n°117 Alice au pays des merveilles
Mille et une histoires
Les plus beaux contes du monde entier
La partie de croquet
Le lion et le rat
La petite Alice s’ennuie dans le jardin. Soudain, un Lapin Blanc passe devant elle à toute allure. Intriguée, elle lui court après...
Alice se retrouve au milieu d’une foule d’animaux tout trempés. Ils décident de faire une étrange course pour se réchauffer !
La Reine organise une partie de croquet, à laquelle Alice est invitée. Mais la Reine se montre de fort méchante humeur...
Le lion féroce est redouté de tous les animaux sauf... du petit rat intrépide qui lui grimpe sur la tête ! Celui-ci s’en sortira-t-il sans mal ?
PRESSE ENFANCE
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La course des animaux
M 04309 - 117 S - F: 5,50 E - RD
Alice et le Lapin
N°117 - avril 2010 - 5,50 € - Bel / Lux / Dom : 6,50 € - Suisse : 11 CHF - Tom : 870 XPF - CAN : 10,80 CAD ISSN : 1297-0662
P. 3
Alice et le lapin
P. 13
La course des animaux P. 21
La partie de croquet P. 29 : Ta fable
Le lion et le rat P. 33
Pour s’amuser
34 L es aventures de Loulou 38 La famille Perlimpinpin au pays des merveilles
42 Mille et un dessins
P. 43
Parents
44 Alice au pays des images 49 Une histoire qui fait du bien :
“Alice au pays des merveilles”
Voici une version adaptée pour les jeunes lecteurs, de l’histoire célèbre d’Alice au pays des merveilles. Née en 1865, sous la plume de l’Anglais Lewis Carroll, Alice est une enfant curieuse et spontanée, entraînée malgré elle dans un monde bizarre et surréaliste, peuplé de créatures étranges...
Alice et le Lapin
Par une belle journée d’été, la petite Alice était assise sous un arbre auprès de sa grande sœur. Celle-ci était en train de lire mais Alice trouvait ce livre sans images plutôt ennuyeux. Elle se mit donc à regarder autour d’elle...
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Elle sentit alors qu’elle glissait. Elle glissa, glissa, glissa pendant très longtemps, comme si elle faisait des dizaines de kilomètres. Ce terrier ressemblait à un puits si profond qu’elle n’en voyait pas la fin. Elle tomba encore plus bas, et, enfin, alors qu’elle commençait même à s’endormir, elle sentit qu’elle atterrissait sur le sol. - Oh ! s’écria-t-elle, après une chute pareille, je n’aurai plus jamais peur de tomber ! Curieusement, quand elle se releva, elle n’avait mal nulle part comme si elle n’était jamais tombée. Tout était sombre autour d’elle, pourtant elle distingua un tunnel dans lequel
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Soudain, elle vit passer un Lapin Blanc aux yeux roses qui courait à toute
le Lapin Blanc courait ventre à terre.
vitesse. Elle l’entendit qui disait : « Oh ! là, là ! Oh ! là, là ! Je vais être en retard. »
Alice l’entendit encore grommeler :
Puis, il s’arrêta brusquement pour sortir une jolie montre de la poche de son
- Par mes oreilles et mes moustaches,
gilet, il regarda l’heure, et se remit à courir de plus belle.
il se fait tard !
Très intriguée, Alice se leva d’un bond et se lança sans réfléchir à la poursuite
Elle se précipita vers lui mais après
du Lapin Blanc. Elle le vit qui s’engouffrait dans un large terrier sous une haie.
un tournant, zou ! il disparut d’un seul
Vite, vite, la petite fille curieuse se précipita derrière lui dans le terrier.
coup de sa vue.
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Elle se mit à genoux et, derrière la porte, elle découvrit un couloir guère plus grand qu’un trou de souris. Tout au bout du couloir, on apercevait le plus adorable jardin qu’on puisse imaginer. Elle aurait tellement voulu sortir de cette pièce pour aller courir dans ce petit jardin... - Quel dommage, je ne peux pas passer, murmura Alice. Je suis trop grande. J’aimerais tant être une petite souris pour me faufiler par cette porte.
« Comme c’est bizarre, pensa Alice. » Elle se retrouva dans une longue salle basse éclairée par des lampes accrochées au plafond. Il y avait là plusieurs portes. Alice essaya de les ouvrir mais toutes étaient fermées à clé. La petite fille commença à s’inquiéter. « Comment vais-je sortir d’ici ? » se demandait-elle. C’est alors qu’elle vit, posée sur une table, une minuscule clé en or. Aussitôt, elle s’en empara en espérant que la petite clé pourrait ouvrir une des portes. Hélas ! Elle n’allait dans aucune serrure. Alice fit le tour de la pièce et elle remarqua un rideau qu’elle n’avait pas vu auparavant. Et voilà que derrière ce rideau, se trouvait une toute petite porte. Elle introduit la clé dans la serrure... Miracle ! la porte s’ouvrit ! « Voyons voir ce qu’il y a par ici », se dit Alice.
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Elle revint vers la table pour voir s’il y aurait une autre clé. Elle n’en vit pas mais
Il se passait, en effet, une chose
elle trouva un petit flacon qu’elle n’avait pas remarqué avant. Sur le flacon,
très étrange, Alice était en train de rapetisser !
une étiquette disait : Bois-moi. Elle hésita, regarda bien si elle ne voyait pas le
Elle avait maintenant exactement
mot poison quelque part et, comme elle ne voyait rien, elle prit le risque de
la taille d’une souris et elle pouvait,
boire le liquide.
si elle le voulait, aller voir le joli jardin
- Hum, c’est bon ! s’exclama Alice. Cela a le goût de la tarte à la fraise, de la
derrière la petite porte. Elle attendit
crème caramel, de l’ananas, de la dinde rôtie et des tartines de chocolat !
un peu pour voir si elle n’allait
Elle l’avala jusqu’à la dernière goutte.
pas rapetisser encore. Et comme rien
- Oh ! je me sens bizarre, s’écria-t-elle juste après, c’est comme si je rentrais en
ne se passait, elle retourna soulever
moi-même.
le rideau. Mais elle s’aperçut qu’elle avait reposé la clé d’or sur la table juste avant de prendre le flacon et, zut de flûte ! elle réalisa que maintenant il lui était impossible d’atteindre la table pour prendre cette clé, car elle était devenue beaucoup trop petite.
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C’en fut trop. La petite fille se mit à sangloter. - J’en ai assez, dit-elle, je ne pourrai plus jamais sortir de ce terrier ! Et elle pleura, pleura longtemps sans pouvoir s’arrêter. Puis soudain, elle se dit à elle-même d’un ton sévère : - Ça suffit ! Cela ne sert à rien de pleurer. Et elle arrêta de pleurer.
Elle regarda autour d’elle, essayant de trouver une idée qui la sauverait. Son regard tomba sur une petite boîte près du pied de la table. Vite, elle l’ouvrit et trouva un gâteau sur lequel était écrit : Mange-moi. - Mais oui, je vais te manger ! dit Alice. On ne sait jamais, si tu me fais grandir, je pourrai atteindre la clé et sortir d’ici. Elle mangea alors un petit bout de gâteau et attendit un peu tremblante. Elle posa sa main sur sa tête pour voir si elle allait monter ou descendre...
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Or, elle fut surprise car il ne se passait rien. Elle gardait toujours la même taille. - Évidemment, se dit-elle, en général, il ne se passe rien quand on mange un gâteau. Qu’est-ce que je croyais ? Il ne se passe pas toujours des choses extraordinaires. Alors, ne sachant plus que faire, elle mangea le gâteau jusqu’à la dernière miette et voilà qu’elle se mit à grandir, grandir, grandir... jusqu’à atteindre la taille d’une géante. Se voyant coincée dans le terrier pour toujours, Alice se mit à pleurer à chaudes larmes… Fin du premier chapitre !
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Pour suivre l’histoire, voici ce qui s’est passé : après avoir couru derrière le Lapin, Alice se retrouve coincée dans un terrier. Désespérée, elle se met à pleurer très fort. Ses larmes vont vite inonder le terrier puis former une rivière qui entraîne la petite fille à l’air libre. Alice est bientôt entourée d’une foule d’animaux trempés eux aussi...
La course des animaux
Au bord de la mare d’eau salée était rassemblée une étrange troupe : des oiseaux aux plumes toutes mouillées, des animaux dont la fourrure collait tant ils étaient trempés. Et parmi eux, Alice dans le même état !
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Comment se sécher ? Tous étaient de mauvaise humeur et se mirent à parler en même temps. Alice se mêla à la conversation car elle avait la curieuse impression de connaître ces animaux depuis longtemps. Elle discuta surtout avec le Perroquet mais celui-ci était un grincheux. Tout à coup, il se mit à bouder et déclara : - Je suis plus âgé que toi, je sais mieux que toi ce qu’il faut faire ! - Ah ! bon, dit Alice, mais quel âge as-tu donc ? Le Perroquet refusa de lui dire son âge. Alice insista mais la Souris les interrompit en criant le plus fort possible de sa petite voix pointue : - Taisez-vous, asseyez-vous et écoutez-moi ! Je vais vous faire sécher en deux temps, trois mouvements.
Tous s’assirent en rond autour de la Souris. Alice avait envie de lui dire de faire vite car elle était sûre qu’elle allait attraper un rhume, mais elle n’osait pas. - Hum, reprit la Souris d’un air important. Tout le monde est prêt ? Je vais vous raconter une histoire qui... - Une histoire ne va pas nous faire sécher, marmonna le Perroquet tout bas. - Comment ? Que dis-tu ? demanda la Souris d’un ton sévère. - Rien, rien du tout, répondit le Perroquet en baissant le bec. - Donc, reprit la Souris, il était une fois...
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- Il était une fois... quoi ? dit le Canard,
- Pour nous sécher, nous devrions faire
tu ne vois pas que la petite grelotte !
une course au caucus.
- Comment te sens-tu, ma petite ?
Et il se tut d’un seul coup. Alice trouva
demanda la Souris en se tournant
ce silence très embêtant, alors elle
vers Alice.
demanda (même si, au fond, elle n’avait
- Plus mouillée que jamais, répondit Alice,
pas vraiment envie de le savoir) :
en tremblant de tous ses membres,
- C’est quoi une course au caucus ?
votre histoire ne me sèche pas le moins
- Ma foi, répondit le Dodo, le seul moyen
du monde.
pour le savoir, c’est de la faire !
- Attends, dit la Souris, tu vas voir, je...
Alors il traça des cercles sur le sol et
- Ça suffit, dit le Dodo en se levant d’un air
il demanda aux animaux de se mettre
sérieux, tu nous emberlificotes avec
autour des cercles. Il leva la patte et cria :
tes mots inutiles, je propose que nous
- Un, deux, trois... Partez !
remettions cette réunion et que nous
Tous se mirent à courir le plus vite possible
prenions des mesures.
en tournant comme des fous le long des
- Parle plus simplement, dit l’Aiglon, on ne
cercles. Ils coururent, coururent puis,
comprend rien à ce que tu dis et je suis
les uns après les autres, ils s’arrêtaient et
sûr que même toi, tu ne
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s’asseyaient pour reprendre leur souffle.
te comprends pas !
Il était impossible de dire qui avait gagné
Le Dodo fut
la course car il n’y avait pas de point de
très vexé
départ ni de point d’arrivée. Comme ils
mais il
avaient couru au moins une demi-heure,
poursuivit
ils étaient tous complètement secs.
malgré
Brusquement, le Dodo s’exclama :
tout :
- La course est finie !
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- Bien sûr, dit le Dodo, qu’as-tu encore dans ta poche ? - Rien qu’un dé à coudre, répondit Alice tristement. - Passe-le-moi ! ordonna le Dodo. Les animaux se pressèrent encore autour d’Alice, alors que le Dodo lui remettait le dé à coudre, en disant d’un air important : - Nous te prions de bien vouloir accepter cet élégant dé à coudre comme récompense. Alice trouvait tout cela un peu ridicule et elle avait très envie de rire, mais les animaux se mirent à l’acclamer. Aussi, elle ne se moqua Les animaux se précipitèrent vers lui.
pas d’eux et s’inclina pour les remercier.
- Qui a gagné ? Qui a gagné ? criaient-ils, et Alice criait avec eux. Le Dodo réfléchit, il soupira et, finalement, il dit : - Tout le monde a gagné et nous devons tous recevoir un prix. - Mais qui va donner le prix ? demandèrent en chœur les animaux. - C’est elle, dit le Dodo en montrant Alice de la patte. Et ils entourèrent Alice en réclamant leur prix. La petite fille ne savait pas quoi faire, aussi, elle mit la main dans sa poche et trouva une boîte de dragées. Heureusement, l’eau n’y avait pas pénétré. Elle commença sa distribution. Il y en avait exactement une pour chacun. - Mais il faut qu’elle gagne un prix, elle aussi, dit la Souris en regardant Alice.
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À présent, il fallait manger les dragées. Ils se rassirent en cercle et commencèrent à grignoter dans le silence. - Raconte-nous ton histoire, demanda Alice à la Souris. - Oui, c’est vrai raconte-nous ton histoire ! reprirent les animaux en chœur. - Il était une fois, commença la Souris... Fin du chapitre !
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La souris promet une histoire (qu’elle ne termine pas !)... Il arrive ensuite bien d’autres aventures à Alice. Elle retrouve le Lapin Blanc et croise d’étranges animaux, dont le Chat du Cheshire, qui apparaît et disparaît comme par enchantement ! Il lui propose une partie de croquet chez La Reine...
La partie de croquet
Alice arriva dans un merveilleux jardin. À l’entrée de celui-ci, poussait un grand rosier blanc. Trois jardiniers étaient en train de peindre ses roses blanches en rouge ! « C’est curieux, se dit Alice... » et elle s’approcha pour les regarder faire. - Pourquoi peignez-vous ces roses ? leur demanda-t-elle timidement. Les jardiniers restèrent muets, Alice remarqua alors qu’ils étaient des cartes à jouer. Il y avait Le Sept, Le Cinq et Le Deux.
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Le Sept et Le Cinq se tournèrent vers Le Deux. Celui-ci répondit à voix basse : - En fait, Mademoiselle, ce rosier devait être rouge. Nous en avons planté un blanc par erreur et si, par malheur, la reine s’en apercevait, elle nous ferait couper la tête. - Couper la tête ! s’exclama Alice, quelle horreur ! À ce moment-là, Le Cinq s’écria : - La Reine ! La Reine arrive ! Vite, les trois jardiniers se jetèrent à plat ventre. Alice se retourna et vit dix soldats qui tenaient des armes en forme d’as de trèfle venir vers elle. Ils étaient comme les jardiniers, tout plats avec des mains et des pieds aux quatre coins de leur carte. Suivaient dix courtisans aux habits couverts de diamants en forme d’as de carreau qui marchaient deux par deux, puis dix petits enfants, ornés de cœurs des pieds à la tête. À leur suite, des rois et des reines arrivaient et parmi eux, Alice reconnut le Lapin Blanc. Celui-ci parlait vite en souriant à tout le monde et il passa devant la fillette sans faire attention à elle. Enfin, venait le Valet de Cœur suivi du Roi et de la Reine de Cœur.
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La Reine s’arrêta devant Alice et
Furieuse, la Reine se tourna alors vers les trois jardiniers :
demanda d’une voix sévère :
- Vous ! Debout ! Qu’êtes-vous en train de faire ?
- Qui est-ce ?
Les pauvres jardiniers tremblaient tant qu’ils ne pouvaient même pas répondre.
Le Valet de Cœur se contenta
- Je vois, dit la Reine en examinant les fleurs rouges fraîchement peintes.
de s’incliner sans répondre.
Qu’on leur coupe la tête !
- Imbécile ! lui dit la Reine.
Elle reprit sa marche alors que les soldats tentaient d’emmener les jardiniers.
Puis elle s’adressa à Alice :
Heureusement, ceux-ci leur échappèrent et se précipitèrent vers Alice. En un
- Comment t’appelles-tu mon enfant ?
éclair, hop ! la fillette les aida à se cacher dans un grand pot de fleurs.
- Je m’appelle Alice, répondit
Et les soldats eurent beau les chercher partout ils ne les retrouvèrent pas !
la petite fille poliment. Et elle pensa :
Juste après, la Reine se retourna et hurla de loin :
« Après tout, ces gens ne sont qu’un
- Sais-tu jouer au croquet ?
jeu de cartes, ils ne devraient pas me
- Oui ! cria Alice.
faire peur. » - Et qui sont ceux-là ? dit la Reine, en désignant les trois jardiniers. - Comment voulez-vous que je le sache ? répondit Alice, ce ne sont pas mes affaires. À ces mots, la Reine devint toute rouge. Elle regarda durement la petite fille et cria : - Qu’on lui coupe la tête ! - Quelle bêtise ! dit Alice bravement. - Réfléchissez, chère amie, dit le Roi à la Reine, ce n’est qu’une enfant.
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Alors la Reine lui fit signe de la rejoindre.
Alice avait du mal à tenir son flamant rose et elle ne pouvait pas s’empêcher
- Il fait beau aujourd’hui, dit une voix tout près d’Alice.
de pouffer de rire. « Ce n’est vraiment pas pratique », pensait-elle. La Reine
C’était le Lapin Blanc mais Alice n’eut pas le temps de lui répondre car la Reine
s’énervait toutes les deux minutes. Dès que quelqu’un perdait, elle criait :
ordonna que chacun prît sa place. Tout le monde se mit à courir dans tous
- Qu’on lui coupe la tête, qu’on lui coupe la tête !
les sens en se bousculant. Finalement, chacun se plaça et la partie commença.
Alice trouvait ce jeu trop compliqué et elle commença à avoir très peur.
Alice n’avait jamais vu un terrain de croquet aussi bizarre : les boules étaient
Elle décida de se sauver avant que la Reine ne s’en prenne à elle. C’est alors
des hérissons, les maillets, des flamants roses et les soldats se pliaient en deux
qu’elle aperçut la tête du Chat du Cheshire qui apparaissait dans un arbre.
pour former les arceaux !
- Que penses-tu de la Reine ? lui demanda-t-il en souriant de toutes ses dents.
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- Elle ne me plaît pas du tout, répondit Alice. J’en ai vraiment assez... Mais chut ! justement la Reine passait devant elle. Un peu plus loin, elle se mit à parler au Roi et à ses soldats, et ils semblèrent tous se disputer. Maintenant qu’on ne faisait plus attention à elle, c’était peut-être le moment pour Alice de quitter le terrain de croquet. Allait-elle enfin trouver le chemin qui la ramènerait à la maison ?
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Après d’autres rencontres extraordinaires, Alice finira heureusement par se réveiller aux côtés de sa grande sœur. Tout cela n’était donc qu’un rêve ! Voyez, page 49, en quoi cette histoire touche petits et grands. Si vous souhaitez découvrir toutes les aventures d’Alice au pays des merveilles, il existe plusieurs adaptations de l’œuvre de Lewis Carroll en littérature jeunesse.
Cette fable de La Fontaine inspirée d’Ésope rappelle qu’“on a souvent besoin d’un plus petit que soi”, vérité que nos plus jeunes lecteurs apprécieront sans nul doute... Tout comme ils s’identifieront au petit rat insouciant et intrépide qui défie le pouvoir en place !
Le lion et le rat
Le lion a bien déjeuné. Il déclare : « Maintenant, je vais Tous les animaux s’arrêtent de parler, faire ma sieste… Et que personne ne me réveille ! Sinon, de peur de le réveiller. Tout le monde gare... » Et à l’ombre du baobab, le lion fait sa sieste. sauf... le petit rat des champs !
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Il fait du vélo en chantant, la tête dans les nuages. Soudain, sans y prendre garde, le raton roule sur la queue du lion, qui ouvre un œil. Le rat se dit : « Hou là, ça monte par ici ! » Il continue sa course, grimpe sur le dos et arrive sur la tête, pile entre les deux oreilles du lion, à présent tout à fait réveillé.
Le rat s’arrête à cause de la crinière. Il pense : « Que l’herbe est haute dans ce coin ! » Mais voilà que le lion se met à grogner :
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« Que fais-tu là, p’tite tête, tu n’aimes donc pas la vie ? » Le rat glisse sur le nez du lion et couine : «Désolé, m’sieur, je ne vous avais pas vu ! »
Et il se rendort. Peu après, arrive par les Les animaux soupirent : « Pauvre rat, il est fini ! » Mais le airs, une montgolfière pleine de singes... lion a envie de se rendormir et il laisse partir l’étourdi en disant : « La prochaine fois, p’tite tête, fais du vélo ailleurs. » des singes chasseurs de lions !
Et hop ! ils jettent un filet sur le fauve endormi... qui se réveille à nouveau. Il rugit, il hurle… Mais le filet est solide !
Le pauvre lion se met à pleurer… Les singes s’écrient : « Ça y est, on a attrapé le lion, c’est nous les plus forts ! »
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Mais le lion pleure tant que le petit rat, qui lisait une bande dessinée dans son hamac, l’entend. Zou ! il remonte sur son vélo…
Les singes voyant le lion libéré, préfèrent s’enfuir dans le baobab.
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... et arrive devant le lion. Avec ses dents tranchantes, lui faut trois minutes exactement pour couper les mailles du filet.
Alors le lion et le rat décident de partir ensemble découvrir le vaste monde. Mais comment ? En montgolfière, bien sûr ! Bon voyage les amis !
T
a
BD de
ou et ple l x ! u u i o e n j de L
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Le trésor du château fort Rocco s’écrie en prenant une grosse voix : « Arrière ! C’est moi le vrai prince charmant ! »
La maîtresse a organisé une chasse au trésor dans un château fort pour toute la classe de Loulou. Elle explique : « J’ai caché le goûter dans une pièce du château, à vous de le retrouver ! »
Mais les amis ont beau inspecter le donjon : rien… à part de vieilles toiles d’araignées !
Loulou propose : « On monte au donjon ? » « Il y Alors Loulou s’amuse : « Ma bien-aimée, aura peut-être une princesse endormie », rit Gudule. je viens vous délivrer ! »
« Allons voir dans les oubliettes, dit Loulou. Les trésors sont souvent cachés là. »
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« Hé chevaliers ! bougonne Jean Édouard, on le cherche, ce goûter ! »
Vite, les amis descendent par un escalier en colimaçon dans les souterrains du château.
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Tout à coup, clic, clic… un bruit de chaînes résonne dans leur dos !
Mais à peine a-t-il posé une fesse que clac ! le « Un passage secret ! crie Loulou, filons vite ! » banc bascule et une porte s’ouvre juste derrière... Les amis franchissent la porte et découvrent…
… et il s’écrie : « Ce sont les cochons ! Ils ont fermé le verrou de la grille des oubliettes ! »
…la salle de bal du château où la maîtresse les attend à côté d’un coffre rempli de pièces d’or ! « Bravo, les enfants ! dit-elle, voici le trésor ! » « Bof !, râle Rocco, c’est juste de vieilles piécettes ! »
« Il fait tout noir », frissonne Gudule. « Je suis sûr qu’il y a des fantômes », chuchote Jean Édouard.
Courageusement, Loulou se retourne…
De l’autre côté de la grille, les cochons se sauvent en ricanant : « Salut les perdants ! »
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Effondré, Jean Édouard s’assoit sur un banc au fond des oubliettes…
« Mais elles sentent drôlement bon, ces pièces », dit Jean Édouard.
Alors Loulou croque dans une pièce et s’exclame : « On a trouvé le goûter ! Ce sont des pièces en chocolat ! »
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n et Dragou
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B é b é Dia b
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Papa O
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Mamie Sorc ièr
Retrouve toute la famille Perlimpinpin cachée dans cette image !
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a famille Perlimpinpin au pays des merveilles
Papy Fant
L
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Mille et un dessins Bravo à tous les artistes qui nous ont envoyé leur dessin de petit renne du Père Noël. Hélas, nous n’avons pas la place de tous les publier. Alors, voici nos sept préférés et le nom des neuf autres gagnants d’une poupée Little Sunshine interactive offerte par Zapf Créations ou d’un Atelier mécanique Flash McQueen offert par Smoby !
Raphaël, 4 ans. e-Uni Horsforth, Royaum
Jean-François, 5 ans. La Teste de Buch, 33
2 Raphaël, 4 ans 1/ ge id br Cam
Félix, 4 ans 1/2. Le Havre, 76
Hugo, 4 ans 1/2. Meyzieu, 69
Jeanne, 5 ans. Saint-Gobain, 02
à gagner ! 20 DVD “Contes et Légendes”
Alice, 6 ans. nds, 42 Saint-Jean-Bonnefo
Redécouvrez la merveilleuse histoire de Hänsel et Gretel, l’un des plus beaux contes des frères Grimm en dessin animé. Pour participer au prochain jeu-concours, envoie-nous vite ton dessin d’Alice au pays des merveilles en précisant ton âge et ton adresse. Les gagnants recevront un DVD Contes et Légendes !
Mille
et une
Histoires, Fleurus Presse,
jeu-concours
Les 9 autres gagnants Rémy, 4 ans 1/2. Chaville, 92 - Élisa, 5 ans. Seynod, 74 - Elliott, 6 ans. Nantes, 44 - Diane, 6 ans. Orléans, 45 - Anaïs, 5 ans 1/2. Polliat, 01 - Noémie, 5 ans 1/2. St.-Julien, 21 - Marie, 4 ans 1/2. Isle-sur-la-Sorgue, 84 - Louise, 6 ans. St.Gilles, 30 - Électra, 5 ans. Paris, 10e.
“Dessine Alice
au
Pays
des merveilles”,
34
rue du
Sentier 75002 Paris.
P
ar
e n t s : de
, des ima ythes ge m s, s
de s s y
oles b m
Les merveilles d’Alice Combien de générations ont grandi en lisant Alice au pays des merveilles... Fantasque et vertigineux, le célèbre roman de Lewis Carroll est sans cesse lu et relu, mille et une fois revisité. Pourtant, c’est plutôt en entrant dans l’âge adulte que l’on prend conscience de la dimension et de la profondeur de ce texte intemporel. En effet, le rêve d’Alice, car il s’agit bien d’un rêve, est riche en interprétations poétiques et métaphysiques et ouvre d’inépuisables pistes de réflexion. Il évoque l’enfance mais aussi la difficulté de grandir, l’absurdité du pouvoir, la cruauté du monde. Les cinéastes ne s’y sont pas trompés en l’adaptant à maintes reprises pour le grand écran. N’hésitez pas à retraverser le miroir et à redécouvrir le Pays des merveilles... Kéthévane Davrichewy Alice prend le thé avec le Chapelier fou et le Lièvre de Mars par Arthur Rackham (1907).
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Alice des
au pays
images
Ce mois-ci sort en salles le film de Tim Burton adapté d’“Alice au pays des merveilles”. Nimbé de poésie et de mystère, son fol univers sied à l’œuvre de Lewis Carroll. D’autres cinéastes, par le passé, sont eux aussi partis sur les traces du Lapin Blanc...
P
our la plupart d’entre nous, Alice est vêtue d’une robe bleue et d’un tablier blanc. En fait, nous associons souvent la petite héroïne de Lewis Carroll au dessin animé de Walt Disney qui a marqué plusieurs générations d’enfants. Pourtant, le roman de Carroll a été souvent adapté au cinéma avant que Disney, et Tim Burton, ne s’y intéressent. L’histoire de ce En haut et à g., le Lapin Blanc et Alice par John Tenniel (1865). Les images de Tenniel demeurent indissociables de l’œuvre de Lewis Carroll (ci-contre), même si, au fil du temps, beaucoup d’illustrateurs se sont emparés du roman.
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drôle de Pays des merveilles n’a jamais cessé d’inspirer les cinéastes qui l’ont tranposé en films muets, noirs et blancs, en couleurs, en dessins animés, ou encore en 3-D. Il leur a fallu beaucoup d’audace et de persévérance pour mettre en scène, en autres, un Lapin Blanc toujours en retard, une cruelle Reine de Cœur ou une chenille fumeuse de calumet !
Premiers pas
Cinq ans seulement après la mort de Lewis Carroll, en 1898, le Britannique Cecil Hepworth est le premier à s’atteler au conte. Un film muet de huit minutes sort en 1903 dans lequel Hepworth s’y octroie même un rôle : le valet-grenouille.
Mais il faut attendre 1933, pour qu’Hollywood s’empare d’Alice au pays des merveilles. C’est Norman Z. McLeod, qui a mis en scène le célèbre Monnaie de singe avec les Marx Brothers, qui signe le film. Il demande à Joseph L. Mankiewicz d’écrire le scénario. Le brillant auteur (et futur réalisateur de Cléopâtre, Soudain l’été dernier ou Ève) lui remet une adaptation fidèle et poétique de l’œuvre de Carroll. Le casting est impressionnant : outre la jeune Charlotte Henry, on retrouve Gary Cooper, immense star de l’époque et un débutant qui fera ses preuves : Cary Grant en « Simili-Tortue » ! À quelques pas de là, un jeune prodige veut lui aussi faire d’Alice une star du grand écran.
Walt et Alice
Après avoir lancé le studio “Laugh-OGrams” à Kansas City, en 1922, Walt Disney, âgé tout juste de 21 ans, s’inspire d’Alice au pays des merveilles pour élaborer un courtmétrage et décide d’y mêler animation et prises de vues réelles. Ainsi, Alice est
incarnée par une comédienne qui joue avec des personnages de dessin animé. Mais le studio fait faillite et le film ne sortira jamais. Puis Disney fonde avec son frère Roy le “Disney Brothers Studio”. Walt n’a plus qu’une idée en tête : réaliser “l’Alice” de ses rêves. Dans les années 40, il peut enfin s’attaquer au tournage quand la Seconde Guerre mondiale interrompt son projet. Ce n’est qu’en 1947, que Disney décide de le relancer sous forme de film d’animation uniquement. Présent pendant la fabrication du film, le peintre Salvador Dali, grand ami de Disney, va même influencer l’aspect onirique du film. En 1949, nouveau coup du sort, un longmétrage d’animation franco-britannique intitulé Alice au pays des merveilles, est à l’affiche. Disney veut éviter toute comparaison et préfère retarder la sortie de son film. Il faut donc attendre 1951 pour que le 17e long-métrage d’animation des studios Disney soit distribué au cinéma. L’histoire combine des passages des deux romans : Alice... et De l’autre côté du miroir, suite des aventures de l’héroïne. Le film est un flop. Les spectateurs désertent les salles. Disney fait alors cette étonnante déclaration : « Je méprise ce film. » Pourtant, à la fin des années 60, le côté « psychédélique » de l’œuvre séduira la génération « peace and love » et Alice retrouvera un nouveau souffle !
Ci-dessus, Alice et le Chapelier dans la version de Walt Disney (1951). En bas et à droite, deux autres folles rencontres d’Alice dans le même film, dont le fameux Lapin Blanc, toujours pressé...
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Une nouvelle Alice
Alice et le Chat du Cheshire à l’inquiétant sourire, par John Tenniel (1820-1914). L’illustrateur
56 ans plus tard, en 2007, les studios Walt Disney Pictures veulent créer une nouvelle version d’Alice au pays des merveilles. Linda Woolverton, déjà scénariste de La Belle et la Bête et du Roi Lion, se voit confier l’adaptation du roman de Carroll. Sa tâche : le rendre plus moderne, moins “victorien”. Son scénario est en fait une suite de l’histoire originale : Alice a maintenant 17 ans et, lors d’un bal, comprend qu’on veut lui faire épouser un riche célibataire de la haute société ! Alors qu’elle fuit ce sinistre destin, elle croise un étrange Lapin Blanc et le suit dans son terrier. Elle retrouve le Pays des merveilles qu’elle a connu en rêve dix ans plus tôt mais dont elle ne garde aucun souvenir…
de talent fut anobli en 1891. Une Alice plus âgée que dans le roman de Lewis Carroll (Mia Wasikowska), fuyant le destin qu’on lui réserve, est l’héroïne du film de Tim Burton. Johnny Depp, acteur fétiche du réalisateur, se glisse dans le costume haut en couleurs du Chapelier fou.
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Tim Burton entre alors en scène en signant avec les studios Disney un contrat portant sur deux films à réaliser en 3-D, dont Alice au pays des merveilles. Ce film s’inscrit dans la lignée de L’Étrange Noël de Mr Jack, Sleepy Hollow et Charlie et la Chocolaterie. Tim Burton n’est pourtant pas un grand admirateur des dessins animés Disney. S’il accepte de réaliser Alice, c’est d’abord pour « retranscrire la gravité émotionnelle et la psychologie du récit original, tout en faisant un film divertissant et rafraîchissant. » Son film est donc très “burtonien” : coloré, fantasmagorique, mêlant prises réelles et prises de synthèse, en un mot flamboyant. D’autant que la technique s’y mêle puisque le long-métrage est en relief, un procédé pour lequel Burton était au départ réticent. Mais la 3-D a fait de tels progrès qu’il est cette fois totalement satisfait du résultat…
Éternelle Alice
Le film de Tim Burton, sur les écrans le 7 avril, revisite avec extravagance l’univers de Lewis Carroll. Emperruquée de roux, c’est Helena Bonham Carter qui incarne la tyrannique Reine de Cœur alias la Reine Rouge, tandis qu’Anne Hathaway y est la Reine Blanche.
Qui est qui ?
La meilleure technologie du monde ne remplacera jamais un bon casting : Johnny Depp, l’alter ego de Burton (il a joué dans six de ses films) sera, et c’est une évidence, le Chapelier fou, Helena Bonham Carter (son épouse dans la vie), la Reine Rouge. Le choix de l’interprète
pour le rôle-titre est plus délicat. Des comédiennes célèbres viennent solliciter le réalisateur. Mais c’est Mia Wasikowska qui enlève le morceau. À 19 ans, la jeune Australienne s’est fait remarquer dans le film Les Insurgés et a bluffé le cinéaste. Alice au pays des merveilles, version Burton, sortira sur les écrans français le 7 avril prochain. Saura-t-elle détrôner la petite Alice de notre Laurence Caracalla imaginaire... ? ■
Beaucoup de films se sont inspiré des aventures d’Alice. Citons, entre autres, la comédie musicale britannique de William Sterling en 1972 ou le dessin animé americano-japonais réalisé en 1995 par Cayre Brothers. Le cinéaste tchèque, Jan Svankmajer, a donné en 1985 une version quasi effrayante du roman mêlant objets surréalistes et visions fantastiques. Un film peu approprié à un très jeune public… Enfin la télévision américaine a produit différentes adaptations d’“Alice” comme celle de 1999 où Whoopi Goldberg y incarne le Chat du Cheshire, Peter Ustinov, le Morse, et Gene Wilder, la Simili-Tortue.
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Alice au pays des merveilles
UNE HISTOIRE QUI FAIT DU BIEN
À travers cette histoire universellement connue, Lewis Carroll nous parle de peurs et d’angoisses ancestrales. Commentaire de Dominique Naeger, psychologue. Qu’exprime le rêve d’Alice ? Les rêves sont porteurs de messages. Qu’ils soient incohérents ou organisés, terrifiants ou rassurants, les rêves, comme le disent les psychanalystes, ouvrent une porte sur notre inconscient. Par la représentation symbolique de personnages, d’objets, de lieux, d’animaux, ils nous parlent de nos émotions intérieures et peuvent nous aider à comprendre ce qui se passe à certains moments de notre vie. Le rêve d’Alice traduit sa relation avec le monde qui l’entoure. Les modifications en taille, les passages, les transformations, les renouvellements, les rencontres, tout cela exprime les phases par lesquelles va passer la petite fille. Justement, Alice rétrécit, puis grandit. Qu’est-ce que cela signifie ? L’avenir d’Alice est au cœur de l’histoire. Comment se sortir d’affaire dans un monde encore inconnu ? Avec un corps parfois trop grand ou trop petit, l’enfant change au fil du temps, et il faut, en plus, qu’il parvienne à s’approprier ce corps ! Cela peut être source de craintes. Il se demande : « Est-ce que l’on reste soi-même lorsque le corps se transforme ? Les autres accep-
tent-ils que l’on change ? Continuentils à nous aimer de la même manière ? » Comment se situer dans l’environnement, univers mouvant, inquiétant où tout se transforme, disparaît et réapparaît, comme chez Lewis Carroll ? Ce texte nous dit aussi qu’il faut parfois se faire aider pour vivre et explorer l’espace, le temps, et sa propre identité. C’est lorsque l’enfant trouvera sa “bonne taille“ et donc sa place dans l’univers qu’il pourra franchir des portes ! Alice croise des personnages étranges... Que représentent-ils ? Ceux-ci sont des symboles. Ils tentent d’exprimer une idée, une émotion cachée, dont on n’a pas toujours conscience ! Le monde d’Alice est un monde d’images et de sensations extrêmement variées comme celui des rêves. Pour certains, c’est un monde surréaliste, pour d’autres, il est cauchemardesque, hostile. La rencontre avec la Reine peut paraître violente avec cette image féminine persécutrice tourmentant son entourage, jusqu’à demander la décapitation. Mais on remarque qu’Alice se rebelle quand elle se nomme devant la reine « Je m’appelle Alice » et qu’elle revendique une place…
Le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles, (G. M. Hudson, 1922)
On peut aussi voir la Reine comme un personnage niais, ridicule, qui hurle tout le temps la même chose ! En fait, sur un mode humoristique, ces aventures évoquent aussi les tourments de l’auteur et donc, de tout être humain. Qu’est-ce que les enfants retiendront de cette histoire ? Les enfants comprendront la difficulté de s’adapter au monde réel mais ils verront, que, par ailleurs, il n’est pas obligatoire de le subir, qu’on a toujours un libre choix. Que toute avancée ne se fait pas sans difficulté et qu’il s’agit de rester curieux, entreprenant face aux énigmes à résoudre. ■ Propos recueillis par Kéthévane Davrichewy
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