Magazine du FC GRENOBLE RUGBY N°11

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Grenoble 011

Terre de rugby

Force & Fierté

DÉC.2012

Numéro

LE MAGAZINE DU FC GRENOBLE RUGBY

Dossier

Une formation Master Class Attention danger ? Doit-on craindre d’inscrire ses enfants dans une école de rugby ? Un an à Marcoussi Le début d’un chemin qui doit mener vers les sommets.



Grenoble Terre de Rugby N˚ 11 Magazine de l’Association du FC Grenoble Rugby 2e trimestre 2012 Siège : Stade Lesdiguières Avenue Albert Reynier- 38100 Grenoble Tél 04.76.44.09.63 - Fax 04.76.44.20.28 E-mail : fcgrenoble.asso@wanadoo.fr Site internet : www.fcgrugby.com Directeur de la publication :

ÉDITORIAL

Avec gourmandise

C

Daniel Jennepin, président de l’Association du FCG Rédacteur en Chef : Hervé Senebier Comité de rédaction : André Hequet - Jacques Gregoire Yves Fornier - Gérard Deplace Jean-Pierre Henry - Alain Garnier Rédaction : Isabelle Doucet-Sardin, G.G, Thomas Bianchin Crédit photos : Jacques Robert / Thomas Bianchin / Muriel Poggioli Régie publicitaire : Association FCG Editeur : ©OPTICAT - 3C, rue Irène Joliot-Curie 38320 Eybens - Tél 04.76.25.94.25 Maquette : Extrem-K Flashage, Impression, Façonnage, Routage : Esat Esthi St Martin d’Hères Dépôt légal à parution ISSN 2103-7930

ette fois nous y sommes. Le Club, dans toutes ses composantes, a retrouvé l’élite. Quel bonheur !

La poursuite de la construction du Club passe aussi aujourd’hui par un nouvel élan à donner à la formation du FCG. Dans ce numéro, vous pourrez découvrir les grandes lignes du projet que nous sommes en train de bâtir, qui a pour objectif, d’ici 3 à 5 ans, de disposer au sein du Club d’une formation encore plus performante, tournée vers le très haut niveau, pérenne et assise sur de solides fondations. La première pierre de cet édifice a été la création du poste de directeur sportif de l’Association. Tout comme le directeur sportif du Centre de Formation, Jérôme Vernay, il est placé sous l’autorité sportive du manager général du Club, Fabrice Landreau. Il a notamment la charge d’imaginer et mettre en place le projet de formation global, de l’Ecole de Rugby jusqu’aux apprentis. Ce poste a été confié à David Dussert, que tout le monde connait et apprécie. Avec les équipes de l’Association dont il fait partie, il a accepté de relever ce challenge. Nous le remercions de sa confiance et sommes prêts à relever ce défi tous ensemble !

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Allez le Club ! Daniel Jennepin

Président de l’Association du FC Grenoble Rugby

SOMMAIRE BILLET D’HUMEUR................................................................................. 4

Philippe Saint-André

Portrait..................................................................................................... p 17 PORTRAIT...................................................................................................... p 17

Karim Kort-Cherif, le kiné du FCG

Intimité...................................................................................................... 12/13

Colocation australienne

La Parole à................................................................................................... 4

Portrait........................................................................................................... 17

André Rimet

Karim Kort-Cherif, le kiné du FCG

ZOOM............................................................................................................................. 5

Portrait........................................................................................................... 18

Attention danger ? L’ENTRETIEN............................................................................................. 6/7

Michel Destot, Député Maire de Grenoble Dossier................................................................................................. p 8 à 11

Une formation MasterClass

jeunes ........................................................................................... p 20 à 23

Un an à Marcoussis

Les remparts d’Irlande coulisses......................................................................................................... 19

Andrew Farley et Mathieu Nicolas jeunes ................................................................................................ 20 à 23

Un an à Marcoussis Evènements ............................................................................................ 25

La Bodega brèves .................................................................................................... 26/27


Billet d’humeur...

Philippe Saint-André « Quelque chose de rafraîchissant »

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résent dans les travées de Lesdiguières lors de la démonstration grenobloise face à Mont-de-Marsan 52-7), le sélectionneur des Bleus apprécie le début de championnat des Isérois. « Ce début de championnat est très réussi par les Grenoblois. Pas grand monde ne les attendait à pareille fête, mais ils s’en sortent admirablement bien. Je suis persuadé que la première victoire, acquise à Bordeaux-Bègles, leur a donné cet élan de confiance indispensable à la réussite. On sent une équipe en pleine confiance, qui évolue sans la moindre retenue et ne fait aucun complexe face aux autres formations du championnat, même les plus redoutables. Certes, leur calendrier de début de saison leur était un peu plus favorable que pour d’autres équipes, mais les Grenoblois s’en sont sorti de très belle manière. Ils ont engrangé quelques beaux succès, et la confiance, sans laquelle rien n’est possible, est venue naturellement. L’expérience de Fabrice Landreau est indéniable et, avec l’apport d’un

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La parole à...

staff de qualité, notamment celui de Franck Corrihons et Sylvain Begon, Grenoble peut se révéler la belle surprise du championnat. Malgré tout, il faudra faire preuve de rigueur et de constance tout au long de la saison, mais Grenoble me paraît très bien parti. Le staff technique ne se trompe pas d’objectif et, je pense, a bien fait de mettre quelques cadres au repos durant les deux premières rencontres de Challenge européen. Ils savent très bien qu’ils ne joueront pas les quatre premières places du Top 14, mais les Grenoblois ont déjà une avance confortable. Je ne me fais pas trop de soucis pour eux. De plus, l’effectif me semble cohérent, avec une profondeur de banc intéressante. Nous conservons un œil attentif sur tous les joueurs du championnat, et Grenoble n’échappe pas à la règle. Si nous avons voulu voir Lucas Dupont lors des tests les 29 et 30 mai dernier, avant la tournée en Argentine, c’est parce que nous nous intéressons de près à ce genre de profil. » Propos recueillis par GG

André Rimet

Comment ne pas être heureux, en tant que «Rouge & Bleu»...

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our ce début de saison avec les résultats, la manière et surtout l’ambiance qui règnent dans ce groupe ! Rien n’est dû au hasard, on le sait bien, mais quand même pour arriver à maîtriser la cohérence du mouvement général avec tous les changements de joueurs, blessures, temps de jeu et turn-over, comme ils disent, et d’avoir ces résultats. «Chapeau messieurs, ne changez rien !» «Monsieur Jean» m’a appris il y a quelques décennies, que ce sont les qualités des hommes qui font les groupes. Il avait raison et vous devez être certainement, du staff aux joueurs, une belle concentration de qualités. On vous souhaite la même réussite pour la fin de saison. Afin que tous nos jeunes de l’Association, de l’Ecole de rugby, aux Espoirs aient les yeux remplis de rêves, de porter un jour le maillot en équipe première.

Pour nous les anciens des «Rouge & Bleu», nous avons la certitude que le Club est bien structuré, avec à l’Association un pool d’éducateurs compétents, d’anciens équipiers -premiers pour beaucoup d’entre eux -qui gèrent la formation des jeunes avec les mêmes idées directrices que le staff Pro, orchestré, dirigé et conseillé par Fabrice Landreau, si besoin était de le rappeler. Tout cela est encourageant sportivement, mais aussi affectivement, parce que ce jeu ne peut se pratiquer sans affectif, que tu le joues ici ou dans n’importe quel coin du monde. Voilà pourquoi l’Association des «Rouge & Bleu» sera toujours là pour soutenir le Club sans modération. Merci à tous André Rimet

Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


Zoom

Attention danger ? Plus grand, plus lourd et plus rapide, le rugbyman moderne semble être chaque année plus puissant. Une débauche de muscles, qui chaque week-end apporte sa dose de chocs, contusions, blessures et traumatismes. De là à trouver le rugby dangereux il n’y a qu’un pas. Mais l’est-il vraiment ? Doit-on craindre d’inscrire ses enfants dans une école de rugby ?

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e rugby est victime de son succès. Depuis une dizaine d’années, boostées par des championnats attractifs et une coupe du monde 2007 jouée sur le sol français, les écoles de rugby sont en pleine croissance. Mais, contrairement aux précédentes générations où l’on jouait au rugby de pères en fils, les nouveaux rugbymans ne font plus forcément partie de la «grande famille du rugby». Une différence importante, car cette moins bonne connaissance de notre sport explique les craintes de certains parents qui n’ont comme vision du rugby que les images spectaculaires des retransmissions télévisées. Il convient donc de faire preuve d’une grande pédagogie pour expliquer que, malgré les apparences, le rugby n’est pas forcément un sport dangereux. En effet, comparer les matchs professionnels avec le rugby loisir pratiqué en club revient à comparer votre voiture de tous les jours à une formule1. Les joueurs professionnels sont préparés. Ils s’entraînent toute l’année physiquement et musculairement pour « encaisser » des chocs importants. La blessure fait partie de leur métier. Des blessures qui surviennent d’ailleurs la plupart du temps à l’entraînement et non en match. Comme le souligne Guillaume Cognard (directeur sportif de l’Ecole de rugby du FCG), «les blessures graves que peuvent subir les rugbymans du TOP14 (ligaments croisés, commotions, fractures...) n’existent quasiment pas dans les catégories de jeunes. Depuis 3 saisons que je travaille à l’école de rugby nous n’avons eu aucun accident sur les équipes de -10 ans. Il y a bien sûr

quelques bobos et écorchures, mais aucun traumatisme important.» Il faut dire que les instances de rugby ont depuis bien longtemps compris qu’il n’était pas question de plaisanter avec la sécurité des enfants. «Tous les règlements sont faits pour que les enfants ne puissent pas se blesser» confirme Guillaume. «Ils jouent par catégorie d’âge pour limiter les différences physiques. Chaque catégorie dispose de son règlement. Chez les tout petits, les plaquages se font uniquement au niveau de la ceinture, les projections sont interdites, les terrains sont plus petits, ce qui diminue les chocs puisque les enfants arrivent avec moins de vitesse. Il existe même une règle qui stipule que si un match est trop déséquilibré on rééquilibre les équipes en mélangeant les joueurs pour éviter les blessures. » Le protègedents est également obligatoire et si le casque ne l’est pas, il est porté par la quasi-totalité des enfants. Quant à la fameuse mêlée, rassurez-vous, elle ne fait partie du règlement qu’à partir des -15 ans. Cette phase de jeu spécifique est d’ailleurs encadrée par le Comité territorial. Les joueurs reçoivent une formation soumise à validation. C’est un point sur lequel les instances sont très précises et rigoureuses. Le rugby est un sport de plaisir et de convivialité avant tout. Prenez le temps de discuter avec les éducateurs, ils lèveront tous les doutes que vous pouvez avoir sur un sport, pas si violent que ça. Thomas Bianchin

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L’entretien ... le rugby est porteur d’une image de cohésion Rayonnement du club, infrastructures, projets : le maire de Grenoble a accordé un entretien exclusif au magazine Terre de Rugby, où il fait part de son engagement auprès du Club phare et de son admiration pour les hommes qui le portent.

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Terre de Rugby : Quelle place occupe le FCG sur son territoire ? Michel Destot : Le FCG fait partie du patrimoine de notre ville et participe de son identité. Grenoble est une ville à la montagne. Le hockey ou le ski sont des sports naturels, mais on a plus de mal à s’identifier aujourd’hui à travers de très grands joueurs de hockey ou des skieurs, alors que tout le monde sait qui sont Jean de Gregorio, Vincent Clerc ou Olivier Brouzet. Le Club contribue aussi, de par la sérénité de tous ceux qui pratiquent ou qui sont spectateurs, au beau visage de la cohésion sociale de notre ville. Sans stigmatiser les autres disciplines sportives, il est évident qu’à Lesdiguières et au Stade des Alpes, quand il y a un match de rugby, les choses se passent avec passion, mais c’est une passion maîtrisée, raisonnée, qui n’est jamais synonyme de violence. TDR : Comment le Club participe-t-il au rayonnement de la Ville ? MD : Il n’y a pas beaucoup de sports qui ont cette capacité de rayonnement, hormis le foot et le rugby. Le rugby a été très souvent champion de France à l’époque du challenge Yves Du Manoir. Il est retourné avec brio dans l’élite du rugby français. En tant que président de l’Association des maires des grandes villes de France, je fais le tour de ces grandes villes et cela revient sans arrêt. On me dit « super Grenoble !» et je m’attends à ce que l’on cite ce que nous faisons dans le domaine de la recherche. Et bien non, c’est le top 14. Et ça, ça fait chaud au cœur. TDR : Quels sont les atouts du FCG ? MD : Le FCG a effectué un travail de fonds, en mettant en place toute une politique de formation, d’encadrement, portée par son coach et ses adjoints. Fabrice Landreau est aujourd’hui considéré comme le meilleur. Sa réussite est évidente. Il est resté égal à lui-même et communique cette envie de se dépasser à tous les joueurs et de l’accompagner à tous ceux qui sont responsables d’entreprises ou institutionnels, ses partenaires naturels. Je veux aussi citer Franck Corrihons. C’est un grand joueur et je l’apprécie profondément. Il a beaucoup contribué dans la période où ce n’était pas facile. Il était là, a travaillé, a permis que le club revienne au plus haut niveau. Il s’est mis au service de Fabrice Landreau avec une grande élégance d’élégance. A la tête du Club, Marc Chérèque fait partie

de ces grandes familles qui ont marqué le pays, avec cette grandeur d’âme, cet engagement qui font l’admiration. Il entraîne et apaise quand il y a des tensions. Il a réussi à rassembler le plus grand nombre d’entreprises ainsi que la Ville. Il nous a convaincus de l’accompagner dans son projet, qui est un projet sportif, mais aussi un projet d’insertion urbaine. Un club ne vaut que parce qu’il a un stade. Un stade ne vaut que parce qu’il est relié à une ville. TDR : Justement, le FCG rêve d’avoir son stade, à la hauteur du Top 14. Comment avancez-vous sur le dossier des infrastructures de Lesdiguières ? In fine, nous aurons deux très beaux stades, Lesdiguières pour le rugby et le Stade des Alpes dédié principalement au foot. Ce n’est pas parce qu’il y a eu des difficultés au rugby puis au foot qu’il n’y a pas la place pour les deux clubs. La conception d’un stade dédié au rugby et d’un stade dédié au foot n’est pas la même. A Lesdiguières, cela passe par l’accès. Je me suis battu pour que la ligne E aille jusqu’au stade. Ce sera fait dans 18 mois. TDR : Quelle est le montant de l’aide qu’octroie la ville de Grenoble au FCG ? MD : En 2012, la Ville a versé 552 500 € au FCG, plus 90 000€ pour la formation, ce qui représente une augmentation de 10% de sa participation. Ces efforts sont considérables. Depuis 2005, la Ville de Grenoble investit chaque année pour des agencements et des améliorations de l’enceinte de Lesdiguières en relation avec le club (loges, salle de muscu, tribunes, pelouse, poteaux, électricité…). Cette enveloppe s’est élevée à 201 897 euros en 2011 et 236 800 euros en 2012. Ces travaux font partie d’un projet plus important de restructuration du stade qui se divise en trois phases. TDR : Quelles sont les échéances ? MD : La première phase correspond à la remise à niveau du stade pour évoluer dans de bonnes conditions et conformément aux exigences de la Ligue en Top 14. Dès la montée validée, la Ville a pris en charge tout ce qu’elle pouvait réaliser rapidement avant la reprise du championnat notamment : l’alimentation électrique et les VRD. De son côté, le club s’est occupé des extensions des chapiteaux, de la tribune de presse… TDR : Il est question d’un bail emphytéotique ? MD : En effet, parallèlement, la Ville travaille depuis plusieurs mois à la mise en place d’un environnement juridique et politique permettant au club de lever des fonds auprès des banques afin de réaliser des travaux sur les tribunes du stade. Cela se fera sous la forme d’un

bail emphytéotique administratif (BEA) partiel concernant les tribunes Finet et Liénard. Le bail doit être voté en conseil municipal avant la fin de l’année 2012. Une fois le bail signé, le club sera propriétaire des tribunes et pourra les agrandir … La tribune Finet, qui passerait d’une capacité de 700 places à 4500 places, pourrait être reconstruite dès cet été. TDR : Et la dernière phase ? MD : Enfin, la dernière phase concerne le projet d’aménagement global du site. Notre souhait est de conforter la présence du rugby mais également d’aménager l’articulation entre la ville et le stade avec l’arrivée du tramway. C’est un vaste projet urbain comprenant des logements, des commerces, des activités tertiaires… Une enquête est actuellement en cours. Cette phase nécessite la révision du PLU, qui est prévue en 2015 et devrait durer jusqu’en 2016. TDR : Le Club compte plus de 500 licenciés et ne sait plus où entraîner ses jeunes. Où en est le projet Bachelard ? MD : Il y a eu plusieurs réflexions sur le devenir de ce site mais actuellement ce dossier est au point mort notamment en raison du flou entourant les travaux d’élargissement de l’A 480. TDR : Quels sont les liens entre politique de la ville, cohésion sociale et clubs sportifs ? Il y a toujours eu trois adjoints aux sports : Alain Pillaud pour le haut niveau, Sylvie Druhlon pour tous les clubs et disciplines, et Farid Djerbal pour les équipements. Il est important qu’il y ait une politique dans cette direction. Cela porte ses fruits à l’image de ce que nous avons fait pour la montagne, Sport en ville dans les quartiers, et même avec les centres de formation, qu’il s’agisse du foot, du rugby ou du hockey et qui sont essentiels. Nous faisons partie de ces villes qui ne font pas appel à des joueurs de l’extérieur pour monter leurs équipes. Beaucoup de joueurs sont issus des centres de formation et certains viennent des quartiers populaires de Grenoble et de son agglomération. Le sport est une belle école de la vie et le rugby est porteur d’une image de cohésion. TDR : Quel est votre meilleur souvenir avec le FCG ? MD : C’est le dernier. Quand nous étions assurés de monter en Top 14. C’était à Lesdiguières, un grand moment indiscutablement. Un des plus mauvais, c’était à Jean Bouin, contre le Stade Français où nous avions subi une défaite, j’étais à côté d’Anne Hidalgo et nous n’avions pas marqué un seul point. Elle se moquait de moi. Propos recueillis par Isabelle Doucet-Sardin

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Michel Destot , DĂŠputĂŠ Maire de Grenoble


Dossier#1

Une formation MasterClass Quoi de neuf du côté de la formation ? Le Centre s’est mis au diapason du Top14. Depuis trois ans, le management s’est organisé pour que la formation du FCG entre dans le classement des dix meilleurs Clubs de rugby formateurs. Une place désormais acquise, qu’il faut assurer et développer vers le Top 5.

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n jouant dans l’élite, l’équipe Pro a entraîné l’ensemble du Club dans sa dynamique. En première ligne, le Centre de formation se doit d’être à la hauteur. «C’est tout le Club qui est en Top 14», insiste JeanPierre Henry, vice-président de l’association sportive. Les lignes ont changé. L’environnement a bougé et du coup, c’est l’organisation sportive qui a évolué. Et le Club s’en donne les moyens financiers et humains. Le budget associatif est ainsi passé, avec l’aide de la SASP, de 1,2 à 1,4M€. «Nous nous trouvons à l’année 0 d’un projet à cinq ans. Notre objectif est d’emmener aux portes de l’équipe première encore plus de joueurs ayant l’aptitude de nourrir ses rangs», complète Daniel Jennepin, le président de l’Association sportive. C’est le principe du fameux numéro trois initié par Fabrice Landreau. L’équipe Pro doit pouvoir compter sur trois joueurs pour chaque poste, deux expérimentés et un jeune. Or, il y a encore une marche à franchir pour que le Centre de Formation puisse fournir 15 joueurs prêts à jouer les jokers du Top 14.

Une direction sportive renforcée Pour accompagner cette montée en charge, la direction sportive de l’Association compte un manager de plus avec le recrutement de David Dussert, en tant que directeur sportif aux côtés de Christian Rizzi, responsable du Centre de Formation et de Jérôme Vernay, directeur sportif du Centre de Formation. Tous travaillent en étroite collaboration avec Fabrice Landreau, directeur sportif du Club.

Ex-joueur, David Dussert assure désormais la coordination de la formation sportive de l’ensemble des équipes de l’Association, des -7 ans aux -23 ans. Il est la personne ressource pour la quarantaine de membres, bénévoles, entraîneurs, dirigeants d’équipes, qui œuvrent autour des collectifs. Ce recrutement marque un tournant dans la professionnalisation de la structure associative. «L’objectif est de profiter de la dynamique du FCG engagée par son équipe première pour faire croître le niveau général de la formation. C’est plus d’exigence, plus de cohérence, plus de communication», explique David Dussert.

Un nouveau projet sportif Au cœur de ce nouveau chantier engagé par le FCG s’ébauche la mise en place d’un projet sportif, document de référence à l’ensemble des catégories. Il s’appuie sur deux fondamentaux : la réussite de la formation rugbystique et physique et la formation professionnelle ou scolaire. «Pour que la réussite de l’un ne soit pas l’échec de l’autre», affirme David Dussert.

«Il met en avant l’identité du joueur du FCG, sur le plan du jeu, du joueur et de la démarche pédagogique des éducateurs», précise –t-il. Entre la SASP et l’Association, la relation se veut évidente et l’objectif commun. «A partir du moment où il existe un besoin exprimé en équipe première, la formation doit être en capacité d’y répondre», poursuit le nouveau directeur sportif de l’Association. Pour cela la règle a été rappelée aux éducateurs : «si nous formons, nous gagnons.» Autrement dit, les objectifs sont ceux de la formation, les résultats suivent logiquement. Car le Club s’inscrit dans une logique de résultats collectifs, garants de son classement en haut de l’élite de la formation, cela en produisant les meilleurs compétiteurs. «Le focus est porté sur la formation individuelle des joueurs, lesquels composeront des collectifs intéressants», confirme JeanPierre Henry. Sur le plan sportif la formation portera l’accent sur l’expertise : technique aux postes, parfaite connaissance du jeu doublée d’une polyvalence de la part des rugbymen. .../...

La LNR et la formation

La Ligne nationale du rugby a fixé ses objectifs en termes de formation. La double qualification des joueurs, sur le plan du rugby professionnel et sur le plan de la formation universitaire ou professionnelle fait partie des pré-requis. Les Centres de Formation sont ensuite évalués sur la qualité de leur fonctionnement qui tient compte des infrastructures, de l’organisation de la formation sportive, scolaire, universitaire ou professionnelle et des résultats obtenus sur ces volets, ainsi que du suivi médical. Les Clubs de catégorie 1 - place désormais occupée par le FCG, sont ceux ayant obtenu les meilleurs résultats. Cette année, les fonds alloués par la LNR à ces Clubs de l’élite s’élevaient à 64.286€ par Club.

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Dossier#2 .../... Le projet irrigue l’ensemble du Club. «Les -13, -14 et -15 ans doivent se situer aux meilleurs niveaux nationaux. Et en quelques années, l’école de rugby s’est inscrite dans cette dynamique», poursuit le vice-président.

Un plan de succession

Un des volets du projet construit par David Dussert et Fabrice Landreau consiste à élaborer un plan de succession pour que, d’ici à trois ans, des joueurs issus de la formation puissent évoluer en Top 14. Il suppose une analyse fine des besoins poste par poste, ainsi qu’un plan en amont de détection et de formation, à partir des collectifs juniors et cadets. La cellule de détection, qui travaille en intelligence avec les Clubs amis du Comité des Alpes est portée par Christian Rizzi et Jean-Pierre Clerc. Elle a été renforcée pour un meilleur maillage du territoire. «Le FCG a encore des collectifs avec des trous à certains postes. Nous voulons les rendre homogènes avec deux joueurs à potentiel à chaque poste», explique Jean-Pierre Henry. Ce sont aussi des expériences originales comme la convention signée avec le Centre de Formation du Sporting nazairien rugby (SNrugby) Club de Saint-Nazaire (44) suscep-

Les cadets arrivent

Le Centre de Formation accueille, pour la promotion 2012-2013 pas moins de 19 stagiaires et 20 apprentis à la pépinière. Cet effectif est particulièrement nourri par l’arrivée des anciens cadets, joueurs issus de la politique sportive mise en place par l’association depuis quatre ans.

tible d’alimenter la formation du FCG de ses meilleures recrues et d’accueillir des joueurs accomplis en retour.

Un encadrement étoffé

Pour accompagner sa montée en puissance et étoffer l’équipe d’encadrement, la formation du FCG peut compter sur un beau vivier d’anciens joueurs, qui ont réussi leur parcours sportif et professionnel et qui partagent les valeurs «Rouge § Bleu.» Le Centre de Formation a recruté un préparateur physique, Benjamin Simond-Cotte, ex-stagiaire du centre, titulaire d’un Master II de l’Unité de Formation et de Recherche en Activités Physiques et Sportives (UFRAPS) de Grenoble. Sa contribution vient renforcer le travail de précision dans la préparation des rugbymen. Deux professionnels assurent désormais les quatre séances hebdomadaires suivies par les joueurs : Jérôme Vernay, directeur sportif du Centre de Formation, se consacre à la partie rugbystique, tandis que Benjamin

10 Une formation à l’arbitrage Connaître parfaitement les règles, c’est éviter le malentendu. La formation technique des collectifs jeunes est complétée par une formation à l’arbitrage. «Un arbitre référent intervient dans chaque équipe. La compréhension des règles est essentielle et peut devenir un élément tactique ou stratégique», affirme Jean-Pierre Henry.

Simond-Cotte assure la préparation physique. Par ailleurs, quatre à cinq stagiaires participent régulièrement aux entraînements des professionnels avec Fabrice Landreau. Mais ce sont aussi le coach Bernard Jackman qui intervient sur la défense, le capitaine Andrew Farley qui vient en renfort sur la formation des Reichel et Mathieu Nicolas auprès des -19 ans. Les coachs historiques de l’équipe Pro, Sylvain Begon et Franck Corrihons, animent également des séances de travail au Centre de Formation.

Un parcours éducatif organisé

La mise en œuvre du double projet, sportif et éducatif, est favorisée par des emplois du temps adaptés à la vie des locataires de la résidence Beaumarchais. «Cette année, les parcours scolaires ont été plus faciles à aménager, de sorte que les stagiaires ont beaucoup de disponibilités en début de semaine, les lundi, mardi et mercredi après-midi pour leur formation au centre», constate Jérôme Vernay. Pour lui, ce gain organisationnel résulte de plusieurs facteurs. D’une part, les contrats signés avec les établissements scolaires et universitaires, pour aménager les cursus en une année supplémentaire, sont largement répandus. D’autre part, si les établissements sont facilitateurs, c’est le fruit d’un long travail de relation et de confiance porté en particulier par Christian Rizzi, le directeur du centre. Le Centre de For-

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mation et ses stagiaires véhiculent en effet une image positive, et la solidité du suivi est largement reconnue par les directeurs d’études.

Des équipes jeunes

Le Centre de Formation vit à l’heure d’un renouvellement de génération. Le recrutement, peu impacté par la montée en Top 14 reste très régional. La nouvelle promotion s’est baptisée Pépino en souvenir du photographe disparu. Sa moyenne d’âge est relativement jeune. Mais, signe d’une grande qualité déjà en mouvement, trois joueurs ont intégré le pôle France de Marcoussis : Robinson Caire, Loïck Jammes et Thomas Jolmes. Ils jouent avec les Crabos les week-ends. Rappelons que parmi leurs aînés, la génération précédente a envoyé sept joueurs en Top 14, dont quatre jouent au FCG. En revanche, ce sera difficile cette année pour les joueurs du Centre de Formation d’obtenir du temps de jeu en Top 14, voire impossible. L’année du maintien pour l’équipe Première n’est pas synonyme de prise de risque. Les ouvertures seront peut-être plus faciles en Coupe d’Europe, ou alors en deuxième partie de saison si les pros continuent à jouer aussi bien. Mais après tout, les joueurs du FCG ont déjà prouvé leur capacité à s’adapter au Top

14, compte tenu que 80% de l’équipe actuelle jouait en ProD2 l’an passé !

Et des infrastructures limitées

Une seul ombre plane encore au-dessus du dispositif. «Le seul frein à la formation, ce sont les infrastructures», martèle Jérôme Vernay. Il parle au nom de toute la partie associative. Il déplore le manque d’installations pour assurer l’accueil et l’entrainement des joueurs, l’absence de terrain stabilisé, de gymnase, de salles ou même de vestiaires dignes d’un Club formateur de 1er rang. Pour Daniel Jennepin, les infrastructures sportives municipales de Bachelard devraient être uniquement dédiées à l’athlétisme et au rugby. Il en va de l’image du Club. «Le niveau d’exigence a évolué», insiste-til. «Tous les Clubs alentour disposent de terrain synthétique, le FCG est le seul Club à ne pas en avoir un.>, déplore Jean-Pierre Henry. <Si nous avions des perspectives à moyen terme, cela nous permettrait d’envisager l’avenir avec plus de confiance.» S’il peut se réjouir de sa place retrouvée dans l’élite, le FCG n’en est pas pour autant au bout de ses combats. Isabelle Doucet-Sardin

Une commission très sollicitée En charge de la mise en relation des sportifs et des entreprises, la Commission d’Insertion Scolaire et Professionnelle voit son rôle évoluer. La CISP est au cœur du double projet éducatif : stages en entreprises, apprentissage, alternance et insertion professionnelle passent par cette instance. Son responsable, Jean Garcia, fait preuve d’une grande vigilance en rappelant le principe de réalité aux jeunes qui n’entendraient que les sirènes du rugby professionnel. Seule une poignée de stagiaires décroche en effet le fameux sésame. Pour les autres, le bagage professionnel est indispensable. La CISP fait appel aux partenaires du Club pour placer les jeunes, mais aussi les compagnes et les Amazones, les joueuses de Sassenage qui évoluent en Top 10. Certaines entreprises jouent le jeu, comme Schneider Electric ou Contact D Pro, d’autres entrent dans la boucle sans être partenaires. La cellule a traité une soixantaine de dossiers en 2012. « Le plus compliqué est de placer des jeunes en alternance, car ils sont salariés et ont des contraintes horaires », regrette Jean Garcia. Cependant, une fois intégrés dans le milieu du travail, ces jeunes sont souvent très appréciés pour leur dynamisme et leur esprit d’équipe.

David Dussert, un lien indéfectible A 34 ans, le nouveau directeur sportif associatif, est un des fidèles du FCG. Père d’une petite fille et bientôt d’un deuxième enfant, il a évolué pendant dix ans en tant que semi-professionnel dans la sphère rugbystique, au FCG, mais aussi à Chambéry et à Bourg-en-Bresse. « Je suis arrivé en 1995 au FCG et j’ai franchi toutes les étapes », rappelle-t-il. Entre 2006 et 2009, il mène un double parcours au sein du Club, en tant que joueur et responsable de la mise en place du volet éducatif du projet du Club. Il devient ensuite entraîneur des Espoirs et créée en même temps sa société, Contact D Pro, spécialisée dans la relation entre le monde sportif et celui de l’entreprise. « Mon terrain de jeu, c’est le FCG, mais la société est aussi présente sur d’autres sports », insiste-t-il. Pour se rendre disponible pour le FCG, David Dussert a d’ailleurs recruté cette année une personne au sein de Contact D Pro.

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Dans l’intimité de L'un est grand, blond avec un physique de mannequin et la musculature d'un surfeur australien. L'autre, plus petit et trapu semblerait tout droit sorti d'une forêt canadienne avec sa barbe de bûcheron si de profonds yeux bleus ne venaient trancher la rudesse de son gabarit. Henry Vanderglas et Anthony Hegarty respectivement 3e ligne aile et talonneur du FCG viennent juste de débarquer de leur Australie natal. Avec Andrew Farley et Ben Hand ils complètent la filaire Australienne du FCG. Grenoble seraitelle devenue une terre d'accueil wallabies ?

L

a rencontre avec nos deux kangourous se fait dans leur appartement. Enfin il faudrait plutôt parler d’un somptueux loft en plein centre-ville de Grenoble. Les deux Australiens savourent un tee time très anglais. «Nous avons très vite décidé de vivre en collocation, nous nous connaissons depuis des années. Vivre ensemble était la meilleure façon pour nous d’éviter les problèmes d’intégration» souligne Anthony. Les deux joueurs ont un parcours pour le moins similaire. Ils sont tous les deux natifs de Canberra. Ils ont tous les deux grandi dans une famille où le rugby était religion. «Mon père et mes frères jouaient au rugby et c’était aussi la même chose pour Anthony, j’ai l’impression que le rugby a toujours fait partie de ma vie» témoigne Henry. Après une formation dans les écoles de rugby de Canberra ils stoppent leur carrière pendant 3 ans pour finir leur scolarité. À la sortie de l’université ils intègrent les ACT Brumbies. Henry joue en parallèle pour l’équipe nationale d’Australie à 7. Après 3 ans passés sous les couleurs jaune et bleu, Henry a l’opportunité de venir en Europe pour jouer avec Bristol, mais les 4 mois qu’il passe là-bas ne se déroulent pas comme il le souhaite. Contacté par le FCG, il n’hésite pas un seul instant et apprenant qu’Anthony et Ben Hand sont aussi du voyage, il signe pour le FCG. «En 2009 nous avions fait une tournée en France avec notre équipe des Brumbies. Nous avions joué contre Toulon, Bourgoin, Bayonne et Perpignan. Cette tournée avait été formidable, je suis vraiment tombé amoureux de la France et des Français. À cet instant je me suis dit que je ferai tout pour venir jouer ici.» raconte Henry. «Venir jouer en France est une chance que l’on ne peut se permettre de laisser passer.» rajoute Anthony. Pourtant au moment de débarquer en France, nos jumeaux Australiens ont des expériences bien différentes. Henry Vanderglas, estampillé «playboy australien» se voit proposé, après

seulement une semaine passée à Grenoble, de poser pour le calendrier Les Dieux du Stade «Je venais d’arriver, je ne connaissais personnes en France. En Australie je ne l’aurais jamais fait, mais là je me suis dit pourquoi pas ? Je dois tout de même avouer que je n’ai pas osé en parler à ma mère et mon père au début, mais ce fut une super expérience quelque chose de vraiment drôle.» Pour Anthony le bizutage fut plus difficile. Il se blesse très sérieusement au ménisque et au ligament latéral du genou lors de son premier match contre Castres. Le lundi suivant il passe sur le billard. «Je devais en avoir pour 3 mois mais ça n’a duré finalement que 6 semaines donc tout va bien. Notre intégration se passe vraiment à merveille. Henry réalise de très grosses prestations et moi j’apprends tous les jours à mon poste. Être talonneur en France c’est quelque chose de spécial. En Australie la mêlée est plus une phase de remise en jeu. Ici c’est une question de fierté, un combat incroyable où il n’est pas question de reculer. J’adore ça.» près seulement quelques mois dans la capitale des Alpes nos deux Australiens ont déjà leurs habitudes. «Nous sommes des personnes très calmes. On passe pas mal de temps devant la télé à regarder des films ou jouer à la Playstation. Le dimanche nous faisons le marché pour acheter des fruits et des légumes frais. Nous adorons notre quartier. Il y a une superbe boulangerie qui est devenue notre repère juste au coin de la rue et c’est aussi un vrai plaisir que de prendre du temps dans les cafés du centreville. Pour être honnête je crois que ce sont les plus beaux mois de ma vie.» raconte Henry. Un bémol ? « Nous adorons la plage et la pêche, nous avons impatience de trouver des rivières où pêcher à la mouche dans la région. Mais bon, le ciel bleu suffit déjà amplement à notre bonheur.»

COLOCATION AUSTRALIENNE

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A

Thomas Bianchin

Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


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Grenoble 011

DÉC.2012

Numéro

Terre de rugby

Force & Fierté

LE MAGAZINE DU FC GRENOBLE RUGBY



Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


Portrait Karim Kort-Cherif suit le FCG depuis 2000. Il a d’abord été le kiné de l’équipe première avant de se consacrer uniquement aux Espoirs, à partir de 2006, et de devenir le responsable du pool de soigneurs des collectifs jeunes.

«

J’adore le rugby que j’ai pratiqué tardivement. Je me suis toujours occupé des sportifs», avance le kinésithérapeute-ostéopathe grenoblois. Le praticien, spécialisé dans la kiné sportive, s’est rapproché en 2000 du FCG pour prendre en charge l’équipe première. «Il n’y avait pas de kiné à temps plein. Trois cabinets de kinés libéraux s’occupaient du FCG en assurant les entraînements en semaine et les matchs du week-end. Nous étions au début du professionnalisme dans le rugby. C’était prenant, mais j’adorais ça !» En 2006, Karim Kort-Chérif lève le pied. «Je passais mon diplôme d’ostéopathe et je désirais consacrer plus de temps à ma vie de famille.» Il met alors à profit son expérience du club pour coordonner le pool de tous les soigneurs qui interviennent auprès des équipes jeunes, des minimes aux Reichel, et prend la responsabilité de l’équipe des kinésithérapeutes des Espoirs. Car à 37 ans, le kiné aime toujours autant ce contact direct avec le terrain. Une prise en charge rapide «Ma mission consiste à recruter puis former des étudiants de l’école de kiné de Grenoble. Ce sont des soigneurs ; ils n’ont pas la qualité ni les compétences des kinés. En revanche, ils peuvent apporter leur vision de futurs praticiens.» Dans ce rapport gagnant-gagnant, ces étudiants de 2ème et 3ème année, attirés par la kiné sportive, sont directe-

ment confrontés à ce qui sera leur pratique. Pour les joueurs, l’encadrement, les parents, c’est une présence rassurante. En cas de blessure sur le terrain, le rugbyman bénéficie en effet d’une assistance immédiate. Constat, prise en charge et alerte des secours sont les premiers gestes des soigneurs. «Peu de clubs peuvent présenter un tel suivi de toutes ses équipes. Plus une blessure est prise en charge tôt, plus le soin est prodigué rapidement et donc la reprise est d’autant plus rapide», poursuit le kinésithérapeute. Le rôle des étudiants pendant le match est décisif: porteurs d’eau certes, mais aussi personnes référentes pour constater une blessure, tester le membre et veiller au respect de l’intégrité du rugbyman. «Au moindre doute, le joueur est remplacé. Ce n’est pas à lui de décider. Le soigneur est la pour arrêter la mécanique lésionnelle, donner de la glace et des instructions.» Karim-Kort-Chérif coordonne dix-huit étudiants dans les collectifs jeunes et trois kinés professionnels pour les Espoirs. Les professionnels en devenir font preuve d’un véritable engagement pour accompagner les équipes tout au long de l’année, sur les matchs du week-end, voire sur les entraînements. «Le rugby est un sport où le kiné peut intervenir avant le match, pendant et après», insiste Karim Kort-Cherif. Kiné et soigneurs font partie des collectifs dont ils partagent la destinée. IDS

Karim Kort-Cherif, un kiné au contact

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Portrait

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Les remparts d’Irlande

Les supporters du FCG ont remarqué cette saison l’arrivée au sein du staff d’un sympathique irlandais nommé Bernard Jackman. Portrait d’un Monsieur « défense » loin d’être étranger aux succès du club grenoblois…

S

i de nombreux observateurs vantent le jeu ambitieux quotidien avec les joueurs grenoblois en coordonnant leurs pratiqué par le FCG depuis le début de la saison de montées défensives ou en rectifiant leurs attitudes au plaTop 14, sa défense solide est également une des clés de son quage. «Il faut améliorer la technique des joueurs pour avoir excellent début de championnat. Et cette solidité défensive plus d’impact lors des duels et moins de plaquages manqués» qui fait la force des coéquipiers d’Andrew Farley depuis la ambitionne le technicien irlandais qui précise rapidement, saison dernière (Grenoble avait terminé meilleure défense qu’au-delà des aptitudes techniques, la défense est avant du championnat de ProD2 avec seulement dix-neuf essais tout une question d’état d’esprit. «Il faut créer un véritable encaissés en 30 matchs, soit une moyenne de moins de 0,65 aversion à l’idée de prendre un essai», lâche Bernard Jackman essais par match), c’est en grande partie à son spécialiste de la avec un regard noir qui en dit long sur sa détermination. Et défense, Bernard Jackman, que la doit le club de la capitale lorsqu’on entend le discours du coach défensif grenoblois, des Alpes. D’abord consultant la saison dernière auprès des on repense assez naturellement aux dernières minutes du «Rouge & Bleu», l’ancien talonneur match disputées face au Racingirlandais a définitivement posé ses Champion d’Europe en 2009 Métro. Si les Grenoblois avaient fini valises en bord d’Isère au début de avec le Leinster, il compte par encaisser un essai qui les avait l’été, pour prendre en main les des- neuf sélections en équipe privés du bonus offensif, ils avaient tinées de la défense grenobloise à d’Irlande... tenu de très longues minutes grâce plein temps. On avait pris l’habitude à une défense acharnée, contrant des spécialistes de la défense issus du rugby à 13. Il n’en est rien les coups de boutoir successifs des Franciliens dans un stade pour Bernard Jackman qui a effectué toute sa carrière à 15 des Alpes en transe. Capitaine de la plupart des équipes au mais a développé un goût prononcé pour la chose défensive, sein desquelles il a évolué, Bernard possède cette âme de au contact notamment des différents techniciens qu’il a pu leader et cette exigence du détail, commune à l’ensemble côtoyer. «J’ai eu la chance d’avoir différents entraîneurs très du staff grenoblois, qui permet d’exister au très haut-niveau. axés sur la défense et c’est un secteur que j’affectionne parti- Pour atteindre le maintien et continuer sa progression en culièrement», explique tout naturellement le néo grenoblois Top 14, le FCG aura besoin d’une défense toujours plus perqui possède un pedigree rugbystique des plus solides. Cham- formante. Vous pouvez compter sur Bernard Jackman pour pion d’Europe en 2009 avec le Leinster, il compte neuf sélec- y travailler sans relâche. Intérieur, extérieur, deuxième rideau… tions en équipe d’Irlande et a également porté les couleurs l’irlandais veille au grain ! des Sale Sharks. Une expérience qu’il partage désormais au GG Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


Coulisses Membres de l’effectif professionnel du FCG, Andrew Farley et Mathieu Nicolas n’en oublient pas pour autant de compléter leur formation professionnelle puisqu’ils suivent une formation DE JEPS au CREPS de Voiron… Etre bon sur le terrain, c’est très bien. En préparant son avenir, c’est encore mieux !

à

pied d’œuvre toute la semaine sur les terrains d’entraînement et dans les salles de musculation, les deux grenoblois Andrew Farley et Mathieu Nicolas sont dernièrement redevenus élèves puisqu’ils suivent une formation de préparation à l’obtention du DE JEPS (Diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), avec la spécialité rugby, dispensée au CREPS de Voiron. «Nous avons vingt jours de formation par an sur deux ans» explique Andrew Farley qui avait suivi des études niveau Bac + 2 en Australie avant de prendre le chemin du vieux continent. «Les modules de formations se déroulent le mercredi qui est notre jour de repos» complète Mathieu Nicolas. Les deux coéquipiers, qui côtoient en salles de cours deux joueurs d’Oyonnax et un de Bourgoin, souhaitent se diriger vers le métier d’entraîneur à l’issue de leur carrière. «La qualité de l’enseignement est très bonne et le CREPS dispose d’une plateforme internet très pratique qui nous permet de travailler à distance» détaille l’ailier arrivé à l’intersaison du Castres Olympique. Leader dans l’âme sur le terrain, Andrew Farley joint même la théorie à la pratique depuis plusieurs années. «J’ai entraîné une équipe dont le niveau était équivalent

à de la Fédérale 3 lors de mon passage en Irlande, j’ai participé à plusieurs séances avec Chambéry l’an dernier et depuis cette saison je m’occupe des Reichels du club une fois par semaine» raconte, enthousiaste, le capitaine grenoblois dans un français devenu impeccable. Lorsqu’on leur demande si cette charge de travail supplémentaire constitue une contrainte dans leur quotidien de rugbymen professionnels, les deux hommes sont unanimes : «C’est tout le contraire ! C’est une très bonne chose de voir autre chose que le rugby, cela participe à notre équilibre» estime Andrew Farley avec un ton pédagogue digne d’un futur grand entraîneur. «Le FCG, avec le concours de David Dussert, comme Provale, mettent tout en place pour la formation professionnelle des joueurs de rugby, et se savoir armé pour le futur permet de voir sa carrière avec beaucoup plus de sérénité», complète de son côté Mathieu Nicolas qui avait déjà obtenu un Brevet d’Etat il y a quelques années. Sérieux et motivés, les deux gaillards semblent bien partis pour obtenir leur diplôme en fin de formation. C’est tout le mal qu’on leur souhaite…

La tête & les jambes

GG

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Jeunes #1

Un an à Marcoussis

Loïc James est talonneur au FCG. Un jeune de 17 ans qui joue avec l'équipe Crabos des «Rouge & Bleu» les week-ends. Il n'est toutefois pas un rugbyman comme les autres. En effet le reste de la semaine Loïc est au Centre National du Rugby. Un statut d'international et le début d'un chemin qui doit mener vers les sommets. Un centre hors du commun Le Centre National du Rugby à Linas-Marcoussis (le CNR) est une particularité Française. Construit en 2001 et inauguré par Jacques Chirac l'année suivante dans l'optique de la coupe du monde 2007, il conjugue sur un domaine de 42 hectares, le Centre de Formation (20 ha) et un parc départemental. À sa construction, et encore aujourd'hui, ce centre avait 3 objectifs : l'ouverture sur le rugby moderne, l'ouverture sur l'avenir et l'ouverture sur le monde. Sous ces concepts très poétiques, le

centre se veut la matérialisation de l'excellence du rugby français. Un lieu qui concentre les moyens les plus techniques en termes d'infrastructures, d'équipements et de savoir-faire. Un centre qui véhicule les valeurs du rugby Français : le goût du dépassement de soi, la générosité et le respect de l’adversaire. Marcoussis est un lieu d'échange comme en témoigne son cahier des charges. «Le Centre National de Rugby n’est pas un sanctuaire sévèrement gardé, dont seule une poignée de privilégiés pourrait pousser les portes. On y vient se préparer à un grand rendez-vous international, suivre ses études,

«Des équipements de très haut niveau»

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La principale résidence de Marcoussis est dédiée à l’équipe de France. Elle est composée de 84 chambres et 7 suites avec un service digne d’un hôtel 3 étoiles. S’ajoutent plusieurs salles de restaurants, des salles de séminaires et réunions, une piscine avec balnéothérapie et des lieux de convivialité pour la détente des joueurs. Deux autres bâtiments réunissant 89 chambres sont destinés à l’accueil des stagiaires. Des salles de cours, un centre de documentation, et une vidéothèque complète les infrastructures. À site exceptionnel, équipement sportif exceptionnel : Marcoussis c’est un terrain principal, 3 terrains extérieurs et un terrain couvert auxquels s’ajoutent des salles de préparation physique et de musculation ainsi que des salles de soins.

entreprendre un stage, une formation ou se réunir en séminaire. Sportifs de haut niveau, jeunes pousses du rugby, membres d’une entreprise peuvent s’y côtoyer dans l’harmonie.» Plus concrètement le CNR a pour missions, d'accueillir le XV de France et les différentes sélections nationales jeunes et féminines, en vue de préparer ses grands rendez-vous sportifs (tournées, tournois des VI Nations, Coupes du monde). Il permet également de former les instances du rugby (entraîneurs, éducateurs, arbitres et dirigeants des clubs sportifs). Mais la principale innovation du CNR, est la création d'une véritable université du Rugby qui intègre tout au long de l'année les meilleurs joueurs de moins de 19 ans. Choisis par un Comité National de sélection, ils sont 26 espoirs du rugby français à intégrer chaque année le CNR pour un an. Ils y recevront une formation sportive et scolaire de haut niveau dans le but de représenter la France dans quelques années.

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Loïc James, stagiaire à Marcoussis L

oïc a intégré cette année le CNR. L’aboutissement du début d’une carrière qu’il n’avait pas forcément prévu. Loïc commence le rugby à 5 ans à Annemasse. Il joue dans son premier club jusqu’à l’âge de 17 ans. Sélectionné en «Taddei» première année, il passe les tests pour entrer au FCG. Tests qu’il réussit et qui lui permettent d’intégrer les -17 deuxième année sous ses nouvelles couleurs «Rouge & Bleu». Il franchi les étapes marche par marche, intègre le pôle régional et réalise ses premiers matchs avec les Crabos. Il passe de nouvelles sélections en «Taddei» inter secteur sur Rhône Alpes et se retrouve sélectionné en équipe de France pour jouer un match amical contre le trèfle Irlandais. Là, le rêve devient réalité «En fin de saison j’ai reçu une lettre pour passer les tests de Marcoussis et un mois et demi plus tard on m’annonçait que ma sélection avait été retenue. Je n’avais jamais imaginé jouer en équipe de France et encore moins intégrer Marcoussis. Mes objectifs en début de saison étaient de faire partie du groupe Crabos. Je ne jouais talonneur que depuis 1 an, avant j’étais 3ème ligne. Quand on commence un poste spécifique comme ça, c’est difficile. Me retrouver un an plus tard en équipe de France, c’est vraiment quelque chose de fou. Je tiens vraiment à remercier mon entraîneur Mariano Rosales sans qui je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui.» .../...

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Jeunes #2

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.../... des cours, nous avons un soutien individuel Les stagiaires sont alors pris en charge pas la En l’espace de quelques mois la vie du jeune dispensé le soir par de jeunes Polytechniciens Fédération Française de Rugby, tout en restant homme, qui n’a pas encore 18 ans, change du qui sont en partenariat avec le CNR. Tout est licenciés de leurs clubs. On signe une conventout au tout. Intégré au Centre de Formation fait pour nous aider. Pour ce qui est de la partie tion tripartite entre le club, la Ligue National de du FCG, il partage sa vie entre Grenoble, Anne- sportive nous nous entraînons tous les jours Rugby et la FFR. Pendant un an, toute la formamasse où ses parents vivent mais surtout Mar- pendant 1 h 30. Le mercredi j’ai un entraîne- tion sportive et scolaire est déléguée à la FFR. coussis qui devient sa deuxième maison. Un ment en plus et de la muscu. Nous disposons Cette année nous avons trois jeunes joueurs nouveau rythme à d’un entraîneur prin- qui sont à Marcoussis, Loïc James, Robinson prendre, qui mélange La vie de Loïc est rythmée cipal du rugby, Gérald Care et Thomas Jolmes. Avoir des jeunes à bien-sûr rugby mais entre ses cours au lycée des Bastide et d’un pré- Marcoussis, n’est pas forcément quelque chose aussi formation sco- Ulis, sa formation de joueur parateur physique, de facile à gérer pour le FCG car les jeunes laire et beaucoup de et les matchs... Mathieu Lacome qui ne sont pas avec nous mais cela témoigne du transports. «Le plus gère la musculation, niveau de la formation du FCG. C’est aussi un dur cette saison ce ne le foncier et la course. gage d’attractivité du Club. Même si les jeunes sont pas les entraînements ou les matchs, ce Tout est vraiment fait pour nous mettre dans continuent de jouer avec leurs équipes (Crabos, sont vraiment les déplacements. Par exemple les meilleures dispositions.» Quand on de- Reichel, Espoirs) nous ne valoriserons vraiment ce matin je me suis levé à 7 heures, j’ai pris le mande à Loïc s’il se sent plus Grenoblois ou Pa- leur passage au CNR que lorsqu’ils en sortiront. bus de Marcoussis pour le lycée puis une na- risien, la réponse n’est pas évidente «Mon club En effet, pendant un an nous ne les avons pas vette pour l’aéroport, l’avion jusqu’à Lyon, une c’est Grenoble ! Mais c’est assez compliqué à disposition et nous n’avons pas beaucoup de navette pour Grenoble, le tram et ensuite le cette année car je ne m’entraîne qu’une fois regard sur leur formation. Mais le plus imporbus pour rejoindre le Centre de Formation. Et par semaine avec les Crabos, le vendredi soir. tant c’est surtout l’expérience que ces jeunes encore je ne rentre pas chez mes parents à An- Les repères de jeu ne sont pas évidents. J’essaie vont acquérir. Ils sont internationaux, ce n’est nemasse...» Un rythme effréné pendant un an, d’apporter au maximum ce que j’apprends à pas rien, c’est une aventure extraordinaire à mais qui a un aboutissement incroyable, porter Marcoussis, je sais que l’on attend plus de moi vivre pour eux. le maillot de l’équipe de France frappé du Coq. de par mon statut. Mais je ne me pose pas trop La formation sportive qu’ils reçoivent au CNR «Jouer en équipe de France est quelque chose de question. Je ne suis pas un joueur qui se est très différente de celle que nous avons au centre. Nous d’incroyable. J’ai une opportunité qui m’est of- gère. Je donne touferte, je dois la saisir. Mon objectif aujourd’hui jours tout sur un Il est important pour un favorisons nous une est de devenir un joueur professionnel. Si je terrain mais je sais jeune joueur qu’il s’intègre formation très indifais tous ces sacrifices c’est pour espérer pou- qu’il y a plus de pres- dans une formation qui lui vidualisée alors qu’à voir passer pro. Mais rien n’est garanti, il n’y a sion et que je ne dois soit adaptée... Marcoussis, la Fédéjamais de garantie. Environ 70 % des joueurs pas décevoir. Le plus ration Française de qui passent par le CNR décrochent un contrat important c’est de Rugby a une équipe pro mais on n’est jamais à l’abri d’une blessure. s’intégrer dans un groupe. Je ne vais pas sauver à construire, une obligation aussi de résultats Il faut aussi avoir un peu de chance pour arriver la patrie tout seul… sans mes coéquipiers je ne dans les différents matches internationaux que à passer à l’étage supérieur, il ne faut pas rater suis rien sur un terrain. Il y a une énorme dif- ces jeunes vont jouer. Aujourd’hui par exemple certains matchs… Dans tous les cas je n’envi- férence lorsque l’on joue en équipe de France. Loïc James, qui est talonneur, n’a pas encore sage pas vraiment un «plan de carrière», je fais La vitesse et les impacts sont impressionnants. travaillé les lancers en équipe de France car il confiance au FCG pour me guider vers le plus Je me rappelle de mon premier match contre est dans un cycle important de préparation haut niveau. J’essaie de mon concentrer pour l’Irlande. J’avais joué des grosses équipes en physique. Les choses sont vraiment décalées. être bon sur le terrain à chaque fois que je joue, Crabos, mais là à la première mêlée en me rele- Pour nous en tant que formateurs, il est très le reste viendra ensuite.» vant je vois le ballon qui était déjà à l’aile… j’ai vite important de faire comprendre aux jeunes compris qu’il allait falloir élever mon niveau, et joueurs que Marcoussis est un plus et une La vie de Loïc est donc rythmée chaque se- je fais tout pour y arriver.» En attendant de voir formidable expérience, mais que ce passage maine entre ses cours au lycée des Ulis, sa for- un jour Loïc évoluer sur le Stade Lesdiguières, au CNR ne garantit rien pour leur avenir. Nous mation de joueur à Marcoussis et les matchs il aura une coupe du monde à jouer avec la avons eu de très belles réussites par le passé qu’il joue avec les Crabos du FCG (Loïc n’a pas France à la fin de l’année, rien que ça... avec Marvin O’Connor ou Raphael Lakafia qui encore 18 ans, il ne peut donc pas jouer dans sont passés par Marcoussis, mais en 15 ans de une autre catégorie). «Une semaine classique, je Marcoussis travail sur la formation, j’ai vu plus de jeunes joue avec Grenoble le week-end, le lundi je me n’est pas une garantie percer sans être devenu stagiaire du CNR. Je lève à 6 heures pour prendre le train pour Lyon. Si le CNR représente la crème d’une généra- pense notamment à Vincent Clerc, Lucas DuJe reprends sur Lyon une correspondance tion, il n’est en aucun cas la seule filiaire pour pont, Laurent Bouchet, Cyril Veyret, Romain pour Marne la Vallée où je prends un autre devenir joueur professionnel. Christian Rizzi, David ou Jonathan Best. C’est une filière où il y train pour Massy. J’arrive là-bas à 11 heures où le directeur du Centre de Formation, revient a un entonnoir qui témoigne d’un niveau à un une navette du CNR nous attend pour nous pour nous sur l’intégration de Marcoussis dans instant précis, mais il ne faut pas le voir comme emmener au centre. En arrivant nous avons la filière formation du FCG. quelque chose d’obligatoire. Il est important un entretien obligatoire avec le médecin pour «Le CNR est le sommet de la filière fédérale pour un jeune joueur qu’il s’intègre dans une faire un point sur le match que l’on a joué avec jeune. Une filière qui démarre avec les 9 pôles formation qui lui soit adaptée et qui prenne nos clubs. La semaine au centre peut ensuite espoirs français. Ces pôles intègrent les jeunes à en compte sont développement personnel. commencer. Nous avons des horaires aména- partir de 16 ans et rassemblent 300 rugbymans. Chaque joueur doit évoluer à son rythme et gés au niveau de notre formation scolaire. J’ai De ces 300 jeunes ils seront une trentaine de trouver sa place dans l’univers du rugby, nous beaucoup moins d’heures qu’un lycéen clas- moins de 19 ans à être sélectionnés pour pas- ne sommes là que pour l’aider, le porter et sique, mais je dois quand même passer mon ser un an à Marcoussis. Ils représentent d’une l’amener vers le haut niveau.» Bac à la fin de l’année. Comme nous manquons certaine façon l’avenir de l’équipe de France. Thomas Bianchin Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


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Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


Événements

Tous les matchs mènent à la Bodega La Bodega a toujours existé - ou presque - mais elle a beaucoup évolué. Cette structure légère est le lieu incontournable des après-matchs

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otre rêve serait d’avoir une vraie brasserie ouverte du matin au soir, un espace de vie dont profiterait l’ensemble du club», aspire Yves Fornier, vice-président aux infrastructures de l’association sportive du FCG, gestionnaire de la Bodega. Avec José Pacuta, responsable des événements, il mesure le chemin parcouru pour arriver aujourd’hui à mettre à disposition du club un espace convivial. Brasserie à temps partiel, la Bodega a bénéficié cette année de sérieux aménagements grâce au concours de la SASP. Ses 500 m2 reposent désormais sur un sol bétonné recouvert d’une moquette qui remplace l’ancien plancher. Ses parois ont été doublées de panneaux blancs offrant une plus grande luminosité, une vaste baie vitrée a été ouverte sur le stade et à l’intérieur, tous les tonneaux utilisés comme mangedebout ont été repeints aux couleurs du club : bleu, rouge et blanc. Plus gaie, plus attractive, la Bodega peut accueillir jusqu’à 700 personnes les soirs de grandes affiches.

La température du club Ce poumon de la vie associative s’anime aussi tous les week-ends au rythme des réceptions d’après-matchs des collectifs jeunes, cadets, juniors, mais aussi seniors ! L’espace sert également de cantine pour les stages d’été et reçoit les équipes de jeunes durant les challenges Alberto et Belletante. Quant à l’association sportive, elle y organise tous ses grands rendez-vous. C’est à la Bodega que l’on peut le mieux prendre la température du club. Elle est le lieu d’échange privilégié entre les équipes, les bénévoles et les parents. José Pacuta aime pardessus tout «lire les résultats des rencontres sur le visage des enfants et voir leur contentement». Yves Fornier y a vécu pour sa part des moments uniques comme lorsque les Espoirs, l’équipe phare de la formation, ont battu Toulouse. «Il fallait voir la joie de tous, tout le monde rayonnait, c’était un vrai plaisir.»

Mais l’équipement peut être mis à la disposition d’autres structures associatives comme celle de la Police, fidèle des lieux, les partenaires du Club, les footeux du Cularo show ou le Cercle 1892. Ces prestations payantes représentent une source de revenu pour l’association. «La Bodega est occupée toute la semaine», résume Yves Fornier, qui imagine une ouverture en journée pour accueillir les joueurs du club dans un lieu de vie convivial, équipé d’un coin repos, d’un espace informatique. Une équipe de sept personnes bénévoles fait aujourd’hui tourner l’établissement. «Dans un esprit convivial et sportif», lance le vice-président, tout en insistant sur la nécessaire rigueur qu’impose la gestion d’un tel lieu. Flunch, le traiteur de l’association, assure les prestations de restauration. La qualité de l’accueil à la Bodega fait l’unanimité de tous ses utilisateurs. Les troisièmes mi-temps y sont réputées ; une image de convivialité flatteuse pour l’association. IDS

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BRÈVES

Le retour de Yann et Lionel Yann RAVE , qui a joué avec les équipes Crabos et Reichel du FCG, puis en tant que sénior en Fédérale 1 et en Pro D2, avait quitté Grenoble pour accompagner son épouse engagée professionnellement à Dijon. Ce fût l’occasion pour lui de suivre là-bas une formation BP JEPS (domaine de l’animation socio-éducative). Il est depuis ce début de saison de retour à Grenoble et a rejoint le FCG Association à cette occasion. Il y entraîne désormais les cadets moins de 16 ans tout en assistant par ailleurs David DUSSERT au sein de la société Contact D Pro.

Textes : Gérard DEPLACE

François BOUZAC en charge de la formation des arbitres. Les Clubs de rugby ont une obligation de disposer d’un nombre d’arbitres en fonction de leur catégorie. Cette année, pour le FCG en Top 14, l’obligation se situe à hauteur de six arbitres, une obligation que nous remplirons pleinement avec François Bouzac et l’ensemble des arbitres déjà formés ou en formation. François, ancien rugbyman à La Mure puis au FCG (il a joué au FCG comme talonneur de 12 ans à 15 ans) était l’année dernière encore résident au Centre de Formation où il se formait en tant qu’arbitre. Arbitre titulaire en Fédérale 2, il nous revient cette année, recruté par le FCG Association afin de former les jeunes arbitres du Club. Mais le rugby ce n’est pas tout ! Titulaire d’un Bac Pro Electrotechnique et d’un BTS Génie Climatique, il assure ses arrières en recherchant actuellement une suite à sa formation ou un emploi dans sa branche d’activité..

De son côté, Lionel RINGEVAL avait quitté Grenoble en 2003 pour aller jouer en Fédérale 1 à Bourg en Bresse. Il était revenu dans la région Grenobloise dès 2007 comme licencié pendant 4 saisons (2007 à 2010) au Club voisin de Fontaine. Son passé avec le FCG est important puisque c’est en 1989 qu’il avait débuté sa formation avec les équipes benjamines. Son poste de prédilection : demi de mêlée, poste qu’il a occupé jusqu’en équipe première avant son départ en 2003. Il rejoint également l’Association du FCG depuis ce début de saison en tant qu’éducateur sportif des moins de 16 ans. Accueillons donc Yann et Lionel avec beaucoup de plaisir et souhaitons à nos deux «revenants» toute la réussite qu’ils méritent dans leurs différentes missions professionnelles et sportives.

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Une nouvelle recrue au FCG ! Bruno Delatte, dit «Pomme», arrivé au Club en 1980 en tant que bénévole, est officiellement recruté comme Intendant sportif du FCG. «Monsieur le directeur adjoint», tel qu’il aime

se présenter, a signé son contrat en CDI le 19 octobre dernier, sous le regard attentif de Marc, Fabrice, et Béatrice qui l’a accompagné dans la mise en place de son contrat.

BRÈVES Terre de Rugby n˚ 11 - décembre 2012


Bienvenue à Patrick COMBE Patrick est le patron du Tri-Nations, ce restaurant convivial et très dédié au rugby, situé juste en face le Centre de Formation du FCG. Ancien rugbyman régional (formé au Fontanil), joueur pendant de nombreuses années avec les Catalans de Grenoble, Patrick Combe a entretenu, depuis qu’il s’est installé à proximité du stade Lesdiguières, d’étroites relations avec le FCG et son Centre de Formation. La salle de restauration, qui bénéficie de la présence de 2 écrans géants permet d’y déjeuner en regardant des vidéos de matchs de rugby de tous horizons. Pas étonnant qu’elle soit fréquentée par des passionnés, des joueurs ou des dirigeants de notre Club ou de Clubs voisins. Serviable et attentionné, il rendait déjà de multiples petits services aux résidents du Centre de Formation. A la faveur du départ de Michel Bicais, l’ancien gardien du Centre, il a accepté de lui succéder dans ce rôle : ouvrir le portail le matin, nettoyer de fond en comble les abords et les locaux, accueillir les jeunes résidents, rester à leur écoute, assurer l’intendance et réaliser diverses réparations, fermer les accès le soir.

« Avec le FCG, on travaille en famille, tout en gardant mes distances, je suis devenu pour les jeunes du centre une véritable nounou.» Remercions Patrick Combe d’avoir accepté cette mission bien appréciée par nos sociétaires et les résidents du Centre. N’hésitez pas à lui demander service. Il le fera toujours avec beaucoup de bonne volonté. Contact : pour réserver au Tri-Nations : tél : 04 76 09 31 59


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