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 Le Général IMBERT

Hommage du général Jacques MANET président départemental de la société des membres de la légion d’honneur lors des obsèques du général IMBERT .

Mon Général, mon Ancien, Nous sommes aujourd’hui réunis pour rendre un dernier hommage à un compagnon d’armes qui a consacré 36 années de sa vie au service de la France. Né en 1927, votre adolescence a été marquée par l’avènement du nazisme. Votre vocation de soldat est née à cette époque, au cours de la deuxième Guerre mondiale, pendant l’occupation et la libération de notre pays. Vous entrez à Saint-Cyr en 1948, Promotion général Frère, mort en camp de concentration le 13 juin 1944. Dès votre sortie de Saint-Cyr, vous entrez de plain-pied dans les engagements auxquels votre France était engagée depuis 1943. De 1953 à 1955, vous êtes engagé dans des combats en Indochine, au sein de la Légion étrangère. Cette période est ponctuée par 2 blessures de guerre et 2 citations au titre de la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs. Elle s’achève par le départ d’un théâtre d’opérations dans lequel la France était engagée depuis 1943. En 1963, vous servez en Algérie, au moment où l’armée française s’apprête à quitter un pays où elle a été engagée pendant 130 années. Par la suite, après l’Ecole Supérieure de Guerre, votre carrière s’orientera essentiellement vers les Troupes alpines puis le Corps blindé mécanisé. Vous y effectuerez, fait exceptionnel, deux temps de commandement de chef de corps, d’abord à la tête du 6ème Bataillon de Chasseurs Alpins en 1970, puis du 16ème Groupe de Chasseurs Mécanisés en

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1974. Cette carrière exemplaire sera couronnée par les étoiles de général de brigade en 1982 et la cravate de commandeur de la Légion d’honneur en 1984. Au cours de votre carrière, votre génération de soldats a été engagée aux avant-postes de l’Histoire. Vous avez rencontré l’émergence du Tiers-monde, la montée des jeunes religieux, les débuts du terrorisme, et enfin l’apparition de nouvelles formes de guerre. J’ai eu souvent le privilège, et le plaisir, d’échanger avec vous nos réflexions sur les périodes que votre génération et vous-même avez connues, en particulier les épreuves douloureuses de l’Indochine et de l’Algérie. Vous portiez sur ces périodes un regard lucide et courageux. C’était le regard d’un homme qui a connu l’épreuve du feu au service de son pays, cette épreuve qui seule donne sa dimension et sa vraie noblesse à un soldat. Puissent ces réflexions et ce regard sur la Servitude grandeur Militaires inspirer les plus jeunes d’entre nous, aujourd’hui confrontés à des défis qui ne sont finalement pas si différents de ceux que vous avez connus. Mon général, vos jeunes compagnons d’armes, héritiers des unités dans lesquelles vous avez servi sont autour de vous pour vous rendre un dernier hommage : le fanion et la garde des deux bataillons que vous avez commandés : le 6ème Bataillon de chasseurs alpins et le 16ème Bataillon de chasseurs à pied ; un officier supérieur représentant le chef de corps du 27ème Bataillon de chasseurs alpins ; le fanion de l’Amicale des Anciens du 6ème Bataillon de chasseurs alpins; le drapeau de la Société des Membres de la Légion d’Honneur. Pour ma part, j’ai eu, comme vous, l’Honneur de servir sous le fanion vert et rouge de la Légion étrangère. Mon général, nous vous disons À Dieu, mais nous saurons tous où vous retrouver.

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