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Une villa au rythme de son environnement

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Répertoire

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Ouverture et lumière

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À Los Angeles, cette élégante résidence à l’esprit moderniste californien est l’œuvre d’un architecte américain d’origine vaudoise.

Texte: Patricia Lunghi Photos: Kevin Scott

Côté rue, le bâtiment préserve l’intimité, au rez-de-chaussée comme à l’étage.

idéalement implantée dans le très prisé canyon de santa Monica à Los angeles, cette villa contemporaine de 370 m2 s’inscrit dans la lignée du modernisme californien et de l’architecture de neutra. Elle en adopte les éléments clés tels que le plan horizontal et le lien entre nature, homme et architecture.

L’objectif principal de l’architecte américain David Montalba était de bâtir un espace de vie qui abolisse la frontière entre dedans et dehors en créant un environnement tout en transparence qui capture le paysage. Composée de trois étages, la résidence entrelace les espaces intérieurs et extérieurs par une volumétrie calculée.

Plan du rez-de-chaussée

F7

CHAUFFAGE/RAFRAÎCHISSEMENT 01 Système de chauffage et de refroidissement 02 Grands surplombs pour l’ombrage 03 Ecrans verticaux mobiles 04 Murs en béton apparent pour masse thermique 05 Panneaux solaires 06 Pierre recyclée blanche broyée pour refléter la lumière VENTILATION 07 Grandes baies vitrées pour apport d’énergie passive 08 Cour pour favoriser la ventilation transversale 09 Orientation du bâtiment minimisant l’apport solaire 10 Refroidissement par évaporation TRAITEMENT DE L’EAU 11 Système de rétention et de filtration des eaux pluviales 12 Plantations indigènes et surfaces perméables

La chambre d’amis installée au sous-sol fait face au patio, les escaliers extérieurs bordés de plantes accèdent au rez-de-chaussée.

Le patio apporte la lumière naturelle aux pièces situées en sous-sol.

La salle de bain parentale est dotée d’un jardin zen ouvert sur le ciel, où trône une baignoire en bois.

Dans le grand salon le foyer en béton a été coulé sur place.

Le puits de lumière de la cour apporte un éclairage naturel aux espaces en sous-sol.

L’élégante salle de bain parentale avec son mobilier en bois et marbre.

EntrEprisEs Vitrocsa portes et vitres swisspearl panneaux en béton et bardage de jardinières Wider sA ébénisterie, menuiserie et portes sika sarnafil toit KWC robinetterie Franke éviers, poubelles et accessoires de cuisine MGs robinetterie Assa Abloy serrures UsM stockage/ rayonnage modulaire

Né d’une mère suisse et d’un père américain, David Montalba a passé ses premières années à Morges avant de s’installer aux États-Unis. Inspiré par un oncle architecte à Lausanne, il fonde Montalba Architects à Los Angeles en 2004 et ouvre une antenne à Lausanne en 2016. Pour cette résidence privée, il a associé deux concepts: une cour végétalisée traversée par un axe de circulation et deux volumes aux lignes horizontales. Le tout constituant un plan en forme de L replié sur lui-même autour du patio qui nourrit de lumière naturelle les trois niveaux. Le rez-de-chaussée largement ouvert sur le jardin et la cour abrite les espaces de jour. D’un côté, le séjour, la salle à manger et la cuisine, tous réunis dans un même volume, et de l’autre une bibliothèque.

Au premier étage, la suite parentale avec sa spacieuse salle de bain et son dressing ainsi qu’un bureau sont reliés par une passerelle vitrée aux chambres à coucher des enfants et leurs salles de bain. Le sous-sol –qui prend sa lumière de jour par la cour– accueille une family room et une chambre d’invités, ainsi que la buanderie et autres locaux techniques.

Le coin bibliothèque vu de l’extérieur. Ses jardinières intégrées et ses persiennes coulissantes permettent de maîtriser ses vues et sa confidentialité.

Un système spatial variable

Le travail des architectes ne s’est pas limité à articuler ces différentes fonctions autour de la cour et les ouvrir sur le paysage. Il a dessiné un système spatial variable à partir d’un jeu de volumes et de parois très subtil. Et ceci à l’horizontale comme à la verticale.

Ce dispositif repose sur le rapport entre des murs exécutés en béton brut, des parois plus lisses peintes en blanc, des parois en bois et les parois vitrées Vitrocsa; les rails de ces dernières sont noyés dans le sol et le plafond de manière à effacer complètement la limite entre intérieur et extérieur, d’une part, et les volumes de l’habitation, d’autre part.

Ces quatre systèmes de parois qui vont tous systématiquement du sol au plafond organisent l’espace sans le cloisonner. Ce continuum spatial permet d’avoir des zones fonctionnelles et, par une complexité organisée, génère des perspectives très intéressantes. Ainsi quand on est dans le séjour l’espace se prolonge à travers la cour et s’arrête au mur de la bibliothèque; dans la suite parentale l’espace de la salle de bain, de la chambre et leur terrasse est continu et s’arrête à la limite extérieure de la dalle.

Il faut ajouter au système des panneaux coulissants avec des louvres en bois. Ils forment des écrans réglables qui permettent de modifier les vues et de contrôler l’intimité par rapport au voisinage habité. Ils offrent aussi l’avantage de pouvoir fermer tout en laissant passer l’air et de voir sans être vu tout en créant des jeux de lumière.

Un système bio climatiqUe

Dans la conception de l’habitation, les notions de durabilité n’ont pas été négligées. Pour réduire l’empreinte écologique du bâtiment l’aménagement paysager a été conçu de manière à profiter du climat californien. Des plantations indigènes le long du périmètre bâti offrent un ombrage pour diminuer le réchauffement de la maison.

Un mur électrique Tesla permet d’alimenter la maison et de stocker l’énergie solaire via des panneaux Powerwall. Mais surtout, le chauffage comme le rafraîchissement de la maison se font principalement de manière passive.

Les architectes ont judicieusement posé, d’une part, des parois en louvres, des avants-toits ainsi que des plantations pour constituer des protections solaires. Et d’autre part, des surfaces d’eau : celle de la piscine au rez-de-chaussée et celle des bacs de collecte des eaux pluviales sur le toit terrasse, pour rafraîchir la maison.

L’ensemble est organisé de manière à ce que l’air circule et amène avec lui la fraîcheur générée par les plans d’eau et la cour.

La masse même du bâtiment, avec ses murs en maçonnerie, joue le rôle de régulateur thermique. Elle emmagasine la fraîcheur générée par la ventilation naturelle mais aussi celle de la nuit pour la restituer le jour.

Pour le chauffage c’est l’inverse. On laisse le soleil chauffer la maison à travers les vitrages. Il suffit de déplacer les louvres et de fermer les vitres.

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