Freckle magazine

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7 €

décembre 2014

freckle n°0

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LETTRE OUVERTE

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LETTRE OUVERTE

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EDITO

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edito Tout commence par quelques points sur une page blanche. Qui se transforment en motifs. Qui se transforment en mots. Freckle (tâche de rousseur en anglais) est un magazine de partage d’inspirations, de belles images. Être inspiré permet de nous transporter vers de nouveaux horizons, de donner des idées, de créer. C’est dans cette optique que s’inscrit ce magazine. L’évasion. Car il est important, en matière de mode, de réfléchir par soi même. Il y a tellement d’informations, tellement de magazines, de nouvelles tendances à chaque saisons. Des idées que l’on fait germer en regardant autour de soi, dans la rue, dans la nature, les films. Porter un sac dont la couleur nous a été inspirée par un bouquet de fleurs fraiches. L’inspiration directe du monde extérieur. Celle qui n’a pas été digérée, façonnée par un créateur. Mais tout droit sortie de notre imaginaire. Loin de se prétendre «donneur de leçons de tendances» ou «déchiffreur de la mode», Freckle ausculte la mode de manière curieuse. Etant un magazine de mode avant tout, il est évident que je met un accent dessus. La mode est un outil pour créer, s’exprimer. Elle est le pinceau avec lequel on peint la toile de notre propre style, notre identité visuelle. Je pense qu’à défaut de la «suivre», il faut en longer le chemin, et se forger son propre goût. Les pages «tendances» de mon magazine sont plutôt des pages d’inspiration, le but n’étant pas de suivre la tendance de bout à bout, mais de sélectionner ce qui me plaisait dedans, les produits que

je juge même intemporels du fait qu’ils seraient tout à fait portables plusieurs années après avoir été annoncés comme «tendances», qui ne sont pas forcément ancrés dans un trend particulier mais au contraire très versatiles. Le tout étant de bien accorder les choses ensemble, de créer une harmonie, être fidèle à nos goût. Le magazine tente de mettre à l’honneur de nouveau créateurs du monde entier ainsi que ceux qui ont agit dans le passé, la mode étant un éternel ressassement. Dans ce numéro 0, un article est consacré à Elsa Schiaparelli et les innovations qu’elle a apporté au monde de la mode jusqu’à aujourd’hui. Un autre article met la lumière sur Meadham Kirchoff, une marque qui défile à Londres formée par un duo qui créent des vêtements originaux et colorés. Ce dernier est classé dans la rubrique «défilé», car dans chacun des numéros des deux mois post-fashion week (que ce soit couture, prêt a porter ou croisière), une article sera réservé à l’étude analytique d’un défilé qui aura attiré mon attention. Qu’il s’agisse d’une critique ou d’une éloge. Le plus souvent, il s’agira de marques dont on ne parle pas très souvent, car je souhaite garder cet objectif de mettre la lumière sur des jeunes marques prometteuses. Dans chaque nouveau numéro, une page est consacrée à un moodboard du mois: le month-board. Une façon de synthétiser les inspirations et de donner une vue d’ensemble de ce que m’inspire le mois / la saison au lecteur. Les vêtements utilisés pendant les

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LETTRE OUVERTE

shootings se veulent un mélange de gammes de prix, allant du vêtement de friperie très peu cher à des pièces plus haut de gamme; afin de diversifier selon les bourses des lecteurs et ainsi toucher un public plus large. Dans ce tout premier numéro est également inclut un shooting homme, malgré le fait que Freckle cible un public plutôt féminin. Le thème de ce shooting étant le buffalo style, donc dans un univers très androgyne, les tenues sont tout à fait portables par des femmes. Tous les mois, une page nommée «the Photobooth interview» consiste à poser quelques petites questions à une personne qui a participé à la réalisation du magazine (photographe, mannequin, maquilleur, partenaire, etc...) et le faisant participer directement puisqu’il pose devant sa webcam de la façon qu’il souhaite. Comme une sorte de skype avec un ami, transposé sur papier. Le thème principal de Freckle est l’art brut. La mise en page est inspirée d’un carnet, d’un journal intime. Chaque couverture est un collage d’une nouvelle photo sur un fond d’une nouvelle couleur et d’un nouveau motif qui changent tous les mois. Les photos sont collées avec des morceaux de scotch divers et décorés d’autocollants. Ce qui donne à la lecture ce côté intime, cette impression de lire un carnet d’inspiration dans lequel on peut faire sécher des fleurs, coller des images que l’on a découpées, noter ses idées. Une sorte de scrapbooking qui mélange mode, art, et culture.

Tout au long du magazine, cette mise en page «crafty» se retrouve. Aussi bien dans les shootings, qui sont édités de diverses façons (dessin sur photos, collages, scans...), que dans les articles ou les pages shopping. Le tout dans un univers très coloré. Freckle est un magazine mensuel. Un magazine qui se collectionne, du fait de ce motif que l’on retrouve sur la couverture et la tranche qui crée ce signe distinctif une fois les numéros empilés. L’Inspiration Diary est présenté à la façon d’un carnet relié et couvert. Chaque page aborde un thème différent qui m’a inspiré pendant le mois, illustré par des photos et accompagné d’un petit texte explicatif. Il est est détachable pour être éventuellement rangé dans un classeur et ainsi créer un véritable journal à part. Ce qui suggère encore plus la possibilité de collectionner les différents numéro chaque mois. J’espère avec tout ces éléments créer une certaine fidélité de la part de mes lecteursAvec ce magazine, j’ai pu partager mes inspiration, et j’espère de ce fait inspirer les gens qui le liront. A la manière d’une tâche de rousseur sur un visage, Freckle est un magazine qui apparait parmi tant d’autre mais qui espère se démarquer.

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crĂŠdit photo: Thibault Kuhn. Styling by Fay. Model: Alyosja & Ford Paris porte une robe Stella McChintok, des chaussettes Falkes et des chaussures MiuMiu

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sommaire Month board 12 Lettre Ouverte: Elsa Schiaparelli 14 Inspiration: Origines 18 Défilé: Meadham Kirchoff 20 Shooting Glucose 24 Interview: Edgar Sarin 32 Still Life Botanicae 36 Bric à Brac 40 Shooting Sdoppiamento 48 Bric à brac 60 Mode: Tendances 72 Shooting Faussaires 76

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86 Société: les Supermodèles 90 Talent: Faustine Steinmeitz 92 Shooting Backstage 104 Défilé: Miu Miu A/W 15 108 Shooting The line 119 Carnet de tendances 132 Beauté: Corée 136 Ingrédient: Le Miel de Manuka 140 Découvertes: Botanique 144 Cinéma: Queer movies 146 Actualité: Prix LVMH 148 Ours

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MONTH-BOARD

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mayboard

Mois de mai. Mois Rouges,

printanier.

oranges,

Des sillages de

Entre hiver et été.

bleus et verts.

fleurs

dans l’air.

Températures modérées. Une robe en On ose la

sandale

terrasse

et un gilet.

avec des chaussettes.

Un vernis couleur citron. Des A la

soie

glaces

chez Berthillon.

d’un café. Les cheveux décoiffés.

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LETTRE OUVERTE

LETTRE

OUVERTE à:

elsa schiaparelli

elsa, ma chère Elsa, la lettre qui va suivre est un hommage à tout ce que vous avez fait pour la mode. A votre inventivité, votre créativité, votre audace et vos créations toute plus innovantes les unes que les autres. Vous n’êtes plus là pour le voir, mais de là où vous êtes vous devez vous en douter: vous avez inspiré bon nombre de créateurs. Car, Elsa, vous n’étiez pas seulement une couturière, vous étiez un génie. Vous ne ré-interpretiez pas la mode, vous l’inventiez. Votre première «oeuvre», et surement la plus célèbre, a été ce petit pull en maille à motif noeud en trompe l’oeil. Simple mais efficace d’originalité. C’était en 1927, le pull connait un succès fou et même international: il figure dans le Vogue américain qui le qualifie de chef d’oeuvre, et toutes les stars en commandent. Un autre magazine en publie même le patron, sans mentionner votre nom toutefois ! C’est le début de la reconnaissance. Vient ensuite le «mad cap», ce petit chapeau décliné dans une multitude de coloris jusqu’à des teintes criardes, et qui sera tellement recopié que vous en regrettez presque de l’avoir crée. Mais après tout Elsa, ne dit-on pas qu’un créateur copié et un créateur à succès? Vous décidez ensuite d’utiliser des zips pour décorer vos créations. Innovant! C’était bien ça le propre de votre génie: détourner les objets du quotidien. Les années 30 commencent, vous déposez un brevet pour un maillot de bain à soutien gorge intégré pour compléter votre collection de pyjamas de plages et d’accessoires., ornés de motifs variés et originaux tels que des squelettes ou des tatouages de marins. Votre première collaboration artistique s’est faite avec Elsa Triolet pour créer un col14


lier la féminité et l’agréable fluidité d’une jupe à la liberté de mouvement d’un pantalon. Mais vous allez au delà de la forme. Vous cherchez aussi la nouveauté dans la matière. Alors, en 1933, vous développez un tout nouveau tissu: la crêpe de rayonne, pour donner un aspect froissé à vos vêtements. Un an plus tard vous réitérez avec le rodophane, cette matière inédite aussi fragile et transparente que le verre. Les licences aux Etats Unis s’enchainent: Un jour vous décidez de célébrer votre réussite en découpant des articles de journaux qui vous concernent et de les assembler entre eux pour en faire un imprimé. Vous poussez le concept jusqu’à créer vos propre couleurs, la plus célèbre étant le «rose cuisse de nymphe émue» plus connu sous le nom de «Rose Schoking» qui signe votre plus célèbre parfum, dont la bouteille dessinée par Léonor Fini représente les courbes de l’actrice Mae West.

lier en forme d’aspirine. Car il faut le dire, le surréalisme vous a fortement influencé dans vos créations, et vous n’hésitiez pas à collaborer avec de grands artistes de ce mouvement tels que Dali ou Cocteau. Avec Jean Dunand par exemple, vous reprenez le concept de trompe l’oeil pour créer en 1931 une robe avec un plissage peint. Picasso peint des gants sur ses mains? Et bien vous créez des gants en cuir noir à ongles rouges. Dali vous inspire une robe squelette, puis une robe-tiroir ou une robe-homard, un chapeau-chaussure; car après tout pourquoi pas? La mode devient votre terrain de jeu, un moyen de signifier votre gout pour l’art dans vos création loufoques. Robe tablier portefeuille, tailleurs à épaules marquées, forme aérodynamiques... De nouvelles coupes de vêtements voient le jour sous votre coup de crayon inventif. La jupe culotte? C’est vous aussi. Et quel ne fut pas le scandale en Angleterre face à cette nouveauté. Quelle ingéniosité de 15


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LETTRE OUVERTE

Vous serez la première de votre époque à présenter vos collections lors de défilés spectaculaire sur fond musicaux; et surtout à donner une thématique à chacune de vos collections. Tels que le cirque, l’astrologie, les papillons, la musique... En 1946, vous participez à l’emancipation de la femme en créant une garde robe Constellation composée de 6 robes, 1 manteau réversible et 3 chapeau pliables, le tout pour moins de 6kg afin d’être transportables pour le voyage. Vous serez aussi la première couturière, en 1952, à créer une licence pour branche de lunettes griffée Haute Couture, puis pour des lunettes pliables.

nos voisins anglais; et qui aujourd’hui fait partie des pièces à avoir pour la saison. Egalement, la forme de votre parfum Schoking à été reprise maintes et maintes fois, je vous citerez l’une des plus connue qu’est Le mâle de Jean Paul Gautier en forme de buste masculin. Le spectaculaire de vos défilés d’antan est aujourd’hui devenu valeur commune chez certains créateurs (citons par exemple Sonya Rykiel, Alexander McQueen ou Chanel) qui n’hésitent pas à mettre en scène leurs collections dans des lieux et des mises en scènes hors du commun. Je pourrais m’éterniser sur tout ce que vous avez inspiré et apporté à la mode d’aujourd’hui. Et je terminerais, ma chère Elsa, en vous remerciant pour tout ce que vous avez fait. Vous étiez la première et vous le resterez.

Et aujourd’hui? Que reste-t-il de tout ça? Soyez assurée que tout ce que vous avez fait, Elsa, continue d’inspirer les créateurs d’aujourd’hui, et surement ceux de demain. Car nombreux sont-t-ils à reprendre vos idées pour ravir les gardes robes de créations aussi folles et surréalistes de nos contemporaines. Castlelbajac par exemple, avec ses gants-soutien gorge et ses bibis surmontés d’yeux et crânes géants (A/H 2011) ou ses robes à motifs «esquisses» rappelant celles de votre collaboration avec Jean Cocteau. En 2009, c’est Agatha Ruiz de la Prada qui coiffe ses modèles avec des baguettes de pain et reprend à merveille votre robe tiroir inspirée par Salvador Dali. Izaac Mazrahi reprend, en 2009 également, l’idée du chapeau-chaussure et remplace cette dernière par un sac. Diane Von Furstenberg transforme ses sacs en horloges ou en domino. Delfina Deletrez crée tous ses bijoux en s’inspirant du surréalisme, et on retrouve dans ses collections des colliers et broches parés d’insectes, et des boucles d’oreilles en forme de bouches. Quant à Charlotte Olympia et sa consoeur Olympia Le Tan, elles ont fait de leur spécialité l’accessoire surréaliste. Minaudières en forme de croissant ou de brique de lait, chaussures à tête de chat; l’inspiration est évidente. Je vous parlerez aussi du cas de la jupe culotte, qui à votre époque avait choqué

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1. Agatha Ruiz de la Prada A/H 2009 2. derbies en cuir Comme des garcons 3. boucle d’oreille Delfina deletrez 4. Celine P/E 2013 5. minaudiere croissant Charlotte Olympia 6. Prada P/E 2014 7. pull et col Vivetta

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INSPIRATION

origines

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THE PHOTOBOOTH INTERVIEW

David Chicheportiche, 20 ans, photographe de mode & ĂŠtudiant aux Gobelins www.davidchicheportiche.com instagram @davidchiche & @ecoutecherie

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david

la dernière photo prise avec ta webcam ? _il y a 15 jours avec ma meilleure pote. ton emoticone préféré? _ ton site internet préféré? _soundclound ton dernier rêve/cauchemar ? _je me noyais au fin fond de la mer ton endroit préféré à paris? _Bastille si tu étais une personne une journée? _James Franco si tu pouvais vivre dans un film? _Lost in Translation

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DEFILE

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LONDON FASHION WEEK S/S 2015

meadham kirchhoff Edward Meadham & Benjamin Kirchhoff, le duo déjanté de la mode londonienne, on placé leur collection printemps été 2015 sous le signe de la rebellion. Retour sur une collection suprenante.

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eadham Kirchhoff a étonné tout le monde lors de la Fashion Week de Londres en proposant une collection pour le moins surprenante. La marque avait donné des pistes concernant leurs projet en lançant un casting ouvert au public quelques semaines avant le grand show. Mais personne n’aurait pu imaginer quelque chose d’aussi grand. Le casting public s’est concrétisé par une diversité de morphologies, d’ethnies, des hommes, des femmes, le tout se mêlant pour créer une identité androgyne à la collection. L’artiste féministe Arvida Byström, coiffée d’une houppette bleue, ouvrait et fermait le show. Après avoir crée une ligne menswear en 2013, le duo Meadham Kirchhoff a cette fois çi décidé de faire défiler des hommes avec des femmes, pour représenter la communauté LGBT (Lesbian Gay Bisexual Transgender) en signe de rébellion contre l’homophobie.

zines DIY réalisés par des adolescentes solitaires au fond de leur chambre. Le résultat? Des mailles tôlées, grumeleuses et bosselés. Des robes blanches à smocks brodées de pampilles rouges ressemblant fortement à des tampons. Robes de dentelles déchirées portées par dessus des caleçons d’homme à jambes. Chemise volumineuses à la coupe asymétrique, dans un style «pirate» en écho à Vivienne Westwood. Les cheveux étaient sauvages, colorés, relevés en queues de cheval ébouriffées ou en petites tresses ornées de barrettes en plastique «I heart jesus». On pouvait apercevoir des chaussettes hautes accompagnées de chaussures à lacets en cuir de couleur flashy pour terminer les looks situés entre le superhéro et la reine de derby de roller. D’autres chaussures ressemblant à des épluchures de banane ou encore pointues à la manière des chaussures d’elfe, portées avec des collants à patchs donnant au tout un air d’étrange conte de fée. On pouvait clairement imaginer des héroïnes punk, des féministes en colère ou des ados grunge en révolution sexuelle défiler dans ces vêtements. La collection n’était pas grande, mais intense et profonde.

L’inspiration pour cette collection découlait du mouvement appelé «The Riot Girl», un mouvement féministe punk rock né au début des années 90. On pouvait aussi clairement y retrouver cette esthétique propre à la marque inspirée de fan23


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DEFILE

Sur les sièges des invités étaient posés un petit magazine avec des photocopies réimprimés listant les «J’aime/ j’aime pas» du duo Edward et Ben. «Likes: RuPaul, les vêtements girly, Michael Clarke etc.. Hates: Terry Richardson, les hommes qui conduisent des vans blancs, les agents de mannequin, le conformisme etc..» Egalement une note pour remercier Vivienne Westwood pour l’inspiration qu’elle a offert à leur collection, ou encore un «Fuck LVMH corporate fashion». Le duo raconte les inspiration de cette collection joyeusement provocatrice ainsi que les raisons de leur colère. Mais pourquoi cette colère? Pourquoi cracher dans la soupe qu’est la mode, soupe qui les nourrit? Tout simplement car Edward et Benjamin, contrairement à beaucoup de créateurs, se fichent que vous achetiez leurs vêtements. Ils se fichent que vous les aimiez. Ce qu’ils veulent c’est questionner, provoquer, marquer. Cette saison, ils n’avaient rien à prouver en faisant du ‘beau’ car ça ils l’avaient déjà fait avant. Ils ont préférés rendre hommage à «Dame Westwood», la marque anglaise des années 80 BodyMap, ou encore l’artiste Leigh Bowerys. Leur mantra? «Reject everything. Embrace everyone.» . Ils célébrent alors l’histoire des sous-cultures tout en condamnant les éléments problématique d’une industrie de la mode qui tend parfois à oppresser la femme. Bien que très critiqué, le défilé fut l’événement de la semaine.

Comme toujours, Edward Meadham et Benjamin Kirchhoff on choisit un cadre très étudié pour le défilé en imaginant les ruines d’une chambre d’ado délabrée; où étaient disposés au hasard des cadres photos peints de rouge, bleu ou rose pour s’assortir aux vêtements de la collection, autour des meubles cassés, de large tentures en tissus colorés au plafond, ou encore des tampons trempés de peinture... Ces derniers créant une certaine analogie avec la nouveauté de cette collection par rapport aux précédente, comme un nouveau départ: une naissance. Et comme une naissance, cette collection était désordonnée, ou douloureuse à certain moments. Mais le final en valait la peine. Et en les voyant rejeter leur propre travail passé, vous n’auriez pas eu le choix que d’applaudir. Car il faut l’audace et du courage pour faire cela dans un monde ou le féminisme et l’industrie de la mode n’ont rien en commun. 2 semaines plus tard, ce fut Chanel qui remettait le couvert avec son défilé-manifestation où les mannequins brandissaient pancartes et sac siglés «Féministe mais féminine» . Une version bien plus ostentatoire et commerciale que celui de Meadham Kirchhoff, le duo ayant choisit d’utiliser le choc plutôt que le chic pour marquer les esprits. Et c’est ainsi que Meadham Kirchhoff a clos de manière officieuse la fashion week de Londres, nous rappelant à tous ce que la mode anglais avait été et ce qu’elle devrait toujours essayer d’être dans le future: perturbatrice et intransigeante.

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glucose photos: David Godichaud styling: Capucine & Fay hair & makeup: ElĂŠonore Mixay model: Ariel @RY Agency


crop top en résille et collier harnais EBAY.COM boucles d’oreilles FOREVER 21


pull FOREVER 21, harnais EBAY, jupe DAISYSTREET, chaussettes H&M, sandales ZARA


veste en fourrure SUNSHINE, harnais, sac et chaussettes EBAY.COM, jupe AMERICAN APPAREL, chaussures ASOS


maillot de bain WILDFOX COUTURE, manteau NASTYGAL, collier DIY, bracelet et bagues Storenvy



crop top ZARA, harnais EBAY, culotte ACCESSORIZE, serre tête NEW LOOK


robe ZARA, chaussettes et lunettes EBAY, bracelet ETSY


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INTERVIEW

edgar sarin Exposé en ce moment à New York, le jeune francais originaire de Marseille revient sur son parcours et son amour pour l’art.

Vous avez commencé par des études d’ingénieur dont vous êtes d’ailleurs diplômé, comment vous est venue l’idée de vous lancer dans l’art?

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errière le nom d’Edgar Sarin se cache un jeune homme de 25 ans aux allures de jeune mod parisien aux cheveux gomminés. Enfant, il est élevé dans le sud, à Marseille. C’est la bas qu’il commence à vouer un interet particulier à la géométrie et à l’harmonie des formes. Une fois son dimplome d’ingénieur obtenu, il vient alors s’installer à Paris où il entame sa vie d’artiste, entre son stage en cabinet d’architecte et son atelier «la Cavité» rue du Roi de Sicile. Aujourd’hui, il est a la rédaction de son propre journal L’Antichambre de la Substance Rayonnante, et voyage entre Paris, New York et le Chili où il expose. Il décide de revenir sur son parcours pour le moins atypique.

Intrinsèquement j’ai toujours fait ça de mon côté sans le dire à personne. Et c’était un peu une honte en vérité, quelque chose que je n’assumais pas vraiment. Et le fait d’avoir fini mes études, et d’être sorti de cet environement ça m’a donné un nouveau point de vue sur moi même. J’ai pu me voir depuis un nouveau référentiel. Donc c’est pas vraiment une idée de me lancer dans l’art, c’estjuste que je ne pouvais pas faire autrement. A partir du moment où j’étais libre c’était la seule chose que je pouvais vraiment faire. Le milieu de l’ingénierie de vous interessais donc pas en tant que métier? Je ne pouvais pas. Mais d’un autre côté, mon travail actuel c’est aussi de l’ingénierie. Ce que j’essaye de faire avec

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Edgar & Lily McMenamy at Edgar’s place

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INTERVIEW

« Si je ne travaille pas, mes peurs prennent le dessus. »

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ma peinture c’est résoudre des problèmatiques qui sont sociétales. Etudier l’ingénierie ça m’a offert une façon de réflechir, une façon de mettre en ordre les problèmes et ca je l’applique dans mon travail au quotidien. Mais pour moi c’est quasiment la même chose, c’est comme une continuation vous voyez. C’est juste le moyen d’expression qui est différent.

riles capsules» qui sont des oeuvres que j’ai enterrées dans plusieurs parcs de capitales du monde. Le propriétaire de la pelle qui a enterré l’une d’elle recevra une lettre - 7 ans après sa création une lettre révélant l’exact emplacement de la capsule pour qu’il aille la déterrer et l’accrocher à son mur.

En quoi consiste vos oeuvres?

New York, Miami, et bientôt le Chili! est ce que vous ressentez une certaines différence dans la façon dont les gens de différents pays percoivent vos performances?

Mon travail principal c’est mes entités problématiques, c’est à dire mes tableaux. Mais après je tiens à questionner le moyen de présentation d’un oeuvre, ce qui m’intéresse c’est de trouver des nouveaux moyens plutôt que d’aligner toutes les oeuvres sur un mur blanc dans une galerie. Je préfère créer quelque chose de dynamique et qui sert plus l’oeuvre et non simplement son mercantilisme, sa vente. J’appelle mes exposition des «perfusions». Pas des performances. Car je trouve qu’une performance ça a quelque chose de faux, de monté. Tandis que moi, je prend des êtres humains de la vie réelle et je les déplace dans des espaces d’exposition, où on peut les voir. Mais quand ils sont en dehors de cette exposition, ils restent les mêmes. Le but étant de renouveler l’oeuvre dans une galerie.

Y a beaucoup de différence. Je vous donnez l’exemple le plus simple. Une femme enceinte qui fume une cigarette en France c’est tout à fait banal. Aux Etats Unis c’est considéré comme un acte quasi criminel au vu de la société. Et mes expositions c’est pareil, l’appréhension des gens et différente en France qu’aux Etats Unis, car ce n’est pas la même culture, il n’y a pas les mêmes conflits. Comment imaginez vous votre futur? Je ne pourrais pas arrêter mon travail actuel. Mon but c’est de pouvoir me trouver moi même. Si je ne travaille pas, mes peurs prennent le dessus.

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Expliquez nous par exemple le concept de quelques une de vos oeuvres. Par exemple, les «Concessions à perpétuité». Ce sont des boites en bois en forme de toiles qui sont composées avant d’être refermées avec des planches, un marteau, et des clous. Une fois fermées, elles sont enveloppées. Le jour de ma mort, le propriétaire de l’oeuvre recevra une lettre lui demandant de la déballer. Une toute nouvelle composition préservée de l’oeil humain sera donc née avec un nouveau titre et une nouvelle année de création. Un concept que l’on retrouve un peu dans mes «Sté-

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botanicae photos & styling: Fay


Archontophoenix cunninghamia chaussures DEANDRI


ananas comonus sac CARVEN, parfum TOKYOMILK


hyacinthus orientalis sac en cuir et daim CELINE


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BRIC à BRAC

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MARSALA

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CHLOROPHYLLE

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LETTRE OUVERTE

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P A S T E L S

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LAIT 1.

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COPPER

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MARSALA 1.Victoria Beckham S/S 2015 2.chaussures CELINE 3.bougie DIPTYQUE 4.manchette STELLA MC CARTNEY 5.cirage FERRAGAMO 6.rouge à lèvres TOM FORD 7.sac SOPHIE HULME

CHLOROPHYLLE 1.boucles d’oreille FEDERICCA RETORRE 2.pantalon OSMAN 3.chapeau SAINT LAURENT 4.veste MARNI 5.sac 3.1 PHILLIP LIM

PASTELS 1.sac KENZO 2.veste 3.1 PHILLIP LIM 3.crème pour les mains AESOP 4.mug PANTONE 5.baskets NEW BALANCE 6.pantalon STELLA MC CARTNEY 7.sac à dos PROENZA SCHOULER

LAIT 1.crème pour le corps LAURA MERCIER 2.chaussures SIMONE ROCHA 3.boucles d’oreille MALIBU 1992 4.pantalon ADAM LIPPES 5.parfum LE LABO 6.bougie DIPTYQUE 7.soutien gorge ALEXANDER WANG 8.veste DAMIR DOMA

COPPER 1.luminaire UTZON 2.chaise THONETS 3.bougie TOM DIXON 4.horloge KARLSSON 5.table ORNATE 6.cendrier NAMBE

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veste matelassĂŠe irisĂŠe H&M


photos: David Chicheportiche assistant: Simon Alives styling: Fay makeup: Cannelle Ferrari coiffure: BarthĂŠlĂŠmy Joris



manteau cape, veste, pull faux col, chemise, pantalon et derbies BARBARA BUI


col roulé ZARA, caleçon en laine et compensées BARBARA BUI



ensemble BARBARA BUI




pull JW ANDERSON, pantalon BARBARA BUI, chaussures PRIMARK




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LETTRE BRIC à BRAC OUVERTE 1.

PATCH

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LETTRE OUVERTE

70’s

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LETTRE OUVERTE

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LETTRE OUVERTE

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PURE 3.

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LETTRE OUVERTE

NYMPHET

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LETTRE BRIC à BRAC OUVERTE

PATCH 1.pantalon GVGV 2.veste COMME DES GARCONS 3.top TOGA 4.jean TOMMY HILFIGER 5.top YS’ 6.robe KAREN WALKER

70’s 1.lunettes TOM FORD 2.sac PROENZA SCHOULER 3.robe MIU MIU 4.blouson BURBERRY 5.trench GUCCI 6.turban YSL 7.jean STELLA MCCARTNEY 8.boots PRADA

VESTALE 1.clutch CHARLOTTE OLYMPIA 2.robe MISSONI 3.boucles d’oreille PAMELA LOVE 4.bague KIMBERLEY MCDONALD 5.top TOPSHOP 6.escarpins CHARLOTTE OLYMPIA 7.robe SAINT LAURENT 8.cendrier FORNASETTI

PURE 1.top BALENCIAGA 2.mules MARTICIANO 3.collier ANDRA NEEN 4.sac COS 5.robe ADAM LIPPES 6.chaussettes FALKE 7.sac CELINE 8.sandales CEDRIC CHARLIER

NYMPHET 1.robe MIU MIU 2.babies RIVER ISLAND 3.sac CHARLOTTE OLYMPIA 4.baume BURT BEES 5.culotte D&G 6.robe SIMONE ROCHA 7.col VIVETTA

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MODE

carnet de tendances printemps / ete 2015

Qui dit nouvelle saison dit nouvelle tendances. Redondantes, surprenantes ou trop nombreuses, revenons sur celles qui ont attiré notre oeil.

minimale, orientale, asias eventies, tique ou arty, les tendances de l’été

couleurs. Tout comme chez Pucci et Chloé, qui nous entrainnent dans un style très festival avec de longues robes fluides et de l’imprimé tie-and-dye.

prochain nous font voyager aussi bien dans l’espace que dans le temps. Intéressons nous de plus près à celles qui ont marqué les podiums de ce printemps été.

L’autre grand trend de la saison à venir et le minimal chic. Qu’il soit plus sportswear ou «monastic zen», le minimalisme est un trend récurent depuis plusieurs été. Pantalons large, jupes-culotte, vestes kimono; les coupes sont droites, évasées, graphiques. Les matières se font légères et organiques, comme le lin et le coton. Les couleurs sont neutres, du blanc au noir en passant par le beige. La silhouette se fait monacale et d’une basicité étudiée. On resserre le tout par une ceinture de judo et on enfile des sandales plates aux pieds, comme chez Marni et sa collection très largement inspirée par les tenues de sports de combat japonais. Chez Céline, le costume prend des airs de kimonos ceinturé et les chaussons se portent à talons.

L’un des trend majeurs de cet été est le mood seventies. C’est la tendance phare apperçue dans les collections. On peut en dégager deux sous branches: le seventies disco/rock et le seventies beaucoup plus hippie/festival. La femme 70’s se veut Jodie Foster dans «Taxi driver» ou Alie MacGraw dans «Love Story». Chez Louis Vuitton les robes se portent coupe trapèze et en cuir rayé coloré. Chez Saint Laurent c’est le côté rock qui ressort: mini jupe et chemisiers transparents. Acne de son côté la joue plus minimal avec son pantalon pat’ d’eph en cuir. Du côté de chez Dries Van Noten, on la joue plus hippie. Imprimés psychedeliques, fleuris, matières légères et coupes fluides déclinés dans des multitudes de

Que serait un été sans la tendance navy.

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Présente encore et toujours pour ce printemps/été 2015, la femme matelot se la joue plus décontractée. Rayures bien sur, mais également imprimés ancres ou tatouages de marins. Les boutons dorés des cabans viennent se coudre sur les pantalons à pont et les blazers de commandant de bord. Chez Jacquemus c’est la rayure parasol qui débarque, déclinée en rose, jaune ou bleu. Marc Jacobs revisite le costume de la marine, tandis que Chanel lui donne des airs de croisière chic.

soires, mais à vêtements. Le résille nous met en cage pour une silhouette géometrique, en robe façon cuir sm chez Altuzarra, il peut être plus sage porté en blanc chez Céline. Pour ce qui est des couleurs, la combinaison gagnante sera le Noir et Blanc. Apperçu chez Carven en silhouette rétro sportive ou chez Givenchy en amazone zébrée, le noir et blanc est facile à porter et donne le ton chic à toute tenue un peu trop estivale. Le kaki fait son retour comme chaque été. Il est parfois safari, comme chez Ralph Lauren et ses héroines en sahariennes et chapeaux d’exploratrices. Ou plus militaire, comme chez Marc Jacobs qui nous offre une revisite du costume d’officier. Eclatant, carmin, vermillon, verni ou mat: le rouge sera présent. Porté en total look sans pudeur, il est feu ardent en manteau frangé chez Comme des garçons ou en camaïeu chez Jil Sander. Le rouge perd son côté sulfureux et se porte en toutes occasions.

Plus festif et, le thème de l’Oiseau de Nuit a été apperçu sur plusieurs défilés tel que Balenciaga ou Fendi. Robes brodées de plumes ou de franges, matières précieuse, broderies.. On se pare de ses plus beaux atours sans lésiner sur les détails. Les noirs sont sombres et élégants et les matières se font brillantes, voire pailletées. Vestale, presque mystique, la silhouette est longiline, fluide, comme celle d’une fée astrale, Du côté des matières, c’est le jean qui retient l’attention (une fois encore) cette saison. Cette fois çi on privilégiera le côté patchwork pour coordonner avec le trend seventies, comme apperçu chez Tommy Hilfiger. Porté en jupe longue ou en combinaison, il est partout. Et quoi de mieux que d’assortir le jean au jean; comme chez Fendi et son «canadian tuxedo» version bourgeoise. Ou la version plus minimale de chez Kenzo. Le daim est également de la partie. En pantalon flare ou bien en petite robe, il se veut seconde peau. Il suit la grande tendance 70’s et se porte chic et léger. Tantôt en trench chez Gucci, ou en total look veste et short chez Chloé, le daim n’est plus seulement matière à acces-

La nouvelle lubie des créateurs pour cet été c’est l’asymétrique. Les jupes et les robes sont coupées de biais pour laisser apparaitre une jambe sensuelle, comme chez Anthony Vacarello ou Mugler. Une épaule se cache pour laisse la vedette à une autre, ou un pan de jupe se fait plus long devant que derrière. Tourbillons d’informations, overdose d’inspirations; nombreuses sont les tendances qui vont et qui viennent chaque saisons. Attention toutefois à ne pas trop les mélanger au risque de ressembler à un chanteur hippie diplômé de la marine nationale.

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LETTRE OUVERTE

faussaires photos: Pascal Loperena styling: Fay hair & makeup: Jonathan Sanchez models: Kim, Camille, Marie @FORD

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«La persistence de la mémoire» _ Salvador Dali

combishort ASOS; chemise VINTAGE; broche ananas ETSY; sac horloge EBAY; babies TOPSHOP; chaussettes «pansement» EBAY.

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LETTRE OUVERTE

«La grande Odalisque» _ Ingres

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marinière COMME DES GARCONS; jupe-culotte VINTAGE; boots pailletées ASOS.

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«La jeune fille à la perle» _ Vermeer

combishort à col fourrure THIBAULT KUHN; bandeau couronne ASOS; boucles d’oreilles coquillage EBAY.


«Mère à l’enfant» _ Klimt

escarpins «Sleeping beauty» CHARLOTTE OLYMPIA.


Camille: manteau en fourrure rayé et jupe en denim EBAY; top en soie ACNE; sandales paillettées NEW LOOK. Kim: combishort THIBAULT KUHN; bandeau couronne ASOS; derbies à plateforme JEFFREY CAMPBELL, chaussettes EBAY.COM. Marie: manteau en fourrure patchwork et jean ASOS; top ACNE; chaussettes MONKI; sandales ZARA.


«Les Trois Graces» _ James Pradier


«Le cri» _ Munch

étole en fourrure ASOS; top en soie DRIES VAN NOTEN; pantalon ZARA.


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SOCIETE

de supermodels à celebrites Retour sur l’impact des mannequins ` dans l’industrie de la mode et dans la société.

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epuis l’avènement de la figure du m mannequin dans les années 60, beaucoup de chose on changé. Certaines mannequins sont désormais aussi connues que des acteurs ou des chanteurs de renommée mondiale. De la grande top des années 90 à la mannequin «fille de» célébrité de nos jours; la figure du mannequin a évolué. Réseaux sociaux, impact de l’image, magazines; comment ces filles sont passés du rang de simple mannequin à égérie et stars. Nous allons voir comment l’industrie de la mode et de la beauté a transformé ces femmes pour les faire passer de supermodel à célébrités; et quel impact cela peut avoir sur la société.

la société. Twiggy, de son vrai nom Lesley Hornby, fut l’une de ces filles que l’ont rallie au rang d’égérie, d’icône des jeunes filles. On lui reconnaissait ces signes distinctifs (coupe de cheveux courte et surtout son célèbre eyeliner noir) qui lui valaient d’être copiés. Elle montrait aux femmes que oui, il est possible d’être mannequin quand on fait 1m69, qu’on a pas de poitrine et une coupe de cheveux de garçons. Elle cassait ce moule de la mannequin «femme», et de la beauté classique. Et c’est ce qui plaisait aux photographes. Elle fut, tout comme Jean Schrimpton ou Veruschka, une véritable muse pour ces derniers. A l’époque, pour gagner en notoriété, beaucoup de mannequin se mettaient en couple avec des photographes célèbres, qui en faisaient leur muses. On peut retenir par exemple Richard Avedon et Doe, ou David Bailey et Jean Shrimpton, Franco Rubartelli et Verushka ou encore William Claxton et Peggy Moffit. Souvent, ces duos faisaient des équipe des travail formidable et donnaient lieu a des photos sublimes. On retiendra celui d’Andy Warhol et Eddie Sedgwick. Cette dernière fut l’une des premières it girl, élue fille de l’année en 1965, elle était la muse de Warhol et de sa Factory; populaire de Vogue à Bob

Tout commence dans les année 60, quand être mannequin ne fut plus considéré comme quelque chose de dégradant mais au contraire, vu comme à l’égal du statut d’actrice ou de chanteuse. Eilleen Ford, la fondatrice de l’une des premières et des plus célèbres agences de mannequin à l’échelle internationale, disait elle même que de temps à autre elle engageait une mannequin «parce qu’elle ressemblait à une célébrité». En effet, les mannequins commençaient à passer de simple jeune fille porte manteau à icône pour les femmes de

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Dylan dont elle fut la copine. Pendant ces années, les mannequins pouvaient avoir intégrer des cercles aristocratiques, de la jet set comme des personnages à part entière avec leur propre personnalité et leur beauté. Elle n’étaient finalement plus considérés comme de simple portes-manteaux, mais comme de véritables célébrités que tout le monde voulait convier aux fêtes les plus importantes. Il est clair que les choses différentes, à l’ère où Internet n’existait pas encore. Beaucoup d’aspects de l’industrie de la mode était en rapport avec la personnalité des filles. A l’époque c’était le photographe qui choisissait la mannequin avec laquelle il allait travailler; tandis qu’aujourd’hui c’est le client (la marque).

jusqu’à des millions de dollars. D’où la célèbre citation de Linda Evangelista «Je ne me réveille pas pour moins de 10,000$ la journée». Plutôt que consterné, le monde de la mode a applaudi, et ces filles sont devenues de véritables figures publiques. Magazines, campagnes, produits dérivés à leur image... Ces filles était devenues des célébrités, admirées par les femmes qui rêvaient de leur ressembler, et désirées par les hommes qui rêvaient d’en faire leurs femmes. Il y avait aussi Helena Christensen, Tatjana, Stephanie Seymour, Amber Valletta. Ces filles dont pas une campagne ou couverture de magazine qui ne les désirait pas. Tyra Banks, Carla Bruni, Yasmin Lebon ou Caroline Murphy, qui régnaient sur les podiums. C’était l’ère de la femme puissante: la supermodel.

Puis les années 80 (fin 80 / début 90) sont arrivées, avec leur lot de supermodels. Iman, Claudia Shiffer, Linda Evangelista, Cindy Crawford etc... Tout comme dans les année 60, le mannequinat n’était plus seulement une carrière, mais une aspiration excitante et surtout lucrative. Les divas du disco se transformèrent en fanatiques de fitness, et tout le monde était à la recherche du corps parfait. Dans ces années, les mannequins se servaient de leur image et de leur métier pour construire une véritable carrière. Grace Coddington commença devant les appareils photo mais utilisa son expérience de mannequin pour s’élever au rang d’éditrice mode du Vogue anglais. Elle est à présent la directrice artistique du prestigieux magazine Vogue américain. Et arrivé la trinité des supermodels: Linda, Christy et Naomi. Le simple fait que l’ont reconnaisse seulement leur prénom était le symbole de leur statut de supermodel. Ces filles arrivait à pousser pour des frais, faisant aller des contrats

Mais tout changea dans les années 90, quand une certaine Kate Moss fut découverte à l’aeroport de JFK International. Le status de supermodel tant défini par cette ère allait changer. Kate Moss était parfaite pour l’androgynie des collections de Marc Jacobs de 1992, le photographe Mario Sorenti, et la période «héroine chic» qu’elle et James King on défini dans les années 90. Mais Kate - tout comme sa consoeur Linda - prouva qu’elle pouvait être un chaméleon. Un jour elle était le visage de Calvin Klein, l’autre muse pour une présentation féerique de John Galliano. Et elle a continué a être plus qu’une tendance pour les créateurs et les campagnes de mode, car c’est elle qui le créait et les menais. A ce jour, elle est apparu sur plus de 300 couvertures de magazine. Kate Moss a ouvert la voie au mannequins pour ne pas seulement incarner mais pour devenir elle même une marque et un business.

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Ce phénomène de mannequin-célébrité fur bien présent sur le show Sonia Rykiel printemps été 2015 dont le casting était un véritable «Qui est qui?» de la progéniture de célébrité. On y retrouvait Kendal Jenner (petite soeur de la célèbre Kim Kardashian), Gigi Hadid, Hailey Baldwin (fille de l’acteur Alec Baldwin) ou encore Georgia May et Elizabeth Jagger, les filles du célèbres chanteur des Rolling Stones.

A présent, qu’en-est-il du statut de mannequin-célébrité? Y-a-t-il toujours ce statut de supermodel? Depuis quelques années, on assiste à un nouveau phénomène qui prend de l’ampleur: la mannequin star. Qu’elle soit «fille de» ou it girl auto proclamée, elle est beaucoup plus qu’une simple mannequin. Véritable socialite, elle cours les soirées, rencontre les plus grandes célébrités avec lesquelles elle n’hésite pas à faire une «selfie» à poster sur Instagram, fabrique sa propre image de marque. L’une des plus remarquées de ces dernières saisons fu sans doute Cara Delevigne, qui devint alors la mannequin la plus en vogue, affichée sur toutes les campagnes, défilant pour les plus grands créateurs; c’est son côté fille naturelle qui fait des grimaces qui plaisait beaucoup et qui a fait que les gens s’identifiaient à elle plus facilement.

Ces filles nourrissent leur notoriété à l’aide des réseaux sociaux, tels qu’Instagram ou Twitter sur lesquels elles affichent leur quotidien. C’est ce rapport direct avec le monde extérieur (les gens qui les suivent sur ces réseaux) qui fait d’elles des filles à qui les gens peuvent s’identifier plus ou moins facilement, s’inspirer. Et c’est ce que recherchent les marques en faisant d’elles leur égé-

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comment se déroule la vie de mannequin. Ou de créer un blog de mode ou de beauté, car les gens prennent en compte le fait qu’elles sont dans le milieu donc crédibles.

rie. Les clients veulent savoir ce qui fait vendre auprès de leurs «followers» et c’est ce à quoi aident ces filles. Et avec des marques qui se focalisent de plus en plus sur les médias et le digital, plus une mannequin est populaire en ligne et plus elle sera sollicitée. Kendall Jenner en est l’exemple, quand Estee Lauder, la marque de cosmétiques qui cherche à convaincre une clientèle plus jeune, lui a fait signer un contrat. Ces mannequins-célébrités passent du premiers rang des défilés un jour, à marcher sur le podium un jour. 
En effet, un nom de famille célèbre aide beaucoup dans le milieu de mannequinat, et ces filles savent en profiter. A présent, les mannequins qui n’ont pas un véritable nom sont interchangeables, vite démodées. Alors certaines trouvent une bonne solution que crée un compte Twitter pour être suivie par des millions de gens curieux de savoir

Car aujourd’hui, l’ordre à changé. Dans les années 60 ou 90, une mannequin devenait célébrité. Aujourd’hui, une fille de famille célèbre devient mannequin. Certaines marques et magazines ne font même plus appel à de véritables mannequins pour poser; on voit de plus en plus d’actrices ou de chanteuses célèbres égéries de marque de luxe. La raison pour laquelle les mannequin de l’époque marchaient bien, c’était parce que les actrice d’Hollywood voulait être prises au sérieux, elles ne voulaient pas que le tapis rouge se transforme en podium de défilé.

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Aujourd’hui c’est ce qui se passe.

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TALENT

faustine steinmetz IMPRESSIONANTE IMPRESSIONISTE

Cette jeune créatrice française basée à Londres tisse ses propres pièces dans son atelier, où elle crée elle même ses propres tissus, souvent à base de denim et de toile de coton importée des USA. Connue pour son travail sur le jean, Faustine déchire, repeint, découd le denim pour le transformer en véritables oeuvre d’arts. L’art, c’est d’ailleurs la thématique de sa collection Automne Hiver 2015. Elle utilise de l’enduit au silicone pour créer des traces de peinture et en recouvrir un jean ou fabriquer des broches. Les fibres du jean sont mêlées à du feutre brossé minutieusement pour créer un jupe tout droit sortie d’une peinture impressionniste avec un mouvement de vent et un flou spectaculaire qu’elle appelle «Photoshop». Le but de sa dernière collection était d’avoir l’air de peintures transposées dans la réalitée. Un nom a retenir car la jeune femme a été recemment nommée pour le prix LVMH parmis de grand créateurs tels que Jacquemus et Marques Almeida. Faustine Steinmetz défile à Londres et vend ses créations chez Opening Ceremony et Dover Street Market.

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backstage

photos: Fabio Piemonte styling: Capucine & Fay model: Lilla @City Models makeup; Zixuan He


chemise NAFNAF, gilet brodĂŠ KILOSHOP, veste ZARA, jean H&M, chapeau VINTAGE, colliers ETSY



manteau en fourrure rouge ASOS, veste en fourrure bleue ZARA, chemise, pantalon et ceinture KILOSHOP, boots TOPSHOP, bagues et colliers ETSY


combinaison MONKI, chapeau VINTAGE, boots ASOS



veste KILOSHOP, culotte taille haute ASOS, boots TOPSHOP, bagues ETSY




veste VINTAGE, culotte brodĂŠe ASOS, cravate de cowboy EBAY



kimono KILOSHOP, jupe BERSHKA, sac et turban ZARA, lunettes MIU MIU


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DEFILE

PARIS FW FALL/WINTER 2015

miu miu Pour son défilé automne hiver 2015, Miu Miu nous offre un show haut en couleur à base de secrétaire babydoll tout droit sortie des sixties. Retour sur une collection détonnante et étonnante qui a beaucoup fait parler d’elle.

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«Power clashing» est un concept qui l edéconcerte et terrifie le grand public,

et même ceux qui ont un peu de connaissances en la matière. Défini d’une manière simple c’est le fait d’assembler des vêtements dont les motifs ne vont pas ensemble. L’Urban Dictionnary le définit comme «La combinaison de vêtements qui selon l’étiquette du style ne vont pas ensemble.». Dans sa collection Automne Hiver 2015, Miuccia Prada a mit la lumière sur peutêtre l’une des tendances les plus déconcertante des dernières décennies, le tout combiné à une esthétique secrétaire chic et au style 60’s. La sainte trinité des vêtements-sacs-chaussures étaient impressionante. Il est bien sur impossible de ne pas mentionner les boucles d’oreilles marguerites en émail, ainsi que les colliers et autres accessoires en strass; qui ne sont pas les pièces phares du défilé mais qui ajoutent de la valeur à la beauté globale du show plutôt que d’y nuire. Dans beaucoup de défilés, les bijoux sont en eux même de très beaux objets mais ne renforcent pas spécifiquement l’atmosphère de la collection. Içi, les boucles d’oreilles en forme de marguerites rappellent l’esthétique des sixties et ses mannequins iconiques comme Twiggy. Bien que les mannequins n’arborent pas son oeil de biche et sa coiffure, les manteaux en tweeds et les talons rouge pompiers pourraient très bien lui avoir appartenu. Le tweed et la peau de serpent ont enfin été réunit après des années de séparation. On admire la façon dont ces derniers étaient colorés. Il faut admettre qu’utiliser ces deux matières ensemble sur de telles silhouettes était une prise de risque. De plus, la chose merveilleuse

avec des designer qui s’inspirent des vêtements vintage c’est que ces derniers sont disponibles en friperies en attendant que quelqu’un leur redonne un nouveau souffle. Cette collection est donc tout à fait reproduisible et portable par une fille qui n’aurait pas forcément les moyens de s’offrir les vêtements de la marque, mais de trouver des ersatz dans des magasins de seconde main. Comme celles du défilé Prada hiver 2015, les chaussures étaient un élément important, partageant une palette de couleurs similaire ainsi que des petites boucles argentées. Les chaussures Miu Miu ont un aspect plus typiques des années 60 avec de gros talons épais et des bouts pointus qui on engendré beaucoup d’intérêt de la part des médias de la mode et des réseaux sociaux. La silhouette des chaussures avec un accent particulier sur la forme du talon semble être la clé du succès chez Prada et Miu Miu. La chose qui fut surprenante c’est la beauté des sacs. Miu Miu est réputé pour créer une maroquinerie en cuir froncé, avec laquelle il est possible de ne pas adhérer. Mais içi, l’imprimé léopard a été transformé en quelque chose de très cool et avant gardiste. Un grand coup de coeur pour les cabas, les sacs bowling et l’entrelacement de cuir et de grosses chaines en plastique sur les poignées, qui ajoutait encore plus de variations de couleurs. Si vous pensiez être familiers avec l’esthétique Miu Miu / Prada et que rien que Miuccia ferait ne vous surprendrait, il est possible que vous ailliez tort. Les années 70 était la tendance dominante pour l’hiver 2015, mais Miuccia Prada à préféré choisir l’autonomie et marcher au rythme de ses tambours.

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photos: Fabio Piemonte styling: Guillaume & Fay model: Raphael


manteau HUGO BOSS, col roulé blanc ZARA, robe en soie portée en top ASOS, pantalon en cuir VINTAGE, foulard KILOSHOP, sandales LANVIN, boucles d’oreilles VINTAGE.


veste KILOSHOP, chemise SANDRO, top en denim STYLENANDA, boucle d’oreille VINTAGE?


pantalon portĂŠ en top VINTAGE



chemise LANVIN, harnais en cravates, boucle d’oreille et jupe en cuir VINTAGE, porte-chaussettes EBAY, boots DOC MARTENS



pantalon noir et sandales LANVIN, pantalon VINTAGE, ceintures COS, bomber KILOSHOP,


chemise LANVIN, sac à main CHANEL, jean VINTAGE


trench en denim MONKI, chemise et foulard KILOSHOP, bandeau ASOS, pantalon VINTAGE



may 2015

INSPIRATION DIARY


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LETTRE OUVERTE

anna karina

De toutes les femmes que j’admire, Anna Karina est celle pour qui mon admiration atteint des sommets. Actrice merveilleuse, femme de goût d’une beauté inqualifiable, elle est pour moi une grande source d’inspiration. Dans le film «Une femme est une femme» elle est cette jeune épouse boudeuse qui désire un enfant. Les costumes, les couleurs, les lieux font de ce film une merveille du cinéma. J’ai le souvenir cette ombre à paupière bleue qu’elle portait superbement dans cette scène où elle chante en chemise de nuit. Le stylisme de ce film m’avait particulièrement marqué, car très inspiré par le look des Mods. Anna fut l’épouse de Godard, ce qui explique son apparition dans bon nombre de ses films. Fugitive dans «Pierrot le fou» ou mélodieuse dans «Anna» de Pierre Koralnik, elle s’approprie chaque rôle à merveille toujours dans la plus grand élégance.

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red La première chose que l’on pense lorsque l’on visualise la couleur rouge c’est souvent la colère ou la passion. Ces deux sentiments sont soulignés par une certaine intensité. Et pour ceux qui s’intéressent à la biologie, le rouge est utilisé comme un signal d’alarme, un avertissement aux prédateurs dans le règne animal. Mais en dépit de tous ses dangers, et de toutes les connotations ontologiques qu’on a pu lui assigner, le rouge peut être doux et reposant. Il semble éclipser toute autre couleur dans une tenue, ou si vous examinez une photographie ou une oeuvre d’art. Quand je suis énervée je ne suis pas sure de quelle couleur je voit, mais quand je suis vraiment en colère et que je ferme les yeux, tout ce que je peux voir c’est du blanc. Oui, le rouge n’est pas la couleur à laquelle j’associe la colère. Je l’associe plutôt à un nouveau tube de rouge à lèvre, au pull que porte Natasja Kinski dans «Paris Texas», ou à des fraises.



ado A 20 ans, est-on considéré comme un adulte, ou encore comme un adolescent? A-t-on le droit d’être nostalgique de ses 17 ans? Cet âge où tout change, le corps, les opinions, les gouts. Musicaux, ou vestimentaires. Les cheveux teints de toutes les couleurs, les barettes, les stickers, et cette quantité nauséabonde de rose. Quand le mauvais gout devient bon, que l’on expérimente, que l’on tente. L’adolescence est souvent le moment où l’on découvre la mode et le style, le lycée était notre podium. Puis viens l’âge adulte, certaines personnes se désintéresse complètement de la façon dont ils peuvent être habillés, d’autres changent tout simplement. Nos gouts évolulent en fonction de notre emploi, notre lieu de vieux, nos fréquentations...



black & white Je commence lentement à comprendre et savoir apprécier ces personnes au style minimaliste qui s’habillent en tout noir ou tout blanc. C’est comme le noir et blanc en photographie, on ne peut pas avoir la même approche de la couleur que l’on aurait normalement. A la place de la couleur, les silhouettes et les formes ainsi que les compositions deviennent plus importantes; et un accessoire comme un chapeau ou une paire de lunettes peuvent casser le côté trop simple de la tenue. Au début, j’avais cet à priori je trouvais que les tenues se ressemblaient toutes, je prenais presque ça pour de la paresse, de la facilité. Mais en regardant de plus près, il y a un véritable art derrière le minimalisme. Je tiens trop à la couleur pour l’abandonner, mais je sais maintenant apprécier l’uniformité du noir ou du blanc à sa juste valeur.



senior Iris Apfel et Linda Rodin font partie de mes références . Ces femmes au style loufoque, en décalage avec leur âge, coloré. Quand je vois leur élégance, je me fais souvent la réflexion «quand je serais grande, je veux être comme elle» en pensant à ces femmes. Iris Apfel, extraordinaire avec ses énormes lunettes rondes et ses empilement de colliers tous plus exhubérants. Et Linda Rodin, lumineuse et intemporelle dans son style qui reste très jeune. Elles sont la preuve qu’on peut rester originale et excentrique tout en conservant son élégance à un certain âge. Et que le fait de vieillir ne fait pas toujours perdre le sens de l’esthétique et le goût pour la mode.





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BEAUTE

Coree du Sud QUELS PRODUITS RAMENER DANS SA VALISE?

Ingrédients étonnants, matières inédites, textures étranges. Petit récapitulatif des produits qui font fureur au pays du matin calme et que l’on rêve d’appliquer au moins une fois sur son visage.

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1.

En matière de cosmétique et de soins pour la peau, la Corée s’est toujours placée en tête de l’avant gardisme et de l’innovation. Si bien que les grande marques de cosmétique occidentales, telles que Lancôme ou Dior, s’empressent de reprendre les concepts étonnants que les coréens mettent au point.

Des soins pour la peau intrigants En matière de skincare, les coréens sont les rois. La routine soin coréenne est séparée en 12 étape, de l’huile démaquillante jusqu’à la crème hydratante. Pour se démarquer, les marques de soin redoublent d’inventivité, que soit du concept au packaging (souvent très décorés). Les ingrédients à base de plantes et de produits naturels sont une véritable lubie pour les coréens. On retrouve donc des lotion au saké, des crème en gel au céleri, ou des huiles démaquillantes à la fleur de cerisier. On retiendra la dernière création de la marque Tony Moly qui est une crème à base de collagène de porc. Un ingrédient utilisé depuis très longtemps dans la cosmétologie en Corée, mais dont la popularité à commencé véritablement en 2010. Cette crème Tony Moly contient 50% de collagène de peau de porc ainsi de l’adénosine anti age et un complexe revitalisant au vin. Le tout pour donner de l’éclat à la peau et bien l’hydrater. Les coréennes sont également très friande d’un ingrédient que nous pourrions trouver assez étrange, nous occidentaux: la bave d’escargot. Bon nombre de marques compte dans leur rangs des gammes basées sur cet ingrédient riche en propriétés hydratantes et efficaces pour effacer les cicatrices d’acné, allant du baume à lèvre, en passant par la crème de jour.

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4. 1. crème Pure Farm pig collagen TONY MOLY 2.sheet mask au Natto MY BEAUTY DIARY 3. sheet masks HOLIKA HOLIKA 4. sérum à l’escargot MIZNON

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LETTRE OUVERTE

1.

Des formules surprenantes Oubliez la lotion basique ou la crème de jour ennuyante et sans odeur. La Corée est toujours très inspirée quand il s’agit de créer des concepts farfelus. Les femmes utilisent des «sheet masks», des espèces de lingettes imbibées de lotions au propriétés variées et aux ingrédients originaux (caviar, nid d’oiseau, miel, vin) découpées de façon à épouser la forme du visage (et parfois même du cou). La marque Enprani a mit au point une crème dont la consistance et la texture se rapproche de celle du fromage fondu (mais sans l’odeur), qui fait fureur chez les coréennes Toujours chez Tony Moly, on peut acheter un masque gélifié en forme de bouche; à déposer sur les lèvres pendant quelques minutes afin de les hydrater. Les huiles démaquillantes se transforment en lotion puis en lait une fois mélangées avec de l’eau. Des crème hydratante pénètre dans la peau en laissant un film hydratant qui se manifeste par des gouttes d’eau qui apparaissent une fois la crème massée. Les produits se font multifonctions.

2.

Du maquillage au packaging ludique. On connait toutes le phénomène BB et CC crème, qui nous vient de Corée. Il y a quelque année, les coréennes se sont toutes jetées sur un nouveau type de conditionnement pour leur fond de teint préféré: la BB Crème Cushion. Un petit boitier qui renferme une éponge imbibée du produit, à déposer sur le visage avec une petit houppette fournie à l’intérieur. De cette façon, le produit n’est pas en contact avec l’air ambiant, ce qui permet une application hygiénique au coréennes qui ont pour habitude de faire des retouche dehors. Pour les lèvres, la marque Berrisom a sorti dernièrement une nouvelle gamme de «lip tints». Le produit est contenu dans un tube, on applique ce gel à la consistance d’un gloss coloré, que l’on laisse sécher sur les lèvres. Après quelque minute le gel sèche et se transforme en pellicule que l’ont retire délicatement pour laisser apparaitre une jolie teinte qui reste sur les lèvres.

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1. 2. 3. 4.

4.

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crème bounce cheese ENPRANI masque lèvres TONY MOLY cushion BB Cream ETUDE HOUSE lip tint BERRISOM


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L’INGREDIENT


a case for manuka honey Sucré mais sain, délicieux aussi bien pour les papilles que la peau, le miel de Manuka s’intégère dans votre routine soin.

dernière sensation dans la beauté l acomestible est le miel brut. Il y a

bien des raisons pourquoi cette matière visqueuse est à l’origine d’une telle agitation. Avec le miel, le facteur «brut»/ non traité fait toute la différence. Le miel brut a des propriétés anti-virales, anti-bactériennes et anti-fongiques. Les enzymes, les vitamines et les minéraux sont gardées intactes, ainsi que tous les anti-oxydants et les phyto-nutriments. Le miel brut est bon, mais le miel de manuka est encore meilleur; et le miel Wedderspoon est le saint Graal. Nommé manuka en références aux fleurs qui poussent en Nouvelle Zélande, le miel de manuka est considéré comme actif, ce qui veut dire qu’il est très concentré en propriétés anti-bactériennes et ainsi donc considéré comme thérapeutique. Wedderspoon est la marque la plus fiable de miel de manuka et la plus réputée chez les pratiquantes du nettoyage de peau au miel.

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Acné, teint terne, rougeurs et irritations peuvent tous être apaisés en s’étalant cette gelée d’or sur le visage. Le miel aide a guérir les lésions de la peau, détoxifier, oxygéner et exfolier en douceur. Au début, celà pourra vous sembler bizzare de plonger vos doigts dans un pot de miel dans le but d’adoucir votre peau, mais vous finirez par vous y habituer quand vous verrez les effets sur votre peau. Miel de manuka Wedderspoon, à partir de 15€ sur www.wedderspoon.com



photos: David Chicheportiche model: Hector @Elite london styling: Capucine & Fay


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DECOUVERTES

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botanicae Cactus, succulentes, herbes en tout genre, la nature inspire (et expire) et nous dévoile ses plus belles couleurs. Petite liste des décou-vertes pour celles qui veulent profiter de la verdure en vivant dans un 2 pièce parisien au 3ème étage sans balcon.

where to go La Grande Serre du Jardin des Plantes à Paris regorge de verdure. Entre lianes et fougères, bananiers et cactus géants, on chemine dans cette énorme batisse en verre teinté de reflets qui lui donne un aspect de bulle de savon. Un endroit plein de charme où il est bon se faire un tour quand on souhaite s’appaiser après une journée dans la pollution parisienne tout en découvrant des plantes spectaculaires. _57 rue Cuvier 75005 Paris. entrée 6€

what to buy Les colliers mini-serre. Un petit dome en plastique qui contient un cactus ou une succulente à arroser et à porter amoureusement sur soit. A 4$ pièce sur ebay, on les achète tous et on suspend une jardinière autour de son cou.

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DECOUVERTES

what to see Alicia Galer est une étudiante en textiles à Leeds, en Angleterre. Elle utilise l’expretionnisme dans ses travaux de dessins pour récreer des espaces inspirants pleins de bouquets de fleurs et de plantes en tout genres, dans un mélanges de couleurs pastels et de tons vifs. Elles vend ses dessins sur son site, à encadrer pour donner vie un mur monotone _ www.aliciagaler.com aliciagaler.bigcartel.com

where to click Sur Google Street View il est possible de visiter interactivement la ravissante boutique Les Succulents Cactus de Pascal Soulanget qui regorge de petits arbustres piquants et de plantes grasses en tout genre. A coups de cliques on s’imerge dans la faune épineuse pour un petit repérage, et quand l’envie nous prend on va la visiter, mais pour de vrai cette fois. _ 111 rue de Turenne 75003 Paris

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FILMS

queer movies Le cinema underground comprend quelques oeuvres qui s’inscrivent dans le cinema queer comme des films légendaires qui traitent l’identité sexuelle et le genre. Freckle en a sélectionné deux; à voir absolument.

cinéma undeground est un genre qui se l edéveloppe en marge des règles de l’in-

d’ailleurs été reprise dans un shoot du magazine Numéro, par Sofia Sanchez et Mauro Mongello en 2014. Ainsi que dans un episode de l’emission «Ru Paul’s Drag race» où des candidats ont monté une comédie musicale basée sur la fameuse d’Edie, la mère de Divine, qui fait une caprice pour avoir des oeufs depuis son lit pour enfant. «Hedwig & the angry inch» est une autre oeuvre du cinema queer. Elle s’inscrit dans le registre des comédie musicales rock, et raconte l’histoire d’Hedwig, né Hansel à Berlin durant les années du mur, et qui décide de quitter le petit appartement dans lequel il vit avec sa mère pour changer de sexe et partir aux Etats Unis vivre une vie de rockstar. Un film qui mélange moments de joie et tragique, et dans lequel on suit Hedwig dans sa tournée et l’évolution de son groupe, le tout en chansons. Le maquillage particulier avec les sourcils très redessinés et les paupières pailletées a été repris de nombreuses fois par des designer tels que John Galliano ou J.P Gautier. Beaucoup d’autres films du genre on été des emblêmes pour le cinéma queer. On retiendra le Rocky Horror picture show ou encore Priscilla Folle du Désert.

dustrie du film. Avec des esthétique hors-normes, et une grande liberté artistique. Ce dernier, aussi appelé «cinema expérimental» chercher à sensibilier sur la forme plutôt que sur le fond, à faire travailler l’oeil plutôt que l’esprit. Bon nombres de films du cinema underground on eu pour sujet le travestissement, les drag queens, la confusion des genre. Avec une grand liberté d’expression et esthétiques, les réalisateurs ont la possibilité avec ce courant d’aborder des sujets sensibles pour certains d’une façon artistique et pas forcément basée sur un débat d’acception. C’est comme ça que le Queer Cinema est né. «Pink Flamingos», un film réalisé par John Waters est un des monuments du cinéma underground. Il raconte l’histoire de Divine alias Babs Johnson, une sorte de créature travestie nommée «être le plus dégoutant de la planète» par un magazine. Dans un univers totalement kitsh et une mise en scène trash (de scènes dégoutantes ou Divine mange des excrément de chien, garantie sans trucages), John Waters utilise le mauvais gout à son paroxysme et fait de Pink Flamingos l’emblême du cinéma trash underground. Les costumes sont une accumulation de mauvais gout, de la robe sirène rouge flashy de Divine, aux lunettes papillon de secrétaire, tout est fait pour agresser l’oeil. L’esthétique du film et des costumes a

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ACTUALITE MODE

une journee à la finale du prix LVMH Lancé en 2013, le prix LVMH récompense chaque année le talent d’un jeune créateur de mode et de 3 diplomés d’écoles de mode. Les sélections ayant débutées en février, la grande finale s’est déroulée le 22 mai à la Fondation Louis Vuitton.

7h:

moment de stress car une fois la porte passée, ils se retrouvent chacuns né à né avec entres autres Karl Lagerfeld, Phoebe Philo, Nicolas Ghesquière, Ricardo Tisci, Raf Simons, Marc Jacobs ou J.W Anderson. Chaque finaliste à alors 10 minutes pour détailler son concept et persuader un jury de choc.

call time des maquilleurs, coiffeurs et mannequins. Il est tôt. Beaucoup trop tôt. La Fondation Louis Vuitton est un endroit impressionant qui ressemble à un vaisseau spatial de luxe. Toute l’équipe descend dans les backstage, au sous sol. En bas, il y a la grande scène où le prix sera remit, ainsi que différents stands pour chaque créateur.

13h15:

8h:

Après la pause déjeuner, une photo de groupe avec tous les mannequins en tenues s’impose.

les mannequins commencent à se faire maquiller. Il y a 7 finalistes en lice (au lieu de 8 car le duo de créateurs de Coperni ont été nommés directeur artistiques de Courrèges). A raison de 2 mannequins par designer, les coiffeurs et maquilleurs s’activent pour transformer les 11 filles et 3 garçons qui vont présenter les vêtements aujourd’hui. L’équipe du bureau de casting motive les troupes. Pendant ce temps, les 7 finalistes répètent leur présentation isolés de tous. Car dans 2h, il seront face à un jury composés des plus grands noms de la mode.

11h30:

Les Chaque créateur lées de deux de rendre dans une et expliqueront

15h

: C’est l’heure du cocktail à la fin duquel le grand gagnant sera annoncé. Le gratin de la mode afflue. Rédacteurs, photographes, stylistes... Tous les experts internationaux de la commission du prix LVMH sont arrivés. On murmure que c’est Nathalia Portman qui va remettre le prix. Les mannequins se jettent sur le champagne pour se détendre, les designers eux sont sous tension. Suzy Menkes, rédactrice Internationale pour Vogue passe devant les stands. Sa coque d’iphone représente une photo d’elle même.

présentations commencent. et ses mannequins habilleur tenues doivent se pièce où ils présenterons leur collection. Un grand

15h30:

Le jury monte sur scène. Ils commencent par remettre aux 3 étudiants de mode sélectionnés leurs prix, qui est une

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année de stage chez Chanel, Louis Vuitton et Dior respectivement. Une armoire à glace ouvre le passage à Nathalie Portman qui monte sur scène, toute petite et toute genée, venue spécialement de Cannes pour remettre le prix. Et c’est Jacquemus qui remporte le prix spécial, à raison de 150 000 euros et une année de mentorat. Il dédie son prix à ses parents, et tout spécialement à sa mère. Moment d’émotion dans la salle. Et le grand gagnant est: Marqueis Almeida, le duo portugais composé de Marta Marques et Paulo Almeida, pour leurs crétions grunge tout en denim et couleurs. Ils repartent donc avec la somme de 300 000 euros et une année de mentorat. Nathalie s’en vas très vite encadrée de près par son garde du corps. Marc Jacobs tape la discute à Phoebe Philo qui rigole avec les créateurs de la marque Vêtements. Le champagne et les petits fours se balladent entre des invités de grand nom et des sacs à un SMIC. Le monde de la mode va très bien.

16h45:

On profite d’avoir le badge du Staff pour la journée afin d’aller voir l’exposition de la gallerie de la Fondation: Les Clés d’une passion. Et on finit la journée sur une note de Matisse.

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OURS

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freckle

Rédactrice en chef: Fay Directrice artistique: encore Fay Service Publicité: Google.fr ___ MANIPULATEURS DE BOITE À FLASH: David Godichaud & Fabio Piemonte Thibault Kuhn, David Chicheportiche, Pascal Loperena POUDREUSES / CRAYONNEUSES: Elenore Mixay, Zixuan He, Cannelle Ferrari, Anais Jean-Louis, Virginie Hullaert, Jonathan Sanchez

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STYLISTES: Guillaume Barrau, Capucine Bonsart Partenariat: Kiloshop Paris

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LETTRE OUVERTE

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