F E S T I VA L S
Année 2014 - Gratuit © Link Reuben
À L’INTÉRIEUR…
Festival Panoramas | Spot Festival | Les Nuits Botanique| Sakifo | Les 3 Éléphants | Nuits Sonores | Jardin du Michel Art Rock | Festival Gnaoua Essaouira | Les Invites de Villeurbanne | Le Rock Dans Tous Ses États | Couleur Café | Garorock Les Tombées de la Nuit | Les Eurockéennes de Belfort | Terres du Son | Les Vieilles Charrues | Dour Festival Paléo Festival Nyon| Reggae Sun Ska | Sziget Festival | La Route du Rock | Pully For Noise | C/O Pop Festival Festival De Musique Émergente en Abitibi | N.A.M.E Festival | Marsatac | Rock In Opposition | Rockomotives Iceland Airwaves | GéNéRiQ
Danemark, Hongrie, France, Suisse, Canada, Islande, Belgique, Allemagne, Maroc, 31 festivals internationaux de musiques, d’arts de rue, de multimédias, attentifs à l’évolution du secteur, mutualisent leurs expériences, réinventent les notions de développement artistiques avec ce désir chevillé au corps de vous faire vivre des temps musicaux uniques.
Numéro ISSN : 1763-0603 - Ne pas jeter sur la voie publique
© Stéphanie Durbic
C’est toi la liberté !
L
e sandwich triangle sur l’autoroute, un Dr Pepper dans l’herbe au soleil, l’attente avant un concert sur la grande scène, les sardines, oublier la glacière, le mois d’août, perdre sa carte bancaire puis la retrouver dans sa poche, les chaussettes qui embaument, le mois de juillet, les bouchons d’oreilles, se mettre au co-voiturage, le maillot de bain à fleurs, la corne de brume, se prendre la grosse averse qui n’était pas prévue, le flirt,
• Le Bota enfonce le clou !________________________ 3 • 3 Éléphants et tellement de festivaliers______ 3 • Une décennie culottée___________________________ 4 • Ultime festival______________________________________ 5 • Les Sœurs Boulay en mode FME______________ 5 • Toute l’humanité des robots____________________ 6 • L’aventure humaine_ _____________________________ 6 • Tous multicolores !_ ______________________________ 7 • Grandour___________________________________________ 8 • Haute fidélité_______________________________________ 8 • Paléo mise sur les talents suisses_ ___________ 9 • Evreux se met sur son 31_______________________ 9 • De l’exigence et des références_ ____________ 10 • Singulière opposition___________________________ 10 • Viser la lune______________________________________ 12 • Une éruption volcanique musicale___________ 12 • Du vignoble médocain à la ville______________ 14 • Live music at its best_ _________________________ 14 • Magie noire sur la ville multicolore__________ 16 • L’electro au pluriel______________________________ 16 • Iceberg, au-delà des frontières_ _____________ 17 • Brouiller les pistes______________________________ 17 • Les sons de la sagesse________________________ 18 • Fertile en projets inédits_______________________ 18
la bière fraîche après avoir « slammé à fond », la sieste de 15 à 16, les lunettes de soleil un peu sales, le train en retard, le pain frais et la confiture, les toilettes sèches, éclater de rire sans savoir pourquoi, le jambon-beurre réparateur, manquer le Tour de France, le coup de soleil magnifique sur le front, la crème solaire indice maximum, boire de l’eau gazeuse, crier très fort, avoir la chair de poule, connaître les paroles à moitié, se coucher à
6 du mat’, se réveiller à 9, la lampe frontale, « tu viens de quelle région ? », le matelas gonflable, les dernières infos sur Twitter, les coupes de cheveux incroyables, un refrain qui bute, les shorts fluos, la mauvaise haleine, le dentifrice sans fluor, le laisser-aller, le gel douche vide, les festivals en mai et en juin, et puis ceux de l’été. Et puis ceux de la rentrée. par P-O. Bobo
31 FESTIVALS, 9 PAYS, UNE SEULE FÉDÉRATION : DECONCERT! Indépendants, soucieux de l’accueil du public et des artistes, attachés à leur territoire, fervents défenseurs de l’émergence artistique, adeptes de la coopération et du partage, ces festivals DeConcert! vous invitent à travers l’édition 2014 de ce magazine, à découvrir leurs événements. Repérez leurs derniers coups de cœur artistiques et le menu des festivités de cette saison 2014. Joyeux festivals à toutes et à tous ! Jean-Paul Roland & Paul-Henri Wauters Présidents de DeConcert!
Retrouvez toute l’actualité de la Fédération DeConcert! sur www.deconcert.org
ANNONCE_MAG_FESTIVAL_ABSINTHE_262X385 14/04/14 16:59 Page1
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LES NUITS BOTANIQUE Belgique
Le Bota enfonce le clou ! Les Nuits constituent non seulement l’un des incontournables événements musicaux à Bruxelles, mais elles servent aussi de vitrine à ce que la pop, le rock, l’electro et d’autres genres encore, en version noire-jaune-rouge bien sûr, proposent de plus accrocheur. Cette édition 2014 devrait confirmer les constats faits lors de la précédente par son programmateur, Paul-Henri Wauters. « La scène belge est toujours un peu en maturation », considérait l’an passé Paul-Henri Wauters, au sortir des Nuits Botanique dont la programmation venait tout juste de réintégrer la soirée spécialement dévolue aux artistes du cru. Et il précisait, à propos de cette Nuit Belge : « Pour moi, le niveau grimpe d’année en année. » Face à un public attentif à la nouveauté – c’est l’un des traits du festival -, certains de ces artistes se produiront cette fois en tête d’affiche. Ce sera par exemple le cas pour BRNS le 16 mai, ou pour Scylla, le 20. Le rappeur, récent lauréat aux Octaves pour son album Abysses, catégorie Musiques Urbaines, ira aux Nuits avec une création. Au Bota, on aime prendre des risques.
© Marquis-Xavier
En 2013, près de 40 000 personnes (tous spectateurs confondus) ont assisté aux Nuits. « Un chiffre exceptionnel pour nous », relevait alors Paul-Henri Wauters. Pas question dès lors de ne pas remettre ça : la Nuit Belge (qui affichait complet l’an passé) aura lieu le 21 mai. À l’affiche : aussi bien des artistes du nord que du sud du pays, des Flamands comme des Wallons et des Bruxellois. Certains d’entre eux ne sont plus des inconnus des lieux.
« Beaucoup d’artistes de cette scène sont venus régulièrement au Bota se frotter à des groupes internationaux. C’est pour cette raison qu’ils arrivent avec un live déjà plus rutilant que ce qu’on aurait eu il y a quelques années de ça. » Le live et l’international, le trio liégeois The Experimental Tropic Blues Band connaît bien. Son dernier album en date, enregistré à New York sous la houlette de Jon Spencer, lui a permis de décrocher quelques dates aux Etats-Unis. Curieux de voir ce que le groupe a retiré de ces « confrontations » hors de nos frontières ? C’est sous l’appellation The Belgians qu’on l’y retrouvera, le temps de la première d’un concert étoffé par un travail conséquent sur de la vidéo. « Histoire de donner une image de la Belgique interpellante mais marrante ». Didier Stiers
Les Nuits Botanique Bruxelles / Be Du 12 mai au 07 juin 2014 www.botanique.be
Les 3 Éléphants France
3 Éléphants et tellement de festivaliers différents Oyez, oyez ! Les barrissements des 3 Éléphants annoncent un nouveau dépaysement. Immobile, musical. Ambulant, théâtral. Visuel, patrimonial. Parée de ses plus beaux atours, Laval, cité médiévale, se transforme en vaisseau amiral de la curiosité. Bon voyage. Les pachydermes vous invitent à embarquer. Sans restriction ni réserve. Le pont accueille tous les candidats. Et plus encore. À l’écoute des attentes fortes, le festival annonce « des locomotives », selon l’expression de son programmateur historique, Jeff Foulon. Fauve fera office de tête d’affiche. Le collectif, amateur d’un slam désenchanté, sera accompagné par d’autres poids lourds. Le retour flamenco de Rodrigo y Gabriela, les premiers passages des chantres de la pop, Détroit ou Girls in Hawaii, feront sonner ces douces sirènes. Fidèle à leurs habitudes, les 3 Éléphants en profiteront pour glisser quelques surprises. « Des choses moins habituelles comme Son Lux, Jagwar Ma », cite Jeff. Le premier, producteur new-yorkais, invente l’avenir du rock et une alternative au hip-hop abstrait. Le second, duo australien, s’amuse à marier rock et electro, avec des accents de pop sucrée. Plus déroutant encore, les Ukrainiens de DakhaBrakha revisitent electro et hip-hop, sur fond de percussions, de violoncelle et de voix de l’Est. Une belle illustration du vent du renouveau qui a soufflé sur le Maiden à Kiev. « Un ovni, » s’enthousiasme le patron du festival. « Les gens venus pour
Détroit ne s’attendront à rien. C’est aussi ça, notre volonté : installer la rencontre entre le public et les artistes. » Tous les publics et tous les artistes Au pied du château du XIIIème siècle, dans les rues piétonnes ou le long des remparts, comme sur la promenade Anne-d’Allègre, s’installeront des spectacles de rue. Au générique, les compagnies Tony Clifton Circus, Five Foot Fingers ou Tu T’attendais À Quoi. On pourra se perdre dans des balades sans but, et tomber sur des petits concerts impromptus. Ne les cherchez pas dans la programmation : ils n’y figurent pas ! Ils contribuent à une offre gratuite plus grande. Le festival atteint ainsi son dessein de se rendre plus accessible. À ce titre, il s’adjoint les services d’une association, Quest’Handi, pour continuer à s’ouvrir aux personnes en situation de handicap. Des boucles magnétiques sur chaque scène, de l’audiodescription à disposition, des colonnes vibrantes, mais aussi une équipe de bénévoles dédiés marquent cette volonté réaffirmée : « Brasser, mélanger les publics », martèle Jeff Foulon. Pour que tout le monde se fasse embarquer dans le tourbillon des 3 Éléphants. Josué Jean-Bart
© Loon
Les 3 ÉLÉPHANTS Laval / FR Du 23 mai au 25 MAI 2014 www.les3elephants.com
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JARDIN DU MICHEL France
Une décennie culottée
En dix ans, le petit festival lorrain en campagne s’est hissé au rang des grands. Un activisme culturel sans faille et des programmations savamment dosées ont favorisé sa croissance. « Tenue incorrecte exigée ». Le « Michel » est-il un rebelle ? C’est en tout cas ce que laissait penser ce conseil placardé lors de son propre Carnaval, dernier événement organisé en février par la coopérative Turbull’ance, à l’organisation du festival né en 2005. Dix ans plus tard, le « Michel » n’en fait encore qu’à sa tête, et ça lui réussit. Pour cette 10ème édition, aucune tenue n’est exigée si l’on se réfère au visuel 2014 : la liberté à tout vent, le nez dans les étoiles, sous des airs de Burning Man au pays de la mirabelle. Le JDM ne se transformera pas en camp naturiste pour ce cap des dix ans, mais restera culotté, tout simplement, c’est sa nature. Cela se traduit, d’après Jérôme Daab, directeur-programmateur par « un esprit roots et un côté hédoniste ». Pile ou face ? Pile-poil ? Sex-appeal ? C’est au choix. On délire sérieusement en tout cas à Bulligny, là où tout a commencé. Là où un contingent de 500 bénévoles (autant que d’habitants du village) est encore attendu cette année pour nourrir et entretenir les racines du Michel. « Ça a été bien rock’n’roll, ces dix ans », en sourit aujourd’hui Dominique Sibilia, l’une des premières à avoir cru en cet audacieux pari, qui retient plus « les échanges humains noués avec les équipes techniques et les artistes ». JARDIN DU MICHEL BULLIGNY / FR DU 6 AU 8 JUIN 2014 www.jardin-du-michel.fr
Trois têtes d’affiche internationales pour les dix ans Le JDM s’est professionnalisé sans perdre son âme, a également tissé sa toile localement, en multipliant les partenariats. C’est aussi l’une des raisons de sa pérennisation. Cette année, il continuera ainsi son grand écart, d’un côté avec les scolaires ou la Protection judiciaire de la jeunesse, de l’autre avec les maisons de retraite. Autre pilier devenu président de la coopérative, Thierry Berneau, « très fier » du chemin parcouru, et pour lequel « le partage d’émotions, de créations » a trouvé son assise sur « des personnes compétentes, à toutes les périodes du festival ». « Michel » sillonne désormais, tranquillement, à travers chants. 275 artistes et 150 000 festivaliers ont foulé l’herbe folle depuis 2005. Elle repousse heureusement, et de plus belle. Il existe ici un art consommé de la floraison musicale. Elle atteindra des sommets cette année avec, pour la première fois, trois têtes d’affiche internationales : The Offspring, Alice Cooper et Method Man & Redman. Sans compter le retour de FFF, la venue de Skip the Use, des Ogres de Barback ou de Danakil. Le Jardin du Michel est prêt à planter à nouveau son esprit frondeur et festif le premier week-end de juin. Sourire correct exigé. Xavier Frère © Celim Hassani
RÉMI Québec
Vive le R.É.M.I libre ! Au Québec, des dizaines d’événements d’envergure se préparent aussi à accueillir les festivaliers. Réunis pour la plupart au sein du Regroupement des événements majeurs internationaux (le « R.É.M.I »), vingt-huit de ces grands rendez-vous se sont donnés une voix pour les représenter dans les médias, auprès des partenaires et dans les capitales, et faire valoir l’importance du secteur économique qu’ils forment. Entretien avec le présidentdirecteur général du Regroupement, Martin Roy.
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© Victor Diaz Lamich
Question : comment se portent
les grands événements québécois et qu’est-ce qui, de votre point de vue, les distingue le plus de ceux d’Europe ? Martin Roy : les événements vont bien ! Tout comme chez vous, ils sont confrontés à une série de défis, qu’il s’agisse évidemment de financement ou de renouvellement de produit, mais aussi aux nouvelles technologies et à diverses réalités en matière de commandite, par exemple, car elles comptent ici pour une part très importante des revenus, à près de 40 %. C’est à Montréal, selon moi, qu’on peut mieux saisir la particularité du Québec en matière d’événements, car une série de rendez-vous souvent gratuits ont lieu en plein centre-ville. Ils attirent parfois jusqu’à deux millions de visites et définissent bien la personnalité de la ville sur la scène internationale. C’est unique !
Quel rôle joue alors votre association dans la promotion des événements et de cette particularité ? M. R. : Le RÉMI est d’abord et avant tout un organisme de représentation et de concertation. Il est né à la suite de l’adoption de lois qui interdisaient la commandite des grands fabricants de tabac, au tournant des années 2000. Alors qu’on appréhendait une véritable catastrophe, les gens se sont tournés vers le gouvernement du Québec, en réclamant un fond qui allait venir compenser les pertes occasionnées. Ils ont depuis obtenu un véritable programme qui a ceci de particulier qu’il relève du ministère du Tourisme, car plus que la Culture, c’est ce dénominateur commun qui liait des événements aussi divers que le Festival international de Jazz de Montréal et le Carnaval de Québec pour ne nommer que ceux-là.
Et cela a fonctionné, vous avez obtenu beaucoup d’argent public ? M. R. : Avec la collaboration du ministre des Finances de l’époque, nous avons dans un premier temps fait la démonstration de notre impact économique, en réalisant des études. Nous savons aujourd’hui que les investissements publics dans le secteur événementiel sont profitables, car, ne serait-ce qu’en taxes et impôts payés, en fiscalité ou en parafiscalité, les gouvernements du Québec et du Canada vont récupérer environ cinq dollars pour chaque dollar investi. C’est sans parler de la création de richesse et de l’impact sur le PIB, des bienfaits sur les plans culturel et social. En somme, la crise nous a obligés à nous doter d’un argumentaire, d’un discours cohérent, en plus de forcer les événements à collaborer, ce qui se fait aujourd’hui, au RÉMI, dans bien d’autres sphères que celle du financement.
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NUITS SONORES France
Ultime festival
Au début de l’automne 2002, une petite équipe de passionnés de musiques imagine un nouveau festival. Avec son terreau de musiciens et de labels, son histoire singulière allant du rock alternatif à la techno, Lyon, pourtant deuxième ville de France, n’a pas de grand événement dans le champ des musiques indépendantes et des cultures innovantes. Au printemps 2003, naît Nuits sonores, festival-fantasme, projet transdisciplinaire et objet singulier, qui allie engagement artistique et réinvention de la ville. En investissant des friches industrielles, en révélant des lieux de patrimoine et en les détournant de leurs usages, Nuits sonores offre une expérience inédite : un parcours sensuel à l’échelle d’une ville entière, une mobilité, une rythmique et une effervescence affranchies des limitations de zones. Un modèle unique en son genre, qui innove aussi côté programmation. Là où d’autres festivals cherchent à présenter pléthore de grands noms, Nuits sonores préfère raconter des histoires. Donner des cartes blanches à des villes, créer des passerelles entre les groupes, provoquer les rencontres.
SAMPLER DECONCERT! La fédération regroupe 31 festivals de France, Suisse, Belgique, Allemagne, Islande, Danemark, Hongrie, Canada et Maroc, qui ont, une nouvelle fois, échangés leurs derniers coups de cœur musicaux, portés par l’envie de les partager avec leur public.
© Denis Chaussende
Le public, venu de plus en plus loin, et les artistes, galvanisés par l’aventure, se passent le mot. En 11 éditions et 300 lieux, le festival explose ses records de fréquentation. En 2013, ce sont plus de 103 000 spectateurs qui se répartissent sur l’ensemble des sites et des programmes, payants et gratuits. Parmi les quelques 2 500 artistes à avoir répondu présents tout au long de la décennie, on ne compte plus ceux qui ont marqué le festival : Laurent Garnier, New Order, Gonzales, The Fall, ESG, The Residents, Wire, DJ Shadow, Jamie Lidell, Paul Kalkbrenner, Caribou, Hot Chip, Trentemøller...
Côté lieux, on explore le quartier futuriste de la Confluence. Entre Rhône et Saône, cet éco-quartier mêlant patrimoine industriel et architectures innovantes, devient le terrain de jeu du festival pour sa programmation de jour – lives et dj sets -, son Mini-Sonore – festival des enfants et ses grandes célébrations de nuit. Les familles recomposées du rock et de l’electro se partageront ces 5 jours, rythmés en marge, par les réflexions du European Lab – cycle de conférences – et les événements décalés du programme gratuit Extra!. Un programme dense et exquis, joie du corps et de l’esprit, que viendra clore l’exceptionnel concert de Kraftwerk en 3D.
Pour sa 12ème édition, Nuits sonores reste fidèle à ses convictions : intransigeance de sa programmation, vocation urbaine et ouverture d’esprit.
Valérie Paillé
Les 18 jeunes artistes sélectionnés, dont 6 présentés dans ces pages, seront à retrouver lors des festivals de la fédération. SAMPLER ÉDITION LIMITÉE - Disponible sur demande à info@deconcert.org et en écoute sur deconcert.org Hot Tracks for Hot Spots!
COUP DE CŒUR
DECONCERT!
COELY
Supported by Dour Festival
NUITS SONORES LYON / FR DU 28 MAI AU 1ER JUIN 2014 www.nuits-sonores.com
FESTIVAL DE MUSIQUE ÉMERGENTE EN ABITIBI Canada © Desmond Bovey
Les Sœurs Boulay en mode FME
Lors de l’édition 2012 du Festival de musique émergente (FME), les Sœurs Boulay ont performé en formule 5 à 7, pendant 3 soirs, dans un bar. Le festival a demandé à l’une des soeurs, Stéphanie Boulay, de partager son expérience. Le FME, pour les artistes, c’est comme un Disney World privé. Y’a quelque chose de mythique là-dedans, comme un pèlerinage, une longue route à driver pour aller retrouver les gens qu’on voit tout le temps dans la grande ville, mais sous une autre lumière cette fois, plus crue, plus ludique aussi. Y’a des rumeurs sur le FME qu’on entend chuchotées dans les bars parce que trop trash ou trop drôles, y’a tout le temps quelqu’un qui a vu quelqu’un faire ci ou ça, toujours quelqu’un qui a vu LE show d’untel artiste, celui que ledit artiste ne refera plus jamais parce que c’est ça que Rouyn inspire.
Y faisait environ quarante-cinq degrés, le public suait à rien faire, imagine comment nous on était trempés jusqu’aux os. Y’avait des enfants, des messieurs-madames et des vieillards, chaque soir, des fois les mêmes, des fois pas. Tout le monde les yeux fermés ou très ouverts et l’écoute irréprochable, tout le monde avec l’énergie qui passe de bord en bord. Après les shows on sortait boire du scotch et de la bière avec le public et les artistes, connus ou pas, sans différence. Un autre show débordait à côté. On jouait au
Nintendo quand on avait besoin d’un break, souvent plus tard on avait des trous de mémoire, et on dormait dans notre char parce qu’on pouvait pas conduire jusqu’à notre lit de camp. On se souvient pas de Feist, et le matin du départ, on s’est pas levées. Stéphanie Boulay FESTIVAL DE MUSIQUE ÉMERGENTE ROUYN-NORANDA / CA DU 28 AU 31 AOÛT 2014 www.fmeat.org
Je pense qu’on aurait payé pour aller jouer là, donc on a harcelé les gens autour qu’on connaissait un peu - ou pas -, mais finalement ça a pas été difficile de les convaincre et on a été bookées pour trois soirs dans un petit bar qui a finalement été rempli à ras bord trois soirs, parce que c’est ça pour tous les shows au FME.
Décidément, le hip hop belge nous réserve bien des surprises ! Dès ses premières apparitions, gamine, à la chorale de l’église africaine de sa ville natale, à Anvers, Coely a su capter l’essence même du groove. Cette jeune femme, fière de ses origines congolaises, mêle avec brio sa culture propre au son R’n’B qu’elle affectionne tant pour un résultat plutôt détonnant : une alchimie heureuse qui puise à la source pour renouveler le genre. Avec l’appui d’un crew d’enfer, elle marche sur les traces de certaines de ses idoles, parmi lesquelles Kanye West bien sûr, mais aussi Lauren Hill. Elle le fait avec l’aplomb de son jeune âge – quelle présence sur scène ! –, mais elle le fait également avec la volonté d’évoluer en femme, sûre de ses lyrics et convaincue de l’impact qu’ils ont sur son public. Emmanuel Abela
COELY en concert : © Christian Leduc
Les Nuits Botanique > 21 mai Sakifo > 24 mai Marsatac > septembre
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COUP DE CŒUR
DECONCERT!
VUNDABAR
ART ROCK France
Toute l’humanité des robots Depuis 1983, à Saint-Brieuc, au fond d’une échancrure de la côte nord de la Bretagne, Art Rock s’évertue à élargir, au-delà de la musique, notre champ de vision sur le rock. Pas étonnant donc, que cette année encore, on puisse y croiser Alice Cooper, -M-, Foals ou Benjamin Clementine mais aussi de nombreuses compagnies « robotiques ». Cette année le pas de côté est résolument mécanique et numérique.
© Desmond Bovey
Supported by Les 3 Éléphants
© Spoon Productions
Qu’on ne se fie surtout pas à leurs bouilles de gentils marmots, ces deux petits gars du Massachussets déménagent ! Et si Brandon Hagen et Drew McDonald ont adopté la formule guitare-batterie, c’est bien pour hisser la pop dans ce qu’elle présente de plus énergique. Dans la cave du quartier Allston à Boston, ils construisent un mur du son qui les situe dans la plus pure tradition des college bands du début des années 80, avec cependant cette insouciance si caractéristique d’aujourd’hui.
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C’est bien pour hisser la pop dans ce qu’elle présente de plus énergique
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Expos, séries télé et cinéma, salons du futur voire aspirateurs d’appartement, les robots sont partout. Oh, ça fait un sacré moment qu’on nous promet qu’ils vont faire partie de notre quotidien mais cette fois, ils sont vraiment à la porte. Et les artistes s’en saisissent évidemment. La 31ème édition d’Art Rock leur ouvre grand la porte Ça se décline en arts « vivants » avec les danseurs de la chorégraphe espagnole Blanca Li qui dansent avec des robots NAO, en concert avec les reprises d’AC/DC et Motorhead par les robots allemands de Compressorhead, en exposition avec « Robots / Des films aux jouets », créée au Musée des arts et métiers de Paris, pour faire le lien entre R2-D2 et les joujoux.
L’esprit d’Art Rock En 2014, le lien avec les éditions précédentes se fait évidemment avec l’habituelle sélection de films d’animation incroyables présentée par les Espagnols d’Art Futura. Mais, plus largement, on comprend encore mieux l’esprit d’Art Rock en s’attardant sur d’autres propositions
Gilles Kerdreux
ART ROCK ST BRIEUC / FR DU 6 AU 8 JUIN 2014 www.artrock.org
L’aventure humaine Le plus grand festival de France n’est pas qu’une énorme machine. Les Vieilles Charrues, c’est aussi et surtout une drôle d’aventure créée il y a 22 ans par une bande de potes. Une fiesta à l’esprit incomparable que s’est accaparé le public, au point d’en faire une gigantesque procession. Une marée humaine. « On a du mal à comprendre et donc à expliquer comment ce truc a marché. Ce qui est certain, c’est que la petite kermesse a un peu dérapé ! » Vingt-deux ans après, Jean-Jacques Toux ne pige toujours pas comment la blague entre potes est devenue le plus grand festival de France. Et quand il se risque à une explication sur le phénomène Vieilles Charrues, l’étudiant fou de musique, devenu naturellement co-programmateur, met d’abord en avant l’humain. « Avec tout ce temps, le festival a évidemment changé mais, au cœur de tout ça, il reste l’amitié. C’est ce qui fait le charme et la puissance du festival. » Le festival s’est professionnalisé, les potes du début ne sont plus forcément tous là mais l’esprit, lui, est resté. « Aux Charrues, on fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux », aime répéter Jean-Luc Martin, le président. Quel autre festival voit chaque année son directeur se transformer en guichetier ? Aux Vieilles Charrues, c’est le cas. À l’approche de Noël, les salariés de l’association, directeur en tête, ouvrent la billetterie à Carhaix, pour être au plus près du public.
E.A.
VUNDABAR en concert :
Les Nuits Botanique > 23 mai Les 3 Éléphants > 24 mai Nuits Sonores > 30 mai Jardin du Michel > 8 juin Rock Dans Tous ses Etats > 28 juin
© Denoual Coatleven
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de l’année. Que ce soit avec les robots industriels de Vicious Circle dansant sur Prokofiev, la boîte à rythmes robotisée de Moritz Simon Geist, le zoo mécanique déjanté de Zhenchen Liu ou les artistes déjà cités plus haut, on se rend compte que, comme depuis toujours, Art Rock s’interroge sur l’énergie des artistes de la planète rock, leur façon de se moquer des normes, de chercher d’autres chemins pour l’émotion, et bien sûr, sur leur humanité. Y compris, ou justement, quand ce sont des robots.
LES VIEILLES CHARRUES France
Surf, punk et garage, tout semble possible pour ces garnements dont la nonchalance apparente n’est qu’une façade à leur génie naturel. Une manière pour eux de brouiller un peu plus les pistes, et surtout de nous amener à ne considérer que ce qui importe à leurs yeux : la musique, rien que la musique, guys !
Ces propositions sont naturelles pour un festival qui a toujours cherché à montrer ce qui se passe aux croisements des disciplines. Des vidéos musicales des premières années aux robots d’aujourd’hui, Art Rock a exploré les arts de la rue avec le Royal de Luxe, le théâtre avec la Fura dels Baus, la photo avec Patti Smith, le graff avec Miss Tic mais aussi, au fil de la numérisation de notre univers, on y a vu et entendu Ryoichi Kurokawa, Bernard Szajner, le collectif Dumb Type ou Klaus Obermaier.
Un public qui se reconnaît dans cet état d’esprit. Tous les ans, des milliers de festivaliers achètent leurs billets sans rien savoir ou presque de la programmation. Pour eux, impossible de rater les Charrues.
Impossible de ne pas acheter le tee-shirt ou le pichet aux couleurs de l’édition. Impossible de manquer le rendez-vous tacite donné depuis dix ans à sa bande de potes d’enfance chaque année au bar 3. Les Charrues, il faut le voir pour le croire. C’est devenu un rite initiatique, un énorme pèlerinage musical mais pas seulement : c’est aussi une aventure humaine, des rencontres qui donnent naissance à de beaux projets comme Label Charrues, le nouveau dispositif d’accompagnement des artistes régionaux, ou encore des créations, à l’image du Celtic Social Club cette année. On partage des concerts mais aussi de la convivialité, des rencontres, de la déconne et de la fraternité… C’est aussi ce que disent les artistes. Certains, y compris parmi les plus grands, en sortent touchés en plein cœur. Et ce n’est pas Matthieu Chedid qui prétendra le contraire. Lui qui y a joué seul, avec son père, mais aussi avec Vanessa Paradis, est tombé sous son charme. Au point d’être venu jouer pour la soirée annuelle des bénévoles. De la simplicité et du cœur. Comme les Charrues.
LES VIEILLES CHARRUES CARHAIX / FR DU 17 AU 20 JUILLET 2014 www.vieillescharrues.asso.fr
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© Chedly
LES INVITES DE VILLEURBANNE France
Tous multicolores ! Seul festival gratuit dédié aux arts de la rue et à la musique en Rhône-Alpes, les Invites de Villeurbanne proposent cette année d’oublier un peu la grisaille ambiante et de voir durant quatre jours le monde en technicolor. Prenez les trois couleurs primaires qui font l’essence du « festival pas pareil » — gratuité, convivialité et éclectisme —, ajoutez par touches successives les couleurs complémentaires — participation active de la population, scénographie urbaine démesurée, happenings poétiques permanents… — puis, admirez le tableau : résolument « pas pareil » ! Cette année, les Invites annoncent la couleur en repeignant littéralement la ville et ses habitants à grand renfort de pinceaux gigantesques et de pots de peinture géants. Un seul mot d’ordre : « Nous sommes tous multicolores ! ». La compagnie Artonik sera chargée du final inspiré de La Holi, traditionnelle fête des couleurs hindoue, remixée sauce pi(g) mentée villeurbannaise. En contrepied à cette débauche de couleurs viendront s’ajouter les portraits argentiques noir et
blanc du photographe Vincent Muteau qui immortalisera les habitants volontaires et transformera Villeurbanne en galerie à ciel ouvert pour un vernissage grand format. Célébrer l’humain… « Depuis quelques temps, il y a dans l’air un véritable besoin de reprendre la parole et une urgence à revenir à des valeurs politiques et humaines, de partage et de citoyenneté » assure Patrice Papelard, directeur artistique du festival. Une véritable volonté de « retrouver du fond » qui se traduit dans la programmation par des spectacles aux textes engagés et/ou relatifs à la mémoire collective comme Rue Jean Jaurès, de la Compagnie Internationale Alligator, déambulation épique à travers l’histoire, Kori Kori et l’apologie du collectif et de la solidarité par Oposito ou encore Livret de famille
des Arts Oseurs, une adaptation des textes enflammés de Magyd Cherfi, grande gueule du groupe Zebda. …avec panache Mais le festival des Invites, ce n’est pas que pour les yeux, c’est aussi pour les oreilles avec de belles occasions de faire plaisir à ses tympans. Clin d’œil au monde lumineux de la fête foraine, des DJ’s seront installés dans la cabine d’une véritable piste d’autos tamponneuses transformée pour l’occasion en dancefloor surréaliste. Côté concerts, le soldat Cody ChesnuTT toujours casqué et armé de sa guitare viendra donner des cours de guérilla soul tandis que les Touaregs de Tamikrest initieront le public à la lévitation grâce à leur transe venue tout droit du désert du Sahara.
Autres temps forts, Jean-Louis Murat qui sera entouré des musiciens de The Delano Orchestra et l’infatigable Winston McAnuff accompagné de l’accordéoniste Fixi. Une programmation musicale exigeante et panachée, à l’image de l’édition 2014 du festival, encore et toujours, « pas pareil ». Mickaël Jimenez-Mathéossian
LES INVITES DE VILLEURBANNE VILLEURBANNE / FR DU 18 AU 21 JUIN 2014 invites.villeurbanne.fr
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© Mathieu Drouet
DOUR FESTIVAL Belgique
Grandour Pour évoluer, un festival de musique dispose de plusieurs options. Gonfler la capacité, multiplier les scènes, doper les affiches, ou diversifier les activités. Soucieux de conserver son âme, le Dour Festival maîtrise aujourd’hui, jauges, styles et têtes d’affiches. Afin d’éviter la stagnation, la vingt-sixième édition préfère donc s’ouvrir à la pluridisciplinarité. Dans une extension du site, une escouade d’artistes amateurs et professionnels proposeront des expériences sensorielles parallèles à la musique. Sur la Plaine de la Machine à feu, l’idée n’est pas totalement neuve. L’Histoire retient quelques jouissives tentatives. En 1995, dans une tente surchauffée, le « Festival du Film lourd et d’essai » empile les pires délires filmiques. Dans une ère pré-youtube, cette annexe enchantée ausculte le tréfonds des vocations cinématographiques. Du long plan-séquence d’un consciencieux léchage de lapereau au gros plan d’un slip lentement coloré par la pression fécale, la galerie est gratinée. Des années plus
tard, préfigurant les meilleures saillies grolandaise, le collectif “Trash & Tradition” investit la plaine. Outre les interludes lardés de réinterprétations vaseuses des standards pop-rock, les fondus Français entassent les happenings. Certains privilégiés ont ainsi pu serrer la main d’un « maire de Dour » prodigues de sorties salées sur sexe, drogue et tous sujets susceptiblement sensibles comme « Je ne suis pas contre l’extasie mais j’espère que vous n’en prenez pas ! ». Les manifestations 2014 sont les descendants assagis de ces productions passées. Djing, art plastique, cinéma,
LA ROUTE DU ROCK France
Haute fidélité Il y a des habitués, il y a des millésimes. C’est toujours bon signe qu’un festival compte ses fidèles en nombre, comme la Route du Rock peut s’en féliciter à l’heure de sa 24ème édition.
© Nicolas Joubard
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danse ou démonstrations sportives, l’espace de création tolère toutes les disciplines. Signe des temps pourtant, fanfares et poussiéreuses déambulations ont cédé la place aux bouffées technologiques. Même si l’annonce définitive n’interviendra qu’à la mi-mai, une tendance à la vidéo se dessine déjà. Avec ou sans implication du public, mappings et autres déclinaisons-projections coloreront le festival. Ces performances, tant nocturnes que diurnes, éclaireront aussi le site sous un autre angle. Une manière de raviver la mémoire du lieu. Au fil du temps, les développements des structures de tous
poils ont fini par occulter le paysage minier originel. Au point que certains jeunes festivaliers ignorent que, le temps d’un week-end, ils s’ébattent au pied d’un terril.
C’est qu’il y a là une identité qui va un peu plus loin qu’un alignement de noms sur une affiche. La plage, oui. On y prend le soleil en étoile de mer, un livre à portée de main. Les remparts de St Malo, tout à fait. On y flâne en scrutant l’horizon. Les fruits de mer, absolument. Mais il y a surtout ce cœur battant qu’est le Fort de Saint-Père, où le festival s’est installé voilà vingt ans. Une fortification militaire où l’on ne vient pas défendre un bout de territoire et se protéger du monde extérieur mais l’accueillir à bras ouverts. L’enceinte garantit que le festival gardera toujours taille humaine. Il y a des arbres et des chèvres sur les hauteurs. On s’y sent bien.
Mais pas le festival, toujours alerte et jeune. Au fil des ans, une scène supplémentaire a fait son apparition dans le fort, d’autres ont fleuri sur la plage de Bon Secours ou à La Nouvelle Vague. La formule, elle, n’a pas changé : rock, electro ou folk, valeurs sûres et découvertes, groupes fédérateurs et artistes plus pointus garantissent à la fois la fidélité et le renouvellement du public. Prévoir cette année de puissantes décharges électriques avec Metz et Liars, des bouffées de psychédélisme vivifiant avec Temples, Thee Oh Sees ou Kurt Vile, des caresses consolantes avec Portishead ou Angel Olsen. Du côté de l’histoire de la pop, Slowdive va ressusciter ses guitares noisy. L’electro offrira des visages très différents, mystérieux avec Darkside, plus légère avec Todd Terje. Pour certains, ce sera la première fois. Et pour tous, un beau millésime, à n’en pas douter.
Autrefois, on campait dans les douves Endormissement difficile avec voisinage de joyeux noctambules mais réveil délicieux au son des balances de Divine Comedy. C’était en 1996 : voilà un millésime ! Souvenir ému d’une première fois, étudiant en interminables vacances, avec les amis. Libération ouvrait ses pages Culture sur l’événement, on en était. Enfin. Il y avait Suede (Brett Anderson donnant un grand coup de pied dans un gobelet d’eau au moment d’entamer son concert avec Trash), Diabologum, Sparklehorse (dont c’était le premier concert français), Weezer, Garbage... Le temps a passé et la photographie a gardé son contraste saisissant : des groupes marquants, de ceux qui resteront, et d’autres plus éphémères qui font le sel de l’époque. Depuis on préfère l’hôtel au camping, parce qu’on est vieux et embourgeoisé.
Sylvestre Defontaine
DOUR FESTIVAL DOUR / BE DU 17 AU 20 JUILLET 2014 www.dourfestival.be
Vincent Théval
LA ROUTE DU ROCK ST MALO / FR DU 13 AU 16 AOÛT 2014 www.laroutedurock.com
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PALÉO FESTIVAL NYON Suisse
Paléo mise sur les talents suisses Six heures. C’est le temps qu’il a fallu au Paléo Festival Nyon pour écouler ses 200 000 billets. La 39ème édition va ainsi encore se tenir à guichets fermés pour accueillir son lot de stars : The Black Keys, Jack Johnson, Stromae, Elton John ou Placebo. Une situation idyllique qui bénéficiera aussi aux talents émergents, dont une forte délégation suisse de 19 groupes. Une proportion -un cinquième- qui reste stable depuis 2008 et la réintégration des formations helvétiques dans l’enceinte payante du Festival grâce à la création d’une scène supplémentaire. Au terme d’une exfiltration de six ans pour la plupart d’entre eux sur une scène gratuite du camping, les Helvètes effectuent un retour salutaire et salué. Une fin d’exil justifiée par une vitalité artistique retrouvée. De Polar à Oy via Grand Pianoramax, Kassette, Verveine ou Adieu Gary Cooper, la qualité de la scène suisse n’a pas pas faibli en 2014. « Au contraire, depuis cinq ans que nous avons repris en mains cette programmation pour Paléo, nous restons surpris par le foisonnement et le talent des groupes. Même pour dénicher des artistes capables de se produire désormais devant 2 000 personnes, nous avons l’embarras du choix », détaille Romain Gomis. Membre d’une équipe de trois programmateurs écumant clubs et festivals suisses et passant chacun en revue 80 à 90 concerts par an, Romain constate juste « le manque de renouveau des projets francophones et de la chanson ».
© Martial Fragnière
Des succès suisses Un bémol largement compensé par l’effervescence des scènes pop, rock, hip-hop et electro. La meilleure visibilité dont jouissent les talents helvétiques à Paléo s’est parallèlement traduite par un regain d’intérêt au sein des professionnels de la musique.
Après les succès à l’étranger de Stress, Sophie Hunger, Bastian Baker ou Kadebostany, « les artistes suisses sont clairement pris davantage au sérieux depuis quelques années », abonde Romain. Ce contexte favorable permet ainsi des opérations supplémentaires de mise en valeur de la niche helvétique. Ainsi, une collaboration entre Paléo et la Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles (FCMA) a débouché sur l’organisation de showcases destinés aux programmateurs internationaux (clubs, festivals, radios), agents et responsables de labels. Une belle vitrine que la FCMA soigne particulièrement. « Avec le festival m4music qui se tient à Lausanne et Zurich, Paléo est l’événement où la scène suisse est la plus mise en évidence. Et le plus efficacement », détaille le directeur de la FCMA Marc Ridet. Olivier Horner
PALÉO FESTIVAL NYON NYON / CH DU 22 AU 27 JUILLET 2014 www.paleo.ch
LE ROCK DANS TOUS SES ÉTATS France
Evreux se met sur son 31 L’irréductible festival ébroïcien précise une orientation axée sur l’international pour sa trente-et-unième édition, les 27 et 28 juin. Le cap de la trentième édition de ce festival détendu et convivial a confirmé un choix qui repose sur les têtes d’affiches cultes et la découverte indie qu’on retrouverait aisément dans les salles les plus pointues de l’hexagone. Ainsi, cette année, honneur à Kasabian, Massive Attack, Interpol, MGMT qui seront les locomotives de 2014. La cordialité et les dimensions humaines du « Rock » n’en font pas un festival cheap pour autant. C’est au contraire là que réside sa force : programmer du lourd en considérant que le confort du public et le sentiment de proximité avec les artistes sont des données capitales du spectacle vivant d’aujourd’hui. Côté découvertes, c’est en Normandie que ça se passe encore cette année. Les formations plus habituées des clubs moites que des scènes plein-air y ont aussi leur place, depuis toujours : après Chokebore, Kap Bambino, Melt Banana ou A Place To Bury Strangers, la crème de l’indietude est au rendez-vous cette année encore. Qu’on juge plutôt : Mars Red Sky, Acid Arab, Girls In Hawaii et bien d’autres confirmeront une fois de plus encore que le Rock offre un fidèle reflet de la programmation la plus pointue de l’année en cours. Normal, quand on sait que l’équipe gère également les rendez-vous de la salle de concerts de l’Abordage le reste du temps... Toujours s’adapter Avec une fréquentation qui s’accroît d’année en année, les structures d’accueil du site et la logistique sont
régulièrement repensées. Un camping plus vaste depuis la dernière édition, des forfaits adaptés à toutes les bourses et toujours très abordables, des navettes à 1 ¤ assurant l’aller et le retour jusqu’aux villes principales de la région, le RDTSE ne démérite pas sa place de festival agréable à vivre, garantie no stress. Il veille aussi à couver son label éco-event depuis 2010. Les groupes électrogènes sont surveillés, la pollution des sols est minimisée, les toilettes y sont écologiques, et la responsabilité environnementale du festivalier est stimulée. Prévention auditive, lieu d’accueil pour les juniors (la « garderie rock » prévoit d’ailleurs des prestations d’artistes sur les deux jours), restauration variée sur le site : le spectateur est choyé, mais jamais pris pour un enfant. Le cap de la trentaine passé, le Rock ouvre une nouvelle ère dans sa propre formule sans oublier de prolonger les recettes de son succès : solidarité, qualité d’accueil, moyens de diffusion toujours optimisés et proximité avec un public qui devient aussi de plus en plus acteur de son propre plaisir. Antoine Boyer
LE ROCK DANS TOUS SES ÉTATS EVREUX / FR DU 27 AU 28 JUIN 2014 www.lerock.org
© Sigried Duberos
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COUP DE CŒUR
DECONCERT!
MARSATAC France
De l’exigence et des références Du haut de ses seize ans, Marsatac montre une maturité et une expertise sans nul doute liées à son histoire complexe.
BENJAMIN CLEMENTINE
© Desmond Bovey
Supported by Les Vieilles Charrues
Est-ce parce qu’il jouait Othello au lycée que ce jeune Anglais, originaire du Ghana et désormais parisien, a gardé ce goût pour une forme de théâtralité lors de ses prestations scéniques ? Il y a de très fortes chances ! N’y voyons cependant aucun gimmick : derrière ces petits passages à l’acte saisissants, il y a surtout cette grande honnêteté artistique qu’il puise chez certaines de ses idoles, Jacques Brel, Léo Ferré et même chez la chanteuse d’opéra Maria Callas.
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Sans détour et surtout sans faux-semblant
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Fort caractère que celui de Marsatac. C’est qu’il lui aura fallu se défendre souvent, contre les éléments et les déménagements, entre autres choses. Une évidence pourtant : Marsatac est encore là et au lendemain de son quinzième anniversaire, le festival se porte bien ! De retour en septembre pour quatre soirées de fête, c’est une fois de plus grandement revisité qu’il se présente. Si c’est à la Friche Belle de Mai (haut-lieu de l’année 2013 durant laquelle Marseille fût Capitale Européenne de la culture, ndlr) que se déroulera le plus gros du festival, c’est au Silo le jeudi soir et le soir précédent dans un endroit encore tenu secret que se tiendront les événements. Outre une programmation musicale exigeante et variée, constante de ce rendez-vous, c’est en terme de scénographie et d’aménagements que Marsatac pense désormais. Sur scène mais pas que « La Friche est un lieu complexe que nous connaissons bien pour y avoir donné plusieurs éditions. Aujourd’hui notre volonté est d’ouvrir de nouveaux espaces au sein même de celui qui nous accueille, tout en valorisant le hors-scène avec un vrai travail de projection et d’animation » explique Dro Kilndjian, programmateur du festival. Recentrée sur Marseille (même si la collaboration avec la salle nîmoise Paloma continuera dans une autre temporalité et sous une autre forme), l’édition à venir compte donc enfoncer le clou d’une variété érudite, tant dans sa proposition artistique que dans les zones investies. Avec une lisibilité plus claire concernant les esthétiques et une offre dans laquelle « les couleurs musicales
seront plus franches et cohérentes, par soir et par scène », Marsatac affirme aussi sa capacité à mêler formations émergentes et références incontournables. Au programme, donc, un mercredi et un jeudi résolument tournés vers les nombreuses déclinaisons du rock’n’roll moderne, un vendredi traditionnellement versé dans le hip-hop et un samedi de clôture aux larges accents électroniques. Consolider l’existant Plus que jamais déterminé à consolider les liens entre les scènes tout en renforçant ceux qui existent entre les générations, Marsatac confirme son statut de festival
majeur en s’appuyant sur une réactivité et une adaptabilité directement issues de son parcours erratique. À la veille de cette seizième édition, rien ne semble pouvoir freiner l’élan d’un festival populaire et dénicheur auquel les marseillais doivent parmi leurs meilleurs souvenirs de concerts. Vivement septembre ! Jérémie Morjane MARSATAC MARSEILLE / FR DU 25 AU 27 SEPTEMBRE 2014 www.marsatac.com
ROCK IN OPPOSITION France
L’implication hors-norme qu’il affiche derrière son piano le conduit à aller droit à l’émotion, sans détour et surtout sans faux-semblant. En ces temps d’infortune, cette intensité est rare ; elle touche forcément, elle peut même sembler salutaire pour le public en quête d’une nouvelle intégrité.
Singulière opposition Avec déjà six éditions à son actif depuis 2007, le Rock In Opposition a définitivement imposé sa singularité dans le paysage des festivals de musiques actuelles. Le défi n’était pourtant pas gagné d’avance : redonner toute son actualité à une bannière restée inusitée pendant un quart de siècle, symbolisant à la fois l’idée d’une rupture avec la logique purement capitaliste de l’industrie musicale et, surtout, d’une foi indéfectible dans la puissance mobilisatrice et émancipatrice d’une expression artistique intransigeante. La frange la plus novatrice et créative du rock « hors-cadre » européen, réunie à la fin des années 70 autour des Anglais d’Henry Cow, reste au cœur de la programmation du RIO, mais les pionniers du genre (Magma, Univers Zéro, Présent, Faust, Fred Frith…) y cohabitent avec des groupes plus jeunes, dont la démarche s’inscrit dans le même état d’esprit anticonformiste, qu’il y ait ou non filiation stylistique directe avec les pères fondateurs.
E.A.
BENJAMIN CLEMENTINE en concert : Les Nuits Botanique > 16 mai Art Rock > 8 juin Eurockéennes > 4 juillet
© Lutz Dielh
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© Florian Gallene
Ici on partage L’événement a su fidéliser un noyau conséquent de connaisseurs venus des quatre coins du monde, mais réussit à séduire au-delà de ce cénacle grâce à de solides atouts. Le cadre d’abord, qui propose à la fois des conditions de confort auditif optimal, une atmosphère conviviale et la possibilité d’un hébergement abordable à proximité immédiate. Les contacts entre artistes et public, ensuite, sont favorisés et encouragés, tant de façon informelle que lors des rencontresconférences (bilingues) organisées à l’issue des concerts. Entre groupes participants,
la confraternité est de mise, la majorité des musiciens programmés tenant à être présents tout au long du week-end, afin d’écouter et soutenir leurs confrères. La même volonté de partage et de démocratisation préside aux actions pédagogiques entreprises, en liaison directe avec le festival, en direction des élèves de collèges et lycées, et aux ateliers de pratique instrumentale collective avec les élèves du Conservatoire du Tarn (cette année avec le groupe PoiL). Le festival tente également de fédérer autour de lui un réseau organisationnel hexagonal et même international, avec fin 2014, la première édition du festival RIO au Japon. Avec une fréquentation dépassant les deux mille spectateurs sur trois jours, le pari du RIO est d’ores et déjà gagné : fédérer en nombre, autour d’une programmation originale et exigeante, les mélomanes déterminés à s’opposer au rouleau-compresseur du consensus mou que génère la médiatisation à grande échelle de la musique. Aymeric Leroy
ROCK IN OPPOSITION LE GARRIC / FR DU 19 AU 21 SEPTEMBRE 2014 www.rocktime.org/rio/
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Mon père il dit qu’il aime pas la musique de supermarché.
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COUP DE CŒUR
DECONCERT!
LES ROCKOMOTIVES France
Viser la lune « C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien. Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage ». Hubert-La Haine, 1995-rien n’a changé.
NAÂMAN
Le gazon se transforme seulement en parquet d’intérieur en ce qui nous concerne. Les Rockomotives ont pour principal objectif d’être prescripteur. Un autre monde de l’electro, de la pop, du hip-hop, du punk et des sous-genres qu’aucun journaliste n’a encore eu l’appétence de qualifier.
© Desmond Bovey
Supported by Reggae Sun Ska
Il n’y a pas de secret : le reggae ne peut se vivre que dans la tradition ! Le Normand Naâman l’a bien compris : avec son comparse DJ et beatmaker Fatbabs, il s’attache aux productions historiques, celles qui sortaient des grands studios d’enregistrement jamaïcains, pour nous livrer l’essence même du genre. Il le fait à sa façon, sans passéisme ni mimétisme, avec ses références propres et surtout un son d’aujourd’hui qui mêle rythmiques roots, hip hop et ragamuffin au point de séduire le batteur historique Sly Dunbar himself.
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Il le fait à sa façon, sans passéisme ni mimétisme
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Avec un enthousiasme qui le distingue, il plaque un flow énergique qui, lui aussi, s’inspire des grandes figures du reggae, Junior Murvin, Dennis Brown ou Ken Boothe pour délivrer son message d’espoir à une humanité qu’il aimerait sur la voie de la rédemption.
© Jérome Sevrette
Pourquoi inscrire un festival auprès d’une population, pourquoi des acteurs luttent pour son assise en se battant pour des profits de bien-être territorial et non simplement comptables ? En quoi des festivaliers acceptent de se cogner des décibels en façade, des dodos de fortune ; en quoi des bénévoles participent de manière désintéressée à une aventure ? Car cela permet de se sentir vivant et d’influer une histoire de cité. Car l’épopée est humaine. Car ces positions ne sont pas idéologiques mais nécessité. Car une direction artistique et décorum sont des prises de positions politiques. À l’heure de la désertion malheureuse des urnes, nos événements peuvent être des solutions de ré-implication sur le local, nullement
Garorock > 27 juin Dour Festival > 20 juillet Paléo Nyon Festival > 23 juillet Reggae Sun Ska > date à venir
Jocelyn Borde
LES ROCKOMOTIVES VENDÔME ET LA RÉGION CENTRE / FR DU 23 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE 2014 www.rockomotives.com
Une éruption volcanique musicale Répartis sur une douzaine de salles, clubs, théâtres et églises de la ville, à distance de marche les uns des autres, plus de deux cents groupes, artistes et DJs donnent à voir le meilleur de ce que l’Islande offre musicalement.
© Rúnar Sigurður Sigurjónsson
David Fricke du magazine Rolling Stone a appelé Iceland Airwaves « le plus hype des week-ends du calendrier des festivals ». À juste titre : le festival de showcases de Reykjavik attire chaque année des milliers de visiteurs internationaux et a placé la musique pop islandaise sur la carte du monde. Comment se fait-il qu’une île lointaine comptant 330 000 habitants produit tant de talent et d’originalité ? Et comment des artistes comme Sigur Rós et Múm y ont réussi, dans le sillage de Björk, à conquérir tant de territoires étrangers ? La réponse est simple : grâce à Iceland Airwaves, cinq journées (cette année entre 5 et 9 Novembre) qui prennent place au cœur de Reykjavik.
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Les actes de contestations ont muté : block parties, raves, festivals qui sous le sceau de la promotion touristique s’autorisent le luxe d’éduquer artistiquement des foules. Sans primaire ni gadget promotionnel, le programme politique de ce coin de Loir et Cher est clair : orienter la visée sur des talents émergents loin des curseurs radiophoniques. Affirmer son droit à la fête : « you gonna fight for your right to party », recentrer les priorités comme contestation à la morosité. Vendôme érige en raison d’être ces postulats comme l’ensemble des événements de ce journal.
ICELAND AIRWAVES Islande
E.A.
NAÂMAN en concert :
des tribunes, seulement des zones d’expression, de liberté et de curiosité.
L’industrie musicale au sens large fonce droit dans le mur comme Jean Alesi sans que cela n’en soit un drame. Il y aura toujours de la passion, de la curiosité pour les marges, des actes de rébellion artistique, des artisans, des contre-vérités aux logarithmes d’exploitation d’une partie du secteur à la traîne. On peut réfléchir à l’humain sur des jauges de 40 à 70 000 personnes. Le remplissage n’est pas la question. Les Rockomotives s’insèrent dans cette fédération car la volonté première est de parler aux gens, de réfléchir à une proposition collectiviste pour une société plus douce durant quelques jours. Inscrit tel quel sur un statut Facebook, nous passerions pour de dangereux idéalistes. « L’important c’est d’aimer » minaudait un obscur chanteur chauve. Pour une fois, on va appliquer à la lettre les consignes de la grande variété française pour cette fin octobre 2014. Mais toujours le poing levé.
Alors qu’il ne disposait pas d’une infrastructure de concert décente, le manager de GusGus organisa en 1999 la première édition de Iceland Airwaves dans le hangar 4 de l’aéroport de Reykjavik. Dans la foulée, le festival déménagea au centre-ville, ce dont profitera amplement l’esprit festif de la manifestation. La production musicale locale s’est entre-temps développée comme un aimant touristique majeur à tel point que «Iceland Airwaves» affiche complet des semaines à l’avance. Les visiteurs peuvent en journée prendre un bus pour rejoindre, dans les environs, des champs laves percés de geysers ou approcher le vacarme de cascades spectaculaires ou encore, se détendre dans le Blue Lagoon. Tout cela fait du voyage un inoubliable expérience. Pour les non résidents, le festival est une excellente occasion de rencontrer les Sigur Rós ou Emiliana Torrini de demain. Pour Islandais, il est LA chance de voir enfin en live des formations de renom telles Kraftwerk, Flaming Lips ou Savages. Avoir programmé The Drums ou the Raptures alors inconnus du public plaide certainement pour qualité découvreuse du festival.
Des journaux et magazines réputés comme The Guardian, Mojo ou Metal Hammer envoient chaque année leurs chroniqueurs à Reykjavik pour surveiller ce qui se trame dans le Grand Nord, tandis que des labels indépendants comme Morr Music ou One Little Indian sont impatients de découvrir les formations islandaises qu’ils pourront développer. Ólafur Arnalds, Of Monsters and Men, FM Belfast ou Ásgeir n’y ont certainement rien perdu ! En Islande, l’accès aux bars ou clubs où l’alcool est disponible est interdit aux moins de 20 ans. Qu’à cela ne tienne : les cafés, disquaires et bouquinistes organisent en journée des concerts off de groupes programmés le soir dans la programmation officielle. En bref, Iceland Airwaves est un festival de musique où toute la communauté est impliquée. Pour les groupes islandais, c’est l’événement majeur de l’année et un possible tremplin vers une reconnaissance internationale. Le tout venant des amateurs de musique est tout aussi vite conquis par l’ambiance décontractée du festival. Qui a visité une fois Airwaves veut y retourner chaque année ! Dirk Steenhaut
ICELAND AIRWAVES REYKJAVIK / IC DU 05 AU 09 NOVEMBRE 2014 www.icelandairwaves.is
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COUP DE CŒUR
DECONCERT!
REGGAE SUN SKA France
Du vignoble médocain à la ville Avec plus de 150 000 spectateurs payants lors de ses deux précédentes éditions, le Reggae Sun Ska a battu tous ses records d’audience et a également intégré le cercle très fermé des plus grands festivals hexagonaux.
FAKEAR
© Desmond Bovey
Supported by Festival Panoramas
Quand les jeunes artistes électroniques lorgnent du côté du jazz ou de la musique contemporaine, ils ne tendent pas forcément à l’abstraction. Ainsi, si Fakear s’attache au processus répétitif de Steve Reich, parmi les pères de la scène minimaliste, il ne cherche que de quoi nourrir ses boucles electronica sensibles et hautement évocatrices sans jamais sombrer dans la complaisance rythmique.
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Il ne cherche que de quoi nourrir ses boucles electronica
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Ce chef de file de la nouvelle scène électronique française, digne héritier aussi bien de Brian Eno que de Pharoah Sanders, passe pour expert dans la manière de nous faire traverser des paysages sonores jusqu’alors inexplorés. Il le fait, pas à pas, avec cette manière si particulière d’avancer en équilibriste sur le fil du groove. En cela, l’avenir lui appartient, et c’est tant mieux ! E.A.
FAKEAR en concert :
Festival Panoramas > 19 avril Terres du Son > 12 juillet Dour Festival > 18 juillet
© Valentin Campagnie
Pour accompagner un essor encore plus important, le Sun Ska a intégré la programmation de l’Été Métropolitain organisé par la communauté urbaine de Bordeaux et déménagé sur le campus universitaire à cheval entre Pessac, Talence et Gradignan. Le festival passe ainsi sur quatre jours de concerts et de manifestations – au lieu de trois auparavant – disséminés sur six scènes différentes. Trois scènes seront consacrées aux concerts des têtes d’affiche, une autre sera réservée aux jeunes talents en découverte, la quatrième consacrée au dancehall et enfin la dernière représentera fièrement la culture dub et les sound
Gilbert Pytel REGGAE SUN SKA DOMAINE UNIVERSITAIRE PESSAC-TALENCE-GRADIGNAN / FR DU 31 JUILLET AU 3 AOÛT 2014 www.reggaesunska.com
MONTREUX JAZZ FESTIVAL Suisse
Live Music at its best Créé en 1967 par Claude Nobs, le Montreux Jazz Festival est devenu l’un des événements culturels les plus insolites, avec environ 250 000 visiteurs chaque année. Si le jazz constitue sa source historique, les autres styles de musique y ont immédiatement trouvé leur place, avec comme point d’ancrage le mélange des genres et les expériences inédites si chères à l’esprit de Montreux. Unique par ses choix de programmation ambitieux, le Festival offre durant deux semaines un écrin élégant, une technologie de pointe pour les musiciens et un temps suspendu propice aux anecdotes. Ainsi Aretha Franklin, Nina Simone, Miles Davis, Ray Charles, Marvin Gaye, Prince, David Bowie, Radiohead ou Leonard Cohen y ont livré des performances mémorables, et l’histoire continue de s’écrire chaque année... 2014, 48ème édition: Stevie Wonder, chapitre manquant à l’histoire des musiques fondatrices du Festival, jouera pour la première fois à l’Auditorium Stravinski. L’un des vieux rêves de feu Claude Nobs se réalise, et le Festival poursuit son dialogue euphorique avec toutes les générations de la musique en marche, de Pharrell Williams à OutKast en passant par l’insatiable Damon Albarn, la corrosive Daptone Super Soul Revue, ou Wayne Shorter avec Herbie Hancock. L’ouverture du Montreux Jazz Club l’an dernier était reconnue d’utilité jazzique par le public et les artistes, dont certains ont expressément demandé à venir s’y produire. Son intimité taillée pour l’expérience improvisée permet d’accueillir cette année les formations actuelles des plus grands noms du jazz, avec notamment Jack DeJohnette, Matt Garrison et Ravi
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systems. On retrouvera également une aire de dix hectares de prairie desservie par le tram et le bus avec un camping pouvant accueillir 25 000 personnes et un parking pour 5 000 véhicules. À côté de la musique, le public pourra également découvrir un village détente et un marché. Depuis ses débuts, ce festival éco-responsable bénéficie du soutien total et sans relâche de tous les acteurs du mouvement (artistes, managers, labels de disques, tourneurs etc.), ce qui lui a permis de s’affirmer aujourd’hui comme le premier événement reggae en France et l’un des cinq premiers en Europe. Dès ses origines, le Sun Ska a
tenu à maintenir le même esprit positif, une bonne ambiance, un prix d’entrée très attractif et une aire d’accueil des festivaliers gratuite. Sa communication s’est construite petit à petit, avec peu de moyens, et a pu s’étendre à l’Europe entière grâce à un réseau très organisé de spécialistes et de passionnés. Chacune des éditions souligne la participation de nombreux bénévoles et l’implication dans le projet de la population et des associations locales. En ce qui concerne la programmation musicale, elle sera comme toujours à la fois prestigieuse et éclectique avec la présence de stars internationales agrémentée de jeunes groupes ou de découvertes totalement exclusives : tous les genres de reggae seront présents, du roots au dancehall en passant par le dub, le rocksteady ou le ska. Bien entendu, la très dynamique scène des sound systems ne sera pas oubliée avec la participation de nombreuses sonos réputées. Plus de quatre-vingt artistes sont annoncés dont certains gros noms sont déjà confirmés : Shaggy, Beenie Man, Danakil, Madness, Tiken Jah Fakoly, Patrice, The Skatalites, Busy Signal, Naâman, Kabaka Pyramid, Chronixx, The Skints, Daniel Bambaata Marley, Flavia Coelho, Cat Empire etc.
Coltrane, le projet kaléidoscopique Prism du bassiste Dave Holland, Mulatu Astatke, Hiromi, Buika, Benjamin Clementine ou Fink. Au Montreux Jazz Lab, repère cossu de nouvelles générations, se croisent aussi bien Lykke Li, MGMT, London Grammar, Metronomy, Goldfrapp, qu’Etienne Daho, Agnes Obel, Angus & Julia Stone, Earl Sweatshirt, Archive, Temples, Sohn, Chet Faker, Darkside ou Oh ! Tiger Mountain… Si les scènes payantes du festival en sont la vitrine la plus prestigieuse, les nombreuses scènes gratuites contribuent pleinement à faire battre le cœur du festival et à porter les artistes émergents : leurs programmations seront annoncées au pic fleurissant de juin ! Montreux, c’est l’histoire d’actes magnétiques, dans un cadre naturel à tomber.
MONTREUX JAZZ FESTIVAL MONTREUX / CH DU 4 AU 19 JUILLET 2014 www.montreuxjazzfestival.com
© Lionel Flusin
© LE ROY Guillaume
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© Ronan Gladu
Envie de faire la fête en Bretagne ? Retrouvez toutes les actualités, les événements à ne pas manquer, près d’une centaine de festivals, les meilleurs cafés-concerts... Bref, tous les bons plans sont sur notre site web. Une petite visite s’impose.
© JOUBARD Nicolas
www.vibrez-tourismebretagne.com
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COUP DE CŒUR
DECONCERT!
YOUNG FATHERS
Supported by GéNéRiQ Festival © Nathalie Nizette
COULEUR CAFÉ Belgique
Magie noire sur la ville multicolore © Desmond Bovey
Sans renier ses valeurs fondamentales, le festival urbain bruxellois s’offre un bain de jouvence pour son vingt-cinquième anniversaire.
Ce trio d’Edimbourg construit aujourd’hui sa propre légende. Ses membres originaires aussi bien du Libéria que du Nigéria n’ont pas d’équivalent quand il s’agit de retourner à la source rythmique et mélodique première. On se croit revenir aux plus belles heures de Massive Attack ou De La Soul tant la fusion des genres dub, afro, hip hop, jungle, broken beat et même folk, naît sous les doigts experts de ces jeunes surdoués de l’indie rap.
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Retourner à la source rythmique et mélodique première
Urbain, black et groovy Catalogué «world» à ses débuts, Couleur Café s’est métamorphosé en festival
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Il en résulte un propos constamment éclaté, décharné et détraqué avec cette touche quasi psychédélique qui le rend si lumineux. Le grand David Byrne des Talking Heads, Alt-J et même l’incontournable Diplo ne s’y sont pas trompés : ils ont d’emblée rejoint la cohorte sans cesse grandissante des fans à travers le monde. E.A.
YOUNG FATHERS en concert : Garorock > 27 juin Eurockéennes > 5 juillet Vieilles Charrues > 18 juillet Paléo Nyon Festival > 26 juillet
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Posant ses chapiteaux bigarrés sur le site industriel bruxellois de Tour & Taxis, là-même où les trains de marchandises devaient jadis dédouaner leurs précieuses cargaisons, Couleur Café justifie plus que jamais sa vocation de festival sans frontière. Alors qu’il fête son quart de siècle, Couleur Café affirme fièrement une identité qui lui est propre et réussit à chaque fois un numéro bluffant d’équilibriste pour se distinguer de la concurrence. N’oubliant pas qu’un festival est un organe vivant, ses organisateurs ont toujours le feeling pour se remettre en question sans perdre leurs valeurs fondamentales, proposer une affiche qualitative sans tomber dans la surenchère et défendre un monde écoresponsable en visant un équilibre financier synonyme d’autonomie.
urbain ouvert aux nouvelles tendances qui groovent. Funk, hip-hop, electro, soul, chanson, pop, reggae, rock trouvent leur place dans une programmation étalée sur trois jours durant lesquels les musiques «black» restent dominantes. Cette année encore, les noms fédérateurs (Jurassic 5, Bootsy Collins, Burning Spear) y côtoient les artistes locaux (Girls In Hawaii, Magnus, Puggy, Veence Hanao) et les talents émergents (Skip & Die, Akua Naru, La Yegros). Plutôt que de rechercher la «grosse» tête d’affiche, Couleur Café mise sur les nouveautés, les projets spécifiques ou les groupes à valeur ajoutée même s’ils évoluent dans une niche. Camping Zen et Cool Art Café Et le public suit. L’année dernière, le festival battait son record d’affluence avec plus de 82 000 spectateurs. Plus jeune (la majorité du public a entre 18 et 24 ans), toujours familiale et colorée,
cette assistance vient pour communier musicalement mais aussi pour partager d’autres plaisirs. Car Couleur Café, c’est aussi une organisation responsable dont l’esprit positif déteint sur l’atmosphère. C’est un camping «Zen» qui porte bien son nom, un Palais du Bien Manger qui vaut trois étoiles chez Michelin, un Cool Art Café où se tient une expo sur le thème de la Grande Bouffe, des accords de gratuité avec les transports en commun et des musées bruxellois, des cours de danse, des bars à cocktails, des fanfares, un souk et plein de bonnes vibes. Luc Lorfèvre
COULEUR CAFÉ BRUXELLES / BE DU 27 AU 29 JUIN 2014
www.couleurcafe.be
FESTIVAL PANORAMAS France
L’electro au pluriel Comme chaque année désormais, le retour du printemps dans le Finistère rime avec l’arrivée imminente… d’une nouvelle inondation. Mais rassurez-vous, celle-ci n’est pas d’un genre catastrophique, bien au contraire ! Il s’agit du flot des 25 000 spectateurs exaltés de Panoramas qui, pendant la durée du festival, fait plus que doubler la population morlaisienne. Et l’association Wart, organisatrice de l’événement, met tout en œuvre pour multiplier les débordements de plaisir et d’émotions. L’electro n’est pas un genre, elle est tous les genres à la fois. Voilà probablement pourquoi elle occupe une place de choix depuis de nombreuses années dans la programmation de festival. Les pointures internationales Boys Noize, Mr Oizo, Parov Stelar, Rone, Zeds Dead, Cashmere Cat croiseront les artistes très prometteurs que sont Acid Arab, Fakear, Jabberwocky. Car si, comme le disait Voltaire, « tous les genres sont bons, sauf le genre ennuyeux », on vient à Panoramas pour danser sur un joyeux mélange de techno, hip hop, jazz, pop, rock, house, bass music, afro, garage... Cette soif d’ouverture, de liberté et de fête a permis à Panoramas de tisser au fil des ans des liens privilégiés avec son public, hissant l’évènement parmi les rendez-vous musicaux français immanquables. Le festival se paie même le luxe d’afficher complet trois années d’affilée avant l’ouverture des portes du Parc des Expositions de Langolvas spécialement réaménagé et relooké. Mais c’est sans oublier tous les évènements organisés pendant Panoramas, avec les associations partenaires, qui investissent les sites les plus divers et insolites : club, MJC, cinéma, théâtre, mais aussi musée,
rues, église, appartements privés, piscine… À ce sujet, cette 17ème édition aura une saveur toute particulière pour l’association Wart. Elle sera en effet l’occasion de poser la première pierre de la plateforme multiculturelle SE/CW en compagnie des deux parrains du projet, le musicien Rodolphe Burger et le chorégraphe Bernardo Montet. Porté main dans la main avec deux autres structures morlaisiennes – le Cinéma la Salamandre et le Théâtre de l’Entresort – SE/CW a pour but de réinvestir l’ancienne Manufacture des Tabacs, un lieu emblématique de Morlaix, pour y mêler musique actuelle, cinéma, théâtre et danse. Une idée du genre en mouvement, qui s’expérimente, se partage et se réinvente : Panoramas s’écrit bien au pluriel. Thomas Faliu
FESTIVAL PANORAMAS PAYS DE MORLAIX / FR DU 18 AU 20 AVRIL 2014
www.festivalpanoramas.com
© E.T
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LES EUROCKÉENNES DE BELFORT France
Iceberg, au-delà des frontières Lancée en 2013, l’Opération Iceberg a ainsi vu les Eurockéennes s’associer à la Fondation CMA (Fondation pour la Chanson et les Musiques Actuelles) suisse pour regrouper des acteurs culturels des deux pays autour d’un projet d’accompagnement de jeunes artistes. Le but ? Offrir à ces espoirs tout un arsenal d’outils, de conseils, de rencontres pour accélérer leur montée dans le grand.
Si tous les festivals jouent généralement la carte des nouveaux noms de la scène locale au milieu d’une programmation plus musclée, leur action ne pouvait se limiter à cette seule visibilité annuelle. C’est pourquoi les deux parties ont décidé de mettre en commun leur expertise afin de transmettre expérience et savoir-faire à ces espoirs. Durant un cycle de deux ans, les heureux élus, sélectionnés des deux côtés de la frontière et au nombre de neuf pour cette première, se voient proposer résidences, formations, concerts, et ateliers de rencontres avec des professionnels qui vont les guider dans plusieurs axes d’une carrière : artistique, technique et communication. « Depuis 1995, les Eurockéennes suivent avec attention les groupes régionaux. Avec Iceberg, c’est une nouvelle étape dans l’accompagnement que nous franchissons. Deux objectifs : élaborer des projets expérimentaux autour du live et créer les conditions de développement artistiques de ces talents émergents par des rencontres avec des artistes aussi divers que Pedro Winter ou encore Côme Aguiar, directeur musical d’Oxmo Puccino » ajoute Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes. Par ailleurs, un « kit mobilité » facilitera la circulation des artistes sur les territoires concernés.
© Le Gouvernement-Schlep
L’émergence c’est désormais leur affaire toute l’année Des tables rondes ont permis de dresser un bilan à mi-parcours et d’ouvrir à ces artistes un carnet d’adresses, leur permettant de rencontrer responsables de festivals, tourneurs, programmateurs de salles, labels et
Brouiller les pistes Espace d’innovations et d’expérimentations artistiques, Les Tombées de la Nuit questionnent dans un même élan la place du spectateur, le lieu et le mode de représentation, en étroite complicité avec les artistes qu’elles invitent. « Dès lors qu’il peut être défini, un événement comme les Tombées de la Nuit est un peu cuit. » Le propos de Claude Guinard, directeur artistique depuis 2003, a le mérite d’être clair. Pas question de « s’installer » et de proposer les mêmes recettes d’une édition, voire d’un spectacle, à l’autre. Ainsi le festival a-t-il rebattu les cartes de son espace-temps l’an passé, déployant ses propositions artistiques au fil de trois week-ends en juillet, sur trois territoires du pays rennais. Changer la forme, et ainsi bousculer les habitudes, est apparu comme une des clés pour préserver le fondement du projet. Attachées à (ré) inventer des complicités entre la ville, les artistes et les spectateurs, les Tombées de la Nuit proposent cette année un focus sur les grandes formes du cirque contemporain. Avec notamment le retour du Nofit State Circus, collectif circassien gallois découvert ici-même en 2008 (Tabù). La compagnie de Firenza Guidi vient présenter, pour la première fois en France, sa nouvelle création Bianco. « Bataille de sens, de sons et de mouvements, ce spectacle total - qui revendique les sensations fortes - oscille entre concert de rock, théâtre contemporain et voltige acrobatique », et place le public, prié de se tenir debout, au cœur de son impressionnant dispositif. « Nous sommes dans un rapport à l’œuvre
ici encore assez inhabituel », insiste Claude Guinard. « Il y a une vraie dynamique de troupe, un véritable souci du collectif, qui se ressent dans leurs spectacles, et un questionnement perpétuel sur la place du spectateur. On parle souvent d’expérience personnelle, intime du spectateur. Cette dimension est sublimée par la complicité qui se crée quand on partage ensemble ce type d’expérience hors-norme. » Aux Tombées, le spectateur est, sinon mis en danger, du moins un peu bousculé. « S’il n’est pas complice, ça ne peut pas fonctionner. » Son regard, son positionnement sont un peu décalés, l’ambition affichée étant de le sortir de sa routine de spectateur. « Notre mission n’est pas d’agglomérer des propositions artistiques sur un temps et un territoire donnés, mais de les accompagner au mieux », et de créer un élan collectif qui mette en scène, et en jeu, les artistes, les habitants et le public. Julien Coudreuse
LES TOMBÉES DE LA NUIT RENNES / FR DU 28 JUIN AU 9 JUILLET, DU 3 AU 6, DU 11 AU 13 ET DU 17 AU 20 JUILLET 2014
L’Opération Iceberg (projet soutenu par l’Union Européenne - FEDER) pose déjà la question de son avenir. « Cette première correspond à un test que nous souhaitons élargir à des pays non francophones comme la Belgique ou l’Allemagne » prévoit déjà Jean-Paul Roland. La terre se réchauffe, l’Iceberg grandit déjà. www.operation-iceberg.eu Pascal Bertin
LES EUROCKÉENNES DE BELFORT BELFORT / FR DU 4 AU 6 JUILLET 2014
www.eurockeennes.fr
© Seventh Wave
LES TOMBÉES DE LA NUIT France
médias. Et à l’inverse, de mettre un bon coup de projecteur sur leurs noms auprès des professionnels. Ainsi le collectif hip-hop mulhousien D-Bangerz a-t-il trouvé un tourneur et va-t-il jouer cet été sur les scènes des Eurockéennes et du Jardin du Michel, à Bulligny. La chanteuse de Lausanne Billie Bird et l’artiste de Vevey Verveine ont aussi été retenues pour se produire au Paléo festival. Par ailleurs, lors d’un atelier, l’artiste belge An Pierlé a livré à Verveine des conseils pour le chant, la scène, des contacts, et généré des échanges avec un producteur.
www.lestombeesdelanuit.com
Bianco/NoFit state circus du 28 juin au 9 juillet
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BUSARA Zanzibar
Les sons de la sagesse C’est février à Zanzibar et les célèbres rues étroites de ce site du patrimoine mondial de l’UNESCO sont en pleine activité. Dreadlocks et burka, Mohawks et tongs, vous verrez tout cela, côte-à-côte. La diversité est monnaie courante et les sourires illuminent tous les visages. compétence, l’originalité et les messages de paix, d’unité et de tolérance. Le public accueille toujours favorablement les artistes de talent quel que soit leur genre : contemporain ou traditionnel, d’origine rurale ou urbaine, célèbre ou en devenir. Dernièrement, le festival a eu l’immense honneur de recevoir des artistes tels que Zanzibar Legend et la célèbre chanteuse de taarab Bi Kidude, Nneka (Nigeria / Allemagne), Mokoomba (Zimbabwe) et Jagwa Music (Tanzanie). Il y en a pour tous les goûts à Sauti za Busara et tout le monde est bienvenu !
© Link Reuben
Pourquoi toutes ces personnes venant des quatre coins du monde se retrouvent ensemble sur une petite île de l’océan Indien au large de la côte tanzanienne ? Pourquoi à chaque tombée du jour la foule converge dans une seule direction, celle du Old Fort de Stone Town ? Vous n’avez pas besoin de chercher la réponse bien loin (ou de tendre l’oreille). Tout le monde se dirige vers le Festival numéro 1 d’Afrique de l’Est : Sauti za Busara !
Ce qui signifie littéralement «les Sons de la Sagesse » en swahili. Très souvent présenté comme « la fête la plus sympathique de la planète », Sauti za Busara a acquis une renommée locale, régionale, nationale et internationale pour sa programmation diversifiée, son emplacement privilégié et son ambiance unique. Le festival propose toujours le meilleur de la musique africaine actuelle présenté entièrement en direct ! L’accent est mis sur la
La crème tanzanienne En 2014, Busara a célébré sa 11ème édition. Qu’a-t-il concocté cette année encore pour qu’il soit si spécial ? Busara a sélectionné la crème des groupes émergents de Tanzanie notamment les Seven Survivor, Hoko Roro et Jhikoman, ainsi que des stars internationales comme le légendaire Ebo Taylor (Ghana), Wunmi (UK / Nigeria) et Jupiter and Okwess International (RDC). Le festival ne se limite pas aux concerts et à l’action de la scène principale. En effet, il a été complété par une sélection exceptionnelle de films sur la musique africaine. Ces projections ont lieu dans l’amphithéâtre du vieux fort en plein air. Aussi le Busara Xtra, organisé par la communauté locale, vous invite à participer à d’autres activités partout en ville. Ainsi vous êtes conviés à voir le groupe de Taarab le plus ancien encore en pratique à Zanzibar dans sa salle de répétition privée et à écouter les rythmes entraînants des tambours ngoma accompagnés de leur danse traditionnelle, le tout dans un cadre intimiste.
Le festival ne s’arrête pas là ! Zanzibar n’est pas un lieu anodin. En parallèle de vos soirées endiablées sur fond de musique, vous pouvez profiter d’un cadre exceptionnel avec les célèbres plages de sable blanc de Zanzibar. Sans parler des croisières en boutre au coucher du soleil, des plats délicieux aux notes épicées de la place de Forodhani, des soirées dansantes dans les bars locaux, de la visite des fermes aux épices, de la plongée sous-marine où vous côtoierez les dauphins et les tortues de mer et enfin la forêt de Jozani, qui abrite de rares singes « Colombus » et une faune fascinante. Vous ne serez pas en reste ! C’est peut-être plus qu’une coïncidence que le festival se déroule sur le week-end de la Saint Valentin. En effet, c’est le moment idéal pour célébrer l’amour et la solidarité dans le langage universel de la musique, comme le préconise Busara. La prochaine édition aura lieu du 12 au 15 février 2015.
BUSARA STONE TOWN / TZ DU 12 AU 15 Février 2015 www.busaramusic.org
TERRES DU SON France
Fertile en projets inédits En juillet, Terres du Son fête sa 10ème édition. Depuis ses débuts, le festival n’a cessé de monter en puissance. De 4 000 festivaliers en 2005, ils étaient 32 500, l’an passé, dans le décor bucolique du domaine de Candé, à côté de Tours. Dès ses débuts, le festival a pris le parti de mélanger têtes d’affiche à la renommée internationale et artistes découvertes. C’est la force de Terres du Son. Et pour ses dix ans, il entend bien frapper fort en réitérant ce mix gagnant. Trois jours, trois cartes blanches Une totale liberté à été donnée à : Ez3kiel, Ben l’oncle Soul ou encore Les voleurs de Swing. Ces trois artistes piliers de la scène tourangelle convient à leurs côtés des copains, des invités surprises et concoctent des arrangements inédits. Histoire de faire la fête et de donner un show unique aux festivaliers. Six créations originales Un vrai plus, cette année, ce sont les six créations ex-nihilo incubées par l’équipe Terres du Son. Elles sont le fruit de rencontres, de partage à l’image de LO CHA NI, un échange artistique entre des musiciens français, tchadiens et maliens; de Pacha Uchuk, collectif de 9 artistes tourangeaux (musiciens, comédiens, danseurs) partis en Équateur à la rencontre d’artistes équatoriens ; ou encore de Ashes to machines imaginé par le musicien globe trotter Jeff Sharel qui partage la scène avec Julien Lourau (saxophoniste français), Daniel Mancero (pianiste équatorien) et Grecia Alban (chanteuse et violoncelliste équatorienne).
Ces créations sont aussi l’aboutissement de projets un peu fous : Trombines est en effet un ciné-concert hors normes. Cinq musiciens tourangeaux créent une bande-son sur des archives amateurs. Caïman Philippines, s’installe dans la bibliothèque du château de Candé pour réinterpréter ses morceaux sur l’orgue Skinner, classé monument historique. Le Tours Soundpainting Orchestra propose, lui, son Tribute to the Beatles avec 150 personnes sur scène. À noter que les créations (sauf Tribute to the Beatles) sont jouées dans le Village gratuit du festival, dans lequel les visiteurs peuvent également profiter de spectacles jeune public, de débats et rencontres sur le développement durable ou encore de la gastronomie tourangelle. Cette effervescence créatrice promet un moment exceptionnel pour les dix ans de Terres du Son.
Delphine Coutier
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TERRES DU SON TOURS / FR DU 11 AU 13 JUILLET 2014 www.terresduson.com
© Maxime Hillairaud
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Régie Publicitaire Hervé Castéran (Les Eurockéennes & AMC communication)
La photo de couverture est issue du Busara Festival. Numéro ISSN : 1763-0603 Territoire de Musiques Association Loi de 1901 Code APE 9001Z Siret 791 831 670 000 17
Graphisme laCompagnie
Direction de la publication Les Eurockéennes / Jean-Paul Roland
Impression Est Imprim
Coordination générale Guillaume Chauvigné, Hervé Casteran Valentin Flausse (web), Alice Bocquet, Marie-Lou Cayot (Les Eurockéennes de Belfort)
Les festivals sont responsables du contenu éditorial et iconographique de leurs articles.
SPOT FESTIVAL ARRANGERES AF ROSA – DANSK ROCK SAMRÅD I SAMARBEJDE MED MXD – MUSIC EXPORT DENMARK, FILMBY AARHUS,SHAREPLAY, PROMUS, GAFFA, KODA, DAF, DPA, DMF, DUP & CPH:DOX. - STØTTES AF STATENS KUNSTRÅD / AARHUS KOMMUNE / AARHUS 2017
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T. EMIL DE WAL ERK ADNASE AFE AMA L NGINN ALCOHO BENAL MADS SONSE THE ATTIC SLEEPERS THE LIC FAITH RN BLACK BOOK AWE BRAMSEN BROBJÖ LODGE BLAUE BLUSOME WELLS BEGLOMEGNO KE BYR TA FO COMMUN MEMORIAMSE DÁN IONS COPIA DOB ME THE BLUE VAN STINE JAL FO LE SYSTEMA THE DE DANSKE HYR ELECTRIC EYENO CULTURE IN DER DÍSAIS THE FUCK ART, LET'S ELIN KÅVENNO EUZEN FARAONO ECL DANCEDE IDA GAR FEEL FREEZE FORECTIC MONIKER GREGERSEN GRÍS D GET YOUR GUN FOSSILS GILLI GINGER AKIA IBERIASE ICE CRE ALAPPALÍSAIS HABADEKUK SON NINJA GLASS KEEP CAMPING AM CATHEDRAL I’LL BE DAMNED JA HALD HAND OF DUST HEIM KILL J KÖNIG ATT IN LONELY MAJEST EXTRAORDINAY GEN KOSTCIRKELN KUJ Y JULIAS MOON TLE ON MEN LA LA LA THE LEA LESS WIN LISERST LOWLY LUCY LOV OF MOUNTAINS MY E M.C.HANSEN MALPRACTICILLE LORD SIVA LOVESPEED GUE LOW HEA E ER MASKINVÅD MON RT THE BRAVE NAK VEDERSØ, MADS T OLIVER THE ED FEAT. DAMSGAARD KRIS THE NEW SPRING TENSEN & LUCY PERNILLE ROSENDAHL, FREDER LOVE IK EMILIE NICOLASNO NORDLYD FEA NORDENS TONENEGASH ALI NELSON CAN NORDKLANG SES NOVEMBERDECET. ANE BRUN, MIKAEL SIM SIONS PSON & ALIC PHENIX THE PORMBER OF THE WAND AND THE E BOMANNO/DK/SE TUG MOO UES N E PANAMAH PEN MAN OF WAR POW BELLS ROCQAW NY ERS SCHANNONG SEAALI ROUGH DAYS FOR DIAM OLO QUICK QUICK OBEY RIN POLICE PEOPLE SNAVS CHANGE ANN SEE SEKUOIAOND TRADE LUIS RUSTUM G THEM NA MACHINESE TOW SPILLEMÆNDENE TAIS TEEN SHINY DARKLY S!VAS SLEEPNAN KUNSTNER VIVI N PORTAL TREEFIGHT FOR SUNBEAMS TELLAVISIONDE TIREDPARTY TAPE S. WESTMARK D LINES VILD $MITH VÖKIS KRIS LIGHT TRULSNO TUSQDE UKE THE WHITE ALBUM TIAN WARREN WE NDT OG MANGE F INVENTED PARISCH THE WOKEN TRE LERE ES XOLO ISLAND INTERACTIVE ZHALASE EN KONFERENCE GRUPPER, NYE SAMT EN BRANDING MULIGHE
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