févRIER mars 2013 Gratuit
Vicious Circle Féppia 40 ans du CAPC Cortex Athletico
TOUS SUR LE PONT ! La Cub vous invite à l’inauguration du pont Jacques-Chaban-Delmas
15, 16 ET 17 MARS 2013 Informations sur www.lacub.fr
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Édito - sommaire
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février mars
2013
4 Give me 5 6 Pssst ! 8 En ville
L’Espagne d’ici 10 Formes et industries
Friches and Cheap Diébédo Francis Kéré, Bridging the Gap 14 Ouvre-Toit 18 Échappée belle
Toulouse ô toulouse 24 Tables & Comptoirs
Sylvie Cazes Tournée des chefs 26 Agenda 28 Sono
20 ans de Vicious Circle 5 ans de la Féppia 34 Entre Actes
Molly Bloom Cyrano L’ hiver de toutes les danses 40 Œil en faim
Actu des galeries 40 ans du CAPC 46 Écrans 50 Smala 51 Bulles-hit 52 Plaît-il ?
Cortex Athletico Couverture
1988 Haim Steinbach s’empare des murs du CAPC, des codes de la publicité pour diffuser des slogansœuvres mettant l’accent sur l’efficacité du slogan comme véhicule communicatif. La triple répétition de “On vend du vent” marque les esprits. Vingt cinq ans après alors que nous célébrons les 40 ans du musée, cette œuvre n’est jamais autant d’actualité.
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au bout de la langue Par Laurent Boyer
Gavé « Gavé » n’est pas seulement un mot local, il est aussi vulgaire. Les gens d’ici bien élevés se l’interdisent et l’interdisent à leurs enfants, pour préserver le statut culturel d’une existence supérieure, évaluée à son registre de langue. Mais peut-être aussi ont-ils sincèrement remarqué la laideur causée par l’emploi intensif de ce mot, laideur qui ne viendrait pas seulement de la faute de grammaire qu’il commet, mais de sa banalité même, qui sature les nuances et les modalités dans l’expression de l’excès. Après avoir dit « gavé », tout est dit. Ce mot engloutit et rend dérisoires les autres émotions possibles, car il n’existe pas de mot plus fort que « gavé ». Quand il y a « gavé trop de choses dans ce magasin », si c’est « gavé de monde », autant se taire, car que peut-on ajouter quand c’est déjà « gavé » ? Pourtant de nombreuses situations, affublées d’un « gavé » spontané devraient être décrites en se contentant d’un juste « assez », d’un « beaucoup » mesuré, d’un « énormément » calculé, voire du paradoxal « trop peu », cela rendrait la langue plus subtile et nos oreilles plus fines. Cette grossièreté de sens s’accompagne mal-
heureusement d’un usage trop répandu, trop attendu, et grouillant. Il surgit à chacun coin de rue, pour tout et n’importe quoi. Ce n’est plus un mot, c’est un cri, de dégoût, de plaisir, au choix. « Gavé » regorge, il gave ceux qui attendent de la conversation des jugements variés et neufs. « Gavé » déborde. C’est l’indigestion. « Gavé », à en vomir. Le gavage réel, celui infligé aux canards par nos mères, bien avant le gavage industriel, était déjà assez cruel et sans compassion pour ces bêtes. Une fois, gavées, elles dandinaient, lourdes, tombaient, étourdies. Gaver consiste à remplir les ventres sans jamais nourrir, à bourrer les jabots sans que la faim ne soit jamais apaisée. Aucun de nos concitoyens ne souhaiterait être « gavé » autant que ceux-ci l’expriment tous les jours. Comprenons alors que le mot « gavé », dans son affirmation débordante et jouissive de la satiété, voudrait détruire l’insatisfaction. Mais malgré le gavage, celle-ci demeure ; le manque persiste, en permanence. C’est cela que nous avons en trop. S’il reste du manque, bien que nous abusions du « gavé », c’est qu’il y a « gavé » de manque.
© Frédéric Delpech ! est une publication d’Evidence Éditions,SARL au capital de 1000 euros, 40 rue de Cheverus, 33000 Bordeaux. Société en cours d’immatriculation. Inscrite au RCS de Bordeaux. Directeur de publication : Serge Demidoff | Rédactrice en chef : Marine Decremps, | Ont collaboré à ce numéro : Laurent Boyer, Clémence Blochet, Cécile Broqua, Benjamin Cordazzo, Arnaud d’Armagnac, France Debès, Emmanuelle Debur, Marine Decremps, Matthieu de Kerdrel, Tiphaine Deraison, Julien Duché, Guillaume Gwardeath, Isabelle Jelen, Sébastien Jounel, Stanislas Kazal, Béatrice Lajous, Serge Latapy, Pauline Lévignat, Alex Masson, Céline Musseau, Joël Raffier, Gilles-Christian Réthoré, Pascale Rousseau-Dewambrechies, José Ruiz, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès | Correcteur : Xavier Evstigneeff | Impression : Rotimpres, 17 181 Aiguaviva (Girona), Espagne. Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) Dépôt légal à parution - ISSN : en cours, inscription OJD en cours L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellés des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays, toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles sont interdits et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.
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give me five
Les 18.02 et 25.02
Du 28.02 au 28.03
THÉÂTRE
SONO
Anniversaire ÉVÉNEMENT CAPC, 40 ans
Brainstorming
FESTIVAL
Laurent Rogero – du groupe Anamorphose – s’est lancé dans l’adaptation du célèbre roman de Miguel de Cervantès, Don Quichotte. C’est dans une version plus contemporaine que l’histoire de Rocinante, Don Quijote, Sancho Panza et Dulcinea se voit ici reprise. Point de fantaisie dans le texte, dont chaque mot est l’exacte retranscription du texte du XVIIe siècle. En revanche, la mise en scène s’octroie un grain de folie qui émerveille les spectateurs. Avec cette proposition, Laurent Rogero signe également un retour à une diffusion des spectacles sur l’ensemble du territoire et surtout dans les petites salles. Don Quichotte. Canéjan (centre Simone-Signoret ) le 22 février, Eysines (Le Plateau) le 21 mars, Villenave-d’Ornon (Le cube) le 26 mars, Langon (Les Carmes) le 29 mars, Lège-Cap-Ferret le 6 avril… Page 36
Bordeaux et ses mélomanes disposent aujourd’hui d’un auditorium de grande qualité : 1 400 places et la plus grande fosse d’Europe. Une résidence idéale pour les musiciens de l’ONBA. Signé de l’architecte Michel Pétuaud-Létang, ce nouvel écrin pour la musique classique accueillera l’Ensemble intercontemporain de Boulez. Cependant Alejo Pérez remplacera à la direction Boulez, souffrant et contraint d’annuler sa venue. À noter également, l’auditorium accueillera les 20e Victoires de la musique classique le 25 février. Une manifestation qui se tiendra en présence de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Des premiers pas très médiatisés. www.opera-bordeaux.com Page 29
Le CAPC célèbre sa quarantième année d’existence. Quarante ans durant lesquels des prodiges de l’art se sont exposés aux mirettes des passionnés et des néophytes. Pour l’occasion, le CAPC accueille Allan Kaprow et son installation aux 5 000 pneus. Baptisée Yard, le travail de l’artiste, figure new-yorkaise des années 1960, se verra monté dans la Nef. Vivante, l’œuvre sera le théâtre de conférences et de performances, avec notamment une création du chorégraphe Boris Charmatz. Également à l’honneur de cet anniversaire, l’artiste féministe Sylvia Sleigh et une exposition consacrée à l’Autrichien Markus Schinwald. À noter enfin, une exposition réalisée par le critique d’art et poète Didier Arnaudet, mais aussi une exposition consacrée à Sigma prévue pour la fin de 2013. www.capc-bordeaux.fr Page 44-45
Qu’est-ce qu’un événement ? Qu’est-ce qu’un événement à Bordeaux ? Qu’est-ce qu’un événement culturel ? Tels sont les axes retenus pour le lancement d’une réflexion participative confiée aux metteurs en scène Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil autour de la création d’un événement culturel pour Bordeaux. Après trois mois de concertation publique plus ou moins discrète, les résultats seront présentés au Muséum d’histoire naturelle pendant un marathon ininterrompu de vingt-quatre heures, avec au programme débats, concerts, installations, DJ sets et performances. Une présentation éphémère de certains axes de réflexion qu’on souhaite quant à eux pérennes. Enquête en Quête, Muséum d’histoire naturelle www.bordeaux.fr
La seizième édition du festival Les Femmes s’en mêlent fera escale à Bordeaux à la fin du mois de mars. Son ambition : défendre une scène musicale féminine indépendante en programmant des concerts dans plus de 20 villes en France et à travers l’Europe. Seules ou en groupe, les genres musicaux s’entremêlent ou s’opposent sur scène. Deux rendez-vous programmés au St-Ex : Tiger Bell un groupe pop punk en provenance de Stockholm le jeudi 21 mars et Molly Gene, jeune auteure-compositeure américaine pour une explosion folk blues traditionnel le 31 mars. www.lfsm.net Page 31
Sancho en Gironde
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Musique maestro
Les 21.03 et 31.03
Février Mars Avril
Les 1.03 et 2.03
S’il ne fallait en retenir que 5, voici les événements qui mériteraient une place dans votre agenda.
Girl Power
Pssst !
Jamais 2.0 sans 33 L’événement du mois
Le printemps bordelais sera connecté ou ne sera pas. Que vous soyez un simple utilisateur du Web, un professionnel ou un social nerd, préparez-vous à une grosse mise à jour avec ces trois événements incontournables : le Forum « Néo-Médias, Nouveaux Métiers », Les Signaux numériques 2013 et La Semaine digitale. Autant de rendez-vous qui vous permettront de faire le point, d’échanger, de rencontrer et de faire la fête. L’occasion pour certains de s’orienter, d’avoir accès à une veille stratégique ou d’approcher la bête de façon (ré)créative. Plus d’information sur les sites respectifs. Forum « Néo-Médias, Nouveaux Métiers », le 15 février, au SRC Bordeaux, neomedias-nouveauxmetiers.com, #webBdx Les Signaux numériques 2013, le 18 mars, à l’Agora du Haut‑Carré de Talence, www.aecom.org La Semaine digitale, du 25 au 30 mars, à Bordeaux, semainedigitale.blog.bordeaux.fr, #SDBX3
Data-citoyen
TOUS SUR LE PONT L’ouverture exceptionnelle du pont le 1er janvier dernier par la Cub a rassemblé plus de 38 000 visiteurs curieux. Place à présent aux célébrations officielles. Les 15, 16 et 17 mars prochains s’annoncent festifs sur la travée. Au programme : spectacle pyrotechnique le vendredi, défilé du carnaval, passage du Belem accompagné de plusieurs autres bateaux, concerts et, pour les plus valeureux, une course à pied de 10 km (inscription et entraînement dès à présen). François Hollande devrait confirmer sa venue, si son agenda le lui permet. Tenez-vous prêts, il n’y aura plus qu’à vous laisser BaBa ! Pour plus d’informations : www.lacub.fr ou www.bordeaux.fr. À vous de choisir, loin de nous l’idée de surenchérir ! Pour les inscriptions à la course de fond, le premier et organisateur semble plus approprié !
Après le lancement de l’opération «pionniers du climat» en novembre dernier, la communauté urbaine de Bordeaux s’apprête à lancer le deuxième opus de cette nouvelle forme de concertation participative et numérique. En février, elle partira en quête de ses « pionniers de la e-participation », puis plus tard de ses « pionniers de la mobilité ». Mais comment cela fonctionne‑t‑il ? Un panel d’individus (100) se verra mettre à disposition une tablette numérique afin de pouvoir accéder à chaque instant à une plateforme collaborative sur laquelle chacun pourra renseigner des informations et tester de nouvelles applications. Les données seront transmises en temps réel, pour ensuite être traitées. Cette nouvelle forme d’expérimentation digitale constitue pour la collectivité un outil original permettant d’engager une dynamique de participation citoyenne et devient pour ses « pionniers » un excellent moyen d’exercer leur citoyenneté confortablement installés dans leur canapé ! www.lacub.fr
JOYEUX AQUI-VERSAIRE L’amour de l’art ! Le 5 février 2003, Alain Rousset – président du conseil régional d’Aquitaine – et Bertrand Delanoë – maire de Paris – inauguraient la Maison de l’Aquitaine à Paris. Située entre le Louvre et l’Opéra Garnier, cette « ambassade économique, touristique et culturelle » fête aujourd’hui son dixième anniversaire. Dédiée aux entreprises, institutions et associations locales développant des contacts à Paris, a-t-elle rempli sa mission ? Une bulle, un bilan. Côté entreprises, les services n’ont cessé de croître : de multiples salles de conférence et showroom pour toujours plus d’adhérents et un chiffre d’affaires grandissant. Autre fer de lance de l’entité : le tourisme. Les services d’accueil et d’informations ont rempli en dix ans leurs objectifs, survivant au quasi monopole de la Toile. Enfin la Maison de l’Aquitaine n’oublie pas de convier régulièrement les Aquitains de Paris pour des moments de convivialités célébrant les couleurs du pays. Point d’orgue des festivités : une exposition baptisée « 10 ans, 10 portraits ». Imaginés par la photographe bordelaise Éloïse Vène, les clichés mettent en scènes des « ambassadeurs », visages de la région. Catherine Laborde, Régine Magné ou Xavier Abadi font partie – entre autres – de ces célèbres Parisiens… un peu aquitains ! www.paris.aquitaine.fr
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Jaume Plensa sera l’artiste à l’honneur cet été à Bordeaux. Treize ans après Ousmane Sow et sept ans après Bernar Venet, les sculptures monumentales composées d’un assemblage de lettres en métal du célèbre sculpteur catalan envahiront la cité jusqu’à la fin de l’été. Peu d’informations supplémentaires pour le moment, l’artiste a fait escale quelques jours afin d’appréhender l’espace urbain et de lancer la production de ses œuvres in situ. Quant à Alain Juppé, à la question : quelles sont les motivations de ce retour à de grandes expositions monographiques dans les rues de Bordeaux. Son leitmotiv : « l’amour de l’art ». Certains diront : « tiens, tiens… nous y voilà ! », d’autres s’écrieront « enfin » ! www.bordeaux.fr
Des vélos, à gogo Le lancement des V3 en février 2010 modifia quelque peu les habitudes de transport dans l’agglomération. Cette année, il faudra compter compter sur l’arrivée de Pibal, vélo dessiné par Philippe Starck à la demande de la Mairie de Bordeaux, pour réinventer de nouveaux modèles de circulation. Mi‑vélo, mi‑trottinette, le prototype fera sa première apparition en grande pompe le 19 février avant que Peugeot ne puisse officiellement lancer sa fabrication dans la foulée. Il devrait rouler en ville d’ici à l’été. La Cub s’engage quant à elle dans une opération coup de pouce pour l’acquisition de vélos à assistance électrique ou pliant. Une aide financière sera apportée aux particuliers désireux d’investir, et modulée en fonction des revenus. Elle pourra atteindre 25 % du prix de l’objet dans la limite d’une enveloppe totale de 90 000 €.
Musée des beaux-arts de Bordeaux
Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.
(Nietzsche)
José de Los Llanos succède à Guillaume Ambroise à la direction du musée. Expert dans le domaine de l’art ancien et moderne puis dans celui de la conservation préventive, il fut de 1989 à 2007 conservateur au Petit Palais de Paris. Il y assura le commissariat de « Fragonard et le dessin français au XVIII e siècle » (1992), « Carthage » (1995), « Giambattista Tiepolo » (1998) ou encore « Paul Belmondo, le dessin pour passion » (2000). En 2008, il prend la direction du musée Cognacq-Jay (un des musées municipaux de la ville de Paris, objets XVIII e). Fraîchement nommé à Bordeaux, de nouveaux chantiers l’attentent aujourd’hui. Afin de faire sagement patienter le public jusqu’à la réouverture de l’aile nord en juin, le musée offre dès à présent aux muséo-geeks un nouvel écrin numérique. Pionnier dès 1995, en intégrant dans son principe de fonctionnement la numérisation de ses données et leur partage sur des bases professionnelles, il est désormais temps pour le musée d’offrir une deuxième vie à ces data-créatives en les libérant à un plus large public. www.musba-bordeaux.fr
Musée des arts décoratifs de Bordeaux Constance Rubini succède Bernadette de Boysson à la direction du musée. Titulaire d’un DEA d’histoire de l’art (spécialisation XVIIe et XVIIIe siècle), chercheuse à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales, Paris) sur la problématique de « la diffusion du mobilier contemporain en France de 1930 à 1980 », elle collabore avec le musée du Louvre et la maison de vente Sotheby’s avant d’intégrer l’Ucad (Union centrale des musées des arts décoratifs de Paris) en 1997 en qualité de responsable des programmes culturels des musées des arts décoratifs, de la publicité, et de la mode. Elle signera entre autres le commissariat des expositions « Dessiner le design » et « Inga Sempé » (musée des arts décoratifs de Paris), le commissariat général de la Biennale internationale du design de Saint‑Étienne en 2010 et la co‑conception avec six autres commissaires internationaux de l’exposition « Hallingdal 65 » : 37 designers autour d’un tissu mythique en 2012. Constance Rubini a par ailleurs dirigé des publications, dont Azimuts, revue de design et de recherche, jusqu’en 2010. Elle enseigne toujours dans de nombreuses écoles spécialisées.
Crédit : Roland Bourguet • conception CrA 2013
La Région Aquitaine vous accompagne pour la performance énergétique de votre maison. Tous les Aquitains sont concernés par la question de l’énergie, notamment à travers l’isolation et la ventilation des logements. Ils pourront ainsi réduire leur facture énergétique et améliorer leur confort. Le nouvel Eco-chèque Logement en Aquitaine est là pour les accompagner avec une aide de la Région pouvant aller jusqu’à 3 300 €. Toutes les informations et la liste des entreprises affiliées au 05.56.12.89.01 u Dans votre Espace Info énErgIE : infoenergie.org u Sur aquitaine.fr u
en ville
L’Espagne d’ici L’histoire est là pour nous éclairer, et Jules César lui-même l’affirma : « les Ibères furent les premiers occupants de l’Aquitaine. Avant les Celtes. » Au fil du temps, la marque de l’Espagne sur notre région, et sur Bordeaux en particulier, s’est affirmée. Pour en finir avec la croyance en « Bordeaux l’anglaise », quelques repères de l’évidence de l’empreinte hispanique sur la ville. Par José Ruiz El Hogar Español Créé en 1925 sur les 10 000 m 2 d’une ancienne laiterie, le Solar espagnol fut à l’origine une sorte d’agence de placement pour les gens de maison venus d’Espagne et qui cherchaient du travail à Bordeaux. Un espace d’abord tenu par les jésuites qui devint laïque à la fin des années 70, et qui fut rebaptisé « El Hogar Español ». Hogar signifie « foyer », et cette maison des associations héberge aujourd’hui la Peña Madridista des supporters bordelais du Real Madrid (le club
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de foot du roi d’Espagne). Le Mondial et l’Euro, diffusés en direct sur écran géant, y ont réuni près de 300 personnes dans une ambiance muy caliente. El Hogar abrite aussi l’APFEEF (Association de parents de familles espagnoles émigrés en France), les jubilados (« retraités ») et diverses associations (flamenco, mémoire…). On y pratique la danse, la couture ainsi que des tertulias (« conversations ») destinées à la pratique de la langue. 120 rue Dubourdieu, Bordeaux.
Pause gourmande
Cuisine espagnole d’hier et d’aujourd’hui
El Asador, une véritable ambassade gastronomique que cette enclave ibérique sur le quai de la Monnaie. Créé par Bernard Nadaux, d’ascendance espagnole par sa grand-mère (l’Abuela Chata dont on retrouve quelques recettes à la carte), et Isabelle, sa tonique épouse, El Asador s’affiche dans une longue terrasse qui s’étire devant son patio sévillan, son restaurant et sa boutique espagnole. Du mobilier typé au décor taurin, l’endroit ne manque pas d’attraits. Et si cet affichage ibérique est explicite, il évite l’espagnolade. À la boutique, on grignote aussi tapas minute (signées Enzo) et iberico de bellotta (jambon de gland ibérique). Et au calme du patio sévillan, l’agneau de lait (cuit au four à bois construit spécialement pour le restaurant), les parilladas de poisson ou les pimientos del piquillo attendent le gourmet, qui ne manquera pas de remarquer la carte des vins (plus de 100 références, entre ribera del duero, rias baixas et rioja). El Asador, 7 quai de la Monnaie, Bordeaux, www.restaurant-espagnol-bordeaux.com
Los Dos Hermanos est sans doute la plus ancienne adresse bordelaise en matière de restaurant espagnol. Elle n’en est pas toujours pour autant la plus conviviale, et l’humeur difficile du patron (pas des plus cordiaux avec le personnel non plus) dissuade l’hispanophone soucieux de nouer le dialogue dans la langue de Quevedo en commandant ses calamares a la romana. Si on passe outre cette sensation que l’on a parfois de déranger, on trouvera matière à se consoler dans son cadre, resté dans son jus, avec une carte simple et sans surprise. La paella y a ses inconditionnels, et les prix restent démocratiques. Jamon Jamon est, à l’inverse, le dernier bistro à l’espagnole dont on cause. La boutique vend une large gamme épicière, de l’huile d’olive au jambon iberico, et le chef (originaire de Donostia) y sert une cuisine entre France et Espagne. Le soir, Jamon Jamon célèbre l’apéro façon madrilène, tapas y fino, et se fait rugbystique (moins espagnol déjà...) en fin de semaine. Los Dos Hermanos, 52 cours Victor-Hugo ; Jamon Jamon, 2 rue Louis-Combe, Bordeaux.
Instituto !
Une somme sous forme de livre
Dépendant de l’État espagnol et créé en 1991 à l’emplacement du centre culturel qui s’y trouvait, l’Institut Cervantes a trouvé tout naturellement son siège dans ce qui fut la dernière demeure du peintre Goya, la célèbre casa de Goya, dont la façade est ornée d’une plaque commémorative en relief rappelant la villégiature de l’artiste à Bordeaux. Mais malgré le drapeau rouge et or qui flotte sur le grand balcon, l’Institut n’a pas la visibilité qui lui attirerait un public plus large. Ni office du tourisme ni lieu de divertissement pour les Hispaniques du cru, l’Institut Cervantes vise d’abord la population locale. Chacun peut y apprendre l’espagnol, aussi bien dans le cadre de la formation professionnelle qu’en simple amoureux de la langue. En partenariat avec le cinéma Utopia, des projections de films en VO sont également proposées. L’objectif ici est de rendre la langue et la culture espagnoles accessibles aux « étrangers » que sont les Bordelais. À signaler dans la programmation : le mardi 26 février à 18 h « La France, l’Allemagne et l’or volé entre 1938 et 1945 aux Espagnols, Autrichiens, Tchécoslovaques et Belges », par Annie Lacroix-Riz, professeure, (en français). Un trafic de plusieurs milliers de kilos d’or a transité par la gare de Canfranc entre 1942 et 1943... La conférence sera suivie d’une projectiondébat autour du documentaire Canfranc, l’or et le tungstène, de Xavier Pajot, au cinéma Utopia, à 20 h 30. L’Institut Cervantes, 57 cours de l’Intendance, Bordeaux, burdeos.cervantes.es
Fortement documenté, avec une iconographie exceptionnelle, résultat d’un travail de patience mené par un passionné d’histoire, le livre de François Guerrero Fragments, regards et témoignages sur l’empreinte espagnole à Bordeaux du XIXe au XXIe siècle réunit près de 3 000 documents (photos, articles de presse…). L’objectif de l’auteur, issu de l’avant-dernière génération d’immigrés de la seconde moitié du XXe siècle, propose un panorama en forme de puzzle des années 1800 à nos jours. François Guerrero essaie de comprendre ce qui s’est passé ici, en examinant le rôle et les implications de la diaspora et de l’immigration des Espagnols à Bordeaux. L’ensemble des événements qui ont jalonné leur implantation permettra peutêtre à nombre d’entre eux de retrouver leurs racines, tel est le souhait de l’auteur, qui dit aussi espérer que son ouvrage aide à mieux comprendre l’histoire commune entre les Espagnols et Bordeaux. Fragments, de François Guerrero, parution novembre 2012.
Flamenco
Républicains espagnols Le chant de ralliement des Républicains durant la guerre d’Espagne est devenu en septembre 2006 le nom de l’association qui commémore depuis, chaque année, l’anniversaire de la création, le 14 avril 1931, de la seconde République espagnole. Le travail de mémoire qu’elle mène désormais rythme la vie des milliers de descendants girondins, ces enfants et petits-enfants de l’exil souvent isolés et qu’elle permet de rassembler. La défense des valeurs de la Constitution de 1931 est au cœur de l’engagement de Ay Carmela dont la montée en puissance lui permet d’organiser des événements divers, expositions, conférences, projections, débats et concerts, en lien direct avec son objet. C’est grâce à l’action de Ay Carmela que l’on commémora en 2010 l’action décisive des Républicains espagnols dans la libération de la poche du front du Médoc, à la fin de la Seconde Guerre. Véritable association d’éducation populaire en même temps que mémorielle, Ay Carmela célébra par ailleurs en 2011 le 80 e anniversaire de la Seconde République espagnole. aycarmela.bordeaux@gmail.com
Devoir de mémoire Tout comme il ignore que Paris fut libéré le 24 août 1944 par La Nueve, compagnie constituée exclusivement de Républicains espagnols, le public ne sait pas forcément que la construction de la Base sous-marine de Bordeaux fut un enfer (ou un tombeau) pour les milliers de Républicains espagnols qui participèrent à ce chantier. C’est pourquoi flotte aujourd’hui à ses pieds le drapeau tricolore de la République espagnole, balayée (et non rétablie depuis) par le coup d’État du général Franco le 17 juillet 1939. Ils furent jusqu’à 3 000 jeunes combattants espagnols prisonniers des Allemands à y travailler sans relâche. Un mémorial fut inauguré en avril dernier. Il témoigne lui aussi d’une interminable attente. Soixante-dix ans pour que les autorités prêtent attention à l’existence même de la nombreuse communauté issue de la Retirada, l’exode des Républicains fuyant la dictature et trouvant refuge en France. Le mémorial de la Base sous-marine, Bordeaux.
Vie taurine Depuis le XVIIe siècle, Bordeaux et sa banlieue ont vécu des spectacles taurins, qui passèrent de la rue à de vraies arènes en dur, successivement à Caudéran, Le Bouscat puis Floirac. La ville de la rive droite abrita la plaza Goya de 1987 à 2006. La Peña Goya vit le jour en 1999 dans le sillage des corridas qui s’y déroulèrent, et elle réunit désormais près de 150 aficionados soucieux de « promouvoir et de défendre la culture tauromachique et les valeurs qui s’y rattachent ». La Peña Goya a survécu à la disparition des arènes de Floirac, et participe activement à la vie du mundillo dans le SudOuest et au-delà. Ouverte à tous, elle organise des soirées de rencontre avec des toreros, des écrivains, des photographes… et des voyages vers les ferias et les élevages, ces visites au campo qui aident à comprendre et déclenchent même la passion pour les toros. Peña Goya de Floirac, penagoya@hotmail.fr
Concha Castillo fut parmi les pionnières de la danse flamenca à Bordeaux. Dès 1989, elle ouvrit l’école qui porte son nom, et, depuis, outre les cours qu’elle y dispense, elle crée des spectacles comme Carmen, c’est moi, qu’elle présenta à Arcachon au dernier festival Cadences. Originalité de sa démarche, la mise en place d’un pôle éveil pour les tout-petits, où dès 3 ans les bambins sont confrontés aux chants et rythmes espagnols par les professeurs de l’école. L’idée fondatrice, Concha Castillo l’exprime en ces mots : « Pour maîtriser l’art flamenco, il faut en saisir la philosophie : sans esprit, la technique ne s’exprime pas. Le flamenco est un art individuel dans le collectif où rigueur rythmique et apprentissage de la technique libèrent l’énergie créatrice. » Ses origines et sa formation en Andalousie par le maestro Manolo Martin apportent à la danseuse un indispensable gage de sérieux et de crédibilité envié par nombre de ses consœurs. L’école de danse Concha Castillo, 146 rue du Jardin-Public, Bordeaux, www.conchacastillo.com
Jour de marché Sur les trois livres qu’a écrit François Garcia, deux ont pour cadre le quartier des Capucins, à Bordeaux, berceau de l’immigration espagnole dès le début du XXe siècle. C’est là, cours de l’Yser, que s’installa l’épicerie tenue par ses parents. C’est là aussi que se croisent les destins d’une population modeste et soudée, que l’écrivain dépeint de l’intérieur, en témoin direct, dans un style sobre et affirmé. Jours de marché, paru en 2004, fut le premier d’une « saga » que prolonge son dernier livre, Federico ! Federico !, dont l’intrigue se déroule au même endroit à l’aube de la guerre d’Algérie. Nul autre ouvrage n’a dépeint avec autant de tendresse et d’un trait aussi juste ce quartier grouillant : marchandes à la charrette et sacs de pois chiches sur le trottoir, ces odeurs et ces voix passées à l’histoire ou à l’oubli. Et nul ne peut prétendre comprendre l’âme des Capus sans avoir parcouru ces pages. Jours de marché (éd. Liana Levi), Federico ! Federico ! (éd. Verdier).
Librairie espagnole Fondée en 2010 par Fernando Tabernero et Laurent Béreau, deux hispanophiles militants, la librairie Contraportada comble un vide en diffusant romans, livres pour enfants et bandes dessinées et essais récents. C’est un endroit assez unique où l’on trouve une large actualité de l’édition en langue espagnole, autant pour le lecteur curieux que pour le prof en quête de supports. Les écrivains d’Espagne comme ceux d’Amérique latine, autant que les films en VO, ont leur place dans les rayons de Contraportada (4e de couverture, en espagnol) qui œuvre également au rayonnement de la culture hispanique en partenariat avec les lieux et les manifestations qui en partagent le projet. La librairie Contraportada, 14 rue Saint-James, Bordeaux. ! ......... • 9
formes & industries
« Guérilla gardening », entre transition et révolution Le bucolique Alexander Pope, poète anglais au début du xviiie siècle, remit au goût des Lumières, de façon allégorique, la locution latine genius loci, « l’esprit du lieu », sans se douter que ce principe allait devenir par la suite un des piliers de l’architecture du paysage. Déterrer de l’inconscient collectif les dieux anciens n’était pourtant pas chose anodine ! Actuellement, au regard des mauvais présages, il est concevable que la recherche d’adéquation entre le lieu et le contexte ne soit plus aussi consensuelle qu’à l’époque de l’auteur visionnaire de La Boucle de cheveux enlevée. Heureusement, il existe aussi des initiatives autres que métaphysiques. Des citoyens tentent de tracer de nouvelles voies pour traduire une transition face au changement climatique, à la raréfaction du pétrole, à la pollution des sols et des vies. Empruntant la guérilla aux révolutions, mais utilisant le jardinage comme moyen d’action, des activistes cultivent des friches urbaines pour interpeller les pouvoirs publics. La « guérilla gardening » semble avoir gagné une bataille sur Bordeaux avec Friche and Cheap. Depuis 2009, ce collectif constitué de jeunes paysagistes – la pasionaria Delphine Willis, Aurélien Ramos et Raphael Leitao – invite la population à réinvestir par des plantations les espaces en travaux et les friches urbaines. Ils considèrent que les gens qui côtoient et pratiquent les lieux sont eux aussi constitutifs du genius loci. Leurs actions à portées participatives sur le sud de Bordeaux en mutation démontrent qu’il faut qu’un chantier soit synonyme pour la population de changement heureux et non de bouleversement anxiogène. Leur jardin, distribué aux
riverains sous forme de semis, lors du chantier d’un parking souterrain place André-Meunier, édifia une pratique communautaire désormais prise en compte dans le projet d’aménagement du site. Avec Le Jardin partagé de Carle-Vernet-Belcier et une multitude d’opérations spontanées ou même sollicitées par les particuliers, nos « guérilleros » accompagnent les nouvelles aspirations écocitoyennes des Bordelais. Leur square collectif de Sainte-Croix, nouvelle charge phénoménologique pour et avec les habitants, apportera sûrement une nouvelle espérance citadine : faire de la ville un jardin que nous cultivons ensemble. Stanislas Kazal Friche and Cheap, fricheandcheap.canalblog.com, facebook.com/fricheandcheap
Tapissiers d’ameublement 2.0 L’Atelier Kobalt propose la création et la personnalisation de sièges uniques et à la demande. Derrière la boutique en ligne, un atelier à Libourne mêlant artisanat et design. Marianne et Mathieu sont jeunes, pétris de culture alternative... et passionnés par le métier de tapissier d’ameublement. Leur vision moderne de la tapisserie, ils ont décidé de la concrétiser à travers l’atelier de « home décor » Kobalt. C’est via une interface Web que le client personnalise sa commande de sièges de style, au moyen d’un large choix de tissus, de couleurs et de finitions, pour des créations originales uniques. « Le public d’aujourd’hui possède de nouveaux critères esthétiques ainsi que de nouvelles formes de consommation online, explique Mathieu. Le métier de tapissier d’ameublement est bien trop élitiste et rétrograde à nos yeux, dans sa pratique et sa commercialisation. Nous avons voulu rendre cette pratique noble et ancestrale plus ludique et interactive. » Installés à Libourne, pour la qualité de vie, mais aussi parce qu’« il a été facile ici d’obtenir la surface et le volume adéquats pour notre atelier, avec des loyers bien plus avantageux que dans la Cub », les promoteurs de Kobalt ne disposent pas de boutique ni de showroom. Guère possible donc de tâter le moelleux de son assise avant de la placer près de la cheminée, mais « au final, je crois que nous proposons un bon compromis fidèle à nos intentions de départ, sourit Mathieu. Avec un concept ancien réactualisé, pour des sièges de qualité artisanale. » Ou comment acheter son coussin sans avoir à se lever de son fauteuil. Guillaume Gwardeath
© Noir Under
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Atelier Kobalt, 55 rue des Chais, Libourne, www.facebook.com/atelierkobalt www.atelierkobalt.com
Les inclinaisons du regard
© Arnaud Théval
Au commencement Voilà trois jours que nous sommes ensemble. Une nouvelle rentrée universitaire commence, personne ne se connaît, et beaucoup de ces nouveaux étudiants proviennent d’ailleurs. L’entrée en matière ne se fait pas attendre. Nous partons dans Bordeaux pour appréhender la cité en déambulant dans une architecture patrimoniale à laquelle se frottent parfois des architectures contemporaines. Au détour d’une rue, le collage est parfois brutal et les prémices d’un débat se font entendre. C’est à l’aide de nos appareil photo, téléphone portable ou reflex numérique, que nous travaillons à la construction d’un regard. Chacun photographie des fragments d’architecture pour ensuite recomposer un parcours en jouant avec les formes et créer de nouvelles circulations dans une microédition. C’est à la fois une appropriation de la ville et du nouveau statut des étudiants qui se joue là. Cette expérience du regard et du détournement se traduit par une frénétique envie de tout prendre. Et chacun se débrouille avec ce qu’il a compris de nos attentes. L’extinction automatique des ordinateurs des salles informatiques, en fin de journée, aura raison de leur appétence à explorer. Un nouveau statut, de nouveaux langages à apprendre et une nouvelle école, autant de composants pour générer une excitation propre à mettre en mouvement les esprits les moins créatifs. Vraiment ? Un semestre et quelques charrettes plus tard, nous avons souhaité avec cette série d’articles, donner la parole aux étudiants, afin qu’ils nous livrent tout au long de l’année leurs histoires de ville, d’architecture et de paysage. Qu’apprend-on dans une école d’architecture et de paysage qui puisse nous éclairer sur ce que pourraient être nos villes de demain ? Comment les étudiants se projettent-ils dans l’agglomération bordelaise en chantier ? Cette mise en récit des apprentissages et de leur réception sera exprimée via des avatars d’étudiants. Ces figures fictives sont inventées, afin de ne pas contraindre la parole et de conserver une certaine distance avec les enjeux. Un exercice ludique qui peut aussi se révéler très sérieux. Arnaud Théval artiste, enseignant à l’EnsapBx 21/01/2013
Enchères et en os
400 MAISONS À VISITER PARTOUT EN FRANCE
Julien Duché
Céramique contemporaine : forme versus fonction
LES JOURNÉES D’ARCHITECTURES À VIVRE
Les temps changent… La céramique ne se contente plus de l’unique image de la soupière posée au centre de la table de la salle à manger de nos grands-mères qui hante notre inconscient et alimente les divans des psychanalystes ! Tour d’horizon et tendances du marché.
La théorie de « l’art pour l’art » développée par Théophile Gautier dans le premier tiers du xixe siècle s’épanouit au fil du temps, notamment à partir de la fin du xxe siècle. La céramique sort peu à peu des sentiers battus du fonctionnalisme pour devenir un support artistique à part entière et devenir pure sensibilité créatrice. Bien que cette évolution soit visible d’un point de vue artistique et technique, comme nous pouvons l’observer avec la présence importante de centres de formation tels que l’Ensa (École nationale supérieure d’art), l’ENSCI (École nationale supérieure de création industrielle) de Limoges ou encore l’Esac (École
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supérieure d’art des Pyrénées) à Tarbes, il n’en demeure pas moins que dans l’esprit de la plupart des acheteurs, la céramique contemporaine reste encore un marché marginalisé, notamment dans les ventes aux enchères. L’esprit des acheteurs reste conditionné par des idées préconçues, n’intégrant pas, encore, certaines créations, dont la céramique, comme un art à part entière. Dommage… Les rendez-vous du mois 9 février : Bijoux – Montres – Orfèvrerie, Vasari Auction, 86 cours Victor-Hugo, Bordeaux, www.vasari-auction.com 13 février : Tableaux – Meubles – Objets d’art, étude Baratoux, hôtel des ventes des Chartrons, 136 quai des Chartrons, Bordeaux, www.etude-baratoux.com 14 février : Petites voitures dont Dinky toys, étude Baratoux, hôtel des ventes des Chartrons, 136 quai des Chartrons, Bordeaux, www.etude-baratoux.com 16 février : Automobile de collection, Jean dit Cazaux & associés, 280 avenue Thiers, Bordeaux
whYarchitecture - © Arnaud Saint-Germès
Nom générique, la céramique regroupe plusieurs facettes techniques dont les plus illustres sont la faïence et la porcelaine. Ces procédés de fabrication ont évolué avec le temps et les progrès scientifiques permettent à présent de développer de nouvelles bases de supports artistiques (1). Ils se meuvent au gré des attentes, des évolutions culturelles. Les objets en céramique ont dans leur conception première – et ce, jusqu’à il y a peu – un objectif utilitaire. Cette finalité fonctionnelle oriente la forme mais également la décoration de l’objet. Cette conception de la forme suivant la fonction a été largement développée avec le mouvement du Bauhaus et a perduré. La forme suit la fonction et la sublime. Cette conception idéologique de la pensée artistique aborde un positionnement fonctionnaliste du design. Si des occurrences artistiques sont présentes, la primauté de la fonction sur la forme se maintient. Si la qualité artistique est visible, la maîtrise de la technique n’en demeure pas moins primordiale pour l’épanouissement de l’œuvre du sculpteur. Des artistes de renom tels que Chaplet ou Delaherche ont élaboré notamment des techniques de décor qui ont largement contribué à l’épanouissement de cet art à la fin du xixe et au début du xxe siècle, sans remettre en cause la fonction de l’objet.
14, 15, 16 & 21, 22, 23 JUIN
18 février : Tableaux – Meubles – Objets d’Art, étude Alain Briscadieu, 12, 14 rue Peyronnet, Bordeaux, www.briscadieu-bordeaux.com 16 mars : Tauromachie – Peintres régionalistes, étude Alain Briscadieu, 12, 14 rue Peyronnet, Bordeaux, www.briscadieu-bordeaux.com 23 mars : Marine, Jean dit Cazaux & associés, 280 avenue Thiers, Bordeaux 23 mars : Tableaux – Meubles – Objets d’art, Vasari Auction, 86 cours Victor-Hugo, Bordeaux, www.vasari-auction.com 1-P our la formation artistique française : Pôle européen de la céramique
EST PARTENAIRE DE L’ÉVÉNEMENT
ARCHITECTES GIRONDINS, INSCRIVEZ-VOUS VITE POUR PRÉSENTER VOS PROJETS ! DATE LIMITE D’INSCRIPTION
À noter l’exposition « Kristin McKirdy, Céramiques » du 28 février au 27 mai, Musée des arts décoratifs, Bordeaux, avec le 26 mars une conférence sur l’aventure de la porcelaine en France (de 15 h à 18 h)
VENDREDI 12 AVRIL 2013 CONTACT SIMON JÉZÉQUEL : SJEZEQUEL@AVIVRE.NET
De Gando à Berlin, de Berlin à Gando
formes & industries
© Rodolphe Escher
Direction arc en rêve pour une exposition ensoleillée autour des réalisations de l’architecte burkinabé Diébédo Francis Kéré. Diébédo Francis Kéré a grandi à Gando, village situé dans la région de Boulgou, au Burkina Faso. Il n’aura pas attendu de valider ses examens de l’université technique de Berlin pour s’investir dans la construction d’une école dans son village natal. Animé par la volonté de bâtir, d’équiper, il est aussi déterminé à réinventer l’usage des matériaux ancestraux, telle que la terre rouge de Gando laissée par la rivière. Bien que six fois moins chère que le parpaing en béton, ce matériau reste pourtant boudé par la population locale, car synonyme de tradition figée. Prouvé, Kahn, Mies van der Rohe, sont les mentors de l’architecte burkinabé. Dès 2004, Il obtient un des prestigieux prix de la Fondation Aga Khan, attentive à l’alternative proposée par Kéré aux architectures paresseuses des pays pauvres, engendrées par l’usage archaïque du béton et de la taule ondulée.
Chacun de ses chantiers constitue une nouvelle expérimentation et laisse place à la créativité. Le plafond de la bibliothèque de l’école de Gando accueille des pots de terre, pour une ventilation naturelle et un éclairage contemporain. Dans la forte épaisseur des murs de la coopérative Songtaaba – centre des femmes de Gando – sont installées des jarres traditionnelles dans lesquelles les femmes peuvent stocker leurs marchandises avant de les vendre sur le marché. Les habitants du village participent aux chantiers. Ils apprennent ainsi de nouvelles techniques de construction, aisément reproductibles ; Kéré souhaitant leur « apprendre à être autonomes ». Et c’est ce point précis qui résume tout l’intérêt du travail de l’architecte africain, germanophone et francophone : réinventer, valoriser, moderniser l’usage d’équipements ; développer des
formes contemporaines et créatives en terre ; le tout en proposant des réponses durables au soleil brulant du Burkina Faso. Tous ces procédés continuent d’être étudiés en France, par l’association CRAterre, près de Grenoble. Arc en rêve, par cette exposition – animée par de généreuses maquettes, vidéos et photos –, permet une immersion dans l’univers de l’architecte et une sensibilisation aux enjeux de la construction en Afrique mais pas uniquement. Kéré « jette un pont » entre Afrique et Europe, entre tradition et modernité. Il devient alors évident que ses préoccupations locales interpellent in extenso les tendances globales de l’architecture durable. MDK « Diébédo Francis Kéré, Bridging the Gap » jusqu’au 28 avril, arc en rêve, Bordeaux, www.arcenreve.com
La Saint-Micheloise, saison 1 épisode 6 Chahuts a confié à Hubert Chaperon, auteur, et à Anne-Cécile Paredes, photographe, le soin de porter leur regard sur les mutations du quartier. Cette chronique mensuelle en est un des jalons. Les autres chroniques sont à retrouver sur chahuts.net Je repense aux mots du journaliste JeanClaude Guillebaud, qui réfute le terme de « crise » pour désigner la situation de l’Europe aujourd’hui. Il lui préfère le mot « mutation ». Terme que nous employons depuis le début pour les travaux de la place SaintMichel. Au fond, c’est comme si nous parlions de crise à propos des transformations qui se profilent sur la place... Avec le mot « crise », il est sous-entendu qu’une fois qu’elle sera passée tout redeviendra comme avant. 12 • ......... !
De façon inappropriée, le mot désignerait le changement des choses. S’il en est ainsi, nous comprenons pourquoi les générations nées dans les années 70 ont l’impression d’avoir toujours été dans un
système en crise. La mutation accélérée créant ce sentiment. Il ne s’agit pas de nier la réalité des tensions que créent les transformations incessantes de ce monde, mais de voir où
nous mènent les mots. « Mutation » induit l’action et un accompagnement de l’évolution des choses. Celui de « crise » sousentend l’effondrement et ferme l’avenir. Comme s’il fallait attendre qu’elle passe pour que le cours des choses reprenne. C’est une autre façon de dire que sur cette action des années qui viennent, nous chercherons et nous cherchons déjà à travailler sur le regard. À nous interroger sur sa nature et sur l’intention qui le détermine. La réalité dépend de nous et des récits que nous construisons. Regards faits de nos préjugés, de nos désirs, de nos manques. Nous regardons, mais peut-être que ce qui compte plus encore, c’est de nous regarder regarder. Ou tout au moins de remarquer quel projet soustend notre point de vue.
BERNOM, ÉCOLE DE COMMERCE À BORDEAUX, SOUTIENT L’ACTION CULTURELLE, LA CRÉATION ET LA FÊTE DANS L’AGGLOMÉRATION DE BORDEAUX TOUTES LES FORMATIONS + TOUTES LES ACTUALITÉS + TOUS LES ÉVÉNEMENTS SUR NOS SITES, SUR FACEBOOK ® ET SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX BERNOM.COM BERNOM-ENTREPRISES.COM TALISFORMATION.COM #BERNOM #TALISFORMATION #NETRAVAILLEZJAMAIS
Talis / Janvier 2013 / BERNOM / Enseignement Supérieur Privé depuis 1945 / NE TRAVAILLEZ JAMAIS Guy Debord 1931-1994 / #netravaillezjamais › toutes les photos sur
ouvre-toit
végétal minéral Au départ de l’aventure, une forte envie de projet contemporain aux lignes cubiques avec une structure en bois. Quels besoins ? Un rez-de-chaussée fonctionnel aux espaces libres, quatre chambres dont une suite parentale. Quelques esquisses de perspective plus tard, réalisées en famille, la prise de contact s’effectue. Une base de travail que Cendrine Deville, architecte, ne manquera pas de retranscrire en plans et en volumes. Texte : Clémence Blochet. Photos et plan : Gunther Vicente
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ANCRER LE PROJET DANS SON ENVIRONNEMENT
Situé au cœur du centre-ville de Mérignac, en secteur protégé, le projet doit prendre place sur une parcelle de 400 m2 soumise à un PLU quelque peu contraignant dans les hauteurs de construction autorisées, les alignements sur la rue et les ouvertures vis-à-vis du voisinage. La construction aux volumes compacts viendra se nicher entre les limites du terrain et au plus près de la rue, afin de dégager un grand espace en fond de parcelle. Les matériaux extérieurs choisis – bardage horizontal en mélèze et panneaux James Hardie gris anthracite – auraient pu dénoter dans le quartier. Ce choix architectural et écologique engagé a été validé sans souci par la municipalité et les bâtiments de France, puis rapidement présenté avec pédagogie aux riverains désireux d’en savoir plus.
MAISON BBC
Lors de la conception du projet deux grandes orientations écologiques ont été privilégiées : construire d’une manière environnementale (matériaux locaux ou de proximité, toiture végétalisée, récupération d’eau pluviale, bardage bois labellisé, orientation climatique, volume compact) et limiter la consommation d’énergie primaire via une isolation extérieure et un vitrage, tous deux renforcés. Les ouvertures au nord ont été bannies, et les baies les plus exposées disposent de lames brise-soleil. Quatre couches de matériaux assurent la parfaite isolation des murs. Ils sont composés de l’extérieur vers l’intérieur d’un bardage en mélèze classe A, d’un isolant extérieur panneau pare-pluie en fibre de bois de 2 cm d’épaisseur, de 14 cm d’isolant en panneaux semi-rigide de fibre de bois, enfin dans les rails du BA13 de
4,5 cm d’isolant de laine de roche. Le sol et la toiture bénéficient également d’une attention particulière pour leur isolation. Un ensemble de dispositifs qui doit permettre à la chaudière à gaz à condensation et au plancher chauffant du rez-de-chaussée d’assurer le chauffage dans l’ensemble des volumes en hiver et de réguler la température naturellement en été.
INTÉRIEUR / EXTÉRIEUR
À l’intérieur, la simplicité, la faible présence du bois, la minéralité du verre et du béton ciré, contrebalancent l’esthétique du rendu extérieur. Une porte d’entrée vitrée, opaque, assure une lumière naturelle dans le large vestibule. Cet espace s’ouvre ensuite sur le salon, puis sur une cuisine-salle à manger, formant une unité largement ouverte sur la terrasse. À la belle saison, les baies en galandage réduisent au minimum la frontière entre intérieur et extérieur ; la terrasse bois de 80 m 2 double ainsi à la demande l’espace de vie. Un jardin paysager de 120 m 2 prend doucement racine dans sa continuité. Au fond de la parcelle, place à l’espace piscine, dans une ambiance ardoise, schiste et liner gris. Un autre espace discret, au rez-de-chaussée, occupe tour à tour différentes fonctionnalités : pièce TV, chambre d’amis, salle de jeu pour les enfants et peut-être futur bureau. Quelques mois supplémentaires d’occupation restent nécessaires afin d’officialiser son statut. Un escalier en métal brut, réalisé sur mesure par un serrurier-métallier, permet l’accès à l’étage. La mezzanine accueille actuellement un bureau qui se transformera vraisemblablement en salle de jeu. Le large Velux baigne de lumière zénithale les volumes asymétriques. Trois chambres d’enfant, une salle de bains et la suite parentale sont distribuées autour de cet espace.
WORK… IN PROGRESS
Livrée en juin 2012, la maison doit vivre avant que la famille termine les installations et aménagements. À l’étage, pas de chauffage : un pari lancé durant le premier hiver, la chaleur du rez-de-chaussée devant irradier le niveau supérieur, et la parfaite isolation éviter les déperditions de chaleur. Des prises pour convecteurs ont toutefois été installées, si d’aventure l’usage de ceux-ci se révélait indispensable. L’installation d’un poêle à bois dans le salon, près de l’escalier, est prévue pour le printemps 2013. À l’extérieur : le garage accueillera une toiture végétale. La terrasse, côté garage verra ses toiles d’ombrage amovibles remplacées par une pergola végétalisée. Enfin, après avoir vu les quatre saisons défiler, la décision de planter un érable du Japon dans le jardin sera envisagée. Cette espèce caduque assurera un ensemble de nuances chromatiques au printemps et à l’automne, ainsi qu’un discret ombrage en été.
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ouvre-toit
Fiche technique Architecte : Cendrine Deville, DPLG Année de réalisation : novembre 2011 – juin 2012 Surface : Shon,180,65 m² ; habitable : 161,65 m² Structure : poteaux et poutres ; murs d’ossature en bois sapin traité, parement OSB, solivage en sapin traité reposant sur des poutres lamellées collées, en sapin traité. Menuiseries extérieures : menuiseries en aluminium laquées, volets et brise-soleil en métal. Isolation : - murs : panneaux semi-rigide de laine de bois 22 cm entre solives + laine de roche 4,5 cm dans l’ossature intérieure + panneaux parepluie en fibre de bois STEICO Universal 2 cm sur l’extérieur. - planchers hauts : laine de roche 14 cm entre solives. - toiture : laine de roche 14 cm entre solives. - sol : panneaux polystyrène de 10 cm à plot, pour plancher chauffant. Couverture : toiture terrasse non accessible. Bardage : bardage horizontal bois, essence mélèze classe A, et panneaux James Hardie gris anthracite. 1
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Chauffage : chaudière à gaz à condensation.
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Ventilation : VMC, simple flux.
4 1- À la belle saison, les baies en galandage réduisent au minimum la frontière entre intérieur et extérieur ; la terrasse bois de 80 m2 double ainsi à la demande l’espace de vie. 2-E ntrée de la maison, vue depuis la rue. Le bardage horizontal bois, essence mélèze et les panneaux James Hardie gris anthracite contrastent et rythment la façade. 3-D epuis l’entrée, s’ouvre l’espace de vie. Un salon, puis une salle à manger cuisine, ouverte sur la terrasse et le jardin. L’escalier mène à la mezzanine et aux 4 chambres de l’étage. 4-V ue depuis la baie ouvrant sur le jardin. Au fond l’esspace discret occupant tour à tour différentes fonctionnalités : pièce TV, chambre d’amis, salle de jeu pour les enfants et peut-être futur bureau.
Avec la participation de
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échappée belle
Toulouse, Ô Toulouse Le moins que l’on puisse dire c’est que, a bisto dé nàs, Toulouse s’apparente à un gros village, avec ses habitudes. Le matin, la ville se réveille doucement. Il existe un point, sur la Garonne, où le Toulousain rêveur aime admirer le lever de soleil. Si ce dernier est admirable, selon que l’on se trouve sur n’importe quel pont de la ville, c’est au Bazacle qu’il livre toute sa splendeur. Tour à tour, port de la ville à l’époque romaine, petit gué de passage jusqu’au Moyen Âge – qui fut transformé en complexe de moulins à eau grâce à la construction d’un barrage en 1190 –, le lieu mute en centrale hydroélectrique en 1889. Une activité maintenue qui partage aujourd’hui les lieux avec des expositions temporaires. Mais avant que les portes du musée ne s’ouvrent, il convient d’admirer le lever de l’astre qui fait scintiller l’eau de la Garonne. Progressivement, et sans que l’on soit dérangé par les klaxons et autres nuisances citadines, la visite se poursuit. Les façades des anciens remparts de la ville et les murs du quartier Saint-Cyprien – sur l’autre rive – dévoilent le rose des emblématiques briques toulousaines. De l’autre côté du bras d’eau, sur la rive gauche, trône majestueusement le dôme de cuivre de l’hôpital de la Grave – il s’agit de la chapelle Saint-Joseph, dont la première pierre fut posée en 1758. Une fois qu’il resplendit sous la lumière matinale, il est temps de prendre un café. Une chance, à quelques pas se trouve le café Chez Tonton, véritable institution de la ville. Avec sa devanture jaune, criarde certes mais en lien direct avec la culture locale du pastis, ce café est né en 1958. Initialement baptisé Le Suspendu, 18 • ......... !
chez Léon dit Tonton, l’enseigne devient Chez Tonton, pastis Ô maître en 1979. Parmi un, deux ou peut-être bien dix irréductibles attelés à leur ambroisie jaune, en terrasse, vous pouvez vous faire servir un des meilleurs cafés de la ville, en tout cas le moins cher : 90 centimes d’euro, c’est dire. Inutile de s’arrêter sur la décoration sommaire et rouméguer contre l’odeur tenace de la soirée de la veille : elles sont parties intégrantes du décor. Le bar devient, au petit déjeuner et au déjeuner, le lieu de rendez-vous des ouvriers et des étudiants, en passant par les hommes en costume. Une faune qui s’interpelle, se connaît et échange. Après la pause-café, le circuit mène naturellement à l’interminable rue Pargaminière. C’est ici que les Toulousains trouvent les meilleurs kebabs. Tè ! Au bout de cette typique artère aux briquettes tantôt oranges, tantôt pourpres, selon l’humeur du soleil ou des nuages, s’étale la place du Capitole. Les 12 000 m2 tendus autour de la croix occitane ne sont jamais vides, centre névralgique de la cité, d’où partent les rues commerçantes. Au numéro 5, le café Bibent trône : construit entre 1900 et 1910, il conjugue, depuis l’arrivée du chef Christian Constant, son mobilier Belle Époque avec une carte plus contemporaine. Lorsque les pas guident loin des rues aux commerces abondants et bruyants, l’on se retrouve rapidement dans de petits quartiers au charme certain. Direction le quartier Saint-Sernin, avec sa basilique de style roman, quelque peu modifiée par Viollet-le-Duc. Elle se trouve être la plus grande conservée en Europe. Tout autour
de l’édifice, des terrasses ombragées sont investies le dimanche par des brocanteurs et des chineurs de goût. L’ambiance y est bohème, sereine et poétique. Une tout autre atmosphère caractérise le quartier Victor-Hugo. Jouxtant le parc Wilson, il abrite les boutiques chics de la ville. Outre les belles vitrines étalant les célèbres tartans londoniens, le marché préféré de bon nombre de riverains propose sous ses halles des produits frais en abondance. Après un slalom entre poissonniers, bouchers, volaillers, fromagers et primeurs, ne manquez pas son attrait principal, au premier étage. Une multitude de brasseries s’y alignent, proposant toutes des menus plus alléchants les uns que les autres. Nul besoin de choisir, il faut toutes les tester. Des plats garantis du Sud-Ouest, la quantité aussi… Nulle pénurie, le réassort s’effectuant directement au marché au rez-de-chaussée. Touristes et locaux viennent y prendre leur pause déjeuner dans une ambiance quasi chaotique, admirant la maîtrise des serveurs aguerris qui crient les commandes aux chefs en cuisine. On fait fi des conventions, et même si l’on ressort le cap brouillé, on ne s’en trouve pas moins rafraîchi par tant d’authenticité. Pour une pause verdure, la ville n’est pas avare de propositions. Direction le Grand-Rond, un majestueux giratoire abritant des jardins éponymes, dits aussi « square Boulingrin », signifiant Bowling-Green soit « boulodrome » lors de sa construction
Petit lexique
a bisto dé nàs : à vue de nez rouméguer : râler, se plaindre adieu ! : bonjour ! cap : la tête tè ! : tiens ! après : tout à l’heure aller péter : devoir aller loin ate ! : regarde ! cagnàs : grosse chaleur espanter : épater macarèl, macaniche : à utiliser sans modération en 1750. Ils furent transformés en jardins à l’anglaise au XIXe siècle. Au total, 4 hectares de pelouses verdoyantes, de fontaines chantantes, d’arbres majestueux, parsemés de statues minérales. Le dimanche, des démonstrations de danse ont lieu sous le kiosque à musique créé en 1887. Ici, le temps s’arrête, transporte les flâneurs à la Belle Époque, les rendant poètes. À deux pas, ne manquez pas le kiosque à nems, où sont servis les meilleurs benbao de la ville. Plus bas, sur les allées Jules-Guesde, se situe le jardin des plantes et son muséum d’histoire naturelle. Bâti en 1796 par Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse, dans les anciens locaux du monastère des Carmes-Déchaussés, le musée dispose aujourd’hui d’une façade contemporaine vitrée dans laquelle se reflète l’arborescence du jardin des plantes : cyprès du Japon, ginkgo biloba, cyprès chauves. Les amateurs de faune iront quant à eux à la rencontre des poules d’eau, cygnes et paons. La fin de l’après-midi est sacrée dans la Ville rose. Chacun a alors rendez-vous avec son breuvage jaune. L’apéritif, plus familièrement l’apéro, est servi à tous les comptoirs, mais c’est à la Daurade que le soleil offre son plus beau repos. Toutefois, si le temps n’est pas clément et vire à l’averse, on vous donnera rendez-vous dans le bar La Maison : feu de cheminée, fauteuils de velours… Il n’y a qu’à choisir. Mais ici, lorsqu’un adieu ! est lancé, surtout il ne faut pas tourner les talons… C’est ainsi que les autochtones vous souhaitent bienvenue ! Marine Decremps
TOULOUSE MODE D’EMPLOI
Toulouse se trouve à 244 kilomètres de Bordeaux. Le trajet en voiture est d’environ 2 h 30. Nombreux sont les trajets en train proposés entre les gares BordeauxSaint-Jean et Toulouse-Matabiau. En TGV, le voyage dure 2 heures, et l’aller-retour coûte environ 50 euros.
SUR PLACE
À CLUTCH PIED Fraîchement arrivé à Toulouse, il faut guetter les points de distribution du magazine Clutch. Il sera le meilleur allié de vos pérégrinations tant culturelles que festives. Plus qu’un agenda, le jeune magazine propose une analyse pointue des actualités événementielles. À glisser dans son sac absolument !
POURQUOI Y ALLER ?
Pour déambuler dans les ruelles roses en amoureux • Pour la beauté des façades • Pour faire du vélo sur la prairie des Filtres • Pour l’ambiance festive de la place Saint-Pierre • Pour l’accueil des locaux • Pour la riche cuisine toulousaine • Pour se trouver à mi-chemin entre la montagne et la mer, si l’escapade vous tente • Pour goûter la célèbre saucisse de Toulouse • Pour chiner chez les brocanteurs et antiquaires des allées Jules-Guesde, le dimanche • Pour admirer le « palmier » de l’église des Jacobins, haut de 28 mètres • Pour déguster les bonbons locaux à la violette • Pour le luxe de pouvoir hésiter entre un voyage en tramway, en métro ou à vélo • Pour s’exclamer « Oh putain con ! » à tout bout de champ sans que cela paraisse vulgaire ou déplacé.
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échappée belle
où dormir ?
dans l’assiette ?
passage à l’art
CLIC-CLAC
ART DÉCO REVISITÉ
PIZZA TOLOSA
Derrière une façade de style Art déco, les anciens bains douches de Toulouse offrent un tout autre visage. L’immeuble en angle de cet hôtel moderne s’inscrit dans le quartier raffiné de Saint-Étienne. Dans les chambres, dynamique contemporaine avec béton ciré, espaces à dormir cloisonnés de vitres aux sérigraphies unies ou félines. Compter de 140 à 160 euros la nuit pour ce quatre-étoiles. Hôtel Les Bains Douches, 4 et 4 bis rue du Pont-Guilheméry, www.hotel-bainsdouches.com
La Pastascuitta se révèle incontournable pour les amateurs de repas italien. Toute première pizzeria de la ville, elle s’impose en passage obligatoire pour ceux qui souhaitent manger copieusement et pour un faible budget. Compter 10 euros pour un menu combo lasagnes – succulentes – et verre de vin – tout à fait correct. La Pastascuitta, 35 bis rue Gabriel-Péri, lapastasciutta31.over-blog.com
Loin de sa fonction première de capteur d’eau de la Garonne, le château d’eau s’offre une seconde vie en 1974, lorsque Jean Dieuzaide en fait un espace dédié à la photographie. Aujourd’hui classé monument historique, il abrite un centre de documentation et des expositions régulièrement renouvelées aux côtés d’un fonds permanent, de qualité, comprenant des travaux de Robert Doisneau ou Willy Ronis. En 2011, les murs de la galerie ont accueilli Antanas Sutkus de l’agence Vu, et cette année, c’est au tour du Suédois Lars Tunbjörk, de la même agence, d’investir le lieu. Jusqu’au 17 mars, trois séries – « I love Böras / Office / Vinter » – témoigneront du travail de cet artiste qui utilise sa maîtrise de la couleur au service d’une critique grinçante et humoristique de la société qui l’entoure. Le Château d’eau, 1 place Laganne, www.galeriechateaudeau.org
TOULOUSE DANS LE PLAT
ART CONTEMPORAIN
MAISON DE FAMILLE
Foie gras mi-cuit au torchon, salade gasconne, cassoulet, confit, magret… sont servis à La Cave au Cassoulet. Vu de l’extérieur, le lieu ne paye pas de mine, mais une fois l’escalier d’entrée descendu une typique cave toulousaine construite au XIVe siècle s’ouvre devant nos pas. Briquettes roses, fumet gourmand et accueil chaleureux. La Cave au Cassoulet, 54 rue Peyrolières, www.restaurant-cave-cassoulet.fr
Dans les anciens abattoirs municipaux de la ville, réalisés par l’architecte Urbain Vitry, et fermés en 1988, sont réunis un musée d’art contemporain, un centre d’art contemporain et le fonds régional d’art contemporain de Midi-Pyrénées. La collection regroupe environ 3 400 œuvres emblématiques de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe. Le fonds moderne est composé de la donation du collectionneur Anthony Denney avec des œuvres de Vasarely ou du groupe japonais Gutai, entre autres, mais aussi une collection de Daniel Cordier regroupant des créations de Hans Bellmer, Brassaï ou Claude Viallat. Le fonds contemporain, quant à lui, met à l’honneur les années 1970 et 1980 autour de grandes thématiques : les hybrides et les chimères, l’organique et le vivant, les dimensions cosmiques, l’art engagé et politique, la poétisation de la ville. Du 22 février au 5 mai 2013, le musée accueille le travail d’Anthony McCall, cinéaste anglais avant-gardiste. L’artiste présente « Solid Light Works », une installation lumineuse visant à proposer une reconfiguration de l’architecture du lieu. Les Abattoirs, 76 allées Charles-de-Fitte, www.lesabattoirs.org
Aménagé dans un hôtel particulier datant du Second Empire, le Clos des Potiers rassemble en ses murs confort et raffinement. À la manière d’un cabinet de curiosités, l’espace se partage entre mobilier signé Starck et ambiance boudoir XVIIIe siècle. Des tarifs débutant à 90 euros pour ce trois-étoiles s’inscrivant entre l’hôtel et la maison d’hôtes. Le Clos des Potiers, 12 rue des Potiers, www.le-clos-des-potiers.com
emplettes
Où prendre un verre ?
JAZZ HOURS À deux pas du Capitole, il existe un havre de paix studieux, amical, jazzy. À l’Impro, sans se jouer du hasard, il est bon de venir boire son café matinal ou son white russian tardif préparé avec soin par Tanguy, le maître des lieux. L’après-midi, on peut y croiser des étudiants qui bûchent, et le soir s’y retrouver entre amis férus de jazz. La programmation est bonne, et la discographie d’excellente qualité. Ne tendez pas la main à Ellington – le lévrier mascotte des habitués – pour vous en faire un copain, car, comme son homonyme jazzman, il choisit consciencieusement ses amis pour la vie… N’approche pas le Duke qui veut. L’Impro, 7 rue Gambetta
SAINT ROCK Au cœur du quartier Saint-Pierre, connu pour ses nuits agitées, un lieu de rendez-vous rock’n’roll. Au Saint des Seins, 200 m2 sont dédiés à la scène rock toulousaine. Garageux, métaleux, fans de yéyé, s’y retrouvent le weekend et la semaine. À mi-chemin entre la salle de concert et le bar de quartier, le Saint des Seins est équipé d’un grand espace surmonté d’une scène. Si de célèbres artistes l’on foulée – les Nashville Pussycats, Tokyo Sex Destruction ou encore Sky Saxon du groupe The Seeds des années 1960 –, elle fait aussi une place aux groupes locaux : Selenite ou Black Knives s’y produisent régulièrement et conquièrent à chaque fois encore plus d’adeptes de musique hardcore. Le Saint des Seins, 5 place Saint-Pierre, www.lesaintdesseins.com 20 • ......... !
RÉTRO SAPE
Au 39 de la rue Peyrolières, une devanture boisée, peinte de rouge, offre un véritable voyage temporel… Passer les portes de la friperie Groucho assure une échappée mode entre 1870 et 1970. Créée en 1992, la boutique – de ses mannequins en petticoat en vitrine à son mobilier d’époque – consacre ses 150 m2 à des pièces de collection et accessoires vintage. Prisés des compagnies de théâtre et des férus de mode vintage, les produits affichent des prix qui augmentent avec l’ancienneté. À juste titre. Groucho, 39 rue Peyrolières, www.groucho-retro.com
KILO – SHOP Incontournable friperie du centre-ville, Kilostock est la corne d’abondance des boutiques vintage de Toulouse. Dans un cadre typiquement toulousain, parquet craquant et murs de briquettes roses, il est plaisant d’y rester des heures à chiner des pièces des années 1970 à 1990. Que l’on cherche des déguisements ou des tenues de tous les jours, l’équipe n’est pas avare de précieux conseils. Lieu de rendezvous des Toulousain(e)s les plus stylé(e)s, et les arrivages des États-Unis sont réguliers et de qualité. Les fourrures, bottes de cuir et teddy sont soigneusement sélectionnés, nettoyés et proposés à des prix très abordables. Kilostock, 18 rue Peyrolières, kilostock.blogspot.com
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tables & comptoirs
Zoom
Le roman-recette de cuisine est un nouveau genre de la littérature gastronomique. Parfois artificiel, lorsqu’il raconte une histoire prétexte à dérouler des recettes, il peut aussi être historique (Meurtre au Congrès de Vienne, par Jean-Christophe Duchon-Doris) ou ethnologique (La Cuisine de Mémé, d’Alain Pujol). Avec Éléonore, ou les menus plaisirs, fantaisie provinciale sur fond de casserole périgourdine, Jean-François Lhérété fait infuser théologie, philosophie (pratique) et satire des mœurs. Il livre un roman qui resterait intéressant sans la gratinée à l’oignon, les cuisses d’oies confites et la tarte Tatin. Car Éléonore cuisine bien, très bien même. Trop bien pour son mari, l’insupportable Arthur Croquignol du Failly, procureur général auprès de la cour d’appel de Périgueux. Il s’est marié avec cette jolie jeune femme un peu coincée pour faire un enfant et toucher un héritage promis par une richissime tante cinglée. Le pauvre est incapable de reconnaître la perle en Éléonore… La charge contre la bêtise, la bigoterie et la vénalité est féroce tout en restant souriante, le tout ne constituant pas le seul intérêt de ce livre. Son idée générale, très française, très XVIIIe siècle, très éclairée, revient à dire que le sexe et la cuisine se ressemblent sur bien des aspects. L’illumination d’Éléonore sur ce point est éloquente, et la jeune et jolie bigote – une héroïne hitchcockienne en ce qu’elle est l’inverse d’une omelette norvégienne – se met soudain à penser comme un philosophe des Lumières : « Et puis, cuisiner, n’est-ce pas justement s’employer à donner du plaisir aux autres et à soi, et d’autant plus à soi-même que l’on savoure le contentement de ceux auxquels on le prodigue ? ». Convaincant. Joël Raffier Éléonore, ou les menus plaisirs, accompagné des meilleures recettes d’Éléonore, de JeanFrançois Lhérété, éd. Confluences.
La main à la pâte
© Flavien Prioreau
La philosophie dans le sautoir
La fièvre de la « disco soupe »
La Wine Box
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la « disco soupe » n’est pas un nouveau genre musical douteux inspiré des Bee Gees. En réalité, la « disco soupe » s’apparente à un happening culinaire visant à sensibiliser les citoyens sur une problématique bien de notre époque : le gaspillage alimentaire. Importé d’Allemagne, le concept a déjà fait ses preuves à Paris, et devrait voir le jour à Bordeaux, grâce à une collecte de fonds nationale menée en janvier sur la Toile. Il faut dire que le constat est alarmant : 10 à 15 millions de tonnes d’aliments partent à la benne chaque année en France. Les fondateurs de la « disco soupe » ont imaginé un remède solidaire et convivial pour lutter contre cet immense gâchis. Il consiste dans un premier temps à récupérer un maximum de légumes, jetés ou invendus, auprès des marchés de gros ou des distributeurs. Ces aliments rescapés de la benne servent ensuite de base à des soupes, salades ou compotes géantes préparées par une armada de bénévoles armés de couteaux et d’économes. Le tout… mis en musique ! Les forces se rassemblent pour la session bordelaise, la date sera annoncée sur la page Facebook du mouvement. Bordelais, à vos économes, prêts ? Épluchez ! Pour plus d’informations et pour vous inscrire comme bénévole, contactez Élodie Drapéri : elodie.draperi@gmail.com, www.facebook.com/DiscoSoupe
Nouveau mode de consommation venu d’outre-Atlantique, les « Box » ne cessent de faire des petits dans l’Hexagone. Quel que soit le thème ou le produit contenu dans le mystérieux colis, le principe reste inchangé : on s’abonne, et chaque mois, une boîte pleine de nouveautés atterrit directement dans la boîte aux lettres. Dernière-née du genre, la box imaginée par Le Petit Ballon rend hommage à un produit bien connu des Bordelais : le vin. Deux formules au choix, « L’ Âge du raisin » (19,90 euros) ou « Le Bel Âge » (39,90 euros), permettent de recevoir à domicile deux bouteilles rigoureusement sélectionnées par Jean-Michel Deluc, ancien chef sommelier du Ritz. Pour s’initier aux joies de la dégustation, l’abonné aura aussi accès à des vidéos de petits cours d’œnologie 2.0 mêlant humour et bonne dose d’astuces. En prime, l’abonné bénéficie d’un accès exclusif à ses cuvées préférées au prix propriété. De quoi se constituer une jolie cave… www.lepetitballon.com
Par Lisa Beljen
Une personnalité, une recette, une histoire Rendez-vous dans la cuisine de Maria-Nicole Benoist-Méziat, professeure de sciences physiques émérite, pour la recette des pommes de terre en robe des champs. « Les pommes de terre en robe des champs, que tous les enfants appellent “en robe de chambre”, sont un plat économique et vite réalisé. La maman en robe de chambre peut les préparer à n’importe quelle heure pour rassasier les adolescents affamés. Mes enfants arrivaient en pleine nuit, avec leurs copains et de l’appétit, et moi, dans l’idée d’éponger l’alcool et de les endormir un peu, je leur préparais les pommes de terre. Grâce à ça, ils mettaient un terme à la fête, ils arrêtaient de boire, ça leur pesait sur l’estomac et sur les yeux (même si parfois je buvais un coup avec eux jusqu’à six heures du 22 • ......... !
matin). En plus, c’est sain de manger des patates à l’eau ! Il y a un équilibre entre le temps de cuisson et le moment de la consommation. Quand il en reste, le lendemain, on peut les apprêter en salade, avec des échalotes, des harengs à l’huile, etc. Dans le frigo, il y avait toujours une terrine de harengs, des carottes et des oignons, pour faire les harengs pommes à l’huile. Moi, je mangeais les carottes et les oignons crus dans l’huile. Quand j’étais un peu plus fortunée, on remplaçait les harengs par du jambon. Il y avait un jambon pendu au cadre de la porte de la cuisine qui durait un mois, à peu près. J’avais toujours des pommes de terres achetées chez les paysans, en bas, au marché royal. Quand j’étais petite, on était assez pauvres, on mangeait que des patates, des pâtes, du riz et des flocons d’avoine. Les pâtes, je peux plus en manger, le riz c’est trop long à cuire, alors entre les patates, le riz et les pâtes, il restait les patates. Il m’est arrivé d’en acheter des sacs de 10 kg aux Capus, on n’a jamais manqué de pommes de terre ! L’intérêt, c’est que tout le monde pouvait les accommoder comme il le voulait : au beurre, à l’huile d’olive, en purée, avec de
la crème fraîche, j’avais toujours tous ces ingrédi e nts sou s l a main. Après avoir nourri toute cette jeunesse avinée en mal de discussions, je pouvais passer une nuit tranquille. C’était une bonne chose, quand ils étaient en fin de nuit, ils savaient qu’ils pouvaient rentrer manger, et moi, j’étais rassurée. En général, ils ne sortaient plus après avoir mangé les patates. La méthode avec les adolescents : les tenir par l’estomac. Les patates en “robe de chambre”, c’est pas une recette de cuisine, c’est une recette de vie ! » Cuire les pommes de terre entières, avec la peau, dix minutes environ (selon la taille), à l’autocuiseur.
In Vino Veritas Par Pascale Rousseau-Dewambrechies
Une souriante énergie au service du vignoble de Bordeaux Où qu’elle porte son regard, Sylvie Cazes admire son environnement et se met au service du vignoble bordelais. C’est grâce à un parcours aussi exemplaire que personnel qu’elle était encore très récemment directrice générale de Pichon Longueville Comtesse de Lalande, présidente (première femme !) de l’Union des grands crus. Aujourd’hui, elle se consacre à sa fonction de conseillère municipale, déléguée à la valorisation de la filière viticole et au développement de l’œnotourisme. Née longtemps après son frère Jean-Michel (château Lynch Bages), Sylvie Cazes s’adonne d’abord à l’étude des langues, qu’elle enseigne pendant sept ans pour… finalement intégrer la propriété familiale (on n’échappe pas à son destin !) et petit à petit s’occuper de la communication du groupe, en augmenter la notoriété et développer le versant œnotouristique, auquel la famille croit et a cru avant tout le monde dans le vignoble bordelais. En 2006 arrive la jeune génération familiale en la personne de Jean-Charles Cazes, qui succède à son père et prend les leviers d’une activité protéiforme (vignoble, et pas seulement en Médoc, hôtellerie restauration, tourisme…). Difficile entente, discrétion, nécessaire séparation des pôles et des rôles ? L’histoire ne le dit pas, mais amène Sylvie Cazes à prendre une nouvelle direction. À 53 ans, elle s’assied parmi les jeunes étudiants de HEC et prépare un Executive MBA, « une année fantastique qui m’a beaucoup appris ». À l’issue de cette enrichissante année, elle intègre Pichon Comtesse (groupe Roederer), fleuron de Pauillac.
« Équipe, ensemble, confiance » constituent la base même de son vocabulaire. Affectionnant les discussions, le partage, les propositions, elle sait aussi trancher et rapidement prendre une décision. Dans son bureau, sur les allées de Tourny, où entre la belle lumière bordelaise, Sylvie Cazes confie avec un grand sourire : « Je m’appuie sur des équipes particulièrement compétentes, je ne sais pas dissimuler, je n’aime rien tant que les échanges. »
Échanges qu’elle a nourris avec les propriétaires au sein de l’Union des grands crus, dont elle a apprécié pardessus tout « le fonctionnement associatif et démocratique, l’émulation permanente », car « ayant la chance de ne pas vendre directement nos vins, nous éliminions l’aspect négatif de la concurrence et allions tous dans la même direction ». Quant au Centre culturel et touristique du vin, aujourd’hui Cité des civilisations du vin, qui l’occupe à plein temps,
sa première pierre sera posée le 10 avril 2013 pour un achèvement des travaux prévu à la fin de 2015. Un projet qui s’inscrit pleinement dans ses attributions à la mairie mais aussi dans sa philosophie puisqu’il rapproche les collectivités territoriales et le monde du vin. Le tour de table entre les institutionnels est terminé, « tout le monde participe, sauf le département ! » ditelle sans plus de commentaires, mais avec une once de regret et d’étonnement, perceptible dans le ton. Sylvie Cazes insiste sur le fait que c’est le premier partenariat public-privé dans l’univers viticole. La Cité est soutenue par deux fondations, une américaine, déjà entérinée, et une française, en cours de bouclage. Elle innovera sur les plans architectural, environnemental et économique. Sylvie Cazes fait fi du scepticisme ambiant et fonde sa conviction de la réussite de cet ambitieux projet sur « les études rigoureuses » qui ont été menées, annonçant la venue annuelle de 400 000 visiteurs. Entourée, là encore, d’une équipe resserrée qui travaille d’arrache-pied sur le contenu scientifique, sur la forme, sur la multiplicité des sources, la convertibilité des espaces, Sylvie Cazes ne doute pas que la Cité des civilisations du vin sera un atout majeur pour le rayonnement de Bordeaux et sa région. Si des voix dissidentes, voire très critiques, se font entendre, elles ne sont pas pour autant ignorées. À l’heure de l’ouverture du Louvre Lens, Bordeaux fait le choix de miser sur le(s) patrimoine(s) vitivinicole(s), il ne nous reste plus qu’à espérer qu’il s’agira du bon ! www.centreculturelduvin.com
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tables & comptoirs
sous la toque & derrière le piano Par Joël Raffier
Le Comptoir cuisine
© Jérémie Leromain
#65
Ce mois-ci, les chefs prennent la parole, confient leurs adresses préférées et livrent leurs commentaires. C’est connu, les cuisiniers sont les premiers clients des restaurants. Ils adorent mettre les pieds sous la table et se faire servir. Mais où vont-ils ?
Le cochon volant
Tirons notre premier fil (de cuisine) au Solena, un de nos coups de cœur 2012. Une cuisine fraîche, des produits dénichés avec soin et une inventivité sans cesse à l’écoute. Aurélien Crosato nous propose Le Bouchon Bordelais qui nous suggère le Comptoir Cuisine, etc. Aurélien Crosato va au Bouchon Bordelais. « Une cuisine de bistrot faite avec de jolis produits. Le service est dynamique. Ce sont de petites tables, on est un peu serré mais on s’en fout, c’est copieux, on en a pour son argent. J’y vais dîner et déjeuner. Le déjeuner vaut le coup. J’y ai goûté d’excellentes sardines en entrée. Les viandes sont superbes. » Frédéric Vigouroux va au Comptoir Cuisine « Une cuisine personnalisée, très fraîche, très intéressante en ce qu’elle adapte le produit traditionnel avec une touche exotique très équilibrée. Kendji parvient à tenir une ligne de conduite très intéressante avec 150 et parfois 200 couverts. Poissons et volailles sont particulièrement recommandables. » Kendji Wongsodikromo va au Bateau Lavoir « J’aime cette cuisine de produit, et j’aime Laurent Costes, le chef. Je me souviens d’un cabillaud aux épices et d’une cuisson très maîtrisée. La pâtisserie est excellente. C’est une petite structure familiale bien agréable. » Laurent Costes va à L’Appart « J’aime la créativité de ce petit endroit. J’y trouve des jeux de saveurs et des jeux de textures, fondants, croquants, moelleux, particulièrement intéressants. Avec d’excellents produits. Il y a aussi une esthétique, chose que l’on recherche aujourd’hui, sans rentrer dans les grands feux d’artifice des années 70-80. Le cadre aussi vaut le coup ». Nicolas Orosco va au Bonheur du Palais « Parce que c’est une cuisine du Sichuan somptueuse. J’apprécie les accords des vins avec les poivres. J’ai le souvenir de la dégustation d’un pouilly-fumé Silex de Dagueneau sur une viande bien poivrée : l’extase. Le menu dégustation, avec ses plats multicolores, est une fête de table. André, le cuisinier, parle peu mais bien. Quant à Tommy, il présente ces plats sophistiqués avec une merveilleuse simplicité. Chez eux, on n’est pas à se demander si on a le droit d’aimer ça ! Le restaurant chinois que la France entière nous envie. » André et Tommy Shan étant en congés au moment de la rédaction de cet article, nous allons tirer le deuxième fil avec William Pencolé du Comptoir d’Ornano. Sa cuisine précise et claire sait se faire gastronomique le soir, alors que son menu de midi à 14 euros est un des meilleurs rapports de la place dans la décidément très sollicitée catégorie bistronomie.
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William Pencolé va à El Nacional « J’y suis allé trois fois cette année. C’est pratique car il est ouvert tard et on peut y aller pour les petites faims (les tapas) et les grosses faims (les grillades). Les beignets d’épinards à l’aïoli m’ont laissé un grand souvenir ainsi que des côtes de porc, très épaisses et parfaitement grillées. J’aime aussi le cadre qui est à la fois simple et original. On sent que le chef pourrait faire plus sophistiqué, plus haut, mais je pense qu’il aime sa tranquillité, et il n’a pas envie de tout sacrifier. » Hugo Naon va au Cochon Volant « J’adore cet endroit et son patron (et parfois cuisinier) Jérôme. C’est à mon sens une des dernières brasseries populaires authentiques de Bordeaux. Où trouve-t-on des escargots à la bordelaise ? De l’os à moelle à tartiner sur une tranche de pain ? (et des oreilles de cochon farcies, ndlr). C’est aussi le dernier à servir après 2 heures du matin. J’aime vraiment cette ambiance un peu canaille. J’y allais beaucoup. Moins maintenant, car j’ai la chance d’avoir un fils, et je me couche tôt pour passer du bon temps avec lui. » Jérôme Bertaina va au Tching-Tchang-Tchong « Les trois sœurs de ce restaurant de rue sont peut-être parfois en délicatesse avec les horaires, mais je suis fan de cuisine asiatique, et la fraîcheur de ce qu’elles préparent me comble à chaque bouchée. Et je suis content de dire du bien d’un restaurant du quartier. C’est de la bonne bouffe de rue, bien servie, de la vraie. Ce n’est pas si fréquent à Bordeaux. Si tu arrives en retard, il ne reste pas tout, signe que c’est frais, toujours frais. Car les sœurs ne font pas n’importe quoi… » Le Solena, 5 rue Chauffour. Menus à 36, 39 et 55 euros. 05 57 53 28 06. Le Bouchon Bordelais, 2 rue Courbin. Menus de 25 à 37 euros. 05 56 44 33 00. Comptoir Cuisine, 2 place de la Comédie. Menu à 19 euros à midi ; 45 euros à la carte. 05 56 56 22 33. Le Bateau Lavoir, 263 boulevard Godard, au Bouscat. Menu à 19 euros à midi et 35 euros le soir. 40/50 euros à la carte. 05 57 87 56 69. L’Appart, 15 rue Maubec, à Mérignac. Menus de 24 à 48 euros. 05 56 47 39 91. Le Bonheur du Palais, 74 rue Paul-Louis-Lande. Menu dégustation à 48 euros. 05 56 94 38 63. Le Comptoir d’Ornano, 227 rue d’Ornano. Menus de 14 à 34 euros. 05 56 98 43 63. El Nacional, 23 bis rue Rode (place des Chartrons). Formules à 16 et 22 euros à midi et 40/50 euros à la carte. 05 56 79 22 76 Le Cochon Volant, 23 place des Capucins. De 20 à 40 euros à la carte. 05 57 59 10 00. Tching-Tchang-Tchong, 18 place Canteloup. De 15 à 20 euros à la carte. 05 56 92 24 05.
MARS / Avril ensemble la belle aventure et blandine rannou 28/02 Musique
19/03
Sors
10/04 - 11/04
Que faire ? (le retour)
Théâtre - Benoît Lambert Martine Schambacher - François Chattot
Danse - Pedro Pauwels
Amandine beyer 17/04 résistencia ! Musique les chants de la liberté 26/03 Musique - Kamilya Jubran Diabolus in musica La Camera delle Lacrime
05/04
23/04
Shangaï boléro Danse - Cie Didier Théron
Le petit poucet Médéa 25/04
Théâtre jeune public à partir de 8 ans Laurent Gutmann
Danse - Cie ariadone Carlotta Ikeda - Pascal Quignard
Réservations 05 56 89 98 23 T4saisons.com
agenda du mois
A
g
e
n
d
A
MAR 5.02
Février
MARS
2013
MAR 05.02 > JEU 07.02
MAR 05.02 > SAM 09.02
Swan Lake [danse] 20H, TnBA, Bordeaux
VEN 08.02
Oxia + Lim-C + Marionnette [techno] 00H00, I.Boat, Bordeaux
MER 20.02
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Vitalic [Electro] 20H30, Krakatoa, Mérignac
VEN 15.02
Breakbot [electro] 20H30, Le Rocher de Palmer, Cenon
MAR 19.02
Lianne La Havas [nu soul] 20H30, Le Rocher de Palmer, Cenon
SAM 16.02
Skip The Use [electro-rock] 20H30, Krakatoa, Mérignac
MAR 19.02
Ensemble intercontemporain de Boulez [classique] 20H Auditorium de Bordeaux
MER 20.02
Cat’s Eyes [electro] 21H, Les Vivres de l’art, Bordeaux
SAM 09.02
Neon Factory + H.O.S.H = Atlantic DJ set [house] 00H00, I.Boat, Bordeaux
Apache [danse urbaine] 20H30,Le Carré Les Colonnes, Saint-Médarden-Jalles
SAM 16.02
Lilly Wood & The Prick + Granville [pop-rock] 20H30, Krakatoa, Mérignac
VEN 08.02
MAR 12.02 > MER 13.02
LUN 11.02
LUN 18.02
VEN 08.02
Triptik + A2H + Nemir [rap] 20H30, Le Rocher de Palmer, Cenon
SAM 9.02
Tweak Bird + Mars Red Sky [rock] 20H30, Saint-Ex, Bordeaux
Sungrazer + The Machine + The Libido Fuzz [rock] 20H30, Saint-Ex, Bordeaux
Proxima Centauri Opus 13.1 : Live Painting [musique contemporaine] 20H30, Le Rocher de Palmer, Cenon
Molly Bloom [théâtre] 20H, TnBA, Bordeaux
SAM 09.02
Guerilla Asso [punk-rock] 21H, Black Room, Bordeaux
MAR 12.02
MAR 05.02 > SAM 09.02
Dub Invaders : High Tone Crew [dub] 20H30, Rock School Barbey, Bordeaux
SAM 9.02
Orchestre des Champs-Élysées, [classique] 20h30, Le Pin galant, Mérignac
Le Magicien d’Oz [danse] 20H, Glob Théâtre, Bordeaux
Les Nuits de l’alligator The Heavy + The Skins + The Computers, 20H30, Krakatoa, Mérignac
Les Trois Accords [club] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
MER 20.02 > SAM 02.03
Cyrano de Bergerac [théâtre] 20H,TnBA, Bordeaux
MER 20.02 > SAM 23.02
Hamlet, ou l’éloge du playback [théâtre] 20H, Glob Théâtre, Bordeaux
SAM 16.02
Elliott Brood + Epiq [rock] 21H, Saint-Ex, Bordeaux
MER 20.02
Big Daddy Wilson [blues et country] 20H30, Le Comptoir du jazz, Bordeaux
JEU 21.02
VEN 22.02
Les Wickies [pop’n’rock] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
SAM 23.02
Wunderboat avec Heidi + Come Close + Xlab [tech-house] 00H00, I.Boat, Bordeaux
JEU 28.02
Yalta Club + My Ant [pop, folk, rock] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
JEU 14.03
Psy 4 de la Rime [rap] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
Sam 23.02
JEU 28.02
Banzaï Lab hip-hop series #1 Jukebox Champions [electro hip-hop] 00H00, I.Boat, Bordeaux
VEN 1.03
Todd Terje [house, nu disco] 00H00, I.Boat, Bordeaux
VEN 22.03
Festival Les Femmes s’en mêlent 16e édition Bordeaux
MAR 02.04
Rose [folk] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
Kenny Garrett [jazz] 20H30, Le Rocher de Palmer, Cenon
Théodore, Paul et Gabriel [Folk] 20H30, Rocher de Palmer, Cenon
Roméo et Juliette [théâtre] 20H, Le Carré Les Colonnes, Saint-Médard-enJalles
SAM 09.03
MAR 12.03
Punish Yourself + Dead Sexy Inc [punk] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
UFO + guests [rock] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
SAM 16.03
SAM 16.03
Balthazar [pop-rock] 20H30, Krakatoa, Mérignac
Vadel [rock] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
Cellule Souche [danse] 20H, Glob Théâtre, Bordeaux
MAR 19.03 > Sam 31.03
VEN 22.03
SAM 23.02
MAR 19.03 > SAM 23.03
Danser peut nuire à votre santé [danse] 20H30, Blanquefort ou Saint-Médarden-Jalles
Try Von Balthazar + Julien Pras & The Arena... [folk] 20H30, Krakatoa, Mérignac
SAM 02.03
Correspondant labels nights : Jennifer Cardini [techno] 00H00, I.Boat, Bordeaux
Lou Doillon [folk] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
MAR 19.03 > MER 20.03
Festival Le Festin, 14 Créon
DIM 24.02
MAR 26.02 > JEU 28.02
VEN 15.03
JEU14.03
Doctor Dru [deep house] 19H30, I.Boat, Bordeaux
MAR 19.03 > Sam 23.03
C2C [rap electro] 20H30,Patinoire de Bordeaux
Battle Madison Square Garden : Battles de MC’s, Beatmakers, [concert] 16H, Rock School Barbey, Bordeaux
Soirée Moon Groove Party 20h30, Le Comptoir du jazz, Bordeaux
SAM 23.02
Finale Bordeaux Mon Tremplin [concert] 20H30, Rock School Barbey, Bordeaux
MER 20.03
Grupo Compay Segundo [variété] 20H30, Le Pin galant, Mérignac
SAM 23.03
SAM 23.03
Patricia Barber [jazz] 20H30, Le Rocher de Palmer, Cenon
MER 03.04 > VEN 05.04 Isidore [théâtre] Glob Théâtre, Bordeaux
MER 20.03
Keny Arkana [rap] 20H30, Rocher de Palmer, Cenon
Médine [rap] 20H30, Rocher de Palmer, Cenon.
JEU 04.04
Les Salles majestés + Orntop [punk-rock] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
JEU 21.03
An Pierle [piano solo] 20H30, Krakatoa, Mérignac
SAM 30.03
Final Mozaic Rock Challenge [tremplin rock] 21H, Rock School Barbey, Bordeaux
VEN 05.04
Alpha blondy & The Solar System [reggae] 20H30, Krakatoa, Mérignac
! ......... • 27
La Féppia fête ses 5 ans
sono
La Féppia (Fédération des éditeurs et producteurs phonographiques indépendants d’Aquitaine) est un de ces organismes cantonnés à l’ombre éternelle des coulisses de la musique. Son cinquième anniversaire est l’occasion d’aller à la rencontre du grand public et de montrer comment fonctionne le circuit indépendant. Concerts, achats en direct, échanges loin des grandes scènes désincarnées et des engrenages marketing. La Féppia assure la représentation des labels de musique aquitains auprès des institutions, des acteurs culturels locaux et nationaux. Pop, rock, electro, hip-hop, reggae, musique classique... Ce sont 36 structures indépendantes de la région qui cherchent ensemble une solution à la crise du disque. « Il y avait une demande des labels qui voulaient échanger les expériences, discuter ensemble et mettre en commun des outils promotionnels. C’est quelque chose d’assez vivant », confie Philippe Couderc, président, et boss du label Vicious Circle. La fédération a créé en 2010 la boutique en ligne 1d-Aquitaine (CD, vinyle, digital), un espace de téléchargement, de découverte et de soutien direct aux labels. Une diversité musicale avec plus de 240 artistes et 3 000 titres. Ce groupement compte 36 acteurs, on pourrait dès lors imaginer qu’il est difficile de valoriser conjointement les intérêts de chacun d’entre eux, notamment du fait de profils très différents. Pourtant, « ce n’est pas compliqué, dans la mesure où les labels ont les mêmes problématiques quel que soit leur univers musical. Les mêmes écueils sur le terrain », précise Philippe. Alors, la Féppia, alliance pour donner de la masse aux structures indépendantes ou cellule de crise Don Quichotte ? « Tout regroupement de structures en vue d’imaginer des solutions est positif, mais effectivement c’est fait pour répondre à un contexte difficile. Il n’y a véritablement aucun label qui se porte bien en France. Le climat économique est compliqué. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe avec les magasins Virgin en ce moment. Et ce n’est qu’un épisode
Équipe de la Feppia et des labels Vicious Circle, Platinum Records, Animal Factory
parmi tant d’autres. Si ça allait bien, les labels n’auraient pas eu besoin de se regrouper. Mais c’est une des régions les plus actives en termes de label. C’est dû à une vitalité naturelle du territoire. Depuis 2007, le conseil régional s’est pas mal investi dans un programme d’aide à la production et aux labels. Ce qui témoigne de la volonté d’une collectivité territoriale de reconnaître la place de la musique enregistrée dans le paysage culturel en général. Il n’y a que trois ou quatre régions qui font ça en France. »
Pendant tous le mois de février, la Féppia célèbre son anniversaire et va à la rencontre du public avec des concerts, des projections et des échanges sur les cinq départements de la région, et même en Charente-Maritime. Arnaud d’Armagnac Le site de la Féppia : www.feppia.org, la plateforme commerciale : 1d-aquitaine.com, la programmation complète : www.feppia.org/5ans
20 ans du label Vicious Circle, quadrature du cercle entière, puis aux USA et en Europe, réalisant de jolis coups, comme l’accompagnement fidèle de l’artiste américaine Shannon Wright.
28 • ......... !
Troy Von Balthazar
Luis Francesco Arena © Tiffany Arnould
Le quadra du cercle, c’est Philippe Couderc, 45 ans exactement. Il y a vingt ans, il démarrait son label de musique, comme d’autres démarrent leur groupe de rock : dans un garage. Un téléphone, une boîte débordant de timbres, un Macintosh Classic, un bureau en désordre plus ou moins organisé, dans quelques mètres carrés à Cenon, en haut de la côte de l’Empereur. La première réalisation, modeste, a été un CD du groupe local Straw Dogs, financé par un Défi Jeune, en avril 1993. C’était le temps des concerts au Jimmy et de l’info véhiculée par les radios associatives et les fanzines : « Je publiais déjà Abus dangereux, mon propre fanzine. J’ai
eu envie d’essayer de monter un label pour faire autre chose que de la critique, pour passer en quelque sorte de l’autre côté de la barrière. » Un regard sur les archives dans les étagères, et c’est tout un pan de la scène bordelaise qui semble documenté. Aussitôt après les Straw Dogs, il y eut Mush, Belly Button, Dèche Dans Face, les Sleeppers, Basement… Toute une scène post grunge, à laquelle succéda l’éclectisme des années 2000, de Calc aux Improvisators Dub, de Tender Forever à Cordebrève. Vicious Circle est devenu une véritable société, et s’est mis à signer des groupes dans la France
Vingt ans après, le vieux Mac est toujours là, hors service mais faisant office de totem bienveillant, et le désordre règne encore sur le bureau de Philippe… Celui-ci est dorénavant installé place de la Victoire, dans un immeuble partagé avec les labels Platinum et Talitres. Une logique de cluster née spontanément. C’est que le contexte a bien changé depuis les années 90. Internet est passé par là, et la crise de la musique enregistrée n’a pas épargné les petites maisons de disques. Pour conserver la voilure, il a fallu multiplier les compétences et apprendre à travailler en réseau. « J’ai dû me résoudre à faire cohabiter la gestion et la passion, se dit Philippe à l’heure du bilan d’étape, mais dans le métier, ce qui nous fait rêver, c’est toujours la même chose : pouvoir sortir des albums. » Guillaume Gwardeath Vicious Circle : 20 ans ! Avec Troy Von Balthazar, Julien Pras & The Arena, The Electric Fresco, Luis Francesco Arena, vendredi 22 mars, 20 h 30, Krakatoa, Mérignac, www.krakatoa.org, www.viciouscircle.fr
IN-OUÏES
Par France Debès
Deux événements majeurs : l’Ensemble intercontemporain à l’Auditorium et l’Orchestre des Champs-Élysées au Pin galant Bordeaux possède enfin un lieu de qualité pour les musiques vivantes en centre-ville, en complément du mythique mais insuffisant Grand-Théâtre. Pour sa conception, confiée au cabinet Pétuaud-Létang, on a également fait appel à un acousticien réputé, Eckhard Kahle, qui a franchi toutes les étapes de la physique et de l’acoustique. Chercheur dans les meilleures structures dont l’Ircam, fondé par Pierre Boulez, il fut également un altiste professionnel dans divers orchestres dirigés par des chefs renommés (Abbado, Bernstein). Ainsi, son oreille et son expérience de musicien garantissent une connaissance donc une exigence peu commune pour la réussite du projet. Pour ces trois premiers mois, récital, musique de chambre, orchestre, chœur anglais et opéra donnent un bel éventail des qualités acoustiques. Mais l’événement majeur restera la venue de l’Ensemble intercontemporain dirigé habituellement par Pierre Boulez – figure majeure de la musique contemporaine, pionnier
de la musique spectrale. Ce dernier souffrant sera remplacé par Alejo Pérez dans un programme phare du répertoire du maitre avec les compositeurs Gérard Grisey, Brice Pauset, Philippe Manoury. Dérive 1, l’œuvre de Boulez qui clôt le concert utilise six instruments, dont le piano, la flûte, le violon, la clarinette et le violoncelle, éléments d’un tapis sonore palpitant sur lequel le vibraphone scande des éclats comme des cloches qui disparaissent dans une fin elliptique et inouïe. C’est là l’énigme entre musique et silence. À coup sûr, l’Auditorium saura rendre le spectre sonore et les sons imperceptibles également présents dans les autres œuvres L’Orchestre des Champs-Élysées et son chef, Philippe Herreweghe, explorent, eux, au Pin galant, le répertoire dit classique et romantique avec toutes les exigences des conceptions dites d’époque. Aucune concession aux facilités des instruments de facture moderne des orchestres classiques, ici vents conformes au temps de Beethoven et cordes plus âpres, plus douces, plus suaves. Le tout jamais strident ni violent. Pour ce programme, deux grands tubes du maître revus et corrigés : le concerto pour violon, unique et mille fois joué dans des conditions traditionnelles, et la 5e symphonie aux quatre coups célèbres et rassembleurs. Philippe Herreweghe a convaincu Patricia Kopatchinskaja, brillante jeune violoniste moldave, de se convertir à cette esthétique, et désormais elle s’empare de l’instrument d’époque, plus légèrement armé, plus souple, cordé en boyaux, comme l’orchestre, et elle déploie, dans une longue robe rouge sang, les phrases si connues mais toutes nouvelles de ce précieux discours, pieds nus. Tout y est nouveau ; aiguisez vos oreilles, cultivez l’original. Ensemble intercontemporain de Boulez, mardi 19 février, 20 h, Auditorium de Bordeaux, www.opéra-bordeaux.com / Herreweghe, Orchestre des Champs-Élysées, mardi 12 février, 20 h 30, Le Pin galant, Mérignac, www.lepingalant.com
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CINÉ - PUBLIC 14H - 3€PLASTIQUES - 7€ NOTRE VOUS LIVRE LE SECRET JEUNE ATELIER COCKTAILS ATELIER ARTS + UNBARMAN PLAT ASIATIQUE LEATELIER LABO RÉVELATEUR ATELIER - LE BOEUF CINÉ +-ATELIER OFFERT -CUISINE 15€ CRÉATIF SEW/ GOÛTER &D’IMAGES LAINE 15H30 - 7€ DE19H/21H LA RÉUSSITE DESVOUS MEILLEURS CINÉ - 3€--10€ NOTRE BARMAN LIVRE COCKTAILS LEBOURGUIGNON SECRET CINÉ ++14H ATELIER 10€ //LA GOÛTER OFFERT 10H30/13H -À39€ - 5 PLACES «PHOTOGRAMMES DE MER» 2H DE COURS DANS CUISINES DE L’I.BOAT SUIVI INSCRIPTION FLORIAN@IBOAT.EU CINÉ ATELIER 10€ GOÛTER OFFERT 19H/21H 15€ ATELIER CRÉATIF SEW & LAINE 15H30 - 7€ DE LA RÉUSSITE DESLES MEILLEURS COCKTAILS JANVIER INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU MER+ ATELIER 06.02 MER 24.01 13.02 SAM 26.01 INSCRIPTION À FLORIAN@IBOAT.EU DÉCOUVRE LA MAGIE DU NOIR ETOFFERT BLANC D’UNE DÉGUSTATION À TABLE AVEC LE CHEF MER 6.03 MER 20.02 MER 20/02 SAM 16.02 CINÉ 10€ / GOÛTER 19H/21H 15€ ATELIER COCKTAILS JEUNE PUBLIC FÉVIER JEUNE PUBLIC ATELIER CUISINE CHINOISERIES ATELIER -RÉVELATEUR 10€ / GOÛTERD’IMAGES OFFERT 10H30/13H - À39€ 5AU PLACES JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION VIN BOURGUIGNON LE LABO ATELIER CUISINE -- LE BOEUF INSCRIPTION FLORIAN@IBOAT.EU NOTRE BARMAN VOUS LIVRE LEMARS SECRET CINÉ---14H 14H 3€ CINÉ ---3€ PRÉPARATION ETRESTAURANT@IBOAT.EU DÉGUSTATION D’UNE ENTRÉE INSCRIPTION ÀDANS MER 13.02 SAM 26.01 CINÉ 14H 3€ ANIMÉ PAR STEPHANE EX «PHOTOGRAMMES DE LA MER» 2H DE COURS LESBOUTITON, CUISINES DE SOMMELIER L’I.BOAT SUIVICUISINE CHI JEUNE PUBLIC ATELIER DE LA RÉUSSITE DES MEILLEURS COCKTAILS ATELIER CRÉATIF SEW&&LAINE LAINE 15H30--7€ 7€ ATELIER ARTS PLASTIQUES 7€ + UN PLAT ASIATIQUE MER 13.02 SAM 26.01 MER 20/02 SAM 16.02 JEUNE PUBLIC ATELIER CUISINE CHINOISERIES ATELIER CRÉATIF SEW 15H30 DES SOURCES DE CAUDALIE DUAVEC CHÂTEAU SMITH DÉCOUVRE LA MAGIE DU NOIR ET BLANC D’UNE DÉGUSTATION À TABLE LE CHEF CINÉ 14H 3€ PRÉPARATION ET DÉG 19H/21H 15€ CINÉ + ATELIER 10€ / GOÛTER OFFERT PUBLIC ATELIER CUISINE CINÉ +14H ATELIER 10€ // GOÛTER GOÛTER OFFERT 10H30/13H --39€ ---5LE LEJEUNE LABO D’IMAGES ATELIER CUISINE BOEUF BOURGUIGNON CINÉ -+ -10€ 3€/--GOÛTER PRÉPARATION ET DÉGUSTATION D’UNE ATELIER 10€ HAUT LAFITTE -CHINOISERIES 19H/20H30 - 25€ - 20ENTRÉE PLACES ATELIER -RÉVELATEUR OFFERTOFFERT 10H30/13H 39€ 5PLACES PLACES MER 13.02 SAM 26.01 CINÉ - 14H - 3€ ETÀ DÉGUSTATION D’UNE DE ENTRÉE FLORIAN@IBOAT.EU INSCRIPTION RESTAURANT@IBOAT.EU «PHOTOGRAMMES DE LA MER» 2H DEPLAT COURS DANS LES CUISINES L’I.BOAT SUIVI ASIATIQUE ATELIER -INSCRIPTION 7€ + UN PLAT MER 6.03 MER 20.02 ATELIER ARTS PLASTIQUES - 7€ARTS PLASTIQUESPRÉPARATION + UN ASIATIQUE INSCRIPTION ÀÀ RESTAURANT@IBOAT.EU INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU JEUNE PUBLIC ATELIER CUISINE CHINOISERIES ATELIER ARTS PLASTIQUES 7€ET +10H30/13H UN PLATDÉGUSTATION ASIATIQUE DÉCOUVRE NOIR BLANC D’UNE ÀPLACES TABLE LE CHEF JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION VIN AVEC CINÉ + ATELIER - 10€CINÉ /DU GOÛTER OFFERT - 39€ - 5 AU +- ATELIER OFFERT 10H30/13H - 39€ - 5 CINÉ -LA 3€MAGIE PRÉPARATION ET D’UNE ENTRÉE CINÉ--+14H ATELIER 10€ / GOÛTER OFFERT - 10€ / GOÛTER 10H30/13H - 39€ - 5DÉGUSTATION MAR 19.03 ATELIER -ARTS 10€ / -GOÛTER OFFERT 10H30/13H -À39€ -PLACES 5 PLACES CINÉ 14H - 3€PLASTIQUES ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, EX SOMMELIER INSCRIPTION RESTAURANT@IBOAT.EU ATELIER - 7€ + UN PLAT ASIATIQUE INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU INSCRIPTION À RESTA WORKSHOP PROCESSING BX MER 13.02 SAM 26.01 INSCRIPTION À39€ RESTAURANT@IBOAT.EU ATELIER CRÉATIF- 10€ SEW/&GOÛTER LAINE 15H30 - 7€ DES SOURCES DE CAUDALIE DU CHÂTEAU SMITH MER 20/02 SAM 16.02 JEU 21.02 MER 6.03 MER 20.02 CINÉ + ATELIER OFFERT 10H30/13H 5 PLACES INVITÉ - BENOIT VERJAT JEUNE PUBLIC ATELIER CUISINE CINÉ + ATELIER - 10€ /D’IMAGES GOÛTER OFFERT HAUT LAFITTE -RESTAURANT@IBOAT.EU 19H/20H30 25€ - 20 PLACES LE LABO RÉVELATEUR ATELIER CUISINE -CHINOISERIES LEAU BOEUF PELOTES SONIQUES JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION VIN -BOURGUIGNON INSCRIPTION À DESIGN GRAPHIQUE ET INTERACTIF CINÉ - 14H - 3€ DE LA MER» PRÉPARATION ET DÉGUSTATION D’UNE ENTRÉESUIVI INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU «PHOTOGRAMMES 2H DE COURS LES CUISINES DE L’ASSO SEW &DANS LAINE VOUS D’APPRENDRE CINÉ - 14H - 3€ ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, EXL’I.BOAT SOMMELIER MER 20/02 SAM 16.02 19H/22H - 5€ PRÉVENTE SURPROPOSE YUTICKET MER 20/02 SAM YUTICKET ATELIER ARTS PLASTIQUES - 7€ BLANC +TRICOTER UN 16.02 PLAT ASIATIQUE MER 6.03 MER 20.02 DÉCOUVRE LAPRÉVENTES MAGIE NOIR D’UNE DÉGUSTATION À BOEUF TABLE AVEC LEFOURNI. CHEF À ENDE MUSIQUE. MATÉRIEL KITS ATELIER CRÉATIF SEWDUD’IMAGES &D’IMAGES LAINEET15H30 - 7€ DES SOURCES DU CHÂTEAU SMITH LE LABO RÉVELATEUR ATELIER CUISINE -CAUDALIE LE BOURGUIGNON LE LABO RÉVELATEUR ATELIER CUISINE LE BOEUF BOURGUIGNON CINÉ + ATELIER 10€ / GOÛTER OFFERT 10H30/13H 39€ 5 PLACES JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION AU VIN ATELIER - 10€ / -GOÛTER OFFERT 10H30/13H - 39€ - 5LES PLACES ORIGINAUX ET COULEURS TENDANCES. CINÉ + ATELIER 10€ GOÛTER OFFERT HAUT LAFITTE - 19H/20H30 - DE 25€L’I.BOAT PLACES «PHOTOGRAMMES DE MER» COURS DANS CUISINES DE- 20 L’I.BOAT PRÉVENTES YUTICKET «PHOTOGRAMMES DE/LA LA MER» 2H2H DEDE COURS DANS LES CUISINES SUIVISUIVI MER 20/02 SAM 16.02 INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU CINÉ 14H 3€ ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, EX SOMMELIER JEU INSCRIPTION ÀÀRESTAURANT@IBOAT.EU 19H30 -21.02 ENTRÉE LIBRE LE LABO D’IMAGES ATELIER CUISINE - LE INSCRIPTION RESTAURANT@IBOAT.EU DÉCOUVRE LALAMAGIE DUD’IMAGES NOIR BLANC D’UNE DÉGUSTATION À TABLE AVEC LE CHEF DÉCOUVRE MAGIE NOIR ETRÉVELATEUR BLANC D’UNE À- TABLE AVEC LE CHEF LE LABOCRÉATIF RÉVELATEUR ATELIER CUISINE LE BOEUF ATELIER SEWDU &OFFERT LAINE 15H30 - 7€ DES DÉGUSTATION SOURCES DE DUBOURGUIGNON CHÂTEAU SMITH PELOTES MER 26.01 ATELIER - -10€ 10H30/13H - 39€ 5LES PLACES ATELIER 10€//GOÛTER GOÛTER OFFERT 10H30/13H -SONIQUES 39€ - 5-CAUDALIE PLACES «PHOTOGRAMMES DE LA MER» 2H DESUIVI COURS DANS LE «PHOTOGRAMMES DE MER»OFFERT 2H DELAFITTE COURS CUISINES L’I.BOAT CINÉ + ATELIER - 10€ /LA GOÛTER HAUT -RESTAURANT@IBOAT.EU 19H/20H30 - 25€DE - 20 PLACES L’ASSO SEW &DANS LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE LE LABO RÉVÉLATEUR D’IMAGES INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU MER 13.03 INSCRIPTION À DÉCOUVRE LA MAGIE DU NOIR ET BLANC D’UNE DÉGUSTATION À TABLE AVEC LEFOURNI. CHEF DÉCOUVRE LA MAGIE DU NOIR ET 27.02 BLANC D’UNEKITS DÉGUSTATION À INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU VEN MER 20/02 SAM 16.02 À TRICOTER EN MUSIQUE. MATÉRIEL MAR 22.01 MER 6.03 MER 20.02 ATELIER PHOTO NUMÉRIQUE JEU 21.02 CINE 14H 3€ LES PETITES Z’ESCAPADES ATELIER -RÉVELATEUR 10€ / GOÛTER OFFERT 10H30/13H - 39€ 5 PLACES LE«LES LABO D’IMAGES ATELIER CUISINE -- LE BOURGUIGNON ORIGINAUX ET COULEURS TENDANCES. PIRATES AUSSI FONT DES-PHOTOS» WORKSHOP PROCESSING BX JEUNE PUBLIC INITIATION AUBOEUF VIN ATELIER COCKTAILS ATELIER 10€- 7€ / GOÛTER OFFERT 10H30/13H - 39€ - 5 PELOTES SONIQUES 15H - ATELIER ARTS PLASTIQUES PRÉVENTES YUTICKET INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU 6/8 ANS 14H/16H GOÛTER OFFERT OFFERT «PHOTOGRAMMES DE- 10€ LA MER» 2H DE20.02 COURS LES CUISINES DEUN L’I.BOAT SUIVI 19H30 -20.02 ENTRÉE LIBRE THÉME «NORMALS» CINÉ -+14H --3€ ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, EX SOMMELIER MER 6.03 MER UN COURS DE 2H DURANT LEQUEL BARMAN L’ASSO SEW &DANS LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE CINE ATELIER : 10€ + GOUTER MER 6.03 MER INSCRIPTION À RESTA JEU 21.02 DÉCOUVRE LA MAGIE NOIR ET BLANC D’UNE DÉGUSTATION À TABLE LEFOURNI. CHEF JEUNEPUBLIC PUBLIC ATELIER INITIATION AU VIN COMMENT CODER SESDU PROPRES OUTILS VISUELS ATELIER CRÉATIF SEW & LAINE 15H30 - 7€ DES SOURCES DEMUSIQUE. CAUDALIE DUAVEC CHÂTEAU SMITH PROFESSIONNEL VOUS LIVRE LE SECRET DEKITS LA À TRICOTER EN MATÉRIEL JEUNE ATELIER INITIATION AU VIN PELOTES SONIQUES ATELIER - -10€ /-PRÉVENTES GOÛTER OFFERT 10H30/13H - 39€ - BOUTITON, 5 PLACES CINÉ -ATELIER 14H -3€ 3€ ANIMÉ PAR STEPHANE EX SOMMELIER 19H/22H 5€ SUR YUTICKET.COM CINÉ +14H 10€ / GOÛTER OFFERT HAUT LAFITTE 19H/20H30 25€ 20 PLACES REUSSITE DES MEILLEURS COCKTAILS ORIGINAUX ET COULEURS TENDANCES. CINÉ ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, EX SOMMELIER PRÉVENTES YUTICKET MER MER 20.02 L’ASSO LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE ATELIER CRÉATIF SEW&&LAINE LAINE 15H30 --7€ DES SOURCES DEÀ&ÀDE CAUDALIE DU CHÂTEAU INSCRIPTION RESTAURANT@IBOAT.EU MAR 22.01 INFO SUR6.03 WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG INSCRIPTION RESTAURANT@IBOAT.EU 19H/21H - 15€ SUR INSCRIPTION ASMITH FLORIAN@ 19H30 -SEW ENTRÉE LIBRE ATELIER CRÉATIF SEW 15H30 7€ DES SOURCES CAUDALIE DU CHÂTEAU SMITH JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION AU VIN MER 20.03 CINÉ ATELIER 10€//GOÛTER GOÛTER OFFERT HAUT LAFITTE -EN 19H/20H30 - 25€ - 20-PLACES À TRICOTER MUSIQUE. MATÉRIEL FOURNI. KITS MER 06.02 MER 24.01 WORKSHOP PROCESSING BX OFFERT IBOAT.EU CINÉ +-+ATELIER --10€ HAUT LAFITTE - 19H/20H30 - 25€ 20 PLACES CINÉ 14H 3€ ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, EX LE LABO REVELATEUR D’IMAGES INSCRIPTION ÀET RESTAURANT@IBOAT.EU ORIGINAUX COULEURS TENDANCES.SOMMELIER JEUNE PUBLIC ATELIER COCKTAILS THÉME «NORMALS» PRÉVENTES YUTICKET INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU ATELIER CRÉATIF SEW & LAINE 15H30 7€ DES SOURCES DE CAUDALIE DU CHÂTEAU SMITH ATELIER PHOTO JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION A CINÉ 14H 3€ NOTRE BARMAN VOUS LIVRE LE SECRET 19H30 ENTRÉE LIBRE COMMENT CODER SES PROPRES OUTILS VISUELS MER 6.03 MER 20.02 JEU 21.02 VEN 08.02 MAR 22.01 MAR 29.01 CINÉ + ATELIER 10€ / GOÛTER HAUT LAFITTE -DES 19H/20H30 - 20 PLACES 14H/16H 10€--PRÉVENTES GOUTER ATELIER SEW &OFFERT LAINE 15H30 - 7€ DE LA PARTY RÉUSSITE MEILLEURS COCKTAILS 19H/22H --CRÉATIF 5€ SUROFFERT YUTICKET.COM JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION AU VIN - 25€ PELOTES SONIQUES TROC #7 CINÉ 14H 3€ ANIMÉ PAR STEPHANE WORKSHOP PROCESSING BX WORKSHOP ABLETON LIVE #1 INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU JEU 21.02 CINÉ +«NORMALS» ATELIER / GOÛTER OFFERT 19H/21H - 15€ SAM 30.03 INFO WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG CINÉ -SUR 14H -FORMATION 3€ - 10€ ANIMÉ PAR STEPHANE BOUTITON, SOMMELIER SEW &-LAINE PROPOSE D’APPRENDRE 1L’ASSO ARTICLE APPORTÉ =VOUS 1 ARTICLE ENEX RETOUR THÉME ATELIER DE TECHNIQUE JEU 21.02 ATELIER CRÉATIF SEW & LAINE 15H30 7€ DES SOURCES DE CAU PELOTES SONIQUES INSCRIPTION ÀEUROS FLORIAN@IBOAT.EU MAR ATELIER22.01 CRÉATIF LAINE 15H30 - 7€ DES SOURCES DE CAUDALIE DU CHÂTEAU SMITH À TRICOTER EN MUSIQUE. MATÉRIEL FOURNI. KITS ATELIER CUISINE CHOCOLAT DE PÂQUES 19H P.A.F. 3 ADH / 5 EUROS TOUT PUBLIC COMMENT CODERSEW SES PROPRES OUTILS VISUELS LOGICIEL ABLETON LIVE& PELOTES SONIQUES L’ASSOOFFERT SEW & LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE +BXSUR ATELIER - 10€ / GOÛTER HAUT LAFITTE - 19H/2 WORKSHOP PROCESSING CINÉ + ATELIER 10€CINÉ / GOÛTER OFFERT HAUT LAFITTE - 19H/20H30 - 25€ - 20 PLACES ORIGINAUX ETPARENTS COULEURS TENDANCES. UN ATELIER / ENFANTS INSCRIPTION CONTACT@SEWETLAINE.COM 19H/22H --PRÉVENTES YUTICKET.COM INVITÉLE-PRÉVENTES K5€ (CIRCUS COMPANY) L’ASSO SEW & LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE YUTICKET À TRICOTER EN MUSIQUE. MATÉRIEL FOURNI. KITS JEU THÉME «NORMALS» INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU VEN 08.02 19H30 -21.02 ENTRÉE INSCRIPTION À RESTA 10H/12H -SONIQUES 39€ -LIBRE 5 places MAR 29.01 INFO SUR 19H/21H -WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG 513.02 EUROS ÀSAM TRICOTER EN MUSIQUE. MATÉRIEL FOURNI. KITS ORIGINAUX ET COULEURS TENDANCES. MER 26.01 PELOTES PRÉVENTES YUTICKET COMMENT CODER SES PROPRES TROC- ENTRÉE PARTY INSCRIPTION ALIBRE RESTAURANT@IBOAT.FR WORKSHOP ABLETON LIVE #1 OUTILS VISUELS ORIGINAUX ET&#7 COULEURS TENDANCES. 19H30 JEUNE PUBLIC ATELIER CUISINE CHINOISERIES L’ASSO SEW LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE PRÉVENTES YUTICKET 19H/22HDE - 5€ - PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM 1 ARTICLE APPORTÉ = 1 ARTICLE EN RETOUR ATELIER FORMATION TECHNIQUE 19H30 ENTRÉE LIBRE CINÉ - 14H - 3€ PRÉPARATION ET MUSIQUE. DÉGUSTATION D’UNE ENTRÉE À TRICOTER FOURNI. KITS INFO SUR WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG JEU 21.02 19H P.A.F. 3EN EUROS ADH /MATÉRIEL 5 EUROS TOUT PUBLIC 22.01 LOGICIEL ABLETON LIVE MER 13.02 MAR 26.02 08.02 MAR 29.01 ATELIER ARTS PLASTIQUES - 7€ +VEN UN-PLAT ASIATIQUE ORIGINAUX ET- COULEURS TENDANCES. PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES PRÉVENTES YUTICKET PELOTES SONIQUES INSCRIPTION CONTACT@SEWETLAINE.COM WORKSHOP BX INVITÉKPROCESSING (CIRCUS MAR 22.01 KINO SESSION #35 WORKSHOP PROCESSING BX TROC PARTY #7 WORKSHOP ABLETON #1 OFFERT CINÉ +LE ATELIER - 10€COMPANY) /LIVE GOÛTER 10H30/13H - 39€ -LIBRE 5 PLACES 19H30 ENTRÉE LAINE PROPOSE D’APPRENDRE THÉME «NORMALS» WORKSHOP PROCESSING BX 19H/21H - 5FORMATION EUROS THÈME -SEW J’EN GROS=VOUS SUR LA PATATE INVITÉNICOLAS PARADEAU MAR 22.01 1L’ASSO ARTICLE APPORTÉ 1 ARTICLE EN RETOUR INSCRIPTION À&AI RESTAURANT@IBOAT.EU ATELIER DE TECHNIQUE PELOTES SONIQUES VEN 08.02 THÉME-29.01 «NORMALS» À TRICOTER MUSIQUE. FOURNI. KITS MAR COMMENT CODER SES PROPRES OUTILS VISUELS CONTRAINTE -EUROS MIXEUR THÉME DIVISER PAR ZERO, LA METHODE SIMPLE WORKSHOP PROCESSING BX 19H - P.A.F. 3EN ADH /MATÉRIEL 5 EUROS TOUT PUBLIC LOGICIEL ABLETON LIVE L’ASSO SEW & LAINE TROC PARTY #7 COMMENT CODER SES PROPRES OUTILS VISUELS ORIGINAUX ET COULEURS TENDANCES. WORKSHOP ABLETON LIVE #1 19H/22H 5€ - PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM OUVERTURE PORTES À 20H LE 13/02/13 19H/22H -- PRÉVENTES 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET THÉME INSCRIPTIONDES - CONTACT@SEWETLAINE.COM YUTICKET INVITÉ-«NORMALS» LE K (CIRCUS COMPANY) MAR 22.01 19H/22H -CODER 5€ - PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM 1 ARTICLE APPORTÉ = 1 ARTICLE EN RETOUR 19H30 -16.02 ENTRÉE ATELIER DE TECHNIQUE INFO SUR26.02 WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG MER 13.02 À TRICOTER EN MUSIQ TARIF UNIQUE 3€ LIBRE MAR COMMENT SES PROPRES 19H/21H 5FORMATION EUROS MER 20/02 SAM WORKSHOP PROCESSING BX OUTILS VISUELS PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES INFO SUR--ABLETON WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG 19H - SESSION P.A.F. 3 EUROS / 5BOURGUIGNON EUROS TOUT PUBLIC LOGICIEL LIVE D’IMAGES KINO #35 WORKSHOP PROCESSING BX 19H/22H 5€ - PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM LE LABO RÉVELATEUR ATELIER CUISINE - LEADH BOEUF ORIGINAUX ET COULEU THÉME «NORMALS» INSCRIPTION -AICONTACT@SEWETLAINE.COM LE K (CIRCUS COMPANY) THÈME - J’ENDANS GROS SUR LA PATATE INVITÉPARADEAU INFO SURNICOLAS WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG «PHOTOGRAMMES LA MER»OUTILS VISUELS 2H DE COURS LES CUISINES DE L’I.BOAT SUIVI- ENTRÉE LIBR COMMENT SESDEPROPRES 19H30 19H/21H -DIVISER 5CODER EUROS MAR 22.01 CONTRAINTE - MIXEUR VEN 08.02 THÉME -NOUVEAUX PAR ZERO, LA METHODE SIMPLE HORAIRES D’HIVER MAR 29.01 DÉCOUVRE LA MAGIE DU NOIR ET BLANC D’UNE DÉGUSTATION À TABLE AVEC LE CHEF MER 13.02 JEU 14.02 MAR 26.02 19H/22H 5€ PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER VEN 08.02 MAR 29.01 PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES WORKSHOP PROCESSING BX OUVERTURE DES PORTES À 20H LE 13/02/13 TROC PARTY #7 19H/22H 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET ATELIER - 10€ / GOÛTER OFFERT 10H30/13H - 39€ -ROUGE 5 PLACES WORKSHOP ABLETON #1 19H30 KINO SESSION #35 ST VALENTIN - LE OUVERTURE DESLIVE PORTES WORKSHOP PROCESSING BX INFO SUR WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG TROC PARTY #7 WORKSHOP ABLETON LIVE #1 OUVERTURE DES PORTES 19H30 THÉME «NORMALS» TARIF UNIQUE 3€GROS 1INSCRIPTION ARTICLE APPORTÉ = 1SUR ARTICLE EN RETOUR À RESTAURANT@IBOAT.EU ATELIER DE FORMATION TECHNIQUE THÈME -APPORTÉ J’EN AI LAENPATATE INSTALLATION CHROMATIQUE, VEN 08.02 INVITÉNICOLAS PARADEAU MAR 29.01 1 ARTICLE = 1 ARTICLE RETOUR CONCERT À 20H ATELIER DECODER FORMATION TECHNIQUE MER 13.02 COMMENT SES PROPRES OUTILS VISUELS MAR 26.02 CONCERT À 20H 19H P.A.F. 3 EUROS ADH 5SAINT EUROS TOUT PUBLIC LOGICIEL ABLETON LIVE CONTRAINTE MIXEUR PHOTO ET VIDÉO VIRGINIE JEANNET TROC PARTY #7 THÉME DIVISER PAR ZERO, LA METHODE SIMPLE WORKSHOP ABLETON LIVE #1 19H - P.A.F. 3 EUROS ADH / 5 /EUROS TOUT PUBLIC LOGICIEL ABLETON LIVEDIGITICK, PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES BILLETTERIE FNAC, YUTICKET, KINO SESSION #35 19H/22H 5€ PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM WORKSHOP PROCESSING BX INSCRIPTION -DES CONTACT@SEWETLAINE.COM MAR 26.03 (semaine digitale) INVITÉLE COMPANY) OUVERTURE PORTES À 20H EN LE 13/02/13 BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, CHROMATIQUE RESTAURANT 1MENU ARTICLE APPORTÉ =AU 1 ARTICLE RETOUR 19H/22H -KFORMATION 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET ATELIER DE TECHNIQUE INSCRIPTION - CONTACT@SEWETLAINE.COM INVITÉLE K(CIRCUS (CIRCUS COMPANY) VEN 08.02 MAR 29.01 THÈME J’EN AI GROS SUR LA PATATE INFO SUR WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG OCD, TOTAL HEAVEN INVITÉNICOLAS PARADEAU WORKSHOP PROCESSING BX MER 6.03 MER 20.02 NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER 19H/21H 5 EUROS JEU 14.02 TARIF UNIQUE 3€ ADH-/05 INFOS ET RÉSERVATIONS 56 10 48 37 PUBLIC 19H - P.A.F. 3 EUROS 5 EUROS TOUT CONFERENCE «COMPUTER ART»D’HIVER LOGICIEL LIVETOTAL 19H/21HABLETON - 5NOUVEAUX EUROS OCD, HEAVEN HORAIRES TROC PARTY #7 WORKSHOP ABLETON LIVE #1 CONTRAINTE MIXEUR JEUNE PUBLIC ATELIER INITIATION AU VIN THÉME -LE DIVISER PAR ZERO, LA METHODE SIMPLE I.BOAT - LE ST VALENTIN LE ROUGE OUVERTURE DES PORTES 19H30 INSCRIPTION ---CONTACT@SEWETLAINE.COM THÉME «NORMALS» INVITÉKFORMATION (CIRCUS COMPANY) & CINÉ «RECODE 1 ARTICLE =BOUTITON, 1 ARTICLE EN13/02/13 RETOUR ATELIER TECHNIQUE I.BOAT -RESTAURANT LE RESTAURANT OUVERTURE DES PORTES 19H30 OUVERTURE DES PORTES À 20H LE - DE 14H -PROJECT» 3€ ANIMÉ PARAPPORTÉ STEPHANE EX SOMMELIER 19H/22H -55€ PRÉVENTE SUR YUTICKET INSTALLATION CHROMATIQUE, 19H/21H EUROS CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ CONCERT À 20H INVITE PROF. DR. FRIEDER NAKE 19H - P.A.F. 3 DE EUROS ADH / 5 EUROS TOUT PUBLIC COMMENT CODER OUTILS LOGICIEL ABLETON LIVE ATELIER CRÉATIF & LAINE 15H30 - 7€ SES PROPRES DES SOURCES CAUDALIE CHÂTEAU SMITH TARIF UNIQUE 3€VISUELS CUISINESEW CRÉATIVE MARCHÉ CONCERT ÀDU 20H VEN 08.02 MER 13.02 MAR 29.01 PHOTO ET VIDÉO - VIRGINIEDU SAINT JEANNET MAR 26.02 MER 13.02 NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER MAR 26.02 VEN 29.03 JEU 14.02 ANIME PAR MARK WEBSTER INSCRIPTION --#7 CONTACT@SEWETLAINE.COM MIDI - MAR/VEN - 12H/14H30 INVITÉLE KNOUVEAUX (CIRCUS COMPANY) BILLETTERIE DIGITICK, YUTICKET, HORAIRES D’HIVER PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES CINÉ +BILLETTERIE ATELIER --FNAC, 10€ /LIVE GOÛTER HAUT LAFITTE 19H/20H30 -COURTS 25€ - 20 PLACES PROJECTION MÉTRAGES 19H/22H -OFFERT 5€ - PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM TROC PARTY MIDI MAR/VEN - 12H/14H30 KINO SESSION #35 WORKSHOP ABLETON #1 KINO SESSION #35 FNAC, DIGITICK, YUTICKET, MENU CHROMATIQUE AUDERESTAURANT WORKSHOP PROCESSING BX WORKSHOP PROCESSING BX OPENING LAB#1 ST VALENTIN LE ROUGE OUVERTURE DES PORTES 19H30 THEME RECODE PROJECT 19H/21H 5 EUROS INSCRIPTION À RESTAURANT@IBOAT.EU SOIR - MER/SAM - 20H/23H OCD, HEAVEN OUVERTURE DES PORTES 19H30 1INSTALLATION ARTICLE APPORTÉ = SUR 1 LA ARTICLE RETOUR THÈME - ET J’EN AIDEAI GROS SUR THÈME -13.02 J’EN GROS LA ATELIER DE TECHNIQUE INVITÉNICOLAS PARADEAU INFOS RÉSERVATIONS - PATATE 05 PATATE 56 10 48 37 INVITÉNICOLAS PARADEAU INFO WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG LES AFTERS L’AUDITORIUM DEEN BORDEAUX SOIR -TOTAL MER/SAM - 20H/23H MER OCD, HEAVEN MAR 26.02 CHROMATIQUE, AU CAPC -FORMATION 19H/21H -TOTAL CONCERT ÀSUR 20H VEN 22.02 HORAIRES D’HIVER PROJECTION DEEUROS COURTS MÉTRAGES 19H -SESSION P.A.F. ADH / 5SAINT TOUT PUBLIC CONTRAINTE -3MIXEUR JEU 14.02 CONTRAINTE -EUROS MIXEUR I.BOAT -LIVE LE LOGICIEL ABLETON THÉME-NOUVEAUX -DIVISER DIVISER PAR ZERO, METHODE SIMPLE CONCERT 20HD’HIVER THÉME PAR ZERO, LAÀMETHODE SIMPLE PROGRAMMATION COURS KINO #35 NOUVEAUX HORAIRES WORKSHOP PROCESSING BX PHOTO ET VIDÉO -EN VIRGINIE JEANNET GRATUIT SUR RESERVATION I.BOAT -RESTAURANT LE RESTAURANT BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, BIP ON BOARD ! OUVERTURE DES PORTES À 20H LE 13/02/13 INSCRIPTION CONTACT@SEWETLAINE.COM 19H/22H 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET ST VALENTIN LE ROUGE OUVERTURE DES PORTES À 20H LE 13/02/13 INVITÉLE K (CIRCUS COMPANY) OUVERTURE DES PORTES 19H30 19H/22H - 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET BAR ET21.02 SUR PLACE CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ THÈME -RESTAURATION J’EN AI GROS AU SUR LA PATATE BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, INVITÉNICOLAS PARADEAU MENU CHROMATIQUE RESTAURANT (150 PLACES) I.BOAT - BASSIN APORTES FLOT N°1 OUVERTURE DES 19H30 MER 13.02 JEU MAR 26.02 CRÉATIVE DU MARCHÉ TARIF UNIQUE 3€-3€ EMBARQUEZ POUR UNE-SOIREE INSTALLATION CHROMATIQUE, TARIF UNIQUE 19H/21H -MIDI 5 CUISINE EUROS OCD, TOTAL VEN 29.03 PROJECTION COURTS 22H /01H CONTRAINTE MIXEUR CONCERT ÀBX 20H THÉME DIVISER PAR ZERO, LA METHODE INFOS ET RÉSERVATIONS 05DE56 10 MÉTRAGES 48 37 - MAR/VEN -HEAVEN 12H/14H30 PELOTES SONIQUES OCD, TOTAL KINO SESSION #35 WORKSHOP PROCESSING 33300,-BORDEAUX, FRANCE /-HEAVEN : 05 56 SIMPLE 10 48 23 CONCERT ÀTÉL 20H THEATRE /LAB#1 CABARET AVEC LALEBORDEAUX LIGUE MIDI --MAR/VEN 12H/14H30 PHOTO ET VIDÉO VIRGINIE SAINT JEANNET OPENING OUVERTURE DES PORTES À 20H 13/02/13 I.BOAT LE RESTAURANT 19H/22H 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET L’ASSO SEW & LAINE VOUS PROPOSE D’APPRENDRE BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, THÈME - J’EN AI GROS SUR LA PATATE INVITÉNICOLAS PARADEAU SOIRSOIR -I.BOAT MER/SAM -DIGITICK, 20H/23H - LE RESTAURANT D’IMPROVISATION PROFESSIONELLE BILLETTERIE FNAC, YUTICKET, MENU CHROMATIQUE AU RESTAURANT LES AFTERS DE L’AUDITORIUM DE BORDEAUX MER/SAM 20H/23H TARIF UNIQUE 3€ MAR 26.03 (semaine digitale) À TRICOTER EN MUSIQUE. MATÉRIEL FOURNI. KITSPARTY #7 CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ CONTRAINTE - MIXEUR THÉME -NOUVEAUX DIVISER PAR ZERO, LAD’HIVER METHODE SIMPLE LIVE NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER TROC OCD, TOTAL HEAVEN WORKSHOP ABLETON #1 JEU 14.02 20H 6€ SUR PLACE CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ INFOS ET RÉSERVATIONS 05 56 10 48 37 MER 13.02 HORAIRES MAR 26.02 NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER PROGRAMMATION EN COURS OCD, TOTAL HEAVEN JEU 14.02 ORIGINAUX ET COULEURS TENDANCES. VEN 29.03 WORKSHOP LIVE NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER OUVERTURE DES PORTES À 20H LE 13/02/13 19H/22H - I.BOAT 5€ PRÉVENTE YUTICKET PRÉVENTES YUTICKET PROJECTION DE COURTS MÉTRAGES MIDI -ABLETON MAR/VEN -SUR 12H/14H30 STST VALENTIN - LE ROUGE OUVERTURE DES PORTES 19H30 -MAR/VEN LE KINO SESSION #35 1 ARTICLE APPORTÉ = WORKSHOP PROCESSING BX DE FORMATION TECHNIQUE BAR ET SUR PLACE MIDI -(CIRCUS 12H/14H30 VALENTIN -3€ LE ROUGE DES PORTES 19H30 OUVERTURE DES PORTES 19H30 19H30 - RESTAURATION ENTRÉE LIBRE OPENING LAB#1 I.BOAT -RESTAURANT LE RESTAURANT ANIMEOUVERTURE PAR LE COMPANY) I.BOAT -ATELIER BASSIN A-FLOT N°1 TARIF UNIQUE INSTALLATION CHROMATIQUE, OUVERTURE DES PORTES 19H30 SOIR -KCONCERT MER/SAM -DU 20H/23H À 20H THÈME J’EN AI GROS SUR LA PATATE INVITÉ-NOUVEAUX NICOLAS PARADEAU CUISINE CRÉATIVE MARCHÉ 22H /01H INSTALLATION CHROMATIQUE, HORAIRES D’HIVER 19H - P.A.F. 3 EUROS A LES AFTERS DE L’AUDITORIUM DE BORDEAUX SOIR MER/SAM 20H/23H CONCERT À/ TÉL 20H LOGICIEL ABLETON LIVE JEU 14.02 CONCERT À 20H 19H/22H 5€ PREVENTE YUTICKET CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ PHOTO ET VIDÉO VIRGINIE SAINT JEANNET 33300, BORDEAUX, FRANCE : 05 56 10 48 23 NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER CONCERT À 20H MAR 12.03 CONTRAINTE -- LE MIXEUR VEN 29.03 THÉME - DIVISER PAR ZERO, LA METHODE SIMPLE BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, PHOTO ET VIDÉO - VIRGINIE SAINT JEANNET MIDIMIDI - MAR/VEN - 12H/14H30 PROGRAMMATION ENRESTAURANT COURS ST VALENTIN ROUGE OUVERTURE DES PORTES 19H30 BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, MENU CHROMATIQUE AU INSCRIPTION - CONTA BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, INVITÉLE K (CIRCUS COMPANY) MAR/VEN 12H/14H30 SOIREE INROCKS LAB OUVERTURE DES PORTES 19H30 OUVERTURE DES PORTES À 20H LE 13/02/13 OPENING LAB#1 19H/22H 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKET MAR 22.01 BILLETTERIE FNAC,HEAVEN DIGITICK, YUTICKET, MENU AU RESTAURANT OCD, BARET ETCHROMATIQUE RESTAURATION SUR INSTALLATION CHROMATIQUE, INFOS RÉSERVATIONS - 05 56PLACE 10 48 37 SOIR -CONCERT MER/SAM 20H/23H NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER I.BOAT -TOTAL BASSIN AHEAVEN FLOT N°1 OCD, TOTAL À -20H JEU 14.02 OCD, TOTAL HEAVEN TARIF UNIQUE TREMPLIN SCENE OUVERTE OPEN MIC LES AFTERS DE3€ L’AUDITORIUM DE10JEANNET BORDEAUX SOIR MER/SAM NOUVEAUX HORAIRES WORKSHOP PROCESSING BX 19H/21H -20H/23H 5D’HIVER EUROS À -20H INFOS ET RÉSERVATIONS - 05 56 48 37 MER 27.03 &JEU 28.03 22HVALENTIN /01H I.BOAT --CONCERT LE RESTAURANT OCD, TOTAL HEAVEN PHOTO ET VIDÉO VIRGINIE SAINT ST LE ROUGE OUVERTURE DES PORTES 19H30 I.BOAT LE RESTAURANT 33300, BORDEAUX, FRANCE / TÉL : 05 56 10 48 23 BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, 19H30 - GRATUIT ENAU THÉME «NORMALS» PROGRAMMATION COURS I.BOAT - LEFNAC, OUVERTURE DES PORTES 19H30 BILLETTERIE DIGITICK, YUTICKET, MENU CHROMATIQUE RESTAURANT (semaine digitale) CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ I.BOAT -RESTAURANT LE INSTALLATION CHROMATIQUE, COMMENT CODER SES PROPRES CUISINE CRÉATIVE DUOUTILS MARCHÉ CONCERT ÀRESTAURANT 20H BAR ET RESTAURATION SUR PLACE OCD, TOTAL HEAVEN I.BOAT -CONCERT BASSIN AHEAVEN FLOT N°1 VISUELS CUISINE CRÉATIVE VEN 29.03 INFOS ETET RÉSERVATIONS - 05SAINT 56 10JEANNET 48 37 ÀMARCHÉ 20H OCD, TOTAL PROCESSING MIDI -BX#12 MAR/VEN -DU 12H/14H30 PHOTO VIDÉO VIRGINIE CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ 19H/22H 5€ PRÉVENTES SUR YUTICKET.COM NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER 22H /01H MIDI MAR/VEN 12H/14H30 JEU CHROMATIQUE 14.02 BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, VEN 29.03 LAB#1 I.BOAT - LE NOUVEAUX HORAIRES 33300, BORDEAUX, FRANCE / TÉL :D’HIVER 05YUTICKET, 56 10 48 23 OPENING MIDI -I.BOAT MAR/VEN -RESTAURANT 12H/14H30 BILLETTERIE FNAC, MENU AU RESTAURANT THEME : RECODE PROJECT SOIR - MER/SAM -DIGITICK, 20H/23H -RESTAURANT LE INFO SUR WWW.PROCESSINGBORDEAUX.ORG MIDI MAR/VEN 12H/14H30 ST VALENTIN LE ROUGE OUVERTURE DES PORTES 19H30 VEN 29.03 OPENING LAB#1 LES AFTERS DE L’AUDITORIUM DE BORDEAUX SOIR MER/SAM 20H/23H OCD, TOTAL HEAVEN CRÉATIVE MARCHÉ OUVERTURE DES PORTES 19H30 INFOS ET RÉSERVATIONS - 05 56 10 48 37 SOIR - MER/SAM -DU INVITESCUISINE : FRIEDER NAKE &20H/23H MARK WEBSTER OCD, TOTAL HEAVEN CUISINE CRÉATIVE MARCHÉ INSTALLATION CHROMATIQUE, PROGRAMMATION ENFILM COURS LES AFTERS DEDU L’AUDITORIUM DE BORDEAUX PROJECTION SOIR -- WORKSHOP MER/SAM -DU 20H/23H KINO SESSION #35 PR CONCERT À12H/14H30 20H PROCESSING BX VEN 29.03 I.BOAT LE-RESTAURANT - MAR/VEN 9H/18HMIDI - 60€/JOUR -LE-REPAS DU MIDI INCLUS CONCERT À12H/14H30 20H I.BOAT RESTAURANT BAR ETLEGENDE RESTAURATION SUR PLACE PHOTO ETLAB#1 VIDÉODE -EN VIRGINIE SAINT JEANNET PROGRAMMATION COURS «LA KASPAR HAUSER» MIDI MAR/VEN I.BOAT BASSIN A FLOT N°1 OPENING BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, THÈME - J’EN AI GROS INVITÉNICOLAS PARADEAU 20MAR PLACES / -JOUR VEN 08.02 CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ 29.01 SOIR MER/SAM 20H/23H 22H /01H BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, MENU CHROMATIQUE AU RESTAURANT BAR ET RESTAURATION SURVINCENT PLACE DE DAVIDE MANULI AVEC GALLO CUISINE CRÉATIVE DU AFTERS DE DE BORDEAUX SOIR -TOTAL MER/SAM -TÉL 20H/23H I.BOAT BASSIN A/#1 FLOT N°156 10 48 23 33300, BORDEAUX, FRANCE :MARCHÉ 05 VEN 29.03 TROC PARTY #7L’AUDITORIUM WORKSHOP LIVE OCD, - MIXEU MIDIMIDI -ABLETON MAR/VEN -HEAVEN 12H/14H30 THÉME --HEAVEN DIVISER PAR ZERO,LES LA SIMPLE INFOS ET RÉSERVATIONS - 05 56 10 48CONTRAINTE 37 22H /01H 22H -METHODE GRATUIT OCD, TOTAL PROGRAMMATION EN COURS - MAR/VEN 12H/14H30 1 ARTICLE APPORTÉ = 1 ARTICLE EN RETOUR 33300, BORDEAUX, FRANCE / TÉL : 05 56 10 48 23 OPENING LAB#1 ATELIER DE FORMATION TECHNIQUE I.BOAT - 19H/22H LE-RESTAURANT SOIR -I.BOAT MER/SAM -A20H/23H DES PORT 5€ BAR RESTAURATION PLACE 19H -ET P.A.F. 3 EUROS ADHSUR / 5 EUROS TOUTOUVERTURE PUBLIC LOGICIEL I.BOAT ABLETON LIVELE RESTAURANT LESYUTICKET AFTERS DE L’AUDITORIUM DE BORDEAUX SOIR MER/SAM --20H/23H --BASSIN FLOT N°1PRÉVENTE SUR CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ 22H /01H - CONTACT@SEWETLAINE.COM INSCRIPTION TARIF UNIQUE 3€ INVITÉLECUISINE K (CIRCUS COMPANY) PROGRAMMATION CRÉATIVE DU :MARCHÉ 33300, BORDEAUX, FRANCE / TÉL 05 56 10 48 23 VEN 29.03 EN COURS MIDI -EUROS MAR/VEN - 12H/14H30 19H/21H -I.BOAT 5MIDI BAR ET RESTAURATION SUR PLACE --MAR/VEN 12H/14H30 BASSIN A-FLOT N°1 OPENING LAB#1 SOIRSOIR - MER/SAM - 20H/23H 22H /01H DE L’AUDITORIUM DE BORDEAUX LES AFTERS - MER/SAM 20H/23H 33300, BORDEAUX, FRANCE / -TÉL : 05 56 10 48 23 PROGRAMMATION COURS MER 13.02 EN MAR 26.02 NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER COURTS MÉTRAGES BAR ET RESTAURATION SURDEPLACE HORAIRES D’HIVER KINO SESSION #35 PROJECTION WORKSHOP PROCESSING I.BOAT - BASSINBX A FLOTNOUVEAUX N°1 22H /01H OUVERTURE DES PORTES 19H30 THÈME J’EN AI GROS SUR LA PATATE ST VALENTIN - LE ROU INVITÉNICOLAS PARADEAU 33300, BORDEAUX, FRANCE / TÉL :OUVERTURE 05 56 10 48 23 DES PORTES 19H30 CONTRAINTE - MIXEUR THÉME - DIVISER PAR ZERO, LA METHODE SIMPLE INSTALLATION CHROM À 20H OUVERTURE 19H/22H - 5€ PRÉVENTE SUR YUTICKETCONCERT CONCERT À 20H DES PORTES À 20H LE 13/02/13 PHOTO ET VIDÉO - VIR TARIF UNIQUE 3€ BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET,
MER 13.02
ATELIERSJEUNE JEUNEPUBLIC PUBLIC ATELIERS WORKSHOPS «OH MONBATEAU» BATEAU» «OH MON WORKSHOPS PREVENTES YUTICKET NUMERIQUES
MER 20/02 SAM 16.02 NUMERIQUES WORKSHOPS ATELIERS WORKSHOPS ATELIERS NUMERIQUES «PAPILLES NUMERIQUES «PAPILLES&&SAVOIR SAVOIR WORKSHOPS SPECIALS FAIRE» WORKSHOPS FAIRE» NUMERIQUES SPECIALS EVENTS WORKSHOPS NUMERIQUES EVENTS WORKSHOPS NUMERIQUES MER 6.03 SPECIALS MER 20.02 NUMERIQUES SPECIALS EVENTS WORKSHOPS EVENTS SPECIALS WORKSHOPS WORKSHOPS NUMERIQUES SPECIALS WORKSHOPS EVENTS WORKSHOPS NUMERIQUES NUMERIQUES WORKSHOPS SPECIALS EVENTS NUMERIQUES NUMERIQUES WORKSHOPS SPECIALS NUMERIQUES EVENTS WORKSHOPS NUMERIQUES EVENTS NUMERIQUES WORKSHOPS SPECIALS JEU 21.02 WORKSHOPSWORKSHOPS SPECIALS NUMERIQUES SPECIALS EVENTS NUMERIQUES SPECIALS WORKSHOPSSPECIALS EVENTS NUMERIQUES EVENTS SPECIALS EVENTS EVENTS NUMERIQUES EVENTS PRÉVENTES YUTICKET SPECIALS SPECIALS EVENTS EVENTS SPECIALS SPECIALS EVENTS MAR 22.01 EVENTS
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WORKSHOPS MAR 29.01 WORKSHOPS NUMERIQUES NUMERIQUES
MAR 26.02
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BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, OCD, TOTAL HEAVEN
MENU CHROMATIQUE INFOS ET RÉSERVATIO
OCD, TOTAL HEAVEN NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER JEU 14.02 NOUVEAUX HORAIRES D’HIVER- LE RESTAURANT I.BOAT ST VALENTIN - LE ROUGE OUVERTURE DESDES PORTES 19H30 I.BOAT - LE RESTAURANT OUVERTURE PORTES 19H30 INSTALLATION CHROMATIQUE, CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ CONCERT À 20H CONCERT À 20HCUISINE CRÉATIVE DUETMARCHÉ PHOTO VIDÉO - VIRGINIE SAINT JEANNET BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, MIDI MAR/VEN 12H/14H30 BILLETTERIE FNAC, DIGITICK, YUTICKET, MENU CHROMATIQUE AU RESTAURANT MIDI - MAR/VEN - 12H/14H30 OCD,OCD, TOTAL HEAVEN ET RÉSERVATIONS - 05 56 10 48 37OPENING LAB#1 TOTAL HEAVEN SOIRSOIR - MER/SAM -INFOS 20H/23H I.BOAT - LE-RESTAURANT LES AFTERS DE L’AUD - MER/SAM - 20H/23H I.BOAT LE RESTAURANT CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ CUISINE CRÉATIVE DU MARCHÉ PROGRAMMATION EN VEN 29.03 MIDIMIDI - MAR/VEN 12H/14H30 - MAR/VEN - 12H/14H30 OPENING LAB#1 BAR ET RESTAURATION I.BOAT BASSIN A FLOT N°1 SOIRSOIR - MER/SAM 20H/23H LES AFTERS DE L’AUDITORIUM DE BORDEAUX - MER/SAM - 20H/23H 22H /01H 33300, BORDEAUX, FRANCEPROGRAMMATION / TÉL : 05 56EN10COURS 48 23 BAR ET RESTAURATION SUR PLACE I.BOAT - BASSIN A FLOT N°1 22H /01H 33300, BORDEAUX, FRANCE / TÉL : 05 56 10 48 23
VEN 29.03
sono
Brûle ton ampli
Morosité musicale, quand tu nous tiens ! Même le dernier The Bronx n’est pas terrible. Relever le niveau en 2013, sera comme reconstruire l’Atlantide. Mais à part s’écrier « on vous l’avait bien dit » devant le succès de JC Satan et son rock garage tout en suées venues de l’enfer, on n’a rien trouvé de mieux que de partager des tops idiots ou des photos de chats au regard de Michel Boujenah. JC Satan s’exporte, et, nous, on regarde à notre porte. Au contraire d’une musique respirant le souffre, le phénomène rock, blues dynamité de Skip the Use sera sur scène le 16 février au Krakatoa. Leur rock et leur performance en live pourraient se traduire comme un fantasme cosmique. De quoi secouer nos mauvaises nuits blanches, entre cafard et envies bohèmes qui nous emmènent des salles policées aux caves humides du Bordeaux underground. Entre Saint Mich’ et l’Intendance, on trimballe notre peau entre sombre et lumineux, douceur et rugueux. Tiger Bells fait partie de ces antithèses qu’on adore effleurer le temps d’une soirée au Saint-Ex. Le combo féminin nous donne presque le syndrome de Stockholm le 21 mars au cœur du festival Les Femmes s’en mêlent. Leur musique est un punk-rock de cheerleaders dont la sauce pop, surprenante, se mêle à ces chœurs lancinants. Mais ce n’est pas tout. La plus crasseuse des sorties Guerilla Asso viendra hanter les caves bordelaises. Le 9 février, au Black Room, Mon autre groupe viendra avec sa Tumeur sous forme de 45 tours, afin de bousculer ce qui nous reste de candeur à coups de riffs bouillonnants. Certains artistes sont sans ambition et d’autres traversent le temps bien mieux que Britney n’a su traverser sa psychothérapie. Certains même arrivent à en créer une pour toute une société. C’est le défi de Médine et son flow rageur, avec son livre Don’t Panik, qui sort en même temps que Made In, son dernier EP. La panthère revient sans ambiguïté cette fois, avec son humanisme et son analyse acérée. Philosophe parmi les révolutionnaires, au premier rang du bataillon du 30 • ......... !
rap français, le Havrais sera au Rocher de Palmer le 23 mars, trois jours après la reine du « nettoyage au Kärcher » à l’Élysée. Dans ce tableau de Delacroix, Keny Arkana pourrait représenter la Liberté guidant le peuple. Son franc-parler donne des frissons. Ses samples ne sont pas égaux à ses coups de sang, mais elle assoit avec subtilité son style entre rap et folk. Avec son dernier album, Kenny Arkana est aussi tranchante que sensible et prouve que « tout tourne autour du soleil ». Un fait qu’on a du mal à ignorer après une nuit sentant le mégot de cigarette. Sale temps, sale tête ? Il arrive que le calme revienne après la tempête. Sortie des bars en trans, comme effleurée par la grâce, Théodore, Paul et Gabriel est une version française des Bee Gees, les attributs en moins. Empreint d’une naïveté extrême mêlée à une douceur pop, le trio féminin, comme son nom ne l’indique pas, est doté d’une pop insolente et simple, aussi fraîche que la Garonne (le 23 février, au Rocher de Palmer à Cenon) ! Comme jamais trois sans deux, en toute logique, il est à présager que ces folkeuses parisiennes atteignent le succès du duo Lilly Wood and the Prick. Avec son second album The Fight, ce dernier prouve qu’il n’a rien d’un effet de mode. Avec en première partie Granville, même la Zombie Walk paraîtra « douce » (le 15 février, au Krakatoa). Mais avant de se transformer en
espèce mutante sans aucun goût pour les basses grasses et le rock lourd, on se baladera dans l’univers de 7 Weeks, qui sort Carnivora, et Mudweiser, qui nous offre un nouvel opus. Les deux groupes sont en tournée en mars à l’occasion de ces dernières sorties. À la Rock School Barbey, le 20 mars. Les influences de Mass Hysteria à Infectius Groove en passant par Converge se retrouveront sur scène. Une brutale répercussion musicale de tout ce qui nous colle face contre terre, le nez dans l’humidité de nos larmes. Il faut dire que 7 Weeks n’en est pas à son premier tranchage de gorge, avec 7 Weeks plays Dead of Night, un ciné-concert où les ambiances étranges nous enveloppent de mystère. La plupart se prendront une bonne douche froide musicale sur ce concert. Immanquable, comme une balade nocturne pleine d’amertume. Tiphaine Deraison Guerilla Asso, 9 février, Black Room, Bordeaux • Lilly Wood and the Prick, le 15 février, Krakatoa, Mérignac • Skip the Use, 16 février, Krakatoa, Mérignac • Théodore, Paul et Gabriel, 23 février, Rocher de Palmer, Cenon • Keny Arkana, 20 mars, Rocher de Palmer, Cenon • 7 Weeks, 20 mars, Rock School Barbey • Tiger Bells, 21 mars, SaintEx, Bordeaux • Médine, 23 mars, Rocher de Palmer, Cenon.
KRAKATOA CONCERTS / INFO-RESSOURCE / ACCOMPAGNEMENT / ACTION CULTURELLE / JEUNE PUBLIC
Gent intime Pour sa seizième édition, le festival Les Femmes s’en mêlent continue de défendre avec ferveur la scène musicale féminine indépendante. Depuis 1997, de grands noms se sont succédés : Kim Gordon, Brigitte Fontaine, Anne Clark. Puis des talents étonnants : Émilie Simon, Cat Power, MIA… Cet événement initialement parisien se développe aujourd’hui dans plus de 20 villes françaises, et même au-delà des frontières de l’Hexagone – de Barcelone à Varsovie, en passant par Berlin. Stéphane Amiel, programmateur historique et exigeant, continue de prendre des risques pour nous présenter de nouvelles artistes. Seule ou en groupe, chacune d’elles fait preuve d’un caractère bien trempé et d’un réel aplomb sur scène. Avec ou sans posture politique, qu’on se le dise, et brouillant tous les styles musicaux : psyché folk, dream pop, punk-rock, electro, hip-hop… Cette année, on retrouve entre autres l’Américaine Alela Diane, sa compatriote Kaki King, les Londoniennes de Novella, les Canadiens de The Luyas, la Française Mesparrow, la Belge Liesa von der AA, les Taïwanaises de Go Chic ou le duo sud-africain/néerlandais Skip&Die. Les artistes suédoises seront une fois de plus mises à l’honneur, avec une mention spéciale pour Molly Nilsson et Taken By Trees. La Scandinavie reste toujours un excellent modèle au sujet de l’égalité homme-femme… Et ça se fêtera du côté de l’Institut suédois, du Point éphémère ou encore à la Machine du Moulin rouge, pour un plateau de choix en guise de soirée de clôture. Mais pensons toujours international ! Les enjeux sont bien plus grands IRL, la Toile joue donc le bon rôle pour promouvoir toute action féminine. Les Femmes s’en mêlent a donc raison de renouveler son partenariat avec l’association militante W4 (Women’s Worldwide Web). Réserver des billets d’avion pour Stockholm ou sortir pour de bon un harmonica de son étui poussiéreux… Arrêtons donc d’être indécis(es) et allons donc profiter d’un tel éclectisme cours de la Marne. Béatrice Lajous Les Femmes s’en mêlent, seizième édition, du 19 au 31 mars. À Bordeaux : Tiger Bell, jeudi 21 mars au St-Ex, Molly Gene One Whoaman Band, dimanche 31 mars, au St-Ex, www.lfsm.net
Peaux dures Juste une petite écaille d’un très gros reptile. L’agglomération bordelaise n’accueille qu’une seule soirée du festival itinérant des Nuits de l’alligator – 23 villes et 26 dates à travers la France, un « périple au milieu des herbes folles du folk, dans les méandres du blues illicite, au fond du garage, au cœur de la soul ». Aussi serait-il regrettable de tenter d’échapper à la morsure. Deux découvertes en lever de rideau : The Skins, de Brooklyn, réponse « hard blues sexy » et « gorgée de soul » aux hipsters maigrichons à moustache qui peuplent la pointe sud de New York City, et The Computers, des Anglais rétro qui en sont encore à dire « Disco Sucks » mais qui le font à la manière de The Clash qui jammeraient avec The Hives. En tête d’affiche, on peut attendre de The Heavy qu’ils donnent le spectacle à la manière d’une revue à l’ancienne. Des soul rockers aux doigts collants mais aux costards tirés à quatre épingles qui n’hésitent pas à introduire des beats hip-hop dans leur R’n’B sixties, avec, au choix, un accompagnement de violons sirupeux, de cuivres chauds comme chez la Stax, ou des samples de B-movies vaudous. Des British charismatiques qui ont compris que pour espérer arriver à faire transpirer la foule, il fallait commencer, au sens propre, par savoir soi-même bien tremper la chemise. G.Gw The Heavy + The Skins + The Computers, mardi 5 février, 20 h 30, Krakatoa, Mérignac, www.krakatoa.org
© The Heavy : Andrew de Francesco
FÉVRIER
15/02 LILLY WOOD & THE PRICK + GRANVILLE (COMPLET) 16/02 SKIP THE USE (COMPLET)
MARS
BALTHAZAR 16/03 AN PIERLE (SOLO) 21/03 VICIOUS CIRCLE : 20 ANS 22/03 TROY VON BALTHAZAR + JULIEN PRAS & THE ARENA + THE ELECTRIC FRESCO + LUIS FRANCESCO ARENA MY ANT (GOUTER-CONCERT) 15H30 - 23/03 CONCERTS LYCEENS 29 & 30/03 TRAM ligne A arrêt Fontaine d’Arlac - Bus : 23 & 42 Ouverture des portes à 20h / concerts à 20h30 infos : 05 56 24 34 29 - www.krakatoa.org
sono
Nuits blanches En début de soirée ou jusqu’au bout de la nuit, sur fond d’electro-pop groovy ou de deep house pêchue, les salles de spectacles et clubs bordelais ont dégoté de bons appâts électroniques pour faire sortir les amateurs de leur tanière. Alors, comme dirait cette bonne vieille fable, à l’approche du printemps, « Eh bien, dansez maintenant ». Barbe et cheveux longs, dégaine de jeune premier, Breakbot s’apparenterait presque à une sorte de messie version seventies. Sa musique semble, elle, tout droit sortie d’un film californien. Son tube, Baby, I’m Yours, chanté par Irfane, lui a ouvert la voie des ondes et du grand public, l’amenant à devenir l’un des fers de lance du label parisien Ed Banger (qui fête justement ses 10 ans d’existence en mars). De passage le 16 février à Bordeaux, il y a fort à attendre du live – qu’il présente avec son acolyte Irfane – et de la première partie, DSL – trublions d’une scène crossover rap et musique électronique, signés sur le même label. Le 22 février, c’est au tour de C2C d’investir la patinoire après un passage remarqué au Rocher en octobre. Avec leur album Tetra, ces quatre turntablists aguerris ont réussi à envahir les ondes et à réunir autour de leur amour pour les samples un public aussi friand de hip-hop que d’électronique. Le 1er mars, c’est dans la cale de l’I.Boat qu’il faudra être pour user ses semelles au son de la playlist concoctée par la sensation norvégienne du
moment : Todd Terje. Son tube electro galactique Inspector Norse n’aura pas échappé aux connaisseurs ! Ce jeune prodige venu du froid aime par-dessus tout remixer des classiques du disco et a maintes fois prouvé sa capacité à dégeler un dance-floor ou un public frileux aux sonorités électroniques. Il passe pour la première fois à Bordeaux, il s’agira donc de l’accueillir comme il doit. Enfin, toujours sur l’I.Boat, les amateurs de house, groovy à souhait, pourront venir taper du pied et applaudir l’un des piliers du label Exploited, Doctor Dru, auteur de l’incroyable hit The Voice of Dru. Digne représentant de la scène montante de Hambourg, il vient diffuser la bonne parole house et clore ainsi ce chapitre hivernal en musique. Pauline Lévignat Breakbot, le 16 février au Rocher de Palmer ; C2C, le 22 février à la patinoire Mériadeck ; Todd Terje, le 1er mars à l’I.Boat ; Doctor Dru, le 14 mars à l’I.Boat.
D’Air et d’Orient Le Festin, à l’initiative de la MDL et soutenu par la Ville de Créon, n’est autre que la rencontre passionnée entre le cirque et la musique. Ce festival, qui fête aujourd’hui ses 14 printemps, continue de prôner la diversité et l’émerveillement avec la présence d’artistes venant de tous horizons. Les voix s’unissent et les corps repoussent leurs limites pour un mélange subtil des cultures. Sous le chapiteau, la compagnie Galapiat Cirque a été conviée pour faire vibrer les curieux. Découvrez étape par étape le travail de BOI, La Gross B et Marathon ! La Collectore, création 100 % Le Festin, réunira cabaret, fanfares et acrobates au style bien affirmé : Marie Jolet / Cheptel Aleikoum, Jennifer François, Maareva Stern / Adrénaline, Jennifer François, Elia Puzeau... Côté musique, on pourra aussi célébrer la sortie de trois albums, celui du Kolektif
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Istanbul, Mohamed Abozekry & Heejaz et de Rabih Abou-Khalil. Ces derniers nous feront voyager avec leur instrument de prédilection – l’oud – et cette succession rapide aussi bien de cordes pincées que d’émotions vibrantes. On comptera également dans cette programmation éclectique des artistes français : le post rock de McNoodles, la chanteuse Marjolaine Karlin ou encore les créations sonores d’Alex Verbiese. Les amateurs de cuivres seront ravis avec Michel Godard, et encore plus les percussionnistes en herbe en écoutant le tombak de Pedram Khvarzamini. Une expérience humaine et dépaysante au cœur de l’Entre-deux-Mers. Festival Le Festin 14, du 19 au 23 mars, Créon, www.lefestinmusik.com
Quartiers amplifiés En ce début d’année, la Ville de Bordeaux a tenu à lancer son premier tremplin musical inter-quartiers. L’occasion pour les candidats de présenter leur projet artistique et de le défendre dans leur propre quartier. O’Styl, Goodbye 20 Hello 30, A Call at Nausicaa, Frankenstein Sexy Freak, Cry Baby Tales, Pascal Lambert et les autres, Lantannah… Les soirées de sélection ont déjà commencé, mobilisant centres d’animation et mélomanes du coin de la rue. Chaque sélection permet donc à cinq groupes ou artistes solos de se produire sur scène pour une durée de vingt minutes. Contraintes : ils doivent présenter au minimum un titre en français et une seule reprise maximum. Les participants seront évalués par le public et des jurys, constitués de professionnels, d’un représentant de la Ville de Bordeaux et de représentants du quartier concerné. Le plus grand nombre de votes désignera donc l’artiste ou le groupe sélectionné pour la finale. Vous souhaitez encourager ces nouveaux talents ? Encore quelques soirées au programme avant de découvrir les huit gagnants. De Caudéran à la Bastide, et du nord
MARS MAI
2013
SAISON CULTURELLE
PROPOSÉE PAR JAZZ IN MARCIAC
au sud, préparez-vous à de belles surprises : rock, pop, métal, hip-hop... Des professionnels locaux et nationaux du secteur musical seront bien évidemment dans la fosse le jour J ! À la clé : une résidence et un enregistrement à la Rock School Barbey, ainsi qu’un prix Ville de Bordeaux.
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Finale de Bordeaux mon tremplin, samedi 23 février, Rock School Barbey, 20 h 30, www.rockschool-barbey.com, www.bordeaux.fr
BENJAMIN BIOLAY EN CONCERT
SAMEDI MARS 2013 >21H
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DIMANCHE MARS 2013 >15H
LA PROMESSE DE L’AUBE de ROMAIN GARY Lecture en musique par Robin Renucci
gloire(s) locale(s) Par Béatrice Lajous
Pop Four Le temps de la galette est révolu, mais il n’y a pas de saison pour déguster une bonne part de kouign-amann avec Antoine Pasqualini, plus connu sous le nom d’Arch Woodman. Ce jeune Brestois, « né et élevé dans le beurre salé à la lisière des monts d’Arrée », a décidé depuis un bon moment maintenant de poser sa malice et ses valises à Bordeaux. Au travers de ses lunettes, il se figure quelle que soit l’heure « un croisement entre une ville hollandaise et une ville espagnole ». Il a bien assez goûté au dédale parisien, ce qui ne l’empêche pas de retrouver et d’encourager les copains dans les petites salles du 11e arrondissement. Il aime s’entourer de personnes qui font de la musique « chouette » et spontanée, comme Every Man Has Your Voice, Mermonte ou encore Rich Aucoin. Souhaitant se défaire de son étiquette de folkeux, il est fort capable de porter une che-
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SAMEDI MARS 2013 >21H
KENNY GARRETT
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DIMANCHE MARS 2013 >17H
HOMMAGE À LÉO FERRÉ ERIC LAREINE
CARTE BLANCHE À JAMES CARLÈS CREATION
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SAMEDI AVRIL 2013 >21H
mise mexicaine pour un concert de post rock, et comme par enchantement partager la scène avec l’une de ses premières addictions musicales : les Canadiens de Do Make Say Think. Selon ses dires, il suit un traitement pour arrêter de les écouter. Les Beatles et Fugazi sont logés à la même enseigne. Son univers et son écriture restent complexes – un amateur de pop, qui aime avoir « mal aux oreilles ». Après Draped Horse Blue Licorne Argentée Feather Blue (2007) et Mighty Scotland (2010), son troisième album sort chez Platinum Records. Woodie nous en a déjà donné un avant-goût avec Life Forms Found on a Life Boat, sur lequel on entend avec plaisir Matthieu Hauquier (Petit Fantôme) à la trompette. Batteur et chanteur de première ligne, Antoine a trouvé la bonne formule avec Benoît Guivarch à la guitare, Lucie Marsaud au clavier et Thomas Rozec à la basse. Du rythme et des textures synthétiques qui collent à n’importe quelle combinaison. Une définition de la musique au pied levé… les premières répliques du film High Fidelity lui viennent. Les années et les marées ont réellement bien fait leur travail, leur disque rentre directement dans mon Top Five local. Arch Woodman Release Party, mercredi 27 février, I.Boat, 19 h 30, archwoodmann.com, www.platinumrds.com
MAGIK STEP Compagnie jazz-rock
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BOBBY WATSON / DADO MORONI MARCO PANASCIA / ALVIN QUEEN
SAMEDI AVRIL 2013>21H
SAMEDI AVRIL 2013 >21H
COMPAGNIE JAMES CARLÈS COUPÉ-DÉCALÉ TAM-TAM
RAYNALD COLOM NUEVO FLAMENCO : EVOCACIÓN II
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SAMEDI MAI 2013 >21H
O892 690 277
(0,34€/mn)
BERNARDO SANDOVAL QUARTET
THE NEW-YORK SAXOPHONE BAND
JAZZINMARCIAC.COM
FNAC - CARREFOUR - GÉANT - MAGASINS U - LECLERC - AUCHAN - CORA-CULTURA LES MÉCÈNES DE JAZZ IN MARCIAC
entre actes
Molly BloOm, une vague de féminité
© Brigitte Enguerand / Divergence
Laurent Laffargue met en scène Céline Sallette dans Molly Bloom, le monologue qui clôt le dernier chapitre d’Ulysse, de James Joyce. Un portrait sans fard et sensuel d’une femme d’hier comme d’aujourd’hui. Elle est un peu affolée, Molly Bloom. Elle a trompé son mari après dix ans de mariage, et ça la chamboule complètement. Du coup, durant toute une nuit, elle tourne et retourne sa vie dans tous les sens, ses désirs, ses souvenirs, son avenir. « Molly Bloom » est le dernier chapitre du roman fleuve de James Joyce, Ulysse. C’est aussi le nom de la femme d’un des deux protagonistes principaux, Leopold Bloom. Elle n’apparaît que deux fois dans le roman. Le metteur en scène Laurent Laffargue, qui connaissait ce rêve éveillé d’une femme trentenaire, l’offre à sa compagne, la comédienne Céline Sallette, avec qui il a déjà travaillé. Une comédienne qui monte, qui monte, comme il est d’usage de dire. Au théâtre, bien sûr, mais aussi au cinéma (on l’a vue notamment dans l’Apollonide, de Bertrand Bonello) ou à la télévision, récemment dans la série de Canal + qui a cartonnée, Les Revenants. Créée en janvier à La Coursive de La Rochelle, Molly Bloom est une pièce pleine de vie et d’envie. Et si le roman de Joyce est un fleuve, ce monologue est un océan. Au moins pour Céline Sallette, qui a plongé dedans avec beaucoup de plaisir. Vous avez l’âge du rôle. Comment interprétez-vous Molly Bloom ? 30 ans est un âge important dans la vie d’une femme, on va vers autre chose. C’est l’âge d’or de la féminité, et il y a dans ce monologue un mélange de romantisme, de quête d’absolu et de trivialité. Molly Bloom est avec son mari depuis dix ans. Elle reste éveillée toute une nuit après l’avoir trompé et traverse cette nuit comme une fleur qui éclôt. C’est d’ailleurs la traduction littérale de « bloom ». Il s’agit d’une renaissance. Mais Joyce est sans pitié. Et s’il s’est mis dans la tête d’une femme pour ce monologue, il ne lui épargne rien. La vie à cette époque était principalement engluée dans des préoccupation matérielles: les enfants, la gestion du quotidien. Sa pensée est en mouvement, et Laurent a pensé à un lit qui se retourne tout au long de la pièce. Ce lit est un appui de jeu dément ! Je suis carrément collée au plafond à un moment. Cette création scénographique amène une autre dimension théâtrale. 34 • ......... !
Laurent Laffargue, votre compagnon à la ville, vous met en scène dans ce monologue qui évoque le couple. Cela est-il facile ou plus difficile ? Ce texte, c’est une traversée, un océan. Ce sont huit phrases qui s’enchaînent sur 1h10. Un « stream of consciousness », en anglais. C’est très dur à couper, et nous avons portée une attention toutes particulière afin d’en conserver le sel. Le fait que ce soit mon compagnon qui me mette en scène ne change rien, en dehors du fait d’être dans une confiance totale. Il voit tout de moi. Rien ne lui échappe. Mais à aucun moment on ne parle de nous. Ce que nous avons en commun, c’est que nous sommes hyper amoureux de ce que l’on fait. Avoir l’opportunité de dire un grand texte comme celui-là, c’est tellement bon. De pouvoir dire des choses aussi fortes, aussi crues. Écrit en 1922, il demeure toujours très contemporain. Vous êtes très sollicitée et considérée comme une actrice mystérieuse qui s’est imposée dans une famille artistique exigeante. Comment choisissez-vous vos rôles ? Difficile de dire comment les choses se passent. J’ai vécu des expériences extrêmement fortes, sur scène, ou devant la caméra avec des gens comme Philippe Garrel, Bertrand Bonello, par exemple. Aujourd’hui, j’ai fait même mieux que ce que j’avais imaginé. Mais tout est relatif. En tant que comédien, on est choisi. Ce sont les metteurs en scène et les réalisateurs qui nous choisissent. Ce qui est important, c’est de garder son calme, les choses se jouent sur la longueur. Lucie Babaud Molly Bloom, du mardi 5 au samedi 9 février, 20 h, TnBA, Bordeaux, www.tnba.org
Benmahi et sa bande d’Indiens Le chorégraphe Hamid Benmahi présente Apache, sa nouvelle création, qui fait se rencontrer la danse hip-hop et l’univers rock d’Alain Bashung On le savait, les rockers ont du cœur, les rappeurs ont la tchatche. Les premiers osent parler d’amour, confier leurs émotions, susurrer des mots doux sans tabous. Les seconds se défendent d’avoir quelque faiblesse, se parent de bons mots pour éviter les mots tendres. Ils sont dans la rage, pas dans la mélancolie. Le chorégraphe Hamid Benmahi fait partie de la branche sensible du hip-hop, et a été touché par les mots du rocker qui a connu les vertiges de l’amour, Alain Bashung. « Venant du hiphop, je dois bien avouer que je n’étais pas fan de Bashung. Puis j’ai découvert son univers poétique, une belle sensibilité, une voix, des musiques, des textes. Je me suis lancé alors un défi, celui d’emmener ses mots vers ma danse. Raconter une histoire avec ses mots à lui et des musiciens en live. » Et pas n’importe quels musiciens. L’ont rejoint dans l’aventure, Yann Péchin le guitariste de Bashung et Bobby Jocky, son bassiste. Pas moins. Avec cinq danseurs, ils forment une tribu. « Je suis un Indien, je suis un Apache », disait le chanteur dans Je tuerai la pianiste. C’est le point de départ de la démarche d’Hamid Benmahi. Qui ne veut pas refaire du Bashung. Il veut inventer, chercher, aller ailleurs, raconter une histoire de famille, de haine, de folie, dans un décor de western. Il a d’ailleurs pour cela récupéré un ancien décor du metteur en scène Laurent Laffargue, Dépannage, pour une atmosphère un peu vintage à la Bagdad Café. Et s’il y a forcément le souffle dark et les notes subtiles de Bashung, il y a surtout son écriture à lui. « Dans le milieu du hip-hop, ce n’est pas facile de parler d’amour, de la rencontre amoureuse, il y a comme une rage un peu machiste. La danse est souvent très technique, je veux la rendre poétique. En partageant l’univers de Bashung,
j’ai essayé de faire naître une danse qui m’appartient. Ainsi, avec les danseurs, j’ai vraiment imposé mes mouvements, j’ai voulu qu’on voie ma signature. Cela me plaît de sortir de l’identitaire, de l’autobiographie, qui nourrissaient les projets que j’ai menés jusqu’à maintenant, et d’aller vers le rock, explorer de nouvelles pistes, prendre des risques. » Le chorégraphe a ainsi beaucoup travaillé en amont avec trois danseurs lors d’une cellule chorégraphique dans sa ville, à Floirac. Mais la création d’Apache s’est faite en partie à Tremblay, lieu de résidence régulier du chorégraphe depuis cinq ans, et qui y a été également associé sur trois ans. La première y a eu lieu le 19 janvier. Ce n’est pas la première fois que le chorégraphe travaille en croisant l’univers des autres, toujours curieux de partager sa route avec celle d’autres artistes, mais cette fois, celui qu’il rencontre, qui donne le ton de sa création est un monument du rock français, un chef de file indienne de la chanson ciselée, de l’accord parfait, un grand sensible à la voix chaude qui a bouleversé plusieurs générations. Et il est mort. Benmahi ne le ressuscite pas, ne lui rend pas hommage, ne reprend pas ses chansons, il veut juste que l’esprit de Bashung plane au-dessus de nos têtes et amène un peu de douceur chez les cow-boys que nous sommes tous un peu. Lucie Babaud Apache, mardi 12 et mercredi 13 février, 20h30, Carré des Jalles, Saint-Médard-en-Jalles, www. lecarre-lescolonnes.fr / Samedi 23 février à la M270, Maison des savoirs partagés de Floirac.
COLLECTION HIVER/PRINTEMPS/éTé
20 SPECTACLES + 1 FESTIVAL MARS ‘13 VOLUBILIs LA GRAANDE FINALE ILKA sCHÖNBEIN LA VIEILLE & LA BêtE AVRIL‘13 GONZALEs joue sOLO pIANO 2 MAtHILDE MONNIER pUDIqUE ACIDE / ExtAsIs JAMEs tHIERRéE tABAC ROUGE MAtHILDE MONNIER twIN pARADOx JUIN ‘13 LEs ECHAppéEs D’éCHAppéEs BELLE:
tROp DE GUy BéARt tUE GUy BéARt / RICtUs
FEstIVAL éCHAppéE BELLE 2013 AOûT/SEPTEMbRE ‘13 ZINGARO CALACAs ...
ABONNEMENt à pARtIR DE 3 spECtACLEs
III
LE CARRé LES COLONNES sCèNE CONVENtIONNéE sAINt-MéDARD-EN-JALLEs / BLANqUEFORt
lecarre-lescolonnes.fr twtt @carrecolonnes
entre actes
Un tour dans sa Manche Laurent Rogero revient en force avec son Don Quichotte. Retour aux classiques et au circuit traditionnel, mais non sans prise de risque. « Partir ou personne ne part… » Mais pas seul, cette fois : le metteur en scène du Groupe Anamorphose propose son Don Quichotte, d’après Cervantès, créé en janvier à la scène nationale de Bayonne, pour une tournée dans le grand Sud-Ouest et au-delà, avec plusieurs escales en Gironde.
part dans tous les sens. Un road-movie, avec des personnages bavards, des digressions, peu de tension dramatique : difficile de trouver une colonne vertébrale. Mais il y a la langue, sa liberté, sa mobilité… Je suis resté au plus près du texte, son caractère précieux, sa truculence, son goût pour la farce.
Après les échecs de Welles, Gilliam... Vous n’avez pas craint la fameuse malédiction des adaptateurs de Quichotte ? Non, jusque-là, je touche du bois. C’est sûr que l’œuvre résiste. C’est un roman fleuve qui
Qu’est-ce que vous en retenez ? L’histoire d’un illuminé égaré à la fin des temps chevaleresques ? L’auteur est plus radical : il le traite de fou, comme tout le monde. Le personnage n’a aucune distance. Du début à la fin, il part défendre la veuve et l’opprimé, et il va aller jusqu’au bout pour imposer son imaginaire à la réalité. C’est un caractère monstrueux qui bouscule la norme, pour remettre en doute notre propre vision. Cette manie est prétexte à raconter des histoires : je me branche sur la liberté de ton de Cervantès pour célébrer le plaisir de l’invention. Et comme le roman part dans tous les sens, je l’ai monté de manière très dynamique, façon feu d’artifice. Je l’ai plongé dans un vide-greniers, métaphore du monde moderne : un univers prosaïque avec des objets en surnombre. Ça permet de mettre en jeu cette transformation du monde opérée par l’imaginaire de Quichotte. Cinq comédiens sur le plateau… Mais pas vous, pourquoi ? Avec cette pièce, j’ai un peu renoué avec la mise en scène à grand spectacle. Et comme ce plateau est quand même lourd, j’ai préféré prendre du recul. Boris Alestchenkoff joue Quichotte : c’est un comédien avec lequel j’ai souvent travaillé depuis dix ans, qui a une formation de clown. Olivier Colombel, Sancho, est musicien à l’origine. Les trois autres, Bess Davies, Mathieu Ehrhard et Tom Linton, sont issus de l’ESTBA. Ils sont le chœur, le narrateur, les petits rôles, les manipulateurs.
C’est votre plus gros spectacle depuis longtemps. Une manière de vous remettre en selle ? Si on veut. On a pour un moment mis de côté nos actions quotidiennes sur le territoire rural ou notre travail avec les amateurs. C’est aussi la volonté de proposer une mise en scène plus travaillée, pour, en effet, revenir dans le circuit de traditionnel diffusion. Retrouver les routes de France dans un spectacle qui puisse tenir dans tous les théâtres : les scènes nationales, mais aussi, comme avant, les centres culturels. Votre recherche d’un théâtre « élitiste et populaire », votre travail en milieu rural a pu être qualifié de « quichottesque »… Oui, j’en ai conscience. Si je me suis intéressé à la figure, c’est que je pouvais la voir avec sympathie mais aussi avec une forme de recul. Aujourd’hui, je sais ce que mes démarches pouvaient avoir de « don quichottesque », mais j’ai l’impression d’en être moins la victime. Je ne suis plus le fou entraîné par les forces qui le dépassent. Avez-vous renoncé à vos propres idéaux chevaleresques ? J’ai renoncé à l’idéalisme. Mais pas à la perspective, l’horizon : l’idée qu’on peut faire autrement. Si on part en conscience du monde dans lequel on vit, en essayant de faire bouger les structures, sans forcément chercher à abattre les moulins, mais en leur opposant une vision plus enchanteresse, on peut gagner sur tous les tableaux. Propos recueillis par Pégase Yltar Don Quichotte. À Canéjan (centre SimoneSignoret ) le 22 février, Eysines (Le Plateau) le 21 mars, Villenave-d’Ornon (Le cube) le 26 mars, Langon (Les Carmes) le 29 mars, Lège-Cap-Ferret le 6 avril…
Rictus met le feu au balcon La troupe de David Bobee transpose le drame de Shakespeare dans la fièvre des banlieues d’aujourd’hui. Un spectacle total, romantique et brûlant. Pour présenter l’artiste montant David Bobee, on met en avant un parcours atypique : ce jeune (34 ans) metteur en scène a plutôt mené sa carrière du côté de la vidéo, de la musique electro, de la perf, de l’installation plastique et du cirque (il a dirigé This is the end, spectacle circassien des élèves du CNAC, vu à Saint-Médard). Et lorsque le chef de file de la compagnie Rictus s’attaque aux classiques, il le fait en posant tous ses bagages. Après un sombre Hamlet, il propose un Roméo et Juliette lumineux et incandescent. La pièce créée lors de la Biennale de la danse de Lyon, en septembre dernier, s’annonce comme un spectacle total qui mixe les genres : danse, hip-hop, cirque… Et drame shakespearien, puisqu’il s’agit bien de la célèbre fable des amants de Vérone, même si elle est revisitée par une traduction détonante, directe et très contemporaine de Pascal Collin. La fable reste la même : celle de « l’intrusion du désir, 36 • ......... !
de la liberté amoureuse, dans l’ordre social ». L’action est transposée dans un univers urbain fiévreux, coloré, comme une banlieue orientale, entre Gaza et Villiers-leBel. Une « Est Side Story », en quelque sorte – et l’aspect hollywoodien est aussi revendiqué –, où la guerre des familles entre Capulet et Montaigu est celle des clans, des quartiers, les armes à feu remplacent les épées, le bal renaissance tourne à la battle… La lecture de Bobee s’annonce à la fois sociale et très romantique, il promet « la chaleur des corps, le feu des sentiments, les braises brûlantes du carnage », sur une scénographie métallique, cuivrée, ardente. Sur scène, 14 comédiens, dont Mehdi Dehbi et Sara LLorca pour incarner le couple maudit. P.Y. Roméo et Juliette, du 26 au 28 février, Le Carré, SaintMédard-en-Jalles, www.lecarre-lescolonnes.fr
L’hiver de toutes les danses En février et mars, un bel échantillon chorégraphique, qui va du plus classique au plus contemporain. Il y en aura pour tous. Danse de fond. « On achève bien les danseurs » aurait pu être le titre de cette proposition de la compagnie Volubilis, les mardi 19 et mercredi 20 mars à 20h30. En fait, c’est La gràànde finàle. Grande finale de danse, jusqu’à bout de souffle, qui reprend le concept des auditions-marathons se déroulant dans la plus grande clandestinité, avec bookmakers et répétiteurs tyranniques. Le public sera convié à venir dans un lieu tenu secret, à Blanquefort ou à Saint-Médard, pour vivre une aventure mouvementée. Ce seront les toutes premières représentations de cette création 2013 coproduite par Le Carré Les Colonnes. www.lecarre-lescolonnes.fr Danse de vie. Qu’elle se réclame de Jung ou de la philosophie bouddhiste, Carolyn Carlson explore dans Synchronicity, sa dernière pièce, le cycle de vie, de la naissance à la mort. Neuf danseurs pour une danse essentielle, qui renaît perpétuellement. La chorégraphe dirigera une master-class au Théâtre Olympia, le jeudi 28 février de 10h à 13h. Synchronicity, le 28 février à 20h45 au Théâtre Olympia d’Arcachon. www.arcachon.com Lac des cygnes. Il y a la version officielle, pourrait-on dire, pour les amateurs de ballet classique avec les excellents danseurs du ballet de Perm, dans une chorégraphie de Natalia Makarova d’après Petipa. Rigueur et perfection au programme du mardi 5 février au Pin galant de Mérignac. Et puis il y a Swan Lake au TnBA, à Bordeaux, du 5 au 7 février, de la Sud-Africaine Dada Massilo. Une version très personnelle du grand classique, en tournée depuis des mois et qui fait un tabac partout où elle est présentée. Homosexualité, sida, problèmes de société mais aussi énergie folle et danse virtuose, ce Swan Lake est avant tout un hommage à la vie. www.tnba.org Danse classique. Toujours avec le ballet de Perm, un autre grand classique, Don Quichotte, le ballet-pantomime d’après
le roman de Miguel de Cervantès, avec la chorégraphie de Marius Petipa, toujours, et d’Alexandre Gorsky. Le mercredi 6 février à 20h30 au Pin galant de Mérignac. www.lepingalant.com Danse de saison. C’est le printemps, c’est le temps de Quatre tendances à l’Opéra, avec quatre propositions de Charles Jude et ses invités prestigieux. Il est de certains cœurs..., une création mondiale d’Itzik Galili, Tam-tam et percussion, de Félix Blaska, Petite Mort, de Jirí Kylián, et Parfois une hirondelle, une création mondiale de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche. Pour cette quatrième édition de Quatre tendances, le ballet de l’opéra de Bordeaux donne une nouvelle fois le ton et parie sur le contemporain. Cela lui réussit très bien habituellement. Du samedi 16 mars au lundi 25 mars à 20h au GrandThéâtre de Bordeaux. www.opera-bordeaux.com Danse absurde. M. et Mme Rêve, de MarieClaude Pietragalla et Julien Derouault, est librement inspiré de l’œuvre de Ionesco. Une plongée virtuelle dans un monde de fous via des technologies en 3D sur une création musicale de Laurent Garnier. Le mardi 26 février à 20h30 et le mercredi 27 à 21h au Pin galant de Mérignac. www.lepingalant.com Danse de rue. Macadam macadam, de Blanca Li, le 19 mars à 20h30, au Pin galant de Mérignac. Ce n’est pas une pièce toute jeune, elle fut créée en 1999, mais elle est toujours dans la place. Les années 90 furent la grande période de découverte de la richesse du hip-hop, et Blanca Li était là pour saisir les tendances du moment. Les figures du genre sont donc intégrées depuis bien longtemps dans sa danse, et Macadam macadam est une pièce fondatrice. Rien que pour cela, il faut aller la voir. Hip-hop et music-hall, danse et roller, bike et acrobatie, tout se joue dans la rue et le long d’une rampe de roller. www.lepingalant.com
entre actes
Torreton, bretteur et sans vergogne Le comédien Philippe Torreton passe le nez d’Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, tel que l’a imaginé Edmond Rostand – ou presque –, dans une mise en scène de Dominique Pitoiset. Créée à Rennes au début du mois, la pièce coproduite par le TnBA fait escale à Bordeaux, avant une grande tournée nationale. Interview d’un Normand plus bouillant qu’un cadet de Gascogne. Cyrano est l’un des rôles les plus imposants du répertoire. Vous en rêviez ? Non. Curieusement, c’est une pièce que j’adore et un personnage que j’admire, mais je n’ai jamais osé rêver la jouer. J’ai pu rêver d’incarner Hamlet, Dom Juan, Scapin… Mais cette pièce est tellement centrée sur le personnage : ce serait un peu mégalomaniaque. Dominique Pitoiset m’a proposé le rôle au moment où je tournais un Labiche, à Bordeaux. Ça m’a surpris, mais j’ai accepté, sans hésiter. Parce que ça ne se refuse pas.
des milliers de vers avant... Le projet de Dominique Pitoiset est précisément de faire entendre tout ça, de mettre en scène ce malentendu qui touche ce chef-d’œuvre. La France s’est emparée de Cyrano, mais ce n’était pas une commande d’État. C’était l’œuvre d’un jeune poète de 29 ans, devenu emblème malgré lui… Au-delà du plaisir du verbe et du jeu, la pièce peut-elle résonner encore ? Totalement. Tous les jours, sur le plateau, on est étonnés de ce que Rostand donne à entendre. Ce héros incarne la part d’humain qu’on aimerait être : un libre-penseur. Aujourd’hui, à l’heure des chapelles et des intérêts bien compris, ça reste un vrai combat. Et il n’y a pas que cela… Dominique Pitoiset a promis un Cyrano surprenant, « sans cape ni épée ». Est-ce le cas ? Oui. Ou presque... La pièce est transportée dans un univers décalé. On n’est plus au XVIIe, on est dans le verbe, et l’on réinvente tout au fur et à mesure. Pas d’Hôtel de Bourgogne ni de siège d’Arras : on joue dans un décor unique, comme pour forcer l’attention du spectateur vers le texte. On décale la pièce dans un univers improbable – que je vous laisse découvrir. On est 11 sur le plateau, et on a fait quelques coupes. Mais on est au plus près, et toute l’action est jouée. Cyrano est un héros romantique et de commedia, tragique et grotesque. De quel côté allez-vous le tirer ? De tous les côtés. On est dans la farce et la violence, la distance, le cinéma, etc. On profite de tous ces registres, parce qu’on pense que la pièce le permet, le demande.
C’est sans doute l’une des pièces les plus connues du répertoire national : une comédie, héroïque, épique, etc. Mais elle peut paraître aussi datée, Belle Époque, grandiloquente, voire cocardière… Quand j’entends ça, je me dis qu’on a raison de la monter. C’est une pièce très connue, donc méconnue. On croit connaître Hamlet, Don Juan, ces figures qui font partie du paysage culturel. De Cyrano, on ne retient souvent que les derniers mots, « mon panache ». Mais il y a
Autre question attendue : de quelle longueur sera le nez ? Ah, j’aurai un nez ! Ça, je peux le dire. Il est aussi question de Cyrano dans une fameuse lettre que vous avez envoyée à Libération, adressée à Gérard Depardieu, sur le thème de l’exil fiscal, et qui a fait polémique. Quelle mouche vous a piqué ? Ce qui m’étonne, c’est que la mouche n’ait pas
piqué davantage de gens… On est dans une démocratie et les gens font ce qu’ils veulent, bien sûr. On n’a pas aujourd’hui les moyens d’empêcher l’exil fiscal. Dont acte. Mais qu’on ne s’indigne pas s’il y a des gens qui trouvent ça navrant. Dans un pays qui ne va pas très bien, où un effort est demandé à beaucoup, pas forcément les plus riches, c’est la moindre des choses qu’un tel comportement soit critiqué. Et Monsieur en appelle au respect ? Bien sûr, il n’est pas le seul. Mais les autres exilés l’ont fait en silence. Ils ne sont pas allés dans les médias dire qu’ils avaient été pillés par l’État. Même sous Mitterrand, il allait pleurer à Bercy pour avoir des facilités de paiement pour ses impôts… Donc, je trouve que la moindre des choses, dans son cas, c’est de la fermer. Et je l’ai écrit. Plusieurs personnalités vous ont répondu en prenant la défense de Depardieu. Ne regrettez-vous pas cette tribune, qui vous a beaucoup exposé ? Ah, non ! D’abord, ces gens ne sont pas si nombreux. Je peux vous dire que je reçois beaucoup plus de courrier de gens qui m’écrivent pour me remercier d’avoir dit ça en mon nom... Mais je ne suis pas là pour faire une compétition entre les « pour » et les « contre ». Je relève quand même que les réactions les plus virulentes à mon encontre viennent d’un milieu très ciblé : le CAC 40 du show-business français. Comme par hasard. Depardieu a incarné Cyrano. On va vous attendre au tournant… De toute façon, quand vous montez sur scène pour ces grands rôles, vous êtes toujours attendu. Moi, je n’ai rien prémédité, je ne suis pas dans ces petits calculs. J’exprime une opinion, point barre ! Et contrairement à ce que dit Luchini, ce n’est pas une question de filmographie mais de liberté de parole. Depardieu a fait un acte politique, et j’ai réagi en citoyen. Je l’assume totalement. Je suis ouvert à la critique. Et j’ai aussi le droit de m’en f… à un point que vous ne pouvez pas imaginer. Propos recueillis par Pégase Yltar Cyrano de Bergerac, du 20 février au 2 mars, TnBA, www.tnba.org
La manufacture en série Les 27, 28 février et 1er mars, à La Manufacture atlantique, la jeune metteuse en scène, réalisatrice et DJ Laura Bazalgette présentera sa nouvelle création, Séries, d’après les textes du poète hollandais F. Van Dixhoorn, pour la première fois portés à la scène. Ce moment privilégié avec cette artiste bordelaise sera l’occasion de découvrir ses autres travaux. Le 21 février, lors d’une soirée de présentation de ses films, Intérieur, d’après Maurice Maeterlinck (présenté en décembre dernier au Palais de Tokyo, à Paris, dans le cadre du festival Paris-Berlin-Madrid – Nouveau cinéma et art contemporain), et L’Exercice de la raison, d’après Jean-Luc Lagarce. Le 1er mars, à l’issue de la dernière représentation de Séries, Laura Bazalgette se transformera en DJ BAdBAg et inaugurera son nouveau concept de soirée, le BAdBAg Bal. Séries, 27, 28 février et 1er mars ; All by Myshelves, sélection de films, 21 février ; BadBag Bal, vendredi 1er mars, La Manufacture atlantique, Bordeaux, www.manufactureatlantique.net 38 • ......... !
cyrano > théâtre
n uctio prod tion créa
de bergerac texte edmond rostand adaptation et mise en scène dominique pitoiset 20 février > 2 mars
mar et ven à 20h30 / mer et jeu à 19h30 / dim à 16h Depuis sa création en 1897, on ne se lasse pas des merveilleuses tirades du poète à l’appendice nasal proéminent. Hier comme aujourd’hui, le courage et la verve de Cyrano, homme libre qui refuse toute compromission séduisent et provoquent la sympathie. Pour incarner ce géant fragile travaillé par le doute, le formidable Philippe Torreton. La rencontre entre le misanthrope de Bergerac et le metteur en scène Dominique Pitoiset est bel et bien consommée. Avec panache.
andré > théâtre
un spectacle de marie rémond 19 > 29 mars à 20h
Au-delà de l’évocation décalée d’André Agassi, phénomène incontesté du tennis mondial, André est l’histoire d’une vie d’authentique et secret sacrifice, le portrait intérieur d’un type à la recherche de lui-même qui ne veut pas être la star qu’il est devenu. Un spectacle au service gagnant, pour les fans de sport et de théâtre.
volant
> théâtre
l’atelier
texte, mise en scène et peintures valère novarina 19 > 22 mars
mar et ven à 20h30 / mer et jeu à 19h30
design franck tallon
Valère Novarina poursuit et précise sa recherche d’un théâtre d’énergies. Dans cet Atelier volant, il dirige un « petit orchestre de solistes extravagants », habitué à sa manière de toujours remettre en question l’acteur, l’espace et les mots. Un atelier où spectateur et acteur sont guidés par la force hallucinogène, destructrice et salvatrice du langage.
roi
ubu
> théâtre
texte alfred jarry mise en scène declan donnellan 26 > 29 mars
mar et ven à 20h30 / mer et jeu à 19h30 Pour interpréter Ubu, figure incomparable de la littérature, une troupe flamboyante d’acteurs français dirigée par le metteur en scène britannique Declan Donnellan et son complice de toujours, Nick Ormerod. Une parade grotesque à l’humour scatologique, irascible et anarchique contre toutes les conventions.
> théâtre
sable comme du
texte sylvain levey mise en scène et scénographie pascale daniel-lacombe
3 > 6 avril à 20h En partenariat avec l’OARA et l’escale du livre Un couple, face à la crise et à la cascade du surendettement, fuit son domicile sous le regard de voisins âgés… Comme du sable se penche sur une mosaïque d’existences. Ainsi se déroulent des vies ordinaires happées par la cadence folle qui hante notre époque. Après le succès de l’enfant Mongol de Karine Serres qui soignait le mal par les mots, retour au TnBA du théâtre sensible et ancré dans le quotidien du Théâtre du Rivage.
> débat public « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? »
antonio negri > 27 mars à 19h
En partenariat avec l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 et la librairie Mollat Philosophe, figure des mouvements de contestation d’extrême gauche dans les années 1970 en Italie, Antonio Negri a été contraint à l’exil en France. Il a publié de nombreux essais politiques dont Empire coécrit avec Michael Hardt (2000), Multitude (2006) et Commonwealth (2009).
programme & billetterie en ligne
www.tnba.org du mardi au samedi, de 13h à 19h
05 56 33 36 80
Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine direction dominique pitoiset place renaudel / square jean-vauthier tram c - arrêt sainte-croix
œil en faim
actus des galeries Par Marc Camille
Plaisir de faire Des confettis, du bolduc aux couleurs vives, des perles grises, voilà les matériaux avec lesquels Amandine Pierné a réalisé les œuvres inédites qu’elle présente à la galerie Ilka Bree jusqu’au 9 mars prochain. Sur les cimaises, à l’entrée du lieu, des œuvres encadrées dessinent une succession de compositions géométriques. On peut parfois, pour certaines d’entre elles, y voir des paysages urbains. Les couleurs vives, satinées, électriques ou plus sourdes se répondent. On distingue très vite la répétition d’un motif, un carré, qui dessine des lignes parfaitement alignées. Il s’agit d’un canevas réalisé à partir de deux rubans de bolduc tressés patiemment. Plus loin sur un socle vertical, la sculpture hexagonale PILE (2012) résulte de l’empilement de confettis multicolores collés un à un. Le même travail fondé sur la répétition du geste et l’écoulement du temps définit l’œuvre Enfilez des perles (2012), composée de 30 000 perles grises. Toutes les œuvres ont ce point commun, le premier geste est identique au dernier, ce qui donne au motif une place souveraine afin de mieux matérialiser le temps qui passe.
entre eux par une pâte malléable et durcissante qui a conservé l’empreinte de la main de l’artiste au moment de sa manipulation. Sur les cimaises sont donnés à voir des objets muraux, une demidouzaine, constitués de pièces de monnaie et de béton. L’addition des pièces correspond à la somme de 3,14 €, renvoyant au nombre irrationnel Pi défini comme le rapport constant entre la circonférence d’un cercle et son diamètre. Les euros ont été disposés à main levée, rapprochés les uns des autres, de manière à former un cercle parfait, puis moulés dans du béton. Ces sculptures murales semblent évoquer des autels sarcastiques dénonçant la place souveraine d’un argent devenu roi. Elles offrent un pendant à l’œuvre installée au centre de l’espace, où l’empreinte de l’artiste, visible dans la pâte qui maintient les cercles les uns aux autres, paraît dire que l’action de l’homme est capitale à l’équilibre des choses. D’un certain point de vue, elle serait non monnayable. Comme très souvent dans le travail de Pierre Labat, les œuvres occupent une place singulière là où elles sont exposées, à la fois précises et délicates, offertes à ceux qui les regardent.
« Plaisir d’offrir », galerie Ilka Bree, Bordeaux, jusqu’au 9 mars. Ouvert du mercredi au vendredi de 13 h à 19 h et le samedi de 14 h à 18 h, www.galerie-ilkabree.com
* Depuis le mois d’octobre 2012, la galerieACDC a quitté le local situé au 1 rue des Étables et ne dispose plus d’espace d’exposition. Pierre Labat « Le Réel capital », galerie Cortex Athletico, Bordeaux du 12 février au 30 mars, vernissage le 12 février, www.cortexathletico.com
Espèce d’espace Pour son exposition de rentrée, Zébra 3 a choisi de confier l’espace de la galerie Crystal Palace à Gian Spina, jeune artiste brésilien inscrit en quatrième année de l’école des beaux-arts de Bordeaux. Conçue comme une boîte, un espace clos dans lequel le visiteur ne peut pénétrer, la galerie présente des œuvres visibles uniquement depuis la rue à travers sa devanture vitrée. Se jouant de ce contexte particulier, Gian Spina a choisi d’opacifier la vitrine du Crystal Palace pour ne laisser qu’une petite surface transparente à travers laquelle les passants/visiteurs/ voyeurs pourront découvrir en s’approchant l’installation lumineuse imaginée par le jeune plasticien. Plongée dans l’obscurité, la pièce est éclairée par la vidéoprojection d’images abstraites sur un miroir hémisphérique qui diffuse leurs formes et leurs couleurs sur les murs environnants dans un jeu d’éclats, d’ombres et de reflets, qui occupe l’espace entier de la salle d’exposition. La lumière et le mouvement agissent ici comme une révélation. Fondé sur une mise en tension de la perception visuelle et du temps, du visible et de l’invisible, le travail de Gian Spina produit des glissements perceptifs et des distorsions spatiales dans lesquels tous les espaces semblent se dissoudre en un seul. Gian Spina « Untitled (reiteration from erfahrraum1) », du 15 février au 10 mars, vernissage jeudi 14 février à partir de 18 h 30, Crystal Palace, 7 place du Parlement, Bordeaux, www.zebra3.eu, buy-sellf-zebra3.blogspot.fr
Pierre Labat
Amandine Pierné, PILE, 2012 © Amandine Pierné
Action ou vérité ? La galerie Cortex Athletico accueille le travail de l’artiste Pierre Labat en collaboration avec la galerie ACDC*. C’est toujours un paramètre important pour un plasticien la découverte d’un nouvel espace d’exposition surtout lorsque les œuvres sont conçues si ce n’est spécifiquement du moins pour y être pour la première fois montrées. L’artiste a travaillé autour de la figure de la circonférence, que l’on peut augmenter en tirant le fil de celles du cercle et de la boucle. Au centre de l’espace qui lui a été réservé, Pierre Labat présente une sculpture de 3,60 m d’envergure constituée d’un ensemble de cerceaux en acier d’1,80 m de diamètre. Ils sont reliés
Gian Spina
bref La galerie Guyenne Art Gascogne a ouvert ses portes au 32 rue Fondaudège, à Bordeaux • Atelier pour les enfants de 6 à 12 ans et leurs parents au Frac Aquitaine le samedi 16 février de 15 h à 17 h. Inscription cp@frac-aquitaine.net. 3 € duo enfant-adulte. 2 € par enfant sup • L’artiste Thibault Taconet expose au Réseau Paul-Bert, 2 rue Paul-Bert, à Bordeaux, jusqu’au 15 février • Pour se familiariser avec le 1 % artistique, le conseil général de la Gironde propose l’exposition « 1 collège, 1 œuvre. 5 regards sur le 1 % artistique », jusqu’au 29 mars, 83 cours du Maréchal-Juin, à Bordeaux. Entrée libre. Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h 30 • « Berliner Collage II », exposition consacrée aux travaux des artistes indépendants berlinois à la galerie MLS, 123 quai des Chartrons, jusqu’au 30 mars • L’Espace 29 accueille l’exposition « Émergences », de la jeune artiste Sara Campo, jusqu’au 23 février. 40 • ......... !
Bruno Schmeltz, la tête habitée…
Bruno Schmeltz a posé une quarantaine de peintures à l’huile dans la salle capitulaire de l’ex-bibliothèque Mably, faisant ici acte de micro-rétrospective et de présentation de soi aux Bordelais qui ne savent rien de ce Palois réaliste, ultra-réaliste même, diront certains. D’autres parleront – dans le jargon journalistique passe-partout, de surréalisme *, puisque tout anachronisme ou bizarrerie est ainsi estampillé dès lors qu’une mise en abyme, un rébus ou un calembour visuel se présente au rapporteur perplexe ou pressé de ne rien dire. Hélas, Schmeltz, pour séduisante que soit sa production (ici, un choix de trente années de travail), n’est ni le rusé et cruel Poumeyrol (comme lui, palois) ni un Terry Rodgers, ni même Aslan-Gourdon, (encore moins un Bellmer, un Clovis Trouille ou un Dalinien furieusement autoérotisé, n’étant guère sombre en ruines et urbanismes énigmatiques façon Chirico ou Delvaux). Parmi ses grandes thématiques, il célèbre les chevaux de labeur et ceux d’un Far West de bédé ou de ciné d’après-guerre sans être allègrement macabre tel Géricault et ses cavales. Ses modèles nues et ses éphèbes, lissés par de calmes lumières pour calendriers, ses Pyrénées et ses autoportraits en peintre d’atelier, emboîtements d’un tableau-fenêtre inscrit dans un tableau-miroir, figuré lui-même dans bla-et-rebla, c’est là une œuvre que l’on verrait plus proche des meilleurs Salons de la bédé d’Angoulême, au milieu des illustrateurs virtuoses – ou laborieux –, nous savons également que Schmeltz est fresquiste et vitraillier. Voilà une exposition séduisante, plaisante, que l’on ira visiter en famille, négligeant de voir les toiles, « forcément innocentes » de F.M. Roganneau, ses tout jeunes gens pieux qui ornent l’église baroque Notre-Dame, place du Chapelet (dite place Mably), à un jet de pinceau. Gilles-Ch. Réthoré * Le caveau d’André Breton en est devenu cylindrique à force de retournements et d’incessantes rotations du corps du poète…
« Bruno Schmeltz », du 20 février au 17 mars, salle capitulaire de la cour Mably, Bordeaux. www.bordeaux.fr
Le contemporain capital Les Archives départementales, avec l’aide précieuse de la Fondation Catherine-Gide, consacrent une exposition à l’homme André Gide (1869-1951), en réunissant plusieurs centaines de documents, textes, archives, vidéos, dont 200 photographies. C’est à Jean-Pierre Prévost, auteur-réalisateur passionné par l’œuvre du lauréat en 1947 du prix Nobel de littérature, que l’on doit la réalisation de cette exposition qui trace les contours de la vie de l’écrivain, son éducation catholique stricte, ses convictions et ses engagements contre le colonialisme et la dictature soviétique ; du voyageur (il séjourne presque un an, entre 1926 et 1927, au Congo et au Tchad, l’Algérie, où il rencontrera Oscar Wilde, l’URSS…) ; de son environnement familial ; de ses amitiés avec Théo Van Rysselberghe, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, François Mauriac, le peintre bordelais André Lhote… ; de son homosexualité. Remarqué par Stéphane Mallarmé en 1891 avec la parution de l’ouvrage Les Cahiers d’André Walter, André Gide publie Les Nourritures terrestres en 1897, l’un de ses textes les plus connus dans lequel il « prône le refus des servitudes de tous ordres, la recherche du plaisir, du bonheur de vivre, sorte de traité hédoniste ». Il aura tout au long de sa vie d’intellectuel une notoriété contrastée. « Il n’existe presque rien sur quoi je n’ai pas changé d’avis », écrira-t-il dans son journal à la fin de sa vie. Marc Camille
« Visages d’un Nobel engagé », du 11 février au 26 avril. Archives départementales de la gironde, Bordeaux, archives.gironde.fr
L’iconographie de la guerre réinventée Francisco Goya, artiste espagnol à la production riche et hétérogène, a aménagé dans son œuvre une place toute particulière à la gravure, la considérant comme un espace d’expression à part entière. Chose rare dans le domaine des arts à l’époque classique, où la gravure était essentiellement utilisée pour la réalisation d’illustrations et comme un moyen de reproduction peu coûteux. Le centre Jean-Moulin accueille jusqu’au 17mars, la série complète « Desastres de la guerra », composée de 82 eaux-fortes réalisées par Goya d’une main virtuose entre 1810 et 1820 sur le thème de la guerre d’indépendance espagnole. Cet ensemble donne à voir une innovation dans la manière de représenter la guerre, en multipliant les points de vue, en laissant de côté l’iconographie liée à la notion d’héroïsme et en s’attachant à dérouler une vision négative. Les eaux-fortes dessinent une chronique satirico-fantastique intemporelle où sont évoqués la lâcheté, la folie, la faim, les exécutions, l’exode, la brutalité, la cruauté… Les corps y sont toujours au premier plan et au centre des compositions. Le décor apparaît épuré comme dans Carretadas y cementerio, où les morts qu’engendre la guerre sont transportés dans des charrettes jusqu’au cimetière, ou encore dans ¡Grande hazaña ! ¡Con muertos ! (Grand exploit ! Avec des morts !), qui montre les atrocités faites aux victimes déjà tuées (castration, corps ligotés, amputés, cadavre pendu par les pieds…). La force et la puissance de cette série saisissante, publiée pour la première fois en 1863 à titre posthume, alliant inventivité et enga-
gement, installe Goya, selon de nombreux experts, comme « le précurseur du photojournalisme ». À la fois peintre du roi d’Espagne dès 1786, auteur de scènes élégantes mais aussi critiques, notamment à l’égard du pouvoir clérical, Goya a développé sur la fin de sa vie une œuvre gravée importante. Malade et subissant des pressions de la part de l’Inquisition, l’artiste fuit l’Espagne pour s’installer à Bordeaux en 1824, où il vécut jusqu’en 1828 avant de mourir à l’âge de 82 ans. Marc Camille
« Goya, chroniqueur de toutes les guerres. “Les désastres” et la photographie de guerre », jusqu’au 17 mars au centre Jean‑Moulin, Bordeaux, www.bordeaux.fr
œil en faim
Entre les murs Engagée depuis 2011 dans des actions menées à la maison d’arrêt de Gradignan, l’artothèque de Pessac a choisi pour sa nouvelle exposition de réunir les travaux de trois photographes – Christophe Goussard, Jean-Christophe Garcia et Mathieu Pernot – qui ont tenté d’approcher, avec des démarches singulièrement opposées, une part de l’intraitable réalité de l’univers carcéral. Depuis la fin des années 2000, plusieurs villes de France ont vu leurs prisons pluriséculaires fermer leurs portes pour laisser la place à une nouvelle génération de grands établissements pénitentiaires. C’est ainsi que Christophe Goussard et Jean-Christophe Garcia ont été invités à mener un travail documentaire sur la maison d’arrêt de Lyon, pour le premier, à l’initiative des personnels des prisons de Lyon et accompagné par la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Rhône-Alpes/Auvergne, et celle de Mont-de-Marsan, pour le deuxième, sur une commande émanant du ministère de la Justice, relayée et pilotée en région par la Drac Aquitaine et la DISP Bordeaux. Quand Christophe Goussard donne à voir l’architecture carcérale et ses occupants – détenus comme gardiens – dans
des choix de prises de vue exposant la densité dramatique et l’hyper-théâtralité des situations et des espaces, Jean-Christophe Garcia poursuit de son côté une recherche de « l’instant quelconque ». Après plusieurs mois d’immersion à la maison d’arrêt de Mont-de-Marsan, il a réalisé des photographies des lieux – cellules, dortoirs, bureaux – sans établir de hiérarchie et sans faire apparaître les corps de leurs occupants. L’absence apparente d’esthétisation est ici manifeste. « Je recherche un point neutre d’énonciation qui laisse toute la place au spectateur pour construire son propre point de vue. Je fais des photographies en apparence très lisibles, elles ont les qualités descriptives de l’image documentaire, mais il n’est pas ici question de rivaliser avec la réalité. » Celle des prisons, de
l’enfermement, du contrôle, de la punition, de la misère et de la violence est pourtant là en filigrane dans le contenu des images comme dans les projections qu’elles génèrent – dans les vues sans corps de Jean-Christophe Garcia, comme dans la série de portraits de Hurleurs, de Mathieu Pernot, ces personnes qui tentent de communiquer à partir de l’extérieur de la prison avec des membres de leur famille incarcérés. Maintenus cette fois encore en hors champ, les corps détenus existent ici par la férocité du manque qui les relie à leurs proches.
« 65699 », exposition collective de JeanChristophe Garcia, Christophe Goussard et Mathieu Pernot, jusqu’au 13 avril, Artothèque, Pessac, www.lesartsaumur.com
Photographier avec les meilleures Jane Evelyn Atwood et Françoise Huguier dirigent au mois de mars une série de workshops à Pomerol. Ce sont deux monuments de la photographie. Deux femmes incroyables, voyageuses au long cours, exploratrices des continents, curieuses des hommes et de leurs cultures. Avec chacune sa spécificité. Pour l’Américaine Jane Evelyn Atwood, c’est d’aller voir du côté des invisibles de la société. Les prostituées, les légionnaires, les victimes de mines antipersonnel, les femmes en prison, dont elle a fait un livre qui reste aujourd’hui la référence sur le sujet Trop de peines, femmes en prison (Albin Michel). Une exposition de ces photos avait eu lieu dans le château de Cadillac il y a une dizaine d’années. Un événement dont on se souvient, car rare. Quant à Françoise Huguier, sa marotte, c’est la mode. Vogue, le New York Times, DS, Marie Claire, publient ses clichés sur les coulisses de la mode et les plus grands défilés. Mais elle a aussi parcouru le vaste monde. En 1989, elle est partie sur les pas de Michel Leiris, ce qui lui inspira un premier ouvrage, Sur les traces de L’Afrique fantôme. Ce furent ensuite les Russes de Saint-Pétersbourg, qui vivent en appartements communautaires, ou le Cambodge cinquante ans après 42 • ......... !
qu’elle l’eut quitté. En 2014, une rétrospective Françoise Huguier sera organisée à la Maison européenne de la photographie. Mais plus près de nous, elle sera surtout l’invitée d’honneur du 4e Printemps photographique de Pomerol, qui se tiendra le vendredi 15 et le samedi 16 mars. En amont de cette manifestation, il est possible de rencontrer et d’apprendre auprès de ces deux figures majeures de la photo. Elles dirigeront deux workshops exceptionnels, au château La Pointe, durant quatre jours. Elles accompagneront chacun lors de l’élaboration de son projet, sur un mode où les échanges et la transmission des savoir-faire sont privilégiés afin d’aider à construire son regard. Chacune des photographes accompagnera un groupe de 4 à 8 personnes au cours du stage. Lucie Babaud Workshops du 11 au 14 mars, inscriptions et tarifs auprès de David Helman, de l’association Actimages : davidh@agirpourlimage.com,www.agirpourlimage.com 4e Printemps photographique de Pomerol, 15 et 16 mars, www.printempsphotographiquedepomerol.com
Rétrospective Babou : L’art de la chute du patelin urbain « Austère amusé, mais doué d’un don pour la couleur… », eût dit A. Nasier de Christian Babou, peintre lotois, issu des Beaux-Arts de Bordeaux, ville où il cofonda le groupe d’artistes SedContra, avec les Lestié, Boidron, Chantecaille & Limérat, gauchisants de talent que le souffle de Mai 68 menait vers de nouvelles approches de la représentation en peinture ; des syndicalistes et les philosophes J. Ellul et J.-M. Pontévia cadastraient avec eux les formes possibles d’un art à la fois militant et poétique. À Paris, la figuration narrative et la nouvelle figuration examinaient et théorisaient depuis un moment les manières de dire l’image. Pour Babou (1946-2005), il s’agit alors de dépouiller, de secouer les artifices du décor, pour faire apparaître « cliniquement » les structures des appareillages du quotidien. Ainsi naît un coin de salle de bains de pavillon de banlieue, vide, carrelages nus et glacés où subsisterait un inamovible bidet rose, témoin muet des marques de la consommation de masse disparue, évaporée, brillante par son absence. Plus perfide, cette autre toile qui présente une tondeuse à gazon, poussée comme un landau par un corps féminin, tronquée par un méchant cadrage. Abominable et délicieux. Pas de fioritures ni d’exercices de virtuosité : même une jupe courte, imprimée-froissée-drapée devient un exercice technique, chirurgical, élégamment schématisé. Les bonheurs du peintre sont ailleurs, le geste est politique, qui isole et calibre posément une problématique après une autre.
Babou examine lucidement l’art topiaire du jardin pavillonnaire ou de la résidence du contremaître, et leurs accessoires « typiques » du chic petit-bourgeois, saisis du point de vue du catalogue de quincaillier (Jacques Soulillou…) ou du chef de rayon de super-market : Paratonnerre cuivre/ ref. 456.98, Chapeau de cheminée/ ref. 76. 32344, Grille mitoyenne (Simple)/ ref 453.37, Balustre-béton à l’unité, Vase grec sur colonne – (plastique & béton), Lucarne-fonte ou bois 18e ou coq de faîtage… Pas d’enluminures, ni de politesses chantournées, c’est un inventaire ou la main-courante d’huissier, revisité par l’œil-littéral d’un poète tel que Ch. Reznikoff. C’est brillant et éloquent, pour peu que l’on respecte strictement les séries de typologies. Qui n’a jamais rêvé devant un plan ou une carte routière aux aplats vibrants. Il est le même lorsqu’il montre en camaïeu, tel dôme, tel campanile, telle flèche de cathédrale, telles arches du marché couvert d’une bastide gasconne (Ô, Monpazier…). Mais pris par le filtre coloré qui exaspère tout en faisant exulter les lignes et arcs, les courbes et spires strictes, sous des ciels monochromes ou des grisailles jaunes. Glacé, Baboulène ? Sûrement pas, lorsqu’il érotise – façon Adami – des peintures ou des affiches créées pour une féria ou pour l’esprit de l’Aficion. Vient le moment où l’humour perce sous le fatal exercice. Le professeur des Beaux-Arts aura des héritiers indirects qui vont de Noël Cuin au collectif punk Bazooka.
Babou aura réussi l’exploit de jouer aux marges de la figuration et d’une abstraction superbement colorée. Une rétrospective incontournable, guidée par le regard de Mathieu Mercier.
Gilles-Ch. Réthoré
« Chromoscopie iconophile », de Babou, jusqu’au 27 avril, Frac Aquitaine, quai ArmandLalande, Bassin à flot no 1, Bordeaux www.frac-aquitaine.net
EXPOSITION André GIDE Conseil général de la Gironde - DCIP - Crédit photo : photothèque du CG33 - CID - Décembre 2012
Visages d’un Nobel engagé
11 février 26 avril 2013
André Gide et les siens trace les contours de la singulière famille de l’écrivain et nous fait découvrir 50 ans de sa vie intime, entouré de ses proches et de ses amis.
Entrée libre du lundi au jeudi 8h30 à 17 heures le vendredi de 8h30 à 16 heures
Avec le soutien de la Fondation Exposition composée d’environ 230 photographies, de textes, de documents d’archives, de vidéos qui retracent la vie peu banale de cet auteur majeur du XXème siècle.
archives.gironde.fr
Les engagements d’André Gide : La NRF et le creuset girondin, l’anticolonialisme, l’antifascisme et la critique des idéologies et les réfugiés.
72/78 Cours Balguerie-Stuttenberg à Bordeaux - Tél. 05 56 99 66 00
Relations privilégiées de Gide avec des personnalités originaires de Bordeaux et de la Gironde : ses affinités littéraires, ses liens amicaux avec JeanGustave Tronche, François Mauriac, André Lhote, Saint John Perse, Jacques Rivière... et ses séjours à Bordeaux.
Bus ligne 4 - arrêt Gaussen Tram C - arrêt Emile Counord
œil en faim
Richard Baquié © Frédéric Delpech
« Le Céapécé m’a user… » [C’est ce que tout-l’monde dit !] Le Céapécé * de Bordeaux fête « ses » 40 ans. Mais qu’est-ce qui a quarante ans et le recul rafraîchissant/refroidissant quant à des sujets « encore » brûlants, « encore » vivants, qui, à défaut de « bander », bougent encore ? Hagiographie et panthéonisation obligée, déjà ? Anesthésie locale ou amnésie généralisée des experts ou imposteurs en art ou bien enterrement discret en seconde classe, afin de ne pas titiller un moribond, son œuvre et son legs : a-ton célébré ses 30 ans ; célébrera-t-on ses 50 ? De quelle Histouare, de quels phantasmes et de quelles rumeurs le raffiné Quadra se pare-t-il, nostalgie mise à part ? Le-la journaliste « format paysage ou marine », le-la critique-expert « format portrait ou/et nature morte » n’ont-ils pas déjà rendu leur copie conforme ; le Centre d’arts plastiques contemporains de Bordeaux, musée et navire « amoral » de la flottille culturelle rescapée ** du XXe siècle, appartient également aux artistes et amateurs d’art qui l’ont suivi, de ses balbutiements à nos jours & nuitées. Dans un désert culturel océanique, célébrons, célébrons, ça fera événement, comme en téléréalité : « Je suis célèbre parce que je passe à la télé et réciproquement, warholiennement… » Non. Le Céapécé est bel et bien un monument offert aux Muses. « Le Céapécé m’a méduser », ses écritures trompeuses en tête.
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Nous emploierons donc le subterfuge pérequien du « Je me souviens d’eux », à la manière d’un vétéran de l’École des beaux-arts locale, par exemple. Eux, les Père-s fondateurs (Micheline C.D, vous êtes dans toutes les mémoires), JeanLouis Froment, objet du « Grand Parricide » racinien-mauriacien qui va bien avec la ville, les directeurs-successeurs avisés et charismatiques ou plus falots, les régences et intérims, les vacances de/du pouvoir. Eux, philosophes des limbes, Jean-Marie Pontévia et autres singuliers, Michel Aphesberro, créateur d’une ligne typo, d’une allure graphique (affiches et catalogues) d’élégance soutenue (on lui doit le slogan-rébus : « Notre logo, c’est l’Univers ») et autres Michel Bourel & J. Clayssen… Eux, les artistes des Grands Sacres d’un soir, événements de stature parisienne, voire européenne ; les « scandales » et agacements aussi, pour qui ne comprenait pas les protocoles d’un nouveau monde des arts contemporains qui décoiffaient les emperlousées-poudrées-shalimarées et leurs chiares piaffant… « Elle est où, l’expo ??? » fut alors le déchirant lamento de bourgeoisies qui ne comprenaient guère l’objet d’un vernissage et de son buffet parfois opulent. Les parasites, ce n’étaient plus les jeunes pique-assiettes chevelus des beaux-arts, mais une faune estomaquée par le doute méta-esthétique.
La gestation du CAPC, elle s’est faite au soussol de la Galerie du Fleuve, dirigée alors par Henriette Bounin, cours du Chapeau-Rouge, à Bordeaux, dès 1969, quand Jean-Louis Froment (& Co) commença à vendre des livres d’art via la respectée librairie La Hune, de Paris, des sérigraphies et tirages luxueux (ou abordables) d’inconnus : Folon, Lichtenstein, Bram Van Velde, Velicovic, Alexandre Delay et autres monstres beaubourisés depuis. Puis vint l’événement sauvage et défricheur en 1973, l’installation de « sculpteur » sur télévision, de « performeuse » pratiquant l’automutilation scéniquement ou les exercices d’un prétendu peintre sur toiles informes, dans la grouillante Bourse ; Gina Pane, Jean Otth, Viallat et Titus-Carmel entraient en scène, avant d’intégrer bientôt les manuels d’Histoire de l’art contemporain. Le CAPC alla se poser dans les Entrepôts Lainé, entre compagnies de théâtre et autres occupants « provisoires ». Vinrent les œuvres du land art et de l’Arte povera des premières heures, ou, sans chronologie, les On vend du vent (Steinbach) et le Temps de RIEN (Baquié)… L’Art conceptuel, les Minimalistes et Fluxus passèrent de sales quart d’heures dans les salons du Trianglage Huppé de Bordeaux,
idem les salopiaux de Support-Surface et le B.M.P.T. (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, pris séparément…) et d’autres encore, Muntadas, Simon Hantaï, Ben, Richard Tuttle, Anne-Marie Pécheur. Annette Messager & Boltanski, de passage, venaient alors émarger à l’École des beaux-arts, où J.-L. Froment avait enseigné durant un moment, comme ses amis Delay-Andersson ***. Vinrent également l’univers d’un Jojo Halliday, phénomène culturel revisité comme le fut le « Musée imaginaire de Tintin », ou celui de Magritte : ce furent cela aussi, les preuves d’un décalage-décollage possible, au sein du très-sérieux Musée… Et la musique savante contemporaine, fille de Varèse et de la Pop-opéra (P. Boulez et l’Intercontemporain, Charlemagne Palestine, Robert Ashley ou Wilson & Glass…), vint résonner dans la nef. Les collections croissaient et embellissaient, aux cotés du jeune FRAC Aquitaine ; inceste profitable… La photographie n’était plus un « art moyen », la vidéo devenait une arme lourde mais malléable sur tout terrain. Et sur les murs, l’art de l’accrochage, l’intelligence des dispositifs et la mise en situation subtile des œuvres, une signature nouvelle, face aux autres musées ; « Regarder ailleurs » devenait « Regardez autrement ». Conférences-causeries et lectures des Pleynet, Novarina ou Denis Roche, d’un Damish, d’un Arnaudet, d’une Falguière (…) venaient ou sont venues peaufiner les entreprises les plus audacieuses. Sans justifier l’élégant mystère des cartons d’invitation outrageusement monochromes d’une époque. Les mêmes et autres grandes plumes participèrent à la politique critique des catalogues ambitieux édités par le futur « Musée ». Il y eut bien sûr le fumeux-fameux coup de la bien-pensance hypocrite de nos amis obscurantistes risibles au sujet de l’expo « Présumés innocents », en 2000, Âge d’or où il fut découvert que le sexe des anges dérange l’art et l’Ordre nouveau, (de SaintDaniel Buren © Frédéric Delpech
Éloi jusqu’à la Chambre Correctionnelle et la Cassation). Et jusqu’à la récup’intégration (2008) des anciens dynamiteros « bordelais » Présence Panchounette – qui pissoyaient naguère & jadis « Entre polonais » sur l’Institution Indépassable qu’était devenu le Céapécé. (Ces Michel Morin Situ-réalistes vont prostatiquement bien, merci.). Froment était parti depuis 1996, laissant place à Henry-Claude Cousseau (futur directeur des beaux‑arts de Paris) et Marie-Laure Bernadac, Maurice Fréchuret, Hélène Lafont-Couturier et Charlotte Laubart. Quelques vacances et intérims seront ici passés sous silence. Le Céapécé aka Rantanplan, diront les mauvais esprits. « La culture, c’est la règle. L’art c’est l’exception », rétorque l’amateur qui a blanchi avec les ombres de Rousse et Garouste, la collection Ludwig et Sarkis. Les expositions rugueuses et salutaires des Zoran Music, Louise Bourgeois ou Buraglio n’affolèrent pas les quelques étudiant-e-s en art qui firent concours & parisperformances d’intrusions nocturnes et enfermements volontaires dans le Temple. « Pour mémoire », s’y l’on ose dire, nous regoûterons ces ardeurs pionnières assis sur une chaise d’Andrée Putman, dans la Bibliothèque, « Même si c’est la nuit »… Gilles-Ch. Réthoré On consultera avec profit la liste et les dates des célébrations et divertissements de l’année Quarante, ce mois de février, et les suivants. * CAPC-Musée… Centre d’arts plastiques contemporains de Bordeaux. Date officielle de naissance : 1973. ** Coulés, les Musées Goupil, de l’Imprimerie et quelques autres. Nous tairons les défuntes galeries novatrices, associatives ou non, dont la cohorte pourrit sur le bord du chemin tracé par le CAPC-Musée. *** Alexandre Delay résidera en 1987 à la Villa Médicis de Rome, où il rencontre & travaille avec le poète-écrivain Emmanuel Hocquard.
SOUVENIRS
Par Romain Thomas
Nef initiatique 1995, Robert Morris investit le CAPC. Des galets jonchent le sol et des panaches de fumée émanent de ces amoncellements minéraux non identifiés. Je pénètre dans l’antre gigantesque, déambule timidement. Mais où suis-je ? Le musée s’est transformé en un cratère de volcan, en un ventre de baleine, en un paysage lunaire. Mon imaginaire galopant de gamin de 10 ans se met à craindre les bêtes féroces et les monstres, susceptibles de surgir à chaque instant. CAPC, tu m’as effrayé. Les aventures au musée se multiplient ensuite lors d’épiques sorties de classe. Les pigments vifs et les formes métallisées des œuvres d’Anish Kapoor nous subjuguent, attirant nos doigts, prêts à les malmener dans le seul but d’aller remaquiller la bouille du camarade d’à côté. CAPC, tu nous as bien fait marrer. Émérites professeurs chevronnés furent-ils d’insister sur l’importance de ces rencontres, nous permettant aujourd’hui d’affirmer, non sans un brin de fierté : « 1998 : Anish Kapoor au CAPC, nous y étions ! » CAPC, tu nous émerveillais ! Les œuvres de Serra, Gilbert & George, Sarkis, Miro, Bourgeois, Kounellis & co s’enchaînent. Je collectionne les souvenirs au musée en même temps que les images Panini dans la cour de récré. C’est décidé, quand je serai grand, je serai conservateur de musée. CAPC, tu me fais rêver. Le prof de maths, quant à lui, mise sur les vernissages avec Tatiana Trouvé, à défaut de réussir à nous inculquer l’esprit des calculs de probabilités. C’est l’année du bac, L qui plus est. CAPC, tu m’as orienté. Puis, les monstres et paysages apocalyptiques se transforment en installations fameuses de grands noms du Minimalisme ou du Land art. Septembre 2003, j’étudie l’histoire de l’art et comprends l’importance de ce qui a défilé sous nos yeux. Je me lance dans la réappropriation de mon passé et regrette d’avoir été trop jeune pour appréhender certaines grandes expérimentations menées. CAPC, tu m’as énervé. L’appétit grandit, direction les musées et galeries du monde. De New York à Paris, de Londres à Bilbao, l’œil inconsciemment aguerri, le regard s’affole, s’affine, s’épanouit à la rencontre d’autres disciplines. Le tour est joué, médiateur culturel je serai ! CAPC, je t’intégrerai. Retour à Bordeaux, mon tendre berceau ! Je foule de nouveau le sol du musée. CAPC, tu me manquais. Les expositions se succèdent. Mon acharnement pour les comprendre remplace mon appétence pour l’expérience. Dès lors, la déambulation se fait perplexe. L’émerveillement s’efface, l’excitation trépasse. CAPC, tu n’arrives plus à me combler. Aujourd’hui, nous célébrons tes 40 ans. Je ne sais quelle conclusion tirer. À mon vieux musée, une seule déclaration : CAPC, tu m’as initié. Mon vieil amant, comment t’avouer aujourd’hui que je ne te fréquente plus fidèlement. Le déni admis, la nostalgie m’envahit… CAPC, tu m’as bouleversé.
écrans
à l'affiche
La bande des jotas © Urban Distribution
Les petites histoires du cinéma Syngué Sabour © Benoit Peverelli
Place aux ciné-filles ! Il est d’usage au printemps, chez les garçons, de se satisfaire de voir les jupes des filles raccourcir avec l’arrivée des beaux jours, et de commencer à leur proposer de les emmener au ciné pour les emballer. Cette année, elles pourraient toutefois n’avoir d’yeux que pour ce qu’il se passe sur les écrans, tant les sorties promettent un vrai déferlement de personnages féminins et de femmes cinéastes prenant les choses en main. À commencer par Marjane Satrapi. On savait depuis Persepolis que la bédéaste-réalisatrice n’avait pas la langue dans sa poche, elle s’émancipe d’autant plus avec La Bande des Jotas, où elle s’imagine en pétroleuse semant les macchabées sur les routes d’Espagne. Après la luxurience de Poulet aux prunes, ça peut décontenancer, mais le côté de bric et de broc assumé (Satrapi a financé elle-même cette série B lorgnant autant sur la comédie absurde que sur le western spaghetti) confirme un caractère de franc-tireuse s’aventurant là où on ne l’attendait pas. De son côté, Golshifteh Farahani, qui était justement au cœur de Poulet aux prunes, se dévoile un peu plus dans Syngué Sabour. Jusqu’à devenir, avec la chronique d’une Afghane profitant du coma de son mari pour déballer tout ce qu’elle a sur le cœur, une porte-parole de la condition féminine orientale, ne supportant plus le poids d’une culture patriarcale. Sorte de revisite tragique du mythe de Shéhérazade, ce lamento est porté par la performance absolue de l’actrice, entre sensualité et revendications, magnifiée par le sidérant sens du cinéma d’Atiq Rahimi, qui porte à l’écran son prix Goncourt. Pas très loin, en Arabie saoudite, c’est un coup de gueule similaire que pousse Wadjda, en enseignant à une gamine qui veut à tout prix avoir un vélo l’art de l’insoumission envers l’enseignement islamique. Que le premier film recensé 46 • ......... !
dans ce pays soit signé d’une jeune femme, Haifaa el-Mansour, est déjà en soi une victoire. Que Wadjda appuie son propos de manière déterminée avec profil bas ou en ayant foi, via son personnage central de fillette espiègle, en des lendemains plus ouverts en est une seconde. Spring Breakers est forcément moins discret : Vanessa Hudgens et Selena Gomez, les idoles propres sur elles de la jeunesse américaine, s’y débarrassent de la mièvrerie de High School Musical et Hannah Montana. Les voilà prêtes à tout pour se rendre au Spring Break, rituelle période de débauche des étudiants américains. Y compris à devenir des gangsters en bikini rose fluo. Pourtant, sous un décorum sexe, drogues et R’n’B, Harmony Korine déshabille le malaise d’une génération MTV déboussolée, entre repères rassurants et pétages de plombs leur permettant de décompresser. Ne croyez pas ceux qui vous vendront Spring Breakers comme un film trash et décadent. Il est à l’inverse pétri d’une certaine mélancolie, jusqu’à rendre des tubes de Britney Spears émouvants, et d’une écume des jours très contemporaine. Dans Djeca – enfants de Sarajevo, la jeunesse n’est déjà plus qu’un souvenir. Normal, dans l’ex-Yougoslavie, on est plus souvent orphelin qu’adolescent. Rahima, reprend pied, malgré un ordre social où sévit une nouvelle violence, discriminatoire. Filmée à la manière d’une Rosetta des pays de l’Est, elle devient une héroïne des temps modernes : guerrière malgré elle. Et avec les filles paumées de Spring Breakers, l’autre figure de proue d’un autre cinéma féministe à l’œuvre ce printemps. Alex Masson La Bande des Jotas et Wadjda, sortie le 6 février ; Syngué Sabour, sortie le 20 février, Spring Breakers, sortie le 6 mars, Djeca – enfants de Sarajevo, le 20 mars.
Pour Michel Gondry, la musique et les images sont indissociables. Peut-être est-ce un héritage de son père, si fan de jazz qu’il impose à sa famille un dîner en silence lors de la mort de Duke Ellington ? Peut-être aussi de son grand-père, inventeur d’un curieux instrument de musique en 1947 : le clavioline, un des premiers synthétiseurs. Peut-être est-ce aussi parce qu’il était le batteur de Oui oui, pour lequel il bricolait des clips avec son ami et fondateur du groupe Étienne Charry, rencontré en 1978 à l’école des arts appliqués Olivier-de-Serres, à Paris ? Ce sont d’ailleurs ces travaux faits de bouts de ficelle et de carton qui attirent le regard des plus grands : Björk, Beck, les Rolling Stones, Daft Punk, les Chemical Brothers, I AM, les White Stripes, Radiohead… Quand il dirige les acteurs, il se réfère encore à la musique, et parle de « rythme ». Et quand Gondry passe à l’écriture de scénarios, il nourrit son inspiration avec un stock de chansons. S’il veut une scène dramatique, comique ou étrange, il trouve le morceau correspondant. Son prochain long-métrage, L’Écume des jours, est une adaptation de l’œuvre de Boris Vian, romancier qui était aussi… jazzman. Sébastien Jounel
séances de rattrapage
Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais StudioCanal – sortie le 21 janvier Comme le titre de son film l’indique, Alain Resnais (bientôt 91 ans !) impressionne par sa fraîcheur et son inventivité. L’histoire est celle d’un metteur en scène qui convoque ses acteurs par-delà la mort pour qu’ils jugent la performance d’une jeune troupe interprétant l’une de ses pièces qu’eux-mêmes ont jouée. De cette adaptation très libre de deux pièces de Jean Anouilh, Eurydice et Cher Antoine, ou l’amour raté, Resnais tire un mélange de testament et de farce qui s’apparente à une cérémonie de conjuration de la mort. Pour sa pléiade d’acteurs, « jouer » n’a peut-être jamais autant recouvré ses deux définitions. C’est en effet sur un mode ludique qu’ils substituent la réinterprétation à la réincarnation. Le « sphinx » (c’est le surnom du réalisateur) concocte des petites recettes d’éternité. Et Alain renaît. S.J
Ted de Seth McFarlane
Looper de Rian Johnson
Universal – sortie le 11 février
M6 Interactions – sortie le 6 mars
Ted débute comme un conte de Noël niaiseux et vire rapidement à la comédie délurée. On ne pouvait pas en attendre mieux de Seth McFarlane, créateur et scénariste des Griffin. Il prête d’ailleurs sa voix (celle de JoeyStarr, pour la VF) à Ted, l’ours en peluche qui accède à la vie et vieillit avec John, son meilleur copain, dont il est le Jiminy Cricket, version débauchée. Ted fume de la weed, picole, parle de fesses et met donc sens dessus dessous le couple de son ami d’enfance. McFarlane évite l’écueil de la comédie romantique, même s’il la frôle, et fait de ce binôme improbable une allégorie du passage à l’âge adulte, impossible sinon au prix d’une conservation d’une part d’enfant rêveur. Surtout, il révèle une puissance comique insoupçonnée chez Mark Wahlberg, déjà esquissée dans The Other Guys d’Adam McKay. Une belle surprise ! S.J
Looper désigne le métier de Joe, tueur à gages dont les victimes viennent du futur. Lorsque son « client » n’est autre que luimême vingt ans plus tard, il s’engage dans une course-poursuite spatio-temporelle qui donne le vertige. La Jetée continue de faire des héritiers. Looper se situe ainsi dans la lignée directe des œuvres inspirées par le film visionnaire de Chris Marker, de Terminator à L’Armée des douze singes. Le troisième film de Rian Johnson n’a pas à rougir devant ces illustres références et ne s’en embarrasse d’ailleurs pas puisqu’il hybride les genres (SF, polar, road movie…) et puise son originalité dans un récit imprévisible, le comble pour un scénario fondé sur le voyage dans le temps. Les boucles (« loops »), dans les bons films de genre, se révèlent toujours être des rubans de Moebius. Looper est donc à voir et à revoir. S.J
écrans
Politique Fiction Les USA ont cette extraordinaire faculté de penser leur histoire en images et en temps réel. À tel point parfois que le cours des choses est pris de vitesse et que la réalité apparaît comme un remake. Les attentats du 11 septembre font ainsi penser à un blockbuster catastrophe et dans la série 24 heures chrono (2001), le président des États-Unis est noir. Le monde politique n’échappe donc pas à cette porosité entre réalité et représentation : G. W. Bush a son biopic alors qu’il est encore en exercice (W, d’Oliver Stone, 2008), le couple Clinton a son soap (Political Animals, 2012) et son film (Primary Colors, de Mike Nichols, 1998), les Kennedy ont leur série (The Kennedys, 2011), etc. La fiction peut créer des situations permettant de penser le rôle du politique, quitte à critiquer, dénoncer ou prendre parti. Le nombre de séries qui pense le général (le (géo)politique) par le particulier (l’histoire personnelle) explose depuis la fin des années 1990. Les cinéastes migrent même vers le petit écran pour explorer plus longuement les coulisses de la politique américaine : Boss (Gus Van Sant aux commandes) ou encore Boardwalk Empire (Martin Scorsese à la production). Mais il y a un risque, évidemment. La personnalité politique, lorsqu’elle entre au panthéon de la fiction, peut devenir un personnage dé-
connecté du réel, voire un super-héros dont on attend qu’il sauve le monde : Abraham Lincoln chasse les vampires au cinéma et Obama fait équipe avec Spider-Man dans un comic ! Imaginons simplement Charles de Gaulle se battre contre les zombies ou François Hollande s’associer aux Tontons flingueurs… Comment s’en étonner ? Les USA ont élu l’acteur Ronald Reagan à la présidence en 1981, lequel avait nommé « Star Wars » son projet de défense stratégique. Le fameux « axe du Mal » de G. W. Bush n’est ni plus ni moins qu’une autre citation de la saga de George Lucas. Le risque donc est de faire du storytelling (l’art de bien raconter des histoires) un projet politique et, surtout, que la représentation de la réalité outrepasse la réalité elle-même. C’est ce que dénonce Scorsese dans le pilote de Boardwalk Empire. Après un discours larmoyant sur le bien-fondé de la prohibition, Nucky Thompson (Steve Buscemi) prononce cette phrase prophétique : « La première règle en politique : ne jamais laisser une bonne histoire être compromise par la vérité »… puis il boit une bonne gorgée de whisky. Sébastien Jounel
Yépez). Pour célébrer cet anniversaire, le festival proposera aussi aux collèges et lycées de la région Aquitaine une rétrospective des films qui ont marqué ces dernières années. Programmation sur le site www.fal33.org
toutes les Cecilia, Jennyfer, Vanessa, Cassandra… qui, comme lui/elle danseur, « gagnent leur vie avec leurs corps ». Poursuivi par une fête aux accents de voguing, ce week-end festif et transgenre s’achèvera le dimanche par une banquet littéraire du Collectif Crypsum : cuisine et question de genre. Pour plus de renseignements, rdv sur le site : www.cinemarges.net
BREF
Des mots aux images L’association De l’écriture à l’image propose une résidence d’écriture de scénario de fiction au prieuré de Saint-Quirin, du 15 au 28 avril et du 17 au 30 juin. Parmi les projets proposés, quatre seront sélectionnés pour être encadrés par trois intervenants et un tuteur. Le coût de la résidence est pris en charge par la Région Lorraine, la Drac Lorraine et la commune de Saint-Quirin. Les frais d’adhésion à l’association De l’écriture à l’image restent cependant à la charge de l’auteur sélectionné (300 euros). L’appel à candidatures sera clos le 21 février. Pour plus d’informations : www.ecritureimage.fr ; emine@ecritureimage.fr ; 06 70 40 69 90.
Compleaños Feliz ! Du 20 au 26 mars, les Rencontres du cinéma latino-américain fêtent leurs 30 ans. Pour l’occasion, cinq documentaires indépendants issus du Brésil, d’Argentine, d’Équateur, de Colombie et de Cuba ont été sélectionnés pour concourir au prix du Public et au prix Étudiant (Carlos el amanecer ya no es una tentación, de Thierry Deronne, El Etnógrafo, d’Ulises Rosell, La lutte n’est pas pour tous…, de Guillaume Kozakiewiez, Nacer, djario de maternidad, de Jorge Caballero, et Narizdel Diablo, de Pepe
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God save the queer Du 30 mars au 7 avril, le festival Cinémarges souffle ses 14 bougies et profite de l’occasion pour se placer sous le thème du travestissement, à l’écran et à la scène. Au menu de cette quatorzième édition, des projections de films, une table ronde consacrée au corps travesti, des ateliers « drag » et des performances. Le Festival international de films de femmes, de Créteil, qui fêtera ses 35 ans, aura une carte blanche pour une programmation de films au féminin explorant les troubles adolescents. Les mots d’ordre de Cinémarges ? Humour, sexe, décadence et… petit poney. Tout un programme ! Les 30 et 31 mars, La Manufacture atlantique accueillera la soirée d’ouverture du festival. On pourra y participer à des ateliers « drag queen » et « drag king », débattre sur les questions esthétiques et identitaires liées au travestissement et voir le spectacle du chorégraphe uruguayen Roberto Vidal et son personnage La Toto « drag queen de luxe ». Un hommage à
Les masques et la plume Comme chaque année, le Crous de Bordeaux, sous l’égide du Cnous, organise un concours artistique pour les étudiants. Parmi les cinq disciplines (nouvelle, BD, photo, peinture et arts numériques), il est possible d’y inscrire un court-métrage. Le thème à explorer cette année : les « masques ». Pour chacun des concours, plusieurs prix seront remis : au stade régional, le premier prix est de 200 euros et le second de 100 euros ; au stade national, le grand gagnant se verra remettre un chèque de 2 000 euros, le second de 1 000 euros et le troisième de 500 euros. La date limite de participation pour les réalisateurs est fixée au 15 mai. Pour plus de renseignements sur les conditions de participation : www.crous-bordeaux.fr rubrique « culture ».
smala
EOB : de la démocratisation vers la transmission Le ministère français des Affaires culturelles, quand il fut créé en 1959, s’est vu confier comme principale mission de « rendre accessible au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France », ce qui plaçait d’emblée la question du public au cœur de la politique culturelle. Pendant des décennies, le terme de « démocratisation » a servi de légitimation à l’action des pouvoirs publics en matière culturelle. Les acteurs y faisaient référence avec plus ou moins de lyrisme, de conviction voire de sincérité, pour justifier leurs choix ou préciser le sens de leurs actions. Les bonnes idées, en prenant de l’âge, finissent par s’essouffler, surtout si elles courent devant la marche de l’histoire, et, ces dernières années, la démocratisation semblait être tombée en désuétude au profit d’autres thématiques d’actualité, comme la diversité culturelle. Mais même si on laisse de côté le caractère messianique du projet initial de Malraux pour s’en tenir aux seuls arguments financiers ou économiques, il demeure une vérité que beaucoup cherchent à fuir : la survie de pans entiers de la vie culturelle passe par l’élargissement des publics qui y accèdent. Au sujet de la musique classique, le jeune chef Lionel Gaudin-Villard et les musiciens de l’Ensemble orchestral de Bordeaux
proposent depuis quelques années des actions pédagogiques à destination des scolaires (maternelles et élémentaires), les Mini Concerts au Théâtre Fémina. Ces séances de découverte de l’orchestre symphonique, des instruments et des compositeurs, remportent un succès retentissant avec plus de 20 000 enfants de Gironde par an. L’EOB se tourne vers les enfants, mélomanes en herbe, public en devenir, car c’est à eux qu’il appartiendra de redonner du sens au répertoire et à la notion même de classique.
Derrière la démocratisation, cette initiative pose la transmission comme vecteur d’élargissement des publics. La transmission par la musique classique devient une nécessité esthétique pour que l’enfant s’adapte à son environnement, une obligation sociale et politique pour que l’adolescent s’intègre dans la société en maîtrisant des savoirs et des codes, une conviction éthique pour qui veut faire partager son patrimoine culturel. L’EOB va donc élargir son initiative avec les rendez-vous de l’orchestre dédiés aux collèges et les Concerts pour les jeunes (hors scolaire). Cette volonté de transmettre ne peut jouer sur les générations qui montent que s’il y a reconnaissance de l’intérêt de son appropriation, et cela commence par l’aspect ludique. Car pour renouveler la question du public, il faut certes trouver des réponses qui tiennent compte des nouvelles conditions d’accès à l’art, de la culture liée au numérique, de l’état des inégalités dans la société, mais il faut surtout que le public retrouve un désir de culture. Stanislas Kazal Retrouvez L’EOB et l’ensemble de ses activités : www.eob-bordeaux.fr
Marionnettes
ciné
Écrans noirs pour têtes blondes
Marabouts et bouts d’ficelle
Futurs cinéphiles, à vos tablettes ! À Bègles, le prochain festival de films d’animation sera l’occasion – rare – de voir les excellents courts-métrages russes (L’Ogre de la taïga), et d’emmener pour la première fois les tout-petits (3 ans) dans un vrai cinéma. Au programme, également, et toujours pour les 3/6 ans : Mon tonton, ce tatoueur tatoué, Niko le petit renne et Les Aventures de Myriam. Au festival, tout est prévu pour accueillir les familles. Et comme toujours, on peut compter sur la qualité et l’originalité d’une programmation parfaitement élaborée par cette équipe de spécialistes du cinéma d’animation. Pour clore le festival, ciné-goûter pour tous, le dimanche 24 février à 16 h ! Les P’tits Cartooneurs, du mercredi 13 février au dimanche 24 février, cinéma Le Festival, Bègles, www.cinemalefestival.fr Sandrine Bouchet
La Chanson de Roland en théâtre d’ombres ? À brûlepourpoint, comme ça, ça ne paraît pas vraiment folichon, la bataille historique des chevaliers de Charlemagne en papier découpé... Erreur. Cette version-là, proposée dans le cadre du 13e festival de marionnettes Méli Mélo, dérape, embarque tout le monde sur le champ de bataille avec les hommes en armes. On y apprend qu’un chevalier est un être hybride, (« Un tiers humain, un tiers cheval, un tiers métal » ), que la version du vainqueur n’est pas toujours la meilleure. Œuvres classiques revisitées (Madame Bovary, Carmen, Blanche Neige) ou créations (Zazie et Max, Virginie Nati des étoiles), le festival Méli Mélo propose dix jours consacrés à la marionnette dans tous ses états. On trouvera même des spectacles gratuits sur le marché de Cestas, une expo, et des ateliers. Méli Mélo, jusqu'au 14 février, à Canéjan, Cestas, et dans de nombreuses autres communes autour de Bordeaux. Dès 2 ans. S.B.
dansons
Rive droite, on danse Dernier-né dans la famille jeune public : Pouce ! Un festival dédié à la danse contemporaine pour les bambins. Cette année, deuxième édition, plus de vidéo, de musique, et même de la magie au menu. Des spectacles pour tous, mais inventés et taillés sur mesure pour les enfants, avec des créations d’ici (Anthony Egéa revisite le Magicien d’Oz, Isabelle Lasserre évoque un Bouleversement), des pièces plus connues (Comment écouter la musique avec ses pieds, de Nathalie Pernette, L’ Après-midi d’un foehn, par Phia Ménard, Petites Formes dansées, de Gilles Verièpe). Les plus manuels des enfants pourront même s’essayer à un atelier de jeux de ficelle grandeur nature en famille avec le chorégraphe Mani A. Mungai. Et pour finir la semaine, la Cie Pernette convie à un bal : mix de valse, tango, rock et disco, Monsieur Loyal… dans lequel quelques danseurs contemporains vont s’immiscer. Pouce !, jusqu'au samedi 16 février, Le Cuvier CDC d’Aquitaine et dans différentes salles de la rive droite. S.B. 50 • ......... !
bref D’une île à l’autre, spectacle autour de berceuses et chants traditionnels. De Bali à la Grèce, de Bora Bora à l’île de Lifou, embarquement pour les bambins dès 18 mois, samedi 16 février à 11 h au Royal à Pessac • Les Toiles filantes, le festival de cinéma jeune public arrive plus tôt cette année, du mardi 5 au dimanche 10 mars. Au programme, en plus des films sur le thème Petits Monstres et compagnie, des avantpremières, une compétition de films inédits, des expositions, des animations et des invités. Cinéma Jean-Eustache à Pessac • Minifocus, les 26 et 27 mars, échappée electro-foraine pour bambins, Le Carré à Saint-Médard-en-Jalles • Le Jardinier, théâtre, par la Cie du Réfectoire, le 27 mars à 10 h et 16 h au Liburnia, Libourne.
Gutenberg forever
Bulles-Hit !
Par Nicolas Trespallé
Plus beau lavis Il est valeureux, jeune, débrouillard, casse-cou et reporter. Il ne s’appelle pas Guy Lefranc, mais Guy Lebleu, un héros écumant les pages du Pilote du début des années 60, quand le journal s’inscrivait encore sagement dans la continuité des revues pour la jeunesse avant que moult auteurs iconoclastes ne viennent s’y réfugier sous la houlette complice de Goscinny. Tombé quelque peu dans l’oubli faute de réédition digne de ce nom, Guy Lebleu conserve le charme délicieusement désuet des BD d’aventures d’antan – on y traite les méchants de « rascals » et on marque la surprise en s’exclamant « mazette ! » –, mais l’argument vintage n’empêche pas cette série d’offrir un réel intérêt pour la simple raison qu’elle est née de la collaboration d’un maître du dessin réaliste, Raymond Poïvet, échappé de son fabuleux space opera, Les Pionniers de l’espérance, et du stakhanoviste J.-M. Charlier, qui capitalise ici sur la popularité de Radio Luxembourg, alors partenaire du journal. L’album s’ouvre ainsi sur un concours photo lancé par la station pour dénicher son nouveau journaliste, occasion pour le verni Guy Lebleu de décrocher son premier scoop. Au dessin, Poïvet manie une ligne alerte classique mais déjà synthétique et épurée, rehaussée d’un élégant lavis (il fait encore peu appel au stylo-bille, qui deviendra son instrument de prédilection par la suite), tandis que Charlier, en vieux briscard, trousse sans forcer une histoire ramassée sur une trentaine de pages, ancrée dans l’actualité la plus brûlante de son temps, puisqu’on y parle d’attentat aérien, de nazi en fuite et de traversée transatlantique du paquebot France, ce qui fera plaisir à notre ineffable Michel Sardou. À noter que l’édition présente de nombreux documents et raretés en complément, dont un témoignage touchant du fils de l’humble Poïvet. Attention, tirage limité. Guy Lebleu, Charlier, Poïvet (Sangam)
Association de malfaiteurs La prestigieuse collection « Aire libre » , de Dupuis, frappe fort avec cette Grande Odalisque, album concocté par Bastien Vivès, auteur blogueur salué pour son gracieux Polina, et Ruppert et Mulot, créateurs expérimentateurs étiquetés « Géo Trouvetou » de la BD indé, férus de narrations en colimaçon, d’ellipses cérébrales et de visages énigmatiques en « V ». Délaissant les aspects les plus théoriques et revêches de leur œuvre, ces derniers en ont conservé l’indispensable versant ludique dans le projet de revisiter le manga des années 80 de Tsukasa Hojo, Cat’s Eyes, du nom d’un gang de voleuses acrobates faisant la chasse aux œuvres d’art. La patte du duo se fait toujours sentir dans le jeu de pantomimes, dans la provocation insidieuse et les petites cruautés gratuites, là où Bastien Vivès exacerbe l’aspect sensuel et sexuel de ces trois héroïnes en tenue moulante qui titillent nos fantasmes de petit garçon, voire d’ado acnéique, rêvant de filles qui font ce qu’elles veulent quand elles le veulent. L’humour de garnements combiné à l’action trépidante et inattendue assurent un pur moment de lecture récréative et décérébrée qui doit aussi beaucoup à la palette limpide et pop de la coloriste bordelaise Isabelle Merlet, complice active du casse de cette rentrée. La Grande Odalisque, Ruppert-Mulot, Vivès, Merlet (Dupuis, coll. « Aire libre »)
Bacalan vert-de-gris Remarqué pour la sortie des cinq tomes de sa série Ermo, Bruno Loth laisse de côté l’histoire du petit gamin des rues errant sur fond de guerre civile espagnole, pour s’immerger au cœur de son histoire familiale, dans les années 30, et évoquer la vie de son père, ouvrier sur les chantiers de Bacalan. À l’insouciance des congés payés et à la camaraderie de classe du premier tome se substitue l’horizon sombre de la guerre et de l’Occupation, une période racontée sans pathos inconsidéré mais avec une distance pudique et appliquée esquissant le tableau de ce Bordeaux popu de la débrouille, de l’entraide mais aussi de la méfiance et du soupçon, qui forment alors l’ordinaire de ces millions de Français, ni héros ni collabos. Ouvrier, Mémoires d’Occupation, vol. 1, Bruno Loth (La Boîte à bulles – Libre d’images)
Bulles en Hauts de Garonne, et de 12 Rendez-vous bien connu des amateurs BD de la région bordelaise, Bulles en Hauts de Garonne annonce pour sa douzième édition la venue d’une soixantaine d’auteurs et une thématique centrée sur « la mémoire », occasion paradoxale de célébrer, dans une expo, le héros le plus amnésique de la BD, XIII, via sa déclinaison Mystery. À noter également, un focus sur le très beau Holmes, de Cecil et Brunschwig, des regards croisés sur l’Afrique de dessinateurs voyageurs et un lot de lectures dessinées, de tables rondes, qui viendront rythmer les traditionnelles séances de dédicaces. Bulles en Hauts de Garonne : les 23 et 24 mars de 10 h à 19 h, pôle culturel et sportif du Bois-Fleury, Lormont.
plaît-il ?
Capitale Présence Aujourd’hui, première galerie française en dehors de Paris, le label Cortex Athletico célèbre en 2013 ses 10 ans. Néanmoins, le terrain de jeu bordelais ne rassasie plus l’appétit de projets de son fondateur Thomas Bernard. Après avoir confié le relais à Sophia Girabancas-Perez, qui dirige à présent l’espace bordelais, cap sur Paris afin de poursuivre l’aventure en ouvrant un second lieu mi-février. Propos recueillis par Clémence Blochet. Photo : Jérémie Leromain
En 2003, le projet Cortex voit le jour. Quel était le contexte ? Thomas : C’était un projet complètement immature. Le métier de galeriste est un métier saturé, avec une concurrence immense, une vie particulière. Aujourd’hui, je le connais mieux, mais il faut être assez « zinzin » pour monter une galerie. J’aurais peut-être dû commencer par avoir une expérience dans une grosse galerie. Nous étions fous, montions des projets étranges. Mais, en même temps, certaines choses se sont produites, car justement nous n’étions pas une galerie comme une autre. Depuis elle s’est profondément professionnalisée, structurée, développée, a étendu son réseau. Elle n’est pas à mon nom. C’est un espace où les énergies se croisent. Beaucoup de gens sont venus, sont 52 • ......... !
restés un moment, puis repartis. Cependant, long est le chemin restant à parcourir afin que Bordeaux ait un marché qui nous fasse vivre. Si je devais repartir de zéro, je ne la remonterais pas ici. Pourtant une aura établie et reconnue en moins de dix ans. Que demander de plus ? T. : Souvent, nous avons été obligés de compenser notre position en province par une manière singulière de travailler. Nous devons dépenser beaucoup plus d’énergie que plein de gens, car les choses ne sont pas gagnées d’avance. Notre fonctionnement se doit d’être hyper rigoureux. Aujourd’hui, c’est aux structures mêmes de prendre en main les outils de leur rayonnement et surtout de ne pas laisser
d’autres le faire pour leur propre intérêt. Un deuxième espace ouvre ses portes à Paris, quels sont les fondements de ce dédoublement ? T. : Notre position est simple : nous ouvrons à Paris pour arriver à nous étendre, à nous développer. Trois éléments vont constituer, à partir de maintenant, une sorte de protocole de fonctionnement. Premièrement, « tout va bien » : il s’agit d’une résolution ultra positive. Le contexte est complexe, le marché difficile, la conjoncture compliquée, l’environnement politique chahuté. Il est temps de prendre de la hauteur et de faire ce que nous savons faire de mieux : programmer avec le plus de précision possible et faire partager. Nous devons nous
préoccuper de notre survie. Pour continuer à rester sur ce modèle, ce type d’œuvres, cette qualité, nous avons besoin de nous concentrer. Deuxièmement, la galerie ouvre un nouvel espace à Paris tout simplement parce que ce que nous avons construit nous permet de le faire. Nous avons envie de nous étendre, car structurellement nous plafonnons. Nous nous devons de poursuivre notre travail, représenter des artistes qui sont en train d’exploser. Nous souhaitons nous adresser à plus de gens mais aussi témoigner de la manière dont nous avons occupé notre territoire. Nos projets parisiens iront chercher des frottements, de l’émulation. Un manque, lié aujourd’hui au fait qu'il y a de moins en moins de structures présentes ici. Il est également important de pouvoir déléguer et transmettre vers plus d’autonomie. Sophia dirigera Bordeaux pendant que je me concentrerai sur Paris. Nous sommes très différents et assez complémentaires. C’est important. Je pense que les gens comprendront. Sophia, comment atterrit-on dans l’univers Cortex ? Sophia : J’ai débuté en 2008, lors de mon stage de dernière année à Sciences Po. En venant d’une formation gestion publique, j’étais désireuse d’appréhender le côté privé et marché. Un vrai virus contagieux. J’ai ensuite eu la possibilité d’intégrer l’équipe de manière pérenne, d’évoluer en termes de missions, de responsabilités, pour arriver aujourd’hui à diriger l’espace bordelais. Lors des expositions passées, nous travaillions ensemble pour construire une réflexion. À présent, je vais un peu plus toucher du doigt la programmation, pouvoir montrer des choses que j’ai pu voir par moi-même, parfois en dehors de Cortex. Car c’est aussi çà le cœur du métier, la partie sucrée : sentir un travail, décider de le défendre. Comment évoluera l’espace bordelais ? S. : Aujourd’hui, à Bordeaux nous avons deux espaces : un visible au public, rue Ferrère ; un autre rue de Marmande, dans l’ancien lieu ÀSuivre, avec des ateliers. Nous avons installé l’espace galerie en face du CAPC, car cela semblait une évidence en termes de flux, d’émulation, d’échanges en apports techniques. Mais N°06 - Exposition Franck Eon & Rolf Julius, 2005, 84 rue Amédée St Germain, Bordeaux
à terme, peut-être que nous déménagerons. Une réalité liée à une redéfinition urbaine de la ville et au déplacement de ses institutions. Notre accessibilité au public va être plus réduite. Non pas que nous soyons anti-public mais notre mue parisienne va faire exploser notre organisation administrative, nos activités de régie. Or, notre temps de disponibilité au public est un temps précieux durant lequel il est impossible de faire autre chose. Plutôt que d’être un peu disponibles tout le temps, nous serons hyper disponibles deux jours par semaine.
« tout va bien » : il s’agit d’une résolution ultra positive. Enfin, nous nous servirons de cet espace pour mener plus d’expériences, avoir une réflexion plus historique sur certains types de pièces – quitte à emprunter des œuvres ailleurs – et penser Cortex comme une galerie d’art et pas uniquement comme un lieu d’art contemporain, or, « une galerie d’art », c’est aussi un lieu pour regarder des pièces qui sont inscrites dans une histoire des œuvres. Les deux espaces seront-ils indépendants, fonctionneront-ils ensemble ? T. : À cet instant T, qui correspond à l’ouverture de l’espace à Paris, tout ce qui se crée en plus vient au crédit de Paris, tout ce qui est établi jusqu’ici est au crédit de Bordeaux. Aujourd’hui, des gens nous suivent, car justement nous étions en dehors d’une place établie sur le marché. C’est important d’entretenir ces liens. Certain de nos clients sont à Paris, Sophia va devoir les rencontrer. L’idée est d’ouvrir ce second espace comme un satellite qui a un an
pour s’autonomiser. L’enjeu est raide ! Direction Paris, à quoi ressemblera Cortex II ? Comment s’y projeter ? T. : Nous serons juste à côté de Beaubourg, près d’autres galeries très importantes. Nous ouvrirons le 18 février. Un mois avant, rien n’était prêt ! C’est à la fois existant et stressant. Une autre nouveauté, plus personnelle : la possibilité de travailler avec Paul, un de mes frères, critique d’art. L’idée est d'imaginer un endroit chaleureux. L’espace s’étend sur un peu plus de 100 m2. Nous prévoyons un temps d’adaptation jusqu’à l’été. Nous comprendrons alors mieux, en septembre, comment le projet se profilera avec la rentrée des galeries et une première Fiac. Nous avons besoin de marquer, – voire de déplacer – certains points de réflexion ; de faire se rencontrer des projets – éventuellement déjà manipulés ici, avec des œuvres différentes – ; d’arriver à rendre compte de ce que nous avons fait à Bordeaux et de la manière dont nous l’avons fait. L’objectif à terme est de rentrer dans le top 50 des galeries parisiennes. Côté programmation ? T. : L’exposition d’ouverture sera consacrée à Masahide Otani, artiste japonais vivant à Bordeaux. Il n’est pas le plus connu des artistes avec lesquels nous travaillons, mais il s'agit de montrer notre implication, notre confiance en cet artiste et d’afficher que nous restons sur un premier marché émergent. Après, nous exposerons Benoît Maire, afin de faire écho à une ambitieuse exposition londonienne préparée par l’artiste depuis des années. En avril, nous participerons à un important projet regroupant une quarantaine de galeries « Aux galeries le week-end ». Avant l’été, un projet associera Bordeaux et Paris autour du travail de Rolf Julius, le premier très gros projet de l’artiste en France. De nouveaux artistes à présenter ? T. : Treize artistes sont représentés par la galerie. Nous allons en augmenter le nombre. À chaque fois tous se passe autour d’une rencontre. Quand on débute une collaboration avec un artiste, il faut lui consacrer du temps. Certains d’entre eux atteignent une maturité et ont aujourd'hui moins besoin de notre présence. À présent, avec notre expérience, notre connaissance des outils, du réseau, nous sommes plus à même d’aller vers un travail et ensuite vers un artiste. Alors qu’une jeune structure doit commencer par s’intéresser à un artiste puis à son travail. Montrer un jeune artiste sous-entend une prise de risque plus grande. Il nous faut en moyenne cinq ans pour lui assurer une visibilité. Poursuivrez-vous les foires à l’étranger ? T. : Nous ne pourrons pas être partout ! L’ouverture à Paris constitue un véritable enjeu. La première année, c’est 365 jours de foire. Je ne souhaite pas que nous partions dans tous les sens. Notre objectif est précis : arriver à mieux identifier notre réseau à Paris, pas forcément un réseau de Parisiens, mais de gens que nous rencontrons là-bas. S. : Les foires à l’étranger sont onéreuses, certaines se repositionnent. Nous avons deux, trois ans pour inscrire Paris et regarder quand les choses redémarreront. D’ici là, le projet sera plus identifié, il deviendra plus simple de bouger à nouveaux. Nous maintiendrons uniquement notre présence à la Fiac. L’ Armory Show, à New York nous coûte trop cher et n’a plus la même aura. Quant à List (Bâle), nous souhaitons sortir de l’image d’une jeune galerie. ! ......... • 53
plaît-il ?
Parlons modèle économique. T. : Notre public ne nous fait pas vivre directement ou indirectement. Nous ne sommes pas subventionnés, en dehors d’une aide de la Région qu’il est important de signaler et qui concerne notre développement à l’étranger, notre rayonnement. Nous sommes des acteurs économiques. Une galerie est considérée comme un employeur pour des artistes. Derrière, il y a toute une chaîne de gens qui transportent, emballent, font de la régie. C’est un écosystème à triple approche : culturelle, touristique et économique. S. : Nous sommes des marchands d’œuvres. Notre modèle économique repose là-dessus. Thomas travaille depuis dix ans ce territoire. Certaines choses se sont développées, mais peuvent vite plafonner. C'est pour éviter l’étouffement que nous allons chercher une respiration à Paris. Depuis deux, trois ans, nous opérons un travail poussé, rigoureux, qui vise à prendre le temps, à aller chercher les gens, les inviter, les rappeler. Les relations clients avec des collectionneurs, amis et mécènes de la galerie sont primordiales.
Exposition Pierre Clerk, « Constructs », 2009, 20 rue Ferrère, Bordeaux
Vous disposez à présent d’un réseau d’acheteurs privés important. Souhaitezvous développer vos activités de conseil en achats d'art ? T. : C’est un aspect du métier que j’aimerais développer. Aujourd’hui, notre réseau nous permet d’aller chercher des pièces assez exceptionnelles. Être à Paris nous permettra également de nous positionner plus facilement au cœur de ce second marché. Où se situent vos acheteurs dans le monde ? S. : Nos principaux acheteurs se trouvent en France, à Paris mais pas uniquement ; autour de Dijon, de Lyon. À l’étranger, aux États-Unis, avec un collectionneur qui suit de près le travail de Rolf Julius. Il ouvrira prochainement une fondation réservée à cet artiste. Quelques clients vivent au Canada. Beaucoup résident en Europe. Nous commençons à nous ouvrir à la Russie. Quant à la Chine et aux Émirats arabes unis, il faut avoir les reins vraiment solides pour se lancer sur ces marchés qui demandent des œuvres très précises, d’artistes ayant déjà explosé sur le marché. Il faut entrer dans tout un réseau de foires, prendre le risque d’ouvrir des espaces sur place. C’est un tout autre format, et nous n’y sommes pas encore prêts. Nous préférons pour le moment densifier, gagner en qualité sur un réseau occidental élargi. Après dix ans de sensibilisation, les Bordelais ont-il évolué vers plus d’achat d’art contemporain ? T. : L’évolution la plus forte en termes d’initiative, c’est indéniablement la Fondation Bernard Magrez. Le fait qu’un privé veuille monter une fondation montre bien comment les locaux souhaitent s’impliquer. Mais il y a encore de la place pour de nombreuses fondations ! Une initiative comme celle de Norbert Fradin, avec son musée de la Mer et de la Marine, c’est la révolution ! Ces signes sont extrêmement positifs. Mais le véritable enjeu, selon moi, il est à présent ailleurs.
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Exposition Charles Mason, « Structure and other anxieties », 2009, 20 rue Ferrère, Bordeaux
Quel serait ce nouvel enjeu pour le territoire ? T. : En 2017, nous serons à deux heures de train de la capitale. Les gens s’intéresserontils encore à ce qu’il se passe ici, ou iront-ils assouvir leur soif de culture directement à Paris. Les Parisiens essayeront-ils de venir voir des projets ici, ou se contenteront-ils toujours de passer un week-end au bord de la mer ? Que devenons-nous ? Nogent-sur-Marne ou Bilbao ? Serons-nous une grande banlieue ou une capitale accessible ? L’enjeu est lié à la ligne à grande vitesse. Bordeaux sera une capitale accessible, s’il y a une projection avec un axe fort. Sinon, nous nous contenterons d’être une grande banlieue. Arrêtons les projections à court terme. Que sera la culture à Bordeaux en 2030 ? Les questions sont simples. Qui voulons-nous être ? Quel goût aura notre ville ? À qui voulons-nous ressembler ? Arriverons-nous un jour à dire : « Voici ce que nous voulons faire. » Il nous faut une personnalité qui impulse une direction, entouré d’une équipe qui se projette, et ce, à
l’échelle de l’agglomération. Pourquoi le projet de Jean-Louis Froment au CAPC a-t-il fonctionné ? Parce qu’on lui a laissé la possibilité devenir un leader, en lui faisant confiance sur la durée et en mettant son projet de culture en phase avec d’autres secteurs tangents : le tourisme, l’économie… Bordeaux est une ville qui regorge de talents. Mettons en place un projet pour une génération qui sera encore active en 2030. Comment lui donner l’envie de rester et les moyens de mettre en pratique ses compétences pour son territoire ? Sans elle, le risque de syncope grandit. Prenons l’exemple de l’école des beaux-arts. Que font la plupart des élèves à la fin de leurs études ? Ils partent. Dans notre écosystème, réfléchissons à ce qui est singulier, à ce qui fait notre terroir, ne perdons plus des heures en acrimonie. Nous avons gâché de l’énergie et du temps. Avançons. Galerie Cortex Athletico, Bordeaux : 20 rue Ferrère, Paris : 12 rue du Grenier Saint-Lazare, www.cortexathletico.com
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L#Auditorium de Bordeaux
Richard Strauss
Salomé Direction musicale, Kwamé Ryan
Mise en scène, Dominique Pitoiset Avec Mireille Delunsch, Nmon Ford, Roman Sadnik, Hedwig Fassbender... NOuVELLE PRODuctION
L’Auditorium de Bordeaux
Du 21 au 29 MARS
05 56 00 85 95 opera-bordeaux.com Directeur Général thierry Fouquet
Rencontre tous publics
• conférence au Grand-théâtre : Lundi 18 mars 2013 à 18h, conférence de Laurent croizier à propos de Salomé de Strauss • De cour à jardin : rencontre avec les artistes de la production le mardi 19 mars à 18h à l'Auditorium
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Graphisme : Marion Maisonnave - © D.R. - Opéra National de Bordeaux - Nos de licences : DOS201137810 - Février 2013