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N° 3 • Mars 2021
La crise de l’aéronautique met la pression sur de nombreux secteurs
La crise du Coronavirus a eu et continue d’avoir un impact énorme sur le secteur de l’aviation. Il n’y a pas que les pilotes ou le personnel d’enregistrement qui sont affectés. Les agents de sécurité, le personnel des agences de voyage, des boutiques et de l’Horeca de l’aéroport, les bagagistes et le personnel de nettoyage sont également touchés. Tout comme les travailleurs du pétrole, du caoutchouc (chimie) et du métal qui subissent également de plein fouet les effets de cette crise. Si nous voulons éviter les licenciements, nos secteurs ont absolument besoin de soutien, déclarent nos délégués.
L
es chiffres récemment publiés par le service de médiation fédéral pour les aéroports sont éloquents : à partir de mars 2020, le nombre de vols pendant la journée a diminué de plus de 40 %. En avril, le point le plus bas a été atteint avec une baisse de plus de 80 %. En juillet et août, la baisse s’est maintenue autour de 60 %, pour ensuite remonter vers les 70 %. Il faut préciser que la situation du secteur aérien varie fortement selon les régions du pays et également selon le type de transport réalisé (transport de passagers ou de marchandises). Si l’aéroport de Liège fonctionne actuellement à plein régime, ce n’est par exemple pas le cas de Bruxelles et de Charleroi, où les difficultés économiques se font durement sentir et où les perspectives d’avenir semblent compliquées.
Mesures Corona Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un secteur très important dans notre pays : construction aéronautique, service aux aéroports, transport de personnes et de marchandises, caoutchouc, pétrole, ... La liste est longue, tout comme la liste de préoccupations des travailleurs : chômage temporaire massif, perte de revenus, perte d’emplois, manque de perspectives, … En premier lieu, il y a la perte de revenus. « Nous sommes un secteur durement touché, nous pouvons donc encore bénéficier du chômage temporaire de 70 % pour cause de force majeure Corona, mais ça reste difficile pour beaucoup de gens », explique Karine (gardiennage). Outre le chômage technique, il y a aussi la suppression de primes qui étaient liées à de nombreux postes. « Pour de nombreux travailleurs, cela signifie une perte considérable de salaire », ajoute Bjorn (cargo).
Encore jusqu’en 2022 L’objectif est clair : éviter les licenciements, faire en sorte que tout le monde puisse rester à bord... « Actuellement nos emplois sont en danger, malgré toutes ces années de croissance », explique Giovanni. « Nous avons besoin de mesures qui empêchent les fermetures et les délocalisations. » En fait, il s’agit d’un secteur en plein essor qui n’a cessé de croître ces dernières années et qui le fera encore à l’avenir. Il faut simplement traverser cette période. Et cette période peut encore durer un certain temps. Lorsque tout redémarrera, le volume de travail ne sera pas immédiatement de 100 %. Plusieurs secteurs prévoient que le chômage temporaire se poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2021, voire jusqu’en 2022.
Un « plan aviation » de toute urgence Les différentes centrales de la FGTB concernées unissent leurs forces et appellent les responsables politiques à agir. Un « plan aviation » doit permettre au secteur de faire face à cette « tempête sanitaire ». Les objectifs sont multiples : maintenir l’emploi et le savoir-faire, et maintenir ce secteur dans notre pays. En outre, nous attendons également des responsables politiques qu’ils répondent aux besoins urgents et concrets, tels que l’extension du régime de chômage temporaire, faciliter l’accès aux RCC (anciennes prépensions) et l’introduction à grande échelle d’une réduction collective du temps de travail. Mais ce plan aviation ne peut pas être financé sur le dos de la collectivité.