Catalogue Biennale Images Vevey 2024

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iMAGES VEVEY

Algorithme : Suite d'instructions ou d'étapes à suivre pour résoudre un problème ou accomplir une tâche spécifique. Ils sont utilisés en programmation informatique et permettent d’organiser, évaluer, traiter et utiliser de grandes quantités de données. En photographie, ils peuvent être employés pour le traitement d'images, la retouche automatique et l'analyse de données visuelles. (N°01, 02, 07, 25, 27, 32, 34, 50)

Biomimétisme : Approche scientifique consistant à s'inspirer des formes, des processus et des systèmes naturels pour innover. En art et en photographie, le biomimétisme peut se traduire par des designs inspirés de la nature et des techniques de création basées sur des modèles biologiques. (N°02)

Boss : En jeu vidéo, ennemi particulièrement puissant que le·la joueur·se doit vaincre, généralement à la fin d'un niveau ou d'une série de niveaux, pour progresser dans le jeu. (N°04)

CGI (Computer Generated Imagery, imagerie générée par ordinateur) : Technologie d’effets spéciaux numériques, qui permet de créer des images de synthèse avec des logiciels de modélisation 3D ou de simulation visuelle. Couramment utilisée dans les superproductions hollywoodiennes, les films d’animation ou les jeux vidéo, elle est plus rarement employée en photographie. (N°12)

DALL·E : Programme d'intelligence artificielle générative capable de créer des images à partir de descriptions textuelles (prompts). Lancé par OpenAI en 2021, il est utilisé pour réaliser des images

originales et visualiser des concepts. Son nom s’inspire du robot WALL-E du film d’animation éponyme des studios Pixar (2008) et du célèbre peintre surréaliste Salvador Dalí. (N°21, 34)

Deepfake (ou hypertrucage) : Contenu visuel, vidéo ou audio créé, modifié et falsifié par des IA de manière hyperréaliste. Il est en général connu dans le cadre de manipulation d’informations à des fins malveillantes. Il est aussi employé en photographie et au cinéma pour des effets spéciaux, notamment pour intégrer le visage d’acteur·rice absent·e ou décédé·e dans certains films. (N°25)

Gaming : Pratique et action du jeu vidéo. Par extension, le gaming renvoie aussi au monde du jeu vidéo (matériels, logiciels, métiers, etc.). (N°4)

→ Le glossaire se poursuit à la fin du catalogue

Image de couverture : © Sabine Hess et Nicolas Polli

(dis) connected entre passé et futur

“It is pretty rare to be able to take a walk in an image of childhood.” (dis)connected entre passé et futur

— Chris Marker, Letter from Siberia (1958)

C’est en 1958 que Chris Marker écrit ces mots pour Letter from Siberia, sorte d’ovni filmique entre documentaire et essai personnel sur la Sibérie et sa modernisation croissante. Le réalisateur et écrivain français décrit la ville de Yakoutsk avec ces termes, qui évoquent l'innocence et la nostalgie associées à la ville, comparant son expérience à une promenade à travers des souvenirs d'enfance. Dans ce film notable qui lance sa carrière, Chris Marker interroge également la signification des images en manipulant le commentaire qui les accompagne et en insérant des actualités imaginaires.

Une cinquantaine d’années plus tard, ce film avant-gardiste fait écho aux enjeux du monde contemporain : il met en lumière toute la complexité de notre temps. Comme une faille entre deux plaques tectoniques, notre époque est marquée par la polarisation des positions et des propos, par des mouvements incessants balançant entre le vrai et le faux, le réel et le virtuel, l’humain et la technologie, la nostalgie et la curiosité. Nous vivons un moment charnière de l’Histoire, une époque manichéenne, qui attise les énergies contraires, qui connecte et déconnecte simultanément. Comme rarement par le passé, le présent et le futur sont mis à l’épreuve de changements rapides et profonds qui affectent l’ensemble des secteurs de la société.

Les évolutions technologiques de ces dernières décennies – l'omniprésence d’internet, le passage de l’analogique au numérique, l’utilisation croissante des réseaux sociaux et le développement considérable de l'intelligence artificielle – marquent une profonde transformation de la société. Pièce phare de la neuvième édition de la Biennale Images Vevey, l'installation monumentale et expérimentale créée par Oliver Frank Chanarin fait contraster photographie analogique et système robotique de pointe, pratique photographique manuelle et automatisation. Il met en scène les tensions grandissantes entre humain et machine, technologies passées et futures. Les portraits d'athlètes que Katja Stuke réalise devant son écran de télévision à l'occasion des Jeux Olympiques de ces vingt dernières années montrent l'évolution des procédés photographiques et des techniques de diffusion télévisuelle.

En 2024, la Biennale Images Vevey traite de ce fossé inédit creusé par les technologies digitales entre passé et futur. Au sein de ce présent en friction, tout est toujours plus connecté alors que simultanément tout semble plus que jamais déconnecté. Les fractures entre ce qui a été, ce qui est et ce qui sera s’accélèrent, les contraires

se télescopent. Ce monde au futur antérieur génère un sentiment diffus mais omniprésent qui révèle autant l’instabilité que l’enthousiasme ambiants.

En écho aux termes de Chris Marker, les récents développements technologiques rendent désormais possible de « se promener dans une image de l’enfance » : si les procédés changent, le principe reste similaire. Véritable fabrique à souvenirs, l'intelligence artificielle constitue un moyen inédit de plonger dans le passé et revisiter son enfance. Maria Mavropoulou alimente le logiciel DALL·E avec des récits réels transmis par ses aïeul·e·s ou imaginés par ses soins pour générer de toutes pièces un album de photographies de famille. À l’aide du même logiciel, Tamara Janes & Natalia Funariu varient à l’infini le motif enfantin des visages tracés dans la neige à la main. Sans faire usage d'une IA, Benjamin Freedman reconstitue grâce à la puissante technologie CGI (Computer Generated Imagery) un roadtrip familial, alors qu'il avait neuf ans, tandis que Chino Otsuka voyage dans le temps en incrustant avec Photoshop des portraits d'elle-même adulte sur des photographies de son enfance.

Qu'elles soient fusionnelles ou dysfonctionnelles, les relations familiales se trouvent au centre de plusieurs projets de cette édition. Alors que Debsuddha admire la complicité sans faille de ses deux tantes albinos qui vivent ensemble, dans leur maison, en marge de la société indienne, Alessandra Sanguinetti photographie pendant plus de vingt-cinq ans deux cousines qui grandissent dans la campagne argentine conservatrice. En insérant dans des collages les rares clichés qu’il possède de son enfance, Vuyo Mabheka évoque la solitude passée dans un township de Johannesburg qui a marqué cette période de sa vie. De son côté, Sébastien Agnetti offre un regard plein de douceur sur les liens qu'il tisse avec son fils, sa mère et son père décédé. La photographe Sarah Carp détourne le refus de son ex-mari lié à la représentation publique de ses deux filles en réalisant une série de clichés d'enfants aux visages couverts d'une trame d'impression.

Enjeu actuel majeur, les réseaux sociaux influencent considérablement la construction et la représentation de notre vie et de notre identité. Entre réalité et virtualité, le fils d’Anna Galí menait une double vie qu’il lui dissimulait totalement, en partageant son addiction aux drogues dures sur Instagram, Snapchat et X (Twitter). Jack Latham révèle la manipulation des réseaux sociaux par les fermes à clics,

un système clandestin représentant une menace pour la démocratie en falsifiant à grande échelle les likes et les followers relatifs aux contenus numériques. Avec autodérision, Amandine Kuhlmann incarne un alter ego hyperféminin sur diverses plateformes en ligne pour mettre en scène à sa manière la quête sans limite d'une célébrité virale. Les médias sociaux comme les films, la télévision ou les publicités véhiculent des stéréotypes féminins qui sont thématisés par deux projets : d'un côté, Marion Zivera dénonce la normalisation et l'idéalisation des corps générés par les intelligences artificielles ; de l'autre, Nora Rupp personnifie des femmes issues de divers milieux dans le but de déconstruire la représentation des corps et des rôles des femmes dans la société.

L’image de soi passe généralement par l'apparence, surtout pour la jeunesse. Cette question se trouve au cœur de la série de Zosia Promińska, qui photographie, dans leur chambre d'enfant, des mannequins pré-adolescent·e·s ayant été mis·e·s sous contrat par des agences polonaises dès leur plus jeune âge en attente de pouvoir exercer pour les plus grandes marques à l'international. Ancienne top model, Marianna Rothen plonge dans les coulisses de l'industrie du mannequinat avec un film autobiographique et caricatural. Dans la vitrine d'un magasin tokyoïte, Daido Moriyama capture en gros plan un mannequin en plastique, l'un des sujets qui traversent ses vues urbaines de la capitale japonaise depuis plus de soixante ans. À travers ses photographies de défilés et de shootings prises au fil des quatre dernières décennies, Martin Parr pose un regard espiègle et sans filtre sur le milieu de la mode.

Les réseaux sociaux et les sites internet, par le biais de publicités ciblées ou d'influenceur·euse·s, happent continuellement les utilisateur·rice·s pour vendre toutes sortes de produits. En suivant les recommandations de l’algorithme de son smartphone, Romain Mader dénonce ainsi les stratégies marketing des sites de fast fashion qui poussent à la consommation. Commentaire grinçant sur la surconsommation et la dépendance technologique, le projet de Farah Al Qasimi critique l’omniprésence des systèmes connectés ou des appareils intelligents qui prennent le contrôle sur notre quotidien et contaminent l’espace privé.

Que ce soit en ligne ou dans la réalité, les limites entre l'intérieur et l'extérieur, l'espace domestique et la sphère publique se

retrouvent tantôt poreuses, tantôt distinctes. Entre la Chine et les États-Unis, Guanyu Xu pointe la perméabilité des domiciles de personnes immigrées en attente de régulariser leur situation de séjour et leur difficulté de faire de leur foyer un lieu intime. Dans les jardins de La Becque | Résidence d'artistes, Sabine Hess & Nicolas Polli font le bilan de leur vie commune un an après avoir emménagé ensemble, en construisant une maison le temps de la biennale, et partagent leurs suggestions pour vivre une relation de couple harmonieuse.

Vivre en adéquation avec son environnement et avec la société dans laquelle on évolue devient complexe lorsqu’on n’adhère pas à son fonctionnement, et inconcevable en temps de guerre. Établi à Kyiv, Sasha Kurmaz en fait l'expérience au quotidien : pour faire face à cette situation et dénoncer l’invasion russe, il élabore un journal intime sous forme de collages en ramassant une multitude de matériaux dans les décombres, transformant son témoignage personnel en acte de résistance universel. Lors de ses nombreux séjours dans l’Ouest américain, Tony Dočekal rencontre des personnes qui vivent en marge de la société, par obligation ou par conviction antisystème.

À l'ère de la surinformation et des fake news, la conservation des connaissances historiques et leur transmission demeurent des questions centrales pour l'avenir de la société. Temple du savoir –analogique et numérique – la bibliothèque fascine Candida Höfer, qui restitue frontalement les plus belles bibliothèques du monde, dont celle de Baltimore, et rend un hommage universel sur la façade de l’ancienne prison de Vevey. Les fausses définitions insérées délibérément par les éditeur·rice·s dans les encyclopédies afin de protéger leur droit d’auteur·rice sont décelées et représentées par Weronika Gęsicka à l'aide d'une IA, interrogeant le plagiat à l'aune de cette technologie ultra performante.

L'héritage de la culture visuelle, en particulier de la photographie argentique, et le patrimoine matériel sont mis en valeur par deux artistes suisses. Plongeant dans les archives de Philippe Halsman, Henry Leutwyler compose le portrait de l’un des photographes les plus influents du XXe siècle à travers ses objets personnels. Christian Marclay, quant à lui, monte des centaines d'extraits de films pour réaliser un immense collage dans lequel se succèdent des ouvertures et fermetures de portes en honneur à l'histoire du cinéma, présenté dans une salle historique de Vevey, le Cinéma Astor.

Transmises de génération en génération, les traditions jouent un rôle fondamental dans la préservation du passé et de la mémoire collective, tout en permettant d’affronter les changements futurs avec sagesse. L'artiste angolais Edson Chagas réinterprète, par le biais de photographies d'identité, des masques africains, utilisés dans un contexte historique rituel et spirituel, dans le présent et la banalité quotidienne. En Inde, Gauri Gill collabore avec des fabricant·e·s de masques confectionnés pour les performances rituelles d'une fête de la communauté Adivasi et des peuples indigènes, entre mythologie et réalité précaire, tandis que Tara L. C. Sood s'intéresse à la tradition ancestrale des magicien·ne·s de rue indien·ne·s, dont les tours emblématiques sont depuis des décennies imités sur les scènes occidentales. En créant une symphonie imaginaire jouée à l'unisson ou individuellement par des musicien·ne·s de rue, Carlos Garaicoa met en avant la force du collectif sur l’individu·e.

Face à un avenir flou, le passé devient une source de réconfort et de créativité. Le phénomène de nostalgie est particulièrement exacerbé au sein de la publicité, des médias, de la pop culture et de la vie quotidienne. Emblème nostalgique d'instants passés, le Polaroid traverse l’ensemble du projet original d'Alexey Chernikov, qui combine ce procédé instantané à l'intelligence artificielle pour raconter le dernier voyage d'un couple fictif avant sa séparation. Grâce à une IA, Maisie Cousins retrouve les personnages grotesques de Blobbyland, fameux parc d'attraction des années 1990 au Royaume-Uni et tiré d'une émission de divertissement familial à succès, qu'elle visitait enfant avec son grand-père. Autre produit mythique sorti tout droit du film culte Back to the Future, la DeLorean devient une voiture électrique et un espace d'exposition mobile chez Beni Bischof. Ultra-connectés, les véhicules autonomes électriques, auxquels s’est intéressée Lisa Barnard en Californie, sont porteurs de promesses pour la mobilité de demain. À l’inverse, Vincent Jendly rend hommage aux bateaux Belle Époque de la Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman (CGN) qui naviguent depuis plus d'un siècle en Suisse. Circulant en extérieur, le bus officiel de la biennale, conçu par Nicolas Polli en collaboration avec les transports publics VMCV, connecte la population et le public avec les lieux de la région. Coincé à l'intérieur de la Salle del Castillo, l'avion de ligne gonflable d'Aleksandra Mir devient un personnage de fiction improbable plein de contradictions poétiques.

L'industrie pétrolière est à la fois moteur de l’industrialisation et facteur de dérèglements climatiques. Kaya & Blank filment le mouvement incessant des chevalets de pompage du pétrole qui rythment le paysage de Los Angeles tout en les rattachant à la toute première photographie de l’Histoire, réalisée au bitume de Judée. En Suisse, le glacier d'Aletsch, photographié par Andreas Gursky il y a trente ans et dont l'installation monumentale accueille les visiteur·euse·s de la biennale sur la Place de la Gare, évoque la fonte des glaces dans l’inconscient collectif. Du glacier à la mer en passant par la rivière, le cycle de l’eau est abordé par le film de science-fiction de Madison Bycroft, ayant pour décor les Alpes et la région veveysanne. Dans une approche expérimentale, les photographies argentiques de Peter Hauser ouvrent une réflexion collective sur les changements climatiques et nos liens à la biosphère. Chez Jung Lee, la puissance de la nature est mise en parallèle avec l'intensité de l'amour. En collaboration avec la champignonnière veveysanne Mission Mycelium, Phyllis Ma souligne le rôle essentiel des champignons dans la protection et la régénération des sols tout en mettant en avant leur impressionnante capacité à constituer des réseaux souterrains pour se reproduire, se nourrir et communiquer.

Bien que souvent peu visibles, les réseaux de télécommunication traversent la planète entière, peuplant les fonds marins d'immenses câbles, étendant des fils au-dessus du sol ou plaçant des satellites dans l'espace, pour permettre à la population mondiale de communiquer. À Los Angeles, Kaya & Blank sont intrigué·e·s par les antennes téléphoniques camouflées en faux arbres, qui abondent dans le paysage urbain. En Suisse, les captures d’écrans, réalisées par Jenny Rova sur son smartphone lors des appels vidéo avec son futur mari Philippe, qui vit illégalement à Zurich, auront raison de l’obstination de l'administration cantonale en vue de la validation de leur mariage.

Finalement, Paul Graham immortalise au début des années 2000, avant le tsunami numérique, des passant·e·s à Times Square, plongé·e·s dans leurs pensées. Vingt ans plus tard, le photographe britannique déconnecte cette foule new-yorkaise en la plaçant dans les rues de Vevey le temps de la Biennale Images Vevey, qui propose 50 expériences visuelles sous le thème « (DIS)CONNECTED. Entre passé et futur ».

Stefano Stoll Images Vevey, Directeur

INDEX ARTISTES

Le commissariat et les scénographies des expositions intérieures et des installations extérieures sont le fait du groupe de programmation Images Vevey, sous la direction de Stefano Stoll (sauf mention spécifique).

ALEXEY CHERNIKOV

MAISIE COUSINS

SABINE HESS & NICOLAS POLLI

CANDIDA HÖFER

TAMARA JANES & NATALIA FUNARIU

VINCENT JENDLY

KAYA & BLANK

AMANDINE KUHLMANN

SASHA KURMAZ

p.180 p.184 p.188 p.192 p.196 p.200 p.204 p.226 p.230 p.234

22 PAYS

� Afrique du Sud

� Allemagne

� Angola

� Australie

� Canada

� Chine

� Corée du Sud

� Cuba

� Émirats Arabes Unis

� Espagne

� États-Unis

� France

� Grande-Bretagne

� Grèce

� Inde

� Japon

� Pays-Bas

� Pologne

� Suisse

� Suède

� Turquie

� Ukraine

Portfolios d’artistes

p. 33 Farah

Al Qasimi (N°01)

p. 34-35 Madison

Bycroft (N°04)

p. 36-37 Sarah Carp (N°05)

p. 38 Beni Bischof (N°03)

p. 39 Farah

Al Qasimi (N°01)

p. 40-41 Tony Dočekal (N°11)

p. 42 Debsuddha (N°10)

p. 43 Oliver Frank Chanarin (N°07)

p. 44-45 Madison

Bycroft (N°04)

p. 46 Oliver Frank Chanarin (N°07)

p. 47 Edson Chagas (N°06)

p. 48 Maisie Cousins (N°09)

p. 97 Benjamin Freedman (N°12)

p. 98-99 Vuyo Mabheka (N°31)

p. 100-101 Weronika

Gęsicka (N°15)

p. 102-103 Amandine Kuhlmann (N°25)

p. 104 Benjamin Freedman (N°12)

p. 105 Paul Graham (N°17)

p. 106-107 Kaya & Blank (N°23)

p. 108 Jack Latham (N°27)

p. 109 Henry Leutwyler (N°29)

p. 110 Romain Mader (N°32)

p. 111 Sabine Hess & Nicolas Polli (N°19)

p. 112 Phyllis Ma (N°30)

p. 209 Katja Stuke (N°45)

p. 210-211 Martin Parr (N°38)

p. 212 Sasha Kurmaz (N°26)

p. 213 Jenny Rova (N°42)

p. 214-215 Marianna Rothen (N°41)

p. 216-217 Aleksandra Mir (N°35)

p. 218-219 Nicolas Polli (N°39)

p. 220 Katja Stuke (N°45)

p. 221 Henry Leutwyler (N°29)

p. 222-223 Tara L. C. Sood (N°44)

p. 224 Nicolas Polli (N°39)

p. 273 Nora Rupp (N°49)

p. 274-275 Vuyo Mabheka (N°31)

p. 276-277 Benjamin Freedman (N°12)

p. 278-279 Zosia Promińska (N°40)

p. 280-281 Oliver Frank Chanarin (N°07)

p. 282 Anna Galí (N°13)

p. 283 Kaya & Blank (N°23)

p. 284 Paul Graham (N°17)

p. 285 Peter Hauser (N°48)

p. 286-287 Sébastien Agnetti (N°47)

p. 288 Beni Bischof (N°03)

ARTISTES → → 01 A 11 D

FARAH AL QASIMI

Poltergeist

Le terme « poltergeist » désigne un « phénomène paranormal, spontané et répétitif, se manifestant par des bruits divers et des déplacements ou lévitations d’objets ». Pour son projet éponyme, Farah Al Qasimi revisite à l’ère post-internet son film d’épouvante favori Poltergeist, réalisé en 1982 par Tobe Hooper, qui met en scène une famille vivant dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Superposant vues d’intérieurs, natures mortes photographiques, collages et vidéos, cette installation parodie, à travers un univers visuel soigneusement élaboré, l’étrangeté de l’espace domestique contemporain. Ces images mettent en lumière les énergies presque surnaturelles qui s’infiltrent dans les foyers : appareils électroménagers intelligents, algorithmes publicitaires ou systèmes connectés sont autant de présences invisibles mais invasives contaminant l’espace privé et prenant le contrôle sur notre quotidien. À l’heure de la surconsommation et de la dépendance technologique, Al Qasimi propose un commentaire grinçant sur notre besoin compulsif d’acheter des produits. Poltergeist montre que nos intérieurs semblent de plus en plus habités par des objets et hantés par l’humain.

Scénographie

L’installation Poltergeist est produite par le C/O Berlin, qui a présenté le projet lors de l’exposition consacrée à Farah Al Qasimi en 2023, conçue par Kathrin Schönegg, curatrice et membre du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024. Pour Images Vevey, l’artiste a spécialement adapté l’installation à l’espace des Mouettes.

Une scénographie adaptée par Images Vevey et l’artiste

Une production de C/O Berlin Foundation Commissariat : Kathrin Schönegg

Avec le soutien de K.S. Fischer Stiftung

Biographie

Figure montante de la photographie contemporaine, Farah Al Qasimi est une artiste émiratie, qui vit entre New York et Abu Dhabi. Elle est connue pour ses images explorant l'intimité, la consommation et le multiculturalisme. Dès l’obtention de son Master of Fine Arts en photographie et musique à la Yale School of Art en 2017, son œuvre figure au sein de collections prestigieuses, dont celles du MoMA à New York, de la Tate Modern à Londres et du Guggenheim à Abu Dhabi. En 2023, C/O Berlin lui consacre une exposition monographique, présentant son projet Poltergeist

LISA BARNARD

YOLO

YOLO fait partie d’un projet plus vaste de Lisa Barnard qui examine les liens biotechnologiques entre l’extraction du lithium pour la production d’électricité, le développement de l’intelligence artificielle et le comportement animal. Ce chapitre se penche sur le comté de Yolo en Californie. La région abrite une communauté de 250'000 chauves-souris qui migrent chaque été depuis le Mexique et nichent sous un pont routier de 5 km, dans une plaine protégée. En Californie, Barnard collabore avec le Transportation Research Center qui teste des voitures autonomes et leur façon d’éviter les obstacles. Afin d’identifier des objets à distance, ces véhicules utilisent la télédétection par laser LiDAR. Ce système s’inspire des chiroptères, qui émettent des ultrasons pour s’orienter. Intégré à ces voitures, le modèle de machine learning « You Only Look Once » permet d’optimiser le traitement des données et les temps de réaction dans la détection d’objets par un processus de segmentation d’images. Pour ce projet, ce modèle s’entraîne sur plus de 1000 images extraites de vidéos d’essaims de chauves-souris. YOLO analyse ce biomimétisme fascinant, tout en montrant que l’IA ne pourra jamais vraiment imiter la nature ou la conscience de la chauve-souris.

Scénographie

L’installation YOLO met en parallèle l’expérimentation des véhicules autonomes dans le comté de Yolo et les chauves-souris, qui y migrent massivement chaque année : des feux de signalisation éclairent l’espace où se mêlent les cris de ces mammifères, alors qu’une vidéo les montre en vol et qu’un écran fait défiler des données relatives à leur comportement.

L’installation YOLO est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Biographie

Lisa Barnard est une artiste britannique, chercheuse et professeure de photographie documentaire à la University of South Wales. Sa pratique se concentre sur des événements réels et fait appel à des stratégies visuelles complexes. Son travail multiforme traite de la géopolitique mondiale, des mécanismes capitalistes et des nouvelles technologies. Elle a exposé aux Rencontres de la photographie d’Arles, au Centre de la photographie Genève et à Photo London. Son projet YOLO a reçu la Mention Documentaire du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

BENI BISCHOF

Made on Earth by Humans

Devenue iconique grâce au film Retour vers le futur de Robert Zemeckis sorti en 1985, la DeLorean a marqué toute une génération, dont Beni Bischof. Pour l’inauguration d’un bâtiment situé au cœur d’un parc d’innovation près de Bâle en 2024, le cabinet immobilier Senn, propriétaire d’une DeLorean électrique, confie à l’artiste suisse sa transformation en œuvre d’art et espace d’exposition mobile. Bischof libère cette voiture mythique de son image cinématographique pour se l’approprier pleinement. Dans l’habitacle, il multiplie les références à la pop culture et l’art à travers divers objets, photos et vidéos. Machine à voyager dans le temps et l’espace, l’eLorean intègre sur le capot ou sur les fameuses portes papillon une collection d’images qui représentent des destinations exotiques. Tel un clin d’œil, l’acronyme « OMG » (« Oh My God ») remplace sur le pare-chocs le logo original DMC (DeLorean Motor Company). Fidèle à son univers visuel débordant, Bischof invite à imaginer des histoires autour de cet engin délirant. Oscillant entre dystopie et joie de vivre, l’installation visuelle et sonore Made on Earth by Humans incarne un futur joyeux et chaotique mêlé à une nostalgie de la culture analogique.

Scénographie

Dans la cour de La Serrurerie, habituellement utilisée comme parking par les habitant·e·s de cet immeuble historique, l’installation Made on Earth by Humans reproduit un atelier de réparation automobile. La légendaire DeLorean détournée par Beni Bischof se trouve au cœur d’un environnement évoquant autant un garage qu’un univers de science-fiction sorti de l’imaginaire de l’artiste.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Beni Bischof est un artiste suisse inclassable originaire du Canton de Saint-Gall. Autodidacte, il publie dès 2005 des magazines en copies laser pour diffuser en indépendant ses dessins, collages et textes. Son travail à l’esprit néopunk et humoristique a fait l’objet de plusieurs expositions en Suisse et à l’international, dont au Museum Van Beuningen à Rotterdam, au Kunstmuseum St.Gallen et dans des galeries européennes. Lauréat de Prix suisses d’art en 2009 et 2020, il a pris part à la Biennale Images Vevey 2016 et 2020. Il a publié des livres aux Edition Patrick Frey et Nieves.

� Waterlogue, Four to the Floor � Joystick

Fable de science-fiction, Waterlogue, Four to the Floor est un travail vidéo tourné dans les Alpes et la région de Vevey, lors d’une résidence artistique à La Becque. Réalisé par Madison Bycroft, ce film met en scène quatre humain·e·s et un chien dans leur voyage qui suit poétiquement le cycle de l’eau. D’un glacier à la mer en passant par un ruisseau en forêt et un barrage, les personnages s’inspirent de la dynamique des fluides et errent au sein de paysages interconnectés. Le projet renvoie au concept des « métriques de la mer » inventé par le célèbre poète barbadien Kamau Brathwaite, qui explore l’histoire des Caraïbes, marquée par la colonisation. Au travers de paroles et de plans métaphoriques, par exemple un métronome-miroir, l’artiste évoque le mouvement et le rythme de l’eau, sa charge mémorielle et son potentiel de transmission. Accompagnée d’une bande-son disco, cette œuvre vise à déconstruire l’idée d’un monde rigide et d’une histoire linéaire liée à une vision occidentale du territoire. Waterlogue, Four to the Floor est une ode à l’eau, porteuse à la fois de la mémoire collective et des expériences passées, et d’un futur fluide et connecté à l’environnement. En parallèle de l’installation, une présentation de Joystick, un jeu vidéo immersif conçu par Bycroft, renverse les codes sociaux et esthétiques du gaming, faisant de la désorientation et de la désobéissance des principes directeurs.

Scénographie

Diffusée sur quatre moniteurs synchronisés, Waterlogue, Four to the Floor transforme la salle de projection de La Becque | Résidence d’artistes, située au bord du Léman, en un environnement aquatique immersif. Présenté dans le chalet lacustre de La Becque, le jeu vidéo Joystick permet d’expérimenter le sentiment de désorientation au sein d’un paysage foisonnant et coloré.

Une scénographie originale de La Becque | Résidence d’artistes et de l’artiste Une production de La Becque | Résidence d’artistes

Commissariat : Luc Meier

Ce projet est présenté à la Biennale Images Vevey en première suisse.

Biographie

Artiste multidisciplinaire originaire d’Australie, Madison Bycroft vit et travaille à Marseille. Diplôméx de la University of South Australia et du Piet Zwart Institute à Rotterdam, l’artiste questionne la façon dont le « sens » est encadré par des contextes historiques, des préjugés et structures de pouvoir. Son travail a été présenté à Beyrouth, Singapour, New York, au Palais de Tokyo à Paris ou encore à Art Basel. Bycroft a développé ses projets à La Becque | Résidence d’artistes en 2023 et à la Villa Medici | Académie de France à Rome en 2023 et 2024.

Avec le soutien de La Becque | Résidence d’artistes, Creative Australia, Mécènes du Sud et SISSI Club

SARAH CARP

Sans Visage

En 2020, Sarah Carp photographie quotidiennement ses deux jeunes filles dans leur appartement durant le confinement. Après le vif succès de cette série, Carp décide d’en publier un livre. Mais le père de ses filles, qui partage l’autorité parentale, s’oppose au projet éditorial de son ex-femme, invoquant la protection du droit à l’image des enfants. Contrainte d’abandonner la publication, la photographe suisse revisite ses clichés en masquant cette fois les visages. Face à un nouveau refus de son ex-mari, elle poste une annonce sur Instagram pour trouver deux enfants du même âge que ses filles, puis leur fait rejouer les scènes quotidiennes tirées de sa série initiale. Dédoublant la réalité, les images troublent l’identité des sujets photographiés. Retravaillées numériquement, ces curieuses mises en scène intègrent une trame d’impression sur les visages des modèles, comme une seconde peau. À travers un jeu de distance et de regard, les points colorés apparaissent petit à petit et font glisser l’individu·e dans l’anonymat. L’installation Sans Visage soulève avec pertinence le débat autour de la représentation de l’enfance à l’heure de la prolifération de clichés d’enfants sur les réseaux sociaux.

Scénographie

Au sein du Parc du Panorama, l’installation Sans Visage, qui met en scène des enfants à différents moments du quotidien, se trouve à proximité d’une place de jeux et d’une école. Les photos représentant la nature sont retravaillées en noir et blanc par Sarah Carp pour suggérer la censure. Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Sarah Carp est une photographe suisse qui vit et travaille à Yverdon-les-Bains. Diplômée de l’École de Photographie de Vevey (CEPV), elle crée des narrations photographiques poétiques qui croisent reportage et mise en scène. Lauréate de nombreuses récompenses, elle a été nommée Photographe de l’année 2020 et a reçu le Grand Prix du Swiss Press Award 2021 pour son projet Parenthèse, série sur sa vie avec ses deux filles réalisée durant le confinement. Son travail a été exposé en Suisse et en Europe.

EDSON CHAGAS

Tipo Passe

En portugais, l’expression « tipo passe » renvoie aux photographies utilisées pour les documents d’identité. Pour son projet éponyme, l’artiste angolais Edson Chagas réalise une série de portraits qui questionnent la neutralité de ce type de clichés : la prise de vue répond au même protocole, mais le visage des individu·e·s est caché derrière un masque africain. Ces masques traditionnels comme les habits occidentaux de seconde main portés par les modèles ont été acquis par l’artiste dans différents marchés locaux. En associant ces deux sortes d’objets dans ces portraits, le projet en cours Tipo Passe brouille les frontières : les fonctions rituelles et spirituelles historiques des masques se télescopent avec la banalité quotidienne des « costumes-cravates ». Par cette coexistence paradoxale, une certaine superstition continue d’opérer, traversant les âges et les croyances. Dans ce duel entre passé et présent, entre Nord et Sud, le masque retrouve pourtant une nouvelle fonction performative tissant des liens entre les époques, les traditions, les populations et les continents. Les individualités sont ainsi effacées, alors que de nouveaux·elles individu·e·s font leur apparition.

Scénographie

Le long du Quai Roussy, l’installation Tipo Passe présente les 18 clichés qui composent la série d’Edson Chagas, réalisée entre 2014 et 2019. Ces photos d’identités mêlant vêtement occidentaux et masques africains, rencontrent les promeneur·euse·s. Elles thématisent la coexistence entre passé et présent, traditions et vie quotidienne, constitutives de chacune de nos histoires personnelles.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Avec le soutien de la Ville de La Tour-de-Peilz

Biographie

Edson Chagas est un artiste angolais renommé actif entre Luanda et Lisbonne. Formé à la photographie au Royaume-Uni, il travaille durant quatre ans au journal Expansão. Il s’intéresse aux enjeux sociaux et développe une pratique introspective loin des standards du photojournalisme. Représenté par la Stevenson Gallery et Apalazzo Gallery, il a remporté de nombreux prix, dont le Lion d'Or pour la meilleure participation nationale à la Biennale de Venise en 2013. En 2023-2024, sa série Tipo Passe est présentée dans une exposition collective à la Tate Modern à Londres.

OLIVER FRANK CHANARIN

A Perfect Sentence

A Perfect Sentence est une installation perpétuelle mêlant photographie analogique et système robotique de pointe. Entre 2021 et 2022, Oliver Frank Chanarin traverse pendant un an le Royaume-Uni avec le but de réaliser une enquête photographique. Entre échanges fortuits avec des inconnu·e·s et séances photos mettant en scène différentes communautés, la série dévoile la société post-Brexit dans toute sa diversité et son excentricité. Le photographe britannique développe les clichés en chambre noire et retient les tirages de travail qui comportent ses annotations et gardent la trace du processus de développement argentique. En contraste avec cette technique et l'intimité des images, il choisit de les présenter grâce à un procédé entièrement automatisé. Créée par l'artiste, cette machine s'inspire des systèmes autonomes utilisés dans les centres de distribution des entreprises de vente en ligne. Dans un mouvement continu, un bras robotisé sélectionne un cliché de Chanarin parmi une archive de plus de 150 œuvres encadrées, l'accroche et la juxtapose selon un algorithme impénétrable. L’installation monumentale A Perfect Sentence révèle la tension entre humain et machine et propose une réflexion sur les technologies du passé et du futur.

Scénographie

L’installation A Perfect Sentence est présentée en première européenne au cœur de l’Église

Sainte-Claire à Vevey. Après avoir testé un prototype au San Francisco Museum of Modern Art, le projet est développé en collaboration avec diverses institutions britanniques auxquelles s’est joint Images Vevey. Entre recherche académique, technologique et artistique, l’installation dialogue avec l’atmosphère spirituelle de l’édifice religieux. Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

A Perfect Sentence est commandé et produit par Forma, en collaboration avec huit organisations britanniques. Commandé en association avec Images Vevey

Avec le soutien de Arts Council England, Art Fund, Outset Contemporary Art Fund

Biographie

Oliver Frank Chanarin est un artiste britannique qui travaille principalement avec la photographie. Lauréat notamment du Deutsche Börse Photography Prize, il a enseigné la photographie à la Hochschule für bildende Künste à Hambourg et suivi une formation sur l’intelligence artificielle. Durant vingttrois ans, il forme le duo Broomberg & Chanarin, dont les œuvres figurent dans d’importantes collections, telles le Centre Pompidou à Paris et la Tate Modern à Londres. A Perfect Sentence constitue son premier projet solo.

Oliver Frank Chanarin est lauréat de la Bourse Images Vevey Recherche et Développement 2024, avec le soutien de Nestlé, pour son projet A Perfect Sentence.

One Last Journey ALEXEY CHERNIKOV

One Last Journey confronte intelligence artificielle et procédé photographique instantané à travers le récit d’une histoire d’amour fictive. Réalisé en 2023, le projet raconte le dernier voyage d'un couple amené à se séparer. Cherchant à imiter l’esthétique familière du Polaroid, Alexey Chernikov rédige une centaine de prompts (instructions fournies à une IA) sur le logiciel Midjourney pour générer une série d’images. Ces clichés sont ensuite reproduits sur un Polaroid traditionnel à l’aide d’un nouvel appareil d’impression développé par la même firme. Intéressé par le potentiel émotionnel contenu dans l’IA, l’artiste remet en question la fiabilité du médium photographique. Jouant avec les imaginaires collectifs, les scènes de vacances et paysages renvoient à l’iconographie populaire de l’instantané. D'une image à l'autre, le couple semble à chaque fois différent, brouillant l’impression de réalité. Pour son installation, le photographe retourne délibérément certains tirages pour en révéler les prompts inscrits au verso, comme autant de variations d'un même souvenir. Chernikov détourne habilement le Polaroid en tant que preuve ultime d'authenticité et invite à reconsidérer l’instantané photographique à l'aune de l'IA.

Scénographie

Au premier étage de La Serrurerie, One Last Journey raconte sur Polaroid le dernier voyage d’un couple avant leur séparation. Dans un espace confiné, le projet induit volontairement le public en erreur, entre la nature authentique du support et la création artificielle des images.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Alexey Chernikov est un artiste pluridisciplinaire. Il obtient un Master en Photographie à l'ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne en 2022 et est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2024. Il s’intéresse à l’impact des nouvelles technologies sur les codes traditionnels de la photographie et de la création d’images. Le projet One Last Journey a été exposé à PhotoVogue Festival à Milan et à Foam à Amsterdam en 2024.

Walking Back To Happiness MAISIE COUSINS

Durant son enfance, le grand-père de Maisie Cousins l’emmenait souvent dans son parc d’attractions favori, Blobbyland. Dans les années 1990, ce parc à thème britannique, désormais fermé, était basé sur le monde fictif de Mr. Blobby. La fameuse mascotte rose apparaissait dans une série de divertissement familial à succès diffusée chaque samedi soir pendant huit ans sur la BBC. Ayant perdu par accident les archives vidéo qui documentent ces moments passés avec son grand-père, Cousins réactive ses souvenirs à l’aide d’une intelligence artificielle. Elle raconte ses visites du parc à un logiciel qui génère une centaine d’images. Ces visions surréalistes représentent des personnages grotesques dans une foire en bord de mer. Les tirages aux couleurs vives saturées rappellent les scènes de vacances du célèbre photographe Martin Parr. Dans les vues de Cousins, les personnes sont floues et déformées, révélant l’inquiétante étrangeté propre à la technologie. Walking Back To Happiness questionne la manière dont l'IA interprète les souvenirs à l'ère actuelle. Créée sur mesure pour Images Vevey, l'installation éveille une certaine nostalgie du passé à la lumière des nouveaux modes de production de souvenirs.

Scénographie

Bar d'Images, l’installation Walking Back To Happiness renvoie à l’univers coloré et surprenant du parc à thème britannique Blobbyland, où le grand-père de Maisie Cousins l’emmenait enfant dans les années 1990. À l’intérieur, les tirages de petit format ont été générés par une IA sur la base des souvenirs de l’artiste.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Biographie

Maisie Cousins est une figure montante de la photographie britannique contemporaine. Connue pour son approche audacieuse et provocante, elle explore les thèmes du corps, de la nature, du pouvoir et de la technologie dans des images largement partagées sur Instagram. Elle a été sélectionnée pour le programme Foam Talents en 2018. Représentée par la galerie TJ Boulting à Londres, elle a exposé à Fotografiska Stockholm, Photoworks Festival à Brighton, Museum of Fine Arts Boston, à la Bangkok Art Biennial, Paris Photo et à la Tate Modern à Londres.

Crossroads DEBSUDDHA

Enfant, Debsuddha séjourne régulièrement chez ses deux tantes, habitant dans la banlieue de Kolkata. Nées albinos, Gayatri et Swati Goswami vivent recluses dans la maison du XIXe siècle où elles ont grandi. Marginalisées et discriminées depuis leur enfance par la société indienne, elles sont victimes d’isolement social et évitent de sortir de chez elles. Souffrant de cette situation, ces sœurs ont édifié au fil de leur vie leur monde intérieur. À l’abri des regards, leur habitation centenaire est devenue un sanctuaire : un lieu calme dans lequel les deux femmes s’adonnent à la musique aux côtés de la poésie et du jardinage et n’en sortent qu’en fin de journée. Cet environnement protecteur est immortalisé en 2020 par Debsuddha, qui fait ressortir en clair-obscur les textures et les couleurs de la peau et des étoffes. Alternant prises de vues spontanées et portraits mis en scène, ces clichés empreints de douceur et de mélancolie révèlent la complicité des sœurs, brisée par le décès de Gayatri en 2023. Exemple puissant d’amour et de résilience, Crossroads propose un portrait intime de l’exclusion sociale.

Scénographie

L’installation Crossroads reproduit l’univers des deux tantes de Debsuddha : au centre, un espace confiné évoque l’intérieur de leur maison, tandis que les cimaises extérieures représentent les alentours de leur habitation, où elles ne peuvent s’aventurer qu’une fois la nuit tombée.

L’installation Crossroads est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Images Vevey présente le projet Crossroads en première internationale.

Biographie

Debsuddha est un photographe autodidacte né à Kolkata en Inde. Il évolue d’abord dans le champ documentaire et travaille pour différentes agences de presse. Depuis 2017, il se consacre à des projets personnels qui explorent les relations humaines et les problématiques sociales. Ses clichés sont publiés dans des revues telles que TIME Magazine, The New Yorker ou Vogue Italia. Pour son projet Crossroads, il a bénéficié du mentorat du célèbre photographe britannique Martin Parr et a été récompensé par le Prix du Livre Images Vevey 2023/2024 et la Bourse Pollock-Krasner Foundation 2024.

Lauréat du Prix du Livre Images Vevey 2023/2024, ce projet est publié par les Éditions Images Vevey à l’occasion de la Biennale Images Vevey 2024.

The Color of Money and Trees

Depuis 2018, Tony Dočekal passe chaque année plusieurs mois aux États-Unis à travailler bénévolement pour une organisation qui aide les sans-abris. Entre l’Arizona et la Californie, la photographe néerlandaise rencontre ces personnes qui, par obligation ou choix, vivent en marge de la société. Avec chacun·e, elle passe quelques heures ou des journées entières à discuter de leur expérience personnelle et de leur quotidien dans ces milieux précaires. De ces échanges naît une série de clichés argentiques, réalisés durant six ans lors des multiples séjours de l’artiste dans l’Ouest américain. Pendant ses périples aux airs de roadtrip, Dočekal photographie aussi une jeune fille, Lyric, dont la famille mène une existence nomade par conviction antisystème. Aux côtés de portraits et de photos de rue, les images révèlent des paysages naturels, symboles de liberté dans l’imaginaire collectif. En référence à la couleur verte, évoquant la fortune autant que la nature, le projet de Dočekal interroge la quête du succès et met en lumière les revers du rêve américain. Entre histoires de vie et voyage introspectif, The Color of Money and Trees livre un témoignage plein d’humanité sur ce qui nous relie.

Scénographie

Consacrée aux personnes marginales de l’Ouest américain, la série The Color of Money and Trees prend la forme d’une installation dessinée sur mesure pour La Serrurerie, bâtiment rappelant le passé industriel de Vevey. Les photos sont présentées sur des étais, structures de support qui se confondent avec les piliers présents dans le lieu. Un film de Tony Dočekal met en scène une personne qui tente, à travers plusieurs changements d’apparence, de s’intégrer à la société.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Images Vevey présente le projet The Color of Money and Trees en première internationale.

Biographie

Tony Dočekal est une artiste visuelle émergente, née et établie à Amsterdam. Remettant en question les notions du foyer et de l’individualité, son travail entrecroise rencontres personnelles et explorations de l’identité et des lieux. Diplômée des beaux-arts à ArtEZ University of the Arts au Pays-Bas, elle a reçu plusieurs prix, dont le Olympus Young Talent en 2018 et le Zilveren Camera Portrait en 2021. Sa première monographie The Color of Money and Trees est publiée aux éditions VOID en 2024.

ARTISTES

→ → 12 F 34 M

BENJAMIN FREEDMAN

Positive Illusions

Pour son projet de fin d’études, Benjamin Freedman reconstitue ses souvenirs d’enfance à l’aide de l’imagerie numérique CGI (Computer Generated Imagery). Cette puissante technologie, normalement réservée aux productions hollywoodiennes et aux jeux vidéo, est détournée par l’artiste pour réaliser sa série Positive Illusions. Contrairement à l’intelligence artificielle, la CGI requiert un engagement créatif particulier à travers la fabrication de chaque objet, détail et éclairage. Grâce à un logiciel d’animation, Freedman réutilise aussi des éléments modélisés, partagés par des millions de personnes dans le monde. Comme un peintre maîtrisant sa palette, il reconstitue méticuleusement un roadtrip en famille entre Montréal et le Maine aux États-Unis en 1999. Ces collages numériques reproduisent le point de vue de Freedman, alors âgé de 9 ans, et projettent ses impressions, déformées, sur cette période lointaine. Créée pour le site proche du Musée Suisse du Jeu, l’installation explore la façon dont la mémoire se façonne, se transforme et simule le réel. Évoquant un jeu de plateau, Positive Illusions plonge avec nostalgie dans le monde joyeux de l’enfance, fragmenté par la mémoire et reconstruit par la technologie.

Scénographie

Sur l’ancien verger du Château de La Tour-de-Peilz, à côté du Musée Suisse du Jeu, l’installation

Positive Illusions, réalisée sur mesure, prend la forme d’un jeu de plateau. Partant de sa maison de vacances, un parcours emmène les visiteur·euse·s par étape au travers des souvenirs d’enfance de Benjamin Freedman, reconstitués à l’aide de la technologie CGI. Du haut de la tour, la vue offre au public la totalité de ce plateau de jeu inédit.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne

Avec le soutien de la Ville de La Tour-de-Peilz

Biographie

Benjamin Freedman est un artiste canadien dont la pratique mêle photographie, vidéo et images générées par ordinateur. S’appropriant le langage visuel du cinéma et de la télévision, il crée des projets documentaires qui interrogent les notions de dissimulation et de vérité en photographie. Formé en photographie à la Toronto Metropolitan University et à l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne, il a autopublié son premier livre en 2015 et exposé au Canada et à l’international. Son projet Positive Illusions est issu de son travail de Master à l’ECAL présenté en 2023.

ANNA GALÍ

Time on Quaaludes and Red Wine

En mars 2017, Tomeu décède tragiquement d’une overdose à l’âge de 18 ans. Anna Galí découvre à ce moment une part de la vie de son fils qu'il partageait seulement sur les réseaux sociaux. Enfant curieux, adolescent sujet parfois à la dépression : rien ne laissait deviner à sa mère son intention. Ébranlée par cet événement, la photographe catalane tente de reconstituer le parcours de son fils pour faire son deuil. Aidée d'ami·e·s aguerri·e·s en informatique, la mère hacke les téléphones et ordinateurs à la recherche de traces de cette existence cachée. Alors étudiant en ingénierie biomédicale à Barcelone, Tomeu testait diverses drogues pour contrer son mal-être et documentait ses journées sous emprise sur Instagram, Snapchat et Twitter. Entre réalité et virtualité, cette double vie se trouve au cœur de Time on Quaaludes and Red Wine. Aux côtés de l’autobiographie éponyme écrite par le jeune homme (en référence aux paroles d’une chanson de David Bowie), d'archives familiales et de vidéos, Galí photographie les objets et lieux du quotidien de son fils. Avec cette œuvre aussi intime que bouleversante, elle sensibilise aux fragilités d'une jeunesse prise dans le chaos de l’univers digital.

Scénographie

L’installation Time on Quaaludes and Red Wine s’inspire de la publication éponyme qui représente la double vie de Tomeu, le fils d’Anna Galí : sur fond noir, le matériel digital hacké par la photographe contient les indices de son addiction et son mal-être ; sur fond blanc, les clichés montrent son enfance et son quotidien. L’exposition reflète le flot d’informations auquel Galí a fait face lors du décès de son fils.

L’installation Time on Quaaludes and Red Wine est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Anna Galí est une photographe d’architecture et d’intérieur espagnole. Ses projets personnels combinent clichés, textes, vidéos, archives familiales et appropriation d’images. Sa pratique explore la relation entre la photographie, l’identité et la mémoire dans le contexte de l'usage massif d’internet. Elle s’intéresse aux histoires intimes qui traitent de réalités cachées ou dérangeantes et au médium photographique comme moyen de transformation personnelle et sociale.

Lauréat du Prix spécial du Jury du Prix du Livre Images Vevey 2023/2024 présidé par Paul Graham, ce projet est publié par les Éditions Images Vevey à l’occasion de la Biennale 2024.

CARLOS GARAICOA

Partitura

Conçue comme une œuvre plurielle, l’installation

Partitura est un projet de Carlos Garaicoa qui a mûri durant dix ans. Avec l’idée de réaliser un portrait sonore de différentes villes, l’artiste cubain filme des musicien·ne·s de rue à Madrid et Bilbao. Pour cette pièce interactive, il confie ensuite ses enregistrements au compositeur cubain Esteban Puebla qui les réunit en une seule symphonie. À partir de cette nouvelle œuvre commune, Garaicoa dessine un système de partitions qu’il a spécialement inventé. Son installation représente un orchestre symbolisé par une quarantaine de lutrins, sur lesquels reposent autant de tablettes. Chacune est dédiée à l’un·e des artistes ambulant·e·s qu’il a filmé·e·s. Un casque permet d’écouter cette musique individuellement alors que dans la salle résonne la composition collective. Le pupitre du·de la chef·fe d’orchestre comporte des écrans où défilent les partitions poétiques. Entre jeu de regard et d'écoute, Partitura est une installation immersive connectant musicalement des personnes a priori isolées et affirmant que le collectif sublime les individualités. Archive de la musique de rue, le projet devient un hymne à la force créatrice de la communauté et à la richesse de la diversité.

Scénographie

Au sein du Théâtre Oriental-Vevey, dédié à la création artistique contemporaine, du théâtre à la musique, l’installation Partitura présente l’orchestre imaginé par Carlos Garaicoa. Disposés autour d’un podium, les 37 lutrins jouent ensemble une mélodie originale composée à partir des morceaux de chaque musicien·ne de rue, diffusés aussi individuellement via un casque audio.

Une scénographie originale de l’artiste, adaptée par Images Vevey

Biographie

Carlos Garaicoa est un artiste cubain reconnu internationalement depuis les années 1990 pour son travail engagé sur le contexte politique de son pays. Vivant entre La Havane et Madrid, il explore la structure sociale des villes et l’architecture urbaine à travers une œuvre multidisciplinaire. Lauréat de plusieurs prix, dont le 39e Prix International d’Art Contemporain de la Fondation Prince Pierre de Monaco en 2005, il a notamment exposé au MAAT à Lisbonne, au Museum of Contemporary Art à Los Angeles et à la Documenta à Kassel. Il est représenté par la Galleria Continua.

Encyclopædia WERONIKA GĘSICKA

Afin de protéger leurs droits d’auteur·e, les éditeur·rice·s d’encyclopédies dissimulaient par le passé quelques entrées fictives parmi les pages de leurs ouvrages. Ces définitions, souvent débordantes d’imagination, leur permettaient de certifier légalement les cas de plagiat de la part de concurrent·e·s. Pour son projet Encyclopædia, Weronika Gęsicka donne une réalité photographique à ces termes inventés de toutes pièces. Après de longues recherches dans divers dictionnaires, lexiques et recueils spécialisés, l’artiste polonaise identifie ces mots délibérément faux, puis crée des collages en manipulant digitalement des photos, puisées dans des archives en ligne, ou en soumettant leur description à des logiciels d’intelligence artificielle. Générées artificiellement, ces curieuses représentations composent une nouvelle encyclopédie visuelle fictive et absurde. Dans une perspective critique, Gęsicka réinterprète le savoir et la mémoire analogique contenus dans ces publications à l’aune des récents développements technologiques. L’installation connecte subtilement ces sources historiques avec les enjeux de l’IA liés au droit d’auteur·e, à la création et aux nouveaux modes de diffusion de la connaissance.

Scénographie

L’installation Encyclopædia évoque un cabinet de curiosités présentant des images réalisées grâce à l’intelligence artificielle. L’installation de Weronika Gęsicka relie le passé du papier à l’avenir numérique et renvoie à la vocation encyclopédique du Musée Jenisch au XIXe siècle, lorsqu’il était consacré à l’histoire naturelle.

L’installation Encyclopædia est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Weronika Gęsicka est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie. Ses projets traitent de la mémoire et ses mécanismes. Elle explore le lien entre la mémoire, l’histoire et le savoir par les sociétés. Elle utilise des archives photographiques trouvées sur internet et dans des banques d’images qu’elle manipule à l’aide de Photoshop ou d’une IA. Son travail fait partie d’importantes collections, dont la Deutsche Börse Photography Foundation. Elle est nommée Foam Talent 2017 avec sa série Traces et remporte la Mention Lumière Broncolor du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Acts of Appearance GAURI GILL

Redéfinissant la tradition à travers la création et la photographie, Acts of Appearance est un projet collaboratif initié et dirigé par Gauri Gill. Dans le Maharashtra, État du sud-ouest de l'Inde, Gill rencontre les artistes d’un village connu pour sa fabrication de masques. Ces visages en papier mâché sont créés pour le festival Bohada des peuples Adivasi ou indigènes qui rejouent des récits légendaires lors de cet événement annuel. Représentant des divinités de la mythologie et de la nature, les masques sont entretenus avec soin par des artistes locaux·ales, qui se transmettent le savoir-faire depuis des générations. Intriguée par le décalage entre cet univers fantastique et la précarité de cette population, l’artiste commande en 2015 la confection de nouvelles pièces aux grands Subhas et Bhagvan Dharma Kadu et à une quarantaine de leurs proches et de bénévoles. Basés sur les conditions rurales actuelles, ces masques illustrent des êtres humains, des animaux, des objets, des émotions et expériences universelles. Gill photographie les villageois·es, qui improvisent des scénarios de leur vie quotidienne dans leur environnement familier, pour créer autant d’histoires fictives ancrées dans la réalité contemporaine de l’Inde.

Scénographie

Sur le Quai Perdonnet, l’installation Acts of Appearance reconstitue les rues d’un village d’artistes qui confectionnent des masques traditionnels, que Gauri Gill a rencontré·e·s et photographié·e·s. Les visiteur·euse·s peuvent se promener au sein de l’installation, comme s’ils·elles se trouvaient dans ce village indien. Sur les tirages, les bandes colorées reprennent les teintures utilisées pour les textiles fabriqués par la communauté.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Gauri Gill est une photographe indienne établie à New Delhi. Après des études de peinture et d’arts appliqués au Delhi College of Art et de photographie à la Parsons School of Design à New York, elle obtient un master en beaux-arts à la Stanford University. Ses travaux, souvent collaboratifs, portent sur son pays et ses communautés marginalisées. Lauréate du Prix Pictet 2023, elle a exposé en Inde et à l’international, comme au Louisiana Museum of Modern Art à Humlebæk et au V&A Museum à Londres. Ses séries Acts of Appearance et Fields of Sight sont publiées chez Edition Patrick Frey à Zurich en 2022 et 2023.

PAUL GRAHAM

Sightless

Paul Graham est reconnu internationalement pour sa photographie qui a renouvelé le genre documentaire dès les années 1980. Au début des années 2000, le photographe britannique déménage à New York. Portant un regard neuf sur la ville, il réalise une série de portraits de citadin·e·s marchant sur la 42e Rue, en plein cœur de Manhattan, sous le soleil de fin d’après-midi. Renversant les conventions du portrait, Graham choisit précisément l’instant où chaque individu·e ferme les yeux, considéré généralement par les photographes comme une erreur ou un incident malencontreux. Aussi étonnantes que banales, ces photographies représentent ces personnes qui traversent la métropole aveuglément, semblant perdues dans leurs pensées et absorbées par leur monde intérieur. En montrant des gens qui ne regardent pas, Sightless traite de la cécité au niveau personnel : Graham a lui-même perdu la vue pendant quelques semaines, à la suite d’un accident durant son enfance. Vingt ans après leur réalisation, ces puissantes images présentent une ville multiculturelle avant le tsunami numérique, à une époque où les passant·e·s n'étaient pas plongé·e·s dans leurs smartphones, mais dans le moment et en eux·elles-mêmes.

Scénographie

L’installation Sightless reconstitue à Vevey une foule composée de personnes aux yeux clos, en présentant à taille humaine les portraits réalisés par Paul Graham il y a vingt ans dans le quartier de Times Square à New York. Cette même série a fait l’objet d’une installation monumentale réalisée en mai 2024 par Images Vevey spécifiquement pour des écrans géants à Times Square (p.318).

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Biographie

Paul Graham est un photographe britannique qui a joué un rôle essentiel dans la remise en question des distinctions entre photographie documentaire et beaux-arts. Lauréat du Prix Hasselblad 2012 pour l’ensemble de sa carrière, il a publié 25 monographies et trois livres d’enquête. Il a présenté plus de 80 expositions individuelles dans des institutions prestigieuses, telles que le MoMA à New York et la Biennale de Venise. Représenté notamment par la Pace Gallery et la galerie Carlier | Gebauer, il est Président du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Aletsch Glacier ANDREAS GURSKY

Figure majeure du monde de l’art, Andreas Gursky est célèbre pour ses tirages monumentaux manipulés numériquement qui représentent la globalisation de la société et ses enjeux géopolitiques, technologiques et écologiques. Il y a trente ans, son objectif se tourne sur le glacier d’Aletsch en Suisse. Avec ses 23 km de long et 4000 m d’altitude, le plus grand glacier des Alpes est l’un des monuments naturels du patrimoine national. Au centre de l’attention scientifique, il est emblématique du problème de la fonte des glaciers. Le photographe allemand réalise le cliché sur place en 1993 avec un appareil argentique. Inspiré de la peinture romantique, Aletsch Glacier dépeint un paysage grandiose qui s’étend à perte de vue sous un ciel menaçant. Jouant sur les limites du médium, la photographie transcende la réalité ordinaire pour témoigner du passage du temps et de l’impact humain sur la nature. Gursky compose une image vertigineuse qui, trente ans après sa prise de vue, conserve toute son actualité : elle devient une icône de la question globale du réchauffement climatique.

Scénographie

Présentée en grand format, l’image monumentale

Aletsch Glacier, photographiée en Suisse il y a trente ans par Andreas Gursky, se fond dans le paysage réel des Alpes françaises bordant le Léman. Elle devient aujourd’hui une évocation puissante de la question de la fonte des glaciers et des changements climatiques.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

L’installation est présentée dans le cadre de la collaboration entre Images Vevey et Regarder le glacier s'en aller, une exposition collective en Suisse du 29 juin au 29 septembre 2024.

Biographie

Andreas Gursky est pionnier de la manipulation numérique en photographie au début des années 1990 et l’un des premiers artistes à utiliser le grand format. Issu d’une famille de photographes, il étudie à la Folkwang Universität der Künste à Essen puis à la Staatliche Kunstakademie de Düsseldorf. Aux côtés notamment de Candida Höfer et Thomas Struth, il fait partie de la génération ayant étudié auprès de Bernd et Hilla Becher, nommée « École de photographie de Düsseldorf ». Ses images sont parmi les mieux cotées du monde de l’art et exposées dans des institutions majeures.

One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules SABINE HESS & NICOLAS POLLI

One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules constitue la première collaboration entre Sabine Hess et Nicolas Polli. Après sa rencontre au Tessin et une relation à distance, le couple décide en 2023 de se mettre en ménage. Au moment de leur emménagement, il choisit de réaliser un travail artistique sur la vie commune. Dans le cadre d’une résidence artistique au Val Verzasca, Hess & Polli passent cinquante jours sur le lieu même de leur rencontre à construire une maison imaginaire. Alternant entre clichés de gestes quotidiens, représentations symboliques et mises en situation de leur couple, le projet joue avec les normes et les idées qui entourent leur perception d’une relation. Avec prudence, humour et sérieux, les artistes conviennent d'une série de règles pour vivre leur histoire en harmonie et partagent leurs réflexions sur les défis rencontrés durant cette période. Pour la Biennale Images Vevey, le duo fait le bilan de leur première année en poursuivant leur œuvre intime à La Becque |  Résidence d’artistes pendant un mois. Nouveau chapitre de ce manifeste personnel de vie commune, cette installation évolutive offre une série de conseils universels sur l’évolution de la relation amoureuse.

Scénographie

L’installation évolutive One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules représente une maison en construction : le couple d’artistes Sabine Hess et Nicolas Polli, habitant pendant un mois à La Becque | Résidence d’artistes, accueillent les visiteur·euse·s dans leur installation qui se monte pièce par pièce, à l'image de leur relation.

Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes

En collaboration avec La Becque | Résidence d’artistes et Verzasca Foto Festival

La résidence de Sabine Hess et Nicolas Polli à La Becque bénéficie du soutien de Nestlé.

Biographie

Sabine Hess est une artiste suisse et allemande formée au photojournalisme et à la photographie documentaire au London College of Communication, qui s’intéresse à notre rapport à la nature, aux histoires intimes de vie et au vivre ensemble. Nicolas Polli est un photographe, graphiste et éditeur suisse basé à Bienne à l’activité prolifique. Ensemble, Hess & Polli collaborent pour la première fois avec le projet évolutif One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules, issu d’une résidence artistique au Verzasca Foto Festival en 2023 et publié aux éditions Ciao Press.

CANDIDA HÖFER

George Peabody Library Baltimore I 2010

Candida Höfer est l’une des photographes contemporaines les plus influentes de sa génération. Inspirée par la méthode rigoureuse de Bernd et Hilla Becher, Höfer capture en grand format les intérieurs d’espaces publics, comme des salles de spectacle, musées, hôtels et palais. Pour sa série Libraries, l'artiste allemande photographie à travers le monde les bibliothèques les plus emblématiques, dont la George Peabody Library à Baltimore aux États-Unis. Fondée en 1857 par l’entrepreneur américain, pionnier de la philanthropie moderne, George Peabody pour « améliorer la culture intellectuelle » de la population de la ville, l’institution de référence conserve plus de 300'000 ouvrages. Höfer opte pour une perspective centrale qui souligne la symétrie fascinante et la monumentalité de l’architecture. La vue frontale met en lumière la pureté de ce lieu de conservation du savoir historique. L'installation George Peabody Library Baltimore I 2010 rend hommage à cette grande photographe, qui célèbre en 2024 son 80e anniversaire, et aux ouvrages de papier au moment de la dématérialisation des connaissances. Placé sur la façade de l'ancienne prison, ce cliché crée une ambiguïté entre une bibliothèque et un édifice carcéral.

Scénographie

L'installation George Peabody Library Baltimore I 2010 offre un saisissant trompe-l’œil sur la façade de l'ancienne prison : photographié par Candida Höfer, l'intérieur de la bibliothèque évoque la fonction première du bâtiment qui l’accueille, tout en rendant un puissant hommage à la conservation analogique des connaissances dans les bibliothèques du monde entier.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Candida Höfer est une photographe allemande de renommée internationale, spécialisée dans les vues d'espaces intérieurs publics sans figure humaine. Aux côtés notamment d'Andreas Gursky, elle fait partie de la génération ayant étudié à la Kunstakademie de Düsseldorf auprès de Bernd et Hilla Becher, nommée « École de photographie de Düsseldorf ». Elle a entre autres représenté l’Allemagne à la 50e Biennale de Venise et a exposé dans des institutions majeures. Elle a été primée aux Sony World Photography Awards 2018 pour sa contribution exceptionnelle à la photographie.

INT

Funny Snow Face TAMARA JANES & NATALIA FUNARIU

La collaboration entre Tamara Janes et Natalia Funariu explore le lien entre création artistique et intelligence artificielle. Le titre de leur œuvre commune est tiré du prompt soumis plus de 5000 fois au système DALL·E pour générer d’innombrables images : « funny snow face ». Ces représentations sont fusionnées par le duo en une grille monumentale. Ces drôles de visages évoquent le geste humain et instinctif de tracer une tête dans la neige, formés simplement de deux points et un trait. Reproduits digitalement en grand nombre, ces visages esquissés deviennent absurdes. Janes & Funariu abordent avec humour leur rôle d’artistes face aux potentialités offertes par l’IA. En plaçant des images réalisées par une machine sur un rideau, le duo crée un dialogue entre le matériel et l'immatériel, le domestique et le domotique. Funny Snow Face invite à réfléchir sur l'omniprésence des technologies dans les foyers et l’automatisation de nos intérieurs. Ce projet rappelle l'importance de la touche personnelle dans un monde dominé par les écrans. Présentée dans Le Couloir de L’Appartement – Espace Images Vevey, l’installation met en lumière les gestes enfantins et l’utilisation ludique de la technologie.

Scénographie

Réalisé sur mesure pour Le Couloir de L’Appartement – Espace Images Vevey, le rideau de Funny Snow Face se compose de centaines de visages fabriqués par une intelligence artificielle. Tamara Janes et Natalia Funariu créent un univers visuel en instruisant l’IA avec ces visages que les enfants tracent dans la neige avec leur main ou un bâton.

Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes

Photo Elysée présente simultanément la première exposition institutionnelle consacrée à Tamara Janes, « Set and Setting », du 22 juin au 29 septembre 2024.

Biographie

Tamara Janes est une artiste suisse spécialisée en photographie et installations numériques. Lauréate du Prix Suisse de Design 2023 en photographie, elle explore les interactions entre l’humain et la technologie à travers des œuvres ludiques et expérimentales. Elle enseigne à la F+F School of Art and Design à Zurich. En 2024, Photo Elysée à Lausanne lui dédie une exposition monographique.

Natalia Funariu enseigne les arts visuels et le design à l'Institut de formation primaire et au cours préparatoire du Collège pédagogique de Berne (PHBern) depuis 2020. Elle rédige une thèse croisant réalité virtuelle et éducation artistique. Ses recherches et ses expériences pédagogiques ont façonné son approche unique, fusionnant art traditionnel et technologies modernes.

Belle Époque

Au début du XXe siècle, la Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman (CGN) commande la construction de huit grands bateaux « Belle Époque » pour répondre à l’attrait touristique de la Riviera vaudoise. « La Suisse », « Vevey » ou « Montreux » : les bateaux-salons, emblèmes de croisières luxueuses, font aujourd’hui partie du paysage régional. Restaurés avec soin au fil des ans, ces navires aux décors somptueux sont immortalisés dès 2012 par Vincent Jendly. Le photographe lausannois présente ce patrimoine emblématique du Léman de façon intemporelle : il mêle prises de vue en pose longue, réalisées en hiver, et interventions digitales subtiles pour épurer les images. Ainsi photographiés, ces monuments aux lignes pures flottent entre passé et présent. Jendly évoque ses voyages sur le lac durant son enfance et ravive les souvenirs des habitant·e·s et des touristes de passage. Traversant les générations, les bateaux deviennent les porteurs de la mémoire collective de la région. Avec Belle Époque, l’artiste suisse rend hommage à cette flotte historique dans le parc du siège de Nestlé, fleuron de l’économie suisse plus que centenaire, dont l’architecture iconique dialogue avec ces géants à l’élégance d’un autre temps.

Scénographie

Le bateau « La Suisse », fleuron de la flotte de la CGN, est accroché sur la façade du siège mondial de Nestlé, conçu par l’architecte suisse Jean Tschumi entre 1956 et 1960. Lors de la construction du bâtiment, l'architecte dû assurer une vue sur le lac, suivant la réglementation cantonale. L’installation joue avec cette transparence. Les jardins de la multinationale sont pour la première fois ouverts au public pour présenter la série Belle Époque de Vincent Jendly.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec Nestlé et la CGN

Biographie

Vincent Jendly est un photographe suisse. Depuis 2009, il développe des projets personnels aux côtés de commandes. Il s’intéresse à l’architecture, au paysage, à l’anthropocène et à la navigation. Présentée à la Biennale Images Vevey 2020, sa série Lux in Tenebris est publiée aux Éditions Images Vevey en 2022 et primée par le Prix Beau Livre 2023 de l’Académie de Marine de Paris. Son travail fait l’objet d’expositions en Suisse, en Europe et aux États-Unis.

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Second Nature

Le travail de Kaya & Blank explore la relation entre l’humain et la nature, notamment dans l’environnement bâti. Peu après son emménagement à Los Angeles, le duo turco-allemand tombe sur un arbre artificiel qui camoufle une antenne téléphonique. Intrigué par cet artefact, il commence à photographier les tours cellulaires dotées d’une fausse végétation qui pullulent depuis 1992 aux États-Unis. Après plusieurs semaines de recherche, les deux artistes découvrent l’existence de cartes sur différents sites internet déterminant leur localisation. En résulte en 2022 un projet documentaire créé durant deux ans dans près de 1000 endroits du sud-ouest de la Californie. Pins, palmiers ou feuillus : la centaine de clichés représentent divers arbres factices inspirés des espèces naturelles de la région. Lors de la prise de vue, réalisée surtout de nuit, la pollution lumineuse de Los Angeles est telle que Kaya & Blank renoncent au flash. Second Nature réfléchit à notre dépendance aux systèmes de connexion sans fil et à leur impact sur le paysage. Ces vues hyperréalistes mettent en évidence le paradoxe de notre époque qui préfère la nature artificielle à la laideur des infrastructures réelles.

Scénographie

Les faux arbres dissimulant des antennes téléphoniques qui prolifèrent à Los Angeles, photographiés de nuit par Kaya & Blank, éclairés seulement par les lumières de la ville, contrastent avec la végétation du Jardin du Rivage où est présentée l’installation Second Nature.

Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes

Dans une salle voûtée de la Confrérie des Vignerons/Musée historique de Vevey, Kaya & Blank présentent également leur installation vidéo Crude Aesthetics (N°24).

Biographie

Kaya & Blank est un duo d'artistes turco-allemand basé à Los Angeles. Formé en 2019 par Işık Kaya et Thomas Georg Blank, le duo a participé à de nombreux festivals et expositions internationaux, notamment au Athens Photo Festival, à la Sharjah Art Foundation aux Émirats arabes unis et à la Kunsthalle Basel. Son travail se concentre sur les traces des infrastructures économiques pour examiner leurs enjeux dans l’environnement bâti et naturel. Primé à plusieurs reprises, son projet Second Nature est publié en 2022 par Kehrer Verlag.

Crude Aesthetics KAYA & BLANK

À l’échelle mondiale, aucun pays ne consomme autant de pétrole que les États-Unis. Influençant la politique nationale durant des décennies, l’attrait pour cette ressource marque de manière visible le paysage, en particulier à Los Angeles. La mégalopole concentre la production pétrolière urbaine la plus dense du pays avec plus de 20'000 puits et un immense gisement en centre-ville. Vivant dans la cité californienne, Kaya & Blank filment, surtout de nuit, les raffineries et infrastructures qui foisonnent dans la ville. À travers une succession de plans fixes, les multiples pompes se soulèvent et se baissent dans un ballet mécanique perpétuel. Les vues en grand angle soulignent le mouvement hypnotique et le bourdonnement constant de ces machines au sein de l’espace urbain. Le duo photographie aussi les symboles américains liés à la surconsommation de pétrole, tels les drive-in ou les parkings de banlieue. En référence à l’une des premières photographies de l’Histoire, créée par Nicéphore Niépce à l’aide de bitume, ces tirages sont fixés grâce au goudron collecté par les artistes sur place. L'installation Crude Aesthetics offre une vision poétique et dystopique de notre société façonnée par le pétrole.

Scénographie

Dans une salle voûtée du Château de Vevey, Kaya & Blank présentent leur dernière vidéo sur l’extraction industrielle du pétrole à Los Angeles. L’installation joue du contraste entre passé et présent du lieu, entre conservation du savoir et société de consommation. Elle est accompagnée de tirages réalisés au bitume de Judée (goudron naturel de la famille du pétrole), technique utilisée pour l’une des premières photographies de l’Histoire vers 1826.

Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes

Dans le Jardin du Rivage, Kaya & Blank présentent également leur série Second Nature. (N°23)

Biographie

Kaya & Blank est un duo d'artistes turco-allemand basé à Los Angeles. Formé en 2019 par Işık Kaya et Thomas Georg Blank, le duo a participé à de nombreux festivals et expositions internationaux, notamment au Athens Photo Festival, à la SharjahArt Foundation aux Émirats arabes unis et à la Kunsthalle Basel. Son travail se concentre sur les traces des infrastructures économiques pour examiner leurs enjeux dans l’environnement bâti et naturel. Primé à plusieurs reprises, son projet Second Nature est publié en 2022 par Kehrer Verlag.

AMANDINE KUHLMANN

Cash Me Online

Cash Me Online est un projet satirique combinant photographie, performance et séquences trouvées sur les réseaux sociaux. Amandine Kuhlmann crée un alter ego hyperféminin qu’elle incarne en ligne et lors de performances publiques en vue d’atteindre une célébrité virale. Elle exagère ses traits et ses poses, mime les tendances TikTok et Instagram, dramatise son quotidien et se filme dans des endroits étranges : autant de façons pour se faire remarquer et gagner des followers. Pour les besoins de son personnage, l’artiste française s’inspire des suggestions de l’algorithme de son compte Instagram personnel et des stéréotypes féminins véhiculés sur les médias sociaux. Elle se réapproprie des vidéos et y superpose son propre visage à la manière de deepfakes. Ces images caricaturales révèlent les ambiguïtés des profils virtuels, entre standardisation et objectification du corps d’une part, et désir d’individualité et d’originalité d’autre part. Interrogeant l’impact des réseaux sociaux sur l’identité, Cash Me Online amène une réflexion critique sur la monétisation et la surreprésentation de soi. L’installation se place comme un miroir tendu à une génération obsédée par son apparence physique et numérique.

Scénographie

Formée de trois écrans verticaux, l’installation immersive Cash Me Online parodie le format de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et transforme Le Cinéma de L’Appartement – Espace Images Vevey en un espace virtuel dédié à la mise en scène de soi.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne

Biographie

Amandine Kuhlmann est une artiste visuelle et performeuse française basée à Paris. À travers une approche féministe, elle examine les archétypes pop et l’hypersexualisation du corps, questionnant les implications sociales, esthétiques et commerciales des plateformes digitales. Ses œuvres ont notamment été présentées à la Galerie Chappe à Paris, à LA’s Subliminal Projects et à Platform L, Contemporary Art Center à Séoul. Le projet Cash Me Online est issu de son travail de diplôme de Master de Photographie à l’ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne.

Red Horse

Red Horse poursuit les travaux de recherche de Sasha Kurmaz sur son pays natal : l’Ukraine. Lorsque son pays s’embrase le 24 février 2022, l’artiste établi à Kyiv voit sa vie basculée. Pour faire face à cette situation et dénoncer l’invasion russe, il immortalise les rues dévastées de la capitale et ramasse une multitude de matériaux dans les décombres. De ses expéditions quotidiennes résultent plus de 300 collages qui superposent ses propres clichés et des objets récupérés. À la manière d’un journal intime, Kurmaz partage ses ressentis sous forme de notes manuscrites brutes aux côtés de plans dessinés, de marques au feutre et de traits de peinture. Sans saisir directement les combats ni s’approcher de la ligne de front, le photographe militant met en évidence les effets de la guerre dans l’espace urbain et son impact sur le quotidien. Ces expérimentations à la simplicité matérielle proche de l’Arte Povera interrogent le rôle de l’art lors d’affrontements armés. Le titre fait référence à l’un des quatre cavaliers de l’apocalypse, symbole de la guerre. Ce projet au long cours offre un témoignage personnel poignant du conflit et devient un acte de résistance de portée universelle.

Scénographie

Dans une séquence chronologique immersive, l’installation Red Horse déroule la vie quotidienne de Sasha Kurmaz en Ukraine, depuis l’invasion à grande échelle par la Russie, sous la forme d’un journal de guerre personnel qu’il réalise avec des objets trouvés mêlés à ses photographies et textes.

L’installation Red Horse est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Une production de Images Vevey présentée en première internationale

Biographie

Sasha Kurmaz est un artiste basé à Kyiv en Ukraine. Titulaire d’un Master of Fine Arts en design de la National Academy of Managerial Staff of Culture and Arts, il pratique la photographie, la vidéo, l’intervention publique, la performance et diverses formes d’engagement et de collaboration. Influencé par la pratique du célèbre photographe ukrainien Boris Mikhailov, son travail engagé se concentre sur l’espace urbain et la société et examine la tension entre l'individu·e et les structures de pouvoir. Il est lauréat du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

JACK LATHAM

Beggar’s

Honey

La valeur d’une personne ou d’une information se mesure aujourd’hui au nombre de followers et de likes que celle-ci obtient sur les réseaux sociaux. Beggar’s Honey reflète la manière dont nous cherchons, comme des mendiant·e·s, le miel de la célébrité digitale, en dévoilant les coulisses des fermes à clics. Ces entreprises clandestines ont pour but de gonfler artificiellement les indicateurs d’engagement des contenus sur les médias sociaux en manipulant les algorithmes. Dans ces ateliers, des employé·e·s passent leur journée à cliquer sur des liens ou suivre des profils par le biais d’ordinateurs connectés à d’innombrables smartphones. S’infiltrant dans des usines au Viêt Nam et à Hong Kong, Jack Latham documente pour la première fois les fermes à clics. Le projet montre leurs intérieurs ainsi que des images postées par des personnes sur TikTok et Instagram ayant fait recours au service de ce marché illégal. En exposant les mécanismes qui sous-tendent le comportement des utilisateur·rice·s de plateformes, Latham met en garde contre les dangers de ce phénomène sur les processus démocratiques. Beggar’s Honey nous incite à remettre en question la validité des contenus aux multiples likes.

Scénographie

Dans Le Salon de L’Appartement – Espace Images Vevey, Beggar’s Honey reproduit l’intérieur d’une ferme à clics, située dans des appartements clandestins. L’installation montre une accumulation de smartphones, des clichés documentaires pris par Jack Latham dans ces lieux tenus secrets ainsi que des images d’internautes utilisant leurs services pour créer de l’attention sur leurs contenus. Au centre se trouve le propre dispositif de Latham, dont les téléphones reliés opèrent automatiquement.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Une production de Images Vevey présentée en première internationale

Biographie

Jack Latham est un photographe britannique basé au Royaume-Uni. Entre photojournalisme et art conceptuel, sa pratique interroge les mécanismes de la société de désinformation. Récompensé par de nombreux prix, dont le BJP International Photography Award en 2019, son travail a notamment été présenté au Reykjavik Museum of Photography et à la galerie TJ Boulting à Londres. Son projet Beggar’s Honey a reçu la Mention Reportage du Grand Prix Images Vevey 2019/2020 et a été publié en 2023 aux Éditions Images Vevey et Here Press.

Le projet Beggar’s Honey est copublié par Here Press et Éditions Images Vevey en 2023.

LOVE JUNG LEE

Jung Lee est principalement connue pour ses photographies d’installations formant des textes en néon placés directement au sein de paysages variés de la Corée du Sud. En opposant des phrases sentimentales à des espaces austères, des plaines désertes aux champs arides et enneigés, la photographe sud-coréenne crée des messages chargés d’une puissante émotion. S’inspirant de l’essai Fragments amoureux rédigé par Roland Barthes en 1977, elle analyse cet état intense et irrépressible : le désir non réciproque, qui symboliserait l’amour total pour un·e amant·e et le·la plongerait dans une profonde solitude. À l’instar de “You stole my heart away” (« Tu m’as volé mon cœur »), ces expressions conventionnelles de l’amour et de l’aversion acquièrent chez Lee une résonnance particulière sous forme de puissantes proclamations. Avec sa nouvelle série LOVE, la photographe rend hommage au célèbre artiste américain Robert Indiana et son œuvre dédiée à l’amour. Ce mot éclaire et domine l’environnement naturel comme une présence iconique et idéalisée. L’installation monumentale explore avec sensibilité ce sentiment aussi essentiel qu’universel.

Scénographie

Jung Lee investit la façade du bâtiment d’Energiapro SA avec son installation monumentale LOVE, référence à la fameuse sculpture de l’artiste américain Robert Indiana. Les néons colorés rappellent l’éclairage urbain et la séquence de mots évoque les phrases confuses échangées par messagerie digitale pour mettre fin à une relation amoureuse.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec Energiapro SA

Biographie

Jung Lee est une artiste qui vit et travaille à Séoul. Formée en photographie en Corée du Sud et au Royaume-Uni, elle explore la relation entre les images et le texte. Son travail aborde des thèmes tels que l’immigration, le sentiment d’identité et la hiérarchie culturelle, dont elle a fait l’expérience lors de ses études. Lauréate du Seoul Foundation for Arts and Culture Prize en 2007 et 2011, elle a notamment collaboré avec la marque Saint-Laurent. Ses séries Aporia et LOVE ont été exposées en 2021 et 2024 à la Christophe Guye Galerie à Zurich.

Philippe Halsman A Photographer’s Life HENRY LEUTWYLER

En 1979, Henry Leutwyler découvre à 17 ans le travail de Philippe Halsman à l’International Center of Photography (ICP) à New York, un mois après le décès de cette figure majeure de la photographie du XXe siècle. Trente-huit ans plus tard, en 2017, Leutwyler plonge au cœur des archives d’Halsman. Il passe plusieurs mois à mettre en scène ses innombrables affaires personnelles pour créer une biographie du célèbre photographe au travers de ses objets. En ressort le projet inédit Philippe Halsman. A Photographer’s Life, livre décliné en une installation pour Images Vevey. Une paire de lunettes, des trépieds, divers passeports, des savonnettes de voyage : les objets photographiés témoignent de la carrière prolifique de l’un des artistes les plus influents de sa génération et auteur de 101 couvertures du magazine

LIFE. Cette série d’images révèle aussi la pratique presque obsessionnelle d’Halsman à tout conserver. En réalisant le portrait d’un photographe à travers ses objets, Leutwyler rend un hommage unique à cet artiste qu’il admire et à l’histoire de la photographie, tout en évoquant l’époque de l’image argentique à l’ère du tout numérique.

Scénographie

Les archives du célèbre photographe Philippe Halsman photographiées par Henry Leutwyler font écho aux appareils, images et objets qui évoquent l’histoire technique de la photographie et composent les collections du Musée suisse de l’appareil photographique. Un film produit par Images Vevey révèle les anecdotes de Leutwyler sur ces objets. L’exposition se prolonge dans l’espace public avec des affiches des clichés de Leutwyler réalisées par Chris Gautschi, graphiste du livre Philippe Halsman. A Photographer’s Life.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec The Halsman Archive

Une production de Images Vevey avec la collaboration du Musée suisse de l’appareil photographique

Biographie

Né en Suisse, Henry Leutwyler est un photographe à la carrière internationale. Autodidacte, il tente d’abord d’entrer à l’école de photographie de Vevey (CEPV), déménage à Paris, puis s’établit à New York. Ses portraits de célébrités, telles que Julia Roberts, Martin Scorsese, Michelle Obama ou Iggy Pop, sont parus en unes des revues Vogue US, Vanity Fair, Esquire ou New York Times Magazine. Il a déjà publié 11 livres aux Éditions Steidl.

PHYLLIS MA

Mushrooms & Friends

Lors de la visite d’une ferme de champignons à Brooklyn en 2019, Phyllis Ma est fascinée par l'apparence surréaliste des spécimens poussant sous des lumières bleues. Pour sa série Mushrooms & Friends, L'artiste photographie diverses espèces cultivées et sauvages. Amanites, pleurotes ou pioppino révèlent sous son objectif la diversité de leur morphologie. Mêlant champignons, animaux, fleurs et aliments, ces natures mortes s’inspirent autant des livres de recettes des années 1960 que des arrangements floraux traditionnels japonais et chinois. La photographe sino-américaine souligne la beauté de ces organismes aussi mystérieux qu’essentiels pour notre environnement. Le projet met en évidence l'importance grandissante des champignons au sein de domaines aussi variés que l'alimentation, la santé, le sport, la construction, la mobilité, la culture ou encore la mode. Présentée au sous-sol du Théâtre de Verdure, l'installation rend hommage à l'incroyable capacité du champignon à former un réseau souterrain, nécessaire à sa survie autant qu'à la protection et la régénération des sols. Pour Images Vevey, Ma collabore avec la champignonnière veveysanne Mission Mycelium pour offrir une expérience immersive et surnaturelle.

Scénographie

Le sous-sol du Théâtre de Verdure se mue en champignonnière artistique et immersive avec l’installation Mushrooms & Friends de la photographe Phyllis Ma, en collaboration avec Mission Mycelium, le projet veveysan de deux frères qui cultivent des espèces comestibles particulières.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec Mission Mycelium

Biographie

Phyllis Ma est une artiste sino-américaine née à Guangzhou qui a grandi à New York, avant de s'installer récemment à Verbier en Suisse. Diplômée de la Columbia University, elle débute sa carrière en 2014 avec Lazy Mom, qui parodiait les tendances de la photographie culinaire en utilisant des aliments bon marché et transformés. Depuis 2019, elle développe sa série Mushrooms & Friends, pour laquelle elle collabore souvent avec des mycologues et spécialistes. Ce projet a fait l’objet de trois publications en 2019, 2020 et 2021.

Mission Mycelium est une champignonnière veveysanne fondée en 2023 par Alexander et Christopher Winter, deux frères originaires du Chablais en Suisse. Ce projet urbain et circulaire a pour but d'utiliser les déchets locaux pour cultiver une gamme de champignons gastronomiques et médicinaux.

VUYO MABHEKA

Popihuise

« Popihuise » signifie « maison de poupée » en xhosa, l’une des 11 langues officielles d’Afrique du Sud. Ce terme intrigant renvoie au titre du projet de Vuyo Mabheka, lauréat du Prix spécial du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024. Dans une approche expérimentale, le jeune photographe crée un récit visuel qui porte sur son expérience personnelle. Mabheka a grandi, solitaire, dans un township avec un père absent et une mère occupée à subvenir aux besoins de sa famille. S’inspirant de son vécu difficile, il élabore avec une économie de moyens presque expressionniste une série de collages hybrides dans lesquels il réutilise les quatre des sept clichés de lui enfant qu’il possède. L’artiste sud-africain duplique, découpe et insère ces portraits dans des dessins aux côtés d’images issues de magazines, ramenés des maisons dans lesquelles sa mère est domestique, et de clichés de personnes pris dans la rue. Entre réalité et fiction, ces décors colorés deviennent autant d’espaces pour réimaginer son enfance, ses relations avec ses proches et sa place au sein de la communauté. Popihuise montre avec sensibilité comment le cadre familial et social a façonné son identité dans l’Afrique du Sud post-apartheid.

Scénographie

Évoquant les décors de maison de poupée et les personnages qui les habitent, l’installation Popihuise constitue une version augmentée et immersive des photocollages réalisés par Vuyo Mabheka, qui représente son foyer et l’environnement dans lequel il a grandi.

L’installation Popihuise est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Vuyo Mabheka est un jeune artiste sudafricain basé à Thokoza, bidonville situé au sud-est de Johannesburg. Il s’initie à la photographie en 2017 dans le cadre de Of Soul and Joy, un programme de soutien aux photographes émergent·e·s. Représenté par la AFRONOVA GALLERY à Johannesburg, il est lauréat du Prix spécial du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024, qui le propulse sur la scène internationale. La Biennale Images Vevey 2024 lui consacre sa première exposition monographique internationale en présentant Popihuise.

Get the Look! ROMAIN MADER

Que se passerait-il si nous laissions les algorithmes nous habiller ? C’est la question que se pose Romain Mader lorsqu’il entame son projet Get the Look!. Pour réaliser sa série d’autoportraits, il se fixe un défi : suivre systématiquement les recommandations de l’algorithme de son smartphone et commander dans diverses boutiques en ligne les vêtements que ce dernier suggère, sans opérer de choix personnel. L’algorithme étant influencé par sa propre activité de navigation ainsi que par celle de sa partenaire, le résultat devrait logiquement correspondre au style et à la personnalité des deux personnes. Dans son studio, le regard toujours tourné vers la caméra, le photographe suisse adopte diverses postures incongrues. Mader laisse parfois apparaître les étiquettes des produits, qu’il renvoie après la réalisation des clichés. Examinant les techniques de vente et les outils marketing qu’utilisent les sites de fast fashion pour pousser à la consommation, Get the Look! dénonce avec ironie et humour la dépendance induite par l’industrie. Au travers de l’exemple de la mode, Mader révèle de manière universelle l’influence des algorithmes sur nos vies et nos personnalités.

Scénographie

Get the Look! se décline dans deux lieux et deux formats différents. Le long des quais, les portraits sont affichés en extérieur comme autant de publicités traditionnelles pour des marques vestimentaires, alors que devant le Cinéma Astor, une série d’écrans évoque des smartphones géants sur lesquels défilent des photographies à la manière de recommandations générées par des algorithmes.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec Cinérive SA et à l'occasion des 60 ans du Cinéma Astor

Biographie

Romain Mader est un artiste suisse basé à Zurich. Diplômé de l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne et de la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), il crée des récits fictifs explorant les thèmes de l‘amour, de la solitude et des comportements humains. Ses récits visuels sont imprégnés d‘un fort aspect performatif, en particulier dans ses photographies et vidéos, où Mader joue le rôle d‘acteur, donnant vie à ses histoires. Son travail a été exposé à la Tate Modern à Londres, au Foam à Amsterdam, à Paris Photo, à Untitled Art Fair à Miami et à Art Rotterdam.

Doors

Figure majeure de la scène artistique contemporaine, Christian Marclay est célèbre pour ses installations vidéo immersives et magistrales revisitant l’histoire du cinéma. Pour Doors, l'artiste sélectionne puis met bout à bout pendant plus de dix ans d'innombrables extraits de films du XXe et XXIe siècle. Au montage particulièrement complexe contraste la simplicité du sujet : toutes les séquences représentent une succession d'ouvertures et de fermetures de portes par différents personnages. Le franchissement d’une porte correspond au point de coupe, au passage d’une scène, d’une époque, d’un·e acteur·rice à l’autre. Dans une boucle dynamique et infinie, Brigitte Bardot, Sidney Poitier, John Travolta et Audrey Hepburn se perdent et se retrouvent, alors que les genres cinématographiques se télescopent. À travers ce tourbillon visuel se crée une narration singulière dont l'univers sonore est composé des bandes-son originales de chaque film. À la fois labyrinthe architectural et mental, l’immense collage de Marclay fait appel à notre mémoire et notre expérience au cinéma, et nous pousse inlassablement dans ces espaces de connexion qui semblent sans issue.

Scénographie

Véritable histoire sans fin, Doors propose un condensé du patrimoine cinématographique occidental dans l’espace même où sont projetés des films depuis soixante ans : le Cinéma Astor. Cette salle mythique est construite à l'époque où Charlie Chaplin vit à Vevey. Les spectateur·rice·s n'ont qu'à pousser la porte du cinéma pour regarder en cours de route l’installation vidéo de Christian Marclay, qui n'a ni début ni fin.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec Cinérive SA et à l’occasion des 60 ans du Cinéma Astor

Biographie

Personnalité incontournable de l’art contemporain, Christian Marclay explore depuis plus de quarante ans les liens entre son et image à travers différents médias. Expert de la répétition et du montage, il reçoit en 2011 le Lion d’Or de la 54e Biennale de Venise pour sa célèbre vidéo The Clock. Président du Jury du Grand Prix Images Vevey 2017/2018, il expose à la Biennale Images Vevey 2018 et dans de prestigieuses institutions. Le Centre Pompidou à Paris lui consacre une grande rétrospective en 2022, où l'installation Doors est présentée en première mondiale.

Imagined Images MARIA MAVROPOULOU

Un sentiment d’inquiétante étrangeté émane des photos de famille de Maria Mavropoulou : les regards difformes et absents des générations antérieures trahissent leur artificialité. Pour ce projet, l’artiste grecque confie au logiciel DALL·E 2 les récits transmis au sein de sa famille qui traversent le temps, ses souvenirs personnels ou encore des instants qu’elle a imaginés ou aurait espérés voir se produire. Générées par l’intelligence artificielle, les images de sa série reconstituent ces scènes de vie. À défaut d’être authentiques, ces images évoquent des situations qui ont eu lieu bien que l’artiste ne les ait pas vécues. Ce projet personnel comble visuellement l’histoire familiale de Mavropoulou, dont l’héritage et les archives n’ont pas été préservés en raison du temps et des nombreux déplacements de ses proches. Avec Imagined Images, l’artiste examine la relation entre le médium photographique et la vérité ainsi que le rapport entre les mots et les images. Immatériels, confus, incongrus, ces portraits interrogent : comment la technologie remodèle-t-elle la compréhension de notre propre passé ? Comment ces souvenirs artificiels affectent-ils le sentiment d’appartenance et d’identité ?

Scénographie

Sur la Place de la Gare, l’installation Imagined Images prend la forme d’un album de famille monumental, dont les clichés sont générés par une intelligence artificielle. L’installation de Maria Mavropoulou fait écho à ce lieu traversé par des milliers de personnes, porteuses chacune de leurs histoires familiales.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Maria Mavropoulou vit et travaille à Athènes. Diplômée de l'École des Beaux-Arts d'Athènes, elle utilise principalement la photographie tout en recourant à la réalité virtuelle, à l’intelligence artificielle et aux technologies les plus récentes. Son travail explore l'identité numérique, les biais algorithmiques et les interactions humain-machine. Elle a participé à des expositions majeures en Grèce et à l’international, dont au Mois de la Photo à Paris, à la Fondation MAST à Bologne et au Foam Amsterdam.

ARTISTES → →

35 M 46 Z

Plane Landing ALEKSANDRA MIR

En 2003, Aleksandra Mir se lance dans un projet au long cours intitulé Plane Landing. L’artiste a l’idée de créer un immense ballon gonflable, rempli d’hélium, sous la forme d’un avion de ligne. Pour le réaliser, Mir fait appel à une entreprise spécialisée dans la construction de ballons spéciaux qui fabrique une pièce gonflable de 20 m de long, 15 m d’envergure, d’un volume d’environ 100 m3 et nécessitant 1 km de fil pour les coutures. Ce géant plus léger que l’air est plein de contradictions, entre les fonctions de l’objet, les technologies utilisées, les caractéristiques techniques et l’absurdité du résultat. Depuis plus de vingt ans, Mir fait « atterrir » son avion dans divers pays, dans des lieux emblématiques ou des sites qu’elle choisit méticuleusement, puis photographie ces atterrissages improbables et poétiques comme autant de performances délicatement orchestrées. En 2023, le Kunsthaus Zürich acquiert cette œuvre monumentale et, sur invitation de la Biennale Images Vevey, organise un nouvel atterrissage. Comme pour accentuer ses paradoxes, Plane Landing est présenté en intérieur, dans une salle dont les moulures néo-baroques tranchent avec les structures métalliques des hangars de manutention.

Scénographie

La Salle del Castillo accueille l’installation Plane Landing, qui présente un avion géant et pourtant plus léger que l’air. Parfois gonflé, parfois dégonflé, il est comme un personnage de dessin animé, trop à l’étroit dans son improbable écrin néo-baroque. À l’étage, une série de photographies d’Aleksandra Mir montre les autres lieux emblématiques où cet avion utopique a « atterri » depuis 2003.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Commissariat : Mirjam Varadinis et Stefano Stoll

En collaboration avec Kunsthaus Zürich et avec la coordination de Mirjam Varadinis, commissaire d'exposition indépendante et curator-at-large Kunsthaus Zürich

Biographie

Artiste suédo-américaine à la carrière internationale, Aleksandra Mir est connue pour ses projets collaboratifs à large échelle et son approche anthropologique. Son travail traite de thèmes variés tels que la mobilité, l'identité et le territoire. Lauréate du Bâloise Art Prize en 2004 et du Pollock-Krasner Foundation Award en 2018, elle a exposé au sein d'institutions et de lieux majeurs, dont la Tate Modern à Londres, le MoMA à New York ou encore la Biennale d’art de Venise. Son œuvre monumentale Plane Landing est conservée depuis 2023 au Kunsthaus Zürich.

DAIDO MORIYAMA

Pretty Woman

Daido Moriyama est une véritable légende vivante de la photographie et un pionnier de la street photography. Depuis plus de soixante ans, il se promène inlassablement à Tokyo à la manière d’un « chien errant », comme il se définit lui-même. Connu pour ses clichés en noir et blanc aux contrastes et au grain marqués, il privilégie toujours la spontanéité. Dans la série Pretty Woman, Moriyama mêle la couleur au noir et blanc pour revisiter entre 2016 et 2017 les quartiers de Tokyo qu’il a tant fréquentés. À l’occasion de sa rétrospective présentée à Photo Elysée à Lausanne, la Biennale Images Vevey et Photo Elysée proposent une installation monumentale d’un cliché iconique de cette série : dans la vitrine d’un magasin, un mannequin en gros plan présente une paire de lunettes de soleil. Dans leurs verres se reflète la vie urbaine, mais aussi un autoportrait du photographe japonais. À l’ère des images fabriquées par l’intelligence artificielle, le rendu de cette photo éveille des doutes quant à sa nature. Replacé dans le contexte de la ville de Vevey, ce cliché devient tout à la fois une mise en abyme monumentale, un hommage au style déroutant de cet immense artiste et un éloge à la beauté dans l’ordinaire.

Scénographie

Sur l’une des façades de l’Hôtel des Trois Couronnes, l’installation monumentale Pretty Woman présente un mannequin photographié par Daido Moriyama dans la vitrine d’un magasin à Tokyo. Dans les lunettes de soleil se reflète une route de la capitale japonaise qui, comme un trompe-l’œil, pourrait être la Rue du Simplon traversant Vevey, où se trouve l’installation.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Une coproduction de Images Vevey et Photo Elysée

La Biennale Images Vevey et Photo Elysée proposent l'installation Pretty Woman à l'occasion de l'exposition « Daido Moriyama. Une rétrospective » présentée par Photo Elysée à Lausanne du 6 septembre 2024 au 23 février 2025.

Biographie

Figure de proue de la photographie japonaise, Daido Moriyama est connu pour son approche unique de la photographie de rue et son travail en noir et blanc à la texture et au grain marqués. Depuis soixante ans, il capture l’effervescence des villes et l’avènement de la société de consommation au Japon. Son travail fait l’objet de plus de 150 publications, dont la série Pretty Woman publiée en 2017, et est conservé dans de prestigieuses institutions internationales. En 2024, Photo Elysée à Lausanne lui consacre une rétrospective itinérante après São Paulo, Berlin et Londres.

Imagine Finding Me CHINO OTSUKA

Imagine Finding Me apparaît à première vue comme une série de simples photographies tirées d’un album de famille.

Chino Otsuka associe pourtant des clichés de son enfance, pris entre 1975 et 1985, et ses propres portraits, réalisés entre 2005 et 2009. Dix ans avant le développement de l’intelligence artificielle, les images réunissent numériquement la photographe adulte et l’enfant qu’elle était une vingtaine d’années plus tôt. À l’âge de 10 ans, Otsuka quitte son pays natal pour étudier dans un internat au Royaume-Uni. En représentant ses séjours en Europe, ses retours au Japon et ses vacances familiales, ses archives personnelles manipulées témoignent de la construction de son identité. À la manière d’un voyage dans le temps, l’artiste japonaise retourne dans les lieux fréquentés jadis et réinterprète ses souvenirs. Ces doubles autoportraits créent des relations imaginaires : complices ou étrangères, les deux facettes de la photographe se mêlent visuellement et se télescopent entre passé et présent. Explorant le lien entre mémoire et photographie, analogique comme numérique, ce projet intime plonge dans les méandres de la subjectivité d’Otsuka, qui devient « touriste de sa propre histoire ».

Scénographie

L’installation Imagine Finding Me présente un voyage dans le temps de l’artiste Chino Otsuka. Par manipulation digitale, elle s’insère adulte dans les clichés de son enfance passée entre l’Europe et l’Asie. En questionnant ce que représente un album de famille, l’installation est présentée dans les Jardins du siège mondial de Nestlé, ouverts pour la première fois au public.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec Nestlé

Biographie

Chino Otsuka est une photographe et écrivaine japonaise établie à Londres. Née à Tokyo, elle déménage en 1982 au Royaume-Uni pour y étudier, où elle rédige son premier livre à 15 ans. Formée à la photographie au Royal College of Art à Londres, elle s’intéresse à l’identité, l’appartenance et les espaces liminaux. Elle a enseigné la photographie et occupé différents postes dans plusieurs universités. Son travail est conservé au sein d’institutions internationales majeures. Sa série à succès, Imagine Finding Me a été exposée dans plus de dix-sept pays.

MARTIN PARR

Fashion Faux Parr

Véritable icône de la photographie contemporaine, Martin Parr est célèbre pour ses clichés à l’esthétique pop et décalée qui documentent la société britannique depuis une cinquantaine d'années. Au fil de sa carrière, Parr a aussi réalisé de nombreuses photographies de mode. Compilé pour la première fois en une publication, cet ensemble retrace plus de trente ans de shootings, photos de rue, campagnes publicitaires et backstages de défilés. Depuis sa première commande en 1986, Parr collabore avec les marques et magazines les plus réputés, dont Gucci, Jacquemus, Elle ou Vogue. Sans différencier mandats et projets personnels, le photographe britannique prend pour décor des lieux ordinaires et des scènes quotidiennes, plaçant au même niveau passant·e·s et mannequins. Avec leurs couleurs vives saturées et leurs perspectives audacieuses, ces 250 prises de vue dévoilent le regard espiègle et sans filtre que porte l’artiste sur l’univers de la mode. Le titre de la série joue avec humour sur le « fashion faux pas », cette faute de goût en matière d’habillement. Fashion Faux Parr célèbre l’authenticité et la vitalité de la mode occidentale, tout en relevant la question omniprésente de l'apparence dans notre société.

Scénographie

Questionnant la mode et les apparences – enjeux essentiels de l’adolescence – l’installation Fashion Faux Parr est présentée sur les vitrines des Galeries du Rivage, jouxtant la cour de récréation d’une école primaire. L’exposition de Martin Parr se prolonge dans le Jardin du Rivage, en référence aux publicités de mode omniprésentes dans l’espace public.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste

Biographie

Martin Parr est une figure incontournable de la photographie britannique. Depuis les années 1970, il a développé un style distinctif et un regard malicieux sur la société de consommation et l’identité de son pays. Membre de l'agence Magnum, il est enseignant, commissaire d'expositions et collectionneur de livres. Distingué par de nombreux prix, son travail est présenté dans plus de 100 expositions dans le monde entier et conservé dans des institutions prestigieuses. Il a publié plus de 120 livres, dont son projet Fashion Faux Parr chez Phaidon en 2024.

NICOLAS POLLI

Sorry if I Stole your Place

Une banane devient sourire, un niveau à bulle se transforme en camion pompier, un escargot géant se brosse les dents… Sur le bus officiel de la Biennale Images Vevey, Nicolas Polli réalise une œuvre unique en détournant avec humour les objets qui nous entourent. Pour ce projet, l’artiste suisse puise dans ses natures mortes photographiques. Il arrange soigneusement les pièces, joue avec leur taille, superpose et imbrique les éléments pour créer une composition hétéroclite et absurde. Créée sur mesure, cette installation itinérante s’inspire des domaines de la mode, du design de produit et de la publicité, et renverse l’usage traditionnel d’un bus comme support promotionnel. Ces images ludiques ou poétiques mettent en avant l'ordinaire, l'anodin et l'invisible, souvent déconsidérés par notre époque ultra-connectée et accélérée. Polli revisite les objets quotidiens, transformant leur fonction première et leur donnant de nouvelles formes. En déconnectant les choses de leur contexte,

Sorry if I Stole your Place remodèle la réalité et propose une expérience visuelle interactive au sein d'un bus qui prend le temps de connecter les lieux de la région.

Scénographie

Réalisée sur mesure, l'installation mobile Sorry if I Stole your Place permet de transporter la population comme les visiteur·euse·s d'un lieu à l'autre de la Riviera vaudoise et de relier les différents projets de la Biennale Images Vevey. À l’intérieur, des QR codes dévoilent la programmation et de nombreuses surprises.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

En collaboration avec les transports publics VMCV

Biographie

Nicolas Polli est un photographe, graphiste et éditeur suisse. Il est diplômé d'un master en direction artistique de l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne, où il enseigne actuellement. En 2018, il crée sa propre maison d’éditions Ciao Press. Primé en 2018 et 2020 par les Prix Suisses du Design, son travail est exposé en Suisse et à l'international, notamment à L'Appartement –Espace Images Vevey, au Fotomuseum Winterthur et au Museum Brot à Ulm. Il est résident de l'Atelier Robert à Bienne.

Nicolas Polli et Sabine Hess présentent aussi le projet évolutif One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules dans les jardins de La Becque | Résidence d’artistes, joignable en bus VMCV (ligne 201).

ZOSIA PROMIŃSKA

Future Perfect

Pour attirer les plus grands magazines et réussir à travailler dans les capitales internationales de la mode, les mannequins doivent atteindre leurs 16 ans. Pourtant en Pologne, les agences spécialisées repèrent dès leur plus jeune âge les enfants présentant un potentiel et approchent leurs parents pour les mettre sous contrat. Devenue elle-même mannequin professionnelle à 15 ans, aujourd’hui photographe, Zosia Promińska documente cette réalité dans sa série Future Perfect. Son idée est simple et efficace : elle demande la permission de réaliser un portrait dans la chambre de ces pré-adolescent·e·s qui rêvent d’une carrière dans la mode et les fait poser comme des mannequins. La photographe polonaise prend soin de les faire maquiller par des professionnel·le·s et habiller par les meilleur·e·s designers de Pologne. Dans l'intimité de leurs chambres d’enfants, ces mises en scènes embarrassantes comportent divers détails permettant d’estimer le véritable âge des modèles, alors que les poses et l’apparence induisent en erreur. Le projet met en lumière la marchandisation de la jeunesse par une industrie qui pousse ces enfants à grandir trop vite, en leur faisant miroiter un avenir faussement parfait.

Scénographie

L’installation de Zosia Promińska est conçue spécialement pour Les Chambres de L’Appartement  – Espace Images Vevey et fait écho à son passé domestique. Future Perfect plonge dans l’intimité des chambres d’adolescent·e·s de jeunes mannequins polonais·es, avec des portraits pris à domicile, dans leur environnement familial.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Zosia Promińska est une photographe d’origine polonaise qui partage sa vie entre Zurich et le Portugal. Dès ses 15 ans, elle se lance dans une carrière de mannequin internationale. C’est l’observation des shootings qui lui donne l’envie de devenir photographe. Elle s’est formée à l'ethnolinguistique à l'Université Adam Mickiewicz à Poznań et à la photographie à la Warsaw School of Photography. Elle a gagné la compétition du Krakow Photomonth ShowOff en 2019 où elle a exposé. Son projet Future Perfect a été publié par Kehrer Verlag en 2021.

MARIANNA ROTHEN

Like a Dream

Film expérimental et parodique, Like a Dream retrace dix-sept ans de carrière de Marianna Rothen dans le mannequinat pour de célèbres agences. Devenue photographe, elle réalise durant trois ans ce long-métrage autobiographique dévoilant les coulisses de l’industrie de la mode. L’œuvre raconte avec humour l'histoire d'une adolescente quittant son foyer à la fin des années 1990 pour devenir modèle internationale. À travers des mises en scène étranges et caricaturales, Rothen incarne la figure de « Young Girl ». Son personnage, confronté à un milieu obsédé par la perfection, fait face aux abus de pouvoir, à la dépression et à l’alcoolisme. Créant une mise en abîme, l’artiste suisso-canadienne évolue parmi une multitude de mannequins en plastique. Elle les anime comme autant des marionnettes au sein de scènes évoquant cette vie rêvée. Pour Images Vevey, Rothen crée une installation plongeant le public dans son passé au travers de photographies prises lors de ses déplacements professionnels et d’effets personnels. Démystifiant le glamour des podiums et des pages glacées des magazines, Like a Dream fonctionne comme un carnet intime et un témoignage authentique d’une expérience vécue entre rêve et réalité.

Scénographie

Au sein de la Dépendance de l’Hôtel des Trois Couronnes, l’installation Like a Dream présente un film et une série de photographies personnelles réalisées durant les années de mannequinat de Marianna Rothen entre 1997 et 2004, dans les coulisses du monde de la mode. La pièce réunit des extraits de son journal intime, des affaires personnelles et son book de modèle.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Marianna Rothen est une artiste suisso-canadienne basée à New York. Elle utilise la photographie, le film et l’installation pour explorer et déconstruire les codes de la beauté féminine et de la politique des genres. Ses œuvres ont été exposées notamment à Steven Kasher Gallery à New York, Polka Galerie à Paris, Galerie Stephan Witschi à Zurich et Little Black Gallery à Londres. Son travail a fait l'objet de quatre monographies : Snow and Rose & other tales, Shadows in Paradise, Mail Order et Making It Real, toutes publiées par b.frank books.

Calling Philippe/ Prove your love

Lorsque Jenny Rova, établie à Zurich, rencontre Philippe, celui-ci vit illégalement en Suisse, sa demande d’asile ayant été rejetée. Par peur des répercussions sur sa situation précaire, Philippe refuse catégoriquement d'être photographié. Mais Rova souhaite conserver des souvenirs de leur relation. Voyageant souvent seule, elle profite de prendre de nombreuses captures d'écran lors de leurs appels vidéo à l’insu de son compagnon. Après quelques mois de relation, le couple décide de se marier, mais la procédure, longue et compliquée, dure trois ans. Les autorités, suspectant un mariage de complaisance, demandent des preuves tangibles de leur amour. Initialement réalisées dans un but personnel, les images deviennent des preuves cruciales de l'authenticité de leur vie de couple. Surexposées et floues, ces 900 captures d'écran plongent dans l’intimité de leur histoire. L’installation Calling Philippe/Prove your love invite à réfléchir sur le rôle de l'image dans notre vie quotidienne : l’importance de la mémoire dans la construction d'une relation, l’usage de la photographie comme preuve de légitimité amoureuse, et la question délicate du consentement.

Scénographie

L’installation Calling Philippe/Prove your love, réalisée sur mesure au rez-de-chaussée de la Dépendance du Château de l’Aile, traite de la valeur administrative des photographies personnelles. Elle présente à la fois les 900 captures d’écrans attestant de la relation amoureuse de Jenny Rova avec Philippe et les courriers que ce dernier a reçu de l’administration cantonale en vue d’officialiser leur demande de mariage.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Jenny Rova vit entre la Suède et la Suisse. Formée à la photographie à l’Académie du film de Prague et la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), elle explore les liens personnels et la mémoire, mêlant réalité et fiction. Exposées en Suisse et en Europe, ses œuvres sont présentées au Grimmwelt Kassel en Allemagne, au Vögele Kultur Zentrum à Pfäffikon et au Centre de la photographie de Mougins, et publiées aux éditions b.frank books à Zurich. Elle reçoit un Prix suisse de design en photographie pour son Calling Philippe/Prove your love en 2022 et la bourse artistique de la Ville de Zurich en 2023.

Le projet Prove Your Love est publié aux Éditions Images Vevey en 2024.

43 The Adventures of Guille and Belinda

Alessandra Sanguinetti grandit et étudie à Buenos Aires où sa famille s’est établie quand elle avait 2 ans. En 1998, de retour en Argentine pour un projet artistique autour des animaux de la ferme, Sanguinetti rencontre deux enfants qui éveillent particulièrement sa curiosité. Guillermina Aranciaga et Belinda Stutz sont cousines et séjournent alors à la campagne chez leur grand-mère. Fascinée par leurs personnalités, la photographe américaine réalise le premier portrait d’une série d’images dont les deux femmes sont les protagonistes. De l’enfance à l’âge adulte, les clichés documentent la vie de Guille et Belinda durant vingt-cinq ans. Entre réalités quotidiennes et tableaux symboliques, les photos soulignent les transformations et les choix des deux cousines, qui évoluent au sein d’une société rurale et conservatrice. Ces mises en scènes tantôt amusantes, tantôt oniriques, dévoilent l’imagination et les rêves des deux « modèles ». Projet au long cours, The Adventures of Guille and Belinda témoigne avec sensibilité du lien fusionnel qui unit ces femmes, mais aussi de la puissante relation entre l’artiste et ses complices, qui forment ensemble une famille.

Scénographie

Au premier étage de la Dépendance du Château de l’Aile, l’installation The Adventures of Guille and Belinda est fidèle aux dimensions de la salle de la Fondation Henri Cartier-Bresson où le projet a été récemment présenté, tout en évoquant l’environnement intime dans lequel évoluent les deux cousines argentines, photographiées pendant vingt-cinq ans par Alessandra Sanguinetti.

Une exposition produite par la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris, adaptée par Images Vevey Commissariat : Clément Chéroux et Pierre Leyrat

En collaboration avec la Fondation

Henri Cartier-Bresson

Biographie

Alessandra Sanguinetti est une photographe basée en Californie. Née à New York, elle vit en Argentine de ses 2 à 35 ans. Elle étudie l’anthropologie à l’Université de Buenos Aires et est diplômée de l’International Center of Photography (ICP) à New York. Membre de l’Agence Magnum depuis 2007, elle a reçu de nombreuses distinctions, dont la bourse Guggenheim. Ses clichés sont notamment conservés au MoMA à New York et au San Francisco Museum of Modern Art. En 2024, The Adventures of Guille and Belinda est exposé à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris.

TARA L. C. SOOD

The Great Mandrake Magic Convention

The Great Mandrake Magic Convention constitue le plus récent chapitre de l’étude de Tara L. C. Sood dédiée aux arts et à l’artisanat indiens en voie de disparition. Fascinée par la tradition des magicien·ne·s de rue en Inde, la photographe franco-indienne crée un travail mêlant documentaire et mise en scène pour plonger dans cette pratique ancestrale. Elle invite les dix personnalités les plus renommées du Sud de l’Inde dans ce domaine à se produire dans le cadre d’une convention fictive de magie à Bangalore. Dans cette cité historique, les magicien·ne·s présentent durant plusieurs jours des tours aussi emblématiques que la femme dans une boîte transpercée par des couteaux ou l’apparition d’une colombe. Sood représente ces porteur·euse·s d’une tradition millénaire, qui combine performances spectaculaires et rituels mystiques transmis de génération en génération. Ces images témoignent des nombreux secrets derrière les trucs connus de cette seule communauté. À travers un film et des clichés, Sood questionne l'adaptation de ces fameux tours en Occident, où ils sont singés et édulcorés depuis des décennies. Entre réalité et illusion, l’installation célèbre de façon originale un savoir-faire ancien et l’ingéniosité du pays.

Scénographie

Hommage à la tradition ancestrale des magicien·ne·s de rue de l’Inde, l’installation The Great Mandrake Magic Convention est présentée au sein du Musée historique de Vevey, qui est consacré à l’histoire et aux traditions de la région. L’installation se compose d’une série de photographies et d’une projection sous les combles.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Une production de Images Vevey présentée en première internationale

Biographie

Tara L. C. Sood est une photographe et réalisatrice franco-indienne basée entre Londres et Paris. Née dans une famille française et pendjabi, elle a étudié l'art de la performance à Central Saint Martins à Londres. Recourant aux archives et à une riche palette de couleurs, son travail déconstruit la vision occidentale de son pays. Brouillant les limites entre fiction et documentaire, ses images mettent en avant la culture indienne. Elle a reçu le Premier Prix de la Bourse de photographie du PhMuseum 2023 pour son projet The Studio

Supernatural KATJA STUKE

S’étirant sur une vingtaine d’années, le projet

Supernatural présente des portraits d’athlètes de haut niveau durant les Jeux Olympiques. En 2000, Katja Stuke suit attentivement les JO de Sydney depuis son salon et photographie sur l’écran de sa télévision les visages de sportif·ve·s. Elle répète ce même protocole lors des jeux d'Athènes (2004), Pékin (2008), Londres (2012), Rio (2016), Pyeongchang (2018) et Tokyo (2021). Sans assister à ces rencontres physiquement, Stuke saisit ce moment précis de la compétition où l’athlète se concentre entièrement sur sa performance. En cadrant en gros plan et en supprimant les logos et les informations parasites, l’artiste dépouille les images de leur contexte médiatique pour intensifier les émotions. Ces portraits sont marqués par le balayage des pixels de l’écran de la télévision, conférant à ces visages figés un aspect surnaturel. Au fil des années, la progression de cette série rend également compte de l’évolution des technologies de retransmission et des appareils de prise de vue analogiques et numériques.

À l’occasion des JO de Paris 2024, la photographe complète cette série en constante évolution.

Scénographie

À l’occasion des JO de Paris 2024, l’installation Supernatural place d’étranges portraits de sportif·ve·s professionnel·le·s ayant participé aux Jeux Olympiques de ces vingt dernières années au cœur de la ville de Vevey.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste

Biographie

Katja Stuke est une artiste allemande basée à Düsseldorf, formée à la photographie et la communication visuelle à la Fachhochschule Düsseldorf. Outre ses travaux personnels, elle collabore souvent avec Oliver Sieber. Ensemble, le duo réalise des projets artistiques et des expositions, conçoit et publie des livres d’artistes. Le duo remporte en 2017 le Prix du livre factice de la Fondation LUMA aux Rencontres d’Arles pour leur publication You and Me et en 2024 le MO_Kunstpreis du Museum Ostwall Dortmund. Son projet solo Supernatural est publié chez Böhm Kobayashi en 2021.

GUANYU XU

Resident Aliens

Aux États-Unis, on désigne par « resident alien » une personne résidant sur le territoire national qui n’a pas la citoyenneté américaine mais paie les mêmes impôts. Le projet éponyme de Guanyu Xu met en scène les domiciles d’individu·e·s en attente de régulariser leur situation de séjour. Originaire de Chine, l'artiste émigre à Chicago en 2014 pour poursuivre ses études. Cette expérience lui inspire le projet au long cours qu’il élabore depuis 2020 entre la Chine et les États-Unis. Sa série résulte d'un processus artistique en plusieurs étapes. En nouant des contacts avec des personnes ayant différents statuts de visa, Xu accède à leur domicile. Avec leur accord, il photographie leurs intérieurs et objets personnels, puis imprime ses clichés ainsi que leurs propres archives photographiques. Il retourne sur les lieux et accroche tous ces tirages, avant de photographier son installation éphémère. Avec ces mises en abîme, Xu dénonce la difficulté pour ces personnes immigrées de faire de leur foyer un lieu privé et protégé. Œuvre intime et engagée, Resident Aliens met en lumière la complexité de la condition migratoire et la résilience de ceux·elles qui partagent leur vie entre deux pays.

Scénographie

Sur la Place Scanavin, l’installation Resident Aliens invite à découvrir les intérieurs d’appartements de personnes en attente de leur visa américain. Les limites entre l’espace public et privé deviennent poreuses. L’installation se trouve au cœur de la vieille ville de Vevey, sur une place qui fut jadis un ensemble d’habitations du XIIe siècle ayant dû être détruit dans les années 1970.

Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste, sur des structures dessinées par l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne

Biographie

Guanyu Xu est un artiste chinois queer vivant entre Chicago et Pékin, qui se situe aux marges de la société chinoise et américaine. Son travail critique explore la production de l’idéologie et les systèmes de pouvoir des deux pays. Il a entre autres exposé à l’International Center of Photography (ICP) à New York, au New Orleans Museum of Art, aux Harvard Art Museums à Cambridge (US) et au Fotomuseum Winterthur. Il a été publié dans divers journaux internationaux, dont The New York Times et The New Yorker.

EXPOSITIONS PARALLÈLES

Aux côtés de ses propres scénographies et productions, la Biennale Images Vevey accueille lors de chaque édition des projets proposés par des acteur·rice·s qui font de Vevey une « ville d’images » à l’année : musées, galeries, ateliers, espaces culturels, cinémas, restaurants ou collectifs d’artistes. Chaque édition est une occasion de fédérer et donner de la visibilité à toute une série d’initiatives locales dans le domaine des arts visuels. En 2024, la Biennale met en avant le milieu associatif veveysan. Le commissariat, la forme et le propos de chaque exposition sont entièrement imaginés et assumés par ses initiateur·rice·s. Ces projets sont réalisés avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey.

AGNETTI

Stop and kiss again

Comme le témoignage introspectif d’un cheminement de vie, le projet de Sébastien Agnetti met en lumière un travail personnel étendu sur plus de vingt ans. Rassemblant des images provenant de ses archives privées et familiales, Stop and kiss again évoque les relations que le photographe tisse avec ses proches, sa mère, son fils et le souvenir de son père décédé. Pris sur le vif, ces clichés abordent la mémoire, l’émerveillement et la fragilité de l’existence. Intéressé par l’authenticité et la profondeur émotionnelle des photographies, Agnetti laisse parler le ressenti et l’inattendu, cultivant un rapport sensible avec les personnes et les sujets qui traversent son objectif. À cet ensemble de fragments s’intègrent de nouvelles photographies ainsi qu’une vidéo amateur du mariage de l’artiste avec son ex-compagne – la mère de son fils – à Las Vegas en 2007. En écho aux mots employés par l’officiant lors de cette cérémonie, Stop and kiss again nous encourage à « embrasser à nouveau » la vie et à chérir les moments avec nos proches. Interrogeant les liens intergénérationnels et notre rapport à l’impermanence, le projet partage un récit intime entre fiction et réalité.

Scénographie

Exposée dans les vitrines du Passage des 8, l’installation Stop and kiss again présente une sélection de photographies de différentes époques de la vie familiale et sentimentale de Sébastien Agnetti. Les textes de l’autrice Salomé Kiner accompagnent les images issues de sa publication éponyme.

Une scénographie originale de l’artiste

Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey

En collaboration avec le Passage des 8

Biographie

Sébastien Agnetti est un photographe suisse basé à Vevey. Diplômé de l’école de photographie de Vevey (CEPV) en 1999, il s’installe à Paris en 2004, avant d’ouvrir un premier studio à Lausanne, puis à Vevey à partir de 2017. Spécialisé dans la photographie de portrait et du reportage, il réalise de nombreuses commandes pour la presse nationale et internationale. Ses photos sont publiées notamment dans Le Temps, Libération, Forbes ou The Washington Post. Membre de l’agence de presse 13photos à Zurich, il enseigne à l’ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne.

Stop and kiss again fait l’objet d’une publication éponyme réalisée par l’artiste, en collaboration avec le graphiste Samuel Wolf et l’écrivaine et journaliste Salomé Kiner.

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PETER HAUSER

Sympoiesis

Le terme grec sympoiesis désigne l’idée d’une interaction mutuelle avec le vivant. Pour cette série, Peter Hauser photographie des plantes et des paysages ordinaires avec un appareil analogique, utilisant des films négatifs et des diapositives. L’artiste suisse modifie les images à la main en chambre noire, les soumettant à divers processus physiques. Dans une recherche liée à la lumière et aux matériaux photosensibles, il utilise des techniques variées, telles que le filtrage des couleurs, les expositions multiples, ainsi que l’inversion ou la superposition de films. De ces expérimentations émergent des compositions abstraites dont l’intensité des couleurs apporte une dimension surnaturelle. Ces clichés font allusion aux transformations de notre environnement, générant souvent un sentiment d’inquiétude et de vulnérabilité. Avec cette installation visuelle et sonore, le photographe engage une nouvelle narration, à la fois personnelle et collective liée au changement climatique. Entre beauté et dystopie, Sympoiesis ouvre un espace de contemplation et de réflexion, invitant les visiteur·euse·s à interroger leurs liens avec la nature.

Scénographie

L’installation Sympoiesis est présentée à Indiana, espace culturel consacré aux pratiques expérimentales. Elle se décline en une sélection de photographies couleur de différents formats imprimées à la main, des sculptures en argile et une composition sonore de Peter Hauser, mélangeant synthétiseurs et field recording.

Une scénographie originale de l’artiste

Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey

En collaboration avec Espace Indiana

Biographie

Peter Hauser est un photographe et artiste visuel basé à Zurich. Formé à la Royal Academy of Art à la Haye et diplômé de la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), il expérimente depuis près de vingt ans plusieurs domaines de la photographie, travaillant principalement avec des appareils analogiques et des matériaux sensibles à la lumière. Outre diverses expositions en Suisse et à l'étranger, sont travail est nominé plusieurs fois, notamment pour le Prix Photoforum en 2019 et pour les Prix suisses de design en 2012 et 2016.

Un corps à soi NORA RUPP

Projet d’envergure, Un corps à soi est un travail réalisé par Nora Rupp durant une vingtaine d’années. Spécialement conçue pour la Biennale, l’installation présente une sélection de photographies tirées de la série initiée en 2001. Inspiré notamment par Claude Cahun et Cindy Sherman, ce projet rassemble une palette d’autoportraits créés à différentes périodes de la vie de l’artiste. Par le biais d’un travail minutieux de mise en scène, la photographe représente des femmes issues de divers milieux évoluant dans un espace domestique. Elle se photographie chez elle ou ailleurs et adopte des costumes et accessoires variés pour incarner le quotidien de ses personnages. À travers leurs gestes, leurs postures habilement exagérées ou leurs regards absents, l’artiste met en lumière les mécanismes induits par les normes sociales. Cherchant à déconstruire les stéréotypes et dénoncer les oppressions liées au genre, Un corps à soi questionne les imaginaires collectifs à propos du corps des femmes, de leur place et leurs rôles dans la société. Confrontant les champs de l’espace privé et public, l’œuvre interroge la manière d’exister ou de se construire en fonction du regard des autres.

Scénographie

L’installation Un corps à soi se décline à l’intérieur et à l’extérieur du Café Littéraire. Mettant en scène un panel de personnages féminins, ce projet fait l’objet d’une publication. À l’occasion de la Biennale, Nora Rupp présente également la performance

Histoire de nos corps, proposant un espace pour le partage de vécus de femmes dans une maisonnette qu'elle intitule Un lieu à soi – en référence à l’écrivaine Virginia Woolf.

Une scénographie originale de l'artiste

Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey

En collaboration avec le Café Littéraire et l'association Ekphrasis

Biographie

Nora Rupp est une photographe suisse basée à Lausanne. Diplômée de l’École d’arts appliqués de Vevey (CEPV) en 2003, elle travaille dix ans comme photographe au sein du Musée des Beaux-Arts de Lausanne (Plateforme 10) avant de se consacrer à sa pratique personnelle, devenant photographe et artiste indépendante. Ses projets engagés Un corps à soi et Cabanes des possibles ont été primés au Swiss Press Photo 2022. Son travail fait partie de collections privées et publiques telles que Photo Elysée à Lausanne, FOAC / HEP Vaud et le Musée Historique Lausanne.

MARION ZIVERA

Prompt is my full body

Des androïdes dans des films comme Metropolis (1927) ou Ex Machina (2014) aux assistantes virtuelles Siri et Alexa, en passant par le nouveau concours international Miss IA, les machines à l'apparence genrée et idéalisée foisonnent dans notre société contemporaine. Avec Prompt is my full body, Marion Zivera interroge ces représentations du corps des femmes dans un contexte marqué par le développement exponentiel des technologies numériques. Avec ce projet, l’artiste suisse expérimente pour la première fois la création d’images à partir d'intelligences artificielles. Elle soumet à des IA facilement accessibles des clichés de son propre corps, puis leur demande de fabriquer de nouveaux « autoportraits » fragmentés comprenant différentes poses. Peu performants, ces logiciels gratuits sont incapables de comprendre les particularités de son anatomie. Ces séries de corps étranges et monstrueux contrastent avec les corps stéréotypés habituellement générés par les IA. Prompt is my full body livre un commentaire visuel critique sur la normalisation et l'idéalisation des corps, tout en questionnant la propriété intellectuelle, le statut de l'artiste et son processus créatif.

Scénographie

Au bord du lac, l’installation Prompt is my full body déploie une série d'images générées par intelligences artificielles à partir de clichés du corps de l'artiste Marion Zivera. Ces photographies imprimées sur textile sont présentées à l’extérieur, dans un espace public habituellement dédié à la détente et à la baignade. Comme des toiles d’ombrages, ces étranges compositions s’immiscent dans cet environnement traversé par des corps partiellement dénudés qui se scrutent et s’observent.

Une scénographie originale de l’artiste

Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey

Biographie

Marion Zivera est une artiste pluridisciplinaire fictive créée en 2023 par le collectif ACA, basé à Vevey. Fondé la même année par la photographe Alessia Olivieri, l’artiste Charlotte Olivieri et l’historienne de l’art Audrey Zimmerli, le collectif fusionne les compétences et les passions de chaque membre, qui coexistent et interagissent lors des différentes étapes de la création artistique. Au travers de propositions curatoriales, de travaux photographiques et d'installations artistiques, il vise à mettre en valeur les projets d'artistes femmes de la région.

GRAND PRIX IMAGES VEVEY

2023/2024

Grand Prix Images Vevey

2023/2024

Organisé tous les deux ans et ouvert à des artistes et photographes du monde entier, le Grand Prix Images Vevey est l’un des plus anciens et prestigieux prix de photographie d’Europe. Véritable bourse d’aide à la création, il a la particularité de financer la réalisation d’un nouveau projet plutôt que de récompenser un travail existant. Images Vevey décerne également un Prix du Livre Images Vevey, soutien à un projet éditorial proposant une adéquation intéressante et surprenante entre la forme de la publication et le contenu photographique. De plus, le Jury décerne les mentions Lumière Broncolor et Documentaire Images Vevey ainsi que des prix spéciaux. En 2024, la Bourse Images Vevey Recherche et Développement, avec le soutien de Nestlé, accompagne pour la première fois un projet artistique de grande ampleur en cours d’élaboration. Tous les projets distingués sont présentés l’année suivante dans le cadre de la Biennale Images Vevey.

Le jury 2023/2024

Le photographe britannique PAUL GRAHAM (N°17) a assuré la présidence du jury composé des expert·e·s internationaux·ales suivant·e·s :

QUENTIN BAJAC

Directeur, Jeu de Paume (FR)

PATRICK FREY

Éditeur, Edition Patrick Frey (CH)

FIONA ROGERS Conservatrice, V&A Parasol Foundation Women in Photography (GB)

KATHRIN SCHÖNEGG

Co-programmatrice et curatrice, C/O Berlin (DE)

Projets lauréats du Grand Prix Images Vevey

2023/2024

Le Grand Prix Images Vevey 2023/2024 a été décerné à :

Sasha Kurmaz (UA) pour Red Horse (N°26)

Le Prix du Livre Images Vevey 2023/2024 a été décerné à :

Debsuddha (IN) pour Crossroads (N°10)

Le Jury a également primé les projets des artistes suivant·e·s :

Lisa Barnard (GB)

Mention Documentaire Images Vevey pour YOLO (N°02)

Anna Galí (ES)

Prix spécial du Jury du Prix du Livre pour Time on Quaaludes and Red Wine (N°13)

Weronika Gęsicka (PL)

Mention Lumière Broncolor pour son projet Encyclopædia (N°15)

Vuyo Mabheka (ZA)

Prix spécial du Jury pour Popihuise (N°31)

La Bourse Images Vevey Recherche et Développement, avec le soutien de Nestlé, a été décernée à :

Oliver Frank Chanarin (GB) pour A Perfect Sentence (N°07)

L ’APPARTEMEN T

ESPACE IMAGES VEVEY

L’Appartement – Espace Images Vevey

L’Appartement – Espace Images Vevey est la vitrine permanente des activités de Images Vevey. Depuis septembre 2021, cet espace d’art accueille une quinzaine de projets d’artistes et d’expositions par an. Il fait le lien entre deux éditions de la Biennale Images Vevey et contribue à faire vivre le label « Vevey ville d’images » durant toute l’année. Situé au cœur de la gare de Vevey, L’Appartement – Espace Images Vevey prend place dans les anciens logements des cheminots, tirant ainsi son appellation de cet héritage historique et domestique. Sa particularité réside dans l’affectation de chaque pièce à un format d’exposition spécifique. En conservant l’aspect original de l’espace et en transformant sa fonction première, Images Vevey offre une expérience de visite aussi étonnante que conviviale. Sur internet, une série de visites virtuelles des diverses sessions d’expositions permettent de prolonger l’expérience physique. Ce lieu insolite propose au sein de sa librairie-boutique une large sélection de livres d’art, de publications éditées par Images Vevey ainsi que sa fameuse bagagerie. À l’occasion de la neuvième édition de la Biennale Images Vevey, cet espace unique en Suisse accueille une nouvelle session d’expositions du 7 septembre au 3 novembre 2024, avec des installations réalisées spécifiquement pour les différentes pièces :

LES CHAMBRES

Une exposition monographique

Zosia Promińska (N°40)

LE SALON

Un livre d’artiste

Jack Latham (N°27)

LE CINÉMA

Une vidéo d’artiste

Amandine Kuhlmann (N°25)

LE COULOIR

Une exposition pour enfants

Tamara Janes & Natalia Funariu (N°21)

ÉDITIONS IMAGES VEVEY

Debsuddha
Debsuddha

Les Éditions Images Vevey constituent l’un des quatre pôles d’activités de Images Vevey. Images Vevey a largement étendu ses activités éditoriales en mettant en place diverses collaborations avec des maisons d’édition spécialisées en photographie et en travaillant conjointement avec des artistes en vue d’une publication éditée par ses soins. Les Éditions Images Vevey se positionnent comme un véritable soutien à des projets éditoriaux innovants, en particulier avec la création du Prix du Livre Images Vevey. Depuis le début de ses activités, Images Vevey a publié, coédité et participé à la publication d'une trentaine d’ouvrages. En 2023 et 2024, les Éditions Images Vevey ont réalisé neuf publications en collaboration avec des artistes lié·e·s à la Biennale de cette année ou présenté·e·s dans le cadre d’éditions précédentes ou d’expositions à L’Appartement – Espace Images Vevey.

PUBLICATIONS 2024

Crossroads

Debsuddha (N°10)

Éditions Images Vevey

Prix du Livre Images Vevey 2023/2024

Time on Quaaludes and Red Wine

Anna Galí (N°13)

Éditions Images Vevey

Prix spécial du Jury du Prix du Livre Images Vevey 2023/2024

Gong Co.

Christian Patterson

Éditions Images Vevey et TBW Books

Grand Prix Images Vevey 2015/2016

Prove Your Love

Jenny Rova (N°42)

Éditions Images Vevey

Projet exposé à la Biennale Images Vevey 2024

Biennale

Images Vevey 2024

Catalogue des projets

PUBLICATIONS 2023

Escapism

Roger Eberhard

Éditions Images Vevey

Each Poison, A Pillow

Stefanie Moshammer

Mention Lumière Broncolor

Images Vevey 2021/2022

CO-PUBLICATIONS 2023

Beggar’s Honey

Jack Latham (N°27)

Éditions Images Vevey et Here Press

Mention Reportage Grand Prix

Images Vevey 2019/2020

Dark Waters

Kristine Potter

Éditions Images Vevey, Aperture (New York) et The Momentary (Bentonville)

Grand Prix Images Vevey 2019/2020

Booklette = Books + Raclette

Créée en 2022 par Images Vevey, la Booklette – jeu de mots entre books et raclette – est une foire annuelle réunissant des éditeur·rice·s de livres photographiques suisses et internationaux·ales. Organisé depuis 2023 en collaboration avec Photo Elysée, ce rendez-vous a lieu en septembre les années paires à Vevey, durant la Biennale Images Vevey, et les années impaires à Lausanne.

Entre événement éditorial et moment convivial, la Booklette accueille une vingtaine de maisons d'édition et des photographes en signature et propose plusieurs conférences thématiques.

Le 14 et 15 septembre 2024 à Vevey, la Booklette présente notamment les nouvelles publications des Éditions Images Vevey aux côtés de conversations, tables rondes et performances, ainsi que le meilleur du fromage à raclette suisse.

PAUL GRAHAM by IMAGES VEVEY

TIMES SQUARE NEW YORK

La Biennale Images Vevey a vu grand pour lancer sa 9e édition en présentant une installation qui lui ressemble : monumentale, en plein air et réalisée sur mesure avec le photographe Paul Graham pour Times Square, l'un des quartiers les plus célèbres et les plus animés au monde.

Reconnue internationalement pour ses installations photographiques site-specific, Images Vevey a choisi d’utiliser certains écrans publicitaires géants à Times Square, en plein cœur de Manhattan, pour en faire une installation artistique le temps d’une semaine, dès le 13 mai 2024, en étroite collaboration avec Suisse Tourisme et Montreux-Vevey Tourisme.

En plaçant la série Sightless du photographe britannique Paul Graham (N°17) à Times Square, Images Vevey met en évidence l’une de ses marques de fabrique : l’adéquation entre l’œuvre et le lieu.

Réalisée il y a vingt ans sur la 42e Rue, à proximité directe de ce quartier emblématique de New York, la série Sightless présente des portraits de passant·e·s aux yeux fermés, absorbé·e·s par leurs pensées, bien avant que les smartphones n’accaparent toute l’attention.

Images Vevey a saisi cette opportunité pour replacer ces citadin·e·s dans leur contexte d’origine. Durant une semaine, deux fois par heure, les écrans géants ont fait défiler ces photographies d’habitant·e·s new-yorkais·es du début des années 2000 au cœur de la ville et de sa frénésie actuelle. Dans un jeu d’échelle, Images Vevey déconnecte ces passant·e·s en les présentant dans l’espace public de Vevey à l’occasion de la Biennale en septembre (N°17).

Commissariat : Stefano Stoll et Images Vevey

UNE BIENNALE QUI A L’ART DE TISSER DES LIENS

Yvan Luccarini, Syndic de Vevey

Président de la Fondation Vevey ville d’images

Images Vevey nous invite à porter un regard aussi acéré qu’artistique sur notre époque. En choisissant d’articuler cette nouvelle édition autour du thème (dis)connected, ou (dé)connecté en français, la Biennale propose une réflexion en grand format sur le temps présent, instant charnière entre passé et avenir, nostalgie d’un avant-hier parfois idéalisé et inquiétude ou espoir d’un lendemain avec les progrès fulgurants des technologies. On le constate tous les jours : le digital règne sur notre société tandis que notre quotidien est rythmé par un géant numérique à l’appétit sans limite.

Alors que les machines font la promesse de nous rapprocher et de nous connecter via des outils toujours plus performants, le sentiment de cohabiter dans une multitude de bulles technologiques se fait pourtant de plus en plus prégnant. Plus de liens… mais moins d’humain ?

L’humain, c’est justement ce qui caractérise Images Vevey depuis 2008 ; à travers les projets mis en scène cette année bien sûr, mais aussi grâce aux nombreux ponts que la Biennale établit avec la ville et toutes celles et ceux qui y vivent ou y travaillent, contribuant ainsi pleinement à son rayonnement économique, artistique ou associatif. Transformée en vaste musée gratuit à ciel ouvert, Vevey célèbre avec éclat ce label de « ville d’images », cultivé tout au long de l’année, sur les rives du Léman ou bien plus loin. Images Vevey s’affiche en grand à Times Square comme sur la place de la Gare veveysanne ; la Biennale séduit des photographes internationaux·ales prestigieux·ses comme la population locale, ravie de redécouvrir notre commune à travers des lieux bien connus ou beaucoup plus insolites.

Images Vevey fédère, à l’international comme à Vevey, et cela réjouit particulièrement la Municipalité qui a fait du vivre-ensemble l’une des lignes directrices de son programme de législature. En tant que Syndic et Président du Conseil de la Fondation Vevey ville d’images, je suis heureux et fier d’accueillir une manifestation orchestrée avec talent par l’équipe d’organisation et les artistes sélectionné·e·s, et soutenue par ses nombreux partenaires ainsi que par les services communaux. Je tiens à les remercier toutes et tous chaleureusement, tout comme j’exprime ma profonde reconnaissance aux membres du Conseil de fondation, aux bénévoles et à la population qui accepte de « prêter » sa ville à la Biennale le temps d’un mois, et contribue ainsi à tisser et renforcer ces liens dont notre société a tant besoin.

IMAGES VEVEY

Reconnue d’utilité publique, la Fondation Vevey ville d’images contribue à la promotion et au développement de la région dans le domaine des arts visuels, à travers la valorisation du label « Vevey ville d’images ». Les Autorités politiques ont créé ce concept de marketing urbain dans les années 1990 pour mettre en lumière le nombre important d’entreprises et d’institutions liées à l’image et à la communication visuelle qui œuvrent sur la Riviera vaudoise.

Afin d’accomplir ses missions, la Fondation compte quatre activités principales, qu’elle finance et développe sur une période de deux ans : la Biennale Images Vevey, le Grand Prix Images Vevey, L’Appartement – Espace Images Vevey et les Éditions Images Vevey. La Fondation Vevey ville d’images regroupe l’ensemble de ses activités opérationnelles sous la marque Images Vevey. Cette identité ancre fortement les racines veveysannes d’un écosystème artistique qui est au service du développement économique touristique et culturel de la Riviera vaudoise et qui rayonne toujours plus au niveau national et international.

Conseil de la Fondation

Vevey ville d’images

Président

Yvan Luccarini

Vice-président

René Ciocca

Trésorier

Alain Siegrist

Directeur

Stefano Stoll

Secrétaire général

Raphaël Biollay

Membres du conseil

Staffan Ahrenberg

Sabine Carruzzo

Henry Leutwyler

Luc Meier

Alexandra Melchior

Jörg Meyer

Dominique Radrizzani

Cécile Maud Tirelli

Le Club des Ami·e·s d’Images

Réuni·e·s en association, les membres du Club des Ami·e·s d'Images soutiennent financièrement les activités de Images

Vevey, en particulier le développement des Éditions Images Vevey et le Prix du Livre Images Vevey 2023/2024, attribué cette édition à Debsuddha pour son ouvrage Crossroads (N°10).

Président

Jay Gauer

Trésorier

Adrien Gutowski

Secrétaire

Béatrice

Vuille-Willemetz

Membre du comité

Kristina

De Lucia Vucurovic

Membres

Staffan Ahrenberg

Philippe Beck

Simon Benhamou

Jean Bodivit

Jean-Maurice Bonzon

Giordano Coletti

Jérôme De Meyer

Rodrigo De Sousa

François Goumaz

Geoffroy Guilbert

Christian Hennard

David Lizzola

Romain Lorenceau

Pascal Meyer

Philippe Meylan

Alicia Onstad

Marc Posso

Aude Pugin

Jacques Richter

Delphine Rivier

Rudolph Schiesser

Ludovic Tirelli

Sao-Nam Tran

Raffaël Vonovier

Gina Whitehead-Girona

Images Vevey Organisation

Membres de l’organisation de l’édition 2024 de la Biennale Images Vevey

Direction

Stefano Stoll

Secrétariat général

Raphaël Biollay

Commissariat

Stefano Stoll

Raphaël Biollay

Groupe de programmation et scénographie

Stefano Stoll

Raphaël Biollay

Tamara

Jenny-Devrient

Recherchistes

Tamarine Schreiber

Austeja Cepauskaite

Administration

Yulia Fernandes

Production

Raphaël Biollay

Tamara

Jenny-Devrient

Communication

Sofia Papaefthymiou

Communication

digitale et multimédia

Jessica Trost

Presse et éditions

Amandine Marchand

Rédaction

Bérénice Savoy

Exploitation

Francesco Pennacchio

Laura Laucella

Signalétique

Laura Laucella

Francesco Pennacchio

Médiation culturelle

Pauline Huillet

Hospitalité

Priscille Matthey

Chargée de projets

production/ scénographie

Tamarine Schreiber

Assistantes production / scénographie

Tessa Kooijman

Laura Laucella

Assistante

exploitation

Marie-Alexine Belot

Assistantes médiation

Violette Marbacher

Flavia Vuagniaux

Stagiaire

communication

Wren Cellier

Stagiaire hospitalité

Jessica Momorie

Vernissage

Guillaume Favrod

Aurore de Saint Fraud

Catering

Rachel Vez

Yohana Gebrat

Librairie et boutique

Marina Vazquez

Régie technique

Antoine Cochain

Technique et atelier

Arash Ashrafzadhniek

Équipe technique

Hélia Aluai

David Baeriswyl

Mario Bilella

Odile Boche

Grégoire Bolay

Stéphanie Bonnard

Amandine Bras

Johann Broquet

Isabelle Charly

Arthur Cherix (stage)

Alex Chételat

Clémence Delarbre

Félix Depautex

Maya Dinis Golay (stage)

Simon Dougoud

Alexis Doussaint

Manuel Ernst

Etienne Esnault

Guillaume Galland

Facundo Gastaldi

Tanguy Ghesquiere

Alexandre Goux

Gwenaël Grossfeld

Margot Kolly

Tessa Kooijman

Jérôme Lagger

Matthieu Lecomte

Jimmy Levet

Catherine Lopez

Ella Magnin

Thaïs Magnin

Jamie Mailer

Diego Maraboli

Chloé Moulin

Margaux Nessi

Alex Nguyen

Cécile Peillon

Françoise Perronno

Temaï Raudales

Xavier Ressegand

Szablocs Sági

Maud Soudain

Lucia Sulliger

Elyseu Ukivana

Diasinua

Civilistes

Guillaume Dubois

Yoann Provenzano

PRESTATAIRES

Graphisme

Atelier CIAO

Nicolas Polli

Alice Moor (stage)

Attachées de presse France

Catherine et Prune

Philippot

Agence de presse germanophone

Schmid, Pelli und Partner AG

Traduction

Janet Jent

Mediamixtre,

Karin Leoni

Christopher Farley

Production graphique, chromie et photogravure

BBH Solutions visuelles

Documentation photographique et vidéo

Kim Chanel

Margaux Corda

Emilien Itim

Remerciements et Courtesy par projet

Toutes les courtesy sont auprès des artistes, sauf mention particulière.

� Farah Al Qasimi

Courtesy de l'artiste et The Third Line, Dubaï

The exhibition was curated by Kathrin Schönegg. Produced by C/O Berlin Foundation.

With the support of K.S Fischer Stiftung

Remerciements : Kathrin Schönegg, C/O Berlin Foundation, Stephan Erfurt, Carolin Bollig, Sophia Greiff, Nevena Dzamonja, Karin Hänsler, K.S. Fischer Stiftung, Laurent Chuard, Léo Chuard

� Lisa Barnard

Remerciements : Jack Lander, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey

� Beni Bischof

Courtesy Collection privée Remerciements : Nadine Ammann, Jean-Philippe Heim, Gaby et Stephan Senn, Patricia Frangioni, Antoine Laffely

� Madison Bycroft Waterlogue. Four to the Floor, 2024, vidéo à quatre canaux, 4K, couleur, son, boucle de 24:26 minutes. Son, musique : Louise BSX

Image : Joel White Avec les performances de Ife Day, Léo Landon Barret, Aez Pinay, Madison Bycroft et Ash

Courtesy de l'artiste et SISSI Club

Joystick

Camera: Joel White and Cécile Gauclère

Make up for Above and Side by Leo Landon Barret

Songs Remixed by: Above: Robin Rutenberg ; Below: Louise BSX ; Side: Camille Brêteau ; Front: Guy Ronen ; Back: Natalia Sorzano ; Elsewhere V1 Karin Iturralde Nurnberg ; Elsewhere V2 Robin Snow ; Nowhere: Yinzk Courtesy de l'artiste

Remerciements : Luc Meier et toute l'équipe de La Becque | Résidence d'artistes et son Conseil de Fondation

� Sarah Carp

Remerciement : Pierre Starobinski

� Edson Chagas

Courtesy de l'artiste et Apalazzo Gallery, Brescia ; Stevenson Gallery, Johannesburg, Cape Town, South Africa, Amsterdam, Netherlands Remerciements : Roger Eberhard, la Municipalité et les services de la Ville de La Tour-de-Peilz

� Oliver Frank Chanarin

Courtesy de l’artiste

A Perfect Sentence by Oliver Frank Chanarin is commissioned, curated and produced by Forma in

collaboration with eight UK organisations. Partnering to co-commission and co-produce A Perfect Sentence across the UK are: Artes Mundi, Cardiff; KARST, Plymouth; Guildhall Art Gallery, City of London Corporation; Norfolk Museums Service (Norwich Castle Museum and Art Gallery, Norwich, and Time and Tide Museum, Great Yarmouth); originalprojects, Great Yarmouth; QUAD, FORMAT International Photography festival and Derby Museums, Derby; and Wolverhampton Art Gallery, Wolverhampton. Commissioned in association with Images Vevey and Amgueddfa Cymru –Museum Wales. A Perfect Sentence has been supported by Arts Council England, Art Fund and Outset Contemporary Art Fund. In addition, National Lottery through Arts Council Wales, Kick The Dust and the City of London Corporation’s Inspiring London Through Culture grants programme have supported the productions in Wales, Great Yarmouth and London respectively. Remerciements : Forma, Chris Rawcliffe, Antonia Shaw, Jenny O'Neill, Tom Cecil, Ruairi Glynn, Nestlé, René Ciocca

� Alexey Chernikov

Remerciements : Alessia Glaviano, Jean-Philippe Heim, Nadine Ammann, Patricia Frangioni, Antoine Laffely

� Maisie Cousins

Courtesy de l'artiste et TJ Boulting Gallery

Remerciements : TJ Boulting, Hannah Watson, Simon Baker

� Debsuddha

Remerciements : Martin Parr, Alejandro Acin, Pollock-Krasner Foundation, Glynnis Dolbee, Caroline Black, Beth Cochems, artlink, Anastasia

Alexandrova, Rahel Lupin, Flurina Rothenberger, Nathalie Chaix et l’équipe du Musée Jenisch Vevey

� Tony Dočekal

Remerciements : Jim Casper, Lens Culture, Nadine Ammann, Patricia Frangioni, Jean-Philippe Heim

� Benjamin Freedman

Courtesy de l’artiste et ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne

Remerciements : ECAL, Alexis Georgacopoulos, Milo Keller, la Municipalité et les services de la Ville de La Tour-de-Peilz, Selim Krichane et l'équipe du Musée Suisse du Jeu

� Anna Galí

Remerciements : Nicolas Polli, Ufuk Sahin, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey

� Carlos Garaicoa

Courtesy de l'artiste et Galleria Continua

Remerciements : Estudio Carlos Garaicoa, Mauricio Rigillo, Lillebit Fadraga, Claudia Perez, Galleria Continua, Viola Catoni, Azkuna Zentroa Bilbao, l’équipe du Théâtre

Oriental-Vevey

� Weronika Gęsicka  Courtesy de l'artiste et Jednostka Gallery

Remerciements : Jednostka Gallery, Kasia Sagatowska, Krzysztof Olszewski, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey

� Gauri Gill

Acts of Appearance was created with Bhagvan Dharma Kadu, Subhas Dharma Kadu, Yuvraj Bhagvan Kadu, Rahul Arvind Kakad, Madhuri

Subhas Kadu, Vaibhav Subhas Kadu, Rahul

Bhagvan Kadu, Makhaval Bhagvan Kadu, Mukta Subhas Kadu, Rangeeta Arvind Kakad, Sampat Raho Vazare, Gangubai

Eshwar Vazare, Rajashri

Eshwar Vazare, Darshana Devram Kakad, Ganesh Ganpat Lokhande, Sangeeta Ganesh Lokhande, Sangeeta Navnath Kadu, Kusum Bhagvan Kadu, Harishchandra Rama Kadu, Suvrna Harishchandra Vad, Anjana Sachin Kurbude, Sachin Sankar Kurbude, Sanjay Sakharam Vatas, Ganpat Ganga Lokhande, Rupesh Arvind Kakad, Nalini Pradip Valvi, Jyoti Sanjay Vatas, Shravan Budhya Tumbda, Saraswati Subhas

Kadu, Sapna Bhagvan Kadu, Bhawna Bhagvan Kadu, Pooja Arvind Kakad, Tushar Prakash Vatas, Tushar

Dinkar Vatas, Vijaya Navnath

Kadu, Suraj Tukaram Vad, Nishant Tulshiram Thalkar and Nilam Sunil Marad.

Remerciements : Sanjana Jain, Christophe Blaser

� Paul Graham

Courtesy de l'artiste et Pace Gallery, New York; Carlier | Gebauer, Berlin, Madrid

Remerciements : Suisse Tourisme, Martin Nydegger, Montreux-Vevey Tourisme, Christoph Sturny, Grégoire Chappuis, PROMOVE

� Andreas Gursky © Andreas Gursky / VG Bild-Kunst

Courtesy Sprüth Magers

Remerciements : Atelier Gursky, Annette Völker, Urs Stahel, Banque Cantonale Vaudoise, Bernard Fibicher et l'équipe du projet Regarder le glacier s'en aller

� Sabine Hess & Nicolas Polli

Remerciements : Luc Meier et l'équipe de La Becque | Résidence d'artistes, Verzasca Foto Festival, Alfio Tommasini, Nestlé, Mark Schneider, Nina Caren Kruchten, Laura Schauder

� Candida Höfer © Candida Höfer / VG Bild-Kunst / Bonn

Remerciements : Office Candida Höfer, Herbert Burkert, La Bottolière

� Tamara Janes & Natalia Funariu

Remerciements : Nathalie Herschdorfer et l'équipe de Photo Elysée

� Vincent Jendly

Remerciements : ABVL | Association des amis des bateaux à vapeur du Léman, Maurice Decoppet, CGN SA Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman, Caroline Dayen, Benoît Gaillard, Pierre Imhof, Nuria Gorrite, Nestlé, Mark Schneider, Nina Caren Kruchten, Gérard Baumann, René Ciocca, Laura Schauder, Charles Pictet, Sophie Reymond, Pippo

� Kaya & Blank

Remerciements : Urs Stahel, Sabine Carruzzo, Nicolas Gehrig, la Confrérie des Vignerons, Christian Hennard et l'équipe des Jardins de la Confrérie

� Amandine Kuhlmann

Courtesy de l’artiste et ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne

Remerciements : ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne, Alexis Georgacopoulos, Milo Keller

� Sasha Kurmaz

Remerciements : Alexandre Edelmann, Claudia Schor, Félix Baumann, Oksana Ogiienko, Monica Mulder et le Museum de Fondatie, artlink, Anastasia

Alexandrova, Rahel Lupin, Flurina Rothenberger, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey

� Jack Latham

Remerciements : Sofia Krysiak, Ben Weaver, Keith Cullen, Stanley Thomas Johnson Foundation

� Jung Lee

Courtesy Christophe Guye Galerie

Remerciements : Energiapro SA, Philippe Petitpierre, Nicole Müller, Emilie Simon, Karine Koodun, Christophe Guye

� Henry Leutwyler

Courtesy de Henry Leutwyler et The Halsman Archive

Remerciements : Irene Halsman, Oliver Halsman Rosenberg, Gerhard Steidl, Luc Debraine, Pauline Martin et l'équipe du Musée suisse de l'appareil photographique, Richard Baranyai, TJ Huff, Chris Gautschi, Roger Emmenegger, Gaëlle Degallaix, Jonas Durtschi, Fabio Monte, Bertrand Tappy, Pascal Meyer

� Phyllis Ma

Remerciements : Mission Mycelium, Alexander Winter, Christopher Winter

� Vuyo Mabheka

Courtesy AFRONOVA GALLERY

Remerciements : Emilie Demon, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey

� Romain Mader

Remerciements : Meryl Moser et l'équipe de Cinérive SA

� Christian Marclay

Courtesy White Cube Gallery / Collection de l'artiste

Remerciements : Philippe Wojtowicz, Meryl Moser et l'équipe de Cinérive SA, Luis Marinho

� Maria Mavropoulou

Remerciement : Alessia Glaviano

� Aleksandra Mir

Courtesy Kunsthaus Zürich, Collection photographique, 2023

Remerciements : Mirjam Varadinis, Kunsthaus Zürich, Ann Demeester, Philippe Büttner, Karin Marti, Brian Mahrer, Matthias Brunner, Linde Gas Schweiz AG, Cesare Trentin

� Daido Moriyama

Courtesy de Akio Nagasawa Gallery

Remerciements : Akio Nagasawa, Gaia Menegoni, Thyago Nogueira, Nathalie Herschdorfer, Photo Elysée, Patrick Gyger, Plateforme 10, Gustav Stenbolt, Jay Gauer et toute l'équipe de l'Hôtel des Trois Couronnes

� Chino Otsuka

© Chino Otsuka. Creative retouching by Norihide

Mizuguchi

Remerciements : Nestlé, Mark Schneider, Nina

Caren Kruchten, Gérard

Baumann, René Ciocca, Laura Schauder

� Martin Parr

Courtesy Martin Parr / Magnum Photos

Remerciements : Martin

Parr Foundation, Charlotte King, Louis Little, Mike Hale

� Nicolas Polli

Remerciements : VMCV SA, Caroline Beglinger Federova, Mathilde Anguilla, Mathieu Luyet

� Zosia Promińska

Remerciements : Ewa Promińska, Roger Eberhard

� Marianna Rothen

Like a Dream, 2024, canal unique, HD, couleur, son, 1920 x 1080, 74 minutes. Réalisation, production, scénario, montage, son : Marianna Rothen

Mixage : Josh Druckman

Remerciements : Roger Eberhard, Gustav Stenbolt, Jay Gauer et toute l'équipe de l'Hôtel des Trois Couronnes

� Jenny Rova

Remerciements : Mariza et Sébastien Durgnat, Roger Eberhard, Nicolas Polli, Ufuk Sahin

� Alessandra Sanguinetti

Courtesy de l'artiste et Magnum Photos

Remerciements : Fondation

Henri Cartier-Bresson, Clément Chéroux, Pierre Leyrat, Lauriane Hervieux, Loïc Collomb, Mariza et Sébastien Durgnat

� Katja Stuke

Remerciement : Oliver Sieber

Tara L. C. Sood

Remerciements : Azu Nwagbogu, Fanny Abbott et l'équipe du Musée

Historique Vevey, Sabine Carruzzo, Nicolas Gehrig et la Confrérie des Vignerons

� Guanyu Xu

Courtesy de l'artiste et Galerie du Monde, Hong Kong ; Gaotai Gallery, Urumqi ; Yancey Richardson Gallery, New York

Remerciements : ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne, Alexis Georgacopoulos, Roger Eberhard, Camille Blin

� Sébastien Agnetti

Remerciements : Anne Golaz, Salomé Kiner, Samuel Wolf, Passage des 8, Service de la culture de la Ville de Vevey

� Peter Hauser

Remerciements : Espace Indiana, Service de la culture de la Ville de Vevey

� Nora Rupp

Remerciements : Association Ekphrasis, Camille Weiss, Café Littéraire, Jonas Meylan, Clotilde Wuthrich, Ana Rodriguez, Service de la culture de la Ville de Vevey

� Marion Zivera

Remerciement: Service de la culture de la Ville de Vevey

Le commissariat et les scénographies des expositions intérieures et des installations extérieures sont le fait du groupe de programmation Images Vevey, sous la direction de Stefano Stoll (sauf mention spécifique).

Remerciements

En plus des mentions faites pour chaque projet, nous souhaitons encore remercier les personnes suivantes qui, chacune à leur manière, ont été précieuses dans la mise en œuvre de cette édition, ainsi que les membres du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024, les membres du Conseil de la Fondation Vevey ville d'images, la Municipalité de Vevey et les membres du Conseil communal, les Chef·fe·s de services de l'Administration communale et leurs collaborateur·rice·s, notre équipe technique et notre staff d'accueil et d'exploitation.

Fanny Abbott

Alejandro Acin

Josephine Affolter

Anastasia Alexandrova

Mathias Altamirano

Lloyd Arrigoni

Mylène Badoux

Claude Baechtold

Sarah Bah

Simon Baker

Julien Ballestraz

Laurent Ballif

Gérard Baumann

Frédérique Beauvois

Caroline Beglinger Fedorova

Alia Bengana

Simon Benhamou

Alain Berset

Nathalie Bijenga

Philippe Bischof

Christophe Blaser

Jean-Louis

Bolomey-Kaniewski

Vincent Bonvin

Annette Borla Boss

José Botet

Fouad Bouchoucha

Pierre Bourquard

Marie-France Bras

Cathérine Briday

Jacques Bron

Nicolas Brunner

Yan Buchs

Paul Bulcke

Stanislas Burki

Franz Bussmann

Reto Bussmann

Morgane Cachin

Sasha Camperio

Pedro Carmona de Arcos

Emilie Cassinadri

Ascanio Cecco

Federica Cerbarano

Bruno Ceschel

Franco Cetrangolo

Véronique Chaignat

Yves Chalut

Lewis Chaplin

Eliane Chappuis

Grégoire Chappuis

Clément Chéroux

Rahel Christen

Caroline Chuard

Laurent Chuard

Léo Chuard

Gaëtan Cogliati

Roselyne Collomb

Nathalie Compondu

Yves Cornaro

Frédéric Cornevaux

Sandra Ciric

Sophie Cramatte

Sergio Da Costa

Bernard Daniel

Luc Debraine

Aurélie De Lanlay

Yan Delacombaz

Anne et Michel Devrient

Joana Duarte

Anne-Laure Dumas

Nicolas Duplaix

Mariza et Sébastien Durgnat

Alexandre Edelmann

Roger Emmenegger

Julie Enckell Julliard

Lucas Erin

Maxime Estoppey

William Ewing

Claire Faller

Catherine Fattebert

Manon Fawer

Jean-Paul Felley

Manuel Fernandes

Bernard Fibischer

Yves Gaillard

Serge Gard

Stéphanie Gardaz

Soatiana Gauer

Déborah Gavin

Alain Gehrig

Florian Genevey

Alexis Georgacopoulos

Anthony Gerber

Nicolas Gerber

Mathias Gerst

Arnaud Gervaix

Lorette Gervaix

Anne Giavina

Nathalie Gingras Fleuti

Johny Glauser

Filippo Gonteri

Nuria Gorrite

Valentin Grosjean

Amélie Guignard

David Guignet

Nicolas Gyger

Patrick Gyger

Grégoire Halter

Aurélien Haslebacher

Chely Hauert

Nina Hauri

Jean-Philippe Heim

Philippe Heim

Laurence Henny

Nathalie Herschdorfer

Jacques Hertel

Jakob Hlasek

Eric Hunziker

Léa Hunziker

Andreas Husi

Vincent Imhof

Patricia Ith

Stéphanie Jacot-Descombes

Félix Janvier

Mathieu Jaton

Gaétane Jenny

Mathias Jenny

Romane Jenny

Nicolas Jolly

Cyril Jost

Manuel Jutzeler

Milo Keller

Sam Keller

Pascal Kiener

Natalie et Simon Kirkham

Karine Koodun

Grzegorz Kosmala

Zoran Kosutov

Alexander et Yulia Kozyrev

Nina Kruchten

Jerome Lacourrege

Antoine Laffely

Françoise Lambert

Brian Paul Lamotte

Pierre Landolt

Nicolas Lauper

Guillaume Le Cunff

Elina Leimgruber

Sylvie L’Hoste

Martin Lötscher

Rahel Lupin

Urs Lüscher

Chloé Luthier

Yannick Luthy

Christian Lutz

Julie Manau

Christian Marchand

Léonard Maret

François Margot

Sophie Marques

Leslie A. Martin

Pauline Martin

Lou Matthey

Patrice Matthey

Estelle Mayer

Alexandre Medley

Christoph Meier

Luc Meier

Daniel Meister

Laurence Meyer de Stadelhofen

Adeline Mézin-Le Flock

Vera Michalski-Hoffmann

Serge Michel

Angelo Miele

Nicole Minder

Christophe Ming

Pierre-Yves Mingard

Geneviève Monney

Laurence Moriggi

Meryl Moser

Ann-Outram Mott

Nicole Muller

Caroline Nicod

Arnaud Nicolay

Guy Nicollier

Martin Nydegger

Alessia Olivieri

Avni Orllati

Danaé Panchaud

Lucien Panchaud

Vangelis Papaefhymiou

Romain Pasche

Sandra Pasquier

Marianne Payoux

Kevin Pereira Negri

Anna Perrier

Diana Pétament Martinez

Luc Peter

Philippe Petitpierre

Benjamin Petrzilka

Charles Pictet

Jean-Baptiste Piemontesi

Esther Pilet

Cécile Poimboeuf Koizumi

Stéphane Pommaz

Luisa Prado

Vito Rao

Sophie Reymond

Vincent Richard

Yvan Rivier

Jean-Marc Roethlisberger

Brigitte Romanens-Deville

Zélie Rosemonde

Colette Rossier

Cécile Roten

Flurina Rothenberger

Samuel Rouge

Viviane Rychner Raouf

Andreas Ryser

Laura Sackett

Ufuk Sahin

Laura Schauder

Bernard Schmid

Mark Schneider

Christoph Schütz

Manuel Sigrist

Muriel Siksou

Emilie Simon

Pamela Springmann

Urs Stahel

Pierre Starobinski

Jérémy Steffen

Juri Steiner

Gustav Stenbolt

Samira Steriti

Cesare Stoll

Giovanna et Ueli Stoll

Lorenzo Stoll

Una Stoll

Christoph Sturny

Joséphine Sturny

Lily-May Sturny

Laurent Sutter

Fabienne Sypowski

Alfio Tommasini

Veronica Tracchia

Blaise Triponez

Marina Vachnadze

Fabien Vallérian

Frédéric Vallotton

Kathleen Vitor

Rocco Volpe

Céline Wagen Destraz

Jonathan Waser

Eloïse Weiss Dubray

Jennifer Wheeler

Christoph Wiesner

Nadine Wietlisbach

Alexander Winter

Christopher Winter

Stéphane Winter

Philippe Wojtowicz

Corinne Wuethrich

Partenaires principaux

Partenaires officiels

Fournisseurs officiels

Partenaires médias

Partenaires institutionnels

Partenaires médiation culturelle

Partenaires logistiques & événementiels

Partenaires artistiques & concours

Avec le soutien de : Datatype SA, Carvelo eCargo Bike Sharing, Chalut Green Service SA, Henniez SA, Chubb Sicli

Catalogue Images Vevey

Biennale des arts visuels

7 - 29 septembre 2024

Concept et rédaction

Stefano Stoll

Graphisme et iconographie

Atelier CIAO, Bienne

Nicolas Polli, Assisté par Alice Moor

Coordination éditoriale

Sofia Papaefthymiou

Rédaction des notices

Bérénice Savoy

Stefano Stoll

Aide à la rédaction

Wren Cellier

Pauline Huillet

Violette Marbacher

Flavia Vuagniaux

Photolithographie

Atelier CIAO, Bienne

Relecture

Claudia Regolatti Muller

Impression

La Buona Stampa SA, Lugano

Font

Noi Grotesk, Studio Feixen

© 2024 – les auteur·rice·s, les photographes et la Fondation Vevey ville d’images

La réalisation de ce catalogue a été rendue possible grâce au généreux soutien de Energiapro SA

Éditions Images Vevey, CP 443, 1800 Vevey, Suisse info@images.ch www.images.ch

Crédits photographiques

© Farah Al Qasimi / © Lisa Barnard / © Beni Bischof / © Madison Bycroft / © Sarah Carp / © Edson Chagas / A Perfect Sentence, impression C-type, 2023 © Oliver Frank Chanarin / Vues d'installation Oliver Frank Chanarin, A Perfect Sentence, 2024. © Oliver Frank Chanarin. Installation view: KARST, Plymouth, 2024. Commissioned and produced by Forma in collaboration with eight UK organisations. Images courtesy the artist and KARST. Supported by Arts Council England, Art Fund and Outset Contemporary Art Fund. Photo: Dom Moore. / © Alexey Chernikov / © Maisie Cousins / © Debsuddha / © Tony Dočekal / © Benjamin Freedmann / © Anna Galí / © Carlos Garaicoa / Vue d’installation, Galleria Continua, San Gimignano, 2021 © Ela Bialkowska, OKNO Studio / © Weronika Gęsicka / © Gauri Gill / © Paul Graham/ Pace Gallery et Carlier|Gebauer, 2004-2005 / Aletsch Glacier, 1993 © Andreas Gursky/VG Bild-Kunst / © Sabine Hess et Nicolas Polli / George Peabody Library Baltimore I 2010 © Candida Höfer/VG Bild-Kunst/Bonn / © Tamara Janes et Natalia Funariu / © Vincent Jendly / © Kaya & Blank / © Amandine Kuhlmann / © Sasha Kurmaz / © Jack Latham / © Jung Lee / © Henry Leutwyler 2022 / © Phyllis Ma / © Vuyo Mabheka / © Romain Mader / © Christian Marclay / © Maria Mavropoulou / © Aleksandra Mir / © Daido Moriyama Photo Foundation / © Chino Otsuka / © Martin Parr/Magnum Photos / © Nicolas Polli / © Zosia Promińska / © Marianna Rothen / © Jenny Rova /The Necklace, 1999 © 2021 Alessandra Sanguinetti/Magnum Photos / Juana's Bed, 2004 © 2021 Alessandra Sanguinetti/Magnum Photos / The Bath,1999 © 2021 Alessandra Sanguinetti/Magnum Photos / © Tara L. C. Sood / © Katja Stuke / © Guanyu Xu / © Sébastien Agnetti / © Peter Hauser / © Nora Rupp / © Marion Zivera / Portrait du Jury 2023/2024 © Kim Chanel / L’Appartement © Kim Chanel / L'Appartement - Espace Images Vevey © Vincent Jendly / Paul Graham by Images Vevey, Times Square © Paul Graham

Les images suivantes sont des photomontages: installations d'Andreas Gursky (p.140), de Candida Höfer (p.148), de Vincent Jendly (p.156), et de Daido Moriyama (p.232)

ISBN : 978-2-940624-29-4

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IA

Peut contenir des traces d'IA

Intelligence artificielle (IA) : Système ou logiciel capable de simuler certaines tâches humaines, telles que la perception visuelle, la reconnaissance de la parole, la prise de décision et la traduction. En photographie et en art, l'IA peut être utilisée pour retoucher des images, générer des œuvres ou optimiser des processus créatifs. (N°02, 08, 09, 12, 15, 21, 25, 35, 36, 37, 41, 50)

LiDAR (Light Detection and Ranging, détection et positionnement par lumière) : Technologie de télédétection qui utilise des faisceaux de lumière laser pour mesurer les distances et créer des représentations 3D précises d’une surface et d’objets. Proche du radar, elle fonctionne par l’émission d’impulsions lumineuses laser et non d’ondes radio. (N°02)

Machine learning (ML, apprentissage automatique) : Branche de l’IA développe des systèmes capables d'apprendre et de s’améliorer à partir d’un grand nombre de données fournies pour l’entraîner. En photographie, elle peut être utilisée pour améliorer la qualité de l'image, identifier des éléments ou générer automatiquement du contenu visuel. (N°02)

Midjourney : Programme d’IA spécialisé dans la génération d'images. Disponible depuis 2022, ce programme hyper performant permet aux utilisateur·rice·s de créer des visuels à partir de descriptions textuelles (prompts), offrant un nouveau moyen pour

les artistes et photographes de matérialiser leurs idées. (N°8)

Prompt : Directive ou série d'instructions fournies à un système informatique ou à un modèle d’IA pour obtenir une réponse ou effectuer une tâche spécifique. Dans le cadre des modèles de langage comme GPT (Generative Pre-trained Transformer, transformeur génératif pré-entraîné), un prompt est une entrée textuelle qui oriente l’IA pour générer une réponse pertinente. (N°08, 09, 21, 34, 50)

Réalité virtuelle (Virtual reality, abrégé VR) : Simulation numérique d'environnements, générés par ordinateur, dans lesquels les utilisateur·rice·s peuvent interagir grâce à des dispositifs spéciaux, comme des casques de réalité virtuelle. Elle s’oppose à la réalité augmentée, technologie qui superpose éléments numériques à l’environnement réel des utilisateur·rice·s. En photographie et en art, la réalité virtuelle permet de créer des expositions virtuelles où les visiteur·euse·s peuvent explorer des œuvres d'art de manière immersive. (N°21, 34)

You Only Look Once (YOLO) : Modèle de machine learning performant de détection d'objets en temps réel qui est particulièrement célèbre dans le domaine de la vision par ordinateur. Développé initialement en 2015 aux États-Unis, YOLO se distingue par sa capacité à détecter et à classifier des objets dans une image entière en une seule fois, le rendant extrêmement rapide et efficace. Son appellation est un clin d’œil à l’expression « You Only Live Once ». (N°02)

(dis) connected entre passé et futur

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