9782215132226 les plus beaux contes illustrés d'andersen

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d’Andersen LES GRANDS CLASSIQUES

DE MON ENFANCE

Fleurus


Titre original : Le più belle fiabe illustrate di Andersen © 2015, Edizioni EL S.r.l., Trieste Italy Dans la même collection : Les plus beaux contes illustrés pour s’endormir Les plus beaux contes illustrés traditionnels Les plus beaux contes illustrés de princesses

Fleurus Illustrations de couverture : Thierry Manès Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition : Anna Guével, assistée d’Estelle Paoli Direction artistique : Élisabeth Hébert Mise en pages : Jean-François Patarin Direction de la fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Marie Guibert © Fleurus, Paris, 2016, pour l’ensemble de l’ouvrage. ISBN : 978-2-2151-3222-6 MDS : 652537 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. » New material only REG. NO. QC-007309 Content : Polyurethane Foam

Matériaux neufs seulement N° de permis : QC-007309 Contenu : Mousse de polyuréthane

N° d’édition : 16218 Achevé d’imprimer en juillet 2016 par Toppan Leefung, en Chine Dépôt légal : octobre 2016


Les plus beaux

contes illustrés

d’Andersen racontés par

Roberto Piumini et Stefano Bordiglioni traduits de l’italien par

Maya Morando

Fleurus



Roberto Piumini raconte

Le Vilain Petit Canard

Illustrations de Barbara Nascimbeni


Par un matin d’été, une cane couvait ses œufs. Il y en avait sept, et ils étaient sur le point d’éclore. Elle remarqua alors quelque chose d’inhabituel : un huitième œuf, un peu plus gros que les autres. Comment était-il arrivé là ? « Je n’ai pas le temps de réfléchir à cette question », se dit la cane, et elle se remit à couver. Sept des œufs firent leur éclosion, mais pas le plus gros. « Je le couverai plus longtemps, se dit la cane. Les œufs ne sont pas tous les mêmes  ! »



Pendant que les sept canetons, tout doux et mignons, trottinaient autour d’elle, la cane couva encore un jour. Le huitième œuf fit enfin son éclosion et il en sortit un gros caneton, gris et laid. « Tu n’es pas beau, lui dit-elle. Mais tu as des pattes robustes. Tu seras un bon nageur  ! » Les sept canetons trottinaient le plus loin possible du nouveau-né et les animaux qui passaient près du nid disaient à la mère : « Tu en as eu sept jolis, et un vilain ! » Maman cane ne les écoutait pas et veillait sur le dernier.



Le lendemain, les sept se mirent à l’eau et glissèrent à la queue leu leu sur l’étang en direction de la ferme. Le vilain petit canard nageait lui aussi, en dernier. Sur la rive, les autres animaux chantaient : « Sept sont jolis, un seul est vilain !  – Ne les écoute pas, disait la cane. Ils ne voient même pas que tu es meilleur nageur que les autres ! »



Mais le vilain petit canard ne pouvait pas ne pas les entendre. Canards, poules, oies, mĂŞme les moutons riaient en le voyant. Tout honteux, en trois coups de pattes, il alla se cacher entre les roseaux. Maman cane ne s’aperçut de rien et continua de nager.



Entre les roseaux vivaient aussi des canards sauvages, qui ne le traitèrent ni bien ni mal. Il resta caché là toute la journée. Maman cane le chercha en vain. Soudain, bam, bam, bam, flop, flop, flop, quelque chose ressemblant à une tempête éclata : chasseurs et chiens se précipitaient sur les bords de la rivière. Le petit canard, qui ne connaissait pas le monde, pensa qu’ils en avaient après lui à cause de sa laideur et se cacha sous l’eau, ne gardant que son bec à la surface pour respirer.



Quand les chiens et les chasseurs eurent disparu, le petit canard refit surface et, au coucher du soleil, sortit des roseaux. Il entra dans les bois et trottina tandis que la nuit se faisait toujours plus épaisse. Bientôt, il vit une lumière : c’était la fenêtre d’une maisonnette à moitié écroulée. Comme il y avait un trou dans la porte, le petit canard entra par là.



Dans cette petite maison vivaient une vieille femme, un chat et une poule. La vieille femme, qui était presque aveugle, dit : « Viens par ici, ma bonne cane, je mangerai tes œufs ! » Mais, pendant la nuit, les ennuis commencèrent. « Sais-tu pondre des œufs ? lui demanda la poule. – Non, répondit le petit canard. Et la poule lui donna un coup de bec. – Sais-tu ronronner ? lui demanda le chat. – Non », répondit-il. Et le chat le griffa.



Dès l’aube, le petit canard s’enfuit. Il sortit du bois, marcha jusqu’à un lac perdu et décida de rester là, loin de tous. Passèrent les jours et les semaines. Ce fut l’automne, puis l’hiver. Le petit canard grandissait, se nourrissait sur les rives du lac et barbotait dans les brumes, sur ses eaux calmes. Au moindre bruit d’animal ou d’homme, il se cachait jusqu’à ce que le silence revînt.



Ce fut un hiver rigoureux. Le lac gela. Le petit canard ne pouvait plus nager et restait sur la rive à regarder le ciel en lissant ses plumes avec son bec. Passèrent les jours et les semaines. Ce fut le printemps. Le ciel devint bleu, l’air doux et parfumé. Un jour, en observant le ciel, le petit canard vit un vol d’oiseaux magnifiques, aux grandes ailes et aux longs cous très fins. Il suivit leur vol du regard tant qu’il put, en allongeant le cou.



Puis il s’aperçut, en glissant sur le lac, qu’il était devenu fort et rapide. Ses ailes étaient grandes et robustes, aussi les agitait-il souvent, pris d’un vif désir de voler. Finalement, il ne résista plus et s’éleva au-dessus de la campagne. En quelques coups d’ailes, il parcourut dans le ciel le même chemin qu’il avait suivi en fuyant sur la terre, jusqu’à ce qu’il retrouvât l’étang où il était né. Au-dessous, maman cane couvait de nouveaux œufs, exactement au même endroit.



Le petit canard descendit lentement, parce qu’il voulait s’approcher de la cane sans se faire remarquer. Quand il arriva au-dessus de l’étang, il vit sur l’eau le reflet d’un splendide oiseau dont les ailes étaient déployées. Maman cane l’avait vu et reconnu. « Comme tu es beau ! lui dit-elle. Tu étais donc un cygne ! Le plus beau cygne du monde ! » Il approcha en glissant sur l’étang et, tendrement, ils posèrent leurs becs l’un contre l’autre, heureux de se retrouver.



Le Vilain Petit Canard, Poucette, La Petite Fille aux allumettes, La Petite Sirène, La Princesse au petit pois, Le Petit Soldat de plomb, Les Habits neufs de l’empereur, La Reine des neiges.

Dans la même collection : 13,90 € France TTC www.fleuruseditions.com


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