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Dirk Ballekens de BTV-ABJ
« LES EXPLOITANTS DE JARDINERIES DOIVENT DAVANTAGE JOUER LE RÔLE DE MANAGER ET MOINS CELUI DE COMMERÇANT » Une double interview avec Luk Nuytten et Dirk Ballekens, les directeurs-secrétaires (actuel et futur) de la BTV-ABJ
Dirk Ballekens (gauche) et Luk Nuytten (droite) sont convaincus que la BTV-ABJ doit devenir le centre de connaissances incontournable pour le secteur des jardineries.
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Le 1er avril 2020, après plus de 23 ans de bons et loyaux services, Luk Nuytten passera le flambeau en tant que directeur-secrétaire de la BTV-ABJ (Belgische Tuincentra Verening – Association Belge des Jardineries) à son successeur Dirk Ballekens. Ce dernier est loin d’être inconnu dans le secteur des jardineries. De 1991 à 2008, Dirk Ballekens était en effet délégué commercial chez Bucomat. Ensuite, il est entré au service de la société Bio Services International, où il a d’abord été directeur marketing et ensuite coordinateur ventes & marketing et responsable des relations publiques. Et aujourd’hui, il débarque donc chez la BTV-ABJ, où il sera chargé de mener à bien les projets innovants de l’organisation. Durant les deux années à venir, Luk Nuytten restera actif au sein de l’association, à laquelle il apportera son soutien – en coulisses – à Dirk Ballekens. La rédaction de Pet & Garden Pro s’est mise à table avec ces deux messieurs afin de discuter des derniers développements au sein de la BTV-ABJ et du secteur du jardinage en général. La réunion a bien évidemment eu lieu dans une jardinerie, plus précisément Intratuin Zwevegem.
INFORMER LES MEMBRES Luk Nuytten est quelqu’un de modeste qui n’aime pas attirer l’attention sur lui, mais on ne peut pas ignorer le fait qu’au cours de ces deux décennies passées, en collaboration avec les autres membres du conseil de la BTV, il a fourni un énorme travail de lobbying qui a profité au secteur général du jardinage en Belgique. On songe notamment aux cadres législatifs relatifs à la phytolicence, à l’aménagement du territoire flamand et à l’ouverture des jardineries le dimanche… « En tant que directeur-secrétaire de la BTV-ABJ, j’ai en effet été très occupé en coulisses pour veiller aux intérêts généraux du secteur du jardinage dans notre pays. Cela ne s’est pas toujours remarqué, mais tout ce travail a clairement porté ses fruits. Le secteur nous a toujours été reconnaissant pour les résultats que nous avons atteints. Ce travail de lobbying demeurera essentiel dans le cadre des projets de la BTV-ABJ 2.0. Nous devons cependant aussi miser sur une transmission efficace des informations à nos membres. Il est en effet primordial qu’ils puissent être informés correctement sur les amendements législatifs et autres sujets qui les concernent directement. Il incombe à une organisation interprofessionnelle comme la BTVABJ d’être au courant de ces informations pour pouvoir ensuite les relayer à ses membres. Durant ces 23 années, je suis parvenu à développer un important réseau de contacts, ce qui a été d’une aide considérable à ce niveau. »
PARTAGER LES CONNAISSANCES Luk Nuytten est en outre convaincu que la BTV-ABJ doit devenir le centre de connaissances incontournable pour le secteur des jardineries dans les années à venir. « Nous avons profité du fait que nous étions à la recherche d’un nouveau directeur-secrétaire pour consulter une vingtaine de spécialistes externes sur l’avenir de notre organisation sectorielle, et tous sont parvenus à la même conclusion. Il n’est pas toujours évident de générer des connaissances. Les jardineries indépendantes belges ne sont pas toujours prêtes à partager leurs informations commerciales entre elles. Les études de marché peuvent par exemple être très intéressantes et ont déjà prouvé leur grande utilité dans nos pays voisins. Elles permettent aux commerces de savoir où ils en sont ou comment ils évoluent par rapport à la moyenne du marché. À l’avenir, il deviendra de plus en plus important pour les entrepreneurs du secteur d’être à même de gérer comme il se doit tous les facteurs économiques relatifs à leur entreprise. De plus, le benchmarking devient un outil crucial pour faire face à des concurrents tels que les départements jardinage des centres de bricolage, les boutiques de jardinage en ligne, le commerce de plantes dans la grande distribution, les projets de consolidation à grande échelle, etc. Mais en Belgique, la réalisation de telles études reste compliquée. Il s’agit toutefois d’un sujet sur lequel la BTV-ABJ 2.0 tient absolument à se pencher. Nous espérons que le secteur du jardinage nous suivra et que nous serons ainsi à même de rassembler, interpréter et partager des informations chiffrées entre les membres de façon neutre. Cela pourrait éventuellement se faire par petits groupes d’une dizaine de personnes, qui pourraient ainsi partager leurs idées, chiffres et connaissances. J’aimerais par exemple beaucoup pouvoir réunir quelques jeunes exploitants de jardineries. Cette nouvelle génération d’entrepreneurs a une autre vision de notre secteur et est plus habituée à la communication via les réseaux sociaux. »
FAIRE LA DIFFÉRENCE GRÂCE À UN CŒUR DE MÉTIER ‘VERT’ Briser les ‘barrières de la connaissance’ entre les diverses jardineries est un projet auquel Dirk Ballekens désire clairement œuvrer. « Nous devons absolument leur faire comprendre qu’échanger des informations et partager le pouvoir est devenu une nécessité pour faire face à la concurrence que Luk a mentionnée précédemment. Par rapport aux autres secteurs, les jardineries et pépinières possèdent un atout de taille : elles vendent – principalement – des produits vivants. Cela permet en effet de créer une expérience client unique dans les points de vente, mais cela requiert aussi tout un tas de connaissances. Et c’est donc ce rôle de conseiller qui permet de faire une différence énorme qu’il faut davantage mettre en avant, afin de se distinguer des boutiques en ligne ou des chaînes telles qu’Ikea, qui vendent également des plantes. Le changement climatique actuel offre aux spécialistes de la verdure des opportunités exceptionnelles en tant que point d’information. Les clients se posent en effet de très nombreuses questions : quel type de semence pour gazon résiste à la sécheresse ? Quelles plantes résistent au climat changeant ? Comment protéger le sol contre la sécheresse ? Et ainsi de suite... Il incombe aux jardineries de se démarquer en fournissant de bons conseils. Les jardineries peuvent miser sans crainte sur les ‘quick wins’ comme les articles de Noël et la déco, mais elles ne peuvent pas perdre de vue leur cœur de métier, qui reste la ‘verdure’. Voilà pourquoi il est impératif qu’elles forment les membres de leur personnel, de manière à ce qu’ils deviennent d’excellents conseillers et puissent faire la différence grâce à leur savoir-faire. De plus, les jardineries ne peuvent pas non plus se laisser diriger par leurs fournisseurs. Elles doivent pouvoir gérer chaque mètre carré de leur commerce et le rentabiliser. Lorsqu’un certain segment ne présente pas une bonne rotation, il doit tout simplement disparaître de l’assortiment. À ce niveau, beaucoup de jardineries disposent encore d’une énorme marge de croissance : les exploitants sont encore trop souvent axés sur leur côté commerçant et pas assez sur leur côté entrepreneur. Les grandes jardineries se laissent souvent guider par des spécialistes externes. Mais cela pourrait certainement aussi profiter à plusieurs magasins de plus petite taille ou entreprises familiales. »
AUGMENTER LE NOMBRE DE MEMBRES « Lorsque j’ai appris que Luk était à la recherche d’un successeur, j’ai immédiatement su que ce travail était fait pour moi », souligne Dirk Ballekens. « Grâce au bagage que j’ai pu acquérir dans les ventes et le marketing chez Bucomat et BSI, je sais parfaitement ce qui se passe dans ce secteur et ce qui préoccupe ses acteurs. De plus, je suis un véritable fana de la verdure et nourris donc une grande passion pour ce secteur. Je compte tout d’abord élargir la base de notre association professionnelle en y attirant de nouveaux membres et sponsors. Actuellement, la BTV-ABJ compte environ 150 membres. Il y a par conséquent un évident potentiel de croissance. Les non-membres peuvent se pencher sur les exploits que notre association professionnelle est parvenue à accomplir au cours de son existence. L’ouverture le dimanche, qui a été rendue possible grâce à la BTV, est par exemple un changement qui a profité – et profite encore – à tout le secteur. De plus, les divers contrats de groupes que la BTV-ABJ a conclus constituent un avantage financier direct qui devrait d’office convaincre les jardineries non affiliées de nous rejoindre. Je tiens en outre à m’investir, avec le soutien du conseil de la BTV, en faveur de la pérennité de notre secteur. Ce dernier ne pourra en effet pas être balayé par des concurrents tels que les boutiques en ligne ou le commerce de plantes dans la grande distribution tant que nous pourrons abattre des cartes maîtresses telles l’expérience client et le savoir-faire de façon intelligente. Le secteur du jardinage a un évident potentiel, ce qui a d’ailleurs été prouvé par les excellents résultats enregistrés en 2019. Le consommateur manifeste en effet plus que jamais de l’intérêt pour la durabilité, la verdure et les produits locaux. C’est donc aux entrepreneurs verts que revient la tâche de transmettre ces atouts à leur clientèle. »
LA REMISE DES GARDEN CENTRE QUALITY AWARDS
Le vendredi 31 janvier 2020, dans les Salons De Waerboom à Grand-Bigard, l'Association Belge des Jardineries (ABJ) a une nouvelle fois remis les Garden Centre Quality Awards à de nombreuses jardineries méritantes de Flandre et de Wallonie. Pour la 5ème édition de cet événement, plusieurs éléments innovants avaient été intégrés au concept. Une première nouveauté était l'ajout du terme ‘quality’ dans l'appellation des récompenses : après tout, l'évaluation du jury professionnel est principalement axée sur la qualité de l'entreprise telle qu'elle est perçue par le client et non sur l'esprit d'entreprise des candidats. De plus, l'ancienne échelle de notation (or, argent et bronze) a été remplacée par un système d'étoiles de qualité (1 à 5 étoiles), permettant à plusieurs entreprises méritantes d'être récompensées par un prix. Enfin, l'évaluation effectuée par le jury professionnel a mis davantage l'accent sur l'expérience client dans le point de vente. Pour cette 5ème édition, 42 entreprises s'étaient inscrites, plus précisément 16 jardineries et 11 pépinières de Flandre et 15 jardineries de Wallonie. Pour son évaluation, le jury s'est basé sur deux visites d'entreprise non annoncées en mai-juin et en octobre-novembre.
Le jury des Garden Centre Quality Awards a élu Tuincentrum Thiels de Heist-op-den-Berg ‘Jardinerie de l'année’ en Flandre (‘Tuincentrum van het jaar’). Oh'Green de Tournai est quant à elle devenue la ‘Jardinerie de l'année’ en Wallonie. Quant au titre de ‘Pépinière de l'année’, c'est à Inter-Arbo de Vlezenbeek qu'il a été décerné. Le jury a également décerné plusieurs mentions honorables. Nous les avons listées pour vous ci-dessous. Vous trouverez plus d’info et un aperçu des étoiles sur le site web www.petandgardenpro.be. La nouvelle génération la plus prometteuse dans la catégorie jardineries : Tuincentrum Van Buynder de Temse La nouvelle génération la plus prometteuse dans la catégorie pépinières : Plantencentrum Het Wilgenbroek d'Oostkamp Les employés les plus passionnés dans la catégorie jardineries : Groep Luxgreen uit Messancy et Marche-en-Famenne La jardinerie la plus authentique : Serres Pussemier de Buzet La meilleure atmosphère et la meilleure expérience client dans la catégorie pépinières : Inter-Arbo de Vlezenbeek L'esprit d'entreprise le plus professionnel : Genker Plantencentrum de Genk