Cette révision désigne un « groupe restreint » composé du français et des mathématiques (dès la 6P), de l’allemand (dès la 8P), puis encore de l’option choisie en 9S. Il faut également obtenir une moyenne suffisante dans ce groupe de disciplines, ce qui en souligne le rôle particulier. La recherche montre en effet que le français et les mathématiques constituent les disciplines les plus prédictives des chances de réussite des élèves dans toutes les autres disciplines. Elles sont d’ailleurs désignées comme « prioritaires » par la LEO dans son article 71. La présence de l’allemand s’explique en raison du poids global des langues dans la grille-horaire. Cette langue fait d’ailleurs partie des « disciplines de base » identifiées par le règlement de la LEO dans son article 65. Enfin, la présence de l’option permet à l’élève de voir son choix opéré en fin de 8P se refléter dans ce groupe.
Une cohérence accrue Le rééquilibrage de l’ensemble des disciplines est en parfaite cohérence avec les efforts du DFJC pour revaloriser
la formation professionnelle et promouvoir la filière de l’apprentissage comme premier choix plutôt que choix par défaut. Cette mesure entre aussi en résonance avec le chantier du 360°, qui vise à concrétiser une école davantage inclusive, plaçant la diversité des élèves et de leurs besoins particuliers au cœur de l’école. Enfin, l’importance accrue donnée aux deux disciplines de base que sont le français et les mathématiques a son pendant pédagogique : simultanément, des mesures sont prises pour renforcer l’enseignement de ces deux disciplines à l’école obligatoire. La révision du CGE coïncide avec la rentrée d’août 2021. Ces modifications contribuent à construire une école qui allie exigence et égalité des chances. D’une part en désignant clairement des disciplines fondamentales et nécessaires, et d’autre part en permettant d’augmenter les marges de compensation entre l’ensemble des disciplines au profit de tous les élèves, y compris pour celles et ceux qui sont plus forts dans les branches manuelles et créatrices.
LA 12e ANNÉE, UNE NOUVELLE CHANCE DE DÉCROCHER SON CERTIFICAT Une année de rattrapage pour décrocher son certificat et mieux se préparer à la voie de l’apprentissage : c’est l’objectif de la 12e année certificative, projet pilote lancé en août 2020 dans trois écoles du canton de Vaud. Le premier bilan est positif : 36 élèves étaient répartis dans trois classes au sein des établissements d’Apples-Bière, de Béthusy à Lausanne, et de Renens. À l’issue du programme, 29 jeunes ont obtenu leur certificat, soit plus de 80 %. Parmi elles et eux, une dizaine avaient décroché, fin juin, une place d’apprentissage ou de préapprentissage. Les autres étaient décidés à poursuivre leurs études notamment en s’inscrivant au Rac. Cette 12e année certificative s’adresse à des élèves de Voie générale (VG) dont le parcours scolaire a été émaillé de difficultés ou de revers. Redoublement, réorientation ou interruptions provisoires de la scolarité, ces accidents de parcours ont freiné certains élèves qui n’ont pas pu obtenir le certificat à l’issue de la 11S ou qui n’ont obtenu qu’un certificat partiel (avec objectifs adaptés ou exemption d’une discipline). Le certificat de fin de scolarité étant le sésame qui ouvre les portes d’une formation professionnelle initiale, la 12e année est donc la dernière possibilité donnée à des élèves qui sont déterminés à se rattraper pour décrocher le diplôme complet. Le fait d’avoir un projet professionnel est déterminant. Volontaires, ces élèves ont le soutien de leurs parents et s’engagent contractuellement à aller au bout de l’année de rattrapage. En contrepartie, elles et ils bénéficient d’un programme individualisé adapté à leurs lacunes scolaires. Les petits effectifs des classes, entre huit et quatorze jeunes au maximum, favorisent un enseignement orienté sur les besoins individuels. L’orientation professionnelle collabore avec le corps enseignant pour accompagner ces élèves. Des appuis leur sont apportés pour trouver des stages puis une place d’apprentissage. La crise sanitaire a compliqué ces démarches, rendant d’autant plus cruciale la grande implication du corps enseignant. La relative liberté laissée aux élèves dans le choix des disciplines et des horaires permet aussi plus de flexibilité dans leur travail. En classe, une réelle solidarité se développe entre des jeunes qui ont la même envie de RENTRÉE SCOLAIRE 2021–2022
réussir. « La plupart des élèves aiment cette année certificative et s’y sentent bien », témoigne une enseignante. « Elles et ils voient que leurs efforts sont récompensés par une dynamique de succès. » Cette nouvelle chance leur donne une perspective. Des élèves à la scolarité parfois très difficile se prouvent qu’elles et ils peuvent progresser dans les branches décisives pour obtenir le certificat et décrocher ainsi une place d’apprentissage. Le projet pilote est reconduit pour une année à Béthusy et Renens et une nouvelle classe est ouverte au sein de l’établissement secondaire de Felice à Yverdonles-Bains. Une évaluation du dispositif confiée à l’URSP sera réalisée durant l’année 2021-2022.
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