Algorithme : Suite d'instructions ou d'étapes à suivre pour résoudre un problème ou accomplir une tâche spécifique. Ils sont utilisés en programmation informatique et permettent d’organiser, évaluer, traiter et utiliser de grandes quantités de données. En photographie, ils peuvent être employés pour le traitement d'images, la retouche automatique et l'analyse de données visuelles. (N°01, 02, 07, 25, 27, 32, 34, 50)
Biomimétisme : Approche scientifique consistant à s'inspirer des formes, des processus et des systèmes naturels pour innover. En art et en photographie, le biomimétisme peut se traduire par des designs inspirés de la nature et des techniques de création basées sur des modèles biologiques. (N°02)
Boss : En jeu vidéo, ennemi particulièrement puissant que le·la joueur·se doit vaincre, généralement à la fin d'un niveau ou d'une série de niveaux, pour progresser dans le jeu. (N°04)
CGI (Computer Generated Imagery, imagerie générée par ordinateur) : Technologie d’effets spéciaux numériques, qui permet de créer des images de synthèse avec des logiciels de modélisation 3D ou de simulation visuelle. Couramment utilisée dans les superproductions hollywoodiennes, les films d’animation ou les jeux vidéo, elle est plus rarement employée en photographie. (N°12)
DALL·E : Programme d'intelligence artificielle générative capable de créer des images à partir de descriptions textuelles (prompts). Lancé par OpenAI en 2021, il est utilisé pour réaliser des images
originales et visualiser des concepts. Son nom s’inspire du robot WALL-E du film d’animation éponyme des studios Pixar (2008) et du célèbre peintre surréaliste Salvador Dalí. (N°21, 34)
Deepfake (ou hypertrucage) : Contenu visuel, vidéo ou audio créé, modifié et falsifié par des IA de manière hyperréaliste. Il est en général connu dans le cadre de manipulation d’informations à des fins malveillantes. Il est aussi employé en photographie et au cinéma pour des effets spéciaux, notamment pour intégrer le visage d’acteur·rice absent·e ou décédé·e dans certains films. (N°25)
Gaming : Pratique et action du jeu vidéo. Par extension, le gaming renvoie aussi au monde du jeu vidéo (matériels, logiciels, métiers, etc.). (N°4)
“It is pretty rare to be able to take a walk in an image of childhood.” (dis)connected entre passé et futur
— Chris Marker, Letter from Siberia (1958)
C’est en 1958 que Chris Marker écrit ces mots pour Letter from Siberia, sorte d’ovni filmique entre documentaire et essai personnel sur la Sibérie et sa modernisation croissante. Le réalisateur et écrivain français décrit la ville de Yakoutsk avec ces termes, qui évoquent l'innocence et la nostalgie associées à la ville, comparant son expérience à une promenade à travers des souvenirs d'enfance. Dans ce film notable qui lance sa carrière, Chris Marker interroge également la signification des images en manipulant le commentaire qui les accompagne et en insérant des actualités imaginaires.
Une cinquantaine d’années plus tard, ce film avant-gardiste fait écho aux enjeux du monde contemporain : il met en lumière toute la complexité de notre temps. Comme une faille entre deux plaques tectoniques, notre époque est marquée par la polarisation des positions et des propos, par des mouvements incessants balançant entre le vrai et le faux, le réel et le virtuel, l’humain et la technologie, la nostalgie et la curiosité. Nous vivons un moment charnière de l’Histoire, une époque manichéenne, qui attise les énergies contraires, qui connecte et déconnecte simultanément. Comme rarement par le passé, le présent et le futur sont mis à l’épreuve de changements rapides et profonds qui affectent l’ensemble des secteurs de la société.
Les évolutions technologiques de ces dernières décennies – l'omniprésence d’internet, le passage de l’analogique au numérique, l’utilisation croissante des réseaux sociaux et le développement considérable de l'intelligence artificielle – marquent une profonde transformation de la société. Pièce phare de la neuvième édition de la Biennale Images Vevey, l'installation monumentale et expérimentale créée par Oliver Frank Chanarin fait contraster photographie analogique et système robotique de pointe, pratique photographique manuelle et automatisation. Il met en scène les tensions grandissantes entre humain et machine, technologies passées et futures. Les portraits d'athlètes que Katja Stuke réalise devant son écran de télévision à l'occasion des Jeux Olympiques de ces vingt dernières années montrent l'évolution des procédés photographiques et des techniques de diffusion télévisuelle.
En 2024, la Biennale Images Vevey traite de ce fossé inédit creusé par les technologies digitales entre passé et futur. Au sein de ce présent en friction, tout est toujours plus connecté alors que simultanément tout semble plus que jamais déconnecté. Les fractures entre ce qui a été, ce qui est et ce qui sera s’accélèrent, les contraires
se télescopent. Ce monde au futur antérieur génère un sentiment diffus mais omniprésent qui révèle autant l’instabilité que l’enthousiasme ambiants.
En écho aux termes de Chris Marker, les récents développements technologiques rendent désormais possible de « se promener dans une image de l’enfance » : si les procédés changent, le principe reste similaire. Véritable fabrique à souvenirs, l'intelligence artificielle constitue un moyen inédit de plonger dans le passé et revisiter son enfance. Maria Mavropoulou alimente le logiciel DALL·E avec des récits réels transmis par ses aïeul·e·s ou imaginés par ses soins pour générer de toutes pièces un album de photographies de famille. À l’aide du même logiciel, Tamara Janes & Natalia Funariu varient à l’infini le motif enfantin des visages tracés dans la neige à la main. Sans faire usage d'une IA, Benjamin Freedman reconstitue grâce à la puissante technologie CGI (Computer Generated Imagery) un roadtrip familial, alors qu'il avait neuf ans, tandis que Chino Otsuka voyage dans le temps en incrustant avec Photoshop des portraits d'elle-même adulte sur des photographies de son enfance.
Qu'elles soient fusionnelles ou dysfonctionnelles, les relations familiales se trouvent au centre de plusieurs projets de cette édition. Alors que Debsuddha admire la complicité sans faille de ses deux tantes albinos qui vivent ensemble, dans leur maison, en marge de la société indienne, Alessandra Sanguinetti photographie pendant plus de vingt-cinq ans deux cousines qui grandissent dans la campagne argentine conservatrice. En insérant dans des collages les rares clichés qu’il possède de son enfance, Vuyo Mabheka évoque la solitude passée dans un township de Johannesburg qui a marqué cette période de sa vie. De son côté, Sébastien Agnetti offre un regard plein de douceur sur les liens qu'il tisse avec son fils, sa mère et son père décédé. La photographe Sarah Carp détourne le refus de son ex-mari lié à la représentation publique de ses deux filles en réalisant une série de clichés d'enfants aux visages couverts d'une trame d'impression.
Enjeu actuel majeur, les réseaux sociaux influencent considérablement la construction et la représentation de notre vie et de notre identité. Entre réalité et virtualité, le fils d’Anna Galí menait une double vie qu’il lui dissimulait totalement, en partageant son addiction aux drogues dures sur Instagram, Snapchat et X (Twitter). Jack Latham révèle la manipulation des réseaux sociaux par les fermes à clics,
un système clandestin représentant une menace pour la démocratie en falsifiant à grande échelle les likes et les followers relatifs aux contenus numériques. Avec autodérision, Amandine Kuhlmann incarne un alter ego hyperféminin sur diverses plateformes en ligne pour mettre en scène à sa manière la quête sans limite d'une célébrité virale. Les médias sociaux comme les films, la télévision ou les publicités véhiculent des stéréotypes féminins qui sont thématisés par deux projets : d'un côté, Marion Zivera dénonce la normalisation et l'idéalisation des corps générés par les intelligences artificielles ; de l'autre, Nora Rupp personnifie des femmes issues de divers milieux dans le but de déconstruire la représentation des corps et des rôles des femmes dans la société.
L’image de soi passe généralement par l'apparence, surtout pour la jeunesse. Cette question se trouve au cœur de la série de Zosia Promińska, qui photographie, dans leur chambre d'enfant, des mannequins pré-adolescent·e·s ayant été mis·e·s sous contrat par des agences polonaises dès leur plus jeune âge en attente de pouvoir exercer pour les plus grandes marques à l'international. Ancienne top model, Marianna Rothen plonge dans les coulisses de l'industrie du mannequinat avec un film autobiographique et caricatural. Dans la vitrine d'un magasin tokyoïte, Daido Moriyama capture en gros plan un mannequin en plastique, l'un des sujets qui traversent ses vues urbaines de la capitale japonaise depuis plus de soixante ans. À travers ses photographies de défilés et de shootings prises au fil des quatre dernières décennies, Martin Parr pose un regard espiègle et sans filtre sur le milieu de la mode.
Les réseaux sociaux et les sites internet, par le biais de publicités ciblées ou d'influenceur·euse·s, happent continuellement les utilisateur·rice·s pour vendre toutes sortes de produits. En suivant les recommandations de l’algorithme de son smartphone, Romain Mader dénonce ainsi les stratégies marketing des sites de fast fashion qui poussent à la consommation. Commentaire grinçant sur la surconsommation et la dépendance technologique, le projet de Farah Al Qasimi critique l’omniprésence des systèmes connectés ou des appareils intelligents qui prennent le contrôle sur notre quotidien et contaminent l’espace privé.
Que ce soit en ligne ou dans la réalité, les limites entre l'intérieur et l'extérieur, l'espace domestique et la sphère publique se
retrouvent tantôt poreuses, tantôt distinctes. Entre la Chine et les États-Unis, Guanyu Xu pointe la perméabilité des domiciles de personnes immigrées en attente de régulariser leur situation de séjour et leur difficulté de faire de leur foyer un lieu intime. Dans les jardins de La Becque | Résidence d'artistes, Sabine Hess & Nicolas Polli font le bilan de leur vie commune un an après avoir emménagé ensemble, en construisant une maison le temps de la biennale, et partagent leurs suggestions pour vivre une relation de couple harmonieuse.
Vivre en adéquation avec son environnement et avec la société dans laquelle on évolue devient complexe lorsqu’on n’adhère pas à son fonctionnement, et inconcevable en temps de guerre. Établi à Kyiv, Sasha Kurmaz en fait l'expérience au quotidien : pour faire face à cette situation et dénoncer l’invasion russe, il élabore un journal intime sous forme de collages en ramassant une multitude de matériaux dans les décombres, transformant son témoignage personnel en acte de résistance universel. Lors de ses nombreux séjours dans l’Ouest américain, Tony Dočekal rencontre des personnes qui vivent en marge de la société, par obligation ou par conviction antisystème.
À l'ère de la surinformation et des fake news, la conservation des connaissances historiques et leur transmission demeurent des questions centrales pour l'avenir de la société. Temple du savoir –analogique et numérique – la bibliothèque fascine Candida Höfer, qui restitue frontalement les plus belles bibliothèques du monde, dont celle de Baltimore, et rend un hommage universel sur la façade de l’ancienne prison de Vevey. Les fausses définitions insérées délibérément par les éditeur·rice·s dans les encyclopédies afin de protéger leur droit d’auteur·rice sont décelées et représentées par Weronika Gęsicka à l'aide d'une IA, interrogeant le plagiat à l'aune de cette technologie ultra performante.
L'héritage de la culture visuelle, en particulier de la photographie argentique, et le patrimoine matériel sont mis en valeur par deux artistes suisses. Plongeant dans les archives de Philippe Halsman, Henry Leutwyler compose le portrait de l’un des photographes les plus influents du XXe siècle à travers ses objets personnels. Christian Marclay, quant à lui, monte des centaines d'extraits de films pour réaliser un immense collage dans lequel se succèdent des ouvertures et fermetures de portes en honneur à l'histoire du cinéma, présenté dans une salle historique de Vevey, le Cinéma Astor.
Transmises de génération en génération, les traditions jouent un rôle fondamental dans la préservation du passé et de la mémoire collective, tout en permettant d’affronter les changements futurs avec sagesse. L'artiste angolais Edson Chagas réinterprète, par le biais de photographies d'identité, des masques africains, utilisés dans un contexte historique rituel et spirituel, dans le présent et la banalité quotidienne. En Inde, Gauri Gill collabore avec des fabricant·e·s de masques confectionnés pour les performances rituelles d'une fête de la communauté Adivasi et des peuples indigènes, entre mythologie et réalité précaire, tandis que Tara L. C. Sood s'intéresse à la tradition ancestrale des magicien·ne·s de rue indien·ne·s, dont les tours emblématiques sont depuis des décennies imités sur les scènes occidentales. En créant une symphonie imaginaire jouée à l'unisson ou individuellement par des musicien·ne·s de rue, Carlos Garaicoa met en avant la force du collectif sur l’individu·e.
Face à un avenir flou, le passé devient une source de réconfort et de créativité. Le phénomène de nostalgie est particulièrement exacerbé au sein de la publicité, des médias, de la pop culture et de la vie quotidienne. Emblème nostalgique d'instants passés, le Polaroid traverse l’ensemble du projet original d'Alexey Chernikov, qui combine ce procédé instantané à l'intelligence artificielle pour raconter le dernier voyage d'un couple fictif avant sa séparation. Grâce à une IA, Maisie Cousins retrouve les personnages grotesques de Blobbyland, fameux parc d'attraction des années 1990 au Royaume-Uni et tiré d'une émission de divertissement familial à succès, qu'elle visitait enfant avec son grand-père. Autre produit mythique sorti tout droit du film culte Back to the Future, la DeLorean devient une voiture électrique et un espace d'exposition mobile chez Beni Bischof. Ultra-connectés, les véhicules autonomes électriques, auxquels s’est intéressée Lisa Barnard en Californie, sont porteurs de promesses pour la mobilité de demain. À l’inverse, Vincent Jendly rend hommage aux bateaux Belle Époque de la Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman (CGN) qui naviguent depuis plus d'un siècle en Suisse. Circulant en extérieur, le bus officiel de la biennale, conçu par Nicolas Polli en collaboration avec les transports publics VMCV, connecte la population et le public avec les lieux de la région. Coincé à l'intérieur de la Salle del Castillo, l'avion de ligne gonflable d'Aleksandra Mir devient un personnage de fiction improbable plein de contradictions poétiques.
L'industrie pétrolière est à la fois moteur de l’industrialisation et facteur de dérèglements climatiques. Kaya & Blank filment le mouvement incessant des chevalets de pompage du pétrole qui rythment le paysage de Los Angeles tout en les rattachant à la toute première photographie de l’Histoire, réalisée au bitume de Judée. En Suisse, le glacier d'Aletsch, photographié par Andreas Gursky il y a trente ans et dont l'installation monumentale accueille les visiteur·euse·s de la biennale sur la Place de la Gare, évoque la fonte des glaces dans l’inconscient collectif. Du glacier à la mer en passant par la rivière, le cycle de l’eau est abordé par le film de science-fiction de Madison Bycroft, ayant pour décor les Alpes et la région veveysanne. Dans une approche expérimentale, les photographies argentiques de Peter Hauser ouvrent une réflexion collective sur les changements climatiques et nos liens à la biosphère. Chez Jung Lee, la puissance de la nature est mise en parallèle avec l'intensité de l'amour. En collaboration avec la champignonnière veveysanne Mission Mycelium, Phyllis Ma souligne le rôle essentiel des champignons dans la protection et la régénération des sols tout en mettant en avant leur impressionnante capacité à constituer des réseaux souterrains pour se reproduire, se nourrir et communiquer.
Bien que souvent peu visibles, les réseaux de télécommunication traversent la planète entière, peuplant les fonds marins d'immenses câbles, étendant des fils au-dessus du sol ou plaçant des satellites dans l'espace, pour permettre à la population mondiale de communiquer. À Los Angeles, Kaya & Blank sont intrigué·e·s par les antennes téléphoniques camouflées en faux arbres, qui abondent dans le paysage urbain. En Suisse, les captures d’écrans, réalisées par Jenny Rova sur son smartphone lors des appels vidéo avec son futur mari Philippe, qui vit illégalement à Zurich, auront raison de l’obstination de l'administration cantonale en vue de la validation de leur mariage.
Finalement, Paul Graham immortalise au début des années 2000, avant le tsunami numérique, des passant·e·s à Times Square, plongé·e·s dans leurs pensées. Vingt ans plus tard, le photographe britannique déconnecte cette foule new-yorkaise en la plaçant dans les rues de Vevey le temps de la Biennale Images Vevey, qui propose 50 expériences visuelles sous le thème « (DIS)CONNECTED. Entre passé et futur ».
Stefano Stoll Images Vevey, Directeur
INDEX ARTISTES
Le commissariat et les scénographies des expositions intérieures et des installations extérieures sont le fait du groupe de programmation Images Vevey, sous la direction de Stefano Stoll (sauf mention spécifique).
Le terme « poltergeist » désigne un « phénomène paranormal, spontané et répétitif, se manifestant par des bruits divers et des déplacements ou lévitations d’objets ». Pour son projet éponyme, Farah Al Qasimi revisite à l’ère post-internet son film d’épouvante favori Poltergeist, réalisé en 1982 par Tobe Hooper, qui met en scène une famille vivant dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Superposant vues d’intérieurs, natures mortes photographiques, collages et vidéos, cette installation parodie, à travers un univers visuel soigneusement élaboré, l’étrangeté de l’espace domestique contemporain. Ces images mettent en lumière les énergies presque surnaturelles qui s’infiltrent dans les foyers : appareils électroménagers intelligents, algorithmes publicitaires ou systèmes connectés sont autant de présences invisibles mais invasives contaminant l’espace privé et prenant le contrôle sur notre quotidien. À l’heure de la surconsommation et de la dépendance technologique, Al Qasimi propose un commentaire grinçant sur notre besoin compulsif d’acheter des produits. Poltergeist montre que nos intérieurs semblent de plus en plus habités par des objets et hantés par l’humain.
Scénographie
L’installation Poltergeist est produite par le C/O Berlin, qui a présenté le projet lors de l’exposition consacrée à Farah Al Qasimi en 2023, conçue par Kathrin Schönegg, curatrice et membre du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024. Pour Images Vevey, l’artiste a spécialement adapté l’installation à l’espace des Mouettes.
Une scénographie adaptée par Images Vevey et l’artiste
Une production de C/O Berlin Foundation Commissariat : Kathrin Schönegg
Avec le soutien de K.S. Fischer Stiftung
Biographie
Figure montante de la photographie contemporaine, Farah Al Qasimi est une artiste émiratie, qui vit entre New York et Abu Dhabi. Elle est connue pour ses images explorant l'intimité, la consommation et le multiculturalisme. Dès l’obtention de son Master of Fine Arts en photographie et musique à la Yale School of Art en 2017, son œuvre figure au sein de collections prestigieuses, dont celles du MoMA à New York, de la Tate Modern à Londres et du Guggenheim à Abu Dhabi. En 2023, C/O Berlin lui consacre une exposition monographique, présentant son projet Poltergeist
LISA BARNARD
YOLO
YOLO fait partie d’un projet plus vaste de Lisa Barnard qui examine les liens biotechnologiques entre l’extraction du lithium pour la production d’électricité, le développement de l’intelligence artificielle et le comportement animal. Ce chapitre se penche sur le comté de Yolo en Californie. La région abrite une communauté de 250'000 chauves-souris qui migrent chaque été depuis le Mexique et nichent sous un pont routier de 5 km, dans une plaine protégée. En Californie, Barnard collabore avec le Transportation Research Center qui teste des voitures autonomes et leur façon d’éviter les obstacles. Afin d’identifier des objets à distance, ces véhicules utilisent la télédétection par laser LiDAR. Ce système s’inspire des chiroptères, qui émettent des ultrasons pour s’orienter. Intégré à ces voitures, le modèle de machine learning « You Only Look Once » permet d’optimiser le traitement des données et les temps de réaction dans la détection d’objets par un processus de segmentation d’images. Pour ce projet, ce modèle s’entraîne sur plus de 1000 images extraites de vidéos d’essaims de chauves-souris. YOLO analyse ce biomimétisme fascinant, tout en montrant que l’IA ne pourra jamais vraiment imiter la nature ou la conscience de la chauve-souris.
Scénographie
L’installation YOLO met en parallèle l’expérimentation des véhicules autonomes dans le comté de Yolo et les chauves-souris, qui y migrent massivement chaque année : des feux de signalisation éclairent l’espace où se mêlent les cris de ces mammifères, alors qu’une vidéo les montre en vol et qu’un écran fait défiler des données relatives à leur comportement.
L’installation YOLO est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Biographie
Lisa Barnard est une artiste britannique, chercheuse et professeure de photographie documentaire à la University of South Wales. Sa pratique se concentre sur des événements réels et fait appel à des stratégies visuelles complexes. Son travail multiforme traite de la géopolitique mondiale, des mécanismes capitalistes et des nouvelles technologies. Elle a exposé aux Rencontres de la photographie d’Arles, au Centre de la photographie Genève et à Photo London. Son projet YOLO a reçu la Mention Documentaire du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
BENI BISCHOF
Made on Earth by Humans
Devenue iconique grâce au film Retour vers le futur de Robert Zemeckis sorti en 1985, la DeLorean a marqué toute une génération, dont Beni Bischof. Pour l’inauguration d’un bâtiment situé au cœur d’un parc d’innovation près de Bâle en 2024, le cabinet immobilier Senn, propriétaire d’une DeLorean électrique, confie à l’artiste suisse sa transformation en œuvre d’art et espace d’exposition mobile. Bischof libère cette voiture mythique de son image cinématographique pour se l’approprier pleinement. Dans l’habitacle, il multiplie les références à la pop culture et l’art à travers divers objets, photos et vidéos. Machine à voyager dans le temps et l’espace, l’eLorean intègre sur le capot ou sur les fameuses portes papillon une collection d’images qui représentent des destinations exotiques. Tel un clin d’œil, l’acronyme « OMG » (« Oh My God ») remplace sur le pare-chocs le logo original DMC (DeLorean Motor Company). Fidèle à son univers visuel débordant, Bischof invite à imaginer des histoires autour de cet engin délirant. Oscillant entre dystopie et joie de vivre, l’installation visuelle et sonore Made on Earth by Humans incarne un futur joyeux et chaotique mêlé à une nostalgie de la culture analogique.
Scénographie
Dans la cour de La Serrurerie, habituellement utilisée comme parking par les habitant·e·s de cet immeuble historique, l’installation Made on Earth by Humans reproduit un atelier de réparation automobile. La légendaire DeLorean détournée par Beni Bischof se trouve au cœur d’un environnement évoquant autant un garage qu’un univers de science-fiction sorti de l’imaginaire de l’artiste.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Beni Bischof est un artiste suisse inclassable originaire du Canton de Saint-Gall. Autodidacte, il publie dès 2005 des magazines en copies laser pour diffuser en indépendant ses dessins, collages et textes. Son travail à l’esprit néopunk et humoristique a fait l’objet de plusieurs expositions en Suisse et à l’international, dont au Museum Van Beuningen à Rotterdam, au Kunstmuseum St.Gallen et dans des galeries européennes. Lauréat de Prix suisses d’art en 2009 et 2020, il a pris part à la Biennale Images Vevey 2016 et 2020. Il a publié des livres aux Edition Patrick Frey et Nieves.
� Waterlogue, Four to the Floor � Joystick
Fable de science-fiction, Waterlogue, Four to the Floor est un travail vidéo tourné dans les Alpes et la région de Vevey, lors d’une résidence artistique à La Becque. Réalisé par Madison Bycroft, ce film met en scène quatre humain·e·s et un chien dans leur voyage qui suit poétiquement le cycle de l’eau. D’un glacier à la mer en passant par un ruisseau en forêt et un barrage, les personnages s’inspirent de la dynamique des fluides et errent au sein de paysages interconnectés. Le projet renvoie au concept des « métriques de la mer » inventé par le célèbre poète barbadien Kamau Brathwaite, qui explore l’histoire des Caraïbes, marquée par la colonisation. Au travers de paroles et de plans métaphoriques, par exemple un métronome-miroir, l’artiste évoque le mouvement et le rythme de l’eau, sa charge mémorielle et son potentiel de transmission. Accompagnée d’une bande-son disco, cette œuvre vise à déconstruire l’idée d’un monde rigide et d’une histoire linéaire liée à une vision occidentale du territoire. Waterlogue, Four to the Floor est une ode à l’eau, porteuse à la fois de la mémoire collective et des expériences passées, et d’un futur fluide et connecté à l’environnement. En parallèle de l’installation, une présentation de Joystick, un jeu vidéo immersif conçu par Bycroft, renverse les codes sociaux et esthétiques du gaming, faisant de la désorientation et de la désobéissance des principes directeurs.
Scénographie
Diffusée sur quatre moniteurs synchronisés, Waterlogue, Four to the Floor transforme la salle de projection de La Becque | Résidence d’artistes, située au bord du Léman, en un environnement aquatique immersif. Présenté dans le chalet lacustre de La Becque, le jeu vidéo Joystick permet d’expérimenter le sentiment de désorientation au sein d’un paysage foisonnant et coloré.
Une scénographie originale de La Becque | Résidence d’artistes et de l’artiste Une production de La Becque | Résidence d’artistes
Commissariat : Luc Meier
Ce projet est présenté à la Biennale Images Vevey en première suisse.
Biographie
Artiste multidisciplinaire originaire d’Australie, Madison Bycroft vit et travaille à Marseille. Diplôméx de la University of South Australia et du Piet Zwart Institute à Rotterdam, l’artiste questionne la façon dont le « sens » est encadré par des contextes historiques, des préjugés et structures de pouvoir. Son travail a été présenté à Beyrouth, Singapour, New York, au Palais de Tokyo à Paris ou encore à Art Basel. Bycroft a développé ses projets à La Becque | Résidence d’artistes en 2023 et à la Villa Medici | Académie de France à Rome en 2023 et 2024.
Avec le soutien de La Becque | Résidence d’artistes, Creative Australia, Mécènes du Sud et SISSI Club
SARAH CARP
Sans Visage
En 2020, Sarah Carp photographie quotidiennement ses deux jeunes filles dans leur appartement durant le confinement. Après le vif succès de cette série, Carp décide d’en publier un livre. Mais le père de ses filles, qui partage l’autorité parentale, s’oppose au projet éditorial de son ex-femme, invoquant la protection du droit à l’image des enfants. Contrainte d’abandonner la publication, la photographe suisse revisite ses clichés en masquant cette fois les visages. Face à un nouveau refus de son ex-mari, elle poste une annonce sur Instagram pour trouver deux enfants du même âge que ses filles, puis leur fait rejouer les scènes quotidiennes tirées de sa série initiale. Dédoublant la réalité, les images troublent l’identité des sujets photographiés. Retravaillées numériquement, ces curieuses mises en scène intègrent une trame d’impression sur les visages des modèles, comme une seconde peau. À travers un jeu de distance et de regard, les points colorés apparaissent petit à petit et font glisser l’individu·e dans l’anonymat. L’installation Sans Visage soulève avec pertinence le débat autour de la représentation de l’enfance à l’heure de la prolifération de clichés d’enfants sur les réseaux sociaux.
Scénographie
Au sein du Parc du Panorama, l’installation Sans Visage, qui met en scène des enfants à différents moments du quotidien, se trouve à proximité d’une place de jeux et d’une école. Les photos représentant la nature sont retravaillées en noir et blanc par Sarah Carp pour suggérer la censure. Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Sarah Carp est une photographe suisse qui vit et travaille à Yverdon-les-Bains. Diplômée de l’École de Photographie de Vevey (CEPV), elle crée des narrations photographiques poétiques qui croisent reportage et mise en scène. Lauréate de nombreuses récompenses, elle a été nommée Photographe de l’année 2020 et a reçu le Grand Prix du Swiss Press Award 2021 pour son projet Parenthèse, série sur sa vie avec ses deux filles réalisée durant le confinement. Son travail a été exposé en Suisse et en Europe.
EDSON CHAGAS
Tipo Passe
En portugais, l’expression « tipo passe » renvoie aux photographies utilisées pour les documents d’identité. Pour son projet éponyme, l’artiste angolais Edson Chagas réalise une série de portraits qui questionnent la neutralité de ce type de clichés : la prise de vue répond au même protocole, mais le visage des individu·e·s est caché derrière un masque africain. Ces masques traditionnels comme les habits occidentaux de seconde main portés par les modèles ont été acquis par l’artiste dans différents marchés locaux. En associant ces deux sortes d’objets dans ces portraits, le projet en cours Tipo Passe brouille les frontières : les fonctions rituelles et spirituelles historiques des masques se télescopent avec la banalité quotidienne des « costumes-cravates ». Par cette coexistence paradoxale, une certaine superstition continue d’opérer, traversant les âges et les croyances. Dans ce duel entre passé et présent, entre Nord et Sud, le masque retrouve pourtant une nouvelle fonction performative tissant des liens entre les époques, les traditions, les populations et les continents. Les individualités sont ainsi effacées, alors que de nouveaux·elles individu·e·s font leur apparition.
Scénographie
Le long du Quai Roussy, l’installation Tipo Passe présente les 18 clichés qui composent la série d’Edson Chagas, réalisée entre 2014 et 2019. Ces photos d’identités mêlant vêtement occidentaux et masques africains, rencontrent les promeneur·euse·s. Elles thématisent la coexistence entre passé et présent, traditions et vie quotidienne, constitutives de chacune de nos histoires personnelles.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Avec le soutien de la Ville de La Tour-de-Peilz
Biographie
Edson Chagas est un artiste angolais renommé actif entre Luanda et Lisbonne. Formé à la photographie au Royaume-Uni, il travaille durant quatre ans au journal Expansão. Il s’intéresse aux enjeux sociaux et développe une pratique introspective loin des standards du photojournalisme. Représenté par la Stevenson Gallery et Apalazzo Gallery, il a remporté de nombreux prix, dont le Lion d'Or pour la meilleure participation nationale à la Biennale de Venise en 2013. En 2023-2024, sa série Tipo Passe est présentée dans une exposition collective à la Tate Modern à Londres.
OLIVER FRANK CHANARIN
A Perfect Sentence
A Perfect Sentence est une installation perpétuelle mêlant photographie analogique et système robotique de pointe. Entre 2021 et 2022, Oliver Frank Chanarin traverse pendant un an le Royaume-Uni avec le but de réaliser une enquête photographique. Entre échanges fortuits avec des inconnu·e·s et séances photos mettant en scène différentes communautés, la série dévoile la société post-Brexit dans toute sa diversité et son excentricité. Le photographe britannique développe les clichés en chambre noire et retient les tirages de travail qui comportent ses annotations et gardent la trace du processus de développement argentique. En contraste avec cette technique et l'intimité des images, il choisit de les présenter grâce à un procédé entièrement automatisé. Créée par l'artiste, cette machine s'inspire des systèmes autonomes utilisés dans les centres de distribution des entreprises de vente en ligne. Dans un mouvement continu, un bras robotisé sélectionne un cliché de Chanarin parmi une archive de plus de 150 œuvres encadrées, l'accroche et la juxtapose selon un algorithme impénétrable. L’installation monumentale A Perfect Sentence révèle la tension entre humain et machine et propose une réflexion sur les technologies du passé et du futur.
Scénographie
L’installation A Perfect Sentence est présentée en première européenne au cœur de l’Église
Sainte-Claire à Vevey. Après avoir testé un prototype au San Francisco Museum of Modern Art, le projet est développé en collaboration avec diverses institutions britanniques auxquelles s’est joint Images Vevey. Entre recherche académique, technologique et artistique, l’installation dialogue avec l’atmosphère spirituelle de l’édifice religieux. Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
A Perfect Sentence est commandé et produit par Forma, en collaboration avec huit organisations britanniques. Commandé en association avec Images Vevey
Avec le soutien de Arts Council England, Art Fund, Outset Contemporary Art Fund
Biographie
Oliver Frank Chanarin est un artiste britannique qui travaille principalement avec la photographie. Lauréat notamment du Deutsche Börse Photography Prize, il a enseigné la photographie à la Hochschule für bildende Künste à Hambourg et suivi une formation sur l’intelligence artificielle. Durant vingttrois ans, il forme le duo Broomberg & Chanarin, dont les œuvres figurent dans d’importantes collections, telles le Centre Pompidou à Paris et la Tate Modern à Londres. A Perfect Sentence constitue son premier projet solo.
Oliver Frank Chanarin est lauréat de la Bourse Images Vevey Recherche et Développement 2024, avec le soutien de Nestlé, pour son projet A Perfect Sentence.
One Last Journey ALEXEY CHERNIKOV
One Last Journey confronte intelligence artificielle et procédé photographique instantané à travers le récit d’une histoire d’amour fictive. Réalisé en 2023, le projet raconte le dernier voyage d'un couple amené à se séparer. Cherchant à imiter l’esthétique familière du Polaroid, Alexey Chernikov rédige une centaine de prompts (instructions fournies à une IA) sur le logiciel Midjourney pour générer une série d’images. Ces clichés sont ensuite reproduits sur un Polaroid traditionnel à l’aide d’un nouvel appareil d’impression développé par la même firme. Intéressé par le potentiel émotionnel contenu dans l’IA, l’artiste remet en question la fiabilité du médium photographique. Jouant avec les imaginaires collectifs, les scènes de vacances et paysages renvoient à l’iconographie populaire de l’instantané. D'une image à l'autre, le couple semble à chaque fois différent, brouillant l’impression de réalité. Pour son installation, le photographe retourne délibérément certains tirages pour en révéler les prompts inscrits au verso, comme autant de variations d'un même souvenir. Chernikov détourne habilement le Polaroid en tant que preuve ultime d'authenticité et invite à reconsidérer l’instantané photographique à l'aune de l'IA.
Scénographie
Au premier étage de La Serrurerie, One Last Journey raconte sur Polaroid le dernier voyage d’un couple avant leur séparation. Dans un espace confiné, le projet induit volontairement le public en erreur, entre la nature authentique du support et la création artificielle des images.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Alexey Chernikov est un artiste pluridisciplinaire. Il obtient un Master en Photographie à l'ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne en 2022 et est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2024. Il s’intéresse à l’impact des nouvelles technologies sur les codes traditionnels de la photographie et de la création d’images. Le projet One Last Journey a été exposé à PhotoVogue Festival à Milan et à Foam à Amsterdam en 2024.
Walking Back To Happiness MAISIE COUSINS
Durant son enfance, le grand-père de Maisie Cousins l’emmenait souvent dans son parc d’attractions favori, Blobbyland. Dans les années 1990, ce parc à thème britannique, désormais fermé, était basé sur le monde fictif de Mr. Blobby. La fameuse mascotte rose apparaissait dans une série de divertissement familial à succès diffusée chaque samedi soir pendant huit ans sur la BBC. Ayant perdu par accident les archives vidéo qui documentent ces moments passés avec son grand-père, Cousins réactive ses souvenirs à l’aide d’une intelligence artificielle. Elle raconte ses visites du parc à un logiciel qui génère une centaine d’images. Ces visions surréalistes représentent des personnages grotesques dans une foire en bord de mer. Les tirages aux couleurs vives saturées rappellent les scènes de vacances du célèbre photographe Martin Parr. Dans les vues de Cousins, les personnes sont floues et déformées, révélant l’inquiétante étrangeté propre à la technologie. Walking Back To Happiness questionne la manière dont l'IA interprète les souvenirs à l'ère actuelle. Créée sur mesure pour Images Vevey, l'installation éveille une certaine nostalgie du passé à la lumière des nouveaux modes de production de souvenirs.
Scénographie
Bar d'Images, l’installation Walking Back To Happiness renvoie à l’univers coloré et surprenant du parc à thème britannique Blobbyland, où le grand-père de Maisie Cousins l’emmenait enfant dans les années 1990. À l’intérieur, les tirages de petit format ont été générés par une IA sur la base des souvenirs de l’artiste.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Biographie
Maisie Cousins est une figure montante de la photographie britannique contemporaine. Connue pour son approche audacieuse et provocante, elle explore les thèmes du corps, de la nature, du pouvoir et de la technologie dans des images largement partagées sur Instagram. Elle a été sélectionnée pour le programme Foam Talents en 2018. Représentée par la galerie TJ Boulting à Londres, elle a exposé à Fotografiska Stockholm, Photoworks Festival à Brighton, Museum of Fine Arts Boston, à la Bangkok Art Biennial, Paris Photo et à la Tate Modern à Londres.
Crossroads DEBSUDDHA
Enfant, Debsuddha séjourne régulièrement chez ses deux tantes, habitant dans la banlieue de Kolkata. Nées albinos, Gayatri et Swati Goswami vivent recluses dans la maison du XIXe siècle où elles ont grandi. Marginalisées et discriminées depuis leur enfance par la société indienne, elles sont victimes d’isolement social et évitent de sortir de chez elles. Souffrant de cette situation, ces sœurs ont édifié au fil de leur vie leur monde intérieur. À l’abri des regards, leur habitation centenaire est devenue un sanctuaire : un lieu calme dans lequel les deux femmes s’adonnent à la musique aux côtés de la poésie et du jardinage et n’en sortent qu’en fin de journée. Cet environnement protecteur est immortalisé en 2020 par Debsuddha, qui fait ressortir en clair-obscur les textures et les couleurs de la peau et des étoffes. Alternant prises de vues spontanées et portraits mis en scène, ces clichés empreints de douceur et de mélancolie révèlent la complicité des sœurs, brisée par le décès de Gayatri en 2023. Exemple puissant d’amour et de résilience, Crossroads propose un portrait intime de l’exclusion sociale.
Scénographie
L’installation Crossroads reproduit l’univers des deux tantes de Debsuddha : au centre, un espace confiné évoque l’intérieur de leur maison, tandis que les cimaises extérieures représentent les alentours de leur habitation, où elles ne peuvent s’aventurer qu’une fois la nuit tombée.
L’installation Crossroads est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Images Vevey présente le projet Crossroads en première internationale.
Biographie
Debsuddha est un photographe autodidacte né à Kolkata en Inde. Il évolue d’abord dans le champ documentaire et travaille pour différentes agences de presse. Depuis 2017, il se consacre à des projets personnels qui explorent les relations humaines et les problématiques sociales. Ses clichés sont publiés dans des revues telles que TIME Magazine, The New Yorker ou Vogue Italia. Pour son projet Crossroads, il a bénéficié du mentorat du célèbre photographe britannique Martin Parr et a été récompensé par le Prix du Livre Images Vevey 2023/2024 et la Bourse Pollock-Krasner Foundation 2024.
Lauréat du Prix du Livre Images Vevey 2023/2024, ce projet est publié par les Éditions Images Vevey à l’occasion de la Biennale Images Vevey 2024.
The Color of Money and Trees
Depuis 2018, Tony Dočekal passe chaque année plusieurs mois aux États-Unis à travailler bénévolement pour une organisation qui aide les sans-abris. Entre l’Arizona et la Californie, la photographe néerlandaise rencontre ces personnes qui, par obligation ou choix, vivent en marge de la société. Avec chacun·e, elle passe quelques heures ou des journées entières à discuter de leur expérience personnelle et de leur quotidien dans ces milieux précaires. De ces échanges naît une série de clichés argentiques, réalisés durant six ans lors des multiples séjours de l’artiste dans l’Ouest américain. Pendant ses périples aux airs de roadtrip, Dočekal photographie aussi une jeune fille, Lyric, dont la famille mène une existence nomade par conviction antisystème. Aux côtés de portraits et de photos de rue, les images révèlent des paysages naturels, symboles de liberté dans l’imaginaire collectif. En référence à la couleur verte, évoquant la fortune autant que la nature, le projet de Dočekal interroge la quête du succès et met en lumière les revers du rêve américain. Entre histoires de vie et voyage introspectif, The Color of Money and Trees livre un témoignage plein d’humanité sur ce qui nous relie.
Scénographie
Consacrée aux personnes marginales de l’Ouest américain, la série The Color of Money and Trees prend la forme d’une installation dessinée sur mesure pour La Serrurerie, bâtiment rappelant le passé industriel de Vevey. Les photos sont présentées sur des étais, structures de support qui se confondent avec les piliers présents dans le lieu. Un film de Tony Dočekal met en scène une personne qui tente, à travers plusieurs changements d’apparence, de s’intégrer à la société.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Images Vevey présente le projet The Color of Money and Trees en première internationale.
Biographie
Tony Dočekal est une artiste visuelle émergente, née et établie à Amsterdam. Remettant en question les notions du foyer et de l’individualité, son travail entrecroise rencontres personnelles et explorations de l’identité et des lieux. Diplômée des beaux-arts à ArtEZ University of the Arts au Pays-Bas, elle a reçu plusieurs prix, dont le Olympus Young Talent en 2018 et le Zilveren Camera Portrait en 2021. Sa première monographie The Color of Money and Trees est publiée aux éditions VOID en 2024.
ARTISTES
→ → 12 F 34 M
BENJAMIN FREEDMAN
Positive Illusions
Pour son projet de fin d’études, Benjamin Freedman reconstitue ses souvenirs d’enfance à l’aide de l’imagerie numérique CGI (Computer Generated Imagery). Cette puissante technologie, normalement réservée aux productions hollywoodiennes et aux jeux vidéo, est détournée par l’artiste pour réaliser sa série Positive Illusions. Contrairement à l’intelligence artificielle, la CGI requiert un engagement créatif particulier à travers la fabrication de chaque objet, détail et éclairage. Grâce à un logiciel d’animation, Freedman réutilise aussi des éléments modélisés, partagés par des millions de personnes dans le monde. Comme un peintre maîtrisant sa palette, il reconstitue méticuleusement un roadtrip en famille entre Montréal et le Maine aux États-Unis en 1999. Ces collages numériques reproduisent le point de vue de Freedman, alors âgé de 9 ans, et projettent ses impressions, déformées, sur cette période lointaine. Créée pour le site proche du Musée Suisse du Jeu, l’installation explore la façon dont la mémoire se façonne, se transforme et simule le réel. Évoquant un jeu de plateau, Positive Illusions plonge avec nostalgie dans le monde joyeux de l’enfance, fragmenté par la mémoire et reconstruit par la technologie.
Scénographie
Sur l’ancien verger du Château de La Tour-de-Peilz, à côté du Musée Suisse du Jeu, l’installation
Positive Illusions, réalisée sur mesure, prend la forme d’un jeu de plateau. Partant de sa maison de vacances, un parcours emmène les visiteur·euse·s par étape au travers des souvenirs d’enfance de Benjamin Freedman, reconstitués à l’aide de la technologie CGI. Du haut de la tour, la vue offre au public la totalité de ce plateau de jeu inédit.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Avec le soutien de la Ville de La Tour-de-Peilz
Biographie
Benjamin Freedman est un artiste canadien dont la pratique mêle photographie, vidéo et images générées par ordinateur. S’appropriant le langage visuel du cinéma et de la télévision, il crée des projets documentaires qui interrogent les notions de dissimulation et de vérité en photographie. Formé en photographie à la Toronto Metropolitan University et à l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne, il a autopublié son premier livre en 2015 et exposé au Canada et à l’international. Son projet Positive Illusions est issu de son travail de Master à l’ECAL présenté en 2023.
ANNA GALÍ
Time on Quaaludes and Red Wine
En mars 2017, Tomeu décède tragiquement d’une overdose à l’âge de 18 ans. Anna Galí découvre à ce moment une part de la vie de son fils qu'il partageait seulement sur les réseaux sociaux. Enfant curieux, adolescent sujet parfois à la dépression : rien ne laissait deviner à sa mère son intention. Ébranlée par cet événement, la photographe catalane tente de reconstituer le parcours de son fils pour faire son deuil. Aidée d'ami·e·s aguerri·e·s en informatique, la mère hacke les téléphones et ordinateurs à la recherche de traces de cette existence cachée. Alors étudiant en ingénierie biomédicale à Barcelone, Tomeu testait diverses drogues pour contrer son mal-être et documentait ses journées sous emprise sur Instagram, Snapchat et Twitter. Entre réalité et virtualité, cette double vie se trouve au cœur de Time on Quaaludes and Red Wine. Aux côtés de l’autobiographie éponyme écrite par le jeune homme (en référence aux paroles d’une chanson de David Bowie), d'archives familiales et de vidéos, Galí photographie les objets et lieux du quotidien de son fils. Avec cette œuvre aussi intime que bouleversante, elle sensibilise aux fragilités d'une jeunesse prise dans le chaos de l’univers digital.
Scénographie
L’installation Time on Quaaludes and Red Wine s’inspire de la publication éponyme qui représente la double vie de Tomeu, le fils d’Anna Galí : sur fond noir, le matériel digital hacké par la photographe contient les indices de son addiction et son mal-être ; sur fond blanc, les clichés montrent son enfance et son quotidien. L’exposition reflète le flot d’informations auquel Galí a fait face lors du décès de son fils.
L’installation Time on Quaaludes and Red Wine est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Anna Galí est une photographe d’architecture et d’intérieur espagnole. Ses projets personnels combinent clichés, textes, vidéos, archives familiales et appropriation d’images. Sa pratique explore la relation entre la photographie, l’identité et la mémoire dans le contexte de l'usage massif d’internet. Elle s’intéresse aux histoires intimes qui traitent de réalités cachées ou dérangeantes et au médium photographique comme moyen de transformation personnelle et sociale.
Lauréat du Prix spécial du Jury du Prix du Livre Images Vevey 2023/2024 présidé par Paul Graham, ce projet est publié par les Éditions Images Vevey à l’occasion de la Biennale 2024.
CARLOS GARAICOA
Partitura
Conçue comme une œuvre plurielle, l’installation
Partitura est un projet de Carlos Garaicoa qui a mûri durant dix ans. Avec l’idée de réaliser un portrait sonore de différentes villes, l’artiste cubain filme des musicien·ne·s de rue à Madrid et Bilbao. Pour cette pièce interactive, il confie ensuite ses enregistrements au compositeur cubain Esteban Puebla qui les réunit en une seule symphonie. À partir de cette nouvelle œuvre commune, Garaicoa dessine un système de partitions qu’il a spécialement inventé. Son installation représente un orchestre symbolisé par une quarantaine de lutrins, sur lesquels reposent autant de tablettes. Chacune est dédiée à l’un·e des artistes ambulant·e·s qu’il a filmé·e·s. Un casque permet d’écouter cette musique individuellement alors que dans la salle résonne la composition collective. Le pupitre du·de la chef·fe d’orchestre comporte des écrans où défilent les partitions poétiques. Entre jeu de regard et d'écoute, Partitura est une installation immersive connectant musicalement des personnes a priori isolées et affirmant que le collectif sublime les individualités. Archive de la musique de rue, le projet devient un hymne à la force créatrice de la communauté et à la richesse de la diversité.
Scénographie
Au sein du Théâtre Oriental-Vevey, dédié à la création artistique contemporaine, du théâtre à la musique, l’installation Partitura présente l’orchestre imaginé par Carlos Garaicoa. Disposés autour d’un podium, les 37 lutrins jouent ensemble une mélodie originale composée à partir des morceaux de chaque musicien·ne de rue, diffusés aussi individuellement via un casque audio.
Une scénographie originale de l’artiste, adaptée par Images Vevey
Biographie
Carlos Garaicoa est un artiste cubain reconnu internationalement depuis les années 1990 pour son travail engagé sur le contexte politique de son pays. Vivant entre La Havane et Madrid, il explore la structure sociale des villes et l’architecture urbaine à travers une œuvre multidisciplinaire. Lauréat de plusieurs prix, dont le 39e Prix International d’Art Contemporain de la Fondation Prince Pierre de Monaco en 2005, il a notamment exposé au MAAT à Lisbonne, au Museum of Contemporary Art à Los Angeles et à la Documenta à Kassel. Il est représenté par la Galleria Continua.
Encyclopædia WERONIKA GĘSICKA
Afin de protéger leurs droits d’auteur·e, les éditeur·rice·s d’encyclopédies dissimulaient par le passé quelques entrées fictives parmi les pages de leurs ouvrages. Ces définitions, souvent débordantes d’imagination, leur permettaient de certifier légalement les cas de plagiat de la part de concurrent·e·s. Pour son projet Encyclopædia, Weronika Gęsicka donne une réalité photographique à ces termes inventés de toutes pièces. Après de longues recherches dans divers dictionnaires, lexiques et recueils spécialisés, l’artiste polonaise identifie ces mots délibérément faux, puis crée des collages en manipulant digitalement des photos, puisées dans des archives en ligne, ou en soumettant leur description à des logiciels d’intelligence artificielle. Générées artificiellement, ces curieuses représentations composent une nouvelle encyclopédie visuelle fictive et absurde. Dans une perspective critique, Gęsicka réinterprète le savoir et la mémoire analogique contenus dans ces publications à l’aune des récents développements technologiques. L’installation connecte subtilement ces sources historiques avec les enjeux de l’IA liés au droit d’auteur·e, à la création et aux nouveaux modes de diffusion de la connaissance.
Scénographie
L’installation Encyclopædia évoque un cabinet de curiosités présentant des images réalisées grâce à l’intelligence artificielle. L’installation de Weronika Gęsicka relie le passé du papier à l’avenir numérique et renvoie à la vocation encyclopédique du Musée Jenisch au XIXe siècle, lorsqu’il était consacré à l’histoire naturelle.
L’installation Encyclopædia est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Weronika Gęsicka est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie. Ses projets traitent de la mémoire et ses mécanismes. Elle explore le lien entre la mémoire, l’histoire et le savoir par les sociétés. Elle utilise des archives photographiques trouvées sur internet et dans des banques d’images qu’elle manipule à l’aide de Photoshop ou d’une IA. Son travail fait partie d’importantes collections, dont la Deutsche Börse Photography Foundation. Elle est nommée Foam Talent 2017 avec sa série Traces et remporte la Mention Lumière Broncolor du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Acts of Appearance GAURI GILL
Redéfinissant la tradition à travers la création et la photographie, Acts of Appearance est un projet collaboratif initié et dirigé par Gauri Gill. Dans le Maharashtra, État du sud-ouest de l'Inde, Gill rencontre les artistes d’un village connu pour sa fabrication de masques. Ces visages en papier mâché sont créés pour le festival Bohada des peuples Adivasi ou indigènes qui rejouent des récits légendaires lors de cet événement annuel. Représentant des divinités de la mythologie et de la nature, les masques sont entretenus avec soin par des artistes locaux·ales, qui se transmettent le savoir-faire depuis des générations. Intriguée par le décalage entre cet univers fantastique et la précarité de cette population, l’artiste commande en 2015 la confection de nouvelles pièces aux grands Subhas et Bhagvan Dharma Kadu et à une quarantaine de leurs proches et de bénévoles. Basés sur les conditions rurales actuelles, ces masques illustrent des êtres humains, des animaux, des objets, des émotions et expériences universelles. Gill photographie les villageois·es, qui improvisent des scénarios de leur vie quotidienne dans leur environnement familier, pour créer autant d’histoires fictives ancrées dans la réalité contemporaine de l’Inde.
Scénographie
Sur le Quai Perdonnet, l’installation Acts of Appearance reconstitue les rues d’un village d’artistes qui confectionnent des masques traditionnels, que Gauri Gill a rencontré·e·s et photographié·e·s. Les visiteur·euse·s peuvent se promener au sein de l’installation, comme s’ils·elles se trouvaient dans ce village indien. Sur les tirages, les bandes colorées reprennent les teintures utilisées pour les textiles fabriqués par la communauté.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Gauri Gill est une photographe indienne établie à New Delhi. Après des études de peinture et d’arts appliqués au Delhi College of Art et de photographie à la Parsons School of Design à New York, elle obtient un master en beaux-arts à la Stanford University. Ses travaux, souvent collaboratifs, portent sur son pays et ses communautés marginalisées. Lauréate du Prix Pictet 2023, elle a exposé en Inde et à l’international, comme au Louisiana Museum of Modern Art à Humlebæk et au V&A Museum à Londres. Ses séries Acts of Appearance et Fields of Sight sont publiées chez Edition Patrick Frey à Zurich en 2022 et 2023.
PAUL GRAHAM
Sightless
Paul Graham est reconnu internationalement pour sa photographie qui a renouvelé le genre documentaire dès les années 1980. Au début des années 2000, le photographe britannique déménage à New York. Portant un regard neuf sur la ville, il réalise une série de portraits de citadin·e·s marchant sur la 42e Rue, en plein cœur de Manhattan, sous le soleil de fin d’après-midi. Renversant les conventions du portrait, Graham choisit précisément l’instant où chaque individu·e ferme les yeux, considéré généralement par les photographes comme une erreur ou un incident malencontreux. Aussi étonnantes que banales, ces photographies représentent ces personnes qui traversent la métropole aveuglément, semblant perdues dans leurs pensées et absorbées par leur monde intérieur. En montrant des gens qui ne regardent pas, Sightless traite de la cécité au niveau personnel : Graham a lui-même perdu la vue pendant quelques semaines, à la suite d’un accident durant son enfance. Vingt ans après leur réalisation, ces puissantes images présentent une ville multiculturelle avant le tsunami numérique, à une époque où les passant·e·s n'étaient pas plongé·e·s dans leurs smartphones, mais dans le moment et en eux·elles-mêmes.
Scénographie
L’installation Sightless reconstitue à Vevey une foule composée de personnes aux yeux clos, en présentant à taille humaine les portraits réalisés par Paul Graham il y a vingt ans dans le quartier de Times Square à New York. Cette même série a fait l’objet d’une installation monumentale réalisée en mai 2024 par Images Vevey spécifiquement pour des écrans géants à Times Square (p.318).
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Biographie
Paul Graham est un photographe britannique qui a joué un rôle essentiel dans la remise en question des distinctions entre photographie documentaire et beaux-arts. Lauréat du Prix Hasselblad 2012 pour l’ensemble de sa carrière, il a publié 25 monographies et trois livres d’enquête. Il a présenté plus de 80 expositions individuelles dans des institutions prestigieuses, telles que le MoMA à New York et la Biennale de Venise. Représenté notamment par la Pace Gallery et la galerie Carlier | Gebauer, il est Président du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Aletsch Glacier ANDREAS GURSKY
Figure majeure du monde de l’art, Andreas Gursky est célèbre pour ses tirages monumentaux manipulés numériquement qui représentent la globalisation de la société et ses enjeux géopolitiques, technologiques et écologiques. Il y a trente ans, son objectif se tourne sur le glacier d’Aletsch en Suisse. Avec ses 23 km de long et 4000 m d’altitude, le plus grand glacier des Alpes est l’un des monuments naturels du patrimoine national. Au centre de l’attention scientifique, il est emblématique du problème de la fonte des glaciers. Le photographe allemand réalise le cliché sur place en 1993 avec un appareil argentique. Inspiré de la peinture romantique, Aletsch Glacier dépeint un paysage grandiose qui s’étend à perte de vue sous un ciel menaçant. Jouant sur les limites du médium, la photographie transcende la réalité ordinaire pour témoigner du passage du temps et de l’impact humain sur la nature. Gursky compose une image vertigineuse qui, trente ans après sa prise de vue, conserve toute son actualité : elle devient une icône de la question globale du réchauffement climatique.
Scénographie
Présentée en grand format, l’image monumentale
Aletsch Glacier, photographiée en Suisse il y a trente ans par Andreas Gursky, se fond dans le paysage réel des Alpes françaises bordant le Léman. Elle devient aujourd’hui une évocation puissante de la question de la fonte des glaciers et des changements climatiques.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
L’installation est présentée dans le cadre de la collaboration entre Images Vevey et Regarder le glacier s'en aller, une exposition collective en Suisse du 29 juin au 29 septembre 2024.
Biographie
Andreas Gursky est pionnier de la manipulation numérique en photographie au début des années 1990 et l’un des premiers artistes à utiliser le grand format. Issu d’une famille de photographes, il étudie à la Folkwang Universität der Künste à Essen puis à la Staatliche Kunstakademie de Düsseldorf. Aux côtés notamment de Candida Höfer et Thomas Struth, il fait partie de la génération ayant étudié auprès de Bernd et Hilla Becher, nommée « École de photographie de Düsseldorf ». Ses images sont parmi les mieux cotées du monde de l’art et exposées dans des institutions majeures.
One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules SABINE HESS & NICOLAS POLLI
One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules constitue la première collaboration entre Sabine Hess et Nicolas Polli. Après sa rencontre au Tessin et une relation à distance, le couple décide en 2023 de se mettre en ménage. Au moment de leur emménagement, il choisit de réaliser un travail artistique sur la vie commune. Dans le cadre d’une résidence artistique au Val Verzasca, Hess & Polli passent cinquante jours sur le lieu même de leur rencontre à construire une maison imaginaire. Alternant entre clichés de gestes quotidiens, représentations symboliques et mises en situation de leur couple, le projet joue avec les normes et les idées qui entourent leur perception d’une relation. Avec prudence, humour et sérieux, les artistes conviennent d'une série de règles pour vivre leur histoire en harmonie et partagent leurs réflexions sur les défis rencontrés durant cette période. Pour la Biennale Images Vevey, le duo fait le bilan de leur première année en poursuivant leur œuvre intime à La Becque | Résidence d’artistes pendant un mois. Nouveau chapitre de ce manifeste personnel de vie commune, cette installation évolutive offre une série de conseils universels sur l’évolution de la relation amoureuse.
Scénographie
L’installation évolutive One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules représente une maison en construction : le couple d’artistes Sabine Hess et Nicolas Polli, habitant pendant un mois à La Becque | Résidence d’artistes, accueillent les visiteur·euse·s dans leur installation qui se monte pièce par pièce, à l'image de leur relation.
Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes
En collaboration avec La Becque | Résidence d’artistes et Verzasca Foto Festival
La résidence de Sabine Hess et Nicolas Polli à La Becque bénéficie du soutien de Nestlé.
Biographie
Sabine Hess est une artiste suisse et allemande formée au photojournalisme et à la photographie documentaire au London College of Communication, qui s’intéresse à notre rapport à la nature, aux histoires intimes de vie et au vivre ensemble. Nicolas Polli est un photographe, graphiste et éditeur suisse basé à Bienne à l’activité prolifique. Ensemble, Hess & Polli collaborent pour la première fois avec le projet évolutif One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules, issu d’une résidence artistique au Verzasca Foto Festival en 2023 et publié aux éditions Ciao Press.
CANDIDA HÖFER
George Peabody Library Baltimore I 2010
Candida Höfer est l’une des photographes contemporaines les plus influentes de sa génération. Inspirée par la méthode rigoureuse de Bernd et Hilla Becher, Höfer capture en grand format les intérieurs d’espaces publics, comme des salles de spectacle, musées, hôtels et palais. Pour sa série Libraries, l'artiste allemande photographie à travers le monde les bibliothèques les plus emblématiques, dont la George Peabody Library à Baltimore aux États-Unis. Fondée en 1857 par l’entrepreneur américain, pionnier de la philanthropie moderne, George Peabody pour « améliorer la culture intellectuelle » de la population de la ville, l’institution de référence conserve plus de 300'000 ouvrages. Höfer opte pour une perspective centrale qui souligne la symétrie fascinante et la monumentalité de l’architecture. La vue frontale met en lumière la pureté de ce lieu de conservation du savoir historique. L'installation George Peabody Library Baltimore I 2010 rend hommage à cette grande photographe, qui célèbre en 2024 son 80e anniversaire, et aux ouvrages de papier au moment de la dématérialisation des connaissances. Placé sur la façade de l'ancienne prison, ce cliché crée une ambiguïté entre une bibliothèque et un édifice carcéral.
Scénographie
L'installation George Peabody Library Baltimore I 2010 offre un saisissant trompe-l’œil sur la façade de l'ancienne prison : photographié par Candida Höfer, l'intérieur de la bibliothèque évoque la fonction première du bâtiment qui l’accueille, tout en rendant un puissant hommage à la conservation analogique des connaissances dans les bibliothèques du monde entier.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Candida Höfer est une photographe allemande de renommée internationale, spécialisée dans les vues d'espaces intérieurs publics sans figure humaine. Aux côtés notamment d'Andreas Gursky, elle fait partie de la génération ayant étudié à la Kunstakademie de Düsseldorf auprès de Bernd et Hilla Becher, nommée « École de photographie de Düsseldorf ». Elle a entre autres représenté l’Allemagne à la 50e Biennale de Venise et a exposé dans des institutions majeures. Elle a été primée aux Sony World Photography Awards 2018 pour sa contribution exceptionnelle à la photographie.
INT
Funny Snow Face TAMARA JANES & NATALIA FUNARIU
La collaboration entre Tamara Janes et Natalia Funariu explore le lien entre création artistique et intelligence artificielle. Le titre de leur œuvre commune est tiré du prompt soumis plus de 5000 fois au système DALL·E pour générer d’innombrables images : « funny snow face ». Ces représentations sont fusionnées par le duo en une grille monumentale. Ces drôles de visages évoquent le geste humain et instinctif de tracer une tête dans la neige, formés simplement de deux points et un trait. Reproduits digitalement en grand nombre, ces visages esquissés deviennent absurdes. Janes & Funariu abordent avec humour leur rôle d’artistes face aux potentialités offertes par l’IA. En plaçant des images réalisées par une machine sur un rideau, le duo crée un dialogue entre le matériel et l'immatériel, le domestique et le domotique. Funny Snow Face invite à réfléchir sur l'omniprésence des technologies dans les foyers et l’automatisation de nos intérieurs. Ce projet rappelle l'importance de la touche personnelle dans un monde dominé par les écrans. Présentée dans Le Couloir de L’Appartement – Espace Images Vevey, l’installation met en lumière les gestes enfantins et l’utilisation ludique de la technologie.
Scénographie
Réalisé sur mesure pour Le Couloir de L’Appartement – Espace Images Vevey, le rideau de Funny Snow Face se compose de centaines de visages fabriqués par une intelligence artificielle. Tamara Janes et Natalia Funariu créent un univers visuel en instruisant l’IA avec ces visages que les enfants tracent dans la neige avec leur main ou un bâton.
Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes
Photo Elysée présente simultanément la première exposition institutionnelle consacrée à Tamara Janes, « Set and Setting », du 22 juin au 29 septembre 2024.
Biographie
Tamara Janes est une artiste suisse spécialisée en photographie et installations numériques. Lauréate du Prix Suisse de Design 2023 en photographie, elle explore les interactions entre l’humain et la technologie à travers des œuvres ludiques et expérimentales. Elle enseigne à la F+F School of Art and Design à Zurich. En 2024, Photo Elysée à Lausanne lui dédie une exposition monographique.
Natalia Funariu enseigne les arts visuels et le design à l'Institut de formation primaire et au cours préparatoire du Collège pédagogique de Berne (PHBern) depuis 2020. Elle rédige une thèse croisant réalité virtuelle et éducation artistique. Ses recherches et ses expériences pédagogiques ont façonné son approche unique, fusionnant art traditionnel et technologies modernes.
Belle Époque
Au début du XXe siècle, la Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman (CGN) commande la construction de huit grands bateaux « Belle Époque » pour répondre à l’attrait touristique de la Riviera vaudoise. « La Suisse », « Vevey » ou « Montreux » : les bateaux-salons, emblèmes de croisières luxueuses, font aujourd’hui partie du paysage régional. Restaurés avec soin au fil des ans, ces navires aux décors somptueux sont immortalisés dès 2012 par Vincent Jendly. Le photographe lausannois présente ce patrimoine emblématique du Léman de façon intemporelle : il mêle prises de vue en pose longue, réalisées en hiver, et interventions digitales subtiles pour épurer les images. Ainsi photographiés, ces monuments aux lignes pures flottent entre passé et présent. Jendly évoque ses voyages sur le lac durant son enfance et ravive les souvenirs des habitant·e·s et des touristes de passage. Traversant les générations, les bateaux deviennent les porteurs de la mémoire collective de la région. Avec Belle Époque, l’artiste suisse rend hommage à cette flotte historique dans le parc du siège de Nestlé, fleuron de l’économie suisse plus que centenaire, dont l’architecture iconique dialogue avec ces géants à l’élégance d’un autre temps.
Scénographie
Le bateau « La Suisse », fleuron de la flotte de la CGN, est accroché sur la façade du siège mondial de Nestlé, conçu par l’architecte suisse Jean Tschumi entre 1956 et 1960. Lors de la construction du bâtiment, l'architecte dû assurer une vue sur le lac, suivant la réglementation cantonale. L’installation joue avec cette transparence. Les jardins de la multinationale sont pour la première fois ouverts au public pour présenter la série Belle Époque de Vincent Jendly.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec Nestlé et la CGN
Biographie
Vincent Jendly est un photographe suisse. Depuis 2009, il développe des projets personnels aux côtés de commandes. Il s’intéresse à l’architecture, au paysage, à l’anthropocène et à la navigation. Présentée à la Biennale Images Vevey 2020, sa série Lux in Tenebris est publiée aux Éditions Images Vevey en 2022 et primée par le Prix Beau Livre 2023 de l’Académie de Marine de Paris. Son travail fait l’objet d’expositions en Suisse, en Europe et aux États-Unis.
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Second Nature
Le travail de Kaya & Blank explore la relation entre l’humain et la nature, notamment dans l’environnement bâti. Peu après son emménagement à Los Angeles, le duo turco-allemand tombe sur un arbre artificiel qui camoufle une antenne téléphonique. Intrigué par cet artefact, il commence à photographier les tours cellulaires dotées d’une fausse végétation qui pullulent depuis 1992 aux États-Unis. Après plusieurs semaines de recherche, les deux artistes découvrent l’existence de cartes sur différents sites internet déterminant leur localisation. En résulte en 2022 un projet documentaire créé durant deux ans dans près de 1000 endroits du sud-ouest de la Californie. Pins, palmiers ou feuillus : la centaine de clichés représentent divers arbres factices inspirés des espèces naturelles de la région. Lors de la prise de vue, réalisée surtout de nuit, la pollution lumineuse de Los Angeles est telle que Kaya & Blank renoncent au flash. Second Nature réfléchit à notre dépendance aux systèmes de connexion sans fil et à leur impact sur le paysage. Ces vues hyperréalistes mettent en évidence le paradoxe de notre époque qui préfère la nature artificielle à la laideur des infrastructures réelles.
Scénographie
Les faux arbres dissimulant des antennes téléphoniques qui prolifèrent à Los Angeles, photographiés de nuit par Kaya & Blank, éclairés seulement par les lumières de la ville, contrastent avec la végétation du Jardin du Rivage où est présentée l’installation Second Nature.
Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes
Dans une salle voûtée de la Confrérie des Vignerons/Musée historique de Vevey, Kaya & Blank présentent également leur installation vidéo Crude Aesthetics (N°24).
Biographie
Kaya & Blank est un duo d'artistes turco-allemand basé à Los Angeles. Formé en 2019 par Işık Kaya et Thomas Georg Blank, le duo a participé à de nombreux festivals et expositions internationaux, notamment au Athens Photo Festival, à la Sharjah Art Foundation aux Émirats arabes unis et à la Kunsthalle Basel. Son travail se concentre sur les traces des infrastructures économiques pour examiner leurs enjeux dans l’environnement bâti et naturel. Primé à plusieurs reprises, son projet Second Nature est publié en 2022 par Kehrer Verlag.
Crude Aesthetics KAYA & BLANK
À l’échelle mondiale, aucun pays ne consomme autant de pétrole que les États-Unis. Influençant la politique nationale durant des décennies, l’attrait pour cette ressource marque de manière visible le paysage, en particulier à Los Angeles. La mégalopole concentre la production pétrolière urbaine la plus dense du pays avec plus de 20'000 puits et un immense gisement en centre-ville. Vivant dans la cité californienne, Kaya & Blank filment, surtout de nuit, les raffineries et infrastructures qui foisonnent dans la ville. À travers une succession de plans fixes, les multiples pompes se soulèvent et se baissent dans un ballet mécanique perpétuel. Les vues en grand angle soulignent le mouvement hypnotique et le bourdonnement constant de ces machines au sein de l’espace urbain. Le duo photographie aussi les symboles américains liés à la surconsommation de pétrole, tels les drive-in ou les parkings de banlieue. En référence à l’une des premières photographies de l’Histoire, créée par Nicéphore Niépce à l’aide de bitume, ces tirages sont fixés grâce au goudron collecté par les artistes sur place. L'installation Crude Aesthetics offre une vision poétique et dystopique de notre société façonnée par le pétrole.
Scénographie
Dans une salle voûtée du Château de Vevey, Kaya & Blank présentent leur dernière vidéo sur l’extraction industrielle du pétrole à Los Angeles. L’installation joue du contraste entre passé et présent du lieu, entre conservation du savoir et société de consommation. Elle est accompagnée de tirages réalisés au bitume de Judée (goudron naturel de la famille du pétrole), technique utilisée pour l’une des premières photographies de l’Histoire vers 1826.
Une scénographie originale de Images Vevey et des artistes
Dans le Jardin du Rivage, Kaya & Blank présentent également leur série Second Nature. (N°23)
Biographie
Kaya & Blank est un duo d'artistes turco-allemand basé à Los Angeles. Formé en 2019 par Işık Kaya et Thomas Georg Blank, le duo a participé à de nombreux festivals et expositions internationaux, notamment au Athens Photo Festival, à la SharjahArt Foundation aux Émirats arabes unis et à la Kunsthalle Basel. Son travail se concentre sur les traces des infrastructures économiques pour examiner leurs enjeux dans l’environnement bâti et naturel. Primé à plusieurs reprises, son projet Second Nature est publié en 2022 par Kehrer Verlag.
AMANDINE KUHLMANN
Cash Me Online
Cash Me Online est un projet satirique combinant photographie, performance et séquences trouvées sur les réseaux sociaux. Amandine Kuhlmann crée un alter ego hyperféminin qu’elle incarne en ligne et lors de performances publiques en vue d’atteindre une célébrité virale. Elle exagère ses traits et ses poses, mime les tendances TikTok et Instagram, dramatise son quotidien et se filme dans des endroits étranges : autant de façons pour se faire remarquer et gagner des followers. Pour les besoins de son personnage, l’artiste française s’inspire des suggestions de l’algorithme de son compte Instagram personnel et des stéréotypes féminins véhiculés sur les médias sociaux. Elle se réapproprie des vidéos et y superpose son propre visage à la manière de deepfakes. Ces images caricaturales révèlent les ambiguïtés des profils virtuels, entre standardisation et objectification du corps d’une part, et désir d’individualité et d’originalité d’autre part. Interrogeant l’impact des réseaux sociaux sur l’identité, Cash Me Online amène une réflexion critique sur la monétisation et la surreprésentation de soi. L’installation se place comme un miroir tendu à une génération obsédée par son apparence physique et numérique.
Scénographie
Formée de trois écrans verticaux, l’installation immersive Cash Me Online parodie le format de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et transforme Le Cinéma de L’Appartement – Espace Images Vevey en un espace virtuel dédié à la mise en scène de soi.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Biographie
Amandine Kuhlmann est une artiste visuelle et performeuse française basée à Paris. À travers une approche féministe, elle examine les archétypes pop et l’hypersexualisation du corps, questionnant les implications sociales, esthétiques et commerciales des plateformes digitales. Ses œuvres ont notamment été présentées à la Galerie Chappe à Paris, à LA’s Subliminal Projects et à Platform L, Contemporary Art Center à Séoul. Le projet Cash Me Online est issu de son travail de diplôme de Master de Photographie à l’ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne.
Red Horse
Red Horse poursuit les travaux de recherche de Sasha Kurmaz sur son pays natal : l’Ukraine. Lorsque son pays s’embrase le 24 février 2022, l’artiste établi à Kyiv voit sa vie basculée. Pour faire face à cette situation et dénoncer l’invasion russe, il immortalise les rues dévastées de la capitale et ramasse une multitude de matériaux dans les décombres. De ses expéditions quotidiennes résultent plus de 300 collages qui superposent ses propres clichés et des objets récupérés. À la manière d’un journal intime, Kurmaz partage ses ressentis sous forme de notes manuscrites brutes aux côtés de plans dessinés, de marques au feutre et de traits de peinture. Sans saisir directement les combats ni s’approcher de la ligne de front, le photographe militant met en évidence les effets de la guerre dans l’espace urbain et son impact sur le quotidien. Ces expérimentations à la simplicité matérielle proche de l’Arte Povera interrogent le rôle de l’art lors d’affrontements armés. Le titre fait référence à l’un des quatre cavaliers de l’apocalypse, symbole de la guerre. Ce projet au long cours offre un témoignage personnel poignant du conflit et devient un acte de résistance de portée universelle.
Scénographie
Dans une séquence chronologique immersive, l’installation Red Horse déroule la vie quotidienne de Sasha Kurmaz en Ukraine, depuis l’invasion à grande échelle par la Russie, sous la forme d’un journal de guerre personnel qu’il réalise avec des objets trouvés mêlés à ses photographies et textes.
L’installation Red Horse est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Une production de Images Vevey présentée en première internationale
Biographie
Sasha Kurmaz est un artiste basé à Kyiv en Ukraine. Titulaire d’un Master of Fine Arts en design de la National Academy of Managerial Staff of Culture and Arts, il pratique la photographie, la vidéo, l’intervention publique, la performance et diverses formes d’engagement et de collaboration. Influencé par la pratique du célèbre photographe ukrainien Boris Mikhailov, son travail engagé se concentre sur l’espace urbain et la société et examine la tension entre l'individu·e et les structures de pouvoir. Il est lauréat du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
JACK LATHAM
Beggar’s
Honey
La valeur d’une personne ou d’une information se mesure aujourd’hui au nombre de followers et de likes que celle-ci obtient sur les réseaux sociaux. Beggar’s Honey reflète la manière dont nous cherchons, comme des mendiant·e·s, le miel de la célébrité digitale, en dévoilant les coulisses des fermes à clics. Ces entreprises clandestines ont pour but de gonfler artificiellement les indicateurs d’engagement des contenus sur les médias sociaux en manipulant les algorithmes. Dans ces ateliers, des employé·e·s passent leur journée à cliquer sur des liens ou suivre des profils par le biais d’ordinateurs connectés à d’innombrables smartphones. S’infiltrant dans des usines au Viêt Nam et à Hong Kong, Jack Latham documente pour la première fois les fermes à clics. Le projet montre leurs intérieurs ainsi que des images postées par des personnes sur TikTok et Instagram ayant fait recours au service de ce marché illégal. En exposant les mécanismes qui sous-tendent le comportement des utilisateur·rice·s de plateformes, Latham met en garde contre les dangers de ce phénomène sur les processus démocratiques. Beggar’s Honey nous incite à remettre en question la validité des contenus aux multiples likes.
Scénographie
Dans Le Salon de L’Appartement – Espace Images Vevey, Beggar’s Honey reproduit l’intérieur d’une ferme à clics, située dans des appartements clandestins. L’installation montre une accumulation de smartphones, des clichés documentaires pris par Jack Latham dans ces lieux tenus secrets ainsi que des images d’internautes utilisant leurs services pour créer de l’attention sur leurs contenus. Au centre se trouve le propre dispositif de Latham, dont les téléphones reliés opèrent automatiquement.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Une production de Images Vevey présentée en première internationale
Biographie
Jack Latham est un photographe britannique basé au Royaume-Uni. Entre photojournalisme et art conceptuel, sa pratique interroge les mécanismes de la société de désinformation. Récompensé par de nombreux prix, dont le BJP International Photography Award en 2019, son travail a notamment été présenté au Reykjavik Museum of Photography et à la galerie TJ Boulting à Londres. Son projet Beggar’s Honey a reçu la Mention Reportage du Grand Prix Images Vevey 2019/2020 et a été publié en 2023 aux Éditions Images Vevey et Here Press.
Le projet Beggar’s Honey est copublié par Here Press et Éditions Images Vevey en 2023.
LOVE JUNG LEE
Jung Lee est principalement connue pour ses photographies d’installations formant des textes en néon placés directement au sein de paysages variés de la Corée du Sud. En opposant des phrases sentimentales à des espaces austères, des plaines désertes aux champs arides et enneigés, la photographe sud-coréenne crée des messages chargés d’une puissante émotion. S’inspirant de l’essai Fragments amoureux rédigé par Roland Barthes en 1977, elle analyse cet état intense et irrépressible : le désir non réciproque, qui symboliserait l’amour total pour un·e amant·e et le·la plongerait dans une profonde solitude. À l’instar de “You stole my heart away” (« Tu m’as volé mon cœur »), ces expressions conventionnelles de l’amour et de l’aversion acquièrent chez Lee une résonnance particulière sous forme de puissantes proclamations. Avec sa nouvelle série LOVE, la photographe rend hommage au célèbre artiste américain Robert Indiana et son œuvre dédiée à l’amour. Ce mot éclaire et domine l’environnement naturel comme une présence iconique et idéalisée. L’installation monumentale explore avec sensibilité ce sentiment aussi essentiel qu’universel.
Scénographie
Jung Lee investit la façade du bâtiment d’Energiapro SA avec son installation monumentale LOVE, référence à la fameuse sculpture de l’artiste américain Robert Indiana. Les néons colorés rappellent l’éclairage urbain et la séquence de mots évoque les phrases confuses échangées par messagerie digitale pour mettre fin à une relation amoureuse.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec Energiapro SA
Biographie
Jung Lee est une artiste qui vit et travaille à Séoul. Formée en photographie en Corée du Sud et au Royaume-Uni, elle explore la relation entre les images et le texte. Son travail aborde des thèmes tels que l’immigration, le sentiment d’identité et la hiérarchie culturelle, dont elle a fait l’expérience lors de ses études. Lauréate du Seoul Foundation for Arts and Culture Prize en 2007 et 2011, elle a notamment collaboré avec la marque Saint-Laurent. Ses séries Aporia et LOVE ont été exposées en 2021 et 2024 à la Christophe Guye Galerie à Zurich.
Philippe Halsman A Photographer’s Life HENRY LEUTWYLER
En 1979, Henry Leutwyler découvre à 17 ans le travail de Philippe Halsman à l’International Center of Photography (ICP) à New York, un mois après le décès de cette figure majeure de la photographie du XXe siècle. Trente-huit ans plus tard, en 2017, Leutwyler plonge au cœur des archives d’Halsman. Il passe plusieurs mois à mettre en scène ses innombrables affaires personnelles pour créer une biographie du célèbre photographe au travers de ses objets. En ressort le projet inédit Philippe Halsman. A Photographer’s Life, livre décliné en une installation pour Images Vevey. Une paire de lunettes, des trépieds, divers passeports, des savonnettes de voyage : les objets photographiés témoignent de la carrière prolifique de l’un des artistes les plus influents de sa génération et auteur de 101 couvertures du magazine
LIFE. Cette série d’images révèle aussi la pratique presque obsessionnelle d’Halsman à tout conserver. En réalisant le portrait d’un photographe à travers ses objets, Leutwyler rend un hommage unique à cet artiste qu’il admire et à l’histoire de la photographie, tout en évoquant l’époque de l’image argentique à l’ère du tout numérique.
Scénographie
Les archives du célèbre photographe Philippe Halsman photographiées par Henry Leutwyler font écho aux appareils, images et objets qui évoquent l’histoire technique de la photographie et composent les collections du Musée suisse de l’appareil photographique. Un film produit par Images Vevey révèle les anecdotes de Leutwyler sur ces objets. L’exposition se prolonge dans l’espace public avec des affiches des clichés de Leutwyler réalisées par Chris Gautschi, graphiste du livre Philippe Halsman. A Photographer’s Life.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec The Halsman Archive
Une production de Images Vevey avec la collaboration du Musée suisse de l’appareil photographique
Biographie
Né en Suisse, Henry Leutwyler est un photographe à la carrière internationale. Autodidacte, il tente d’abord d’entrer à l’école de photographie de Vevey (CEPV), déménage à Paris, puis s’établit à New York. Ses portraits de célébrités, telles que Julia Roberts, Martin Scorsese, Michelle Obama ou Iggy Pop, sont parus en unes des revues Vogue US, Vanity Fair, Esquire ou New York Times Magazine. Il a déjà publié 11 livres aux Éditions Steidl.
PHYLLIS MA
Mushrooms & Friends
Lors de la visite d’une ferme de champignons à Brooklyn en 2019, Phyllis Ma est fascinée par l'apparence surréaliste des spécimens poussant sous des lumières bleues. Pour sa série Mushrooms & Friends, L'artiste photographie diverses espèces cultivées et sauvages. Amanites, pleurotes ou pioppino révèlent sous son objectif la diversité de leur morphologie. Mêlant champignons, animaux, fleurs et aliments, ces natures mortes s’inspirent autant des livres de recettes des années 1960 que des arrangements floraux traditionnels japonais et chinois. La photographe sino-américaine souligne la beauté de ces organismes aussi mystérieux qu’essentiels pour notre environnement. Le projet met en évidence l'importance grandissante des champignons au sein de domaines aussi variés que l'alimentation, la santé, le sport, la construction, la mobilité, la culture ou encore la mode. Présentée au sous-sol du Théâtre de Verdure, l'installation rend hommage à l'incroyable capacité du champignon à former un réseau souterrain, nécessaire à sa survie autant qu'à la protection et la régénération des sols. Pour Images Vevey, Ma collabore avec la champignonnière veveysanne Mission Mycelium pour offrir une expérience immersive et surnaturelle.
Scénographie
Le sous-sol du Théâtre de Verdure se mue en champignonnière artistique et immersive avec l’installation Mushrooms & Friends de la photographe Phyllis Ma, en collaboration avec Mission Mycelium, le projet veveysan de deux frères qui cultivent des espèces comestibles particulières.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec Mission Mycelium
Biographie
Phyllis Ma est une artiste sino-américaine née à Guangzhou qui a grandi à New York, avant de s'installer récemment à Verbier en Suisse. Diplômée de la Columbia University, elle débute sa carrière en 2014 avec Lazy Mom, qui parodiait les tendances de la photographie culinaire en utilisant des aliments bon marché et transformés. Depuis 2019, elle développe sa série Mushrooms & Friends, pour laquelle elle collabore souvent avec des mycologues et spécialistes. Ce projet a fait l’objet de trois publications en 2019, 2020 et 2021.
Mission Mycelium est une champignonnière veveysanne fondée en 2023 par Alexander et Christopher Winter, deux frères originaires du Chablais en Suisse. Ce projet urbain et circulaire a pour but d'utiliser les déchets locaux pour cultiver une gamme de champignons gastronomiques et médicinaux.
VUYO MABHEKA
Popihuise
« Popihuise » signifie « maison de poupée » en xhosa, l’une des 11 langues officielles d’Afrique du Sud. Ce terme intrigant renvoie au titre du projet de Vuyo Mabheka, lauréat du Prix spécial du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024. Dans une approche expérimentale, le jeune photographe crée un récit visuel qui porte sur son expérience personnelle. Mabheka a grandi, solitaire, dans un township avec un père absent et une mère occupée à subvenir aux besoins de sa famille. S’inspirant de son vécu difficile, il élabore avec une économie de moyens presque expressionniste une série de collages hybrides dans lesquels il réutilise les quatre des sept clichés de lui enfant qu’il possède. L’artiste sud-africain duplique, découpe et insère ces portraits dans des dessins aux côtés d’images issues de magazines, ramenés des maisons dans lesquelles sa mère est domestique, et de clichés de personnes pris dans la rue. Entre réalité et fiction, ces décors colorés deviennent autant d’espaces pour réimaginer son enfance, ses relations avec ses proches et sa place au sein de la communauté. Popihuise montre avec sensibilité comment le cadre familial et social a façonné son identité dans l’Afrique du Sud post-apartheid.
Scénographie
Évoquant les décors de maison de poupée et les personnages qui les habitent, l’installation Popihuise constitue une version augmentée et immersive des photocollages réalisés par Vuyo Mabheka, qui représente son foyer et l’environnement dans lequel il a grandi.
L’installation Popihuise est présentée au Musée Jenisch Vevey aux côtés des autres projets lauréats du Grand Prix Images Vevey 2023/2024.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Vuyo Mabheka est un jeune artiste sudafricain basé à Thokoza, bidonville situé au sud-est de Johannesburg. Il s’initie à la photographie en 2017 dans le cadre de Of Soul and Joy, un programme de soutien aux photographes émergent·e·s. Représenté par la AFRONOVA GALLERY à Johannesburg, il est lauréat du Prix spécial du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024, qui le propulse sur la scène internationale. La Biennale Images Vevey 2024 lui consacre sa première exposition monographique internationale en présentant Popihuise.
Get the Look! ROMAIN MADER
Que se passerait-il si nous laissions les algorithmes nous habiller ? C’est la question que se pose Romain Mader lorsqu’il entame son projet Get the Look!. Pour réaliser sa série d’autoportraits, il se fixe un défi : suivre systématiquement les recommandations de l’algorithme de son smartphone et commander dans diverses boutiques en ligne les vêtements que ce dernier suggère, sans opérer de choix personnel. L’algorithme étant influencé par sa propre activité de navigation ainsi que par celle de sa partenaire, le résultat devrait logiquement correspondre au style et à la personnalité des deux personnes. Dans son studio, le regard toujours tourné vers la caméra, le photographe suisse adopte diverses postures incongrues. Mader laisse parfois apparaître les étiquettes des produits, qu’il renvoie après la réalisation des clichés. Examinant les techniques de vente et les outils marketing qu’utilisent les sites de fast fashion pour pousser à la consommation, Get the Look! dénonce avec ironie et humour la dépendance induite par l’industrie. Au travers de l’exemple de la mode, Mader révèle de manière universelle l’influence des algorithmes sur nos vies et nos personnalités.
Scénographie
Get the Look! se décline dans deux lieux et deux formats différents. Le long des quais, les portraits sont affichés en extérieur comme autant de publicités traditionnelles pour des marques vestimentaires, alors que devant le Cinéma Astor, une série d’écrans évoque des smartphones géants sur lesquels défilent des photographies à la manière de recommandations générées par des algorithmes.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec Cinérive SA et à l'occasion des 60 ans du Cinéma Astor
Biographie
Romain Mader est un artiste suisse basé à Zurich. Diplômé de l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne et de la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), il crée des récits fictifs explorant les thèmes de l‘amour, de la solitude et des comportements humains. Ses récits visuels sont imprégnés d‘un fort aspect performatif, en particulier dans ses photographies et vidéos, où Mader joue le rôle d‘acteur, donnant vie à ses histoires. Son travail a été exposé à la Tate Modern à Londres, au Foam à Amsterdam, à Paris Photo, à Untitled Art Fair à Miami et à Art Rotterdam.
Doors
Figure majeure de la scène artistique contemporaine, Christian Marclay est célèbre pour ses installations vidéo immersives et magistrales revisitant l’histoire du cinéma. Pour Doors, l'artiste sélectionne puis met bout à bout pendant plus de dix ans d'innombrables extraits de films du XXe et XXIe siècle. Au montage particulièrement complexe contraste la simplicité du sujet : toutes les séquences représentent une succession d'ouvertures et de fermetures de portes par différents personnages. Le franchissement d’une porte correspond au point de coupe, au passage d’une scène, d’une époque, d’un·e acteur·rice à l’autre. Dans une boucle dynamique et infinie, Brigitte Bardot, Sidney Poitier, John Travolta et Audrey Hepburn se perdent et se retrouvent, alors que les genres cinématographiques se télescopent. À travers ce tourbillon visuel se crée une narration singulière dont l'univers sonore est composé des bandes-son originales de chaque film. À la fois labyrinthe architectural et mental, l’immense collage de Marclay fait appel à notre mémoire et notre expérience au cinéma, et nous pousse inlassablement dans ces espaces de connexion qui semblent sans issue.
Scénographie
Véritable histoire sans fin, Doors propose un condensé du patrimoine cinématographique occidental dans l’espace même où sont projetés des films depuis soixante ans : le Cinéma Astor. Cette salle mythique est construite à l'époque où Charlie Chaplin vit à Vevey. Les spectateur·rice·s n'ont qu'à pousser la porte du cinéma pour regarder en cours de route l’installation vidéo de Christian Marclay, qui n'a ni début ni fin.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec Cinérive SA et à l’occasion des 60 ans du Cinéma Astor
Biographie
Personnalité incontournable de l’art contemporain, Christian Marclay explore depuis plus de quarante ans les liens entre son et image à travers différents médias. Expert de la répétition et du montage, il reçoit en 2011 le Lion d’Or de la 54e Biennale de Venise pour sa célèbre vidéo The Clock. Président du Jury du Grand Prix Images Vevey 2017/2018, il expose à la Biennale Images Vevey 2018 et dans de prestigieuses institutions. Le Centre Pompidou à Paris lui consacre une grande rétrospective en 2022, où l'installation Doors est présentée en première mondiale.
Imagined Images MARIA MAVROPOULOU
Un sentiment d’inquiétante étrangeté émane des photos de famille de Maria Mavropoulou : les regards difformes et absents des générations antérieures trahissent leur artificialité. Pour ce projet, l’artiste grecque confie au logiciel DALL·E 2 les récits transmis au sein de sa famille qui traversent le temps, ses souvenirs personnels ou encore des instants qu’elle a imaginés ou aurait espérés voir se produire. Générées par l’intelligence artificielle, les images de sa série reconstituent ces scènes de vie. À défaut d’être authentiques, ces images évoquent des situations qui ont eu lieu bien que l’artiste ne les ait pas vécues. Ce projet personnel comble visuellement l’histoire familiale de Mavropoulou, dont l’héritage et les archives n’ont pas été préservés en raison du temps et des nombreux déplacements de ses proches. Avec Imagined Images, l’artiste examine la relation entre le médium photographique et la vérité ainsi que le rapport entre les mots et les images. Immatériels, confus, incongrus, ces portraits interrogent : comment la technologie remodèle-t-elle la compréhension de notre propre passé ? Comment ces souvenirs artificiels affectent-ils le sentiment d’appartenance et d’identité ?
Scénographie
Sur la Place de la Gare, l’installation Imagined Images prend la forme d’un album de famille monumental, dont les clichés sont générés par une intelligence artificielle. L’installation de Maria Mavropoulou fait écho à ce lieu traversé par des milliers de personnes, porteuses chacune de leurs histoires familiales.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Maria Mavropoulou vit et travaille à Athènes. Diplômée de l'École des Beaux-Arts d'Athènes, elle utilise principalement la photographie tout en recourant à la réalité virtuelle, à l’intelligence artificielle et aux technologies les plus récentes. Son travail explore l'identité numérique, les biais algorithmiques et les interactions humain-machine. Elle a participé à des expositions majeures en Grèce et à l’international, dont au Mois de la Photo à Paris, à la Fondation MAST à Bologne et au Foam Amsterdam.
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35 M 46 Z
Plane Landing ALEKSANDRA MIR
En 2003, Aleksandra Mir se lance dans un projet au long cours intitulé Plane Landing. L’artiste a l’idée de créer un immense ballon gonflable, rempli d’hélium, sous la forme d’un avion de ligne. Pour le réaliser, Mir fait appel à une entreprise spécialisée dans la construction de ballons spéciaux qui fabrique une pièce gonflable de 20 m de long, 15 m d’envergure, d’un volume d’environ 100 m3 et nécessitant 1 km de fil pour les coutures. Ce géant plus léger que l’air est plein de contradictions, entre les fonctions de l’objet, les technologies utilisées, les caractéristiques techniques et l’absurdité du résultat. Depuis plus de vingt ans, Mir fait « atterrir » son avion dans divers pays, dans des lieux emblématiques ou des sites qu’elle choisit méticuleusement, puis photographie ces atterrissages improbables et poétiques comme autant de performances délicatement orchestrées. En 2023, le Kunsthaus Zürich acquiert cette œuvre monumentale et, sur invitation de la Biennale Images Vevey, organise un nouvel atterrissage. Comme pour accentuer ses paradoxes, Plane Landing est présenté en intérieur, dans une salle dont les moulures néo-baroques tranchent avec les structures métalliques des hangars de manutention.
Scénographie
La Salle del Castillo accueille l’installation Plane Landing, qui présente un avion géant et pourtant plus léger que l’air. Parfois gonflé, parfois dégonflé, il est comme un personnage de dessin animé, trop à l’étroit dans son improbable écrin néo-baroque. À l’étage, une série de photographies d’Aleksandra Mir montre les autres lieux emblématiques où cet avion utopique a « atterri » depuis 2003.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Commissariat : Mirjam Varadinis et Stefano Stoll
En collaboration avec Kunsthaus Zürich et avec la coordination de Mirjam Varadinis, commissaire d'exposition indépendante et curator-at-large Kunsthaus Zürich
Biographie
Artiste suédo-américaine à la carrière internationale, Aleksandra Mir est connue pour ses projets collaboratifs à large échelle et son approche anthropologique. Son travail traite de thèmes variés tels que la mobilité, l'identité et le territoire. Lauréate du Bâloise Art Prize en 2004 et du Pollock-Krasner Foundation Award en 2018, elle a exposé au sein d'institutions et de lieux majeurs, dont la Tate Modern à Londres, le MoMA à New York ou encore la Biennale d’art de Venise. Son œuvre monumentale Plane Landing est conservée depuis 2023 au Kunsthaus Zürich.
DAIDO MORIYAMA
Pretty Woman
Daido Moriyama est une véritable légende vivante de la photographie et un pionnier de la street photography. Depuis plus de soixante ans, il se promène inlassablement à Tokyo à la manière d’un « chien errant », comme il se définit lui-même. Connu pour ses clichés en noir et blanc aux contrastes et au grain marqués, il privilégie toujours la spontanéité. Dans la série Pretty Woman, Moriyama mêle la couleur au noir et blanc pour revisiter entre 2016 et 2017 les quartiers de Tokyo qu’il a tant fréquentés. À l’occasion de sa rétrospective présentée à Photo Elysée à Lausanne, la Biennale Images Vevey et Photo Elysée proposent une installation monumentale d’un cliché iconique de cette série : dans la vitrine d’un magasin, un mannequin en gros plan présente une paire de lunettes de soleil. Dans leurs verres se reflète la vie urbaine, mais aussi un autoportrait du photographe japonais. À l’ère des images fabriquées par l’intelligence artificielle, le rendu de cette photo éveille des doutes quant à sa nature. Replacé dans le contexte de la ville de Vevey, ce cliché devient tout à la fois une mise en abyme monumentale, un hommage au style déroutant de cet immense artiste et un éloge à la beauté dans l’ordinaire.
Scénographie
Sur l’une des façades de l’Hôtel des Trois Couronnes, l’installation monumentale Pretty Woman présente un mannequin photographié par Daido Moriyama dans la vitrine d’un magasin à Tokyo. Dans les lunettes de soleil se reflète une route de la capitale japonaise qui, comme un trompe-l’œil, pourrait être la Rue du Simplon traversant Vevey, où se trouve l’installation.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Une coproduction de Images Vevey et Photo Elysée
La Biennale Images Vevey et Photo Elysée proposent l'installation Pretty Woman à l'occasion de l'exposition « Daido Moriyama. Une rétrospective » présentée par Photo Elysée à Lausanne du 6 septembre 2024 au 23 février 2025.
Biographie
Figure de proue de la photographie japonaise, Daido Moriyama est connu pour son approche unique de la photographie de rue et son travail en noir et blanc à la texture et au grain marqués. Depuis soixante ans, il capture l’effervescence des villes et l’avènement de la société de consommation au Japon. Son travail fait l’objet de plus de 150 publications, dont la série Pretty Woman publiée en 2017, et est conservé dans de prestigieuses institutions internationales. En 2024, Photo Elysée à Lausanne lui consacre une rétrospective itinérante après São Paulo, Berlin et Londres.
Imagine Finding Me CHINO OTSUKA
Imagine Finding Me apparaît à première vue comme une série de simples photographies tirées d’un album de famille.
Chino Otsuka associe pourtant des clichés de son enfance, pris entre 1975 et 1985, et ses propres portraits, réalisés entre 2005 et 2009. Dix ans avant le développement de l’intelligence artificielle, les images réunissent numériquement la photographe adulte et l’enfant qu’elle était une vingtaine d’années plus tôt. À l’âge de 10 ans, Otsuka quitte son pays natal pour étudier dans un internat au Royaume-Uni. En représentant ses séjours en Europe, ses retours au Japon et ses vacances familiales, ses archives personnelles manipulées témoignent de la construction de son identité. À la manière d’un voyage dans le temps, l’artiste japonaise retourne dans les lieux fréquentés jadis et réinterprète ses souvenirs. Ces doubles autoportraits créent des relations imaginaires : complices ou étrangères, les deux facettes de la photographe se mêlent visuellement et se télescopent entre passé et présent. Explorant le lien entre mémoire et photographie, analogique comme numérique, ce projet intime plonge dans les méandres de la subjectivité d’Otsuka, qui devient « touriste de sa propre histoire ».
Scénographie
L’installation Imagine Finding Me présente un voyage dans le temps de l’artiste Chino Otsuka. Par manipulation digitale, elle s’insère adulte dans les clichés de son enfance passée entre l’Europe et l’Asie. En questionnant ce que représente un album de famille, l’installation est présentée dans les Jardins du siège mondial de Nestlé, ouverts pour la première fois au public.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec Nestlé
Biographie
Chino Otsuka est une photographe et écrivaine japonaise établie à Londres. Née à Tokyo, elle déménage en 1982 au Royaume-Uni pour y étudier, où elle rédige son premier livre à 15 ans. Formée à la photographie au Royal College of Art à Londres, elle s’intéresse à l’identité, l’appartenance et les espaces liminaux. Elle a enseigné la photographie et occupé différents postes dans plusieurs universités. Son travail est conservé au sein d’institutions internationales majeures. Sa série à succès, Imagine Finding Me a été exposée dans plus de dix-sept pays.
MARTIN PARR
Fashion Faux Parr
Véritable icône de la photographie contemporaine, Martin Parr est célèbre pour ses clichés à l’esthétique pop et décalée qui documentent la société britannique depuis une cinquantaine d'années. Au fil de sa carrière, Parr a aussi réalisé de nombreuses photographies de mode. Compilé pour la première fois en une publication, cet ensemble retrace plus de trente ans de shootings, photos de rue, campagnes publicitaires et backstages de défilés. Depuis sa première commande en 1986, Parr collabore avec les marques et magazines les plus réputés, dont Gucci, Jacquemus, Elle ou Vogue. Sans différencier mandats et projets personnels, le photographe britannique prend pour décor des lieux ordinaires et des scènes quotidiennes, plaçant au même niveau passant·e·s et mannequins. Avec leurs couleurs vives saturées et leurs perspectives audacieuses, ces 250 prises de vue dévoilent le regard espiègle et sans filtre que porte l’artiste sur l’univers de la mode. Le titre de la série joue avec humour sur le « fashion faux pas », cette faute de goût en matière d’habillement. Fashion Faux Parr célèbre l’authenticité et la vitalité de la mode occidentale, tout en relevant la question omniprésente de l'apparence dans notre société.
Scénographie
Questionnant la mode et les apparences – enjeux essentiels de l’adolescence – l’installation Fashion Faux Parr est présentée sur les vitrines des Galeries du Rivage, jouxtant la cour de récréation d’une école primaire. L’exposition de Martin Parr se prolonge dans le Jardin du Rivage, en référence aux publicités de mode omniprésentes dans l’espace public.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l'artiste
Biographie
Martin Parr est une figure incontournable de la photographie britannique. Depuis les années 1970, il a développé un style distinctif et un regard malicieux sur la société de consommation et l’identité de son pays. Membre de l'agence Magnum, il est enseignant, commissaire d'expositions et collectionneur de livres. Distingué par de nombreux prix, son travail est présenté dans plus de 100 expositions dans le monde entier et conservé dans des institutions prestigieuses. Il a publié plus de 120 livres, dont son projet Fashion Faux Parr chez Phaidon en 2024.
NICOLAS POLLI
Sorry if I Stole your Place
Une banane devient sourire, un niveau à bulle se transforme en camion pompier, un escargot géant se brosse les dents… Sur le bus officiel de la Biennale Images Vevey, Nicolas Polli réalise une œuvre unique en détournant avec humour les objets qui nous entourent. Pour ce projet, l’artiste suisse puise dans ses natures mortes photographiques. Il arrange soigneusement les pièces, joue avec leur taille, superpose et imbrique les éléments pour créer une composition hétéroclite et absurde. Créée sur mesure, cette installation itinérante s’inspire des domaines de la mode, du design de produit et de la publicité, et renverse l’usage traditionnel d’un bus comme support promotionnel. Ces images ludiques ou poétiques mettent en avant l'ordinaire, l'anodin et l'invisible, souvent déconsidérés par notre époque ultra-connectée et accélérée. Polli revisite les objets quotidiens, transformant leur fonction première et leur donnant de nouvelles formes. En déconnectant les choses de leur contexte,
Sorry if I Stole your Place remodèle la réalité et propose une expérience visuelle interactive au sein d'un bus qui prend le temps de connecter les lieux de la région.
Scénographie
Réalisée sur mesure, l'installation mobile Sorry if I Stole your Place permet de transporter la population comme les visiteur·euse·s d'un lieu à l'autre de la Riviera vaudoise et de relier les différents projets de la Biennale Images Vevey. À l’intérieur, des QR codes dévoilent la programmation et de nombreuses surprises.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
En collaboration avec les transports publics VMCV
Biographie
Nicolas Polli est un photographe, graphiste et éditeur suisse. Il est diplômé d'un master en direction artistique de l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne, où il enseigne actuellement. En 2018, il crée sa propre maison d’éditions Ciao Press. Primé en 2018 et 2020 par les Prix Suisses du Design, son travail est exposé en Suisse et à l'international, notamment à L'Appartement –Espace Images Vevey, au Fotomuseum Winterthur et au Museum Brot à Ulm. Il est résident de l'Atelier Robert à Bienne.
Nicolas Polli et Sabine Hess présentent aussi le projet évolutif One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules dans les jardins de La Becque | Résidence d’artistes, joignable en bus VMCV (ligne 201).
ZOSIA PROMIŃSKA
Future Perfect
Pour attirer les plus grands magazines et réussir à travailler dans les capitales internationales de la mode, les mannequins doivent atteindre leurs 16 ans. Pourtant en Pologne, les agences spécialisées repèrent dès leur plus jeune âge les enfants présentant un potentiel et approchent leurs parents pour les mettre sous contrat. Devenue elle-même mannequin professionnelle à 15 ans, aujourd’hui photographe, Zosia Promińska documente cette réalité dans sa série Future Perfect. Son idée est simple et efficace : elle demande la permission de réaliser un portrait dans la chambre de ces pré-adolescent·e·s qui rêvent d’une carrière dans la mode et les fait poser comme des mannequins. La photographe polonaise prend soin de les faire maquiller par des professionnel·le·s et habiller par les meilleur·e·s designers de Pologne. Dans l'intimité de leurs chambres d’enfants, ces mises en scènes embarrassantes comportent divers détails permettant d’estimer le véritable âge des modèles, alors que les poses et l’apparence induisent en erreur. Le projet met en lumière la marchandisation de la jeunesse par une industrie qui pousse ces enfants à grandir trop vite, en leur faisant miroiter un avenir faussement parfait.
Scénographie
L’installation de Zosia Promińska est conçue spécialement pour Les Chambres de L’Appartement – Espace Images Vevey et fait écho à son passé domestique. Future Perfect plonge dans l’intimité des chambres d’adolescent·e·s de jeunes mannequins polonais·es, avec des portraits pris à domicile, dans leur environnement familial.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Zosia Promińska est une photographe d’origine polonaise qui partage sa vie entre Zurich et le Portugal. Dès ses 15 ans, elle se lance dans une carrière de mannequin internationale. C’est l’observation des shootings qui lui donne l’envie de devenir photographe. Elle s’est formée à l'ethnolinguistique à l'Université Adam Mickiewicz à Poznań et à la photographie à la Warsaw School of Photography. Elle a gagné la compétition du Krakow Photomonth ShowOff en 2019 où elle a exposé. Son projet Future Perfect a été publié par Kehrer Verlag en 2021.
MARIANNA ROTHEN
Like a Dream
Film expérimental et parodique, Like a Dream retrace dix-sept ans de carrière de Marianna Rothen dans le mannequinat pour de célèbres agences. Devenue photographe, elle réalise durant trois ans ce long-métrage autobiographique dévoilant les coulisses de l’industrie de la mode. L’œuvre raconte avec humour l'histoire d'une adolescente quittant son foyer à la fin des années 1990 pour devenir modèle internationale. À travers des mises en scène étranges et caricaturales, Rothen incarne la figure de « Young Girl ». Son personnage, confronté à un milieu obsédé par la perfection, fait face aux abus de pouvoir, à la dépression et à l’alcoolisme. Créant une mise en abîme, l’artiste suisso-canadienne évolue parmi une multitude de mannequins en plastique. Elle les anime comme autant des marionnettes au sein de scènes évoquant cette vie rêvée. Pour Images Vevey, Rothen crée une installation plongeant le public dans son passé au travers de photographies prises lors de ses déplacements professionnels et d’effets personnels. Démystifiant le glamour des podiums et des pages glacées des magazines, Like a Dream fonctionne comme un carnet intime et un témoignage authentique d’une expérience vécue entre rêve et réalité.
Scénographie
Au sein de la Dépendance de l’Hôtel des Trois Couronnes, l’installation Like a Dream présente un film et une série de photographies personnelles réalisées durant les années de mannequinat de Marianna Rothen entre 1997 et 2004, dans les coulisses du monde de la mode. La pièce réunit des extraits de son journal intime, des affaires personnelles et son book de modèle.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Marianna Rothen est une artiste suisso-canadienne basée à New York. Elle utilise la photographie, le film et l’installation pour explorer et déconstruire les codes de la beauté féminine et de la politique des genres. Ses œuvres ont été exposées notamment à Steven Kasher Gallery à New York, Polka Galerie à Paris, Galerie Stephan Witschi à Zurich et Little Black Gallery à Londres. Son travail a fait l'objet de quatre monographies : Snow and Rose & other tales, Shadows in Paradise, Mail Order et Making It Real, toutes publiées par b.frank books.
Calling Philippe/ Prove your love
Lorsque Jenny Rova, établie à Zurich, rencontre Philippe, celui-ci vit illégalement en Suisse, sa demande d’asile ayant été rejetée. Par peur des répercussions sur sa situation précaire, Philippe refuse catégoriquement d'être photographié. Mais Rova souhaite conserver des souvenirs de leur relation. Voyageant souvent seule, elle profite de prendre de nombreuses captures d'écran lors de leurs appels vidéo à l’insu de son compagnon. Après quelques mois de relation, le couple décide de se marier, mais la procédure, longue et compliquée, dure trois ans. Les autorités, suspectant un mariage de complaisance, demandent des preuves tangibles de leur amour. Initialement réalisées dans un but personnel, les images deviennent des preuves cruciales de l'authenticité de leur vie de couple. Surexposées et floues, ces 900 captures d'écran plongent dans l’intimité de leur histoire. L’installation Calling Philippe/Prove your love invite à réfléchir sur le rôle de l'image dans notre vie quotidienne : l’importance de la mémoire dans la construction d'une relation, l’usage de la photographie comme preuve de légitimité amoureuse, et la question délicate du consentement.
Scénographie
L’installation Calling Philippe/Prove your love, réalisée sur mesure au rez-de-chaussée de la Dépendance du Château de l’Aile, traite de la valeur administrative des photographies personnelles. Elle présente à la fois les 900 captures d’écrans attestant de la relation amoureuse de Jenny Rova avec Philippe et les courriers que ce dernier a reçu de l’administration cantonale en vue d’officialiser leur demande de mariage.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Jenny Rova vit entre la Suède et la Suisse. Formée à la photographie à l’Académie du film de Prague et la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), elle explore les liens personnels et la mémoire, mêlant réalité et fiction. Exposées en Suisse et en Europe, ses œuvres sont présentées au Grimmwelt Kassel en Allemagne, au Vögele Kultur Zentrum à Pfäffikon et au Centre de la photographie de Mougins, et publiées aux éditions b.frank books à Zurich. Elle reçoit un Prix suisse de design en photographie pour son Calling Philippe/Prove your love en 2022 et la bourse artistique de la Ville de Zurich en 2023.
Le projet Prove Your Love est publié aux Éditions Images Vevey en 2024.
43 The Adventures of Guille and Belinda
Alessandra Sanguinetti grandit et étudie à Buenos Aires où sa famille s’est établie quand elle avait 2 ans. En 1998, de retour en Argentine pour un projet artistique autour des animaux de la ferme, Sanguinetti rencontre deux enfants qui éveillent particulièrement sa curiosité. Guillermina Aranciaga et Belinda Stutz sont cousines et séjournent alors à la campagne chez leur grand-mère. Fascinée par leurs personnalités, la photographe américaine réalise le premier portrait d’une série d’images dont les deux femmes sont les protagonistes. De l’enfance à l’âge adulte, les clichés documentent la vie de Guille et Belinda durant vingt-cinq ans. Entre réalités quotidiennes et tableaux symboliques, les photos soulignent les transformations et les choix des deux cousines, qui évoluent au sein d’une société rurale et conservatrice. Ces mises en scènes tantôt amusantes, tantôt oniriques, dévoilent l’imagination et les rêves des deux « modèles ». Projet au long cours, The Adventures of Guille and Belinda témoigne avec sensibilité du lien fusionnel qui unit ces femmes, mais aussi de la puissante relation entre l’artiste et ses complices, qui forment ensemble une famille.
Scénographie
Au premier étage de la Dépendance du Château de l’Aile, l’installation The Adventures of Guille and Belinda est fidèle aux dimensions de la salle de la Fondation Henri Cartier-Bresson où le projet a été récemment présenté, tout en évoquant l’environnement intime dans lequel évoluent les deux cousines argentines, photographiées pendant vingt-cinq ans par Alessandra Sanguinetti.
Une exposition produite par la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris, adaptée par Images Vevey Commissariat : Clément Chéroux et Pierre Leyrat
En collaboration avec la Fondation
Henri Cartier-Bresson
Biographie
Alessandra Sanguinetti est une photographe basée en Californie. Née à New York, elle vit en Argentine de ses 2 à 35 ans. Elle étudie l’anthropologie à l’Université de Buenos Aires et est diplômée de l’International Center of Photography (ICP) à New York. Membre de l’Agence Magnum depuis 2007, elle a reçu de nombreuses distinctions, dont la bourse Guggenheim. Ses clichés sont notamment conservés au MoMA à New York et au San Francisco Museum of Modern Art. En 2024, The Adventures of Guille and Belinda est exposé à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris.
TARA L. C. SOOD
The Great Mandrake Magic Convention
The Great Mandrake Magic Convention constitue le plus récent chapitre de l’étude de Tara L. C. Sood dédiée aux arts et à l’artisanat indiens en voie de disparition. Fascinée par la tradition des magicien·ne·s de rue en Inde, la photographe franco-indienne crée un travail mêlant documentaire et mise en scène pour plonger dans cette pratique ancestrale. Elle invite les dix personnalités les plus renommées du Sud de l’Inde dans ce domaine à se produire dans le cadre d’une convention fictive de magie à Bangalore. Dans cette cité historique, les magicien·ne·s présentent durant plusieurs jours des tours aussi emblématiques que la femme dans une boîte transpercée par des couteaux ou l’apparition d’une colombe. Sood représente ces porteur·euse·s d’une tradition millénaire, qui combine performances spectaculaires et rituels mystiques transmis de génération en génération. Ces images témoignent des nombreux secrets derrière les trucs connus de cette seule communauté. À travers un film et des clichés, Sood questionne l'adaptation de ces fameux tours en Occident, où ils sont singés et édulcorés depuis des décennies. Entre réalité et illusion, l’installation célèbre de façon originale un savoir-faire ancien et l’ingéniosité du pays.
Scénographie
Hommage à la tradition ancestrale des magicien·ne·s de rue de l’Inde, l’installation The Great Mandrake Magic Convention est présentée au sein du Musée historique de Vevey, qui est consacré à l’histoire et aux traditions de la région. L’installation se compose d’une série de photographies et d’une projection sous les combles.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Une production de Images Vevey présentée en première internationale
Biographie
Tara L. C. Sood est une photographe et réalisatrice franco-indienne basée entre Londres et Paris. Née dans une famille française et pendjabi, elle a étudié l'art de la performance à Central Saint Martins à Londres. Recourant aux archives et à une riche palette de couleurs, son travail déconstruit la vision occidentale de son pays. Brouillant les limites entre fiction et documentaire, ses images mettent en avant la culture indienne. Elle a reçu le Premier Prix de la Bourse de photographie du PhMuseum 2023 pour son projet The Studio
Supernatural KATJA STUKE
S’étirant sur une vingtaine d’années, le projet
Supernatural présente des portraits d’athlètes de haut niveau durant les Jeux Olympiques. En 2000, Katja Stuke suit attentivement les JO de Sydney depuis son salon et photographie sur l’écran de sa télévision les visages de sportif·ve·s. Elle répète ce même protocole lors des jeux d'Athènes (2004), Pékin (2008), Londres (2012), Rio (2016), Pyeongchang (2018) et Tokyo (2021). Sans assister à ces rencontres physiquement, Stuke saisit ce moment précis de la compétition où l’athlète se concentre entièrement sur sa performance. En cadrant en gros plan et en supprimant les logos et les informations parasites, l’artiste dépouille les images de leur contexte médiatique pour intensifier les émotions. Ces portraits sont marqués par le balayage des pixels de l’écran de la télévision, conférant à ces visages figés un aspect surnaturel. Au fil des années, la progression de cette série rend également compte de l’évolution des technologies de retransmission et des appareils de prise de vue analogiques et numériques.
À l’occasion des JO de Paris 2024, la photographe complète cette série en constante évolution.
Scénographie
À l’occasion des JO de Paris 2024, l’installation Supernatural place d’étranges portraits de sportif·ve·s professionnel·le·s ayant participé aux Jeux Olympiques de ces vingt dernières années au cœur de la ville de Vevey.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste
Biographie
Katja Stuke est une artiste allemande basée à Düsseldorf, formée à la photographie et la communication visuelle à la Fachhochschule Düsseldorf. Outre ses travaux personnels, elle collabore souvent avec Oliver Sieber. Ensemble, le duo réalise des projets artistiques et des expositions, conçoit et publie des livres d’artistes. Le duo remporte en 2017 le Prix du livre factice de la Fondation LUMA aux Rencontres d’Arles pour leur publication You and Me et en 2024 le MO_Kunstpreis du Museum Ostwall Dortmund. Son projet solo Supernatural est publié chez Böhm Kobayashi en 2021.
GUANYU XU
Resident Aliens
Aux États-Unis, on désigne par « resident alien » une personne résidant sur le territoire national qui n’a pas la citoyenneté américaine mais paie les mêmes impôts. Le projet éponyme de Guanyu Xu met en scène les domiciles d’individu·e·s en attente de régulariser leur situation de séjour. Originaire de Chine, l'artiste émigre à Chicago en 2014 pour poursuivre ses études. Cette expérience lui inspire le projet au long cours qu’il élabore depuis 2020 entre la Chine et les États-Unis. Sa série résulte d'un processus artistique en plusieurs étapes. En nouant des contacts avec des personnes ayant différents statuts de visa, Xu accède à leur domicile. Avec leur accord, il photographie leurs intérieurs et objets personnels, puis imprime ses clichés ainsi que leurs propres archives photographiques. Il retourne sur les lieux et accroche tous ces tirages, avant de photographier son installation éphémère. Avec ces mises en abîme, Xu dénonce la difficulté pour ces personnes immigrées de faire de leur foyer un lieu privé et protégé. Œuvre intime et engagée, Resident Aliens met en lumière la complexité de la condition migratoire et la résilience de ceux·elles qui partagent leur vie entre deux pays.
Scénographie
Sur la Place Scanavin, l’installation Resident Aliens invite à découvrir les intérieurs d’appartements de personnes en attente de leur visa américain. Les limites entre l’espace public et privé deviennent poreuses. L’installation se trouve au cœur de la vieille ville de Vevey, sur une place qui fut jadis un ensemble d’habitations du XIIe siècle ayant dû être détruit dans les années 1970.
Une scénographie originale de Images Vevey et de l’artiste, sur des structures dessinées par l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Biographie
Guanyu Xu est un artiste chinois queer vivant entre Chicago et Pékin, qui se situe aux marges de la société chinoise et américaine. Son travail critique explore la production de l’idéologie et les systèmes de pouvoir des deux pays. Il a entre autres exposé à l’International Center of Photography (ICP) à New York, au New Orleans Museum of Art, aux Harvard Art Museums à Cambridge (US) et au Fotomuseum Winterthur. Il a été publié dans divers journaux internationaux, dont The New York Times et The New Yorker.
EXPOSITIONS PARALLÈLES
Aux côtés de ses propres scénographies et productions, la Biennale Images Vevey accueille lors de chaque édition des projets proposés par des acteur·rice·s qui font de Vevey une « ville d’images » à l’année : musées, galeries, ateliers, espaces culturels, cinémas, restaurants ou collectifs d’artistes. Chaque édition est une occasion de fédérer et donner de la visibilité à toute une série d’initiatives locales dans le domaine des arts visuels. En 2024, la Biennale met en avant le milieu associatif veveysan. Le commissariat, la forme et le propos de chaque exposition sont entièrement imaginés et assumés par ses initiateur·rice·s. Ces projets sont réalisés avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey.
AGNETTI
Stop and kiss again
Comme le témoignage introspectif d’un cheminement de vie, le projet de Sébastien Agnetti met en lumière un travail personnel étendu sur plus de vingt ans. Rassemblant des images provenant de ses archives privées et familiales, Stop and kiss again évoque les relations que le photographe tisse avec ses proches, sa mère, son fils et le souvenir de son père décédé. Pris sur le vif, ces clichés abordent la mémoire, l’émerveillement et la fragilité de l’existence. Intéressé par l’authenticité et la profondeur émotionnelle des photographies, Agnetti laisse parler le ressenti et l’inattendu, cultivant un rapport sensible avec les personnes et les sujets qui traversent son objectif. À cet ensemble de fragments s’intègrent de nouvelles photographies ainsi qu’une vidéo amateur du mariage de l’artiste avec son ex-compagne – la mère de son fils – à Las Vegas en 2007. En écho aux mots employés par l’officiant lors de cette cérémonie, Stop and kiss again nous encourage à « embrasser à nouveau » la vie et à chérir les moments avec nos proches. Interrogeant les liens intergénérationnels et notre rapport à l’impermanence, le projet partage un récit intime entre fiction et réalité.
Scénographie
Exposée dans les vitrines du Passage des 8, l’installation Stop and kiss again présente une sélection de photographies de différentes époques de la vie familiale et sentimentale de Sébastien Agnetti. Les textes de l’autrice Salomé Kiner accompagnent les images issues de sa publication éponyme.
Une scénographie originale de l’artiste
Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey
En collaboration avec le Passage des 8
Biographie
Sébastien Agnetti est un photographe suisse basé à Vevey. Diplômé de l’école de photographie de Vevey (CEPV) en 1999, il s’installe à Paris en 2004, avant d’ouvrir un premier studio à Lausanne, puis à Vevey à partir de 2017. Spécialisé dans la photographie de portrait et du reportage, il réalise de nombreuses commandes pour la presse nationale et internationale. Ses photos sont publiées notamment dans Le Temps, Libération, Forbes ou The Washington Post. Membre de l’agence de presse 13photos à Zurich, il enseigne à l’ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne.
Stop and kiss again fait l’objet d’une publication éponyme réalisée par l’artiste, en collaboration avec le graphiste Samuel Wolf et l’écrivaine et journaliste Salomé Kiner.
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PETER HAUSER
Sympoiesis
Le terme grec sympoiesis désigne l’idée d’une interaction mutuelle avec le vivant. Pour cette série, Peter Hauser photographie des plantes et des paysages ordinaires avec un appareil analogique, utilisant des films négatifs et des diapositives. L’artiste suisse modifie les images à la main en chambre noire, les soumettant à divers processus physiques. Dans une recherche liée à la lumière et aux matériaux photosensibles, il utilise des techniques variées, telles que le filtrage des couleurs, les expositions multiples, ainsi que l’inversion ou la superposition de films. De ces expérimentations émergent des compositions abstraites dont l’intensité des couleurs apporte une dimension surnaturelle. Ces clichés font allusion aux transformations de notre environnement, générant souvent un sentiment d’inquiétude et de vulnérabilité. Avec cette installation visuelle et sonore, le photographe engage une nouvelle narration, à la fois personnelle et collective liée au changement climatique. Entre beauté et dystopie, Sympoiesis ouvre un espace de contemplation et de réflexion, invitant les visiteur·euse·s à interroger leurs liens avec la nature.
Scénographie
L’installation Sympoiesis est présentée à Indiana, espace culturel consacré aux pratiques expérimentales. Elle se décline en une sélection de photographies couleur de différents formats imprimées à la main, des sculptures en argile et une composition sonore de Peter Hauser, mélangeant synthétiseurs et field recording.
Une scénographie originale de l’artiste
Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey
En collaboration avec Espace Indiana
Biographie
Peter Hauser est un photographe et artiste visuel basé à Zurich. Formé à la Royal Academy of Art à la Haye et diplômé de la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), il expérimente depuis près de vingt ans plusieurs domaines de la photographie, travaillant principalement avec des appareils analogiques et des matériaux sensibles à la lumière. Outre diverses expositions en Suisse et à l'étranger, sont travail est nominé plusieurs fois, notamment pour le Prix Photoforum en 2019 et pour les Prix suisses de design en 2012 et 2016.
Un corps à soi NORA RUPP
Projet d’envergure, Un corps à soi est un travail réalisé par Nora Rupp durant une vingtaine d’années. Spécialement conçue pour la Biennale, l’installation présente une sélection de photographies tirées de la série initiée en 2001. Inspiré notamment par Claude Cahun et Cindy Sherman, ce projet rassemble une palette d’autoportraits créés à différentes périodes de la vie de l’artiste. Par le biais d’un travail minutieux de mise en scène, la photographe représente des femmes issues de divers milieux évoluant dans un espace domestique. Elle se photographie chez elle ou ailleurs et adopte des costumes et accessoires variés pour incarner le quotidien de ses personnages. À travers leurs gestes, leurs postures habilement exagérées ou leurs regards absents, l’artiste met en lumière les mécanismes induits par les normes sociales. Cherchant à déconstruire les stéréotypes et dénoncer les oppressions liées au genre, Un corps à soi questionne les imaginaires collectifs à propos du corps des femmes, de leur place et leurs rôles dans la société. Confrontant les champs de l’espace privé et public, l’œuvre interroge la manière d’exister ou de se construire en fonction du regard des autres.
Scénographie
L’installation Un corps à soi se décline à l’intérieur et à l’extérieur du Café Littéraire. Mettant en scène un panel de personnages féminins, ce projet fait l’objet d’une publication. À l’occasion de la Biennale, Nora Rupp présente également la performance
Histoire de nos corps, proposant un espace pour le partage de vécus de femmes dans une maisonnette qu'elle intitule Un lieu à soi – en référence à l’écrivaine Virginia Woolf.
Une scénographie originale de l'artiste
Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey
En collaboration avec le Café Littéraire et l'association Ekphrasis
Biographie
Nora Rupp est une photographe suisse basée à Lausanne. Diplômée de l’École d’arts appliqués de Vevey (CEPV) en 2003, elle travaille dix ans comme photographe au sein du Musée des Beaux-Arts de Lausanne (Plateforme 10) avant de se consacrer à sa pratique personnelle, devenant photographe et artiste indépendante. Ses projets engagés Un corps à soi et Cabanes des possibles ont été primés au Swiss Press Photo 2022. Son travail fait partie de collections privées et publiques telles que Photo Elysée à Lausanne, FOAC / HEP Vaud et le Musée Historique Lausanne.
MARION ZIVERA
Prompt is my full body
Des androïdes dans des films comme Metropolis (1927) ou Ex Machina (2014) aux assistantes virtuelles Siri et Alexa, en passant par le nouveau concours international Miss IA, les machines à l'apparence genrée et idéalisée foisonnent dans notre société contemporaine. Avec Prompt is my full body, Marion Zivera interroge ces représentations du corps des femmes dans un contexte marqué par le développement exponentiel des technologies numériques. Avec ce projet, l’artiste suisse expérimente pour la première fois la création d’images à partir d'intelligences artificielles. Elle soumet à des IA facilement accessibles des clichés de son propre corps, puis leur demande de fabriquer de nouveaux « autoportraits » fragmentés comprenant différentes poses. Peu performants, ces logiciels gratuits sont incapables de comprendre les particularités de son anatomie. Ces séries de corps étranges et monstrueux contrastent avec les corps stéréotypés habituellement générés par les IA. Prompt is my full body livre un commentaire visuel critique sur la normalisation et l'idéalisation des corps, tout en questionnant la propriété intellectuelle, le statut de l'artiste et son processus créatif.
Scénographie
Au bord du lac, l’installation Prompt is my full body déploie une série d'images générées par intelligences artificielles à partir de clichés du corps de l'artiste Marion Zivera. Ces photographies imprimées sur textile sont présentées à l’extérieur, dans un espace public habituellement dédié à la détente et à la baignade. Comme des toiles d’ombrages, ces étranges compositions s’immiscent dans cet environnement traversé par des corps partiellement dénudés qui se scrutent et s’observent.
Une scénographie originale de l’artiste
Avec le soutien du Service de la culture de la Ville de Vevey
Biographie
Marion Zivera est une artiste pluridisciplinaire fictive créée en 2023 par le collectif ACA, basé à Vevey. Fondé la même année par la photographe Alessia Olivieri, l’artiste Charlotte Olivieri et l’historienne de l’art Audrey Zimmerli, le collectif fusionne les compétences et les passions de chaque membre, qui coexistent et interagissent lors des différentes étapes de la création artistique. Au travers de propositions curatoriales, de travaux photographiques et d'installations artistiques, il vise à mettre en valeur les projets d'artistes femmes de la région.
GRAND PRIX IMAGES VEVEY
2023/2024
Grand Prix Images Vevey
2023/2024
Organisé tous les deux ans et ouvert à des artistes et photographes du monde entier, le Grand Prix Images Vevey est l’un des plus anciens et prestigieux prix de photographie d’Europe. Véritable bourse d’aide à la création, il a la particularité de financer la réalisation d’un nouveau projet plutôt que de récompenser un travail existant. Images Vevey décerne également un Prix du Livre Images Vevey, soutien à un projet éditorial proposant une adéquation intéressante et surprenante entre la forme de la publication et le contenu photographique. De plus, le Jury décerne les mentions Lumière Broncolor et Documentaire Images Vevey ainsi que des prix spéciaux. En 2024, la Bourse Images Vevey Recherche et Développement, avec le soutien de Nestlé, accompagne pour la première fois un projet artistique de grande ampleur en cours d’élaboration. Tous les projets distingués sont présentés l’année suivante dans le cadre de la Biennale Images Vevey.
Le jury 2023/2024
Le photographe britannique PAUL GRAHAM (N°17) a assuré la présidence du jury composé des expert·e·s internationaux·ales suivant·e·s :
QUENTIN BAJAC
Directeur, Jeu de Paume (FR)
PATRICK FREY
Éditeur, Edition Patrick Frey (CH)
FIONA ROGERS Conservatrice, V&A Parasol Foundation Women in Photography (GB)
KATHRIN SCHÖNEGG
Co-programmatrice et curatrice, C/O Berlin (DE)
Projets lauréats du Grand Prix Images Vevey
2023/2024
Le Grand Prix Images Vevey 2023/2024 a été décerné à :
Sasha Kurmaz (UA) pour Red Horse (N°26)
Le Prix du Livre Images Vevey 2023/2024 a été décerné à :
Debsuddha (IN) pour Crossroads (N°10)
Le Jury a également primé les projets des artistes suivant·e·s :
Lisa Barnard (GB)
Mention Documentaire Images Vevey pour YOLO (N°02)
Anna Galí (ES)
Prix spécial du Jury du Prix du Livre pour Time on Quaaludes and Red Wine (N°13)
Weronika Gęsicka (PL)
Mention Lumière Broncolor pour son projet Encyclopædia (N°15)
Vuyo Mabheka (ZA)
Prix spécial du Jury pour Popihuise (N°31)
La Bourse Images Vevey Recherche et Développement, avec le soutien de Nestlé, a été décernée à :
Oliver Frank Chanarin (GB) pour A Perfect Sentence (N°07)
L ’APPARTEMEN T
ESPACE IMAGES VEVEY
L’Appartement – Espace Images Vevey
L’Appartement – Espace Images Vevey est la vitrine permanente des activités de Images Vevey. Depuis septembre 2021, cet espace d’art accueille une quinzaine de projets d’artistes et d’expositions par an. Il fait le lien entre deux éditions de la Biennale Images Vevey et contribue à faire vivre le label « Vevey ville d’images » durant toute l’année. Situé au cœur de la gare de Vevey, L’Appartement – Espace Images Vevey prend place dans les anciens logements des cheminots, tirant ainsi son appellation de cet héritage historique et domestique. Sa particularité réside dans l’affectation de chaque pièce à un format d’exposition spécifique. En conservant l’aspect original de l’espace et en transformant sa fonction première, Images Vevey offre une expérience de visite aussi étonnante que conviviale. Sur internet, une série de visites virtuelles des diverses sessions d’expositions permettent de prolonger l’expérience physique. Ce lieu insolite propose au sein de sa librairie-boutique une large sélection de livres d’art, de publications éditées par Images Vevey ainsi que sa fameuse bagagerie. À l’occasion de la neuvième édition de la Biennale Images Vevey, cet espace unique en Suisse accueille une nouvelle session d’expositions du 7 septembre au 3 novembre 2024, avec des installations réalisées spécifiquement pour les différentes pièces :
LES CHAMBRES
Une exposition monographique
Zosia Promińska (N°40)
LE SALON
Un livre d’artiste
Jack Latham (N°27)
LE CINÉMA
Une vidéo d’artiste
Amandine Kuhlmann (N°25)
LE COULOIR
Une exposition pour enfants
Tamara Janes & Natalia Funariu (N°21)
ÉDITIONS IMAGES VEVEY
Debsuddha
Debsuddha
Les Éditions Images Vevey constituent l’un des quatre pôles d’activités de Images Vevey. Images Vevey a largement étendu ses activités éditoriales en mettant en place diverses collaborations avec des maisons d’édition spécialisées en photographie et en travaillant conjointement avec des artistes en vue d’une publication éditée par ses soins. Les Éditions Images Vevey se positionnent comme un véritable soutien à des projets éditoriaux innovants, en particulier avec la création du Prix du Livre Images Vevey. Depuis le début de ses activités, Images Vevey a publié, coédité et participé à la publication d'une trentaine d’ouvrages. En 2023 et 2024, les Éditions Images Vevey ont réalisé neuf publications en collaboration avec des artistes lié·e·s à la Biennale de cette année ou présenté·e·s dans le cadre d’éditions précédentes ou d’expositions à L’Appartement – Espace Images Vevey.
PUBLICATIONS 2024
Crossroads
Debsuddha (N°10)
Éditions Images Vevey
Prix du Livre Images Vevey 2023/2024
Time on Quaaludes and Red Wine
Anna Galí (N°13)
Éditions Images Vevey
Prix spécial du Jury du Prix du Livre Images Vevey 2023/2024
Gong Co.
Christian Patterson
Éditions Images Vevey et TBW Books
Grand Prix Images Vevey 2015/2016
Prove Your Love
Jenny Rova (N°42)
Éditions Images Vevey
Projet exposé à la Biennale Images Vevey 2024
Biennale
Images Vevey 2024
Catalogue des projets
PUBLICATIONS 2023
Escapism
Roger Eberhard
Éditions Images Vevey
Each Poison, A Pillow
Stefanie Moshammer
Mention Lumière Broncolor
Images Vevey 2021/2022
CO-PUBLICATIONS 2023
Beggar’s Honey
Jack Latham (N°27)
Éditions Images Vevey et Here Press
Mention Reportage Grand Prix
Images Vevey 2019/2020
Dark Waters
Kristine Potter
Éditions Images Vevey, Aperture (New York) et The Momentary (Bentonville)
Grand Prix Images Vevey 2019/2020
Booklette = Books + Raclette
Créée en 2022 par Images Vevey, la Booklette – jeu de mots entre books et raclette – est une foire annuelle réunissant des éditeur·rice·s de livres photographiques suisses et internationaux·ales. Organisé depuis 2023 en collaboration avec Photo Elysée, ce rendez-vous a lieu en septembre les années paires à Vevey, durant la Biennale Images Vevey, et les années impaires à Lausanne.
Entre événement éditorial et moment convivial, la Booklette accueille une vingtaine de maisons d'édition et des photographes en signature et propose plusieurs conférences thématiques.
Le 14 et 15 septembre 2024 à Vevey, la Booklette présente notamment les nouvelles publications des Éditions Images Vevey aux côtés de conversations, tables rondes et performances, ainsi que le meilleur du fromage à raclette suisse.
PAUL GRAHAM by IMAGES VEVEY
TIMES SQUARE NEW YORK
La Biennale Images Vevey a vu grand pour lancer sa 9e édition en présentant une installation qui lui ressemble : monumentale, en plein air et réalisée sur mesure avec le photographe Paul Graham pour Times Square, l'un des quartiers les plus célèbres et les plus animés au monde.
Reconnue internationalement pour ses installations photographiques site-specific, Images Vevey a choisi d’utiliser certains écrans publicitaires géants à Times Square, en plein cœur de Manhattan, pour en faire une installation artistique le temps d’une semaine, dès le 13 mai 2024, en étroite collaboration avec Suisse Tourisme et Montreux-Vevey Tourisme.
En plaçant la série Sightless du photographe britannique Paul Graham (N°17) à Times Square, Images Vevey met en évidence l’une de ses marques de fabrique : l’adéquation entre l’œuvre et le lieu.
Réalisée il y a vingt ans sur la 42e Rue, à proximité directe de ce quartier emblématique de New York, la série Sightless présente des portraits de passant·e·s aux yeux fermés, absorbé·e·s par leurs pensées, bien avant que les smartphones n’accaparent toute l’attention.
Images Vevey a saisi cette opportunité pour replacer ces citadin·e·s dans leur contexte d’origine. Durant une semaine, deux fois par heure, les écrans géants ont fait défiler ces photographies d’habitant·e·s new-yorkais·es du début des années 2000 au cœur de la ville et de sa frénésie actuelle. Dans un jeu d’échelle, Images Vevey déconnecte ces passant·e·s en les présentant dans l’espace public de Vevey à l’occasion de la Biennale en septembre (N°17).
Commissariat : Stefano Stoll et Images Vevey
UNE BIENNALE QUI A L’ART DE TISSER DES LIENS
Yvan Luccarini, Syndic de Vevey
Président de la Fondation Vevey ville d’images
Images Vevey nous invite à porter un regard aussi acéré qu’artistique sur notre époque. En choisissant d’articuler cette nouvelle édition autour du thème (dis)connected, ou (dé)connecté en français, la Biennale propose une réflexion en grand format sur le temps présent, instant charnière entre passé et avenir, nostalgie d’un avant-hier parfois idéalisé et inquiétude ou espoir d’un lendemain avec les progrès fulgurants des technologies. On le constate tous les jours : le digital règne sur notre société tandis que notre quotidien est rythmé par un géant numérique à l’appétit sans limite.
Alors que les machines font la promesse de nous rapprocher et de nous connecter via des outils toujours plus performants, le sentiment de cohabiter dans une multitude de bulles technologiques se fait pourtant de plus en plus prégnant. Plus de liens… mais moins d’humain ?
L’humain, c’est justement ce qui caractérise Images Vevey depuis 2008 ; à travers les projets mis en scène cette année bien sûr, mais aussi grâce aux nombreux ponts que la Biennale établit avec la ville et toutes celles et ceux qui y vivent ou y travaillent, contribuant ainsi pleinement à son rayonnement économique, artistique ou associatif. Transformée en vaste musée gratuit à ciel ouvert, Vevey célèbre avec éclat ce label de « ville d’images », cultivé tout au long de l’année, sur les rives du Léman ou bien plus loin. Images Vevey s’affiche en grand à Times Square comme sur la place de la Gare veveysanne ; la Biennale séduit des photographes internationaux·ales prestigieux·ses comme la population locale, ravie de redécouvrir notre commune à travers des lieux bien connus ou beaucoup plus insolites.
Images Vevey fédère, à l’international comme à Vevey, et cela réjouit particulièrement la Municipalité qui a fait du vivre-ensemble l’une des lignes directrices de son programme de législature. En tant que Syndic et Président du Conseil de la Fondation Vevey ville d’images, je suis heureux et fier d’accueillir une manifestation orchestrée avec talent par l’équipe d’organisation et les artistes sélectionné·e·s, et soutenue par ses nombreux partenaires ainsi que par les services communaux. Je tiens à les remercier toutes et tous chaleureusement, tout comme j’exprime ma profonde reconnaissance aux membres du Conseil de fondation, aux bénévoles et à la population qui accepte de « prêter » sa ville à la Biennale le temps d’un mois, et contribue ainsi à tisser et renforcer ces liens dont notre société a tant besoin.
IMAGES VEVEY
Reconnue d’utilité publique, la Fondation Vevey ville d’images contribue à la promotion et au développement de la région dans le domaine des arts visuels, à travers la valorisation du label « Vevey ville d’images ». Les Autorités politiques ont créé ce concept de marketing urbain dans les années 1990 pour mettre en lumière le nombre important d’entreprises et d’institutions liées à l’image et à la communication visuelle qui œuvrent sur la Riviera vaudoise.
Afin d’accomplir ses missions, la Fondation compte quatre activités principales, qu’elle finance et développe sur une période de deux ans : la Biennale Images Vevey, le Grand Prix Images Vevey, L’Appartement – Espace Images Vevey et les Éditions Images Vevey. La Fondation Vevey ville d’images regroupe l’ensemble de ses activités opérationnelles sous la marque Images Vevey. Cette identité ancre fortement les racines veveysannes d’un écosystème artistique qui est au service du développement économique touristique et culturel de la Riviera vaudoise et qui rayonne toujours plus au niveau national et international.
Conseil de la Fondation
Vevey ville d’images
Président
Yvan Luccarini
Vice-président
René Ciocca
Trésorier
Alain Siegrist
Directeur
Stefano Stoll
Secrétaire général
Raphaël Biollay
Membres du conseil
Staffan Ahrenberg
Sabine Carruzzo
Henry Leutwyler
Luc Meier
Alexandra Melchior
Jörg Meyer
Dominique Radrizzani
Cécile Maud Tirelli
Le Club des Ami·e·s d’Images
Réuni·e·s en association, les membres du Club des Ami·e·s d'Images soutiennent financièrement les activités de Images
Vevey, en particulier le développement des Éditions Images Vevey et le Prix du Livre Images Vevey 2023/2024, attribué cette édition à Debsuddha pour son ouvrage Crossroads (N°10).
Président
Jay Gauer
Trésorier
Adrien Gutowski
Secrétaire
Béatrice
Vuille-Willemetz
Membre du comité
Kristina
De Lucia Vucurovic
Membres
Staffan Ahrenberg
Philippe Beck
Simon Benhamou
Jean Bodivit
Jean-Maurice Bonzon
Giordano Coletti
Jérôme De Meyer
Rodrigo De Sousa
François Goumaz
Geoffroy Guilbert
Christian Hennard
David Lizzola
Romain Lorenceau
Pascal Meyer
Philippe Meylan
Alicia Onstad
Marc Posso
Aude Pugin
Jacques Richter
Delphine Rivier
Rudolph Schiesser
Ludovic Tirelli
Sao-Nam Tran
Raffaël Vonovier
Gina Whitehead-Girona
Images Vevey Organisation
Membres de l’organisation de l’édition 2024 de la Biennale Images Vevey
Direction
Stefano Stoll
Secrétariat général
Raphaël Biollay
Commissariat
Stefano Stoll
Raphaël Biollay
Groupe de programmation et scénographie
Stefano Stoll
Raphaël Biollay
Tamara
Jenny-Devrient
Recherchistes
Tamarine Schreiber
Austeja Cepauskaite
Administration
Yulia Fernandes
Production
Raphaël Biollay
Tamara
Jenny-Devrient
Communication
Sofia Papaefthymiou
Communication
digitale et multimédia
Jessica Trost
Presse et éditions
Amandine Marchand
Rédaction
Bérénice Savoy
Exploitation
Francesco Pennacchio
Laura Laucella
Signalétique
Laura Laucella
Francesco Pennacchio
Médiation culturelle
Pauline Huillet
Hospitalité
Priscille Matthey
Chargée de projets
production/ scénographie
Tamarine Schreiber
Assistantes production / scénographie
Tessa Kooijman
Laura Laucella
Assistante
exploitation
Marie-Alexine Belot
Assistantes médiation
Violette Marbacher
Flavia Vuagniaux
Stagiaire
communication
Wren Cellier
Stagiaire hospitalité
Jessica Momorie
Vernissage
Guillaume Favrod
Aurore de Saint Fraud
Catering
Rachel Vez
Yohana Gebrat
Librairie et boutique
Marina Vazquez
Régie technique
Antoine Cochain
Technique et atelier
Arash Ashrafzadhniek
Équipe technique
Hélia Aluai
David Baeriswyl
Mario Bilella
Odile Boche
Grégoire Bolay
Stéphanie Bonnard
Amandine Bras
Johann Broquet
Isabelle Charly
Arthur Cherix (stage)
Alex Chételat
Clémence Delarbre
Félix Depautex
Maya Dinis Golay (stage)
Simon Dougoud
Alexis Doussaint
Manuel Ernst
Etienne Esnault
Guillaume Galland
Facundo Gastaldi
Tanguy Ghesquiere
Alexandre Goux
Gwenaël Grossfeld
Margot Kolly
Tessa Kooijman
Jérôme Lagger
Matthieu Lecomte
Jimmy Levet
Catherine Lopez
Ella Magnin
Thaïs Magnin
Jamie Mailer
Diego Maraboli
Chloé Moulin
Margaux Nessi
Alex Nguyen
Cécile Peillon
Françoise Perronno
Temaï Raudales
Xavier Ressegand
Szablocs Sági
Maud Soudain
Lucia Sulliger
Elyseu Ukivana
Diasinua
Civilistes
Guillaume Dubois
Yoann Provenzano
PRESTATAIRES
Graphisme
Atelier CIAO
Nicolas Polli
Alice Moor (stage)
Attachées de presse France
Catherine et Prune
Philippot
Agence de presse germanophone
Schmid, Pelli und Partner AG
Traduction
Janet Jent
Mediamixtre,
Karin Leoni
Christopher Farley
Production graphique, chromie et photogravure
BBH Solutions visuelles
Documentation photographique et vidéo
Kim Chanel
Margaux Corda
Emilien Itim
Remerciements et Courtesy par projet
Toutes les courtesy sont auprès des artistes, sauf mention particulière.
� Farah Al Qasimi
Courtesy de l'artiste et The Third Line, Dubaï
The exhibition was curated by Kathrin Schönegg. Produced by C/O Berlin Foundation.
With the support of K.S Fischer Stiftung
Remerciements : Kathrin Schönegg, C/O Berlin Foundation, Stephan Erfurt, Carolin Bollig, Sophia Greiff, Nevena Dzamonja, Karin Hänsler, K.S. Fischer Stiftung, Laurent Chuard, Léo Chuard
� Lisa Barnard
Remerciements : Jack Lander, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey
� Beni Bischof
Courtesy Collection privée Remerciements : Nadine Ammann, Jean-Philippe Heim, Gaby et Stephan Senn, Patricia Frangioni, Antoine Laffely
� Madison Bycroft Waterlogue. Four to the Floor, 2024, vidéo à quatre canaux, 4K, couleur, son, boucle de 24:26 minutes. Son, musique : Louise BSX
Image : Joel White Avec les performances de Ife Day, Léo Landon Barret, Aez Pinay, Madison Bycroft et Ash
Courtesy de l'artiste et SISSI Club
Joystick
Camera: Joel White and Cécile Gauclère
Make up for Above and Side by Leo Landon Barret
Songs Remixed by: Above: Robin Rutenberg ; Below: Louise BSX ; Side: Camille Brêteau ; Front: Guy Ronen ; Back: Natalia Sorzano ; Elsewhere V1 Karin Iturralde Nurnberg ; Elsewhere V2 Robin Snow ; Nowhere: Yinzk Courtesy de l'artiste
Remerciements : Luc Meier et toute l'équipe de La Becque | Résidence d'artistes et son Conseil de Fondation
� Sarah Carp
Remerciement : Pierre Starobinski
� Edson Chagas
Courtesy de l'artiste et Apalazzo Gallery, Brescia ; Stevenson Gallery, Johannesburg, Cape Town, South Africa, Amsterdam, Netherlands Remerciements : Roger Eberhard, la Municipalité et les services de la Ville de La Tour-de-Peilz
� Oliver Frank Chanarin
Courtesy de l’artiste
A Perfect Sentence by Oliver Frank Chanarin is commissioned, curated and produced by Forma in
collaboration with eight UK organisations. Partnering to co-commission and co-produce A Perfect Sentence across the UK are: Artes Mundi, Cardiff; KARST, Plymouth; Guildhall Art Gallery, City of London Corporation; Norfolk Museums Service (Norwich Castle Museum and Art Gallery, Norwich, and Time and Tide Museum, Great Yarmouth); originalprojects, Great Yarmouth; QUAD, FORMAT International Photography festival and Derby Museums, Derby; and Wolverhampton Art Gallery, Wolverhampton. Commissioned in association with Images Vevey and Amgueddfa Cymru –Museum Wales. A Perfect Sentence has been supported by Arts Council England, Art Fund and Outset Contemporary Art Fund. In addition, National Lottery through Arts Council Wales, Kick The Dust and the City of London Corporation’s Inspiring London Through Culture grants programme have supported the productions in Wales, Great Yarmouth and London respectively. Remerciements : Forma, Chris Rawcliffe, Antonia Shaw, Jenny O'Neill, Tom Cecil, Ruairi Glynn, Nestlé, René Ciocca
Alexandrova, Rahel Lupin, Flurina Rothenberger, Nathalie Chaix et l’équipe du Musée Jenisch Vevey
� Tony Dočekal
Remerciements : Jim Casper, Lens Culture, Nadine Ammann, Patricia Frangioni, Jean-Philippe Heim
� Benjamin Freedman
Courtesy de l’artiste et ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Remerciements : ECAL, Alexis Georgacopoulos, Milo Keller, la Municipalité et les services de la Ville de La Tour-de-Peilz, Selim Krichane et l'équipe du Musée Suisse du Jeu
� Anna Galí
Remerciements : Nicolas Polli, Ufuk Sahin, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey
Remerciements : Atelier Gursky, Annette Völker, Urs Stahel, Banque Cantonale Vaudoise, Bernard Fibicher et l'équipe du projet Regarder le glacier s'en aller
� Sabine Hess & Nicolas Polli
Remerciements : Luc Meier et l'équipe de La Becque | Résidence d'artistes, Verzasca Foto Festival, Alfio Tommasini, Nestlé, Mark Schneider, Nina Caren Kruchten, Laura Schauder
Remerciements : Office Candida Höfer, Herbert Burkert, La Bottolière
� Tamara Janes & Natalia Funariu
Remerciements : Nathalie Herschdorfer et l'équipe de Photo Elysée
� Vincent Jendly
Remerciements : ABVL | Association des amis des bateaux à vapeur du Léman, Maurice Decoppet, CGN SA Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman, Caroline Dayen, Benoît Gaillard, Pierre Imhof, Nuria Gorrite, Nestlé, Mark Schneider, Nina Caren Kruchten, Gérard Baumann, René Ciocca, Laura Schauder, Charles Pictet, Sophie Reymond, Pippo
� Kaya & Blank
Remerciements : Urs Stahel, Sabine Carruzzo, Nicolas Gehrig, la Confrérie des Vignerons, Christian Hennard et l'équipe des Jardins de la Confrérie
� Amandine Kuhlmann
Courtesy de l’artiste et ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Remerciements : Alexandre Edelmann, Claudia Schor, Félix Baumann, Oksana Ogiienko, Monica Mulder et le Museum de Fondatie, artlink, Anastasia
Alexandrova, Rahel Lupin, Flurina Rothenberger, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey
� Jack Latham
Remerciements : Sofia Krysiak, Ben Weaver, Keith Cullen, Stanley Thomas Johnson Foundation
� Jung Lee
Courtesy Christophe Guye Galerie
Remerciements : Energiapro SA, Philippe Petitpierre, Nicole Müller, Emilie Simon, Karine Koodun, Christophe Guye
� Henry Leutwyler
Courtesy de Henry Leutwyler et The Halsman Archive
Remerciements : Irene Halsman, Oliver Halsman Rosenberg, Gerhard Steidl, Luc Debraine, Pauline Martin et l'équipe du Musée suisse de l'appareil photographique, Richard Baranyai, TJ Huff, Chris Gautschi, Roger Emmenegger, Gaëlle Degallaix, Jonas Durtschi, Fabio Monte, Bertrand Tappy, Pascal Meyer
� Phyllis Ma
Remerciements : Mission Mycelium, Alexander Winter, Christopher Winter
� Vuyo Mabheka
Courtesy AFRONOVA GALLERY
Remerciements : Emilie Demon, Nathalie Chaix et l'équipe du Musée Jenisch Vevey
� Romain Mader
Remerciements : Meryl Moser et l'équipe de Cinérive SA
� Christian Marclay
Courtesy White Cube Gallery / Collection de l'artiste
Remerciements : Philippe Wojtowicz, Meryl Moser et l'équipe de Cinérive SA, Luis Marinho
Remerciements : Mirjam Varadinis, Kunsthaus Zürich, Ann Demeester, Philippe Büttner, Karin Marti, Brian Mahrer, Matthias Brunner, Linde Gas Schweiz AG, Cesare Trentin
� Daido Moriyama
Courtesy de Akio Nagasawa Gallery
Remerciements : Akio Nagasawa, Gaia Menegoni, Thyago Nogueira, Nathalie Herschdorfer, Photo Elysée, Patrick Gyger, Plateforme 10, Gustav Stenbolt, Jay Gauer et toute l'équipe de l'Hôtel des Trois Couronnes
Like a Dream, 2024, canal unique, HD, couleur, son, 1920 x 1080, 74 minutes. Réalisation, production, scénario, montage, son : Marianna Rothen
Mixage : Josh Druckman
Remerciements : Roger Eberhard, Gustav Stenbolt, Jay Gauer et toute l'équipe de l'Hôtel des Trois Couronnes
� Jenny Rova
Remerciements : Mariza et Sébastien Durgnat, Roger Eberhard, Nicolas Polli, Ufuk Sahin
� Alessandra Sanguinetti
Courtesy de l'artiste et Magnum Photos
Remerciements : Fondation
Henri Cartier-Bresson, Clément Chéroux, Pierre Leyrat, Lauriane Hervieux, Loïc Collomb, Mariza et Sébastien Durgnat
� Katja Stuke
Remerciement : Oliver Sieber
�
Tara L. C. Sood
Remerciements : Azu Nwagbogu, Fanny Abbott et l'équipe du Musée
Historique Vevey, Sabine Carruzzo, Nicolas Gehrig et la Confrérie des Vignerons
� Guanyu Xu
Courtesy de l'artiste et Galerie du Monde, Hong Kong ; Gaotai Gallery, Urumqi ; Yancey Richardson Gallery, New York
Remerciements : ECAL/ Ecole cantonale d’art de Lausanne, Alexis Georgacopoulos, Roger Eberhard, Camille Blin
� Sébastien Agnetti
Remerciements : Anne Golaz, Salomé Kiner, Samuel Wolf, Passage des 8, Service de la culture de la Ville de Vevey
� Peter Hauser
Remerciements : Espace Indiana, Service de la culture de la Ville de Vevey
� Nora Rupp
Remerciements : Association Ekphrasis, Camille Weiss, Café Littéraire, Jonas Meylan, Clotilde Wuthrich, Ana Rodriguez, Service de la culture de la Ville de Vevey
� Marion Zivera
Remerciement: Service de la culture de la Ville de Vevey
Le commissariat et les scénographies des expositions intérieures et des installations extérieures sont le fait du groupe de programmation Images Vevey, sous la direction de Stefano Stoll (sauf mention spécifique).
Remerciements
En plus des mentions faites pour chaque projet, nous souhaitons encore remercier les personnes suivantes qui, chacune à leur manière, ont été précieuses dans la mise en œuvre de cette édition, ainsi que les membres du Jury du Grand Prix Images Vevey 2023/2024, les membres du Conseil de la Fondation Vevey ville d'images, la Municipalité de Vevey et les membres du Conseil communal, les Chef·fe·s de services de l'Administration communale et leurs collaborateur·rice·s, notre équipe technique et notre staff d'accueil et d'exploitation.
Fanny Abbott
Alejandro Acin
Josephine Affolter
Anastasia Alexandrova
Mathias Altamirano
Lloyd Arrigoni
Mylène Badoux
Claude Baechtold
Sarah Bah
Simon Baker
Julien Ballestraz
Laurent Ballif
Gérard Baumann
Frédérique Beauvois
Caroline Beglinger Fedorova
Alia Bengana
Simon Benhamou
Alain Berset
Nathalie Bijenga
Philippe Bischof
Christophe Blaser
Jean-Louis
Bolomey-Kaniewski
Vincent Bonvin
Annette Borla Boss
José Botet
Fouad Bouchoucha
Pierre Bourquard
Marie-France Bras
Cathérine Briday
Jacques Bron
Nicolas Brunner
Yan Buchs
Paul Bulcke
Stanislas Burki
Franz Bussmann
Reto Bussmann
Morgane Cachin
Sasha Camperio
Pedro Carmona de Arcos
Emilie Cassinadri
Ascanio Cecco
Federica Cerbarano
Bruno Ceschel
Franco Cetrangolo
Véronique Chaignat
Yves Chalut
Lewis Chaplin
Eliane Chappuis
Grégoire Chappuis
Clément Chéroux
Rahel Christen
Caroline Chuard
Laurent Chuard
Léo Chuard
Gaëtan Cogliati
Roselyne Collomb
Nathalie Compondu
Yves Cornaro
Frédéric Cornevaux
Sandra Ciric
Sophie Cramatte
Sergio Da Costa
Bernard Daniel
Luc Debraine
Aurélie De Lanlay
Yan Delacombaz
Anne et Michel Devrient
Joana Duarte
Anne-Laure Dumas
Nicolas Duplaix
Mariza et Sébastien Durgnat
Alexandre Edelmann
Roger Emmenegger
Julie Enckell Julliard
Lucas Erin
Maxime Estoppey
William Ewing
Claire Faller
Catherine Fattebert
Manon Fawer
Jean-Paul Felley
Manuel Fernandes
Bernard Fibischer
Yves Gaillard
Serge Gard
Stéphanie Gardaz
Soatiana Gauer
Déborah Gavin
Alain Gehrig
Florian Genevey
Alexis Georgacopoulos
Anthony Gerber
Nicolas Gerber
Mathias Gerst
Arnaud Gervaix
Lorette Gervaix
Anne Giavina
Nathalie Gingras Fleuti
Johny Glauser
Filippo Gonteri
Nuria Gorrite
Valentin Grosjean
Amélie Guignard
David Guignet
Nicolas Gyger
Patrick Gyger
Grégoire Halter
Aurélien Haslebacher
Chely Hauert
Nina Hauri
Jean-Philippe Heim
Philippe Heim
Laurence Henny
Nathalie Herschdorfer
Jacques Hertel
Jakob Hlasek
Eric Hunziker
Léa Hunziker
Andreas Husi
Vincent Imhof
Patricia Ith
Stéphanie Jacot-Descombes
Félix Janvier
Mathieu Jaton
Gaétane Jenny
Mathias Jenny
Romane Jenny
Nicolas Jolly
Cyril Jost
Manuel Jutzeler
Milo Keller
Sam Keller
Pascal Kiener
Natalie et Simon Kirkham
Karine Koodun
Grzegorz Kosmala
Zoran Kosutov
Alexander et Yulia Kozyrev
Nina Kruchten
Jerome Lacourrege
Antoine Laffely
Françoise Lambert
Brian Paul Lamotte
Pierre Landolt
Nicolas Lauper
Guillaume Le Cunff
Elina Leimgruber
Sylvie L’Hoste
Martin Lötscher
Rahel Lupin
Urs Lüscher
Chloé Luthier
Yannick Luthy
Christian Lutz
Julie Manau
Christian Marchand
Léonard Maret
François Margot
Sophie Marques
Leslie A. Martin
Pauline Martin
Lou Matthey
Patrice Matthey
Estelle Mayer
Alexandre Medley
Christoph Meier
Luc Meier
Daniel Meister
Laurence Meyer de Stadelhofen
Adeline Mézin-Le Flock
Vera Michalski-Hoffmann
Serge Michel
Angelo Miele
Nicole Minder
Christophe Ming
Pierre-Yves Mingard
Geneviève Monney
Laurence Moriggi
Meryl Moser
Ann-Outram Mott
Nicole Muller
Caroline Nicod
Arnaud Nicolay
Guy Nicollier
Martin Nydegger
Alessia Olivieri
Avni Orllati
Danaé Panchaud
Lucien Panchaud
Vangelis Papaefhymiou
Romain Pasche
Sandra Pasquier
Marianne Payoux
Kevin Pereira Negri
Anna Perrier
Diana Pétament Martinez
Luc Peter
Philippe Petitpierre
Benjamin Petrzilka
Charles Pictet
Jean-Baptiste Piemontesi
Esther Pilet
Cécile Poimboeuf Koizumi
Stéphane Pommaz
Luisa Prado
Vito Rao
Sophie Reymond
Vincent Richard
Yvan Rivier
Jean-Marc Roethlisberger
Brigitte Romanens-Deville
Zélie Rosemonde
Colette Rossier
Cécile Roten
Flurina Rothenberger
Samuel Rouge
Viviane Rychner Raouf
Andreas Ryser
Laura Sackett
Ufuk Sahin
Laura Schauder
Bernard Schmid
Mark Schneider
Christoph Schütz
Manuel Sigrist
Muriel Siksou
Emilie Simon
Pamela Springmann
Urs Stahel
Pierre Starobinski
Jérémy Steffen
Juri Steiner
Gustav Stenbolt
Samira Steriti
Cesare Stoll
Giovanna et Ueli Stoll
Lorenzo Stoll
Una Stoll
Christoph Sturny
Joséphine Sturny
Lily-May Sturny
Laurent Sutter
Fabienne Sypowski
Alfio Tommasini
Veronica Tracchia
Blaise Triponez
Marina Vachnadze
Fabien Vallérian
Frédéric Vallotton
Kathleen Vitor
Rocco Volpe
Céline Wagen Destraz
Jonathan Waser
Eloïse Weiss Dubray
Jennifer Wheeler
Christoph Wiesner
Nadine Wietlisbach
Alexander Winter
Christopher Winter
Stéphane Winter
Philippe Wojtowicz
Corinne Wuethrich
Partenaires principaux
Partenaires officiels
Fournisseurs officiels
Partenaires médias
Partenaires institutionnels
Partenaires médiation culturelle
Partenaires logistiques & événementiels
Partenaires artistiques & concours
Avec le soutien de : Datatype SA, Carvelo eCargo Bike Sharing, Chalut Green Service SA, Henniez SA, Chubb Sicli
Les images suivantes sont des photomontages: installations d'Andreas Gursky (p.140), de Candida Höfer (p.148), de Vincent Jendly (p.156), et de Daido Moriyama (p.232)
ISBN : 978-2-940624-29-4
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IA
Peut contenir des traces d'IA
Intelligence artificielle (IA) : Système ou logiciel capable de simuler certaines tâches humaines, telles que la perception visuelle, la reconnaissance de la parole, la prise de décision et la traduction. En photographie et en art, l'IA peut être utilisée pour retoucher des images, générer des œuvres ou optimiser des processus créatifs. (N°02, 08, 09, 12, 15, 21, 25, 35, 36, 37, 41, 50)
LiDAR (Light Detection and Ranging, détection et positionnement par lumière) : Technologie de télédétection qui utilise des faisceaux de lumière laser pour mesurer les distances et créer des représentations 3D précises d’une surface et d’objets. Proche du radar, elle fonctionne par l’émission d’impulsions lumineuses laser et non d’ondes radio. (N°02)
Machine learning (ML, apprentissage automatique) : Branche de l’IA développe des systèmes capables d'apprendre et de s’améliorer à partir d’un grand nombre de données fournies pour l’entraîner. En photographie, elle peut être utilisée pour améliorer la qualité de l'image, identifier des éléments ou générer automatiquement du contenu visuel. (N°02)
Midjourney : Programme d’IA spécialisé dans la génération d'images. Disponible depuis 2022, ce programme hyper performant permet aux utilisateur·rice·s de créer des visuels à partir de descriptions textuelles (prompts), offrant un nouveau moyen pour
les artistes et photographes de matérialiser leurs idées. (N°8)
Prompt : Directive ou série d'instructions fournies à un système informatique ou à un modèle d’IA pour obtenir une réponse ou effectuer une tâche spécifique. Dans le cadre des modèles de langage comme GPT (Generative Pre-trained Transformer, transformeur génératif pré-entraîné), un prompt est une entrée textuelle qui oriente l’IA pour générer une réponse pertinente. (N°08, 09, 21, 34, 50)
Réalité virtuelle (Virtual reality, abrégé VR) : Simulation numérique d'environnements, générés par ordinateur, dans lesquels les utilisateur·rice·s peuvent interagir grâce à des dispositifs spéciaux, comme des casques de réalité virtuelle. Elle s’oppose à la réalité augmentée, technologie qui superpose éléments numériques à l’environnement réel des utilisateur·rice·s. En photographie et en art, la réalité virtuelle permet de créer des expositions virtuelles où les visiteur·euse·s peuvent explorer des œuvres d'art de manière immersive. (N°21, 34)
You Only Look Once (YOLO) : Modèle de machine learning performant de détection d'objets en temps réel qui est particulièrement célèbre dans le domaine de la vision par ordinateur. Développé initialement en 2015 aux États-Unis, YOLO se distingue par sa capacité à détecter et à classifier des objets dans une image entière en une seule fois, le rendant extrêmement rapide et efficace. Son appellation est un clin d’œil à l’expression « You Only Live Once ». (N°02)