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N° 3 • Mars 2020
Et vous, vous en êtes où avec la charge mentale ? Le 6 mars dernier, à l’avant-veille de la Journée de Lutte pour les Droits des Femmes, le CEPAG et le Bureau des Femmes de la FGTB wallonne organisaient leur 5e rendez-vous des États généraux féministes. Lors de cette matinée de réflexion et de débat, il a été question de la charge mentale, domestique et ménagère, une souffrance psychologique dont les femmes sont les premières victimes. Un phénomène qui perdure malgré une évolution qui tend vers une répartition plus égalitaire des tâches.
La charge mentale ? Késako ? La charge mentale, ménagère et familiale, est une forme de surcharge psychologique. La cause ? Un trop plein de responsabilités liées aux soins et à la gestion de la famille ou à la prise en charge, totale ou presque, des tâches ménagères par un seul membre du ménage. C’est un phénomène qui peut concerner chacune et chacun d’entre nous : hétéros ou non, avec ou sans enfants (ou en charge de personnes dépendantes), familles monoparentales ou en couple… Cette charge mentale peut provoquer des problèmes tant physiques que psychiques : grande fatigue, état dépressif, épuisement, maladie, tensions dans les relations humaines et professionnelles…
Chez nous, cette situation concerne en grande majorité les femmes, avec des conséquences tout au long de leur vie, leur carrière, leurs parcours : choix des études ou du métier, temps partiel contraint (souvent pour s’occuper des enfants), moindre participation à la vie sociale, culturelle et syndicale. En effet, la division encore très sexuée de notre société pousse trop souvent les femmes à prendre en charge la plupart des tâches dévolues au ménage ou à la famille. À leur charge mentale, s’ajoute la charge financière. L’inégalité salariale est une réalité, en raison notamment de la surreprésentation des femmes dans le temps partiel ou les secteurs moins bien rémunérés.
QUELQUES CHIFFRES
2/3
+11h
-4h
66%
Les femmes assument 2/3 du travail domestique et familial.
En Wallonie, elles consacrent, en moyenne, 11h/semaine de plus aux tâches domestiques, aux soins et à l’éducation des enfants que les hommes.
Elles ont 4 heures de repos et de loisirs en moins par semaine.
Au niveau de la répartition des tâches, les besognes les plus ingrates, physiquement éprouvantes et routinières — et donc les moins valorisées —restent l’apanage des femmes. Un exemple ? 66 % d’entre elles s’occupent du repassage contre 14 % des hommes.