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Micheline Laudun Denis M u s i q u e , v i e e t p a ss i o n s
Micheline Musique,
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Laudun Denis v i e e t p a ss i o n s
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À cette étoile qu’est ma mère dans nos vies… À mon père, qui l’a fait briller de tous ses feux… Sibylle Denis Touat
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« J’aime mon pays… profondément ! Je suis reconnaissante à cette terre généreuse et accueillante de m’avoir permis de m’y épanouir, d’y développer mon art et mon talent. Je suis très attachée à Haïti et suis très sensible aux riches teintes et à la beauté de son paysage ; aux couleurs du temps ; à chaque heure, chaque saison ; aux senteurs de la terre ; à la musique des arbres et des oiseaux, de la pluie et du vent ; aux rythmes palpitants de la ville : le tintement de cloche du cireur de chaussures, la rythmique de nos bandes à pied, de nos marchands de fresco ou de nos marchandes de légumes… À travers cette beauté, que je perçois au-delà des distorsions du quotidien, je ne manque pas une occasion, au lever du jour, de rendre grâce à mon Créateur de m’avoir permis de me nourrir de tant de grâces. » Micheline Laudun Denis
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Conception et édition : Sibylle Denis Touat Conception graphique : Ceadvertising Assistance éditoriale : Communication Plus Textes et extraits : Aly Acacia, Oni Herrera Acosta, Arnold Antonin, Patrick Audant, James Backas, Lucien Balmir, Guilhène Wolff Benjamin, Élisabeth Beton Delègue, Sabine Boisson, Ralph Boncy, Richard Brisson, Syto Cavé, Myria Charles, Webert Charles, Frank Condé, Georges Corvington, Micheline Dalencour, Claude Dauphin, Peter G. Davis, Maksaens Denis, Micheline Laudun Denis, Raoul Denis Jr, Cheikh T. Dieye, Rebecca Dirksen, Gaspard Dorélien, Winnie Gabriel Duvil, Maurice Duwiquet, Frank Étienne, Martine Fidèle, Jean Fouchard, Hélène Grimaud, Will Hodgson, Alan M. Kriegman, Férère Laguerre, Frantz Large, Jacqueline Scott Lemoine, Lucien Lemoine, Roland Léonard, Gérald Merceron, Pascale Denis Moquete, Adrian Morales, Eddy Muzac, Paulette Poujol-Oriol, Ed Rainer, Nicole Saint-Victor, Marcel Salnave, Laurent Schultz Junior, Claude Bernard Sérant, Michel Soukar, Andrew Stiller, Michele Tomaselli, Sibylle Denis Touat, Lyonel Trouillot, Chancy Victorin Traductions : Sarah Pandia, Pascale Denis de Moquete Crédits photographiques : Josué Azor, Anna Laudun Beaubœuf, Pierre Clitandre, Gérard Denis, Maksaens Denis, Raoul Denis Sr, Raoul Denis Jr, Lionel Domond, Raymond Doret, Jean Guéry, Vanessa Moquete, Organisation des États Américains (OEA), Martial Pétrus, Ed Rainer, Monique Rocourt, Dominique Franck Simon, Sibylle Denis Touat, Kendy Vérilus ISBN : 978-99970-4-9544 Imprimé en République Dominicaine Janvier 2018 Dépôt légal 17-07-501 Bibliothèque Nationale d’Haïti
© Fondation Culturama, 2018 Juvenat no 4, Petion-Ville, Haiti
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TA B L E D E S M AT I È R E S 13
Prologue
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Préface
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Introduction
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Enfance et jeunesse
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Études : Haïti, New York, France, Allemagne
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Carrière
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Le concert à Cuba
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Les différentes scènes òu elle s’est produite
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Revue de presse
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Programmes, affiches et enregistrements
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Micheline, l’éducatrice
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Une complicité hors du commun
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Vie familiale
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Héritage musical
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Gala des 60 ans de carrière
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Décorations
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Archives musicales
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Postface
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Remerciements
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Micheline Laudun Denis en quelques dates
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Sources
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Table des illustrations
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Prologue Micheline Laudun Denis Une gestuelle musicale poétique et lumineuse Toute muraille renversée. Toute clôture
Et puis, les touches, le clavier et les cordes s’envolent dans un élan majestueux qui nous happe et nous transporte dans un univers gorgé de vibrations ondulatoires.
effacée. Et tous les obstacles s’effondrent pour que s’harmonisent l’espace et le temps à travers la volupté de ses doigts virtuoses et magiques. Paradoxale alliance
Et enfin, la perfection artistique atteint le sublime à travers la sensualité de l’interprétation génératrice d’émotions enflammées jusqu’à l’extase inextinguible.
de la vitesse et de la tendresse. Symbiose du virtuel et du concret où les sinuosités des accords retrouvent l’intensité des vibrations autant que les subtils intervalles teintés de silence expressif. Alors, la
Micheline Laudun Denis !
métamorphose se produit : elle devient la divine sorcière qui transforme le piano en
Nous te disons un immense merci pour le miracle de la sensibilité communicative de générosité, d’amour et de richesse spirituelle.
un miraculeux instrument d’envoûtement. La terre et les nuages, la lune, le soleil, les astres et tous les êtres s’entretissent, s’entremêlent, s’enchevêtrent
Tu es Musique ! Tu es Poésie ! Tu es Lumière !
et s’entrevalsent dans un tournoiement d’émotions qui nous projettent au-delà du tangible et du visible, au-delà des corps
Frankétienne 12 juin 2017
encouleuvrés d’arcs-en-ciel mystérieux.
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Préface « La musique est pure transcen-
Que dire de sa réputation dans son pays où elle s’est si souvent produite, dans des salles comme celles du Paramount, du Rex Théâtre qui brillaient durant les années 50, celle de l’Institut Français en Haïti ou au Kiosque Occide Jeanty !
dance et replace l’homme dans son humanité la plus noble. Elle répond à l’angoisse de l’avenir en dépassant la mort. Elle
Malgré sa notoriété dans le monde de l’art, humilité, bonté et générosité sont les traits les plus marquants de son caractère, traits qui, mêlés à son extraordinaire sens musical, font d’elle aujourd’hui, une icône de la musique.
rassérène et permet de transfigurer le monde d’ici-bas. » (Hélène Grimaud)
M
usicienne exceptionnelle, admirée de ses pairs, Micheline Laudun Denis
En dépit des tourments de la vie dans un pays aussi fragile, instable et aux remous incessants qu’Haïti, Micheline Laudun Denis n’a jamais pensé à abandonner sa terre natale. La symbiose entre son art, son époux et sa famille, renforcée par l’espoir d’un avenir meilleur, l’a toujours maintenue attachée à ses racines.
est une référence incontournable du piano classique en Haïti. Partageant sa vie entre sa famille et ses passions – son art et la transmission de celui-ci à plusieurs générations de pianistes –, Micheline a acquis, tout
Ce furent, certes, des moments difficiles à vivre, mais l’art, tout en étant évasion n’estil pas un baume sur les plaies, une étincelle qui éclaire un tunnel trop sombre ? Ne nous porte-t-il pas à nous remettre toujours en question, à toujours recommencer, à nous surpasser ?
au long de sa carrière, une renommée internationale qui fait d’elle l’une des plus prestigieuses ambassadrices haïtiennes de la musique savante. Elle s’est produite dans les salles les plus mythiques du monde, telles l’Avery Fisher Hall du Lincoln Center for the Performing
C’est, sans aucun doute, ce désir indescriptible de transmettre ce grand art, la musique, qui est et demeure cette flamme qui l’anime toujours.
Arts de New York, ce qui lui a valu des critiques extrêmement élogieuses du New York Times ; la Salle des Amériques de l’Organisation des États Américains (OEA) à Washington où elle a joué devant
Une interprète hors pair
les représentants des pays membres de l’Organisation, concert couronné
Elle est devant son clavier… Quelques secondes de silence… Puis, les premières notes s’égrènent. L’artiste s’immerge totalement dans l’œuvre, nous impressionnant par la pureté et la perfection de son jeu, sa
également par les éloges du Washington Post ; ou le Théâtre Daniel-Sorano, au Sénégal, à l’invitation du Président Léopold Sédar Senghor.
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technique impeccable et sa grande compréhension de la pièce interprétée. Alors défile sous ses doigts l’histoire d’amour née de cette communion totale entre elle, l’instrument et le morceau. Un miracle qui transporte son auditoire bien au-delà du réel. Au piano, Micheline révèle la partie la plus intime d’elle-même, la plus inaccessible aussi. Elle dit ne pas avoir de préférence parmi les compositeurs, mais plutôt parmi les œuvres, indépendamment de leur auteur.
français qui, dans un arrêté en date du 21 avril 2017, l’a décorée au grade de Chevalier des Arts et des Lettres. Micheline Laudun Denis est, sans aucun doute, une artiste unique en son genre qui a fait preuve d’un engagement profond tout au long de sa carrière dans le domaine musical, contribuant ainsi au patrimoine culturel de notre pays, Haïti. Le livre
Son répertoire réunit les plus grandes œuvres de la musique savante, de Bach à Debussy en passant par Beethoven ou Mozart, incluant les œuvres de compositeurs haïtiens tels Justin Élie, Ludovic Lamothe, Férère Laguerre et Carmen Brouard qui, pour la plupart, n’avaient jamais été exécutées et qu’elle a non seulement interprétées mais immortalisées sur son CD Les classiques de la musique haïtienne. Son interprétation magistrale du Concerto de Grieg, qu’elle a joué en 2017 accompagnée de l’Orchestre Symphonique National de Cuba, lui a valu une médaille d’or, la plus haute distinction donnée à un musicien dans ce pays. L’assistance resta médusée par la maîtrise de son art qui était à son paroxysme ! Une vitalité, une technique que le temps n’a en rien altérées, je dirais même une insolente facilité et une virtuosité qui nous ont laissés, longtemps après la dernière note, dans une exaltation presque surréaliste.
Cet ouvrage, merveilleux voyage à travers le temps, a été guidé par le souci constant de ne rien oublier qui soit essentiel. Tout n’a sûrement pas été dit, mais je me suis efforcée d’apporter une certaine unité, une harmonie à plus de 80 ans d’une existence ô combien riche et captivante ! Une illustration abondante vient enrichir les textes. Des photos parfois d’une beauté touchante qui, grâce au regard d’un photographe avisé ou d’un simple admirateur, captivent et témoignent d’une vie remplie d’émotions, d’amour et plus encore… de musique ! Quant aux textes, ils ont été bâtis essentiellement à partir des informations et des extraits tirés des écrits d’artistes, d’amis de collaborateurs... Et, au cours du processus, il s’est produit en Micheline Laudun Denis, un déclic qui nous a valu de précieuses pages manuscrites venues enrichir notre connaissance de l’artiste, de sa vie, de ses passions. Puisse ce livre faire connaître et aimer, en deçà et au-delà de nos frontières, l’histoire fascinante de cette artiste au parcours hors du commun.
Sa contribution prodigieuse au monde de la musique savante a été reconnue par le Ministère de la Culture du Gouvernement
Sibylle Denis Touat
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Introduction Micheline Laudun Denis et son
en passant par certains Présidents haïtiens, des Ambassadeurs et Diplomates internationaux qui l’ont soutenue dans ses études, sans oublier quelques-uns de ses enseignants qui, au début de ce voyage, blaguaient sur sa proposition de sauter des cours pour se concentrer sur ses études de piano !
époux Raoul Denis m’ont reçue dans leur maison pour la première fois en 2007, alors que je préparais mon doctorat en ethnomusicologie. Des années ont passé et, récemment, j’ai réécou-
De cette généreuse liste se dégagent deux hommes-clés qui ont rendu possible cette merveilleuse carrière. D’abord le père de Micheline, Félix Laudun, accordeur et pianiste amateur, déterminé à assurer les meilleures études à sa fille afin qu’elle les poursuive avec brio puisque convaincu très tôt de son talent et de sa passion. Il lui a offert les meilleurs tuteurs et professeurs de musique, allant même jusqu’à acheter deux pianos droits, à la demande de l’enseignant roumain Basil Codolban, pour faciliter la transmission du savoir entre le professeur et l’élève.
té les enregistrements de notre première interview.
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el un contrepoint de Bach, ce fut une conversation extrêmement animée entre Monsieur et Madame Denis avec des commentaires savamment pensés démontrant leur grande culture musicale et ponctués de plaisanteries ! Je me souviens avoir été enchantée de leur interaction et à partir de ce moment-là, je me suis sentie complètement attirée par ce cercle de musiciens avertis.
Des années plus tard, en 1955, c’est le mari de Micheline, Raoul, qui change de carrière pour compléter la sienne : il abandonne son épicerie florissante pour ouvrir ce qui est maintenant le magasin de musique – référence incontournable des musiciens et mélomanes – connu sous le nom de La Boîte à Musique. Il étudie sérieusement l’accordage de piano et cultive un intérêt p o u r l ’ e n re g i st re me n t d e l a mu si q u e classique et haïtienne grâce aux dernières technologies audio. De plus, il crée à la maison un environnement qui permet à sa femme d’étudier, de répéter, d’enseigner et de développer une carrière internationale qui l’emmène en Europe, en Afrique et dans les Amériques. Comme leur fille Sibylle le fait remarquer, c’était un mariage tout à fait exceptionnel et totalement fusionnel, du genre qu’on rencontre rarement !
Quelques années plus tard, alors que je résidais à Port-au-Prince, je passais un ou deux jours par semaine chez eux, à la charmante Villa Sainte-Thérèse de la rue Magny à Pétion-Ville, parlant d’Haïti et d’Histoire et jouant des duos de piano avec Madame Denis. Cette maison a tant vécu de musique ! Cela se sentait dans toutes ses pièces. Elle respirait la musique ! Elle était entourée d’un halo d’amour et de passion ! Madame Denis décrit avec une émotion intacte ce moment où le couple s’est marié… Son futur mari lui avait proposé alors de faire un choix : un mobilier pour la maison ou un piano concert. Bien sûr, elle a choisi ce dernier ! Elle a eu bien des admirateurs au cours de sa vie : ses professeurs de piano en Haïti ou à l’étranger,
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un auditoire attentif et de choix : Monsieur
Mes visites hebdomadaires chez les Denis me paraissaient comme de riches distractions comparées à mes autres responsabilités académiques. Néanmoins, plusieurs projets de recherche ont émergé de ces rencontres. Un jour de novembre 2010, ma chère amie a tiré un dossier de son placard à musique en commentant sur son contenu qui pourrait être intéressant. À l’intérieur, il y avait la moitié de la partition orchestrale du Baron Lacroix (1984) de Carmen Brouard, pianiste et compositrice haïtienne, un long poème symphonique pour piano et orchestre. À l’époque, la pièce n’avait jamais été jouée. Après avoir retrouvé le reste de la partition aux archives de la musique haïtienne conservées par le musicologue Claude Dauphin à l’Université du Québec à Montréal, j’ai arrangé le morceau pour deux pianos afin de mieux comprendre la composition de Madame Brouard. Madame Denis et moi avons commencé à répéter d’abord pour le plaisir, et c’est ainsi qu’est née l’idée de préparer un concert pour deux pianos, dont le programme serait bâti avec des compositions classiques haïtiennes. Ce concert, Les héritages oubliés revisités, nous l’avons joué le 31 janvier 2014 grâce au soutien de la Banque de la République d’Haïti.
Denis qui n’était pas en bonne santé à ce moment-là et luttait avec sa mémoire. Pourtant, il attendait avec impatience nos fréquentes rencontres musicales. Je garde avec beaucoup d’affection le souvenir de Raoul Denis manœuvrant lentement son déambulateur le long de la galerie pour venir s’asseoir près de nos pianos et participer activement aux séances de travail ou d’enregistrement en studio. Il écoutait attentivement, notant nos erreurs et nos reprises, nos corrections et améliorations. Avec son alliance au doigt, il tapotait au rythme de la musique sur la barre métallique de son déambulateur. Á en juger par la vigueur et l’enthousiasme du tapotement, Monsieur Denis appréciait particulièrement la méringue Souvenir des Zizipans d’Occide Jeanty. Son soutien inconditionnel à sa femme, et à l’ art de celle-ci, aura duré toute une vie et incite à une véritable réflexion sur l’amour et la passion. Micheline et Raoul (Les Ramiche) ont fait de la Villa Sainte-Thérèse, et ce durant des décennies, un lieu privilégié de rencontres pour bon nombre de musiciens locaux et internationaux. Quelques-uns s’y sont brièvement arrêtés pour saluer, d’autres s’y
Deux bons souvenirs de cette période me tiennent particulièrement à cœur. Le premier : un concert à 2 pianos donné en juin 2011 à la résidence privée des Denis, de façon tout à fait informelle et qui comprenait la première version du Baron Lacroix de Madame Brouard ainsi qu’une étude de Lina Mathon Blanchet (un des professeurs de piano de Madame Denis), ces deux œuvres arrangées pour deux pianos par mes soins. Parmi les invités figuraient des artistes haïtiens : les violonistes Romel Joseph et Fritz Benjamin, la soprano Nicole Saint-Victor, la pianiste Micheline Dalencour ainsi que Monsieur Denis.
sont installés plus longuement. Au fil du temps, tous ont toujours été, sans exception aucune, les bienvenus chez les Denis.
Rebecca Dirksen, Professeur spécialiste en folklore
Le second est lié à nos multiples répétitions au cours desquelles nous avons toujours eu
Docteur en ethnomusicologie
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Enfance et jeunesse
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« Qu’il était agréable d’être réveillé le matin de bonne heure aux sons des airs de charme que jouait mon père à son accordéon ! Je le revois encore assis sur sa chaise-paille, en pantoufles au pied du cerisier du jardin, se régalant des senteurs de jasmin mouillé des gouttelettes de la rosée. »
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e 2 juillet 1930 naît à Port-au-Prince une rondelette petite fille, Micheline. On peut imaginer la joie de ses parents, Jeanne Gabriel et Félix Laudun. C’est une enfant dont nul ne peut prévoir le destin mais auquel tout – son environnement familial, sa rue, son quartier, sa ville – la prépare. Chez elle, la musique est reine et c’est la compagne de son enfance… Son père pratique le piano et l’accordéon. « Qu’il était agréable d’être réveillé le matin (de bonne heure) aux sons des airs de charme que jouait mon père à son accordéon ! Je le revois encore assis sur sa chaise-paille, en pantoufles au pied du cerisier du jardin, se régalant des senteurs de jasmin mouillé des gouttelettes de la rosée. » Plus tard, c’est lui (avec les Duroseau) qui réparera et accordera les pianos de Micheline. Chez les Laudun, c’est aussi un lieu de rencontre où se côtoient parents et amis dans une ambiance chaleureuse et pleine de musique. Félix (Féyo) aime s’entourer de gens partageant son amour pour ce grand art.
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La petite maison de style gingerbread qui abrite la famille est située à Port-au-Prince, à proximité du Quartier Général des Forces Armées d’Haïti d’où chaque jour s’élève, lors de la montée du drapeau, le son du clairon que la population enfantine traduisait en chantant : « Soldat lève-toi, lève-toi. Si ou ve pa levé, ma relé jandam pou ou ». La fanfare des Casernes Dessalines, située derrière le Palais National, égrène elle aussi ses notes. Plus loin, le Kiosque Occide Jeanty n’est pas en reste : des ensembles musicaux y animent les soirées dominicales. Mais, les chants des marchands ambulants intéressaient davantage Micheline ! "Men biskuit ralé, bon manba piké, kasav ak bèl záboka", sur les notes de la gamme pentatonique.
cueillie à l’école de Madame Turian où l’entrée en classe se fait en musique avec l’hymne national (La Dessalinienne), suivi d’une marche d’opéra. Puis, dès 3 heures, viennent les cours de chant tant attendus dispensés par Lina Mathon, musicienne et compositrice haïtienne qui, sur demande de ses parents,initie à la technique du piano cette gamine particulièrement douée. Malgré son talent, Micheline ne reste pas moins une petite fille qui partage jeux et plaisirs avec sa jeune sœur Monique, ses cousins et cousines, ses camarades, même si derrière ses sourires il y a parfois un fond de sérieux. Son enfance a été remplie par la musique. Elle le dit ellemême : « Les scènes quotidiennes de ma vie enfantine restées gravées en ma mémoire ne sont que celles ayant frappé ma sensibilité auditive. »
Quand vient le moment pour Micheline de sortir du cocon familial, elle est ac-
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Elle n’a que de vagues souvenirs de ses journées en classe. Après « Chez Turian », elle a passé un an à l’Institution du SacréCœur de Turgeau, deux ans à SainteRose de Lima, puis est entrée à l’école de Max Pénette. Celui-ci, voyant ses prédispositions pour la musique, et grâce à son esprit d’avant-garde, avait laissé à l’écolière le temps nécessaire pour ses études musicales.
Ses parents. Sa famille
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Que Monsieur Laudun soit comptable d’une entreprise d’importation connue de Port-au-Prince et Madame Laudun, femme au foyer s’adonnant à la couture, nous laisse supposer que leur vie est bien remplie. Cela ne les empêche pas de s’adonner à des activités intellectuelles et culturelles : lecture, musique, causeries sont une part importante de leur quotidien. « Les amis de mon enfance furent principalement les petits voisins des quartiers où j’ai habité : À la rue Lamarre (Port-auPrince) : Claude Coicou, un garçon de mon âge, et ses frères et sœurs; au Bois-Verna: Lucienne Talleyrand, Édith Haig et leurs frères et sœurs; chez les Lelio-Camille, Simone Camille ma grande amie, et chez les Léonce-William, Max et Nicole William. Puis quand la famille s’installe à Pétion-Ville, Marie Madeleine Price-Mars.»
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« Les chants des marchands ambulants passant devant ma porte m’intéressaient davantage : "Men biskuit ralé, bon manba pike, kasav ak bèl zaboka", sur les notes de la gamme pentatatonique, ne m’ont jamais quittée.»
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Félix Laudun, le père de Micheline, est un homme jovial. Sa bonne humeur imprègne l’atmosphère de la maison et attire beaucoup d’amis, la plupart mélomanes. Très créatif, il a d’autres talents. Quand il n’est pas à ses chiffres, il fait de la musique et aime bricoler à ses heures de loisirs, travaillant l’écaille (de tortue) avec laquelle il crée des bijoux pour femme et des objets décoratifs.
Monique est mince et longue comme son père. Deux caractères, deux tempéraments et des goûts aux antipodes. Micheline est calme et posée, Monique, elle, ne peut pas tenir en place. Elle sautille, danse sur tous les rythmes et les airs que Micheline joue au piano. Quand Papa Féyo n’accompagne pas sa fille au piano ou à l’accordéon, il danse avec Monique tandis que Man Jeanne continue paisiblement ses travaux d’aiguille. « Imaginez l’ambiance ! » Ses
Jeanne Gabriel, la mère de Micheline, est un boute-en-train. C’est, par ailleurs, une femme active qui tient fermement les rênes de la maison. Virtuose de l’aiguille, elle crée des modèles de chapeau suivant la mode et sur commande de ces dames. Soucieuse de l’apparence de ses filles, elle leur confectionne de jolies robes. « Ah ! les volants, les dentelles, les rubans et les ennuyeuses séances d’essayage » qui n’enchantent pas Micheline !
talents pour la danse, Monique les cultivera en faisant partie d’abord de la troupe Haïti chante et danse de Lina Mathon Blanchet, puis avec les Ballets folkloriques d’Odette Wiener dont elle sera une des danseuses-vedettes. Monique n’aime pas lire et prend plaisir à écouter sa sœur lui raconter des histoires, en les écourtant si possible et en évitant les passages tristes.
Les parents de Micheline et de Monique, soucieux de l’éducation sociale et religieuse de leurs filles, veillent aussi à leur bien-être. Et, quand ils constateront leurs talents respectifs, ils feront tous les sacrifices nécessaires pour les aider à s’épanouir. Ainsi Félix Laudun n’hésitera pas à se dresser face à tout ce qu’il considère comme un obstacle à l’accomplissement des rêves qu’il a pour ses filles. En dehors de ses parents, deux adultes jouent un rôle important dans la vie de Micheline : sa marraine Georgette Pétrus qui lui donne le goût de l’orthographe et de l’enseignement; son parrain Jean PriceMars qui lui transmet l’esprit de partage et de générosité. Sa sœur Monique De deux ans sa cadette, Monique diffère physiquement de Micheline. Alors que cette dernière est boulotte et de petite taille,
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« Notre mère, qui tenait à l’apparence soignée de ses filles, savait entretenir nos toilettes, nos tenues vestimentaires, nos coiffures, quand elle ne confectionnait pas elle-même nos jolies robes.»
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Études
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« J’ai eu la chance de naître de parents assez intelligents pour prendre très vite conscience des dons particuliers que je présentais par rapport à la musique et décidés à se dédier à leur épanouissement. Je rends hommage à leur clairvoyance, aux généreux sacrifices qu’ils consentirent en faveur de la formation sérieuse, méthodique et disciplinée à laquelle eux et moi nous nous sommes soumis tel qu’il conviendrait aux études de cet art si grandiose, si vaste et si multiple qu’est la musique, en ses différents domaines, sous la direction de maîtres haïtiens et étrangers qualifiés.»
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Haïti
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le désigne, priorité à Bach, apprentissage-concentration sans relâche, équilibre du dialogue des voix. Son professeur, de 1943 à 1945, est Basil Codolban, un Roumain réfugié en Haïti. Pianiste virtuose diplômé du Conservatoire de Moscou, il la soumet à un régime digne de ce genre d’institution: technique du piano, écritures, règles théoriques, solfège, dictées musicales, travail sur le répertoire des œuvres d’époques et de styles différents ainsi que sur les duos de piano… si bien que M. Codolban exigea de ses parents l’acquisition d’un second piano. Entrevoyait-il déjà la possibilité qu’elle fasse une grande carrière musicale ?
a musique est toujours présente dans la vie de Micheline. Encouragée par l’ambiance familiale mais aussi par ses proches, elle est très tôt mise au piano grâce à ses dispositions précoces. Son premier professeur, Lina Mathon, qui l’initie à la technique du piano, lui fait découvrir en même temps la musique classique et la musique folklorique. Avec elle, Micheline apprend comment jouer Mozart, les baroques italiens et se familiarise avec les airs du terroir.
Cette variété de rythmes et de sons auxquels elle est exposée la prépare à cet éclectisme qui caractérisera son répertoire. De Lina Mathon, sa jeune élève retient qu’elle a été « agréable, sympathique, indulgente et maternelle, patiente et encourageante ». Quand Lina part pour l’étranger, Micheline continue à travailler de 1938 à 1940 avec Werner Jaegerhuber, le célèbre compositeur haïtiano-allemand. Avec « Bush » le bon papa, comme elle
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De 1939 à 1947, elle prend part à de nombreuses manifestations culturelles publiques : concerts, conférences illustrées, salons littéraires, concours de jeunes talents organisé par la HH3W (devenue Radio Haïti et, par la suite, Radio Métropole) où elle gagne le premier prix en jouant une sonate de Mozart ; puis concours de méringues haïtiennes organisé en 1945 par l’historien Jean Fouchard, directeur de Haïti Journal. Ils sont 217 à concourir. Elle gagne le deuxième prix avec sa méringue Claudette. Elle n’a alors que 15 ans.
New York Suite à une prestation musicale à l’Institut Haïtiano-Américain en 1947, elle reçoit une bourse d’études pour les États-Unis d’Amérique. À 16 ans, elle est propulsée, sans préparation, en terre étrangère, d’abord à Nashville, Tennessee. Le changement de mode de vie, de culture est brutal. L’adaptation est pénible et elle souffre de la discrimination raciale qu’elle découvre dans toute sa cruauté. Révoltée, elle demande à être rapatriée. Mais elle est transférée au New York Collège of Music, à New York, une ville cosmopolite. « Conquise et heureuse, je m’adonnai à mes études avec ferveur sous la
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En 1980, dans une entrevue radiophonique – « Conversation à bâtons rompus » – avec le journaliste et critique Richard Brisson sur Radio Haïti, Micheline avoue qu’à un moment elle a eu des doutes sur ses possibilités de poursuivre l’étude du piano. Mais ses professeurs rendent les cours si fascinants, intéressants et agréables, qu’elle se laisse convaincre. Ils croient tous à son talent, à son tempérament persévérant et à ses immenses facilités naturelles.
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France
direction de mon nouveau professeur de piano Adèle Marcus, disciple du grand maître Vladimir Horowitz. »
Micheline quitte Haïti en mai 1949 pour se préparer assidûment au concours d’entrée du prestigieux Conservatoire National de Musique de Paris.
Là, Micheline développe sa virtuosité en exécutant d’importantes œuvres de Bach, de Schumann, de compositeurs russes et d’Amérique du Sud. Bien encadrée, elle
Cette première année académique n’est pas une partie de plaisir. Des difficultés de toutes sortes l’assaillent : trouver un logement où l’on accepte une étudiante et son piano ( un calvaire ), louer un studio à la mythique salle Pleyelpour s’entraîner (ce qui grève sérieusement son budget) ; aller de répétitions en répétitions, avoir à faire ses preuves comme tous les autres candidats.
s’adapte, ce qui contribue grandement à son émancipation et à sa maturité tant personnelle qu’artistique. Revenue en Haïti, elle présente, en décembre 1948, son premier récital de musique classique en solo, au Ciné Paramount, « au cours duquel les mélomanes purent apprécier sa bonne technique, son intelligence artistique, sa mémoire prodigieuse et son sens musical très développé », dira monsieur Georges Corvington dans un article publié à la suite de ce concert. Après ce récital, elle se produit à une soirée culturelle organisée au Palais National en l’honneur de visiteurs étrangers de marque. Le président Dumarsais Estimé est charmé. Pour l’encourager, il lui offre une bourse d’études pour la France.
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« À New York, ville cosmopolite et trépidante, avec son fascinant mélange de cultures, d’odeurs et de saveurs, je fus conquise et heureuse ! Je m’adonnai à mes études avec ferveur sous la direction de mon nouveau professeur de piano, Adele Marcus (disciple de Vladimir Horowitz, un grand maître du piano).»
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Au concours d’entrée, elle est admise. La 1re année en section étrangère se termine par une mention Très Bien que lui octroie le jury pour l’exécution du dernier mouvement de la Sonate no 3 en si mineur, op. 58 de Chopin et la Toccata de SaintSaëns – deux pièces brillantes exigeant une maîtrise parfaite de son instrument et qu’elle a su adroitement exprimer avec dynamisme et précision. Petite anecdote : Monsieur Georges de Lausnay, son professeur au Conservatoire National de Musique de Paris, lui donne à étudier une sonate de Mozart qu’elle présente au cours d’une classe. Après l’exécution des 3 mouvements, lui demande, surpris :
– Mais où donc as-tu appris à jouer Mozart, mon petit ? – Dans mon pays, Maître, en Haïti. – Sais-tu que tu pourrais te lancer dans une carrière de mozartienne ? C’était le plus beau compliment qu’eût pu recevoir Lina Mathon qui a su lui transmettre son savoir dans l’art de jouer Mozart, avec cette belle et limpide sonorité mêlée de clarté et de sensibilité. En 1950, elle participe au concours de l’Union des Femmes Artistes Musiciennes (UFAM) et obtient une Première Mention pour sa brillante interprétation de la Ballade en sol mineur de Chopin.
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Micheline avait rêvé de la connaître depuis le temps où elle écoutait les interprétations sur vinyle que son père ramenait à la maison. Marguerite Long est une artiste proche de grands noms de la musique de l’époque, alors que Jacques Thibaud, lui, est un violoniste célèbre.
Après trois années au Conservatoire où elle assimile un immense répertoire classique d’œuvres romantiques, elle s’inscrit à l’École de Haut Perfectionnement Marguerite LongJacques Thibaud qui recevait les finissants ou les diplômés du Conservatoire. Elle obtient son diplôme de Brevet d’Exécution avec la note maximale de 20 sur 20.
« Inscrits aux master classes hebdomadaires publiques dirigées par ces grands maîtres, on se bousculait pour aller les voir, les entendre, écouter les commentaires et conseils qui nous étaient prodigués et en prendre note. » Parmi les intervenants figuraient : Yuri Boukoff, Philippe Entremont, Ventsislav Yankoff, Bernard Riegensen.
Marguerite Long, appelée « la Grande dame du piano », est une pianiste de renommée internationale, contemporaine de Debussy, Fauré et Ravel, qui lui donnent souvent à exécuter leurs œuvres. Elle excelle dans le répertoire français de l’époque moderne.
Avec madame Long et Guy Lasson, son professeur-assistant, elle acquiert les qualités propres à l’école française de piano : clarté, volubilité, recherche de la beauté du timbre.
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périodes les plus enrichissantes de ses études en France. Quand, en décembre 1953, elle reçoit l’invitation de Paul Magloire pour se produire en concert lors des festivités marquant la commémoration des 150 ans de notre Indépendance, elle dira : « Après quatre ans d’absence de mon pays, quatre ans pendant lesquels la nostalgie souvent me gagnait malgré le merveilleux et riche environnement culturel dont je jouissais, difficile de décrire ma joie débordante à l’idée de revoir mon soleil, mon ciel bleu, mon paysage habituel parfumé de ilang-ilang autour de ma maison, mes parents, ma famille tout entière, les amis et tous ceux qui, fidèlement, s’étaient intéressés à mon parcours peu ordinaire. » Et d’ajouter : « Ce retour momentané au bercail me mena à comprendre que je ne saurais vivre au loin trop longtemps. Aux illustres personnages qui présidèrent à ces heureuses expériences vécues à Paris : Messieurs les présidents Dumarsais Estimé et Paul Magloire en Haïti, je n’ai cessé de dédier ma plus profonde reconnaissance. »
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Une dédicace de Monsieur Lasson, sur un disque où il interprète Liszt, donne la mesure de l’estime du maître: « Pour ma charmante élève Mademoiselle Micheline Laudun dont l’avenir artistique s’ouvre triomphalement. » (juillet 1955) Cette même année, elle est admise au célèbre Concours international Marguerite Long – Jacques Thibaud, où elle représente Haïti. Le passage à cette école de haut perfectionnement musical allait être l’une des
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Nommée professeur titulaire de piano au Conservatoire National de Musique de Port-au-Prince, elle se rend à son poste en 1955. En avril de l’année suivante, elle épouse Raoul Denis, longtemps attentif à l’évolution de ses études et qui lui prodigue remarques et conseils.
formé, les professeurs devaient être présents. Profiant du sommeil angélique du nourrisson laissé à sa grand-mère, de l’absence du médecin et de l’infirmière de garde, elle s’évade en chaise roulante, poussée par son époux, pour assister aux examens. »
« Le lendemain de la naissance de son fils cadet, avaient lieu au Consesvatoire de Port-au-Prince, les examens des élèves des classes de piano. Le jury
Les honneurs et succès n’affectent guère Micheline qui sent, au fond d’elle-même, qu’il manque « ce quelque-chose » à son jeu qui doit s’affirmer artistiquement.
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« Les prouesses techniques, la clarté, la netteté des traits véloces, le contraste des nuances, la maîtrise des textes musicaux, une mémoire sans faille, tout cela m’était très aisé… mais encore… » La solution quasi miraculeuse se dessine avec une annonce de l’Ambassade de la République Fédérale d’Allemagne invitant les jeunes musiciens de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud à se présenter pour l’obtention de bourses de perfectionnement. 57.
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En février 1959, elle postule donc, via le Service allemand des échanges culturels pour cette bourse de perfectionnement. Sur 250 candidats de l’Amérique latine, elle est choisie parmi 30 sélectionnés. « À notre [à Raoul et à elle] joie, vite obscurcie, se présentèrent les douloureux tiraillements…
1960 pour se « lancer dans l’aventure ». À Munich où ils débarquent d’abord, on les dirige vers la Musik Hochschule ou Haute École de Musique. Là, ils sont accueillis par le grand professeur Hugo Steurer. Celui-ci vient de Leipzig, ville de prédilection de Bach. Avec lui, Micheline apprend à mieux connaître les signes particuliers de l’écriture de Jean Sébastien Bach.
– Qu’allons-nous devoir faire ?
Tout d’abord elle est intimidée par son professeur, mais ils deviennent vite amis, car ils s’entendent bien sur le plan musical. Il reçoit même Micheline et Raoul en son domicile privé, ce qui était plutôt rare et inhabituel et représentait, de ce fait, une marque d’estime à l’égard du couple.
– Devrai-je partir seule ou non ? – Comment laisser les enfants : Sibylle 2 ans et demi, bébé Raoul 1 an et demi ? – À qui ? Un an, c’est long ! – Et la Boîte à Musique, qui saura la gérer ? – Devrais-je renoncer à cette belle opportunité ?
Puis, ils se rendent tous deux à Stuttgart. C’est là qu’elle rencontre, grâce à Marie Maud Boisette, ancienne élève et amie, le maître exceptionnel tant souhaité, monsieur Hubert Giesen. Elle trouve ce qu’elle cherchait : un cours de sonorité qu’elle suit pendant un semestre. « Fallen Lassen ! Fermer les yeux et écouter ; trouver le geste approprié pour obtenir le son recherché, à partir de l’épaule, des bras et des poignets ; chanter avec les doigts le discours musical et bien phraser en observant la ponctuation. » Tels étaient les principes d’application de l’enseignement
– Raoul aussi aimerait connaître le pays de Beethoven, et les grands interprètes allemands qu’il admirait tant ! L’enjeu était de taille, le stress nous étreignait. »
Allemagne Finalement, grâce à l’appui de la famille, tous les obstacles sont levés. Micheline et Raoul peuvent laisser Haïti en mars
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de M. Giesen. Sous l’autorité de ce prodigieux personnage, ses attentes sont comblées ; celles de Raoul aussi. Il profite du séjour pour apprendre à accorder et à réparer les pianos dans un atelier de grande réputation. Et, à l’occasion, il suit avec autant d’assiduité et d’intérêt les mêmes cours que sa femme.
Heureux de ce fructueux séjour duquel tous deux tirèrent le plus grand profit, Raoul et Micheline ne furent pas moins heureux de retourner au pays retrouver leur foyer et leurs enfants. Micheline, munie d’un bagage enrichi, va vite se remettre à l’ouvrage et retrouver ses élèves avec de nouvelles méthodes.
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« Fallen Lassen ! Fermer les yeux et écouter ; trouver le geste approprié pour obtenir le son recherché, à partir de l’épaule, des bras et des poignets ; chanter avec les doigts le discours musical et bien phraser en observant la ponctuation. » Tels étaient les principes d’application de l’enseignement de M. Giesen.
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« Ce retour momentané au bercail me mena à comprendre que je ne saurais vivre au loin trop longtemps. Et, aux illustres personnages qui présidèrent à ces heureuses expériences vécues à Paris : Messieurs les présidents Dumarsais Estimé et Paul Magloire en Haïti, je n’ai cessé de dédier ma plus profonde reconnaissance. »
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appel à elle, toutes les initiatives devant aider à l’avancement de la musique et pas seulement de la musique savante.
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omment, en quelques mots, décrire les 60 ans de carrière de Micheline Laudun Denis – 60 ans d’une intense activité professionnelle ? Elle s’est investie dans l’enseignement ; dans la formation des professeurs de musique et de piano ; dans des prestations publiques aussi bien comme soliste que comme accompagnatrice; dans l’élaboration de programmes pour les jeunes. Cela ne l’a pas empêchée de s’adonner à la composition de quelques airs et mélodies. Et, dans un souci de structurer le secteur de la musique savante, elle a été partie prenante dans le montage d’institutions devant aider à la formation musicale et à la promotion de la musique. Elle soutient, quand c’est nécessaire ou quand on fait
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En 1962, la nouvelle demeure des époux Denis, située à l’arrière de l’église SaintPierre, se convertit en lieu de réunion pour soirées et conférences musicales. Hélas, ces rencontres durent être interrompues puisque le dictateur Duvalier interdisait les réunions de plus de deux personnes. Son trio avec Fritz Benjamin et Robert Durand ne fit donc pas long feu. En 1964, pourtant, le trio inaugure le premier Festival de musique classique dont Eddy Muzac dira :« Succès foudroyant, telle est l’opinion de tous ceux qui ont assisté aux concerts du Festival de Musique de 1964. Et telle est l’opinion de ceux qui, lundi dernier, n’ont pas pu trouver de place dans la salle du Paramount archicomble avec des rangées de chaises dans les travées et des spectateurs massés debout au fond du théâtre. » Le Nouvelliste, 1964. En 1965, est fondée l’Association Pro-Musica, qui compte parmi ses membres fondateurs : les époux Denis, Fritz Benjamin, Max Duvivier, entre-autres. Cette même année, l’Association inaugure le Festival annuel de
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musique classique. La première série de concerts a lieu au Ciné Paramount. Et de 1966 à 1980, artistes haïtiens et étrangers y prennent part. L’organisation des concerts est présidée par Férère Laguerre, pianiste, compositeur, directeur du chœur folklorique Simidor. En 1970, un Festival Beethoven est organisé en commémoration des 200 ans de la naissance de ce grand maître de la musique.
Les concerts Micheline, bien avant de devenir une concertiste professionnelle, a performé en maintes occasions. Entre 12 et 15 ans, elle s’est surtout produite dans des salons culturels et auditoriums d’écoles, le plus souvent il est vrai, avec d’autres artistes. Son premier récital en solo, elle le donne au Ciné Paramount en décembre 1948.
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À cette occasion, Valerio Canez était le présentateur et Raoul Denis avait rédigé le programme. Après cette prestation, Micheline est prise dans un tourbillon : études en France, participation au tri-cinquantenaire de l’Indépendance d’Haïti, rencontre décisive avec son futur époux, récital à Hambourg, récital de fin d’études de l’École Marguerite Long, admission au concours international Marguerite Long-Jacques Thibaud, retour au pays, installation comme professeur au Conservatoire National, mariage avec Raoul, naissance de leur première fille puis de leur premier fils, cours privés de piano, départ pour des études en Allemagne avec Raoul, retour en Haïti, naissance de leur deuxième fille…
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Lorsque Micheline prépare un concert, elle choisit d’abord la pièce maîtresse, puis celles qui graviteront autour. Ce choix dépend de ce qu’elle ressent. Elle sélectionne ceux qui lui vont bien, qui s’accordent à sa sensibilité. « Je ne jouerai pas une pièce si je ne la sens pas dans
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les fibres de mon être, c’est tout. » Alors commence le travail qui est à la fois technique et mental. Elle s’évertue à analyser chaque pièce pour s’imprégner de son discours et de ce que le compositeur avait comme propos. Et cette lecture est personnelle. C’est sa touche à elle. Parfois, elle se fait aider par Raoul, son principal conseiller. Et alors, elle s’attelle à rendre ce qu’elle ressent. Mais, critique très sévère, elle est rarement satisfaite du résultat. Une note ratée, une touche qui n’a pas rendu le son voulu, une brusque raideur des doigts, un rien fait dire à cette perfectionniste que l’enregistrement d’un morceau ne mérite pas d’être conservé, voire gravé sur vinyle. Voilà pourquoi elle a avoué, dans une interview avec Richard Brisson, qu’après quasiment vingt-cinq ans de carrière comme concertiste et le succès qu’elle a connu, elle n’avait encore enregistré aucun disque, n’étant pas satisfaite de ses performances. Cependant, une multitude d’enregistrements de ses concerts a été réalisée dès le début de sa carrière par son mari Raoul, et plus tard par Patrick Audant.
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Cette pianiste exigeante a joué en solo, duo, trio, quatuor, quintette, avec la plupart de nos grands artistes parmi lesquels on peut citer : Depestre Salnave (flûtiste) ; Fritz Benjamin, Romel Joseph, Victoria Joseph (violonistes) ; Robert Durand (violoncelliste) ; Nicole Saint-Victor, Monette Alcin (sopranos) ; Alzire Rocourt (mezzo-soprano) ; Guy Scott, Micheline Dalencour, Serge Villedrouin, Liliane Questel, Marie-Maud Boisette (pianistes) ; Amos Coulanges (guitariste). Avec le chœur Voix et Harmonie, l’orchestre Pro-Musica, l’orchestre Sainte-Trinité, l’orchestre Vibrayiti.
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Et des artistes de l’étranger tels : Adolfo Odnoposoff (violoncelliste), Edmond Raas (flûtiste), Joel Rosen, Rebecca Dirksen (pianistes), Martin et Leila Freedman (violoniste et hautboïste). Avec le Soni Ventorum (quintette à vent) des États-Unis d’Amérique, l’Orchestre Symphonique National de Cuba. 79.
En 1967, Micheline Laudun Denis célèbre la mémoire de son professeur Marguerite Long, décédée en 1966, par un récital Chopin. En 1973, l’OEA l’invite à se produire dans la Salle des Amériques à Washington devant un parterre de hauts dignitaires internationaux et invités de marque. De cette rencontre avec les responsables de la section culturelle de l’OEA, Micheline nous confiera :
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« C’était à la fois le fruit du hasard et d’une coïncidence. Nous avions été, mon mari et moi, assister à un festival de musique symphonique en République Dominicaine. De grands artistes y participaient tels Arthur Rubinstein, Pablo Casals, sous la direction du chef d’orchestre Manuel Simo. Lors de la réception, après le premier concert,
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nous avons rencontré un violoncelliste russe Adolfo Odnoposoff avec qui j’avais joué en concert à l’Institut Français d’Haïti en 1970. Il a été très heureux de nous revoir et m’a présentée au Directeur de la Section Culturelle d’alors de l’OEA en ne manquant pas de me couvrir d’éloges. Il a insisté pour qu’on m’invite à me produire à Washington. Quelques mois plus tard, je recevais une lettre d’invitation de cette prestigieuse organisation où l’on me proposait d’offrir un récital, le 7 mars 1973 à la Salle des Amériques. J’ai donc travaillé. Je leur ai soumis mon programme, et m’y suis rendue. » Après cette prestation, à son grand étonnement, les applaudissements de ce public de choix crépitent et la presse l’encense. Enchantée, l’OEA lui offre une tournée qui l’amènera dans les grandes capitales de l’Amérique du Sud : Bogota, Quito, Buenos Aires, Santiago du Chili, Rio de Janeiro, Caracas.
du Buffalo News, du Sun Sentinel de Miami (USA), du Resumen de Venezuela, de Tercera Hora du Chili, du Diario Hoy d’Argentine, d’El Mercurio du Chili, du Soleil de Dakar.
Sénégal Sur l’invitation du président Léopold Sédar Senghor, elle entame une tournée en 1978 au Sénégal. « Ce fut une expérience inoubliable, où nous reçûmes tous les honneurs des grandes personnalités depuis notre accueil sur le tarmac de l’aéroport de Dakar jusqu’à la fin de notre séjour. »
Elle développe ainsi, à partir de son pays, une carrière internationale qui la conduit aussi à des salles de concert à l’Université de Santiago, à Santo Domingo, République Dominicaine en 1981, à l’invitation de la grande compositrice dominicaine Margarita Luna ; à San Juan, Porto Rico, en 1976, pour représenter Haïti à la célébration du bicentenaire de l’indépendance des États-Unis ; à New York le 2 juillet 1978; à l’Université d’Atlanta, à Atlanta, Georgia, en 1985 ; à l’invitation du Département musical de l’Université de Buffalo en 1987 ; au Lincoln Theater à Miami Beach et au Borward County Library à Fort Lauderdale en 2001.
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D’abondantes et élogieuses critiques foisonnent, parmi elles, celles du New York Times, du Washington Post, du Daily News,
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Puis, l’immersion dans ce pays qui a tant de similitudes avec Haïti! La rencontre avec ce géant, père de la Négritude qui nous reçut en son palais, le président Léopold Sédar Senghor, un homme d’une simplicité et d’une humilité qui nous a tant émus… »
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Micheline, Raoul et leur fille Sibylle sont complètement séduits par cette ville trépidante où se côtoient vendeurs de rue, petits étalages, marchés si semblables aux nôtres où s’activent de belles femmes élancées, élégantes et gracieuses dans
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leurs costumes traditionnels aux coloris chatoyants ! Et quel impressionnant contraste avec ces grands immeubles ultramodernes ! Une anecdote que raconte Micheline. Alors que nous nous promenions dans les rues de Dakar, une marchande de cacahuètes m’aborde. – Madame, achète-moi mes cacahuètes. – Je n’ai pas d’argent sénégalais, car je ne suis pas d’ici. – D’où viens-tu ? – D’un pays lointain que vous ne connaissez sans doute pas : Haïti. – Bien sûr qu’on le connaît, c’est le pays de Toussaint Louverture ! Nous en sommes restés bouche bée… Le théâtre Sorano, un bijou d’architecture et d’acoustique. Quel plaisir de s’y produire ! Ce récital enthousiasme le public sénégalais, si bien qu’un deuxième est programmé à l’Institut Français de SaintLouis du Sénégal. « Le délire », se rappelle-t-elle… Au cours de ce récital survient une coupure d’électricité qui cause la panique dans l’assistance mais pas chez la pianiste qui poursuit son interprétation d’une sonate de Mozart sans rater une note, dans une obscurité totale ! « Je suis habituée à de tels aléas dans mon pays, cela ne pouvait pas m’inquiéter », rigole-t-elle. (« Un amour de piano », Le Nouvelliste, 5 mai 2017). Et d’ajouter, un brin mystérieuse : « Haïti est une grande école. »
De cet incident, Lucien Lemoine, comédien, écrivain et poète haïtien, écrira dans le Journal officiel de la République du Sénégal : « Je n’oublierai, Micheline Laudun Denis, ni vous ni la grande leçon que vous nous avez donnée. Et ni ce son et lumière sur la ville et sur le fleuve… (et plus loin encore, pensai-je). Cependant que l’ombre revenue… (à peine après le noir total du Mozart que vous n’attendiez pas et dont pas un instant vous n’avez semblé émue, déconcertée… mais nous l’étions tous pour vous…) L’écume d’or de la plus belle tempête jaillissait de vos doigts… » Guidés durant leur séjour par Jacqueline Scott Lemoine, personnalité haïtienne connue et reconnue de ce pays qui l’a adoptée en tant que comédienne et animatrice de télévision depuis plus de 30 ans, ils y font d’étonnantes rencontres, telle celle avec Maurice Béjart, grand chorégraphe belge et fondateur avec le président Senghor de la fameuse École de danse contemporaine Mudra Afrique ; ou de Germaine Acogny, directrice et chorégraphe de cette même école. De ce séjour au Sénégal Micheline dira : « Ce qui m’a le plus émue, frappée et rendue heureuse fut l’honneur, bien entendu, que m’a fait un homme de qualité et de valeur, le président Léopold Sédar Senghor, en m’invitant à venir jouer dans son pays. Aussi, cette émotion qui m’envahit, quand, après avoir posé un doigt sur le fameux piano de Faidherbe (Gouverneur de la Colonie en 1854), j’ai été invitée à apposer ma signature à côté de grands noms
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de l’Histoire, comme celui du président Senghor, du général de Gaulle, dans un coin du Livre d’or de la gouvernance ! »
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Micheline reviendra dans ce pays en récital, le 11 juillet 2009, pour un hommage vibrant à Jacqueline S. Lemoine, grande dame du théâtre qui reçut du ministre Bernard Kouchner la plus haute distinction de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. Micheline Laudun Denis ne laisse pas pour autant tomber le public de sa terre natale, son public de prédilection. Elle avouera à Richard Brisson, dans une entrevue, qu’elle n’avait pas vraiment souhaité parcourir le monde, mais que toutes ces reconnaissances étrangères la comblaient de joie puisqu’elle n’en faisait pas une fierté personnelle, mais celle de son pays.
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Ce pays auquel elle offrira une suite de concerts, trop nombreux pour être tous cités. On retiendra donc ceux qui l’ont le plus marquée par leur portée artistique, émotionnelle, éducative… celui du 107.
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Ciné-Théâtre Triomphe de Port-au-Prince, en 1979, au cours du Festival de la Diaspora noire en Haïti où la pièce de Carlos Nobre, compositeur brésilien, Homagenem a Arthur Rubenstein, est exécutée pour la première fois. Celui de 1980 à l’Institut Français d’Haïti (IFH) à la suite de laquelle Maurice Duwiquet, reporter et critique musical, fait des commentaires élogieux sur l’interprétation par Micheline Laudun Denis des œuvres de Debussy et du Mephisto de Liszt, une pièce particulièrement difficile à interpréter Et puis ceux qui ont également marqué ses partenaires tel le chef d’orchestre Julio Racine, qui lui écrira ceci : « Je dois t’avouer que rien ne vaut les moments avec toi sur scène. Il y a eu tellement de temps forts et émouvants dans ta carrière! Je garderai toujours en mémoire les "Highlights" du Festival Pro Musica à l’institut Français.
Une anecdote qui te fera sourire: Bien avant qu’on se connaisse , après avoir assisté à un de tes récitals, Émile et moi, malgré notre grande timidité, nous nous sommes dit que nous devrions aller dans les coulisses pour te toucher les mains… juste pour l’Histoire. Tu nous avais si bien accueilli … Nous étions aux anges ! Pour ma part l’un des meilleurs moments avec toi c’est quand on répétait les Variations Symphoniques de César Franck. Tu étais superbe. On avait franchi les portes d’un monde tellement divin… aujourd’hui je me dis "Oh mémoire ne t’envole pas !" Une amie commune m’avouait récemment que pour elle nous avions contribué à réaliser l’âge d’or de la musique classique en Haïti. Est-ce qu’elle exagère ? Je ne sais pas… »
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L’Institut Français recevra la concertiste à plusieurs autres occasions : • En 1982, avec pour solistes Liliane Questel, Guy Scott, Serge Villedrouin, accompagnés de l’orchestre de chambre Pro-Musica sous la direction du chef d’orchestre Fritz Benjamin dans l’exécution des concertos pour 1-2-3-4 pianos de Jean Sébastien Bach et Bach-Vivaldi.
• En 1983, pour un premier récital avec Romel Joseph, violoniste, comme soliste. Et pour un deuxième, accompagnée par l’orchestre de chambre Pro-Musica dirigé par Fritz Benjamin. • En 1984, dans un récital pour deux pianos avec Marie Maud Boisette Thomas.
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« Ce qui m’a le plus émue, frappée et rendue heureuse fut l’honneur, bien entendu, que m’a fait un homme de qualité et de valeur, le président Léopold Sédar Senghor, en m’invitant à venir jouer dans son pays. Aussi, cette émotion qui m’envahit quand, après avoir posé un doigt sur le fameux piano de Faidherbe (Gouverneur de la Colonie en 1854), j’ai été invitée à apposer ma signature à côté de grands noms de l’Histoire, comme celui du président Senghor, du général de Gaulle, dans un coin du Livre d’or de la gouvernance ! »
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La Salle Sainte-Cécile de l’école Sainte-Trinité de Port-au-Prince :
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• En 1990, pour les Variations Symphoniques de César Franck, accompagnée de l’Orchestre Philarmonique Sainte-Trinité sous la direction de Julio Racine à l’occasion du centième anniversaire du compositeur.
• En 1985, pour le Concerto no 3 op. 37 de Beethoven,naccompagné de l’orchestre philarmonique SainteTrinité sous la direction de Julio Racine.
• En 1992, pour un grand récital Chopin e n h o m m a g e à l a m é m o i re d e Marguerite Long.
• En 1987, quand elle participe, en compagnie de plusieurs artistes, au Concert pour Richard, organisé sous le leadership de Micheline Dalencour en hommage à Richard Brisson, poète et chroniqueur de radio, « martyr de ses convictions ».
• En 1995, pour le Concerto no 5 pour piano de Beethoven, accompagnée de l’orchestre philarmonique SainteTrinité sous la direction de Julio Racine.
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• En 2013 : production de son CD
• À partir des années 2000, elle prête ses talents au très réputé chœur Voix et Harmonie sous la direction du maestro Émile Désamour. Entre-temps, elle travaille les premiers éléments de sa méthode d’enseignement du piano et à des sessions d’enregistrement.
Récital pour 2 pianos avec Marie Maud Boisette Thomas, au profit de la reconstruction de la chapelle de Sainte-Rose de Lima détruite lors du tremblement de terre de 2010. • Toujours en 2013, ce fût au tour du
• En 2002, c’est la réalisation de son CD Micheline Laudun Denis. Son récital à Washington.
concert Les chansons d’Haïti avec Karine Margron et Jaël Auguste, organisé par la Fondation Odette Roy Fombrun, à l’ Hôtel Royal Oasis, à
• 2008, elle sort son remarquable CD : Les classiques de la musique haïtienne.
Pétion-Ville.
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• L’Hôtel Royal Oasis, en 2014, dans un concert pour 2 pianos Les héritages oubliés et revisités commandité par la Banque de la République d’Haïti (BRH) pour la sauvegarde du patrimoine musical, en duo avec l’Américaine Rebecca Dirksen, pianiste et docteur en ethnomusicologie.
Cette prestation, qui a reçu l’accueil enthousiaste des Cubains, lui a valu l’attribution d’une médaille d’or, la plus haute distinction donnée à un musicien par ce pays. • Le 7 novembre 2017, c’est la France qui lui décerne, par son Ministère de la Culture, le titre de Chevalier des Arts et des Lettres dont la médaille fut remise par son ambassadeur en Haïti, Madame Élisabeth Beton Delègue.
• En 2015, concert à Saint-Louis de Gonzague à l’occasion des festivals annuels des chorales du Sacré-Cœur et de Saint-Louis de Gonzague.
• Elle interprète le Concerto no 21 de Mozart le 19 novembre 2017, accompagnée de l’orchestre Sainte-Trinité sous la direction du chef d’orchestre américain, Sir Justin Bishop. C’est une soirée-hommage à l’artiste qui n’a jamais manqué de soutenir cette institution dont on fête les 50 ans.
• Le 23 novembre 2015, Micheline perd son complice, son âme sœur, Raoul. Un coup dur pour elle. • Entre 2016 et 2017, le Jubilé de ses 60 ans de carrière, en cours de préparation par la Fondation Culturama, l’amène à reprendre ses activités.
• En 2018, est réalisé un film de Maksaens Denis, Micheline Laudun Denis, musique, mère, ainsi qu’un coffret CD de ses meilleurs moments en concert.
• En mars 2017, elle joue en concert avec l’Orchestre Symphonique National de Cuba, le fameux Concerto en la mineur, opus 16 de Grieg.
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Denis se rend à La Havane en mars 2017.
017, année mémorable, année de la célébration des 60 ans de carrière pianistique de Micheline.
Le double objectif de ce voyage : participer au tournage d’un documentaire et se produire en concert au Théâtre National
C’est dans ce cadre que, pendant plus d’un an, la Fondation Culturama a planifié, organisé, concocté une tournée d’une dizaine de jours à La Havane, pour combler l’un de ses rêves longtemps caressé : jouer avec un orchestre de renommée internationale. L’orchestre choisi fut celui de Cuba.
de La Havane. C’est dans une salle à l’acoustique parfaite – travail d’une équipe dirigée par le réalisateur Maksaens Denis – que le public est subjugué lorsque Micheline interprète avec brio le Concerto en la mineur de Grieg, sous la direction magistrale du chef
Encadrée de certains des membres de la Fondation Culturama, Micheline Laudun
d’orchestre cubain Enrique Perez Mesa.
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« Nous avons découvert une grande artiste haïtienne, dit le Maestro. Il est très rare que la vie nous offre l’opportunité d’accompagner une pianiste octogénaire, une pianiste qui, nous le sentons, a la musique qui lui sort par les pores d’une façon si facile et si douce. J’ai été très impressionné par son toucher, dès la première répétition avec elle ! Elle nous a donné à tous une grande leçon d’humilité et d’altruisme artistique. C’est dommage de ne l’avoir pas connu plus tôt ! Elle aurait eu bien des opportunités de se produire avec nous. Enfin, ça a été un vrai plaisir pour l’Orchestre Symphonique National de Cuba et pour nous d’avoir eu l’occasion de l’accompagner dans ce concerto si intense. Compliments à la grande Dame ! »
« Interprétation sublime ! », « Mémoire phénoménale ! », « Extraordinaire vigueur dans les doigts ! » sont là quelques-uns des qualificatifs utilisés par les musiciens de l’orchestre, les spectateurs ou encore la presse cubaine. Celle-ci la comble d’éloges dans un magnifique article intitulé : « Una Reina haitiana visita La Havana ! » « […] Elle s’est levée de son siège d’une manière agile. Avec le sourire d’une jeune fille de 15 ans, mais un professionnalisme extraordinaire, elle s’est dirigée vers le piano pour faire ses gammes et arpèges en attendant l’arrivée du chef d’orchestre. Son air jovial est contagieux et lui donne une force incroyable. À 86 ans, pouvoir jouer ce concerto de Grieg – ou n’importe quel autre concerto – est un
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vrai défi, et avec un orchestre symphonique, encore plus. Ce n’est pas un jeu ! C’est une manière très savante de nous dire, à travers son piano : “Je suis une reine !” » (Oni Acosta, journaliste cubain). Et si Micheline nage en plein bonheur, celui-ci aurait été parfait, si elle le partageait avec son inséparable Raoul qui l’accompagnait à chaque concert. Présent pour vérifier chaque détail, pour chaque interprétation, il était son conseiller, son critique, son tout !
Ce soir-là, la présence de Raoul lui a manqué car il l’avait quittée depuis peu, mais, son ange gardien est là. Au son des arpèges déchaînés d’un passage du premier mouvement du concerto, une plume blanche est descendue, lentement et avec une rare élégance, depuis les hauteurs du théâtre, pour se poser tout près du piano, comme pour chuchoter à l’oreille de Micheline : « Bravo ! Nous avons réussi ! »
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« De prime abord, je ne saurais dire si j’ai choisi la musique ou si c’est la musique qui m’a choisie. Je sais seulement qu’elle est mon second “ego”. Elle est ma compagne, ma nourriture, ma raison d’être. Et si le piano est l’instrument de prédilection par lequel je m’exprime, il n’empêche que je suis aussi sensible aux instruments d’expressions différentes. »
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Les différentes scènes où elle s’est produite En Haïti:
À l’étranger:
• Auditorium de Sainte-Rose de Lima
• Avery Fisher Hall, New York
• Ciné Paramount
• Casa Blanca, San Juan, Porto Rico
• Ciné-Théâtre Triomphe (1re version)
• Salle des Amériques, Washington
• Conservatoire National de Musique
• Teatro de la Universidad de Bogota,
de Port-au-Prince
Colombie
• Église Saint-Pierre de Pétion-Ville
• Teatro Nacional Sucre, Quito, Équateur
• Hôtel Royal Oasis
• Teatro Colón, Santiago, Chili
• Institut Français d’Haïti, au Bicentenaire
• Teatro de la télévision, Rio de Janeiro, Brésil
• Institut Haïtiano-Américain • Karibe Convention Center
• Teatro Ateneo, Caracas, Venezuela
• Kiosque Occide Jeanty
• Teatro Colón, Buenos Aires, Argentine
• Palais National
• Casa de Francia, Santo Domingo, République Dominicaine
• Rex Théâtre
• Université de Santiago, République
• Salle Sainte-Cécile de l’École Sainte-
Dominicaine
Trinité
• Museo de Ponce, Ponce, Porto Rico
• Salle FOKAL-UNESCO
• Théâtre Daniel-Sorano, Dakar, Sénégal
• Théâtre des Casernes Dessalines
• Institut Français, Saint-Louis, Sénégal • Broward County Public Library, Fort Lauderdale, USA • Lincoln Theater, Miami Beach, USA • Université d’Atlanta, Géorgie, USA • Katharine Cornell Theater, Université de Buffalo, USA
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Revue de presse
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QUELQUES EXTRAITS DE PRESSE
Les articles de presse qui ont ponctué la vie musicale de Micheline Laudun Denis sont trop nombreux pour être tous mentionnés. Un tri, qui ne s’est pas opéré sans douleur, a dû être effectué.
« À une époque où ses pairs expérimentaient toutes les avenues de dissonance et de sérialisme, elle reste fidèle à ses racines en adoptant la tonalité, dans un style polyphonique agrémenté de contrepoint. Héritière à la fois du traditionnel et du moderne, du classique et du romantique, elle a développé un sens raffiné de l’harmonie, inondant ses mélodies de clusters, de sinuosités et d’arpèges. » Ed Rainer, Haïti Liberté, 11 octobre 2017 « Lorsqu’on la regarde, les yeux voilés, les quelques rides et le gris de ses cheveux n’enlèvent rien à son charme. Cela nous rappelle seulement sa marche chronologique parsemée de musique, d’ingéniosité, de générosité et de virtuosité. Par contre, au contact de son instrument, elle retrouve la fougue impétueuse de son adolescence. » Aly Acacia, Le Nouvelliste, 5 mai 2017 « La projection d’un extrait du concerto de Grieg, joué dernièrement à La Havane par la pianiste soutenue par l’Orchestre Symphonique National de Cuba, dirigé par le Maestro Perez Mesa, fut tout simplement grandiose et sublime. » Roland Léonard, Le Nouvelliste, 5 mai 2017 « Micheline Laudun Denis est un patrimoine vivant. Une grande dame dont le talent, la passion, l’esprit de service et de partage n’ont pris aucune ride malgré ses 86 ans. » Le Nouvelliste, Le Nouvelliste, Ticket, 5 mai 2017 « La maestra haitiana Micheline Laudun Denis es una leyenda viva de la música clásica universal» Cubarte, mars 2017
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« Madame Denis, vos interprétations m’ont laissé béat d’admiration. Je fus charmé par vos doigts cavalant sur le clavier, dépassant toutes les difficultés avec une facilité digne des grands génies. Votre prestation, empreinte de précision et de rigueur, nous a permis de redécouvrir votre talent. Plusieurs grands interprètes et musiciens de carrière au talent exceptionnel ont marqué de leur présence et de leur participation cette soirée grandiose… Le 4 mai 2017 restera un moment historique et magique. » Aly Acacia, Le Nouvelliste, 5 mai 2017 « Micheline Laudun Denis, une Mine d’Art » Myria Charles, Le Nouvelliste, 8 mars 2013 « Pianiste d’une grande pondération, d’une technique sûre et d’une réserve de bon goût, Madame Laudun Denis a su donner un sens musical à chacune des œuvres qu’elle a choisi de jouer. Elle a merveilleusement évoqué l’esprit classique de Scarlatti, Mozart et Beethoven. Le Mozart, en particulier, avait un délicieux mouvement rythmique, une belle et limpide sonorité, des phrases legato moulées avec sensibilité… Dans le Beethoven, le sens de la musique était adroitement exprimé avec clarté et précision… Les aspects enjoués, gentiment dissonants de la Sonate no 3 de Kabalevsky ont été, eux aussi, admirablement traduits par le toucher franc et délicat de Madame Laudun Denis. » Peter G. Davis, New York Times, 2 juillet 1978 « La faculté de créer immédiatement le climat adéquat, de pénétrer instantanément dans l’atmosphère de chaque auteur, une technique parfaite, et par-dessus tout, une grande culture musicale : telles sont les qualités fondamentales qui font de Micheline Laudun Denis une pianiste d’une catégorie exceptionnelle. » Dr Michele Tomaselli, Resumen, Caracas, juin 1975 « Micheline Laudun Denis a adapté avec un rare bonheur son jeu, sa sonorité aux différents auteurs. Elle est une pianiste de grande classe par son talent, sa virtuosité, par sa musicalité. Son souci très net de se surpasser dans l’interprétation des œuvres des grands maîtres et de révéler au public les possibilités musicales des compositeurs haïtiens témoigne de sa grande générosité. C’est une artiste aux qualités exceptionnelles que nous a présentée hier soir l’Association Pro-Musica. » Dr Férère Laguerre, Le Nouvelliste, 6 juillet 1973
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Un récital de piano d’une rare perfection a été donné hier soir à l’Union Panaméricaine par Micheline Laudun Denis… Comme elle joue bien, cette pianiste ! Sa maîtrise, tout au long du récital a été complète. Son interprétation de Bach fut magnifiquement articulée, équilibrée, contrôlée, puissante. Le Beethoven était d’un dynamisme contenu avec chaque note bien en place et le tout joué comme une longue houle… Pour le piano de Debussy a eu la plus belle interprétation que je me rappelle avoir jamais entendue : sublime, profonde, sonore. L’Union Panaméricaine doit être félicitée pour avoir invité cette artiste à Washington. Micheline Laudun Denis, vous êtes formidable ! (You are terrific!) James Backas, The Washington Evening Star and Daily News, mars 1973 « Le récital d’hier soir indiquait que nous étions en présence d’une pianiste qu’on ne rencontre pas tous les jours. Sa musicalité est impeccable, sa technique prodigieuse, sa sonorité pleine et solidement dosée. Aussi puissant que pouvait être le son dans les passages “forte”, elle arrivait à atténuer les contours percussifs. La sonate de Beethoven, pièce maîtresse du programme, a fait l’objet de la plus impressionnante interprétation. Cette œuvre prête admirablement à une exécution détachée, objective, et le jeu de Madame Denis était si clair, si énergique et incisif que la musique atteignait par elle-même ses propres sommets dramatiques sans qu’il fût nécessaire d’y apporter de l’emphase. ». Alan Kriegman, Washington Post, mars 1973 « Un séraphin qui nous vient d’Haïti ». Un journaliste du Venezuela.
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Programmes affiches et enregistrements
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Quelques programmes et affiches des nombreux concerts offerts par l’artiste entre 1959 et 2017.
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Enregistrements
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e ses innombrables enregistrements en concert, Micheline et Raoul ont choisi de
faire éditer, en 2002, l’enregistrement live du récital offert en 1973 à la Salle des Amériques à Washington D.C. Elle y exécute avec maestria : J.S. Bach, D. Cimarosa, L.V. Beethoven, C. Brouard, C. Debussy, F. Laguerre. Une petite anecdote à propos du programme de ce récital : Maître Vicenzo Vitale (professeur au Conservatoire de Musique de Naples, Italie), en voyage en Haïti, a demandé à rencontrer la pianiste Micheline Laudun Denis dont il avait entendu parler. Celle-ci préparait son concert à Washington. Il lui suggéra d’inclure dans son programme des œuvres de Cimarosa, compositeur italien de l’époque baroque. Comme elle n’avait pas de partitions de ce compositeur, Maître Vitale, écrivit patiemment à la main trois de ses sonates, puis lui prodigua d’excellents conseils pour leur interprétation. Lors de ce récital, le succès de ces œuvres fut en partie dû au travail effectué avec Monsieur Vitale… Ce CD est un hommage à la mémoire de ce maître et des parents de Micheline. C’est aussi un témoignage de gratitude envers son mari Raoul et tous ceux qui l’ont aidée et encouragée dans la réalisation de cet album. Les Classiques de la musique haïtienne, le deuxième CD, a été enregistré en 2008. Il met à l’honneur des compositeurs classiques de la musique haïtienne. Les enregistrements proviennent d’une série de concerts présentés
« Les dimanches de Port-au-Prince étaient faits de musique classique… et cela dégageait une impression de calme, de sérénité, de recueillement. À l’époque, certaines rues de la capitale pouvaient ressembler à la Flûte enchantée de Mozart, à une valse de Strauss ou à une sérénade de Schubert », nous dit Syto Cavé. « Nous retrouvons donc, à côté de la valse et des suites, des rhapsodies, des caprices, des méringues lentes et gracieuses, des pièces bâties sur rythmes traditionnels et vaudou. Justin Élie, Ludovic Lamothe, François Manigat, Férère Laguerre, Occide Jeanty, Léonce William revivent sous les doigts intelligents, sensibles, véloces ou calmes et expressifs de Micheline Laudun Denis. » R. Léonard. Les compositeurs figurant dans cet album ont, pour la plupart étudié la musique en France ou en Allemagne et en sont revenus bien préparés, élaborant, pour une audience avertie, des compositions savantes à partir de l’univers culturel haïtien. Dans le troisième album, Micheline Laudun Denis et Marie Maud Boisette Thomas nous font revivre les moments d’enchantement d’un concert donné à l’Institut Français d’Haïti, au bénéfice du programme d’intégration sociale et professionnelle de jeunes haïtiennes issues de milieux défavorisés, programme inauguré par le Club international des femmes de carrières libérales et commerciales. L’album enregistré de ce concert, lui, a été offert pour la reconstruction de la chapelle de SainteRose de Lima détruite lors du séisme de 2010.
dans diverses salles de Port-au-Prince. Immortalisés dans ce CD, ils retracent l’atmosphère qui régnait dans les années 40-50 au cours desquelles bon nombre de ces morceaux furent composés.
Le coffret de 2 CD de ses meilleurs moments en concert ainsi que le DVD Micheline Laudun Denis, Musique, Mère et son Concert à Cuba, par le réalisateur Maksaens Denis, seront présentés en 2018.
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Micheline, l’éducatrice
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De la technique « Avant tout, la technique est au service de la musique… (elle) s’étudie pour faciliter les moyens d’expression. La technique musicale (nous) porte à réaliser d’enivrantes prouesses acrobatiques, de vertigineuses manipulations digitales, dans la plus grande souplesse des muscles des bras, des épaules et des poignets (la crispation freinant les mouvements). Le pianiste qui possède ces facilités arrive à maîtriser son instrument. La nette clarté du jeu dans la virtuosité est essentielle ; respectueux de son auditoire, il n’a pas droit à « l’à-peu-près ». La maîtrise technique permet d’obtenir – à volonté –, par le « toucher » adéquat, les sonorités qui conviennent à l’interprétation d’une œuvre, selon son caractère, le style d’époque (baroque, classique, romantique, impressionniste, moderne, etc.) Au pianiste revient alors le pouvoir d’utiliser ses doigts en suivant, à la lecture du texte, les signes de ponctuation, du phrasé, des accents, respirations et toutes indications de l’auteur qu’il doit interpréter le plus fidèlement possible avec sa sensibilité communicative. »
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arallèlement à une remarquable carrière de concertiste, tant en Haïti qu’en terre
se voient obligés d’abandonner leur poste en 1958, l’institution fermant ses portes.
étrangère, Micheline s’est plongée avec délice Mais, cette passion pour l’éducation la marque et la pousse à aller plus loin. Profitant de son séjour en Allemagne – lors de ses classes magistrales de piano en 1959 –, elle assiste à quelques séances de formation en éducation musicale où elle découvre avec grand intérêt la méthode de Carl Orff, spécialement conçue pour enfants. Plus tard, elle s’inspirera de celleci pour créer sa propre méthode.
dans ce que l’on peut appeler la deuxième corde à son arc : l’éducation musicale. Dès son retour de France, en 1955, elle goûte à l’enseignement lorsqu’elle est engagée comme professeur titulaire de piano au Conservatoire National de Musique de Port-au-Prince, récemment fondé par le président Paul Magloire et dirigé par Marcel Van Thienen. Pendant quatre ans, elle organise et participe avec ses élèves
Dès son retour au pays en 1960, elle se dédie à ses classes privées de piano et d’éducation musicale avec les connaissances acquises.
aux différentes activités musicales de l’institution : auditions et concerts d’élèves, récitals des professeurs en soliste et en accompagnement d’un orchestre de chambre. Malheureusement, par décision
En 1966, elle collabore avec Marie-Thérèse Colimon Hall à l’École Normale des Jardinières d’enfants, ci-devant Centre
du régime politique de François Duvalier, Micheline, ainsi que d’autres professeurs
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créer, d’une mélodie inégalable, les très belles paroles de l’Hymne de la jardinière d’enfants. En 1979, c’est la création de l’Académie Pro-Musica dédiée à la formation des jeunes, académie qui en formera des centaines jusqu’en 1987, année de sa clôture à cause des troubles politiques.
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d’études pour l’éducation préscolaire. Avec le talent qu’on lui connaît, Micheline a guidé la chorale de l’institution, et elle a su trouver les accords et les accents pour
Dans les années 80, Micheline participe à un atelier de formation musicale au Mexique où elle suit le Teacher’s class de la vivante et ludique méthode Yamaha pour l’enseignement de l’orgue et des claviers électroniques. Cette nouvelle pédagogie musicale, où musique classique et populaire intègrent le répertoire choisi, fait la joie des petits et des grands, des doués et moins doués, car on apprend la musique dans la joie, à tout âge, en groupe.
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Fusion de formules didactiques, de savoirs, d’expériences qui conduisent tous à de nombreux succès. Et comment ne pas se rappeler avec un pincement de cœur les spectacles, récitals, présentations didactiques et musicales que Micheline prépare soigneusement tout au long de sa carrière d’éducatrice, non seulement pour encourager ses concitoyens à acquérir la connaissance, faire connaître son travail, mais aussi pour le plaisir et l’amour de ses élèves et la fierté de leurs parents ! La Féerie de Noël ou Le Jardin enchanté, deux contes musicaux écrits par Micheline, transportent, une fois de plus, notre imagination fertile dans un monde magique où tous les acteurs, musiciens et le public garderont à tout jamais ces agréables moments dans leurs souvenirs.
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éléments de base du langage universel de cette discipline. » Le Jardin musical, qui voit le jour en 1998, est un merveilleux cadeau aux générations d’enfants d’Haïti et à ceux de la diaspora. C’est une œuvre de passion, l’aboutissement d’une grande carrière en éducation musicale. « Le Jardin musical est porteur d’espoir et de l’assurance que nous pourrons transmettre à nos enfants, non seulement une éducation musicale solide qui permettra à leurs talents et à leur sensibilité de s’épanouir, mais aussi l’opportunité de grandir dans l’appréciation de leur originalité et de leur identité culturelle. » Guilhène Wolff Benjamin, docteur en philosophie
Sabine Boisson dira :
de l’éducation (1997).
« Toujours intéressée aux pratiques modernes de la pédagogie musicale, Micheline crée sa propre méthode d’enseignement et cette approche éducative de la musique laisse ouvertes les écoutilles de la culture haïtienne pour que petits et grands comprennent, en s’amusant, les
Micheline propage sa méthode à travers des démonstrations et des auditions d’élèves dans différentes salles du pays : la salle Sainte-Cécile de l’école Sainte-Trinité à Port-au-Prince, l’église baptiste à Pétion-Ville, la salle UNESCO de la FOKAL, entre autres.
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D’année en année, Micheline perfectionne sa méthode, recherchant les éléments qui pourraient apporter une touche de plus à sa création. Pour cela, elle s’entoure d’une équipe de professionnels qui, chacun dans son domaine, aidera à la réalisation de ce chef-d’œuvre : composition ou adaptation de chansons enfantines, arrangements et orchestrations, enregistrements, prises de son et mixages, choix des voix d’enfants et d’adultes, illustrations et graphismes, corrections, aucun détail n’est omis.
une formule didactique idéale pour l’épanouissement de la sensibilité musicale des enfants.
Et c’est en 2016 que l’édition complète du Jardin musical en deux langues, le français et le créole, est achevée. La composent 2 guides du maître, 2 CD d’instructions, 4 livres et un coffret CD pour l’élève comprenant illustrations sonores adaptées à chaque leçon.
Micheline Laudun Denis parle de quelques-uns de ses élèves
Par ailleurs, Micheline Laudun Denis organise avec sa fille Pascale des ateliers de formation pour l’apprentissage de sa pédagogie. Et comme le dit si bien Micheline Dalencour (pédagogue et musicienne) : « C’est une méthode qui fait le bonheur de nombreux professeurs de musique. »
Liliane Questel
Cette méthode attrayante et dynamique s’enseigne dans la joie et devient alors
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« Ma toute première élève, Liliane Questel, considérée comme ma fille, démontrait déjà, à l’âge de 4 ans, ses talents confirmés au piano. Après huit ans d’études en Haïti, elle fut admise di-
rectement en Cours Supérieur de l’Académie Royale de Musique de Bruxelles (Belgique). À 12 ans, elle était la plus jeune de sa classe et, quatre ans plus tard, elle obtenait son premier prix. Elle poursuivit ses études jusqu’au niveau maîtrise au Peabody Conservatory of Music où elle fut l’élève du célèbre Leon Fleisher. Aujourd’hui, mariée et mère de famille, Liliane poursuit sa carrière de concertiste – en solo ou accompagnée d’un orchestre de chambre – aux USA et en Europe. Elle est également directrice et fondatrice du Rising Stars Piano Series (Southampton Cultural Center, Baltimore), une institution qui a pour objectif de découvrir de jeunes et nouveaux talents et de les produire en concerts pour les faire connaître et leur ouvrir ainsi des perspectives de carrière. Marie Maud Boisette Thomas « Outre son immense et patient travail de recherches en musicologie, elle a publié une étude analytique, en allemand, sur la musique du compositeur français Gabriel Fauré, ouvrage accepté par l’Université de Bonn (Allemagne). » Micheline et son ancienne élève ont eu le plaisir de jouer, en duo, de merveilleuses musiques pour 2 pianos au cours d’un concert au bénéfice des œuvres du Club des Femmes de Carrière. Il en a été tiré un album vendu au profit de la reconstruction de la chapelle de l’Institution Sainte-Rose de Lima détruite par le tremblement de terre de 2010. Ryd Allan Pierre-Louis « Une grande satisfaction me fut donnée lorsqu’au cours d’une Master Class présidée par un grand pianiste français, Monsieur Guillaume, mon jeune élève
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Ryd Allan Pierre-Louis s’entendit dire – après audition de l’œuvre qu’il venait de présenter : “Mon ami, vous avez un excellent professeur !” Il avait tout juste 14 ans. C’était à Sainte-Trinité, en 2010, quelques jours avant le tremblement de terre qui a changé nos vies. » Jonathan Perry « Il y eut Jonathan Perry, plus connu aujourd’hui sous son populaire et célèbre nom “J. Perry”. Enfant surdoué, d’une mémoire prodigieuse, qui, après plus de dix ans d’absence, nous revient pour nous jouer parfaitement, au gala de mon Jubilé, le Concerto en ré majeur de Joseph Haydn qu’il avait appris à l’âge de 11 ans. Ce fut une incroyable prouesse. » Nous pourrions citer bien d’autres élèves de Madame Denis qui, même s’ils n’ont pas tous embrassé la carrière pianistique, continuent de mener brillamment leur carrière musicale, tels : Jean-Bernard Cerin, baryton, Marie-Élise et Francesca McNeeley, violon et violoncelle, Cynthia et Marie Sue Racine, violoncelle et violon, Victoria et Bradley Joseph, violon et piano, Richardson Léopold, piano.
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Son opinion de la situation actuelle « Malheureusement, on manque d’établissements scolaires. L’école ouvre les horizons, apporte plus de lumière et permet d’aller plus loin, à partir d’un potentiel qui se trouve en soi. Et beaucoup le possèdent. L’absence d’un vrai conservatoire en Haïti est une lacune ! Si on avait suivi la voie tracée par nos ancêtres, on serait bien loin... Pour avoir ces détails, je vous réfère à l’Histoire de la musique en Haïti de Constantin Dumervé. Il a fait des recherches approfondies pour ce livre. Mais cette édition est épuisée depuis très longtemps. Je crois que les Presses Nationales devraient reprendre cet ouvrage. Monsieur Dumervé nous apprend que Toussaint Louverture avait une fanfare de quarante musiciens. Henry Christophe a fait venir des professeurs, des sommités, de l’Europe pour son école. De nombreux Capois faisaient de la musique. L’instruction musicale faisait partie du programme scolaire. Geffrard aussi a fait venir des instructeurs français. Il a rendu la pratique de la musique et des arts obligatoire dans toutes les écoles. Le Conservatoire a vu le jour en mon absence, alors que j’étais étudiante à Paris, en dernière année. À mon retour, j’ai été nommée responsable d’une classe de piano. Des matières comme la composition et l’harmonie y étaient enseignées. Des boursiers en sont sortis. L’institution a fonctionné durant trois ans, epi politik mete pye… Tout bagay ale ! (la politique
s’en est mêlée… et tout a disparu !) » (Propos recueillis par Roland Léonard, Martine Fidèle et Chancy Victorin). Il y a aussi l’ouvrage de Claude Dauphin : Histoire du style musical d’Haïti qui mérite d’être signalé. Le souhait le plus fervent de Micheline Laudun Denis serait que renaissent ces traditions perdues et qu’il y ait en Haïti des écoles de musique répondant aux normes établies en la matière. Écoles dans lesquelles il y aurait un programme, une discipline, des échelons à gravir, des diplômes pour sanctionner les études. Cela permettrait une certaine continuité. Il faudrait aussi, selon elle, une meilleure intégration des parents à la formation musicale de leurs enfants ce qui les motiverait davantage et les inciterait à participer plus souvent aux activités culturelles.
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Guides du maître
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Livres de l’élève
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Une complicitĂŠ hors du commun
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« Il va sans dire que sans l’étroite complicité, en soixante ans de carrière, avec mon cher époux, rien de tout cela ne se serait réalisé. Raoul a été mon ami, mon ange gardien, mon conseiller, mon plus sévère critique, mon inconditionnel soutien, mon compagnon de route, tout cela dans l’Amour le plus harmonieux.»
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on époux ? Un être exceptionnel. Foncièrement humain, profondément généreux, d’une sensibilité maladive face au malheur des autres, face à l’injustice. Il a souffert de ne pouvoir à lui seul venir en aide à son prochain en difficulté.
la musique ! Il ne faisait rien à moitié, aucun détail ne lui échappait. Son esprit curieux l’incitait à chercher pour mieux comprendre… Enfin, sa légendaire dévotion à sa femme étonnait parfois, faisait
Par ailleurs, Raoul était un être entier et multiple à la fois. Un être passionné qui s’impliquait dans tout ce qui l’interpellait ou qui l’intéressait, en premier lieu,
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sourire – assurément – les pratiquants du machisme, mais ce comportement fut l’exemple de respect qu’il sut transmettre à ses enfants, en avance sur le mouvement féministe qui pointait à peine le nez. » « Curieusement, dans ma tête de gamine de 12 ans, se dessinait déjà le profil
du compagnon idéal que je me destinais. Et quand il m’apparut, je l’ai reconnu » écrit-elle. Lui, mélomane averti, fréquente la maison des Laudun réputée pour l’ambiance musicale qui y règne. Il suit l’évolution de ses études, puis de sa carrière, lui prodiguant remarques et conseils.
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C’est en 1954 que finalement Raoul, timide de nature, avoue son amour à Micheline. Sa voix se mêle aux notes du fameux morceau Michaëlle de Raoul Guillaume durant un bal au Casino de Port-au-Prince où Micheline, qui aime danser, s’est rendue avec plaisir. Quand les amoureux déclarent leur intention de se marier, les parents de Micheline ont quelques réticences. Ils craignent que cela ne nuise à la carrière qu’ils entrevoient pour elle. Selon Micheline, son père en veut à Raoul d’avoir « interrompu
le parcours prometteur auquel lui-même (son père) la destinait et l’accuse de briser l’accomplissement de ses rêves et de ses nobles ambitions à lui ! » Sa mère, elle, assiste silencieuse aux tiraillements entre le père et la fille. Mais, sûre de son fait, Micheline les convainc. Et c’est une jeune femme radieuse qui, en avril 1956, à l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville, se lie à un Raoul tout aussi radieux. C’est le début d’une nouvelle phase de la vie de Micheline où l’amour participe à l’épanouissement de l’artiste. Pour mieux
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s’adapter aux activités de son épouse, Raoul ferme le bazar de provisions alimentaires qu’il gère. En mai 1955, il ouvre à la rue Pavée, à Port-au-Prince, La Boîte à Musique – le nom de l’entreprise est une trouvaille de Micheline – qui devient bien vite le point de rencontre des mélomanes et des musiciens, en plus
d’être une source d’approvisionnement en disques et en instruments de musique. Raoul, connaisseur avisé et respecté, ne ménage pas ses conseils aux « clients ». Patrick Audant, un ingénieur du son, témoigne de tout ce que monsieur Denis lui a appris de cet art « où science, technique
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deviennent priorité à tour de rôle, car il faut finalement que tout soit impeccable. Tout doit figurer sur l’enregistrement depuis l’arrivée en scène de l’artiste, jusqu’à la fin du concert ». Raoul Denis est un homme « prêt à innover, à prendre de gros risques ». Il n’a pas hésité à acquérir l’un des meilleurs pianos à queue, le Yamaha Grand Piano de 9 pieds, afin que Micheline puisse continuer à s’épanouir et à perfectionner son jeu. 220.
Quand, en 1959, Micheline obtient une bourse pour l’Allemagne, elle se rend à Munich, puis à Stuttgart, avec son mari pour un an d’études. Quand Raoul rentre en Haïti, en 1961, il transporte dans ses bagages les outils nécessaires à l’accordage des pianos. Et sa femme, des instruments propres à l’éducation musicale des enfants selon la méthode allemande de Carl Orff.
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Pour la musicienne de carrière qu’est Micheline Laudun Denis, Raoul se révèle un précieux atout : il protège son espace et son temps de travail, s’occupe du quotidien du foyer, participe avec elle à l’éducation de leurs enfants Sibylle, Raoul, Pascale et Maxence. Côté musique, il est impayable. Il s’occupe du magnifique piano à queue qu’il
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lui a offert. Il continuera, jusqu’à la fin, à veiller à l’entretien de ses pianos, à leur accordage, leur transport, leur tenue pendant les concerts. Il aide l’artiste à choisir son répertoire, à préparer les morceaux choisis. Raoul est omniprésent dans la vie de Micheline. Lors de la préparation d’un concert, on peut le voir, incliné vers elle, lui prodiguant conseils et encouragements ou penché sur son instrument pour y mettre la dernière touche après l’avoir positionné.
Cette magnifique complicité est interrompue avec le départ, en 2015, « de notre très cher Raoul Denis », dira Micheline.
Raoul est à l’origine d’une collection considérable d’enregistrements en privé ou en concert de sa femme, archives précieuses faisant désormais partie de notre patrimoine culturel. Micheline confiera à Myria Charles dans une interview : « Je suis l’âme-sœur de mon époux. Il m’a enfermée dans sa boîte à musique et c’est ma place depuis ce jour-là. »
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Vie familiale
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« Ma vie familiale s’est déroulée comme nous nous l’étions tracée. Curieusement, Raoul et moi ayant eu les mêmes visées. Basé sur la confiance réciproque, notre foyer s’épanouissait chaleureux, accueillant, dans une atmosphère d’aimable simplicité. »
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eut-on imaginer Micheline Laudun Denis autrement qu’assise devant son piano ou accompagnée d’un élève à qui elle enseigne la musique ? Et pourtant, derrière cette grande artiste se cache un être humain d’une extrême humilité, richesse qu’on aurait tendance à oublier, n’étaient les déclarations de sa famille, de ses proches, de ses collaborateurs, de ses élèves.
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Son rôle d’épouse et de mère lui sied à merveille, et une vie paisible consacrée à son piano, à l’enseignement et à sa famille la comble de bonheur. Convaincus elle et son mari des bienfaits de la musique classique sur l’être humain en général, la magie de Bach, de Beethoven ou de Mozart accueille la naissance de leurs quatre enfants. Cette maman cajoleuse et protectrice prend un immense plaisir à jouer au piano à toute heure, les posant même sur son grand piano à queue, quand ils étaient encore tout-petits. Raoul, lui, leur fait écouter, en disques 33 tours, les plus grands interprètes, au son de ses hautparleurs Quad – dernière technologie de l’époque – quand sa femme n’est pas au piano ! Sibylle, Raoul, Pascale et Maxence ont tous les quatre eu une enfance heureuse auprès de parents aimants qui remplissaient leur maison de cette passion partagée : la musique !
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C’est dans cette riche ambiance artistique et de création qu’ont vécu les enfants du couple. Micheline et Raoul n’étaient pas des parents qui leur imposaient leur loi. Étudier la musique ou non, la question ne s’est jamais posée pour les enfants, il fallait les laisser libres de leurs choix. Ils donnaient plutôt l’exemple par les actes de bonté, de générosité, de sagesse, d’affection et d’amour qu’ils distribuaient autour d’eux sans réserve. La maison était un havre de paix, une oasis de culture où venaient s’abreuver artistes ou amis d’ici et d’ailleurs. « Notre maison était une sorte de “maison du bonheur”, un passage obligé pour tout artiste se reconnaissant comme tel : poètes, peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens ou simplement pour tous ceux qui
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partageaient cette même passion pour l’art. Ces lieux communiquaient à l’âme leur sérénité et leurs passions. »
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« Notre maison était une sorte de “maison du bonheur”, un passage obligé pour tout artiste se reconnaissant comme tel : poètes, peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens ou simplement pour tous ceux qui partageaient cette même passion pour l’art. Ces lieux communiquaient à l’âme leur sérénité et leurs passions. »
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HĂŠritage musical
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ans son entretien avec Richard Brisson, en avril 1980, Micheline nous apprend que ses enfants ont tous étudié la musique, mais que Raoul et elle les ont seulement guidés. Micheline raconte comment ses enfants sont attentifs à son travail, comment ils suivent de près ce qu’elle fait, la corrigeant parfois et disant ce qu’ils aiment. Des années plus tard on les retrouve. Sibylle, qui a suivi plusieurs séminaires sur la ludique et passionnante méthode d’enseignement musical Yamaha en Haïti, à Panama et en France, est désignée par cette grande compagnie pour ouvrir la première École de musique Yamaha à Paris. Puis, elle fonde Musicland en Haïti et en République Dominicaine, prodiguant à ses élèves un enseignement où se mélangent savamment la méthode japonaise et celle de sa mère. Parmi ceux-ci on compte cer-
taines célébrités internationales comme Mikaben, J. Perry ou Michaël Brun. Cultivant une autre passion, les arts plastiques, elle expose à la Biennale des Arts Contemporains au Musée d’Art Moderne de la République Dominicaine et participe tous les ans en tant que créatrice de bijoux et accessoires à des expositions un peu partout à l’étranger, notamment à Milan (Italie), en Espagne, en République Dominicaine, à Cuba, au Mexique et aux États-Unis. Elle reste profondément convaincue qu’il n’y a aucune frontière entre les différentes disciplines artistiques et que tous les « arts », en plus d’être complémentaires, sont poésie, musique, couleurs, rythme, équilibre et harmonie. Raoul (Ti Ra). Dès son adolescence, il fonde avec les frères Widmaïer le groupe Les Mini-Brothers qui deviendra Zèklè. Il
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participe à des performances aussi bien avec des groupes de musique populaire, comme le DP Express, que de musique classique, tels Pro-Musica ou SainteTrinité. Il a, entre-temps, poursuivi ses études de violoncelle en Colombie grâce à une bourse de l’OEA. Il fonde l’école de musique Fortissimo où l’apprentissage du piano et d’autres instruments se fait à partir de la méthode de sa mère.
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Il s’adonne aussi à la composition. Au niveau de la musique populaire, Sukaïna ou Kòrèkteman ont fait le tour du monde. En outre, les œuvres de ballet qu’il a produites pour le Ballet Folklorique d’Haïti (BFH) de Nicole Lumarque font désormais partie de notre patrimoine musical. 250.
Elle effectue plusieurs tournées nationales
Pascale suit le chemin qu’elle a choisi. Diplômée en éducation musicale de la République Dominicaine et des États-Unis d’Amérique, elle fonde sa première école de musique à Santo Domingo, en 1990.
et internationales en tant que membre du Conseil Présidentiel de la Culture de la République Dominicaine pour la formation des orchestres symphoniques d’enfants et de jeunes. Son arrangement Aires de Quisqueya obtient le premier prix à l’Université d’Iowa, en 1997. Avec son frère Raoul, elle met en place, en 2013, l’Institut National de Musique d’Haïti (INAMUH) du Ministère de la Culture qu’ils dirigent durant trois années consécutives. Co-auteure avec Bernarda Jorge du livre Educación musical en el Preescolar (Éducation musicale au préscolaire) (1987), qui sert de référence aux écoles, elle anime, en Haïti et en République Dominicaine, des séminaires de formation intensive en éducation musicale. 251.
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Maksaens hérite de ses deux parents son oreille avisée, sa grande culture musicale, son regard critique et son sens de la perfection. Diplômé de l’École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA) de Paris, il travaille d’abord comme réalisateur-monteur pour les chaînes de télévision françaises durant une quinzaine d’années, avant de développer, à partir de 1990 et en précurseur, des expériences et créations audiovisuelles qui lui donnent accès aux plus prestigieuses expositions d’art du monde : l’Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise (Esposizione internazionale d’arte di Venezia), l’exposition au Grand Palais. Il expose au Brooklyn Museum, en Californie, aux Halles de Starbeek à Bruxelles, au Musée d’Art Moderne à Santo Domingo, à la Biennale de La Havane à Cuba. En 2016, il travaille sur des créations-vidéo pour la tournée américaine de la chanteuse
Lauryn Hill. Il participe à la conférence internationale des chercheurs sur les arts de la rue à Hong Kong et à Shanghai. « Mélomane et technicien avisé, Maksaens est certainement le plus difficile de nos critiques, image parfaite de son père, Raoul Denis Senior ». À Haïti, sa terre natale, Micheline transmet un héritage incommensurable. C’est d’abord une image, celle d’une femme haïtienne courageuse, qui a su persévérer sur une route peu fréquentée. C’est aussi celle d’une artiste hors du commun qui nous a rassemblé une « imposante collection de ses enregistrements en concert ». Férère Laguerre, dans un article du Nouvelliste des samedi 26 avril et dimanche 27 avril 1980 intitulé « Micheline Laudun Denis à l’Institut Français d’Haïti », traduit élégamment l’effet bénéfique qu’elle
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exerce : « C’est un réconfort de se rappeler qu’une si grande pianiste vit comme nous la réalité quotidienne avec ses multiples soucis… »
pour rendre à Micheline Laudun Denis un peu de tout ce qu’elle nous a donné et continue généreusement à nous donner, disons avec Micheline Dalencour :
À la question : Qu’avez-vous donné ? Micheline Laudun Denis répond : « À mon auditoire ? Si ceux de mon auditoire de Port-au-Prince vous répondent “qu’avant tout, c’est l’émotion”, alors, je suis comblée. À mon public ? À mon public de Port-au-Prince je crois avoir offert tout mon respect. Résultat d’une discipline de travail, jamais relâchée. À Haïti, enfin ? L’honneur ! que j’ai toujours eu à cœur de lui offrir, sous tous les cieux que j’ai visités. »
« Au faîte de cette brillante carrière, unique dans les annales de la musique en Haïti, carrière dont la jeunesse haïtienne a largement bénéficié, carrière au cours de laquelle elle a représenté brillamment notre pays aux plus grandes assises musicales internationales, ne pensez-vous pas qu’il serait heureux que Haïti, plus précisément l’État haïtien, lui témoigne enfin officiellement son admiration et sa reconnaissance en lui offrant la distinction qui sied à cet exceptionnel parcours ?
Elle a aussi, au cours des ans, constitué les archives de partitions de musique savante de compositeurs haïtiens dont elle a interprété certaines œuvres. Et
L’honneur en rejaillirait sur toute l’école de piano haïtienne dont MLD est la plus illustre représentante. »
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Gala des 60 ans de carrière pianistique
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À la question : Qu’avez-vous donné ?, Micheline Laudun Denis répond : « À mon auditoire ? Si ceux de mon auditoire de Port-au-Prince vous répondent qu’avant tout, c’est l’émotion, alors, je suis comblée. À mon public ? À mon public de Port-au-Prince je crois avoir offert tout mon respect. Résultat d’une discipline de travail, jamais relâchée. À Haïti, enfin ? L’honneur ! que j’ai toujours eu à cœur de lui offrir, sous tous les cieux que j’ai visités. »
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C
e moment tant attendu est enfin arrivé !
« Karibe Convention Center, 4 mai 2017. Sous forme de sincères témoignages et d’appréciables moments musicaux, de grands, beaux et vibrants hommages ont été adressés à Madame Micheline Laudun Denis, au cours d’un gala organisé par la Fondation Culturama, au Karibe Convention Center, pour couronner les soixante ans de carrière pianistique de cette grande artiste et éducatrice nationale. Trois maîtres de cérémonie, debout sur des podiums en des endroits différents de la salle, présidaient cette magnifique cérémonie : l’historien Michel Soukar, Raoul Denis Junior et Élisabeth Alphonse. Divers écrans posés 264.
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aux quatre coins de l’espace diffusaient une création visuelle, mélange d’images du passé, de récitals, de photos de jeunesse de Madame Denis et d’images en direct. On visionnait également des portraits de grands artistes haïtiens ayant travaillé avec elle. 266.
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La salle était comble, une assistance nombreuse et enthousiaste.
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Après les remerciements de l’artiste en voix off, elle se présenta enfin, en personne, sur le podium sous les acclamations du public. Elle s’installa au piano à queue pour rendre hommage à son pays et à ses prédécesseurs, en l’occurrence Justin Élie, en jouant Chants
de la montagne, œuvre immortelle de ce grand compositeur haïtien. C’est au tour de Nicole Saint-Victor, grande amie et collaboratrice de la pianiste, de l’honorer par le chant italien Preghiera (prière) de Fulvio Sbrighi (1925-2004). Ce chant très pathétique a été bien rendu par la soprano accompagnée par Madame Denis et de ses accords. La composition semble d’essence romantique, tardive. L’ingénieur du son Patrick Audant, bon musicien, introduit par Raoul Denis Junior, prend la parole pour témoigner de ce qu’il doit à Madame Denis et à son mari Raoul dans l’apprentissage des techniques d’enregistrement.
Le second moment musical met à l’honneur Madame Micheline Dalencour, célèbre pianiste et éducatrice. Elle joue en duo avec son aînée et amie une adaptation pour deux pianos de Invitation à la valse de Carl Maria Von Weber (17861826). On en connaît surtout la version orchestrale. Le duo a été très applaudi. Élisabeth Alphonse introduit Madame Sabine Boisson qui exalte l’éducatrice musicale ayant formé et éveillé à la musique tant de jeunes du monde scolaire et collaboré également avec la jardinière d’enfants par sa méthode simple et moderne. La jeune et grande soprano lyrique Monette Alcin est présentée au public en
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image vidéo. Elle a conquis la pianiste et son mari par l’excellence de son chant, de sa sensibilité et de sa technique vocale. Monette Léopold Alcin et Madame Denis ont offert, dans le passé, plusieurs performances très appréciées. La soprano, dans une superbe tenue de scène, fait son apparition sur le podium. Elle est accompagnée par l’orchestre de chambre Vibrayiti. Avec une flûtiste en relief, doublant ou commentant son chant dans l’extrait de la cantate Apollo et Dafné de Haendel. L’orchestre accompagne par des pizzicati.
Will Hodgson, maître de chœur et directeur de la chorale Saint-Louis / Sacré-Cœur, fait à son tour l’éloge de la vedette du jour. Il collabore avec elle activement depuis 2010 et ne manque jamais de l’inviter aux concerts de la chorale en compagnie d’autres célébrités. La jeune pianiste haïtiano-américaine Suki Guerrier, fervente admiratrice de Micheline Laudun Denis, était aussi de la partie. Elle a donné sa contribution en jouant l’étude opus 25 no 1 de Frédéric Chopin (1810-1849).
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Micheline Laudun Denis a eu de très bons rapports avec le grand violoniste haïtien Romel Joseph, effectuant de nombreux concerts avec lui. Un court extrait vidéo les a montrés dans le vif de l’action. Sa fille, Victoria Joseph, tenait à prouver qu’elle était digne de son père. Excellente violoniste, elle a ébloui et épaté le public en jouant avec Madame Denis le Rondo en sol majeur, de W.A. Mozart. Quelle virtuosité ! Refrain et couplets nous ont tous enchantés. La divine surprise a été créée par l’artiste Jonathan Perry, connu dans la musique populaire sous le nom de J. Perry. Nous
ne savions pas que cette jeune vedette du compas-R’n’B possédait un tel bagage musical. Il voulait prouver qu’il n’avait rien oublié des grandes et magnifiques leçons de son ancien professeur. En effet, Jonathan « J. » Perry a exécuté avec brio le 3e mouvement du concerto en ré majeur de Joseph Haydn (1732-1809), accompagné par l’orchestre de chambre Vibrayiti. Eh bien… Ça alors ! Je n’en reviens pas jusqu’à cette minute où j’écris. La quatrième partie de la soirée consistait en la projection d’un extrait du Concerto de Grieg, joué dernièrement à La Havane par la pianiste soutenue par l’orchestre
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symphonique national de Cuba, dirigé
Un hommage inoubliable et mérité à cette
par le maestro Perez Mesa. C’était tout
grande artiste amoureuse, et au service de
simplement grandiose et sublime. Divers
son pays. »
instrumentistes de cet orchestre témoignaient en espagnol leur admiration pour
« Micheline Laudun Denis, apothéose
la grande dame.
d’une longue et brillante carrière », Roland Léonard, Le Nouvelliste, 5 mai 2017.
En cinquième lieu, venaient les hommages et remerciements, remises de bouquets,
« Une belle brochette d’invités avait pris
de cadeaux, de plaques d’honneur à la
place dans la salle principale du Karibe
grande pianiste. Le grand chef d’orchestre
pour rendre hommage à ce patrimoine
cubain Enrique Perez Mesa était dans la
vivant. Cette grande dame dont le talent,
salle ; il avait fait le déplacement spécia-
la passion, l’esprit de service et de partage
lement pour remettre une médaille d’or
n’ont pris aucune ride malgré ses 85 ans.
à Micheline Laudun Denis à l’occasion du cinquantième (50e) anniversaire de l’Or-
Merci, Micheline Laudun Denis, de nous
chestre Symphonique National de Cuba.
avoir permis d’atteindre cette apothéose. Merci d’avoir consacré ta vie à nous donner
Émue, comblée et confuse, Micheline
tes merveilleuses interprétations et à nous
Laudun Denis trouvait à peine les mots
offrir tes compositions qui enrichissent
pour remercier le public. La meilleure
notre patrimoine musical. Merci à la famille
façon pour elle de le faire était de jouer
Denis, des gens modestes qui ont apporté
une pièce supplémentaire ; ce qu’elle fit
discrètement des merveilles à la nation
agréablement. On dirait du Bach.
haïtienne. Vous avez porté le flambeau et éclairé la voie. La musique peut être le
La pianiste, comme salingné par Sabine
rempart contre le désespoir et l’amertume.
Boisson, laisse une relève et une descen-
Les études démontrent que les enfants
dance de trois enfants musiciens et d’un
exposés à l’art, sont généralement mieux
artiste-vidéaste, Maksaens Denis. Sibylle
structurés et développent une plus grande
et Pascale Denis au piano ainsi que Raoul
créativité. Merci !
Denis Junior au violoncelle, soutenus par l’orchestre Vibrayiti, ont exécuté une version orchestrale de la méringue Claudette Aly Acacia
composée par leur mère. Rien ne se perd et bon chien chasse de race !
Le Nouvelliste, Ticket, 2017
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Quelques tenues de scènes de Micheline Laudun Denis portées lors de ses concerts à New York (Avery Fischer Hall, à Washington (Salle des Amériques), au Sénégal (Théâtre Daniel Sorano), durant sa tournée en Amérique latine, à Buffalo, Miami, Cuba et Haïti.
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DĂŠcorations
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CÉRÉMONIE DE DÉCORATION Chevalier des Arts et des Lettres
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a pianiste Micheline Laudun Denis a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres par la République Française. Le mardi 7 novembre 2017, lors d’une réception en sa résidence, l’ambassadeur de France, Mme Élizabeth Beton Delègue lui a remis l’insigne de cette décoration. C’est avec joie et émotion que madame Denis a reçu cette distinction créée en 1957 par André Malraux, premier ministre de la Culture de France. » (« Micheline Laudun Denis nommée Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres », Winnie H. Gabriel Duvil, Le Nouvelliste, 9 novembre 2017) À cet événement participaient, outre des amis et des membres de la famille de Madame Denis, des ambassadeurs, des personnalités du monde musical et du monde artistique. Mardi 7 novembre 2017
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Nomination de Madame Micheline Laudun Denis au grade de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres Mardi 7 novembre 2017 Chère Madame Denis, C’est toujours pour moi un honneur et un plaisir de distinguer pour leurs mérites des personnalités haïtiennes ayant des liens avec mon pays, et je suis très heureuse ce soir de vous accueillir à cette fin, chère Madame Denis, pour vous remettre cette distinction de l’ordre des arts et des lettres. Créé en 1957 par notre premier ministre de la Culture, André Malraux (connaisseur passionné des arts haïtiens), cette décoration est remise aux personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. Haïti a déjà été honorée par le passé avec René Depestre, Dany Laferrière, ou Raoul Peck. Cette année, dans la même promotion que vous, James Noël et Guy Régis Junior ont également été nommés. Vous allez donc rejoindre ce soir cette « famille de l’Ordre des Arts et des Lettres », entourée de votre famille de chair, vos quatre enfants, tous quatre acteurs reconnus de la vie culturelle et artistique haïtienne. Car en plus d’être cette grande pianiste, vous êtes cette mère aimante et aimée : j’ai pu l’observer en vous visitant chez vous, si bien entourée ce jour-là par votre fille Sybille et votre fils Maksaens. Vous m’y aviez formidablement accueillie, et je vous y avais observée, blagueuse et rêveuse, vos enfants m’ayant confirmé plus tard que c’était là deux de vos grands traits de caractère (entre parenthèses : ils m’ont aussi signalé que vous adorez danser, mais je n’ai pas pu le vérifier ce jour-là !). C’était dans votre jolie maison à Juvénat où les pianos remplacent les meubles, le piano étant avec votre famille le fil conducteur de votre vie. Justement, « de la musique avant toute chose » pouvons-nous dire avec Paul Verlaine si l’on veut évoquer votre parcours. Née à Port-au-Prince, vous avez très tôt étudié le piano, dans le cadre familial d’abord, puis sous la direction de professeurs éminents, avant de quitter dès 16 ans Haïti pour New York où vous allez suivre deux années d’études au « New York College of Music ». Bénéficiant ensuite d’une bourse du gouvernement français, vous partez dès 1949 pour la France, où vous resterez six ans. Brillante étudiante du Conservatoire National de Paris dont vous sortez avec la mention « Très Bien », vous poursuivez ensuite vos études à l’école de Haut Perfectionnement musical Marguerite Long – Jacques Thibaud. Ce lien avec la France vous le conserverez tout au long de votre carrière, par votre goût des compositeurs français, mais également en faisant profiter de vos talents à l’Institut
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Français en Haïti, cela va de soi, ainsi que les Alliances françaises en Haïti, en République Dominicaine, ou encore à Paris bien sûr, et plus largement dans une carrière internationale qui vous conduira régulièrement en Europe, aux États-Unis et dans les Caraïbes. Au-delà de ces récitals, vous êtes connue comme grande pédagogue. À ce titre vous avez écrit une méthode d’apprentissage du piano, qui fait référence en Haïti. Passionnée par la transmission du savoir, par le partage, vous consacrez encore à ce jour une grande partie de votre temps à dispenser des cours de piano, avec la ferme conviction que la jeunesse haïtienne, malgré ses difficultés, doit aussi s’approprier la musique classique. Deux de vos élèves sont présents ce soir et nous ferons le bonheur – avec vous – de quelques interprétations. Cette mission de transmission de la musique classique et d’ouverture à tous de ce style musical souvent considéré – à tort – comme réservé aux élites est également portée haut actuellement à Jacmel avec le « Festival International de Piano » initié par une pianiste française d’origine haïtienne, Célimène Daudet, qui jouait en cette Résidence il y a un an tout juste, et qui jouera au Parc de Martissant le 15 novembre prochain. Chère Madame Denis, il est difficile de résumer en quelques mots 60 ans de carrière pianistique : cette présentation est donc incomplète. Vous avez fêté ces 60 ans en mai dernier lors d’un grand gala en musique au Karibe et le public venu nombreux saluait ainsi votre magnifique parcours, alors même que vous reveniez d’un concert prestigieux donné à La Havane avec l’orchestre symphonique de Cuba. Mais je souhaiterais tout de même souligner un dernier point : votre rôle reconnu dans la défense des compositions classiques haïtiennes. Vous en avez enregistrées un grand nombre, ce qui a permis au monde de mieux connaître le style musical haïtien, le transformant ainsi d’un patrimoine national en un patrimoine mondial. Je vous en félicite chaleureusement. Cet investissement que vous avez fourni toute votre vie durant pour le rayonnement des arts rejoint cette haute idée que se fait la France de la chose culturelle, la considérant comme un vecteur de démocratie et un pilier de l’humanité. C’est ainsi qu’en parle notre compatriote Audrey Azoulay, récemment nommée directrice générale de l’UNESCO et qui était encore Ministre de la Culture à la signature de l’arrêté vous nommant à l’ordre des arts des lettres. Pour votre attachement à la France, à ses valeurs que vous partagez, pour votre investissement sans limites dans l’enseignement du piano, pour votre talent immense de pianiste et votre magnifique carrière pianistique, au nom de la ministre de la Culture, nous vous remettons les insignes de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
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ien que la carrière de Micheline Laudun Denis soit principalement axée sur ses concerts et l’enseignement de la musique, elle a largement contribué à la sauvegarde de l’héritage musical haïtien, facette moins connue du grand public. Des archives de compositeurs classiques haïtiens ainsi que bon nombre de documents historiques ont été religieusement conservés par l’artiste. Ce plaisir de collectionner des partitions a commencé tôt. Il a été guidé en partie par l’instinct de Micheline, mais aussi par son père et ses professeurs de musique. Par exemple, Lina Mathon Blanchet, compositrice et arrangeuse prodigieuse, a offert à son élève une étude pour piano seul, intitulée No 2, une composition agréable formée de deux méringues populaires et de la chanson folklorique Ayanman Ibo Lele. Dans cette même collection, nous retrouvons le quintette à vent intitulé Haitian Folk Tale [Conte folklorique haïtien].
Ces documents sont rares car la grande majorité des compositions de madame Blanchet n’a pas survécu. Ses partitions ont également une grande valeur sentimentale, car, de son vivant, elle était un défenseur enthousiaste de la musique folklorique haïtienne, un mentor unique qui se dédiait corps et âme à l’enseignement de la musique classique et folklorique. Elle a été aussi, durant toute sa vie, une amie dévouée et une admiratrice de son élève. En hommage à son professeur, Micheline et moi avons joué l’arrangement d’Ayanman Ibo Lele durant un concert intitulé : Les héritages oubliés revisités, le 31 janvier 2014. Nous y avons également interprété, pour la première fois et de façon informelle, l’œuvre de madame Brouard, Baron Lacroix, que j’avais arrangée pour 2 pianos. Certains manuscrits du célèbre compositeur Werner Jaegerhuber – autre professeur de la jeune Micheline – qui détiennent incontestablement des quali-
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tés musicales d’un grand intérêt, ont été conservés pendant des décennies à la résidence des époux Denis. En fait, si une partie de la collection originale méconnue du public existe encore aujourd’hui, c’est grâce à l’intérêt, à l’attention, à la notion de conservation et de préservation d’œuvres de Micheline et de sa famille. Petite anecdote sur les conditions difficiles de conservation des archives privées en Haïti et dans les Caraïbes : Jaegerhuber et sa femme étaient des voisins et amis proches de la famille Laudun. Pendant que la pianiste en devenir poursuit des études musicales avancées à l’étranger, Jaegerhuber décède. La veuve du compositeur, Anne, décide de déménager aux États-Unis et, la veille de son départ, donne au père de Micheline, Félix, un coffre plein de partitions qui appartenaient à son époux. Félix le range soigneusement dans une pièce fermée de leur maison, où il ne devrait pas s’abîmer. Lorsque Micheline revient de ses études en France, plusieurs années plus tard, elle déniche le précieux coffre pour y découvrir des partitions infestées de termites – un problème, hélas, typique des tropiques !
d’autres compositeurs, des fragments de compositions originales pour chorale et ensemble de chambre, des esquisses d’œuvres qui ne seront connues que plus tard, telles les Plaintes nocturnes (1952) pour divers ensembles à cordes, et plusieurs autres pièces complètes moins connues ou inconnues, dont une Messe en fa mineur, un Trio en do mineur en stile antiquo pour deux violons et violoncelle (1948), une Petite suite pour piano (1940) et quelques chansons. Les enfants de Jaegerhuber, Anna Maria, Étienne et Antonio Jr, ont rendu visite à Madame Denis au cours de ces dernières années pour récupérer ce qui restait des manuscrits de leur père. Sans le soin et l’attention de la famille Laudun-Denis pendant plus d’un demi-siècle, la remise des compositions indemnes à la succession du compositeur n’aurait pas été possible. Ce récit témoigne du rôle crucial et continu joué par la famille Laudun-Denis dans la préservation du patrimoine musical classique haïtien. Voici un échantillon d’autres pièces issues des archives de la famille Laudun-Denis:
Une grande partie des manuscrits a été malheureusement détruite, mais Micheline a sauvegardé tout ce qu’elle a pu récupérer. La plupart de ce qui reste de la collection d’œuvres de Jaegerhuber ne fait pas partie de ce qui est officiellement intégré dans les archives historiques : des exercices de composition datant de ses études et du début de sa carrière en Allemagne dans les années 1930, des transcriptions de fugues de Bach et airs de quatuor à cordes, des manuscrits d’œuvres
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• L’opéra Le mariage de Lenglensou d’Ipharès Blain. • Le poème symphonique Baron Lacroix, pour piano et orchestre et la Sonate en forme de poème à trois mouvements pour piano – deux prouesses de virtuosité de Carmen Brouard. • La charmante Suite enfantine à trois mouvements de Férère Laguerre qui a été présentée lors du concert de Micheline à la Salle des Amériques, à Washington, en 1973.
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• La grande Valse de concert pour piano et Les chants de la montagne de Justin Élie. • Les chants pour voix et piano, incluant Congo, Assoto, et Fi’ Nan Bois, de Frantz Casséus. • La Fugue à deux voix, les Pièces pour chant et piano et le Quatuor no 1 de Robert Durand. • De nombreuses pièces courtes de salon pour piano, telle la valse lente Près de toi de Jules Héraux et le classique Danzas de Ludovic Lamothe. • L’hymne national haïtien La Dessalinienne de Nicolas Geffrard (musique) et Justin Lhérisson (paroles). • La Sonate pour piano et violon de Philippe Martelly, dédiée à son ancien professeur Madame Denis, ainsi que la chanson, Ariettes oubliées pour mezzo soprano et piano.
Avec l’accord et les encouragements de Madame Denis, j’ai commencé, à partir de 2010, à classer, cataloguer et numériser l’ensemble de la collection, afin qu’elle soit désormais disponible en version numérique aux côtés des documents originaux. Ce projet est important. La tâche fastidieuse consistant à faire de multiples copies dans des formats différents et à les conserver dans des endroits protégés, à l’abri des intempéries et du temps, a offert une plus grande stabilité aux précieuses archives de Micheline Laudun Denis. Elles sont, grâce à ce remarquable travail de préservation, protégées des pertes accidentelles et de la dégradation du papier et d’autres matériaux périssables. Ainsi, musiciens, étudiants et mélomanes pourront apprécier et assurer, nous l’espérons, la pérennité de ce trésor inestimable de l’histoire de la musique haïtienne.
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Rebecca Dirksen, Professeur spécialiste en folklore Docteur en ethnomusicologie
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Postface
C
’est un très grand honneur pour moi de pouvoir m’exprimer à l’occasion de cet hommage marquant les 60 ans de carrière artistique de Micheline Laudun Denis, pianiste virtuose et éducatrice engagée au service de son pays, Haïti qu’elle célèbre entourée de l’affection, l’admiration et les applaudissements de ses enfants, parents, amis et de la communauté musicale de son pays. Ces lignes prétendent aussi être l’expression d’une reconnaissance importante de musiciens dominicains qui, dans les décennies précédentes ont su l’accompagner dans d’inestimables et enrichissants échanges de la culture musicale de nos deux nations. C’est aussi dans ce contexte que j’ai eu l’occasion de connaître l’artiste et sa famille, en prenant part à de merveilleux moments d’amitié et de coopération professionnelle. Dans les années 80, la pianiste avait visité la République Dominicaine et jouissait de l’admiration et de l’estime de l’illustre pianiste Manuel Rueda et des compositeurs de renom, tels Manuel Simó ou Margarita Luna. Tout au long de ce magnifique livre, on suit l’histoire de la vie et le brillant parcours professionnel de l’artiste. Des notes biographiques, anecdotes et images expressives et impressionnantes reflètent l’admiration des uns et des autres devant son talent musical précoce suivi de manière ininterrompue jusqu’à nos jours, d’une activité de concertiste et de professeure de piano malgré les circonstances agitées qui ont marqué en différentes époques, la société haïtienne.
témoignages y sont réunis ainsi que d’importantes informations venues d’un univers rempli d’événements aussi bien heureux que de périodes ponctuées d’inquiétudes ou d’incertitudes qui ont forgé très tôt la personnalité musicale de l’artiste depuis sa ville natale de Port-au-Prince. Puis, ce fut au tour de ses légendaires maîtres et compositeurs qui l’ont suivie dans des Institutions reconnues de New York, Paris et d’Allemagne lui permettant d’acquérir une matûrité et un professionnalisme à la hauteur de la carrière internationale qu’elle a mené . Ses concerts et récitals ont toujours soulevé l’admiration des critiques et les éloges de medias importants : “Un Angel que nos llega de Haiti”, s’est exclamé un journaliste après sa brillante prestation au Venezuela, lors d’une tournée musicale effectuée dans 7 pays de l’Amérique du Sud (1975). “Una reina haitiana visita La Habana” est aussi le titre d’un important article écrit après son passage dans la capitale cubaine en mars 2017, où elle a offert un mémorable concert avec l’Orchestre Symphonique National de Cuba. Son intelligence artistique, son impressionnante technique pianistique, son sens musical inné qu’elle communique tant lors de ses concerts que dans ses enregistrements, font d’elle une artiste exceptionnelle, lui octroyant ainsi une place de prédilection et tout à fait unique dans les annales de l’histoire et de la culture d’Haïti aussi bien que dans celles de l’Amérique Latine et de la Caraibe.
Micheline Laudun Denis, musique, vie et passions est un merveilleux livre écrit par sa fille Sibylle et fait partie de plusieurs activités commémorant la carrière de sa mère, initiative de la Fondation Culturama dirigée par ses enfants. L’organisation de ces données a été un immense travail. D’inestimables
Bernarda Jorge Musicologue, spécialiste en éducation musicale, ex-Vice Ministre de la Culture de la République Dominicaine
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Remerciements Chers amis, Comment vous dire MERCI ? Ce mot si petit mais qui en dit long, je voudrais pouvoir l’amplifier, et l’amplifier encore, l’étirer à l’infini, qu’il se répande, qu’il aille, à l’oreille de chacun de vous en particulier, dire toute l’émotion qui m’envahit et combien immense est le sentiment de gratitude qui déborde de mon cœur. Ce petit mot, écoutez-le, vous l’entendrez dans chaque note de la musique que je joue, que je jouerai, et qui résonnera pour vous tous. Avec moi, vous partagerez ce « chant de gloire » que j’adresse à Dieu, notre Père céleste qui me fait la grâce d’être encore là, vivante, parmi vous. En ce moment solennel, j’associe, dans mes hommages reconnaissants, mes aînés qui m’ont façonnée, mes chers parents, mes parrain et marraine – mes premiers éducateurs –, mes maîtres de musique, mes maîtres d’école dont l’un, mon vénéré professeur Max Pénette, demeure toujours dans mes souvenirs. Son esprit d’avant-garde a permis de ménager, à l’écolière que j’étais, le temps nécessaire à ses études musicales. Cette célébration est pour moi l’occasion de vous adresser ma très profonde reconnaissance, à vous qui m’avez suivie d’année en année sous le regard, dirai-je plutôt sous l’oreille attentive, de mon cher époux Raoul Denis, mon compagnon de route et mon fidèle soutien. J’étais aussi encadrée de nos chers enfants, non moins attentifs eux-mêmes, et complices de leur père ; auxquels s’ajoute l’inoubliable lignée des beaux-parents, oncles et tantes, cousins, cousines, neveux et nièces ; les amis et collègues musiciens et mélomanes ; les professionnels des autres disciplines de l’art ; mes chers médecins qui veillent sur ma santé et qui sont toujours prompts à me réconforter ; mes chers élèves, grands et petits, ceux d’autrefois, ceux d’aujourd’hui, de qui j’apprends encore, ils sont mes maîtres d’expérience ; les représentants des médias d’ici ou d’ailleurs, membres de la presse parlée, écrite et télévisée, brillants animateurs, rédacteurs, chroniqueurs et reporters qui ont contribué à l’expansion de la musique, dite classique, chez nous. Qu’ils soient tous assurés de mon fidèle attachement. Je les remercie du fond du cœur… avec une pensée spéciale à l’adresse de nos grands mentors, « Poto mitan de la musique » de ces temps derniers : Fritz Benjamin, Romel Joseph, Raoul Denis qui, se donnant le mot, nous ont quittés pour se joindre au concert des anges. À eux tous, à vous tous, mes louanges et ma très grande et sincère admiration. Micheline Laudun Denis 4 mai 2017
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MICHELINE LAUDUN DENIS EN QUELQUES DATES
2 juillet 1930 – Micheline Laudun naît à
Octobre 1949 – Est admise au
Port-au-Prince, Haïti.
Conservatoire national de musique de Paris.
1934 – Commence à reproduire au piano
Juin 1950 – Participe au Concours de
des airs entendus.
fin d’année scolaire des étrangers. Est qualifiée.
1935-1936 – Étudie le piano avec Madame Lina Mathon.
Octobre 1950 – Passe l’examen d’admission pour les années suivantes.
1938-1940 – Poursuit ses études de piano. Professeur Werner Jaegerhuber. 1939-1947 – Participe à de nombreuses manifestations culturelles publiques en Haïti. 1942 – Rencontre Raoul Denis. 1943-1945 – Reçoit une formation académique musicale. Professeur Bazile Codolban. 1943 – Participe à un concours de méringues haïtiennes. Mars 1947 – Étudie grâce à une bourse. New York College of Music, États-Unis d’Amérique. Décembre 1948 – Présente son premier récital en solo. Ciné Paramount, Port-auPrince, Haïti.
1950 – Obtient une bourse supplémentaire de l’Alliance française. Juin 1952 – Passe les examens de fin d’année. Septembre 1952 – Est admise à l’École de Haut perfectionnement musical Marguerite Long-Jacques Thibaud. Décembre 1953-janvier 1954 – Est invitée à participer, comme concertiste, aux festivités commémoratives du tricinquantenaire de l’Indépendance nationale d’Haïti. Janvier 1954. – Raoul Denis avoue enfin sa flamme à Micheline Laudun. 1955 – Donne un récital. Amerika Haus. Hambourg (Allemagne). Mai 1955 – Présente un récital public de fin d’études. École Marguerite Long-
Décembre 1948 – Offre un concert au
Jacques Thibaud.
Palais national. Juillet 1955 – Est admise au Concours Mai 1949 – S’embarque pour Paris
international de piano Marguerite Long-
comme boursière du gouvernement
Jacques Thibaud.
haïtien. Octobre 1955 – Retourne définitivement Mai 1949-octobre 1949 – Prépare le
au pays. S’installe à son poste de
concours d’admission au Conservatoire
professeur titulaire d’une classe de piano.
national de musique de Paris.
Conservatoire national de Port-au-Prince.
1 74
1955-1958 – Participe aux multiples activités de l’institution.
1967 – Offre un récital Chopin en
Avril 1956 – Micheline Laudun et Raoul Denis se marient.
1968 – Naissance de leur fils Maxence.
mémoire de Marguerite Long.
Juillet 1957 – Leur première fille Sibylle naît.
1970 – Pro-Musica organise un Festival Beethoven en commémoration des 200 ans de la naissance de ce grand maître de
1958 – Leur premier fils, Raoul, vient au monde.
la musique.
1958 – Les professeurs du Conservatoire national de Port-au-Prince sont renvoyés. 1959 – Micheline jouit d’une année tranquille, entre occupations familiales et cours privés de piano.
1973 – Micheline donne un récital. Salle des Amériques, Washington D.C., USA. 1975 – Part en tournée dans les capitales de l’Amérique du Sud. 1976 –Se produit dans un récital de piano à la Casa de Francia, Santo Domingo (R.D.).
Mars 1960 – Est admise, grâce à une bourse, dans les Hautes Écoles de musique de Munich et de Stuttgart, en Allemagne.
1976 – Donne un récital à la Casa Blanca, au Musée de Ponce et à la T.V. San Juan, Puerto Rico.
1960-1961 – Suit les Master Classes des maîtres Hugo Steurer et Hubert Giesen, tandis que son mari Raoul Denis s’invite à un atelier de formation sur l’accordage et la réparation des pianos. 1961 – Ils retournent au pays.
1978 – Voyage en Afrique pour des récitals. Théâtre Daniel Sorano de Dakar, Auditorium de l’Institut Français de SaintLouis (Sénégal). 1978 – Le 2 juillet elle est en concert. Avery Fisher Hall. New York, USA.
1962 – Leur fille Pascale voit le jour. 1962 – Micheline poursuit les cours privés de piano dans la nouvelle demeure. 1965 –L’Association Pro-Musica est créée.
1979 – Se produit au Ciné-Théâtre Triomphe. Port-au-Prince. Festival de la diaspora noire en Haïti. 1979 – La Fondation Académie Pro-
1965 – Pro-Musica inaugure un festival annuel de musique classique.
Musica (créée par Micheline Laudun
1966-1980 – Des artistes haïtiens et étrangers participent, sous l’égide de l’Association Pro-Musica, à des concerts.
1980 – Micheline se produit au cours
Denis et Fritz Benjamin) voit le jour.
d’un récital. Institut Français. 1981 – Donne un récital à Pontificia
1966 – Micheline prête sa collaboration à l’École des Jardinières d’Enfants.
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Universidad Católica Madre y Maestra, Santiago (R.D.).
1982 – Joue à l’Institut Français d’Haïti les concertos pour 1-2-3-4 pianos de J. S. Bach et Bach-Vivaldi accompagnés de 4 autres solistes et de l’orchestre de chambre Pro-Musica. 1983 – Accompagne au piano le soliste Romel Joseph, pour un récital de violon. Institut Français d’Haïti. 1983 – Interprète, accompagnée par l’orchestre de chambre Pro-Musica, le concerto K467, No 21 en ut majeur de W. A. Mozart. Institut Français d’Haïti. 1984 – Micheline Laudun Denis et Marie Maud Boisette Thomas se produisent dans un récital pour 2 pianos. Institut Français d’Haïti. 1985 – Micheline donne un récital de piano. USA. Université d’Atlanta (Géorgie). 1985 – Accompagne au piano l’orchestre philharmonique Sainte-Trinité dans le concerto, op. 37, No 3 en ut mineur de L. V. Beethoven. Salle Sainte-Cécile, Haïti.
philharmonique Sainte-Trinité. Salle Sainte-Cécile, Haïti. 1996 – À nouveau à la Sainte-Cécile pour le concerto No 1 en sol mineur de Mendelssohn. 1998 – Fait une présentation publique de sa méthode Le Jardin Musical / Jaden Mizik. Salle Sainte-Cécile de SainteTrinité, église baptiste de Pétion-Ville et de Diquini. 2001 – Donne un récital de piano. Lincoln Theater, Miami (Floride). 2006 – Les jeunes élèves de Madame Denis participent à un concert pour la commémoration de la naissance de W. A. Mozart. Auditorium de Sainte-Rose de Lima (Lalue), Haïti. 2006 – Le CD Les classiques de la musique haïtienne de M. L. Denis est en vente-signature. Librairie La Pléiade, Portau-Prince.
1987 – Participe, en compagnie de plusieurs artistes, au Concert pour Richard. Salle Sainte-Cécile, Haïti.
2009 – Micheline présente la méthode Le Jardin Musical / JadenMizik avec la participation active des élèves du cours de musique de Micheline L. Denis. Salle UNESCO. FOKAL, Haïti.
1987 – Donne un récital de piano. Université de Buffalo, N.Y., USA.
2009 – Présente un récital à Dakar en hommage à Jacqueline L. Scott.
1987 – Reprend les cours privés à PétionVille après la clôture de l’Académie ProMusica.
2010-2015 – Participe aux Matinées musicales. Institution Saint-Louis de Gonzague, Haïti.
1992 – Offre un grand récital de piano. Salle Sainte-Cécile. Port-au-Prince.
2013 – Participe à Concert de chansons d’Haïti. Hôtel Oasis, Pétion-Ville, Haïti.
1995 – Se produit dans le concerto, op. 73, No 5 en mi bémol majeur de Beethoven, L’Empereur, avec l’orchestre
2013 – Vente-signature du livre Les grandes dames de la musique haïtienne de Ralph Boncy.
17 6
2014 – Encore à l’Hôtel Oasis, donne un concert à 2 pianos, pour la sauvegarde du patrimoine musical d’Haïti. 2014 – Les Denis déménagent de la maison familiale, rue Magny Pétion-Ville, au Juvénat, quartier du Canapé-Vert. 2015 – Le 23 novembre, Raoul Denis s’éteint. 2016 – Se préparent des manifestations artistiques devant marquer la célébration du « Jubilé des 60 ans » de carrière pianistique de Micheline Laudun Denis par la Fondation Culturama. Mars 2017 – Micheline Laudun Denis interprète le concerto, op. 16, en la mineur de Edvard Grieg accompagnée par l’orchestre symphonique de Cuba. La Havane.
Juillet 2017 – Pascale Denis de Moquete et Micheline Laudun Denis animent un séminaire de formation de professeurs en éducation musicale et pour l’enseignement du piano, Haïti. Août-septembre 2017 – Micheline participe à un concert piano-violon dans le cadre de la célébration des 75 ans de présence active de l’Institut haïtianoaméricain en Haïti. Septembre 2017 – Les livres de la méthode Jardin Musical de M. L. Denis sont publiés et vendus. Novembre 2017 – Le 5, reçoit la médaille de Chevalier des arts et des lettres lors d’une cérémonie. Novembre 2017 – Le 19, concert pour les 50 ans de l’orchestre philarmonique Sainte-Trinité. Karibe Convention Center
Mai 2017 – Gala du Jubilé. Karibe Convention Center, Port-au-Prince, Haïti.
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LES SOURCES • Acacia, Aly : « Merci, Micheline Laudun Denis », Le Nouvelliste, 5 mai 2017
• Charles, Wébert : « Les héritages oubliés revisités dans un concert pour 2 pianos », Le Nouvelliste, 2014
• Acosta Herrera, Oni : « Una Reina visita La Havana », Cubarte, 25 mars 2017
• Clitandre, Pierre :« Micheline Laudun Denis, Une prouesse de jouer Grieg à 80 ans », www.berrouet-oriol.com, mai 2017
• Antonin, Arnold : 6 femmes d’exception, film documentaire, 2011
• Condé, Frank : « Festival », Le Nouvelliste, 24 mars 1964
• Audant, Patrick :Témoignage sur Raoul Denis, 4 mai 2017
• Corvington, Georges
• Backas, James : “Pianist Denis, Terrific”, The Evening Star and Daily News, Washington, 1973
• Dalencour, Micheline : Témoignage. Micheline par Micheline, 4 mai 2017
• Balmir, Lucien : « Micheline Laudun, portrait », Haïti Mirroir. 1953
• Dauphin, Claude : Histoire du style musical d’Haïti. Archives de la musique haïtienne, Université du Québec à Montréal, avril 2014
• « M. Laudun a offert un récital de piano à l’intention de la Presse », Haïti Mirroir, 2 octobre 1955
• Davis, Peter G. : “Haitian Pianist at Her Debut at Fisher Hall”, The New York Times, July 2 1978
• Benjamin, Guilhène Wolff : Préface du Jardin Musical de Micheline Laudun Denis, 2016
• Denis, Maksaens : Micheline Laudun Denis, Musique, Mère, documentaire, décembre 2017
• Beton Delègue, Élisabeth, ambassadeur de France : Discours de nomination « Chevalier des Arts et des Lettres », 8 novembre 2017
• Denis, Micheline Laudun : Extraits de manuscrits, 2017
• Boisson, Sabine : Témoignage, Micheline Laudun Denis, l’éducatrice, 4 mai 2017
• Raoul Denis Jr : J’aime mon pays… profondément • Dieye, Cheikh T. :« Une virtuose du piano, Madame Micheline Laudun Denis au Théâtre D. Sorano », Le Soleil, Sénégal, 31 mai 1978
• Boncy, Ralph : Les Grandes dames de la musique haïtienne, 2013 • Brisson, Richard : Interview radiophonique « À bâtons rompus », Radio Haïti, 27 avril 1980
• Dirksen, Rebecca : Préface et Archives de Madame Denis, juillet 2017
• Cavé, Syto : Texte du CD Classiques de la musique haïtienne
• Dorélien, Gaspard : « Amour, Musique et… musique », Le Nouvelliste, 30 avril 2013
• Charles,Myria : « Micheline Laudun Denis, une Mine d’Art », Ticket Magazine, 8 mars 2013
• Dumervé, Constantin : Histoire de la musique en Haïti, [1968], University of Iowa, 2003
17 8
• Kriegman, Alan M. : “An Impeccable Pedigree”, Washington Post, mars 1973
• Duvil, Winnie Gabriel : « Sainte-Trinité rend hommage à Micheline Laudun Denis », Le Nouvelliste, 22 novembre 2017
• Laguerre, Férère : « Micheline Laudun Denis, un récital mémorable », Le Nouvelliste, 6 juillet 1973
• : « Micheline Laudun Denis nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres », Le Nouvelliste, 9 novembre 2017
• La Phalange : « Flatteuse appréciation sur Micheline Laudun Denis », 1960
• Duwiquet, Maurice : Interview, Radio Haïti, 1980
• Large, Frantz : « Micheline Laudun Denis à l’Institut Français, Le Nouvelliste, 16 et 17 avril 1980
• El Mercurio :« Presencia de Haití en la temporada musical », Chili, 18 mai 1975
• Le Matin : « Le Récital Micheline Laudun Denis », 8 décembre 1959
• El Nacional :« Debut de Micheline Laudun Denis en el Teatro Ateneo de Caracas », Caracas, Venezuela, 30 mai 1975
• Lemoine, Jacqueline Scott : Extrait de documentaire de Maksaens Denis, Dakar, Sénégal, 2002
• Frankétienne : Une gestuelle poétique et lumineuse, 12 juin 2017
• Lemoine Lucien : « Son et Lumière sur le fleuve Sénégal », Saint-Louis du Sénégal, 1978
• Fidèle Martine (en collaboration avec Chancy Victorin et Roland Léonard) : « À tous les niveaux, tout le monde est musicien dans ce pays », Le Nouvelliste, 5 septembre 2017
• Le Nouvelliste : « Micheline Laudun en Allemagne », 17 juin 1955 • Le Nouvelliste : « Micheline Laudun Denis » à l’Institut Français, 9 décembre 1959
• Fouchard, Jean : « Concours de méringues haïtiennes », Haïti Journal, 1945
• Le Nouvelliste : « Le beau récital de Micheline Laudun Denis », 1960
• Gaillard, Roger : Interview, Le Nouveau Monde, 1978
• Le Nouvelliste : « Le beau récital de Micheline Laudun Denis », 1972
• Grimaud, Hélène : « La musique permet d’entr’apercevoir l’au-delà », Le Monde, 7 février 2016 • Haïti Journal : « Une pianiste d’Haïti » (traduction du Hambeurger Anzeiger du 7 juin 1955, Allemagne), 17 juin 1955 • Haiti Sun : “Personality of the Month”, 1948 • Hodgson, Will : Témoignage, 4 mai 2017 • Jorge Bernarda : Hommage à Micheline Laudun Denis, janvier 2018
• Le Nouvelliste : « Un talent au bout des doigts », 1997 • Léonard, Roland : « Micheline Laudun Denis revisite nos classiques », Le Nouvelliste, 27-29 mars 2009 • « Micheline Laudun Denis, apothéose d’une longue et brillante carrière », Le Nouvelliste, 7 mai 2017 • Le Petit Samedi Soir : « Un gala artistique. Le concert de Micheline Laudun Denis », juin 1978
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• Merceron, Gérald : « Micheline Laudun Denis triomphe en Amérique du Sud », Le Nouvelliste, 7 et 8 juin 1975
• Schultz, Laurent Junior : « Micheline Laudun Denis et “Son jardin musical” », Le Nouvelliste, 31 mai 2010
• Moquete, Pascale Denis : Micheline, l’éducatrice, juin 2017
• Sérant, Claude Bernard : « Les héritages oubliés, revisités», Le Nouvelliste, 3 et 4 février 2014
• Cuba, septembre 2017
• Soukar, Michel : Biographie Micheline Laudun Denis, 2015
• Morales, Adrian : « Con la música en la sangre », SDQ, République Dominicaine, mai 2012
• Stiller, Andrew : “Latin Twist Key to Pianist’s Charm”, The Buffalo News, avril 1984
• Muzac, Eddy : « Une artiste nationale », Le Nouvelliste, octobre 1964 • Port-au-Prince Time : “A Piano Concert”, 29 novembre 1959
• Tomaselli, Michele Dr : « Desde Haití, seraficamente », Resumen, Caracas, Venezuela, 1975
• Poujol-Oriol, Paulette : « Des heures étoiléesà Sainte-Trinité », Le Nouvelliste, 16 juin 1996
• Touat, Sibylle Denis :Micheline Laudun Denis, Musique, vie et passions, 2015 • Musicienne exceptionnelle, 2017
• Prensa Latina : « Pianista Micheline Laudun Denis celebra su carrera en Cuba », 1er novembre 2017
• Héritage musical des enfants, 2017 • Sénégal, 2017
• Racine Julio, Témoignage, mars 2018 • Rainer, Ed : « Une légende infaillible », Haïti Liberté, octobre 2017 • Saint-Victor, Nicole : Témoignage, 4 mai 2017 • Salnave, Marcel : « La noble présence de Micheline Laudun », Haïti Journal, 1955
• Trouillot, Lyonel : Interview radiophonique avec Micheline Laudun Denis et Nicole Saint-Victor. Émission Crépuscules • Victorin, Chancy : « Un amour de piano », Le Nouvelliste, 4 mai 2017
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TABLE DES ILLUSTRATIONS Photo de couverture : Palais National, 1953
27 - Avec une amie
1- Couchée sur le mur, France, 1955
28 - Avec un groupe d’amis, 1947
2 - Palais National, 1953
29 - Départ pour Paris, 1949 30 - Avec Raoul Denis
ENFANCE ET JEUNESSE 3 - Maison familiale. Micheline, 5 ans.
31 - Avec ses parents et Monique
4 - Maison familiale, 1954
32 - Préparation au départ, 1949
5 - Avec Madame Jaegerhuber à la maison familiale, 1953
33 - Préparation au concours d’entrée au Conservatoire, 1951
6 -Micheline, 1932
34 - Diplôme du Conservatoire National de Musique de Paris
7 - Micheline sur chaise, 1933
35 - Paris, 1952
8 - Micheline et Monique, 1933
36 - Paris, avec son père Félix, 1952
9 - Micheline sous parapluie, 1933
37 - New York, avec Yvette Tardieu et Lina Mathon, 1948
10 - Micheline et Monique, 1945 11 - Famille Laudun, 1947
38 - Professeur Guy Lasson et sa femme, 1953
12 - Micheline Monique, et Anne-Marie Hypplite,1936
39 - Professeur Guy Lasson, dédicace, 1953 40 - Professeur Guy Lasson, lettre d’appreciation
13 - Micheline et Monique, 1941 14 - Micheline, maison familiale, 1938
41 - Conservatoire National de Musique de Paris, 1949-1952
15 - Micheline, Man-Jeanne et Monique, 1944 ÉTUDES
42 - Conservatoire National de Musique de Paris, 1949-1952
16 - Micheline et piano (ses études) , 1944
43 - Conservatoire National de Musique de Paris
17 - Papa Féyo accorde le piano de sa fille 18 - Micheline, 10 ans, 1940
44 - Carte d’immatriculation au Conservatoire,1951-1952
19 - Micheline, 1940 20 - 2 pianos, maison familiale, 1943
45 - Attestation de Madame Marguerite Long, 1953
21 - Haïti Journal, concours de méringues, 1945
46 - Dédicace de Madame Marguerite Long
22 - Préparation aux examens, maison familiale.
47 - Conservatoire National de Musique, Paris, fin d’études
23 - Aéroport, Port-au-Prince, 194 7
48 - Lettre d’appréciation de son professeur Guy Lasson
24 - Départ pour New York avec Jean PriceMars, 1947
49 - Première médaille, École Marguerite Long, 1955
25 - Départ pour New York avec Raoul Denis, 1947
50 - Le staff de l’École Marguerite LongJacques Thibaud
26 - Micheline montant a bord de l’avion
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51 - Micheline reçoit des fleurs après sa prestation, 1955
72 - Concert avec le flûtiste Depestre Salnave, 1956
52 - Conservatoire de Port- au-Prince, avec le staff de profeseurs, 1956
73 - Concert avec le flutiste Depestre Salnave, 1956
53 - Conservatoire de Port-au-Prince,recoit des fleurs du directeur Marcel Von Thienen,1956
74 - Récital Chopin,3 Décembre 1959
54 - Conservatoire de Port-au-Prince, 1956 55 - Avec Lina Mathon Blanchet et son époux, Jules, Micheline et Raoul, 1956
76 - Accompagnée de personnalités après le concert, Salle des Amériques, Washington, 1973
56 - Départ pour l’Allemagne avec Sibylle et Raoul, 1960
77 et 78 - Prestation de l’artiste, Salle des Amériques, Wahington, 1973
57 - Marraine Georgette, Josy et les enfants,1960
79 - Après un concert au Centre Culturel de Bogota, Colombie
58 - Avec le Professeur Hugo Steurer, Munich, 1960
80 - Théâtre Sucre, Quito, Equateur, 1975
59 - Avec le Professeur Hugo Steurer, Munich, 1960
82 - Avec le pianiste Manuel Rueda et le chef d’orchestre Simo, Théâtre National, Santo Domingo, RD.
75 - Salle des Amériques avec son époux, Raoul, Washington 1973
81 - Théâtre Sucre, Quito, Equateur, 1975
60 - Groupe d’amis dont Marie Maud Boisette
83 - Théâtre Sucre, Quito, Equateur, 1975
61 - L’appartement du couple 62 - Professeur Hubert Giesen, 1961, Stuttgart
84 - Chili, mot de M. Philippe, Bayard, ambassadeur d’Haïti au Chili en 1975
63 - Kiosque OccideJeanty, Tricentenaire de l’Indépendance nationale, janvier1954
85 - Avec M. Philippe Bayard , ambassadeur d’Haïti au Chili et autres compatriotes, 1975
64 - Félicitée par le président Paul Magloire, 1954
86 - Après un concert, Quito, Équateur
CARRIÈRE 65 - Kiosque Occide Jeanty, Tricentenaire de l’Indépendance nationale, janvier 1954 66 - Kiosque Occide Jeanty, Tricentenaire de l’Indépendance nationale, 1954 67 - Kiosque Occide Jeanty, Tricentenaire de l’Indépendance nationale, 1954 68 - Trio avec Robert Durand et Fritz Benjamin, 1965 69 - L’orchestre Pro-Musica, College Bird, 1978 70 - Amis de la famille, musiciens et mélomanes, 1964
87 - Avec sa sœur Monique et Mireille Gabriel, sa nièce, après sa prestation à Buffalo en 1981 88 - Bogota, Comlombia, 1975 89 - Lincoln Theater, Miami Beach, 2001 90 - Après un concert à l’Université de Buffalo, avec Eddy Muzac,1981 91 - Accueil de Micheline et de Raoul sur le tarmac de l’aéroport de Dakar, Sénégal, 1978 92 - Accueil du couple par Jacqueline et Lucien Lemoine 93 - Diner à l’hôtel Independance, à Dakar avec les époux Denis, leur fille Sibylle et les époux Lemoine
71 - Cap-Haïtien, 1964
183
94 - Devant la grande Mosquée de Dakar, Sénégal 1978
117 - Raoul Guillaume et Raoul Denis, Sainte Trinité, 1998
95 - Concert au théâtre Daniel Sorano, Dakar, Sénégal, 1978
118-119-120-121- Avec Julio Racine, Sainte Trinité, 1998
96 - Diner traditionnel avec le chorégraphe Maurice Béjart
122-123-124 - Avec Julio Racine, Sainte Trinité, 1998
97 - Réception en l’honneur de l’artiste, Dakar, Sénégal, 1978
125 - Avec Nicole Saint Victor et Raoul Denis Jr. Sainte Trinité, 2003
98 - Visite officielle de l’artiste reçue par le président Léopold Sédar Senghor, Palais National, Dakar, Sénégal 1978
126 - Jael Auguste, Concert Royal Oasis, 2013 127 - Avec Karine Margron, préparation concert Royal Oasis, 2013
99 - Le président Léopold Sédar Senghor remet une enveloppe a l’artiste
128 - Concert en duo avec Rebecca Dirksen, Royal 2014
100 - Micheline L. Denis et sa fille Sibylle devant le Palais national, Dakar, Sénégal, 1978
129 - Reçoit des fleurs de sa petite fille Cécilia D.Morillo,Royal Oasis, 2014 130 - Reçoit, avec d’autres collègues musiciens, un trophée du gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Royal Oasis, 2014
101 - Conversation avec le président Léopold Sédar Senghor, Palais National, Dakar, Sénégal, 1978 102 - Carte d’appréciation de Maurice Sonar Senghor, directeur du Théâtre Daniel Sorano
131 - Rebecca Dirksen, Royal Oasis, 2014 132 - MLD, Royal Oasis, 2014
103 - Carte de félicitations du président L.S.Senghor, 29 Mai 1978
133 - Rebecca Dirksen et MLD, concert Oasis, 2014 134 - 141- Concert en hommage a MLD, par l’Orchestre Philarmonique Sainte Trinité, dirigé par le chef-d ’orchestre Americain Sir Justin Bishop, Karibe Convention center, Décembre 2017
104 - Concerts Pro-Musica à l’Institut Français, 1973 105 - Concert Pro-Musica, Institut Français, 1973
107 - Concert avec les époux Friedman, 1967
142 - Concert avec l’Orchestre Symphonique National de Cuba Havane, Cuba, mars 2017
108 - Avec Guy Scott, œuvre à 4 mains, Pétionville 1970
143 à 145 - Départ vers Cuba de l’artiste et de la délégation de la Fondation Culturama.
109 - Concert à 2 pianos avec Joël Rosen, 1963
146 à 150- Répétitions au théâtre National de Cuba, Cuba, 2017
106 - Concert avec les époux Friedman, 1973
110 - Concert avec Romel Joseph, Salle Ste Trinité, 1983
151 à 153 - Séances de tournage avec l’équipe du réalisateur Maksaens Denis
111 - Concert avec Romel Joseph, 1983
154 - Remerciements du chef-d ’orchestre, maestro Enrique Perez Mesa
112 - Concert de Noël, Sainte Trinité, 2001 113 - Broward COunty Public Library, 2001
155 - Salutations de l’artiste entourée de la délégation de la Fondation Culturama, parents et amis.
114-115- Palais National, 1996 116 - Sainte Trinité, 1998
184
214 - La Boite à Musique avec Maritou Chenet, 1975
156 - Remise de fleurs par l’ambassadeur d’Haïti à Cuba, Mme Gery Benoit, mars 2017
215 à 217 - La Boite à Musique entre 1975 et 1980
PRESSE 157 - Article Le Soleil du Sénégal, 1978
218 - 222 et de 225 - 227- Raoul et Micheline à leur domicile.
158 - Affiche du concert au Avery Fisher Hall, New-York, 1978
223 - Raoul et Micheline, tournée en Amérique du Sud, 1975
159 a 185- Programmes, affiches et invitations diverses de 1955 à 2017
224 - Concert a Oasis, les héritages oubliés revisites, dernier concert auquel assistera M.Denis, 2014
186 - CD, Micheline Laudun Denis, Son Concert à Washington .
VIE FAMILIALE
187 - CD, Classiques de la Musique Haïtienne. 188 - CD, Récital pour 2 pianos.
228- Micheline, Raoul, Sibylle, Raoul Jr. et Pascale, 1965
189 - CD, Micheline Laudun Denis, récitals, 2018
229 - 230 - Micheline et sa 1ere fille Sibylle, 1957
190 - 191, DVD, Micheline Laudun Denis, Musique, Mère, 2018.
231 - Micheline au piano, maison familiale, 1958
ÉDUCATION
232 - Avec Pascale, 1964
192 - 193 - Une classe de solfège, 1962
233 - Raoul, Sibylle et Pascale, 1962
194 - Liliane Questel, récital , 1973
234 - La famille, 1964
195 - Liliane Questel dédicace à son professeur
235 - Sibylle, Raoul et Pascale, 1964 et 1962 236 - Sibylle,Raoul et Pascale, 1962
196 - Concert d’élèves, SteTrinité 1998
237 - Sibylle, 2 ans
197 - Jonathan Perry, 1992
238 - Raoul Jr. 1 an
198 - Jonathan Perry et son professeur,1994. 199 - Le professeur entouré de ses élèves, 2008. 200 - 206 - Méthodes de Piano, Le Jardin Musical, 2 guides du maitre et 4 livres des élèves avec leurs CD.
239 - Maxence, 3 ans HÉRITAGE MUSICAL Petits-enfants et arrière-petits-enfants : 240 - Suky Denis, Sarah et Cecilia Desbois, Christian et Vanessa Moquete
COMPLICITÉ
241 - Leçon de violon de Maksaens avec Joël Lafontant
207 - Raoul et Micheline, 1956
242 et 245 - Elèves de l’Inamuh. avec leurs professeurs Raoul et Pascale
208 - Raoul et Micheline, Allemagne 1960 209 - Raoul et Micheline, Haïti 1955
243 - Musicland Haiti
210 - 212 - Mariage Micheline et Raoul, Avril 1956
244 - Sarah jouant avec l’orchestre de Roye, France
213 - Raoul et Micheline à leur domicile, 1957
246 - 249 - Musicland Santo Domingo
185
250 - Musicland Haiti
278 - MLD et le musicien Raoul Guillaume
251 - Nicolas et son 1er violon 252 - Raoul Moquete
279 et 280 - MLD entourée d’amis après le concert
253 - Rudy Moquete Jr.
281 - MLD et son fils Maksaens
254 - Èlèves de Fortissimo
282 - Mme Sabrina Léger Abdalah et le public prenant part à la réception qui suivit le Gala.
255 - Cécilia D.Morillo 256 - Raoul Moquete
283 - MLD reçoit la Médaille d’Or de l’Orchestre Symphonique National de Cuba par le maestro Enrique Perez Mesa
257 - Alaia Morillo 258 - Noah Pandia
284 - Salutations de MLD et du Maestro Enrique Perez Mesa
259 - Enio Denis 260 - Coralie et Alaia Morillo
285 et 286 - Salutations de MLD avec ses enfants Sibylle, Raoul et Pascale.
GALA DES 60 ANS DE CARRIERE 261 - Gala des 60 ans
287 - 299 - MLD et sa galerie de Robes de Concerts
262 - Gala des 60 ans de carrière pianistique 263 - Duo de Micheline Laudun Denis avec Micheline Dalencour
300 - 303 - MLD reçoit de l’ambassadrice de France en Haïti, Mme Elisabeth Beton Delègue, la médaille de « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres ».
264 - Nicole Saint Victor 265 - MLD au piano
301 - Médaille de « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres
266 - L’ Orchestre Vibr’Ayiti 267 - Sibylle, Raoul et Pascale interprètent Claudette, composition de leur mère.
302 - Lettre de l’ambassadrice de France en Haïti, Mme Elisabeth Beton Delègue
268 - Maria Angelica Ureña de Moquete
303 - Lettre de MLD
269 - Les hôtesses d’accueil
304 - Lettre de la Ministre de la Culture de France, Mme Audrey Azouley
270 - MLD interprétant le Prélude solennel de J.S Bach
305 - Arrêté nommant Mme Micheline Laudun Denis « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres ».
271 - Victoria Joseph, accompagnée de MLD 272 - Jonathan Perry interprétant un concerto de Haydn pour piano et orchestre.
306 - Discours de remerciements de MLD
273 - La pianiste Suky Guerrier
307 - Discours de remerciements de MLD
274 - La Soprano Monette Alcin accompagnée de Vibr’ayiti
308 - Discours MLD
275 - MLD, Christine Fishl et Claudinette Fouchard Bonnefil
309 - MLD entourée de ses enfants et petits enfants 310 - MLD et Michèle Pierre-Louis
276 - MLD salue M. Jean-Luc Virchaux, Ambassadeur de Suisse en Haiti et Mme Silvana Moï Virchaux
311 - MLD et Mr. Daniel Supplice 312- MLD et l’ambassadeur d’Allemagne en Haiti M. Manfred Auster
277 - MLD et son amie d’enfance Simone Camille Lemaire.
313 - MLD et Arnold Antonin
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314 - L’ambassadeur de Suisse en Haiti, M. Jean-Luc Virhaux
324 - Trophée décerné a MLD par ses enfants, petits-enfants et arrières petits-
315 - MLD entourée de Nicole Saint-Victor, Monette et Claude Alcin, Victoria Joeph et Père David César 316 - MLD avec Jean Mathiot
enfants, 2017. 325 - Trophée décerné a MLD par ses enfants, 2010 326- Trophée de reconnaissance décerné
317 - L’Ambassadeur de France, Mme Elizabeth Beton Delègue, M. Stephane Maicon et Mme Nicole Saint Victor.
a MLD par l’Orchestre Philarmonique Sainte Trinité. ARCHIVES 327 - Partition originale de Claudette,
AUTRES DÉCORATIONS
composition de Micheline Laudun Denis
318 - Médaille d’or décernée a MLD par les membres de l’Orchestre Symphonique National de Cuba, 2017
328 - MLD et sa bibliothèque d’Archives
319 - Trophée décerné a MLD par ses collègues artistes, 2017
330 - MLD travaillant aux archives sonores,
329 - MLD travaillant avec Rebecca Dirksen enregistrements précieux de son époux,
320 - Plaque de reconnaissance décernée a l’artiste par le chœur Voix et Harmonie, 2017
Raoul. 331 - MLD travaillant avec Rebecca Dirksen 332 - Quelques partitions tirées des
321 - Plaque de remerciements décernée a MLD par l’ambassadrice d’Haïti à Cuba, Mme Gery Benoit, 2017.
archives de MLD, (Carmen Brouard, Yaguerhubert, Ferrere Laguerre, Lina Mathon Blanchet)
322 - Trophée décerné a MLD par ses élèves.
333 - MLD, dans sa salle de musique avec son piano, 2018
323 - Trophée de reconnaissance décerné à MLD par la Banque de la République d’Haïti, 2014.
334 - 336 - MLD dans sa salle de musique avec ses pianos
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Remerciements spéciaux à Aly Acacia Esteban Aquino Anaïse Chavenet Josette Clermont Rebecca Dirksen Frank Etienne Bernarda Jorge Roland Leonard Ginette Maguet Pour leur précieuse collaboration.
Et à La Fondation Connaissance et Liberté / Fondasyon Konesans Ak Libète (FOKAL) La Coopération Suisse en Haïti Pour leur inconditionnel soutien.
Un projet de la Fondation Culturama, 2018
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