Mémoire d'architecture: Sur les empreintes de l'île de Ghedamsi , Monastir - Fatma Benzarti

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M I N I ST E R E D E L ' E N S E I G N E M E NT S U P E R I E U R ET D E LA R EC H E RC H E SC I E NT I F IQ U E U N IV E RS IT E D E CA RT HAG E ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

Mémoire d’architecture :

Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi, Monastir

Présenté par : Fatma benzarti

Directeur de mémoire : Mr. Zouhaier Abbes Co directrice de mémoire : Mme. Ferdaws Belkadhi

Juin 2019

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Dédicaces À mon cher père Salah À ma chère mère Emna À mes chères sœurs Salma, Ines, Sourour, Souha À mon cher Ahmed Amine À mes amis A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin a la réalisation de ce projet , je vous dis merci .

Remerciement Au terme de ce modeste travail je tiens à remercier sincèrement Monsieur Zouhaier Abbes et Madame Ferdaws Belkadhi, qui, en tant que directeur et co-directrice du mémoire ont dirigé ce travail avec bienveillance, pour leurs aides et pour leurs conseils précieux qu’ils m’ont prodigué au cours de l’élaboration de ce travail .

J’aimerai par ailleurs remercier toutes les personnes qui m’ont encouragé à aller vers l’avant .

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Sommaire DÉDICACE ……………………………………………………………..……………………..3 REMERCIMENT ……………………………………………………………………………..3 INTRODUCTION ……………………………………………………………………………6 PROBLEMATIQUE………………………………………………………………………….7 METHODOLOGIE…………………………………………………………………………...8

Partie I : L’empreinte , contre l’oubli Introduction ……………………………………………………………………………11 I .1 La trace en tant que empreinte ……………………………………………………………12 1.1 Qu’est ce qu’une trace ? …………………………………………………………………..12 1.2 La sémiotique de l’empreinte ……………………………………………………..…….15

I.2 L’empreinte un support de mémoire…………………………………………………..…16 2.1 La notion du mémoire collective ……………………………………………………….16

2.2 Un lieu de mémoire , mémoire du lieu………………………………………………..18

I.3 La manifestation de l’empreinte……………………………………………………………20 3.1 L’empreinte historique ……………………………………………………………………20 3.2 L’empreinte économique ……………………………………………………………..…23 3.3 L’empreinte paysagère …………………………………………………………………...26

I.4 Le lieu un palimpseste d’empreintes …………………………………………………….35 4.1 C’est quoi le palimpseste ? ……………………………………………..……..…….…35 4.2 Le génie du lieu « GENIUS LOCI » ……………..……………………..…………..…36 4.3 Le palimpseste un filtre contemporain ……………………………………………….39

Synthèse ………………………………………………………………………………..40 Conclusion ……………………………………………………………………………..41 6


Partie II : Empreintes du lieu , lieu d’empreintes Introduction ………………………………………………………………………….41 II.5 A la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir ………………….………………44 5.1 Présentation générale …………………………………………………………………..45 5.2 Rencontre avec l’île ………………………………………………………………………46 5.3 Historique …………………………………………………………………………………..48 5.4 Etat actuel …………………………………………………………………………………..49 Conclusion ……………………………………………………………………………………….54

II.6 Le temps créateur d’empreinte a l’ile …………………………………………………58 6.1 La civilisation des Houanets ………………………………………………………….60 6.2 Le mausolée de el Ghedamsi …………………………………………………………62 6.3 Le Ribat Abou El Jaed…………………………………………………………………….64 6.4 L’usine de thon…………………………………………………………………………….65 6.5. Les carrière de pierres …………………………………………………………………74 Synthèse ……………………………………………………………………………………………76 II.7 L’architecture et les empreintes du temps à l’île de Ghedamsi ……………….77 7.1 Sur les traces d’une cale sèche …………………………………………………………78 7.2 L’intervention dans l’ile de Ghedamsi ………………………………………………..80

Conclusion générale…………………………………………………………….....................…..92

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………..97 WEBOGRAPHIE …………………………………………………………………………………………..…97 CONFÉRENCES ET FILM ………………………………………………………………………………..98 TABLE DES FIGURES ………………………………………………………………………………………99 TABLE DES MATIERES …………………………………………………………………………………….102

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Introduction du sujet Depuis l’antiquité l’homme s’approprie l’espace et marque son passage en laissant des empreintes . Ces empreintes peuvent se manifestées comme vestiges , indices des restes d’un bâtiment, des cicatrices dans le relief qui permettent de remémorer une

activité ou un évènement . Parler d’empreintes, en les associant systématiquement a un objet ou un lieu, c’est parler à la fois d’un contenant et d’un contenu, un environnement et une action, un territoire et une identité . Les empreintes se comportent comme un support d’information , une portion d’espace sculptée par les influences des strates historiques, économiques, spirituelles et paysagères à travers le temps . Ce support serait un document historique important, dont la dégradation ou la disparition fausserais amplement la lecture du lieu, perdant sa valeur en tant qu’empreinte des temps passées .

Dans ce cadre nous allons aborder l’île de Ghedamsi à travers son palimpseste d’occupation . Elle présente un ensemble d’empreintes, qui lui attribue un génie du lieu.

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Problématique

L’île de Ghedamsi présente un territoire riche dans la mesure ou elle est le réceptacle des empreintes des différentes civilisations qui ont occupées son territoire le long de son histoire . Face au abandon, Les cicatrices anthropique dans nos paysages dématérialisent ses richesses . Ces lieux désaffectés ont du mal à retrouver leur vie . Aujourd’hui, l’île de Ghedamsi est toujours là, mais ses richesses matérielles et immatérielles sont en train de se perdre . Un tel lieu est presque abandonné et délaissé . Un lieu représentant une richesse naturelle unique de la ville de Monastir, porteur de valeurs historiques, spirituelles, économiques et paysagères . Il est

actuellement un délaissé voué à l’oubli . A cet effet, nous essayerons d’éveiller ces empreintes dans le but de réécrire une architecture qui assure la pérennité du lieu . Dans le cadre de ce mémoire nous nous proposons d’intervenir sur ce lieu que nous considérerons comme un laboratoire d’empreintes .

Comment peut ont réinterprétés ces empreintes à travers une lecture architecturale moderne qui prend en charge la dimension historique des lieux ?

Comment assurer la pérennité de la symbolique du lieu et de sa mémoire ? Notre recherche se développe autour des concepts de réappropriation . Il ne s’agit ni de camoufler les empreintes ni de les faire réécrire a l’identique mais de les imaginer autrement tout en ajoutant une nouvelle couche contemporaine afin que les gens puissent s’y identifier à la mémoire de ses empreintes et se les l’approprier . Comment générer une nouvelle perception de l’île à travers la régénération et la pérennisation de ses empreintes ?

Comment réinterpréter ce palimpseste d’empreintes, de mémoire et de paysage dans une écriture architecturale qui soit respectueuse du génie du lieu ?

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Méthodologie L’approche que nous allons utiliser essayera de mettre l’accent sur les formes relationnelles que l’homme entretient avec son milieu . Elle dresse une réflexion sur la notion de paysage remodelé et la manière de percevoir et d’analyser . Interroger ces

lieux modifiés par l’appropriation et l’exploitation humaine sur la façon dont la «création d’un nouveau paysage»

peut perpétuer la mémoire, l’esprit et les

particularités du lieu . En premier lieu nous définissons la notion complexe des empreintes, ses relations avec la mémoire collective et l’imaginaire de l’individu afin de comprendre et saisir le sens pluriel épistémologique de la notion d’empreinte

. Par la suite, l’étude de ses

différentes formes et la variation des interventions possibles selon les valeurs de chacune . En second lieu nous allons entreprendre une analyse basée sur une recherche historique et le vécu sur site, à travers l’analyse séquentielle des parcours . L’île de Ghedamsi est l’objet réel de notre recherche . L’étude s’approfondie dans le but de dégager les différentes typologie d’empreintes afin de les classifier et les répertorier . Cette classification nous permettre de dégager le potentiel de chaque empreinte, dans le but de les utiliser comme outils de régénération de l’île .

Enfin, des projets de référence sont analysés en rapport avec les concepts évoqués , la

concrétisation des intentions du projet, le choix de programme qu’on a proposé pour le projet ainsi qu’une intervention sur toute l’île .

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« L’empreinte c’est la mémoire du corps »

(Giuseppe Penone, 2012, p.40)

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Partie I :

L’empreinte, contre l’oubli

Introduction En effet, les lieux qui portent des empreintes , constituent des supports de mémoire , celle qui préserve l’identité et l’activité passée . Ces lieux subsistent par la découverte fortuite et spontané dans l’inconnu . Elles semblent non stables, mystérieux et projettent l’individu dans l’imaginaire . La relation entre l’homme et le lieu qu’il habite ou qu’il a déjà habité, est déterminante de l’empreinte qui restait et la qualité offerte .

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I.1 L’empreinte, contre l’oubli

I.1

La trace en tant qu’empreinte 1.1

Qu’est ce qu’une trace ?

La trace c’est « La présence ou la représentation présente d’une chose absente , l’objet de la représentation n’existe plus mais la représentation est dans le présent » Paul Ricœur , La mémoire, l’histoire, l’oubli

La trace ne se définit pas par elle-même car elle n’a pas d’existence propre, autonome . Elle

n’existe que par rapport à quelque chose . Elle semble aussi simple, d’une grande banalité, d’un usage courant, d’une simplicité qui semble laisser peu de place pour une interprétation théorique . Mais, plus les mots sont simples plus le questionnement est complexe . Une trace est définie comme une empreinte ou suite d’empreintes sur le sol marquant le passage d’un homme ou d’un animal , une marque physique ou morale laissée par une action, un évènement passé avec indice de reste ; soit une action naturelle ( tremblement de terre , tsunami, … ) ou humaine (guerre, friche, bâtiment délaissé, carrière, … ) . En littérature c’est ce qui subsiste de quelque chose du passé sous la forme de débris, de vestiges, …,etc . Des traces d’une civilisation ancienne . 1.1.1 Étymologie et histoire du terme Revenons à l’histoire du terme, utilement fournie par le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey.

« Que nous dit cet incontournable outil ? Tout d’abord des indications généalogiques intéressantes : le mot trace vient du verbe tracer, ce qui n’est pas une surprise, ce verbe provenant de l’ancien français tracier, lui-même issu du latin tractiare, un dérivé de tractus, produit de trahere (tirer), ce dernier verbe étant l’ancêtre commun d’un très grand nombre de termes . L’histoire des différents sens du mot se révèle pleine d’intérêt pour notre propos et éclaire les définitions courantes que nous avons évoquées . La trace a d’abord signifié, vers 1120, l’empreinte ou la suite d’empreintes laissées par le passage d’un homme ou d’un animal, puis d’une chose (on parle de trace de voiture en 1690 ), et chacune de ces marques prises isolément. Le sens figuré de l’empreinte apparaît peu après, vers 1190, avec la notion de « manière d’agir », qui deviendra « l’exemple à suivre » en 1530 (donnant lieu à l’expression « marcher sur les traces de quelqu’un »). Le premier sens de la trace est donc bien l’empreinte, qu’elle soit matérielle ou morale. » 1 1: conférence : Quelles problématiques de la trace, alexendre serres, PDF p2 14


I.1 L’empreinte, contre l’oubli

Puis, vers 1250, apparaît le deuxième sens actuel, la marque ou l’égratignure : il s’agit là d’une extension du terme pour désigner la marque laissée par ce qui agit sur quelque chose. Cette idée de trace comme égratignure débouche, également au 13ème siècle, sur la version figurée de la marque d’un événement, avec l’idée « d’impression qui reste de quelque chose », puis « ce qui subsiste du passé » vers 1538 . 1.1.2

Une empreinte

« La trace, ou l'empreinte, est dans un rapport de contiguïté physique avec une chose ou une personne, et c'est pourquoi elle fait l'objet d'un culte el d'un pathos particulier. L'empreinte nous touche parce qu'elle a elle-même été touchée et qu'elle nous dit à la fois la présence et l'absence - aussi bien le contact de la perte que la perte du contact . » Agacinski, Sylviane. op. cil, p 111

À travers cette diversité de signification , nous voyons émerger la trace comme empreinte : marque psychique, indice d’un temps passé

avec notamment la problématique de la

mémoire. si les empreintes sont des traces , le contraire est moins vrai : l’escargot laisse la trace de son passage, non son empreinte...

L’empreinte dans son sens objet matériel est une marque pratiquée en creux ou en relief par l’objet que l’on presse sur une surface , elle peut être naturelle ou humaine . L’empreinte est ce qui reste de quelque chose ou qui subsiste du passé . Avec la question de la trace comme empreinte, Ricoeur a commencé une réflexion approfondie sur la place de l’empreinte entre la mémoire et l’imagination . Comparant l’âme ou bien l’esprit à un bloc de cire . 15


I.1 L’empreinte, contre l’oubli

Quelle est cette métaphore de bloc du cire ? chez Platon l’ âme sert à graver les sensations et les pensées . Ces sensations sont rappelées par le souvenir . Tandis que ce qui ne peut être rappelé nous ne le savons pas . Platon définit la vérité vraie comme ce qui provient de la loyauté du souvenir à l’empreinte, alors que l’erreur ou l’opinion fausse provient d’une inadéquation à cette empreinte .

Figure 1 : l’ampleur de l’empreinte , source : Auteur

Pour Socrate, selon Ricœur, « l’opinion fausse ne réside « ni dans les sensations rapportées les unes aux autres, ni dans les pensées, mais dans l’association d’une sensation à une pensée. » 2 « L’empreinte ne meurt jamais » Même si l’empreinte immatérielle n’est pas visible mais elle restera toujours gravée dans la mémoire collective d’un groupe de personne . Plus que l’action du passée est imposante au lieu plus que l’empreinte accumulée est profonde .

2: conférence : Quelles problématiques de la trace, alexendre serres, PDF p4

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I.1 L’empreinte, contre l’oubli

1.2 La sémiotique de l’empreinte La sémiotique de l’action apparait comme co-extensive de la sémiotique des passions et du corps. la seule partie visible de l’iceberg sémiotique jusqu’aux années quatre-vingt qui forme cet îlot particulier, régulier et entièrement prévisible, correspond d’une part à la grammaire narrative et d’autre part à l’appareil formel de l’énonciation. Quant à la partie immergée de l’iceberg, elle est beaucoup moins prévisible, mais elle n’en est pas moins directement observable, de même que les tensions avec la « partie visible » . On peut montrer par exemple, à propos du lapsus, que les « événements » et « accidents » d’énonciation manifestent la présence passagère d’isotopies enfouies et potentielles . « La sémiotique de l’empreinte pourrait nous permettre de comprendre comment les corps et les figures peuvent garder des traces signifiantes des tensions et forces qu’ils supportent . Elle implique donc une syntaxe figurative, et des procédures et instructions d’interprétation, mais sous condition d’incarnation, d’inscription dans un corps, et d’interactions entre des corps. » 3

Signes visible et manifeste

Structure invisible et latente Effet de sens cannotées et implicites

La sémiologie fait ressurgir la « matrice structurante » et les Figure 2 : l’iceberg sémiotique source : fr.slideshare.net/

valeurs profondes .

La présence et l’interactions matière/énergie, supposent également qu’on traite les figures comme des corps, et non comme des entités logiques et formelles .

3: PDF conférence : “La sémiotique de l’empreinte”, in Sense and sensibility, P. Violi & M.P. Pozzato, ed, Versus, Milan, 2003.

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I.2 L’empreinte un support de mémoire

I.2

L’empreinte un support de mémoire 2.1 La notion de mémoire collective

La mémoire , considérée comme un lieu abstrait où viennent s'inscrire des notions, des fait qui restent dans le souvenir des hommes ou d’un groupe des hommes . Elle désigne la capacité de se souvenir de faits passés et se souvenir de lui-même . Dans la mémoire, subsistent seulement des « fragments » et des « images » . Chaque remémoration est une reconstruction, une recréation du passé en fonction du présent. La mémoire se manifeste sur deux formes , l’une est individuelle et l’autre est collective définie par la conscience collective qui se forme et se modifie selon les appartenances sociales qui génèrent une identité commune .

« Qu’elle soit collective ou individuelle . La mémoire est intentionnelle : elle va chercher dans le passé les faits qui donnent forme à ce qu’on éprouve au présent » Boris Cyrulnik

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I.2 L’empreinte un support de mémoire

« La mémoire collective est un courant de pensée continu, d’une continuité qui n’a rien d’artificiel puisqu’elle ne tient du passé que ce qui est encore vivant, capable de vivre dans la conscience du groupe qui l’entretient » Maurice Halbawchs

La mémoire collective se matérialise par l’ensemble de souvenirs vécus par un groupe de personnes , selon Maurice Halbawchs il faut se sentir inclut dans un groupe, afin de garantir une réelle fidélité de notre mémoire . Pour se souvenir, il faut sentir en rapports avec une société d’hommes qui peut garantir la fidélité de notre mémoire . À partir du rêve Halbawchs a essayé de démontrer que le passé ne peut pas se conserver uniquement dans la mémoire individuelle , de ce rêve ne reste que quelques fragments d’images . d’impressions . La mémoire collective est en rapport avec un lieu a un instant ‘‘t’’ dont le facteur personnel ne prend pas une dimension très influente .

La mémoire est donc l’inconscient collectif approuvé à travers le temps et le vécu social pendant une période donnée par le biais des empreintes , de signes et de symboles .

Figure 3 : Collage personnel

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I.2 L’empreinte un support de mémoire

2.2 Un lieu de mémoire – mémoire de lieu « ‫»بدون الذاكرة ال توجد عالقة حقيقية مع المكان‬

‫محمود درويش‬

Darwich affirme dans cette citation que le lieu et la mémoire sont indissociables .Une fois la

mémoire se projette sur un lieu elle s’intègre dans son identité plus que ses caractéristiques géographiques et physiques .

Les lieux touchés par une action sont comme des témoins partiels d’un passé, d’une histoire incomplète que notre imagination s’approprie . Nous pouvons alors, en toute subjectivité, recréer, imaginer un récit parallèle, une autre histoire du lieu. Selon Fabrizio-Costa l’empreinte de l’homme dans le paysage est un marqueur présent de la mémoire . L’empreinte de l’homme est un indice de quelque chose qui a été . Elle marque une temporalité qui nous ramène au point de départ . En effet l’empreinte matérielle ne prend pleinement son sens que dans les valeurs qu’elle sousentend . Réciproquement, la dimension immatérielle de l’empreinte doit s’incarner dans les signes visibles . La trace immatérielle permet donc de préserver la notion de mémoire du lieu qui se définit comme une représentation d’une chose absente . Ça confirme que la mémoire « a besoin de repères matériels pour se fixer et se construire » Halbwachs.

C’est donc l’acte de transformation qui peut fixer cette mémoire , car la conservation des traces matérielles et immatérielles permettent d’assurer la continuité du passé . La relation entre le visible et l’invisible génère une réflexion sur la mémoire d’un lieu . C’est le rapport entre la présence et l’absence d’élément dans un milieu qui alimente l’imaginaire de l’individu et génère la reconstruction d’un scénario vers ce lieu .

Figure 4 : Schéma personnel

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I.2 L’empreinte un support de mémoire

Suivant cette logique les différents états d’un milieu sont préservés à travers le niveau de mémoire et l’imagination de chacun . Lorsque je visite ces lieux, je suis conscient que le temps et l’espace s’y sont comme figés. Je réalise qu’il y a eu un avant, et qu’il y aurait surement un après. Pendant un instant, le lieu m’appartient ; je me l’approprie. Ses marques me marquent. Je me rends compte alors de tout le potentiel qui y réside .

Figure 5 : Collage personnel

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I.3 La manifestation de empreinte

I.3

La manifestation de l’empreinte

L’homme a besoin de marquer l’espace en y laissant des traces afin de s’exprimer en matérialisant ses idées, ses désires et ses souvenirs . En laissant une empreinte physique dans le monde ou une empreinte dans son esprit , permet de transformer un lieu en lui conférant un statut particulier . L’homme fait de l’espace un lieu or le lieu est une portion déterminée de l’espace . Il n y a pas de lieu sans individu , le lieu est donc un espace auquel sont ajoutées des

considération personnelles et / ou collectives . Suite à ces considérations ajoutées, le lieu porte une empreinte propre à lui qui se diffère selon la nature et la profondeur de l’action qu’il a subi .

Figure 6 : Les formes de l’empreintes possible , source : Auteur

L’empreinte peut être visible avec la présence d’indice sous la forme d’un bâtiment, de ruines ou

de marquage dans le relief , elle peut être invisible .

3.1 L’empreinte historique Les monuments ou sites historiques correspondent à tous les édifices ou ensemble d’édifices anciens qui, en raison de leur valeur artistique, de leur importance historique, ou des souvenirs qui s'y rattachent, sont classés par la Commission des monuments historiques . « un monument est qualifié d'historique quant il présente un intérêt particulier ou une architecture de style, sans pour autant être inscrit sur la liste officielle des monuments historiques. » 4

Figure 7 : le fort d’Espagne , source : Mixmag.net

Figure 8 : site historique de Dogga , source : miximag.net

1: définition du monument historique , source : www.meubliz.com 4 : Définition du monument historique , source : www.meubliz.com

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I.3 La manifestation de empreinte

Certains éléments patrimoniaux sont importants que pour un village ou un quartier, pour les gens qui vivent tout près : ils forment leur environnement habituel et contribuent à leur identité culturelle . Chaque population locale possède son propre patrimoine qui la représente . C'est ce patrimoine qui est intéressant de le préserver , car il nous aide à connaître et comprendre comment cette population elle s'est approprié son territoire . Ce patrimoine est souvent

inconnu de quelqu’un qui habite ailleurs . Les monuments d’intérêt local, sont appelés trésors du patrimoine local . Ils ont une grande valeur architecturale où ils sont liés à l’histoire de la région mais qui ne dépendent pas de la protection de l’état dans le cadre des monuments historiques . Donc l’empreinte historique comme elle peut prendre la forme d’un bâtiment historique, d’un évènement marquant; elle peut être local or ses valeurs se limitent à un territoire limité .

Exemple d’empreinte historique sous la forme d’un évènement marquant : L’une des plus grandes batailles de l’histoire de canada est celle de la crête de Vimy , qui débuta le 9 avril 1917 au cours de la première guerre mondiale . Une partie du terrain où se déroula la bataille fut cédée à perpétuité par la France au Canada . La prise de la crête de Vimy représente pour les Canadiens un modèle de courage et de sacrifice et un jalon important dans le développement de leur pays . Une partie des tranchées de la Première Guerre mondiale a été maintenue et un mémorial rend hommage aux 11 225 soldats canadiens morts dans les tranchées y a été érigé . Les traces du chemins des soldat creusés dans le relief ont été conservé et converti en un parc mémorial . Le visiteur traverse ce chemin sinusoïdal se rappelant la douleur que les soldats ont vécus .

Figure 9 : Batailles d'Artois : Crête de Vimy, lieu historique national canadien

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I.3 La manifestation de empreinte

Exemple du Bunker 599 Le bunker est une œuvre artistique réalisé par l’architecte reitveld landscape en 2013 à la ville de Cluemburg aux pays-bas . Ce Bunker est un parmi plusieurs situés dans cette région côtière . Ces petits équipements sont construits pendant la seconde guerre mondiale dans une série constituants le grand

Figure 10: le bunker avant intervention, source : e.architect.com

mur atlantique . une ligne de défense militaire

utilisée de 1815 à 1940 pour protéger les villes de Muiden .

Coupe

Plan

Coupe

Coupe

Figure 11 : Source : e.architect.com

L’idée de l’architecte est de donné une vie a ces constructions militaires , de l’ouvrir au public afin de découvrir le paysage naturelle . L’intervention est simple, c’est de diviser le bunker en deux tranches, en outre un long trottoir du bois traverse le volume tout en cadrant la vue et conduisant le visiteurs vers une zone inondée . Le projet est d’autant très symbolique, que cet espace était utilisé comme une zone militaire,

Figure 12 : le bunker après intervention ,source : e.architect.com

devient un espace d’art et de création . 24


I.3 La manifestation de empreinte

3.2 L’empreinte économique 3.2.1 La patrimonialisation de l’industrie Les valeurs culturelles de l’industrie sont reconnue dès les années 1950 . Les vestiges du monde industriel inspirent les sentiments les plus contradictoires. Entre rejet et fascination, fierté du travail pour les uns, évocation de la souffrance

provoquée pour les autres, les friches

déchaînent les passions . Des sites fortement symbolique prend place comme empreinte économique inscrite dans la mémoire. L’empreinte du patrimoine industriel, loin de la grandeur des monument historique et de la beauté antique, évoquait davantage les histoires humaines . C’est comme si ces bâtiments, manquent la dimension de transcendance qu’on attribue aux ruines antiques . Cela est dû à leur fonction, ce sont avant tous des lieux de travail et parfois même de travail dans la souffrance . Or leur aspect concret semble étranger à la grandeur ou la spiritualité des temples en ruine ou à l’intérêt historique de sites archéologique. On est là dans un monde de poussière, dans un monde de friche .

« Le terme de friche industrielle définit des espaces, bâtis ou non, désertés par l’industrie depuis plus d’un an, et souvent dégradés par leur usage antérieur ou par leur abandon prolongé. À l’origine, loin d’être perçus comme les précieux témoins d’une culture industrielle, ces lieux sont le révélateur d’une rupture économique, voire d’un traumatisme social et véhiculent une image négative. » Emmanuelle Real

3.2.2 L’usine en parc public En Belgique, un ancien site industrielle datant du début du 20éme siècle a été reconverti en un parc . La reconvention de l’ancienne usine fait partie de la régénération d’une fraction entière de la ville de GANT . Une mutation qui restitue à la ville un espace longtemps délaissé . Après la seconde guerre mondiale, la ville de Gand a survécu aux divers difficultés par ses usines de textiles et continue à fabriquer des produits de qualité . C’est dans les années quatrevingt que cette usine a été fermée suite à sa faillite . Suit à une longue période d’abandon l’usine est devenu un lieu reculé et même dangereux . 25


I.3 La manifestation de empreinte

Figure 13 : source: www.detailsdarchitecture.com

* La prise de conscience Il reste quelques trésors à l’usine, témoins du passé industriel du quartier, comme autant de signes d’une mémoire industrielle et ouvrière . Il est vrai qu’il faut être sensible aux empreintes mémorielles pour percevoir la poésie cachée . L’objectif de la rénovation était de créer un parc diversifié pour les habitants du quartier . L’intervention est délicate et créative où les architectes ont préservé les murs et les constructions intactes ce qui fait des espaces logiques et exploitables . Le plan de l’ancienne

usine est utilisé comme un modèle de base pour l’aménagement de l’extérieurs tel que les espaces verts , des chemins , des plans d’eau , des espaces d’expositions …

La tour de refroidissement située au centre de la base a été préservée, elle devient un emblème qui ressemble à une structure permanente .Ce qui en fait le bâtiment le plus remarquable du parc . La tour de refroidissement est comme un monument qui relie le parc à la zone environnante plus large.

Figure 14 : Source : www.detailsdarchitecture.com

Les structures les plus distinctives ont été conservées, et la charpente métallique mis au rebut a été peinte en blanc, contrastant avec les murs rouillés et patinés . Figure 15 : Source : www.detailsdarchitecture.com

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I.3 La manifestation de empreinte

Une structure fragile de verre transparent a été installée en face de la construction massive en béton . À l’intérieur, une turbine à vapeur qui est une pièce unique et dont seulement cinq existent encore dans le monde .

Figure 16 : La structure en verre : Source : www.detailsdarchitecture.com

En préservant quelques traces historiques, le parc est transformé en un "paysage architectural". En général, la conception de ce projet apporte une nouvelle signification et une nouvelle vie au passé et au présent . Depuis qu'il a été transformé en parc, le quartier a progressivement retrouvé son dynamisme. Le projet a déjà eu une incidence positive sur les bâtiments et les habitants du parc. Les citoyens ont davantage participé au travail et le parc est maintenant largement visité (personnes âgées, famille, enfants) et il est devenu un lieu de rencontre pour le quartier, comme par le passé autrement .

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I.3 La manifestation de empreinte

3.3

L’empreinte paysagère 3.3.1

La notion du paysage

Selon Le Petit Robert, « le paysage est la partie d'un pays que la nature présente à un observateur . » « Sans observateur, il n’y a pas de paysage. » 5

Il est considéré comme un environnement inscrit dans un territoire et de diverses natures . il

est nécessairement lié à la personne qui le regarde . « S’il y a une réalité qui n’existe que par notre regard, c’est bien le paysage, mais il s’agit d’un regard qui est une mise en relation de chaque homme, de chaque société, à son paysage. » Pierre Sansot, identité et paysage (1983)

Suivant cette idée, si le paysage vit par le regard que chacun porte sur lui et résulte d’une construction et d’une interprétation humaine . les interventions et les changements dans le milieu transforment la vision que nous portons sur ce dernier, et génèrent une nouvelle compréhension de son ensemble . Le paysage semble osciller entre le concret et l’imaginaire. En effet, Augustin Berque explique que « le paysage ne réside ni seulement dans l’objet, ni seulement dans le sujet, mais dans l’interaction complexe de ces deux termes »

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. Certains éléments peuvent être mesurés

puisqu’ils sont objectifs, tandis que d’autres éléments dépassent la constitution matérielle pour inclure la perception subjective . Donc , il est possible d’affirmer que le paysage est le regard subjectif de l’observateur se rattachant au éléments spéciaux et temporels du lieu .

Composante naturelle : Climat Végétation Topographie

Composantes artificielles :

Perception Regard subjectif

Paysage

Mode d’occupation Activités Chemins formels, informels …

Composantes culturelles : Identité Traces historiques

Figure 17: définition de paysage, Source: Auteur 5 :Cauquelin, Anne, ‘Le site et le paysage’, P191 6 : Le blanc Linda, Jacques Coulon , ‘paysages’

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I.3 La manifestation de empreinte

3.3.2 Un paysage façonné par l’homme On qualifie le paysage de beau, sublime, pittoresque en l’associant à des lieux intacts . Or, en réalité le paysage est plutôt un objet façonné par l’homme , c’est le produit de nos actions et nos représentations . Il ne se résume pas à ses composantes naturelles. Il prend en compte les constructions ainsi que toutes les traces laissées par l’homme. L’historien-géographe américain David Lowenthal, appuie la vision selon laquelle aucun

paysage n’est entièrement naturel et soutient l’idée que le parfait équilibre, la stabilité et la non-ingérence de la nature ne sont qu’illusoires . « Le paysage est un phénomène de mise en espace d’une histoire singulière. Dans cet espace toutes les échelles du temps passé se manifestent spatialement au présent, du passé géologique le plus reculé (par exemple les rochers précambriens qui affleurent sur les rives du lac) aux évènements les plus actuels. » Augustin Berque, Être humain sur la terre (1996), p.106

Les paysages visiblement touchés et marqués par une activité humaine, nous font réaliser nos rapport de comportement avec le paysage . Les vestiges font toujours référence à une activité , un évènement passé, une manière d’exploitation .

On peut évoquer l’exemple d’une saline dans ce paysage de mer , l’empreinte de l’activité de l’homme est largement visible, elle a touchée le paysage du lac en lui donnant un esprit économique et industriel.

« Rechercher l'Homme dans les traces de sa présence, parfois monumentale parfois discrète, interroge forcément sur sa cohabitation avec la nature qui, à de rares exceptions près, est toujours façonnée par l'homme et ses activités, utiles, indispensables, harmonieuses ou agressives. » Christophe Guery (photographe)

Figure 18 : Source : www.christopheguery.com 29


I.3 La manifestation de empreinte

3.3.3

Un paysage façonné par la nature

Quand la dimension paysagère est très marquante, elle présente un potentiel spécifique à ce lieu . Les paysages naturels nous fascinent par une beauté du dieu créateur . La Galite ou Jalta est un archipel d’îles rocheuses situé au nord de la Tunisie . Ce point de la Tunisie le plus septentrional d’Afrique, cette terre qui flotte sur l’eau et qui nous appartient est perdu entre ciel et mer.

Figure 19 : Source : tunisie.niooz.fr

Connu pour ses plages de galets, ces grands cailloux arrondis par l’effet de l’érosion et les agitations des vagues . La Galite c'est la nature vierge, mer, montagne, criques, silence et un fond marin époustouflant . Comme une réserve naturelle de biologie marine, l’île renferme plus de 300 espèces végétales alors que l’archipel est couvert de maquis à l’exception de nouvelles plantations de pin d’Alep entourant le grand plateau et sur les versants des collines. Cela s’est fait sur le seul circuit

cultivable qui s’en est trouvé réduit à 9 ha contre 40 précédemment. La bonne terre et l’abondance des pluies ont favorisé la réussite de cette nouvelle forêt artificielle qui ne date que de 18 ans à tel point qu’elle était devenue impénétrable . Parmi les espèces marines rares, existent l’algue brune et l’algue rouge et de vastes prairies de Posidonie . La faune de la Galite est caractérisée par son affinité paléarctique avec quelques espèces endémiques relevées par les chercheurs et les scientifiques . La présence de deux reptiles sur la grande île et un scorpion sur le Galiton qui ne se trouvent nulle part ailleurs que sur cet archipel a été enregistrée.

30


I.3 La manifestation de empreinte

Exemple d’intervention : Les piscines de Leça Les piscines de Leça ont été l'un des premiers projets solo d'Alvaro Siza , situé a Lça la ou il habite . . Siza a pris soin de préserver une grande partie des formations rocheuses existantes lors de la planification de ses interventions modernes dans le paysage. Les piscines qu'il a créées s'étendent dans l'océan et se fondent facilement dans les formations naturelles de piscines situées le long de la côte atlantique .

Figure 20 : Les piscines de leça , Source : Archdaily.com

Le bâtiment est disposé parallèlement à la route, en dessous du niveau de la route, laissant l’horizon complètement libre de la route

Le rocher naturel La route

Le bâtiment

Les piscines

Figure 21 : coupe sur les piscine , source : Archdaily.com

La transition entre la route et la mer est marquée comme une expérience sensorielle - pendant le voyage, l'océan devient seulement audible.

La couleur des murs en béton est une teinte plus claire que celle de la pierre naturelle, ce qui met en

évidence

l'action

de

l'homme

sur

l'environnement naturel . Figure 22 : Source : archdaily.com

31


I.3 La manifestation de empreinte

3.3.4 une œuvre a déchiffrer

En tant qu’œuvre, on admire ce qu’elles est aujourd’hui on cherche pas l’origine de sa

naissances et ce qu’elle était , mais ce qu’elle nous présente et le caractère unique d’elles portent . Valeur esthétique Dans ses métamorphoses, Ovide nous transmet : « croyez moi, rien ne périt dans ce vaste univers ; mais tout varie et change de figure . Ce qu’on appelle naitre, c’est commencer d’ être autre chose que ce qu’on était auparavant ; et ce qu’on appelle mourir n’est que cesser d’ être ce qu’on était ; et quoiqu’il y ait changement perpétuel de forme et de lieu, la matière existe toujours je ne pense que rien puisse durer sous la même apparence . C’est ainsi qu’après le siècle d’or est venu de siècle de fer . »

Ce qui c’est passé , son histoire , sa nature, … rien ne compte que le présent et la valeur esthétique . Telle que nous la voyons , elle est un arrêt d’image . L’œuvre résultante de l’intervention de l’homme sur la nature ainsi que la réaction des composants naturels sur cette empreinte matérielle . Valeur temporelle L’empreinte et les vestiges de l’homme servent à identifier l’action à un temps donné et un contexte précis . Elle enseigne sur ce qu’elle a vécu et devient le reflet du temps accumulé dans le présent . Les traces d’un passé non connus projette l’observateur vers un vide basé sur sa connaissance et son imagination . Elle lui permet d’imaginer la scène et rêver hors du présent . Bien que c’est une sorte de voyage à travers le temps , vers un ailleurs imaginaire . Elle est aussi un support qui permet de mobiliser le temps pour se rappeler de l’histoire caché . On constate que toutes les œuvres humaines finissent par être englouties dans les plis du temps , bien que la nature conserve quelque empreinte pour toujours .

Figure 23 : temporalité design art , source : pinterest retouchée par l’auteur 32


I.3 La manifestation de empreinte

3.3.5

Un abondant - une douleur

L’empreinte de l’homme dans le paysage n’est qu’une perturbation de l’existant , après exploitation des ressours, le paysage perd son potentiel et son esthétique initial . Mais cette perturbation de nos paysages n’est pas visible tant qu’un lieu paysagé est rentable . Son fonctionnement camoufle la cicatrice initiale . Une fois inhabité, perd son utilité , la phase d’abandon est déclenchée . il devient sombre et négatif donc la douleur causée par l’homme dans le paysage commence a être visible avec le passage du temps . Prenons l’exemple des carrières d’extraction de pierre , la photo montre l’important impacte visuel et environnementale de la carrière sur le paysage . On observe qu’initialement la couche de terre végétale a été totalement rasée dans la zone d’extraction de pierre . L’extraction nécessite de grands engins et qu’il faut tout un circuit de piste pour leur manœuvre, non seulement la zone d’extraction de pierre souffre , toute la zone est perturbée . Tout est à remodelés, tout est à réinterprétés .

Figure 24 : source : google image

33


Figure 25 : Ouvrages d’art et paysages en montagne 1984-1986 , Source: http://expositions.bnf.fr

34


I.3 La manifestation de empreinte

Sophie Ristelhueber, une artiste photographe poursuit une réflexionhsur le territoire et son histoire, à travers une approche particulière des ruineshet des traces laissées par l’homme dans des lieux dévastés par la guerre ou par des bouleversements naturels et culturels. Loin du photoreportagehclassique, elle s'attache à la mise à nu deshfaits et à l'empreinte de l'histoire, dans les corps et dans les paysages, en rendant visibles plaies et cicatrices, véritables mémoires des faitshde l'histoire . Elle utilise ses prises de vues pourhcréer des œuvres plastiques, jouant surhla matière et le format de l'image, son statut,hson cadre et son installation dans l'espace .

« Les œuvres d’art traduisent la nécessité de ne pas oublier certains aspects élémentaires et essentiels de l’existence de l’homme, de rappeler la fragilité humaine ainsi que sa vulnérabilité. Elles permettent aussi d’exprimer la profonde beauté de la simplicité, la violence et la douleur du paysage façonnée . » Monique Bourguignon, La trace de l’art

Figure 26 : Œuvre Eleven Blowups, source : http://sophieristelhueber.blogspot.com

35


I.3 La manifestation de empreinte

3.3.4

Le paysage et l’entropie

Qu’est ce que l’entropie ? C’est une « fonction définissant l’état de désordre d’un système, croissante lorsque celui-ci évolue vers un autre état de désordre accru . » 7

Un terme scientifique dont l’énergie dans la matière est constante et se disperse passant du monde matériel ordonné à un désordre total . Elle permet d’évaluer la dégradation d’un ensemble « Les choses ne procèdent pas de manière cyclique, elles passent d’un état à un autre sans retour possible . » Robert Smithson

La notion d ’entropie trouve sa pertinence dans le cas des sites marqué par l’usure et la dégradation du territoire . cette perte d’énergie et l’évocation qu’elle dégage se trouve dans l’exploitation que le paysage a subie pour en arriver à cet état . Dans ce cas le paysage entropique peut être attribué a un territoire dématérialisé en quelque sorte par une activité de

l’industrie associée à l’extraction de la roche . La notion d’entropie a été empruntée et popularisée par l’artiste américain Robert Smithson, un représentant du Land Art 8 cet artiste explore les paysages abandonnées par l’industrie de la seconde moitié du Xxe siècle . C’est devenu « le résultat d’un état irréversible qui nous fait prendre conscience de la fragilité et de l’instabilité de tout ce qui existe » Smithson cité par Sky, 1994

Smithson propose alors d’admettre, d’apprivoiser et de récupérer même les choses qui nous paraissent parfois désolantes .

cela signifie d’accepter l’entropie et à la

limite de commémorer l’espace désorienté qu’offre le paysage . Sous cette conception des choses , tenter de restituer un ordre naturel qui n’existe plus, de ramener un paysage à un état antérieur ou de le rétablir dans son intégrité d’autrefois, serait utopique puisque toute

Figure 27 : Robert Smithson, Asfalt on eroded cliff, 1969. Source https://journals.openedition.org

transformation est perçu comme irrévocable , pas de retour possible .

7 : [Dictionnaire Robert, 2009]. 8 : Le land art un mouvement artistique, une pratique en dialogue et en accord avec les milieux naturels . cette forme d’art utilise la nature comme moyen d’expression et le travail .

36


I.4 Le lieu un palimpseste d’ empreinte

I.4

Le lieu un palimpseste d’empreintes Introduction

Cette stratification d’empreinte donne un esprit unique, propre a ce lieu . Ses composantes objectifs et observables peuvent être liée a sa structure géologique, son climat, sa végétation , sa faune mais aussi a certaines actions de l’homme comme son appropriations de l’espace . Cette matérialité découle de l’environnement physique et s’inscrit dans le temps, dont les empreintes s’unissent et se consolident à l’échelle historique . Turgeon Laurier utilise l’expression de « couches de sens » pour décrire cette matérialité . Tandis que le caractère immatérielle réfère a la notion du mémoire et d’imagination . Cette immatérialité du lieu est plus subjective ; elle dépend de la conscience de chacun et de la signification qu’il lui attribue .

4.1 C’est quoi le palimpseste ? « Le palimpseste est un parchemin manuscrit sur lequel la première écriture a été lavée ou grattée pour faire place à un nouveau texte . » ( Larousse ) En architecture « le lieu devient un manuscrit sur lequel sont laissées des traces, matérielles et immatérielles d’occupations ancienne . » 9

Figure 28: Une page typique du palimpseste d'Archimède , source wikipedia

9 : Gaudet-chamberland, PDF « le palimpseste architectural : le passé filigrane p13

37


I.4 Le lieu un palimpseste d’ empreinte

4.2 Le génie du lieu « GENIUS LOCI » Le concept de genius loci ou « génie du lieu » a été décrit par l’architecte norvégien, historien et théoricien de l’architecture Christian Norberg-Schulz . Il part du principe que chaque lieu possède un esprit, une âme, qui le rend unique et le rôle de l’architecte est de le transcender . Bien qu’il soit difficile à définir le concept, plusieurs analystes se rejoignent pour le définir comme une synthèse d’éléments matériels et immatériels qui contribuent de manière significative à marquer le site et à lui donner son identité . L’expression « esprit du lieu » énonce deux éléments fondamentaux , L’esprit qui renvoie à la pensée, aux humains et au éléments immatériels, et le lieu qui présente un site géographique et les éléments matériels . Ces éléments propre au lieu, s’adaptent éternellement aux divers besoins en fonction du temps et se génèrent l’une par l’autre .

De cette alliance découle la notion d’atmosphère ou l’ambiance particulière que dégage un lieu . Cette ambiance ressentie permet de s’identifier dans le lieu ou de s’y sentir étranger . Bien que le sentiment de confort ou d’inconfort dépend étroitement de notre capacité à nous y

comprendre .

Figure 29: schéma esprit du lieu , source auteur

38


I.4 Le lieu un palimpseste d’ empreinte

Selon Norberg-Schulz, le « génie du lieu », « esprit du lieu » ou genius loci est une conception romaine antique selon laquelle

chaque être

a son genius, son esprit

protecteur, « cet esprit donne vie à des peuples et à des lieux, il les accompagne de la naissance à la mort et détermine leur caractère ou leur essence. » 10

Figure 30: esprit du lieu , source : Google image

De la perte de l’ordre à la perte du lieu Depuis un certain nombre d’années, nombreux urbanistes, architectes, sociologues, … sonnent l’alarme face au constat de l’uniformisation du territoire . Cette uniformisation amène à la perte

du lieu du point de vu de la conception du genius loci et selon Norberg-Schulz . Les lieux se dégradent et présentent un malaise « Tout lieu neuf porte les différentes empreintes de l'histoire et exprime l'existence d'une interaction irréductible entre des phénomènes qualitatifs qui tantôt se manifestent, tantôt se dissimulent, s’enracinent et bifurquent sans cesse. C'est précisément de cette dynamique que j’entends rendre compte en instaurant des références dans un monde qui tend à s’émietter en fragments isolés. »

11

La perte de lieu implique que le lieu ait perdu ou en train de perdre son identité du point de vue de ses limites que de son caractère . Le bien être de l’homme dans sa façon d’habiter n’est possible qu’en s’identifiant a son lieu de

vie . D’autre part , son bien être semble en relation à la qualité du lieu de vie . Par conséquent, selon l’auteur norvégien, un lieu « en ordre » est de qualité, cet ordre est nécessaire pour pouvoir s’identifier au lieu et se sentir bien . Pour l’architecte Jan Souček le développement de la science et de la technologie sont en partie responsable de la perte du lieu

.

Dans le temps, les contraintes environnementales

s’imposaient à l’homme, il existait donc un rapport sacré entre l’homme et son environnement . Ce rapport impose une forme de respect entre les deux et nait entre l’homme et son

10: NORBERG-SCHULTZ Christian. Genius loci : paysage, ambiance, architecture. Mardaga, 1981, p.18 11: NORBERG-SCHULTZ Christian. L’art du lieu. Paris : Le Moniteur, 1997, p.24

39


I.4 Le lieu un palimpseste d’ empreinte

environnement une relation continue et stable . Les contraintes de l’environnement imposent à l’homme d’organiser l’espace selon le relief, le fleuve, la disponibilité des matériaux de construction, … Cette dépendance qu’avait l’homme à son environnement instaurait une

relation harmonieuse et adapté à chaque particularité du territoire en question . Aujourd’hui, l’homme s’affranchit de plus en plus des contraintes, par conséquence ses apports sacrés à l’environnement diminuent .

« La structure du lieu n’est pas une condition fixe, éternelle : en règle générale, les lieux se transforment, et parfois même rapidement . Cela ne signifie pas pour autant que le Genius Loci doive changer ou même être perdu . » Noberg Schulz , Genius Loci 1997, p 18

40


I.4 Le lieu un palimpseste d’empreinte

4.3 Le palimpseste un filtre contemporain « Les fragments du passé devient alors un véritable moteur de créativité contemporain qui, à son tour, enrichit le paysage urbain d’une nouvelle couche de signification . » Gaudet-chamberland, « le palimpseste architectural : le passé filigrane » p13

Cette approche permet de mettre en valeurs les vestiges du temps par une nouvelle couche de sens . Prenant appui sur les traces anciennes et le caractère unique du lieu , il est possible de recomposer un lien entre l’histoire et l’innovation . Les empreintes du passés deviennent alors tissées à travers un nouveau filtre contemporain qui d’une part laisse entrevoir les strates historique , d’autre part fait découvrir un potentiel actuel pour la société . Par ce dialogue entre passé et présent qu’il est possible d’assurer la pérennité légitime d’un lieu de stratification historique . l’introduction d’une nouvelle couche contemporaine permet la sauvegarde de la mémoire du lieu . On parle quelquefois de palimpseste pour un objet qui se construit par destruction et reconstruction successive, tout en gardant l'historique des traces anciennes. Il faut prendre en considération que tout ne doit pas être réinvesti par la production architecturale.

Il est nécessaire de porter un regard critique sur les empreintes du passé afin de pouvoir composer avec les éléments qui permettront de mettre le lieu . La nouvelle couche de sens devient alors le

Figure 31 : Le palimpseste architectural , source : www.jacqueslanciault.com

lien entre les éléments du passé et du présent .

41


Partie I : L’empreinte , contre l’oubli

Synthèse :

Le lieu

Une réalité façonnée par L’homme

La nature Empreinte

Matérielle Visible avec indice du

Immatériel Non visible toujours en

Support de mémoire collective

reste .

rapport

avec

la

conscience de l’individu.

Historique

Économique

Spirituelle

Paysagère

Un évènement marquant Une temporalité Une richesse Une douleur

Entropie Une pratique religieuse

Une activité industrielle

Un abandon

Une vie

Une particularité

Une identité / un esprit du lieu Figure 32 : Schéma du synthèse , Source : Auteur

42


Partie I : L’empreinte , contre l’oubli

Conclusion :

Nous soulignons que le thème, de l’empreinte et la mémoire, est un concept difficile à déterminer et à en saisir les limites qui le définissent avec des ramifications éternelles. Ainsi, à travers un processus continu de lecture et d’interprétation, nous concluons que les empreintes de l’homme ont caché une structure solide, l’impacte laissé est loin d’être inutile .

Les empreintes forment la mémoire du passé à travers plusieurs couches significatives de son histoire . En coïncidant cette superposition des couches avec le potentiel naturel paysager , un esprit de lieu se révélé . C’est au niveau de la conscience vis-à-vis d’un lieu particulier que l’intervention architecturale va transcender son identité.

43


Partie II :

Empreintes du lieu , lieu d’empreintes

Introduction La relation entre empreinte et mémoire qui forment un ‘‘Génie du lieu’’ , constitue la matrice d’une architecture existentielle où l’objectif majeur est la conservation et la mise en valeur de l’esprit du lieu tout en assurant sa pérennité . « Vous ne pouvez pas simplement mettre quelque chose de nouveau dans un endroit . Vous devez absorber ce que vous voyez autour de vous , ce qui existe sur la terre, puis utiliser cette connaissance avec la pensée contemporaine pour interpréter ce que vous voyez. »

Tadao Ando

44


II.5 À la découverte de l’ile de Ghedamsi, Monastir

Introduction Suite à la découverte d’un contexte particulier « l’ile de Ghedamsi » . Dans ce chapitre je vais présenter son potentiel géographique, historique, patrimonial et paysager afin de comprendre ce qu’elle est devenu aujourd’hui .

Figure 33 : Photo aérienne de l’île, source : Facebook

45


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

Figure 34 : vue aérienne de la ville de Monastir, source : fr.wikipedia.org

« Ici l’orient se colore de sérénité, de bonté . Ici je me laisse glisser sur les ailes du rêve et j’appelle la plus large compréhension entre deux mondes qui furent le cerceau de toutes mes inspirations . » Guido Medina , Monastir terre de Tunisie

5.1 Présentation générale 5.1.1

Situation géographique

Monastir est une ville côtière du Sahel tunisien, au centre-est de la Tunisie et au sud-est du golfe d'Hammamet . Auparavant « Ruspina » la ville punico romaine . Mais Le nom actuel provient de « monastère» emprunté du terme grec monastrion , répandu dans l’empire byzantin pour décrire les forts sur le littoral méditerranéen .

Figure 35 : Situation géographique , source : google maps

46


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.1.2

Le tissue urbain

La ville de Monastir a connu après l’indépendance plusieurs transformations et interventions urbaines . D’ailleurs, l’ancien président Habib Bourguiba ordonnait de donner à la ville une nouvelle image moderne avec de larges voiries, des zones vertes , des esplanades ainsi que des édifices marquants . La nouvelle démarche vise à réorganiser la ville suivant 3 couronnes et 3 axes majeurs .

1

2

3

Figure 36 : composition et développement de la ville de Monastir , source : maps avec modification

• Première zone

• Deuxième couronne :

• Troisième couronne :

C’est le cœur de la ville et le

On y trouve une forte densité

Le développement urbain de

centre

activités

d’équipements publics : tel

la ville et l’exode rural ont

administratives et sociales .

que les lycées et les écoles,

mené à l’apparition de cette

On y trouve la médina, le

les équipements sportifs, de

couronne qui est une zone

cimetière, le ribat et le port

commerce, de santé et de

essentiellement résidentielle

de plaisance marina .

transport .

avec

des

des

quartiers

de

moyenne et forte densité . 47


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.2.

Rencontre avec l’ile de Ghedamsi

Figure 37 : Photo de l’ile de Ghedamsi , source : Auteur

Ce qui nous intéresse n’est pas la ville de Monastir mais l’ile de Ghedamsi ou « El Tonnara » , une petite île située en plein nord de la ville . Vu sa proximité elle est devenu rattaché au bord par le port de plaisance marina . N

3

1 2

250m

Figure : 38 plan de situation , source : Maps avec modification

L’ile représente une masse rocheuse de forme allongée de 13m de hauteur et une superficie totale d’environ 7 hectares . 48


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.2.1

Position particulière

L’île se situe à la première couronne urbaine de la ville où ce concentrent plusieurs activités touristiques, commerciales ainsi que sociales . Elle occupe une position stratégique à proximité de plusieurs point repère dans la ville de Monastir . • Le ribat de Monastir : 1

Une imposante forteresse musulmane , considérée comme le Ribat le plus ancien au maghreb , un monument phare de la ville . Édifié par le général Abasside Harthimâ Ibn A’yûn sous le règne des aghlabides puis fatimide . Par la suite à l’époque hafsides des travaux ont été éfectués pour augmenter sa superficie . « C'est une forteresse très élevée et solidement bâtie. Au premier étage, au-dessus du sol, se trouve une mosquée où se

Figure 39 : Source : Auteur

tient continuellement un cheikh, rempli de vertu et de mérite, sur lequel repose la direction de la communauté. »

2

Mohamed Bergaoui, Monastir. Fragments d'histoire

• Marina le port de plaisance : Implanté dans les années 50 après l’indépendance de la Tunisie . Le port Joue le rôle d’un pole touristique avec des restaurants, un grands parking ainsi que des bungalows de vacances . Figure 40 : Source : Auteur

3

• La grandes mosquée de Monastir : La grande mosquée de Monastir a été construite au IXème

siècle pendant la période fatimide . Elle se trouve face à la mer et à proximité du Ribat de Monastir , avait à l’origine un rôle de forteresse . La grande mosquée a subi différents agrandissements au cours de siècles .

Figure 41 : Source :Auteur

49


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.2.2

Le chemin vers l’ile

Tout le long de la falaise on aperçoit une masse rocheuse qui semble flotter au milieu des vagues

de la mer méditerranéenne . pas de constructions visibles sauf une coupole blanche au milieux entourées de végétations abandonnées . Je me pose toujours la question , c’est quoi l’histoire de cette ile fantôme? Comment y accéder ? Malgré sa visibilité de très loin, son chemin d’accès n’est pas si claire .

N

250m

Figure 42 : Source : Google maps avec modification

Prenons la route de la falaise vers le port de plaisance , l’ile est toujours visible puisque nous

sommes sur un point très haut par rapport à la mer . La voie est sinueuse avec une pente vers le bas .

Figure 43 : Coupe , source : Auteur

50


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

Arrivant à l ’entrée de la marina, île n’est plus visible , Aucune indication sur la route qui y mène . Continuons alors par une voie véhiculaires jusqu’à l’île qui réapparait de nouveau, elle est si proche. Devant nous la mer calme et brillante , un ciel bleu et de la fraîcheur sur le visage . L’île est accessible par une voie de 8 mètres limité d’un coté par un mur bas vers la mer et de l’autre coté des bungalow de la marina qui empêchent la vue vers le port .

N

Figure 44 : la voie qui mène vers l’ile, Source : Auteur

250m

bungalow de vacances

La mer

Une voie de 8m

Figure 45 : Source : maps avec modification

Le port

Figure 46 : Coupe sur la voie, source : Auteur

Absence de connexion visuelle entre le port et le chemin vers l’ile . Les bungalow de la marina présentent une barrière, c’est une limite urbaine . 51


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

Le voie véhiculaire s’arrête pour laisser la place à une piste obstuée par une clôture métallique et un petit passage pour les visiteurs . Dès le premier pas dans l’ile on ressent ce sentiment de rupture avec l’urbain avec ce changement de nature du sol . En franchissant cette petite porte le visiteur se plonge dans un nouveau monde, un nouveau passage, un autre lieu qui n’a aucune relation avec celui de la marina .

Figure 47 : L’entrée de l’ile, source : Auteur

La transition d’un milieu urbain vers un autre naturel était brusque et si fragile . L’île est physiquement liée au port de plaisance mais aucune relation directe entre les deux . Malgré la grande importance du port et le grand nombre de visiteurs qu’ils fréquentent, l’ île semble inaperçue . Toujours restée indépendante et isolée .

Figure 48 : Coupe schématique, source : Auteur

Figure 49 : L’entrée de l’île, Source : Auteur

52


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.3 Historique 5.3.1

Relation avec le bord

Selon un mythe de Abou El Hassen El Kaboussi, l’île était liée au début du VIIème siècle de l’hégire par un pont qui conduit à la ville . Les habitants de la ville attendent les pêcheurs au niveau du pont pour acheter les poissons frais .

Ce qui est vrai c’est que l’ile n’était pas liée par un pont , les pêcheurs y accèdent par

leur barques ou bien en nageant puisqu’elle est a 400m du bord .

Figure 50 : Monastir 1930 . Source : journal photo de Mr Amor Harzallah

Suit à une intervention urbaine sur la ville de Monastir , un port de plaisance a été créer , l’île a été rattaché au contient par sa pointe sud et elle est devenue accessible .

Figure 51 : Monastir 2019 . Source : Auteur

53


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.3.2 Occupation historique Depuis la nuit des temps, l’île de Ghedamsi a été occupée successivement pour ses richesses naturelles et sa position stratégique qui lui permettait de contrôler la mer méditerranéenne .

2 000 à 1 000 av. J.-C Occupation protohistorique Elle est connue en sur l’île par les monuments funéraires « Houanets » .

146 av. J.-C Occupation Romaine

Figure 52 : Deux Houanets jumelés . Source : Auteur

Des ruines d’apparence romaine, ou l’on trouve une construction en tuf et en mortier , ainsi

qu’une superbe mosaïque .

800 ap. J.C Occupation Musulmane : Période Aghlabide Un site archéologique du ribat Ebn el Jaad

1893 – 1943 Occupation Franco-Italienne

Figure 53 : Ruines du Ribat Abou el jaed . Source : Auteur

Présence du déchets industriels .

1969 Intervention Tunisienne

2019 Absence d’occupation

Figure 54 : Source : Auteur

54


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

5.3.3

le palimpseste d’occupation

L’ile réunit un certain nombre de couches superposés ayant chacune contribuée au façonnement de son environnement dans le temps et dans l’espace, et qui ont mené à une stratification du paysage. Ces diverses strates dévoilent le passé du site ainsi que son évolution jusqu’à ce jour, laissant découvrir des traces évidentes de son histoire naturelle et anthropique . N

A la fin de la période préhistorique l’île était

occupé par la civilisation « Houanetes » , des caveaux étaient taillés dans les falaises rocheuses pour y habiter et par la suite enterrer les morts . Les romains s’installe sur l’ile , construisent leurs édifices par la pierre extraite de l’ile même .

Les musulmans ont reconvertis un édifices romain en une forteresse de garde , ou les Mourabitoun profitent aussi

de son

emplacement pour garder les cotes de la ville et pratiquer leur rite religieux .

La remise en état d’un édifice d’origine romaine puis musulmane en une usine de conserve de thon .

Intervention

de

l’architecte

Olivier-Clément Cacoub : Des

50m

100m

terrains de tennis et de baskets . Figure 55 : Source : google maps avec modification personnelles

55


5.4

L’état actuel

7

Suite a un parcours séquentiel, on va découvrir l’état actuel

de

l’île

après

d’occupation .

toute

cette

stratification

Les ruines de l’ancienne usine

8

Une cale rouillée

9

Une grande faille au niveau de relief

Une concavité

1

2

Le début du parcours : par le port de plaisance

Le mausolée de Ghedamsi Deux grottes jumelées

56


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

6 N

L’île des pigeons

5

Le site archéologique du ribat Abou El Jaed

4

Une déviation

3 Absence d’empreinte , une ouverture vers la mer

Les terrains de sport

Figure 56 : Parcours séquentiel sur l’île ,Source : Auteur

57


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

Tout le long de ce parcours, j’ai croisé des empreintes d’un temps passé : des marques dans le relief, des ruines, un mausolée et des terrains de sport . La finalité du parcours été face au plus point stratégique sur l’ île, l’empreinte la plus profonde, celle de l’usine de thon . Chaque empreinte rencontré appartient à une civilisation non connu, pour une première visite .

Ces empreintes non seulement ils marquent mon parcours, ils me marquent aussi . je suis devenu conscient que toute une vie qui s’est déroulée sur l’île, a disparu . N

La dimension paysagère :

Du coté Est l’horizon me fascine . Du coté ouest je perçoit surtout des tâches de couleurs et des formes . L’œil fixe l’image selon les traits dominants, effaçant la différence .

Les couleurs

dominantes entraînent la suppression de certaines limites . Ce paysage unique réunit plusieurs repères de la ville de Monastir .

100m

Le ribat

Marina

Le centre ville de Monastir

La falaise

Skanes

Vers Sousse

Figure 57 : Le paysage ,Source : Auteur

58


II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir

Conclusion : L’île bénéficie de plusieurs potentiels : naturel, paysager, historique et culturel . Se trouvant délaissée et vouée à l’oubli, elle se limite à un lieu quelconque sans âme ni vie . L’état du site est en train de se dégrader par l’érosion , l’ile présente désormais un lieu déserté . Le manque de civisme et d’action de l’homme participe à cet état de dégradation .

59


II.6

Le temps créateur d’empreinte à l’île

de Ghedamsi

la blessure Art numérique, cicatrice terrestre marquée par le temps dans le paysages 60


61


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.1

La civilisation des Houanets

Figure 58 : Plan 1 des grottes jumelées, source : Auteur N

Des grottes se trouvent sculptées dans la rocher surtout dans la partie ouest de l’île, ayant la forme cubique de différentes tailles, pas trop larges ni trop profondes . Les grottes existe sur l’ile depuis très longtemps, n’ayant aucun fonctions actuelle .

3

0.9m

3m

Figure 59 : Plan 1 des grottes jumelées , source : Auteur

Les plus visibles et remarquables sont les deux grottes

jumelées face au port de plaisance . Se trouvent à 1.5m au niveau de la mer . Certains les appelle « la maison des morts » d’autres « grottes d’el Ghedamsi » .

2

1 50m

100m

Figure 60 : Hanout 3 , Source : PDF atlas préhistorique de la Tunisie

62


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

« Dans l’ile de la tonnara, nous visitions le Hammam Bent Sultane .. C’était évidement un endroit aménagé pour la balnéation … une salle, qui n’est pas demi- circulaire, mais sensiblement carrée, a été creusé dans le roc et s’ouvre vers la mer … il y avait autrefois en avant de cette pièce une autre salle à parois maçonnées et dont le fond était régulièrement taillé, de manière à former une piscine … » Dr carton Figure 61 : Coupe 2 Hammem bent el soltane, source : Auteur

pourquoi ces appellations ? Et pour quelle raison ces grottes existent ? Retour à l’histoire Ces grottes sont des Haouanet, pluriel du mot "hanout qui signifie « boutique » en arabe, sont des chambres funéraires antiques creusées dans la roche . De forme à peu près cubique, de 1.25 à 2.50 mètres de côté, avec une entrée de dimension presque constante de 1.80 mètre sur soixante centimètres, elles sont présentes essentiellement en Tunisie ainsi que dans les régions orientales de l'Algérie . Ces sépultures ont une ou plusieurs chambres funéraires

possédaient

parfois

des

aménagements intérieurs . Vraisemblablement d'origine numide, les Haouanet furent utilisés jusqu'à l'époque romaine en Afrique du Nord . Figure 62 : Houanet de l’ile el westania , Monastir 1890 Source : pdf atlas préhistorique de la Tunisie

A 20 m de l’ile se trouve l’île el westania , un ensemble des Houantes existent celui qui affirme la

présence de tout un village troglodyte . La civilisation des Houanets a habité toute la zone : les petites îles rocheuses proches du bord . Par contre selon Dr carton la construction balnéaire appelée : Hammam Bent El Soltane ne signale aucun vestige relatif à des Haouanet . En s’appuyant sur un mythe c’est une piscine de Bent el sultane , faite pour qu’elle puisse baigner dans la mer sans être vu par autrui . 63


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.2

Le mausolée de el Ghedamsi

Figure 63: Le mausolée de Ghedamsi, source : auteur

N

Cette tache blanche dans le rocher ocre avec une coupole visible de loin , est le mausolée de Sidi el Ghedamsi . Un lieu de culte musulman sous la forme d’un tombeau isolé du saint soufiste « Abou el Fadhel el Ghedamsi » . Un marabout originaire de Ghadamès une ville en Lybie .

Figure 64 : Plan de situation du mausolée , Source : Auteur

S’implante au milieu de l’île sur le point le plus haut depuis très longtemps . Les mausolées ont toujours une 50m

100m

position particulières .

13 m

Figure 65 : Coupe schématique , Source : Auteur

64


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

Un plan rectangulaire composé d’une chambre surmonté d’une coupole qui abrite le tombeau du saint et l’espace extérieur est

Tombeau

un patio . De forme cubique, aux murs lisses blanchis à la chaux, maillent l’espace et ponctuent le paysage .

Patio

La pureté des formes, la blancheur de ses murs, son situation culminante sur l’île teinte d’ocre de la pierre font du mausolée

de Ghedamsi un repère et un symbole visible depuis la terre qui

Figure 66 : Plan , source : Auteur

structure l’horizontalité de l’île ponctue l’ocre de la pierre au fond du toile bleu ou se côtoyaient ciel et mer

Figure 67 : Source : Auteur

La mémoire du lieu : Le mausolée est un lieu plein de mémoire collective , les habitants de la ville ont l’habitude de le visiter , mettre des bougies , demander des faveurs ou le remercier des vœux exaucés . Ce saint est tellement inscrit dans l’imaginaire collectif qu’il marque l’île de son nom . Les zaouïas continuent à être respectées et visitées .

Retour à l’histoire : Abou el fadhel al ghedamsi ( originaire de Ghedames ) 854 – 960 est un « maurrabut » du ribat Abou El Jaed . Pour s’isoler, Abou el Fadhel s’est installé sur l’île . Il a consacré sa vie pour les pratiques religieuses tout près du ribat dans les Houanets préhistoriques déjà existants creusés dans les roches . Un milieu calme et sombre il n y a que le rythme des vagues et la fraîcheur du vent de la mer .

Le lieu favorise la spiritualité :

Le milieu permet d’atteindre une sérénité profonde et une harmonie intérieure . La mer est un lieu très fort de spiritualité et de poésie . Une sensation verticale transparait entre ciel,

Ciel Terre Mer

terre et mer . Figure 68 : schéma de verticalité , source : Auteur

65


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.3.

Le Ribat Abou El Jaed

Figure 69 : vestige du ribat Abou Al Jaed source wikipédia N

Au nord de l’île on découvre des ruines , tout un site archéologique protégé par un mur bas . L’accès est toujours interdit ainsi que prendre des photos . Ce sont les ruines d’un ribat arabo musulman de la période aghlabide datée du troisième siècle de l'hégire . Il appartient au système défensif du ribat de Monastir .

Le plan du Ksar Ibn El Jaâd se compose, comme la plupart des forts aghlabides, d'un bâtiment longitudinal supporté par des tours demi-circulaires . L'intérieur du monument se compose d'un ensemble de pièces entourant une cour à ciel ouvert et Une citerne se trouve au milieu .

50m

100m

Figure 70 : Plan du ribat, source : livre : ‘Monastir essai d’histoire sociale du XIXéme siécle ’ , 1979, Mohamed Salah Sayadi

66


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.4

L’usine de thon

Figure 71 : L’emplacement de l’usine , Source : Auteur N

Dans la partie Ouest de l’île dans un point stratégique , l’empreinte d’une excavation . Un peu plus grand qu’une simple faille, un vide qui par son ampleur attire l’attention si on regarde l’île depuis la route de la falaise . Mais en vrai qu’est ce que c’est ? Et à quoi ça ressemble ? Pour satisfaire cette curiosité il faut y aller . L’usine de thon a pris place en 1893 . Après avoir passé entre différentes mains tantôt tunisiennes, italiennes, elle finie entre celle d’une société française . L’usine a profitée des traces d’un édifice romain pour construire ses locaux . En 1953 elle a fermée ses portes .

50m

100m

Figure 72 : Photo ancienne de l’usine, source : Livre ‘Monastir terre de Tunisie ’ Guido Medina

Laissée à l’abandon, le bâtiment est fondu en ruine et ne reste que des traces dans le paysage, des cicatrices douloureuses et des ruines de pierre . L’ensemble fait directement référence à la temporalité, aux commencements et aux fins . Se sont des marques temporelles précises dans l’histoire du lieu ainsi que dans la mémoire des gens . 67


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.4.1 Le relief remodelé , cicatrisé L’homme a agressé la topographie de l’ile pour profiter de ses ressources minérales et l’adapter à son besoin , une blessure est toujours apparente .

N

Figure 73 : Haut fourneau en ruine , Source : Auteur

4

Cale en acier rouillée

Escalier

3

2 1

Figure 74 : Plan de l’existant , Source : Auteur

68


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

Niveau de la mer

Une grande faille de 11m de haut, dans le relief rocheux , en pente vers la direction de la plateformes

Coupe 1

mer . Elle possède des

artificielles en pierres extraites du même

endroit .

Niveau de la mer

Coupe 2

De l’autre coté, la pente continue, du niveau de la mer jusqu’au niveau +11m sans plateformes .

Niveau de la mer

Coupe 3

La faille est protégé des trois cotés par le rocher et donne directement sur la mer .

Des rampes taillées dans les deux sens pour pourvoir accéder du niveau +06.00 m jusqu’à +11.00 m .

Coupe 4

Figure 75 : Des Coupes sur le relief , source : Auteur

69


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.4.2

La douleur du relief a. Un paysage à traces

Le paysage perçu, de l’île de Ghedamsi , montre le jeu d’interactions entre la nature et la manière dont les hommes l’ont modifié . un volume en creux est visible , la profondeur du volume déstabilise l’horizontalité du paysage . « extraire ou prélever un fragment du site, c’est comme creuser l’histoire, c'est-àdire établir une section transversale de la formation du territoire. » Suzanne Paquet, Le paysage façonné 1997, p305

Figure 76 : Source auteur

La faille est due à l’extraction de pierres pour construire leurs usine , ils n’était pas les premiers à profité de la pierre provenant de l’île, tous ceux qui ont précédé, ont déjà extrait la pierre avec laquelle ils ont construit leurs édifices sur l’ile . Dans l’ensemble elle définit les dos des blocs arrachés de la masse rocheuse en une composition globale . L’empreinte que l’usine a laissé sur l’île est gravée à jamais, Les reliefs rocheux ne procèdent pas de manière cyclique, ils passent d’un état à un autre sans retour possible . L’extraction de ressources minérales à la surface du sol constitue un exemple à la fois ancestral et contemporain d’appropriation humaine marquant et défigurant l’environnement, générant des cicatrices perpétuelles dans nos paysages et une perception transformée de ceux-ci .

Figure 77 : collage personnel , source : Auteur

70


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

b. Entre naturel et artificiel Le paysage se noie dans une palette de couleur ocre avec laquelle seul le ciel et la mer . L’homme s’est intégré parfaitement dans son milieu : La construction de ses édifices était en pierres extraites de l’île . Après extraction il a réhabilité le volume extrait . S’est profité du vide et de sa verticalité parfaite .

Figure 78 : Source : Auteur

Après l’extraction des pierres certaines surfaces ne sont plus porteuses, il est nécessaire de les soutenir avec des briques pleines , le relief est devenu un mélange entre naturel et artificielle .

Couche végétale

Mur de soutènement en brique pleine

Rocher naturelle après extraction

Figure 79 : Coupe , source : Auteur

Le relief a vécu plusieurs transformations pendant toutes les années d’occupation . La stratification de déformation Figure 80 : Source : Auteur

71


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

c . Les déchets industrielles Suite à l'arrêt de l'activité industrielle qui s'y exerçait les lieux sont laissés à abandon . Malgré la disparition du bâtiment, il reste encore quelques empreintes industrielles qui font toujours référence à l’activité économique de la pêche du thon .

Figure 81 : Coupe, source : Auteur

Des cales en bois enterrées en une série horizontale dans le rocher .

Figure 82 : Source auteur

La présence aussi d’une cale en acier rouillée, tellement ancrée dans le rocher, qu’elle existe encore dans sa première position . La force de l’homme semble dépasser celle de la nature .

Figure 83 : la cale rouillée , source : Auteur

72


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.4.3

La disparition de la vie a. Le choix de l’emplacement

Pour des raisons de proximité de passage des poissons de thon , les pêcheurs se sont installés N

dans ce point stratégique de l’île.

Volume bâti

Volume extrait Niv+11m Volume semi enterré Vestige romaine

LA mer Niv+00

Cale en acier

Figure 84 : Plan masse , Source : ‘Monastir essai d’histoire sociale du XIXéme siécle ’ , 1979, Mohamed Salah Sayadi

Le niveau bas du relief , est un avantage pour s’installer . Il fait office de quai pour les barques de pêches . Alors que les rampes facilitent le transport du thon vers le niveau +11m ou se déroule

la conserve de thon . Aussi il ont profité de la verticalité de la faille pour des locaux semi enterrés .

Figure 85 : Coupe schématique, Source : Auteur

73


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

b. Le déroulement de la scène de pèche La technique de pêche utilisée était une technique traditionnelle

méditerranéenne

appelée

la

madrague . C’est une installation de pêche fixe qui se base sur deux principes : l’interception des poissons et leur concentration en une zone restreinte où la capture est possible. La madrague

se compose en conséquence de deux parties : un barrage plus ou moins perpendiculaire au rivage, la “queue”, qui intercepte et déroute les thons, et une série de chambres, qui forme le “corps” proprement dit de la madrague où se concentre le poisson.

Figure 86 : la scène de pêche du thon traditionnelle, source : Livre ‘Monastir terre de Tunisie ’ Guido Medina

Rassemblés dans la dernière chambre, la “chambre de la mort”, les thons sont capturés à l’aide de gaffes lors de la mise à mort ou mattanza . Une fois la madrague est terminé les barques font un retour a l’ile . Le transport du thon se fait sur leurs épaules , montant par les rampes d'accès pour arriver au Hangard là ou on suspend le thon Pour les couper avant de le conserver . N

Locaux de stockages Le Hangard

Niv+00 Un quai pour les barques

Figure 87 : Le Hangard, source : Livre ‘Monastir terre de Tunisie ’ Guido Medina

Le parcours des pêcheurs

74


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

c . Un spectacle de ville

Guido Medina raconte la vie difficile des pêcheurs : Les marins chantent , mais leur chant a le rythme d’une mélopée funèbre . Ils commencent a tirer les filets avec un regard félins plein de douleur , l’effort qu’ils fournissent a rendu leur regard comme devant une vision de mort . Au première vu des thon , ils lancent les harpons « La mer est devenu un abattoir flottant . Les pêcheurs ont leur yeux voilés de sang, leurs visages semblent monstrueux » .

12

Les habitants choisissent des point stratégiques et attend avec impatience le spectacle de pêche . Une richesse de gestes et de paroles dans un atmosphère agitées . Les regards sont attirés par tout un ensemble qui danse et oscille sur l’eau . Tout divertit et passionne . « Tous reconnaissent que le spectacle est émouvant, cruel, épouvantable . Et malgré toute l’horreur qui s’en dégage, tous désirent le revoir » Guido medina.

Malgré tout le malheur et la difficulté de la pêché, les marins ont toujours la nostalgie d’y retourné, « ils garderont dans leur âme le souvenir de la terre d’Afrique et de son soleil , le souvenir des amis Arabes » .

13

L’activité de pêche est resté gravé non seulement dans le rocher mais

aussi dans la mémoire des gens .

12 : Guido medina , Monastir Terre de Tunisie 13 : Guido medina , Monastir Terre de Tunisie

Figure 89 : Source : Auteur

75


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

6.5

Les carrière de pierres

Figure 90 : Source auteur

N

Dans plusieurs endroit de l’île, des empreintes montrent un relief gravement accidenté par un fait humain . Lignes, surfaces et volumes décrivent un système de falaises et de terrasses, affirmant la verticale et l’horizontale dans une nouvelle géométrie . Des gestes sure et répétés .

5m

Figure 91 : Coupe 1 , Source : Auteur

D’après une étude géotechnique faite en 2010 par un groupe de géographes, les anciennes carrières ont fourni des pierres de construction du pliocène. On distingue deux 1

types sur les faces de la carrière: Le premier c’est du calcaire sableux fin, utilisé dans la construction de monuments romains et arabes et le 2éme c’est du grès calcaire poreux et de mauvaise qualité pour la construction.

76


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

L'extraction de ces pierres a commencé à l'époque romaine. Les Romains exploitaient les carrières avec des outils en acier permettant l'extraction de blocs de plusieurs niveaux. Au huitième siècle, les ouvriers arabes des carrières ont continué l'extraction de la pierre en utilisant la même technique, mais ils ont produit des blocs de petite et moyenne taille. Des mesures statistiques ont été effectuées sur les faces des carrières et sur les murs du Ribat afin de comprendre le degré de conformité entre les dimensions des blocs extraits et ceux utilisés pour la construction, et finalement de tenter de dater les carrières et la construction des Ribat.

« L’enquête menée sur les constructions anciennes et musulmanes situées sur l’île de Sidi Ghedamsi, dans la ville de Monastir et dans le quartier révèle que la plupart de ces constructions (le Ribat, la mosquée et Qasr Sidi Dhwib) ont été construits avec des pierres extraites des carrières situées sur l’île » . ME Gaied, A geoarchaeological study of the ancient quarries of Sidi Ghedamsy Island

Les marques laissées sur les faces des carrières sont un témoignage important concernant la technique d’extraction en carrière utilisée par les ouvriers des carrières pour extraire les pierres.. En raison d’absence de documents précis, il est difficile de déterminer le type d’outils utilisés pour réaliser ce type d’opération dans les périodes antiques .

Figure 92 : source auteur

77


II.6 Le temps créateur d’empreintes à l’île de Ghedamsi

Synthèse : inspiration des empreintes

Le mausolée :

La spiritualité

Empreinte spirituelle

La pureté

Un idéel

La mémoire

L’identité

La mémoire collective

L’imagination

Le signalétique

Élément symbolique

L’orientation

La découverte

Les séquences

L’ouverture

L’horizon

Le site archéologique : Empreinte archéologique/ historique

L’usine du thon : Empreinte économique/ historique

Le haut fourneau en ruine :

Le paysage : Empreinte paysagère

78


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

« Un projet, ce n’est jamais un objet qui se pose dans son contexte. C’est un esprit, une anecdote qui émerge du lieu. C’est cette méthodologie-là de recherche qui vient finalement faire le projet. C’est ce qui nous permet d’intégrer le bâtiment, comme s’il était déjà là. »

Lina Ghotmeh

79


Figure 93 : Source : Archdaily.com

80


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.1 Sur l’empreinte d’une cale sèche Le musée maritime danois a été conçu en 2013 par le groupe d’architecte BIG au Danemark avec une surface de 15700

m² . Le musée fait partie de l'initiative « Kulturhavn

Kronborg »

:

un

programme visant à apporter des attractions

culturelles

au

port

de

Helsingør . Figure 94 : Source : Archdaily.com

7.1.1 Présentation du contexte Le Musée a trouvé sa place dans un contexte historique et spatial unique . Entre l’un des bâtiments les plus importants du Danemark . C’est dans ce contexte que le musée a fait ses preuves dans la compréhension du caractère de la région et en particulier du château de Kronborg. Comme un musée souterrain dans une cale sèche.

Le château de kronborg : sur un point stratégique face à la Suède. Il a été inscrit en 2000 sur la liste du patrimoine mondial . Ce château de la Renaissance, dont la construction a débuté en 1574, a joué un rôle important dans l'histoire de l'Europe du Nord

Le projet

Le centre culturel Kulturværftet : Le centre a été créé en 2010 dans les bâtiments de l'ancien chantier naval Helsingør Værft ou Elsinore. Kulturværftet fait partie de Kulturhavn Kronborg , un projet de la ville de Helsingør visant à sortir de l'ère industrielle et à entrer dans un nouveau chapitre de la ville. 81


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.1.2 L’intégration au contexte Pour des raisons de proximité de château du kronborg , toute construction est interdite pour ne pas perturber la perspective vers le château . Le projet doit absolument être sous terrain . L’architecte a choisi une « cale sèche comme » site d’intervention .

Figure 95 : Source : Archaily.com

Devenir visible dans l’invisible Comment rester invisible et lisible à la fois ? En s’émergeant autour de la cale le musée est resté invisible , s’intègre parfaitement a son milieu urbain et ne perturbe pas la perspective vers

le château . D’autre part, pour s’exposer et assurer son apparence, un pont réservé au public traverse la cale de direction vers le château, des escaliers donnent directement vers la cale sèche et finalement l’entrée du musée se fait par deux pentes douces .

Pont vers le château

Escaliers vers la cale sèche

L’entrée du musée

Figure 96 : Source : Archaily.com

82


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Figure 97 :Plan masse , Source : Archaily.com

7.1.3 Valoriser le vide En associant le programme du musée à l’ancienne cale sèche , l’architecte a préservé sa structure patrimoniale tout en la transformant en une cour apportant la lumière au cœur du musée submergé sous forme des galeries qui tournent autour, tout en conservant les murs de la cale qui datent de 60 ans . Le vide est devenu un générateur d’espace , un vide fonctionnel . Les habitants de Helsingør l'appellent - un espace vide qui fonctionne comme une inversion d'un bâtiment public .

Plein

Vide

Les murs de la cale

Figure 98 :Plan du niveau 1 , Source : Archaily.com

83


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

- Attraction des fonctions . - Structurant le musée . Un vide articulateur

Un vide

- Assurer la dualité entre passé et présent .

Renforcement du vide

→ Devenir un plein .

Figure 99 : Renforcement du vide, Source : Auteur

7.1.4 Franchissement des limites

Le mur de la cale existant été franchi par les rampes d’accès et par les ouvertures qui donnent sur la cour . La limite de la cale sèche n’était pas un obstacle , elle est modifiable selon le besoin et l’esthétisme voulu par l’architecte . Figure 100 : Source : Archaily.com

7.1.5 La dualité entre passé et présent Différentes interprétations ont été attribuées à la conception, afin de réaliser le lien entre le passé et le présent, traduites architecturalement par :

Le choix des matériaux : Face à la rigidité du béton de la cale, l’architecte a choisi des matériaux lisses , brillants, transparents afin de différencier l’ancien et le nouveau pour assurer cette dualité entre le passé dur et le présent brillant .

Figure 101 : Source : Archaily.com

84


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Le mariage des matĂŠriaux , rigide , lisse

Figure 102 : Source : www.yatzer.com

85


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.2 Amphithéâtre en plein air : Cloud Tower En mai 2005 ‘la prochaine entreprise’ a remporté

le

concours

pour

une

restructuration contemporaine du parc

historique et pour un amphithéâtre à ciel ouvert

à

Grafenegg, Autriche

.

L’amphithéâtre a été conçu comme un point de repère, un attracteur du parc, mais également un espace de spectacle exceptionnel pour la musique classique

Figure 103 : source : www.archiweb.cz

pendant la saison des festivals en été .

7.2.1 L’intégration au site et au contexte Au parc du château de Grafenegg qui a presque 250 ans, chaque période a laissé quelque empreinte . L’amphi fait partie d'un champ relationnel, recontextualisant les éléments existants de l'ensemble . Grâce à la configuration topographique ‘la dépression du relief’, l’amphithéâtre s’intègre parfaitement dans le paysage . Il réinterprète les éléments formels du jardin paysager avec un jeu de perspective, d’ouverture et de fermeture .

1 : L’amphithéâtre 2 : ‘‘Große Senke‘‘ : La grande dépression du relief 3 : Le château 4 : La porte noire 5 : La nouvelle entrée 6 :Salle de concert de l'école d'équitation

Figure 104 : plan de situation, source : www.archiweb.cz

86


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.2.2 Fonctionnalité et circulation Venant de l’entrée principale, le visiteur est invité à procéder par la silhouette du toit de la scène,

visible derrière un monticule artificiel . Il se trouve face a deux entrées : la première en pente vers les gradins supérieurs . La deuxième, en s'immergeant dans l'incision, l’individu traverse cet espace profond et étroit jusqu’à se trouver dans la vaste arène de l'auditorium . De l’autre coté, se trouve l’entrée privée de l’arrière scène .

2

1

Figure 105 : Source : www.archiweb.cz

Les gradins du niveau supérieur

2

1

Les gradins du niveau inférieur La scène L’arrière scène

Entrée privée

Figure 106 : plan , source : www.archiweb.cz

87


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

le toit de la scène

Le tunnel vers l'arène de l’amphithéâtre Gradins supérieurs

Plateforme Figure 107 : Coupes, source : www.archiweb.cz

Les gradins sont devisés en deux niveaux par une plateforme de distribution . Ils continuent et s'entrelacent avec les courbes du niveaux d’une manière fluide . Les matériaux ont été choisis pour souligner le caractère à ciel ouvert du site et renforcer le lien entre la structure bâtie et le paysage. Ils sont accessibles même en l'absence d'événement et peuvent être utilisés pour se détendre ou pour un pique-nique.

7.2.3 La signalétique

Figure 108 : Coupes, source : www.archiweb.cz

En s’emmargeant dans l’inclinaison l’amphithéâtre ne serais plus visible de loin . Donc, l’architecte a conçu le toit de la scène comme un élément signalétique, un objet sculpté . Suspendu audessus du paysage, il est placé parmi les groupes d'arbres comme s'il en était un de plus .

La surface métallique brillante à l'extérieur reflète le ciel et les arbres, transformant le toit en une tour à nuage .

Figure 109 : Le toit de la scène, source : www.archiweb.cz

88


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.2.4 L’acoustique La règle de base de l'acoustique pour les scènes en plein air, "ce que vous voyez est ce que vous entendez" . La forme des gradins comme deux bras tendues joue le rôle d’un récepteur du son . Avec leur formes semi circulaire brisée, l’angle des marches de gradins qui ne dépasse pas le 30% et le choix des matériaux , le son se propage parfaitement . C’est le même principe des amphithéâtre grecs

Le champ de propagation du son Surface absorbante

Figure 110 : La structure du toit de la scène, source : www.archiweb.cz

Surface réfléchissante

Le toit de la scène est une surface réfléchissante du son vers les spectateurs, construit

avec

des

matériaux

Enveloppe en acier

réfléchissants tel que l'acier , qui réfléchit la

plus

grande

partie

des

ondes

acoustiques émises . L’amphithéâtre présente une acoustique très différente

Structure en charpente métallique

selon qu'il est comble ou vide , car les sièges vides réfléchissent les ondes sonores alors que les spectateurs les

Structure en béton armé

absorbent .

Figure 111 : La structure du toit de la scène, source : www.archiweb.cz

89


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Synthèse : Le musée maritime danois :

Synthèse de l’analyse :

Concepts : L’empreinte maritime sous la forme d’une cale sèche est le générateur d’un projet architectural communicant et respectant son milieu : * Une continuité avec l’urbain : le parcours

* Une mixité de traitements ( forme, matériau, lumière ) * Le dialogue entre présent et passé Amphithéâtre en plein air : Cloud Tower

Synthèse de l’analyse :

Concepts : Profitant de la dépression du relief existante pour la conception d’un amphithéâtre dans le but de retrouver la dynamique du parc historique : * Un lieu ouvert sans limite tangible * Un élément signalétique fait marquage dans le paysage * Symbiose entre architecture et végétation 90


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.3 L’intervention dans l’île de Ghedamsi Le projet consiste à proposer un moyen de matérialiser et mettre en valeur les empreintes accumulées sur l’île de Ghedamsi . L’approche préconisée vise, par la reconnaissance de l’ampleurs de ces empreintes, à préserver et à interpréter l’esprit unique du lieu dans des interventions paysagères et architecturales . Les empreintes deviennent moteur de créativité contemporain .

7.3.1 Le parcours séquentiel Un Parcours dans toute l’ile vise a guider le visiteur avec une succession de séquence paysagère ainsi qu’une sorte de voyage à travers le temps ponctué par les empreintes .

Cette promenade est un espace public non très programmatique . Les visiteurs ont la liberté de s’approprier les lieux . Ils peuvent alors se laisser emporter par le plaisir de découvrir et d’explorer; de se laisser flâner en traversant des séquences d’expériences diverses formées par les empreintes en relation avec leurs paysage . Chaque séquence du parcours est ponctué par une station. Les typologies de montage serons différentes selon l’empreinte, la mémoire du lieu et le paysage . Ayant pour objectif : • Se reposer / s’assoir • Contempler le paysage • Découvrir l’empreinte • Descendre vers la mer ( pour pêcher, baigner, …,etc. )

Figure 110 : Croquis d’ambiances , source : Auteur

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II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Station de contemplation

Station d’information sur le fort Station de contemplation Avec un accès à la mer

Stations de repos Une structure légère, transparente, en combinaison avec la végétation existante pour ne pas perturber la spiritualité autour du mausolée Station de contemplation

Station de contemplation

Avec un accès au grottes Avec un accès à la mer ( Vers Hamem bent el soltane )

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II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Figure 110 : montage photos , source : Auteur

93


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

7.3.2 Le projet Dans le point d’ancrage le plus important le projet architectural prend place . Le projet fait partie du parcours .

Niveau +13m

Niveau de la mer

Figure 110 : Croquis , source : Auteur

Un point de rencontre entre deux finalités de parcours : • le premier est celui d’un professionnel • Le deuxième est celui d’un visiteur

L’empreinte de l’usine de thon est un creux dans le relief , un vide rempli de vie et de richesse des choses qu’il a vécu et qui l’entourent avec lesquelles il communique .

Un vide

=

Plein de vie

Un potentiel raté

• Une empreinte qui s’apprête être un amphithéâtre marin

Figure 110 : Croquis , source : Auteur

94


II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Le programme : Un amphithéâtre marin + un centre culturel + un musée de l’histoire de l’île : -

Des salles d’expositions temporaires et perméantes .

-

Exposition à l’extérieur .

-

Une salle de polyvalente .

-

Des clubs pour les jeunes

-

Un espace de restauration

* Dualité entre existant et intervention Pour assurer la dualité il faut que l’intervention ne camoufla pas l’empreinte initiale .

L’amphithéâtre s’articule au creux existant : • Laisser apparaitre la pierre naturelle des surfaces verticaux : exposer le passé • Réutiliser les pierres existantes sur site au niveau des gradin : un mélange entre béton et pierre . * La continuité Le volume bâti sera conçu avec des parois horizontaux blanches, un plan libre avec des cadrages dans le paysage . L’horizontalités des parois accentuent le dégagement et l’ouverture vers la mer . Malgré la rigidité du béton , le projet semble flotter .

Ocre Une limite Blanc Transparent

Figure 110 : Croquis , source : Auteur

L’intervention ne doit pas être massive, les parois horizontaux ne doivent pas dépasser l’auteur du mausolée .

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II.7 L’architecture et les empreintes du temps

* Le symbolique Pour faire une connexion visuelle avec la ville , un observatoire qui s’élève en hauteur en continuité avec les ruines existantes . Non seulement il marque le projet, il symbolise les hauts fourneau de l’ancienne usine .

Figure 110 : Croquis , source : Auteur

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II.7 L’architecture et les empreintes du temps

Esquisse du projet :

La mer

La mer

Entrée de l’amphithéâtre Entrée du centre culturel Le musée de l’histoire en partie enterré .

97


Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

Conclusion générale C’est la question du lien entre architecture et empreintes du passé que déroule ce mémoire . Plus précisément de prêter attention à l’identité d’un lieu à travers l’architecture afin de rendre compte de l’image que celui-ci communique et son rapport avec la mémoire incarnée .

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Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

BIBLIOGRAPHIE Paul Ricœur . La mémoire, l’histoire, l’oubli . (1913-2005) Halbwachs Maurice . La mémoire collective. (Paris, 1957 ,Alpin Michel ) Norberg-Schultz Christian. Genius loci : paysage, ambiance, architecture. ( 1981) Norberg-Schultz Christian. L’art du lieu. ( Paris , 1997 ) Anne Cauquelin,. L'invention du paysage. (Paris, 2000 ) Ovide . Les métamorphoses .Traduction de G.T Vilensave en 1806 . (2005) Kenneth Frampton . Towoard a critical regianalism six points for an architecture of resitance .(1981)

Linda Leblanc, Jacques Coulon . Paysages . (1993) Augustin Berque, Être humain sur la terre . (1996) Suzanne Paquet, Le paysage façonné (1997) Pierre Sansot, identité et paysage (1983) Guido Medina . Monastir Terre de Tunisie Mohamed Bergaoui . Monastir. Fragments d'histoire Mohamed Salah Sayadi . Monastir essai d’histoire sociale du XIXéme siécle (Tunis,1979)

WEBOGRAPHIE - ‘‘Quelles problématiques de la trace’’, alexendre serres, PDF - “La sémiotique de l’empreinte”, in Sense and sensibility, P. Violi & M.P. Pozzato, Milan, 2003, PDF - expositions.bnf.fr : http://expositions.bnf.fr/paysages-francais/grand/pay_I_015b.php - books.openedition.org : Pour une poétique de la trace : reste d’un tout ou insaisissable scansion ? Paule Plouvier

CONFÉRENCES ET FILM ‘‘L’ile de Ghedamsi entre passé et présent ’’ , un film de Walid Ben Fraj ‘‘ Lumiére sur l’histoire arabo musulmane de Monastir ’’ , Riadh Mrabet ‘‘ Valorisation du patrimoine des ilots de Monastir et particulièrement el Ghedamsi dans le tourisme culturel ’’ , Nabil Kallala

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Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

TABLE DES FIGURES Figure 1 : l’ampleur de l’empreinte , source : Auteur , page 14 Figure 2 : l’iceberg sémiotique , source : fr.slideshare.net/ , page 15 Figure 3 : Collage personnel , page 17 Figure 4 : Schéma personnel , page 18 Figure 5 : Collage personnel , page 19 Figure 6 : Les formes de l’empreintes possible , source : Auteur , page 20 Figure 7 : Le fort d’Espagne , source : Mixmag.net , page 20 Figure 8 : Site historique de Dogga , source , page 20 Figure 9 : Batailles d'Artois : Crête de Vimy, lieu historique national canadien , page 21 Figure 10: le bunker avant intervention, source : e.architect , page 22 Figure 11 : Source : e.architect , page 22 Figure 12 : le bunker après intervention ,source : e.architect , page 22 Figure 13 : source: www.detailsdarchitecture.com , page 24 Figure 14 : Source : www.detailsdarchitecture.com , page 24 Figure 15 : Source : www.detailsdarchitecture.com , page 24 Figure 16 : La structure en verre : Source : www.detailsdarchitecture.com , page 25 Figure 17: définition de paysage, Source: Auteur , page 26 Figure 18 : Source : www.christopheguery.com , page 27 Figure 19 : Source : tunisie.niooz.fr , page 28 Figure 20 : Les piscines de leça , source : Archdaily.com , page 29 Figure 21 : coupe sur les piscine , source : Archdaily.com , page 29 Figure 22 : Source : archdaily , page 29 Figure 23 : temporalité désigne art personnalisée , source : pinterest , page 30 Figure 24 : source : google image , page 31 Figure 25 : Ouvrages d’art et paysages en montagne 1984-1986 , Source: http://expositions.bnf.fr , page 32 Figure 26 : Œuvre Eleven Blowups, source : http://sophieristelhueber.blogspot.com , page 33 Figure 27 : Robert Smithson, Asfalt on eroded cliff, 1969. Source : https://journals.openedition.org , page 34 Figure 28: Une page typique du palimpseste d'Archimède , source wikipedia , page 35 Figure 29: schéma esprit du lieu , source auteur , page 36 Figure 30: esprit du lieu , source : Google image , page 37 Figure 31 : Le palimpseste architectural , source : , page 39 Figure 32 : Schéma du synthèse , Source : Auteur , page 40 Figure 33 : Photo aérienne de l’île, source : Facebook , page 43 Figure 34 : vue aérienne de la ville de Monastir, source : fr.wikipedia.org , page 44 Figure 35 : Situation géographique , source : google maps , page 44 Figure 36 : composition et développement de la ville de Monastir , source : maps avec modification , page 45 Figure 37 : Photo de l’ile de Ghedamsi , source : Auteur , page 46 Figure : 38 plan de situation , source : Maps avec modification , page 46 Figure 39 : Source : Wikipédia.com , page 47 Figure 40 : Source : Wikipédia.com , page 47 Figure 41 : Source : Wikipédia.com , page 47 Figure 42 : Source : Google maps avec modification , page 48 Figure 43 : Coupe , source : Auteur , page 48

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Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

Figure 44 : la voie qui mène vers l’ile, source : Auteur , page 49 Figure 45 : Source : maps avec modification , page 49 Figure 46 : Coupe sur la voie , source : Auteur , page 49 Figure 47 : L’entrée de l’ile, source : Auteur , page 50 Figure 48 : Coupe schématique, source : Auteur , page 50 Figure 49 : L’entrée de l’île, source : Auteur , page 50 Figure 50 : Monastir 1930 , source : journal photo de Mr Amor Harzallah , page 51 Figure 51 : Monastir 2019 , source : Auteur , page 51 Figure 52 : Deux Houanets jumelés , source : Auteur , page 52 Figure 53 : Ruines du Ribat Abou el jaed , source : Auteur , page 52 Figure 54 : Source : Auteur , page 52 Figure 55 : Source : google maps avec modification personnelle , page 53 Figure 56 : Parcours séquentiel sur l’île ,source : Auteur , page 55 Figure 57 : Le paysage ,source : Auteur , page 56 Figure 58 : Plan 1 des grottes jumelées, source : Auteur , page 60 Figure 59 : Plan 1 des grottes jumelées , source : Auteur , page 60 Figure 60 : Hanout 3 , source : PDF atlas préhistorique de la Tunisie , page 60 Figure 61 : Coupe 2 Hammem bent el soltane, source : Auteur , page 61 Figure 62 : Houanet de l’ile el westania , Monastir 1890 , Source : pdf atlas préhistorique de la Tunisie , page 61 Figure 63: Le mausolée de Ghedamsi, source : Auteur , page 62 Figure 64 : Plan de situation du mausolée , source : Auteur , page 62 Figure 65 : Coupe schématique , source : Auteur , page 62 Figure 66 : Plan , source : Auteur , page 63 Figure 67 : Source : Auteur , page 63 Figure 68 : schéma de verticalité , source : Auteur , page 63 Figure 69 : vestige du ribat Abou Al Jaed , source wikipédia , page 64 Figure 70 : Plan du ribat, source : livre , page 64 Figure 71 : L’emplacement de l’usine , source : Auteur , page 65 Figure 72 : Photo ancienne de l’usine, source : Livre ‘Monastir terre de Tunisie ’ Guido Medina , page 65 Figure 73 : Haut fourneau en ruine , source : Auteur , page 66 Figure 74 : Plan de l’existant , Source : Auteur , page 66 Figure 75 : Des Coupes sur le relief , source : Auteur , page 67 Figure 76 : Source auteur , page 68 Figure 77 : collage personnel , source : Auteur , page 68 Figure 78 : Source : Auteur , page 69 Figure 79 : Coupe , source : Auteur , page 69 Figure 80 : Source : Auteur , page 69 Figure 81 : Coupe, source : Auteur , page 70 Figure 82 : Source : Auteur , page 70 Figure 83 : la cale rouillée , source : Auteur , page 70 Figure 84 : Plan masse , source : ‘Monastir essai d’histoire sociale du XIXéme siécle ’ , 1979, Mohamed Salah Sayadi , page 71 Figure 85 : Coupe schématique, source : Auteur , page 71 Figure 86 : la scène de pêche du thon traditionnelle, source : Livre ‘Monastir terre de Tunisie ’ Guido Medina , page 72 Figure 87 : Le Hangard, source : Livre ‘Monastir terre de Tunisie ’ Guido Medina , page 72 Figure 89 : Source : Auteur , page 73 101


Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

Figure 90 : Source auteur , page 74 Figure 91 : Coupe 1 , source : Auteur , page 74 Figure 92 : source : Auteur , page 75 Figure 93 : Source : Archdaily.com , page 78 Figure 94 : Source : Archdaily.com , page 79 Figure 95 : Source : Archaily.com , page 80 Figure 96 : Source : Archaily.com , page 80 Figure 97 :Plan masse , source : Archaily.com , page 81 Figure 98 :Plan du niveau 1 , source : Archaily.com , page 81 Figure 99 : Renforcement du vide, source : Auteur , page 82 Figure 100 : Source : Archaily.com , page 82 Figure 101 : Source : Archaily.com , page 82 Figure 102 : Source : www.yatzer.com , page 83 Figure 103 : Source : www.archiweb.cz , page 84 Figure 104 : plan de situation, source : www.archiweb.cz , page 84 Figure 105 : Source : www.archiweb.cz , page 85 Figure 106 : plan , source : www.archiweb.cz , page 85 Figure 107 : Coupes, source : www.archiweb.cz , page 86 Figure 108 : Coupes, source : www.archiweb.cz , page 86 Figure 109 : Le toit de la scène, source : www.archiweb.cz , page 86 Figure 110 : La structure du toit de la scène, source : www.archiweb.cz , page 87 Figure 111 : La structure du toit de la scène, source : www.archiweb.cz , page 87 Figure 112 : Croquis d’ambiances , source : Auteur , page 89 Figure 113 : collage Contemplation du paysage , source : Auteur , page 91 Figure 114 : Croquis , source : Auteur , page 92 Figure 115 : Croquis , source : Auteur , page 92 Figure 116 : Croquis , source : Auteur , page 93 Figure 117 : Croquis , source : Auteur , page 94

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Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

TABLE DES MATIÈRES : DÉDICACE ……………………………………………………………………..……………………………..3 REMERCIMENT……………………………………………………………………………………………...3

INTRODUCTION DU SUJET ………………………………………………………………………..….6 PROBLEMATIQUE…………………………………………………………………….……………..…….7 METHODOLOGIE………………………………………………………………………………..……..…..8

Partie I : L’empreinte , contre l’oubli Introduction …………..…………………………………………………………………………………11 I .1 La trace en tant que empreinte ………………………………………………12 1.1 Qu’est ce qu’une trace ? …………………………………………………………………..……12 1.1.1 Étymologie et histoire du terme………………………………………………..……12 1.1.2

Une empreinte ………………………………………………………………………….13

1.2 La sémiotique de l’empreinte ………………………………………………………………..15

I.2 L’empreinte un support de mémoire………………………………………….…..…16 2.1 La notion du mémoire collective ………………………………………………………......16 2.2 Un lieu de mémoire , mémoire du lieu……………………………………….…………….18

I.3 La manifestation de l’empreinte…………………………….……………………...…20 3.1 L’empreinte historique …………………………………………………………………………20 Exemple du Bunker 599 ……………………………………………………………..……....22 3.2 L’empreinte économique ……………………………………………………………………..23 3.2.1 La patrimonialisation de l’industrie………………………………………………….23 3.2.2 L’usine en parc public …………………………………………………………………...24 3.3 L’empreinte paysagère …………………………………………………………………….…..26 3.3.1

La notion du paysage …………………………………………………………………26

3.3.2 Un paysage façonné par l’homme ………………..………………………………..27 3.3.3 Un paysage façonné par la nature …………………………………………………..28 Exemple d’intervention : Les piscines de Leça ………………………………………29 103


Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

3.3.4 une œuvre a déchiffrer ………………………………………………………………....30 Valeur esthétique …………………………….………………………………………….....30 Valeur temporelle …………………………….………………………………………….....30 3.3.5

Un abondant - une douleur …………….…………………………………………..31

3.3.6

Le paysage et l’entropie …………….………………………………………………34

I.4 Le lieu un palimpseste d’empreintes …………………………..…………..…35 4.1 C’est quoi le palimpseste ? ……………………………………………..………………….…35 4.2 Le génie du lieu « GENIUS LOCI » …………………………………………..…………..…36 De la perte de l’ordre à la perte du lieu ……………………………..…………………....37 4.3 Le palimpseste un filtre contemporain …………………………………………………….39 Synthèse ……………………………………………..…………………………………………..….…40

Conclusion ……………………………………………………………………………………………….…41

Partie II : Empreintes du lieu , lieu d’empreintes Introduction …………………………………………………………………………………….………...….42

II.5 À la découverte de l’île de Ghedamsi, Monastir ……..………………………43 5.1 Présentation générale ……………………………………………………………………..…..44 5.1.1

Situation géographique………………………………………………………………44

5.1.2

Le tissue urbain ………………………………………………………………..……..45

5.2 Rencontre avec l’île ……………………………………………………………………..………46

5.2.1 Position particulière ……………………………………………………..…………...47 5.2.2 Le chemin vers l’ile ………………………………………………………..………....48 5.3 Historique ………………………………………………………………………………………....51 5.3.1 Relation avec le bord ……………………………………..………………………..…51 5.3.2 Occupation historique ………………………………………………………………..52 5.3.3 Le palimpseste d’occupation……………………………………………….……….53 5.4 L’état actuel ……………………………………………………………………………………...54

Conclusion ……………………………………………………………………………………………..…..56

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Chapitre 7

Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

II.6 Le temps créateur d’empreinte a l’ile …………………………………….…58 6.1 La civilisation des Houanets ……………………………………………………………….60 6.2 Le mausolée de el Ghedamsi ……………………………………………………………….62 La mémoire du lieu …………………………………………………………………………….63 Retour à l’histoire ……………………………………………………………………………….63 Le lieu favorise la spiritualité ………………………………………………………………..63 6.3 Le Ribat Abou El Jaed ……………………………………………………………………………64 6.4 L’usine de thon …………………………………………………………………………………..65 6.4.1 Le relief remodelé , cicatrisé ………………………………………………………..66 6.4.2 La douleur du relief …………………………………………………………………..68 a. Un paysage à traces ……………………………………………………………………68 b. Entre naturel et artificiel ……………………………………………………………..69 c. Les déchets industrielles …………………………………………………………….70 6.4.3 La disparition de la vie………………………………………………………………71 a. Le choix de l’emplacement …………………………………………………………71

b. Le déroulement de la scène de pèche …………………………………………..72 c. Un spectacle de ville ………………………………………………………………….73 6.5. Les carrière de pierres ………………………………………………………………………74

Synthèse …………………………………………………………………………………………..………..76 II.7 L’architecture et les empreintes du temps ………………..……………….77 7.1 Sur l’empreinte d’une cale sèche …………………………………………………………….79 7.1.1 Présentation du contexte ……………………………………………………………..79 7.1.2 L’intégration au contexte ……………………………………………………………..80 Devenir visible dans l’invisible ……………………………………………………..80 7.1.3 Valoriser le vide ………………………………………………………………………….81 7.1.4 Franchissement des limites …………………………………………………………82 7.1.5 La dualité entre passé et présent …………………………………………………..82 Le mariage des matériaux , rigide , lisse ………………………………………..83 7.2 Amphithéâtre en plein air : Cloud Tower ………………………………………………..84 7.2.1 L’intégration au site et au contexte …………………………………………..…..84

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Sur les empreintes de l’île de Ghedamsi

7.2.2 Fonctionnalité et circulation ………………………………………………………...85 7.2.3 Le signalétique …………………………………………………………………………..86 7.2.4 L’acoustique …………………………………………………………………….………..87 Synthèse…………………………………………………………………………………………………..88 7.3 L’intervention dans l’île de Ghedamsi …………………………………………………….89 7.3.1 Parcours séquentiel…………………………………………………………………….. 89 7.3.2 Le projet …..............................................................................................92 Le programme ………………………………………………………………………….93 Dualité entre existant et nouveau ………………………………………………..93 La continuité …………………………………………………………………………….93 Le symbolique ………………………………………………………………………….94 7.3.3 Esquisse du projet ………………………………………………………………………95

Conclusion générale…………………………………………………………….....................…..96

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………..97 WEBOGRAPHIE …………………………………………………………………………………………..…97 CONFÉRENCES ET FILM ………………………………………………………………………………..97 TABLE DES FIGURES ………………………………………………………………………………………98 TABLE DES MATIERES …………………………………………………………………………………….101

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Session Juin 2019 107


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