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belgique l canada l danemark l france l hongrie l maroc l suisse #1 festivals 2011
de Musique Universitaire
Conception : Alexandre Wimmer - Volume : Audrey Gessat - Photographie : Christian Kreutz - Mise en page : Direction de la Communication - Ville de Belfort
Festival International
11, 12 et 13 juin 2011 - Belfort - Franche-Comté
Organisé par la Ville de Belfort en collaboration avec COM'ET et l'UTBM, avec le soutien du Conseil Général du Territoire de Belfort, du Conseil Régional de Franche-Comté, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Franche-Comté, en partenariat avec le Crédit Mutuel, le Centre E. Leclerc Belfort, Alstom, la MAIF, la SACEM, la FNAC, Optymo, GE Energy, Musique GUR, TER Franche-Comté, Numericable, France 3 Bourgogne Franche-Comté, France Bleu BelfortMontbéliard, la Communauté de l’Agglomération Belfortaine, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Maison du Tourisme de Belfort et du Territoire de Belfort. L210mm x H148,5mm - Perso 2 - FIMU 2011.indd 1
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SUM 41 . PENNYWISE THE DUBLINERS . SHAKA PONK LA PHAZE . PUNISH YOURSELF JUIL. EZ3KIEL VS HINT . THE SUBWAYS THE JIM JONES REVUE LES SALES MAJESTÉS THE HILLBILLY MOON EXPLOSION
VENDREDI
15
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PUBLIC ENEMY . ASSASSIN GRAND CORPS MALADE . NEUROSIS AKHENATON & FAF LARAGE JUIL. DANAKIL . THE YOUNG GODS ISRAEL VIBRATION . DIDIER SUPER MASSILIA SOUND SYSTEM TOKYO SKA PARADISE ORCHESTRA SAMEDI
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#3 festivals 2011
festivals 2011 Photo de couverture : Thibault Stipal
Garorock et Panoramas : l'union fait leur force.................................... 7 Hot Tracks For Hot Spots . ...................................................................8-9 Les Nuits Botanique .............................................................................. 10 Au Fond du jardin du Michel ................................................................. 12
Édito
Spot festival............................................................................................ 13
L’aventure continue Depuis 2004, l’aventure commune de festivals de musiques & arts de rue européens, océaniens, africains et nord américains se poursuit. Concrétisée à travers ce magazine, dont vous avez la 7ème édition annuelle entre les mains, cette collaboration s’est étendue. En 2008 les événements se sont regroupés au sein de la fédération De Concert ! : 25 festivals en font désormais partie (lire page 9) issus de France, Suisse, Maroc, Belgique, Canada, Hongrie et Danemark. Cette collaboration fructueuse trouve cette année une double concrétisation artistique : d’abord avec la reconduction de la sélection Hot Spots for Hot Tracks 2011, après une première année fructueuse. Découvrez pages 8 et 9 seize nouvelles jeunes formations prometteuses, sélectionnées par les festivals de la fédération et accueillies dans la programmation de chacun d’entre-eux. Une sélection à écouter sur un CD sampler édité à cette occasion. Autre point d'orgue, la création Congotronics vs Rockers. Coproduite par les festivals des Nuits Botanique, du Paléo, des Vieilles Charrues et de Couleur Café, cette rencontre scénique inédite est présentée dans pas moins de 10 pays cet été, dont une dernière présentation le 31 juillet au festival japonais Fuji Rock. Une création qui s’appuie sur le travail conduit par le label Crammed qui fête cette année trente ans d'activisme musical. Cette rencontre entre Afrique, Europe et Amérique et qui rapproche la musique traditionnelle à la pop et au rock n’aurait pu voir le jour sans la connivence et le dynamisme des membres de De Concert! Parce qu’elle a su demeurer innovante, amicale et joyeuse, en des temps où concurrence, compétition et chacun pour soi sont érigés en règle, cette collaboration transcontinentale s’étoffe année après année. Une nouvelle réjouissante pour les artistes comme pour les festivaliers ! Paul-Henri Wauters & Jean-Paul Roland Présidents De Concert ! TERRITOIRE DE MUSIQUES / EUROCKÉENNES Techn'Hom. Bât. 328 F.90300 CRAVANCHE / France festival@eurockeennes.fr DIRECTION DE LA PUBLICATION : Territoire de Musiques DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Paul Roland COORDINATION GÉNÉRALE : Guillaume Chauvigné RÉGIE PUBLICITAIRE : Hervé Castéran GRAPHISME : laCompagnie IMPRESSION : Est Imprim TIRAGE : 70 000 exemplaires Ne pas jeter sur la voie publique créditsphotos:OpérationdeConcert !:MarceauBorel-ClémentGino-NestorDarken-VincentArbelet-©DroitsRéservés// Garorock et Panoramas : © Droits réservés // Les Nuits Botanique : ©DR // Jardin du Michel: Benoît Gaillot - Ludo Troy // Spot Festival : Jesper Hedeman - Rasmus W Karlsen // Furia Sound Festival : Lionel Pages // Sakifo : Pascal Quiquempoix Yann Oulia // Les 3 Eléphants : Alain Antoine // Art Rock : ©DR // Les Invites de Villeurbanne : ©DR // Le Rock dans tous ses états : Yann Lelias - Le Hiboo // Congotronics : Lores - ©DR // Les Eurockéennes de Belfort : Samuel Kirszenbaum Belossat // Les Tombées de la Nuit : François Chaussebourg - Nicolas Joubard // Les Vieilles Charrues : Nicolas Joubard David Clénarec // Dour Festival : Bertrand Degone - Lisemai // Paléo Festival Nyon : Pierre Descombes - Eddy Mettaz // Reggae Sun Ska : Quentin Cros - Philippe Gassies // Sziget : Mark Somay // La Route du Rock : Emma Prompt // For Noise : J.Barras - S.Meylan // FME : ©DR // Rock In Opposition : Lutz Dielh // Marsatac : Boris Allin - Lucie Berthon // Les Rockomotives : David Debrito
Numéro ISSN : 1763-0603 - Territoire de Musiques - Association Loi de 1901 - code APE 9001Z Siret 349 730 341 00022 - Licences d’entrepreneur de spectacles n°2-1040099 et n°3-1040100
Furia Sound Festival.............................................................................. 14 Sakifo....................................................................................................... 15 Les 3 Eléphants...................................................................................... 16 Art Rock................................................................................................... 17 Les Invites de Villeurbanne................................................................... 18 Le Rock Dans Tous Ses États................................................................. 19 Congotronics vs Rockers .................................................................20-21 Les Eurockéennes de Belfort................................................................ 23 Les Tombées de la Nuit.......................................................................... 24 Les Vieilles Charrues............................................................................. 26 Dour Festival........................................................................................... 27 Thibault Stipal ...................................................................................28-29 Paléo Festival Nyon................................................................................ 30 Reggae Sun Ska...................................................................................... 31 Sziget festival.......................................................................................... 32 La Route du Rock.................................................................................... 33 For Noise................................................................................................. 34 Festival de Musique Emergente........................................................... 35 Rock in Opposition.................................................................................. 36 Marsatac................................................................................................. 37 Les Rockomotives.................................................................................. 38
#5 festivals 2011
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- 2011 - Crédit Photo : P. Descombes
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FESTIVALS
GAROROCK ET PANORAMAS :
“Panoramas c'est un truc de potes” Joran Le Corre, directeur de la programmation de Panoramas
“J'aimerais créer un PanoGaro d'hiver” Ludovic Larbodie, directeur de la programmation de Garorock
L’UNION FAIT LEUR FORCE
Ludovic Larbodie et Joran Le Corre sont respectivement directeur de Garorock, à Marmande (Lot-et-Garonne), et responsable de la programmation de Panoramas, à Morlaix (Finistère). Les deux festivals, qui ont en commun d’ouvrir la saison des festivités musicales le même week-end d’avril, ont décidé de travailler ensemble et d’adhérer à la Fédération De Concert ! cette année. Ils s’en expliquent.
POURQUOI AVOIR REJOINT DE CONCERT? Ludovic Larbodie : Pour la réflexion, rencontrer d'autres festivals, progresser, comprendre les problématiques de chacun, discuter de nos problèmes avec d'autres manifestations sur d'autres territoires, parler de la politique culturelle de chaque région. Nous autres, dans le SudOuest, sommes isolés, car nous sommes les seuls en rock. Donc l'idée, en rejoignant De Concert !, était aussi de sortir de notre isolement. Car les partenaires financiers nationaux se concentrent sur l'Ouest, le Nord, Paris et l'Est. Par ailleurs, avec Panoramas, Garorock lance la saison des festivals, et nous devons gagner en visibilité. Joran Le Corre : De Concert ! mutualise les idées, les moyens et permet de trouver des solutions. On peut comparer les prix des cachets, et aussi tout simplement discuter de musique. VOUS DIRIGEZ DES ENTREPRISES INDIVIDUELLES, DONC CONCURRENTES ET VOUS VOUS REGROUPEZ EN COLLECTIF. C'EST PARADOXAL, NON? JLC : Non. Un festival est avant tout une aventure collective. Panoramas est un truc de potes que l'on a monté il y a quinze ans. De Concert ! est dans cet esprit de confrérie, à une échelle plus importante sans qu'elle soit immense non plus : cela représente vingt, vingtcinq festivals tout au plus. C'est une organisation à dimension humaine. LEQUEL D'ENTRE VOUS EST À L'ORIGINE DES LIENS TISSÉS ENTRE VOS DEUX FESTIVALS? JLC : C'est moi. J'avais eu cette idée il y a quatre ou cinq ans car
Panoramas se déroule en même temps que Garorock. Et vu nos positions géographiques, on ne se mange pas trop les publics. Nous ne sommes pas concurrents. LL : Si ! On a les Nantais en commun. Il y en avait 4 000 l'an passé à Garorock ! JLC : C'est pas grave du tout ! J'avais trouvé intéressant qu'on se contacte en amont du festival pour faire des offres communes. Car c'est plus facile de faire venir des artistes en France début avril, qui n'est pas une grande période faste de tournée, si on leur propose deux événements majeurs. LL : Notre collaboration a débuté avec Public Enemy il y a quatre ans, en 2008. JLC : La même année, on avait fait venir Asian Dub Foundation, Laurent Garnier, Boys Noize, Yelle... LL : On travaille cela de plus en plus. Cette année, on a quatorze groupes en commun. DONC PAS DE COMBAT NORD-OUEST VS SUDOUEST, ALORS? LL : Les Bretons sont les seuls cousins que l'on a en France ! Tous les artistes et les tourneurs disent que les deux seuls endroits où les gens sont les plus débiles et les plus festifs, c'est le Sud-Ouest et la Bretagne. On a un public un peu fou avec les mêmes envies musicales. Je pense que c'est l'air de l'Atlantique. JLC : Oui, c'est ça! Sauf que nous, on habite près de la Manche !!! LL : Ah oui ?!!!! COMMENT SE PASSE VOTRE COLLABORATION? JLC : Tous les ans, on échange bien en amont de nos festivals pour voir quelles offres communes on pourrait faire ensemble.
LL : Oui. Et puis on est à peu près sur la même ligne artistique et intellectuelle. JLC : Et puis on peut se chambrer, c'est bien! LL : Oui. C'est l'occasion de dire que je ne suis jamais allé en Bretagne car l'été chez nous il fait beau. JLC : Oh, la vanne pourrie sur la météo !!! LL : Non, c'est vrai ! En juillet 2010, on avait prévu d'aller à Carhaix. Quand on est arrivé à Nantes, il pleuvait comme pas permis. On s'est renseigné sur la météo : tempête et tout le tralala. On a décidé d'aller à Dour, en Belgique. Et on a eu un super temps, ah ah ah !!! VOUS AVEZ DES PROJETS COMMUNS? LL : À terme, j'aimerais qu'on crée un PanoGaro d'hiver. L'idée serait de faire venir Panoramas à Toulouse et à notre tour de faire venir le public du Sud-Ouest en Bretagne, comme on ne connaît pas. Ca peut être rigolo. POURQUOI AVOIR ATTENDU AUSSI LONGTEMPS POUR REJOINDRE DE CONCERT ! ? LL : Parce qu'ils attendaient de voir si on était en place et ils ne voulaient pas grossir trop vite. On était en attente et on leur demandait de nous laisser nous structurer. Cette année, ils ont fait entrer huit festivals. Je suis très agréablement surpris par l'esprit. J'apprends à les découvrir. Il nous manque juste un petit séminaire de deux-trois jours pour apprendre à nous connaître ! Propos recueillis par Bruno Le Goas
#7 festivals 2011
une sélection de 16 newcomers par la fédération De Concert !
DE CONCERT !, fédération internationale de 25 festivals musicaux de France, Suisse, Belgique, Allemagne, Danemark, Hongrie, Canada et Maroc, propose en 2011 une sélection de 19 artistes à suivre de près. Ensemble, ces festivals ont échangé leurs derniers coups de cœur musicaux, avec l'envie affirmée et collaborative de les partager avec leur public.
Ce sont donc ces 19 artistes qui, du printemps à l'automne, aux quatre coins du globe, seront sur les scènes de plusieurs festivals membres de De CONCERT ! Hot tracks for hot spots ! ANNA AARON Suisse / Indie Pop Supported by For Noise festival Si elle réside à Bâle, Anna Aaron a également vécu en Angleterre, en Asie et en Nouvelle-Zélande. Cette jeune artiste, qui rappelle la rudesse et l’intégrité d’une PJ Harvey, cherche ses sources dans le jazz ou le country-folk, notamment auprès de son idole David Eugene Edwards, et développe avec son band une instrumentation qui mêle de manière spectaculaire banjo, violoncelle et métallophone.
BROUSSAÏ France / Reggae / Dub Supported by Sun Ska festival Avec des sonorités dub vintage qui empruntent aux maîtres King Tubby ou Lee Scratch Perry, Broussaï se réapproprie les codes du genre avec l’humanité d’un Horace Andy. Aucun angélisme cependant chez ces amis de longue date. Au contraire, des convictions affirmées qui les conduisent à dénoncer avec force et pugnacité les dérives du système actuel.
Elektrisk Gønner France / Électronique Supported by les Eurockéennes de Belfort On ne peut guère faire confiance à Benjamin Gønner, ce jeune homme qui multiplie à Dijon les facéties pop et électroniques. Tout ce qui sera raconté sur lui, et surtout par lui, ne pourra jamais être vérifié, ce qui n’empêche pas le mythe de s’installer. Elektrisk Gønner, formation à géométrie variable qui évolue sur scène avec un aplomb déroutant, est partie pour conquérir le monde, rien de moins.
DRUMS ARE FOR PARADES Belgique / Hardcore / Noisy Rock Supported by Dour festival Avec les D.A.F.P., le rock se vit à vitesse grand V. Échappant volontiers aux étiquettes fainéantes, ce trio de Gand aime brouiller les pistes : seule compte la dose d’électricité que les deux frangins Reygaert et leur batteur, Piet Dierckx, mettent dans leur proposition scénique rythmée et proprement assourdissante.
GREAT MOUNTAIN FIRE Belgique / Pop / Electronique Supported by Les Nuits Botanique Pour ces Bruxellois, la pop est scintillante. Les dissonances électroniques viennent perturber des compositions minimales entêtantes, évidentes en apparence, mais à la structure plus complexe. Avec cette manière intelligente et cultivée de troubler la splendeur de l’instant, nul doute que ces quatre-là iront loin.
FILEWILE Suisse / Pop / Électronique Supported by Paléo festival Basé à Berne, ce duo a très vite compris les enjeux de son époque : avec son état d’esprit très Do It Yourself, il part à la rencontre d’un public séduit par ses chansons pop miniatures. Empruntant aussi bien à l’électronique, au funk séminal de George Clinton qu’au rap, les deux producteurs empilent les sons pour créer un univers rafraîchissant et plein d’inventivité.
HOQUETS Belgique / Indie Pop / Hip hop Supported by Dour festival Hoquets, c’est un Belge, un Français et un Américain, et des instruments faits de bric et de broc : des planches de bois, des vieux câbles et des boîtes de conserve. Ces trois Bruxellois de cœur font référence aux spécificités belges : la Bataille de Waterloo, le multilinguisme, la bière de l’abbaye d’Orval, et la couque de Dinant, un biscuit local. Ça donne des chansons d’inspiration punk à l’humour absurde, digne des Monty Pythons.
I AM YOUR AUTOPILOT Angleterre / Folk / Pop Supported by les Tombées de la Nuit De Manchester, ce trio diffuse une pop réinventée, baroque et surréelle, qui emprunte autant à Brian Eno ou Air pour les ambiances éthérées qu’à Simon & Garfunkel pour la beauté des harmonies vocales. Son approche éclairée lui vaut de nombreux fans outre-Atlantique. Il ne lui reste plus qu’à conquérir le Vieux Continent, ce qui sera fait, à n’en pas douter, dans les tous prochains mois.
LADYLIKE LILY France / Folk / Pop Supported by les Vieilles Charrues La France est la nouvelle terre d’une esthétique folk-rock. Après Cocoon ou Moriarty, c’est au tour d’une toute jeune française de 23 ans de reprendre le flambeau. Révélée à l’occasion de ses premières parties pour Troy Von Balthazar, Ladylike Lily dévoile des compositions intimistes et oniriques, parfois enjouées, d’autres fois plus mélancoliques, mais toujours avec une maturité mélodique désarmante.
Stranded Horse France / Glam Supported by les 3 Eléphants Un jeu de kora qui pousse plus loin encore les explorations rythmiques, la souplesse du jeu et la pureté des résonances flirtant parfois avec la tradition mandingue ; ce va et vient et cet enrichissement mutuel entre l’apprentissage de la kora et le jeu de guitare, chaque instrument répondant à l’autre.
LEIF VOLLEBEKK Canada / Folk / Pop Supported by Les Rockomotives Nul répit pour ceux qui avaient succombé au charme de Patrick Watson. La nouvelle sensation canadienne s’appelle Leif Vollebeck, un jeune homme originaire d’Ottawa qui s’est révélé au cœur de la scène prolifique de Montréal. Cet adepte d’un néo-folk raffiné évolue en trio guitare, basse et batterie : la formation idéale pour magnifier sa voix chaleureuse et frissonnante.
Mama Rosin Suisse/ Musique Roots Supported by For Noise festival Trio lancé par deux férus de la culture louisianaise, MAMA ROSIN se sont imposés, en trois albums sur les fameux Voodoo Rhythm depuis 2006, comme les meilleurs défenseurs de la musique Cajun. Mais pas seulement. Leur musique mêle références blues et rockgarage au typique zydeco originaire de la Nouvelle-Orléans, avec une réussite qui a pris ces dernières années une ampleur internationale.
Piano Chat France/ Powerpot Supported by Les Rockomotives Seul avec sa guitare et sa batterie, Piano chat se sample en direct, empile les boucles et fabrique des cathédrales sonores post-punk qui ne refusent jamais les rythmes qui font danser. Ce one man band à mi chemin entre de la pop intimiste et du rock explosif est un groupe à lui seul. À voir en concert sans faute. Retrouvez les dates de concerts des artistes Hot Spots sur www.deconcert.org
OY Allemagne / Suisse / Jazz / Electro Supported by les Eurockéennes de Belfort Oy, deux voyelles pour une jeune femme talentueuse : Joy Frempong. Originaire du Ghana, l’artiste a trimballé ses valises jusqu’en Europe, croisant la route de plusieurs formations qui pratiquent volontiers l’improvisation. Fan de Nina Simone, Oy tisse une musique faite de souvenirs d’enfance, entre naïveté et profondeur, où se mêlent jazz, électronique et hip hop.
QUADRICOLOR France / Pop / Électronique Supported by Panoramas festival Voilà quatre Niçois dans le vent, héritiers de Phoenix, Metronomy et Grizzly Bear, qui mettent leur immense culture musicale au service de compositions incandescentes : entre groove irrésistible, électro habitée et psychédélisme débridé, les rythmiques colorées font monter une température ambiante pourtant déjà surchauffée. Gageons que l’année 2011 leur appartient.
SUUNS Canada / Indie Rock / Electronique Supported by Les 3 Eléphants Ces dernières années, les formations canadiennes ont le vent en poupe. Après The Dears, Broken Social Scene, Feist et Arcade Fire, c’est au tour des garçons de Suuns de conquérir la scène internationale. Dans les pas de Clinic, les quatre Montréalais distillent au gré de leurs morceaux pop une rythmique sourde et électrique, voire survoltée en concert, autour de la voix susurrante de Ben Shemie.
TRUE LIVE Australie / Hip hop Supported by Sakifo festival Le hip hop peut se vivre de manière très orchestrée. C’est le cas avec True Live, une formation de Melbourne incluant un violon, un violoncelle et une contrebasse, menée par un MC tout à fait étonnant : RHyNO. Le résultat ? Un cocktail qui s’inspire des classiques de la soul et du jazz à la manière des Roots de la grande époque. Avec un nom pareil, un groove à découvrir en live, forcément.
MISTEUR VALAIRE Canada / Hip hop / Électronique Supported by le festival de Musique Emergente Quand le jazz flirte avec le hip hop, le résultat offre des perspectives inouïes. À la manière des Beastie Boys ou de Ween, tous les ingrédients que nous concocte ce quintette québécois facétieux sont mixés et servis sur scène avec une bonne dose d’humour. La dimension ludique des compositions crée un univers sonore qui finit par vous transporter.
WHO KNEW Islande / Indie Pop Supported by les Vieilles Charrues Il y a quelque chose d’Arcade Fire ou de Wolf Parade chez ces Islandais qui ont enregistré leur premier album dans le studio de leurs voisins et amis Sigur Rós. Sur scène, ils reproduisent avec maestria toute la complexité de compositions psychédéliques que le chanteur charismatique du groupe, Ármann Ingvi Ármannson, porte avec une conviction désarmante.
Les 25 membres de l’association De Concert ! : Belgique : Les Nuits Botanique Dour festival Canada : Festival des musiques émergentes Danemark : Spot festival Hongrie : Sziget festival Maroc : Festival Gnaoua d’Essaouira Suisse : Paléo Festival Nyon - For Noise festival France : Les Eurockéennes de Belfort Les Vieilles Charrues Festival du Jardin du Michel Furia Sound Festival Art Rock Garorock Marsatac Rock in Opposition La Route du Rock Les 3 Eléphants Panoramas festival Sakifo festival Les Rockomotives Les Tombées de la Nuit Les Invites de Villeurbanne Le Rock dans tous ses états Reggae Sun Ska
Ce réseau international de festivals regroupe 24 festivals, artistiquement indépendants, de musique, d’arts de rue ou de multimédias, représentant 7 nations des continents européen, africain et nord-américain. Sa présidence est assurée conjointement par Jean-Paul Roland (Les Eurockéennes de Belfort - FR) et Paul-Henri Wauters (Les Nuit Botanique - BE). Créée en octobre 2008, l’association De Concert ! s’attache à favoriser les échanges, la mutualisation des expériences organisationnelles et de programmation, des outils de communication, la création et le développement artistique, l’étude de l’évolution du secteur des festivals ainsi que leur représentation au sein d’organismes professionnels. Outre la sélection artistique Hot spots for Hot Tracks, De Concert ! aura permis en 2011 la mise en œuvre de la création internationale Congotronics v/s Rockers, co-produite par les Nuits Botanique, le Paléo festival Nyon et les Vieilles Charrues (lire page 20).
#9 festivals 2011
les nuits botanique BELGIQUE
nuits d’ivresse À Bruxelles, l’arrivée du printemps est saluée chaque année par les Nuits Botanique. Un festival au cœur de la ville, avec la curiosité et la découverte comme principaux moteurs. « Vous en connaissez d’autres en Europe, des lieux de concert aussi beaux ? » Pas peu fier, Paul-Henri Wauters. Le programmateur, grand manitou des Nuits Botanique, n'en ferait-il tout de même pas un peu trop ? Même pas sûr. C’est vrai que l’ancien jardin des plantes, planté en plein cœur de la capitale de l’Europe, n’est pas banal : son parc, ses grandes verrières, ses colonnes et ses couloirs dont les bassins sont toujours occupés par une bande de vertébrés à branchies… Un véritable écrin pour un événement qui depuis plus de 15 ans (il inaugure sa 17ème édition cette année) a su se faire une place de choix dans la catégorie des festivals à tête chercheuse. « Le Botanique a été inventé pour être, à Bruxelles, une vitrine de l’actualité en création musicale. Avec les qualités de ses défauts : le site est merveilleux, mais, avec ses salles à capacité limitée, il amène aussi à privilégier un rapport chaleureux et intime, à traquer la découverte. Du coup, à un moment, au-delà de la programmation annuelle (plus de 220 concerts), on a besoin d’événementiel pour arriver à se raccrocher à la « vibration médiatique ».
DU 10 AU 29 MAI 2011 bruxelles / belgique
www.botanique.be
L’an dernier, le festival a ainsi rassemblé quelque 30 000 spectateurs. Caractéristique du rendez-vous bruxellois : le public ne se balade pas entre les scènes, mais se fixe sur une des 5 salles. Chacune avec sa programmation et son ambiance particulière, allant de la Rotonde (300 personnes) au chapiteau installé dans le parc (1 200), en passant par l’Orangerie (700 personnes) ou le Cirque Royal, situé à 5 minutes du site. Récemment, les Nuits ont également décidé de dédier le Muséum à des concerts intimistes, en version « salon », le public étant assis sur des tapis, des coussins ou dans des divans. Cosy… Un non-festival On est évidemment très loin des grands rassemblements des mois d’été. En cela, les Nuits Bota ne sont pas un festival comme les autres. Quelque part, elles ne sont même pas un festival du tout, et c’est sans doute ce qui fait leur succès. « Disons que ce genre d’événement est un peu contre-nature pour un lieu comme le nôtre. Vous allez à un festival dans l’idée de participer à une fête. Chez nous, on vient d’abord pour assister à des concerts. La fête vient après. C’est le public qui l'invente, en se retrouvant par exemple dehors sur les marches du grand escalier. De toute façon, programmer 5 concerts en même temps, cela crée de facto une certaine ambiance. » Il y a une dizaine d’années, l’événement a pris un virage déterminant. Calées traditionnellement aux dernières journées de septembre, les Nuits Bota faisaient le pari de changer d’agenda,
en se posant sur le mois de mai. Un changement judicieux. « En septembre, on devait arriver à capter un public qui avait déjà passé tout l’été dehors. « Allez, encore un petit dernier ! » Ce qui n’était pas toujours simple… Mais en changeant de calendrier, quelque part, on a aussi anticipé la nouvelle donne amenée par la crise du disque. Auparavant, l’industrie lançait encore des projets à l’automne. Aujourd’hui, l’agenda a un peu changé. La vie des projets se joue davantage sur le premier semestre, avec une gestation concentrée sur le printemps, pour pouvoir ensuite investir les gros festivals d’été. Le circuit du disque s’est en quelque sorte aligné sur le circuit des concerts. Dès lors, le mois de mai nous correspond mieux. Il est raccord avec notre profil de découverte en amont. » L’affiche des Nuits joue volontiers l’éclectisme. Centre de la Communauté française de Belgique, le Bota propose évidemment une belle vitrine pour les artistes locaux, mais aussi plus largement pour la chanson française, venue de l’Hexagone et d’ailleurs. Le tout mêlé avec un contingent réellement international, brassant les genres, du rock indé au hip hop, de l’électro à la world… Cerise sur le gâteau : le festival met un point d’honneur à proposer une création inédite. « Chaque fois que c’est possible, on se lance. Mais il ne faut pas non plus forcer les choses. Les ingrédients doivent être mûrs. Ce genre de projet est une véritable usine à gaz, très compliquée à mettre en place. Amener
une création au milieu d’une journée d’un festival comme le Paléo est un « plus » indéniable pour l’événement. Dans notre cas, c’est plus délicat. Comme il s’agit d’un concert ponctuel, on demande aux gens de prendre un risque. Il y a un réflexe de méfiance. Par la force des choses, ils ne savent pas ce qu’ils vont voir. » Cette année, le festival présentera ainsi la première du projet Congotronics, réunissant musiciens congolais et artistes venus de la scène rock alternative. L’aventure, c’est l’aventure… Laurent Hoebrechts
#11 festivals 2011
jardin du michel FRANCE
le champ des possibles Convivialité
et solidarité sont les principales essences du festival lorrain qui plante ses scènes à Bulligny du 2 au 4 juin. En sept ans, il a connu une éclosion remarquable.
Qu'il a (bien) mûri, ce Jardin ! Un succès florissant en six éditions. Il faut dire qu'il bénéficie d'une belle exposition sur ces coteaux du Toulois, à quelques encablures de Nancy, là où est né le fameux «Gris de Toul». Si ce dernier reste à consommer avec modération, le «JDM», comme on l'appelle désormais, commence, lui, à engranger les très bons «crus». Il se bonifie. 18 500 spectateurs en 2009, 15 000 l'an dernier, malgré une absence de soleil. Autant dire que Bulligny, un peu moins de 500 âmes, passe la démultipliée chaque premier week-end de juin pour (im)planter ce champ des possibles. Un exploit, des travaux herculéens, titanesques. Les musiques actuelles ont ainsi trouvé un terreau fertile, et sans OGM, à leur croissance en milieu rural. Graines de talent régionaux Il est peut-être loin aujourd'hui le « Festival à 100 balles », le précurseur, le dynamiteur rock qui a mis le feu aux poudres, mais l'esprit des débuts ne s'est pas fané. D'ailleurs, il ne faut pas
DU 2 AU 4 juin 2011 bulligny / france
www.jardin-du-michel.com
s'y méprendre, si l'une des fiertés locales reste le château de Tumejus, datant du 15ème siècle, la principale attraction est sans conteste devenue le «JDM», même si sur Wikipédia, bizarrement, pour Bulligny, il n'est pas même cité. Le château, lui, est sous haute surveillance, d'après la même référence Wikipédia : « Prenez garde, toute intrusion est sauvagement défendue par une horde de poules aussi agressives les unes que les autres ». Pour pénétrer au Jardin du Michel, il faut aussi montrer patte blanche, mais de celle qu'on tend plutôt vers l'autre pour lui exprimer son envie de communion, de solidarité. Car depuis six éditions, la SCIC Turbul'lance, organisatrice du festival, nourrit avec passion et ferveur son pré carré : convivialité, lien social, développement durable. L'enracinement local se traduit aussi chaque année par des graines de talents régionaux, qui, pour beaucoup, connaissent une éclosion quelques mois plus tard. Le travail de défrichage paie. De son côté, Jérôme Daab, le programmateur, sème à tout vent toute l'année pour récolter le meilleur de la musique actuelle. Pour quelle couleur musicale ? Un Jardin d'Éden de toutes les musiques du monde où chanson, reggae, ragga, ska, dub et rock se tendent la main. Un Jardin du monde qu'Asian Dub Foundation, IAM, Alpha Blondy, Olivia Ruiz ou Gogol Bordello ont, ces dernières années, inondé de leur talent. Une oreille attentive est bien sûr portée « aux courants hip-hop et electro, de plus en plus prisés par le public du JDM ».
Le noyau dur du bénévolat Ce champ des possibles, ouvert à toutes les essences musicales, n'en renie pas pour autant sa base, solide, ses racines profondément ancrées dans l'histoire associative de Bulligny, à travers la bien-nommée «Maison pour Tous». Le bénévolat, comme à cette époque, apparaît encore comme un chaînon essentiel de la logique d'organisation du festival. « Pour nous, c'est surtout un rassemblement intergénérationnel, où se côtoient même chez les bénévoles,
un ado de 15 ans et un papy de 80 berges», trace Thierry Berneau, l'un des fondateurs historiques. Ils sont près de 500 aujourd'hui, souvent cooptés d'une édition à l'autre, dont 25% sont le «noyau dur» originaires du village. « La quasi-totalité des familles de Bulligny est touchée, comme les cinq, six villages autour». Ce «jardinier» en parle comme d'un «syndrome» qui aurait foudroyé toute la population d'un secteur, avec la bénédiction des élus « de droite comme de gauche». « C'est un bonheur de se sentir aussi soutenus. Si toutes les manifestations en France pouvaient l'être comme nous, le pays irait mieux, c'est sûr...» Les vertus du Jardin -celles initialement d'une «fête de pays» sans que ce soit péjoratif mais qui a dû se «professionnaliser» peuvent faire école, c'est sûr, pousser ailleurs. Sans crainte. Le Jardin du Michel a en effet su garder une dimension humaine tout en affirmant son développement, aidé en outre par la Fédération de festivals «De concert !». Un pied dans le local, l'autre dans l'international. Pas question, dans ce Jardin extraordinaire, de garder les deux pieds dans le même sabot. Le «JDM» se la joue modeste, mais il est déjà mûr, à sept ans (l'âge de raison), pour de nouvelles aventures. Et continuer à creuser le bon sillon. Xavier Frère
spot festival DANEMARK
scandinave à visée européenne Alors que les festivals français attendent les beaux jours
de juillet pour se lancer dans une ambiance champêtre et ensoleillée, le SPOT Festival à A arhus au Danemark se déroulera les 27 et 28 mai prochains, deux jours sous le signe de la musique nordique et des rencontres professionnelles. Ce festival existe maintenant depuis 16 ans et propose un concept assez singulier, plutôt différent de ce qu'on peut voir dans la plupart des festivals français. Bien sûr, une des activités principales reste la diffusion de musique, mais là où en France on a tendance à voir et revoir les mêmes groupes années après années, festival après festival, le SPOT propose essentiellement des groupes nordiques, connus ou non par les médias et professionnels de la musique. Le festival tend à travers cet évènement à lancer les carrières internationales de groupes scandinaves qui ont la chance d'avoir été choisi par un jury parmi plus de 800 groupes. Comment cette sélection se fait-elle ? La qualité de la musique bien sûr, mais aussi le potentiel du groupe à s'établir à l'étranger et conquérir les marchés européens, anglais voire américains pour certains.
27 et 28 mai 2011 aarhus / danemark
www.spotfestival.dk
découvrir des groupes prometteurs Outre la diffusion de musique, le SPOT propose un évènement unique dans le milieu de l'industrie musicale grâce à un concept intelligent et réputé. Durant deux jours, le festival reçoit plus de 1 000 professionnels du secteur : directeurs de festival, labels, agents artistiques, journalistes spécialisés et bien d'autres encore. Tous se retrouvent ici avec un but commun : découvrir des groupes au potentiel prometteur, écouter de la musique nouvelle et rencontrer leurs homologues européens afin de créer de nouvelles collaborations. C'est ainsi que plusieurs groupes ont vu leur carrière décoller après leur prestation au SPOT, on citera pour exemple le groupe Oh No Ono qui a été découvert lors d'un concert SPOT on Denmark et qui a effectué une tournée européenne et américaine ; cet exemple n'en est qu'un parmi tant d'autres. Ce festival serait-il un nid à talents ? Plutôt oui. Et les producteurs le savent, c'est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à assister aux concerts et partager leurs expériences lors des rencontres organisées par le festival. Les commentaires n'en sont que positifs : «...j'ai trouvé que c'était un des festivals les plus intéressant et productif auquel j'ai assisté, à la fois pour le côté professionnel et les rencontres mais aussi pour la qualité globale de la musique. J'ai adoré la facilité avec laquelle on passait d'une scène à une autre et le sentiment que le festival était
bien organisé de A à Z. Ma partie favorite pendant le festival reste quand même l'opportunité d'écouter des musiques nouvelles dont je n'avais jamais entendu parler avant » explique Dan Koplowitz de Friendly Fire Recordings (US). atmosphère vibrante et bronzette L'environnement du festival est aussi un de ses points forts : loin des champs et des espaces bitumés, les scènes investissent Aarhus en s'installant dans les espaces verts, les rues pavées, entre les bâtiments de briques et les maisons à colombages, qui font le charme de cette ville portuaire. La population, majoritairement étudiante, y trouve son bonheur : ambiance conviviale, atmosphère vibrante et bronzette sous le soleil presque estival, font partie de ce temps-fort des musiques. Quant au style musical du SPOT, il reste éclectique sans pour autant aller dans les extrêmes et propose principalement des groupes indé pop, rock, folk ou encore électro aux sonorités toujours différentes, inédites et savoureuses. Fort de ses 11 scènes le
festival fait jouer plus d'une centaine de groupes face à un public d'environ 7 000 curieux et intéressés. Le SPOT est réellement un évènement unique en son genre qui se veut être un lien incontournable entre artistes et professionnels, le tout dans un espace international. En effet, le festival s'exporte et cherche les contacts inter-européens : l'an passé, un partenariat avec le festival Art Rock à Saint-Brieuc a été créé, permettant à quatre groupes (deux danois et deux français) de jouer dans le festival du pays opposé. De la même manière, tout au long de l'année, les concerts SPOT on Denmark permettent de faire jouer des groupes nordiques dans les grandes villes européennes : Berlin, Bruxelles, Paris, etc. Les groupes sont choisis par un jury spécialiste du pays et les succès sont au rendez-vous : un public toujours plus nombreux, des curieux et des professionnels venus échanger et se rencontrer autour d'une même passion. Caroline Dausmann
#13 festivals 2011
furia sound festival FRANCE
plus vivant que jamais Après
de nombreuses péripéties, le Furia Sound Festival aborde une nouvelle rive les 11 et 12 juin à Franconville, restant fidèle à ses racines valdoisiennes et à des choix musicaux aptes à séduire tous les publics. Une quinzième édition qui ouvre une nouvelle ère.
Il a tangué dans la tempête, mais il est toujours là. D’ailleurs, sa devise pourrait être la même que celle de la ville de Paris, la bien célèbre « Fluctuat nec mergitur », « Il flotte mais ne sombre pas ». Car, le navire du Furia Sound Festival a traversé une zone de fortes turbulences en 2010, son principal partenaire institutionnel lui retirant sa subvention dans la dernière ligne droite de la quatorzième édition. Sans parler des autres embûches qui ont finalement fait reporter l’édition 2010 du Furia, initialement prévue les 5 et 6 juin, un après-midi de décembre à Pierrelaye, une commune voisine de Cergy-Pontoise
11 et 12 juin 2011 franconville / france
www.furia.tm.fr
où le festival s’était installé depuis 2005 sur la demande insistante des mêmes qui l’abandonnaient en rase campagne quelques années plus tard... Et, comme « Fluctuat nec mergitur » est aussi la devise du bateau de Brassens « Les Copains d’abord », les amis du Furia étaient bien là en décembre dernier à Pierrelaye : Fatals Picards, No One Is Innocent, Guizmo de Tryo, Aqmé, Fredo des Ogres de Barback... Ajoutées à la détermination sans faille de Mohamed Bahnas, directeur du festival et cofondateur de l’association Vivre Vite engagée dans le développement des musiques nouvelles depuis bientôt vingt ans, ces fidélités multiples ont sans doute fait beaucoup pour que le Furia ne disparaisse pas définitivement du paysage musical francilien. Des fidélités qui s’expliquent aussi par la crédibilité du Furia dans le milieu musical français où l’on sait que Mohamed Bahnas est un passionné de musique exigeant qui ne cède jamais aux appels de la facilité. On a déjà compris que les organisateurs du Furia étaient des battants. S’il en était encore besoin, une preuve supplémentaire est apportée par la relaxe dont ils ont bénéficié en février dernier
de la part du tribunal correctionnel de Pontoise où ils devaient répondre de l’accusation de travail dissimulé pour l’utilisation de près de 200 bénévoles lors de l’édition 2007 du festival. Après trois ans et demi de procédure, cette décision de justice de ne pas considérer les bénévoles comme de vrais salariés devrait faire jurisprudence et réconforter tous les organisateurs qui font appel à des bénévoles, notamment dans les festivals regroupés autour de la Fédération internationale de festivals « De Concert ! » à l’origine de ce magazine. Sans renier ses principes Franconville, toujours dans le Val-d’Oise parce que ce département est la terre d’émergence de Vivre Vite et du Furia Sound Festival, est la nouvelle ville qui accueille la quinzième édition du Furia les 11 et 12 juin. Au passage, une ville plus proche de Paris et de sa proche banlieue que Cergy-Pontoise. Au Bois des Eboulures, Furia retrouve deux scènes en plein air, un grand parc et un plan d’eau entouré d’un bois. Un écrin digne d’un festival qui a atteint jusqu’à 50 000 spectateurs lorsqu’il s’étalait sur trois jours. « Le festival revient après une année
compliquée, explique tout simplement Mohamed. Nous conservons le même état d’esprit. Nous déménageons seulement. » Il faut dire que, depuis ses débuts en 1997 dans la salle des fêtes d’Andrésy (Yvelines), le Furia a navigué de port en port, de petites salles en grands sites de plein air sans jamais perdre sa vocation fédératrice et son éclectisme musical à toute épreuve. Fondée sur des choix assumés, la programmation 2011 le prouve une fois encore qui peut autant séduire un large public qu’attirer les zélateurs d’un unique style musical. Avec sa Victoire de la musique 2010, Pony Pony Run Run fait figure de valeur montante aux côtés des fidèles du Furia que sont Yann Tiersen et Sinsemilia, ce dernier groupe fêtant ses 20 ans cet été. Justin Nozuka, folksinger canadien de 23 ans porté sur la soul, vient séduire la jeunesse française. Côté rock qui frappe fort, une des petites faiblesses de Mohamed, on note Apocalyptica ou Converge. On se réjouit du retour de K’s Choice comme de la venue de The Jon Spencer Blues Explosion, une légende que le Furia n’est pas peu fier de faire venir sur ses terres valdoisiennes. Winston Mc Anuff & The Bazbaz Orchestra, Jehro et Ayo, débarquent avec de toutes nouvelles chansons que les festivaliers seront parmi les premiers à découvrir live. Pas loin de 25 propositions musicales, dont des groupes locaux selon une volonté toujours affichée de faire éclore la bonne graine francilienne, pour deux jours de musique et de convivialité d’un Furia Sound Festival plus vivant que jamais. Arnaud Couvreur
sakifo FRANCE
l’âme intense
Le festival majeur de l’océan Indien poursuit sa mue, tout en changeant de dates et en pérennisant ce qui fait sa force : les déambulations îliennes provoquant inévitablement des croisements d’artistes et de populations, à l’image de sa terre d’accueil, L a Réunion. Rencontres. Tel est le maître mot du festival Sakifo, qui fête cette année sa huitième édition. Car cette destination lointaine, sur l’île de La Réunion, dans l’océan Indien, près des côtes de Madagascar, permet aux artistes conviés de passer plusieurs jours sur le site et dans la ville, favorisant les échanges. Pas de tour bus parqué en sortie de scène, mais des déambulations possibles et souvent interminables sur une île actuellement en pleine effervescence culturelle et naturellement conviviale : c’est là l’âme de Sakifo. Une île de rencontres, dont l’histoire est faite de métissages, de fusions. Comme le festival, qui peut se raconter au travers du film L’Îlien, consacré à Camille Bazbaz. Chanteur avec charme, baladeur infatigable, le collaborateur de Winston McAnuff s’est trouvé en Sakifo un écrin : concert enchanteur lors de sa première venue, retour l’année suivante pour ce film autour de ses multiples rencontres avec la jeune garde réunionnaise comme avec les grands anciens tel Danyel Waro, tous
du 9 au 12 juin 2011 la réunion / france
www.sakifo.com
invités récurrents du festival. Et Bazbaz, au final, signa son album La Chose sous label Sakifo Records. Car Sakifo aime prolonger ses amitiés de concerts et s’est inventé une prolongation discographique à succès, accueillant également les échanges entre Nathalie Natiembé, Vincent Ségal et Cyril Atef, mais aussi Tumi & the Volume, Finley Quaye et Winston McAnuff. Sakifo qui a débuté en 2004, était alors basé à Saint-Leu, dans l’Ouest de l’île. Il a grandi petit à petit, fêtant ses cinq années de défrichage en déménageant sur un site magnifique, la Ravine Blanche à SaintPierre, plus au Sud et en bord de mer : Cali s’en souvient encore, lui qui pouvait observer les baleines depuis la scène en plein concert. Le mot magique fut même prononcé ce soir-là. Sakifo, c’est aussi une histoire de fidélité avec les artistes qui aiment replonger dans cette ambiance unique. Jeanne Cherhal, une habituée, revient en sus chercher l’inspiration pour ses albums. Fixi l’échappé de Java, qui a réussi l’exploit de faire la Une enthousiaste des deux journaux locaux le lendemain d’un concert fulgurant, reprend l’avion régulièrement et entame une collaboration avec le groupe de maloya Lindigo. L’overbooké M, avant d’aller à Los Angeles enregistrer avec Johnny, s’est arrêté quelques jours, s’offrant une scène avec l’emblématique Ziskakan, immortalisée sur le DVD de ces derniers… La liste de ces moments de partage vécus au fil de la semaine du festival et prolongés au-delà est interminable : Sakifo, c’est un état d’esprit, pas juste trois jours de concerts.
Nord/Sud C’est un phare dans l’océan Indien, nouant des liens forts avec les îles voisines, Mayotte, Madagascar, les Seychelles, Maurice, Rodrigues, mais aussi l’Australie (True Live !), l’Inde et l’Afrique du Sud. Point fort de cet engagement : la fiesta de l’Océan Indien, grande soirée gratuite disséminée dans la ville. Un foisonnement de cultures illustrant la volonté de créer un pont permanent entre le grand océan Indien, et l’Europe. Un pont fonctionnant dans les deux sens. Cette année, le festival se tiendra du 9 au 12 juin et garde sa ligne de conduite : Cesaria Evora et Thiéfaine seront de la partie. Les Wampas, Yodelice, Stromaé, Chapelier Fou, Tété et Alice Russell seront aussi présents. Lindigo et Toguna font partie du contingent réunionnais. Asian Dub Foundation et Macy Gray illumineront la scène Salahin.
Comme chaque année, le gagnant de l’édition précédente du prix Alain Péters (du nom du mythique chanteur) sera en belle place : Zorro Chang, cette fois. Un prix instauré avec le soutien de La Région de manière à soutenir durant un an un artiste réunionnais émergeant, déjà remporté par Lo Griyo, Groove Lélé et Alex Sorrès. L’un des moments très forts du festival sera traditionnellement le risofé du dimanche matin, concert d’after à 9 heures où le petit-déjeuner d’après-fête est remplacé par le risofé, un riz mélangé aux restes de la veille, antique tradition locale. Car Sakifo a les pieds solidement ancrés dans son île, et le regard circulaire dirigé au-delà des tropiques. Tout sauf un cliché : une vraie promesse d’avenir. Sébastien Broquet
#15 festivals 2011
les 3 éléphants FRANCE
retour vers l’enchantement Sur
le chemin de l’âge mûr, 3 éléphants avaient perdu le fil de leur longue route. Après avoir tourné et retourné leur trompe dans tous les sens, ils avaient fini par se fier à leur seul instinct… Qui les remit dans la bonne direction. Sans poursuivre plus loin la métaphore, le festival a vécu ces soubresauts, en forme de quête d’identité. Aujourd’hui, l’événement pachydermique promet des barrissements sans fausse note pour sa prochaine édition. Inutile de tenter de retracer les momentsclés du rendez-vous, de marcher dans les empreintes des 3 éléphants. Le festival, né en pleine campagne mayennaise de la volonté d’une poignée de mordus de musique, n’a pas besoin de revisiter sans cesse son histoire pour mieux supporter le poids des ans. Sa jeunesse, il la puise ailleurs. Dans une formule à l’équation savamment ajustée, délicatement soupesée. À Laval, le festival s’était mis au vert, en lisière de ville, les pieds dans les champs. Avant de se rapprocher, de son pas lourd, du cœur de ville. Pour la deuxième année de suite, les éléphants installent leur
20 au 22 mai 2011 laval / france
www.les3elephants.com
campement dans le vieux Laval, au milieu de la cité médiévale dont les vestiges du XIIIème siècle participeront à la grande fête. Entre le château du Moyen-Âge, les rues piétonnes jalonnées de maisons à colombages, et tous ces lieux figés dans le temps, le décor est planté. La ville se prête au jeu. Les organisateurs l’ont bien compris. « De plus en plus, nous voulons proposer des parcours dans la ville, favoriser sa découverte », confie Jeff Foulon, le programmateur. Le village du festival se nichera de nouveau sur les hauteurs de la commune labellisée « art et histoire ». Mais les concerts investiront ses moindres ruelles, ses moindres recoins. Comme le bucolique jardin de la Perrine qui offrira un toit sous chapiteau à l’art de rue ; ou encore la rivière et ses vues imprenables à admirer chaque soir, sur un bateau-concert. Quant aux bars, ils mettront en scène les petits frères des 3 éléphants avec un « off » inédit. Délicates attentions parfaitement mises en musique par une programmation elle aussi à taille humaine. On y retrouvera la grande famille des amis du festival. Au premier rang desquels les Canadiens tiendront une place de choix. « Nous sommes assez proches de la scène québécoise, avec des échanges lancés depuis trois ou quatre ans », concède Jeff Foulon.
vive le canada Suuns, Caribou ou Grimes témoignent également de cette tentation nordaméricaine. Originaires de Montréal, les premiers, guitares en avant, promènent une atmosphère plombée manière postpunk des années 80. En provenance d’Ontario, les deuxièmes, dans un style électro-pop psychédélique dansant, creusent un sillon unique. Venus eux-aussi de Montréal, Grimes distille une sorte de new wave planante. Trois exemples très différents du fourmillement artistique de la scène du grand nord américain défrichés pour les oreilles alertes du programmateur. Une affiche à laquelle se joignent des noms plus connus, bien que dans des exercices singuliers. Parmi les fidèles, Katerine revient en habitué aux 3 éléphants. Tout comme The DØ, dont les envolées rock moins sucrées du nouvel album pourraient surprendre les inconditionnels et séduire les autres. Le trio Gablé fera escale avec son style truculent inclassable désormais marqué par des accélérations punk. Et le mystère reste entier autour de la venue de Beth Ditto. La chanteuse de Gossip
présentera à Laval, en première nationale, son nouveau projet, pour lequel seules trois dates de concert ont été annoncées en France. À côté de ces déflagrations sonores, des performances théâtrales égaieront les après-midis et les débuts de soirées, en attendant les concerts du soir. Dans la tradition du festival, ces spectacles constituent, avec l’effort de décoration, la marque de fabrique des 3 éléphants. Et dans un mélange à mi-chemin entre musique et art de la rue, Hoquets en théâtre et Action Beat en concert devraient proposer des prestations hybrides. Ces derniers jouent « au milieu du public, avec quatre guitares, quatre batteries, une basse… mais sans sonorisation, tout à l’énergie », se régale d’avance Jeff Foulon. Personne n’a été oublié. Mêmes les petits auront leur part de festival avec le Kidztival et ses spectacles sur mesure dans la journée. Les 3 éléphants veulent aussi séduire les familles. Une manière de s’inscrire de nouveau dans la durée, et de se préparer à repartir pour une longue route. Josué Jean-Bart
art rock FRANCE
la possibilité d’une ville
Art Rock est le fruit d’une passion et d’une ambition tenaces, après 28 ans toujours intactes, mises au service d’un projet un peu fou. Depuis 1983, le festival s’attache à articuler de multiples formes d’art, des plus populaires aux plus avant-gardistes, à les frotter les unes aux autres, à investir les lieux les plus insolites du cœur de Saint-Brieuc, afin de donner à voir, et à ressentir, le bouillonnement culturel qu’elles suscitent. Le tout présenté selon une mécanique de parcours bien huilée, et une logique grand public qui vise les bas prix et la gratuité. Musique, danse, arts plastiques, numériques, multimédias, théâtre, photographie, à Art Rock, ce qui importe, ce n’est pas la discipline mais d’être rock : imprévisible, unique, provocant, hors des sentiers battus. La 28ème édition ne déroge pas à la règle. Du 9 au 12 juin, l’une des plus conviviales et réjouissantes manifestations culturelles de l’Ouest, dont on ne connaît pas d‘équivalent en France, fera à nouveau le pari des mélanges inattendus, éclectiques et déroutants. Dedans, dehors, en bas, en haut, à droite, à gauche ! Art Rock investit les salles, l’espace public, les rues, deux esplanades, un musée d’art et d’histoire (transformé pour l’occasion en Pavillon d’art numérique), un parc et, même, un ancien Monoprix. Tout ça en centre-ville, toujours à
du 9 au 12 juin 2011 st-brieuc / france
www.artrock.org
proximité. Un centre-ville qui est au cœur lui aussi du projet. Mise à la disposition du festival dès 1998, la place Poulain Corbion a été repensée depuis, et l’espace public élargi, capable désormais d’accueillir chaque jour 7 000 personnes. Cette place devient le temps du festival un lieu central où l’on retrouve les têtes d’affiche musicales : s’y succèderont cette année Hindi Zahra, Jon Spencer Blues Explosion, The Hives, Yelle, Yann Tiersen, le prodige soul Aloe Blacc, Cali, Aaron, Anna Calvi, Klaxons ou l’ancien Roxy Music, Bryan Ferry… Autre lieu incontournable, centre névralgique du festival, la place de la Résistance est le lieu où s’informer, échanger, se régaler des mets de Chefs (certains étoilés) pour un prix modique, traîner, humer l’air marin baigné de musique, ou simplement passer... des rencontres chocs et inédites Sur cette place siège La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc, qui confie au festival son édifice composé de trois salles – Grand théâtre, Petit théâtre et Forum. Le lieu idéal pour brouiller toujours plus les pistes en invitant aussi bien la fine fleur de la création contemporaine (le sculpteur audiocinétique Herman Kolgen, le chorégraphe japonais Hiroaki Umeda et sa danse déshumanisée que des
projections vidéos rendent plus robotique encore, son compatriote Ei Wada, pilote d’un orchestre de percussions composé de 14 téléviseurs), que des projets musicaux passionnants et bigarrés (Agnès Obel, Florent Marchet, The Joy Formidable, The Raveonnettes, TuNe-YaRdS, Is Tropical, …). La Passerelle est également le lieu des rencontres chocs et inédites, tel le diaporama de la photographe américaine Nan Goldin accompagné en direct par le trio « cabaret punk brechtien » Tiger Lillies, dans un show à la démesure des deux parties en scène. un vivier de créations De l’autre côté de la place, l’ancien Monoprix ouvrira ses portes à l’icône Miss.Tic, « artiste parisienne, plasticienne et poète », qui dispose d’une prometteuse carte blanche dans cette grande surface (700 m2). Connue pour ses pochoirs sur les murs de la capitale, et depuis peu pour les timbres émis par la Poste qu’elle a illustrés pour la Journée de la femme, la miss s’affiche jusque sur le visuel officiel du festival, signé par elle. Une seconde association d’Art Rock avec la Galerie W (Paris), qui avait conduit l’an passé à la découverte de l’artiste Troy Henriksen. Un peu plus haut, au Pavillon d’Art numérique, de multiples œuvres interactives stimuleront un public mis à contribution. Des interactions innovantes, troublantes et ludiques,
prolongées au 7 bis grâce au compagnonnage avec le festival nomade en Bretagne Bouillants. Pendant ce temps, au parc des Promenades, un théâtre d’ombres monumental conviera des acteurspeintres-chanteurs-narrateurs sur un échafaudage, derrière une « Page Blanche » pleine de promesses… Art Rock assume ses prises de risque, et se trouve souvent récompensé. La Fura dels Baus est un bel exemple de compagnie invitée avant de devenir une référence internationale, et qui a signifié sa fidélité au festival en revenant à six reprises. Idem pour le Royal de Luxe, qui pour sa première venue s’était livré, place de la Résistance, à la destruction de plus de deux mille assiettes et d’une vingtaine de machines à laver lors d’une performance, et qui avait scié une voiture en deux pendant le marché, marquant la ville de son empreinte, et qu’on a revu plusieurs fois en terres briochines. Art Rock est un vivier de créations, où l’on plonge pour un artiste et dont on ressort charmé par un autre. Un temps de rencontres artistiques cher à tous ceux qui s’y sont aventurés. Julien Coudreuse
#17 festivals 2011
les invites de villeurbanne FRANCE
Festival
entièrement gratuit de transformation urbaine, Les Invites de Villeurbanne célèbrent les arts de la rue et la musique. Mais pour leur 10e édition, rue et musique entrent encore plus en fusion. (Chaud devant…) Pour sa 10ème année, le festival Les Invites réalise un rêve caressé depuis l’origine des fêtes de Villeurbanne : produire une création vraiment « pas pareille » associant à parts égales musique et arts de la rue, les deux composantes de ce festival « pas pareil ». Pas un spectacle de rue avec une bande son bien léchée. Ni un concert avec une scénographie d’enfer. Non, un vrai concert déambulatoire associant deux pointures dans leur domaine : le groupe de dub High Tone et la compagnie de rue KompleXKapharnaüM. « Comment peut-on mettre un groupe connu en danger et en valeur, piloté par une équipe de rue reconnue ? C’est une envie que j’ai depuis longtemps, en cohérence avec ce que sont les Invites » estime Patrice Papelard, directeur artistique de ce festival entièrement gratuit. Un Ovni de production Alors quand Patrice Papelard rencontre, dans un festival québécois, le groupe High Tone, détenteur à ce jour du « plus beau score » des Invites (17 000 personnes), leur discussion débouche sur un projet inédit, associant la compagnie de rue KompleXKapharnaüM, que le groupe lyonnais connaît de longue date. C’est ainsi que les deux équipes travaillent
15 au 18 juin 2011 villeurbanne / france
www.invitesdevilleurbanne.fr
les arts de la rue montent le son à un concert déambulatoire avec projections d’images sur les façades. « C’est un ovni de production. On prend le centre-ville de Villeurbanne et la scène fait 1,5 km, avec un écran de fond de scène de 3 km ! » s’enthousiasme Patrice Papelard. « Pour nous, la singularité des Invites, c’est vraiment l’alchimie entre les arts de rue et la musique. Cette particularité sera au cœur de notre projet » explique Pierre Duforeau, co-directeur artistique du KompleXKapharnaüM. Sur le thème de la foule - qu’est-ce qui amène les gens à se regrouper ? Comment se constitue le corps social ? - des images d’archives montreront la perte de vitesse de la notion de collectif au cours du 20ème siècle au profit de regroupements, plus ponctuels, de communautés. Ces images d’archives seront mêlées à des films contemporains tirant le portrait d’une grande diversité de gens, tandis que les musiciens de High Tone, répartis sur trois véhicules distincts, joueront des compositions existantes et quelques créations originales adaptées au scénario. Les ateliers Frappaz montent sur leurs grands chevaux Les deux équipes peaufinent cette création originale aux ateliers Frappaz. C’est là, dans ce lieu dédié à l’expression artistique dans la rue, que se prépare en effet la moitié des 18 créations de l’édition 2011 des Invites. Là aussi que les habitants sont associés activement au festival. Parce qu’il y a cent ans, les ateliers Frappaz abritaient une écurie et le service de ramassage hippomobile des ordures ménagères de la ville, Les Cavaliers de l’aventure vont y installer leurs roulottes et leurs chevaux. Chaque
ceux que la société jette : comédiens, étrangers, chômeurs, SDF, etc. Les Délices Dada présentent une création dadaïste au titre prometteur, Les Quatre morts du président petit et la compagnie Les Trois Points de suspension jouent les trois premières dates d’une audacieuse création sur la Françafrique.
jour pendant le festival, ils partiront à cheval de la rue Frappaz pour donner des spectacles dans divers lieux de Villeurbanne. Ils seront accueillis chez des habitants des quartiers, associations ou particuliers, qui deviennent ainsi coproducteurs de l’événement. Pas de scénographie extraordinaire en centre-ville cette année, mais une surprise qui devrait aiguiser la curiosité, concoctée par l’atelier Lucie Lom, un groupe de plasticiens connu pour avoir réalisé La Forêt suspendue à Lille 2004. « Il y aura des surprises, des apparitions, tout un jeu sur le visible et l’invisible » promet Patrice Papelard d’un air mystérieux. Place Grandclément, les cabanes de chantier du blÖffique théâtre favoriseront l’éclosion d’œufs renfermant de drôles de personnages. Autres rendez-vous de rue : les Kumulus font sortir d’une benne à ordures tous
La rue et la musique amplifiées Côté musique, les Invites fêtent les 30 ans de l’École nationale de musique de Villeurbanne et accueillent Chapelier Fou, les miraculeux Staff Benda Bilili, Nathalie Natiembé, Ava Luna, The Ex & Getatchew Mekuria, Blitz The Ambassador, Zyva ou encore les Têtes Raides. Fortes du soutien indéfectible de la ville de Villeurbanne, qui produit le festival en régie directe, Les Invites continuent donc à avancer. Solides sur leurs deux jambes « arts de la rue et musique » tout en continuant à affirmer une forte dimension participative. « Pour notre 10ème année, on continue, et on amplifie : on remet le couvert en grand ! » résume Patrice Papelard. Comme les Invites adorent jouer sur les mots et faire bonne chère, il est bien possible que l’expression soit prise au pied de la lettre lors de cette édition 2011… Anne-Caroline Jambaud
le rock dans tous ses états FRANCE
en juin, on sera bien La date est connue (24 et 25 juin prochains), les premiers noms de la programmation sont tombés, et on le sait, le Rock Dans Tous Ses États demeure le festival chic et pas cher À 1 heure de la capitale (en train), moitié moins de Rouen (en bus), 2 jours, 3 scènes, 35 groupes, 350 bénévoles, 5 000 campeurs, 20 000 copains, 30 millions d’amis, le festival ébroïcien reste sur son segment comme dirait Jacques Séguéla. Sauf qu’avec l’équipe de l’Abordage, producteur de l’événement, tout reste du fait main. Le RDTSE prendra à nouveau ses quartiers à l’hippodrome de Navarre, ce morceau de verdure dans la ville. Pas d’écran géant, pas d’escalator, ni de queue inconsidérée pour prendre un rafraîchissement ou ravitailler son estomac. Rien n’est compliqué. Il faut simplement venir avec sa curiosité, ses lunettes de soleil et le pull qui va bien en fin de soirée. Taille humaine ? Ici, on voit tout avec ses vrais yeux parfois cachés ou aidés par de simples binocles. On peut poser ses fesses dans l’herbe et discuter avec les amis. Et se dire : « À l’hippo, je suis bien ; je suis bien, et je chante ; et toi tu danses ? » Fatalement, les gars et les filles de l’Abordage possèdent une définition plus savante de cette approche
24 et 25 juin 2011
humaine : « On se sent responsable auprès du public, des artistes et de tous les gens qui travaillent sur le Rock Dans Tous Ses États. On apporte le plus grand soin au confort des 15 ou 20 000 personnes qui seront sous notre responsabilité pendant deux jours. Être solidaire c’est penser que tous ces gens sur un hippodrome pendant deux jours ont ce petit quelque chose en commun qui font d’eux une communauté. » Vingt-huit éditions qu’une communauté curieuse se retrouve... Fait main, comme la programmation ! En 2011, elle ne déroge pas à la règle du RDTSE. Depuis sa création et parce qu’Evreux reste une étape col-bleu dans l’été estivant, les différents programmateurs ont poursuivi la même quête exigeante : découvrir la perle de demain. Avant d’envoyer des riffs dans les stades, Noir Désir (R.I.P), M, Franz Ferdinand, Gossip, Coco Rosie, The Dø, Jon Spencer et son Blues Explosion, Vitalic, Menomena, Black Mountain, Dionysos, Manu Chao et sa « main noire » (NDLR : on arrête là parce que la liste serait longue…) ont giflé les esgourdes des festivaliers curieux. Didier Super aussi, mais lui préfère fréquenter le bar des stades. Le directeur artistique d’affirmer : « ce qui est important c’est la cohérence et la continuité ! » Eco- Event, un écrin vert Sur l’herbe duquel il est possible de tranquillement poser son séant sans devoir écarter divers détritus. Redéfinition officielle : le Rock Dans Tous Ses États fut le premier festival « Eco-Event » en France, festival écoresponsable soucieux de réduire son
impact environnemental (déchets, déplacements, nuisances sonores et lumineuses), et éco-citoyen qui intègre une dimension pédagogique autour de la sensibilisation, voire de l'éducation à l'éco-citoyenneté. Et ça marche ! Le tri sélectif a été renforcé et a permis de réduire les déchets de 75%. En 2011, le merchandising du festival propose des produits « Fair Fibers », spécialiste en conception, création et distribution de lignes textiles (tee-shirts, sweats…) en coton biologique et fibres naturelles. Partenariats également avec Max Haavelart, le WWF et la Chambre d’Agriculture de l’Eure. L’objectif est d’éviter de manger du panda et de
déguster une sélection de produits biologiques issus d’une agriculture saine et respectueuse de l’environnement. Un bon camembert à point avec du pain qui croustille. La classe normande ! Concernant l'accueil des rejetons des festivaliers, là encore, il s’agit d’une innovation « made in Évreux ». Après avoir été précurseur en France lors des éditions précédentes, le Rock Dans Tous Ses États, toujours soucieux de sensibiliser le public de demain, met en place un centre d'accueil et de loisirs autour de la thématique des musiques actuelles pour les enfants de 3 à 11 ans. Des ateliers d'éveil et de pratiques musicales seront organisés et des miniconcerts acoustiques, avec des artistes programmés au festival, seront proposés aux enfants et à leurs parents. Chouette, non ? Le RDTSE est bon pour les artères ! Il faut marcher quelques centaines de mètres pour accéder au site. Pas de voiture à proximité de l’hippodrome. Aussi est-il possible de prendre des navettes depuis la gare SNCF, routière, et le centre-ville. Pour rallier Évreux, le département de l’Eure (pour seize villes euroises) et la Région Haute-Normandie (depuis Rouen) proposent des allers-retours en bus au prix modique d’1 €. Évreux ? Vous le savez maintenant est à une heure de la capitale, moitié moins de Rouen. Le RDTSE ? Vous connaissez le refrain : « À l’hippo, je suis bien ; je suis bien, et je chante ; et toi tu danses ? » Venez, en juin, on sera bien… Emmanuel Petit
évreux / france
www.lerock.org
#19 festivals 2011
CRÉATION MUSICALE
CONGOTRONICS vs ROCKERS :
Kasaï All Stars, Deerhoof, Juana Molina et Konono n°1, 4 des 7 formations réunies pour un clash inédit
L’ ATOUT DE CONCERT ! Les Nuits Botanique (B), le Paléo Festival de Nyon (CH) et Les Vieilles Charrues (F) coproduisent sous la bannière internationale de la Fédération des festivals une rencontre scénique inédite entre musiciens traditionnels congolais, rockers européens et américains.
Congotronics vs Rockers en concert : 12/05/2011 : Nuits Botanique (Brussels BE) 14/05/2011 : Planeta Madrid (Madrid ES) 26/06/2011 : Couleur Café (Brussels BE) 30/06/2011 : Le Guess Who (Utrecht NL) 02/07/2011 : Roskilde Festival (Roskilde DK) 03/07/2011 : HKW - Haus der Kulturen der Welt (Berlin DE) 06/07/2011 : Place de la République (Metz FR) 09/07/2011 : Bataclan (Paris FR) 12/07/2011 : The Barbican (London GB) 14/07/2011 : Fib (Benicassim ES) 17/07/2011 : Festival Les Vieilles Charrues (Carhaix FR) 21/07/2011 : Paleo Festival (Nyon CH) 23/07/2011 : Festival Musicas do Mundo (Sines PT) 30/07/2011 : Fuji Rock Festival (Yuzawa-machi JP)
Après le coming out, la consolidation. Née officiellement en 2008 après des années d'existence informelle et d'échange de bons tuyaux, la Fédération De Concert! regroupant vingt-cinq festivals internationaux s'était montrée au grand jour l'an dernier avec une opération commune autour d'une vingtaine de talents émergents. En 2011, l'un des projets artistiques phares du réseau De Concert! fédérant des événements installés en France, Belgique, Suisse, Espagne, Hongrie, Danemark, Maroc ou Canada se nomme « Congotronics vs Rockers ». Sous la bannière De Concert !, Les Nuits Botanique (B), le Paléo Festival de Nyon (CH) et Les Vieilles Charrues (F) coproduisent une rencontre aussi ambitieuse qu'inédite entre musiciens traditionnels congolais et rockeurs européens et nord-américains. Des membres de la République Démocratique du Congo tels Konono N° 1 ou Kasai Allstars croiseront ainsi le fer avec les Américains de Deerhoof et de Skeletons, l’Argentine Juana Molina, les Belges de Girls in Hawaii ou les Suédois de Wildbirds & Peacedrums, en mêlant musique « tradi-moderne » amplifiée et sonorités rock et électroniques. Cette alliance scénique roborative s'appuie sur les relectures, reprises et compositions originales orchestrées sur le double album Tradi-Mods vs Rockers : Alternative Takes on Congotronics paru sur le label belge Crammed. En association encore avec le festival Couleur Café (Belgique), « Congotronics vs Rockers » constitue une véritable plus-value pour la fédération de festivals. Aux yeux de Paul-Henri Wauters, directeur des Nuits Botanique et co-président de De Concert !, « Il n'y a que des coproductions originales de ce type qui sont à même de pérenniser et cimenter notre association, de lui donner tout son sens ». En l'occurrence, vu la complexité logistique (vingt musiciens, visa, encadrement, voyage, hébergement, six jours de résidence) et le coût d'un tel projet, une coopération s'avérait indispensable. Si la gestation du projet s'est dessinée d'abord autour des Nuits Botanique de Paul-Henri Wauters et du trentenaire label Crammed de Marc Hollander, il n'aurait jamais vu le jour sans le soutien et la dynamique de De Concert! La transposition sur scène de la richesse musicale de « Congotronics vs Rockers » était à ce beau prix. Olivier Horner
2 QUESTIONS À MARC HOLLANDER Patron du label belge Crammed, Marc Hollander a publié la compilation Tradi-Mods vs Rockers ayant inspiré le projet scénique « Congotronics vs Rockers ».
« On a imaginé un super groupe de dix musiciens congolais et de dix musiciens indie-rock » Marc Hollander, label Crammed
LA GENÈSE DU DOUBLE ALBUM VIENT-ELLE SURTOUT DE L'ENGOUEMENT ANGLOSAXON POUR KASAI ALLSTARS, KONONO N°1 ET LES COMPILATIONS CONGOTRONICS? Oui, le double album résulte de l'engouement des scènes indie rock et électronique pour la musique de Konono N°1, Kasai Allstars et les autres groupes qui font de la musique traditionnelle électrifiée avec les moyens du bord. Nous leur avons demandé de passer à l'acte et de produire des morceaux (reprises, relectures, etc) en hommage aux groupes Congotronics. Les résultats s'avérant enthousiasmants, nous sommes passés à l'étape suivante en imaginant un « super-groupe » réunissant dix musiciens congolais et dix musiciens indie
rock. Ils sont en train de créer un répertoire original, à mi-chemin entre leurs univers respectifs. Le processus d'écriture se fait d'abord à distance, par échange de fichiers, et se poursuit par une résidence à Bruxelles pour les Nuits Botanique. Ce répertoire inédit donnera lieu à un nouvel album qui sera enregistré durant la tournée (à la fois en concert et en studio). Il devrait paraître en 2012. Le déroulement du projet fera aussi l'objet d'un film. Et le groupe se produira finalement une quinzaine de fois, dans pas moins de dix pays durant une période de 35 jours (de fin juin à début août) à laquelle nous avons dû nous limiter pour conserver une bonne dynamique et au vu de la complexité du projet.
SONGEZ-VOUS DÉJÀ À UN DEUXIÈME VOLET DE CETTE FANTASTIQUE AVENTURE AVEC D'AUTRES ARTISTES? Oui. La sortie de l'album issu du projet et l'éventualité d'une tournée américaine nous conduiront sans doute à donner une suite à cette aventure. Suite qui, idéalement, devrait à mon sens impliquer une bonne partie des protagonistes actuels : il sera passionnant de prolonger l'expérience et de voir comment l'alchimie qui sera à l'œuvre, les liens organiques qui se tisseront, feront évoluer « Congotronics vs Rockers » en un véritable groupe. Ce qui n'exclut évidemment pas l'adjonction de nouveaux participants. Recueillis par O.H.
#21 festivals 2011
les eurockéennes de belfort FRANCE
sympathy for the presqu’île
2011, année diabolique ! Le rock revient en force aux Eurockéennes de Belfort. Le Malsaucy s’apprête aussi à vivre la fête du premier week-end de juillet dans une configuration inédite, allant jusqu’à inaugurer une scène sur l’eau, et s’affirmer comme un authentique carrefour du spectacle, qu’il soit sur scène ou au cœur du public. Beady Eye ? Anna Calvi ? Queens of the Stone Age ? Motörhead ? Arctic Monkeys ? Hum... Elles fleurent bon le rock les Eurockéennes cette année. Le cru 2011 serait-il moins éclectique et plus électrique ? Les deux mon général ! La bruyante armada revient affoler les esprits, guitares au poing. Mais le festival n’en demeure pas moins ouvert aux sonorités les plus variées. À l’image de son public finalement. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la programmation de cette 23ème édition avec le rapport d’une très sérieuse enquête confiée au CNRS l’an dernier. Le sociologue Emmanuel Négrier a sondé un échantillon de 1 921 personnes et poussé le bouchon jusqu’à s’entretenir directement avec 71 d’entre-elles. Ce qu’il faut en retenir ? Le public, de 27,8 ans de moyenne d’âge, a mûri. Il s’est également féminisé (46%) au fil des récentes éditions. Aux Eurockéennes, le festivalier possède un haut niveau de connaissance musicale, avec une fragmentation importante de genres et sous-genres musicaux. Et dans «Eurockéennes», dont l’image de «rituel incontournable» se fait de plus en plus forte auprès des plus fidèles, il y a le mot rock. Mais aux Eurockéennes, si les goûts se polarisent d’abord sur le rock et
Du 1er au 3 juillet 2011 belfort / france
www.eurockeennes.fr
la pop, pas de chapelles : l’Eurockéen ne se désintéresse pas pour autant de l’electro, de la chanson, du jazz, du metal ou du rap. Tous les goûts sont dans la nature, et donc au Malsaucy. Mais l’important, c’est, qu'entre platines et ukulélés, demeurent le groove et la science du riff… Une scène sur l’eau au cœur d'un site réinventé L’objectif avoué est bien de satisfaire le maximum de monde. « Vous n’imaginez pas tout ce que Territoire de Musiques veut faire pour vous », pourrait dire le slogan. D’où cet ouvrage sans cesse remis sur le métier pour tendre vers l’alchimie idéale. Riche d’une programmation choc, avec d’alléchantes têtes d’affiche et un plateau «découvertes» d’une belle diversité, le site du Malsaucy se réinvente. La Grande scène reste le théâtre des spectacles majeurs. En revanche, le Chapiteau s’efface au profit de l’Esplanade Green Room, qui devient comme une «grande scène bis», bordée d’espaces de rencontre à l’abri des arbres. La Loggia, elle, se mue en « club » sous une toile pouvant accueillir jusqu’à 2 000 personnes en quête de perles rares et de valeurs montantes. La vraie révolution paysagère de TdM se situe sur la Plage où la scène sera montée sur pilotis avec le plan d’eau comme décor, façon «Jazz à Antibes» sans les palmiers ni les pins... « L’accès à la Plage sera plus facile, promet Jean-Paul Roland. Le public pourra même profiter de gradins sur l’herbe ». En 2011, comme précédemment, l’environnement naturel restera un atout indissociable du succès des Eurockéennes. KARAOKE LIVE, DANCE FLOOR SILENCIEUX ET THEATRE EN L’AIR OU SUR L’HERBE Avec quelques bonus en prime. Histoire de varier les plaisirs, entre deux concerts,
on aura toujours quelque chose à voir ou à faire sur la presqu’île. Participer au karaoké live par exemple, où l’on pourra jouer les stars, accompagné par Ullmann Kararocké, super groupe au répertoire d’enfer. Peut-être préférera-t-on danser sans un bruit sur la Silent Party. Ou bien l’on restera spectateur à s’extasier du show en apesanteur des Plasticiens Volants. Le très expérimenté Théâtre Group’ de Lons, qui participe pour la 6ème fois aux Eurockéennes, a été chargé de coordonner les animations de rue, comme si un autre festival émergeait dans le festival. «Nous l’appellerons «rue des Eurocks», annonce Jouf, maître à penser du TGL. Nous avons l’habitude des lieux qui ne sont pas faits pour le théâtre de rue. Il faut s’y adapter d’autant plus que le public des Eurockéennes ne vient pas pour ça. D’où notre souci de privilégier
les interventions courtes, qui ne prennent pas la tête et ne nécessitent pas de sonorisation particulière». Le TGL jouera Vigiles, sa dernière création où les comédiens se muent en agents de sécurité franchement décalés. Autour d’eux, d’autres amuseurs publics comme les clowns foutraques des Chiche Capon, la Compagnie Albedo et ses accompagnateurs de VIP géants, la cymbabylette drivée par Dynamogène, l’inquiétante fanfare de guitares des Archers où encore Fantazio, l’improvisateur par lequel tout peut arriver. De chouettes ingrédients antimorosité qui s’ajouteront au bonheur de vivre trois jours et trois nuits d’exception. Thierry Boillot
#23 festivals 2010
les tombées de la nuit FRANCE
la rennes du jeu ! Depuis bientôt dix années, le festival les tombées de la nuit ne cesse d’interroger son triptyque fondateur : artiste, spectateur, espace public… À chaque nouvelle édition, des propositions sont avancées qui sont autant de paris sur la rencontre possible entre ces trois acteurs essentiels du spectacle en vie. Les gens et les artistes se trouvent réunis dans l’espace public autour d’une forme dont une partie de l’adéquation et de la pertinence ne se donnera que dans l’instant du partage. L’autre est affaire de trajet. Dans ce bouillon des cultures, des genres et des expressions, en effet, l’exploration se fait en commun.
l’inconnu, retirer l’aventure, éliminer le risque, bannir le coup de foudre, reviendrait à privilégier la sécurité, l’arbitraire, l’efficacité, l’identique, la stratégie, la répétition… Ces notions sont chaque année obstinément battues en brèche pour que le festival continue à avancer, à progresser, à surprendre. Dans les méandres d’une programmation qui promet chaque fois de mettre cul pardessus tête nombre de nos habitudes et de nos certitudes, les interrogations sont en partage.
Comment pourrait-il en être autrement ? Car LES TOMBÉES DE LA NUIT sont un parcours jubilatoire, un mouvement qui traverse ce territoire de désordre artistique organisé où chaque réponse ne peut être qu’une tentative provisoire. Qu’une idée ait fait ses preuves et elle est aussitôt sortie du grand terrain de jeu. L’arbitre est implacable. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Enlever
Est-ce que la tour éphémère de 80 mètres de la Cie La Linéa, s’érigeant par la force de traction et d’attraction des habitants, peut être une autre réponse à la notion de « participation » ? Est-ce que la danse de Jordi Gali défiant l’apesanteur sur 200 mètres de cordages et de construction verticale, peut être une autre manière de donner à voir les coulisses d’un geste artistique ? Est-ce que cette chorégraphie cachée concoctée par Roger Bernat, avec des spectateurs guidés et questionnés par oreillettes, peut révéler d’autres possibles de la performance communautaire en danse contemporaine ? Les instantanés de danse amateur de salon, se révélant aux fenêtres d’un parcours de ville en jumelles et lecteurs MP3 par l’invention plastique de la Cie Nicole Seiler, ferontils bouger les frontières de l’intime ? Le « Muur » du collectif Lod révélera-t-il ce
du 5 au 9 juillet 2011 rennes / france
www.lestombeesdelanuit.com
nouvel élan forcément utopique entre musique, danse, mots et arts plastiques ? Le théâtre filmique urbain du Collectif Berlin, dédié aux portraits de Moscou et de la capitale Inuit d’Iqaluit, permettrat-il d’emmener mots, sons et images vers d’autres horizons de la rencontre documentaire ? La pop sensuelle de Syd Matters parviendra-t-elle à faire frémir en électrique les velours savants de l’Opéra et en acoustique les vieilles pierres du cloître St Mélaine ? La maison boîte du Théâtre à l’Envers parviendra-t-elle à bousculer l’architecture théâtrale et sensorielle ? Des dizaines d’autres aventures se matérialiseront au fil de grandes formes ou de jauges réduites, dans la rue, sur les places, sur des dalles, en déambulation ou assis dans des salles ou quelques chapiteaux et baraques foraines. Venus de Belgique, d’Espagne, de Corée, d’Italie, de Suisse ou de France, musiques, théâtre, danse, marionnettes, vidéo, performances, installations, vont se mêler dans ce canevas souvent ludique, parfois festif, mais toujours résolument populaire où spectateur, artiste et espace public sont les acteurs d’un même élan vers le plaisir en spectacle. Jamais, sans doute, les tombées de la nuit ne se sont autant resserrées sur la notion d’écriture contemporaine, sur cette capacité des artistes à dire le monde en inventant de nouvelles formes qui tamponnent genres et disciplines. Jamais sans doute la notion d’intervention dans
l’espace public urbain n’aura été aussi centrale, pour que la ville dise, ici, toutes les villes. Jamais sans doute le festival ne s’est-il autant appuyé sur l’incroyable capacité de son public à suivre ses propositions les plus iconoclastes. Unité dans la diversité, identité dans l’exception, confiance dans la curiosité, explosion des frontières… Certaines ambitions culturelles entrent alors curieusement en résonance avec ce champ politique contemporain, pourtant sensé les transcender. Comme si la Cité bruissait en creux du cruel manque d’ambition et d’imagination de notre monde. Et si l’espace public, objet de si nombreuses convoitises et restrictions, était bien l’un des derniers endroits où les gens pouvaient encore inventer d’authentiques histoires collectives ? Et si ce lieu commun d’aventure leur permettait justement de vivre pleinement le doux carambolage, l’énergique interaction et le respectueux partage ? Bienvenue dans cette nouvelle édition du festival LES TOMBÉES DE LA NUIT… Goulvain Hamel
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Sur retrouvez les événements à ne pas manquer, les programmations 2011, les meilleurs cafés-concerts, les endroits sympas pour faire la fête en Bretagne…
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#25 festivals 2011
les vieilles charrues FRANCE
une utopie en marche Les Vieilles Charrues… Difficile de mettre des mots sur une telle aventure. Puisque ce festival en est une. Aventure humaine, artistique, politique, il faut y avoir atterri une fois au moins pour comprendre l’envergure d’une telle histoire. Je le dis et l’écris sans hésitation. Ce festival possède des vertus curatives hallucinantes. Il soigne de la lassitude, il guérit de la résignation et il fait de nouveau de vous un homme debout, prêt à en découdre avec l’envie. C’est le miracle de Carhaix. Rien ne sert donc d’essayer de comprendre la recette secrète de cette expérience qui se renouvelle pour la vingtième fois en 2011. Le festival est largement majeur et il vous rend votre âme d’adolescent. Et pourtant, soyons francs, dès lors qu’il s’agit de parler des Vieilles Charrues, les étiquettes sont encore parfois de saison. Oui c’est bien cela : « Vous savez ce grand barnum breton, ce festival dans les champs, avec un public élevé à la bière et au sarrasin. Un truc de sauvages quoi ! Enfin bon, un peu paysan si vous voyez ce que je veux dire… » Nous l’avons tous entendu au moins une fois et nous y avons tous même un peu cru… Même si dans le domaine du rock et des musiques actuelles, le festivalier aime prendre la clé des champs, force aussi est de reconnaître que les « professionnels
DU 14 AU 17 juillet 2011 carhaix / france
www.vieillescharrues.asso.fr
de la profession » sont souvent chatouillés par la tentation de la croisette. En juillet 2010 j’allais donc connaître mes premières Vieilles Charrues. J’ai posé le pied pour la première fois aux Vieilles Charrues comme d’autres l’ont posé sur des contrées largement plus lunaires. Un grand pas pour moi, un bien petit pas (je le reconnais…) pour cette humanité bretonne… En point d’orgue de mon marathon radiophonique festivalier, le grand jour arrive. Et dans la tête du passionné de musique que je suis, le grand jour aux Vieilles Charrues il ressemble au grand soir. Ici les lendemains chantent forcément. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il cogne « le soleil ici a toujours rendez vous avec la lune ». Et ça vous donne des « envies d’avoir envie », « de rêver d’un autre monde », de croire comme le chantait Balavoine que « le monde est à faire et non pas à refaire ». Une utopie en marche C’est aussi une des grandes vertus des Vieilles Charrues. Vous pouvez citer Trenet, Téléphone, Balavoine ou Johnny. Punk ou électro, rock ou variété, aux Vieilles Charrues les styles musicaux peuvent dialoguer, se confondre, s’entendre et même partager un slam. Il faut le vivre pour le croire. Sans avoir tous les codes pour comprendre le festival vous êtes tout de suite secoué par cette électricité permanente qui règne sur les scènes, qu’elles soient grandes ou petites. D’ailleurs il n’y a pas de petites scènes aux Vieilles Charrues. Parce qu’ici c’est le public qui décide de ce qui est grand. Et rien de démagogique là dedans.
Le public est roi mais démocratique. Il ne garde pas ce pouvoir de décider pour lui. Alors instantanément vous saisissez tout de suite « l’esprit Vieilles Charrues ». Une philosophie du partage. Un esprit communautaire, généreux, joyeux… N’en jetez plus. Je vous entends déjà dire que cela s’appelle une utopie. Et bien oui, c’est cela. Les Vieilles Charrues ressemblent à une utopie en marche. Et dans un monde ou la « réal politik » domine tout, ce festival ressemble du coup à une expérience politique où le bénévolat, le respect de chacun, la mise en pratique d’une économie solidaire ne sont pas de vains mots pour remplir un programme électoral. Ici les pouvoirs sont inversés. Le public d’Indochine, de Muse ou de Springsteen devient le public des Vieilles Charrues. Et cela donne du cœur à tous ces festivaliers qui sont à nouveau considérés. Alors après avoir écrit tout cela, on peut toujours s’en remettre au mode de fonctionnement associatif de la loi de 1901, avec les valeurs que cela suppose. Oui, il ne faut jamais oublier que le festival des Vieilles Charrues, c’est l’histoire d’un village qui a voulu se prendre en main pour créer une entreprise humaine qui sauve son avenir. Un lancer de bottes tailles 42, un légendaire tirer de charrues, une première scène qui n’est autre que la remorque d’un tracteur… Ils ont inventé une kermesse qui a su forger sa propre légende et nous oblige à l’humilité permanente pour être toujours à sa hauteur. Aujourd’hui cette réalité
de terrain qui a su faire des bénéfices est réinvestie dans des actions locales. Oui la musique est susceptible d’être aménageur de territoire, de créer des emplois, d’accompagner des projets structurants, de valoriser les racines d’un pays qui a su redonner de la belle fierté à ses habitants. Simplement. Dans une France qui a peur et qui se fait peur, voyez-vous, écrire cela me donne les larmes aux yeux. Parce que cela signifie que les champs de Carhaix sont ceux du possible. Et que j’attends avec impatience de pouvoir à nouveau les labourer. Parce que là, j’ai besoin de ma dose. De fête et de devise. De Liberté devant Kerouac, d’égalité allongé près de Grall, et de fraternité à l’ombre de Glenmor… Didier Varrod
dour festival BELGIQUE
mener la vie dour
Si Bruxelles est le siège de l’Europe, Dour peut incontestablement briguer un rôle capital sur la carte des festivals européens. Voisin direct de la France, des Pays-Bas et de l’Allemagne, l’événement rayonne depuis plus de vingt ans sur les musiques alternatives. Le secret de sa longévité ? Une inépuisable curiosité qui, pendant 4 jours, se concrétise à travers 200 groupes et DJ’s, tous rassemblés sur la « Machine à Feu », un ancien site industriel. Sans œillères et unique en ses styles, la programmation anime avec ferveur l’histoire du rock, de l’electro, du reggae et du hip hop. Du 14 au 17 juillet, impossible de se perdre : tous les genres mènent à Dour. Installé au cœur de l’ancien charbonnage de la « Machine à Feu », le festival de Dour tire profit de l’histoire et du patrimoine régional pour déployer son inimitable décor. Sa toile de fond se situe entre le Germinal d’Émile Zola et le futur proche esquissé dans Mad Max. Réalités postindustrielles, illusions de la sciencefiction : le cadre est unique, l’ambiance multiple. En fait, Dour, c’est la vraie vie, mais en mieux. Un peu comme si, dans la rue, chacun réagissait instinctivement aux effets positifs de la musique. Cosmopolite, éclectique, le festival a toujours joué la carte de la diversité. Du dubstep au black metal, du reggae à la chanson, il y a un pas qu’on franchit ici sans hésiter. Juste pour le plaisir et la beauté du geste. Les têtes d’affiche abondent, mais c’est surtout la découverte qui préside à la destinée de la manifestation. À Dour, on peut vraiment sentir le pouls de la musique de demain. C’est ici qu’on a rencontré pour la
Du 14 au 17 juillet 2011
première fois LCD Soundsystem, Animal Collective, The National ou 2 Many DJ’s. Et on ne s’en est jamais remis… Cet esprit fureteur semble aller comme un gant aux chantres du rock indépendant. La légende raconte même que Mike Patton possède une seconde résidence à Dour. Il y passe régulièrement ses vacances. Avoir la tête Dour ? À l’heure où les festivals d’été tendent à resserrer leur programmation dans le but de viser un public de plus en plus ciblé, Dour part à contre-courant et pêche, tous styles et continents confondus, quelque 200 groupes, dont de (très) gros poissons. Poussée à son paroxysme, la diversité culturelle engendre un village éphémère où, quatre jours durant, cohabitent rockeurs, clubbers, rastas et hipsters de tous poils. Si le public est jeune, il n’est pas rare d’y croiser de vieux baroudeurs dégarnis. Enjoués, ils n’hésiteront pas à partager une anecdote sur l’édition 1994 ou à se souvenir, amusés, des concerts livrés par Blur, Tool et dEUS. « Il n’y avait pas un chat ! Mais moi, j’étais là. Et ce jourlà, ma vie a changé… » En fait, quand on vient à Dour, on n’oublie rien. On se souvient et, généralement, on revient. Berceau d’une musique universelle et sans frontières, Dour est une véritable nation alternative, une société furtive dépourvue de langue officielle… On y parle le français, le néerlandais, l’anglais, l’espagnol, mais aussi un curieux dialecte que les locaux surnomment le « borain »
- un jargon amusant et souvent fort à propos. À bien y regarder, il semble impossible de décrire le public du festival. Il ne répond à aucun code vestimentaire, à aucune carte biologique. À Dour, les clichés ont la vie dure. Les étiquettes « gothique », « grunge », « bobo » ou « rasta » s’en prennent plein la figure. La collectivité est le fruit de sa diversité. Mieux vaut venir ici sans a priori : vous verrez des gens différents. Et ça va vous changer. Aménagement du territoire Pour sa 23ème édition, le festival revoit sa configuration, histoire de répondre aux contraintes imposées par la proximité d’un projet immobilier. Pour faire face, les organisateurs ont choisi de supprimer une scène… et d’en créer deux autres ! Qui dit plus de scènes, dit encore plus de musiques. Pour la première fois depuis 1989, les artistes seront répartis sur 7 lieux – un record ! – estampillés de surnoms aussi excitants qu’exotiques : Club Circuit Marquee, Petite Maison
dans la Prairie, Last Arena, Magic Sound System, Dance Hall et les nouvelles Balzaal et Cannibal Stage. L’une est consacrée à l’electro (drum’n’bass, dubstep, techno), l’autre aux sons metal et hardcore. Là encore, Dour renforce sa pluralité, sa volonté d’aller au - delà des styles. Premier événement touristique en Wallonie, le festival se donne les moyens de ses ambitions. Aménagé pour accueillir le public de façon optimale, le célèbre camping vaut certainement le détour. Ailleurs, pour boire et manger, les festivaliers n’ont que l’embarras du choix. On pointera tout de même une préférence pour le stand barbecue (surnommé par certains « la maison du bonheur »), les crêpes au chocolat ou les calamars frits servis par une marchande aux pratiques fantastiques et aux atouts « glamour ». En un mot comme en cent, Dour est, sans conteste, le plus belge des festivals d’été : complètement surréaliste ! Nicolas Alsteen
dour / belgique
www.dourfestival.be
#27 festivals 2011
FOCUS
Thibault Stipal Rock Le Rock pour beaucoup parle de musique, je pense que c’est avant tout un état d’esprit, et la musique est là pour le véhiculer, le faire bouger, le jouer, le crier ! Si le Rock était un cocktail, les ingrédients seraient : anarchie, désordre mais aussi amour et intégrité. Anarchie et désordre car il se nourrit de tous les plaisirs et excès. Il est amour car le Rock est sexy, sensuel, charnel. Et enfin, il est intégrité parce que quoi qu’il arrive, on avance chacun avec nos bagages, la tête haute. Rock est une série de portraits anonymes. Si le Rock avait un visage, il ressemblerait à toutes les personnes que j’ai photographiées. Mes portraits sont accompagnés de textes. J’ai demandé à mes modèles de m’écrire quelques mots sur leur relation au Rock. Avec ces mots, ils s’approprient le projet, lui donne une dimension intime. Je me suis plongé dans cet univers comme dans une quête personnelle de liberté.
BIO Thibault Stipal est né le 25 septembre 1981 à Royan. Il vit et travaille à Paris. En 2006, Thibault Stipal entre dans le monde professionnel de la photographie par la porte de l'assistanat. Depuis 2008, il collabore avec la presse et des magazines comme Le Monde, Télérama, Grazia, Elle, Libération, Studio Ciné Live, l'Optimum, Jalouse. Il réalise des pochettes de disque pour les éditions Naïve. Thibault Stipal aime entrer dans des familles réelles ou inventées, clans d'un jour qu'il décide de former. Avec “Indélébile”, sa première série, il ausculte les traces d'une écriture intime, de corps porteurs d'histoires. “Androgyne” en raconte d'autres, petits contes habités par des êtres dont l'étrangeté le trouble. Il travaille aujourd'hui sur l'univers du rock, peuplé de créatures rebelles et délicieusement gênantes.
Expositions - prix :
• 4 février et 16 avril 2011 - Rock Projections au Bus Palladium et à l'espace Pierre Cardin, à Paris. • Mai 2010 - Androgyne exposé au rendez-vous photographique : images singulières de Sète (www.imagesingulieres.com) • Avril-mai 2010 - Androgyne exposé au Mk2 bibliothèque ainsi qu’à la gare Haussmann - Saint-Lazare à Paris dans le cadre du prix parole photographique. • Juin 2009 - The Party Projection au théâtre Mouffetard • Avril à juin 2009- Androgyne exposé à l'espace Dupon à Paris. ➜ Du 30 mai au 23 juin 2011 exposition hall du Conseil Général Territoire de Belfort. Place de la Révolution française 90000 Belfort Thibault Stipal 06 81 20 20 83 contact@thibaultstipal.com www.thibaultstipal.com
#29 festivals 2011
paléo festival nyon SUISSE
le bonheur dans les prés
Quelque 180
concerts et spectacles durant six jours et autant de nuits entre chanson, rock, pop, hiphop, musiques du monde et théâtre de rue. L a formule fédératrice a fait le succès du Paléo Festival de Nyon qui se tient désormais à guichets fermés année après année devant 230 000 spectateurs. Sa 36e édition, du 19 au 24 juillet, s'offre quelques retouches esthétiques et soigne encore la dimension conviviale de son impressionnant camping. À trente-six ans, on ne change pas une formule qui gagne. Au lendemain d'une édition anniversaire artistiquement réussie qu'ont savouré quelque 230 000 spectateurs, le Paléo Festival de Nyon franchira sans doute encore un nouveau cap, sans couacs ni fausses notes. Logistiquement rodée, la plus grande manifestation à ciel ouvert de Suisse, qui se tient à guichets fermés depuis quelques années, ne vivra aucune révolution majeure cette année.
du 19 au 24 juillet 2011 nyon / SUISSE
www.paleo.ch
initiatrice Amaryllis Blanchard. Bernard Garo donnera aux galets les allures d'une œuvre d'art peinte que le public pourra s'approprier au gré des remous. Et la nuit, grâce à l’éclairage et quelques tours de passe-passe, les galets prendront une dimension plus onirique. Dans un tout autre registre, il est un lieu étonnant que seul un pan du public du Festival fréquente : le camping de Paléo ! À deux pas de l'enceinte officielle où s'ébattent les artistes, ce village de canadiennes, camping-cars et quelques roulottes demeure le plus halluciné des vestiges de Woodstock à Nyon. 8000 à 10 000 personnes y séjournent désormais chaque année. Réservé aux porteurs de billet et d'abonnement, le camping ouvre ses portes la veille du démarrage du Festival et les referme au lendemain des ultimes concerts.
Du 19 au 24 juillet, seuls quelques ajustements cosmétiques sont prévus entre les six scènes qui accueilleront plus de 180 concerts et spectacles. Chanson, pop-rock, electro, scène helvétique et musiques du monde s'y tailleront à nouveau la part du lion, tandis que théâtre de rue et cirque y prendront encore leurs fantaisistes quartiers au cœur d'un havre de paix baptisé La Ruche. Cette formule fédératrice demeure l'une des clés du succès de ce Paléo auquel le public adhère presque les yeux fermés au fil des ans. En attendant d'éventuels bouleversements futurs, l'édition 2011 offre tout de même une nouveauté esthétique. Au terme de quatre ans de bons et loyaux sévices incandescents et poétiques, la Cie Carabosse a tiré son rideau sur le Paléo l'an dernier. Le collectif artistique français qui se joue du feu, de l’eau, de l’air et de la ferraille comme nul autre avait élu domicile au quartier des Alpes. Au-delà de la Grande scène désormais, Paléo a
misé sur un nouveau projet artistique. Une création intitulée « Les Galets bleus » pour laquelle le Festival a fait appel à Bernard Garo (peintre et plasticien), Thierry Moreillon (architecte) et PierreAndré Gétaz (graphiste). Alors que Laurent Essig, scénographe notamment du Village du Monde dédié chaque année à une région du monde, coordonne la mise en lumière de l'installation. Invasion de matelas aquatiques pour des rêves éveillés Après Carabosse, projet aux atouts multiples (chaleur, magie, esprit festif dans une zone de calme), Paléo choisit donc d'offrir une vision plus reposante en privilégiant l'eau et la rivière, en référence à l'Asse qui traverse une partie de son terrain. « L'installation s'articule autour de vingt matelas géants d’eau en forme de galets, qui permettront au public de venir s’y assoir, s’y allonger ou, pourquoi pas, sautiller dessus », précise son
Au camping : du p’tit déj à l’after À l'image de la réputation cordiale que s'est taillé le Festival depuis 1976, l'offre en matière de services proposés est aussi étendue qu'inhabituelle dans la cartographie européenne des festivals d'été. Boulangerie, épicerie, espace enfants, douches, espace de massages, zone de jeux avec beach volley quotidien, service de consigne, stands de prévention et d'écoute sont à disposition en sus des habituels buvettes (dont un bar sans alcool ouvert 24h sur 24) et stands culinaires. « C'est aussi l'un des rares campings de festival à distribuer du bois pour des feux de camp », relève son responsable Thomas Haenni, fier d'avoir préservé cette dimension conviviale. Un espace d'animations offre enfin aux irréductibles la possibilité de prolonger la nuit musicale jusqu'à 4h du matin, en compagnie de Dj's. Dénommé la Pl'Asse, il est en accès libre et fait office de trait d'union entre la zone de camping et l'enceinte du Festival. Olivier Horner
reggae sun ska FRANCE
reggae, wine & beach Si le reggae est une musique assez peu présente dans les médias grand public, ce genre musical possède toutefois énormément d’amateurs en Europe et en France. On retrouve d’ailleurs son influence dans la majorité des courants musicaux actuels. Pour preuve, le plus grand festival français, le Reggae Sun Ska, fête aujourd’hui sa quatorzième année d’existence. Au gré de son succès croissant, l'événement a régulièrement changé de site afin de proposer à ses nombreux adeptes un accueil toujours plus soigné. Le festival a ainsi accueilli tout ce que le reggae compte de superstars internationales et nationales : les Wailers, Tiken Jah Fakoly, Alpha Blondy, Buju Banton, Lee Perry, Israël Vibration, Steel Pulse, Groundation, Tryo, Sinsemilia, Raggasonic ou Danakil. L’année dernière, le Sun Ska a même battu son record de fréquentation – avec 48 000 festivaliers ! –, ce qui l’oblige à trouver un endroit encore plus spacieux et mieux adapté. En 2011, le rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de vibrations reggae aura lieu du 5 au 7 août, à Pauillac, en Gironde. Trois jours de musique quasi non-stop, avec l’apparition d’un festival off situé dans le centre-ville, et quinze jours de tournée organisée en amont sur les plages environnantes.
Forces vives locales pour un festival environnemental Depuis ses débuts, en 1997, le Sun Ska a tenu à maintenir le même esprit positif, une bonne ambiance et un prix d’entrée attractif. Chacune des éditions met en valeur la participation de nombreux bénévoles et l’implication dans le projet de plusieurs associations locales : tout est fait pour que la population locale puisse s’approprier le festival. Le Reggae Sun Ska s’inscrit dans une démarche écocitoyenne et durable, avec l’association Meduli Nature qui porte le projet depuis sa création. Labellisé « manifestation responsable en Gironde » et « coup de cœur » de la fondation Nicolas Hulot en 2008, le Reggae Sun Ska fait depuis plusieurs années office de pilote en matière de développement durable en Aquitaine : on y distribue des éco-packs contenant des cendriers et des sacspoubelles ; tous les outils papier de communication intègrent des critères environnementaux (papier recyclé, encres végétales, procédé CTP…). Le tri sélectif est mis en place sur l’ensemble du site et tous les participants utilisent de la vaisselle compostable, avec un effort particulier pour recycler le maximum des déchets produits (9,5 tonnes de verre, 3,8 tonnes d’emballages recyclables et 13 tonnes de matières compostables valorisées en 2010). Bien entendu, l’eau est économisée grâce à l’installation de toilettes sèches et au compostage
de la litière. Pour favoriser la sobriété énergétique, le Reggae Sun Ska utilise des groupes électrogènes dernière génération, mais aussi un générateur solaire. Le festival utilise également des gobelets réutilisables, permettant de générer moins de déchets (1,1 tonnes de déchets évités en 2010), et travaille à la prise en compte de critères socioenvironnementaux pour l’alimentation. Les festivaliers sont incités à utiliser les transports en commun grâce à des tarifs préférentiels sur les billets de train et bus, et peuvent aussi covoiturer (15% des festivaliers ont utilisé les transports en commun en 2010). Le nombreux public sera accueilli dans un camping gratuit pratique et fonctionnel. Signalons enfin que le festival favorise les ressources du territoire en mettant en avant les prestataires et fournisseurs locaux.
des sound-systems ne sera pas oubliée avec la participation de nombreuses sonos réputées. Bref, cette nouvelle édition du Reggae Sun Ska s’annonce toujours aussi palpitante et indispensable à tous les amateurs de musique de qualité. Gilbert Pytel
En ce qui concerne la programmation musicale, elle sera à la fois unique et audacieuse. Le Reggae Sun Ska s’appuie aussi bien sur des artistes reconnus et populaires que sur des découvertes qui ont fait sa réputation tout au long de ces dernières années : les pointures reggae internationales cohabiteront parfaitement avec de jeunes groupes hexagonaux en devenir. L’ouverture musicale étant également une marque de fabrique du Sun Ska, tous les genres de reggae seront présents, du roots au dancehall en passant par le dub ou le ska. Bien entendu, la très dynamique scène
5 et 6 août 2011 pauillac / france
www.reggaesunska.com
#31 festivals 2011
sziget festival HONGRIE
musique, amour et liberté Ces
dernières années, un slogan circule parmi les jeunes gens : « Mes vacances, c’est Sziget ! ». Du 10 au 15 août 2011, le Sziget sera encore le point de rencontre européen des amoureux de musique et de fête venus de plus de 40 pays dans la paix et en harmonie avec leur temps. La grande originalité du Sziget est qu’il se situe sur une île de verdure, dans un environnement naturel, au beau milieu d’une ville cosmopolite. En effet, l’île d’Óbuda est au bord du Danube, en plein cœur de Budapest, l’une des villes les plus fascinantes d’Europe, où se mêlent l’architecture élégante du XIXème siècle et une scène underground extrêmement vivante. Le centre-ville de Budapest est à 15 minutes du festival, avec ses bains thermaux, ses magnifiques bâtiments historiques, qui figurent au patrimoine de l’UNESCO, et ses célèbres musées. En janvier 2011, les organisateurs ont négocié avec le maire de Budapest la création d’un forfait de services pour les festivaliers, qui pourront ainsi, pour la première fois, bénéficier de prix réduits dans les transports publics, les bains de renommée mondiale ou encore au zoo. Les adjectifs sont parfois à la hauteur de la démesure. « Gargantuesque » pour les uns, « colossal » ou encore « monstrueux » pour les autres, les journalistes cherchent comme ils peuvent les adjectifs pour
DU 10 au 15 août 2011 budapest / hongrie
www.szigetfestival.fr
qualifier ce rassemblement, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands festivals d’Europe. Il est vrai qu’avec 1000 performances, dont 500 concerts dans tous les styles musicaux, une vingtaine de compagnies de théâtre et une quinzaine de troupes de cirque dans le cadre d’une programmation proprement hallucinante, on tient là le Woodstock européen, à l’égal du mythique festival de l’île de Wight à la fin des années 60. Le site pluriartistique de l’île d’Óbuda ne désemplit pas, et accueille pas moins de 400 000 personnes.
Nous aimerions vraiment revenir dès que possible, le Sziget est énorme et la programmation est incroyable. James Ford, Simian Mobile Disco Ces dernières années, des centaines d’artistes se sont produits sur les grandes scènes du Sziget. Rock, musique du monde, musique tzigane, pop, hip-hop, musique alternative ou expérimentale, métal, punk, électro, funk, reggae, blues, jazz, et même musique classique ; du party-feeling au chill-out, du lounge aux spectacles musicaux pour les enfants, le festival offre une diversité impressionnante de rythmes, d’ambiances et d’énergies.
À signaler, l’effort porté sur le son : bon nombre de journalistes français, anglais et néerlandais ont insisté sur les innovations techniques qui permettent de diminuer le bruit et favoriser l’excellence de l’acoustique. Une garantie appréciable pour l’écoute des festivaliers…
douches plus accessibles, des sanitaires à l'intérieur de conténaires, plus d'espace entre les tentes, une connexion wi-fi, un service de petit-déjeuner et un restaurant français..
Comme si tout cela ne suffisait pas, le Sziget propose beaucoup plus que de la musique. On peut choisir parmi 250 programmes chaque jour, notamment des spectacles de danse contemporaine, des stages en tous genres (des beaux-arts aux télécommunications), des projections de cinéma en plein air, du théâtre de rue, du théâtre corporel, du cirque acrobatique (des funambules, des jongleurs, des équilibristes), des colloques sur divers sujets européens, des expositions, des lectures de littérature hongroise en langues étrangères, des performances, du sport (football, natation, saut à l’élastique…), du karaoké, de la danse orientale et des humoristes. Avec une nouveauté cette année, un site dédié à l’amour et à la santé, dans la grande tradition du Woodstock historique.
Sister Bliss, Faithless
Parce que le Sziget a attiré 8 à 12 000 Français par édition sur son île ces dernières années, le festival lance, à leur demande, le Camping Français, une enceinte sécurisée, un espace «privilégié» et festif où l’on peut rencontrer des festivaliers francophones avec un maximum de confort : des
L’atmosphère est magique !
Aujourd’hui, on afflue de 40 pays du monde entier pour faire la fête et goûter aux joies d’un festival qui s’apparente à de purs instants de folie : les publics se croisent au hasard des scènes, des restaurants, des magasins, des bars, des maisons de « pálinka » (un extraordinaire alcool hongrois), des cafés et salons de thé les plus variés, et profitent des prix extrêmement bas… De grandes amitiés et bien des histoires d’amour naissent dans ce havre de liberté qui célèbre la diversité culturelle. Au Sziget Festival, on disparaît dans les tréfonds d’une forme de douce démence en compagnie des amis de l’instant sur les sons les plus improbables, bref on s’éclate comme on a rarement l’occasion de le faire, dans ce qui s’apparente à un véritable terrain de jeu, sans règles ni limites. Nicolas Schuster
la route du rock
la route du retour
FRANCE
Autant
que sur sa programmation intelligente et son cadre génial, la Route du Rock peut compter sur l’ambiance unique qu’elle a su créer au fil du temps : devenu un véritable rendez-vous, le festival à taille humaine est, hiver comme été, une belle fête entre vieux amis et nouveaux venus. Il existe en France quelques milliers d’individus un peu étranges : ils ne vivent pas tout à fait dans les mêmes temporalités que leurs congénères. Leur calendrier n’est pas grégorien mais malouin, leur nouvel an est double, il ne vient pas quelques jours après l’anniversaire de Doux Jésus, mais plutôt aux alentours de la fête de sa Vierge maman en août ou dans le creux calme des févriers hivernaux. Ils passent une moitié d’année à attendre, puis se réveillent tranquillement et convergent en paix vers Saint-Malo pour l’un de leurs deux raouts annuels. La Route du Rock. Les après-midi sur le sable, quelques prestations Intra-muros puis le cadre génial et à taille humaine du Fort de SaintPère pour la Collection été, les concerts bouillants à l’Omnibus pour la Collection
hiver, depuis 2006 : c’est leur fête à eux. Notre fête à nous, aussi, et ce n’est pas nouveau : le festival malouin a plus de 20 ans mais les éditions loupées se comptent sur les doigts d’une petite main. Car avec l’indépendance et l’intelligence formidables d’une programmation aussi accessible que courageuse, la caractéristique la plus forte de la Route du Rock est d’être devenue un vrai "rendezvous". Rien de galvaudé dans ce terme : pour toutes celles et ceux qui s’y rendent saison après saison, pour tous ceux qui s’habitueront à le faire après leur première fois, le festival est une drogue annuelle, constituant invariablement de très heureuses retrouvailles, une excitante fête musicale ou une bacchanale hilare entre copains qu’ils ne trouveraient nulle part ailleurs. La machine à remonter le bon temps À chacun ses raisons, à chacun ses douces madeleines, à chacun ses chers souvenirs. Les nôtres se bousculent, dans une brume mentale bienheureuse. Ce sont des dizaines de concerts fantastiques,
beaux ou fous, de Chumbawamba en 1994 à LCD Soundsystem en 2007, de Battles en 2006 à Mogwai en 2001, de Franz Ferdinand en 2006 à Supergrass en 1995, de TV On The Radio en 2004 à Sunns cette année, de Suede en 1996 à ceux qu’il nous reste encore à voir ou qu’on a justement ou injustement oubliés. Ce sont des instants particulièrement bouleversants, trop nombreux pour être tous passés en revue – Yann Tiersen seul sur scène, choc esthétique pour une foule qui ne semblait pas a priori conquise, le premier passage magique des Flaming Lips et des larmes encore dans les yeux, les acrobaties trompe-la-mort de Mathias Malzieu de Dionysos sous le déluge. C’est, tous les ans, commencer à s’exciter quatre mois avant le festival, arriver très tôt le premier après-midi, saisir la banane aux lèvres les premières vibrations radieuses que dégage l’événement et son public. Ce sont les concerts avec vue sur mer, ce sont les réveils bobo à la tête au camping mais la guérison dès les premières notes du premier concert, ce sont de placides aprèsmidi passés à la plage pour ioder les joies à venir. Ces souvenirs, ce sont aussi des années
passées sous un soleil de plomb, comme un improbable miracle breton, puis une affreuse pluie s’installant comme une malédiction sur la mi-août avant, ces dernières années, d’aller un peu voir ailleurs si les cirés n’y étaient pas. Mais en bottes ou en tongs, en short ou en K-Way, en hiver ou en été, en plein air ou entre les murs, ce sont surtout une chaleur et une humanité constantes : ces années passées ensemble, entre amis proches et parfaits inconnus, ont fini par former une solide communauté, fraternelle et douce, ouverte d’esprit, rigolarde de cœur et passionnée d’âme. Une communauté, donc nous, ravie de retrouver le Fort de Saint-Père et ses belles pierres chaque été ou l’Omnibus chaque hiver, de ne pas trop se marcher sur orteils, de ne pas avoir à courir d’une scène à l’autre, de ne pas avoir l’impression d’être dans un "supermarché du live". Des filles et garçons certains, chaque année, de pouvoir plonger dans l’inconnu excitant ou s’extasier sur de vieux héros, enchantés de savoir que chouchouter leurs émotions et désirs est l'unique quête d’un festival à la grande exigence esthétique, prêt à chaque instant à s’écrire de nouveaux souvenirs. Bref, une communauté happée et comblée par cette ambiance et cette vie propres à la Route du Rock. Une vie telle qu’on la conçoit, telle qu’on l’aime -une vie qui donne irrémédiablement envie d’y retourner. Thomas Burgel
Du 12 au 14 août 2011 saint-malo / france
www.laroutedurock.com
#33 festivals 2011
for noise festival SUISSE
un bruit distingué entre les lignes Enraciné
dans une cuvette et entouré de conifères, le festival suisse s’ouvre depuis quatorze ans aux musiques cachées derrière le mainstream. Un rendezvous convivial que défend un cercle de passionnés. Une poignée de jours, chaque année depuis quatorze ans, pour démentir ce que suggère la topographie environnante. À quelques encablures de Lausanne, dans les hauteurs cossues qui dominent le lac Léman, rien ou presque ne semble suggérer l’éclosion d’un rendez-vous avec les versants les plus palpitants des musiques actuelles. Vue imprenable sur un paysage célébré par les pinceaux de Ferdinand Hodler, verdure à profusion et alignement de maisonnettes et villas sont autant de traits distinctifs qui renvoient plutôt à un droit tacite et inviolable à la quiétude et au repos. C’est pourtant dans ce décors apaisé que le For Noise Festival s’élève l’été, sans exception depuis 1997. Et depuis, sa courte secousse sonore dynamise à chaque fois un paysage qu’on croit pourtant immobile. Voilà le premier miracle, répété, que met sous les yeux de tous ce festival opiniâtre et aux goûts affirmés.
Du 18 au 20 août 2011 pully / LAUSANNE / SUISSE
www.fornoise.ch
une passion anglo-saxonne Alors que la quinzième cuvée s’ouvre aux visiteurs, les initiateurs de la manifestation helvétique ont une fois encore conservé l’essentiel de ses recettes, celles qui ont conféré au For Noise un aura enviable. Pour en trouver l’essence, il faut bien sûr évoquer les origines. Retrouver en gros une histoire commune à beaucoup de passionnés de pop et de rock. A Pully, les premières annales du festival font surgir un groupe restreint d’amis farouchement attachés à tout ce qui se tramait il y deux décennies dans les contrée d’outre-Manche et par delà l’Atlantique. Une passion éminemment anglo-saxonne, suivie de faits et de jalons pour un festival en devenir. Le cercle de compagnon gravit les paliers. Le premier aura les formes d’un club, l’Abraxas, où la scène locale trouvera durant le début des années 90 une tremplin pour l’envol. Le second se dessinera dans le terrain qui jouxte le club, une cuvette entourée de conifères où sera posée la première scène. Ces lieux sont toujours là aujourd’hui, et avec eux, une idée intacte de ce que doit être un festival.
For Noise où le goût de la découverte Depuis ses premières esquisses et jusqu’à aujourd’hui, les affiches parlent clairs. Au For Noise, le goût de la découverte, le penchant pour l’exploration de tout ce qui bouillonne dans les sous-bois de l’industrie musicale, a un vaste droit de cité. C’était vrai en 1997, pour ses pas inauguraux, quand les invités s’appelaient Nada Surf ou James Taylor Quartet. C’est toujours vrai depuis, avec des musiciens qui évoluent entre les lignes, nichés quelques part entre le confidentiel et le mainstream. On pourrait citer des exemples récents, ceux de Deerhunter ou de Jarvis Cocker; de Caribou ou de The National; de The Black Angels ou de Metronomy. Des dizaines d’autres, avec eux, ont fini par conférer un pédigrée immédiatement identifiable au rendez-vous. La palette des genres, on l’aura compris, demeure ouverte. Aucune obédience musicale n’est exclue du lineup, pour autant qu’elle ne se confine à une tribu restreinte de suiveurs. À cela, le For Noise préfère le mélange et le décloisonnement : plusieurs registres représentés chaque soir et surtout, des invités qui jouent avec les codes
et démontent les idées reçues. Un exemple idéal? Celui de Why ? ou Antipop Consortium, qui détournent avec bonheur les fondamentaux du hip-hop et qui a montré son savoir faire il y a quelques années à Pully. L’ambition du festival a fière allure, donc. Elle est entièrement portée par un comité de neuf personnes qui ajoutent à leurs professions respectives cette mission musicale. L’élan de l’équipe a donné une assise durable au For Noise, qui a tâtonné pendant un temps sur le calendrier avant de trouver son compte à la fin du mois d’août. La même équipe préserve aussi le caractère convivial d’un festival dont l’enceinte principale garantit, avec ses 2 500 spectateurs, une grande proximité avec les artistes. Elle offre enfin un volet plus pointu dans une petite salle (l’ancien club Abraxas) qui peut accueillir 150 personnes. Loin du gigantisme, des scènes-cathédrales et des grands écrans, le For Noise fait de la qualité de l’accueil du public et des artistes une pierre angulaire sur laquelle il a pu élever sa réputation. Ce sont là autant des traits distinctifs que le festival arborent avec une fierté discrète. Parmi les innombrables scénarios offerts par la Suisse festivalière, on tient là une voix distinctes et distinguée, qui se laisse choisir les yeux fermés. Rocco Zacheo
festival de musique émergente CANADA
huis-clos en terres du nord À 600 kilomètres au nord-ouest de montréal se niche le festival des musiques émergentes. une expérience aussi intéressante qu’enrichissante à laquelle succombe un nombre croissant de touristes culturels et professionnels européens.
Les frontières sont désormais tombées ! Nombre de gens de l'industrie musicale et plusieurs touristes culturels européens franchissent la distance qui sépare l'Europe et l'Abitibi-Témiscamingue. L'Abitiquoi? Pour les néophytes, il s'agit de la région sise dans nord-ouest québécois et qui accueille depuis maintenant neuf ans le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME). Cette région qui, nous en sommes maintenant certains, sait charmer celles et ceux qui y passent et y repassent car une fois la distance franchie, le jeu en vaut la chandelle (même si, qui dit « festival » dit brûler la chandelle pendant les deux bouts) ! Ambiance des plus festives donc, qui imprègne ce marathon de découvertes musicales émergentes glanées autant au niveau local qu'international. Le FME peut se targuer depuis quelques années d'être un événement des plus propices aux échanges entre promoteurs et
diffuseurs d'ici et d'ailleurs. Il en résulte ainsi qu'un nombre important d'artistes québécois se produisent sur les scènes de nombreux festivals européens, suite à leur passage au FME. L’inverse est tout aussi remarquable lorsqu'on observe la programmation du FME qui laisse à chaque année une place importante aux talents européens. Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue est né de l'idée de quelques jeunes de voir se décentraliser des grands centres urbains le monopole des présentations des événements musicaux importants. La distance géographique qui sépare ces mêmes métropoles (Québec et Montréal) de l’Abitibi-Témiscamingue (600km au nord-ouest de Montréal) allait devenir non pas un obstacle mais plutôt un atout bénéfique pour tous. Les artistes ainsi « confinés » en un lieu créent de nombreux liens importants à leur carrière. Pari aussi relevé qu'était celui d'offrir à des artistes qui ne bénéficient généralement que de peu d'espaces de diffusion, si l'on compare à des artistes plus « populaires » ou « commerciaux », des conditions optimales à la promotion de leur talent. Le FME s'avère maintenant un incontournable à chacun voulant demeurer au fait des dernières percées des courants musicaux indépendants. Plusieurs sont tentés de le croire si l'on se fie aux échos entendus tant chez les artistes que chez les festivaliers. En font
aussi foi les nombreuses récompenses reçues au passage, dont entre autres le prix Événement de l'année remis pour une deuxième année consécutive par l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) ainsi que le prix Événement de l'année au Salon de la musique indépendante de Montréal. Jamais les organisateurs ne prendront pour acquis ces reconnaissances et ils travailleront à partir de celles-ci afin de redoubler d'ardeur. Chaque nouvelle édition réserve ainsi des innovations, des idées nouvelles, des surprises, qui font du FME une expérience aussi surprenante qu'enrichissante. Les arts de la rue s'intègrent ainsi peu à peu à l'offre musicale syncrétique présentée en formules toutes autant diverses qui semblent faire du FME un événement rassembleur apprécié par un public varié et passionné. Imprégné de la façon de faire de ses confrères européens, le Festival de musique émergente prône sa spécificité par un accueil des plus chaleureux. Peutêtre certains oseront arguer la raison de mettre un baume sur la venue imminente d'un hiver froid et rigoureux. Pour d'autres, il ne s'agira que d'une manière de faire qui allait de soi. Une chose est certaine cependant, quiconque parmi vous sera participant au FME pourra témoigner d'une expérience des plus illustres.
La prochaine édition du Festival de musique émergente en AbitibiTémiscamingue se tiendra du 1er au 4 septembre 2011. On vous y attend ! Étienne Soulard
Dare to Care : 10 ans déjà Un label indépendant des plus importants de la scène musicale émergente québécoise célèbre cette année son 10ème anniversaire. Dare to Care aura su en effet traverser ces années tout en conservant cette philosophie artisanale de travail à l'échelle humaine, donnant la réelle signification à la « maison » de disques. Dare to care, c'est aujourd'hui une dizaine d'amis (parce qu'il est plus juste ici de parler d'amis que d'employés) qui, à la DIY, s'activent à poursuivre des objectifs communs au FME, soit la promotion des artistes émergents et indépendants. C'est pourquoi la prochaine édition du FME fera une place spéciale à son horaire pour souligner l'évènement en présentant une soirée Dare to Care. S'y produiront alors Malajube, Socalled et Panache.
Du 1er au 4 septembre 2011 rouyn-noranda / canada
www.fmeat.org
#35 festivals 2011
rock in opposition FRANCE
Rock In Opposition : avoir ainsi baptisé le festival a le mérite de suggérer à la fois une défiance intemporelle vis-à-vis du conformisme musical sous toutes ses formes, mais aussi une forme historiquement spécifique de cette résistance, celle entreprise à la fin des années 1970 par la frange la plus radicale et novatrice de la scène rock européenne. Lancé en 1978, le mouvement RIO était autant, sinon plus, une déclaration de rupture avec une industrie musicale de plus en plus régie par une logique capitaliste, jugée antinomique avec l'idée de liberté créative, que la revendication d'une identité musicale commune - même si l'étiquette a fini, un peu malgré elle, par désigner un certain positionnement stylistique. Un festival résolument rebelle Pour Michel Besset et son équipe, la résurrection de cette bannière, restée inusitée pendant un quart de siècle, s'inscrit dans la continuité d'un activisme culturel débuté au milieu des années 1970, alors que certains d'entre eux travaillaient encore à la mine : autant dire que leur démarche n'a rien d'une posture de cocktail mondain, mais est au contraire l'expression d'une foi indéfectible dans la
la parole est à l'opposition !
Depuis 2007, le festival Rock In Opposition de Carmaux (Tarn) s’est imposé comme un haut lieu de la résistance au conformisme et au formatage, la manifestation ayant réussi à trouver, au fil des éditions, un juste milieu entre célébration légitime de ses figures tutélaires et ouverture sur les nouveaux talents. puissance mobilisatrice et émancipatrice d ' u n e e x p r e s s i o n a r t is t iq u e intransigeante. Une philosophie qui, à l'époque, s'incarnait naturellement dans l'avant-garde "progressive" du rock, avec des groupes pratiquant une musique démesurément ambitieuse et très largement instrumentale. Dès son édition inaugurale, le festival a logiquement accordé une place de choix dans sa programmation aux principaux pionniers de ce Rock In Opposition dans l'acception "historique" du terme, déclinée dans ses variantes britanniques (Henry Cow, Art Bears), belges (Univers Zéro, Présent), françaises (Magma) ou allemandes (Faust). Mais s'est affirmée parallèlement la volonté de donner la parole aux héritiers, revendiqués ou pas, de cette attitude de rébellion face au conformisme sous toutes ses formes. Loin d'être une posture marginale cultivée pour elle-même, celle-ci est avant tout une nécessité vitale. Cette tentative de localiser dans le paysage musical contemporain des démarches s'apparentant au même état d'esprit, qu'elles s'incarnent ou pas dans une filiation stylistique directe avec les pères fondateurs, s'est affinée au fil des
du 16 au 18 septembre 2011 le garric / france
www.rocktime.org/rio
éditions. Ainsi, les ouvertures proposées lors de la dernière édition vers la musique contemporaine et le free-jazz, qui étaient autant de passerelles jetées vers d'autres formes de marginalité musicale. Nouveaux défis Il est tentant de voir un parallèle entre le défi du désenclavement régional, qui reste d'une brûlante actualité pour la région de Carmaux en dépit de ses attraits touristiques (qui ne manquent pas de séduire nombre de festivaliers), et ce que le festival vise à favoriser sur le plan musical : un même refus de considérer comme perdu d'avance un combat noble, ambitieux et juste. Avec une fréquentation dépassant les deux mille spectateurs (dont une proportion importante d'étrangers) sur trois jours, le pari est en voie d'être gagné. Tant grâce à la qualité de la programmation que par le cadre unique de la Maison de la Musique de Cap' Découverte (idéalement adapté à l'accueil dans les conditions de confort auditif qu'exige sa programmation musicale exigeante), l'atmosphère conviviale et l'occasion de rencontres avec d'autres passionnés comme avec les artistes, accessibles et disponibles, et la possibilité
de loger à proximité immédiate du lieu (auberge et camping). Sur ces bases solides, le défi du festival est maintenant de réussir à renouveler sa programmation et à élargir son auditoire. Une vraie gageure, face à la persistante marginalisation médiatique des musiques "hors cadre" qui rend difficile l'émergence d'une relève de notoriété comparable à celle des vétérans et dont la persistance (et donc la possible présence comme têtes d'affiche et locomotives), qui tient souvent du miracle, ne sera pas éternelle. L'enjeu reste donc le même qu'à l'origine du mouvement RIO : le pari sur la capacité d'une frange aussi nombreuse que possible des mélomanes - et singulièrement les plus jeunes - à s'inscrire en opposition face au rouleaucompresseur du consensus mou que génère la médiatisation à grande échelle de la musique. Aymeric Leroy
marsatac FRANCE
rebelle comme Marseille Le festival marseillais colle à l’image de sa ville. Inventif, indépendant et jamais apaisé. En 13 ans, il a imposé les musiques électroniques sur un territoire qui n’a jamais marqué de prédispositions pour le domaine. L’esprit Marsatac ? On a réussi à le condenser dans un simple objet. Un bandana rouge et blanc, dessiné par le graphiste marseillais Tabas pour symboliser l’édition de septembre 2010. Un morceau de tissus canaille, résumé d’humour et de rébellion, devenu un véritable signe de ralliement parmi les 21 000 spectateurs du dernier festival : «Aujourd’hui, il y a une vraie communauté autour de Marsatac, confirme Béatrice Desgranges, directrice de l’événement depuis sa fondation. Notre public est jeune, fidèle… Il aime le côté spectaculaire du festival, le soin que l’on apporte à marquer visuellement nos lieux et le côté exigeant de la programmation. Et je crois aussi qu’il s’identifie à notre indépendance.» Si le Marsatac est devenu, en douze éditions, le principal événement de la région marseillaise en matière de musiques actuelles (en nombre de tickets vendus, source Centre national de la Variété), il ne s’est jamais institutionnalisé. La faute à une histoire mouvementée (implantations multiples,
du 29 sept au 1er oct 2011 marseille / france
www.marsatac.com
rapports tendus avec les collectivités locales), mais aussi à la volonté de ses trois organisateurs historiques -deux femmes, un homme, ce qui n’est pas anodin- toujours à la recherche d’une façon de surprendre leur monde. le festival d’une génération «Notre festival n’est pas née d’une commande institutionnelle mais de l’envie de jeunes gens, fous de musique, qui sont allés au bout de leur idée, raconte Béatrice Desgranges. Laurence Chansigaud, Dro Kilndjian et moi, vivions ensemble à Londres et nous avons rêvé d’organiser, à notre retour à Marseille, un événement festif, esthétique, et surtout, très ouvert sur le plan musical. Un festival qui nous ressemble et corresponde à notre génération». Lancé en 1999 avec un premier plateau uniquement hip hop – à l’époque, la «Planète Mars» est au plus haut de sa vague rap, Marsatac, en bon fils de la génération rave, intègre rapidement des musiques électroniques à sa programmation… Et du rock, aussi, pour l’énergie. Côté plateaux, Dro Kilndjian, le responsable artistique, a une recette bien rodée : dénicher des petites perles internationales, jamais vues dans la région, et les entourer de
grands noms piochés dans l’histoire récente de la musique et dans son propre panthéon. Ainsi, il a fait venir à Marseille De la Soul, Tony Allen, Carl Craig, 2 Many DJ’s, Laurent Garnier, Amon Tobin, A Certain Ratio, Pierre Henry… Mais aussi Mick Jones, dans un magnifique costume blanc de souteneur, et Public Enemy, dont la présence est entrée dans la légende du festival : «Voir Flavor Flav et Chuck D s’amuser comme des fous dans le manège d’auto-tamponneuses installé sur le site, juste avant de monter sur scène, restera un de nos meilleurs moments !» marseille nous force à être ingénieux Dans ses douze premières éditions, Marsatac a joué au nomade, occupant pas moins de cinq sites différents dont l’île du Frioul dans la rade de Marseille. En 2009, il a dû quitter le J4, magnifique espace ouvert sur le Port industriel, où il avait vraiment trouvé ses marques. C’est là, qu’en 2008, il avait attiré 27 000 personnes pour son 10ème anniversaire. Son nouvel écrin, la Friche Belle-deMai, ancienne manufacture des tabacs devenue pôle culturel, est moins étendu mais constitué d’un ensemble de bâtiments sur plusieurs niveaux propice à la multiplication des scènes et des propositions. «Accueillir 9 000 personnes par soir dans ce lieu a été un vrai défi, confirme Laurence Chansigaud. Nous l’avons réussi et, aujourd’hui, nous savons
que le festival continuera sur ce site jusqu’en 2013, année où Marseille sera Capitale européenne de la Culture ». Avec un budget d’un million d’euros, Marsatac veut encore grandir. Mais, son territoire de plus 1,5 millions d’habitants, dont de très nombreux étudiants, n’est pas historiquement porteur sur les musiques urbaines et électroniques : « Ici, les conditions de production sont plus difficiles, assume Dro Kilndjian. Marseille est une ville pauvre, avec peu de salles, peu de concerts, où l’activité culturelle n’est pas une priorité des habitants. Cela nous force à être ingénieux.» Marsatac s’est ainsi lancé dans la production avec les opérations Mix Up, échanges créatifs entre musiciens marseillais et étrangers qui se traduisent par des concerts sur la grande scène du festival et devraient aboutir à la série discographique Marsatac Collective… Le festival porte aussi un soin accru à sa communication visuelle. Une collaboration fructueuse avec l’artiste Tabas qui concocte, chaque année, un concept déclinable sur tous les supports. Après le succès du bandana en 2010, l’édition 2011 devrait ainsi se placer sous le signe du lance-pierres… Marsatac toujours plus rebelle. Gilles Rof
#37 festivals 2011
les rockomotives FRANCE
retour vers le futur Chaque
année, à la Toussaint et pendant une semaine, le festival « les Rockomotives » de Vendôme fait partie du lancement d’une nouvelle saison plus que de l’achèvement d’un cycle de festivités ensoleillées. Si l'on s'en tient à une dichotomie basique « Rock des villes » et « Rock des champs », le festival des Rockomotives appartient clairement à la seconde catégorie, puisqu'il se niche au cœur d'une modeste sous-préfecture du Loiret-Cher. Mais quand on dit campagne, on pense ici à celle de Tue-Loup ou des French Cowboys, plutôt qu'à Francis « sarbacane » Cabrel, ou Michel « on dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue » Delpech. La musique indé, comme on disait du temps où il existait encore des magasins de disques, vient y prendre chaque année ses quartiers d'automne. Une musique indé à qui personne ne demande ses papiers d'identité, et qui reste délibérément sans frontières en jetant des ponts entre le rock, le hiphop et les musiques savantes, puis en bifurquant par le free-jazz, l'électro et même pourquoi pas le théâtre. découvertes et têtes d'affiche en temps - éclair Au-delà de la programmation pop-rock de saison, le festival met en avant des découvertes qui sont les vrais rois de
DU 22 au 29 octobre 2011 vendôme / france
www.rockomotives.com
ce festival avec cette envie ou cette évidence qui gomme d'emblée toutes les approximations ou erreurs de jeunesse possibles. Les débutants Louise Attaque, Yann Tiersen ou autre Katerine y sont passés en leur temps ; les petits noms de l'édition 2010 s'appelaient par exemple Cascadeur, Piano Chat ou This Is The Hello Monster ! Le TGV, outre qu'il a peut être inspiré le nom de ce rendez-vous lors d'une soirée où le « petit gris » a coulé à flots, met la campagne vendômoise à 3/4 d'heure de Paris, et permet également au festival de recevoir des visites exceptionnelles pour des shows triés sur le volet : Suzanne Vega, Peter Doherty, DJ Krush, Tindersticks. Au fil des années, et en attendant la réalisation d'une vraie salle dédiée en permanence aux Musiques Actuelles, la Communauté du Pays de Vendôme, qui soutient activement ce festival, a progressivement mis à disposition du public un théâtre, une Chapelle désaffectée, un Centre culturel et une « grande » salle de 1 200 places à l'acoustique exceptionnelle. Parallèlement, l'association FIGURES LIBRES, qui pilote l'organisation du festival avec ses 3 salariés et ses 60 bénévoles, a pour habitude de prendre à l'abordage des lieux inhabituels pour y faire résonner guitares et autres synthés : le chai d'un vigneron, une piscine, des appartements, un théâtre de poche Au final, ce sont 4 à 5 000 spectateurs qui se retrouvent chaque année à l'époque de la Toussaint.
un laboratoire d'expériences humaines FIGURES LIBRES utilise la vitrine offerte ponctuellement par le festival pour développer tout au long de l'année une programmation éclectique et pointue autour des Musiques Actuelles. afin de tester des nouvelles formules, découvrir des nouveaux noms et soutenir les projets de certains des musiciens avec lesquels se sont noués des liens qui vont bien au-delà de la musique (Joy, projet solo du chanteur de Venus, show case de Thomas Belhom en rodage de son prochain album, tvconcert de Red sur le match de football France-Allemagne de 1982 ). Dans le sillage des Rockomotives, on trouve maintenant un mini-festival d'été en plein air, un label (le Thoré Single club) qui produit des 45 T, des groupes de rock qui viennent jouer dans les écoles, des ciné-concerts.
2004 : il y disait que la musique est bien plus importante que la vie. C'est bien ce qui anime ceux qui œuvrent pour les Rockomotives depuis 1992, ce qui commence déjà à courir sur 2 voire 3 générations quand même ! On parle ici de choses bien plus essentielles que le fait de voir un type sur une scène derrière un micro ; on parle de fête, de rapports humains avant tout, d'histoires de fidélité ou d'amitié, mais aussi de développement du territoire et d'action culturelle. Le Festival des Rockomotives de Vendôme célèbre en 2011 sa vingtième édition, mais comme le disait l'écrivain Paul Nizan « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ». Pourquoi s'arrêter en si bon chemin, en effet : les vingt prochaines années de musique nous excitent d'ores et déjà bien plus que les vingt années passées.
Je me rappelle de la confession émouvante que Bashung avait livrée ici-même au sortir de la scène en
Jérôme Bougelot
LES
NUITS 10.05 Cirque Royal • Sufjan Stevens
10–29.05.11 Us
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Box Revelation Be • Great Mountain Fire Be • Bikinians Be Marchet Fr • Bertrand Belin Fr • Stéphanie Crayencour Be Rotonde • Pere Ubu Us «The annotated Modern Dance» 1978 Salon De Concert ! • Three Trapped Tigers Gb • Nox Be Cirque Royal • Joseph Arthur Us • Mélanie Laurent Fr • Laetitia Velma Fr-Be Chapiteau • Laurent Garnier Fr Live Booth Sessions Orangerie • An Pierlé & White Velvet Be • Dan San Be • Sarah Ferri Fr Rotonde • The Dodos Us • The Luyas Can • Rodolphe Coster Be Salon De Concert ! • Thomas Dybdahl No • James Vincent McMorrow Irl Cirque Royal • Katerine Fr • Irma Fr • Playboy's Bend Be Chapiteau • Villagers Irl • Lucy Lucy! Be • Dry The River Gb Orangerie • Micah P. Hinson Us & Mons Orchestra 4T Be Rotonde • Miles Kane Gb • Colourmusic Us Salon De Concert ! • An Pierlé & White Velvet Be • Kiss the Anus of a Black Cat Be Cirque Royal • Moriarty Fr • Jacques Duvall Be • La Fiancée Fr Chapiteau • Vismets Be • Deportivo Fr • Nasser Fr • Elvis Black Stars Be Orangerie • Agnes Obel Se • Alina Orlova Lit • Few Bits Be Rotonde • Kurt Vile & The Violators Us • Still Corners Gb • Spindrift Us Salon De Concert ! • Akron/Family Us • Stranded Horse Fr Théâtre 140 • Bill Callahan Us • Sophia Knapp Us Cirque Royal • Animal Collective Us • Teengirl Fantasy Us Chapiteau • Asa Nig-Fr • Andreya Triana Gb • Madjo Fr Orangerie • Black Lips Us • The Experimental Tropic Blues Band Be • Young Legionnaire Gb Rotonde • Gang Gang Dance Us • Highlife Us Salon De Concert ! • The Brandt Brauer Frick EnsembleDe • OSA Be Cirque Royal • Yodelice Fr • Lilly Wood & the Prick Fr • Pale Grey Be Chapiteau • The Pigeon Detectives Gb • Starfucker Us • Intergalactic lovers Be • Alex Winston Us Orangerie • Third Eye Foundation night & guests : Bracken Us, Six Ans de Mutisme aka Chapelier Fou Fr, Manyfingers Us & Matt Elliott Us Rotonde • Lykez Gb • One Two Be • Maëlan Be Salon De Concert ! • Dark Dark Dark Us Cirque Royal • The Tallest Man on Earth Se • Francis Se Chapiteau • Les Petits Pilous Fr live • MIssill Fr • Spank Rock Us • Amanda Blank Us Orangerie • Perfume Genius Us Rotonde • Wild Beasts Gb • 2:54 Gb Salon De Concert ! • Sam Amidon Us • Leif Vollebekk Can Cirque Royal • Grant Lee Buffalo Us • Heidi Spencer & the Rare Birds Us Chapiteau • Caribou Can • Montevideo Be • Vessels Gb Orangerie • Low Us «New album C’mon Out 11th April on Subpop» • Joy Be • Sleepingdog Nl-Be Rotonde • Applause Be • Young the Giant Us • Foster the People Us Salon De Concert ! • Josh T. Pearson Us Cirque Royal • Mercury Rev Us «Deserter’s Songs» • The Walkmen Us • Royal Bangs Us Chapiteau • Papas Fritas Us • Yoav Gb • Fiction Gb Orangerie • Holy Ghost ! Us • Twin Shadow Us • Esben and The Whitch Gb • Grimes Can Rotonde • Suuns Can • The Crookes Gb • Mirrors Gb Salon De Concert ! • Nive Nielsen & The Deer Children Gr-Be • Olivia Pedroli Ch Chapiteau • dEUS Be Cathédrale Saints Michel & Gudule • Musiques Nouvelles sld Jean-Paul Dessy • Danyèl Waro Reu • Psallentes Be • Xavier Deprez Be • Alyth McCormack Scot • Stephan Mathieu De • Dhruba Ghosh In : Sonic Cathedral#2 Orangerie • Florent
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#39 festivals 2010
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#45 festivals 2010
#47 festivals 2010
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#49 festivals 2010
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BELFORT
CIE MONSTRE(S)-ETIENNE SAGLIO (Fr) Installation – Création 2011
Festival
Rennes 5-09/07/2011
CIE EX NIHILO (Fr/Corée) Danse – Création 2011 LA LINEA (Fr) Installation – Création 2011 THEATRE A L’ENVERS (Fr) Théâtre – Création 2011 THOMAS CHAUSSEBOURG (Fr) Danse – Création 2011 PEDRO PEREIRA (Fr) Performance – Création 2011 ROBERTA DANCE CIE (Fr) Danse – Création 2011 CARTE BLANCHE A SYD MATTERS (Fr) Musique – Création 2011
PETER VON POEHL & WIND ORCHESTRA (Suède) Musique – Création 2011
LOD (B) Théâtre musical – Création 2011 MINIFOCUS – MONOFOCUS (Fr) Musique – Création 2011 OLYPHANT – DAVID MONCEAU (Fr) Musique– Création 2011
L’ORCHESTRE D’HOMMES-ORCHESTRES (Québec) Musique JUAN CARMONA SEPTET (Esp) Musique HAROLD LÓPEZ-NUSSA (Cuba) Musique DEZ MONA (B) Musique LA FRANÇAISE DE COMPTAGE (Fr) Ciné/Théâtre COLLECTIF BERLIN (B) Installation sonore LE CORRIDOR/LOD (B) Théâtre musical CIRC’OMBELICO (B) Cirque/Théâtre ATELIER LEFEUVRE & ANDRE (Fr) Cirque/Théâtre CIE NICOLE SEILER (Suisse) Danse ROGER BERNAT (Esp) Performance/Théâtre CIE GIOLISU (B/Italie) Danse JORDI GALí (Esp) Performance LÀ Où THEATRE (Fr) Marionnette contemporaine CIE DES SIRVENTES (Fr) Performance/Théâtre SCOPITONE & CIE (Fr) Théâtre CIE « TU T’ATTENDAIS A QUOI ? » (Fr) Installation TAMIKREST (Mali) Musique SOCALLED (Canada) Musique I AM YOUR AUTOPILOT (UK) Musique GÜZ II (Fr) Musique LEIF VOLLEBEKK (Canada) Musique MESPARROW (Fr) Musique QUELQUES FIERS MONGOLS (Fr) Musique DITHYRAMBE (Fr) Musique RESIDUAL / GURUS (Esp) Musique ZE BIG BANG (Fr) Musique RADIO BARKAS (NL) Musique LES VOLEURS DE NUITS (Fr) Instalation/Création 2011 CIE LUMIERE D’AOUT (Fr) Théâtre SKEUDENN (Fr) Danse/Musique …
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#51 festivals 2010
United Kingdom Netherlands
Dour Belgium France
Germany
Rock / Pop / Folk
THE STROKES - THE CHEMICAL BROTHERS - AMY WINEHOUSE JACK JOHNSON - JAMES BLUNT - PORTISHEAD ROBERT PLANT - PJ HARVEY - THE NATIONAL AaRON - BEIRUT - THE DØ - YAEL NAIM
COCOON - ANGUS & JULIA STONE - ANNA CALVI - THE BELLRAYS - MORIARTY NOISETTES - BEAK> - LILLY WOOD & THE PRICK - TAME IMPALA - ANIKA AVI BUFFALO - WILLIAM WHITE - PULLED APART BY HORSES - NASSER - BONOBO LIVE THE BEWITCHED HANDS - SHAKA PONK - JUNE & LULA - MADJO "CONGOTRONICS vs ROCKERS" feat. Konono N°1 - Kasai Allstars - Deerhoof - Girls In Hawaii Juana Molina - Wildbirds & Peacedrums - Skeletons CONCRETE KNIVES - KING CHARLES - MAMA ROSIN & HIPBONE SLIM OH! TIGER MOUNTAIN - FIONA DANIEL - SHEILA SHE LOVES YOU PIERRE OMER - DANS LA TENTE - CAPTAIN MOUSTACHE & FREDO IGNAZIO VENTURA - THE HILLBILLY MOON EXPLOSION - WELINGTON IRISH BLACK WARRIOR YOKONOE - GREAT BLACK WATERS - ÜBERREEL - LA FANFARE EN PÉTARD
Humour
JAMEL DEBBOUZE "Tout sur Jamel" Groove / Hip Hop / Reggae
PATRICE & THE SUPOWERS - SOPRANO - TARRUS RILEY STROMAE - QUEEN IFRICA & TONY REBEL - DANAKIL
SELAH SUE - SOLILLAQUISTS OF SOUND - TRIP IN - IRMA - PIGEON JOHN BINARY AUDIO MISFITS - KARA SYLLA KA - PROFESSOR WOUASSA - MOSQUITO
Electro / Dancefloor
BLOODY BEETROOTS DEATH CREW 77 - METRONOMY - MISSILL DJ SET BEATAUCUE - OY - ROUND TABLE KNIGHTS - WE LOVE MACHINES THE NATIONAL FANFARE OF KADEBOSTANY
Chanson
EDDY MITCHELL - JEAN-LOUIS AUBERT - CALI KATERINE - ZAZ - LES COWBOYS FRINGANTS FLORENT MARCHET - CAMÉLIA JORDANA - KARIMOUCHE ALIOSE - MR DAME
Caraïbes!
AFROCUBISM - LOS VAN VAN - CHUCHO VALDÉS - RAUL PAZ ADMIRAL T - BOUKMAN EKSPERYANS - CALLE 13
RENEGADES STEEL ORCHESTRA - THE CREOLE CHOIR OF CUBA - BOMBA ESTÉREO CHOC QUIB TOWN - SYSTEMA SOLAR - AURELIO - CALYPSO ROSE - LOS DE ABAJO YUMURI Y SUS HERMANOS - JOAQUIN DIAZ
Musique classique
REQUIEM DE FAURÉ EVL dirigé par
Michel Corboz
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#53 festivals 2010
Le Crédit Mutuel donne le
#64 FESTIVAL
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#55 festivals 2010
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#57 festivals 2010
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#63 festivals 2010