La Libre Essentielle - février 2012 - n°143

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SUPPLÉMENT GRATUIT DES 04 ET 05/02/2012 © MICHEL DAMANET

n° 143

JANE FONDA CULTISSIME

VÉRONIQUE JANNOT

FEMME SOLAIRE DOSSIER : ÉVASIONS


CAPE COD QUANTIÈME SIMPLE Boîtier en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, bracelet alligator Fabriqué par les horlogers d’Hermès en Suisse

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Toucher " Personne n’est parfait " Avec Véronique Jannot et Jean-Luc Reichmann au théâtre des Bouffes Parisiens à Paris

édito

aux étoiles

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« L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est un art aussi » (Honoré de Balzac - La recherche de l’absolu). Art comme le parcours de vie de deux stars solaires : Véronique Jannot et Jane Fonda, notre cadeau pour ce premier numéro de 2012. Véronique Jannot a fait entrer dans son cœur la voie du milieu, le bouddhisme, celle qui lui permet d'être devenue la femme généreuse qui s'imprime de différentes manières : DVD à la recherche des femmes moinesses au Tibet, les Dakinis, scénariste d'une bande dessinée racontant son expérience d'adoption d'une jeune Tibétaine et totalement lumineuse dans la pièce " Personne n'est parfait  " présentée actuellement à Paris. Autre merveilleux cheminement existentiel, celui de la cultissime Jane Fonda qui se battit pour l'égalité, le bien-être et la beauté intérieure de la femme. Abriter ces deux icônes en exclusivité a provoqué un bouleversement au sein de nos consciences. Ces femmes donnent tellement que nous avons cherché notre manière de jouer sur l'échiquier vital. Sur leurs traces, nous avons osé traverser le miroir de notre réalité pour découvrir celle d'êtres qui aussi « le valent bien » et ô combien oubliés, les handicapés, via le prisme de leur sexualité. Sujet tabou ? Pas pour nous qui avons trouvé le juste équilibre pour ne point tomber dans le pathos. Voir le handicap avec les yeux de Véronique ou de Jane. Ensuite, zoomer vers un autre rêve ! Celui de ces destinations culturelles ou naturelles, présentées dans notre dossier évasion. Claude Muyls et son équipe

la libre essentielle 143

SOMMAIRE 6 littérature Claustria 8 musique Ara Starck 10 couverture Véronique Jannot 14 psy L’Amour 16 théâtre Michèle Bernier 17 cinéma François Vincentellli 18 culte Jane Fonda 20 mode Narciso Rodriguez 22 mode Lucas Sponchiado 24 mode Pêle-mêle 26 bijou O terre, mes bijoux ! 28 montres Grand ciel 30 dossier Sexe et handicap 34 portrait essentielle Peter de Caluwe 36 gastronomie Rachel Barrie 38 evasion Floride 42 evasion Rhodes 44 evasion Nice 45 evasion Burundi 46 evasion Zanzibar 48 evasion La magie du hors-pistes 52 evasion Ecosse 56 déco Le camping glam’ 58 auto Asexuées ? 60 cinéma 3D 61 horoscope et livres 62 jeux et concours

Rédactrice en chef Claude Muyls / Secrétaire de rédaction Claire Huysegoms / Rédaction : 79, rue des Francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 e-mail : infos@lalibreessentielle.be / Collaborateurs : Raoul Buyle, Gilles Collard, Michel Damanet, Benoit Deprez, Yves Druart, Serge Ducas, Gary Ginsburg, Bruno Godaert, Marie Hocepied, Lyse Jadoulle, Patricia Le Hardÿ, Nathalie Kuborn, Jacques Mercier, Cici Olsson, René Sépul, Lucas Sponchiado, Geoffroy d'Ursel, Geoffroy Van Der Hasselt/ Direction artistique et mise en page Michel De Backer (AD), Julie Joseph, Cécile Deglain, Dominique Hambye / Coordination technique José Nervenne / Régie Publicitaire RGP Caroline Grangé - 02 211 30 95 - caroline.grange@saipm.com, Dominique Flamant - 02 211 31 55 - dominique. flamant@saipm.com et Marie-Noëlle Raquez (Voyages) - 02 211 31 00 - marienoelle.raquez@saipm.com / Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 -delphine.guillaume@saipm.com / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d'administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey

PROCHAIN NUMERO LE 3 MARS 2012. INVITéE : LIV TYLER

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littérature

Entre le réel et la littérature se dessine une zone de turbulence et de friction. Quand un écrivain s’empare d’un fait réel, d’un événement singulier, d’une période de l’histoire pour en rendre les contours et leurs donner une forme subjective par un acte de création, il s’expose généralement au plus grand malentendu. La littérature contemporaine regorge d’anecdotes de cet ordre, des plus pitoyables qui alimentent les magazines people, aux plus puissantes qui interrogent profondément le rôle de l’écriture et la force de la fiction.

— Texte : Gilles Collard – Photo : éd. Seuil.

CLAUSTRIA

À défaut de méthode, et nonobstant la récente fascination des romanciers pour le fait-divers, il existe, pour les écrivains qui se confrontent aux faits réels, une généalogie. Peu importe où nous la ferons remonter. Mentionnons, pour être rapide, un chemin touffu qui part de Truman Capote, avec son célèbre “De sang froid”, passe par Norman Mailer et fait étape, plus prêt de nous, chez Emmanuel Carrère (rappelonsnous “L’adversaire”) ou encore chez Yannick Haenel dans son livre “Jan Karski”, qui avait suscité une violente polémique.

“Claustria” de Régis Jauffret, paru en cette rentrée de janvier, est un livre qu’on aurait tort de ne pas positionner au sommet de ce prestigieux pan de la littérature. Si plusieurs veines se dessinent dans l’œuvre de Régis Jauffret, débutée au milieu des années ’80 (les livres “Histoire d’amour”, “Univers, Univers” et “Microfictions” en seraient les croisements les plus visibles), la lecture de “Claustria” impose le sentiment de tenir entre les mains un livre trouble et essentiel, dont l’ambition et la réussite débordent le cadre strict du pari littéraire. C’est un livre qui glace le sang, renvoit le lecteur à sa capacité à lire le réel dans ses recoins les plus sombres et atroces, déjouent certains de ses réflexes éculés sur le bien et le mal et porte, par le geste de l’art, une interrogation maîtrisée sur l’homme, sa représentation et la vérité.

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Par son sujet, d’abord. Régis Jauffret a déclaré à plusieurs reprises que c’était le livre dont il a le plus retardé l’écriture. Et pour cause : ce dont il avait son objet touchait aux abymes de ce qu’il était possible de concevoir. Rappelons-nous, en Autriche, il y a quelques années, l’apparition médiatique d’un certain Josef Fritzl, dont on découvre qu’il avait pendant plus de vingt ans enfermé dans une cave sa propre fille, qu’il ne se privait pas de violenter et de violer régulièrement. Plusieurs enfants sont ainsi nés. Il en remontait certains à la surface, d’autres restèrent enfermés toutes ces années, sans jamais voir la lumière du jour. C’est ce dispositif terrifiant, sa mécanique, sa logique, que Régis Jauffret essaie de déchiffrer et de comprendre au fil de ces 500 pages d’un souffle et d’une puissance rare qui joue de la fiction, de l’enquête, du récit, jusqu’à la déréliction, par moment. Par son écriture, ensuite, qui touche à de nombreux endroits au sublime. Comment faire pour mettre des mots sur un irreprésentable. Essayez, il est très difficile d’imaginer une vie durant plus de vingt ans dans un réduit au sous-sol, sans ne plus avoir (avant qu’une télévision ne vienne y rythmer les jours et les nuits) la moindre notion du temps et des saisons. C’est une des forces majeures du livre. Alors que Jauffret ne recule jamais devant la moindre question, le moindre doute et va jusqu’au bout du bout de l’horreur, il conserve une écriture de la juste distance. Cela

en fait un livre d’une morale froide et retenue. Rien de sensationnel, dans la manière de traiter les scènes, rien non plus de cynique ou de baveux dans les épanchements : jusqu’au bout une ligne de conduite qui construit à partir, en quelque sorte, de la vie nue une littérature souveraine. Il n’y a pas un seul doute concevable, ce Josef Fritzl est un monstre, ce qui n’exclut pas d’essayer de dire où peut continuer à se placer la joie, l’enfance, parfois l’amour, dans la cave. C’est un équilibre d’une fragilité inouïe, mais qui est tenu sans flancher. Pour y arriver, Jauffret se donne tous les moyens. Ceux de la prospective, par exemple – le livre commence par la vie d’un des fils plusieurs dizaines d’années après. Ceux de sa propre mise en scène, où il fait état de ses propres recherches et enquêtes sur place, sur sa lecture du procès, qui n’a duré que trois jours et demi, sur sa vision de l’Autriche, etc. Au plus précis sur les faits, il réussit chaque fois la prouesse de ne jamais encercler la vérité, de laisser non pas le doute dans le chef du lecteur, mais l’espace d’un battement entre la vérité et sa représentation. On ressort de la lecture de “Claustria” avec le sentiment que l’art et la littérature, quand ils sont portés à ce degré d’exigence et d’incandescence, face à la faune des médias, des journalistes, des experts et des témoins, restent les outils les plus puissants pour toucher au réel.


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musique

LES TALENTS PLURIDIMENSIONNELS Ara Starck, égérie du sac Marcello : « J’ai exceptionnellement accepté cette collaboration parce que Cartier perpétue ses valeurs artisanales. Cette besace napoléonienne masculine me convient naturellement, je peux y fourrer tous mes pinceaux. Elle m’est très pratique au quotidien ! »

Ce qui frappe d’emblée chez cette jeune femme dont le visage aurait pu inspirer certaines poupées en porcelaine du XIXe, ce sont ses grands yeux foncés, très expressifs. Son regard est à la fois profond et sincère, direct, aussi candide, que révélant une franche liberté. Il n’est pas anodin que le regard et la voix soient probablement les deux éléments les plus marquants chez cette artiste peintre et musicienne. Multi talentueuse, Ara Starck combine force et simplicité, mystère et détermination, créativité et volonté de dépassement.

— Texte : Nathalie Kuborn

D’ARA STARCK Si elle a collaboré avec son célèbre père, directeur artistique du Meurice et designer internationalement reconnu, il faudrait n’avoir jamais entendu parler d’Ara Starck pour la limiter à la simple expression de « fille de ». On écarte ici tout de suite la moindre ambiguïté : sa candidature, elle l’a posée de manière anonyme. Elle y obtient une carte blanche et concrétise sa première grande réalisation, une fresque remarquable, avant d’être contactée par le Bijloke de Gand : « il s’agissait de proposer une toile ayant des propriétés capables de résoudre les problèmes acoustiques du Bijloke. Je me suis inspirée des lieux, tenant compte des possibilités de développement des productions musicales jusqu’alors limitées au quartet. Ma spécificité est le grand format, la peinture monumentale, mais dans ce cas, j’ai également beaucoup travaillé sur les vibrations en suivant toutes les sessions de travail de la formidable équipe qui s’est occupée de l’acoustique. J’aime les défis techniques qui stimulent ma curiosité et mon envie de dépassement. » Parallèlement, Ara Starck expose ses portraits, réalisés notamment via une technique

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lenticulaire qu’elle a mise au point : des tableaux à l’huile utilisant le vocabulaire pictural à l’ancienne et dont l’image est capable de se mouvoir selon le spectateur. « J’oriente mes recherches vers la création d’une troisième matière, une rencontre : en fonction de leur position, deux personnes voient deux choses différentes et chacune est dès lors en mesure de raconter son histoire. Il n’y a pas de point de vue unique et cet échange comporte inéluctablement une matière affective ».

LE GOÛT DU MYSTÈRE… « Je suis attirée par des choses impalpables – comme la musique peut l’être, et assez fantomatiques… J’aime les œuvres mystérieuses qui se dévoilent peu à peu. On s’ennuie moins quand on ne voit pas tout de suite ! Un peu comme lorsqu’on se marie et qu’on découvre un peu plus chaque jour du mystère de l’autre. Les ciels, le fusain, la craie… m’obsèdent. Ce sont autant d’éléments à travers lesquels l’imagination peut donner libre cours à sa liberté. Mon travail est essentiellement narratif, rarement réaliste ou descriptif, j’ai besoin de me raconter beaucoup

d’histoires et d’en connaître tous les recoins pour pouvoir peindre... » Ses références artistiques sont pour le moins éclectiques : « El Greco, pour son traitement de matières, ses jeux de lumières… sa modernité hallucinante ! Le vidéaste performer Matthew Barney, pour sa théâtralité. Il est capable de se réinventer à chaque exposition. James Thiérrée : pour moi, ses pièces sont de véritables voyages initiatiques. J’ai encore revu hier la pièce “Raoul”, c’est tout ce que j’aimerais faire en peinture et je n’y arrive pas encore ! Mais aussi Robert Wyatt, qui est passé maître dans l’art de créer de la matière sonore et onirique. »

UNE DOUBLE NÉCESSITÉ Depuis plus de deux ans, Ara Starck s’est lancée dans l’aventure du son, en formant un groupe avec son compagnon David Jarre, “The Two”. Le binôme inspiré nous livre des compositions rock acoustique, parfois teinté de hip hop, et nous prépare un nouvel album prometteur : « La musique est plus encore qu’une source d’inspiration privilégiée pour ma peinture, elle touche à l’émotion directe. Elle est essentielle à ma vie… »


Les bonheurs

pour nous S’envoler ensemble

vers les plus beaux endroits du monde Larguer stress, cravate

et chaussettes, goûter au

luxe les pieds nus

Tout faire ou ne rien faire changer d’avis à chaque instant

la liberté c’est ça Ecrire ses vacances au rythme

de belles rencontres Goûter aux saveurs locales et

épicer ses souvenirs Aiguiser sa curiosité

et se laisser piquer au

jeu de la découverte Troquer le réveil pour

l’éveil des enfants

Ne rien s’interdire

tout est compris

Sourire, dire bonjour profiter chaque jour et

revenir différent tous les bonheurs du monde

clubmed.be


e r u t r e v u o c

VÉRONIQUE JANNOT

LA FORCE SOLAIRE Elle passe du grand au petit écran – en grimpant sur les planches – avec simplicité. La comédienne Véronique Jannot est lumineuse. Ce n’est rien de le dire. Il faut la lire : intime rencontre laissant entrevoir une belle leçon de vie.

— Texte : Marie Hocepied – Photos : Michel Damanet

QUESTIONS FLASH Vos pêchés mignons ? Blanquette à l’ancienne, riz au lait et pain perdu. Votre film culte ? “Out of Africa” de Sydney Pollack Votre devise ? Ici et maintenant. Sur une île déserte, vous emmenez quoi ? Surtout qui ! Mon chéri, mon cheval et tout mon petit monde. La vie toute seule n’a pas beaucoup de sens. Votre qualité ? L’enthousiasme. Votre défaut ? Soupe au lait ! Je m’énerve très vite. Votre refuge ? La nature avec un grand N, la forêt avec mon cheval. Ma maison dans le sud au milieu des oliviers, près d’une rivière… Un bouquin ? “Le livre tibétain de la vie et de la mort” et “Le prophète”. Dans votre penderie, on trouve… Du Marithé + François Girbaud, du Kenzo, du Freelance, et les bijoux Gas.

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ? J’avance, tout à la fois riche et libre de mon passé. Je suis sans regret. Les journalistes me demandent souvent : « Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir fait beaucoup de cinéma ? » Oui, sûrement un peu, mais en même temps, l’occasion de jouer des rôles formidables à la télévision ou au théâtre s’est tellement présentée à moi que je ne suis pas frustrée. L’important est de pouvoir faire son métier le mieux possible et dans les meilleures conditions possibles. Si vous deviez citer un et un seul de vos films ? C’est difficile à dire… J’ai tellement de beaux souvenirs. J’aurais peut-être tendance à répondre : “Sud Lointain”, film tourné au Viêtnam. Une expérience enrichissante. Des tournages difficiles, il y en a eu aussi ? Certainement! Ils ont été l’occasion de rencontres et d’aventures formidables. Il y a toujours un endroit, un envers. Avec le temps, on a tendance à ne se souvenir que de l’endroit. Ça tombe bien. Je me souviens du tournage de “Loin des yeux” sous la direction de Christian Faure, une personne pas facile. L’échange était souvent difficile, pourtant je le respectais parce qu’il possédait un vrai talent, un œil authentique. J’ai de l’indulgence pour le talent. Même s’il y eut des moments humainement pénibles, j’en garde avec le temps un beau souvenir. Il faut savoir faire la part des choses, on ne peut pas tout rejeter. Beaucoup de personnes pensent automatiquement à “Pause café” quand on évoque votre nom. Ça vous fait quoi ? Je me dis qu’après 25 ans, c’est fou ! Cela pourrait me lasser parce que j’ai quand même fait d’autres choses après ! Au final, ça me touche : cette série télévisée m’a permis d’entrer dans le cœur du public et d’établir un lien affectif très fort avec lui. Un lien qui dure. C’est formidable. Revisionnez-vous volontiers vos films ? Non, jamais ! Ce n’est pas une question de boycott personnel, je n’y pense juste pas. Si l’occasion se présente ça ne me dérange pas. Quel est votre dada : la télé, le ciné ou les planches ? Je ne parlerai pas ici de dada. J’aime profondément mon métier. J’aime jouer, mais surtout j’apprécie ce travail d’équipe.

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L’avantage au théâtre est que nous voyons la réaction du public. En plus, s’il s’agit d’une comédie, ce n’est que du bonheur ! Entendre rire les gens est fabuleux et jouissif. Y a t-il un style dans lequel vous vous sentez plus à l’aise ? Justement la comédie ! Elle me correspond bien d’une certaine manière. Il y a deux aspects en moi : d’une part, un côté social et de l’autre un côté joueur, taquin, léger. Au théâtre, on me laisse volontiers épanouir ce côté de ma personnalité. Pas au cinéma, malheureusement; j’y interprète toujours un rôle plus lourd et plus tendu. Vous avez également poussé la chansonnette au côté de votre compagnon de l’époque Laurent Voulzy. Un artiste est-il une personne multi casquettes ? Oui, je le pense. J’ai fait deux tubes avec Laurent et un avec Pierre Bachelet. En plus du ciné, de la télé et du théâtre, j’ai également écrit un livre qui s’est vendu à 300 000 exemplaires. Et un documentaire que j’ai produit et réalisé. Que demande le peuple ! J’ai la chance de ne pas être victime d’une seule casquette. À contrario, en ce qui concerne la télé, pourquoi me plaindre ? On me donne toujours les mêmes types de rôles. Pour quel réalisateur rêveriez-vous de jouer ? J’ai beaucoup d’admiration pour Guillaume Canet. J’adore ce qu’il fait. Je le trouve discret, talentueux, doué. Chaque fois que je lis une de ses interviews, il ne se la ramène pas, il n’a pas le melon. Grâce à son film “Les petits mouchoirs”, il est devenu pour moi le nouveau Sautet que j’adorais. Y a t-il un rôle que vous n’accepteriez pas ? Il faut nuancer davantage : je peux accepter un rôle au cinéma et le refuser à la télévision. Le cinéma relève davantage du jeu. On peut se permettre plus de choses. La télévision est tellement intrusive. Plus on est familier du public et plus on se doit de faire attention à ce que l’on dit. Je n’aimerais pas jouer le rôle d’une salope ou d’une meurtrière dans une série télévisée, par exemple. Quand on est populaire, on a un devoir : essayer de donner du bonheur aux gens, apporter de l’espoir, ou en tout cas, ne pas véhiculer le médiocre ou le sordide. Au moment d’accepter un rôle, je ne pense pas uniquement à moi : si je ne suis pas contente de ce que le personnage véhicule, je refuse le


« LA COMÉDIE ? QUE DU BONHEUR ! ENTENDRE LES GENS RIRE EST FABULEUX ET JOUISSIF. »

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e r u t r e v u o c

rôle. Il y a tellement de misère dans ce monde que j’ai surtout envie de parler de ce qu’il y a de beau.

« DAKINIS ? DERRIÈRE CE MOT SE CACHE TOUT UN MONDE. LE PRINCIPE DAKINI C’EST LE PRINCIPE FÉMININ. LE LANGAGE DAKINI S’ENTEND DANS LE SILENCE, SE LIT DANS LE NOIR OU DANS L’ESPACE. OUVRIR CETTE PORTE, C’EST ACCEPTER D’ENTRER DANS LA DIMENSION DE L’IMPALPABLE, DE L’IRRATIONNEL... »

Facette méconnue ou peu connue de votre vie, vous êtes une adepte du bouddhisme. D’où vient cette conversion ? Je ne suis pas convertie, mais je suis de pensée bouddhiste. On peut garder sa confession d’origine et pratiquer le bouddhisme en plus. C’est cette liberté là que j’aime. Le bouddhisme est avant tout une philosophie de vie. La religion m’importe peu, la spiritualité est essentielle. À la suite de mon combat contre le cancer et de ses conséquences, j’ai découvert les portes de la spiritualité. Elle m’a permis d’aborder un désespoir total avec beaucoup plus de sérénité. Par la suite, j’ai rencontré des amis qui s’étaient sortis de problèmes physiques avec l’appui de cette spiritualité. J’ai commencé à pratiquer, à lire. Ce que j’ai découvert m’a rempli de bien-être. Pourquoi décider d’en faire un documentaire. “DAKINIS, le féminin de la sagesse” ? C’était tellement important à mes yeux que j’ai eu envie de partager mon expérience. Sans aucune envie de politiser la situation, le film a aussi été réalisé afin de parler des Tibétains, de cette culture de paix. Il est avant tout question d’un message d’amour universel. Parti pris : vous donnez la parole aux femmes. Si vous faites attention, on parle toujours du côté masculin. On parle des moines et pas des nonnes. On parle des maîtres et pas des femmes maîtres. J’ai décidé de développer le côté féminin. Y a t-il une part de féminisme dans votre démarche ? Si je suis féministe ? Oui certainement, mais je ne suis pas militante. Il est important de communier dans les deux énergies : l’énergie féminine et masculine. Les femmes n’ont pas à devenir des mecs. Beaucoup de femmes perdent aujourd’hui de leur féminité parce qu’elles ont des jobs qui étaient préalablement destinés aux hommes. Je trouve cela dommage. Être une femme est une force dans notre pays. Jamais je n’aurais eu envie d’être un homme; je suis si heureuse d’être une femme. Vous priez ? Oui beaucoup. Je prie quand tout va bien pour demander que cela dure. Je n’attends pas que ça aille mal pour prier. Il faut être conscient du « bon » qu’il y a dans notre vie avant de s’appesantir sur le « mauvais » qui peut n’être que passager quelquefois. Je ne m’avance pas en affirmant que vous êtes une optimiste ! Absolument ! Vivre l’instant présent est primordial. Il ne faut pas revenir constamment sur le passé, ni se projeter dans une infernale course en avant. Je crois en la loi du Karma qui régit l’univers : la loi de cause à effets. Il ne faut pas s’étonner quand on fait une certaine chose que cela nous retombe dessus par la suite. On laisse une empreinte dans ce que l’on pense ou fait. J’ai foi également en la loi de l’Interdépendance : seul, on n’est pas grand chose. Nous dépendons toujours de facteurs extérieurs et humains. Adhérer à cette philosophie est-elle une façon de marquer une opposition au monde du cinéma : un

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monde fait de strass, de gloire et d’ego ? Chacun fait ce qu’il veut. Je ne suis pas trop « paillettes », certes. Je préfère mon cheval et la forêt, mais ce n’est pas pour cela que je condamne ceux qui sont dans le bling et les strass. Je peux avoir envie de paillettes de temps en temps. Ça n’a rien de préjudiciable. En fin de compte, elles rendent les gens heureux. Les paillettes c’est aussi la gaieté, pour ceux qui regardent. Il faut arrêter de dire que ce métier est un monde superficiel ! L’important est de ne pas être dupe quoi que l’on fasse. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. La société de consommation dans laquelle nous vivons, les nouveaux téléphones qu’on nous propose tous les deux mois, ordinateurs de plus en plus performants, les iPads, tablettes et compagnie sont autrement plus dangereux pour l’homme. C’est sa liberté d’être et de jugement qui est menacée. Insidieusement. Vous avez révélé votre passé douloureux à travers un livre “Trouver le chemin”, sorti en 2006. Pourquoi ce besoin d’en parler après autant d’années de silence ? Je n’avais pas envie d’en parler ! Au départ, le livre devait être le portrait de ces femmes Dakinis en exil. Je voulais parler d’elles, de leur philosophie bouddhiste, de leur


enseignement. On m’a posé la question plusieurs fois : « pourquoi le bouddhisme ? » Face à autant d’insistance, je me suis dit qu’effectivement, il était difficile d’expliquer un chemin spirituel sans parler de ce point de départ ! Initialement je ne souhaitais pas révéler mon secret. Je m’étais construite autour de lui. Il était ma forteresse. Je ne l’ai pas fait pour moi, mais pour celles qui ou ceux qui passent des moments semblables. Ma maladie est dépassée depuis longtemps. À tous les niveaux. Elle est comme une cicatrice; au départ vous ne voyez que cela et puis ça s’estompe. Maintenant que c’est derrière, je ne regrette rien de ces épreuves qui m’ont confrontée à moi-même et à mes limites. Elles m’ont donné une force que je n’aurais peut-être pas découverte sans elles, emmenée tôt sur le chemin de l’essentiel, et permis de faire des choses importantes et cohérentes avec ma vision de la vie. En parlez-vous encore autour de vous ? Aujourd’hui, quand on aborde le sujet, cela me « gonfle »… Pas parce que je ne veux pas en parler mais parce que je ne veux plus parler de maladie. La vie reprend ses droits, on ne peut pas rester ancré dans la maladie à tout jamais. En même temps, je sais que les gens malades ont tellement besoin d’en discuter

avec quelqu’un qui en est sorti et qui représente un espoir. Je respecte ce besoin et je me prête malgré tout à en parler. Quant à l’avenir du peuple tibétain, y pensez-vous également avec optimisme ? C’est dur de rester optimiste par rapport à cette situation. J’espère la liberté des minorités… Les Tibétains ne revendiquent aujourd’hui que leur autonomie : pouvoir vivre dans leur culture. Ils savent très bien qu’ils ne retrouveront jamais le Tibet en tant que terre tibétaine. On ne lutte pas contre une telle puissance. Il y a bien trop d’intérêts en jeu, à commencer par la maîtrise de l’eau. Vous avez également fondé “Graines d’avenir”, une association venant en aide aux enfants tibétains en exil. Dans ce cadre, vous êtes devenue la marraine d’une petite fille. Quelle est votre relation avec elle ? Elle est devenue « ma » fille. Je ne l’ai pas encore officiellement adoptée, mais dans mon cœur, c’est fait depuis longtemps. Elle a 15 ans, on se parle souvent, on s’écrit beaucoup. Elle est une joie dans ma vie. Je choisis de rester sur ce sentiment plutôt que de penser que la situation due à l’éloignement est triste. On a toujours le choix entre deux émotions, je choisis la positive !

« C’EST POUR ELLE QUE J’AI FAIT CETTE BD, C’EST SON HISTOIRE, NOTRE HISTOIRE. C’EST TELLEMENT PRÉCIEUX QUE LA VIE M’AIT FAIT CE CADEAU ALORS QUE JAMAIS JE N’AURAIS IMAGINÉ UN JOUR QU’UN ENFANT M’APPELLE MUM. » —13—


psycho ATELIER D’ÉCRITURE Participez à l’Atelier d’écriture en ligne animé par Patricia Le Hardÿ, coach en Pratiques Narratives à l’Atelier des Mots. Vos textes sur le thème de l’Amour seront publiés sur

De quoi parlons-nous ? De l’attachement, avec, tôt ou tard, son cortège de reproches, d’aigreurs et de rancœurs ? Ou d’une prise de risque absolue, celle d’être libre ?

— Texte : Patricia Le Hardÿ - Illustration : Yves Druart

L’AMOUR ? Aux handicapés de la relation amoureuse que, plus ou moins, nous sommes tous, le bouddhisme enseigne que l’Amour n’attend rien en retour et qu’il est impartial car ressenti pour tous les êtres. Il n’en va pas de même avec l’attachement qui consiste à projeter sur une personne des qualités qu’elle n’a pas et à nous sentir blessés, déçus, en colère si elle ne se montre pas à la hauteur. Fabrice Midal enseigne la méditation bouddhiste. Auteur de “Et si de l’amour on ne savait rien” (Albin Michel), ce docteur en philosophie observe que l’amour s’est absenté de nos réflexions et de nos sociétés pour ne servir très souvent qu’à des manipulations.

« De l’amour, nous ne savons rien et nous savons tout. L’aspiration profonde à lui donner toute sa place est présente en chacun de nous car notre cœur est vivant. Simplement, nous avons perdu le chemin qui y mène. Au cœur des relations, le bouddhisme nous ré oriente. Elles sont autant d’occasions d’entrer dans la vraie vie. »

« L’Amour nous fait terriblement peur. Nous avons peur de nous offrir à l’expérience de l’ouverture du cœur, à montrer notre vulnérabilité. Pourtant, c’est au prix de l’ébranlement du petit moi que l’Amour nous révèle pleinement à nous-mêmes. L’amour n’est pas une question d’ordre sentimental. C’est tellement plus vaste ! »

Une fois l’amour reconnu, nous le laissons nous guérir, nous lui permettons de nous plonger dans la joie. Il y a de nombreuses façons de faire l’expérience du monde. « Voir la vie en or, c’est essentiellement se rendre compte que tous les êtres, y compris nous-mêmes, ont en eux un extraordinaire potentiel de transformation intérieure et d’action. »

Confondre Amour et sentimentalité, ou Amour et pulsion libidinale, ou Amour et relation psychologique entre deux individus, nous coupe de l’ampleur de l’Amour. Le taux élevé de dépressions dans les pays occidentaux en serait un signe évident.

Bouddha a les yeux de la connaissance et de la compassion. Il est en adéquation avec la réalité car il reconnaît le potentiel d’éveil présent en chacun même lorsque celuici est dissimulé derrière les nuages de la confusion mentale et des émotions perturbatrices.

Dans la perspective ouverte par le bouddhisme, l’Amour est d’abord une expérience qui naît au sein de la méditation. La pratique de celle-ci nous dispose à renverser les perspectives et à vraiment aimer ce qui est.

Éprouver ce qui fait obstacle à l’Amour permet de comprendre ce qu’il est. À notre époque, dominée par les impératifs de la gestion économique de la nature et des hommes, l’amour se réduit au domaine étroit de l’affectivité ou de la psychologie.

C’est une expérience de présence qui nous appelle à être équanime, c’est-à-dire égal, quelle que soit la personne à laquelle nous nous adressons. « Comme le soleil dont les rayons éclairent toutes directions sans en privilégier aucune, la mesure de l’Amour n’est pas bornée à la préférence. »

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Si l’aspiration première du cœur humain est d’aimer, aimer ce qui est tel qu’il est, sans effort ni résolution à prendre, comment redonner à l’Amour toute sa place dans nos vies ? En cultivant en nous-mêmes ce mouvement naturel du cœur, en le laissant être.

L’authenticité d’un cœur aimant permet à chaque instant qui passe de se transformer soi-même afin de mieux transformer le monde, d’apprécier le moment présent et, au lieu de perdre son temps à ruminer le passé et à redouter l’avenir, de jouir de l’Amour intérieur…



théâtre En digne fille du professeur Choron, Michèle Bernier s’est fait une place dans le cercle des maîtres de l’humour noir français. Reconnue pour ses one-woman-show, notamment le “Démon de Midi” où elle abordait les questionnements de la quarantaine, elle tourne en France avec son dernier spectacle : “Et pas une ride”. Rencontre avec une cinquantenaire décomplexée et fière de l’être.

— Texte : René Sépul – Photo : Michel Damanet

MICHÈLE BERNIER

LA CINQUANTAINE DÉCOMPLEXÉE

Comment était la vie de la fille du Professeur Choron, lorsqu’elle avait dix ans ? Que du bonheur ! (rires). Je suis contente que vous m’en parliez car j’adore évoquer la mémoire de mon père : Georget Bernier. Il y avait une certaine complicité entre lui et son personnage, mais il y avait aussi de la distance au privé. J’ai eu une enfance plutôt rock ‘n roll, même si je ne me rendais pas bien compte de ce qui se passait. La vie de bohème entre la volonté de refaire le monde et les difficultés d’agir car nous étions continuellement fauchés. Adolescente, j’étais fière d’être « fille de… ». Mes copines ne me croyaient pas. Je devais leur montrer ma carte d’identité. Là, c’était grande classe. Comment a-t-il pris votre souhait de devenir avocate ? Il a dû se dire que ce serait bien pour moi, mais aussi pour la bande d’allumés qui l’entourait, vu le nombre de plaintes et de procès qui leur tombaient dessus. Il n’avait pas d’attentes particulières pour sa fille, mais il lui voyait un destin national, peu importe ce qu’elle eut entrepris. J’aurais pu être bouchère, mais à ses yeux, je serais devenue la plus grande bouchère de France. Il avait d’ailleurs confiance en moi quand j’ai annoncé que je quittais la fac pour les planches. Votre fille aspire à une carrière de musicienne. Est-ce attendu de se donner le virus d’une génération à l’autre ? Le milieu artistique est particulier, attrayant ou repoussant pour celui qui grandit à l’intérieur. Il y a ce côté grisant à rencontrer les gens connus, la vie alternative, etc. Je comprends que l’on puisse être soit attiré par cette vie, soit complètement dégoûté…

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Peut-on faire aujourd’hui ce que faisaient les comiques de son époque ? Cavanna m’a un jour expliqué qu’ils ne pouvaient pas faire ce qu’ils faisaient, mais qu’ils le faisaient quand même. C’était une société plus fermée. Depuis, les humoristes se sont succédés – Desproges, Averty, Gotlieb, Coluche… – bousculant au fil du temps des interdits qui font aujourd’hui sourire. Le changement des quinze dernières années, c’est l’émergence d’un rire au féminin, fondamentalement différent du rire masculin. Que voulez-vous dire ? Le rire masculin se nourrit de l’extérieur. L’humoriste construit ses numéros en s’inspirant de ce qu’il entend, lit ou voit autour de lui. Une femme part davantage de ses réalités. Il faut certes nuancer, mais une humoriste ne va pas craindre de s’appuyer sur son vécu pour ses spectacles. Quelle est la part de vécu dans vos spectacles? On n’est pas dans l’autobiographie complète, mais il y a une part d’histoire personnelle. J’écris mes spectacles avec Marie-Pascale Osterrieth qui est Liégeoise par ailleurs. Notre histoire, mais aussi celles d’amies et connaissances nous servent d’inspiration. Le rapport à la pudeur est toutefois important. Vous ne pouvez pas tout dire car la scène n’est pas une thérapie. J’hésitais par exemple à évoquer la mort de mes parents dans le spectacle, mais Marie-Pascale m’y a poussé. On qualifie votre dernier spectacle de révolte contre la dictature de la jeunesse et de la beauté. Vous êtes d’accord ? C’est un des sujets abordés. Cette nécessité de rester éternellement jeune me fatigue. L’image de la femme que

les magazines proposent me désespère. Cette obligation de gommer la première ride et le kilo de trop m’énerve profondément. À 30 ans, il faut en paraître 15; à 50 il faut avoir l’air d’une étudiante. Et vous devez culpabiliser si vous n’êtes pas comme le modèle. Y’en a marre ! Est-ce différent pour un homme ? Autrefois, cette pression ciblait davantage les femmes. Aujourd’hui, les hommes sont dans le même bateau. Le spectacle aborde aussi la crise de la cinquantaine, une période particulière pour une femme et un homme ? C’est l’âge où j’ai perdu mon père, et cela m’a profondément chamboulée car j’avais une relation très fusionnelle avec lui. Mais c’est aussi une période où vos enfants quittent la maison. Moi, le baby blues, c’est à 50 balais que je l’ai connu. Ce fut également un choc. Votre regard reste pourtant optimiste ? Mon métier est de faire rire. Je termine le spectacle sur le pardon, qui n’est rien d’autre que faire la paix avec soi-même. Je pardonne à mon père d’être mort trop tôt. J’en voulais terriblement à mes parents de m’avoir laissée seule. Je me suis rendue compte que j’en voulais à tout le monde : mes ex, mes enfants, mes professeurs… Mais on étouffe de ne pas pardonner ! On reste dans le ressentiment. Quand on pardonne, on se libère, et l’on se sent mieux. Une manière de tourner la page ? Une manière d’être bien surtout avec soi même. C’est d’abord cela le rire.


cinéma

FRANÇOIS VINCENTELLI OU LA FIERTÉ

SURRÉALISTE

Mi-Belge mi-Corse, il a réussi la synthèse de la fierté ombrageuse et de l’humour surréaliste. Comme si ce mélange détonnant ne suffisait pas, sa belle gueule à la Delon abrite la gouaille cabocharde d’un Belmondo. Bref, François Vincentelli ne pouvait être qu’acteur. Star de deux feuilletons français (“Clara Sheller” et “Hard”), il nous revient au cinéma dans “Au cul du Loup” de Pierre Duculot – un film belge tourné en Corse !

Ne vous laissez pas tromper par ce regard d’hidalgo (Don Diego de la Vega, sa cape, son bandeau…). Souvent séducteur ténébreux à l’écran, François Vincentelli doit une bonne partie de son charme, dans la vie, à une bonne dose de légèreté joyeuse pimentée d’humour décapant.

— Interview : Geoffroy d’Ursel – Photo : Michel Damanet

révéler… Ou pas ! C’est très, très lent. Il n’y a jamais eu de coup d’éclat, mais ça me va comme ça. J’ai toujours bossé et vécu de mon métier. Inch’Allah, pourvu que ça continue ! François Berléand a longtemps été « le meilleur second rôle de France » avant de devenir un des meilleurs premiers. Tous les espoirs vous sont permis… Jean-Pierre Marielle et François Berléand sont pour moi des exemples. Ils ont commencé à fonctionner à quarante ans, peinards, tranquilles. Voilà un style de carrière qui me convient parfaitement; pas de Delon ou de Belmondo à 200 km à l’heure. Ne pas se faire reconnaître dans la rue, cela me correspond tout à fait. Vous jouez dans “Au cul du loup”, film belge tourné en Corse, donc mélangeant vos origines… Je suis en effet mi-belge mi-corse (où la maison familiale date de 1507). Je suis également fier de ces deux appartenances que je trouve très complémentaires. Je me dis souvent dit que si les Corses avaient un peu plus d’humour et si les Belges étaient un peu plus fiers, ce serait un mélange parfait. Les Belges possèdent cette forme incroyable, quasi-génétique de surréalisme.

SOUVENIRS, SOUVENIRS Belmondo était le directeur du “Théâtre des Variétés” quand j’y jouais, avec Jean-Pierre Marielle, dans “Le nouveau testament” de Guitry. Je me suis donc retrouvé dans la loge de Marielle avec Belmondo, Rochefort, Vernier, Noiret… J’étais là (cherchez l’erreur) à les écouter parler avec délectation, comme dans un film dialogué par Audiard mais en live. Je buvais du petit lait. Cela m’a donné de purs moments de bonheur à raconter au coin du feu quand je serai vieux.

Comment a démarré votre carrière ? Illuminé par “Le songe d’une nuit d’été” mis en scène par Michel Dezoteux, j’ai suivi les cours d’interprétation dramatique de l’INSAS – ce qui m’a permis de jouer par après sous la direction de Dezoteux dans “Peines d’amour perdues”. Puis, comme les carrières théâtrales sont plutôt limitées en Belgique, je suis parti pour Paris – qui est quand même moins loin qu’Hollywood. C’était il y a une vingtaine d’années. Sur les planches, j’ai joué Françoise Sagan, Guitry... J’ai commencé à enchaîner les petits rôles au cinéma, mais c’est plutôt la télévision qui m’a fait connaître au public à travers de feuilletons comme “Clara Sheller” ou “Hard”. Dans ce dernier, vous jouez le rôle de Roy Lapoutre, star du porno… On ne peut pas rêver mieux : être une star du porno sans se mettre tout nu ! Bien entendu maintenant, quand je vais à la piscine, les filles sont déçues. Roy Lapoutre reste une fiction. Votre carrière monte en pente douce. On vous voit de plus en plus, mais on attend le grand rôle qui va vous

Cherchez-vous à tourner en Belgique ? J’ai la chance d’avoir tourné avec trois ou quatre réalisateurs belges. Je parle d’une chance parce que je considère le cinéma belge comme le meilleur en Europe à l’heure actuelle. À Paris, vous présentez-vous comme venant du Plat Pays ou de l’Ile de beauté ? Quand je suis arrivé à Paris, si je disais que j’étais Belge, les réactions se résumaient à des blagues subtiles du genre : « Tu veux une frite, une fois ? ». Merci Coluche ! Donc je disais que j’étais Corse. Puis il y a eu Poelvoorde, Gourmet, Cécile de France, Jérémie Renier… et maintenant je dis que je suis Belge ! Mais les réactions sont toujours aussi horripilantes : « Ah, j’adore les Belges ! Ils sont simples, ils ne se prennent pas la tête ! », cela dit, sur un ton paternaliste, voire colonialiste. Les Parisiens, qui se prennent toujours pour les rois du monde, sont sublimes de condescendance. Notez bien que cette réaction est due partiellement aux Belges : il faut arrêter de s’excuser, d’être trop modestes. Nous sommes excellents dans tous les arts : cinéma, BD, musique, peinture, danse, haute couture… Je dis souvent : « Y a-t-il un excellent acteur français qui ne soit pas belge ? »

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/ sif beaeuxtcélu

Un anniversaire important pour L’Oréal. Le slogan qui nous bouleverse « Parce que nous le valons bien » affiche quarante printemps. Pour fêter l’événement quelquesunes des 25 ambassadrices de L’Oréal Paris se retrouvaient dans la capitale lumière pour témoigner devant la presse internationale ce que ces mots signifient pour elles. Nous avons interviewé Jane Fonda, ravie et fière de porter ce message, car il lui permet de rencontrer un grand nombre de femmes intéressantes et de soutenir plus d’œuvres charitables.

— Texte : Anya Loonen – Photos : l’Oréal International Jane Fonda nous reçoit dans sa suite à l’hôtel d’Evreux, avec vue sur la Place Vendôme. Alors qu’elle bondit de son fauteuil sur ses hautes bottes corsaires pour me saluer, la chambre baigne dans une lumière intense de printemps, fin novembre. Elle est rayonnante, professionnelle et très fière de porter le slogan « Because I am worth it ». Non, ce n’est pas une erreur. Le slogan date de 1971, lancé pour la coloration Préférence, de L’Oréal Paris. Il a vu le jour à New York, suggéré par Ilon Specht, copywriter californienne de 23 ans. À cette époque, le marché américain de la coloration à domicile est dominé par Clairol avec le slogan « does she or doesn’t she ? ». Les femmes prenaient rarement du temps pour elles-mêmes. Quant à la parole ! L’Oréal Paris veut marquer son introduction avec une coloration plus chère, de grande qualité, « Parce que je le vaux bien » était donc à sa place il y a 40 ans ! Est-ce que selon vous le slogan est toujours d’actualité ? Malheureusement, oui. Si beaucoup de choses ont changé, le chemin est encore long et pas uniquement dans les pays en voie de développement. Aujourd’hui le viol est encore toléré : une fillette sur trois aux États-Unis sera abusée sexuellement. Sachez que seulement 3% des postes importants dans les grandes sociétés sont occupés par des femmes et celles-ci ne toucheront que 73% du salaire de leurs collègues masculins ? C’est la raison pour laquelle l’éducation des jeunes est tellement importante. Disons aux jeunes femmes qu’elles sont toutes belles de l’intérieur, mais qu’il faut prendre soin de soi. Ce à tout âge.

JANE FONDA

LIBÉRÉE SUR TOUS LES FRONTS —18—


ELLE AIME LA VIE, ASSUME SES BLESSURES ET NE SE PRIVE PAS DES PLAISIRS.

AU PROGRAMME POUR JANE FONDA –Un nouveau livre : « Prime Time » (traduit en Fr.) qui parle de sa vie et de sa manière de vieillir. Sortie : février. En préparation, un autre livre sur les jeunes et la sexualité. –En salle actuellement : « Et si on vivait tous ensemble ? », film de Stéphane Robelin avec Pierre Richard, Guy Bedos, Claude Rich, Geraldine Chaplin… – Un nouveau DVD de remise en forme… Elle prend des cours de tennis et de claquettes. Avec 74 ans au chrono !

Que signifie ce slogan pour vous personnellement ? Depuis toujours, vous êtes une femme de front, une actrice comblée… Vous en êtes une des 25 égéries. Quand L’Oréal est venu me trouver, il y a cinq ans, j’étais vraiment ravie. Ne pensez pas que j’ai toujours été sûre de moi, je n’étais pas convaincue de ma valeur. J’ai longtemps fait ce qu’on attendait de moi. Étant jeune, je doutais fort de moi-même, je ne savais pas ce que je voulais et être actrice n’était vraiment pas mon ambition. Ne sachant que faire, je me suis quand même inscrite à 21 ans à l’Actor’s Studio. Je me retrouvais au fond de la classe avec Marilyn Monroe, déjà une grande diva, mais tellement peu sûre d’elle-même. Jusqu’au moment où Lee Strasberg m’a dit que j’avais du talent, j’ai cru exploser comme un volcan de joie. Quelle sensation de bonheur ! J’ai beaucoup travaillé et je me suis égarée; je suis partie en France, puis revenue pour protester contre la guerre du Vietnam. J’ai appris à dire non. C’est seulement à la veille de mes soixante ans que j’ai réalisé que je le vaux bien. Que pouvons-nous donner comme message aux jeunes femmes pour les 40 années à venir pour créer une société harmonieuse ? Apprendre aux jeunes à dire non, à écouter leur voix intérieure et à se regarder autrement que de l’extérieur reste fondamental. La vraie beauté, on ne le répétera jamais assez, elle vient d’abord de l’intérieur. C’est dur dans un environnement hostile… nous vivons dans une société patriarcale. Elle est blessée; il n’y a pas plus dangereux qu’un animal blessé. Dans des domaines comme la violence toujours croissante qui nous entoure, à tous les niveaux, les femmes ont un grand rôle à jouer dans le futur pour sauver cette planète surpeuplée. Nous sommes 7 milliards et cela aussi amplifie l’agressivité. L’impact sur la nature est immense. Je n’ai pas les réponses à tout, je ne sais pas si nous avons encore le temps d’inverser la vapeur, mais il faut au moins essayer. « Because we are worth it ».* Il faut que nous y travaillons toutes ensemble avec nos outils et nos propres moyens féminins et abandonner les stratégies patriarcales. Mais cela prendra du temps et beaucoup de volonté.

* Le slogan a évolué depuis 1971. Il représente tous les produits L’Oréal et plus uniquement la coloration, il est traduit en 40 langues, et le « I » s’est transformé en « you» et aujourd’hui le « we » est en accord avec la société. « Je ne sais plus très bien si c’était Andy MacDowell ou Heather Locklear qui n’arrivait pas à prononcer les mots lors du tournage » raconte Danielle Korn, de McCann Erickson. « Elles ne voulaient exclure aucune femme, et en écoutant nos égéries, nous avons adapté le slogan. »

AIMEE MULLINS LA PRO-THÈSE DE L’ACTION

La femme de fer. Malgré des prothèses des deux avant-jambes, Aimee Mullins transgresse tous les tabous en battant des records et en rayonnant sur les plus grands podiums de mode.

Elle parle de ses jambes comme vous et moi d’une nouvelle paire de lunettes. Après ses médailles aux JO d’Atlanta, elle a fait les couvertures de magazines ID, Dazed et défile pour Alexander Mc Queen sur des jambes artificielles en cendre compactée. Nous l’avons rencontrée à Paris dans les mêmes circonstances que Jane Fonda.

— Aimee est grande, belle au teint transparent et un sourire ravageur. Athlète, actrice et mannequin. À un an, suite à une affection Hémimelia, on lui ampute ses deux jambes, juste au-dessous du genou. Son témoignage dans l’édition Gallimard de « 1000 Years of Beauty » incite L’Oréal à la contacter. Nous sommes là pour parler d’elle au-delà de l’handicap. Nous abordons différentes facettes de cette femme entière, designer artiste qui façonne et crée son propre univers, battante dans certaines causes. « Pour ma part, je voudrais un peu moins parler de ma collection de jambes (12 qu’elle montre volontiers) et de plus faire bouger la jeunesse américaine. Les enfants ne bougent plus; un sur 4 est déjà obèse… Invivable à long terme. Je me suis donnée comme mission de les motiver pour faire du sport. Pas une petite entreprise ! Les jeunes passent leur temps devant la télé et l’ordinateur. Plus personne ne se démène. J’aimerais leur transmettre le bonheur de bien respirer, de prendre plaisir à courir, marcher, danser… Il ne faut pas grand-chose et si on peut marcher, remuer, on peut toujours avancer. »

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ALLURE SIGNÉE

Il construit et déconstruit une mode ultra féminine. À coups de jupes fluides et élégantes posées sur les hanches, de superpositions transparentes et nonchalantes. On connaît son parfum, sa signature comme il aime l’appeler. Un succès. Sa mode, moins. Dommage. Le personnage, pas. Regrettable. On me l’avait dit timide. Vrai. Et très appliqué. Narciso Rodriguez contrôle tout. Du packaging architecturé de son flacon aux cartons d’invitation envoyés à la presse. Ne laissant rien au hasard, si ce n’est un soupçon de légèreté et de pureté dans l’univers qu’il s’est construit. Avec une identité forte, un message limpide et une cohérence affûtée. On ne peut qu’acquiescer, quoi que l’on en pense.

— Texte : Marie Hocepied. — Photos : Pixelformula

SA MODE Diplômé de la prestigieuse Parson’s School de New York, cet Américain, d’origine cubaine, met tout de suite tout le monde d’accord. Du moins, son audience, charmée de saison en saison. Pourquoi ? La pureté de ses collections appelle à la dévotion. Aux fashion shows de Calvin Klein et de Cerruti d’abord – en passant par un pic médiatique avec la création de la robe de mariée de Carolyn Kennedy – ensuite ceux de sa marque éponyme en 1997. Une mode qui coulerait presque de source, sans pointe d’ennui à l’horizon. Car là où on ne l’attendait pas, un orange vif débarque et hop, silhouette suivante, un turquoise qui claque. Les coupes sont précises, les tissus fluides. « Lorsque j'étais enfant, j'étais fasciné par la coupe, la peinture, le dessin et la construction. Aujourd'hui, ma plus grande influence vient de l’architecture. Et des femmes ! Toutes les femmes : leur personnalité, la façon dont elles se comportent, leur présence, leur sourire… » Son truc à lui, c’est le classique aux allures de moderne. Cette mode qui ne se démode pas, qui marque un style, une aura, quelque chose d’inexpliqué. Dans ce répertoire de l’indicible, Narciso Rodriguez excelle et mérite que ses pièces soient vendues comme des petits pains… Euh, comme ses parfums.

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SA SIGNATURE Une figure de style autour du musc, un brin chypré et oriental, emplis de bois voluptueux. For Her est une ode à la sensualité. Et accessoirement, un best-seller en Europe. Narciso nous confie : « Il est une part de moi. Il est très personnel. J’étais assez surpris d’apprendre que la plupart des créateurs qui décidaient de lancer leur parfum n’avaient aucune image précise en tête. Moi, je suis arrivé avec une idée et l’image d’une muse (un portrait de la mannequin Carmen Kass, qui deviendra au final la campagne publicitaire de For Her, ndlr) » Et une fiole. Au départ, il y eu une huile : “Egyptian Musc”, la fragrance préférée de Narciso. Cette mystérieuse essence lui a été révélée par une femme inoubliable alors qu’il était adolescent. Déroulement logique des choses; les nez Christine Nagel et Francis Kurkdjian commencèrent à composer une huile. Suivirent l’eau de parfum et l’eau de toilette. Et aujourd’hui, ce sont des eaux délicates qui débarquent. Une odeur qui se fait encore plus douce et caressante. « Ces deux eaux délicates exaltent le pouvoir addictif si caractéristique du musc. Un arôme puissant qui agit à la fois sur les sens et l’esprit, sans jamais agresser ou se faire envahissant. »

Les Eaux délicates For Her, en édition limitée, seront disponibles à partir du 26 mars 2012, 73 / 75ml.

FOR HER VU PAR ELLE Elle, c’est Diane Thalheimer, Olfactive Profiler. Diane est une personne passionnée, authentique et enrichissante. Tombée dans le parfum à l’âge de 14 ans, en débutant une collection de flacons miniatures, elle n’a cessé depuis de sentir et d’humer. Soit de comprendre l’architecture et le langage du parfum. Paroles d’experte en la matière. Quelles sont les qualités d’un bon parfum ? Son odeur. Un bon parfum doit avoir une signature avant tout. Il ne doit pas nécessairement plaire à tout le monde, mais il ne peut pas laisser indifférent : soit on l’aime, soit on ne l’aime pas. Il doit marquer une aura, une personnalité. Il doit être rassurant aussi. Il est notre amant le plus fidèle : c’est nous qui le choisissons, mais c’est aussi nous qui décidons de le quitter. Que penser de « For Her » ? Ce jus a tous les critères pour devenir un grand parfum. Un classique. Parce qu’il a été un chef de file : il a ouvert une nouvelle voie. Il a une vraie signature, il est identifiable et il s’adapte très bien à la personne qui va le porter. Il a un sillage, une identité, un mystère. Le musc est devenu l’odeur emblématique du 21e siècle. On le retrouve dans de nombreux parfums, sauf que dans le cas présent, il est tellement valorisé qu’il finit par devenir le cœur du parfum. Tout ce qui l’entoure participe au côté iconique et mystérieux. Les nez ont pris le risque d’avoir mis le paquet sur le musc, le patchouli et la rose. J’admire les prises de risque !

SI FOR HER ÉTAIT… Une couleur ? Nude Un objet ? Un talisman Une texture ? La peau Un moment ? Un instant d’exception qui embellit la vie. Un sentiment ? La plénitude

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LUCAS SPONCHIADO « IL Y A UNE RECHERCHE D’ÉPURE, DE FORCE ET DE POÉSIE À TRAVERS CETTE IMAGE MYSTÉRIEUSE, DYNAMIQUE ET PRÉCISE. »

Ex-Cambrien, lauréat du prix essentielle.be lors du défilé de La Cambre Mode[s] 2011. Au programme aujourd’hui ? Après avoir passé un petit moment en Afrique, je suis en train de réunir, organiser, shooter la totalité de mon travail. Je travaille avec une amie graphiste, Louise Rosen, afin d’élaborer un vocabulaire graphique qui va me permettre de dévoiler mon travail à travers un book précis et travaillé. Depuis le défilé, les choses se bousculentelles ? J’ai participé au FashionWeekend Awards au cours duquel j’ai remporté le prix du public.

J’ai eu l’occasion de faire des rencontres professionnelles intéressantes. Ces rencontres donnent naissance à des “projets” de l’ordre de la presse et témoignent d’un intérêt et d’un soutient qui à mes yeux sont importants. Pour demain ? J’ai envoyé ma candidature à certains concours internationaux. Cela me permettrait d’arriver plus aisément à réaliser mon souhait : pouvoir un jour créer ma propre marque ! Cependant, je souhaiterais avant tout travailler

pour d’autres noms afin de perfectionner mon savoir et mes capacités en tant que designer. Nostalgique de La Cambre ? Je n’irais pas jusqu’à parler de nostalgie; je n’éprouve ni manque, ni regret. Il est évident qu’il s’agit d’une période de ma vie riche en apprentissage, rencontres, projets, émotions et épanouissement. J’aurai toujours un regard ému sur ce passage à La Cambre.

Texte : Marie Hocepied – Photographe : Ismael Moumin – Make up Artiste : Florence Samain – Mannequin : Megan@Models by KEEN

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DÉCOUVERTE RECHERCHE CLARINS

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UNE ADRESSE

MARIAGES

X + Y = la recette qui fait mouche. En mode comme en design, chacun s’y retrouve. Avec brio. —

Catalogué avant l’heure “temple de la mode”, le nouveau concept store Smets se doit d’assurer un max. Et ce n’est pas sans compter sur d’étroites collaborations : le corner beauté est signé Cosmeticary et Bobby Brown, le nail bar Opi, l’assiette Benjamin Laborie, l’agencement du lieu Zoom Architecture. Sans oublier, les marques ultra pointues d’aujourd’hui et de demain. Bref, 3 000 m2 de pure tentation situés à quelques pas de la Place Meiser. www.smets.lu

Découvrez notre dossier spécial sacs sur UN SAC Quatre mains, quatre sacs ! Aux commandes de cette équation fortuite : la créatrice de sacs Clio Goldbrenner et celle des bijoux précieux, Vanessa Tugendhaft. Les deux comparses nous proposent le Clio en rouge, le Clio en tabac, le Clio en noir et cotte de mailles dorée et le Clio en noir, intérieur rouge et cotte de mailles argentée. Clio Goldbrenner for Vanessa Tugendhaft Joaillerie, 595 €. www.cliogoldbrenner.com

DE SAISON

Texte : Marie Hocepied

UN TEE-SHIRT Mickey, Minnie et cie sont sur le retour, dans un style preppy cher à Tommy Hilfiger. Hilfiger Denim Disney, à partir de 39,90 €. www.tommy.com

UNE HEURE Celle de Jeremy Scott précisément. Enfant terrible de la mode, l’Américain nous offre des versions enjouées et décalées de la classique Gent de Swatch. À partir de 45 €. www.swatch.com

UN SEAU À Champagne façon très origami. L’objet a été imaginé par le jeune designer belge Mathias van de Walle et coloré par les graphistes japonais Erotika. À y glisser : une bouteille de Veuve Clicquot rosé of course. www.veuve-clicquot.com

Regardez l’interview de Mathias van de Walle sur —24—

UN TAPIS

UNE CABANE EN BOIS

Marcher sur une plate-bande Pop, c’est possible avec la collection de tapis créée par le pétillant artiste belge Benjamin Spark pour la maison culte de tapis Didden. Disponible à partir de mi-février, www.didden.be

Elle est le fruit de la collaboration entre l’artiste contemporain Arne Quinze, la maison de luxe Louis Vuitton et l’ONG Internationale dédiée aux enfants en détresse SOS Villages d'enfants. Le bel espace a trouvé place au cœur du village “Chantevent” de Bande en Belgique. « L’idée était de concevoir un abri avec l’aide des enfants afin qu’ils puissent y rêver, penser, dessiner, rigoler… » confie Arne Quinze. www.sos-villages-enfants.be


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Sous la lumière, de précieuses pierres sortent de terre. Tels de jolis cailloux.

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L’ÉTOFFE DES Breitling Chronomat B01 avec mouvement chronographe 100 % manufacturé Breitling

HÉROS

De la naissance de l’aviation à la conquête de l’espace, en passant par le jet age, Breitling est présent dans la fabuleuse aventure des pionniers du ciel. Et prend de l’altitude en mettant au point de nouvelles techniques. Top chrono !

— Texte : Raoul Buyle Show aérien du Breitling Jet Team de l’armée Suisse

On ne devient pas fournisseur attitré de l’aviation par hasard. Pour faire partager sa passion de l’aéronautique et rappeler les liens étroits qui la lient à la conquête des airs, Breitling, l’une des rares marques horlogères suisses encore indépendantes (et familiales), organise chaque année, depuis une dizaine d’années, un grand rendez-vous exclusif destiné aux agents, partenaires et autres clients privilégiés de la marque. Ou comment vivre l’aviation en participant soi-même à de multiples activités liées au monde des airs. Nos clients et nos revendeurs sont nos ambassadeurs, déclare Monika Pieren, vice-présidente de Breitling. L’idée de ce grand show aérien : être en osmose avec la marque. Avec ce type d’évènement, nous entretenons avec nos vendeurs une relation de confiance et de fiabilité. Ici, on est Brietling, on pense Breitling et on est en phase avec l’ADN de la marque, à savoir : fidélité, indépendance et innovation. Ainsi a-t-on pu admirer les évolutions d’innombrables patrouilles et engins volants, dont le jet team de l’armée suisse sur “warbird” L-39 Albatros. L’occasion aussi de sauter en parachute et de faire de la voltige au-dessus des Alpes avec les Breitling Angels, une formation acrobatique dirigée par Nigel Lamb – as de la voltige aérienne et défenseur des couleurs de Breitling lors des Red Bull Air Race World Series. Spécialiste du chronographe depuis sa fondation, en 1884, Breitling est la seule grande marque horlogère à doter tous ses modèles de mouvements certifiés chronomètres, le nec plus ultra de la précision. Pour fêter ses 125 ans, la marque propose une version relookée d’un de ses bestsellers, le Chronomat, présentant son modèle B01 qui comporte une petite révolution : le premier mouvement 100 % manufacturé Breitling. Ce calibre entièrement développé et fabriqué dans les ateliers de Breitling conforte la volonté d’indépendance de la marque. C’est la grande fierté de la maison.

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ICE-LOVE COLLECTION


dossier Est-ce parce que les extrêmes se touchent ? Alors qu’il nous faut être très fort pour exister, jamais la fragilité de l’être humain n’aura autant été mise en exergue.

ÉLOGEDE LA FRAGILITÉ —

Texte : Patricia Le Hardÿ

Le handicap au cinéma est un véritable phénomène de société. Près de vingt films ont été réalisés entre 2000 – 2010 contre 10 entre 1980 – 2000 et 7 entre 1920 – 1980. Leurs auteurs ont pour la plupart privilégié une approche dramatique mais le succès récent des Intouchables montre qu’il est aussi possible de rire en traitant de ce délicat sujet. Depuis le Muet, le handicapé n’est plus le faire-valoir du héros, mais Le héros. Les difficultés de sa vie, quotidienne et amoureuse, nous sont de plus en plus données à voir, sans voyeurisme ni complaisance. Petit à petit, nous avons osé les regarder et quelque chose en nous a changé. C’est que la laideur morale est bien plus terrible que la laideur physique et ils ont beau être aveugles, sourds, muets, paralytiques, handicapés mentaux, ils sont surtout porteurs de valeurs en voie de disparition. Dans un monde où l’humanité est refoulée sur les rivages de l’exil; où nos âmes peinent devant les frontières qui se ferment ou ne s’ouvrent que pour produire et consommer davantage; où le calcul de nos gains et recettes nous glacent les veines et le cœur, nous sommes aussi devenus plus intelligents. Conscients en tout cas d’être nous-mêmes des handicapés. Handicapés de la relation, relation à soi, relation à l’autre. Conscients aussi parfois, de regarder ces drôles d’écrans comme on regarderait une terre étrangère, comme si nous

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étions touristes de nous-mêmes, observateurs d’un pays perdu dont la pellicule aurait heureusement enregistré la trace. À force de nous battre sur ce que nous appelons communément le champ de bataille de la vie, nous aurions presque pu oublier que nous sommes mortels, que nos cuirasses ne masquent que notre fragilité. Or, la fragilité est essentielle, elle est le miel de nos vies. Grâce à elle, nous apprécions d’autant plus le précieux de l’instant présent. Nous savons que nous ne pouvons rien garder entre nos mains, que perdre est notre destin. Paradoxalement, c’est cela même qui fait la puissance de la fragilité. Sans elle, comment toucherions-nous cette faille, cette fêlure, cette béance de Vivant en nous ? Comment trouverionsnous avec autrui un terrain de rencontre d’une absolue fécondité ? Sans parler de l’acte d’amour qui suppose la présence de deux corps nus partageant leur vulnérabilité. Sérieusement, il nous faudrait préserver notre fragilité comme l’inutile, qui seul peut nous sauver des corps-objets, du culte de la force, de la productivité. Interviewés par la rédaction de La Libre Essentielle, le psychanalyste José Camarena (fondateur de l’asbl Handiplus), le réalisateur Luc Boland (créateur du Festival Extra & Ordinary People), et le cinéaste Jean-Michel Carré abordent les tabous les plus solidement ancrés de notre société en nous parlant d’abord d’amour et de tendresse.


REPÈRES CINÉMA

L’AUTRE REGARD Qu’est-ce qui vous a motivé à faire un film sur votre fils? « Au début, je filmais Lou comme un cinéaste amateur, comme un père filme son enfant. J’ai ensuite été fasciné par son rapport à la caméra. J’ai voulu partager l’expérience. Je pensais que ces images pouvaient servir. J’ai également fait une dépression lorsque mon fils a eu 5 ans, cet âge où un être passe de la petite enfance à l’enfance. C’est une période délicate pour un parent car c’est alors que vous comprenez la différence. Réaliser le film m’a aidé à traverser cela. »

Le handicap de naissance “Radio” de Michael Tollin (2002), “Edward aux mains d’argent” de Tim Burton (1990), “My left foot” de Jim Sheridan (1989), “Kenny” de Claude Gagon (1988), “Elephant Man” de David Lynch (1980), “Shanks” de William Castle (1974), “Miracle en Alabama” d’Arthur Penn (1962), “Freaks” de Tob Browning (1932)…

Réalisateur, Luc Boland a filmé son fils Lou, atteint d’une maladie orpheline depuis la naissance. Témoignant du quotidien, son film "Lettre à Lou" est à l’origine d’une fondation visant à accompagner les parents d’enfants porteurs du même handicap. De ce film est née la 1e édition du Festival E.O.P ! (Extra & Ordinary People) présentée à Namur en décembre dernier.

— Propos recueillis par René Sépul — Photo : Cici Olsson

Comment ce film a-t-il été reçu ? « Le film a été beaucoup diffusé, réalisant des audiences impressionnantes, entraînant à chaque passage de nombreux courriels. Les réactions venaient de tous les milieux sociaux et de toutes les tranches d’âges. J’ai été très touché et un ami, Philippe Grollet, m’a dit que je devais en faire quelque chose. C’est ainsi qu’est née « la Fondation Lou ». Pourquoi une fondation ?« Pour partager ces témoignages et témoigner des réalités traversées par les parents d’enfants handicapés. L’annonce aux parents, par exemple est terrible ! Le milieu médical n’y est pas préparé. Ensuite, pour évoquer l’épreuve que ce que vous traversez car d’un coup, le téléphone cesse de sonner. Les amis n’osent plus appeler car ils ne savent que dire... Enfin, pour réfléchir à l’aide et à l’accompagnement des parents d’enfants handicapés. J’ai alors pris contact avec le tissu associatif. Un colloque a été organisé, intitulé “État des lieux”, où des professionnels ont échangé leurs expériences. Des groupes de travail se sont formés. Cela a débouché à la création de la “Plateforme Annonce Handicap” dont la première activité est de sensibiliser et former les professionnels au problème de l’annonce. » D’où vient l’idée d’un festival sur le monde handicapé ? « J’ai été invité à présenter mon film dans divers festivals, puis j’ai découvert en 2008, à Athènes, qu’il existait des festivals consacrés au handicap, notamment à Lyon, Rabat, Melbourne ou New York. J’y ai vu des films extraordinaires, proposant un regard différent sur ces personnes. De là est venue l’idée de faire ici la même chose. La 1e édition du Festival E.O.P ! (Extra & Ordinary People) a eu lieu à Namur, en décembre. Ce fut un succès. La seconde édition aura lieu en mars 2013. » Le regard du citoyen sur la personne handicapée change-t-il ? « Le relais dans les médias est important. Rappelez-vous “E.T.” Avant le film de Spielberg, l’extraterrestre était perçu comme une créature dangereuse. Le film a changé cette perception. En Belgique, la personne handicapée a été,

dans les années ’60, écartée de la société, enfermée dans des centres spécialisés où une attention lui était certes prodiguée, mais où elle a perdu le contact avec le reste de la société. Résultat, on ne la connaît pas, et ce que l’on ne connaît pas fait peur. L’handicap est perçu comme un problème… qui pourrait m’arriver. Alors on l’évacue. Il n’y a pas de rencontre. Je comprends que la personne handicapée puisse effrayer celui qui ne la connaît pas. Un père qui lange son fils pour la première fois est aussi un peu perplexe, voire dégoûté... Puis il comprend, et le geste entre dans l’habitude. Les films proposés à Namur démystifient les choses. Moi, par mon expérience, je peux témoigner combien cette personne peut être riche. En fait, nous sommes tous des handicapés. Nous avons tous nos différences. Mon fils est un être différent : d’un point de vue rationnel, ce n’est pas évident; mais d’un point de vue imaginatif, c’est incroyable ce qu’il peut nous apprendre. Il faut le voir créer. » C’est rassurant de vous entendre. « Oui, mais il reste à faire. Tout parent d’un enfant handicapé craint le jour où il ne sera plus là car la prise en charge de l’handicapé adulte est catastrophique à Bruxelles, et les choses ne risquent pas de s’améliorer. J’aimerais que mon fils puisse simplement vivre dans son quartier, entouré de ses copains et des gens qui l’aiment. Ce qui me donne espoir, c’est de voir ce qui se passe en Hollande où l’intégration est organisée dès le plus jeune âge. L’État y a créé des « maisons de vie » où sont réunies quatre ou cinq personnes handicapées, encadrées par un superviseur. Cette politique, simple, coûte moins cher que les énormes institutions que nous connaissons. Il nous reste à espérer et agir pour que ces idées fassent leur chemin… »

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dossier REPÈRES CINÉMA

LA VÉRITÉ NUE Comment vous est venue l’idée de ce documentaire ? Ce film est le deuxième d’une trilogie consacrée au sexe dans la société. Le premier opus, “Les travailleurs du sexe”, s’intéressait à la prostitution. J’ai rencontré, au cours de la réalisation de ce documentaire, un handicapé qui disait avoir recours aux prostituées et qui m’a raconté toutes les difficultés auxquelles il devait faire face. J’ai été très touché par son témoignage. C’est un problème auquel la majorité des personnes « normales » ne pensent pas. Même chose pour le problème de la dépendance puisque la plupart des personnes handicapées sont traitées comme des enfants, fussent-elle âgées de 40 ans. Je me suis dit que ce problème complexe méritait un documentaire entier. Hasard de la vie, j’ai entendu parler au même moment de la remise des premiers diplômes d’assistant sexuel en Suisse.

Le handicap et l’amour “Pumpkin” de Anthony Abrams et Adam Larson Border(2002), “Nationale 7” de Jean-Pierre Sinapi (2000), “Les lumières de la ville” de Charlie Chaplin, “Freaks” de Tod Browning (1932), “Open Hearts” de Susanne Bier (2002), “Breaking the Wawes” de Lars Von Trier (1996)…

Tout être humain a une vie sexuelle et affective – donc les handicapés également. Dérangeante pour les gens « normaux », cette simple vérité n’est pas souvent regardée en face. Cinéaste engagé depuis 1968, Jean-Michel Carré a réalisé “Sexe, amour et handicap”, un documentaire sur une nouvelle catégorie de thérapeutes, les « assistants sexuels ». Son œuvre s’avère aussi belle que troublante puisque, tout en ne parlant que d’amour et de besoin de tendresse, elle touche à quelques-uns des tabous les plus solidement ancrés de notre société.

— Propos recueillis par Geoffroy d’Ursel – Photo : Michel Damanet

Qu’est-ce exactement qu’un « assistant sexuel » ? Ce sont des femmes et des hommes formés pour donner aux handicapés l’équilibre sexuel dont ils ont besoin comme chacun de nous. Cette pratique est légale aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse. Cette forme de thérapie rencontre une forte opposition dans d’autres pays… En France et en Belgique, la loi assimile « assistance sexuel » avec « prostitution » et les institutions pour handicapés qui servent d’intermédiaires font du « proxénétisme ». Il y a là beaucoup d’ambiguïté. Par exemple, où s’arrête le handicap ? La timidité n’en est-il pas un ? Cela touche à de solides tabous qui, pour le bien de la société, méritent d’être levés, débattus démocratiquement. Il n’y a pas si longtemps que l’on a osé prendre en compte cette évidence : les personnes handicapées sont sexuées comme chacun de nous, ce qui pose problème. Or ce n’est ni aux médecins ni aux infirmiers, et certainement pas aux parents, de s’occuper de ce genre de problématique chez les handicapés. La fonction d’assistant sexuel a donc sa place dans notre société. Les membres du personnel soignant que j’ai rencontrés pensent que ce serait formidable si cela pouvait exister. Dans votre film, vous montrez de la tendresse et de la sensualité sans aucun voyeurisme… Il fallait à tout prix éviter l’aspect voyeuriste malsain et au contraire, permettre aux spectateurs de s’identifier avec les sujets. Les images pouvaient sembler dures tout simplement parce que l’on n’a pas l’habitude de regarder le handicap en face, particulièrement

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dans sa nudité. C’est peut-être là l’apport majeur du film : rendre toute leur humanité aux handicapés aux yeux du public. Comment ne pas être ému en entendant une femme de cinquante ans dire : « Je veux au moins une fois avant de mourir sentir contre moi la peau d’un homme, savoir ce qu’est cette vibration » ? Ce film renvoie les spectateurs à euxmêmes, à leur propre sexualité. Le but est d’ouvrir le débat pour que chacun arrive à parler sans peur. Votre intérêt pour ce type de sujets date de 1968, époque de votre premier documentaire. La révolution sexuelle a-t-elle eu lieu ? L’un des slogans de mai ’68 était : « La révolution sera sexuelle ou elle ne sera pas ». Or la révolution sexuelle n’a pas eu lieu. Nous avons vécu une euphorie pendant trois ans, mais ce n’est pas en une période aussi courte que l’on résout une mécanique humaine et sociale aussi complexe reposant sur des siècles de judéochristianisme. La sexualité reste l’un des derniers tabous qui touchent profondément l’être humain. Il nous manque un vrai regard, une vraie discussion sur la sexualité. S’il y avait une vraie libération sexuelle, ce serait l’ouverture de la boîte de Pandore. Il ne s’agirait pas d’argent ou d’un mode productiviste, mais de faire l’amour, de caresses, de plaisir et de fête. Voilà pourquoi cette révolution a été écrasée.

Il est possible d’acquérir une copie de “Sexe amour et handicap” (avec sous-titres pour malentendants) sur le site des Films du Grain de Sable, www.films-graindesable.com


REPÈRES CINÉMA

SEXUALITÉ ET HANDICAP ? Premier fait d’évidence : la sexualité des personnes handicapées constitue une réalité, celles-ci n’étant pas des êtres asexués comme on a pu faire semblant de le croire jusqu’à présent. Il n’existe pas « deux » sexualités : celle des « handicapés » et celle des « non-handicapés », mais une seule sexualité humaine. Aborder la question de la sexualité des personnes handicapées sous le prisme spécifique de leur handicap revient pour moi à accentuer leur marginalisation. La sexualité est ce qui définit le mieux l’humain. Sans être éthologue, il me semble que l’humain est le seul être qui fonde sa sexualité sur le désir et qui est capable de la contrôler. La sexualité est un pilier de notre humanité. Si l’on considère les êtres humains dans leur ensemble, il nous faut reconnaître que chacun doit s’arranger avec sa sexualité comme il le

Le handicap de naissance “Radio” de Michael Tollin (2002), “Edward aux mains d’argent” de Tim Burton (1990), “My left foot” de Jim Sheridan (1989), “Kenny” de Claude Gagon (1988), “Elephant Man” de David Lynch (1980), “Shanks” de William Castle (1974), “Miracle en Alabama” d’Arthur Penn (1962), “Freaks” de Tob Browning (1932)…

Psychanalyste et fondateur de l’asbl Handiplus, José Camarena est un homme engagé. Pour lui, il n’est pas question d’aborder la sexualité de manière spécifique pour les personnes handicapées.

— Propos recueillis par Nathalie Kuborn

peut. On pourra dès lors parler d’une sexualité où les personnes handicapées ont des obstacles à surmonter sur le chemin de la satisfaction et du plaisir, au même titre que toute personne confrontée à ses inhibitions, ses peurs, ses frustrations, ses déviances et ses limites… Il appartient à chacun de trouver ses solutions. Une autre erreur courante est de confondre sexualité avec génitalité. N’en déplaise aux professions qui en font le fondement de leur pratique, la sexualité ne peut se réduire ni au biologique, ni à la tuyauterie, ou à un manuel du bon fonctionnement de l’acte sexuel et de la mécanique orgasmique. Limiter la problématique sexuelle à la seule question du corps et de son image équivaudrait à penser la personne de manière organique, orthopédique et non comme Sujet de désir. Ainsi, la personne handicapée se verrait réduite à un ou des organes malades, manquants, défaillants ou frappés du sceau de la différence. Le regard que l’on porte sur le handicap induit celui posé sur la sexualité des personnes qui en sont porteuses. Il serait plus que temps que nos sociétés, nos cultures, envisagent la personne plutôt que son handicap : les choses deviendraient plus claires et plus simples. Parler de « personne handicapée » et non pas de « personne porteuse de handicap » c’est, de facto, réduire la personne au handicap et donc, ce ne serait pas autre chose que parler d’un corps malade ou dysfonctionnant…

À la lueur de ce qui précède, il est clair que je me pose contre le principe des assistants sexuels, comme les reconnaissent la Hollande, l’Allemagne, ou la Suisse. Cette pratique représente pour moi une nouvelle manière de mettre les personnes handicapées en marge; un manque de respect vis à vis de leur Humanité. Je ne vois pas la différence qu’il y a (et il n’y a ici aucun jugement de valeur à l’encontre de ces deux professions) entre les prostituées et les assistants sexuels, les deux étant capables de tendresse, ou pas. L’émergence de ce nouveau statut s’inscrit dans un système de marchandisation du corps et de l’ordre social imposé qui nous dicte : « Jouissez, jouissez tout de suite ! Jouissez bien et mieux… du corps de l’autre, des objets, de la technologie,… Soyez performants ! » Notre société est stigmatisée par le refus de la frustration, le refus de tout ce qui marque les limites. On nous fait croire que tout est possible. Or, tout n’est pas possible. Et ces impératifs sociaux nous aliènent et nous mènent à la frustration, voire la dépression. Pour véritablement changer les choses, il faudrait que notre société réfléchisse autrement à la question de la sexualité, de manière globale. Aujourd’hui, la marchandisation de la sexualité est un fait pour l’ensemble de la société. Nous faisons face à la commercialisation du corps, d’une standardisation, de normes,… pour un corps parfait. Autant de diktats à remettre en cause si nous souhaitons évoluer vers un meilleur épanouissement pour tous. Je suis peut-être utopiste, mais je préfère faire ce rêve-là plutôt que de subir le cauchemard que l’on nous impose actuellement.

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t i a r t r po essentielle

PETER DE CALUWE « On pourrait peut-être commencer cet entretien par évoquer de la question de la peur, un mal contemporain que je ne connais pas. La peur d’agir, la peur de l’autre, la peur d’être ou que sais-je ? Je ne dis pas que ce sentiment ne m’effleure jamais, mais je ne le laisse pas m’envahir. La meilleure manière de s’en défaire, c’est de parier sur l’audace, la création et la solidarité. Tout cela est lié. C’est ce que nous faisons à la Monnaie. »

— Propos recueillis par René Sépul. Photo Cici Olsson Comment travaillez-vous ? « Je suis un adepte de ce que l’on appelle la “Troisième voie”, un concept apparu avec Tony Blair il y a une vingtaine d’années. Auparavant, face à un problème, il y avait la solution A ou la solution B. Avec l’ancien premier ministre anglais, les choses sont devenues plus complexes. Il était convaincu que pour distribuer les richesses de façon équitable, il fallait d’abord créer de la richesse. Cette conviction l’amena à renouveler le fonctionnement de la social-démocratie anglaise en adoptant les mécanismes du libre marché. On a parfois parlé de voie médiane. Sans entrer dans le débat politique, je retiens un mode de fonctionnement où l’idée de création est fondamentale. La “Troisième voie”, ce n’est pas le compromis, mais une recherche, un cheminement différent vers la solution. La démarche repose sur l’idée de création, essentielle. Elle témoigne de l’importance de l’artiste dans la société, un être capable de prendre des risques et d’explorer l’inattendu. » Le problème, c’est de l’écouter ? « L’artiste doit être écouté. Il représente l’élite qui m’intéresse. L’artiste pose des questions, cherche, explore, avance des idées qui sont ensuite intégrées par le commun des mortels. Notre fonctionnement repose sur l’artiste et l’audace. C’est emballant, même si, c’est vrai, il est assez frustrant d’entretenir cette ambition dans une ville qui n’en a guère, à une

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époque où l’on vous parle d’abord de restrictions budgétaires. Les autorités n’ont aucune idée de la vitrine que peut être une maison comme la nôtre. J’ai lu récemment une étude commanditée par l’Opéra de Lyon qui précisait que tout euro investit dans cet opéra en rapportait le triple à la ville. La taille de notre opéra et de Bruxelles sont comparables à la ville française. Et pourtant, aucune ville en Europe n’investit si peu dans son opéra que notre capitale. Mais de manière générale, quelle est la place de l’art dans l’espace public bruxellois? Comparez avec des villes comme Bordeaux, Anvers, Vienne ou Berlin… » Quand vous parlez d’artistes, vous ne vous limitez au monde de l’opéra. « Non. La volonté d’ouverture à d’autres disciplines, initiée en son temps par Gérard Mortier, est l’a.d.n de cette maison. Mais nous développons aussi des programmes à vocation sociale envers les populations démunies et des actions d’éducations pour les jeunes. Notre objectif n’est pas directement d’attirer ces publics à l’opéra, mais bien de répondre à un devoir lié à la place d’un opéra dans la cité. L’opéra est un art profondément européen. Né fin du 16e siècle en Italie, il s’ouvre à l’Europe en épousant l’évolution de la pensée humaine et la volonté de l’homme de se libérer tant le corps que l’esprit. Notre rôle, au sein de cette ville, Bruxelles,

capitale de la Belgique et de l’Europe, est pluriel même si notre premier langage est la musique, un langage universel que le Flamand, le Francophone, mais aussi tous les peuples d’Europe peuvent comprendre. » Comment réalisez-vous vos programmation? « C’est un travail sur le long terme qui n’est jamais motivé par la peur de ne pas remplir notre salle. Nous pourrions minimiser les risques en ne proposant que des références attendues et accessibles, du genre Puccini, Mozart ou Wagner. Ces artistes sont parfois à l’affiche, mais ce n’est pas ce que attend notre public qui fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. Quel opéra en Europe propose autant d’auteurs du 20e siècle que la Monnaie ? Il y a l’audace, mais il y a aussi, chaque année, une thématique associée aux enjeux de notre temps. L’année passée, c’était la tolérance. Cette année, nous nous interrogeons la question de l’identité. Tout le monde parle de ce thème, mais en l’abordant souvent de manière frileuse, voire sur l’idée du repli. Nous faisons le contraire : comment un artiste pourrait-il créer sans s’intéresser à l’autre ? Moi qui suis né à Dendermonde – et j’en suis fier de cela – je me suis aussi construit par les rencontres que j’ai faites et qui m’ont enrichies. Cette ouverture à l’autre est notre fil rouge. »


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DES TABLES ET DES PEOPLE

José van Dam chez Jaloa, Toots Thielemans aux Larmes du Tigre, Mauranne au Comme chez Soi, John Stargasm (Ginzhu) chez Christophe Hardiquest (Bon Bon), les célébrités ont leurs coups de cœur dans la capitale. La ville étant ce qu’elle est, cellesla sont plutôt faciles à dénicher. Citons parmi les autres lieux prisés des people des maisons comme le Resto Henri, rue de Flandre, la Brasserie Lola au Sablon ou, classique des classiques, Les Armes de Bruxelles. — Texte : René Sépul - Photos : Cici Olsson

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Il arrive qu’une personnalité, aussi célèbre fut-elle, ne soit pas reconnue par un restaurateur. Ainsi, Michele Rosa, patron du Caffe Al Dente où Jaco Van Dormael a ses habitudes, reçoit un jour l’appel d’une dame dont le nom de famille est : « … de Belgique ». La personne précise qu’elle est en route depuis Laeken et qu’elle ne pourra rejoindre l’endroit avant 13h30. Au téléphone, son correspondant lui répond qu’elle a intérêt à être à l’heure car à 13h45, la cuisine ferme. La personnalité débarque en retard. Elle se fait alors un rien enguirlandée par le patron qui n’a toujours aucune idée de qui il a affaire, mais qui, avec la sympathie qu’on lui connaît, accepte de la nourrir si elle et son personnel se contentent d’assiettes simples. « Quelques minutes plus tard, un client ayant tout compris m’appelle et m’explique à qui j’ai affaire », se souvient celui-ci. « Je ne savais si je devais en rire ou m’excuser. Je n’ai fait semblant de rien et le repas s’est bien passé. Cette personne est d’ailleurs revenue et je ne l’ai pas traitée avec plus d’égards qu’un autre client. Cela fait plaisir d’avoir l’une ou l’autre personnalité, mais je ne vois pas pourquoi nous changerions nos habitudes. »


Ennuyant tout de même de ne pas toujours comprendre à qui l’on a affaire ! Certains se souviennent qu’il y a quelques mois le joueur de foot français, Lilian Thuram, s’est vu refuser l’entrée des toilettes d’une brasserie réputée de la ville où il tenait à se laver les mains. « Réservées à la clientèle ! », lui signifia une serveuse. Thuram prit ses cliques, ses claques et quitta les lieux. L’affaire était d’autant plus cocasse que l’ancien joueur de Barcelone était venu à Bruxelles présenter un projet de lutte contre le racisme. Le chef eut beau réagir en précisant que la coupable n’avait pas reconnu la vedette, le mal était fait.

CONTRÔLE SI BJÖRK EST EN VILLE… Anecdote plus sympathique, je reçois un jour un coup de fil de Jean-Yves Pletsier, patron du Coin des Artistes, me demandant s’il était possible que Björk soit dans son restaurant. « Björk ? » « Oui, Björk, la chanteuse ! Regarde si elle n’a pas un concert ce soir à Bruxelles… », me demande-t-il. Je contrôle…, et mais pas de Björk à l’affiche d’une salle bruxelloise… Je rappelle le chef pour lui signifier sa méprise. Celuici, dans le jus jusqu’au cou, jure ses grands dieux car son second s’est fait porter pâle, que c’est à peu près l’émeute dans la salle, qu’il ne sait comment il va assurer, mais qu’il s’en fout et que Björk ou pas Björk, les clients mangeront ce qu’il y aura lorsqu’il sera prêt. Je ne prends pas la peine d’y faire un tour et… le lendemain, ouvrant le journal, j’apprends que l’Islandaise avait tenu la veille une conférence à l’Union européenne sur les changements climatiques… Björk n’était pas arrivée là par hasard, accompagnant je ne sais quel habitué qui savait à quel point on mange bien dans cet endroit réputé pour accueillir de nombreux musiciens de jazz en ribote.

MAURANNE Y FAIT FIGURE D’INCONTOURNABLE À propos de jazz, Toots Thielemans est habitué des Larmes du Tigre, restaurant thaïlandais accroché au Palais de justice depuis plus de vingt ans. Tenu par Marc Beukers, cette maison a grandi en pariant sur une cuisine de qualité et un service irréprochable. Mauranne y fait aussi figure d’incontournable ainsi que la plupart de joueurs de hockey connus dans la ville, notamment ceux du Racing où le maître des lieux a joué. Belle ambiance chaque dimanche midi, familiale et festive pour un brunch à nul autre pareil dans la ville. En semaine, vous y croisez pas mal d’hommes et de femmes politiques : Di Rupo, Milquet, Onkelinx ou, naguère, Verhofstadt. L’ancien Premier ministre est perçu, au même titre que Steve Stevaert, comme un véritable gastronome, passionné par l’Italie. Outre les Larmes, cette fine fourchette apprécie le Notos, restaurant grec considéré comme le meilleur représentant de la cuisine grecque hors de ce pays. Vous y croisez à l’occasion têtes couronnées en parfaite décontraction, invités de l’Union européenne ou le designer Xavier Lust. Verhoofstad est aussi grand fan de Vini divini, impeccable enoteca proche de la Porte de Namur où, vu le succès, il faut se lever tôt pour décrocher une table.

THE LODGE Ouvert en septembre 2008 dans un cadre verdoyant, sans doute moins spectaculaire que celui de la Brasserie des Étangs Mellaerts, mais plus discret, The Lodge fait partie des lieux que l’on aime retrouver à mesure que les jours allongent et que raccourcissent les jupes. L’idée du duo à la tête des lieux fut en fait de proposer un concept où la table est d’importance certes, mais où l’idée de passer simplement du bon temps l’accompagne. On y dîne et déjeune, mais cette maison qui abrita naguère le club des pêcheurs du quartier se divise en différents espaces où l’on peut prendre un verre, voire apprécier un cigare. J’ai même lu qu’un pas de danse n’y était pas exclu en fin de soirée. On dit l’adresse branchée… Je vous conseillerais d’accompagner vos plats de bière (Gueuze Mort Subite à 3,00 €) et de le terminer par un whisky Single Malt Lagavulin (12,00 €). La cuisine est de brasserie, assez traditionnelle. Pas de grands risques de déception avec le Pavé de bœuf, sauce au choix (17,50 €) ou l’Américain « classic », frites (15,00 €). On sent l’inspiration du chef voguer dans l’air du temps, avec un Carpaccio de bœuf aux copeaux de Parmesan (10,00 €) qui lorgne vers l’Italie, les Sashimi de saumon au wasabi (11,50 €) vers le Japon ou le Wok de poulet tandoori aux légumes (15,00 €) vers un autre pays d’Asie. Tout cela est très sympathique, servi dans une réelle belle humeur. Avec les beaux jours qui s’annoncent on va là pour prendre un peu de bon temps, un peu de bon air. Rapport qualité prix correct.

Rue des pêcheries, 2 1170 Bruxelles T. 02 662 26 66. info@the-lodge.be / www.the-lodge.be

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voyages

Ce petit raton laveur au regard charmeur est sauvé grâce à l’action de la Clinic for the Rehabilitation of Wildelife (Crow). Spatule rosée (Platalea ajaja). Climat agréable, soleil, et confort de résidences et appartements dans cette partie de la Floride. Vivre une retraite dans la nature.

Poupées bien chaloupées et sur siliconées, boys aux muscles ostentatoires mis en valeur, plages blanches à l’infini… Non ! Arrêt sur image. Ce n’est pas de cette vision d’Épinal dont je veux vous parler mais de Fort Myers et Sanibel, étrangement peu connus en Europe et présentant quel qu’intérêt, ne fût-ce que de dépaysement pour les touristes du monde.

La Floride déroule des km de plages de sable blanc soyeux.

— Texte : Claude Muyls – Photos : Michel Damanet

LA FLORIDE

DIFFÉREMMENT OÙ ? Fort Myers est situé au sud-est de la Floride sur le golfe du Mexique. La région de Fort Myers, Sanibel et son archipel compte plusieurs zones distinctes dont : les îles de Sanibel et de Captiva, Fort Myers Beach, Fort Myers, Bonita Springs & Estero, Cape Coral, Pine Island, Boca Grande & Outer Islands, North Fort Myers et Lehigh Acres. Des zones aux personnalités très différentes. Nous ne découvrirons que Fort Myers et Sanibel. Atterrie à Fort Myers, je ne suis pas étonnée de trouver une Amérique policée : larges artères, propreté sans faille et sécurité à toute épreuve. Ici, on veille aux citoyens qui ont préféré des maisons cossues à de hauts buildings.

INFOS PRATIQUES www.fortmyers-sanibel.com www.artoftheolympians.org www.edisonfordwinterestates.org www.fws.gov/dingdarling www.crowclinic.org www.shellmuseum.org www.captivacruises.com www.ArtFestFortMyers.com www.sanibelmuseum.org

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De cette ville, je retiendrai quelques charmantes maisons dans sa partie ancienne, le détour par des musées comme celui de “Art of the Olympians”, (voir l’encadré enthousiaste du photographe) où sont présentées des œuvres d’art mises en vente pour aider les anciens athlètes en difficulté. Seul Belge dans liste, Gaston Roelandts. Fort Myers rappelle aux touristes qui la dédaignent qu’elle est un lieu paisible ayant abrité deux inventeurs à la notoriété mondiale : Thomas Edison et Henri Ford. Les deux compères vivaient côte à côte, s’échangeaient leurs idées et parfois des cadeaux étonnants comme une voiture spécialement carrossée pour le roi de la lumière par le créateur de l’industrie automobile. On perçoit de l’extérieur leur intimité, somme toute assez discrète, mais plongée dans un parc naturel débouchant sur la mer. Qu’ajouter au mérite de ses deux grandes personnalités ? Ils ont tant fait pour l’humanité. Le même lieu accueille aussi un musée et d’anciens laboratoires, émouvantes remontées dans l’époque des deux pionniers de la nouvelle ère industrielle. Grande nouvelle pour les fanas des fringues, Fort Myers recèle un mall immense, le Miramar, permettant de trouver le bonheur dans les collections américaines : Calvin Klein, Ralf Lauren, Tommy Hilfiger à des prix rikikis. Après une invasion de cette planisphère, changement de destination

rel baigné d’un flot de verdure. Ici, se côtoient de magnifiques hôtels de luxe qui s’avérèrent ne pas être notre destination et des cottages typiquement américains sans aucun confort ni intérieur, ni extérieur, face à la mer. Comme il faut toujours, en tant que journaliste, prendre une déception pour l’occasion d’une découverte, j’ai pu analyser le comportement de la low american class, très fermée sur elle-même. Pas question de faire des barbecues collectifs sur la plage ! Oups une idée occidentale, se présenter l’un à l’autre pour mieux se comprendre. Petite déception donc, qui nous fera fuir le plus possible ce cottage bas de gamme pour tenter de découvrir des facettes plus souriantes de cette île à la sensation étonnamment gourmande. Et là, les plaisirs vont s’ouvrir…

IMMERSION NATURELLE Sur le territoire de Sanibel, visite obligée du “J.N. « Ding » Darling National Wildlife Refuge” qui occupe les deux tiers de l’île et de la Tarpon Bay dans un minibus, moyen de transport, au final inconfortable, ennuyant et parti beaucoup trop tard pour un vrai intérêt animalier. Notre solution ? Seuls en voiture, tôt, dès l’ouverture de la réserve et s’arrêter pour découvrir les nombreuses espèces de la faune et de la flore d’un des parcs les plus étendus de l’île. (voir encadré passionné du photographe). Sanibel est réputée aussi et peut-être avant tout pour ses longues plages assez soyeuses sous nos pieds aux fonds très riches en coquillages. Preuve en est, le musée “BaileyMatthews Shell Museum”. On y découvre des coquillages d’une forme sculpturale, les plaçant au niveau d’œuvres d’art. L’homme ne s’est-il pas toujours inspiré de la nature ? Cet espace se veut aussi très éducatif en apprenant aux visiteurs comment nettoyer et protéger leurs beaux coquillages. Il les entraîne aussi à la dégustation des mollusques dans des recettes des plus étonnantes. La boutique ne peut s’empêcher de vendre toute une série de souvenirs plus ou moins intéressants pour les amateurs.

L’ÉPOPÉE CROISIÈRE LES SURPRISES DE SANIBEL Dès le passage d’un pont exceptionnel reliant le continent à cette île, je plonge dans un univers plus chaleureux, plus natu-

Le gouvernement de la Floride désire ne pas faire chômer ses hôtes. Effectivement les activités s’enchaînent à un rythme soutenu. Au programme d’un joyeux dimanche, un


OH TEMPS SUSPEND TON VOL !

Ce vers de Lamartine prenait toute sa signification ce 18 octobre 1968 à Mexico. Par une conjonction d’éléments favorables, une légende naissait à cette finale des Jeux Olympiques. Bob Beamon, athlète américain, pulvérisait littéralement tous les records du saut en longueur, en planant sur une distance de 8,90 m, record olympique toujours d’actualité. Qu’il est grand l’athlète, quelle est belle la légende surtout si on peut l’approcher et découvrir l’homme dans sa simplicité, sa bonhommie, son charisme. Après un passage par le golf, Bob a ouvert une société de communication pour tirer profit de sa notoriété. La Floride l’accueille et Fort Myers lui a réservé un espace privilégié dans son Art of Olympians Museum. Il en partage la direction. Par deux fois dans ma carrière de photographe, j’ai vécu les moments privilégiés des Jeux Olympiques. Chaque instant se vit dans l’émotion intense, joie d’une médaille, abattement dans la défaite; des gloires se font et se défont, histoires éphémères ou consécrations d’athlètes d’anthologie. Bob, quand je t’ai serré la main, et que modestement tu as posé sous ta photo mythique, je vivais un très grand moment. Thanks flying man…

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voyages Cormoran à aigrettes (Phalacrocorax auritus). La grande aigrette (Ardea alba) se livre à un véritable ballet pour le photographe. Voiture offerte à Édison, l’inventeur de l’électricité, par Ford, son voisin. Comme de véritables stars, les dauphins peuvent vous faire leur american show. Bihoreau Violacé (Nyctanassa Violalea).

tour en bateau vers Useppa Island and “Barbara Salt Museum” avec lunch dans un vieux café connu depuis très longtemps, The Collier Inn, aux murs tapissés de dollars dédicacés par les consommateurs. L’escale ne fut pas déplaisante. Nourriture un peu fast food mais finalement un stop rafraîchissant et reposant. Je conseille aux visiteurs d’emporter un coussin confortable et un plaid vu le minimalisme « tout en plastique » du mobilier de la croisière. Là pas une minute de silence, le guide passionné, jeune et plutôt beau, nous explique chaque façade que nous dépassons alors que je rêve de me laisser aller au rythme de la navigation. Mission impossible, le miracle arriva malgré tout, des dauphins très sociaux vinrent en trio réaliser les plus folles cabrioles le long du flanc du navire, un pur moment de bonheur qui m’a fait oublier tout le reste.

COUP DE CŒUR Que la carte de journaliste est souvent utile ! Nous sommes reçus par Steve Greenstein, executive director de la “Clinic for the Rehabilitation of Wildelife” (Crow). Pénétrer dans ce lieu totalement novateur pour moi, me transporte. La mission de cette clinique est simple : ses équipes recherchent les bébés animaux abandonnés suite aux nombreux décès des parents sur les routes. Arrivés au centre, ces petits – tortues, oiseaux, voire rapaces ou ratons laveurs totalement séducteurs – sont sauvés grâce à une alimentation saine et appropriée et des traitements curatifs leur permettant de retrouver des forces nécessaires à leur vie loin des hommes. Je craque devant tous ces petiots qui devront pourtant passer par une étape de réadaptation à la vie sauvage. Considérés comme guéris, les animaux se sentent maternellement liés aux membres de l’équipe. Ceux-ci les enferment alors dans des cages qu’ils bastonnent pour leur insuffler l’esprit sauvage. J’avoue être choquée à la vision de la chose mais de la comprendre profondément intellectuellement. Pour survivre dans la nature, l’animal doit fuir l’homme. Si cette clinique n’agissait pas de la sorte, ces animaux termineraient à la vente aux particuliers qui les délaisseraient probablement très rapidement. Je suis donc obligée d’admette que ce passage cruel au retour vers la réalité est indispensable à leur survie dans leur biotope naturel. Si par hasard, vos pas vous mènent vers Sanibel, je vous propose de tenter d’approcher cette expérience www.crowclinic.org Clap de fin sentimental sur un voyage aux découvertes rares surtout lors de notre dernière escale.

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AU FIL DE MES PLUMES Vivre la nature impose un lever matinal. Oublier rêves et cauchemars nocturnes, pour admirer la joie de la nature s’éveillant sous les premiers rayons du soleil. La plus belle réserve de Sanibel occupe les deux tiers de l’île et permet d’y circuler aisément en voiture. À peine le portail franchi, sous la lumière chaude du petit matin, tout est magie. Un cormoran lisse gentiment ses plumes. Mon téléobjectif capte cet instant unique, digne d’une aquarelle d’un maître japonais. Un peu plus loin, un petit rapace cherche sa nourriture. Passionné par son activité, je vais m’enfoncer dans les marais, oubliant que mes meilleurs ennemis, les moustiques, sont au rendez-vous. Je reprends la voiture, me défais de ces importuns grâce à l’air conditionné et peux me diriger vers une belle étendue de lagune. Les flamands roses se disputent la place face aux hérons; le monde animal a ses batailles de territoires. Une aigrette est en quête de son déjeuner; elle gambade, plonge, vole, danse toute aérienne. Chuuut ! Elle ignore qu’elle pose pour moi… Sanibel est un endroit privilégié en Floride. Méconnue, cette île permet de retrouver des parcelles de nature très préservée. Pour la vivre pleinement, deux conseils : se lever tôt et suivre son instinct. Le spectacle sera au rendezvous, preuve en photos…


Guatemala

et Honduras COULEURS ET TRADITIONS MAYAS Du 24 novembre au 7 décembre 2012 Voyage très complet aux Sources de la Méso-Amérique Pré-Colombienne, pour découvrir les majestueux sites mayas de Tikal et Copan, les nombreux marchés hauts en couleurs, les traditions afro-cubaines de la région de Livingston et les trésors d’Antigua, ancienne capitale et véritable ville-musée : témoin de l’ère coloniale, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Partout, une population accueillante attachée à ses valeurs et mêlant rites chrétiens et païens. La découverte d’un pays fascinant et la rencontre d’un peuple attachant… Un voyage COUP DE CŒUR à découvrir avec la Libre Essentielle.

PROGRAMME > Jour 1_Bruxelles/Madrid/Guatemala City / Jour 2_Guatemala City – Copan (HONDURAS) / Jour 3_Copan (HONDURAS) – Quirigua – Puerto Barrios – Livingstone (GUATEMALA) / Jour 4_Livingstone – Flores / Jour 5_Flores – Ceibal – Flores / Jour 6_Flores – Tikal - Flores / Jour 7_Flores/Guatemala City Jour 8_Guatemala City – Atitlan / Jour 9_Atitlan – Chichicastenango – Atitlan Jour 10_Atitlan – Antigua / Jour 11 et jour 12_Antigua / Jour 13_Antigua – Guatemala City/Madrid / Jour 14_Madrid/Bruxelles

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et toute une série d’aliments dans l’esprit vert. Très vite, je recherche la vedette locale, on m’avait parlé en Belgique d’un certain Korrès. Quand je demande où le trouver, grand éclat de rire, c’est la star de toutes les pharmacies. D’un pas ferme, je suis décidée à décrypter leurs potions magiques.

DU VRAI BIO CERTIFIÉ ECOCERT

TROIS RAISONS POUR ADOUBER

Un pharmacien choisi par hasard m’explique que la marque, créée par l’homéopathe Georges Korrès en 1996, affiche une palette de soins de la peau, de beauté et de maquillage. Ses atouts ? Quatre principes fondamentaux : la marque n’utilise que des principes actifs d’origine naturelle et de qualité supérieure, cliniquement testés en respectant le plaisir des sens, grâce à ses textures et senteurs gourmandes et enfin les prix raisonnables de toute la gamme. Korrès utilise des plantes médicinales aux propriétés pharmaceutiques reconnues, des extraits végétaux issus du patrimoine unique de la flore grecque, des ingrédients alimentaires incorporés aux produits, tels le yaourt, riche en vitamines et minéraux, le miel de thym, adoucissant et antioxydant, la grenade

RHODES

Mon premier est la beauté et la profondément antirides. N’hésitez pas à prendre QUI CHOISIR… ENTRE RHODES ET LINDOS ? les produits correspondants à votre type de carconvivialité de la vieille ville de Cette dernière, aussi charmante soit-elle, à part nation, sachant qu’au final, une fois ouverts, ils Rhodes construite par les chevaliers les ruines anciennes, n’offre que quelques rues gardent une durabilité de six mois maximum, de Saint-Jean et de Lindos, cité avec les bimbeloteries touristiques habituelles. puisque dénués de conservateurs. blanche aux fenêtres bleues. Au Notez au passage un certain talent de peintures paysagères assez naïves. Rhodes, devenue capi- UNE DESTINATION AU POIL sommet de son acropole, on tale de l’île, est un véritable ressourcement. Quel Quand je parle aux fourreurs belges, du stylisme et découvre le magnifique temple plaisir de se laisser guider par ses instincts pour de la qualité des peaux trouvées en Grèce, ils me d’Athéna Lindia, surplombant un rejoindre la fameuse avenue Socratès ! Rhodes rient au nez. Je préfère suivre le goût parfait d’une précipice vertigineux au fond duquel imprime une belle page de tolérance. S’y côtoient Grecque célèbre, Maria Callas, qui allait choisir se noient des lagons turquoises. Mon aujourd’hui, la catholicité, notamment avec le ses somptueuses fourrures en renard chez Avanti, deuxième porte un nom célèbre dans château des chevaliers de Saint-Jean, l’ortho- représenté à Rhodes par trois boutiques. La doxie, des quartiers juifs et des espaces plus marque affiche un beau record, créée dans le nord le monde entier : les fourrures Avanti. influencés par les Turcs de Soliman le de la Grèce, en 1864 par Argyris Kranias. Trois Mon troisième, plus récent, est consti- Magnifique. Tellement apaisante quand on la générations après, le label est vendu dans le compare à notre Belgique querelleuse. Vous monde entier, mais reste néanmoins le plus accestué d’une gamme de produits bios serez frappés par la gentillesse extrême des sible sur le sol grec. Dans cette maison haut de certifiés Ecocert qui commencent à pas de snobisme à gogo et hors sai- gamme, on ne discute pas énormément les prix, percer en Belgique. Mon tout est une Rhodiens; son une vraie facilité pour entrer en contact avec contrairement aux marchands russes prêts à tout ode à une île riche en surprises. pour vous enfiler un vison à 2.000 euros. Pas de eux. Langue véhiculaire : l’anglais. — découragement, si vous ne pouvez vous offrir une Texte : Claude Muyls Photos : Michel Damanet

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Après avoir trouvé ses marques dans le dédale de ruelles de cette ancienne forteresse, on perçoit trois particularités, l’omniprésence de maisons spécialisées en tout bio, du bol en bois d’olive à des gammes moins scientifiques que celle que nous pointerons du doigt, des huiles labellisées Ecocert

pièce superbe de vison gris, vous pouvez trouver des manteaux en marmottes, col en renard dans des teintes pastellisées à des prix très abordables. Envie de détourner vos vacances vers Rhodes, voici déjà trois clefs de persuasion… à transmettre à monsieur !


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la renaissance d’une légende

Nice Bijou du Negresco : le salon royal avec sa verrière Eiffel où les peintures aristocratiques s’opposent à la modernité d’une sculpture de Niki de Saint-Phalle et des tapis de la dernière génération.

Inauguré en 1913, ce mythe survit plus féerique que jamais.

Sa coupole majestueuse plane sur la Baie des Anges à Nice et la promenade des Anglais. Mythique, autant que ses invités – Michael Jackson, Brigitte Bardot, François Truffaut, Gérard Depardieu, Charles Aznavour, les Beatles, le Negresco, né des années folles, attire pourtant une clientèle passionnée de classicisme, d’art de toutes époques et d’un confort personnalisé, meublé de pièces d’antiquités. —

Texte : Claude Muyls Coup de chapeau à la propriétaire, une femme, Jeanne Augier, dernière détentrice indépendante de Palace. Elle pousse le sens de l’exceptionnel jusqu’au liseré des assiettes du restaurant Le Chantecler (une étoile Michelin) tenu par Jean Denis Rieubland, son chef jouant des saveurs contemporaines et créatives. Vous vous trouvez dans un décor de boiseries venant des grands châteaux de France ; certaines sont datées de 1753. La moquette en contraste explose de la joie de sa période de fondation. Pour les papilles sensibles au budget plus restreint, La Rotonde, un adorable décor bonbon digne du Carrousel de la Pompadour. Au programme déco, manège de chevaux de bois, automates musiciens, plafond coloré et lustres baroques… La fête peut commencer. Inutile de dire qu’elle fut rénovée à l’identique de sa précédente version. Eh oui ! Y aurait-il dans le cœur de cette grande dame Augier un petit côté enfant qui voudrait que vive chez elle une féerie continue ? Côté palais raffiné, l’English Bar se présente comme une légende à part entière, boiseries en noyer, fontaine à whisky en cristal, appliques du bar datées milieu du

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XVIIIe, moquettes tissées spécialement et recopiant un modèle choisi par l’empereur Napoléon Ier pour la chambre de son fils le roi de Rome.

Œuvres de femmes

Madame Augier et la directrice générale Nicole Spitz aujourd’hui à la retraite et remplacée par monsieur Pierre Bord, avaient senti le besoin de changer la décoration de deux étages. Elles ont dégagé avec raffinement le côté un peu trop rococo des ensembles surtout dans les salles de bains et l’ont remplacé par une fraîcheur, une luxuriance plus épurée et un choix de tissus peutêtre moins pompeux mais plus chaleureux. Jeanne Augier est une personne rare. Elle a repris avec son mari Le Negresco au bord de la faillite et décidé avec acharnement d’en faire un pavillon de l’hôtellerie française. Elle continue sa politique depuis le décès de son époux, en achetant des œuvres, peintures, sculptures de toutes les époques, rangées selon les étages qui transforment simplement cet hôtel en musée. César, Picasso, Chagall, Cocteau adoraient cet endroit et leurs créations enrichissent ce beau patrimoine.

Vision protectrice

Jeanne, président directeur général, vient de créer le fonds de dotation Mesnage – Augier. Trois objets l’animent : soulager la misère humaine par le biais de l’innovation technologique mise au service des personnes handicapées, lutter contre la misère animale, les maltraitances et les traitements dégradants. Elle offre ainsi des chiens d’aveugles aux gens en difficulté. Son souffle de vie se situe dans son troisième défi, participer au rayonnement de l’art français en protégeant ce monument historique, en préservant ses collections et en acquérant des œuvres pouvant participer à des expositions temporaires. Derrière cette dotation se cache en réalité le désir de la fondatrice de protéger son hôtel et son personnel par un mécanisme subtil, cette structure empêche que l’Hôtel Negresco ne soit un jour la cible d’un groupe hôtelier. Infos Le Negresco +33 (0)4 93 16 64 00 www.hotel-negresco-nice.com



voyages

ZANZ Et si le paradis se nommait… Zanzibar ? Un réel talent des peintres de l’île pour styliser la vie locale.

PARFUM DE SÉRÉNITÉ Plantée dans l’océan indien, Zanzibar appartient à la Tanzanie, la mère patrie, après avoir été un sultanat cruellement abusé. On retrouve çà et là quelques ruines des palais mauresques détruits par les pillages après l’indépendance. On ne vient pas sur cette île pour son architecture, mais pour sa douceur de vivre.

Z COMME ZANZIBAR – Un roman d’Alfred Andresch – Un film américain d’Harold D. “Schuster” (1940) – Un roman de John Brunner (1968) – Un album de Salvatore Adamo (2003) – Un jeu de hasard à trois dés.

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Stone Town, la ville principale, construite en pierres de corail liées par de la terre, du sable et de l’eau, est peu intéressante à découvrir. Subsistent quelques petits palais aux portes en bois sculpté. La maison des Merveilles n’affiche pas l’ambition de son nom : l’intérieur fut saccagé par la rébellion. Une demi-journée suffit à en palper l’atmosphère, avant de retourner vers les véritables attraits de Zanzibar : des plages d’un sable poudré, une eau turquoise chaude et calme, des hôtels de qualité… Une excellente destination pour les voyageurs en quête de soleil, aux périodes hivernales, située encore hors des grands circuits commerciaux.

EXALTATION DES SENS Ici, les épices ont trouvé leur terre d’accueil; elles y poussent toutes, avec, en vedette, le clou de girofle, donnant à Zanzibar le surnom d’île aux épices. Cet endroit du bout du monde exalte des senteurs enivrantes où chaque âme humaine laisse emporter son imaginaire avec délice. Les arbres fleurissent de couleurs impressionnistes : un jaune Van Gogh, un orange Gauguin, un bleu Monet ! De nombreux hôtels vous proposent le tour des épices… S’ils existent en surnombre, ces circuits sont terriblement décevants, les guides parlant rarement un anglais correct, comme le personnel de la plupart des hôtels. Le nôtre, le Diamonds La Gemma Dell Est, considéré comme une perle de l’île, offre plutôt des prestations internationales quatre étoiles : décorations africano-européennes, buffets standardisés, chambres spacieuses mais sans luxe excessif pour la réputation de l’établissement. Sa piscine par contre ressemble au paradis avec une eau quasi chaude où l’on se prélasse avec bonheur. Une plage longue avec des paillotes bien espacées et l’océan Indien en fond de décor. À marée basse, les autochtones viennent vous montrer leurs trésors : n’hésitez pas à les suivre : leurs peintures naïves sont tout simplement sublimes. Bien encadrées, elles se transforment en œuvres d’art en Belgique. Ici, les gens sourient, sont heureux, marchandent un peu et vous crient à chaque passage un « Jambo » chaleureux.


Son nom sonne comme un roman, une chanson, un film, une planète mystérieuse… Zanzibar, île des épices, est devenue aussi douce que son passé fut lourd et cruel, suite à l’esclavagisme acharné des envahisseurs arabes venus d’Oman, attirés aussi par le commerce de l’ivoire. Aujourd’hui, elle est riche en végétation, langoureuse dans son rythme de vie, colorée dans ses accents. Ses lagons restent de véritables trésors marins.

IBAR Texte : Claude Muyls – Photos : Michel Damanet

Des gerbes de couleurs. Zanzibar, l’île du sourire surtout sur les marchés. Vestige de l’époque arabe, la Maison des Merveilles à Stone Town, ville principale de l’île.

Plage de sable fin à marée basse pour jouer à Robinson Crusoé.

L’ABC DES SAVEURS C comme clou de girofle, cannelle, cocotier et citron G comme goyave M comme manguier, manioc P comme papaye, palmier, pommier de Malaisie O comme oranger

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évasion

LA MAGIE DU HORS-PISTES Soif de liberté, de défis sportifs, d’espace et de vivre la magie de la montagne en hiver ? L’UCPA me semble indiquée pour assouvir tous mes désirs. Mordue de snowboard, je fonce m’inscrire à un stage intense de découverte du hors-pistes à Argentière, dans la vallée de Chamonix. Le point fort ? Une semaine pour apprendre à quitter les sentiers battus en toute sécurité. La condition préalable : être skieur ou snowboardeur confirmé. Une expérience rêvée pour vivifier le corps et l’esprit ! — Texte : Claire Huysegoms – Photos : Geoffroy Van Der Hasselt

La vidéo projetée dans une des salles du centre UCPA d’Argentière me donne des frissons. Les dangers des avalanches y sont décortiqués, statistiques effrayantes à l’appui. J’apprends que la victime prise dans une avalanche n’aura que cinq minutes pour survivre en espérant son sauvetage. Le ton de ce stage de snowboard hors-pistes organisé par l’ASBL UCPA – association visant à favoriser l’accès aux pratiques sportives aux jeunes (de 18 à 39 ans) – est donné. Viennent ensuite les conseils pratiques : lors des sorties en hors-pistes, toujours disposer d’un Appareil de Recherche de Victimes d’Avalanche (ARVA), d’une sonde et d’une pelle. Organiser l’équipe de sauvetage, ne pas céder à la panique, définir le rôle de chacun des membres de l’équipe, être rapide et efficace. Heureusement, Sam, mon moniteur, tempère « En 17 ans, je n’ai jamais dû réaliser cet exercice dans les conditions réelles ». Me voilà rassurée. Je retiendrai avant tout que le guide de mon-

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tagne est indispensable avant de s’aventurer dans les pentes les plus vertigineuses. Une bonne préparation physique et une connaissance des règles en montagne permettent également d’éviter beaucoup de problèmes.

DIRECTION LES GRANDS MONTETS Notre groupe, une dizaine de stagiaires venus de France, de Belgique, d’Angleterre et même d’Australie, s’est vu offrir dès le premier jour un voyage magique au domaine des Grands Montets. Au départ d’Argentière, un téléphérique nous amène à 3 295 m d’altitude où Sam nous annonce, large sourire au visage : « Vu les conditions météorologiques exceptionnelles, je vous propose de commencer par la fin ! Voici ce qui aurait dû être la cerise sur le gâteau… ». Face à nous, le paradis sur terre : un ciel bleu, de la neige fraîche en overdose. En toile de fond : les Drus, l’Aiguille verte, les Aiguilles de Chamonix et le glacier d’Argentière. Une vue émouvante pour tout amoureux des sports extrêmes. À la fois prudents et impatients,

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évasion nous dévalons ces pentes tout en appréciant les moindres détails du décor où ont été tournés des passages du James Bond “The World Is Not Enough”, nous apprend Sam. Mais aujourd’hui, c’est pour nous que le décor est planté : les rayons du soleil sur les cristaux de neige, les glaciers bleu transparent, les pics menaçants, dessinés au couteau, dans un beau contre-jour. Nos virages assurent une bande son accordée à notre bonheur. Le reste de la semaine, le groupe surfe sur la même vague : celle de la joie de se balader, le poids du corps légèrement vers l’arrière de la planche, sur des pentes de neige non damées et souvent vierges. « Soyez créatifs ! ». Encouragés par notre guide, nous nous exerçons à laisser de belles traces derrière nous. Mais nous nous exerçons également à rechercher des victimes et recevons des conseils pour une meilleure glisse : en six jours, nous apprenons à explorer le hors-pistes de manière responsable. Les chutes sont humoristiques : la neige amortit les chocs, nous faisant plus rire qu’autre chose.

UN ENCADREMENT SPORTIF

INFOS PRATIQUES UCPA - www.ucpa-vacances.com Compagnie des Guides de Chamonix du Mont-Blanc Tel. +33 4 50 53 00 88 www.guides-du-montblanc.com

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A deux pas de la gare d'Argentière, Karine Narbonne prend le temps de chouchouter les sportifs. Formée à l'Artec de Montpellier il y a 3 ans, Karine a plusieurs cordes à son arc : massage traditionnel relaxant (californien), massage chinois, massage bien-être et sportif, massage hawaïen (Lomi Lomi), réflexologie plantaire thaï, massage assis. En fonction des besoins de la personne qu'elle reçoit, ou à qui elle rend visite, elle déploie ses mains expertes sur votre corps. Testé : massage du dos et de la nuque avec comme base neutre de l'huile d'arnica et de pépins de raisins, mêlée à des huiles essentielles (gaulthérie, romarin camphre, menthe poivré et eucalyptus citronné). Points d'acupuncture chinois en prime. Un must pour les crampes et courbatures. Tel. +33 6 70 93 33 91 Résidence ATC (200m derrière la gare SNCF d'Argentière).

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Le centre UCPA d’Argentière n’est pas des plus luxueux... Datant de 1900, acquis par cette ASBL dans les années ‘70, il sera mis à neuf pour 2013. En attendant, son charme pittoresque opère. Axé sport, ce lieu de séjour offre aux stagiaires tout ce dont ils ont besoin : un accueil irréprochable, des buffets délicieux et des animations agréables. Le matériel fourni est de qualité, mais je m’étonne de ne pas avoir été prévenue que le casque ne serait pas fourni. Quel comble pour un stage de snowboard hors-pistes ! Le stagiaire est libre d’en louer, à ses frais, dans le magasin situé en face de l’UCPA. Cette dernière se justifie : « Le casque n’est pas encore obligatoire en France ». Il reste que cette semaine s’est transformée pour la plupart des stagiaires en un point de départ vers d’autres sommets. Argentière, charmant village de Haute-Savoie près de la Suisse, demeure une référence mondiale pour pratiquer le hors-pistes et rend ses heureux vacanciers complètement accros. Les adeptes du snowboard ne rêvent que d’une chose : quitter les foules de touristes sur les pistes pour s’envoler vers de gigantesques espaces immaculés, véritables terrains de jeux pour grands enfants. Glisser avec l’impression de flottement et de liberté dans la trajectoire, tout en harmonie avec la nature est une des plus belles sensations que je souhaite à un amateur de sports d’hiver et de liberté.


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Le goût

de la

tourbe

Minuscule bout de terre au large de l’Écosse, la magnifique île d’Islay héberge huit des distilleries les plus réputées au monde. C’est ici que l’on distille des pure malt marqués par le fumé de la tourbe, un processus mis au point par des moines il y a quinze siècles. Face aux vents de l’Atlantique, la distillerie d’Ardbeg, en pleine renaissance, revendique les whiskies les plus tourbés de la planète. — Texte : René Sépul Photos : Cici Olsson

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D’abord une confidence : je ne suis pas un buveur de whisky ! Du moins, je ne l’étais pas avant de mettre les pieds sur Islay, un bout de terre des Hébrides au large de l’Écosse. Un endroit magnifique et sauvage, sans arbre, mais avec des goélands et des parfums d’embruns, cachant dans ses criques une dizaine de distilleries à compter parmi les plus célèbres au monde. Comme ils l’ont fait ailleurs avec la bière et le vin, ce sont des moines qui y ont introduit la distillation il y a une quinzaine de siècles. D’après Mickey Heads, enfant des lieux et directeur de la distillerie d’Ardbeg, cette présence n’était nullement liée à la qualité du terroir ou des eaux nécessaires à la fabrication du whisky, mais à l’éloignement qui rendait l’endroit difficile à contrôler pour les collecteurs d’impôts de la Couronne.

Renaissance

L’âge d’or de l’industrie remonte au 19e siècle, époque où une trentaine de distilleries y étaient actives. Celle d’Ardbeg voit le jour en 1815. Propriété de la famille McDougall, elle est voisine de Laphroaig et de Lagavulin, bien connues des amateurs. Ardbeg devint fin du 19e siècle la distillerie la plus importante de l’île, produisant plus d’un million de litres, avant de décliner. Devenue propriété de Laphroaig, elle vivotait dans les années 90 quant elle fut rachetée par Glenmorangie, aujourd’hui tombée dans le giron de LVMH. Les responsables de cette maison des Highlands ont eu le nez fin en pressentant le retour en grâce de whiskies au goût tourbé et malté, une particularité d’Islay. On comprend avec la question de la tourbe et du fumé combien le terroir a toutefois de l’importance dans la préparation des single malt. Un single malt se compose d’orge malté, d’eau et de levure. Les responsables d’Ardbeg ont tenu à nous emmener par bateau jusqu’à l’endroit d’où

provient l’eau retenue pour l’élaboration de leur cuvée Uigeadail, fierté de la maison. Le goût fumé est lié à la tourbe, le « peat » comme le précise Mickey Heads, un déchet organique issu de la décomposition de végétaux, bruyère, herbe et mousse, utilisés naguère comme combustibles.

le porte-étendard de la marque, " Ardbeg Ten ", ayant été élu " World Whisky of the Year " par Jim Murray en 2008 et 2009, journaliste de référence sur le sujet.

D’épaisses fumées

Au même titre que celle de l’orge, la récolte de la tourbe constituait jusqu’à la fin des années 50 un moment important dans l’activité d’une distillerie. Tout au long de l’été, lorsque le climat doux ne permettait plus la distillation, les ouvriers la récoltaient dans les tourbières au long de la côte. Ce peat est important pour le séchage de l’orge. En raison de son taux d’humidité important, il génère en se consumant d’épaisses fumées qui imprègnent le malt d’arômes en le séchant. Le maltage s’effectuait autrefois à l’intérieur d’un four, le kiln, équipé d’un plancher métallique perforé sur lequel il était étalé. Le puissant goût de fumé d’Ardbeg était renforcé par l’absence de ventilateur dans le toit du kiln où stagnaient les fumées. On ne fume plus l’orge dans cet endroit, désormais aménagé pour l’accueil des touristes. L’orge malté provient de l’ancienne distillerie de Port Ellen transformée en malterie, à quelques kilomètres, où l’on sèche la céréale de manière traditionnelle.

à écouter les responsables marketing de la marque, Ardbeg voudrait toucher un public plus large, à l’image de ce qu’à réussi Absolut avec la Vodka, il y a quelques années. Articulée autour d’un chopper piloté par un Hells Angels, leur dernière campagne ciblait une tranche d’âge plutôt habituée à descendre des bières dans les bars que de l’apprécier au coin du feu ouvert. Conçue pour renouveler la clientèle, cette démarche laisse sceptique. Plus convaincante, l’autre ambition du producteur est de convaincre de grands chefs de proposer le whisky non pas en conclusion d’un repas, mais en accompagnement de certains plats. L’expérience est assez séduisante. Derrière le goût de fumé et de cendre qu’il faut amadouer, les arômes plus discrets de réglisse, d’agrume, d’iode et de girofle selon les cuvées témoignent d’une finesse, mariant bien le gibier pour les produits les plus fumés ou des propositions plus inattendues comme l’huître, la langoustine ou le Roquefort. J’ai franchement été surpris.

Glenmoragie, nouveau propriétaire, a eu le nez fin en pariant sur le retour d’un whisky au goût prononcé. Il a d’ailleurs positionné la distillerie d’Ardbeg comme celle où l’on proposait le malt le plus tourbé de la planète. Après de lourds investissements, la production est remontée dès 1999 à 600.000 litres. Celle-ci reposait les premières années sur d’anciens fûts de la maison rachetés à la distillerie de Laphroaig. Il a fallu attendre 2008 pour que les stocks reconstitués permettent les premières cuvées maison. Les ventes ont depuis suivi une courbe ascendante,

Pour ceux qui craindraient une ivresse rapide, comprenez que l’on ne consomme le whisky en mangeant que par petites gorgées. Comprenez encore que contrairement au vin, le whiskhy s’apprécie la bouche fermée pour éviter la brûlure de l’alcool induite par l’entrée d’air. J’ai depuis tenté l’expérience d’un accord entre un Ardbeg Ten, un tartare de Saint-Jacques et des légumes racines qui a laissé mes hôtes d’abord pantois, puis séduits, prêts à prendre la route pour découvrir de leurs yeux ce bout de terre sauvage marqué d’histoire et des parfums de l’océan.

Associations inattendues et séduisantes

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Quand avez-vous découvert votre passion pour le whisky? « J’ai grandi dans une famille où l’on fait apprécier aux enfants le goût du whisky avant qu’ils ne puissent marcher. C’est fréquent en écosse. Ils n’en boivent pas des litres, mais juste quelques gouttes sur un morceau de sucre aux grandes occasions. »

whisky creator

Rachel Barrie et master blender

Rachel Barrie est Whisky creator et Master blender. Elle a passé quelques années au Scotch Whisky Research Institute d’Edimbourg avant de rejoindre Glenmorangie. Première femme à occuper ces postes dans une maison de prestige, elle réalise les assemblages pour Ardbeg. Rencontre.

Propos recueillis par René Sépul

Blend, pure malt et single malt La catégorie la plus courante est le blended whisky ou blend, assemblage de plusieurs « whiskies de malt » et de « whiskies de grain ». Le blend constitue l’essentiel de la production mondiale. Vient ensuite le pure malt ou vatted malt, un assemblage de « whiskies de malt » provenant de plusieurs distilleries. L’appellation single malt est réservée au whisky provenant d’une seule distillerie. Certaines distilleries mettent en vente des bouteilles provenant d’un seul fût. On parle alors de single cask. Ce type de whisky n’est habituellement pas allongé d’eau et se trouve embouteillé au degré d’alcool initial du fût, entre 55 et 65° environ. On trouve la mention cask strength.

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Quels conseils donneriez-vous à un amateur qui cherche à découvrir et apprécier un whisky ? « Je recommanderais de commencer par comprendre de quoi on parle et d’apprendre les différences entre blend, malt, single malt. Il y a aussi quelques règles de base : notamment apprendre à déguster avec un verre adéquat. Pas de glace évidemment, et pas d’eau, en tout cas dans la première approche. Un amateur peut commencer avec un " Ardbeg Blasba ", single malt peu tourbé et assez doux. On hume, puis on apprécie quelques gouttes dans la bouche. L’amateur peut percevoir la complexité de ce whisky floral et rafraîchissant, notamment la châtaigne, la menthe ou la vanille. Les parfums s’apprécient en couches successives. Après la première impression, il faut de nouveau respirer les arômes du verre qui sembleront différents. On peut ajouter deux gouttes d’eau pour libérer les arômes. Les senteurs deviennent alors plus florales. Le va-et- vient entre le nez et la bouche est important. Les parfums changent entre les gorgées. Le fan peut passer au " Ardbeg Ten  ", plus puissant. Après la tourbe qu’il faut dompter, pointent le citron, la menthe et le poivre noir. » Qu’entendez-vous par « couches successives » ? « Le whisky est un produit plus complexe que le vin. Ceci a été confirmé par de nombreux scientifiques suite à sa composition. Vous avez des parfums associés à l’orge maltée, aux subtilités de l’eau mais aussi au choix des fûts utilisés pour le vieillissement. Les saisons et les conditions climatiques jouent un rôle. Il y a enfin les particularités liées aux habitudes de telle ou telle distillerie, notamment dans les processus de production, le taux de distillation et les températures de fermentation. Le vieillissement a une grande importance ainsi que la gestion des stocks et des mélanges. Les goûts se donnent de manière plus tranchée que le vin, en se succédant. » Quel cadeau feriez-vous à un amateur de whisky ? « Cela dépend de quel amateur on parle. Glenmoragie est le whisky préféré des écossais et plaira à plus d’un amateur. Mais pour un passionné, j’oserais Ardbeg Uigeadail, élu " meilleur single malt au monde " en 2009. Il s’agit d’un whisky d’une incroyable complexité, respectueux du goût traditionnel d’Ardbeg. Je le compare à un piano à queue Steinway qui, de tous les instruments, a la plus grande gamme et l’intensité la plus profonde. Les notes de tête font référence au fruité et à la délicatesse, mais quand vous partez dans les résonances plus graves, vous avez la longueur et la somptuosité.» A-t-il été difficile pour une femme de s’imposer dans ce milieu ? « Le principal défi fut de combiner les exigences professionnelles aux obligations d’une mère de trois enfants. Trouver un équilibre. Certes masculin, le milieu a compris ce qu’il pouvait gagner d’une femme en termes de finesse et d’émotion. Si la compétence et l’envie de réussir sont présentes, rien ne vous empêche de réussir dans un monde d’hommes. ». Les femmes ont-elles un nez plus sensible que les hommes? « On dit que l’odorat serait plus vif chez une femme que chez un homme. Plusieurs études scientifiques vont dans ce sens, mais je pense que la première règle est la passion que tant un homme qu’une femme peut avoir. » D’où provient le succès des whiskies tourbés ? « Je pense que c’est lié à l’envie, chez le consommateur, d’avoir des produits qui se distinguent. Les gens ont envie d’essayer des choses et de découvrir des sensations, des goûts et des textures différents. »


DES VOYAGES CULTURELS EXCLUSIFS ET HAUT DE GAMME UN CHOIX DE DESTINATIONS VARIÉ DANS UN ESPRIT DE RENCONTRE ET DE DÉCOUVERTE

Arménie

du 1er au 11 juin 2012

TERRE CHRÉTIENNE AU CŒUR DE L’ASIE Enclavée entre la Turquie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan et l'Iran; riche de l'apport des multiples cultures qui ont baigné son sol, ce berceau de notre civilisation, réservé aux vrais amateurs de voyages-découverte, vous permettra de vous aventurer hors des sentiers battus et de rencontrer une population particulièrement accueillante et chaleureuse. Vous serez éblouis par ses somptueux paysages montagneux abritant églises et monastères des premiers temps du christianisme, ses vallées verdoyantes, véritables vergers d'Eden, les eaux majestueuses de ses lacs d'altitude, ses joyaux architecturaux inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO et enfin par la splendeur du Mont Ararat, refuge supposé de l'Arche de Noé, coiffé de ses neiges éternelles et dominant un panorama tout simplement prodigieux. Proche de là, Erevan, dont la bibliothèque abrite plus de 17 000 manuscrits parfois vieux de 1 000 ans. Sans oublier le Mémorial du Génocide de 1915, qui commémore les heures d'épouvante du massacre de 1 200 000 Arméniens par les Ottomans. Venez découvrir avec La Libre Essentielle ce pays qui restera à jamais inscrit dans vos mémoires !

Bulgarie

du 11 au 19 mai 2012

TRÉSORS DE L’UNESCO AU CŒUR DES BALKANS Pays d’Orphée et de Dionysos, mélange d’Orient et d’Occident, la BULGARIE est un pays trop souvent méconnu. La dernière « terra incognita » d'Europe vous émerveillera par son histoire tumultueuse, ses splendides paysages ponctués de monastères et de jolis villages anciens aux maisons peintes, ses musées riches des traces des multiples civilisations qui l'ont traversée et son héritage culturel de plus de 5 000 ans. La Bulgarie compte en effet parmi les sites archéologiques les plus riches en Europe. Chaque ville possède son propre musée et trésor, témoins des époques néolithiques, thraces, hellénistiques ou romaines. Un voyage en Bulgarie c’est aussi la rencontre avec un peuple chaleureux et accueillant, dont le sourire, la générosité et le sens du partage vous toucheront ! Une destination parmi les plus surprenantes d’Europe, à découvrir absolument ! Vols directs assurés par la compagnie aérienne régulière Bulgaria Air, hôtels 4 et 5* (normes locales) et accompagnement de Bruxelles à Bruxelles.

Sicile

du 27 mai au 3 juin 2012

L’ÎLE DU SOLEIL ET DES MYTHES La Sicile, triangle gigantesque, situé au centre de la Méditerranée n’échappe pas au regard du voyageur épris de beauté. Formée de ses trois promontoires les caps Peloro, Lilibeo et des Correnti. Les Grecs l’appelèrent Trinacria. Elle fut aussi la terre élue des Géants, des Cyclopes, des Lotophages et des Lestrygons. Elle vit Pluton surgir des Enfers, Dédale descendre du ciel, Ulysse débarquer avec ses compagnons… Ici, se croisèrent les Grecs, Carthaginois et Romains. les Arabes et les Normands s’y établirent. Les Français et les Espagnols y guerroyèrent. Tous laissèrent des vestiges et trésors inouïs ! Venez découvrir avec La Libre Essentielle cette île magique, divine et lumineuse!

Villas palladiennes

du 12 au 18 juin 2012

SUR LES PAS DE PALLADIO

Terre riche en histoire, traditions, nature et art, région que le monde entier envie pour ses villes, montagnes, villas, lacs, vins et artistes célèbres: la Vénétie vous accueille... Vers 1530, Venise succède à Rome et Florence comme principal foyer artistique et culturel de l’Italie. Son arrière-pays devient le lieu de villégiature privilégiée de l’aristocratie et de riches marchands. De somptueuses villas s’élèvent dans la campagne aux collines boisées. L’architecte Andrea Palladio se distingue de ses collègues par son génie. De la Villa Godi Malinverni, sa première réalisation à la Villa Foscari dite La Malcontenta, l’une des dernières, en passant par la Villa Rotonda la plus parfaite, il déclina une multitude de variantes tant à la campagne qu’à la ville. Des joyaux rehaussés par les meilleurs artistes de son époque dont le célèbre Véronèse. C’est au rythme des histoires et anecdotes livrées par notre brillante conférencière Karin Debbaut que vous plongerez avec délice dans l’œuvre de ce grand architecte Palladio.

POUR TOUTE INFORMATION YCARE Art et Culture – 02 738 74 22 info@ycare.be – www.ycare.be

RÉSERVEZ DÈS AUJOURD’HUI ET SOYEZ LES QUELQUES PRIVILÉGIÉS QUI PARTICIPERONT À CES VOYAGES INÉDITS.


Futuriste

Le «module» de l’architecte Werner Aisslinger vient de se poser dans le parc de l’hôtel du Château de la Poste, à Maillen (près de Namur). Un Loft Cube qu’on déplace facilement (avec une grue) et que l’on peut poser (presque) où on veut ; 081 411 405 www.chateaudelaposte.be

Glamour au sommet La «cabane» du Grand Hôtel de Cala Rossa (Relais & Châteaux) à Porto-Vecchio, en Corse du Sud www.cala-rossa.com

l’esprit CABANE Une nuit dans une cabane haut perchée dans un arbre ? Oui, mais dans un lit king size ! Désormais le camping se la joue chic avec des abris nomades sédentarisés. Nom de code : le “glamping” !

Texte : Raoul Buyle

Les cabanes de Marie (Michiels)

Original

l’hôtel Hütten Palast propose de dormir…dans des caravanes. Pas celles que l’on croise sur les routes au mois d’août, mais les modèles vintage tout confort. Où ? Dans le quartier branché de Neukölln à Berlin www.huettenpalast.de +49 (0)30 37 30 58 06

à louer le temps d’une nuit (de noces), d’un week-end ou plus si affinité, dans le domaine du Château de la Rocq. www.restauration-nouvelle.be 02 381 03 22

C’est un rêve de gosse : vivre dans les branches d’un arbre dans une cabane en bois. Rien de régressif pour autant. Juste l’envie de surfer sur la vague verte et s’évader un peu. Cela tombe bien car, aujourd’hui, les palaces se mettent au vert et démontrent que écologie et robinsonade de luxe peuvent faire bon ménage. Ce phénomène, forcément chic, a été baptisé «glamping» par les Anglo-saxons, contraction de camping et de glamour. La formule ? Une nuit (presque) à la belle étoile, dans un nid douillet et confortable, voire luxueux, en contact direct avec la nature. Histoire de renouer avec le «petit sauvage» qui sommeille en nous… tout en bénéficiant d’un service «Relais & Châteaux». En Corse, près de Porto-Vecchio, le

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Grand Hôtel de Cala Rossa fait chambres à part et propose à ses hôtes la possibilité de dormir en front de mer dans une cabane en bois à la fois rustique et branchée, avec wifi et écran plasma. Une «suite» perchée sur pilotis (à plus de 4m de haut) entre les branches d’un pin parasol. Pas une saison sans qu’on voie apparaître l’arrivée de huttes étoilées, de yourtes stylées et autres roulottes converties en chambres de luxe. Sur ce créneau, le Domaine des Moulins est le top du top. Repris par Alain-Dominique Perrin, ex-PDG de Cartier, il rassemble sur l’une des plus belles plages de Noirmoutier une trentaine d’élégantes tentes en toile blanche dotées de terrasses en bois. En sus, un service 5 étoiles avec accès à la mer.


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Fadila Joëlle

Laurette etc.

interviews exclusives !

La

derrière

la femme politique


Du lion au calendrier chinois ! La toute nouvelle Peugeot 508 a une allure très classique : explication ? Le marché asiatique sera vital pour elle.

POUR ELLE, POUR LUI,

DANGEREUSE Un raccourci parfois un peu rapide, qui ne tient aucun compte d’autres erreurs possibles. Comme une stratégie de ventes inadéquate ou, tout simplement, une arrivée sur le marché à un mauvais moment. L’histoire de l’Automobile en fourmille d’exemples…

AVANT L’HEURE…

« Ce n’est pas l’heure ! ». La maxime est bien connue et rares sont les marques qui n’ont jamais pêché par excès d’orgueil. Révolutionnaire, inédit, du jamais vu sont des termes qui ne font pas nécessairement mouche auprès des consommateurs, pas toujours prêts à « essuyer les plâtres » d’une nouvelle invention ou d’une formule jusque là inconnue. On les comprend : une voiture est un investissement important et en fin d’utilisation de celle-ci, on aime encore pouvoir s’en séparer à un prix qui permettra de financer partiellement la suivante ! Or un « flop » notoire est difficile à refiler d’occasion. De plus, ce qui marche bien sur un Continent, n’est pas nécessairement transposable sur un autre. Ainsi les États-Unis ont connu l’essor des stations-wagons, des pick-up, voire des monovolumes bien avant la vieille Europe. Chez nous, ces types de carrosseries ont mis très longtemps à se départir de leur image d’utilitaires purs et durs. Au point d’ailleurs, que pour faire accepter les breaks par ici, on les a doté généralement d’un nom spécifique (Volkswagen Variant, Audi Avant, BMW Touring, Opel Sports Tourer, Citroën Tourer et tutti quanti). La mode, en matière automobile,

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n’évolue pas non plus d’une façon uniforme. La berline tri-corps (capot avant, habitacle, coffre séparé) qui fut longtemps l’archétype même du genre, est depuis longtemps obsolète au profit des modèles 5 portes (à hayon donc). Sauf en Espagne et - nettement plus indicatif - en Chine où elle est encore et toujours synonyme de véhicule statutaire. Ne vous étonnez donc pas de voir revenir ces modèles en force car pour beaucoup de constructeurs, l’Asie est devenue totalement incontournable.

VISER LA BONNE CIBLE !

Dès qu’un nouveau modèle est présenté commencent les campagnes de publicité. Nous aurions tendance à penser que si la cible est mal choisie, elles peuvent faire beaucoup plus de mal que des échos éventuellement défavorables dans les médias spécialisés. À la décharge des agences locales, on écrira en toute objectivité que les directives viennent souvent d’en haut et valent parfois pour des pays aux cultures et habitudes très différentes. Il y a quelques années, alors que Jeep n’appartenait pas encore au groupe Fiat, d’aucuns avaient imaginé élargir la clientèle potentielle en attribuant au sexe faible (?) la dernière nouveauté en date, le crossover Compass. L’idée venant sans doute du fait que nos compagnes se trouvent parfois trop peu respectées au volant de petites citadines, constatant qu’à bord d’un 4 x 4 au moins on les remarque. Notons en passant… que cela n’est pas totalement faux ! Hélas la mayonnaise n’a pas pris, ces

dames trouvant sans nul doute les Toyota Rav 4 et autres BMW X3 nettement plus sexy. L’ennui, c’est que ces Messieurs aussi se sont détournés d’une « voiture de fille ». Voilà donc comment on torpille magistralement un produit ! Passons aux mauvaises appréciations. Estimant qu’après avoir goûté longuement du monovolume (Espace), les jeunes papys ne devant plus transporter leur progéniture au quotidien seraient heureux de disposer d’un même type de véhicule… en deux portes seulement ; Renault tenta de leur fourguer l’Avantime. Un échec, les quadras et quinquagénaires préférant de loin retrouver un coupé plus conventionnel. Si la presse automobile ne fait pas nécessairement la pluie et le beau temps, il faut malgré tout éviter de se la mettre d’emblée à dos. Ainsi, lorsque la MicroCompactCar GmbH présenta la Smart en 1997, il était totalement évident pour son management que celle-ci connaîtrait un succès planétaire sans même devoir prêter des véhicules aux journalistes-essayeurs. L’amusant étant que si les hommes en général trouvaient la petite machine éventuellement tout à fait adaptée pour leur femme, celles-ci leur faisaient remarquer que le coffre était à ce point ridiculement petit que la voiturette était d’office dispensée des courses hebdomadaires en grande surface. Ni pour Lui, ni pour Elle… les ventes stagnent lamentablement. Résultat : après son intégration totale dans le consortium Daimler-Benz, le service « relations publiques » a dû mettre les bouchées double pour convaincre les médias


Le tout n’est pas, pour un constructeur d’automobiles de dessiner et de réaliser de belles autos : il faut aussi les vendre, de préférence en quantités aussi importantes que possible ! C’est le rôle du marketing, dont la tâche n’est cependant pas aussi ingrate qu’on pourrait le penser, puisqu’en cas d’échec d’un modèle on en imputera souvent la faute à ses concepteurs.

Texte : Bruno Godaert

Plus de Carla, mais 5 portes ! Oubliez l’ancienne : la dernière Lancia Ypsilon en date est non seulement esthétiquement plus réussie, mais aussi beaucoup plus pratique.

FICTION ! de « bien vouloir » tester la micro-voiture pour mettre en avant ses qualités. Impossible d’être certain, aujourd’hui encore, qu’elle sera vraiment… rentable, sinon comme faire-valoir en matière de production de CO2 ! Dernière anecdote : pour tenter de relancer les ventes de la vieillissante Ypsilon, on eut l’idée chez Lancia de demander à Carla Bruni de poser aux côtés de la voiture. Quelques semaines plus tard, cette marraine de luxe devenait l’épouse du président de la République française, ce que nul n’avait évidemment prévu. La campagne fut curieusement courte et la fin de vie de la voiture rapide. La « nouvelle » Ypsilon n’a plus rien à voir avec l’ancienne et vise une clientèle bien plus large que les citadines un peu snob et friquées…

LE TEST IDIOT ?

Pour savoir si la vaine manie de tenter de dicter aux acheteurs (acheteuses) ce qui leur conviendrait le mieux, nous avons feuilleté le numéro spécial " Salon de l’Auto " d’une revue qui fait référence dans le domaine. Page deux : pub pour la toute nouvelle BMW série 3. Trois voitures de face : une conductrice, deux conducteurs. Lors de la présentation de l’auto en Espagne, fin de l’an dernier, on nous avait pourtant dévoilé qu’en Chine plus de 44% des séries 3 de la précédente génération étaient conduites par des femmes !

FORD La Ka, une conductrice. Idem pour la Fiesta. Impossible à déterminer pour la Focus, le C-Max, le Kuga, la Mondeo, la S-Max. Mais pour le haut de gamme, le Galaxy c’est bien un homme !

VW On est très prudent, pas un seul conducteur(trice) à voir. Chez Seat, c’est une femme qui conduit la sportive Léon, tandis que Monsieur véhicule Madame dans la modeste Exeo ST. On serait tenté d’écrire : bien vu ! Skoda ne met pas non plus le moindre passager à bord. Ni Jaguar, Ni Mazda, ni Hyundai, ni Peugeot, pas plus que Toyota dont la gamme est pourtant présentée dans son entièreté. Serait-on devenu plus circonspect ? Ce serait d’autant bien vu qu’en fin de magazine, dans « l’autopublicité » pour la revue, c’est une femme qui tient sur ses genoux un ordinateur portable renvoyant à la page web du média ! De toute manière, comme nous le faisait remarquer le responsable marketing d’une marque française « on pourra parler d’une voiture pour femme le jour où un constructeur pensera à aménager une cache pratique sous le siège conductrice, permettant à celle-ci d’y mettre son sac à main en toute sécurité sans plus craindre de se le voir voler à chaque feu rouge ! » Rideau !

La chérie de ses dames. Sixième génération de la série 3 chez BMW. Une image un peu macho en Europe, mais très appréciée par les conductrices chinoises… Trop en avance sur son temps ? À l’origine, la Smart devait être une citadine électrique. Une bonne idée qu’on a bien trop tardé à appliquer ! Plus de fleurs sur la beetle. La « New Beetle » vient de faire peau neuve et devient Beetle tout court… Au passage, le petit vase à fleur disparaît du tableau de bord. Ne dites surtout pas : break ! Certaines voitures sont plus jolies encore en break qu’en berline. C’est le cas de beaucoup d’Audi, qu’on appelle « Avant ». Erreur d’appréciation sans compassion. La Jeep Compass s’est trouvé un nouveau proprio et s’est fait redessiner la façade. Reste à lui dénicher une bonne agence de pub !

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invasion 3D

CHUT

Depuis quelques années, la 3D envahit nos écrans : le grand, puis le petit. Ce « nouveau » phénomène amène plusieurs questions. Pourquoi pousse-t-on aujourd’hui une technique vieille de 60 ans ? Peut-on faire un film qui soit bon à la fois en 2D et en 3D ? Est-ce un effet de mode ou la 3D se généralisera-t-elle ? Nous avons interviewé Ray Zone, Ben Grossmann et François Mantello, les trois invités vedettes du Forum Européen de la 3D qui s’est tenu au Palais des Congrès de Liège.

— Interviews : Geoffroy d’Ursel

LE RETOUR DE LA

3 DIMENSION E

Ray Zone est tombé dans la 3D quand il était petit – plus précisément à l’âge de six ans, en octobre 1953, quand il découvre une revue “Mickey Mouse” en stéréographie. Ce jourlà, Ray Zone a découvert le sens de sa vie.

Spécialiste hollywoodien des effets visuels (“Spiderman”, “The day after tomorrow…”) Ben Grossmann a supervisé les effets 3D de “Hugo”, le premier film d’animation de Martin Scorcèse.

François Mantello est réalisateur de documentaires sous-marins 3D (baleines, requins, dauphins, coraux…) que l’on peut admirer sur les écrans Imax du monde entier. Son premier film 3D, “Ondine”, date de 1991.

« On m’a surnommé “Le roi de la 3D” probablement parce que j’aime la stéréoscopie plus que tout autre être humain sur cette planète. À vingthuit ans, je me suis inventé une carrière : j’ai transformé plus de 150 bandes dessinées classiques en stéréographies en partant des épreuves en noir et blanc. Pendant vingt ans, j’ai fait partie de la poignée de magiciens qui protégeaient les secrets de leur art, quatre ou cinq personnes au monde tout au plus. Avec les années ’90 est venu l’ordinateur et, aujourd’hui, chacun peut apprendre à le faire assez facilement par Internet. J’ai alors décidé de devenir l’historien de la 3D que j’enseigne par ailleurs. J’ai interviewé tous ceux qui la pratiquent, de Jack Arnold, le réalisateur de “L’étrange créature du lac noir” (1954), le premier film en 3D, jusqu’à James Cameron (“Avatar”). Les historiens de l’art se rendent compte seulement maintenant que Matthew Brady, le célèbre photographe de la Guerre de Sécession, avait pris ses clichés en stéréographie. »

« Je ne pense pas qu’on puisse faire un film qui soit bon à la fois en 2 et 3D. L’un sera toujours un compromis de l’autre puisque chacun des formats comporte des aspects exclusifs de l’autre. Les arrière-plans flous (petite profondeur de champ) sont magnifiques en 2D. En 3D, au contraire, il est impératif que l’arrière-plan soit aussi net que l’avant-plan puisque le plaisir est d’embrasser toute la scène. La longueur des plans intervient également : un plan de deux secondes sera considéré aujourd’hui comme trop long en 2D, mais beaucoup trop court en 3D où le plan-séquence sera privilégié. Les studios poussent la 3D parce qu’ils y voient une nouvelle source de profits et un moyen de contrer le téléchargement illégal. Malheureusement les réalisateurs, qui n’y connaissent rien, restent intimidés et privilégient la 2D. La donne changera complètement quand la télévision passera en 3D et que les gens pourront voir du sport en 3D, ce qui est complètement différent ! Ce jour-là, vous pourrez oublier les snobs de l’art. »

« Jusqu’ici, les studios s’imaginaient qu’il suffisait d’inclure un stéréographeur dans l’équipe pour avoir un film en 3D. La majorité des films 3D qui ont envahi nos écrans n’étaient que la mauvaise transformation de films 2D. Or la grammaire particulière de ce médium doit être intégrée par tous les intervenants du cinéma : réalisateurs, scénaristes, cadreurs, éclairagistes, preneurs de son, post-producteurs… Nous assistons à la création d’un nouvel espace de liberté qui permet de rapprocher le public de l’action. Depuis quelques mois, un buzz dans la presse prétend que la 3D va s’arrêter, que c’est un gimmick trop cher qui n’apporte rien. Au contraire, en 2012 on entre enfin dans les films intéressants créés spécialement pour la 3D, dus au talent de grands réalisateurs comme Scorcèse ou Wenders. »

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h o ro s c o p e

et livres

FÉVRIER Par Serge Ducas Neptune aborde le signe des Poissons. C’est pour les natives d’eau la promesse de ressentir un équilibre personnel. Les natives de terre y trouveront également leur compte en ce sens ou l’émotivité, la sensibilité tempèrera un côté un peu trop rugueux. Les natives d’air et de feu seront plus fragilisées. Trop idéalistes, elles se détourneront de leurs objectifs principaux et se disperseront. Bélier Vous surprenez par votre inventivité, votre audace, le côté joueuse qui sommeille en vous. Si côté cœur vous êtes comblée, au travail vous cherchez votre place. Vous manquez de confiance. Taureau Au travail, vous dévoilez votre potentiel et prouvez à ceux qui en doutaient ce que vous savez faire. En amour, votre relation connaît un doux regain d’émotions, de tendresse et d’amour. Gémeaux Un bel emballement aussi soudain qu’éphémère fait chavirer votre cœur. Vous perdez tous vos moyens et cela se ressent dangereusement dans votre travail. Soyez très attentive dorénavant. Cancer Les astres mettent un coup d’accélérateur sur votre activité professionnelle. C’est le moment d’agir à bon escient. En amour, vous avez besoin d’indépendance en étant moins collée à l’autre. Lion Réconciliation ou coup de foudre sont dans l’air. Comptez sur les hasards de la vie et les imprévus qui font du bien. Au travail, un désaccord ou de petites incompréhensions surviennent. Vierge La pression professionnelle se fait de plus en plus ressentir. Vous avez envie de prendre position, de donner votre avis. Sur le plan affectif, vous manquez de patience. Vous subissez. Balance Vous remettez sur le tapis un problème entre votre partenaire et vous. Ne vous étonnez pas que cela suscite une dispute. Professionnellement, vous optez pour un nouveau projet, un beau défi. Scorpion Vous apparaissez très séduisante. Vous profitez de la faiblesse de votre partenaire. Au travail, votre esprit d’initiative est florissant. Il ne vous reste plus qu’à tout concrétiser au plus vite. Sagittaire Vous laissez libre cours à vos désirs de bien-être, de conquête et de vos envies d’aimer. Si vous êtes seule, l’attente vous fait souffrir. Vous ne parvenez plus à compenser avec autre chose.

LA VOIE QUI DANSE Alors que le Centre Pompidou consacre au 6e art une exposition extraordinairement riche, l’éditeur François Bourin publie “La voie qui danse”.

— Texte : Patricia Le Hardÿ

Signé Yumma Mudra, son nom d’artiste, le livre raconte une histoire de vie âpre, douloureuse, mais ô combien lumineuse pourtant. Le lecteur y fera la connaissance de l’auteure et du chemin, de croix parfois, qui fut le sien. Myriam Szabo, de son “vrai” nom, réside aujourd’hui en Belgique mais, depuis son enfance, le monde a été son pays. D’une plume alerte, elle se remémore la petite fille que la joie de vivre submergeait, la jeune femme curieuse et fière qui désirait suivre la voie du bouddhisme et faisait le mannequin pour payer son logement, la femme mûre et entreprenante qui s’engage et crée Danza Duende, fruit de ses recherches et expériences, “une danse des voiles” qui permet de transformer la façon dont nous nous expérimentons nous-mêmes.

Capricorne Il est grand temps de passer à la pratique, aux choses sérieuses en quelque sorte. Votre travail a été trop longtemps sous-estimé. En amour, vous êtes de plus en plus attachée à votre partenaire.

Myriam Szabo, c’est elle, sur l’affiche célèbre “Demain, j’enlève le bas”. Au moment où cette campagne publicitaire crée l’événement, elle est en Ariège où, “assoiffée d’amour”, elle apprend par coeur prières et mantras et se passionne pour “Au delà du matérialisme spirituel” de Chogyam Trungpa.

Verseau Au travail, vous avez besoin de vous distinguer, d’avancer plus vite que les autres. Vous avez une revanche à prendre sur vos concurrents. L’amour vous accompagne jour après jour.

Les prosternations qu’elle pratique, à raison de mille par jour, sont ses premiers pas vers un entraînement qui engage l’intimité de son corps, de sa parole, de son esprit.

Poissons Il y a de jolies vibrations de séduction amoureuse en perspective. Vous ne pouvez cacher davantage vos émotions. Au travail, vous veillez à combattre votre stress par tous les moyens.

Elle comprend que ce que la danse lui montre naturellement, c’est le Dharma, la nature de son esprit et le moyen de le réaliser. « Je viens d’avoir 20 ans » écrit-elle « et je viens de faire ma propre connaissance en me prosternant. »

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s r u o c n o c jeux &

MOTS CROISÉS À THÈMES Jacques Mercier 10 mots sont cachés dans ces mots croisés et font partie du livre à gagner : “Verviers à la porte des fagnes” par Guy Lemaire (Édition RTBF-Racine). Un guide de la collection Télétourisme. Bonnes adresses, activités, terroir, etc.

CONCOURS

Pour gagner un des 10 exemplaires mis en jeu, appelez le 0905 82 220 (1€/participation) avant le 18 février minuit, entrez le code 20846 et répondez à la question suivante : Verviers est la capitale wallonne de ? l’agriculture (réponse 1) / l’eau (réponse 2) la sidérurgie (réponse 3). Bonne chance à tous ! Les 10 gagnants, tirés au sort parmi les bonnes réponses, recevront leur livre par courrier.

La Libre Essentielle vous offre un pouf The Bool Avec son look rebondi de balle de tennis, la nouvelle génération de poufs a des allures sportives… Mais elle invite à la plus confortable des paresses.

D’ABORD, LE CONFORT DES POUFS Quand vous vous asseyez dans une Bool, vous sentez d’abord la douceur de l’étoffe sous vos doigts, puis le moelleux de l’assise… Le siège vous enveloppe, les microbilles épousent vos formes pour vous offrir un soutien adapté, ferme, chaleureux. C’est une sensation de détente fabuleuse !

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1 LE TISSU DES POUFS The Bool est entièrement déhoussable. La housse extérieure amovible et la sous-housse sont composées de polyamide (75%) et d’élasthanne (25%). Ces fibres offrent douceur, élasticité et résistance. Elles sont utilisées notamment pour les vêtements de sport.

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ENSUITE, LE LOOK DES POUFS

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Avec son look sympa et ses nombreuses combinaisons de couleurs, Le pouf The Bool trouve sa place dans toutes les pièces, des chambres au séjour, devant la télévision ou dans la salle de jeux. Légère et facile à saisir, la Bool se déplace aisément… et vous suit de pièce en pièce ! La Libre Essentielle vous offre 10 poufs (couleur variable). Pour gagner un des cadeaux mis en jeu, appelez le 0905 82 220 (1€/participation) avant le 1er mars 2012, entrez le code 20847 et répondez à la question suivante. La marque The Bool est d’origine française (tapez 1), suisse (tapez 2), belge (tapez 3). Les gagnants seront avertis par courrier.

ABONNEMENT

Chaque samedi, recevez chez vous La Libre et tous ses suppléments. Offre abonnement découverte au prix de 67 € pour un an (52 n°). En cadeau de bienvenue, nous vous offrons un coffret de 5 cd’s de Jazz.

Les DIVAS DU JAZZ BEST OF: BILLIE HOLIDAY, DINAH WASHINGTON, ELLA FITZGERALD, NINA SIMONE, SARAH VAUGHAN !

Revisitez tous les classiques du jazz avec La Libre Essentielle. Pour vous abonner, rien de plus simple : rendez-vous sur notre site http://abo.lalibre.be/jazzessentielle ou par téléphone au 02 744 44 44. Offre valable jusqu’au 30/04/2012 dans la limite du stock disponible pour un nouvel abonné en Belgique (nouveau nom-nouvelle adresse).

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HORIZONTALEMENT 1. Emission qui fête ses 30 ans ! 2. Singes. – Prénom célèbre en Belgique. 3. Nous donne la météo. – Note. –Démonstratif. 4. Poulie. – Exploses. 5. Enlevons. 6. Ville à l’honneur. – Morgane, par exemple. 7. Politique israëlienne – Suça. 8. Dieu solaire. – Article. – Prénom de l’auteur et animateur. 9. Epopée de Virgile. – Karina ou Gavalda. 10. Ils trouveront leur bonheur dans les recettes du guide. 11. Amoureuse légendaire. – Île. 12. Tentes. – Sociologue américain (1909-2002)

Règle. – Petit loir en désordre. 7. Celle des Fagnes pour Verviers. 8. Dénombres. – Monnaie scandinave. 9. Très petites îles. – Habitants. 10. Paysage à visiter. – Petit marais d’Ardenne. 11. Ils sont croisés. – Avant les autres. 12. En Afrique de l’Est. – Rumeur. SOLUTIONS DU NUMÉRO PRÉCÉDENT :

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VERTICALEMENT 1. Acteur russe du « Théâtre de chambre ». – Désert rocheux. 2. Créature. – Provenais. 3. Nom de l’auteur. – Crochet. 4. Article étranger. – Elles sont expliquées dans le guide. 5. D’où provient le produit local. – Touffu. 6. Risqué. –

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© LUDOVIC DI ORIO

AU CŒUR DU VILLAGE HÔTEL&SPA★★★★★ à La Clusaz- France

C’est au coeur des Alpes Françaises, entre Chamonix, Genève et Annecy, dans la station centenaire de La Clusaz que Mr Gaston Pollet-Villard, fondateur du Groupe PVG, a ouvert en décembre 2010 ce refuge de charme. L’hôtel a rejoint les membres de l’association Relais&Châteaux en novembre 2011 quelques mois après avoir décroché sa cinquième étoile en mars 2011. Situé en plein centre du village avec un accès direct aux pistes de ski, cet écrin montagnard vous surprendra par son décor contemporain et son ambiance feutrée. Dans un style épuré et ponctué de matériaux nobles, les 50 suites sont dotées de balcon, d’un coin salon, d’une salle de bains balnéo et d’une douche à jets indépendante, qui vous offriront confort et intimité. Au Cristal Spa, une équipe de professionnels vous accueillera pour un ressourcement total. En plus des soins visage et corps Cinq Mondes prodigués dans les 5 cabines, la piscine ludique vous permettra de profiter de la nage à contre-courant avec des jets massants ou encore des lits à bulles relaxants. Le hammam unique en son genre en cristal de roche, ainsi que le sauna vous inviteront à une détente absolue. Au restaurant Le Cinq, le Chef Christophe Pacheco élu Meilleur Ouvrier de France 2011 propose une cuisine fine et inventive au bon goût du terroir conçue dans un esprit bio qui ravira les plus fins gourmets. C’est dans cette ambiance chic et chaleureuse qu’Au Coeur du Village Hôtel&Spa saura vous faire apprécier le calme, le confort, l’intimité pour vivre des moments inoubliables alliant ski, nature, détente et bien-être.

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Au Coeur du Village Hôtel&Spa ★★★★★

26 Montée du Château – BP 02 - 74220 La Clusaz – France Tél : +33(0) 4 50 01 50 01-www.hotel-aucoeurduvillage.fr


Les plus belles aventures ont commencé en Afrique. Ali et Bono sont habillés en Edun. Ali porte le sac collaboratif Louis Vuitton/Edun. Les bénéfices liés à la vente du sac et à la participation d’Ali et Bono à cette campagne sont reversés au Conservation Cotton Initiative Uganda. Retrouvez Ali et Bono sur louisvuitton.com


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