PROGRAMMATION
AU QUOTIDIEN, LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN ⊕ Essentielle nature → 4
⊕ Un retour à la nature pour l'architecture → 7 QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES ⊕ S'initier au jardinage → 9 ⊕ De jardin en jardin, de citoyen en citoyen → 10
⊕ La lumière qui pollue → 12 S’ALIMENTER : PRENDRE SOIN DE SOI ET DE L’ENVIRONNEMENT ⊕ Jardins de bon goût → 14
⊕ Des plantes dans la pharmacie → 18
⊕ Le bien-être est dans les feuilles → 19 INSPIRANTE NATURE ⊕ Les saules à la rescousse → 25 ⊕ Conversation cosmique → 26
JOURNALISTES Brïte Pauchet, Anne-Marie Luca, Marylise Hamelin, Charles Prémont RÉFÉRENCE ET VALIDATION Espace pour la vie DESIGN GRAPHIQUE orangetango RÉVISION LINGUISTIQUE Catherine Baudin INFOGRAPHIE Stéphanie Rivet (Pulsation graphique)
PAR CHARLES-MATHIEU BRUNELLE DIRECTEUR D’ESPACE POUR LA VIE
© ESPACE POUR LA VIE 2017
Février 2017, Papillons en liberté. Sentir le souffle du battement d’ailes d’un papillon sur sa joue… Le ton est donné ! En cette année de célébration, Espace pour la vie fête la nature. La nature qui nourrit. La nature qui inspire. La nature qui fait du bien.
DANS CE NUMÉRO AU QUOTIDIEN, LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN → 4 QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES → 8 S’ALIMENTER : PRENDRE SOIN DE SOI ET DE L’ENVIRONNEMENT → 14 INSPIRANTE NATURE → 22
Notre souhait : qu’au-delà du plaisir de l’instant, assister à nos spectacles, activités et événements prenne davantage de sens. Que cela soit une véritable invitation à raviver nos liens avec la nature, un peu plus à chaque visite. D’un bout à l’autre de l’année, les artisans de nos musées partageront avec vous la passion qui les anime ; cet émerveillement pour le vivant qui les habite et croît à mesure des découvertes scientifiques ; cet élan qui leur intime l’urgence d’agir pour préserver la biodiversité. Dans cette perspective, nous allons vous mettre à contribution, entamer le dialogue. Concrètement, nous ferons appel à vos émotions, à vos souvenirs, à votre opinion, à vos talents créatifs. Chaque fois, pour mettre à l’avant-plan l’évidence et l’intensité du lien humain-nature. Collectivement, généreusement, humblement et avec gratitude, cette année, nous nous offrirons la nature en cadeau. Car, sans elle, tout simplement, nous ne sommes rien. ⊗
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AU QUOTIDIEN, LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN
ESSENTIELLE NATURE Nous le savons. Nous le sentons. Nous avons besoin de nature. Tout notre être nous y pousse. Pourquoi ? Qu’est-ce qui nous attire tant vers elle ? Ce lien est tellement instinctif qu’il est difficile à exprimer. En fait, c’est par son absence que la nature laisse les plus profondes traces. En 1984, un chercheur, Roger S. Ulrich1, a mesuré l’importance de la nature dans notre vie, chez des patients en convalescence à la suite d’une intervention chirurgicale. Certains bénéficiaient d’une vue sur des arbres, tandis que d’autres ne voyaient qu’un mur de briques au travers de la fenêtre de leur chambre. En moyenne, les patients qui pouvaient voir la nature de leur lit ont récupéré une journée plus vite que les autres et ont souffert de moins de complications postopératoires. La nature aide à guérir. Ici, elle a soulagé la douleur et l’angoisse.
PAR BRÏTE PAUCHET
L’environnement. Tout ce qui nous permet de vivre est là, devant nous. Air, eau, sol, plantes, animaux, humains. Nous faisons partie d’un tout. Partons à la découverte de ce lien vibrant : la biophilie, cordon ombilical insécable entre nous et la nature.
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Nul besoin d’aller à l’hôpital pour r essentir ses effets. Selon Frances Kuo2, de l’Université de l’Illinois, la présence d ’arbres dans les banlieues défavorisées de Chicago permet de réduire de 7 % la violence et les crimes. Une simple promenade en nature améliore la concentration d’enfants s ouffrant d’hyperactivité et de troubles de l’attention.
PHOTO André Sarrazin
Ces expériences illustrent le concept proposé par l’éminent entomologiste Edward O. Wilson : la biophilie, cette attirance innée que tous nous ressentons pour la nature. Bien sûr, chacun la vit différemment. Ce besoin atavique, témoin de notre évolution dans les savanes africaines, serait inscrit dans nos gènes. Un paysage ouvert rassure : il dévoile l’approche de prédateurs. Le son d’une rivière et la proximité d’arbres et de fleurs indiquent la présence d’eau et de nourriture. Un endroit propice au repos, porteur de sécurité et d’abondance.
PAPILLONS EN LIBERTÉ
Encore aujourd’hui, observer un paysage, réel ou photographié, suffit à nous détendre3 ; s’immerger dans un environnement naturel, encore davantage. D’où l’importance, pour les citadins que nous sommes, d’avoir accès en pleine ville à un endroit comme Espace pour la vie, une trempette bien réelle dans des écosystèmes variés. Que nous visitions le Jardin botanique ou le Biodôme, l’Insectarium ou le Planétarium Rio Tinto Alcan, nous nous s entons tout de suite bien, chez nous, dans notre élément parmi les feuilles vibrantes, les plantes luxuriantes, les odeurs déroutantes, la multitude de cris des habitants de ces lieux, la magnificence des insectes et la brillance des astres. Le bien-être total. ⊗ 1 Roger S. Ulrich. « View through a window may influence recovery from surgery », Science, vol. 224, n° 4647 (avril 1984), p. 420(2). 2 w ww.sciencedaily.com/releases/2009/02/090217092758.htm. 3 w ww.scientificamerican.com/article/nature-that-nurtures/.
JARDIN BOTANIQUE 23 FÉVRIER — 30 AVRIL
LES ARTS S'INVITENT AU JARDIN JARDIN BOTANIQUE 25 JUIN — 27 AOÛT
EFFET NATURE Pour bien saisir ce qu’est la biophilie, il suffit de se laisser imprégner de l’atmosphère de la serre du Jardin botanique lors de Papillons en liberté. « C’est une bulle de tropiques en plein hiver québécois », s’enthousiasme Sonya Charest, chargée des programmes éducatifs à l'Insectarium. L’odeur des plantes et des fleurs accueille les visiteurs. Ils sentent la chaleur et l’humidité. Des milliers de papillons les entourent. « 2017 sera sous le signe du bien-être que procure la nature. On aimerait tant savoir comment les visiteurs se sentent dans ce lieu. » Et de même, assister aux concerts des Arts s’invitent au Jardin prolonge le plaisir des amants du végétal. Après une marche tranquille le long des rosiers se dévoile un cadre enchanteur : les pommetiers, une scène à même le sol. C’est dans ce contexte des plus inhabituels que les artistes offrent une performance intime, tout imprégnée de nature. ⊗
AU QUOTIDIEN, LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN
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ARAIGNÉES DÉMASQUÉES
REPTILES ET AMPHIBIENS DU QUÉBEC
INSECTARIUM
BIODÔME
6 — 31 OCTOBRE
4 MARS — 22 MAI
QUI A PEUR DE L’ARAIGNÉELOUP ? La nature ne nous inspire pas seulement la paix et le bien-être. Parfois, elle suscite méfiance et réserve. « La peur et le dégoût sont des réactions naturelles face à l’inconnu, à ce qui ne nous ressemble pas, explique Sonya Charest, chargée des programmes éducatifs à l'Insectarium. Par exemple, la phobie des araignées se retrouve sur tous les continents, dans toutes les cultures. Même au Québec, où aucune araignée ne représente de réel d anger ! Voilà une indication que cette peur est inscrite dans nos gènes depuis les débuts de l’humanité », sourit-elle. Raison de plus pour faire davantage connaissance avec ces mal-aimées. Pourquoi pas à Halloween ?
AU QUOTIDIEN, LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN
Lors d’Araignées démasquées, elles s’y présenteront sous leur meilleur jour. Une occasion idéale pour voir de près les magnifiques épeires, dont les toiles piègent les moustiques, ou les araignées-loups, qui transportent leurs petits sur leur dos. Dans la même optique, au printemps, le Biodôme proposera une rencontre intime avec les reptiles et les amphibiens du Québec. Quoi de mieux que de tomber nez à nez avec couleuvres, g renouilles, tortues, crapauds et salamandres pour apprendre à apprécier leur beauté ! ⊗
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EN MOUVEMENT
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En mariant l’architecture à la nature, l’Insectarium est un véritable biotope dans lequel les insectes, les plantes et les gens se rencontrent et s’intéressent les uns aux autres. IMAGE Kuehn Malvezzi
UN RETOUR À LA NATURE POUR L’ARCHITECTURE Espace pour la vie est un lieu dédié au lien unissant les humains et la nature. Pour Anne Charpentier, directrice de l’Insectarium, il était essentiel que la Métamorphose de l’Insectarium suive les principes du design biophilique. « Le concours d’architecture nous a permis de rendre l’Insectarium complètement immersif. Au-delà de la simple visite des collections, nous voulions que les visiteurs se sentent dans la nature, avec elle. » Le but assumé est de créer un lien émotif entre l’humain et l’insecte. S’inspirant d’ailleurs du nid d’un de ces fabuleux bâtisseurs, le nouvel Insectarium se fond dans son environnement. La f enestration dévoile les multiples liens visuels entre les salles d’exposition, les espaces d’élevage d’insectes et de production de végétaux et le Jardin botanique. Au fil de la découverte, nous oublions que nous sommes en ville, nous ralentissons notre pas et nous nous offrons, sans y penser, un luxe rare : le temps. « Le visiteur doit devenir un acteur. Il s’invite dans un monde inattendu, complètement différent du nôtre. C’est une rencontre très intime qu’on lui propose », poursuit Anne Charpentier. Voir à travers les yeux d’une libellule, marcher au plafond comme les mouches, se découvrir tout petit à côté d’un brin d’herbe, devenir une larve bien nourrie. Tant d’expériences pour nous faire vivre l’insectitude. Et, au bout du tunnel, des rencontres inattendues : une séance de tête-à-tête avec une bête à six pattes, puis une immersion parmi des insectes en liberté. Les mêmes prémisses de la biophilie sous- tendent la Migration du Biodôme, institution qui célèbre son 25e anniversaire cette année. Bientôt, une passerelle, comme une grande enjambée au-dessus de la forêt tropicale, ouvrira le regard sur les oiseaux et les pares seux de la canopée. Plus loin, dans l’habitat arctique, « les grandes parois de verre vont disparaître, remplacées par des vitres hautes d’un peu plus d’un mètre », confie sa directrice, AU QUOTIDIEN, LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN
Rachel Léger. « On pourra donc ressentir le froid sur notre peau, se surprendre du cri des oiseaux et découvrir un monde d’odeurs. » Jouer sur tous ses sens est l’un des principes de l’architecture biophilique4. Entendre le chant d’une rivière, toucher son eau, profiter des douces senteurs de la forêt a ident le visiteur à se plonger dans une nature recréée, mais néanmoins réelle. Il n’est pas que les yeux qui doivent y trouver du plaisir. Dans la lignée du Planétarium Rio Tinto Alcan, la Migration du Biodôme et la Métamorphose de l’Insectarium sont deux projets de renouvellement des musées d’Espace pour la vie visant à rapprocher l’humain et la nature. Actuellement, ils sont tous deux en phase de conception. ⊗ 4 S tephen R. Kellert, Judith Heerwagen, Martin Mador. Biophilic Design: The Theory, Science, and Practice of Bringing Buildings to Life. Wiley, 2008, 432 p.
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QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES PAR ANNE-MARIE LUCA
LA SAISON DU RÉVEIL Le printemps, cette année, arrive le 20 mars. À 5 h 29, pour être exact. C’est l’équinoxe qui le détermine : quand la Terre atteint l’un des deux points de son orbite autour du Soleil où la durée du jour égale celle de la nuit. Bienvenue aux bourgeons qui s’ouvrent, aux animaux qui se réveillent, à ceux qui migrent et à nous, humains, qui déambulons dans les rues aux premières percées de chaleur ! Plus la photopériode augmente, à savoir la durée de lumière dans une journée, plus les organismes s’épanouissent. Particulièrement la flore. « La lumière est le premier facteur auquel les plantes réagissent », précise le botaniste Frédéric Pitre, du Jardin botanique. Lorsque les jours s’allongent, les photorécepteurs captent la lumière, ce qui stimule l’activité métabolique de ces organismes. Les bourgeons gonflent, puis s’ouvrent – c’est le débourrement – parce que les feuilles ou les fleurs à l’intérieur se développent jusqu’à leur maturation. Les animaux hibernants, eux, réagissent avant tout à la chaleur. Comme la tortue peinte. Quand ce reptile, pas plus grand que la moitié d’une règle standard, perçoit un important changement climatique, ses cellules se réveillent. Son métabolisme, sa respiration et son battement de cœur accélèrent, et la température de son corps augmente. Elle sort alors de sa cachette après avoir dormi tout l’hiver. Cette fin d’hibernation varie d’une espèce à l’autre. « La rainette faux-grillon et la tortue des bois sont les premiers amphibiens et reptiles à se réveiller, au tournant de mars et d’avril. Mais les mammifères le sont déjà », explique Chantal Routhier, responsable de la faune terrestre au Biodôme. Pendant que ces animaux sortent de leur sommeil, d’autres migrent. Plus d’une centaine d’oiseaux sur environ 250 nicheurs au Québec font l’aller-retour. Certains effectuent de courtes distances, comme les canards qui, dès que le Québec se réchauffe, longent le fleuve Saint-Laurent à partir de lacs du nord des États-Unis. Les migrateurs de longues distances reviennent quant à eux de l’Amérique du Sud ou de l’Amérique centrale, lors de la saison des pluies, quand survient une carence en nourriture.
Photopériode, équinoxe, éclipse… Qu’ont en commun ces phénomènes ? La lumière. Son exposition s’allonge au printemps, elle s’éteint lorsque cachée par la Lune, et peut même polluer si sa source est a rtificielle. Elle possède le pouvoir de d onner ou de détruire la vie.
« Certaines espèces font des migrations folles, s’exclame Jean-Philippe Gagnon, spécialiste des oiseaux au Biodôme. La Paruline rayée peut passer l’hiver en Amérique du Sud et nicher l’été en Alaska. Et parce que son trajet est très long, elle n’arrive qu’au début juin. » Le printemps cogne à nos portes, alors, accueillons-le et prenons une grande bouffée d’air. ⊗
ÉVEIL DU PRINTEMPS BIODÔME 4 MARS — 22 MAI
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À FAIRE CHEZ SOI
PHOTO Martine Larose
S’INITIER AU JARDINAGE C’est le temps de fleurir son chez-soi, mais par où commencer ? Marie-France Larochelle, préposée aux renseignements horticoles au Jardin botanique, propose aux jardiniers quelques trucs et astuces. Son premier conseil : « Si c’est votre première expérience, allez-y simplement et prenez un instant pour déterminer ce qui vous plairait. » Il faut penser aux différents rôles que pourraient jouer les fleurs dans l’aménagement. Si elles sont comestibles, elles s’inviteront dans l’assiette pour faire découvrir d’étonnantes saveurs et textures. Si, en plus, elles produisent du nectar en abondance, les jardiniers seront aux premières loges pour admirer les papillons et les colibris qui s’y alimenteront. C’est une belle valeur ajoutée, une façon de jardiner de manière écoresponsable et une invitation pour les enfants à prendre part aux différentes étapes, des semis jusqu’à la dégustation.
QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES
Si les jardiniers ne disposent que d’un balcon ou si l’espace est restreint, ils peuvent jardiner à la verticale. En pleine terre ou dans un pot, l’utilisation d’un treillis ou d’un obélisque permet de mettre en valeur toute la beauté des plantes grimpantes. Les colibris ne pourront résister à la capucine des Canaries et, en plus, ses fleurs jaunes raviront vos papilles. Pour jardiner, pas besoin de se ruiner ! Plusieurs objets peuvent se transformer en contenants originaux. Peu importe lequel est choisi, il faut s’assurer qu’il y ait des trous pour permettre l’écoulement de l’eau et arroser en profondeur, en laissant le sol s'assécher légèrement entre deux arrosages. On déconseille les arrosages fréquents et superficiels. Un terreau léger et poreux conviendra à la majorité des plantes cultivées en pots. Simplement pour le plaisir des sens, les fines herbes se révèlent être un trésor. Quel bonheur d’avoir sous la main du basilic frais ! ⊗
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DE JARDIN EN JARDIN, DE CITOYEN EN CITOYEN
L’ÉCHINACÉE DE MONTRÉAL
Créée pour le 375 e anniversaire de la Ville, la fleur emblème de Montréal est une vivace qui produit de grosses fleurs de juillet à septembre et quelques fois même jusqu’au mois d’octobre. Tout au long de sa floraison, sa couleur varie du jaune orangé au rose vif. Elle est en outre intéressante du point de vue de la biodiversité, attirante notamment pour les abeilles dont la survie nous importe au plus haut point.
Végétaliser un balcon, une terrasse, un mur, créer un jardin, un potager sont autant de gestes concrets pour préserver la biodiversité. Le programme Mon jardin Espace pour la vie guide les jardiniers dans le choix de leur aménagement et leur offre une certification de cet espace vert en regard de critères établis. ⊕ Le jardin pour la biodiversité encourage une flore diversifiée et l'adoption de p ratiques de jardinage écologiques. Il permettra d’attirer toute une faune utile au jardin. ⊕ Le jardin pour les oiseaux propose d’aménager un espace qui attirera les oiseaux, un jardin où ils pourront se nourrir et s’abriter pendant toute l’année. ⊕ Une oasis pour les monarques transformera le jardin en un lieu d’observation de ces lépidoptères flamboyants. Dès le printemps 2017, un 4 e jardin Espace pour la vie sera s uggéré : le jardin nourricier, pour qui aime croquer des fruits, des feuilles et des légumes encore imprégnés de la chaleur du soleil. Pour information : espacepourlavie.ca/mon-jardin
PHOTO Claude Lafond
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QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES
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ORNITHOLOGIE EN FÊTE BIODÔME 29 AVRIL — 22 MAI
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Paruline du Canada, mâle en plumage nuptial
LA FAUNE AILÉE, UNE BIODIVERSITÉ À PROTÉGER Lorsque nous nous réveillons au son des gazouillements d ’oiseaux, c’est que le printemps reprend vie. Une saison propice à l’observation de la faune ailée, que ce soit au Jardin botanique ou dans notre cour. Normand Fleury en sait quelque chose. Le retraité de Granby a aménagé en 2010 son terrain pour attirer les oiseaux. Il en a depuis aperçu une soixantaine. « C’est un petit plaisir de les voir découvrir ce qu’on a préparé », s’émerveille-t-il. Son jardin est inspiré par l’un des trois aménagements du programme Mon Jardin Espace pour la vie, lancé en 2013. Le projet a pour objectif de sensibiliser la population à la p rotection de la biodiversité, en l’invitant à verdir son environnement. « Nous souhaitons encourager les citoyens à se rapprocher de la nature, et les inviter à créer des espaces pour la biodiversité chez eux est une excellente façon d’y arriver », souligne Sylvie Tousignant, chargée du programme Mon Jardin Espace pour la vie. QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES
La protection de la biodiversité dépasse les villes. On compte au Québec une trentaine d’espèces ailées en situation précaire. Comme la Paruline du Canada. Son déclin de 70 % depuis un demi-siècle est dû à la transformation des milieux forestiers humides. Le Martinet ramoneur, lui, a perdu 92 % de sa population canadienne depuis les années 1970. La pratique intensive de la monoculture, qui a transformé le paysage québécois, a également détruit au passage l’habitat naturel de certaines espèces. « C’est un déclin monumental », se désole Jean-Philippe Gagnon, spécialiste des oiseaux au Biodôme. Comment pouvons-nous aider ? « Économiser l’eau, recycler et surtout faire des choix écoresponsables, conseille le biologiste. On peut également appuyer par des dons les organismes qui développent des projets de conservation spécifiques, comme le Regroupement QuébecOiseaux et la Fondation de la faune du Québec. » ⊗
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LA LUMIÈRE QUI POLLUE La visibilité du ciel, la sécurité, la santé, la faune, la flore, les écosystèmes... Tous sont affectés par la pollution lumineuse. Espace pour la vie s’est entretenu avec Sébastien Giguère, responsable de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic, pour comprendre les impacts de cette lumière artificielle. La pollution lumineuse se trouve-t-elle uniquement dans les villes ? C’est sûr qu’en ville, c’est pire. Mais il y a 10 ou 20 ans, les campagnes étaient moins affectées. En analysant les indices de qualité du ciel étoilé, notamment en Amérique du Nord, on observe que l’expérience de la nuit est en voie de disparition. Et c’est en raison de la lumière bleue. Sa longueur d’onde se diffuse dans l’atmosphère de deux à quatre fois plus que l’orangé, le pourquoi du ciel bleu. C’est aussi elle qui a le plus d’impact sur l’horloge biologique des organismes. Comment l’affecte-t-elle ? On a découvert au tournant du m illénaire un photorécepteur dans l’œil, la mélanopsine, qui régule cette horloge. Quand l’œil capte la lumière bleue, celle-ci empêche la production de mélatonine, l’hormone du s ommeil, qui a toutes sortes d’impacts sur l’organisme. Mais cette hormone n’est sécrétée que dans l’obscurité totale. Donc, si l’on regarde notre tablette très tard le soir, la p roduction de mélatonine sera retardée de quelques heures. Comment peut-on réduire la pollution lumineuse ? En améliorant nos pratiques d’éclairage. La première question à se poser : a-t-on vraiment besoin d’éclairer ? Si oui, on choisit plutôt une orientation vers le bas, une intensité tamisée pour éviter les contrastes, une couleur chaude et une durée minimale. Éclairer toute la nuit un grand stationnement inutilisé, c’est un exemple de pollution lumineuse. Et la sécurité publique ? Lutter contre la pollution lumineuse ne veut pas dire éteindre les lumières. L’idée, c’est de tamiser. Il y a beaucoup d’éblouissement dans les aménagements urbains. Comme de gros lampadaires dans les parcs, pour la sécurité. Les contrastes deviennent tellement forts que les zones d’ombre sont encore plus noires. Et l’on devient aveuglé. ⊗
QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES
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ÉCLIPSE PARTIELLE PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN 21 AOÛT
MONTRÉAL DANS L'OMBRE Qui se souvient de cette boîte à chaussures que nous avons bricolée à l’école pour en faire une lunette sécuritaire afin d’observer l’éclipse solaire de 1994 ? Eh bien, au tour de nos enfants ! Car le 21 août prochain, à 13 h 22, la Lune commencera à cacher notre étoile. Vue de Montréal, l’éclipse sera partielle. L’ombre que la Lune projette sur notre planète, lorsqu’elle passe devant le Soleil, mesure une centaine de kilomètres. Mais encore faut-il se trouver exactement sous ce cône d’ombre — la « bande de totalité » dans le jargon scientifique — pour que la nuit tombe. « Si l’on cache de nos yeux un ballon avec une petite balle, dès qu’on lève la tête, on voit qu’elle ne couvre plus parfaitement le ballon », illustre l’astronome André Grandchamps, du
QUAND LA LUMIÈRE RÉGULE NOS VIES
Planétarium Rio Tinto Alcan. À 14 h 38, à Montréal, la Lune cachera le Soleil jusqu’à 58 % maximum. Au centre des États-Unis, ce sera au complet. Il faudra attendre huit ans avant d’observer une éclipse totale à Montréal. Ce phénomène se produit en moyenne tous les 400 ans dans une même ville, mais notre métropole compte parmi les chanceuses, où l’événement est plus récurrent. La dernière était en 1932. D’ici là, le Planétarium Rio Tinto Alcan proposera des activités d’observation de l’éclipse partielle. Il ne reste qu’à espérer une journée ensoleillée. ⊗
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S'ALIMENTER : PRENDRE SOIN DE SOI ET DE L'ENVIRON NEMENT PAR GÉRALDINE JACQUART
PAR CHARLES PRÉMONT
La nature nous nourrit. Et quoi de mieux que de faire pousser ses aliments pour en connaître la provenance ? Il s’agit là d’une des grandes tendances sociétales où alimentation et préoccupations environnementales se rencontrent. Et d’autres tendances, déjà répandues ailleurs sur la planète, pointent également le bout du nez chez nous, comme l’entomophagie ou la consommation d’algues…
JARDINS DE BON GOÛT Le foodscaping, c’est quoi ? Cette tendance à créer des jardins nourriciers, à la fois pour embellir nos demeures et nous nourrir, prend de plus en plus sa place dans l’industrie horticole. Et, dans certains cas, ce sont les tout-petits qui sèment ces graines dans l’esprit de leurs parents. Dans les années 1980, un jardin se devait d’être beau. Puis, au tournant des années 2000, la cuisine est devenue la nouvelle vogue. Notre bien-être passait désormais par le bien manger et nous avons naturellement commencé à nous intéresser davantage à nos légumes et à leur provenance. Selon René Pronovost, directeur du Jardin botanique, l’industrie horticole en a immédiatement ressenti les effets. « L’horticulture ornementale a connu une décroissance, explique-t-il. Aussi, elle a réagi en cherchant à combiner le volet décoratif des plantes à leur versant alimentaire. » Beaux et sains, ces jardins allient charme, utilité et… délices ! Seule barrière à l’entrée : pour réussir son aménagement comestible, encore faut-il trouver les bonnes informations. La couleur des plants, leur comestibilité, mais aussi le type de sol dont ils ont besoin, l’ensoleillement nécessaire… Passer par les jeunes Alors, pourquoi ne pas passer par les enfants ? Les Jardinsjeunes, institués par le frère Marie-Victorin il y a près de 80 ans, initient les jeunes à l’horticulture en leur faisant cultiver une petite parcelle de terre, épaulés par des professionnels. Un apprentissage qui se répercute aussi sur leur famille. « Ça transforme le rapport que l’on a avec la plante, explique Violène Simard, responsable de l’activité. L’enfant qui jardine se rend compte qu’il n’y a pas de recette miracle, que tous ses légumes ne sont pas beaux, mais quand il revient à la maison avec les aliments qu’il a fait pousser, il en est fier. Il a reçu un héritage et, très souvent, il continue de jardiner jusqu’à l’âge adulte. » ⊗
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RENDEZ-VOUS HORTICOLE
LE GRAND BAL DES CITROUILLES
JARDIN BOTANIQUE
JARDIN BOTANIQUE
26 — 28 MAI
6 — 31 OCTOBRE
VARIÉTÉ ET ABONDANCE
Pour son 20e anniversaire, le Rendez-vous horticole du Jardin botanique aura pour thème les jardins nourriciers, une tendance mieux connue sous la dénomination foodscaping. Cela fait déjà quelques années que les exposants invités à cette réunion haute en couleur offrent de plus en plus de légumes et de plantes comestibles. Une tendance relevée par le directeur du Jardin botanique, René Pronovost. « On veut contribuer à l’engouement pour cette tendance, cette année, en offrant une grande variété de végétaux alimentaires. Même nos exposants présentant des plantes ornementales auront des fleurs comestibles », explique-t-il. Des aménagements mettant en vedette des jardins nourriciers seront présents tout au long de l’été dans le Jardin botanique. La beauté des plantes n’aura jamais eu aussi bon goût ! Le Grand Bal des citrouilles sera une autre occasion de mettre l’alimentation à l’honneur, notamment du point de vue de l’abondance et de la diversité des récoltes d’automne au Québec, une autre étape importante du cycle des saisons. Gigantisme et générosité seront au menu ! ⊗
S'ALIMENTER : PRENDRE SOIN DE SOI ET DE L'ENVIRONNEMENT
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LES INSECTES : L’AVENIR DE NOS ASSIETTES ? Frits, grillés, sautés, en sauce, en brochettes, voire en farine, les insectes se mangent de mille et une façons. Auparavant associés au dégoût, ils gagnent aujourd’hui en popularité. Avec raison ! Forts en protéines, riches en vitamines et minéraux, ce sont des superaliments dont l’élevage est bon pour l’environnement. Pourtant, l’idée de croquer dans une belle chenille ou de déguster les pattes d’une sauterelle n’est pas encore alléchante pour la plupart d’entre nous. C’est pour démystifier cette source de nourriture importante que l’Insectarium organisera cet été une nouvelle édition de son événement Croque-insectes. « C’est l’occasion de présenter aux visiteurs un aspect de l’alimentation qui est méconnu, explique Sonya Charest, chargée des programmes éducatifs à l'Insectarium. Manger des insectes, c’est bizarre pour les Nord-Américains et les Européens, mais sur tous les autres continents, on en consomme en grandes quantités ! »
Un ethnocentrisme culinaire qui nuit à notre planète. En plus d’être très nutritifs – les insectes contiennent de deux à trois fois plus de protéines que la viande –, l’empreinte écologique de leur élevage est minime. Des centaines d’espèces sont comestibles. « On mange surtout des herbivores, explique Sonya Charest. On préfère aussi les tons neutres puisque ceux de couleurs vives affichent souvent une toxicité. Et mieux vaut choisir un insecte qui vit dans un endroit salubre. Lorsqu’on les élève pour la consommation humaine, on le fait dans des conditions d’hygiène contrôlées. » Notre dégoût des petites bêtes serait en train de changer, croit Sonya Charest, qui pense que nous retrouverons bientôt plus d’insectes dans nos assiettes. « Il y a plusieurs entreprises qui émergent un peu partout, dit-elle. Les gens comprennent que c’est une voie alimentaire qui a beaucoup de sens. » ⊗
CROQUE-INSECTES INSECTARIUM 15 JUIN — 4 SEPTEMBRE
S'ALIMENTER : PRENDRE SOIN DE SOI ET DE L'ENVIRONNEMENT
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ON GOÛTE LA FORÊT, LA MER BIODÔME
PHOTO Anne Tremblay-Gratton
15 JUIN — 4 SEPTEMBRE
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ALGUES VERTUEUSES Les algues font partie de la solution à bien des problèmes de notre planète. La chercheuse et conseillère scientifique du Biodôme, Nathalie-Rose Le François, s’intéresse de plus en plus à leur fonction bioremédiatrice. « Les algues absorbent des métaux lourds, mais aussi des nitrates et des phosphates, explique-t-elle. Des éléments polluants qu’on retrouve souvent dans les eaux d’élevage, par exemple. » Au Biodôme, la chercheuse tente d’en introduire dans les bassins intérieurs du bâtiment. « Avec de vraies algues, on pourrait avoir plus d'espèces animales, dit-elle. Cela recréerait davantage S'ALIMENTER : PRENDRE SOIN DE SOI ET DE L'ENVIRONNEMENT
Thalle de Palmaria palmata, aussi connue sous le nom de main de mer palmée ou dulse dans l'est du Canada
leur environnement, ce qui leur permettrait de reproduire leurs comportements naturels. De plus, cela leur offre une nouvelle source de nourriture. » Et en ce qui nous concerne ? Nous l'oublions souvent mais, pour nous aussi, certaines algues se mangent ! Le Biodôme en profitera pour organiser, cet été, une dégustation d’algues et d’autres produits du golfe du S aint-Laurent. Les produits de la forêt québécoise seront également à l’honneur lors de cet événement. ⊗
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À ESSAYER
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DES PLANTES DANS LA PHARMACIE Au-delà de l’alimentation, au-delà de leur valeur écologique, les vertus des plantes sont nombreuses pour l’être humain. Aux prises avec le rhume ? Pourquoi ne pas essayer une décoction d’échinacée, de thym ou de thé du Labrador ? En manque d’énergie ? Un peu de ginseng d’Amérique ou de rhodiola recharge les batteries. Problèmes de foie ? Les graines de chardon-Marie viennent à la rescousse. De tout temps, les hommes se sont tournés vers les plantes pour se nourrir, se vêtir, mais aussi se soigner. Les Premières Nations ne sont pas en reste, et le botaniste chercheur au Jardin botanique, Alain Cuerrier, travaille avec elles pour s’assurer que ce savoir ne disparaisse pas.
Graines de chardon-Marie
En effet, ce bagage est menacé au passage de chaque génération. « Comme ces connaissances étaient attachées à un système spirituel plus large, les missionnaires ont eu tôt fait de les balayer du revers de la main. Et, par la suite, la science, qui s’est souvent présentée comme seule porte d’accès au savoir, n’y a pas accordé le crédit qu’elles méritaient. » Pourtant, pour Alain Cuerrier, il ne fait pas de doute que les végétaux ont leur place dans l’éventail de nos soins. « Chez les Cris, on a trouvé des plantes qui aidaient à traiter les symptômes du diabète, explique-t-il. Et de récentes études ont montré que l’armoise annuelle, utilisée par les Chinois contre la fièvre, était efficace pour combattre la malaria. » Si les plantes peuvent guérir, il ne faut pas non plus s’attendre à des miracles. « Il faut patienter quelques jours, voire quelques semaines, pour que les effets se mettent en place. » Il n’est donc pas question de remplacer la médecine, mais plutôt de la compléter. ⊗
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LE BIEN-ÊTRE EST DANS LES FEUILLES Ou dans les aiguilles, pour ceux qui préfèrent les conifères. Souvent pris pour acquis, les arbres n’en demeurent pas moins essentiels à notre bien-être. Ces géants du règne végétal nous apportent des bienfaits physiologiques quantifiables. Et c’est pour se le rappeler que le Jardin botanique a créé le parcours d’interprétation de l’Arboretum, un sentier forestier instructif qui traverse les collections d’arbres et qui nous remémore à quel point ils sont fascinants en plus d’être nos fidèles alliés. « Ce sont d’abord des capteurs de gaz carbonique et des émetteurs d’oxygène, rappelle Andrée Hallé, responsable des programmes publics au Jardin botanique. Sans les plantes, les algues et quelques bactéries, il n’y aurait tout simplement pas d’oxygène sur Terre. Ce sont aussi des régulateurs de température. Ils rafraîchissent les rues en été et diminuent l’effet des vents froids en hiver. » Elle cite un proverbe chinois : Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans, le deuxième meilleur moment, c’est maintenant ! « Un seul arbre fait pencher la balance. Juste en quantité de gaz carbonique capté, d’oxygène émis et d’eau rejetée dans l’atmosphère, les avantages sont indéniables. » En prime : il est démontré qu’avoir des arbres sur sa propriété rehausse sa valeur mobilière. ⊗ PHOTO Michel Tremblay
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DÉCOUVERTE
L'EXPÉRIENCE ESPACE POUR LA VIE DANS SON ASSIETTE Le Restaurant du Jardin botanique offre un menu développé autour de l’expérience et fortement inspiré par son environnement botanique : des aliments saisonniers frais, majoritairement issus de producteurs locaux ou de culture biologique. Suivant les saisons, le menu du Restaurant s’adapte aux divers événements. Au printemps, le repas traditionnel québécois permet aux visiteurs de se laisser tenter par les plaisirs de l’érable. En été, les aromates du Jardin d onnent de la saveur aux repas, que ce soit en cafétéria ou en formule tapas et concert sur l’une des plus belles terrasses de Montréal. Avec l’automne, les courges et les Jardins de lumière inspirent nos chefs avec des dumplings et des plats réconfortants. Même les insectes peuvent parfois être au menu ! ⊗
INSECTE BURGER 4 portions ingrédients 1 TASSE DE VERS À FARINE ENTIERS 200 G DE POIS CHICHES SECS
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progression Faire tremper les pois chiches dans l’eau froide et les laisser au réfrigérateur 12 heures. Dans un robot culinaire, hacher les pois chiches et les oignons.
2 TASSES D'OIGNONS HACHÉS
Dans un bol, bien mélanger le reste des ingrédients et façonner 4 boulettes.
3 GOUSSES D'AIL
Chauffer une poêle antiadhésive avec un peu d’huile de canola et dorer quelques minutes les boulettes, des 2 côtés.
3 C. À SOUPE DE CORIANDRE HACHÉE 3 C. À SOUPE DE PERSIL HACHÉ
Éponger les boulettes sur un papier absorbant.
1 C. À SOUPE DE PAPRIKA
Garnir votre insecte burger de vos garnitures préférées.
2 C. À SOUPE D'ÉPICES À STEAK DE MONTRÉAL 1 C. À SOUPE DE POUDRE LEVANTE
CONSEIL
Pour ne pas voir les vers dans les boulettes, les passer au robot culinaire afin de les réduire en poudre.
1/2 TASSE DE FARINE DE POIS CHICHES
Rafaël Martinez
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CUISINIER | JARDIN BOTANIQUE
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INSPIRANTE NATURE PAR
MARILYSE HAMELIN
KYMA : LE VOYAGE DES ONDES
Entretien avec Philippe Baylaucq Fruit d’une première collaboration avec l’Office national du film du Canada, le film KYMA sera présenté ce printemps par le Planétarium Rio Tinto Alcan. Philippe Baylaucq, le cinéaste de Tempo et d’aurõrae, nous invite cette fois-ci à voyager à travers l’univers des ondes, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, en célébrant quelque part au milieu la place singulière du vivant. « KYMA est un conte allégorique en image et en musique, dans la grande tradition visionnaire de l’ONF. J’ai voulu offrir une expérience immersive à la fois insolite et jubilatoire où les artistes, les musiciens et les acrobates donnent corps aux mondes invisibles des ondes. Je veux que le spectateur ressorte touché, étonné de ce 360˚ de beauté nouvelle. Il sera peut-être aussi rassuré de comprendre que tout est phénomène d’ondes. De la musique à la lumière. De la cellule à la montagne. De l’atome à la Voie lactée. » Cinéaste : Philippe Baylaucq – Producteur : ONF / René Chénier
PHOTO ONF / Bruno Colpron
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Nombreux sont les artistes qui trouvent leur inspiration dans la nature. Pour soutenir sa mission éducative, Espace pour la vie leur fait une place importante, en misant sur une sensibilisation aux sciences grâce à l’art et à l’émotion.
KYMA PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN DÈS LE 9 MAI
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PHOTO Mathieu Rivard
MIRA, LA PETITE ÉTOILE PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN 10 FÉVRIER — 17 AVRIL
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REDÉCOUVRIR LA BEAUTÉ DE LA VOÛTE ÉTOILÉE De tout temps, l’être humain s’est passionné pour l’observation des cycles de la nature et des saisons. De la même manière, toutes les civilisations ont été fascinées par le ciel. Elles ont cherché à l’interpréter pour mieux déchiffrer le monde les entourant. Les Babyloniens puis les Grecs anciens furent les premiers à nommer les constellations, suivis par les Européens, qui en identifièrent de nouvelles. D’autres civilisations, que ce soit les Chinois ou les Premières Nations, détiennent leurs propres interprétations ancestrales, comportant davantage de
Le Planétarium Rio Tinto Alcan présentera un s pectacle de théâtre musical immersif destiné aux jeunes et à leur famille. Une création de La Nef : Claire Gignac et Suzanne de Serres.
constellations que les 88 faisant désormais internationalement consensus. « Certains, au fil des époques, ont passé pour de grands savants, car ils pouvaient prédire la venue de l’hiver grâce à l’astronomie », raconte Pierre Lacombe, directeur du Planétarium Rio Tinto Alcan. L’apport de l’institution qu’il dirige est indéniable à notre époque au rythme effréné, qui offre peu de véritables moments de contemplation. Sans compter qu’il n’est pas toujours aisé d’admirer la voûte étoilée pour qui le souhaite dans une ville comportant beaucoup de pollution lumineuse et de smog. L’équipement à la fine pointe du Planétarium Rio Tinto Alcan permet de pallier ce problème grâce à une simulation hyper réaliste du ciel étoilé, qui produit toujours son effet spectaculaire sur les visiteurs, petits et grands. Plusieurs présentations sont au programme cette année, dont un spectacle destiné aux tout-petits de 4 à 8 ans, avec comédiens et musiciens en direct, une première ! ⊗
INSPIRANTE NATURE
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PHOTO Michel Tremblay
JARDINS DE LUMIÈRE JARDIN BOTANIQUE 8 SEPTEMBRE — 31 OCTOBRE
VOIR LA NATURE AUTREMENT EN VOYAGEANT
Par Sylvie Paré, responsable du Jardin des Premières-Nations, Émilie Cadieux, r esponsable du Jardin de Chine, et Sonia Dandaneau, responsable du Jardin japonais au Jardin botanique Les trois jardins culturels du Jardin botanique offrent chacun un regard singulier sur la nature. À travers ce regard, le visiteur, se laissant inspirer, a l’occasion de repenser son propre lien avec les éléments, notamment pendant Jardins de lumière. Pour les Premières Nations, la nature est symbolisée par la Terre-Mère : nous sommes ses enfants et nous devons lui r endre grâce et la protéger. Ce mouvement perpétuel de gratitude pour ce qui nous est donné s’incarne par le mouvement circulaire d’un recommencement. En cohérence avec cette philosophie, le Jardin des Premières-Nations se joint cette année à l’événement Jardins de lumière en illuminant l’Arbre sacré, un peuplier géant, de différentes teintes qui incarneront le Cercle de vie, représentation du parcours initiatique des saisons et des perpétuelles transformations de la nature. Une trame sonore évoquera les battements de cœur de la Terre-Mère et sera accompagnée d’une projection de feu, symbole de communication entre les forces terrestres et célestes, tandis que l’arbre en est le point de jonction, grâce à ses branches et à ses racines. INSPIRANTE NATURE
Construite à partir de ce que la nature a à offrir, la civilisation chinoise est née aux abords du fleuve Jaune, là où la nature était d’abord nourricière, mais surtout source inépuisable d’inspiration. Tout un système de pensée s’est articulé autour de cette perception de l’Univers, où la nature est une entité complexe composée d’éléments constamment en mouvement et en interaction les uns avec les autres. Les systèmes de correspondances entre ces éléments assurent son équilibre, notion centrale sans laquelle rien n’est possible. Au Jardin de Chine, la 25e édition des lanternes illuminées explore la perception chinoise de l’Univers et de la nature à travers la lunette des cinq éléments (eau, terre, feu, bois et métal). Au cœur de cette théorie se trouve l’eau. Source de toute chose, l’eau est l’élément qui unit les quatre autres. Elle est intelligence, sagesse, douceur et souplesse. L’eau est également associée au dragon, créature mythique vivant au fond des océans et au cœur des nuages. À la fois bénéfique et dangereux, il est craint des Chinois pour sa colère, mais ils espèrent aussi son aide pour faire venir la pluie nécessaire aux récoltes. Au Japon, le cycle des saisons est une source continuelle d’inspiration et d’émerveillement. Mille et un rituels traduisent et alimentent ce désir intense d’apprécier les changements qui se produisent dans la nature. Avec la floraison des cerisiers au printemps, l’apparition des coloris d’automne est un moment particulièrement fort de l’année. Les Japonais se déplacent alors massivement vers les plus beaux sites et les plus beaux jardins, souvent illuminés en soirée pour l’occasion. Vivre pleinement l’automne, c’est exactement ce que propose le Jardin japonais dans le cadre de l’événement Jardins de lumière. ⊗
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PHOTO Paul Kodama
LES SAULES À LA RESCOUSSE ! MONUMENTAL DOUGHERTY JARDIN BOTANIQUE 15 JUIN — 4 SEPTEMBRE
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Na Hale ‘Eo Waiawi (2003). Œuvre réalisée au Contemporary Art Museum, Honolulu, Hawaï
PATRICK DOUGHERTY : ODE À LA NATURE
Les saules seront à l’honneur en 2017 au Jardin botanique, grâce aux œuvres de Patrick Dougherty. Et s’ils inspirent l’artiste, ils inspirent aussi le scientifique. Il existe plus de 475 espèces de ces arbres ou arbustes, qui peuvent être utilisés de multiples façons. Grâce à leur important système racinaire ramifié, ils sont particulièrement efficaces pour stabiliser les berges contre l’érosion, absorber les surplus de fertilisants et retenir les contaminants. De longues boutures de saule sont utilisées pour bâtir des murs antibruit le long des autoroutes, ce qui contribue à réduire la pollution atmosphérique. Les saules possèdent aussi d’intéressantes propriétés biochimiques. Leur écorce est riche en salicine, un composé semblable à l’acide acétylsalicylique (aspirine). D’ailleurs, les autochtones utilisaient l’écorce du saule noir en tisane pour soulager les maux de tête, la fièvre et les douleurs rhumatismales. Pour Michel Labrecque, responsable de la recherche et du développement scientifique au Jardin botanique, les c aractéristiques des saules, soit la rapidité de croissance, leur capacité d’enracinement et la facilité à les propager, en font de formidables outils pour résoudre des problèmes e nvironnementaux. ⊗
Réputé pour ses œuvres monumentales et éphémères, créées à même le paysage, l’artiste américain Patrick Dougherty posera ses valises p endant six semaines à Montréal, cet été, à l’occasion du 375 e anniversaire de f ondation de la ville. Le maître du land art ne créera pas une, pas deux, mais bien trois œuvres in situ devant public dans l’Arboretum du Jardin botanique, toutes faites de tiges tissées de saule, un arbre aux multiples usages. Les spectaculaires structures organiques et arrondies, toutes en vagues, dont cet amoureux de la nature a le secret, créent une illusion de mouvement parfaitement poétique. Les deux premières œuvres seront érigées par l’artiste lui-même, tandis que la troisième invitera à une participation citoyenne. Les visiteurs auront le privilège d’en faire la mise au monde en équipe avec des bénévoles du Jardin botanique à partir d’un canevas créé par l’artiste. Des capsules offertes par les animateurs scientifiques compléteront cette expérience alliant art et nature de manière ludique et informelle. Une fois terminées, les trois structures resteront en place toute l’année. ⊗ INSPIRANTE NATURE
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PHOTO Mark A. Garlick
seraient immenses. Cela nous permettrait peut-être de trouver des réponses à une autre question fascinante : d’où venons-nous ? Autrement dit, de compléter nos connaissances sur l’origine et l’évolution de la vie. Rencontrer nos voisins cosmiques nous aiderait-il à mieux nous définir en tant que Terriens et à trouver un équilibre avec les autres formes de vie de notre merveilleuse planète ? François Dion, philosophe
EXO PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN DÈS LE 7 NOVEMBRE
CONVERSATION COSMIQUE Par Camille Lefebvre, biologiste, et François Dion, philosophe Le spectacle Exo, au Planétarium Rio Tinto Alcan, clora l’année sur une question vieille comme le monde, qui prend une nouvelle dimension avec les récentes et nombreuses découvertes d’exoplanètes : sommes-nous seuls dans l’Univers ? L’existence de vie extraterrestre suscite bien des réflexions tant du point de vue scientifique que du point de vue philosophique. Camille Lefebvre, biologiste, et François Dion, philosophe, partagent ce que le sujet leur inspire. Camille Lefebvre, biologiste La vie existe-t-elle ailleurs que sur Terre ? Question fascinante ! Serait-ce une vie extraterrestre qui nous ressemble : basée sur le carbone, l’oxygène, l’hydrogène et l’azote et dépendante de l’eau liquide ? Ou une vie basée sur une biochimie alternative étonnante, utilisant l’arsenic, le silicium, baignant dans du méthane liquide ? Quelle forme pourraient avoir ces organismes extraterrestres ? Il est probable qu’ils se présenteraient sous forme unicellulaire, telles les bactéries, qui règnent depuis des milliards d’années sur Terre alors que plantes et animaux viennent tout juste de faire leur entrée. Toutefois, il est envisageable que l’évolution puisse conduire à l’existence d’extraterrestres complexes voire intelligents. Si demain nous faisions l’incroyable découverte de vie extraterrestre, les opportunités scientifiques qui en découleraient
La découverte de la vie extraterrestre, surtout si elle prend la forme d’une vie intelligente, bouleverserait l’humanité à un point qu’il est sans doute difficile d’imaginer. Il arrive parfois que des découvertes scientifiques transforment profondément notre conception de nous-mêmes et de notre place dans l’Univers. On peut penser à Copernic, qui a délogé la Terre et l’humanité de leur place centrale dans l’Univers ; ou à Darwin, qui a remis en question l’importance que l’humanité se donnait par rapport aux autres animaux. Imaginez comment l’humanité réagirait si l’on découvrait qu’il existe des dizaines, des centaines, voire des milliards de planètes abritant la vie, parfois avec une certaine forme d’intelligence. Évidemment, comme à l’époque de Copernic et de Darwin, il sera difficile de ne pas ressentir une sorte d’angoisse face à ces nouvelles découvertes. Mais il s’agira surtout d’une occasion extraordinaire de mieux nous comprendre nousmêmes : comprendre ce qui nous relie aux multiples formes de vie existant dans l’Univers ; comprendre ce qui rend la vie terrestre unique par rapport à ces formes de vie ; et enfin mieux comprendre ce qui rend l’humanité unique dans l’Univers. ⊗
QUELQUES PHÉNOMÈNES ASTRONOMIQUES À SURVEILLER Outre l'éclipse du 21 août, nous n’assisterons pas à une année faste du côté des phénomènes astronomiques. 2017 permettra néanmoins une observation intéressante de Vénus. Pendant deux à trois jours, autour du 22 mars, nous pourrons la repérer à la fois le soir et le matin, très bas à l’horizon. Ce ne sera pas une très bonne année, non plus, pour l’observation des perséides, cette populaire pluie de météores, puisque le pic d’activité surviendra de jour pour les observateurs nord-américains, le 12 août, entre 15 h et 17 h 30. Enfin, la pleine lune du 3 décembre remportera la palme de « super lune » de l’année, à une distance de 357 987 km de la Terre. Elle sera précédée, le 4 novembre, de la deuxième super lune annuelle. On prévoit de fortes marées à ces deux occasions. ⊗
INSPIRANTE NATURE
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PHOTO  NASA/Goddard/Arizona State University
PROGRAMMATION PROGRAMMATION
MIRA, LA PETITE ÉTOILE PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN 10 FÉVRIER AU 17 AVRIL
PAPILLONS EN LIBERTÉ JARDIN BOTANIQUE 23 FÉVRIER AU 30 AVRIL
ÉVEIL DU PRINTEMPS BIODÔME 4 MARS AU 22 MAI
RENDEZ-VOUS HORTICOLE JARDIN BOTANIQUE 26 AU 28 MAI
TÊTE-À-TÊTE AVEC UN CHERCHEUR CENTRE SUR LA BIODIVERSITÉ 18 MAI AU 31 AOÛT
#EspacePourLaVie Billets en ligne : espacepourlavie.ca
NOUVEAU PROGRAMME DOUBLE
ÉCLIPSE PARTIELLE
KYMA | VOYAGEURS DE L'OMBRE
PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN
PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN DÈS LE 9 MAI
HISTOIRES EN COULISSES BIODÔME 15 JUIN AU 4 SEPTEMBRE
CROQUE-INSECTES INSECTARIUM 15 JUIN AU 4 SEPTEMBRE
MONUMENTAL DOUGHERTY JARDIN BOTANIQUE 15 JUIN AU 4 SEPTEMBRE
21 AOÛT
JARDINS DE LUMIÈRE JARDIN BOTANIQUE 8 SEPTEMBRE AU 31 OCTOBRE
LE GRAND BAL DES CITROUILLES JARDIN BOTANIQUE 6 AU 31 OCTOBRE
ARAIGNÉES DÉMASQUÉES INSECTARIUM 6 AU 31 OCTOBRE NOUVEAU PROGRAMME DOUBLE
LES ARTS S’INVITENT AU JARDIN
EXO | DEMAIN L’ESPACE
JARDIN BOTANIQUE
PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN
25 JUIN AU 27 AOÛT
DÈS LE 7 NOVEMBRE