HISTORIQUE 6e BCA

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LE 6E BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS La création Créé en 1840, le 6e Bataillon de Chasseurs à pied s'embarque quelques mois plus tard pour l'Algérie. La conquête de l'Algérie ne répond pas à une politique résolument coloniale. La France s'empare d'Alger en 1830 : ce n'est qu'une action de représailles contre les Turcs. Mais la disparition du joug ottoman éveille chez les populations locales des espoirs d'indépendance. Sous l'égide d'Abd-el-Kader, une guerre sainte contre les Français est déclarée. Après plusieurs hésitations, la France opte pour une conquête totale du pays. En 1842 le « 6 » participe au combat de l'Oued Foddah. Au mois d'août 1844, aux côtés d'autres bataillons, il remporte la victoire de l'Isly : l'armée marocaine qui soutenait Abd-elKader est battue par le Maréchal Bugeaud. Le sultan du Maroc est contraint de traiter avec la France. Un an plus tard le 8e d'Orléans fait Sidi-Brahim... La lutte ne se termine qu'en 1847 avec la reddition d'Abd-el-Kader ; le 6e rentre alors en France. Les campagnes du Second Empire En 1848 Louis-Philippe est renversé par la Révolution de février. Le bataillon est employé au maintien de l'ordre. Trois ans plus tard il prête main forte au coup d’État du 2 décembre 1851 qui voit Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III) s'emparer de la totalité du pouvoir. En dépit des promesses de paix, le Second Empire est marqué par une série de conflits. Le 6e est engagé dans la plupart d'entre eux. S'il n'a pas d'intérêts directs à intervenir dans la guerre de Crimée, Napoléon III, en s'alliant à l'Angleterre contre la Russie trouve une occasion de briser ce consensus existant entre les puissances européennes à propos de leur politique à tenir vis-à-vis de la France. Le 6 e participe au siège du port de Sébastopol, base de la puissance maritime Russe en Mer Noire, d'octobre 1854 à septembre 1855. La ville se rend après avoir tenu onze mois. En Italie, c'est au nom du principe des nationalités que l'Empereur apporte son soutien au roi de Piémont-Sardaigne. Le rêve d'unification de l'Italie passe par une nécessaire éviction de l'Autriche. En juin 1859, le bataillon se distingue dans les batailles de Magenta et de Solférino, où les troupes franco-sardes battent les Autrichiens. L'unité de l'Allemagne va lui être fatale. En 1870, la France n'est pas suffisamment préparée pour affronter la Prusse. En quelques semaines les armées impériales sont battues ; le bataillon est présent à la bataille de Sedan le 2 septembre qui sonne le glas de l'Empire. Le Gouvernement de la Défense Nationale poursuit la guerre, Gambetta lève de nouvelles armées. Dans l'armée de la Loire, le 6 e participe à la victoire de Coulmiers où il est cité. Mais rien ne peut changer l'issue finale : Paris finit par capituler et la France doit céder l'Alsace-Lorraine. La Belle Époque C'est une période de paix, les seuls engagements militaires sont de nature coloniale ; le e 6 y est peu mêlé. Entre 1870 et 1914, il change de nombreuses fois de garnison. En 1888, il fait partie des douze bataillons désignés par une loi pour opérer plus spécialement en montagne : les « Bataillons Alpins de Chasseurs à pied ». Il se trouve à Nice le 3 août 1914... 1


La Grande Guerre Le désir de récupérer les provinces perdues n'est pas l'unique cause de ce conflit. Les tensions internationales sont telles que la guerre apparaît comme inévitable aux contemporains. Tandis que les Allemands déferlent sur la Belgique, la France lance une offensive à l'Est. Le bataillon est engagé en Lorraine au mois d'août mais les succès qu'il obtient ne reflètent pas la situation globale : l'offensive échoue. Celle de l'ennemi au contraire progresse rapidement. Les Allemands sont bientôt tout près de Paris. La victoire de la Marne, où le bataillon s'illustre dans le village de Vassincourt les 8 et 9 septembre, permet de les arrêter. Un front immobile se met en place de la Suisse à la Mer du Nord. Les deux armées s'enterrent et le bataillon commence une existence qui le mène, de tranchées en tranchées, à de multiples engagements dans plusieurs régions. Il embarque pour la Grèce et l'île de Corfou où il recueille l'armée Serbe, chassée de chez elle par l'Autriche. Dès son retour sur le sol de la Patrie le bataillon est envoyé aux côtés des troupes britanniques dans le chaudron de la Somme, une fois encore dans les Vosges, en 1917 dans l'Aisne, en 1918 en Picardie... Au cours de ces quatre années, le bataillon a perdu 1410 des siens et obtenu neuf citations : VASSINCOURT, BOIS DES FORGES, BRAUNKOPF, BOIS REINETTE-BOUCHAVESNE, LE CHEMIN DES DAMES, LA MALMAISON-PARGNY FILAIN, FERME ENCHIN, MONT DES TOMBESMONT DES SINGES, CANAL DE LA SAMBRE. L'entre-deux-guerres En 1920 le bataillon est envoyé en occupation en Allemagne (HauteSilésie). Le 6e y assure une mission de police jusqu'en 1922. À son retour il s'installe à Grenoble. La Seconde Guerre mondiale Face aux agissements d'Hitler, la France et l'Angleterre réagissent timidement. Lorsque l'invasion de la Pologne les pousse finalement à la déclaration de guerre, elles ne sont plus en position de force. Le 6e est envoyé le long de la frontière italienne avant de partir en Norvège. Il se distingue dans cette expédition qui vise à couper la route du fer scandinave à l'Allemagne nazie et aboutit à la prise du port de Narvik en juin 1940. Cette victoire est suivie de peu par la déroute des armées françaises. Intégré à l'armée d'Armistice, lorsque celle-ci est supprimée, le bataillon est dissout le 28 novembre 1942 à Brie-et-Angonnes (Isère) : La Wehrmacht vient d'envahir la zone Sud. Le bataillon se reforme dans la clandestinité sous les ordres du commandant de Reyniès. Ses chasseurs constituent des noyaux de Résistance qui rejoignent les maquis du Vercors, de la Chartreuse et de l'Oisans qui profitent alors de leur expérience militaire. De Reyniès est nommé délégué militaire de la Résistance pour le département de l'Isère. Le 6 juin 1944, les troupes Alliées débarquent en Normandie. Une offensive est déclenchée par la Résistance en Vercors en juin-juillet et le bataillon y prend une part active. Les Allemands, mobilisés en force, investissent le massif. La répression est violente. Recréé officiellement, le 6e BCA participe à la Libération de Grenoble puis à celle de Lyon et termine la guerre sur la frontière des Alpes puis en Italie du Nord. De 1945 à nos jours • À partir d'août 1945, la 27 e Division Alpine séjourne en Autriche ; le bataillon y demeure jusqu'en 1953. 2


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De 1954 à 1962 le bataillon est engagé en Algérie dans le secteur de Michelet en Grande Kabylie, son action revêt deux aspects. Il combat les bandes armées par un travail incessant de jour comme de nuit. Par la construction d'écoles, de routes, d'ouvrages d'art mais aussi la scolarisation des enfants et les soins gratuits aux malades, il participe à l'amélioration de la vie sociale et économique des populations. En 1975 le 6e s'installe à Varces, quartier de Reyniès. À partir de 1982, il participe à la force intérimaire des Nations Unies au Liban. Il rejoint la Force d'Action Rapide en 1984. En 1993 il effectue sa dernière mission en Somalie. L'été 1994, le 6e BCA est dissout à Grenoble. Enfin, en 2019, le centre de formation initiale des militaires stationné à Gap, prend l'appellation CFIM–27e BIM-6e BCA.

Le fanion du 6e BCA Ce fanion porte sur l'une de ses faces l'appellation originale :

6e Bataillon Alpin de Chasseurs à Pied Sur l'autre face, il est l'un des seuls à porter le nom de ses batailles :

ISLY – SEBASTOPOL – SOLFERINO – COULMIERS – GRANDE GUERRE – NARVIK – VERCORS Décorations Fourragère rouge aux couleurs de la Légion d'Honneur Croix de Guerre 14-18 (6 palmes et 3 étoiles) Croix de Guerre Norvégienne Croix de Guerre 39-45 (une palme)

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LES CHEFS DE CORPS DU 6è BCA

FOREY 1840-1842 TROUDE 1842-1844 de PERREUSE 1844-1848 de CALTAGNI 1848-1852 HURVOY 1852-1853 FAUVART 1853-1854 BASYAIL 1854-1856 de LA PROVOTAIS 1856-1859 de POTIER 1859-1860 CLOUX 1860-1867 de BEAUFORT 1867-1870 d'ARBO 1870 REGAIN 1870-1871 de VILLENEUVE 1871-1872 POTIRON de BOIS FLEURY 1872-1877 MONTAGNE 1877-1883 SAGE 1883-1888 DURAND 1888-1890 LEVASNIER 1890-1892 HENRIOT 1892-1895 REVEILLAC 1895-1897 MIREPOIX 1897-1906 JACQUOT 1906-1908 CHATILLON 1908-1910 ROUX 1910-1914 LANÇON 1914-1915 MEULLE DESJARDIN 1915-1916 BEAUSER 1916 BRISSON 1916-1917 FRERE 1917-1918 PETITPAS 1918-1919 de FABRY FABREGE 1919-1920 MASSON 1920-1928 TROLLEY de PREVAUX 1928-1929 REGARD 1929-1931 COMBET 1931-1937 LANGUILLAIRE 1937-1939 ROUX 1939 CELERIER de SANOIS 1940 SEGONNE 1940-1942 de REYNIES 1942-1944 COSTA de BEAUREGARD 1945-1946 SOURD 1946-1947 PAILLOT 1947-1948 TANANT 1948-1950 ESTADIEU 1950-1952 ROCH 1952-1955 BIGOT 1955-1956 LECOANNET 1956 GRANDJEAN 1957 RICHARD 1958-1960 BOULNOIS 1960-1961 SILVE 1961-1962 LAURENS 1962-1964 BOSSHARDT 1964-1966 de MONICAULT 1966-1968 DUPOUX 1968-1970 IMBERT 1970-1972 DE LINARES 1972 VALLET 1972-1974 JORET 1974-1976 PARISOT 1976-1978 CHARPE 1978-1980 de SAINTE FOY 1980-1982 LANTHIER 1982-1984 ROSTAING 1984-1986 ALLAMAND 1986-1988 BAUDRY 1988-1990 de GIULI 1990-1992 NEVEUX 1992-1994

Illustrations : insignes, photos 6è BCA et carte illustrée - Collection JM.Jourdan. 2021

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