Votre Région HAUTE-SAVOIE Il est décédé à 89 ans
Jacques Golliet s’en est allé
Jacques Golliet (à gauche), accompagné du colonel Louis Jourdan, seul officier rescapé des Glières, et d’Alphonse Métral, rescapé lui aussi. Photo 27e BCA
Autant dans le monde de la politique que dans celui des anciens combattants, Jacques Golliet faisait partie de l’histoire du département. Une unité de jeunes chasseurs alpins du 27e BCA porte même son nom. Jacques Golliet est décédé à l’âge de 89 ans. Agrégé de l’université, il a été maire de Thônes de 1973 à 1983. Conseiller général du canton de Thônes de 1983 à 1992, il fut aussi élu sénateur de la Haute-Savoie, membre de la commission des Affaires Étrangères et de la Défense de 1990 à 1998. Choisi par les rescapés des Glières, il a présidé l’Association des Glières, pour la mémoire de la Résistance, de 1998 à 2005. Profondément marqué par le massacre des Villarets où, alors âgé de 12 ans, il avait vu les Allemands exécuter les maquisards qu’ils avaient faits prisonniers, il n’aura de cesse de faire vivre la mémoire de Glières, portant un message d’égalité et de fraternité. Porteur des valeurs qui sont celles d’une France généreuse, Jacques Golliet puisait dans l’héritage moral que ses parents lui avaient enseigné cette empathie tournée
vers l’accueil, l’entraide et l’engagement. Des valeurs qui firent que cette famille fut, aux heures sombres de notre histoire, un élément important de la Résistance dans les vallées de Thônes. Il rejoint aujourd’hui ce foyer d’amour et d’écoute que fut celui de ses parents, de son frère Pierre et de sa sœur Madeleine. Cette dernière, résistante intrépide, avait épousé en janvier 1945 Louis Jourdan, le seul officier rescapé des Glières. Non seulement Jacques Golliet parlait et témoignait de ce que fut l’esprit des Glières mais il fut aussi le garant de la vérité historique, si souvent attaquée. Jusqu’à ses derniers jours, il se montra soucieux de l’évolution de notre société. Jacques Golliet n’était pas de ceux qui vivent dans la nostalgie, dans une mémoire figée et stérile. Il savait en tirer les leçons pour que l’avenir soit à l’image de l’espérance qui avait porté, sur le plateau des Glières, “des hommes à demeurer des hommes”.
Jacques Golliet avait la générosité et l’empathie pour valeurs. Photo Le DL /DR
Lors du 50e anniversaires des combats des Glières, en 1994 avec François Mitterrand. Photo 27e BCA
Jacques Golliet à la tribune, lors du 50 e anniversaire des combats des Glières, en 1994. Photo 27 e BCA