agates Caché dans mes pénates En posture délicate Je surfe à la hâte Risquant l’échec et mat R ETROUVEZ LES CRÉATIONS VIDÉOS ET SONORES DIX MOTS SUR LA PAGE FACEBOOK PUISSANCE DIX !
Serais-je votre favori Un onglet me sert d’abri Je survis à tous les tris De jour comme de nuit On m’ouvre on me sourit Ici sont mes amis Disponibles à l’infini
BONJOUR Serais-je émoticône Célèbre madone Ou gone de la zone Je vole sur l’Hexagone Au milieu de la faune Accroché à mon phone J’en reste aphone
Je m’appelle IBRAHIM et mon surnom est Bamou. J’ai deux frères et deux sœurs. Je suis né à Dzaoudzi Mamu. C’est à Mayotte, dans l’océan Indien. Quand j’avais 3 ans, je suis allé passer des vacances aux Comores où ma tatie habitait. Elle nous a hébergés plusieurs semaines. On allait à la plage et on pêchait des poissons gris. À la maison, on les faisait griller, on les mangeait avec du riz et du piment : c’était délicieux ! À Mayotte, j’allais souvent dans la forêt et j’allais aussi à la pêche. Il fait chaud à Mayotte et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de nuages. À la maison, je parle shimaoré avec ma maman avec mes deux frères et ma sœur et avec mes amis aussi. J’étais en 5e dans un grand collège qui s’appelle Zena M’Dere. C’est à Pamandzi (Petite Terre en shimaoré et la deuxième plus grande île de Mayotte). Allez sur ce site si vous voulez en savoir plus, puis cliquez sur le nom de mon collège. https://www.ac-mayotte.fr/index.php/etablissements/les-etablissements/second-degre/30-es-fiches-etablissements-du-2nd-degrecolleges-et-lycees-de-mayotte Pour aller à Grande Terre, il faut « barger », c’est-à-dire prendre une barge (une embarcation) pour faire les deux kilomètres qui séparent les deux îles. Cela prend 15 minutes et il y a un départ toutes les 30 minutes. C’est sur Petite Terre que se trouve l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamanzi. J’y ai pris l’avion pour venir en métropole. — IBRAHIM, COLLÈGE HONORÉ-D’URFÉ — SAINT-ÉTIENNE (42) PROFESSEURS : AMINA BOUHAFSI, ANIMATRICE ET RESPONSABLE DE LA SALLE INFORMATIQUE — VÉRONIQUE VERNETTE, AUTEUR ET ILLUSTRATRICE D’ALBUM JEUNESSE — MAGGIE BRIZET-IYASSU, ENSEIGNANTE DE FLE-FLS Serais-je sur mon nuage Image dans un mirage Sans frontière ni rivage Avec mon équipage Je cherche un ancrage Au-dessus des orages Où poser les bagages
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Serais-je un avatar De mon miroir la star Ou juste un canular Pour changer de regard Il n’est jamais trop tard Je laisse tomber le fard Et je pars au hasard
—— Hélène Bertin, plasticienne —— Adèle Blin, Caravane des dix mots —— Philippe Camand, Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD) —— Myriam Chkoundali, Espace Pandora —— Élise Courouble, Filigrane —— Anne de Boissy, comédienne —— Émilie Georget, Caravane des dix mots —— Anne-Caroline Jambaud, journaliste —— Brigitte Jouve-Villard, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes —— Michel Kneubühler, consultant —— France Laredo, coordinatrice des actions culturelles à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 —— Frédéric Merme, Espace Pandora —— Jamel Morghadi, Espace Pandora —— Toufik Ouahdi, Unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Vénissieux —— Girish Patel, étudiant et auteur —— Thierry Renard, Espace Pandora —— Marie-Caroline Rogister, Espace Pandora —— Athénaïs Théodossopoulous, Filigrane —— Johann Vergnon, Filigrane —— Barbara Vey, Espace Pandora —— Karin Zugaro, Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC).
SANS TITRE
Composition du jury régional du jeu des dix mots 2017, jeudi 20 avril 2017 – Théâtre des Asphodèles, Lyon 3e.
INTER-NAÎTRE
Choisis d’après le thème « Dis-moi dix mots sur la toile », les dix mots 2017 sont l’occasion de manifester combien la langue s’adapte aux pratiques numériques en prenant un sens nouveau. Une invitation à explorer des espaces virtuels et réels !
Retrouvez l’intégralité de la sélection « Dis-moi dix mots sur la toile », édition 2017 sur le poster en page centrale
Le jury des dix mots
DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE, SÉLECTION 2017 LES DIX MOTS 2017
Samira Negrouche
Patrice Vandamme
Martine Meirieu
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COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE, MARTINE MEIRIEU MÈNE UN TRAVAIL DE THÉÂTRE AVEC DES PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAP AU SEIN DE L’ASSOCIATION EOLO. — Chère Martine Meirieu, vous avez été associée à un projet d’échanges entre le lycée Saint-Exupéry de Lyon et le lycée Liberté de Bamako (Mali). Pouvezvous nous relater, en quelques mots, cette aventure sans frontières fixes ? Ce projet de « partage des eaux », comme le titre du livre d'Alejo Carpentier, est né du désir commun que nous avions de réunir nos continents, nos fleuves et nos histoires pour enrichir mutuellement nos cultures. Aller ailleurs pour mieux comprendre ici, aller ailleurs pour se rassembler ou se ressembler… Ce qui a réuni les acteurs de ce projet, c'est l'altérité et le désir d'abolir des frontières. — Le thème retenu pour cette occasion, assez unique, était celui du fleuve. En effet, les élèves concernés par le projet ont eu deux fleuves à réunir, le Niger d’un côté, le Rhône de l’autre. Vous-même, vous vous êtes rendue au Mali à plusieurs reprises… Avez-vous été inspirée, dans votre travail d’artiste, par ces eaux mêlées ? Le voyage au Mali n'était pas le premier que je faisais sur les terres africaines mais il a particulièrement nourri mon travail d'artiste : il y a d'abord la beauté des terres rouges, des pistes dans le sable, le silence du fleuve et des hommes qui le traversent qui m'incitent à méditer ou écrire ; il y a ensuite l'incroyable mariage du fleuve, de la terre rouge et sèche, et des champs verts et fertiles qui interpellent ma parole d'artiste engagée dans la diversité culturelle. Il y a aussi la force de ceux qui croient en l'avenir meilleur, de ceux qui forgent leur destin malgré l'adversité et qui nous appelle, nous artistes, à subvertir la réalité, à la rêver meilleure. Là-bas, il y a enfin une présence forte de la mémoire, des empreintes, et le geste artistique y trouve naturellement sa place, à l'instar des admirables sculptures du musée d'art de Bamako. — La langue, maintenant. La langue française, dans tous ses états. Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? La langue pour moi, c'est l'autre qui prend sa place parce que je sors de moi-même pour aller vers lui. C'est la vie qui exulte dans la rencontre. Les mots me fascinent et m'emportent, même les premiers mots. J'ai adoré les actions menées dans ce cadre en AuvergneRhône-Alpes où "le moindre mot" côtoie les plus grands et trouve sa place. La langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté. J'ai beaucoup aimé leur aspect festif et généreux. — Enfin, pour conclure, Martine… si je vous dis nomade, que me répondez-vous ?
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— TÉLÉSNOBER — AVATAR — FAVORI
— CANULAR — HÉBERGER — FURETEUR
— NUAGE — EMOTICÔNE — PIRATE
Le mot nomade m'évoque l'enfance, la mienne, où je jouais à être une Indienne qui change de campement selon les saisons ou les incursions… J'ai toujours été du côté des Indiens.
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« émoticône » | anonymes | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
– Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à avoir recours au son et à la vidéo pour participer au jeu des dix mots ! – À défaut de pouvoir les publier dans Puissance Dix le Mag, les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury régional sont valorisées et partagées sur la page Facebook Puissance Dix, ouverte et accessible à tous. Rendez-vous vite sur Internet pour découvrir ces pépites ! WWW.FACEBOOK.COM/ LESDIXMOTSENRHONEALPES/
R ETROUVEZ LES CRÉATIONS VIDÉOS ET SONORES DIX MOTS SUR LA PAGE FACEBOOK PUISSANCE DIX !
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Voulez-vous m’héberger Pour quelques nuitées Je décide de m’engager D’exister sans télésnober Pause sur la toile araignée Entre réalité et virtualité Je capture ma vérité — COLLECTIF, CENTRE HOSPITALIER, GROUPE D’ÉCRITURE CTJ CHAMPAGNE — SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR (69)
Je suis dans les nuages ou plus précisément sur mon nuage. Chacun a le sien, unique, que l’on peut difficilement partager, car trop léger. Seul moi y ai ma place. Je voyage au gré des vents et reviens sur terre lorsqu’il se déleste en pluie. Aujourd’hui, pluie de mots. Demain pluie d’amour. Puis pluie de soleil. En tout cas, pluie de vie. Une seule façon de partager : laissez-vous mouiller par ces gouttes de nuage… — EPHREM, 23 ANS — ASSOC. TRÈFLE À QUATRE FEUILLES CHEZ MME ANDRÉE STUDLE — BRIGNAIS (69) ANIMATRICE : ANDRÉE STUDLE Serais-je un pirate Éternel acrobate Pilleur d’agates Caché dans mes pénates En posture délicate Je surfe à la hâte Risquant l’échec et mat
GOUTTES DE NUAGE
Serais-je sur mon nuage Image dans un mirage Sans frontière ni rivage Avec mon équipage Je cherche un ancrage Au-dessus des orages Où poser les bagages
Serais-je un nomade À l’heure où tout s’évade Dans ma prison d’arcades Donnez-moi l’accolade Portez-moi l’estocade Je refuse cette mascarade Et sors ma parade
Serais-je un fureteur Voyageant sans ardeur Chercheur d’or dinateur Éternel migrateur Naviguant en profondeur Vers des plaisirs de voyeur La solitude me fait peur
Serais-je votre favori Un onglet me sert d’abri Je survis à tous les tris De jour comme de nuit On m’ouvre on me sourit Ici sont mes amis Disponibles à l’infini
Je m’appelle IBRAHIM et mon surnom est Bamou. J’ai deux frères et deux sœurs. Je suis né à Dzaoudzi Mamu. C’est à Mayotte, dans l’océan Indien. Quand j’avais 3 ans, je suis allé passer des vacances aux Comores où ma tatie habitait. Elle nous a hébergés plusieurs semaines. On allait à la plage et on pêchait des poissons gris. À la maison, on les faisait griller, on les mangeait avec du riz et du piment : c’était délicieux ! À Mayotte, j’allais souvent dans la forêt et j’allais aussi à la pêche. Il fait chaud à Mayotte et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de nuages. À la maison, je parle shimaoré avec ma maman avec mes deux frères et ma sœur et avec mes amis aussi. J’étais en 5e dans un grand collège qui s’appelle Zena M’Dere. C’est à Pamandzi (Petite Terre en shimaoré et la deuxième plus grande île de Mayotte). Allez sur ce site si vous voulez en savoir plus, puis cliquez sur le nom de mon collège. https://www.ac-mayotte.fr/index.php/etablissements/les-etablissements/second-degre/30-es-fiches-etablissements-du-2nd-degrecolleges-et-lycees-de-mayotte Pour aller à Grande Terre, il faut « barger », c’est-à-dire prendre une barge (une embarcation) pour faire les deux kilomètres qui séparent les deux îles. Cela prend 15 minutes et il y a un départ toutes les 30 minutes. C’est sur Petite Terre que se trouve l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamanzi. J’y ai pris l’avion pour venir en métropole. — IBRAHIM, COLLÈGE HONORÉ-D’URFÉ — SAINT-ÉTIENNE (42) PROFESSEURS : AMINA BOUHAFSI, ANIMATRICE ET RESPONSABLE DE LA SALLE INFORMATIQUE — VÉRONIQUE VERNETTE, AUTEUR ET ILLUSTRATRICE D’ALBUM JEUNESSE — MAGGIE BRIZET-IYASSU, ENSEIGNANTE DE FLE-FLS
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Les étoiles roses tombent du ciel Les voiles cachent leurs étincelles L’aigle royal les révèle Les nuages partent d’un battement d’ailes — AMINE, 17 ANS, UEAJ DE VÉNISSIEUX — VÉNISSIEUX (69) ANIMATEUR : TOUFIK OUAHDI Serais-je un avatar De mon miroir la star Ou juste un canular Pour changer de regard Il n’est jamais trop tard Je laisse tomber le fard Et je pars au hasard
Serais-je émoticône Célèbre madone Ou gone de la zone Je vole sur l’Hexagone Au milieu de la faune Accroché à mon phone J’en reste aphone
SANS TITRE
Composition du jury régional du jeu des dix mots 2017, jeudi 20 avril 2017 – Théâtre des Asphodèles, Lyon 3e.
Choisis d’après le thème « Dis-moi dix mots sur la toile », les dix mots 2017 sont l’occasion de manifester combien la langue s’adapte aux pratiques numériques en prenant un sens nouveau. Une invitation à explorer des espaces virtuels et réels !
INTER-NAÎTRE
Le jury des dix mots
DISMOIDIXMOTS.CULTURE.FR
Découvrez, à l’intérieur de ce magazine, le poster des créations dix mots sélectionnées par le jury de l’opération en Auvergne-Rhône-Alpes !
Le jeu des dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est : – inciter toute personne à une expression individuelle ou collective. – permettre la valorisation de cette expression artistique. – en 2017, 1 027 contributions plastiques et textes envoyés à l’Espace Pandora. – la participation de 90 particuliers, 478 ateliers artistiques et 459 groupes scolaires. – la conception de Puissance Dix le Mag qui réunit 40 textes et 30 créations plastiques, tous retenus de manière anonyme.
Organisé sur l’initiative du ministère de la Culture, l’opération « Dis-moi dix mots » invite chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots. Ces dix mots sont choisis, chaque année, par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie.
AVATAR – CANULAR – ÉMOTICÔNE – FAVORI – FURETEUR HÉBERGER – NOMADE – NUAGE – PIRATE – TÉLÉSNOBER
LES LANGUES SONT DES CLÉS — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
FOCUS FRANCOPHONIE « la langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté »
« nuage » | anonymes | sélection off Maison centrale — Roanne (42) Contact : Odile Gantier
MARTINE MEIRIEU, COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE _
Au fil de l' eau je me souviens de la route ensablée, de la terre rouge et des maisons carrées, d'un âne qui trottine un enfant sur le dos surgie d'on ne sait où… une île un village des gens un nuage de poussière une brume, tout d'un coup… Je me souviens des femmes en couleur, en lumière, en sourire, le long du fleuve. Je me souviens des hommes longilignes au fil de l'eau qu'ils fendent en silence. Je me souviens de deux arbres face à face au bord du fleuve, un peu seuls. Ils attendent un silence un avenir meilleur dans la lumière bleutée du jour qui tombe. J'aime le soir…
Installée dans le quartier de la Duchère à Lyon, la compagnie Les arTpenteurs s’est emparée très tôt des dix mots comme outil de création et de lien social. Entretien avec Patrice Vandamme, artiste et directeur de la compagnie.
commune, le français, permet aussi de soutenir l’apprentissage et la maîtrise de celle-ci, car il est plus sécurisant d’apprendre une nouvelle langue en s’appuyant sur sa langue maternelle.
— Cher Patrice Vandamme, avec Les arTpenteurs vous êtes à l’initiative d’un projet ambitieux autour des langues, « La clé des langues ». Pouvez-vous nous relater, en quelques mots, cette aventure ? Comment est né ce beau projet et quels en sont les objectifs recherchés ?
— Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? Et que pensez-vous, après toutes ces années d’agitation théâtrale, des actions menées (dans notre région, en particulier) autour du jeu des dix mots, des enjeux de ces actions qui tendent presque toutes à une meilleure maîtrise de notre langue ?
J’ai observé que nombre de langues sont parlées par les habitants des territoires. Ainsi, rien qu’à La Duchère, j’ai entendu plus de 70 langues ! Je pense qu’il est essentiel de valoriser cette richesse et d’inviter les habitants à prendre toute leur place dans la vie culturelle locale en s’appuyant sur leurs compétences linguistiques. Alors, nous avons imaginé et créé un spectacle multilingue, « La clé des langues », qui réunit en scène artistes et habitants pour partager toutes ces langues. Chaque représentation permet aux spectateurs de découvrir une quinzaine de langues. En amont, des ateliers artistiques permettent aux participants de choisir des poèmes, chants, récits personnels, recettes de cuisine… et de les mettre en voix, avec les traductions. En disant des poèmes du monde entier, ils peuvent exprimer des choses de leur vie. L’écrivain-voyageur Jean-Yves Loude a écrit à ma demande un texte qui constitue le fil rouge du spectacle. « Les langues sont des clés », dit-il, « elles aident à marcher vers l’humain ». Il nous semble en effet qu’accueillir l’autre avec sa langue, l’accueillir avec la nôtre permet de s’enrichir mutuellement et de se redécouvrir loin de tout préjugé. Cultiver le lien entre toutes les langues et notre langue
La langue est au cœur de notre projet, aussi notre compagnie s’est-elle impliquée dans l’action des dix mots dès sa création en 1999. Avec nos spectacles et actions artistiques, nous travaillons à faire se rencontrer les gens avec la littérature et la poésie. On s’enrichit avec les textes. Nous allons souvent vers les publics pour qui les pratiques dites culturelles ne vont pas forcément de soi, et trouvons avec « le jeu des dix mots » un support riche pour donner la parole, proposer des moyens de s’exprimer tout en ayant la liberté de renouveler les formes artistiques que nous proposons. La dimension fédératrice de l’action est aussi très intéressante, elle permet de créer du lien entre des personnes, des structures et des territoires. Et comme c’est un jeu, tout cela se fait dans le plaisir. — Parmi les dix mots cette année, lequel a votre préférence ? Pourquoi ? Pirate ! Quand je dis « pirate », me voici projeté en pleine mer, embarqué à la découverte du monde ! C’est fou comme un mot tout simple peut déclencher tout un imaginaire !
Je me souviens d'un Touareg immobile : il suit la piste du regard. Impassible, il attend dans le temps arrêté de Ségou. Je me souviens d'une menace diffuse dans la ruelle étroite de ce village au bord du fleuve. Un Touareg immobile suit son cours du regard. Sentinelle de l'eau, il attend dans ce temps suspendu.
« fureteur » | collectif | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
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« nomade » | anonyme | sélection off Maison centrale — Roanne (42) — Contact : Odile Gantier
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dossier central : le poster des créations dix mots en auvergne-rhône-alpes ! U
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Dépliez les pages !
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Révolution pour les participants au jeu des dix
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les dix mots vus par
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mots ! Le 16 juin 2017, le journal des contribu-
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tions En dix mots comme en cent fait peau neuve
LA MAISON DE L'ENFANCE JULES-GUESDE PRÉSENTE : LES MOTS MÊLÉS DE MOHAMED
Hélène Bertin
C’est le fruit de la complicité entre plusieurs classes : les premières années de Prépa accompagnées par Fabienne
en devenant Puissance Dix le Mag.
— Qui a participé au projet ?
Martine Meirieu
Chacun s’est emparé du mot à sa manière, les prépas ont plutôt travaillé sur la notion de voyage, tandis que les BTS ont travaillé sur un sens plus large, sur ce que ça leur inspirait (objet nomade, esprit nomade, liberté…). Le but étant de commencer par les arts plastiques pour se diriger petit à petit vers le design et le stylisme. J’ai également accompagné les jeunes en BTS Design de Mode sur la réalisation d’une vidéo pour qu’ils travaillent sur les différentes facettes de ce mot. Par l’intermédiaire des « dix mots », il a été possible de créer un projet qui touche l’ensemble de l’établissement, avec un travail qui a permis de fédérer l’équipe pédagogique et les élèves de différentes filières.
Après avoir fait évoluer le jeu des dix mots en
— Comment les élèves se sont-ils approprié le mot ? Quelle était la démarche ?
J’utilise les dix mots lorsque je travaille avec l’association Filigrane dans le cadre des ateliers de la Caravane des dix mots Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’arrive donc également de m’en servir lors de mes cours à l’école lorsqu’ils m’inspirent. J’ai choisi ce mot pour sa richesse, il peut être vu de multiples manières (thème de l’informatique, de la liberté…), ce qui laisse un grand champ d’action aux élèves. Cela nous a aussi permis de faire un lien avec l’écrivain Mouloud Akkouche avec lequel les élèves ont écrit des textes « nomades ».
Patrice Vandamme
— D'où vous est venue l’envie de travailler sur l’un des dix mots ? Pourquoi avoir choisi le mot nomade ?
octobre 2016, c’est aujourd’hui le journal des
Quilici (stylisme), les premières années de BTS encadrées par Guillaume Clerc (stylisme) et moi-même. Des étudiants de l’école Presqu'île ont également participé à la mise en scène de la soirée Nomade. Organisée lors du Magnifique Printemps ! en mars 2017, cette soirée a donné lieu à une exposition des œuvres créées.
Samira Negrouche
Aurore Sudre
le poster
à retrouver en page centrale Hélène Bertin est artiste plasticienne et chargée d’enseignement en arts plastiques à l’école SupdeMod à Lyon. Ses élèves se sont emparés du mot « nomade » cette année.
contributions qui se transforme entièrement.
Son emblématique format journal, utilisé
depuis 2012, laisse la place à un format plus
audacieux et plus ludique. En presque 18 ans
d’existence, et au risque de se banaliser, le jour-
nal des contributions fait le choix d’opter pour
ce format plus dynamique, résolument plus
réjouissant avec, à la clé, une nouvelle maquette.
Une surprise ? Pas vraiment ! Cette question
de la refonte du journal est une envie ancienne
de l’Espace Pandora qui a mis tout en œuvre pour
que la nouvelle formule soit conçue et présentée
dès cette édition.
Le contenu est lui aussi repensé avec un
séquencement des rubriques plus rythmé, avec
des focus sur des initiatives de terrain, des
contributions encore plus identifiées et avec
l’idée originale que le journal se métamorphose
en un poster géant à accrocher.
Dépliez les pages.
Laissez-vous surprendre par l’objet.
Furetez et découvrez des créations originales,
truculentes et engagées sur les dix mots 2017.
PUISSANCE DIX LE MAG_
NOMADE / NO MADE — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
LES DIX MOTS 2017
01
—— Hélène Bertin, plasticienne —— Adèle Blin, Caravane des dix mots —— Philippe Camand, Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD) —— Myriam Chkoundali, Espace Pandora —— Élise Courouble, Filigrane —— Anne de Boissy, comédienne —— Émilie Georget, Caravane des dix mots —— Anne-Caroline Jambaud, journaliste —— Brigitte Jouve-Villard, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes —— Michel Kneubühler, consultant —— France Laredo, coordinatrice des actions culturelles à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 —— Frédéric Merme, Espace Pandora —— Jamel Morghadi, Espace Pandora —— Toufik Ouahdi, Unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Vénissieux —— Girish Patel, étudiant et auteur —— Thierry Renard, Espace Pandora —— Marie-Caroline Rogister, Espace Pandora —— Athénaïs Théodossopoulous, Filigrane —— Johann Vergnon, Filigrane —— Barbara Vey, Espace Pandora —— Karin Zugaro, Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC).
Retrouvez l’intégralité de la sélection « Dis-moi dix mots sur la toile », édition 2017 sur le poster en page centrale
Les dix-mots 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes :
Merci à tous les participants au jeu des dix mots 2017
DIS-MOI DIX MOTS : ÉDITION 2018
ACCENT BAGOU GRIOT JACTANCE OHÉ PLACOTER * SUSURRER TRUCULENT VOIX VOLUBILE
—— INSTAGRAM DIX MOTS AUVERGNERHÔNE-ALPES
* (bavarder, au Québec)
dis-moi dix mots sur tous les tons
—— TWITTER PUISSANCE DIX
Suivez les dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes sur :
—— INTERNET ESPACEPANDORA .ORG
Impression : ICA – Imprimerie Courand et Associés. Réalisation : Espace Pandora – 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux. Contact : espacepandora@free.fr – 04 72 50 14 78 ESPACEPANDORA.ORG
—— FACEBOOK PUISSANCE DIX
Directeur de la publication : Thierry Renard – Espace Pandora Comité de rédaction : Frédéric Merme et Marie-Caroline Rogister – Espace Pandora avec la participation de Filigrane. Conception graphique et maquette : Kojak, bureau de création.
DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE, SÉLECTION 2017
contact
ESPACE PANDORA 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux
04 72 50 14 78 espacepandora @free.fr
ESPACEPANDORA .ORG
Été 2017
les dix mots par un écrivain LE 13 AVRIL 2017. ÉCRIT EN PARTENARIAT AVEC EXPRESSIONS. LE JOURNAL DE VÉNISSIEUX. SAMIRA NEGROUCHE, POÈTE POUR UN COUPLE DE VÉNISSIEUX _ Paysage urbain Tu es mon favori j’ai dit mon favori mon canular mon bout de placard celui que je me raconte qui se la raconte tu es mon semblable mon avatar celui qui me télésnobe qui tournicote qui dans le tram prend la pose tu es mon cauchemar mon illusion qui sur le trottoir se la ramène et sur la toile s’emmêle trébuche gazouille tartine à l’émoticône badine avec les like tu es le fureteur sauvage l’animal qu’on encage qui déraille qui palpite qui babille sous une barre grise qui pétille s’abandonne sous des bulles un lâcher de bulles un nuage de bulles un souffle de fête foraine un brin de développement durable un reste de campagne un rêve de nomade tu es mon pirate mon trip hors connexion sur le rocher posé là entre deux caisses tu es à moi.
« DONNER UNE IMAGE MODERNE ET LUDIQUE DE LA FRANCOPHONIE » — FOCUS FRANCOPHONIE
L’Institut international pour la francophonie (2IF) a développé, avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le jeu « Mission 54 » disponible gratuitement sur Smartphone et tablette via Apple Store et Google Play ainsi qu’une version web. Retour sur cette aventure numérique et langagière dans un entretien avec Aurore Sudre, chargée du projet « Mission 54 ». — Comment est né le jeu « Mission 54 » ? Pourquoi avoir choisi un robot et l’univers spatial pour parler de la francophonie ? Le jeu « Mission 54 » est né de la volonté de l’Institut international pour la francophonie (2IF) de l’Université JeanMoulin Lyon 3 de donner une image moderne et ludique de la francophonie, d’initier le plus d’enfants possible aux principaux concepts de la francophonie et de rendre visibles les opérateurs de la francophonie. Les élèves de CM2 francophones constituent le public privilégié. Le jeu peut être utilisé avec leurs enseignants et leurs parents mais aussi par les apprenants de français langue étrangère (FLE) de niveaux A1 à B1. Lors de la phase de création du jeu, nous avons fait voter les élèves des classes de CM1-CM2 de l’école primaire publique Berthelot (Lyon 7e) pour choisir le héros du jeu. C’est le petit robot AM-7 – qui vient d’une autre planète pour découvrir les pays de l’espace francophone – qui l’a emporté grâce à ses moyens de transport (pieds motorisés, roue, hélice, fusée) évolutifs en fonction du score. Précisons que ce robot nous a été proposé par notre développeur informatique, la société BIIN (Villeurbanne), qui a déjà collaboré avec des ins-
titutions culturelles sur des projets éducatifs numériques. — Comment a-t-il été accueilli ? En France ? Dans la francophonie ? Les élèves testeurs lyonnais ont été très enthousiastes en jouant en ligne avec « Mission 54 » qui valorise leurs connaissances scolaires (langue française, mathématiques, histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie) mais aussi leur culture générale (notamment artistique et sportive) que le jeu enrichit avec la francophonie comme ligne directrice. Lors de son lancement le 20 mars 2016 à Nantes, le jeu a également rencontré un franc succès auprès des enfants et de leurs parents. Une opération de communication a été menée auprès de nombreuses institutions comme les Alliances françaises, les Instituts français et les espaces Campus France. Les retours des utilisateurs sont très positifs en France comme dans les autres pays francophones mais aussi du reste du monde. — Quelques mois après, avez-vous pu faire un bilan ? Est-ce que le jeu est continuellement développé ? Le bilan est très positif avec plus de 2 500 utilisateurs du site internet et 1 200 téléchargements de l’application mobile. Lancé avec 1 500 questions, le jeu « Mission 54 » a pour objectif de continuer à être enrichi et actualisé. C’est pourquoi il est ouvert aux questions proposées par les joueurs. MISSION54.ORG
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COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE, MARTINE MEIRIEU MÈNE UN TRAVAIL DE THÉÂTRE AVEC DES PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAP AU SEIN DE L’ASSOCIATION EOLO. — Chère Martine Meirieu, vous avez été associée à un projet d’échanges entre le lycée Saint-Exupéry de Lyon et le lycée Liberté de Bamako (Mali). Pouvezvous nous relater, en quelques mots, cette aventure sans frontières fixes ? Ce projet de « partage des eaux », comme le titre du livre d'Alejo Carpentier, est né du désir commun que nous avions de réunir nos continents, nos fleuves et nos histoires pour enrichir mutuellement nos cultures. Aller ailleurs pour mieux comprendre ici, aller ailleurs pour se rassembler ou se ressembler… Ce qui a réuni les acteurs de ce projet, c'est l'altérité et le désir d'abolir des frontières. — Le thème retenu pour cette occasion, assez unique, était celui du fleuve. En effet, les élèves concernés par le projet ont eu deux fleuves à réunir, le Niger d’un côté, le Rhône de l’autre. Vous-même, vous vous êtes rendue au Mali à plusieurs reprises… Avez-vous été inspirée, dans votre travail d’artiste, par ces eaux mêlées ? Le voyage au Mali n'était pas le premier que je faisais sur les terres africaines mais il a particulièrement nourri mon travail d'artiste : il y a d'abord la beauté des terres rouges, des pistes dans le sable, le silence du fleuve et des hommes qui le traversent qui m'incitent à méditer ou écrire ; il y a ensuite l'incroyable mariage du fleuve, de la terre rouge et sèche, et des champs verts et fertiles qui interpellent ma parole d'artiste engagée dans la diversité culturelle. Il y a aussi la force de ceux qui croient en l'avenir meilleur, de ceux qui forgent leur destin malgré l'adversité et qui nous appelle, nous artistes, à subvertir la réalité, à la rêver meilleure. Là-bas, il y a enfin une présence forte de la mémoire, des empreintes, et le geste artistique y trouve naturellement sa place, à l'instar des admirables sculptures du musée d'art de Bamako. — La langue, maintenant. La langue française, dans tous ses états. Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? La langue pour moi, c'est l'autre qui prend sa place parce que je sors de moi-même pour aller vers lui. C'est la vie qui exulte dans la rencontre. Les mots me fascinent et m'emportent, même les premiers mots. J'ai adoré les actions menées dans ce cadre en AuvergneRhône-Alpes où "le moindre mot" côtoie les plus grands et trouve sa place. La langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté. J'ai beaucoup aimé leur aspect festif et généreux. — Enfin, pour conclure, Martine… si je vous dis nomade, que me répondez-vous ?
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— TÉLÉSNOBER — AVATAR — FAVORI
— CANULAR — HÉBERGER — FURETEUR
— NUAGE — EMOTICÔNE — PIRATE
Le mot nomade m'évoque l'enfance, la mienne, où je jouais à être une Indienne qui change de campement selon les saisons ou les incursions… J'ai toujours été du côté des Indiens.
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« émoticône » | anonymes | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
– Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à avoir recours au son et à la vidéo pour participer au jeu des dix mots ! – À défaut de pouvoir les publier dans Puissance Dix le Mag, les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury régional sont valorisées et partagées sur la page Facebook Puissance Dix, ouverte et accessible à tous. Rendez-vous vite sur Internet pour découvrir ces pépites ! WWW.FACEBOOK.COM/ LESDIXMOTSENRHONEALPES/
R ETROUVEZ LES CRÉATIONS VIDÉOS ET SONORES DIX MOTS SUR LA PAGE FACEBOOK PUISSANCE DIX !
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Voulez-vous m’héberger Pour quelques nuitées Je décide de m’engager D’exister sans télésnober Pause sur la toile araignée Entre réalité et virtualité Je capture ma vérité — COLLECTIF, CENTRE HOSPITALIER, GROUPE D’ÉCRITURE CTJ CHAMPAGNE — SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR (69)
Je suis dans les nuages ou plus précisément sur mon nuage. Chacun a le sien, unique, que l’on peut difficilement partager, car trop léger. Seul moi y ai ma place. Je voyage au gré des vents et reviens sur terre lorsqu’il se déleste en pluie. Aujourd’hui, pluie de mots. Demain pluie d’amour. Puis pluie de soleil. En tout cas, pluie de vie. Une seule façon de partager : laissez-vous mouiller par ces gouttes de nuage… — EPHREM, 23 ANS — ASSOC. TRÈFLE À QUATRE FEUILLES CHEZ MME ANDRÉE STUDLE — BRIGNAIS (69) ANIMATRICE : ANDRÉE STUDLE Serais-je un pirate Éternel acrobate Pilleur d’agates Caché dans mes pénates En posture délicate Je surfe à la hâte Risquant l’échec et mat
GOUTTES DE NUAGE
Serais-je sur mon nuage Image dans un mirage Sans frontière ni rivage Avec mon équipage Je cherche un ancrage Au-dessus des orages Où poser les bagages
Serais-je un nomade À l’heure où tout s’évade Dans ma prison d’arcades Donnez-moi l’accolade Portez-moi l’estocade Je refuse cette mascarade Et sors ma parade
Serais-je un fureteur Voyageant sans ardeur Chercheur d’or dinateur Éternel migrateur Naviguant en profondeur Vers des plaisirs de voyeur La solitude me fait peur
Serais-je votre favori Un onglet me sert d’abri Je survis à tous les tris De jour comme de nuit On m’ouvre on me sourit Ici sont mes amis Disponibles à l’infini
Je m’appelle IBRAHIM et mon surnom est Bamou. J’ai deux frères et deux sœurs. Je suis né à Dzaoudzi Mamu. C’est à Mayotte, dans l’océan Indien. Quand j’avais 3 ans, je suis allé passer des vacances aux Comores où ma tatie habitait. Elle nous a hébergés plusieurs semaines. On allait à la plage et on pêchait des poissons gris. À la maison, on les faisait griller, on les mangeait avec du riz et du piment : c’était délicieux ! À Mayotte, j’allais souvent dans la forêt et j’allais aussi à la pêche. Il fait chaud à Mayotte et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de nuages. À la maison, je parle shimaoré avec ma maman avec mes deux frères et ma sœur et avec mes amis aussi. J’étais en 5e dans un grand collège qui s’appelle Zena M’Dere. C’est à Pamandzi (Petite Terre en shimaoré et la deuxième plus grande île de Mayotte). Allez sur ce site si vous voulez en savoir plus, puis cliquez sur le nom de mon collège. https://www.ac-mayotte.fr/index.php/etablissements/les-etablissements/second-degre/30-es-fiches-etablissements-du-2nd-degrecolleges-et-lycees-de-mayotte Pour aller à Grande Terre, il faut « barger », c’est-à-dire prendre une barge (une embarcation) pour faire les deux kilomètres qui séparent les deux îles. Cela prend 15 minutes et il y a un départ toutes les 30 minutes. C’est sur Petite Terre que se trouve l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamanzi. J’y ai pris l’avion pour venir en métropole. — IBRAHIM, COLLÈGE HONORÉ-D’URFÉ — SAINT-ÉTIENNE (42) PROFESSEURS : AMINA BOUHAFSI, ANIMATRICE ET RESPONSABLE DE LA SALLE INFORMATIQUE — VÉRONIQUE VERNETTE, AUTEUR ET ILLUSTRATRICE D’ALBUM JEUNESSE — MAGGIE BRIZET-IYASSU, ENSEIGNANTE DE FLE-FLS
BONJOUR
Les étoiles roses tombent du ciel Les voiles cachent leurs étincelles L’aigle royal les révèle Les nuages partent d’un battement d’ailes — AMINE, 17 ANS, UEAJ DE VÉNISSIEUX — VÉNISSIEUX (69) ANIMATEUR : TOUFIK OUAHDI Serais-je un avatar De mon miroir la star Ou juste un canular Pour changer de regard Il n’est jamais trop tard Je laisse tomber le fard Et je pars au hasard
Serais-je émoticône Célèbre madone Ou gone de la zone Je vole sur l’Hexagone Au milieu de la faune Accroché à mon phone J’en reste aphone
SANS TITRE
Composition du jury régional du jeu des dix mots 2017, jeudi 20 avril 2017 – Théâtre des Asphodèles, Lyon 3e.
Choisis d’après le thème « Dis-moi dix mots sur la toile », les dix mots 2017 sont l’occasion de manifester combien la langue s’adapte aux pratiques numériques en prenant un sens nouveau. Une invitation à explorer des espaces virtuels et réels !
INTER-NAÎTRE
Le jury des dix mots
DISMOIDIXMOTS.CULTURE.FR
Découvrez, à l’intérieur de ce magazine, le poster des créations dix mots sélectionnées par le jury de l’opération en Auvergne-Rhône-Alpes !
Le jeu des dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est : – inciter toute personne à une expression individuelle ou collective. – permettre la valorisation de cette expression artistique. – en 2017, 1 027 contributions plastiques et textes envoyés à l’Espace Pandora. – la participation de 90 particuliers, 478 ateliers artistiques et 459 groupes scolaires. – la conception de Puissance Dix le Mag qui réunit 40 textes et 30 créations plastiques, tous retenus de manière anonyme.
Organisé sur l’initiative du ministère de la Culture, l’opération « Dis-moi dix mots » invite chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots. Ces dix mots sont choisis, chaque année, par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie.
AVATAR – CANULAR – ÉMOTICÔNE – FAVORI – FURETEUR HÉBERGER – NOMADE – NUAGE – PIRATE – TÉLÉSNOBER
LES LANGUES SONT DES CLÉS — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
FOCUS FRANCOPHONIE « la langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté »
« nuage » | anonymes | sélection off Maison centrale — Roanne (42) Contact : Odile Gantier
MARTINE MEIRIEU, COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE _
Au fil de l' eau je me souviens de la route ensablée, de la terre rouge et des maisons carrées, d'un âne qui trottine un enfant sur le dos surgie d'on ne sait où… une île un village des gens un nuage de poussière une brume, tout d'un coup… Je me souviens des femmes en couleur, en lumière, en sourire, le long du fleuve. Je me souviens des hommes longilignes au fil de l'eau qu'ils fendent en silence. Je me souviens de deux arbres face à face au bord du fleuve, un peu seuls. Ils attendent un silence un avenir meilleur dans la lumière bleutée du jour qui tombe. J'aime le soir…
Installée dans le quartier de la Duchère à Lyon, la compagnie Les arTpenteurs s’est emparée très tôt des dix mots comme outil de création et de lien social. Entretien avec Patrice Vandamme, artiste et directeur de la compagnie.
commune, le français, permet aussi de soutenir l’apprentissage et la maîtrise de celle-ci, car il est plus sécurisant d’apprendre une nouvelle langue en s’appuyant sur sa langue maternelle.
— Cher Patrice Vandamme, avec Les arTpenteurs vous êtes à l’initiative d’un projet ambitieux autour des langues, « La clé des langues ». Pouvez-vous nous relater, en quelques mots, cette aventure ? Comment est né ce beau projet et quels en sont les objectifs recherchés ?
— Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? Et que pensez-vous, après toutes ces années d’agitation théâtrale, des actions menées (dans notre région, en particulier) autour du jeu des dix mots, des enjeux de ces actions qui tendent presque toutes à une meilleure maîtrise de notre langue ?
J’ai observé que nombre de langues sont parlées par les habitants des territoires. Ainsi, rien qu’à La Duchère, j’ai entendu plus de 70 langues ! Je pense qu’il est essentiel de valoriser cette richesse et d’inviter les habitants à prendre toute leur place dans la vie culturelle locale en s’appuyant sur leurs compétences linguistiques. Alors, nous avons imaginé et créé un spectacle multilingue, « La clé des langues », qui réunit en scène artistes et habitants pour partager toutes ces langues. Chaque représentation permet aux spectateurs de découvrir une quinzaine de langues. En amont, des ateliers artistiques permettent aux participants de choisir des poèmes, chants, récits personnels, recettes de cuisine… et de les mettre en voix, avec les traductions. En disant des poèmes du monde entier, ils peuvent exprimer des choses de leur vie. L’écrivain-voyageur Jean-Yves Loude a écrit à ma demande un texte qui constitue le fil rouge du spectacle. « Les langues sont des clés », dit-il, « elles aident à marcher vers l’humain ». Il nous semble en effet qu’accueillir l’autre avec sa langue, l’accueillir avec la nôtre permet de s’enrichir mutuellement et de se redécouvrir loin de tout préjugé. Cultiver le lien entre toutes les langues et notre langue
La langue est au cœur de notre projet, aussi notre compagnie s’est-elle impliquée dans l’action des dix mots dès sa création en 1999. Avec nos spectacles et actions artistiques, nous travaillons à faire se rencontrer les gens avec la littérature et la poésie. On s’enrichit avec les textes. Nous allons souvent vers les publics pour qui les pratiques dites culturelles ne vont pas forcément de soi, et trouvons avec « le jeu des dix mots » un support riche pour donner la parole, proposer des moyens de s’exprimer tout en ayant la liberté de renouveler les formes artistiques que nous proposons. La dimension fédératrice de l’action est aussi très intéressante, elle permet de créer du lien entre des personnes, des structures et des territoires. Et comme c’est un jeu, tout cela se fait dans le plaisir. — Parmi les dix mots cette année, lequel a votre préférence ? Pourquoi ? Pirate ! Quand je dis « pirate », me voici projeté en pleine mer, embarqué à la découverte du monde ! C’est fou comme un mot tout simple peut déclencher tout un imaginaire !
Je me souviens d'un Touareg immobile : il suit la piste du regard. Impassible, il attend dans le temps arrêté de Ségou. Je me souviens d'une menace diffuse dans la ruelle étroite de ce village au bord du fleuve. Un Touareg immobile suit son cours du regard. Sentinelle de l'eau, il attend dans ce temps suspendu.
« fureteur » | collectif | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
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« nomade » | anonyme | sélection off Maison centrale — Roanne (42) — Contact : Odile Gantier
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dossier central : le poster des créations dix mots en auvergne-rhône-alpes ! U
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LA MAISON DE L'ENFANCE JULES-GUESDE PRÉSENTE : LES MOTS MÊLÉS DE MOHAMED
Hélène Bertin
C’est le fruit de la complicité entre plusieurs classes : les premières années de Prépa accompagnées par Fabienne
en devenant Puissance Dix le Mag.
— Qui a participé au projet ?
Martine Meirieu
Chacun s’est emparé du mot à sa manière, les prépas ont plutôt travaillé sur la notion de voyage, tandis que les BTS ont travaillé sur un sens plus large, sur ce que ça leur inspirait (objet nomade, esprit nomade, liberté…). Le but étant de commencer par les arts plastiques pour se diriger petit à petit vers le design et le stylisme. J’ai également accompagné les jeunes en BTS Design de Mode sur la réalisation d’une vidéo pour qu’ils travaillent sur les différentes facettes de ce mot. Par l’intermédiaire des « dix mots », il a été possible de créer un projet qui touche l’ensemble de l’établissement, avec un travail qui a permis de fédérer l’équipe pédagogique et les élèves de différentes filières.
Après avoir fait évoluer le jeu des dix mots en
— Comment les élèves se sont-ils approprié le mot ? Quelle était la démarche ?
J’utilise les dix mots lorsque je travaille avec l’association Filigrane dans le cadre des ateliers de la Caravane des dix mots Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’arrive donc également de m’en servir lors de mes cours à l’école lorsqu’ils m’inspirent. J’ai choisi ce mot pour sa richesse, il peut être vu de multiples manières (thème de l’informatique, de la liberté…), ce qui laisse un grand champ d’action aux élèves. Cela nous a aussi permis de faire un lien avec l’écrivain Mouloud Akkouche avec lequel les élèves ont écrit des textes « nomades ».
Patrice Vandamme
— D'où vous est venue l’envie de travailler sur l’un des dix mots ? Pourquoi avoir choisi le mot nomade ?
octobre 2016, c’est aujourd’hui le journal des
Quilici (stylisme), les premières années de BTS encadrées par Guillaume Clerc (stylisme) et moi-même. Des étudiants de l’école Presqu'île ont également participé à la mise en scène de la soirée Nomade. Organisée lors du Magnifique Printemps ! en mars 2017, cette soirée a donné lieu à une exposition des œuvres créées.
Samira Negrouche
Aurore Sudre
le poster
à retrouver en page centrale Hélène Bertin est artiste plasticienne et chargée d’enseignement en arts plastiques à l’école SupdeMod à Lyon. Ses élèves se sont emparés du mot « nomade » cette année.
contributions qui se transforme entièrement.
Son emblématique format journal, utilisé
depuis 2012, laisse la place à un format plus
audacieux et plus ludique. En presque 18 ans
d’existence, et au risque de se banaliser, le jour-
nal des contributions fait le choix d’opter pour
ce format plus dynamique, résolument plus
réjouissant avec, à la clé, une nouvelle maquette.
Une surprise ? Pas vraiment ! Cette question
de la refonte du journal est une envie ancienne
de l’Espace Pandora qui a mis tout en œuvre pour
que la nouvelle formule soit conçue et présentée
dès cette édition.
Le contenu est lui aussi repensé avec un
séquencement des rubriques plus rythmé, avec
des focus sur des initiatives de terrain, des
contributions encore plus identifiées et avec
l’idée originale que le journal se métamorphose
en un poster géant à accrocher.
Dépliez les pages.
Laissez-vous surprendre par l’objet.
Furetez et découvrez des créations originales,
truculentes et engagées sur les dix mots 2017.
PUISSANCE DIX LE MAG_
NOMADE / NO MADE — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
LES DIX MOTS 2017
01
—— Hélène Bertin, plasticienne —— Adèle Blin, Caravane des dix mots —— Philippe Camand, Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD) —— Myriam Chkoundali, Espace Pandora —— Élise Courouble, Filigrane —— Anne de Boissy, comédienne —— Émilie Georget, Caravane des dix mots —— Anne-Caroline Jambaud, journaliste —— Brigitte Jouve-Villard, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes —— Michel Kneubühler, consultant —— France Laredo, coordinatrice des actions culturelles à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 —— Frédéric Merme, Espace Pandora —— Jamel Morghadi, Espace Pandora —— Toufik Ouahdi, Unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Vénissieux —— Girish Patel, étudiant et auteur —— Thierry Renard, Espace Pandora —— Marie-Caroline Rogister, Espace Pandora —— Athénaïs Théodossopoulous, Filigrane —— Johann Vergnon, Filigrane —— Barbara Vey, Espace Pandora —— Karin Zugaro, Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC).
Retrouvez l’intégralité de la sélection « Dis-moi dix mots sur la toile », édition 2017 sur le poster en page centrale
Les dix-mots 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes :
Merci à tous les participants au jeu des dix mots 2017
DIS-MOI DIX MOTS : ÉDITION 2018
ACCENT BAGOU GRIOT JACTANCE OHÉ PLACOTER * SUSURRER TRUCULENT VOIX VOLUBILE
—— INSTAGRAM DIX MOTS AUVERGNERHÔNE-ALPES
* (bavarder, au Québec)
dis-moi dix mots sur tous les tons
—— TWITTER PUISSANCE DIX
Suivez les dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes sur :
—— INTERNET ESPACEPANDORA .ORG
Impression : ICA – Imprimerie Courand et Associés. Réalisation : Espace Pandora – 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux. Contact : espacepandora@free.fr – 04 72 50 14 78 ESPACEPANDORA.ORG
—— FACEBOOK PUISSANCE DIX
Directeur de la publication : Thierry Renard – Espace Pandora Comité de rédaction : Frédéric Merme et Marie-Caroline Rogister – Espace Pandora avec la participation de Filigrane. Conception graphique et maquette : Kojak, bureau de création.
DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE, SÉLECTION 2017
contact
ESPACE PANDORA 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux
04 72 50 14 78 espacepandora @free.fr
ESPACEPANDORA .ORG
Été 2017
les dix mots par un écrivain LE 13 AVRIL 2017. ÉCRIT EN PARTENARIAT AVEC EXPRESSIONS. LE JOURNAL DE VÉNISSIEUX. SAMIRA NEGROUCHE, POÈTE POUR UN COUPLE DE VÉNISSIEUX _ Paysage urbain Tu es mon favori j’ai dit mon favori mon canular mon bout de placard celui que je me raconte qui se la raconte tu es mon semblable mon avatar celui qui me télésnobe qui tournicote qui dans le tram prend la pose tu es mon cauchemar mon illusion qui sur le trottoir se la ramène et sur la toile s’emmêle trébuche gazouille tartine à l’émoticône badine avec les like tu es le fureteur sauvage l’animal qu’on encage qui déraille qui palpite qui babille sous une barre grise qui pétille s’abandonne sous des bulles un lâcher de bulles un nuage de bulles un souffle de fête foraine un brin de développement durable un reste de campagne un rêve de nomade tu es mon pirate mon trip hors connexion sur le rocher posé là entre deux caisses tu es à moi.
« DONNER UNE IMAGE MODERNE ET LUDIQUE DE LA FRANCOPHONIE » — FOCUS FRANCOPHONIE
L’Institut international pour la francophonie (2IF) a développé, avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le jeu « Mission 54 » disponible gratuitement sur Smartphone et tablette via Apple Store et Google Play ainsi qu’une version web. Retour sur cette aventure numérique et langagière dans un entretien avec Aurore Sudre, chargée du projet « Mission 54 ». — Comment est né le jeu « Mission 54 » ? Pourquoi avoir choisi un robot et l’univers spatial pour parler de la francophonie ? Le jeu « Mission 54 » est né de la volonté de l’Institut international pour la francophonie (2IF) de l’Université JeanMoulin Lyon 3 de donner une image moderne et ludique de la francophonie, d’initier le plus d’enfants possible aux principaux concepts de la francophonie et de rendre visibles les opérateurs de la francophonie. Les élèves de CM2 francophones constituent le public privilégié. Le jeu peut être utilisé avec leurs enseignants et leurs parents mais aussi par les apprenants de français langue étrangère (FLE) de niveaux A1 à B1. Lors de la phase de création du jeu, nous avons fait voter les élèves des classes de CM1-CM2 de l’école primaire publique Berthelot (Lyon 7e) pour choisir le héros du jeu. C’est le petit robot AM-7 – qui vient d’une autre planète pour découvrir les pays de l’espace francophone – qui l’a emporté grâce à ses moyens de transport (pieds motorisés, roue, hélice, fusée) évolutifs en fonction du score. Précisons que ce robot nous a été proposé par notre développeur informatique, la société BIIN (Villeurbanne), qui a déjà collaboré avec des ins-
titutions culturelles sur des projets éducatifs numériques. — Comment a-t-il été accueilli ? En France ? Dans la francophonie ? Les élèves testeurs lyonnais ont été très enthousiastes en jouant en ligne avec « Mission 54 » qui valorise leurs connaissances scolaires (langue française, mathématiques, histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie) mais aussi leur culture générale (notamment artistique et sportive) que le jeu enrichit avec la francophonie comme ligne directrice. Lors de son lancement le 20 mars 2016 à Nantes, le jeu a également rencontré un franc succès auprès des enfants et de leurs parents. Une opération de communication a été menée auprès de nombreuses institutions comme les Alliances françaises, les Instituts français et les espaces Campus France. Les retours des utilisateurs sont très positifs en France comme dans les autres pays francophones mais aussi du reste du monde. — Quelques mois après, avez-vous pu faire un bilan ? Est-ce que le jeu est continuellement développé ? Le bilan est très positif avec plus de 2 500 utilisateurs du site internet et 1 200 téléchargements de l’application mobile. Lancé avec 1 500 questions, le jeu « Mission 54 » a pour objectif de continuer à être enrichi et actualisé. C’est pourquoi il est ouvert aux questions proposées par les joueurs. MISSION54.ORG
AVATAR CANULAR ÉMOTICÔNE FAVORI FURETEUR HÉBERGER NOMADE NUAGE PIRATE TÉLÉSNOBER DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE_ SANS TITRE Pour tromper le désir qui chaparde et s’enfuit, Mon amour, méfie-toi de tout ce que je peux : Je me décuplerai en fauves favorites, Piquant la jalousie des avatars hindous ; Je serai le pirate qui pille tes non-dits, Nomade sur ton corps, fureteur de tes faims. J’hébergerai tes peurs au creux de ma tendresse, Dompterai les nuages à coups de fantaisie ; Je télésnoberai les ombres de l’usure, Peindrai des canulars pour offusquer l’ennui. Et si les mots nous manquent à force de les dire, Je danserai mon feu, émoticône en chair, Nue et vêtue pourtant de mes peaux de bohème, Mon amour, pour te plaire, au-delà d’une vie. — ORIANNE PAPIN, 33 ANS — FONTAINEBLEAU (77)
COMME UN BRIN DE NOSTALGIE Proche du tumulte de la ville, je me suis posé et j’observe. La vie est là partout. Comme un tourbillon elle arrive, s’infiltre par ici puis repart par là. Comme elle vit, cette vie ! Noël approche, les lumières scintillent à foison et éclairent de leurs leds multicolores les rues, les sapins et les vitrines chargées à profusion. Animés comme des ruches, les centres commerciaux laissent baver leurs étals, exposant leurs denrées périssables à qui veut bien les consommer, à qui peut bien les acheter. Mélange étrange de confusions où notre vie moderne, enrubannée en ces fêtes comme un paquet cadeau, nous livre un canular. Excitées, nos pulsions vont nous encourager à venir consommer le choix d’une stratégie marketing fixée par des fureteurs rusés. Nomades, nous nous dispersons et nous laissons gagner par la fièvre acheteuse d’un avatar démon. Tout doit disparaître des stocks gérés en nuage ! Alors, kidnappés, nous allons jusqu’à inscrire en amont et comme favoris l’endroit et le lieu de nos dépenses futures, hébergées quelquefois sur des sites très lointains. Le pouvoir marchand s’est introduit comme un pirate dans nos vies numérisées. Prisonniers, ils nous arrivent souvent de télésnober, happés par notre croissante individualité. Noël et son cortège de rêves s’envolent à tout jamais, laissant couler des larmes sur l’émoticône de nos écrans magiques. — JEAN-MARC TRICHARD, 67 ANS — VIRIAT (01)
LETTRE D’UN PETIT-FILS À SON GRAND-PÈRE Grand-père, j’ai décidé aujourd’hui de t’écrire sur la toile. Je viens de te créer une adresse email pour que tu puisses me lire, il y a si longtemps que nous ne nous sommes rien dit. Tu sais, depuis 1966, tout a changé. Le monde est devenu un grand canular où plus personne n’y comprend rien sur de nombreux sujets. Pour l’instant, j’arrive encore à raisonner comme tu le faisais, mais pour combien de temps ? Il y a beaucoup de fureteurs et de nombreux pirates sur le web. Il faut être prudent. Pour l’instant, je n’héberge pas encore de site, mais j’y pense sérieusement. Ton arrière arrière petit-fils Liam joue très souvent en ligne avec son avatar. C’est un champion et je suis fier de lui. Je clique souvent sur mes favoris, cela me fait gagner du temps pour faire des recherches. La mode est aux appareils nomades, ils sont de plus en plus petits et performants. Personnellement, je ne télésnobe jamais, je reste fidèle aux valeurs que tu m’as enseignées. Je travaille en nuage pour stocker mes données, sans doute sera-t-il facile pour toi de faire la même chose. Je te mets en pièce jointe mon émoticône préférée. Grand-père, je t’aime encore, même si les mots ont changé ! (PS : N’hésite pas à me répondre si tu ne comprends pas certains mots) — JEAN-MARC TRICHARD, 67 ANS — VIRIAT (01)
SANS TITRE Je m’adresse à toi, Voyageur aventureux qui navigue sur les ondes, Qui furète en télésnobe au gré de tes envies, Avant de former une émoticône ! Comment me faire héberger dans ton univers nomade ? J’imagine tes avatars dans ce monde virtuel… Te souviens-tu du siècle d’où je viens ? Où le pirate sur son bateau, Au gré des vagues, Accueillait sa favorite dans l’odeur des embruns. Ce monde réel, sans canular, Où les fleurs et les jardins ont des couleurs, Mais aussi des parfums, Où l’on peut s’enivrer de l’odeur des roses et des fleurs de printemps Goût du raisin mûr, des fruits délicieux, Mais aussi sentir le vent sur sa peau sous les changeants nuages, L’eau qui ruisselle… Toucher la neige ou le sable de la mer… Respirer l’odeur de la feuille parfumée d’une lettre d’amour… Les livres sentaient l’encre et s’ouvraient sous nos doigts Sans passer par l’ordinateur. Vis ta vie de vivant, de découvertes en découvertes. Le progrès t’accompagne mais garde le goût sensuel du concret ! — MARIE-EUGÉNIE BATHELIER, 91 ANS — LYON (69)
SANS TITRE C’est curieux quand même, la transformation des mots, leur métamorphose ! Avatar ? Métamorphose, transformation. Mais oui, c’est la définition de ce mot que j’ai trouvé dans une Encyclopédie Larousse pour Tous en deux volumes d’une édition que je situe autour de 1902-1903. Je vous jure que ce n’est pas un canular. Lors d’une autre recherche, dans mon dictionnaire favori, plus récent, il est expliqué que ce mot a subi l’influence des mots aventure et avanie qui lui ont donné son sens aujourd’hui. Il n’a pas perdu pour autant sa définition première liée au dieu Vishnou et ses diverses incarnations. Je suis quelque peu fureteur au regard des mots de notre belle langue, j’aime fouiller les vieux grimoires qui acceptent toujours d’héberger les mots surannés que l’on n’entend plus dans nos conversations courantes ; où ils sont souvent remplacés par des nuages de néologismes, d’abréviations, d’anglicismes pirates qui nous volent nos belles expressions, quand on ne remplace pas plusieurs mots par une émoticône plus ou moins expressive. Ils ressortent parfois par la grâce d’un Bernard Pivot et de divers poètes et chanteurs, qui n’acceptent pas de les voir mourir. Ces mots nomades qui passaient d’une édition à l’autre de nos dictionnaires Larousse ou Robert se sont sédentarisés on ne sait pourquoi et dorment couchés dans d’augustes livres aux odeurs suaves de vieux papiers. La prochaine fois que j’irai voir mon docteur avec mon dictionnaire, il est à peu près sûr que certains patients, dans la salle d’attente, vont me télésnober, penchés sur leur Smartphone, IPhone et autres téléphones. Moi, je les dicosnoberai. — PATRICK LAURAIN — GLEIZÉ (69)
DISPARITIONS INQUIÉTANTES — Bonjour, capitaine Kirk. La liaison est parfaite, malgré l’espace-temps qui nous sépare. Son avatar est fringant et glamour ; ça me trouble d’entrer en contact avec un tel monument du passé, un de mes favoris, qui avait enchanté mon enfance. — Je voudrais faire appel à vos services. J’ai appris que vous aviez créé votre start-up de fureteur. — Je suis à votre écoute. — Le gouvernement m’a chargée d’une mission. Je n’y parviens pas toute seule. Nous avons constaté que des mots disparaissaient discrètement. C’était des noms inusités comme chafouin ou estacade, ou des mots longs, pas vraiment tendance. Ils disparaissent de la surface de la Terre, effacés des livres, d’internet, de partout, y compris de la mémoire des gens. Seul le Conservatoire des Mots en Voie de Disparition, qui est aussi inviolable que Fort Knox, en a une trace. Ils nous ont conseillé de graver tous ces mots dans le marbre, qui n’est pas à ce jour atteint par cette fuite, afin que nos enquêteurs s’en souviennent ! — Cette affaire est étrange, me répond Kirk, avec du scepticisme dans la voix. Et voilà qu’il se permet de me télésnober pendant que je lui débite mon affaire ! — Poursuivez, mademoiselle, ça ne s’arrête pas là, j’imagine. — Mademoiselle a disparu de nos vocabulaires, mais volontairement cette fois, il faut dire madame, grondai-je. Appelez-moi Madeleine, ou plutôt Maddie. — OK Maddie. Devons-nous nous préoccuper de cette disparition ? Des mots tombent dans l’oubli, d’autres apparaissent tous les jours, nos langues sont vivantes, quelle importance ? — Les vols commencent à concerner des mots courants. Les forbans viennent de voler potiron : nous avons des courges, des potimarrons, des butternuts… mais plus de potirons. Le sourire ironique de Kirk m’agace. — Ça n’a rien d’un canular ! Les légumiers manifestent leur mécontentement. Comment vendre un produit qui n’a plus de nom ? Et si demain, on nous vole enfant papa maman, ou même vaisseau spatial ou entreprise ? Et pire encore, ces rapts viennent d’être revendiqués par des contestataires, les PDM, Pirates Des Mots, qui menacent de volatiliser tout le dictionnaire pour nous réduire au silence ! — Pas de panique, Maddie, j’ai résolu des missions plus compliquées. À ma grande surprise, il tient parole. Il a mobilisé d’urgence son équipe de travailleurs nomades à travers tout le cyberespace, y compris monsieur Spock, et m’a livré ses recherches à la vitesse de la lumière. — Je les ai retrouvés, vos dissidents, sur une e-toile. C’est une bande d’intellos qui se sont fait héberger sur le réseau MOTAMO. Ils jonglent avec les mots volés dans un cirque, le Z’Avatar, pour leur plaisir personnel. Ils se croient à l’abri dans un recoin du nuage, mais j’ai réussi à les débusquer, vous n’avez plus qu’à les cueillir… — Vous êtes un amour. Je n’en attendais pas moins de vous. Je lance l’opération capture des PDM pour laquelle je reçois des félicitations intersidérales. — BRIGITTE PERRONCEL, 63 ANS — VILLEURBANNE (69)
SANS TITRE Enfant, j’entendais souvent : Ah ! Toi, tu es petite ! Tu n’as pas de soucis ! Alors c’est ça la vie des grands ? Les tracas, les inquiétudes le front plissé les idées noires qui tournent en boucle ? Moi la vie, je la voyais trampoline. La vie... jeu de légos pois-de-senteur goûter multicolore. Souplesse corde à nœuds innocence face aux gros yeux sourire de gentillesse. Désordre de perles indiennes bruit de leur chute sur le plancher. Odeur de colle de peinture. Mains sur les oreilles écouter juste l’espoir le deviner le chercher devenir fureteuse. Plume de geai au fond du bois rayures bleu ciel et bleu marine dans le ciel bleu. — AGNÈS BARBIER — RONTALON (69)
MANIPULATION SUR LA TOILE L’internaute averti peut souffrir du fouineur Qui rôde comme un loup au fiel empoisonneur ; Craquant nos mots de passe et piquant nos données L’espion pose ses pions d’adresses bidonnées ; Il envoie un message usurpant notre nom, Le fureteur se gave, il trouve le chaînon Hébergeant nos contacts qu’il poursuit de ses ruses ; Nuisance, malveillance ! Excluons ces intruses Pullulant sur la toile ainsi que ces pourriels Propageant les virus des cybercriminels ; Gardons l’esprit nomade et chassons le pirate Sans cliquer sur l’objet pour le moins disparate ; Mais voici le cookie ou la publicité Tel toc à la fenêtre ; ont-ils droit de cité ? L’alpha sourit, grimace et rit l’émoticône, Veux-tu télésnober, surveiller cette icône ? Choisis le marque-page au lieu du favori, Quant à l’hébergement : nuage sans abri ? Serait-ce un canular dont tu saisis le rythme ? Le corps de l’avatar surgit de l’algorithme. — MARIE-FRANCE MORIAUX, 68 ANS — DÉCINES (69)
LE HÉROS FATIGUÉ Hé ! Mon brave ! Pourriez-vous m’héberger ? Je suis seul, sans escale, sans passé. Qui es-tu, triste nomade ? Tu ne parais pas très bravade. Je ne suis, des temps anciens, plus qu’un pirate. Si je compte, il ne me reste qu’une patte. Pour panser mes plaies : rien qu’un bout de nuage. Derrière ! Ma vie, et j’ai tourné la page. Les pirates ont tous été abandonnés, Dans un petit carré, l’horizon est télésnobé. — PASCALE HACHET, 46 ANS — GRENOBLE (38)
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Depuis la primaire, je ne peux plus le voir À chaque fois que je le croise Il me bouscule Il me frappe Ce garçon-là est le diable Marre de ces attitudes de gamins Marre de tous ces crétins Quand ils me rabaissent, ma fierté en prend un coup J’ai même peur de devenir fou Je ne sais plus quoi faire Sans vous mentir Je me sens mourir Mais je n’irai pas voir le psychiatre Cette fois je vais me battre Parfois, ça me fait marrer De me souvenir comment tout cela a commencé Je me dis que maintenant c’est du passé Que je vais les affronter, que c’est mon destin Pour enfin continuer ma vie, et mieux la savourer. — EVA RIQUIER, JULIE CLAIR, CLARISSE LAPOTRE, KARINE DOS SANTOS TEIXEIRA, CLÉMENT PAHON, LORIS CONTE (15 ANS) LYCÉE PRIVÉ LA XAVIÈRE — LYON (69) PROFESSEURE : NADIA GUICHARD
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FAVORI Dans mes favoris On entend des miaulements Photos de chats — COLLECTIF, COLLEGE DE L’HUPPE — MONTREVEL-EN-BRESSE (01) PROFESSEUR DOCUMENTALISTE : MYRIAM BERNARD
SANS TITRE — B —
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Le nuage vêtu de rouge Une histoire de lune Crépuscule. — MERIEM, CLASSE DE 6e 3, COLLÈGE ÉMILE-ZOLA — BELLEVILLE (69) PROFESSEURE : NATHALIE PEREK
— I —
DIS-MOI DIT MOTS SUR LA TOILE _
SANS TITRE Soudain les nuages Froncent le ciel en silence Pluie de cris — HALIMA, CLASSE DE 6e 3, COLLÈGE ÉMILE-ZOLA — BELLEVILLE (69) PROFESSEURE : NATHALIE PEREK
ÉDITION 2017 — H —
SANS TITRE
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Le nomade lointain Son chameau ne se plaint pas Lion de Sahara — ALI, ATELIER CALLIPALABRA, ADAPT DU RHÔNE — LYON (69) ANIMATRICE : MARTINE SILBERSTEIN
SANS TITRE
— A — Anonymes Maison centrale, Roanne (42) Contact : Odile Gantier
— B — A. Bourzami, 14 ans Association pour le dialogue et l’orientation scolaire (A.D.O.S), Lyon (69) Intervenants : Julien Grosjean, Amandine Leroux, coordinatrice FLE/S
— C — Aya Collège Honoré-d’Urfé, Saint-Étienne (42) Professeurs : Amina Bouhafsi, Véronique Vernette, Maggie Brizet-Iyassu
TÉLÉSNOB Table servie, le repas doucement s’épanouit. Comme un spaghetto, nous fluctuons de mots et sujets, L’agréable est moment d’un quotidien. Stridente musicale Disharmonie instantanée Coupure brutale, s e n t i m e n t s f r a c t a l s Discussion guillotinée. Mes mots tombent et roulent dans ma soupe. Tu quittes l’espace commun pour permettre le déploiement spatial de cette interruption. Ta silhouette s’estompe, siège alors ton dialogue, borgne. La gifle est virtuelle, le vide bien réel … Plus tard, tu te rassieds. Assiette tiède chez l’ennemi. Tu reprends ailleurs, mon temps est asynchrone Ligne temps Fissurée > je suis dans ton futur > > Le dessert est insipide. Banalité stricte. Mon téléphone vibre _ « Heyy ! Trop cool ! Comment tu vas ? » — GAËTAN ROBERT, 38 ANS, ALIAS PETROLBOY — VILLEURBANNE (69)
SANS TITRE Vous jeunes enfants Aux sourires innocents La tête dans les nuages Perdus dans votre quête Aux quatre coins du monde Main dans la main en ronde Votre liberté est pourtant abîmée Sourires métamorphosés En émoticônes Ces petits hommes jaunes Ont remplacé vos émotions Les yeux rivés, l’esprit concentré Sur cette vitre illuminée Vos rires grelots Deviennent alors canulars D’ici ou d’ailleurs Vous traversez les frontières Nomades, vous changez de chemins Cachés à travers votre avatar Vous parcourez le monde entier Mais avez-vous découvert celui qui vous entoure ? — LÉA REMAN, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
— D — Collectif Foyer Line-Thévenin, Sainte-Foy-lès-Lyon (69) Animatrices : Irène Ville et Hélène Bertin
— E — Collectif Centre social et socio-culturel des Taillis – Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
— F — Atelier gravure 2 : I. Demarquet, F. Saldana, D. Guillet, C. Cavet Ateliers Henri-Matisse de la Ville de Venissieux École Georges-Lévy, Vénissieux (69)
Dans les nuages. Mots du futur, Qui vont apparaître, Amenés par des nomades de passages, Ou tout simplement par nécessité. Mots qu’on ne connaîtra jamais, Venus de notre imagination, Que certains ignoreront, Mais qui auront quand même existé. — LÉA MONTES, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
LE TEMPS QUI PASSE Le temps d’un instant, Les nuages sont passés Comme les nomades à pied Ont cherché un endroit Pour être hébergés. Le temps d’un moment, Les pirates de l’amour, En soif de désir Ont trouvé leurs favoris Dans les fureteurs de mon cœur. Le temps est un ami Qui comme la vie A ses mépris. — THÉO SIGUIER, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
SANS TITRE Gratte-ciel Toi qui nous éblouis de ta grandeur Mais nous protèges du soleil Gratte-ciel Touchant les nuages Mais pourtant si près du sol Gratte-ciel Hébergeur de population Mais destructeur de maison Gratte-ciel Tu es mon favori Parmi tant d’autres Gratte-ciel Futur des villes Mais persécuteur des campagnes — MARTIN GIROUD, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
LES MOTS
SANS TITRE
Mots venus d’ailleurs, Apportés par des pirates d’autrefois, Qui, lassés de fureter ici et là, Se sont installés ici-bas. Mots étrangers, Tout d’abord rejetés, Puis transformés au fil du temps, Et finalement hébergés. Mots francisés, Venus de pays lointains, De cultures différentes, Arrivés au cours de voyages. Mots nouveaux, Nés du changement, Apparus avec les découvertes, Et le développement. Mots disparus, Oubliés peu à peu, Pour finalement disparaître,
Les politiciens sont des pirates Ils nous prennent pour des avatars Ils s’affichent comme des émoticônes Leurs magouilles sont des canulars Notre seule issue est de devenir nomades Pour pouvoir nous échapper dans les nuages On cherche un endroit pour nous héberger Nous sommes devenus des fureteurs en quête d’un monde meilleur Car on en a marre des personnes qui nous télésnobent. — MATHIS AIT EL HADJ, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
ÉTRANGES ÉTRANGERS Le nomade voyage Sans domicile fixe Il découvre le monde
— G — Les Tricopapoteuses Vénissieux (69)
— H — C. Basse, 35 ans Association régionale Rhône-Alpes des infirmes moteurs cérébraux (ARIMC) et les Artpenteures, Écully (69)
— I — H. Bourgon, 67 ans Jujurieux (01)
— J — É. Ugolini-Gomba, 52 ans Lyon (69)
À travers le temps, les cultures, les nuages Pour voir évoluer Le monde qui l’a hébergé En un avatar qui sombre Petit à petit dans le noir Il a grandi en France Là où maintenant certains politiciens Nous font des canulars. Tandis que les jeunes Se détruisent la santé Télésnobent leurs parents Tout comme les nouvelles technologies Détruisent l’ancien temps. — ENZO RIVELLI, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
SANS TITRE Le mot avatar Vient de Vishnou C’est un mot qui a l’air bizarre Mais c’est un peuple qui vit quelque part Loin de chez nous Dans avatar il y a avare Qui n’est pas de bon goût Mais il y a aussi le mot art Qui est bien plus doux Mais je préfère le malabar Qui a le meilleur goût Ou le carambar Qui colle de partout Ce qui me donne le cafard. — GARAH ABDERRAHMANE, CLASSE DE 6e D COLLÈGE DAISY GEORGES-MARTIN — IRIGNY (69) PROFESSEURE : CAMILLE DOUZELET
HARCÈLEMENT MORAL ET PHYSIQUE 4 ADOS, 4 HISTOIRES EMMA : « Salope », qu’ils me disent La cruauté les aiguise « T’es moche » On me le reproche Toujours ces moqueries Plus jamais je ne souris Pourquoi tant de haine Pourquoi tant de peine Une personne doit mettre fin à ce calvaire, sinon, ce calvaire mettra fin à ma personne. AMBRE : De pire en pire Leurs regards sur mes rondeurs J’ai peur Je pleure Vouloir se sentir normale Sans ces rondeurs qui gâchent le moral Ma vie n’est plus qu’un cauchemar Je m’endors tard Peur d’en parler Je télésnobe mes parents Je reste cachée. CHARLOTTE : Avec leurs yeux sournois À croire qu’ils n’attendent que moi « Fayotte, intellotte Suicide-toi, t’es moche T’es une pourriture Jette-toi sous une voiture » Toutes ces moqueries sont source de mon ennui Toutes ces horreurs m’agressent
— K — Eva, Naomi, Micu, Adrada Lycée technologique Petre mitroï Biled / Timis (Roumanie) Professeure : Corina Fénichiu
— L— A. Bornand, L. Truchet, L. Afriat, Q. Bertho, A. Jacquart Centre social et culturel, Grigny (69) Animatrice : Évelyne Droz
— M — Collectif College Charcot, Lyon (69) Professeure d'arts plastiques : Aurélie Blondel
Des fois, j’imagine une autre vie Sans tous ces soucis Juste plein d’amis Alors je suis montée sur mon nuage Pour trouver un monde meilleur Un monde où je n’aurais plus peur. NATHAN : On m’a traité de PD J’ai pas rétorqué Pourtant j’ai chialé Je ne m’assume plus De peur d’être exclu Je voulais plus y aller Mais j’étais obligé Dans ce lycée de malheur Ma famille n’a pas conscience De toute cette violence Je les télésnobais Quand ils me parlaient Enfin je sors du monde réel Je me sens pousser des ailes Tellement libéré Mais la réalité m’a vite rattrapé Alors le soir Dans le noir Je pleure Dans mon malheur Incompris Je m’autodétruis Au revoir Je m’autodétruis Fin de l’histoire. — IBTISSAME AYASSI, CAMILLE BÉRAUD, ALEXIA FIORINI, MATÉO LAMBOLEY-DUVERGEY, ADÈLE MOSA, MÉLANIE RICHARD, (15 ANS), LYCÉE PRIVÉ LA XAVIÈRE — LYON (69) PROFESSEURE : NADIA GUICHARD
HARCÈLEMENT SCOLAIRE Parfois, ça me fait marrer La façon dont certains aiment m’insulter. Traiter d’intello, pour traiter d’intelligent Quelle logique y a-t-il là-dedans ? Pourtant, je suis, Maman, Gentil et sociable, Pourtant en classe, la tension est palpable Et je deviens irritable, peut-être même détestable Même dans le car On me fait des canulars Pourtant je suis pas un avatar Ni un bâtard Ni un gros crevard Parfois, ça me fait sourire De voir que certains veulent me soutenir Mais, malgré mes attentes, ils restent distants Quelle logique y a-t-il là-dedans ? Timide, j’étais, Timide, je resterai Timide, c’est difficile à vivre Timide, devant les autres Timide, c’est pas ma faute Timide, c’est être différent Timide, c’est difficile quand on est adolescent Rejeté, jeté tel un déchet dans la rue Je vous salis la vue Mais je vous salue Marie Protège-moi de toutes ces conneries Parfois, ça me fait pleurer La façon dont certains aiment blesser Donner des coups, pour amuser les gens Quelle logique y a-t-il là-dedans ? Essaie de me croire
Tu es un pirate Sur l’océan tu navigues Sans loi ni cravate — MARTINE, ATELIER CALLIPALABRA, ADAPT DU RHÔNE — LYON (69) ANIMATRICE : MARTINE SILBERSTEIN
TCHERNOBYL, UN CANULAR DE TABLOÏDS ? Fureteur Pirate, c’est moi qui meurs à cause d’un Nuage Nomade qui m’a pris comme Favori. Alors j’héberge une Émoticône Rageuse dans mon circuit sanguin. Aux jeux vidéo mon Avatar est un liquidateur dans la fureur de vivre. Je télésnobe mon conscrit pour voir s’achever l’Arche de protection du réacteur. Bientôt je ne serai qu’un cadavre exquis, dans un atelier d’écriture. Une esquisse ténébreuse flotte sur mon sarcophage. Je suis prédestiné à la page nécrologique. Je suis irradié. — LAURENCE VIGNON, ATELIER D’ÉCRITURE HISTOIRE DE VIE CENTRE TEMPÉRANCE — LYON (69), ANIMATRICE : JANIE ARGOUD
SANS TITRE Nuée comme Une Averse de Grêle Exceptionnelle Personne qui a un Intérêt Régulier À Traquer une Erreur informatique Femme Amie ou Voleuse d’ Or Regardée avec un Intérêt Toujours Extrême Habitant en Errance Bien Exactement Réveillé Généralement En Rêve — AGNÈS DEMARESCHAL, ATELIERS DE LA RUE RAISIN — SAINT-ÉTIENNE (42) ANIMATRICE : VÉRONIQUE GUILLAUME
SANS TITRE Lors de son entretien, le DRH lui avait dit qu’il souhaitait recruter un travailleur nomade. Aussitôt, des images de désert, de Touaregs et de caravanes de dromadaires avaient envahi son esprit. Un instant, il crut à un canular, mais la mine pincée du recruteur le ramena bien vite à la réalité. Celui-ci lui précisa : « Vous verrez, après quelques semaines de formatage, nous allons faire de vous un véritable geek ». Au début, la réalisation de son avatar l’avait plutôt amusé. Il utilisa tous ses talents artistiques pour créer un personnage à la fois attachant, séducteur et drôle. La suite fut beaucoup moins drôle. Dès les premiers jours de travail en autonomie, il dut faire face à un pirate particulièrement virulent. Il perdit toutes ses données, pourtant stockées dans un nuage ultra-sécurisé. Du moins le croyait-il. « Excellent baptême du feu ! », se dit-il. Il se transforma en fureteur fou, collectionnant les favoris qui l’aideraient à reconstituer tout son système, avant de l’héberger à nouveau en toute sécurité. Ça devint une véritable obsession, s’isolant de plus en plus, abandonné par ses rares amis qu’il télésnobait sans s’en rendre compte. Même avec sa propre mère, il se contentait de communiquer par émoticônes. — VÉRONIQUE GUILLAUME, ATELIERS DE LA RUE RAISIN — SAINT-ÉTIENNE (42) ANIMATRICE : VÉRONIQUE GUILLAUME
NUAGE Parfois, lorsque j’étais enfant, je m’amusais à observer les nuages et à imaginer mille et une formes. Un éléphant, une girafe, une carte géographique, un dauphin, bientôt métamorphosés ou disparus au gré des vents. Désormais, le nuage s’appelle « Cloud »… Éveille-t-il autant ou davantage l’imaginaire des enfants ? — ÉVELYNE DELAYE, ATELIER BIBLIOTHÈQUE CHATULIVRE CHATUZANGE-LE-GOUBET (26), ANIMATRICE : ÉVELYNE CHOVET
L’HOMO NUMERICUS On reconnaît ce spécimen à son oreille endolorie à force d’y coller son téléphone, à son nez écrasé à force de se heurter dans des poteaux tout en pianotant, à ses yeux louches à force de passer du temps devant ses écrans, et à ses fesses aplaties à force de rester assis devant l’ordi. — ÉVELYNE DELAYE, ATELIER BIBLIOTHÈQUE CHATULIVRE CHATUZANGE-LE-GOUBET (26), ANIMATRICE : ÉVELYNE CHOVET
VOYAGE EN CYBÉRIE Sur les ailes géantes D’un fureteur zélé Tel l’antique Pégase Arpentant les nuages Dans le cyberespace Ange moderne, tu t’élances Escorté dans ton vol Par les émoticônes Reconnu, salué Par tous les avatars Nargué par un mini Pirate se prenant Pour un cheval de Troie ! Snobant ces canulars Tu continues ta course Et arrives où t’attendent D’impatients favoris Que ton vaisseau fantôme* N’héberge que pour toi Même pas décoiffé ! *Vaisseau fantôme = nomade — EMMA WINKER, 68 ANS, ATELIER CENTRE COMMUNAL D’ACTION SOCIALE, MAIRIE DE THONON (CCAS) PÔLE ANIMATIONS SÉNIORS — THONON-LES-BAINS (74) ANIMATRICE : ANNIE TURLIER
LE PETIT POÈTE Il marchait d’un bon pas. Dans le ciel les nuages, D’où fusaient des éclairs, annonçaient des orages. Il s’avisa alors auprès d’un vieux berger D’un hôte qui, ce soir, pourrait bien l’héberger. « Allez donc, lui dit-il, chez le grand Fureteur, Surnom du Canadien, ancien navigateur, Sa maison est là-bas, tout près de la bourgade, Il vous accueillera, vous qui êtes nomade, Vous lui rappellerez son passé de pirate Cinglant mer de Baffin à bord de sa frégate ». — MICHEL DEYRES, 72 ANS, MJC D’ANNONAY — ANNONAY (07) ANIMATRICE : CLAUDINE BALLY
L’AVATAR ET LE PIRATE Maître Avatar, d’humeur nomade Sur un nuage perché, se baladait au gré du vent, Tenant en son bec un document classé top secret. Un pirate du genre fureteur En quête d’aventures Le télésnoba à peu près en ces termes : Et bonjour Monsieur de l’Avatar Que vous êtes branché ! Que vous me semblez connecté ! Si votre Tchat se rapporte à votre Skype Vous êtes le favori des hôtes de la toile, Et chacun doit se disputer L’honneur de vous héberger. À ces mots, l’Avatar se transforme en émoticône joyeux, Il sourit de toutes ses dents Et laisse tomber le précieux document, Le pirate s’en saisit et dit : Mon bon Monsieur Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, Vous avez de la chance, pour cette fois, la leçon est gratuite ! C’était un canular ! — CLÉMENCE BRUNET, 65 ANS, MJC D’ANNONAY — ANNONAY (07) ANIMATRICE : CLAUDINE BALLY
SANS TITRE La poésie est un nuage qui reflète par sa pluie le bon sens de l’âme de chacun. — DOUNIA REZIGUA, 13 ANS, ATELIER BIBLIOTHÈQUE GEORGES-PEREC — VAULX-EN-VELIN (69) ANIMATEUR : HASSAN GUAID
SANS TITRE Les signes de ponctuation de notre belle langue ne sont pas heureux de vous annoncer la naissance de ÉMOTICÔNE Juste née pour faire passer les vieux pour des fossiles, voire grabataires ! Un visage plat, sans caractère. Rien ne vaut une jolie frimousse ! — MARTINE PARDO, ASSOCIATION MES MURS DE MOTS, ATELIER D’ÉCRITURE MJC BOURG-EN-BRESSE — BOURG-EN-BRESSE (01) ET ATELIER CAFÉ-ÉCRITURE, CAFÉ DE CAMPAGNE DE PÉRONNAS — PÉRONNAS (01), ANIMATRICE : CLAUDIE DEBOUTTE
LA DÉMOCRATIE Il y a quelques semaines, le favori des sondages pour l’élection présidentielle a subi un gros avatar. Des journalistes fureteurs, aidés peut-être par quelques pirates informatiques, ont découvert la fraude et dévoilé le scandale. Tout cela n’a rien d’un canular et notre ancien premier ministre, non content de nous télésnober, a fait circuler des messages accompagnés d’émoticônes rassurants en réaffirmant sa droiture et sa volonté de continuer sa mission. Qu’allons-nous devenir, pauvres nomades, ballottés de gauche à droite sans jamais personne pour nous héberger avec droiture et honnêteté ? Nous, électeurs, aimerions entrevoir un rayon de soleil dans ce ciel chargé de nuages noirs. — GILLES CHAVEROT, 59 ANS, ATELIER DE L’OFFICE DE TOURISME, MAISON DE PAYS DES MONTS DU LYONNAIS — SAINT-MARTIN-EN-HAUT (69), CONTACT : PATRICIA ANNE GUINAND
TÉLÉSNOBER Tap ! Tap ! Rap ! Sur ton petit clavier ! Eho ! T’es où ? Les amis, les vrais, ils sont tous là… Et toi t’es dans ta bulle Sur ton phone, ta tablette, ta phablette … News, navigateur, numéro, blablabla Ohé matelot ! Matelot navigue sur l’écran… Bon vent ! Bon voyage ! C’est où la Terre ? Eh ! L’ami, on te parle ! Mais t’es pas là ! Reviens quand tu peux ! On s’en va ! — MAXIME, ATELIER SOCIOLINGUISTIQUE CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DE GRIGNY — GRIGNY (69) ANIMATRICE : MALIKA BOURAS
AVATAR CANULAR ÉMOTICÔNE FAVORI FURETEUR HÉBERGER NOMADE NUAGE PIRATE TÉLÉSNOBER DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE_ SANS TITRE Pour tromper le désir qui chaparde et s’enfuit, Mon amour, méfie-toi de tout ce que je peux : Je me décuplerai en fauves favorites, Piquant la jalousie des avatars hindous ; Je serai le pirate qui pille tes non-dits, Nomade sur ton corps, fureteur de tes faims. J’hébergerai tes peurs au creux de ma tendresse, Dompterai les nuages à coups de fantaisie ; Je télésnoberai les ombres de l’usure, Peindrai des canulars pour offusquer l’ennui. Et si les mots nous manquent à force de les dire, Je danserai mon feu, émoticône en chair, Nue et vêtue pourtant de mes peaux de bohème, Mon amour, pour te plaire, au-delà d’une vie. — ORIANNE PAPIN, 33 ANS — FONTAINEBLEAU (77)
COMME UN BRIN DE NOSTALGIE Proche du tumulte de la ville, je me suis posé et j’observe. La vie est là partout. Comme un tourbillon elle arrive, s’infiltre par ici puis repart par là. Comme elle vit, cette vie ! Noël approche, les lumières scintillent à foison et éclairent de leurs leds multicolores les rues, les sapins et les vitrines chargées à profusion. Animés comme des ruches, les centres commerciaux laissent baver leurs étals, exposant leurs denrées périssables à qui veut bien les consommer, à qui peut bien les acheter. Mélange étrange de confusions où notre vie moderne, enrubannée en ces fêtes comme un paquet cadeau, nous livre un canular. Excitées, nos pulsions vont nous encourager à venir consommer le choix d’une stratégie marketing fixée par des fureteurs rusés. Nomades, nous nous dispersons et nous laissons gagner par la fièvre acheteuse d’un avatar démon. Tout doit disparaître des stocks gérés en nuage ! Alors, kidnappés, nous allons jusqu’à inscrire en amont et comme favoris l’endroit et le lieu de nos dépenses futures, hébergées quelquefois sur des sites très lointains. Le pouvoir marchand s’est introduit comme un pirate dans nos vies numérisées. Prisonniers, ils nous arrivent souvent de télésnober, happés par notre croissante individualité. Noël et son cortège de rêves s’envolent à tout jamais, laissant couler des larmes sur l’émoticône de nos écrans magiques. — JEAN-MARC TRICHARD, 67 ANS — VIRIAT (01)
LETTRE D’UN PETIT-FILS À SON GRAND-PÈRE Grand-père, j’ai décidé aujourd’hui de t’écrire sur la toile. Je viens de te créer une adresse email pour que tu puisses me lire, il y a si longtemps que nous ne nous sommes rien dit. Tu sais, depuis 1966, tout a changé. Le monde est devenu un grand canular où plus personne n’y comprend rien sur de nombreux sujets. Pour l’instant, j’arrive encore à raisonner comme tu le faisais, mais pour combien de temps ? Il y a beaucoup de fureteurs et de nombreux pirates sur le web. Il faut être prudent. Pour l’instant, je n’héberge pas encore de site, mais j’y pense sérieusement. Ton arrière arrière petit-fils Liam joue très souvent en ligne avec son avatar. C’est un champion et je suis fier de lui. Je clique souvent sur mes favoris, cela me fait gagner du temps pour faire des recherches. La mode est aux appareils nomades, ils sont de plus en plus petits et performants. Personnellement, je ne télésnobe jamais, je reste fidèle aux valeurs que tu m’as enseignées. Je travaille en nuage pour stocker mes données, sans doute sera-t-il facile pour toi de faire la même chose. Je te mets en pièce jointe mon émoticône préférée. Grand-père, je t’aime encore, même si les mots ont changé ! (PS : N’hésite pas à me répondre si tu ne comprends pas certains mots) — JEAN-MARC TRICHARD, 67 ANS — VIRIAT (01)
SANS TITRE Je m’adresse à toi, Voyageur aventureux qui navigue sur les ondes, Qui furète en télésnobe au gré de tes envies, Avant de former une émoticône ! Comment me faire héberger dans ton univers nomade ? J’imagine tes avatars dans ce monde virtuel… Te souviens-tu du siècle d’où je viens ? Où le pirate sur son bateau, Au gré des vagues, Accueillait sa favorite dans l’odeur des embruns. Ce monde réel, sans canular, Où les fleurs et les jardins ont des couleurs, Mais aussi des parfums, Où l’on peut s’enivrer de l’odeur des roses et des fleurs de printemps Goût du raisin mûr, des fruits délicieux, Mais aussi sentir le vent sur sa peau sous les changeants nuages, L’eau qui ruisselle… Toucher la neige ou le sable de la mer… Respirer l’odeur de la feuille parfumée d’une lettre d’amour… Les livres sentaient l’encre et s’ouvraient sous nos doigts Sans passer par l’ordinateur. Vis ta vie de vivant, de découvertes en découvertes. Le progrès t’accompagne mais garde le goût sensuel du concret ! — MARIE-EUGÉNIE BATHELIER, 91 ANS — LYON (69)
SANS TITRE C’est curieux quand même, la transformation des mots, leur métamorphose ! Avatar ? Métamorphose, transformation. Mais oui, c’est la définition de ce mot que j’ai trouvé dans une Encyclopédie Larousse pour Tous en deux volumes d’une édition que je situe autour de 1902-1903. Je vous jure que ce n’est pas un canular. Lors d’une autre recherche, dans mon dictionnaire favori, plus récent, il est expliqué que ce mot a subi l’influence des mots aventure et avanie qui lui ont donné son sens aujourd’hui. Il n’a pas perdu pour autant sa définition première liée au dieu Vishnou et ses diverses incarnations. Je suis quelque peu fureteur au regard des mots de notre belle langue, j’aime fouiller les vieux grimoires qui acceptent toujours d’héberger les mots surannés que l’on n’entend plus dans nos conversations courantes ; où ils sont souvent remplacés par des nuages de néologismes, d’abréviations, d’anglicismes pirates qui nous volent nos belles expressions, quand on ne remplace pas plusieurs mots par une émoticône plus ou moins expressive. Ils ressortent parfois par la grâce d’un Bernard Pivot et de divers poètes et chanteurs, qui n’acceptent pas de les voir mourir. Ces mots nomades qui passaient d’une édition à l’autre de nos dictionnaires Larousse ou Robert se sont sédentarisés on ne sait pourquoi et dorment couchés dans d’augustes livres aux odeurs suaves de vieux papiers. La prochaine fois que j’irai voir mon docteur avec mon dictionnaire, il est à peu près sûr que certains patients, dans la salle d’attente, vont me télésnober, penchés sur leur Smartphone, IPhone et autres téléphones. Moi, je les dicosnoberai. — PATRICK LAURAIN — GLEIZÉ (69)
DISPARITIONS INQUIÉTANTES — Bonjour, capitaine Kirk. La liaison est parfaite, malgré l’espace-temps qui nous sépare. Son avatar est fringant et glamour ; ça me trouble d’entrer en contact avec un tel monument du passé, un de mes favoris, qui avait enchanté mon enfance. — Je voudrais faire appel à vos services. J’ai appris que vous aviez créé votre start-up de fureteur. — Je suis à votre écoute. — Le gouvernement m’a chargée d’une mission. Je n’y parviens pas toute seule. Nous avons constaté que des mots disparaissaient discrètement. C’était des noms inusités comme chafouin ou estacade, ou des mots longs, pas vraiment tendance. Ils disparaissent de la surface de la Terre, effacés des livres, d’internet, de partout, y compris de la mémoire des gens. Seul le Conservatoire des Mots en Voie de Disparition, qui est aussi inviolable que Fort Knox, en a une trace. Ils nous ont conseillé de graver tous ces mots dans le marbre, qui n’est pas à ce jour atteint par cette fuite, afin que nos enquêteurs s’en souviennent ! — Cette affaire est étrange, me répond Kirk, avec du scepticisme dans la voix. Et voilà qu’il se permet de me télésnober pendant que je lui débite mon affaire ! — Poursuivez, mademoiselle, ça ne s’arrête pas là, j’imagine. — Mademoiselle a disparu de nos vocabulaires, mais volontairement cette fois, il faut dire madame, grondai-je. Appelez-moi Madeleine, ou plutôt Maddie. — OK Maddie. Devons-nous nous préoccuper de cette disparition ? Des mots tombent dans l’oubli, d’autres apparaissent tous les jours, nos langues sont vivantes, quelle importance ? — Les vols commencent à concerner des mots courants. Les forbans viennent de voler potiron : nous avons des courges, des potimarrons, des butternuts… mais plus de potirons. Le sourire ironique de Kirk m’agace. — Ça n’a rien d’un canular ! Les légumiers manifestent leur mécontentement. Comment vendre un produit qui n’a plus de nom ? Et si demain, on nous vole enfant papa maman, ou même vaisseau spatial ou entreprise ? Et pire encore, ces rapts viennent d’être revendiqués par des contestataires, les PDM, Pirates Des Mots, qui menacent de volatiliser tout le dictionnaire pour nous réduire au silence ! — Pas de panique, Maddie, j’ai résolu des missions plus compliquées. À ma grande surprise, il tient parole. Il a mobilisé d’urgence son équipe de travailleurs nomades à travers tout le cyberespace, y compris monsieur Spock, et m’a livré ses recherches à la vitesse de la lumière. — Je les ai retrouvés, vos dissidents, sur une e-toile. C’est une bande d’intellos qui se sont fait héberger sur le réseau MOTAMO. Ils jonglent avec les mots volés dans un cirque, le Z’Avatar, pour leur plaisir personnel. Ils se croient à l’abri dans un recoin du nuage, mais j’ai réussi à les débusquer, vous n’avez plus qu’à les cueillir… — Vous êtes un amour. Je n’en attendais pas moins de vous. Je lance l’opération capture des PDM pour laquelle je reçois des félicitations intersidérales. — BRIGITTE PERRONCEL, 63 ANS — VILLEURBANNE (69)
SANS TITRE Enfant, j’entendais souvent : Ah ! Toi, tu es petite ! Tu n’as pas de soucis ! Alors c’est ça la vie des grands ? Les tracas, les inquiétudes le front plissé les idées noires qui tournent en boucle ? Moi la vie, je la voyais trampoline. La vie... jeu de légos pois-de-senteur goûter multicolore. Souplesse corde à nœuds innocence face aux gros yeux sourire de gentillesse. Désordre de perles indiennes bruit de leur chute sur le plancher. Odeur de colle de peinture. Mains sur les oreilles écouter juste l’espoir le deviner le chercher devenir fureteuse. Plume de geai au fond du bois rayures bleu ciel et bleu marine dans le ciel bleu. — AGNÈS BARBIER — RONTALON (69)
MANIPULATION SUR LA TOILE L’internaute averti peut souffrir du fouineur Qui rôde comme un loup au fiel empoisonneur ; Craquant nos mots de passe et piquant nos données L’espion pose ses pions d’adresses bidonnées ; Il envoie un message usurpant notre nom, Le fureteur se gave, il trouve le chaînon Hébergeant nos contacts qu’il poursuit de ses ruses ; Nuisance, malveillance ! Excluons ces intruses Pullulant sur la toile ainsi que ces pourriels Propageant les virus des cybercriminels ; Gardons l’esprit nomade et chassons le pirate Sans cliquer sur l’objet pour le moins disparate ; Mais voici le cookie ou la publicité Tel toc à la fenêtre ; ont-ils droit de cité ? L’alpha sourit, grimace et rit l’émoticône, Veux-tu télésnober, surveiller cette icône ? Choisis le marque-page au lieu du favori, Quant à l’hébergement : nuage sans abri ? Serait-ce un canular dont tu saisis le rythme ? Le corps de l’avatar surgit de l’algorithme. — MARIE-FRANCE MORIAUX, 68 ANS — DÉCINES (69)
LE HÉROS FATIGUÉ Hé ! Mon brave ! Pourriez-vous m’héberger ? Je suis seul, sans escale, sans passé. Qui es-tu, triste nomade ? Tu ne parais pas très bravade. Je ne suis, des temps anciens, plus qu’un pirate. Si je compte, il ne me reste qu’une patte. Pour panser mes plaies : rien qu’un bout de nuage. Derrière ! Ma vie, et j’ai tourné la page. Les pirates ont tous été abandonnés, Dans un petit carré, l’horizon est télésnobé. — PASCALE HACHET, 46 ANS — GRENOBLE (38)
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Depuis la primaire, je ne peux plus le voir À chaque fois que je le croise Il me bouscule Il me frappe Ce garçon-là est le diable Marre de ces attitudes de gamins Marre de tous ces crétins Quand ils me rabaissent, ma fierté en prend un coup J’ai même peur de devenir fou Je ne sais plus quoi faire Sans vous mentir Je me sens mourir Mais je n’irai pas voir le psychiatre Cette fois je vais me battre Parfois, ça me fait marrer De me souvenir comment tout cela a commencé Je me dis que maintenant c’est du passé Que je vais les affronter, que c’est mon destin Pour enfin continuer ma vie, et mieux la savourer. — EVA RIQUIER, JULIE CLAIR, CLARISSE LAPOTRE, KARINE DOS SANTOS TEIXEIRA, CLÉMENT PAHON, LORIS CONTE (15 ANS) LYCÉE PRIVÉ LA XAVIÈRE — LYON (69) PROFESSEURE : NADIA GUICHARD
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FAVORI Dans mes favoris On entend des miaulements Photos de chats — COLLECTIF, COLLEGE DE L’HUPPE — MONTREVEL-EN-BRESSE (01) PROFESSEUR DOCUMENTALISTE : MYRIAM BERNARD
SANS TITRE — B —
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Le nuage vêtu de rouge Une histoire de lune Crépuscule. — MERIEM, CLASSE DE 6e 3, COLLÈGE ÉMILE-ZOLA — BELLEVILLE (69) PROFESSEURE : NATHALIE PEREK
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DIS-MOI DIT MOTS SUR LA TOILE _
SANS TITRE Soudain les nuages Froncent le ciel en silence Pluie de cris — HALIMA, CLASSE DE 6e 3, COLLÈGE ÉMILE-ZOLA — BELLEVILLE (69) PROFESSEURE : NATHALIE PEREK
ÉDITION 2017 — H —
SANS TITRE
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Le nomade lointain Son chameau ne se plaint pas Lion de Sahara — ALI, ATELIER CALLIPALABRA, ADAPT DU RHÔNE — LYON (69) ANIMATRICE : MARTINE SILBERSTEIN
SANS TITRE
— A — Anonymes Maison centrale, Roanne (42) Contact : Odile Gantier
— B — A. Bourzami, 14 ans Association pour le dialogue et l’orientation scolaire (A.D.O.S), Lyon (69) Intervenants : Julien Grosjean, Amandine Leroux, coordinatrice FLE/S
— C — Aya Collège Honoré-d’Urfé, Saint-Étienne (42) Professeurs : Amina Bouhafsi, Véronique Vernette, Maggie Brizet-Iyassu
TÉLÉSNOB Table servie, le repas doucement s’épanouit. Comme un spaghetto, nous fluctuons de mots et sujets, L’agréable est moment d’un quotidien. Stridente musicale Disharmonie instantanée Coupure brutale, s e n t i m e n t s f r a c t a l s Discussion guillotinée. Mes mots tombent et roulent dans ma soupe. Tu quittes l’espace commun pour permettre le déploiement spatial de cette interruption. Ta silhouette s’estompe, siège alors ton dialogue, borgne. La gifle est virtuelle, le vide bien réel … Plus tard, tu te rassieds. Assiette tiède chez l’ennemi. Tu reprends ailleurs, mon temps est asynchrone Ligne temps Fissurée > je suis dans ton futur > > Le dessert est insipide. Banalité stricte. Mon téléphone vibre _ « Heyy ! Trop cool ! Comment tu vas ? » — GAËTAN ROBERT, 38 ANS, ALIAS PETROLBOY — VILLEURBANNE (69)
SANS TITRE Vous jeunes enfants Aux sourires innocents La tête dans les nuages Perdus dans votre quête Aux quatre coins du monde Main dans la main en ronde Votre liberté est pourtant abîmée Sourires métamorphosés En émoticônes Ces petits hommes jaunes Ont remplacé vos émotions Les yeux rivés, l’esprit concentré Sur cette vitre illuminée Vos rires grelots Deviennent alors canulars D’ici ou d’ailleurs Vous traversez les frontières Nomades, vous changez de chemins Cachés à travers votre avatar Vous parcourez le monde entier Mais avez-vous découvert celui qui vous entoure ? — LÉA REMAN, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
— D — Collectif Foyer Line-Thévenin, Sainte-Foy-lès-Lyon (69) Animatrices : Irène Ville et Hélène Bertin
— E — Collectif Centre social et socio-culturel des Taillis – Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
— F — Atelier gravure 2 : I. Demarquet, F. Saldana, D. Guillet, C. Cavet Ateliers Henri-Matisse de la Ville de Venissieux École Georges-Lévy, Vénissieux (69)
Dans les nuages. Mots du futur, Qui vont apparaître, Amenés par des nomades de passages, Ou tout simplement par nécessité. Mots qu’on ne connaîtra jamais, Venus de notre imagination, Que certains ignoreront, Mais qui auront quand même existé. — LÉA MONTES, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
LE TEMPS QUI PASSE Le temps d’un instant, Les nuages sont passés Comme les nomades à pied Ont cherché un endroit Pour être hébergés. Le temps d’un moment, Les pirates de l’amour, En soif de désir Ont trouvé leurs favoris Dans les fureteurs de mon cœur. Le temps est un ami Qui comme la vie A ses mépris. — THÉO SIGUIER, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
SANS TITRE Gratte-ciel Toi qui nous éblouis de ta grandeur Mais nous protèges du soleil Gratte-ciel Touchant les nuages Mais pourtant si près du sol Gratte-ciel Hébergeur de population Mais destructeur de maison Gratte-ciel Tu es mon favori Parmi tant d’autres Gratte-ciel Futur des villes Mais persécuteur des campagnes — MARTIN GIROUD, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
LES MOTS
SANS TITRE
Mots venus d’ailleurs, Apportés par des pirates d’autrefois, Qui, lassés de fureter ici et là, Se sont installés ici-bas. Mots étrangers, Tout d’abord rejetés, Puis transformés au fil du temps, Et finalement hébergés. Mots francisés, Venus de pays lointains, De cultures différentes, Arrivés au cours de voyages. Mots nouveaux, Nés du changement, Apparus avec les découvertes, Et le développement. Mots disparus, Oubliés peu à peu, Pour finalement disparaître,
Les politiciens sont des pirates Ils nous prennent pour des avatars Ils s’affichent comme des émoticônes Leurs magouilles sont des canulars Notre seule issue est de devenir nomades Pour pouvoir nous échapper dans les nuages On cherche un endroit pour nous héberger Nous sommes devenus des fureteurs en quête d’un monde meilleur Car on en a marre des personnes qui nous télésnobent. — MATHIS AIT EL HADJ, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
ÉTRANGES ÉTRANGERS Le nomade voyage Sans domicile fixe Il découvre le monde
— G — Les Tricopapoteuses Vénissieux (69)
— H — C. Basse, 35 ans Association régionale Rhône-Alpes des infirmes moteurs cérébraux (ARIMC) et les Artpenteures, Écully (69)
— I — H. Bourgon, 67 ans Jujurieux (01)
— J — É. Ugolini-Gomba, 52 ans Lyon (69)
À travers le temps, les cultures, les nuages Pour voir évoluer Le monde qui l’a hébergé En un avatar qui sombre Petit à petit dans le noir Il a grandi en France Là où maintenant certains politiciens Nous font des canulars. Tandis que les jeunes Se détruisent la santé Télésnobent leurs parents Tout comme les nouvelles technologies Détruisent l’ancien temps. — ENZO RIVELLI, CLASSE DE 2e, ATELIER LYCÉE BRANLY — LYON (69) ANIMATEUR : THIERRY RENARD — PROFESSEUR : FABRICE CARNET
SANS TITRE Le mot avatar Vient de Vishnou C’est un mot qui a l’air bizarre Mais c’est un peuple qui vit quelque part Loin de chez nous Dans avatar il y a avare Qui n’est pas de bon goût Mais il y a aussi le mot art Qui est bien plus doux Mais je préfère le malabar Qui a le meilleur goût Ou le carambar Qui colle de partout Ce qui me donne le cafard. — GARAH ABDERRAHMANE, CLASSE DE 6e D COLLÈGE DAISY GEORGES-MARTIN — IRIGNY (69) PROFESSEURE : CAMILLE DOUZELET
HARCÈLEMENT MORAL ET PHYSIQUE 4 ADOS, 4 HISTOIRES EMMA : « Salope », qu’ils me disent La cruauté les aiguise « T’es moche » On me le reproche Toujours ces moqueries Plus jamais je ne souris Pourquoi tant de haine Pourquoi tant de peine Une personne doit mettre fin à ce calvaire, sinon, ce calvaire mettra fin à ma personne. AMBRE : De pire en pire Leurs regards sur mes rondeurs J’ai peur Je pleure Vouloir se sentir normale Sans ces rondeurs qui gâchent le moral Ma vie n’est plus qu’un cauchemar Je m’endors tard Peur d’en parler Je télésnobe mes parents Je reste cachée. CHARLOTTE : Avec leurs yeux sournois À croire qu’ils n’attendent que moi « Fayotte, intellotte Suicide-toi, t’es moche T’es une pourriture Jette-toi sous une voiture » Toutes ces moqueries sont source de mon ennui Toutes ces horreurs m’agressent
— K — Eva, Naomi, Micu, Adrada Lycée technologique Petre mitroï Biled / Timis (Roumanie) Professeure : Corina Fénichiu
— L— A. Bornand, L. Truchet, L. Afriat, Q. Bertho, A. Jacquart Centre social et culturel, Grigny (69) Animatrice : Évelyne Droz
— M — Collectif College Charcot, Lyon (69) Professeure d'arts plastiques : Aurélie Blondel
Des fois, j’imagine une autre vie Sans tous ces soucis Juste plein d’amis Alors je suis montée sur mon nuage Pour trouver un monde meilleur Un monde où je n’aurais plus peur. NATHAN : On m’a traité de PD J’ai pas rétorqué Pourtant j’ai chialé Je ne m’assume plus De peur d’être exclu Je voulais plus y aller Mais j’étais obligé Dans ce lycée de malheur Ma famille n’a pas conscience De toute cette violence Je les télésnobais Quand ils me parlaient Enfin je sors du monde réel Je me sens pousser des ailes Tellement libéré Mais la réalité m’a vite rattrapé Alors le soir Dans le noir Je pleure Dans mon malheur Incompris Je m’autodétruis Au revoir Je m’autodétruis Fin de l’histoire. — IBTISSAME AYASSI, CAMILLE BÉRAUD, ALEXIA FIORINI, MATÉO LAMBOLEY-DUVERGEY, ADÈLE MOSA, MÉLANIE RICHARD, (15 ANS), LYCÉE PRIVÉ LA XAVIÈRE — LYON (69) PROFESSEURE : NADIA GUICHARD
HARCÈLEMENT SCOLAIRE Parfois, ça me fait marrer La façon dont certains aiment m’insulter. Traiter d’intello, pour traiter d’intelligent Quelle logique y a-t-il là-dedans ? Pourtant, je suis, Maman, Gentil et sociable, Pourtant en classe, la tension est palpable Et je deviens irritable, peut-être même détestable Même dans le car On me fait des canulars Pourtant je suis pas un avatar Ni un bâtard Ni un gros crevard Parfois, ça me fait sourire De voir que certains veulent me soutenir Mais, malgré mes attentes, ils restent distants Quelle logique y a-t-il là-dedans ? Timide, j’étais, Timide, je resterai Timide, c’est difficile à vivre Timide, devant les autres Timide, c’est pas ma faute Timide, c’est être différent Timide, c’est difficile quand on est adolescent Rejeté, jeté tel un déchet dans la rue Je vous salis la vue Mais je vous salue Marie Protège-moi de toutes ces conneries Parfois, ça me fait pleurer La façon dont certains aiment blesser Donner des coups, pour amuser les gens Quelle logique y a-t-il là-dedans ? Essaie de me croire
Tu es un pirate Sur l’océan tu navigues Sans loi ni cravate — MARTINE, ATELIER CALLIPALABRA, ADAPT DU RHÔNE — LYON (69) ANIMATRICE : MARTINE SILBERSTEIN
TCHERNOBYL, UN CANULAR DE TABLOÏDS ? Fureteur Pirate, c’est moi qui meurs à cause d’un Nuage Nomade qui m’a pris comme Favori. Alors j’héberge une Émoticône Rageuse dans mon circuit sanguin. Aux jeux vidéo mon Avatar est un liquidateur dans la fureur de vivre. Je télésnobe mon conscrit pour voir s’achever l’Arche de protection du réacteur. Bientôt je ne serai qu’un cadavre exquis, dans un atelier d’écriture. Une esquisse ténébreuse flotte sur mon sarcophage. Je suis prédestiné à la page nécrologique. Je suis irradié. — LAURENCE VIGNON, ATELIER D’ÉCRITURE HISTOIRE DE VIE CENTRE TEMPÉRANCE — LYON (69), ANIMATRICE : JANIE ARGOUD
SANS TITRE Nuée comme Une Averse de Grêle Exceptionnelle Personne qui a un Intérêt Régulier À Traquer une Erreur informatique Femme Amie ou Voleuse d’ Or Regardée avec un Intérêt Toujours Extrême Habitant en Errance Bien Exactement Réveillé Généralement En Rêve — AGNÈS DEMARESCHAL, ATELIERS DE LA RUE RAISIN — SAINT-ÉTIENNE (42) ANIMATRICE : VÉRONIQUE GUILLAUME
SANS TITRE Lors de son entretien, le DRH lui avait dit qu’il souhaitait recruter un travailleur nomade. Aussitôt, des images de désert, de Touaregs et de caravanes de dromadaires avaient envahi son esprit. Un instant, il crut à un canular, mais la mine pincée du recruteur le ramena bien vite à la réalité. Celui-ci lui précisa : « Vous verrez, après quelques semaines de formatage, nous allons faire de vous un véritable geek ». Au début, la réalisation de son avatar l’avait plutôt amusé. Il utilisa tous ses talents artistiques pour créer un personnage à la fois attachant, séducteur et drôle. La suite fut beaucoup moins drôle. Dès les premiers jours de travail en autonomie, il dut faire face à un pirate particulièrement virulent. Il perdit toutes ses données, pourtant stockées dans un nuage ultra-sécurisé. Du moins le croyait-il. « Excellent baptême du feu ! », se dit-il. Il se transforma en fureteur fou, collectionnant les favoris qui l’aideraient à reconstituer tout son système, avant de l’héberger à nouveau en toute sécurité. Ça devint une véritable obsession, s’isolant de plus en plus, abandonné par ses rares amis qu’il télésnobait sans s’en rendre compte. Même avec sa propre mère, il se contentait de communiquer par émoticônes. — VÉRONIQUE GUILLAUME, ATELIERS DE LA RUE RAISIN — SAINT-ÉTIENNE (42) ANIMATRICE : VÉRONIQUE GUILLAUME
NUAGE Parfois, lorsque j’étais enfant, je m’amusais à observer les nuages et à imaginer mille et une formes. Un éléphant, une girafe, une carte géographique, un dauphin, bientôt métamorphosés ou disparus au gré des vents. Désormais, le nuage s’appelle « Cloud »… Éveille-t-il autant ou davantage l’imaginaire des enfants ? — ÉVELYNE DELAYE, ATELIER BIBLIOTHÈQUE CHATULIVRE CHATUZANGE-LE-GOUBET (26), ANIMATRICE : ÉVELYNE CHOVET
L’HOMO NUMERICUS On reconnaît ce spécimen à son oreille endolorie à force d’y coller son téléphone, à son nez écrasé à force de se heurter dans des poteaux tout en pianotant, à ses yeux louches à force de passer du temps devant ses écrans, et à ses fesses aplaties à force de rester assis devant l’ordi. — ÉVELYNE DELAYE, ATELIER BIBLIOTHÈQUE CHATULIVRE CHATUZANGE-LE-GOUBET (26), ANIMATRICE : ÉVELYNE CHOVET
VOYAGE EN CYBÉRIE Sur les ailes géantes D’un fureteur zélé Tel l’antique Pégase Arpentant les nuages Dans le cyberespace Ange moderne, tu t’élances Escorté dans ton vol Par les émoticônes Reconnu, salué Par tous les avatars Nargué par un mini Pirate se prenant Pour un cheval de Troie ! Snobant ces canulars Tu continues ta course Et arrives où t’attendent D’impatients favoris Que ton vaisseau fantôme* N’héberge que pour toi Même pas décoiffé ! *Vaisseau fantôme = nomade — EMMA WINKER, 68 ANS, ATELIER CENTRE COMMUNAL D’ACTION SOCIALE, MAIRIE DE THONON (CCAS) PÔLE ANIMATIONS SÉNIORS — THONON-LES-BAINS (74) ANIMATRICE : ANNIE TURLIER
LE PETIT POÈTE Il marchait d’un bon pas. Dans le ciel les nuages, D’où fusaient des éclairs, annonçaient des orages. Il s’avisa alors auprès d’un vieux berger D’un hôte qui, ce soir, pourrait bien l’héberger. « Allez donc, lui dit-il, chez le grand Fureteur, Surnom du Canadien, ancien navigateur, Sa maison est là-bas, tout près de la bourgade, Il vous accueillera, vous qui êtes nomade, Vous lui rappellerez son passé de pirate Cinglant mer de Baffin à bord de sa frégate ». — MICHEL DEYRES, 72 ANS, MJC D’ANNONAY — ANNONAY (07) ANIMATRICE : CLAUDINE BALLY
L’AVATAR ET LE PIRATE Maître Avatar, d’humeur nomade Sur un nuage perché, se baladait au gré du vent, Tenant en son bec un document classé top secret. Un pirate du genre fureteur En quête d’aventures Le télésnoba à peu près en ces termes : Et bonjour Monsieur de l’Avatar Que vous êtes branché ! Que vous me semblez connecté ! Si votre Tchat se rapporte à votre Skype Vous êtes le favori des hôtes de la toile, Et chacun doit se disputer L’honneur de vous héberger. À ces mots, l’Avatar se transforme en émoticône joyeux, Il sourit de toutes ses dents Et laisse tomber le précieux document, Le pirate s’en saisit et dit : Mon bon Monsieur Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, Vous avez de la chance, pour cette fois, la leçon est gratuite ! C’était un canular ! — CLÉMENCE BRUNET, 65 ANS, MJC D’ANNONAY — ANNONAY (07) ANIMATRICE : CLAUDINE BALLY
SANS TITRE La poésie est un nuage qui reflète par sa pluie le bon sens de l’âme de chacun. — DOUNIA REZIGUA, 13 ANS, ATELIER BIBLIOTHÈQUE GEORGES-PEREC — VAULX-EN-VELIN (69) ANIMATEUR : HASSAN GUAID
SANS TITRE Les signes de ponctuation de notre belle langue ne sont pas heureux de vous annoncer la naissance de ÉMOTICÔNE Juste née pour faire passer les vieux pour des fossiles, voire grabataires ! Un visage plat, sans caractère. Rien ne vaut une jolie frimousse ! — MARTINE PARDO, ASSOCIATION MES MURS DE MOTS, ATELIER D’ÉCRITURE MJC BOURG-EN-BRESSE — BOURG-EN-BRESSE (01) ET ATELIER CAFÉ-ÉCRITURE, CAFÉ DE CAMPAGNE DE PÉRONNAS — PÉRONNAS (01), ANIMATRICE : CLAUDIE DEBOUTTE
LA DÉMOCRATIE Il y a quelques semaines, le favori des sondages pour l’élection présidentielle a subi un gros avatar. Des journalistes fureteurs, aidés peut-être par quelques pirates informatiques, ont découvert la fraude et dévoilé le scandale. Tout cela n’a rien d’un canular et notre ancien premier ministre, non content de nous télésnober, a fait circuler des messages accompagnés d’émoticônes rassurants en réaffirmant sa droiture et sa volonté de continuer sa mission. Qu’allons-nous devenir, pauvres nomades, ballottés de gauche à droite sans jamais personne pour nous héberger avec droiture et honnêteté ? Nous, électeurs, aimerions entrevoir un rayon de soleil dans ce ciel chargé de nuages noirs. — GILLES CHAVEROT, 59 ANS, ATELIER DE L’OFFICE DE TOURISME, MAISON DE PAYS DES MONTS DU LYONNAIS — SAINT-MARTIN-EN-HAUT (69), CONTACT : PATRICIA ANNE GUINAND
TÉLÉSNOBER Tap ! Tap ! Rap ! Sur ton petit clavier ! Eho ! T’es où ? Les amis, les vrais, ils sont tous là… Et toi t’es dans ta bulle Sur ton phone, ta tablette, ta phablette … News, navigateur, numéro, blablabla Ohé matelot ! Matelot navigue sur l’écran… Bon vent ! Bon voyage ! C’est où la Terre ? Eh ! L’ami, on te parle ! Mais t’es pas là ! Reviens quand tu peux ! On s’en va ! — MAXIME, ATELIER SOCIOLINGUISTIQUE CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DE GRIGNY — GRIGNY (69) ANIMATRICE : MALIKA BOURAS
Son emblématique format journal, utilisé
Une surprise ? Pas vraiment ! Cette question
Furetez et découvrez des créations originales,
truculentes et engagées sur les dix mots 2017.
—— INSTAGRAM DIX MOTS AUVERGNERHÔNE-ALPES
PUISSANCE DIX LE MAG_ Aurore Sudre
depuis 2012, laisse la place à un format plus
audacieux et plus ludique. En presque 18 ans
d’existence, et au risque de se banaliser, le jour-
nal des contributions fait le choix d’opter pour
ce format plus dynamique, résolument plus
réjouissant avec, à la clé, une nouvelle maquette.
le poster
de la refonte du journal est une envie ancienne
de l’Espace Pandora qui a mis tout en œuvre pour
que la nouvelle formule soit conçue et présentée
dès cette édition.
Le contenu est lui aussi repensé avec un
séquencement des rubriques plus rythmé, avec
des focus sur des initiatives de terrain, des
contributions encore plus identifiées et avec
l’idée originale que le journal se métamorphose
en un poster géant à accrocher.
Dépliez les pages.
Laissez-vous surprendre par l’objet.
à retrouver en page centrale
U A H K M I R B E M E W H R M
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— TÉLÉSNOBER — AVATAR — FAVORI
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— CANULAR — HÉBERGER — FURETEUR
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— NUAGE — EMOTICÔNE — PIRATE
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LA MAISON DE L'ENFANCE JULES-GUESDE PRÉSENTE : LES MOTS MÊLÉS DE MOHAMED
C’est le fruit de la complicité entre plusieurs classes : les premières années de Prépa accompagnées par Fabienne
contributions qui se transforme entièrement.
— Qui a participé au projet ?
octobre 2016, c’est aujourd’hui le journal des Hélène Bertin
Chacun s’est emparé du mot à sa manière, les prépas ont plutôt travaillé sur la notion de voyage, tandis que les BTS ont travaillé sur un sens plus large, sur ce que ça leur inspirait (objet nomade, esprit nomade, liberté…). Le but étant de commencer par les arts plastiques pour se diriger petit à petit vers le design et le stylisme. J’ai également accompagné les jeunes en BTS Design de Mode sur la réalisation d’une vidéo pour qu’ils travaillent sur les différentes facettes de ce mot. Par l’intermédiaire des « dix mots », il a été possible de créer un projet qui touche l’ensemble de l’établissement, avec un travail qui a permis de fédérer l’équipe pédagogique et les élèves de différentes filières.
Après avoir fait évoluer le jeu des dix mots en
— Comment les élèves se sont-ils approprié le mot ? Quelle était la démarche ?
en devenant Puissance Dix le Mag.
J’utilise les dix mots lorsque je travaille avec l’association Filigrane dans le cadre des ateliers de la Caravane des dix mots Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’arrive donc également de m’en servir lors de mes cours à l’école lorsqu’ils m’inspirent. J’ai choisi ce mot pour sa richesse, il peut être vu de multiples manières (thème de l’informatique, de la liberté…), ce qui laisse un grand champ d’action aux élèves. Cela nous a aussi permis de faire un lien avec l’écrivain Mouloud Akkouche avec lequel les élèves ont écrit des textes « nomades ».
tions En dix mots comme en cent fait peau neuve
— D'où vous est venue l’envie de travailler sur l’un des dix mots ? Pourquoi avoir choisi le mot nomade ?
mots ! Le 16 juin 2017, le journal des contribu-
les dix mots vus par
« émoticône » | anonymes | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
Le mot nomade m'évoque l'enfance, la mienne, où je jouais à être une Indienne qui change de campement selon les saisons ou les incursions… J'ai toujours été du côté des Indiens.
— Enfin, pour conclure, Martine… si je vous dis nomade, que me répondez-vous ?
La langue pour moi, c'est l'autre qui prend sa place parce que je sors de moi-même pour aller vers lui. C'est la vie qui exulte dans la rencontre. Les mots me fascinent et m'emportent, même les premiers mots. J'ai adoré les actions menées dans ce cadre en AuvergneRhône-Alpes où "le moindre mot" côtoie les plus grands et trouve sa place. La langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté. J'ai beaucoup aimé leur aspect festif et généreux.
— La langue, maintenant. La langue française, dans tous ses états. Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ?
Le voyage au Mali n'était pas le premier que je faisais sur les terres africaines mais il a particulièrement nourri mon travail d'artiste : il y a d'abord la beauté des terres rouges, des pistes dans le sable, le silence du fleuve et des hommes qui le traversent qui m'incitent à méditer ou écrire ; il y a ensuite l'incroyable mariage du fleuve, de la terre rouge et sèche, et des champs verts et fertiles qui interpellent ma parole d'artiste engagée dans la diversité culturelle. Il y a aussi la force de ceux qui croient en l'avenir meilleur, de ceux qui forgent leur destin malgré l'adversité et qui nous appelle, nous artistes, à subvertir la réalité, à la rêver meilleure. Là-bas, il y a enfin une présence forte de la mémoire, des empreintes, et le geste artistique y trouve naturellement sa place, à l'instar des admirables sculptures du musée d'art de Bamako.
— Le thème retenu pour cette occasion, assez unique, était celui du fleuve. En effet, les élèves concernés par le projet ont eu deux fleuves à réunir, le Niger d’un côté, le Rhône de l’autre. Vous-même, vous vous êtes rendue au Mali à plusieurs reprises… Avez-vous été inspirée, dans votre travail d’artiste, par ces eaux mêlées ?
Ce projet de « partage des eaux », comme le titre du livre d'Alejo Carpentier, est né du désir commun que nous avions de réunir nos continents, nos fleuves et nos histoires pour enrichir mutuellement nos cultures. Aller ailleurs pour mieux comprendre ici, aller ailleurs pour se rassembler ou se ressembler… Ce qui a réuni les acteurs de ce projet, c'est l'altérité et le désir d'abolir des frontières.
— Chère Martine Meirieu, vous avez été associée à un projet d’échanges entre le lycée Saint-Exupéry de Lyon et le lycée Liberté de Bamako (Mali). Pouvezvous nous relater, en quelques mots, cette aventure sans frontières fixes ?
COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE, MARTINE MEIRIEU MÈNE UN TRAVAIL DE THÉÂTRE AVEC DES PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAP AU SEIN DE L’ASSOCIATION EOLO.
FOCUS FRANCOPHONIE « la langue nous réunit et tisse des liens subtils entre ceux qui n'ont pas toujours la parole et ceux qui la prennent sans difficulté »
Dépliez les pages !
Quilici (stylisme), les premières années de BTS encadrées par Guillaume Clerc (stylisme) et moi-même. Des étudiants de l’école Presqu'île ont également participé à la mise en scène de la soirée Nomade. Organisée lors du Magnifique Printemps ! en mars 2017, cette soirée a donné lieu à une exposition des œuvres créées.
Révolution pour les participants au jeu des dix
sommaire
Hélène Bertin est artiste plasticienne et chargée d’enseignement en arts plastiques à l’école SupdeMod à Lyon. Ses élèves se sont emparés du mot « nomade » cette année.
ÉDITO
NOMADE / NO MADE — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
01
SANS TITRE INTER-NAÎTRE
Retrouvez l’intégralité de la sélection « Dis-moi dix mots sur la toile », édition 2017 sur le poster en page centrale
Tu es mon favori j’ai dit mon favori mon canular mon bout de placard celui que je me raconte qui se la raconte tu es mon semblable mon avatar celui qui me télésnobe qui tournicote qui dans le tram prend la pose tu es mon cauchemar mon illusion qui sur le trottoir se la ramène et sur la toile s’emmêle trébuche gazouille tartine à l’émoticône badine avec les like tu es le fureteur sauvage l’animal qu’on encage qui déraille qui palpite qui babille sous une barre grise qui pétille s’abandonne sous des bulles un lâcher de bulles un nuage de bulles un souffle de fête foraine un brin de développement durable un reste de campagne un rêve de nomade tu es mon pirate mon trip hors connexion sur le rocher posé là entre deux caisses tu es à moi.
Paysage urbain
SAMIRA NEGROUCHE, POÈTE POUR UN COUPLE DE VÉNISSIEUX _
LE 13 AVRIL 2017. ÉCRIT EN PARTENARIAT AVEC EXPRESSIONS. LE JOURNAL DE VÉNISSIEUX.
les dix mots par un écrivain
Je me souviens d'une menace diffuse dans la ruelle étroite de ce village au bord du fleuve. Un Touareg immobile suit son cours du regard. Sentinelle de l'eau, il attend dans ce temps suspendu.
Je me souviens d'un Touareg immobile : il suit la piste du regard. Impassible, il attend dans le temps arrêté de Ségou.
Je me souviens de deux arbres face à face au bord du fleuve, un peu seuls. Ils attendent un silence un avenir meilleur dans la lumière bleutée du jour qui tombe. J'aime le soir…
Je me souviens des femmes en couleur, en lumière, en sourire, le long du fleuve. Je me souviens des hommes longilignes au fil de l'eau qu'ils fendent en silence.
je me souviens de la route ensablée, de la terre rouge et des maisons carrées, d'un âne qui trottine un enfant sur le dos surgie d'on ne sait où… une île un village des gens un nuage de poussière une brume, tout d'un coup…
Au fil de l' eau
MARTINE MEIRIEU, COMÉDIENNE ET METTEURE EN SCÈNE _
« nuage » | anonymes | sélection off Maison centrale — Roanne (42) Contact : Odile Gantier
AVATAR – CANULAR – ÉMOTICÔNE – FAVORI – FURETEUR HÉBERGER – NOMADE – NUAGE – PIRATE – TÉLÉSNOBER
Été 2017
Les étoiles roses tombent du ciel Les voiles cachent leurs étincelles L’aigle royal les révèle Les nuages partent d’un battement d’ailes — AMINE, 17 ANS, UEAJ DE VÉNISSIEUX — VÉNISSIEUX (69) ANIMATEUR : TOUFIK OUAHDI Serais-je un avatar De mon miroir la star Ou juste un canular Pour changer de regard Il n’est jamais trop tard Je laisse tomber le fard Et je pars au hasard
Composition du jury régional du jeu des dix mots 2017, jeudi 20 avril 2017 – Théâtre des Asphodèles, Lyon 3e.
BONJOUR Serais-je émoticône Célèbre madone Ou gone de la zone Je vole sur l’Hexagone Au milieu de la faune Accroché à mon phone J’en reste aphone
Organisé sur l’initiative du ministère de la Culture, l’opération « Dis-moi dix mots » invite chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots. Ces dix mots sont choisis, chaque année, par les différents partenaires francophones : la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie.
DIS-MOI DIX MOTS SUR LA TOILE, SÉLECTION 2017 Le jury des dix mots
LES DIX MOTS 2017
Serais-je votre favori Un onglet me sert d’abri Je survis à tous les tris De jour comme de nuit On m’ouvre on me sourit Ici sont mes amis Disponibles à l’infini
Serais-je un fureteur Voyageant sans ardeur Chercheur d’or dinateur Éternel migrateur Naviguant en profondeur Vers des plaisirs de voyeur La solitude me fait peur
Je suis dans les nuages ou plus précisément sur mon nuage. Chacun a le sien, unique, que l’on peut difficilement partager, car trop léger. Seul moi y ai ma place. Je voyage au gré des vents et reviens sur terre lorsqu’il se déleste en pluie. Aujourd’hui, pluie de mots. Demain pluie d’amour. Puis pluie de soleil. En tout cas, pluie de vie. Une seule façon de partager : laissez-vous mouiller par ces gouttes de nuage… — EPHREM, 23 ANS — ASSOC. TRÈFLE À QUATRE FEUILLES CHEZ MME ANDRÉE STUDLE — BRIGNAIS (69) ANIMATRICE : ANDRÉE STUDLE
GOUTTES DE NUAGE
Le jeu « Mission 54 » est né de la volonté de l’Institut international pour la francophonie (2IF) de l’Université JeanMoulin Lyon 3 de donner une image moderne et ludique de la francophonie, d’initier le plus d’enfants possible aux principaux concepts de la francophonie et de rendre visibles les opérateurs de la francophonie. Les élèves de CM2 francophones constituent le public privilégié. Le jeu peut être utilisé avec leurs enseignants et leurs parents mais aussi par les apprenants de français langue étrangère (FLE) de niveaux A1 à B1. Lors de la phase de création du jeu, nous avons fait voter les élèves des classes de CM1-CM2 de l’école primaire publique Berthelot (Lyon 7e) pour choisir le héros du jeu. C’est le petit robot AM-7 – qui vient d’une autre planète pour découvrir les pays de l’espace francophone – qui l’a emporté grâce à ses moyens de transport (pieds motorisés, roue, hélice, fusée) évolutifs en fonction du score. Précisons que ce robot nous a été proposé par notre développeur informatique, la société BIIN (Villeurbanne), qui a déjà collaboré avec des ins-
— Comment est né le jeu « Mission 54 » ? Pourquoi avoir choisi un robot et l’univers spatial pour parler de la francophonie ?
L’Institut international pour la francophonie (2IF) a développé, avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le jeu « Mission 54 » disponible gratuitement sur Smartphone et tablette via Apple Store et Google Play ainsi qu’une version web. Retour sur cette aventure numérique et langagière dans un entretien avec Aurore Sudre, chargée du projet « Mission 54 ».
MISSION54.ORG
Le bilan est très positif avec plus de 2 500 utilisateurs du site internet et 1 200 téléchargements de l’application mobile. Lancé avec 1 500 questions, le jeu « Mission 54 » a pour objectif de continuer à être enrichi et actualisé. C’est pourquoi il est ouvert aux questions proposées par les joueurs.
— Quelques mois après, avez-vous pu faire un bilan ? Est-ce que le jeu est continuellement développé ?
Les élèves testeurs lyonnais ont été très enthousiastes en jouant en ligne avec « Mission 54 » qui valorise leurs connaissances scolaires (langue française, mathématiques, histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie) mais aussi leur culture générale (notamment artistique et sportive) que le jeu enrichit avec la francophonie comme ligne directrice. Lors de son lancement le 20 mars 2016 à Nantes, le jeu a également rencontré un franc succès auprès des enfants et de leurs parents. Une opération de communication a été menée auprès de nombreuses institutions comme les Alliances françaises, les Instituts français et les espaces Campus France. Les retours des utilisateurs sont très positifs en France comme dans les autres pays francophones mais aussi du reste du monde.
— Comment a-t-il été accueilli ? En France ? Dans la francophonie ?
titutions culturelles sur des projets éducatifs numériques.
« DONNER UNE IMAGE MODERNE ET LUDIQUE DE LA FRANCOPHONIE » — FOCUS FRANCOPHONIE
Pirate ! Quand je dis « pirate », me voici projeté en pleine mer, embarqué à la découverte du monde ! C’est fou comme un mot tout simple peut déclencher tout un imaginaire !
— Parmi les dix mots cette année, lequel a votre préférence ? Pourquoi ?
La langue est au cœur de notre projet, aussi notre compagnie s’est-elle impliquée dans l’action des dix mots dès sa création en 1999. Avec nos spectacles et actions artistiques, nous travaillons à faire se rencontrer les gens avec la littérature et la poésie. On s’enrichit avec les textes. Nous allons souvent vers les publics pour qui les pratiques dites culturelles ne vont pas forcément de soi, et trouvons avec « le jeu des dix mots » un support riche pour donner la parole, proposer des moyens de s’exprimer tout en ayant la liberté de renouveler les formes artistiques que nous proposons. La dimension fédératrice de l’action est aussi très intéressante, elle permet de créer du lien entre des personnes, des structures et des territoires. Et comme c’est un jeu, tout cela se fait dans le plaisir.
— Pouvez-vous nous dire quels sont les liens, étroits, que vous entretenez personnellement avec la langue de Molière et de Rimbaud ? Et que pensez-vous, après toutes ces années d’agitation théâtrale, des actions menées (dans notre région, en particulier) autour du jeu des dix mots, des enjeux de ces actions qui tendent presque toutes à une meilleure maîtrise de notre langue ?
— Cher Patrice Vandamme, avec Les arTpenteurs vous êtes à l’initiative d’un projet ambitieux autour des langues, « La clé des langues ». Pouvez-vous nous relater, en quelques mots, cette aventure ? Comment est né ce beau projet et quels en sont les objectifs recherchés ? J’ai observé que nombre de langues sont parlées par les habitants des territoires. Ainsi, rien qu’à La Duchère, j’ai entendu plus de 70 langues ! Je pense qu’il est essentiel de valoriser cette richesse et d’inviter les habitants à prendre toute leur place dans la vie culturelle locale en s’appuyant sur leurs compétences linguistiques. Alors, nous avons imaginé et créé un spectacle multilingue, « La clé des langues », qui réunit en scène artistes et habitants pour partager toutes ces langues. Chaque représentation permet aux spectateurs de découvrir une quinzaine de langues. En amont, des ateliers artistiques permettent aux participants de choisir des poèmes, chants, récits personnels, recettes de cuisine… et de les mettre en voix, avec les traductions. En disant des poèmes du monde entier, ils peuvent exprimer des choses de leur vie. L’écrivain-voyageur Jean-Yves Loude a écrit à ma demande un texte qui constitue le fil rouge du spectacle. « Les langues sont des clés », dit-il, « elles aident à marcher vers l’humain ». Il nous semble en effet qu’accueillir l’autre avec sa langue, l’accueillir avec la nôtre permet de s’enrichir mutuellement et de se redécouvrir loin de tout préjugé. Cultiver le lien entre toutes les langues et notre langue
commune, le français, permet aussi de soutenir l’apprentissage et la maîtrise de celle-ci, car il est plus sécurisant d’apprendre une nouvelle langue en s’appuyant sur sa langue maternelle.
Installée dans le quartier de la Duchère à Lyon, la compagnie Les arTpenteurs s’est emparée très tôt des dix mots comme outil de création et de lien social. Entretien avec Patrice Vandamme, artiste et directeur de la compagnie.
LES LANGUES SONT DES CLÉS — PARTAGE D’EXPÉRIENCES
Le jeu des dix mots en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est : – inciter toute personne à une expression individuelle ou collective. – permettre la valorisation de cette expression artistique. – en 2017, 1 027 contributions plastiques et textes envoyés à l’Espace Pandora. – la participation de 90 particuliers, 478 ateliers artistiques et 459 groupes scolaires. – la conception de Puissance Dix le Mag qui réunit 40 textes et 30 créations plastiques, tous retenus de manière anonyme.
Impression : ICA – Imprimerie Courand et Associés. Réalisation : Espace Pandora – 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux. Contact : espacepandora@free.fr – 04 72 50 14 78 ESPACEPANDORA.ORG
Découvrez, à l’intérieur de ce magazine, le poster des créations dix mots sélectionnées par le jury de l’opération en Auvergne-Rhône-Alpes !
—— TWITTER PUISSANCE DIX Choisis d’après le thème « Dis-moi dix mots sur la toile », les dix mots 2017 sont l’occasion de manifester combien la langue s’adapte aux pratiques numériques en prenant un sens nouveau. Une invitation à explorer des espaces virtuels et réels !
Je m’appelle IBRAHIM et mon surnom est Bamou. J’ai deux frères et deux sœurs. Je suis né à Dzaoudzi Mamu. C’est à Mayotte, dans l’océan Indien. Quand j’avais 3 ans, je suis allé passer des vacances aux Comores où ma tatie habitait. Elle nous a hébergés plusieurs semaines. On allait à la plage et on pêchait des poissons gris. À la maison, on les faisait griller, on les mangeait avec du riz et du piment : c’était délicieux ! À Mayotte, j’allais souvent dans la forêt et j’allais aussi à la pêche. Il fait chaud à Mayotte et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de nuages. À la maison, je parle shimaoré avec ma maman avec mes deux frères et ma sœur et avec mes amis aussi. J’étais en 5e dans un grand collège qui s’appelle Zena M’Dere. C’est à Pamandzi (Petite Terre en shimaoré et la deuxième plus grande île de Mayotte). Allez sur ce site si vous voulez en savoir plus, puis cliquez sur le nom de mon collège. https://www.ac-mayotte.fr/index.php/etablissements/les-etablissements/second-degre/30-es-fiches-etablissements-du-2nd-degrecolleges-et-lycees-de-mayotte Pour aller à Grande Terre, il faut « barger », c’est-à-dire prendre une barge (une embarcation) pour faire les deux kilomètres qui séparent les deux îles. Cela prend 15 minutes et il y a un départ toutes les 30 minutes. C’est sur Petite Terre que se trouve l’aéroport international de Dzaoudzi-Pamanzi. J’y ai pris l’avion pour venir en métropole. — IBRAHIM, COLLÈGE HONORÉ-D’URFÉ — SAINT-ÉTIENNE (42) PROFESSEURS : AMINA BOUHAFSI, ANIMATRICE ET RESPONSABLE DE LA SALLE INFORMATIQUE — VÉRONIQUE VERNETTE, AUTEUR ET ILLUSTRATRICE D’ALBUM JEUNESSE — MAGGIE BRIZET-IYASSU, ENSEIGNANTE DE FLE-FLS Serais-je un nomade À l’heure où tout s’évade Dans ma prison d’arcades Donnez-moi l’accolade Portez-moi l’estocade Je refuse cette mascarade Et sors ma parade
ESPACEPANDORA .ORG Directeur de la publication : Thierry Renard – Espace Pandora Comité de rédaction : Frédéric Merme et Marie-Caroline Rogister – Espace Pandora avec la participation de Filigrane. Conception graphique et maquette : Kojak, bureau de création.
Serais-je sur mon nuage Image dans un mirage Sans frontière ni rivage Avec mon équipage Je cherche un ancrage Au-dessus des orages Où poser les bagages
04 72 50 14 78 espacepandora @free.fr
—— FACEBOOK PUISSANCE DIX
Serais-je un pirate Éternel acrobate Pilleur d’agates Caché dans mes pénates En posture délicate Je surfe à la hâte Risquant l’échec et mat
ESPACE PANDORA 8, place de la Paix, 69200 Vénissieux
—— INTERNET ESPACEPANDORA .ORG
Voulez-vous m’héberger Pour quelques nuitées Je décide de m’engager D’exister sans télésnober Pause sur la toile araignée Entre réalité et virtualité Je capture ma vérité — COLLECTIF, CENTRE HOSPITALIER, GROUPE D’ÉCRITURE CTJ CHAMPAGNE — SAINT-CYR-AU-MONT-D’OR (69)
contact DISMOIDIXMOTS.CULTURE.FR
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dis-moi dix mots sur tous les tons —— Hélène Bertin, plasticienne —— Adèle Blin, Caravane des dix mots —— Philippe Camand, Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD) —— Myriam Chkoundali, Espace Pandora —— Élise Courouble, Filigrane —— Anne de Boissy, comédienne —— Émilie Georget, Caravane des dix mots —— Anne-Caroline Jambaud, journaliste —— Brigitte Jouve-Villard, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes —— Michel Kneubühler, consultant —— France Laredo, coordinatrice des actions culturelles à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 —— Frédéric Merme, Espace Pandora —— Jamel Morghadi, Espace Pandora —— Toufik Ouahdi, Unité éducative d’activité de jour (UEAJ) de Vénissieux —— Girish Patel, étudiant et auteur —— Thierry Renard, Espace Pandora —— Marie-Caroline Rogister, Espace Pandora —— Athénaïs Théodossopoulous, Filigrane —— Johann Vergnon, Filigrane —— Barbara Vey, Espace Pandora —— Karin Zugaro, Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC).
* (bavarder, au Québec)
RETROUVEZ LES CRÉATIONS VIDÉOS ET SONORES DIX MOTS SUR LA PAGE FACEBOOK PUISSANCE DIX !
ACCENT BAGOU GRIOT JACTANCE OHÉ PLACOTER * SUSURRER TRUCULENT VOIX VOLUBILE
– Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à avoir recours au son et à la vidéo pour participer au jeu des dix mots ! – À défaut de pouvoir les publier dans Puissance Dix le Mag, les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury régional sont valorisées et partagées sur la page Facebook Puissance Dix, ouverte et accessible à tous. Rendez-vous vite sur Internet pour découvrir ces pépites ! WWW.FACEBOOK.COM/ LESDIXMOTSENRHONEALPES/
DIS-MOI DIX MOTS : ÉDITION 2018 dossier central : le poster des créations dix mots en auvergne-rhône-alpes ! U
« fureteur » | collectif | sélection off Centre social et socio-culturel des Taillis — Bron (69) Intervenants : Catherine Chaize, Marie-Pierre Labalme, Soccorse Mastromatteo
Merci à tous les participants au jeu des dix mots 2017
« nomade » | anonyme | sélection off Maison centrale — Roanne (42) — Contact : Odile Gantier
Les dix-mots 2017 en Auvergne-Rhône-Alpes :
Martine Meirieu
Patrice Vandamme
Samira Negrouche