Ça ne serait pas arrivé si elle s’était _ _ _ méfiée. __
! N _ _ O _ N __
Bintou
12 ans au moment des faits
« C’était le soir, mon frère avait besoin d’aide pour faire son lit. L’un d’entre nous tenait l’extrémité du drap, puis tirait fort. Ce petit jeu dura quelques minutes, nous rigolions... Puis il m’entortilla dans ce drap, impossible de m’en sortir. Ce n’est que plus tard que j’ai compris ce qui s’était passé, après une amnésie de plusieurs années. »
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! 30% des violences sexuelles commises sur une mineure enregistrées par les forces de l’ordre ont lieu au sein de la cellule familiale. ! La majorité des victimes sont mineures et connaissent leur agresseur : elles ne sont donc pas toujours en capacité de comprendre la gravité des faits. ! La peur et la culpabilité peuvent entraîner une amnésie traumatique et empêcher la victime de dénoncer les faits.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! Un agresseur peut profiter de son ascendant pour agir en toute impunité. ! Il profite également de la non-compréhension des faits par l’enfant-victime.
9
victimes de viol sur 10 connaissent leurs agresseurs
Si ça arrive plus d’une fois, ce n’est pas _ _ _ un viol… __
Aïssata
8 ans au moment des faits
« Mon oncle était sur moi tous les soirs. C’est là que j’ai perdu ma virginité. Ça a duré deux mois. Il descendait la nuit de son lit et venait me rejoindre. Il m’a dit « Crie pas. Ça fait pas mal ». Des fois, je me dis : est-ce que ça s’est vraiment passé ? »
! N _ _ O _ N __ Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! parce que l’agresseur est une personne de son entourage, une personne de confiance, la victime pourra avoir du mal à se défendre, en parler, et les faits peuvent se reproduire. ! Un enfant ne prend pas toujours la mesure des gestes réalisés et peut ne pas comprendre que c’est un viol ou une agression sexuelle. ! La honte et la naïveté de l’enfant permettent à l’agresseur de continuer.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! L’agresseur se protège en mettant en place une stratégie d’impunité, en utilisant des menaces DIRECTES, dissimulées OU PAR LE CHANTAGE AFFECTIF. ! Il fait en sorte que la victime se sente responsable de l’agression et banalise la violence.
53 %
des agressions ont lieu au domicile de la personne victime
Vu son statut professionnel, il ne peut pas _ _ l’avoir violée ! _ ___
! X _ _ U _ A _ F __
Élodie
36 ans au moment des faits
« J’ai été violée dans le cabinet médical de ce médecin, lors d’une consultation gynécologique. J’ai déposé plainte avec le soutien de mon mari. Certains détails avaient disparu. Sur le moment, j’étais déboussolée. »
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! On constate que les victimes sont davantage discréditées quand l’agresseur a une bonne situation ou est séduisant. ! Une personne qui a subi une agression peut ne pas se sentir en confiance pour porter plainte, par peur de ne pas être crue vu le statut de l’agresseur.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! Il n’existe pas de profil type du violeur. L’agresseur peut être un membre de la famille, une connaissance, un professionnel. ! Une personne violente dans ses relations sexuelles ne l’est pas forcément dans ses relations sociales ou de travail. ! Le viol n’est pas une question d’attraction mais une question de pouvoir et de domination.
10 %
seulement des victimes de viols portent plainte
Si elle avait vraiment été violée, elle en aurait parlé _ _ tout de suite ___!
! N _ _ O _ N __
Marie
10 ans au moment des faits
« L’agresseur était un homme religieux. Sa chambre était juste à côté du bureau où il donnait des cours de musique. Il m’a demandé, un jour, d’aller dans sa chambre. Ce fut un viol par fellation. Et, pendant 35 ans, ma mémoire s’est organisée pour effectuer un déni psychique. »
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! CE N’EST PAS PARCE QU’UNE PERSONNE NE PARLE PAS DE SON AGRESSION QU’ELLE ÉTAIT D’ACCORD AVEC LES FAITS. POUR SE PROTÉGER, ELLE PEUT NE PAS SE RAPPELER DE CE QU’ELLE A VÉCU. ! Le souvenir de l’agression est enfoui dans le cerveau et la personne oublie que ce moment a existé. C’est une amnésie traumatique qui peut durer des années voire des décennies. ! Les souvenirs peuvent resurgir même tardivement avec des effets douloureux voire irréversibles.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! L’agresseur peut sceller le secret par son statut d’autorité. ! IL PEUT ÉGALEMENT PROFITER DE LA NON-COMPRÉHENSION DES FAITS POUR L’ENFANT-VICTIME.
59 %
des personnes agressées dans l’enfance ont des périodes d’amnésie totale ou partielle
C’est pas un viol, c’est _ _ _ son mari__ !_
! X _ _ U _ A F ___
Nadia
25 ans au moment des faits
« Ça pouvait être n’importe quand, n’importe où dans la maison. Même quand je lui disais que je ne voulais pas, il m’imposait des rapports. Cela pouvait être 2 à 3 fois par semaine, généralement après les violences qu’il m’infligeait, sa façon de se faire pardonner. J’ai mis plusieurs années avant d’aller porter plainte, je n’osais pas, j’avais peur pour moi et mes enfants. »
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! Une épouse peut vivre dans la crainte pour elle et ses enfants, ce qui constitue un obstacle au dépôt de plainte. ! Depuis 1994, la loi reconnaît le viol entre époux. Un mari peut donc être condamné pour avoir violé sa femme et réciproquement. Cette loi est élargie depuis 2006 aux couples pacsés, ex-conjoints et concubins. ! Le viol entre époux est même un crime aggravé. L’agresseur encourt 20 ans d’emprisonnement contre 15 pour un inconnu.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! Être marié ne signifie pas disposer du corps de l’autre, le consentement reste nécessaire au sein du couple. ! Il est possible de demander à un juge d’éloigner un époux violent du domicile PAR LE BIAIS D’UNE ORDONNANCE DE PROTECTION.
47 %
des agresseurs sont les conjoints ou ex-conjoints DES PERSONNES AGRESSÉES
Les hommes ne peuvent pas être victimes de viol !______
Laurent
6 ans au moment des faits
« Mon frère était mon héros, mon idole. J’avais 6 ans lorsqu’il m’a violé pour la première fois. J’ignorais alors que mon calvaire allait durer 3 ans. Nous partagions la même chambre. Il m’agressait à chacun de ses retours d’internat. »
! X _ _ U _ A _ F __ Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! Un jeune garçon peut ressentir de l’admiration pour son frère et passer sous silence des violences vécues. ! Il peut également avoir peur des réactions de son entourage et de fragiliser la cellule familiale. ! Pour protéger les hommes et garçons, la loi du 3 août 2018 élargit la définition de viol aux fellations faites à la victime sans son consentement.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! Un frère ou un membre de la famille peut profiter de la complicité avec la victime pour parvenir à ses fins. ! Dans la grande majorité des agressions sur les hommes, les auteurs de viol s’en prennent à des mineurs. ! Un viol peut être reconnu quel que soit le genre de la victime.
75 %
des hommes victimes de viol sont mineurs
Si elle l’a invité chez elle, c’est qu’elle le voulait _ _ _ __ bien… !
Fabienne
38 ans au moment des faits
« J’avais déjà subi des violences de la part de mon ex beau-frère et j’avais besoin d’être protégée et pas seule. Cet ami est entré chez moi car je lui faisais confiance. Il a abusé de ma confiance et de ma faiblesse. J’étais naïve. »
! N _ _ O _ N __
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! BIEN S’ENTENDRE AVEC QUELQU’UN NE SIGNIFIE PAS AUTOMATIQUEMENT CONSENTIR À AVOIR DES RELATIONS SEXUELLES. AVOIR DES RELATIONS SEXUELLES MÊME RÉGULIÈRES AVEC QUELQU’UN NE SIGNIFIE PAS EN AVOIR ENVIE À CHAQUE FOIS, NI ACCEPTER TOUT TYPE DE RAPPORT. ! Manipulée, une personne peut se sentir psychologiquement contrainte, mais céder n’est pas consentir.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! Faire pression sur une personne pour la convaincre de céder à ses demandes par chantage affectif peut être qualifié de « viol par contrainte ». ! Parce qu’il connaît sa victime, l’agresseur peut planifier ses actes sans aucune violence.
94 000 femmes sont victimes de viols ou tentatives de viols chaque année
Si elle ne s’est pas débattue, c’est qu’elle _ _ était d’accord. ___
Candice
39 ans au moment des faits
« Plusieurs choses sont passées dans ma tête : peut-être qu’il va me battre, s’énerver si je dis non. Du coup, je me suis laissée faire. J’étais déconnectée, c’était comme si je n’étais pas là. »
! N _ _ O _ N __ Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! Ce n’est pas parce qu’une personne ne se débat pas qu’elle consent. Face à une agression, le cerveau peut utiliser plusieurs stratégies de défense qui empêchent de réagir efficacement. ! Deux phénomènes psychologiques peuvent intervenir : la sidération et la dissociation. La sidération empêche la personne de réagir, parler ou bouger. La dissociation quant à elle détache la personne de ses émotions, comme si elle n’était plus consciente au moment des faits.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! L’agresseur est conscient de sa domination physique, psychique et de la peur qu’il inspire. ! CÉDER N’EST PAS CONSENTIR.
58 %
des viols sont perpétrés dans le couple
C’est normal, les hommes ont des besoins.
_ _ _ __ ! N _ _ O _ N __
Marie
39 ans au moment des faits
« Il ne supportait pas que je lui dise non. Il est arrivé que je porte des pyjamas plutôt que des nuisettes ou des robes de nuit, parce que je ne voulais pas qu’il vienne. Mais il venait quand même. Selon lui, je suis à lui, je bouge pas, je n’ai aucun sentiment. Je suis morte, je ne sens rien. »
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! Une personne n’a jamais l’obligation de subir des relations sexuelles, même dans le cadre du couple et du mariage. ! Penser que les hommes répondent à des pulsions les déresponsabilise et fait croire à la victime que l’acte sexuel est un besoin impérieux auquel elle doit répondre.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! Un besoin physiologique est un besoin nécessaire à la survie de la personne, comme respirer, boire, manger ou dormir. L’envie sexuelle ne répond pas à cette définition. commettre un viol n’est pas le seul acte permettant d’assouvir cette envie. ! Le viol est le fruit d’une décision rationnelle dépendant d’un rapport bénéfice/risque : l’agresseur va agir parce qu’il a envie de le faire mais aussi parce qu’il pense qu’il a peu de risque de se faire condamner. ! Un viol ne peut jamais être justifié par le fait que son auteur considère avoir des besoins.
63%
des français.es pensent que les hommes ont du mal à « contrôler leurs pulsions sexuelles »
Être agressée par un inconnu, c’est le seul _ _ _ _ _ vrai viol !
! N _ _ O _ N __
Gaëlle
25 ans au moment des faits
« Je me suis fait agresser par un inconnu dans une grande rue piétonne de bonne heure le matin. Je partais au travail, à 6 heures. […] J’ai porté plainte contre X mais ça n’a rien donné. J’étais incapable de reconnaître mon agresseur parce qu’il faisait trop noir encore. Il m’a juste paru gigantesque. »
Décryptage Ce n’est jamais la faute de la personne agressée. ! une victime innocente attaquée de nuit par un inconnu dans la rue, C’est le seul cas que l’opinion publique considère à tort comme le « vrai viol ». ! Ce jugement serait revu par cette même opinion si la femme portait des vêtements jugés courts ou qu’on estimait qu’elle aurait dû être plus vigilante sur ses horaires de sortie. ! Traumatisée par cet acte, la victime peut avoir peur de sortir à nouveau et ne plus se sentir en sécurité.
C’est toujours la faute de l’agresseur. ! L’agression peut avoir lieu quels que soient les vêtements portés par la victime. ! Aucun type de vêtement ne justifie un viol ou une agression sexuelle. Aucun vêtement ne saurait être considéré comme un consentement à l’acte sexuel ou une circonstance atténuante au viol. ! Aucun viol ne doit être considéré comme étant justifié par le contexte.
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victime sur 10 ne connaît pas son agresseur