3 minute read

BILLET DE LA RÉDAC'

Next Article
WE ARE FAMILY

WE ARE FAMILY

TEXTE : CHARLOTTE KAISER

LA VIE D’ADULTE

Bon comme vous l’aurez sans doute compris dans le numéro précédent, je découvre peu à peu la vie d’adulte.

Et je dois dire que je vais de surprise en surprise. Pourquoi personne ne m’avait jamais parlé du prix (tout à fait exorbitant) d’une chaise ? Je pense que l’importance du sujet mérite qu’on prenne un moment pour en discuter. Je m’étais doucement préparée à crouler sous les factures, à manquer de sommeil (qu’on se l’avoue, nous avons tous des valisettes sous les yeux) et à supprimer Tiktok et autres applications sur lesquelles je peux passer des heures affalée sur mon canapé en tenue pilou pilou.

Pourquoi personne ne m’avait jamais parlé du prix (tout à fait exorbitant) d’une chaise ?

Je pensais tout connaître de la vie d’adulte. Puis j’ai trouvé un appartement et ce fut le drame. J’ai découvert, après avoir déambulé des heures à retrouver mon chemin dans le labyrinthe qu’est IKEA, qu’une simple chaise pouvait coûter plus cher qu’un aller-retour pour Rome. Non mais à quel moment quatre pieds et une assise peuvent valoir plus qu’un Spritz en terrasse face à la fontaine de Trevi ? Je ne comprends toujours pas. Et le pire dans l’histoire, c’est qu’acheter une seule chaise n’a pas de sens ! Vous vous imaginez dire à vos amis : « euh en revanche si vous venez dîner, apportez vos chaises ». Bien sûr que non, personne ne fait ça. Nous nous ruinons tous pour offrir une assise décente à nos invités.

Je le reconnais, je triche un peu en disant que je n’étais pas du tout prête au prix démentiel de certains objets. Disons qu’un running gag a animé (et anime toujours) nos petits moments en famille. Tous les ans, ma maman passe une journée avec ses sœurs pour faire les soldes.

Un rendez-vous trop mignon où leur seul but est de faire des emplettes et manger au restaurant. Cette année-là, elles traînent dans un magasin de décoration et s’arrêtent net devant une poubelle (je vous l’accorde ce n'est pas commun). L’une d’entre elles lance, en voyant le montant affiché sur l’étiquette de l’article, « non mais il y a vraiment des imbéciles (elle n’a pas vraiment dit ça mais je ne suis pas sûre de pouvoir écrire des insultes ici) qui achètent une poubelle à ce prix ? ». Vous l’avez deviné… Ma mère a évidemment répondu un « oui » d’anthologie, suivi d’un « elle est super bien ». D’ailleurs on l’a toujours, comme quoi ça paye d’investir dans une poubelle !

Non mais il y a vraiment des imbéciles (elle n’a pas vraiment dit ça mais je ne suis pas sûre de pouvoir écrire des insultes ici) qui achètent une poubelle à ce prix ?

Mais je vous entends me dire que c’est le début de la fin. Je ne suis pas au bout de mes surprises, le pire arrive sans aucun doute… J’aurai un jour des petits êtres qui crapahuteront chez moi et que je devrai nourrir (all inclusive et à mes frais). J’ai encore le temps pour m’y faire. En parlant de cela, je ne crois pas vous l’avoir dit mais j’ai eu trois enfants pendant un an. C’était une offre découverte, je les ai donc rendus à la fin. Je plaisante, je suis en réalité partie faire fille au pair pendant un an à New-York. Dis comme ça, je me rends compte que ça fait clairement rêver. J’ai bien profité même si le petit dernier m’en a fait voir de toutes les couleurs, vraiment de toutes les couleurs... Teddy la menace (c’était son petit surnom) mérite totalement un billet de la rédac’ à lui tout seul. Je m’égare un peu. Pendant cette année américaine, j’ai aussi eu le temps de comprendre à quel point ça coûtait cher d’avoir un enfant, bon sang ! ●

This article is from: