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Un prix de journalisme
from Syndicats #1 //2023
by FGTB
La Fédération Wallonie-Bruxelles remettait le 11 janvier dernier au Parlement différents prix de journalisme. L’un d’entre eux a été attribué à une journaliste de Syndicats Magazine. Ioanna Gimnopoulou remportait en effet le prix de la photographie de presse avec son portrait d’Urbano Ciacci, tiré lors de la commémoration de la catastrophe du Bois du Cazier, le 8 août dernier. Vous pouvez admirer cette photo en Une de ce magazine, ou ci-dessous.
UNE HISTOIRE D’IMMIGRATION
Si vous êtes lecteur ou lectrice de Syndicats Magazine, vous avez sans doute croisé le nom de Ioanna Gimnopoulou dans la liste des rédacteurs. Jeune journaliste de 34 ans, belge d’origine grecque, multilingue, Ioanna écrit, photographie, filme. Elle est entrée à la rédaction de Syndicats Magazine en 2021. Et obtenait sa carte de presse moins d’une année plus tard. Ses thèmes de prédilection : les sujets internationaux, les interviews et portraits de militants et militantes, en Belgique ou ailleurs. Elle est notamment à l’origine de la chronique « Femmes et syndicalistes » dans Syndicats Magazine. Diplômée en journalisme, elle est également photographe autodidacte. Rudy Demotte, Président du Parlement, la décrit comme « une jeune photographe pleine d’avenir. Il s’agit d’une photo extrêmement expressive. Le jury, en reconnaissant cette photo pour ses qualités, a voulu faire un lien fort avec une histoire de Belgique, mâtinée d’immigration italienne. Mme Gimnopoulou est elle-même petite fille de mineur, d’origine grecque. C’est dire si le sujet de sa photo la concerne, et nous concerne tous. »
Une Photo Qui Raconte
En août dernier, Ioanna se rendait sur le site du Bois du Cazier, où avait lieu une commémoration de la catastrophe de 1956. Sur place, elle rencontre un personnage clé de la tragédie. Urbano Ciacci, passeur de mémoire, survivant. Il a 87 ans et est “le dernier mineur”. Ce jour-là, il porte son ancienne tenue de travail. Ioanna prend des photos, discute, puis raconte son histoire. Extrait.
Le jour de la catastrophe, Urbano était en Italie. Il s’y était rendu pour épouser sa fiancée. « Autrement, je serais mort avec les 262 », nous confie-t-il. Quand il a appris la nouvelle, il est aussitôt rentré en Belgique. Il a aidé à sortir les victimes de la mine et à les laver. « C’était très dur », se souvient-il, car les corps étaient métamorphosés. Parmi les victimes de la catastrophe, il y avait 136 Italiens et 95 belges. En tout, 12 nationalités différentes. Mais dans le trou, ils avaient tous la même couleur : noire. « Nous étions tous amis », se souvient Urbano, ému. »
Urbano Ciacci était aux côtés de la journaliste qui l’a mis en lumière, au Parlement. Toujours en tenue de travail. Ce prix de la presse photographique, c’est celui de Ioanna et d’Urbano, qui parleront tous les deux à la tribune. Un moment émouvant, humain, important. Dans le public, l’ensemble de la rédaction de Syndicats, mais aussi Hyrini et Theodoros. Des parents fiers de leur « petite » Ioanna.