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31.8.–19.9.2023
Piero Lissoni Et Knoll
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COMMENT A DÉBUTÉ VOTRE COLLABORATION AVEC KNOLL ?
Notre collaboration est née en 2000. Cela a toujours été un honneur de travailler avec Knoll qui est une entreprise avec une histoire incroyable dans laquelle je me suis embarqué sur la pointe des pieds. Je collabore avec eux environ tous les deux ans depuis plus de vingt ans, ils ont un très haut standard technologique et qualitatif. De manière générale, quand je conçois des objets pour une marque, tout est relié par un fil conducteur. Je m’inspire de l’univers de la marque, ici celui de Knoll, de sa vision de la contemporanéité et j’essaie d’y greffer mon point de vue, de voir son monde avec mes propres yeux.
QUELLE A ÉTÉ VOTRE SOURCE D’INSPIRATION
POUR CETTE COLLECTION ?
L’idée est partie d’un projet de chaises, fauteuils et bains de soleil conçu par Richard Schultz pour Knoll dans les années 70. Je présente leurs grands frères en quelque sorte, c’est-à-dire une expansion de ces modèles, avec des bases pour des canapés ou des grands fauteuils qui se complètent et s’imbriquent entre elles. Ce qui crée un jeu complexe, aussi du point de vue des matériaux. C’est l’une des rares collections pour l’extérieur fabriquées en aluminium et nylon en Italie ; donc question pratique, quand il pleut, il suffit d’enlever les coussins.
Francesco Rota Et Desalto
EN QUOI CONSISTE VOTRE COLLABORATION
AVEC LA MAISON DESALTO ?
Ma collaboration va au-delà de celle portant sur le design de produits, car je suis devenu le directeur artistique de la maison depuis septembre dernier. Ce qui consiste à travailler l’identité même de cette marque pour la mettre en valeur. J’ai essayé de travailler sur les produits iconiques de Desalto et d’introduire des produits nouveaux à l’identité forte. Par exemple, cette année, le fil conducteur est l’utilisation de la poutre, un élément fort et clairement reconnaissable qui déclare ouvertement ce que fait l’entreprise qui travaille le métal de façon artisanale, mais en s’appuyant sur une grande technologie industrielle pour aboutir à des meubles ultra contemporains, comme avec la table Heb.
QU’EST-CE QUI VOUS A SÉDUIT LE
DANS LA MARQUE DESALTO ?
PLUS
J’étais convaincu que cette entreprise avait un potentiel inexploité. Il a suffi de mettre la main à la pâte pour que ça fonctionne tout de suite, car l’ADN de la société est unique. Dès le départ, j’ai apprécié la qualité de la relation humaine des deux propriétaires, c’est un élément d’une grande importance pour moi. Ils sont prêts à se laisser embarquer, et j’ai un besoin essentiel d’être entouré de personnes qui sont prêtes à me suivre avec enthousiasme.
Patrick Jouin Et Pedrali
COMMENT A DÉBUTÉ VOTRE COLLABORATION
AVEC PEDRALI ?
Tout a commencé avec le fauteuil Esther qui est devenu un énorme succès économique pour Pedrali. La marque a compris, grâce à notre collaboration, qu’elle avait la possibilité de s’élever en gamme et d’être aussi un transmetteur de culture, ce qui lui donnait des obligations en termes de recherche pour poursuivre sur cette ligne contemporaine. La collaboration entre un designer et l’entreprise ne repose pas que sur de l’amitié, elle est aussi liée au succès. Donc, avec le succès, les produits et les collections se sont enchaînés.
QUELLE EST LA PART DE VOUS-MÊME
DANS LE PROJET DU SIÈGE ESTHER ?
Dans le fauteuil Esther, il y a un trait plus classique et chic que l’on peut peut-être relier à mon esprit français. Quelque chose en rapport avec la fluidité et l’élégance… Peut-être que c’est français, ou que c’est moi qui le suis.
DANS QUELLE MESURE VOUS ADAPTEZ-VOUS
À LA MARQUE, AU CONTEXTE ?
J’ai deux casquettes : comme architecte d’intérieur, le contexte est le plus important au départ. Mais quand je travaille pour Pedrali, je suis designer, et donc je travaille hors contexte et hors espaces.
Luca Nichetto Et Wittmann
COMMENT DÉCLINEZ-VOUS LA NOUVELLE IMAGE DE WITTMANN ?
Je pense que la réponse créative la plus proche de moi est la pluralité du langage, l’usage et l’expérimentation de nouveaux matériaux comme, par exemple, le gros bouclé utilisé récemment pour les fauteuils et les canapés ; composer avec des tissus prestigieux comme Kvadrat, Rubelli, ou encore avoir redéfini la frontière créative de la maison Wittmann en collaborant, sous ma direction, avec Ethimo pour la nouvelle collection outdoor.
QU’EST-CE QUI FAIT LA PARTICULARITÉ
DE VOTRE DIRECTION ARTISTIQUE ?
Ça repose surtout sur la « contamination », parvenir à combiner le goût classique contemporain de la « Mitteleuropa » – qui est propre à Wittmann – et la nécessité d’introduire des collections d’esprit contemporain européen au plus proche du goût des consommateurs cosmopolites. Les designers Nendo et Christophe Pillet, par exemple, se sont rapprochés de la marque avec des produits qui se sont intégrés harmonieusement aux collections du fabricant viennois.
COMMENT VOYEZ-VOUS VOTRE FUTUR ARTISTIQUE ?
Pour moi le principal est de toujours arriver à conserver le côté « giocosità », c’est-à-dire le jeu, dans tous mes projets. Par exemple avec Paradise Bird ou encore avec Tuky, la table d’appoint en forme de toucan.