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REPAIR REVOLUTION !

Jusqu’au 15 octobre, le Musée de design

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de Zurich aborde le principe de la réparabilité des objets et le rôle qu’y joue

le design.

Le mot n’est pas galvaudé, il s’agit bien d’une révolution. Le Museum für Gestaltung s’empare d’un thème totalement dans l’air du temps : la réparation. Réparer plutôt que racheter devient un réflexe pour de plus en plus de consommateurs, mais l’ère du « tout jetable » est-elle révolue ? Malheureusement non, car réparer est plus compliqué et souvent plus cher que racheter du neuf. Si la France demande, depuis 2015, aux fabricants d’électroménager d’afficher la disponibilité des pièces détachées de leurs produits pour lutter contre l’obsolescence programmée, celle-ci reste encore largement répandue. La réparabilité d’un objet se décide dès le processus de création, c’est donc une des missions du design de concevoir des objets qui peuvent être retapés, régénérés, au lieu d’être jetés. Des montagnes de détritus, la surexploitation des ressources naturelles et des émissions de CO2 en hausse constante menacent notre planète, et la Suisse est un des pays qui produisent le plus de déchets. À cette problématique cruciale, l’exposition propose des solutions et invite à revoir nos idées préconçues en montrant des alternatives qui valorisent l’esthétique d’objets réparés, comme les jointures dorées du kintsugi. Apparue à la fin du 15e siècle, cette pratique japonaise qui permet de restaurer des objets en céramique brisés non pas en dissimulant les fissures, mais en les sublimant avec de l’or constitue une ode à la fragilité. La casse d’un objet ne signifie plus sa fin ni sa mise au rebut, mais un renouveau, le début d’un nouveau cycle et une continuité dans son utilisation. Une parabole d’une brûlante actualité.

Patricia Lunghi / museum-gestaltung.ch

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