Paysages à l'aquarelle par Marie Boudon

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à l'aquarelle Marie Boudon par

DÉBUTANT CONFIRMÉ EXPERT

Sommaire

Avant-propos 9 Recommandations pour le matériel 10 Mélanger les couleurs 12 Reproduire les couleurs 16

01 CHOISIR SON MODÈLE

Peindre d’après photo 22 La succession des plans 25 La lumière 28 Perspective atmosphérique 33 Perspective linéaire 36

02 LES CHOIX DU PEINTRE

Types de choix 42

Les détails 44

Les valeurs 48 Travailler sa composition 58

03 LES ÉLÉMENTS DU PAYSAGE

Le sol 68

Le ciel 74

Les arbres 80 La montagne 88

L’eau 94 Par où commencer 100

04 PAYSAGES EN ÉTAPES

Forêt d’automne 104 Plage d’Indonésie 114 Phare fleuri 124

Coucher de soleil tropical Lac de montagne

Conclusion

Reproduire les couleurs

À PRÉSENT QUE VOUS Y VOYEZ PLUS CLAIR POUR MÉLANGER TOUT TYPE DE COULEUR, ENTRAÎNONS-NOUS À REPRODUIRE UNE COULEUR DIRECTEMENT DEPUIS UNE IMAGE DE RÉFÉRENCE.

Couleur locale vs couleur perçue

Pour réussir à bien observer les couleurs d’une référence, il faut faire la distinction entre couleur locale et couleur perçue. La couleur locale est la couleur que l’on connaît d’un objet. Par exemple, un sapin vert foncé, un toit en tuiles orange ou un tronc marron. La couleur perçue est la couleur de l’objet telle que notre œil la voit réellement, en fonction de l’environnement et de l’éclairage. Ainsi, le sapin peut apparaitre bleu clair au loin, le toit jaune au soleil et le tronc violet à l’ombre.

L’enjeu est de faire l’effort intellectuel de ne pas représenter en peinture la couleur que l’on connaît de l’objet, mais la couleur que l’on voit réellement. Observez votre référence et repérez les principales couleurs et nuances.

Reproduire la couleur d’une image

Comment reproduire une couleur en peinture ?

Étape 1 : prenez la couleur de votre palette qui se rapproche le plus de la couleur observée.

Étape 2 : la couleur observée est-elle plus claire, plus neutre, plus chaude que votre couleur ? Ajustez au fur et à mesure votre mélange en fonction pour vous rapprocher de la couleur observée.

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Turquoise de phthalo

+ stil-de-grain vert pour obtenir un vert chaud

Turquoise de phthalo

+ orangé de Chine pour un vert froid et un peu terne

Bleu outremer

+ orangé de Chine pour neutraliser

+ rose opéra pour rendre plus violet

Ce gris me semble jaune donc je commence par mon jaune de Naples foncé

Je n’ai pas de violet, alors, pour neutraliser, j’ajoute du bleu outremer foncé...

Pour construire mes mélanges, je procède par tâtonnements. Parfois j’ai besoin de seulement deux couleurs, parfois je dois ajuster deux ou trois fois (+ neutre, + d’eau, + chaud...) avant d’obtenir la couleur que je cherche. Avoir peu de couleurs dans ma palette me permet de connaître sur le bout des doigts les mélanges que je peux obtenir avec et donc d’aller plus vite. Vous remarquerez que je n’obtiens pas toujours exactement la même nuance que sur l’image. J’essaye de m’en rapprocher mais je ne perds pas un quart d’heure pour avoir la teinte parfaite. D’ailleurs, selon le style que vous choisissez d’emprunter, rien ne vous oblige à reproduire exactement les mêmes couleurs que votre photo. Cependant, c’est plus facile pour débuter.

... puis du rouge (laque de garance foncée)

+ bleu pour neutraliser davantage

Ce qui est important c’est de reproduire la valeur (luminosité, couleur claire ou foncée). Vérifiez bien que vous parvenez à créer des couleurs claires et foncées, c’est essentiel pour la suite.

Couleur ciblée Essai trop clair Essai trop foncé

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Couleur observée Couleur observée Couleur observée Couleur observée foncé

Peindre d’après photo

Peindre un paysage, ce n’est pas forcément peindre en plein air. Quand on débute, le plein air peut être intimidant, même s’il nous plonge dans l’ambiance de façon incomparable. Cela demande de l’équipement, la scène évolue, les conditions météo (peinture qui sèche plus vite) ne sont pas toujours idéales et il peut être difficile de se concentrer si des personnes viennent vous aborder. Pour débuter, je vous conseille plutôt de peindre des paysages à partir de photos, pour être plus à l’aise, chez vous. Grâce aux photos, vous progresserez rapidement même sans occasion de voyager ou de découvrir la nature environnante.

Il est difficile de se passer complètement d’une référence pour les paysages car une scène contient de nombreux détails (lumières, ombres, textures, formes, couleurs) qu’il est complexe d’inventer. Dans tous les cas, votre photo de référence est un point de départ, dont on peut se rapprocher ou s’éloigner, le but n’est pas de refaire exactement la photo. On peut aussi combiner plusieurs photos.

Avant de nous lancer, parlons d’un prérequis : choisir un paysage naturel. Dans ce livre, nous nous concentrerons sur les paysages qui ne comportent pas ou très peu d’éléments architecturaux. Nous ne traiterons pas les paysages urbains, les rues et les villages. Nous pourrons représenter des infrastructures humaines mais par petites touches, sans qu’elles prédominent (si on les enlève, le paysage reste un paysage). Ne vous inquiétez pas, même en se concentrant sur les paysages naturels, vous aurez toujours accès à une source d’inspiration quasiment infinie.

Mon objectif quand je peins un paysage naturel, c’est de faire ressortir la profondeur d’une scène (3D) en peinture (2D). Je dois donc donner des indices au cerveau du spectateur pour qu’il interprète correctement la profondeur de ma peinture et qu’il complète à l’aide de ses souvenirs et de ses connaissances. Cet effet participe à ce que je juge être (à titre personnel) une peinture de paysage à impact.

Nous allons donc chercher dans nos références ces indices qui apportent de la profondeur à une peinture. Il y en a quatre principaux selon moi.

La succession des plans : la scène présente des zones les unes derrière les autres, l’œil se balade à travers ces zones jusqu’au lointain.

La perspective atmosphérique : plus un élément est loin, plus il est clair, froid et flou (moins contrasté).

La perspective linéaire : au loin, les objets semblent plus petits, les lignes convergent en un seul point et l’espace se tasse.

La lumière qui sculpte un paysage : grâce aux ombres et lumières, on comprend mieux les volumes d’un paysage, ils sont sculptés. À l’inverse, avec un temps très nuageux sans lumière directe, les objets ont un rendu plus plat.

Deux indices sont plus importants que les autres : la succession des plans et la lumière. Voyons pourquoi dans les pages suivantes.

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Les détails

OBJECTIF EN PEINTURE – EN TOUT CAS DANS CE LIVRE – N’EST PAS DE REPRODUIRE DE FAÇON PHOTORÉALISTE UNE IMAGE. QUELLES PARTIES DE LA RÉFÉRENCE SIMPLIFIER ? OÙ METTRE LES DÉTAILS POUR FACILITER LA LISIBILITÉ ET GUIDER

NOTRE

LE REGARD DU SPECTATEUR ?

Qu’est-ce que les détails en peinture ?

Un détail est un petit élément, un brin d’herbe, une branche ou un ensemble de feuilles d’un arbre, la texture d’une roche. Plus de détails permettent de définir de façon précise la nature d’un objet, c’est autant d’indices supplémentaires pour le cerveau du spectateur.

Peinture sans véritablement utiliser de détails : on tend vers l’abstraction.

Où mettre les détails en peinture ?

Peinture avec des détails sur l’ensemble des plans du paysage.

Les détails mettent un coup de projecteur sur une zone. On dirige l’œil du spectateur sur la zone où il y a des détails. Doiton mettre les détails partout ? Sur un plan et pas un autre ? Où les mettre ? Choisir une zone particulière où mettre les détails va attirer l’œil et nous aider à comprendre le paysage.

Détails à l’arrière-plan

Détails au deuxième plan

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Détails au premier plan

Quel magnifique sujet, ce phare entouré de massifs fleuris !

J’aimais beaucoup la composition de la photo 1, avec le phare proche et un beau chevauchement des plans.

Je savais que je voulais mettre l’accent sur les fleurs alors pour simplifier la lisibilité, j’ai décidé de ne pas représenter le bloc rocheux devant le phare et les maisons à droite. Je n’étais pas convaincue par la couleur grise de l’eau de la photo 1. J’ai donc décidé de m’inspirer de la photo 2 pour cette partie. La lumière est facile, elle vient de la gauche (ombre à droite du phare).

Les choix du peintre

Où mettre les détails ?

On est dans le cas particulier du massif fleuri au premier plan. Les détails vont se concentrer sur ce plan tout en gardant un effet de texture et éviter de représenter tous les détails de la photo. Le second plan avec le phare n’est pas complètement flou, il présente aussi quelques détails. Le regard sera porté naturellement des fleurs jusqu’au phare.

Quelles décisions de composition ?

J’ai décidé de ne pas représenter le bloc rocheux entre les fleurs et le phare pour faciliter la lisibilité. Je décide d’ajouter un mince bloc rocheux à l’arrière-plan pour garder trois plans.

Zoom sur la référence
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Représenter un paysage à l’aquarelle peut sembler un défi difficile à relever : par où commencer ? Quels sont les éléments-clés d’une peinture réussie ? Comment interpréter une photo de paysage sans perdre ce qui fait l’attrait du modèle ?

Tout est question de méthode ! Couleurs, valeurs, composition, perspective, lumière, choix des éléments, techniques spécifiques… tous les paramètres à prendre en compte sont expliqués étape par étape, avec de nombreux exemples, des exercices et des modèles décomposés pas à pas.

Véritable bible du paysage à l’aquarelle, cet ouvrage vous permettra de vous lancer en toute confiance. Il vous accompagnera ensuite durablement : à mesure que vous progresserez, vous y puiserez de précieux conseils pour affiner votre pratique.

Par la fraîcheur et la modernité de son style, Marie Boudon a renouvelé l’art de l’aquarelle. Sa notoriété tient aussi à la remarquable clarté de son approche, à la façon dont elle rend accessible une technique réputée difficile. Laissez-vous simplement guider…

www.mangoeditions.com

MDS : MN29325 24,95 € TTC

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