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Éd it o S O M M A I R E AÏKIDO ET CULTURE • Les Furoshiki font fureur

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VIE FÉDÉRALE P.04/05 • Les Assemblées générale et élective de votre Fédération • Ça bouge au Collège Technique National • Une rencontre très attendue FFABFFAAA ACTUS P.06/08 • Les brèves de la formation • Du côté de nos événements • Le Congrès de la FIA • Aïki Mag : votre avis nous intéresse ! • Les bons comportements : le trophée du Fair Play • Le projet Handi-valide dans le cadre d’une visite ministérielle • Sport Responsable : “En avant les féminines !” - Table ronde sur l’Aïkido HOMMAGE À UN AMI • Témoignages

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P.10/11 NOS DISCIPLINES • Du côté de l’Aïkibudo : Entretien avec Daniel DUBREUIL • Stage International de Kinomichi : Formation technique et pédagogique

LE DOSSIER P.12/13 • “Les bienfaits de l’Aïkido” Paroles de techniciens, d’enseignants et de pratiquants P.14/16 ENTRETIEN AVEC • Arnaud WALTZ et Éric MARCHAND Aïkido et Enseignement : le corps et l’esprit P.17/19 FOCUS MEDICAL • Adieu Gérard • L’alimentation et l’hydratation du sportif AÏKIJEUX Jeux et coloriage

Fédération Française

d’Aïkido Aïkibudo

et Affinitaires www.aikido.com.fr ffaaa@aikido.com.fr

P.20

11, rue Jules Vallès 75011 Paris Tél. : 01 43 48 22 22 Fax : 01 43 48 87 91 Membre pour la France de la Fédération Internationale d’Aïkido

La voie nous est ouverte

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Chères licenciées, chers licenciés, n ce début mars, je m’associe aux élus du Comité Directeur et du Collège Technique de la Fédération, et vous présente mes salutations les plus chaleureuses pour ce premier éditorial de notre Aïkimag de la nouvelle olympiade à présent bien lancée : puisse cette olympiade 20162020 vous apporter satisfaction et réussite dans les projets en cours ! Car notre volonté est de rénover ensemble notre Fédération, et ce grâce à une gouvernance démocratique et participative, capable d’élever les individus sur des valeurs de confiance, de respect et de partage : un véritable projet solidaire, constructif et ambitieux. Et il nous faut partir d’un constat franc et lucide : dans une société aux mutations rapides et complexes, nous devons nous adapter à notre tour, accepter de changer de rythme en modifiant certaines habitudes, tout en préservant nos valeurs traditionnelles, qui sont aussi notre force. Concevoir de nouvelles perspectives et élaborer des projets réalistes passe par la mise en œuvre d’une nouvelle démarche, définissant de nouveaux objectifs et se donnant les moyens d’entreprendre et de réfléchir ensemble. Conscients des difficultés, nous sommes prêts à relever le défi pour associer tradition et modernité. Car pour ouvrir la voie et diriger, il faut accepter de partager et de responsabiliser, il faut savoir déléguer et faire confiance : donnons un véritable sens à la structure fédérale et favorisons l’engagement de chacune et de chacun ! Ainsi nous mettons en oeuvre avec vous un calendrier de rencontres et de consultations sur l’ensemble du territoire, métropole et Dom Tom, où nous pourrons aborder tous les sujets : déjà se mettent en place des commissions spécifiques, des sondages par mail, des réactions sur les réseaux sociaux, pour prendre en compte les idées et les suggestions de tous, licenciés, techniciens, clubs, comités départementaux et ligues ; car l’avis de tous est important, votre avis est capital : notre Fédération se doit d’être d’abord au service de ses licenciés, et non l’inverse. La voie nous est donc ouverte, large et lumineuse, une voie de progrès et d’avenir où nos disciplines martiales traditionnelles, qui restent plus que jamais un repère fort, doivent aussi s’adapter aux exigences modernes. Nous devons aussi avoir une pensée pour celles et ceux qui nous ont quittés, toujours trop tôt et cruellement, et j’y associe naturellement l’ensemble de notre Fédération : en particulier récemment Pascal NORBELLY, dont la perte brutale nous a profondément affectés, de même que le discret Gérard BERLING, notre ancien médecin fédéral, si courageux dans un combat qu’il savait perdu d’avance; une pensée pour nos chers disparus, qui eux aussi ont contribué à ouvrir le chemin et nous montrent la voie. Francisco DIAS, Président Fédéral

Aïki Mag®. Edition de février 2017 éditée par la FFAAA. Directeur de la Publication :

F.DIAS, Président Fédéral. Comité de lecture: B.NAVARRO, H.FLADER, F.DIAS, J.V.SZELAG, F.Z.GUEYDAN. Conception FFAAA : C.DEMEURE. Conception Graphique : Studio KLC. Crédits photos : FFAAA, G.RETTEL, D.DORGLER, H.RICHARD, Ligue FFAAA Picardie, Aïkido Club Saint Pierre, Aïkido club Nancy. Remerciements à tous les rédacteurs pour leurs contributions. Imprimé et distribué par Fleximail. Toutes reproductions interdites sans autorisations au préalable.


Aïkido et culture

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Les Furoshiki font fureur !

oël est passé, la poubelle déborde de papiers cadeaux, et quoi de mieux qu’un début d’année pour démarrer du bon pied avec ces fameuses bonnes résolutions ? Non, pas celles que vous ne tenez jamais, car trop désagréables ou contraignantes, mais celles qui vous remplissent de joie et que vous souhaitez partager parce qu’elles révolutionnent votre vie. Mais si, elles existent ! Vous allez me dire : mais de quoi s’agit-il ? Vous ne connaissez pas le Furoshiki ? Il s’agit de cet art japonais, ancestral, original, rapide et en plus écologique, qui consiste à utiliser un carré de tissu pour emballer et transporter vos paquets. Le Furoshiki signifie littéralement “baluchon pour le bain” ou “étaler (quelque chose) au bain”. Son existence remonte à l’ère Nara : il permettait d’emballer ou de transporter des vêtements, cadeaux, casse-croûte, ou autres objets du quotidien.

Le tissu quant à lui est réutilisable à souhait dans toutes ses formes au-delà même du Furoshiki (paréo, nappe, bandeau, lange, etc.) Il remplace de façon esthétique et pratique les sacs plastique, et il est souvent très résistant. Pour le transport, privilégiez plutôt le coton résistant, pour les cadeaux la soie ou aujourd’hui, le synthétique (polyester). Lorsque vous faites un cadeau, à vous de décider de récupérer le Furoshiki pour le réutiliser, ou alors de l’offrir avec le cadeau lui-même et d’inciter le bénéficiaire à s’initier à cet art pour l’offrir à nouveau. Une façon subtile aussi de lui donner, à ce petit bout de tissu, une âme. Plus qu’un simple outil ou technique d’emballage écologique, le Furoshiki est aujourd’hui devenu une mode et une tendance. Ses utilisations sont extensibles à souhait : sac à main, cabas, sac pour ordinateur portable ou instrument de musique, porte-bouteille, emballage cadeau ou bouquet, porte livre, nappe, bandeau à cheveux, housse de coussin, foulard. Bref vous l’aurez compris, il suffit d’un peu d’imagination et le tour est joué. Les Furoshiki peuvent être de plusieurs tailles, légèrement rectangulaires traditionnellement, bien que l’on parle de carrés. Vous trouverez à foison des tutoriels, sites internet, livres et même ateliers pour vous initier au Furoshiki. Alors faites preuve de créativité pour mettre définitivement au placard vos sacs plastique et banals papiers cadeaux. Et n’oubliez pas de partager les photos de vos réalisations sur la page Facebook de la FFAAA : alors maintenant…à vos Furoshiki !

Mais après la Seconde Guerre mondiale, les Furoshiki sont tombés peu à peu en désuétude au Japon, pour être massivement remplacés par les sacs plastique. Le Ministère de l’Environnement ainsi que les associations japonaises ont alors tenté, à plusieurs reprises, de relancer la mode de ce carré de tissu par souci environnemental. Il faut aussi savoir qu’en France, au cours de l’année 2014, pas moins de 17,7 milliards de sacs plastique à usage unique ont été distribués, soit 539 sacs plastique chaque seconde, dont 12 milliards pour emballer les fruits et légumes au détail, 700 millions en grande distribution, 5 milliards en magasin de proximité. Un Français a ainsi utilisé en moyenne 80 sacs plastique sur l’année 2014. (cf site web planetoscope.com) De quoi donner sacrément le tournis…

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Vie Fédérale

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Assemblées générales ordinaire et élective des 19 et 20 novembre 2016

es 19 et 20 novembre derniers à Fontenaysous-Bois, ont eu lieu les Assemblées générales ordinaire et élective de notre Fédération. L’Assemblée générale ordinaire du samedi permet traditionnellement de faire le point sur la saison écoulée. Cette année, l’heure était également au bilan de l’olympiade passée. L’Assemblée générale élective du dimanche a, quant à elle, permis d’élire les nouveaux représentants de votre Fédération, et plus particulièrement son Comité Directeur, son Bureau Fédéral et aussi son nouveau Président Fédéral.

Dans la continuité des deux assemblées a toujours lieu un premier Comité Directeur afin d’orienter l’organisation générale de la Fédération et de débattre des grands projets de la nouvelle olympiade. Ce temps est l’occasion de définir les rôles de chacun et notamment des membres du Bureau Fédéral, qui épauleront durant quatre ans le Président, dans ses fonctions et tâches quotidiennes. Voici la composition du Bureau : Francisco DIAS, Président ; Claude BOYER, Vice-président Relations Fédérales Intérieures-Extérieures ; Jacques MAIGRET, Vice-président Formation-TechniqueDiplômes ; Jean-Victor SZELAG, Vice-président Communication-Presse; Patrick BOIMARD, Secrétaire Général ; Béatrice NAVARRO, Secrétaire Générale Adjointe ; Serge RETOURNÉ, Trésorier-Finances. De nombreux sujets ont déjà été abordés afin de pouvoir mettre en place rapidement la nouvelle politique de la Fédération et d’engager celle-ci dans les projets prévus. Le prochain Comité Directeur de la Fédération, qui aura lieu le 12 mars 2017, devra entériner les premières décisions de la nouvelle équipe dirigeante.

Les nouveaux membres du Comité Directeur élus sont donc : ALCIDE Ange Gabriel, AUFFRET Catherine, BOIMARD Patrick, BOUREILLE Bernard, BOYER Claude, CIMINO Philippe, DIAS Francisco, DOLLÉ Laurent, DUPRÉ Dominique, ÉPELBAUM Jean-Marc, GALTIER Florence, GÉROLA Viviane, GIRARDOZ Monique, GUEYDAN Françoise Zoë, HENRIET Julien, LINGLIN Camille, MAIGRET Jacques, MÉRESSE Gérard, NAVARRO Béatrice, PALADIN-BRETON Karine, POTIER Luc, RETOURNÉ Serge, SOCIRAT Dany, SOCIRAT Serge, SZELAG Jean-Victor. Les Président/es de Ligue ont par leur vote fait le choix d’un large renouvellement des instances dirigeantes : 13 nouveaux membres sur les 24 siégeant au Comité Directeur ont été élus, et 5 nouveaux membres sur les 7 au sein du Bureau Fédéral. Ces instances se sont également féminisées avec dorénavant 10 femmes au sein du Comité Directeur, soit 3 de plus que le nombre prévu par nos statuts et par les obligations législatives. Francisco DIAS a ensuite été élu à l’unanimité à la fonction de Président Fédéral par le nouveau Comité Directeur, puis approuvé à 70% par l’assemblée des Présidents de Ligue : Francisco DIAS devient donc le 5ème Président de la FFAAA.

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Catherine AUFFRET, Kinomichi, Maître Alain FLOQUET, Aïkibudo et Francisco DIAS, Président Fédéral.

Ainsi, l’une des mesures phares de cette nouvelle équipe est d’instaurer davantage de collégialité au sein des différentes instances fédérales, mais aussi de mettre en place des “mini assises” régionales, qui consisteraient à organiser des colloques régionaux, ouverts aux licencié/ es, et animés par les membres du Comité Directeur de la Fédération, afin d’échanger sur l’organisation de celle-ci, sur les projets ou sur l’avenir de nos disciplines. Un projet ambitieux pour instaurer échanges et mutualisations, mais surtout pour mieux cerner les besoins et contraintes de tous nos licencié/es. Ce projet innovant pourrait se concrétiser au cours de la saison 2017-2018.


Ça bouge du côté du Collège Technique National de la Fédération

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n décembre dernier a eu lieu, lors du séminaire du Collège Technique National de la FFAAA, l’élection des membres de son Bureau, dont voici la composition : Président Bernard PALMIER ; Vice-président Arnaud WALTZ ; membres Irène LECOQ, Luc MATHEVET et Franck NOËL. Ce séminaire technique aura également permis la rencontre entre les nouveaux élus dirigeants de la Fédération et tous les techniciens du CTN, une rencontre placée sous le signe de l’échange et de la convivialité, et l’occasion aussi pour le Bureau Fédéral d’annoncer la ligne de cette nouvelle olympiade : le Président Fédéral Francisco DIAS a ainsi réaffirmé sa volonté de travailler collégialement, en particulier par l’intégration dans toutes les commissions fédérales de techniciens issus du CTN. Cette rencontre laisse entrevoir une richesse dans les échanges et une ouverture d’esprit très constructive en ce qui concerne les projets à venir. D’autre part, en ce début d’année 2017 a eu lieu le Kagami Biraki de l’Aïkikaï au Hombu Dojo de Tokyo. Traditionnellement, y sont annoncées les promotions au grade supérieur et les attributions de titres ; cette année, quatre membres du Collège Technique National ont été promus au titre de Shihan : Madame Micheline VAILLANT-TISSIER, ainsi que Messieurs Paul MULLER, Lilou NADENICIEK et Bruno ZANOTTI. Egalement Philippe GOUTTARD Licencié FFAAA

La FFAAA peut être fière de leur parcours, et leur adresse donc ses plus vives félicitations pour leur dévouement et pour leur engagement remarquable dans l’Aïkido : une telle distinction représente en effet une véritable reconnaissance pour leur investissement, une marque de profond respect pour le travail de toute une vie, et la confirmation de grandes responsabilités à venir. Il est à noter que Madame Micheline VAILLANTTISSIER incarne la première femme au sein de notre Fédération à accéder à ce titre de Shihan : elle ouvre la voie à d’autres techniciennes au parcours exemplaire. D’ailleurs ne ratez pas son stage “événement” animé conjointement avec Irène LECOQ, 6e dan et membre du Collège Technique National, à Paris le 7 mai 2017. Plus d’informations sur notre site internet : www.aikido.com.fr

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Une nouvelle organisation pour la CSDGE

e Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a publié le 5 août 2016 un arrêté ministériel précisant la nouvelle organisation de la Commission Spécialisée des Dans et Grades Équivalents (CSDGE). En effet, à compter du 1er avril 2017, la Commission devra intégrer les fédérations multisports, affinitaires, scolaires et universitaires au regard de leur nombre de licenciés respectifs ; les membres devront au minimum posséder un 6e dan UFA ou grade équivalent, ou à défaut être titulaires d’un 5e dan UFA ou d’un 4e dan UFA ou grade équivalent. La durée de leur mandat devra se calquer sur celui des dirigeants des fédérations membres, et selon l’arrêté correspondant (cf Art. A212-175-15), ils seront désignés pour une durée de quatre ans. Le mandat des membres actuels de la Commission venant de facto à expiration le 31 mars 2017, une nouvelle équipe sera alors proposée pour répondre à cette nouvelle règlementation. Il convient aussi de remercier chaleureusement les membres actuels en fin de mandat, qui ont depuis de nombreuses années œuvré au sein de cette Commission avec un investissement remarquable, et qui ont ainsi permis à beaucoup l’acquisition de grades au fil de la pratique.

Une rencontre très attendue FFAB-FFAAA

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eudi 15 décembre 2016, le Président de la FFAAA, Francisco DIAS, accompagné par deux Viceprésidents Claude BOYER et Jacques MAIGRET, a pu rencontrer le Président de la FFAB, Michel GILLET, lui-même accompagné par ses deux Vice-présidents Jean-Pierre HORRIE (par ailleurs Secrétaire Général) et Francis LABARDIN (par ailleurs Trésorier), afin d’aborder la collaboration entre les deux fédérations. Cet échange des plus amicaux dans les locaux de la FFAAA a permis à chacun de prendre ses marques à la suite des prises de fonctions respectives ; cette initiative constructive laisse présager que les nombreux chantiers communs pour les années à venir ne manqueront pas d’être menés à bien, dans l’harmonie et dans l’intérêt des licencié/es des deux fédérations. Il a été décidé par ailleurs que d’autres rencontres suivraient : comme ce fut le cas le 14 janvier dernier, lors du Kagami Biraki de la Fédération Française de Judo, Jujitsu, Kendo et Disciplines Associées (FFJDA), où les présidents respectifs de nos deux fédérations, invités à la cérémonie, ont à nouveau pris le temps d’échanger, mais cette fois-ci de façon plus informelle, sur l’avenir. Une volonté assumée par nos deux fédérations d’instaurer un dialogue posé pour les années futures. 05


Actus

Les brèves de la Formation

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n juin 2016, 70 candidats ont été diplômés au Brevet Fédéral sur les 80 inscrits à l’examen ; puis en novembre, on dénombrait une dizaine de diplômés supplémentaires au CQP : de nouveaux enseignants qu’il convient de féliciter largement pour leur travail et pour leur investissement dans nos nombreux clubs, mais aussi et surtout qu’il faut encourager dans leurs nouvelles responsabilités. Concernant le CQP, il s’agissait de la dernière session d’examen mention “Assistant Professeur d’Arts Martiaux”, puisque celui-ci laisse place dorénavant à la mention “Moniteur d’Arts Martiaux”. Ce nouveau CQP propose de nouvelles modalités d’accès, mais aussi un suivi intensifié des stagiaires en formation, ou encore un nouveau module de formation sur la

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Du côté de la formation continue, le stage de La Baule animé par Arnaud WALTZ et Éric MARCHAND, qui a toujours lieu lors de vacances de la Toussaint, commence à prendre forme et laisse présager de belles perspectives pour la prochaine saison. En effet, les stagiaires en sont ressortis une fois de plus ravis et prêts à affronter la saison avec de nouvelles perspectives d’enseignement. Le siège fédéral, les membres du CTN et les nouveaux élus travaillent déjà à la mise en place des calendriers de formations et stages pour les deux prochaines saisons (2017-2018 et 2018-2019) afin de proposer le plus tôt possible une vision de la formation à tous les licenciés. De nombreuses formations sont envisagées prochainement, pensez donc à consulter régulièrement le site internet de la Fédération et plus particulièrement l’onglet “Calendrier des stages et des formations”, actualisé toutes les semaines : vous y trouverez toutes les formations et stages proposés par la Fédération et ses organes déconcentrés, mais aussi tous les documents nécessaires pour vous y inscrire.

Du côté de nos événements

alheureusement, vous l’avez constaté, la Cérémonie des Vœux de la Fédération, nommée Aïki Haïku, a dû être annulée, faute d’inscriptions suffisantes. Pour mieux répondre à vos attentes, la Fédération lance un sondage national, qui sera envoyé par mail à tous les licenciés ayant renseigné leur adresse mail lors de leur prise de licence. Il sera également accessible sur le site internet de la Fédération et sur Facebook.

Fédéral et d‘Henriette Flader, Directrice Administrative, a rencontré Wilko VRIESMAN, Directeur Technique de la Fondation Aïkikai de Hollande, co-fondateur de l’Association d’Aïkido Néerlandaise et Secrétaire Général de la Fédération Internationale d’Aïkido. Ils se sont mis d’accord sur la réalisation d’un événement d’envergure européenne en faveur de la jeunesse, événement qui devrait voir le jour lors de la saison 2017-2018 ou 2018-2019.

L’objectif est de recenser vos avis en la matière afin d’organiser un événement répondant véritablement à vos attentes et à notre image. Nous comptons donc sur vous pour participer à ce sondage. D’autre part, au mois de janvier, le Président Fédéral, Francisco DIAS, accompagné de membres du Bureau

C’est donc un engagement fort : notre Fédération manifeste la volonté d’une ouverture au-delà de nos frontières grâce à une collaboration constructive avec d’autres fédérations francophones d’Aïkido, et d’autre part elle propose d’initier un événement européen en direction de nos jeunes aïkidokas.

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Le Congrès de la Fédération Internationale d’Aïkido

u 27 septembre au 2 octobre 2016 a eu lieu, dans la ville de Takasaki au Japon, le 12e Congrès de la Fédération Internationale d’Aïkido (FIA) : l’occasion d’échanger, de pratiquer mais aussi de décider des orientations à venir. Notre Fédération était représentée par Paul LAGARRIGUE, Président Fédéral alors en exercice, accompagné de Christian TISSIER, de Micheline VAILLANT-TISSIER et aussi d’Henriette FLADER, Directrice Administrative, laquelle a été élue Secrétaire Adjointe au Comité Directeur de la FIA lors de ce congrès, devenant ainsi la toute première et unique femme à siéger dans cette instance depuis sa création. Plusieurs sujets ont donc été évoqués au cours de ce rassemblement, comme l’admission des nouveaux membres à la FIA, la structure des redevances des fédérations membres ou encore le taux de pratiquantes et dirigeantes féminines en Aïkido. Deux tables rondes ont été réalisées sur cette 06

thématique de la règlementation et de la structuration des clubs pour mieux préparer les candidats à l’examen.

dernière thématique. Des dirigeant(e)s de fédérations, enseignant(e)s de clubs ou encore de simples pratiquant(e)s ont débattu des possibles freins et du plafond de verre expliquant la faible représentation des femmes en Aïkido, tout en envisageant de possibles remédiations. Quant à Christian TISSIER et Micheline VAILLANT-TISSIER, ils ont animé des cours durant le congrès, rassemblant un grand nombre de participants. Ces deux techniciens de renom ont également assuré des démonstrations, ainsi que Fabrice CROIZÉ. Enfin, lors de ce congrès, le Hombu Dojo a nommé Christian TISSIER comme membre au Conseil Supérieur de la FIA (Senior Council), aux côtés de techniciens confirmés et renommés, comme par exemple TADA Senseï, ASAÏ Senseï ou encore YAMADA Senseï.


Les bons comportements à l’honneur : trophées du Fair Play

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amedi 10 décembre, le Comité Départemental Olympique et Sportif de l’Aude, avec le concours de la DDCSPP* et du Conseil Départemental, a décerné les Trophées du Fair Play aux clubs, dirigeants ou sportifs du département, afin de valoriser les bons comportements, parmi lesquels un club et un jeune licencié FFAAA. Ainsi lors de la cérémonie du Fair Play, organisée devant un parterre associatif et institutionnel très attentif au château de Villegly, l’Aïkido a été cité deux fois, et les valeurs de respect et de citoyenneté de notre discipline martiale non compétitive et non olympique, ont été unanimement récompensées, puis diffusées dans la presse locale. D’abord le club de Carcassonne Olympique Aïkido, labellisé Sport Responsable depuis 2016, a été nommé pour ses projets d’accessibilité de notre discipline martiale pour les jeunes et les féminines, en particulier grâce à un partenariat entre l’association de quartiers sensibles Couleurs Citoyennes, la mairie et la section Aïkido du Centre Omnisports, dans le cadre de la Politique de la Ville et du vivre ensemble. Ensuite, le jeune Léo LIÉNARD, 12 ans, licencié depuis l’âge de 6 ans à la section Aïkido de la MJC de Narbonne, s’est vu récompensé pour son engagement : tant au niveau administratif, car il présente tous les ans le compte rendu de l’activité de sa section jeunes lors de l’AG du club, qu’au niveau de son implication dans l’accueil des autres jeunes et dans les démonstrations; preuve que la valeur n’attend pas le nombre des années… La Fédération se félicite que ses clubs et ses licenciés, y compris les plus jeunes, soient ainsi valorisés pour leurs actions concrètes par nos partenaires institutionnels : ces acteurs de terrain eux aussi portent haut les couleurs de la FFAAA.

Aïki Mag : votre avis nous intéresse !

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a Fédération lance un sondage national pour moderniser ce magazine et ainsi mieux répondre à vos envies et besoins. Celui-ci sera envoyé par mail à tous les licenciés ayant renseigné leur adresse mail lors de leur prise de licence. Il sera également accessible sur le site internet de la Fédération et Facebook. L’Aïki Mag est un magazine destiné à tous nos licenciés, quels que soient leur âge et/ou discipline : il se doit de répondre à vos besoins, et votre participation est donc capitale pour l’améliorer et lui redonner toute sa jeunesse. Nous espérons pouvoir compter sur votre collaboration pour faire progresser et améliorer ce magazine qui est d’abord le vôtre. Envoyez vos articles, coups de cœur ou coups de gueule, vos questions ou interrogations, à l’adresse mail suivante : communication@aikido.com.fr

Un projet Handi-valide Aïkido dans le cadre d’une démarche interministérielle

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l’occasion d’un Comité Interministériel au Handicap (CIH) le 2 décembre dernier, le Premier Ministre Manuel VALLS, accompagné de sept de ses ministres, dont Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, et de Thierry BRAILLARD, Secrétaire d’État chargé des Sports, s’est rendu au Palais des Sports Paul FRIEDERICH à Nancy pour rencontrer les acteurs locaux et associatifs œuvrant à l’inclusion des personnes à mobilité réduite. Pour la première fois, un club de la FFAAA est sollicité dans le cadre d’une visite ministérielle sur la thématique du handicap, encourageant ainsi l’investissement du club d’Aïkido de Nancy et démontrant à nouveau l’importance d’approfondir les travaux fédéraux dans cette direction. Une démarche favorable dans le sens de l’accessibilité de l’Aïkido, de l’Aïkibudo et du Kinomichi. La section handi-valide a été créée officiellement en septembre 2016, et elle accueille plus d’une soixantaine d’adhérents dont quatre en situation de handicap. Elle a pour but de mettre à disposition les moyens humains, matériels et logistiques afin d’accueillir au sein d’un cours d’Aïkido des personnes en situation de handicap physique, le tout dans un cadre adapté, sécurisé et respectant les possibilités de tous, sans pour autant dénaturer notre discipline. L’objectif est de faire découvrir notre art martial au plus grand nombre pour qu’il bénéficie des bienfaits physiques et psychiques. Le cours handi-valide permet un brassage de personnes en situation de handicap et de personnes valides, offrant un enrichissement de tous. Ce projet est porté par des bénévoles du club d’Aïkido de Nancy, les enseignants Thierry GUIDAT, Rémi HANUS et Philippe THEIS, aussi nouveau Président de la Ligue Lorraine.

*La DDCSPP : Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, avec un service Jeunesse et Sports. 07


Actus

Sport Responsable : “En avant les féminines !”

par l’un de ces clubs, l’Olympiade Aïkido Club (Paris 13e), récompensé pour son engagement dans un projet de reconnaissance de la pratique féminine. Le club offre notamment aux féminines la première inscription, le coût de la licence et un kimono pour débuter l’Aïkido. L’enseignante du club et porteuse du projet, Hélène DOUÉ (5e Dan UFA, Aïkido), plus jeune membre du Collège Technique National de la FFAAA et membre de l’équipe technique de la Ligue Ile-de-France, anime des stages en France et à l’étranger, et se trouve ainsi valorisée pour son exemplarité, ouvrant ainsi la voie à d’autres féminines.

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n an après la signature de la Charte du Sport Responsable par la FFAAA, avait lieu le 15 décembre dernier la remise des trophées aux associations engagées dans ce dispositif, en présence du Président de Jury, Sébastien CHABAL. À ce titre, la Fédération a eu l’honneur d’être représentée

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Félicitation à tous et bonne continuation.

Table ronde sur l’Aïkido

ichel Lapierre (5ème Dan DEJEPS) accompagné d’une équipe de passionnés, a créé l’association Aïkido Échange et Controverse (AEC) afin de découvrir et de promouvoir de nouvelles formes de médiatisation de l’Aïkido et de permettre au plus grand nombre l’accès à la connaissance et à la pratique de l’Aïkido.

et en entreprise, activité physique adaptée, etc. Depuis déjà deux ans, AEC conçoit et met en œuvre des rencontres, des événements réunissant des pratiquants et des non pratiquants sur des questions portant sur l’enseignement, l’apprentissage et la pratique de l’Aïkido pour des publics dits particuliers (enfants, seniors, handicapés, etc.).

L’idée originale de l’association est d’ouvrir un espace d’échange et de controverse, dans le respect de la parole de chacun, à celles et ceux qui enseignent et pratiquent l’Aïkido, ainsi qu’à celles et à ceux qui, de près ou de loin, sont intéressés au développement de la discipline.

Dans le cadre de ses activités, l’association a ainsi organisé une table ronde à la Mairie du 15ème arrondissement de Paris le 25 novembre dernier sur le thème Essai de comparaison des pédagogies de l’Aïkido en France et au Japon, et invité quatre intervenants susceptibles, de par leurs parcours respectifs, de répondre aux questionnements : Yusaku NAGATOME, élève de TANIMOTO (Shihan), 3ème dan et fondateur de l’Aishinkan Kyoto ; Christophe GODET, 4ème Dan, titulaire du DEJEPS qui vécut 5 ans au Japon, élève assidu et proche des maîtres TADA (9è Dan) et SUGANUMA (8è Dan), ayant obtenu un Master 2 en STAPS “Management des événements et des loisirs sportifs” et auteur d’un mémoire de recherche sur l’Aïkido en entreprise ; JeanMarc CHAMOT, 6ème Dan (UFA et Aïkikaï), titulaire du DESJEPS, 4ème Dan de Iaïdo (FEI) qui a aussi pratiqué judo, karaté et jodo, membres fondateurs de la FFAB et enfin Stéphane VAUTRIN, élève de Jean Michel MÉRIT, vivant désormais à Kyoto et préparant son 3ème Dan.

Les enseignants des clubs produisent une somme importante de “trucs de métier” et de ressources qu’il n’est pas permis d’ignorer, et qu’il convient d’échanger avec le plus grand nombre, tout en permettant à chacun d’y porter un regard critique constructif. En effet les pratiquants de tous bords et les non pratiquants (autres pratiquants d’arts martiaux, parents, etc.) questionnent la discipline, et renvoient à ce que nous sommes aujourd’hui, qu’il faut entendre et étudier. Dans notre monde actuel, l’Aïkido ne peut plus se limiter à une simple affaire de pratiquants : nous devons convaincre les décideurs politiques et associatifs de l’importance de notre discipline. Pour ce faire, il nous faut développer le champ de la recherche en matière de didactique, de pédagogie et de communication, mais aussi (au risque de disparaître du champ des activités physiques) nous ouvrir à de nouveaux espaces de pratique : éducation physique scolaire, activité physique universitaire 08 08

D’autres clubs FFAAA ont également été labellisés Sport Responsable pour leur engagement : l’association ACAMAG Aïki, l’Aikido Besançon, l’Aïkido Club Caudry, l’Aïkikaï Club Valentinois, l’association AERA, l’Aïkido ASPTT Lille, la section Carcassonne Olympique Aïkido, le Dojo Franc-Comtois, l’association ESCAL Montpellier, ou encore la Ligue FFAAA Île-de-France.

Le contenu de cette table ronde fera bientôt l’objet d’un compte rendu sur le site AEC. www.aikido-ec.org contact@aikido-ec.fr


Hommage

Hommage à notre ami Pascal NORBELLY

Pascal, un passeur pédagogue investi

C’est un billet que nous n’aurions jamais imaginé écrire un jour. Nous avons appris, avec stupéfaction et une immense tristesse, le samedi 7 janvier 2017, le décès de Pascal NORBELLY, notre professeur d’Aïkido, à l’âge de 55 ans. Pascal était 6è Dan de l’Aïkikaï de Tokyo, membre du Collège Technique National, et Directeur Technique Régional pour la Ligue de Picardie. Tout d’abord élève de Bernard PALMIER (1975-1978), il fut par la suite élève de Christian TISSIER, et son parcours l’amena à croiser de nombreux autres grands noms de l’Aïkido, dont Seîgo YAMAGUCHI pour lequel il avait une franche admiration. Présent dans les instances fédérales depuis de très nombreuses années, il était connu parmi les pratiquants comme un très bon pédagogue, à l’abord facile, et il s’était investi, entre autres, dans les formations d’enseignants (il l’était lui-même dans sa vie professionnelle). Pascal NORBELLY enseignait depuis plus de 30 ans au dojo de Bonneuil-sur-Marne. Nombreux sont les invités qui sont passés par Bonneuil. Pascal était toujours prêt à encourager et à valoriser les jeunes enseignants, c’était un passeur infatigable, engagé dans la formation. En plus de ses cours à Bonneuil, nous avons pu le suivre lors de stages et formations (Brevet Fédéral, en binôme avec Pascal DURCHON). Pascal faisait preuve d’une grande souplesse dans son enseignement, tout en professant avec rigueur technique. Jamais les questions posées ne restaient en suspens, qu’elles soient purement “de pratique” ou non. Parce que son “truc”, c’était de transmettre, avec le sourire. Son enseignement nous manquera. Mais plus encore, l’homme nous manquera, tout simplement. Ce que tu nous as donné restera toujours gravé dans nos esprits, dans nos cœurs, et il ne fait nul doute que les graines semées chez tes élèves de Bonneuil, de France et du Monde, germeront et fleuriront à travers ton souvenir. Au revoir Pascal. Les élèves du Club De BONNEUIL-SUR-MARNE

De Pascal à Pascal

Le goût des autres et du partage. Je pourrais vous parler de l’homme,passionné,discret,modeste,consensuel,desongoût du partage, de l’humain, dont la bonhommie dissimulait une véritable vivacité, une fulgurance de corps, de cœur et d’esprit dont nous avions, pour certains, la chance d’être éclairés. Je pourrais vous parler du mari attentif, du père attentionné.

Je pourrais vous parler de l’agrégé de mathématiques, enseignant en classe relais, inspecteur de l’Éducation Nationale qui, au-delà de son parcours professionnel, avait le “goût des autres”. Sa volonté et ses compétences, ont permis à de nombreux jeunes de prendre le risque du “vivre ensemble”. Je pourrais vous parler de l’expert fédéral en Aïkido, de son parcours hors du commun, à mon avis le meilleur de sa génération, qui a consacré sa vie, sa passion, à cette discipline, à la transmettre, à la rendre accessible au plus grand nombre, sans renoncer à son expertise. Je pourrais vous parler de son enseignement, de ses élèves en France, à l’étranger. Pascal avait le don de faire cohabiter “l’improbable” d’origines, d’histoires, et de parcours professionnels divers. Son goût des autres permettait à chacun de trouver sa place sans jugement, dans l’acceptation de soi et des différences. L’improbable du professeur de mathématiques… L’improbable, l’essence même des arts martiaux, l’improbable de sa disparition. À nous de réinventer, dans son esprit, comment à nouveau vivre ensemble, et faire fructifier à jamais ce que chacun a partagé avec lui. Au revoir Pascal… L’autre Pascal, Pascal DURCHON

Pascal lumineux et fraternel

Nous aimions tous Pascal. Comment faire autrement ? Il était lumineux dans son évidente manière d’être. Sans forfanterie mais avec assurance, il était luimême. Il imposait le respect sans jamais le réclamer. Compétent et discret, bienveillant et fraternel, il taillait sa route avec autant de constance que d’humilité. Adepte du partage, il savait échanger sans tenter de s’imposer. Il était apprécié. Il était reconnu. Il était déjà, et depuis longtemps, une des personnalités les plus marquantes de notre Fédération et nul doute qu’il aurait été promis à plus encore de leadership… si les appuis ne s’étaient soudainement dérobés sous ses pieds, plongeant ses proches et amis dans la douleur et la stupéfaction. Nous savons tous que son souvenir restera présent et prégnant dans notre monde de l’Aïkido, que sa figure réussira le paradoxe de nous Âmanquer et de nous habiter tout à la fois. Aux membres de sa famille je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances. Et à souhaiter que, le temps du deuil passé, ils sauront redresser la tête pour, de nouveau, faire face au monde et prendre la vie à bras le corps. Franck NOËL 09


Nos disciplines

DU CÔTÉ DE L’AIKIBUDO : entretien avec Daniel DUBREUIL

M

aître Alain FLOQUET, fondateur de l’Aïkibudo, cofondateur de la FFAAA, a nommé récemment Directeur Technique Fédéral Monsieur Daniel DUBREUIL, son élève depuis plus de quarantecinq ans. Cette nomination a eu lieu lors de l’Assemblée Générale du Comité Fédéral d’Aïkibudo du 29 octobre 2016. Nous avons profité de cette nouvelle pour présenter une interview de Daniel DUBREUIL (7ème DAN Aïkibudo et 7ème DAN Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu), propos recueillis par JeanMarc PAPADACCI, Président du CERA (Centre d’Étude et de Recherche en Aïkibudo). Il partage avec nous ses débuts, ses années de formation avec Maître FLOQUET et, entre autres, ses voyages au Japon, sa conception de la pratique Aïkibudo, et sa vision de l’avenir de l’école. Quand avez-vous commencé la pratique des arts martiaux ? DD : J’ai commencé la pratique des arts martiaux au début des années soixante-dix. Cela fait à présent quarante-cinq ans. J’avais alors 12 ans lorsque je me suis inscrit au dojo de l’ASPP où Me Floquet enseignait l’Aikido-Jujutsu du Yoseikan. Dès mon premier contact, j’ai été séduit par cet art martial et son aspect pragmatique. J’étais le seul “gamin” du groupe, et je ne m’entraînais donc qu’avec des adultes. C’était très intéressant et instructif car je devais, malgré ma taille, pouvoir les projeter ! Immédiatement cela m’a plu et je n’ai jamais cessé ! En quoi la pratique d’alors était-elle différente de celle d’aujourd’hui ? DD : Ce que nous pratiquions à l’époque découlait du programme de l’art de Maître Minoru MOCHIZUKI, qu’il dénommait Aikido-jujutsu. Il s’agissait alors d’un Aiki (jujutsu) d’une pratique directe, pragmatique, qui avait un côté “self-défense”, un aspect “sécuritaire” : se dégager et se mettre en sécurité par rapport à une attaque. Il y avait à l’époque un programme référentiel basé sur l’Aikido-jujutsu Yoseikan. Lorsque j’ai passé mon 1° dan, il y avait 5 techniques de base à présenter en distance Ma et Chikama sur toutes formes d’attaques et de saisies. Le programme Aïkibudo tel que nous le connaissons aujourd’hui a été élaboré par Maître FLOQUET à la suite de son évolution personnelle et dans un esprit de préservation du Budo. L’Aïkibudo préserve l’aspect traditionnel du Budo, en faisant référence à ses sources, et propose un art évolutif qui s’adapte au monde moderne, donnant ainsi naissance à un art nouveau. En ce qui concerne la pratique des armes, celle-ci s’est enrichie avec l’apport du Katori Shinto Ryu de Maître SUGINO Yoshio au cours des années quatre-vingts. À l’époque, notre référence pour le Katori Shinto Ryu était le Maître Minoru MOCHIZUKI, dont, il faut le reconnaitre, ce n’était pas l’activité principale au sein de son école, le Yoseikan. Justement parlez-nous de vos voyages au Japon … DD : Mon premier voyage au Japon fut avec Maître FLOQUET en 1982. C’est lors de ce voyage que nous avons présenté, pour la première fois au Daïto Ryu 10

l’Aïkibudo de Maître FLOQUET, lors d’une démonstration à Aizu. C’est à partir de cette date que nous avons noué des liens d’ordre technique avec Tokimune TAKEDA Senseï et, par la suite, des échanges permanents et amicaux se sont instaurés entre Maître Alain FLOQUET et Tokimune TAKEDA Senseï. Pour ma part, j’avais été surtout impressionné par la pratique de Yoshio SUGINO Senseï, lors de sa première visite en France. Malgré son âge avancé, il avait une facilité étonnante à se déplacer, tout en conservant une fluidité dans ses gestes et une verticalité dans sa stature, le tout dans la maîtrise de “l’instant” : j’ai tout de suite compris le lien étroit existant entre la pratique du Katori et celle de l’Aïkibudo. Aussi ai-je décidé en 1984 de partir au Japon pour une année entière avec deux objectifs majeurs : le premier était d’approfondir ma connaissance de l’Aikidojujutsu Yoseikan auprès du Maître Minoru MOCHIZUKI, et plus précisément l’étude des Sutemi, dont l’école en fait l’une de ses particularités ; le second objectif était de pratiquer avec le Maître Yoshio SUGINO afin d’étudier avec rigueur et précision l’art du Katori Shinto Ryu. Cette année sabbatique m’a permis de revenir en France avec tout un panel de Sutemi qui a contribué à l’enrichissement de notre potentiel technique. Pendant les dix années qui ont suivi, je suis souvent retourné au Japon. J’allais essentiellement au dojo Yoseikan du Maître Minoru MOCHIZUKI et au dojo de Yoshio SUGINO Senseï, et plus occasionnellement au Daitokan de Tokimune TAKEDA Senseï. Nous avons développé en parallèle le Katori Shinto Ryu et l’Aïkibudo à cause de leur complémentarité. La pratique à mains nues et avec armes forment un tout indissociable qui ne peut qu’enrichir l’un et l’autre des deux arts. Vous avez été très proche du Maître Minoru MOCHIZUKI : comment appréciait-il l’Aïkibudo et votre pratique ? DD: Maître Minoru MOCHIZUKI avait une très grande estime pour Maître Alain FLOQUET. Lorsque j’ai passé une année entière au Japon, je vivais dans son dojo : j’ai donc établi avec le Maître Minoru MOCHIZUKI des liens très amicaux et très proches. J’ai bien entendu beaucoup travaillé avec le Maître ; il me prenait alors comme uchi deshi (assistant) pendant ses cours, et quelquefois disait à ses élèves : “Il faut travailler dans le sens de l’Aïkibudo ! Faites ce que montre Daniel !” L’Aïkibudo apportait en effet aux élèves du Yoseikan une vision différente de leur style, et moi-même, je devais aussi m’adapter à leur pratique. J’ai multiplié les rencontres avec Maître MOCHIZUKI,


en étant particulièrement intéressé par les nombreux Sutemis que nous avions moins l’occasion de pratiquer en France. C’est ainsi que je me suis spécialisé dans ces techniques. J’ai continué à me rendre régulièrement au Japon jusqu’à la disparition du Maître Minoru MOCHIZUKI. Aujourd’hui, c’est essentiellement à l’occasion de mes déplacements professionnels que je me rends au dojo du Maître SUGINO Yukihiro afin de maintenir les liens amicaux qui nous unissent à cette école, et au-delà, avec le Soke du Katori Shinto Ryu. Comment définissez-vous l’Aïkibudo ? DD : L’Aïkibudo est un Budo moderne. C’est un art martial qui a su s’adapter à l’évolution du monde moderne tout en conservant un certain pragmatisme. Au travers de la pratique Aïkibudo, c’est la recherche du mouvement idéal qui fait foi. Il requiert la fluidité, le non recours à la force, il exige que ce mouvement soit juste et s’intègre dans le temps, et ce, en parfaite harmonie avec le partenaire. Cette recherche du mouvement idéal utilise les facultés biomécaniques du corps, il s’intègre dans l’instant en utilisant toute la subtilité de l’Aïkibudo avec efficacité mais sans brutalité ! C’est dans ce sens que j’oriente ma pratique. La force, elle, vient à décroître et sert parfois à compenser un manque technique. Le mouvement juste, en Aïkibudo, c’est un mouvement unique, continu du début à la fin, et qui s’exécute en pleine harmonie avec son partenaire. L’Aïkibudo jouit d’une très grande notoriété : comment expliquez-vous cela ? DD : Tout d’abord Maître FLOQUET est l’un des pionniers des arts martiaux en France. À l’époque, l’Aikido était très peu connu, seuls le judo et, dans une moindre mesure le karaté, étaient connus ; les autres pratiques martiales étaient inexistantes. Aujourd’hui il existe une multitude de disciplines. Dans ce paysage, l’Aïkibudo revendique une origine historique. Maître FLOQUET a su faire de l’Aïkibudo une pratique constructive, évolutive et non destructive ! Doté d’une grande technicité, Maître FLOQUET a compris l’essence et le but des arts martiaux,

et a réussi à combiner tradition et évolution dans son art pour s’adapter au monde moderne. Au-delà de la technique, l’Aïkibudo permet de construire sa propre personnalité, de trouver ses marques au sein d’un monde en perpétuelle évolution. L’Aïkibudo est un art de vie ! Que faut-il pour que, demain, l’Aïkibudo puisse continuer à se développer ? DD : L’Aïkibudo est universel. C’est en quelque sorte une science humaine, un art de vie, un art en mouvement fondé sur ledit mouvement, et voué à se développer ! Maître FLOQUET est le noyau (le centre) de ce groupe humain en mouvement. Si l’Aïkibudo est devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu autour du Maître des personnes qui l’ont aidé et soutenu dans sa démarche. Tout d’abord les Kodansha, de par leur soutien et leur apport technique, contribuent au développement de l’art, mais aussi certaines personnes qui ont eu des rôles primordiaux sur le plan administratif. Je pense en particulier à notre regretté ami Claude JALBERT, ancien Président de la FFAAA, et Hervé VILLERS, tous deux représentant Maître FLOQUET à la fondation de la FFAAA, cofondateurs de celle-ci et acteurs essentiels dans la promotion et la reconnaissance de l’Aïkibudo, qui font sa force et sa présence aujourd’hui sur le plan fédéral. C’est cet ensemble qui a permis la construction du groupe humain constituant l’Aïkibudo, car il y a eu dès le départ “un esprit d’unité et de partage”. Pour que l’Aïkibudo puisse continuer à se développer, ses pratiquants, ses cadres, ses responsables administratifs devront travailler ensemble, unis par leurs valeurs de respect mutuel, de partage, d’harmonie et de reconnaissance des individualités de chacun. Car, au fond, nous partageons tous le même plaisir et nous avons une passion commune qui nous anime, qui est l’art exceptionnel que Maître FLOQUET a su créer, c’est à la fois son et notre Aïkibudo.

Stage International de Kinomichi : Formation technique et pédagogique

C

omme chaque année en janvier, des pratiquants de KINOMICHI européens se sont regroupés sur le tatami du stade Léo LAGRANGE à Paris. La manifestation, qui réunissait plus de 200 pratiquants, était organisée et encadrée par le Comité Technique de la KIIA, composé de Christian BLEYER, Françoise PAUMARD, Martine PILLET, Françoise WEIDMANN, et des Hanshi CORTIER et THOMAS. Les cours à vocation technique et pédagogique ont été assistés des représentants Rui ROSADO pour les Pays Bas, Andréas LANGE BOHM pour l’Allemagne, Pierre WILLEQUET pour la Suisse, et Giovanni DI CICCO pour l’Italie. Une remise de Hakama a permis ainsi de récompenser une quinzaine de pratiquants pour leur engagement. Par ailleurs, nous nous réjouissons de l’élection au Comité Directeur de la FFAAA de Catherine AUFFRET, lors de l’Assemblée Générale Élective du 20 novembre 2016. Le Comité technique de la KIIA souhaite une bonne et heureuse année à tous les pratiquants des arts AIKI et un prompt rétablissement, déjà bien affirmé, à notre ami Hanshi Lucien FORNI. La KIIA 11


Dossier du mois

Les bienfaits de l’Aïkido

On s’accorde sur les bienfaits de l’Aïkido, mais quels sont-ils ? Comment les vivez-vous ? Nous souhaitons vous donner la parole, vous les licenciées et licenciés, pour exprimer les apports de l’Aïkido au quotidien : il ne s’agit pas de faire un catalogue exhaustif des bénéfices de notre discipline, mais de témoigner simplement et en allant à l’essentiel. Alors lisez, débattez, parlez-en autour de vous et envoyez-nous vos contributions via nos réseaux sociaux, ou par messagerie : ffaaa@aikido.com.fr, nous les publierons avec plaisir dans ces pages dédiées.

PAROLES DE TECHNICIENS

PAROLES DE PRATIQUANT

“Voler, tomber et se relever.”

“La voie de l’harmonie des énergies.”

Si l’on me posait la question de savoir ce que l’Aïkido m’a apporté, ou bien m’apporte encore aujourd’hui dans la vie de tous les jours, j’aurais tendance à répondre… que ce soit au dojo, à la maison ou dans le cadre de mes activités professionnelles, tout est prétexte à poursuivre cette ritournelle initiée voilà quelques décennies, et qui consiste à voler, tomber et se relever…

D’une manière générale, les arts martiaux tels que nous les percevons de l’extérieur, séduisent la plupart d’entre nous par leurs aspects combatifs, leur capacité à rendre l’homme moins vulnérable et la possibilité d’utiliser plus pleinement des capacités physiques.

Ce qui me reste de la pratique de cet art martial dans la vie de tous les jours, ce sont les sensations liées au jeu qui consiste à se perdre pour mieux se retrouver. Les chutes me plaisent parce qu’elles permettent d’apprivoiser le vertige. Si à la source de chaque activité il existe un mobile, j’imagine que le mien est de jouer avec les contraintes que nous imposent la gravité. Quand le jour viendra où je ne chuterai plus et que j’aurai cessé de jouer à l’Aïkido, il me restera toujours le souvenir de l’ilinx (1) apprivoisé… (1) vertige Arnaud WALTZ, 6e Dan, DESJEPS et Vice-président du Collège Technique National

“L’Aïkido : Un mode de vie.” Pratiquer l’Aïkido sur le long terme, c’est en découvrir de nouvelles facettes à chaque étape de la vie. L’élément central pour moi depuis le début de ma pratique à neuf ans, puis adolescente jusqu’à aujourd’hui, réside sans doute dans le simple plaisir corporel que j’éprouve à chuter et à faire chuter. Au fil de années, l’Aïkido a pris de plus en plus d’importance jusqu’à devenir un mode de vie, une pratique qui dépasse le cadre de l’entraînement au dojo. En tant que pratiquante et enseignante, je me sens responsable vis-à-vis des professeurs qui m’ont formée, ainsi que des personnes à qui je transmets, tant d’un point de vue technique qu’éthique. Enfin en tant que maman, quelle joie de voir mes enfants faire leurs premiers pas sur le bel espace d’expérimentation que leur offre le tatami ! Hélène DOUÉ, 5e Dan, DEJEPS et membre du Collège Technique National 12

Pour ceux qui s’intéressent au sujet d’un peu plus près, il ne leur paraîtra pas étrange de lire que les arts martiaux nécessitent plus que de développer ses aptitudes physiques. Certaines disciplines promeuvent d’ailleurs assez ouvertement la nécessité de mieux contrôler ses facultés psychiques, son mental, pour maîtriser l’art en question. L’Aïkido apparaît comme un de ces arts, qui par la pratique et le perfectionnement des techniques martiales, pétrit et exerce l’esprit. C’est un art martial, ne se résumant pas à l’apprentissage de techniques de combat, juste pour leur efficacité. Sa particularité réside à un niveau plus profond : l’apprentissage des techniques constitue une méthode d’enseignement permettant d’éveiller le pratiquant à ce qu’il y a en lui de plus fondamental. L’Aïkido n’est pas qu’une discipline, c’est une voie, un cheminement permettant à chacun de faire évoluer ce qu’il est, et de se découvrir avec plus de finesse, grâce à l’apprentissage et à la pratique répétitive de techniques de combats martiales. Pour affiner sa pratique de l’Aïkido il faut pouvoir approfondir la connaissance des techniques formelles, tout en développant son ressenti, la perception de ses sensations et la réactivité nécessaire au maintien de la continuité du mouvement, dans l’exécution de la technique. L’Aïkido demande que l’on s’investisse sur le long terme pour pouvoir en approfondir sa pratique et percevoir la quintessence de son enseignement.

“Celui qui est trop pressé d’arriver, n’apprécie pas le parcours.” En pratiquant l’Aïkido on affine aussi la conscience de sa


respiration, en veillant tout au long du cours à respirer pleinement au point de pouvoir utiliser sa respiration de façon efficiente. (Ce qui vaut aussi hors du tatami !). Pendant les techniques, le souffle doit s’accorder, se synchroniser avec le mouvement. Il est une profonde ressource d’énergie. Pendant que le senseï donne ses consignes, respirer pleinement et calmement permet de récupérer et de se concentrer : il s’agit d’utiliser son souffle comme une force et non pas de le subir comme une résistance. Respirer consciencieusement vaut mieux que de s’essouffler. Ainsi tourné vers ce qui se passe en soi, il devient possible de s’éveiller à un ressenti plus fin des mouvements de son corps, comme une nouvelle façon de faire attention à soi, de se prendre en considération comme déterminant dans l’action. De la dualité à l’harmonie : L’Aïkido est une recherche de l’organisation et de la reconduction des forces, une recherche du mouvement intelligent. L’efficacité de la technique ne résulte pas de la force employée pour contrer l’adversaire, mais de la justesse des mouvements avec lesquels on engage et redirige la rencontre. La pratique de l’Aïkido permet de s’appréhender, de se penser. C’est un art “d’être avec l’autre” dans une perspective d’harmonisation. Pratiquer l’Aïkido, c’est s’offrir l’opportunité de passer par une pratique physique permettant à celui qui s’investit de s’éveiller à une plus profonde conscience de soi. En travaillant avec quelqu’un d’autre, et en changeant de partenaire régulièrement pendant les cours ou lors des stages (excellente occasion de rencontrer d’autres personnes hors de son club), on repère avec plus de finesse sa propre façon d’être. En effet, quand les partenaires ne sont pas les mêmes mais que nous répétons les mêmes erreurs, c’est peut-être en nous qu’une modification doit s’opérer. Il n’y a pas de recherche d’une harmonie sans préalable désaccord, et la beauté profonde de l’Aïkido demeure dans ses aspirations. Au-delà d’un enseignement de techniques martiales, de mouvements justes, esthétiques et efficaces, c’est un système éducatif permettant d’apprendre à sublimer les conflits. Une éducation martiale du partenariat, de la relation humaine, au sens d’un “comment faire ensemble”.

s’éveille à la synchronisation de sa respiration avec les mouvements de son corps. Il travaille son observation de l’autre, la lecture de son attaque et sa réaction de façon à affiner de plus en plus sa conscience de l’instant. L’Aïkido, par son enseignement, éveille le pratiquant à être présent à ce qui se passe. Il l’aide à penser ses actions dans la rencontre avec l’autre. Nous sommes tous différents et il n’est pas inné de savoir comment composer ensemble pour être en paix, d’abord avec soi-même. L’Aïkido, par sa pratique régulière, conduit l’aïkidoka sur la voie d’une recherche de l’harmonie entre les hommes et met chacun au travail sur soi dans la relation avec l’autre. Plus on pratique avec des partenaires différents et plus on peut ressentir comment soi-même on agit. Évidemment, ce texte ne saurait résumer à lui seul ce qu’est l’Aïkido, ce n’est pas là son objectif. Simplement, j’ai plaisir à pouvoir en faire partager ma vision, aujourd’hui, après avoir fraîchement obtenu mon premier Kyu. Il se peut que je relise ce texte dans quelques années et me dise que j’étais bien loin du compte à l’époque. Mais qu’importe, je prends à chaque fois un grand plaisir à monter sur le tatami et c’est ce plaisir que je souhaite partager. Chacun pourra juger, selon ses goûts et aspirations, de ce qui lui plaît ou déplaît dans cette présentation qui est la mienne. Au-delà d’une amélioration de mes capacités physiques, en termes de souplesse, tonicité et réactivité, en pratiquant l’Aïkido, je travaille ma présence dans l’action et dans la relation avec chaque partenaire. Cet art martial, cette voie de l’harmonie des énergies, m’enseigne chaque jour mille subtilités nouvelles qui m’enrichissent dans ma pratique d’aïkidoka, autant que dans ma manière d’entrer en relation avec les personnes que je croise dans ma profession de psychologue. Ainsi mon club est un lieu d’apprentissage, mais aussi un lieu où se créent des relations amicales, et où l’on partage des moments conviviaux. Je me suis inscrit à l’Aïkido en recherchant un loisir pour m’entretenir physiquement et prendre un peu de recul par rapport au quotidien du travail. Aujourd’hui je trouve en l’Aïkido une voie au travers de laquelle je me mobilise chaque jour pour améliorer ce que je suis, que ce soit physiquement ou en tant que personne. Dimitri PANGALOS, 3 ans de pratique au JCA Annemasse, 74.

“L’Aïkido ne vise pas le K.O., ni la victoire. Son objectif tend plutôt vers la coopération et l’équilibre relationnel.” Entre le corps et l’esprit : Appelés à œuvrer ensemble, tori et uke travaillent à la recherche du geste juste, de l’intention claire, d’une forme de synergie qui émane de leur rencontre. L’Aïkidoka 13


Entretien avec… Arnaud WALTZ et Éric MARCHAND

Aïkido et Enseignement : le corps et l’esprit

Depuis septembre, Éric MARCHAND a rejoint les rangs de l’équipe enseignante de l’ISHIKI Dojo à Poitiers. Si tous les pratiquants sont heureux et reconnaissants de la qualité de l’enseignement dispensé jusqu’alors, il est aussi évident que chacun mesure l’épaisseur et la longue expérience pédagogique qu’Éric apporte dans la transmission de la pratique.

Pratiquant depuis 40 ans et maintenant formateur au niveau national, Éric est amené durant toute l’année à s’absenter du Dojo pour encadrer divers stages de formations techniques ou encore pédagogiques à travers tout le territoire. En octobre, il a ainsi dirigé le stage technique national ainsi que le stage de formation à l’évaluation de Nouvelle Calédonie, puis il est parti pour La Baule où il a co-animé le stage de formation continue à l’enseignement (le premier de la saison) avec Arnaud WALTZ. Arnaud pratique l’Aïkido depuis 43 ans. Il est Docteur en Sciences de l’Éducation, Responsable du Master 2 des Métiers de l’Enseignement et de l’Éducation et de la Formation au STAPS de l’Université Paris 13 et co-responsable du Master 2 Santé Psycho-sociale par le Sport à la COMUE Université Sorbonne Paris Cité, 6ème Dan, Vice-Président du CTN et créateur avec Michel Lapierre de l’association Aïkido échange & controverse.

V

ivement intéressée par la transmission et profitant de l’actualité de leurs calendriers, j’ai souhaité échanger avec Éric et Arnaud autour de la question de la formation. HR : Dans son sens premier, le terme se former veut dire se constituer, puis dans un deuxième sens il veut dire s’instruire. Éric, quel est pour toi le sens de la formation ? ÉM : Dans un premier temps, il y a la formation quotidienne qui nous concerne tous, celle du Dojo et des stages. Par définition, c’est le lieu où l’on appréhende les techniques et les principes qui constituent la pratique, et qui nous sont directement transmis par les professeurs. J’insiste sur l’importance du travail qui s’y fait, car c’est à cet endroit que se forge la qualité des pratiquants. Si le Dojo est un lieu d’étude, il est aussi un lieu de transmission. Le fait d’enseigner demande aux professeurs des qualités, des compétences et des savoir-faire qui s’acquièrent lors de formations spécifiques. J’insiste tout autant sur l’importance et la nécessité de se former et ce, de manière continue ! Croire qu’une saison d’École des Cadres ou qu’une semaine de formation à l’enseignement suffit à nourrir des années de transmission est complètement illusoire. L’Aïkido est une matière vivante et exigeante, qui évolue et qui passe par la remise en question permanente. Il existe différents types de séminaires allant de la formation initiale (Brevet Fédéral, CQPMAM : Certificat 14

de Qualification Professionnelle Moniteur d’Arts Martiaux) à la formation continue (au handicap, à l’enseignement junior, à l’évaluation, à l’enseignement). Les propositions sont nombreuses et variées et toutes encadrées par des membres du CTN. Pour moi, se former est le moyen de proposer un enseignement de qualité aux élèves et de garantir la pérennité de l’Aïkido. Les compétences développées lors des formations donnent profondeur et assise aux professeurs. Le sérieux et la continuité du travail des enseignants sont des atouts majeurs. Ils rejaillissent sur les élèves et futurs professeurs. HR : J’ai suivi la formation à l’enseignement de La Baule, il s’y est passé des choses que seule une semaine entière de travail peut produire. Proximité, intensité, focus sur des questionnements... peux-tu préciser les particularités de ce type de session ? ÉM : Comme tu l’as dit, cette session dure toute une semaine, ce qui fait d’elle, avec Mèze en avril, la plus longue de toutes celles proposées : 35 heures de travail autour de l’enseignement ! L’une des particularités de ce stage est que nous construisons entièrement son déroulement en fonction des demandes et attentes des stagiaires. Le rythme d’une journée s’articule autour d’une pratique d’une heure et demie le matin, de travaux en sous-groupes sur les thèmes dégagés par les participants, de restitutions et débats, et se conclut par une heure et demie de pratique le soir : en tout 3 heures de pratique et 4 heures de travail


en ateliers, chacun de ces moments étant directement lié au tour de table initial. Et encore, je ne compte pas les temps où les pratiquants se retrouvent d’eux-mêmes pour continuer leurs recherches. C’est très enthousiasmant, c’est une immersion complète ! Le fait de s’y plonger totalement, durant une semaine, apporte matière et réflexion. Même pendant les temps “plus” conviviaux (rires), les sujets de la journée reviennent dans les discussions ! Ce type de formation comporte différents objectifs. À court terme, il s’agit par exemple d’acquérir des compétences pour bâtir un plan de cours, pour identifier les difficultés rencontrées par les élèves, pour adapter les logiques de progression en fonction de ses publics, pour faire des choix de mots pertinents... À plus long terme, c’est d’acquérir la capacité à élaborer une séquence pédagogique, dans l’instant, pour répondre aux besoins des élèves. Même si cela peut paraître scolaire et laborieux de faire et de refaire des plans de cours, c’est le processus de construction qui restera, et non la nécessité du plan de cours... On dépasse la forme, reste le fond...comme dans la pratique ! Autre particularité de cette intense semaine de travail, nous abordons en profondeur les questions liées à la “mise en scène” d’un cours. Au-delà des progressions techniques proposées par les stagiaires, nous nous intéressons de près aux comportements de l’enseignant (projeter la voix, adresser le discours, occuper l’espace, distribuer le regard, rythmer le discours...). En leur offrant un regard extérieur, il s’agit de renforcer les savoir-faire des stagiaires et d’identifier leurs points faibles, plutôt que de les formater. Une unicité pédagogique au service des diversités de chacun.

l’éducation, de savoirs déclaratifs. Nous trouvons ce type de savoir déclaratif dans les livres, certains contenus de formation dans les Écoles de Cadres, au cours des discussions que nous avons à la suite d’un cours ou d’un stage, etc. Les contenus de formation d’une activité physique seront qualifiés de savoirs procéduraux. C’est-à-dire qu’il s’agit d’enseigner des “gestes”, et qui ne reposent pas dans les livres comme peuvent le faire des écrits de toutes sortes. En effet, nous pouvons tous répéter le contenu d’un texte sans rien y changer (sans même le comprendre d’ailleurs), en revanche il nous est impossible de reproduire deux gestes à l’identique et surtout nous sommes totalement incapables de reproduire à l’identique les gestes d’un autre. Tout au plus nous sommes en mesure d’acquérir la capacité de faire quelque chose qui ressemble, donc qui est différent. Enseigner une activité physique, c’est permettre l’acquisition de nouvelles procédures, ou plus simplement des manières de faire. En Aïkido comme dans toutes les autres activités physiques, il s’agit dans un premier temps d’augmenter progressivement son pouvoir moteur en découvrant et en développant de nouvelles manières de se mouvoir, et ensuite d’entretenir ce pouvoir moteur le plus longtemps possible, malgré les conséquences incontournables du vieillissement. Nous devons donc différencier dans l’enseignement des activités physiques ce qui relève de la découverte et de l’apprentissage initial, de ce qui relève du perfectionnement et de l’entretien des compétences acquises.

Lors de ce stage, la transmission n’est pas seulement pyramidale, elle est aussi horizontale. En partageant leurs façons de faire, leurs idées, leurs exercices, leurs éducatifs, les stagiaires ont l’opportunité de profiter de l’expérience des autres. Cette formation est donc un véritable lieu de ressources pédagogiques.

Les savoir-faire enseignés en Aïkido regroupent trois types d’activités différentes et complémentaires :

J’ai suivi cette formation pendant plus de 20 ans. Maintenant que je l’encadre, je continue d’apprendre : par le biais des stagiaires bien sûr, et par la situation de co-animation avec Arnaud.

• Une activité de découverte et /ou d’invention en action, dans le respect du cadre de la pratique, de réponses technico-tactiques aux problèmes moteurs que posent simultanément Uke à Tori, et Tori à Uke, afin de découvrir des principes et des règles d’action permettant d’être efficace, voire efficient.

HR : Arnaud, quelles sont les spécificités de l’enseignement liées à une pratique physique et notamment de l’Aïkido ? AW : Enseigner, c’est signaler la présence d’un savoir. En ce qui concerne précisément l’Aïkido, il s’agit essentiellement d’un savoir-faire. Il existe bien entendu des savoirs sur l’Aïkido qui relèvent, dans le jargon de

• Une activité de production de forme qui relève de l’imitation des gestes d’un autre, le senseï et /ou celles et ceux qui nous précèdent dans l’étude.

• Une activité de gestion dans l’action de ces ressources bio-affectives, bio-énergétiques, biomécaniques et bio-informationnelles afin de s’ouvrir au monde de la sensation et d’apprendre à se connaître.

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Entretien avec… Arnaud WALTZ et Éric MARCHAND

Les beaux-arts dans l’Aïki !

Selon que l’on donne plus ou moins d’importance à l’activité de production de forme, à la dimension technicotactique ou encore que l’on privilégie la gestion des ressources, l’enseignement de l’Aïkido pourra prendre de nombreuses orientations différentes. Il demeure indispensable de combiner ces trois types d’activités. Sans cela, nous risquons, en favorisant uniquement la reproduction de forme, de vider l’Aïkido de sa dimension martiale ; en privilégiant uniquement la dimension technico-tactique, de déboucher sur une sorte de jeu compétitif, et en ne sollicitant que la gestion des ressources, de limiter la pratique de l’Aïkido à une activité d’entretien de la santé. Enseigner l’Aïkido revient donc, en partie, à introduire de manière équilibrée les trois types d’activités dans des situations d’apprentissage et de pratique qui s’inscrivent nécessairement dans le cadre de la logique interne de la discipline. HR : Merci infiniment Éric et Arnaud pour le temps que vous m’avez consacré, ainsi que pour la qualité de vos réponses à la hauteur de ce que j’ai pu vivre durant cette semaine de stage sous votre direction. Vivement octobre prochain !

Hélène RICHARD, ISHIKI Dojo Poitiers, Référente communication de la Ligue FFAAA Poitou-Charentes 16

C’est un projet individuel qui vise à promouvoir et valoriser l’Aïkido, il est relayé par l’association Dédale ‘Art composée de nombreux bénévoles (artistes, plasticiens, photographes, musiciens, vidéastes, architectes, stylistes, chanteurs, danseurs, aïkidokas, techniciens, etc.), diffusé et soutenu par la ligue FFAAA Bourgogne Franche-Comté, aidé par Pierre MATTHIEU (6ème dan, BEES Aïkido), soutenu par le club Dojo Franc-Comtois de Besançon ; la boutique de fabrication T-Shirt sur Besançon est spécialisée en arts martiaux. Ce projet se résume en quelques objectifs : • Mettre en valeur le bénévolat et l’investissement personnel dans des valeurs artistiques ; • Valoriser le principe féminin et la relation à “l’art” de l’Aïkido en tant qu’art martial, en accord avec les conceptions de Morihei Ueshiba Sensei ; • Donner envie d’entrer dans cette découverte empathique de l’Aïkido par la rencontre de l’équilibre féminin et masculin ; • Permettre la démystification de l’apparence “danseur-se” de l’aïkidoka ; • Donner une visualisation plus contemporaine, artistique et concrète de l’Aïkido, un sens à “art” martial. Le projet se décline en plusieurs phases de travail : • La création d’une vidéo de 5 mn pour le projet “zone 7” de Dédale ‘Art. • Un prolongement vidéo de 15 mn grâce à un scénario créé par Sandrine Tanguay Danis (diplômée des Beaux Arts, artiste, directrice et formatrice centre de loisirs, décoratrice et consultante Feng Shui en profession libérale “S.T.D. Déco.” depuis 1996, BF et 1er dan Aïkido, créatrice de “Qi.Cré.Art~échanges”association pour promouvoir la création, l’instant présent et le bien être par la pratique d’ateliers - et “Dédale’ Art” association pour concrétisation projet artistique “zone 7”). • La mise en place d’une levée de fond pour amortir les frais de réalisation de ce projet. Une vente de T-Shirts à l’effigie de Morihei Ueshiba Sensei est en cours de réalisation pour financer ce projet artistique. Des captations ont déjà été réalisées avec Christian TISSIER et trois uke : François PICHEREAU, Cosmo COQUIN et Célia FENOLLAR. Des entretiens vont également être réalisés avec de nombreux haut gradés pour la construction de ses films. Pour plus de renseignements et soutenir ce projet : rendez-vous sur dedale.art@gmail.fr ou par mail à sandrine.danis@laposte.net


Focus Médical

G

Adieu Gérard…

érard BERLING, vient de nous quitter, discrètement, en habit d’aikidoka, emporté dans un combat inégal qu’il savait perdu d’avance, et son départ serre le cœur de toutes celles et de ceux qui l’ont côtoyé. Car de l’avis général, c’était un monsieur, d’une grande simplicité et d’une grande compétence, un esprit scientifique pragmatique et sage au service d’une cause. Licencié depuis 1988 à la section Aïkido du Judo Club d’Annemasse, titulaire d’un 2e dan et d’un Brevet fédéral, médecin de la Ligue Rhônes-Alpes, élu au Comité Directeur de la FFAAA en 2012, Gérard BERLING a alors ouvert la voie à la première Commission médicale fédérale. Il s’y est employé avec beaucoup de détermination, motivé par le désir de promouvoir une pratique respectueuse de la santé de tous. Sollicitant les bonnes volontés par le biais des présidents de ligue, il a créé puis animé ce groupe, impulsant une dynamique valorisante où chacun a pu trouver sa place. Son implication y est toujours restée pleine et entière. Ainsi, parmi les réalisations qu’il a impulsées, on peut citer la promotion des 10 règles d’or des cardiologues du sport (et notamment la possibilité de s’hydrater lors de la pratique), le questionnaire sur l’état de santé des pratiquants, la définition des conditions d’encadrement et d’organisation des secours lors des passages de grade, la collaboration avec notre assureur pour une meilleure connaissance des accidents liés à la pratique. Les licenciés ont donc bénéficié sans forcément le savoir des actions de cet homme discret : qu’on le sache à présent, ces avancées sont le fruit de la ténacité de Gérard BERLING, dont la volonté était de faire bouger les règlements, us et coutumes contraires à la bonne santé. Il a d’ailleurs reçu avec humilité la médaille d’or de la Fédération en 2015. Si en novembre 2016 Gérard BERLING a choisi, en toute connaissance, de cause de passer le relais, au fil de ces quatre années partagées tous les membres de la Commission médicale ont pu apprécier ses grandes qualités humaines, son sens de l’écoute et sa force de caractère. Son œuvre se poursuit, au profit des licenciés. La FFAAA ne peut qu’honorer la mémoire d’un disparu estimé de tous, courageux dans l’adversité, et dont l’action aura fait bouger la conception de l’aspect médical au sein de notre Fédération. Gérard BERLING, lui aussi nous a montré la voie.

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Focus Médical

Alimentation et activité physique Pendant l’activité physique, notre corps a besoin d’énergie, apportée par les nutriments (glucides, protides, lipides) et d’eau.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE NUTRIMENTS :

NUTRIMENTS

PROPRIÉTÉS Ce sont des glucides absorbés rapidement par le tube digestif. Ils passent très vite dans le sang et élèvent le taux de sucre.

Glucides rapides • sucre, miel, pain blanc, confiture, pâtes de fruits, • gâteaux et viennoiseries, contiennent des glucides rapides mais aussi des lipides.

Intérêt : - à prendre en cas d’hypoglycémie, car ils permettent de revenir en 10 à 15 minutes à un taux de sucre sanguin normal. - à prendre en cas d’effort prolongé (par exemple toutes les 1 à 2 h) car ils sont absorbés facilement. Inconvénient : l’élévation du taux de sucre déclenche une sécrétion d’une hormone, l’insuline, qui abaisse le taux de sucre. Ils peuvent donc déclencher secondairement une hypoglycémie réactionnelle. Ce sont des glucides absorbés lentement par le tube digestif. Ils permettent de maintenir le taux de sucre pendant plusieurs heures.

Glucides lents • pâtes, légumes secs, • pain complet, • fruits.

Intérêt : - à prendre avant un effort car nos muscles en auront besoin. - à prendre en cas d’hypoglycémie, associés aux glucides rapides, car ils éviteront l’hypoglycémie réactionnelle.

Inconvénient : ils ne sont pas assez rapides en cas d’hypoglycémie. Les protides apportent peu d’énergie, leur digestion est un processus complexe. Protides • viande, poisson, œufs, • protéines végétales.

Intérêt : pas d’intérêt particulier pendant l’activité physique, mais nous en avons besoin dans une alimentation quotidienne équilibrée et pour la récupération. Inconvénient : à éviter pendant l’effort, car le tube digestif doit être mis au repos (la digestion des protides prend environ 4 h). Les lipides fournissent beaucoup d’énergie, mais comme les protides, il est difficile de les digérer en cours d’effort.

Lipides

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Intérêt : ils permettent de stocker de l’énergie. Inconvénient : à éviter peu avant ou pendant l’effort, car la digestion des lipides est trop longue (6 à 9 h)..


Que boire ? • de l’eau, • éventuellement, pour un exercice très prolongé (marathon), des jus de fruits ou des boissons dites «énergétiques», contenant des glucides, des vitamines ou des sels minéraux; il existe beaucoup de recettes «maison», mais on a surtout besoin d’eau, • ne pas prendre des boissons «énergisantes», qui contiennent des produits potentiellement toxiques comme la taurine et la caféine, • surtout pas de boissons alcoolisées.

L’hydratation

Les besoins en eau sont importants pendant l’effort : en effet, l’activité des muscles entraîne une production de chaleur, ce qui déclenche le phénomène de sudation visant à abaisser notre température corporelle. La perte d’eau diminue les performances : une perte en eau de 2 % du poids du corps diminue de 20 % les performances physiques. Cette perte d’eau est facilement atteinte lors d’un exercice de longue durée. La déshydratation fragilise les muscles : elle augmente le risque de tendinites, crampes et claquages. Elle favorise aussi les accidents cardiaques. À l’extrême, lors d’une activité physique en ambiance chaude ou confinée, elle peut provoquer un coup de chaleur. Il est donc indispensable de boire de l’eau avant, pendant et après l’effort ; il faut éviter l’alcool, qui entraîne au contraire une déshydratation. Conseils pratiques Avant l’exercice : pour éviter que l’appareil digestif ne soit en plein travail au moment de l’activité sportive, il est préférable de manger de trois à quatre heures avant l’activité. Il faut privilégier les glucides lents, et ce d’autant plus qu’on est proche de l’effort. Si on dispose de moins de deux heures avant l’activité, il vaut mieux éviter tout glucide rapide (risque d’hypoglycémie) : privilégier pâtes, légumes, fruits… Caractéristiques idéales du repas avant l’effort : • Assurer l’hydratation, • Être riche en glucides lents (maintien prolongé du taux de sucre dans le sang), • Apporter peu de protéines, • Être pauvre en matière grasses et fibres pour faciliter la vidange gastrique et réduire l’inconfort gastro-intestinal, • Ne pas apporter de glucides rapides. Pendant l’exercice : Une boisson est-elle nécessaire ? • Pas nécessaire pour un exercice de moins de 30 minutes. • Activité supérieure à 30 minutes : l’idéal serait, comme en jogging, 100 à 250 ml de liquide toutes les 15 à 30 minutes (selon température ambiante) ; en Aïkido, ce n’est pas possible, mais il faut proposer des pauses au bout de 60 à 90 minutes, pour permettre aux pratiquants de s’hydrater ; ne pas attendre d’avoir soif pour boire : si l’on a soif, c’est qu’on est déjà déshydraté.

Une collation ? Si l’exercice est très prolongé (activités d’endurance), si l’on a faim ou en cas d’hypoglycémie, il faut s’alimenter pendant l’activité physique. Il vaut mieux manger de façon régulière et en petites quantités. • Des aliments contenant des glucides rapides et lents, et pas de lipides : pain, morceaux de sucre, fruits, barres céréales, pain d’épice, pâtes de fruits… • On trouve beaucoup de produits dans le commerce, types “barres énergétiques” : ils sont souvent chers et n’apportent rien de plus que le pain ou les fruits ; ils peuvent être plus pratiques à transporter, c’est leur principal intérêt.

Vrai ou faux ? • Je prends de la créatine car elle augmente ma masse musculaire et ma force Faux : Les effets d’amélioration de la performance sportive de la créatine concernent uniquement des exercices brefs (moins de 15 secondes) et de forte intensité, et encore ces effets sont débattus car ils ne sont pas toujours retrouvés ; la prise de créatine bloque la production naturelle de créatine par notre organisme, et cet effet pourrait être irréversible; l’alimentation habituelle couvre largement les besoins en créatine; mais les firmes qui commercialisent la créatine savent faire du bon marketing. • Je ne bois pas pendant l’effort car cela va m’alourdir Faux : Sauf si l’on boit de trop grandes quantités à la fois. • Je mange un morceau de sucre avant l’activité physique car cela donne un coup de fouet Faux : Au contraire, la montée brutale du taux de sucre dans le sang entraîne la libération d’insuline (pour rétablir la glycémie à la normale) ; ensuite, en raison de l’effort, le taux de sucre chute trop vite, ce qui peut donner une hypoglycémie. • La veille d’un effort physique important, je dois manger des pâtes Vrai et faux : Les pâtes contiennent des glucides lents dont on a besoin lors de l’effort, mais notre corps a une faible capacité de stockage des glucides : en cours d’effort, le corps fabriquera les glucides dont il a besoin dès que les réserves seront épuisées ; donc c’est bien de manger des pâtes la veille, mais ce n’est pas indispensable. Florence GALTIER, Médecin Fédéral

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Aïkijeux

Aïkijeux De fil en aiguilles

Associe chaque grade à son terme japonais

Yondan 1er Dan

Sandan 2e Dan

3e Dan

Shodan

Nidan

4e Dan

Coloriage

Amuse-toi à colorier ces deux figures

Katate dori (gyaku hanmi)

Nikyo

Fédération Française

www.aikido.com.fr ffaaa@aikido.com.fr

d’Aïkido Aïkibudo et Affinitaires

11, rue Jules Vallès 75011 Paris Tél. : 01 43 48 22 22 Fax : 01 43 48 87 91 Membre pour la France de la Fédération Internationale d’Aïkido


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