PAYS-BAS ROYAUMEUNI ALLEMAGNE BELGIQUE
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M a n c h e
Pays du Nord LU X E M B O U R G
14 Normandie
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15 Paris et ses environs
Alsace, Lorraine
9 Franche-Comté, Bourgogne, Champagne
Vallée de la Loire
SUISSE
8 O c é a n A t l a n t i q u e
Vendée, Poitou-Charentes
7 Auvergne, Limousin
5 6
Les Alpes ITALIE
Vallée du Rhône
4 Aquitaine
3 Midi-Pyrénées
1 2
Préface
VII
Mode d’emploi
XV
LA FRANCE EN 15 RÉGIONS
12
Bretagne
10
SOMMAIRE
Provence, Côte d’Azur
1 Provence, Côte d’Azur, Corse 2 Languedoc-Roussillon 3 Midi-Pyrénées 4 Aquitaine 5 Les Alpes 6 Vallée du Rhône 7 Auvergne, Limousin 8 Vendée, Poitou, Charentes 9 Franche-Comté, Bourgogne, Champagne 10 Vallée de la Loire 11 Bretagne 12 Alsace, Lorraine 13 Pays du Nord 14 Normandie 15 Paris et ses environs
1 113 167 223 291 321 355 419 451 517 577 641 699 745 821
LanguedocRoussillon
1
ESPAGNE
Corse
liste détaillée des départements p. VI M e r M é d i t e r r a n é e
Top 10 des 1 000 Lieux
918
Index thématiques
920
Index général
940
Notes personnelles
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LANGUEDOCROUSSILLON LE PAYS DES VINS ET DES MONTAGNES, DES GORGES ET GROTTES SPECTACULAIRES
curiosités botaniques, comme l’arbre aux mouchoirs, qui balance au printemps ses carrés blancs dans le vent. La pergola de glycines est un régal pour les yeux à l’arrivée du mois de mai. Et le Vallon du dragon, nouvel espace mis en en scène par le paysagiste Erik Borja, est venu ajouter une touche orientale à ce jardin magique. Mais ne vous contentez pas de cette promenade ; la petite ville d’Anduze a du charme et est célèbre pour ses poteries ou plus exactement ses grands vases Médicis dans lesquels on peut planter des arbustes. La
fabrique traditionnelle est celle des Enfants de Boisset. Site : 721 km de Paris et 16 km au S.O. d’Alès. La BambouseraieDomaine de Prafrance : (30140) Généargues-Anduze. Tél. : 04 66 61 70 47. www.bambouseraie.com. Les Enfants de Boisset : Tél. : 04 66 61 80 86. Saison : ouvert de début mars à mi-novembre.
Un retour à la magie de l’enfance
LE MUSÉE DU BONBON Gard
C
elui ou celle qui n’a jamais plongé la main, voire le bras, dans un bocal de confiseries pour s’emparer de fraises Tagada, de Dragibus ou de Chamallow, se sentira perdu au milieu des enfants qui piaffent à l’entrée du musée du Bonbon… Ce jardin des délices – et des supplices, car il faut attendre la fin de la visite pour déguster ! – se trouve dans une ancienne réglisserie, au sortir d’Uzès, à Pont-des-Charettes. Il jouxte l’usine de fabrication des bonbons Haribo, la marque ayant fait du musée sa plus alléchante vitrine. L’appât fonctionne, mais l’on aurait tort de bouder son plaisir. La visite est un enchantement. Seul bémol, éviter les périodes de congés scolaires. La file d’attente risque d’être longue sur le parking attenant… Haribo est l’acronyme de Hans Riegel, fondateur de l’entreprise, et de sa ville natale, Bonn. Le confiseur allemand fit fortune avec son ours d’or, fétiche gastronomique pour toute une génération d’écoliers accros au glucose et à l’acide citrique. Ceux-ci, devenus parents ou grands-parents, craqueront à la vue des affiches publicitaires d’antan, des boîtes
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Languedoc
colorées, des cuves à guimauve, de l’ensacheuse et des sucreries qui jalonnent l’espace muséographique. On y apprend tout de l’alchimie par laquelle une pâte gélatineuse se mue en pépites et lingots sucrés, fruités ou acidulés, qui sont le trésor des gourmands. Une « machine infernale » met les joueurs au défi de reconnaître les parfums qui entrent dans la composition des bonbons. Le gagnant reçoit bien sûr son lot de friandises. Un amusant musée à savourer sans modération. On n’a pas tous les jours 10 ans ! À mentionner le petit musée du Jouet, logé dans la gare d’Arpaillargues, tout près d’Uzès, en direction de Nîmes. Il expose l’un des plus grands réseaux de trains miniatures d’Europe construit en 1923. Musée du Bonbon : (30700) Uzès. Tél. : 04 66 22 74 39. www.haribo.com. Musée du Jouet : (30700) Arpaillargues. Tél. : 04 66 57 25 13. www.jouetmusee.com.
Une cité ducale au charme éblouissant
UZÈS Gard
A
ndré Gide, qui avait séjourné enfant tradition qu’honore encore la fabrique artisadans la cité ducale, écrivait : « Ô nale des céramiques de Lussan. Vous pourrez petite ville d’Uzès, tu serais en dormir aux Buis de Lussan. Leur jardin de Ombrie, des touristes accourraient de Paris topiaires vous verra déclamer, comme Jean pour te voir ! » Entourée de vignes et de gar- Racine, autre résident illustre d’Uzès : « Et rigues, proche des sources de l’Eure et du nous avons des nuits plus belles que vos pont du Gard, Uzès est un ravissant théâtre jours. » Ce fameux alexandrin lui aurait été urbain. Les décors sont du XVIII e siècle et le inspiré dans la région ! Duché, son château, occupe le fond de scène. Site : 706 km au S. de Paris Point culminant du site, l’édifice castral et son et 24 km au N. de Nîmes. énorme tour carrée appartiennent aux ducs de OT : Tél. : 04 66 22 68 88. Crussol d’Uzès. Cette famille de la grande www.uzes-tourisme.com. noblesse a su, depuis près de mille ans, Hostellerie provençale : conserver son bien, l’aménager et le restaurer. Tél. : 04 66 22 11 06. Forteresse adoucie par des ajouts de style Les Céramiques de Lussan : (30580). Renaissance ou classique, le Duché résume Tél. : 04 66 72 90 92. dans son architecture toute l’histoire du royaume. www.ceramiques-de-lussan.com. En contrebas, les rues pavées d’Uzès et ses Les Buis de Lussan : hôtels à portiques, de toute beauté, sont à Tél. : 04 66 72 88 93. découvrir par ces matins d’été qui distribuent si http://buisdelussan.free.fr. bien l’ombre et la lumière. Le samedi, la ravis- Saison : en été pour la lumière sante place aux Herbes accueille un marché où et les herbes du marché. les plantes aromatiques du Languedoc et de la Provence mêlent leurs essences. Vous y flânerez autour de la fontaine, au milieu des maisons à arcades qui bordent la place. À peine à deux pas de là, l’Hostellerie provencale offre un séjour délicieux. Le petit déjeuner y est servi sur une terrasse dominant la vieille ville et la tour Fenestrelle, ajourée tel un campanile, qui sert de clocher à la cathédrale. Sa silhouette n’est pas sans évoquer la tour de Pise, l’inclinaison en moins… À 20 minutes d’Uzès, Lussan est réputé pour ses poteries, En contrebas du château, les belles maisons de la vieille ville.
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Madeleine au Stade Capitole de Virginie, que l’on se pince d’être devant l’original ! À quelques minutes de marche, on rejoint les grilles du jardin de la Fontaine. Ses allées symétriques, ses parterres, ses escaliers et ses terrasses, aménagés à la fin du XVIIIe siècle dans l’esprit des jardins à la française, sont un ravissement des yeux. Ce parc, situé à l’emplacement d’un vaste sanctuaire augustéen dont subsiste le temple de Diane, fournit leur écrin aux sources fondatrices de la cité. Statues de nymphes et bosquets s’alignent dans la perspective du mont Cavalier. Celui-ci porte l’un des plus imposants vestiges de l’ancienne muraille romaine, la tour Magne. Les portes de France et d’Auguste s’y inséraient
pareillement. Du centre à sa périphérie, Nîmes est ainsi jonchée d’impressionnants blocs mémoriels qui portent le sceau d’un empire. Site : 711 km de Paris et 58 km au N.E. de Montpellier. OT : (30000) Nîmes. Tél. : 04 66 58 38 00. www.ot-nimes.fr. Accès : TGV. Arènes de Nîmes et Maison carrée : Tél. : 04 66 21 82 56. www.arenes-nimes.com/fr/nimes/. Saison : de préférence hors des périodes caniculaires de juillet et août. Pentecôte pour la féria de printemps, mi-septembre pour celle des vendanges, la plus authentique.
de la forêt royale où l’on chassait le cerf. À la pointe de l’Espinguette, à éviter en pleine saison touristique, la côte est bosselée par des dunes blanches que déplacent les vents, les dunes grises ayant pris racine. Dans les zones de pâture, vous verrez les gardians à cheval munis du trident, un long bâton ferré qui leur sert à guider et parquer les taureaux. Plus légers que le « toro » de combat espagnol, ces derniers sont des stars. Ils occupent le centre de l’arène dans la course camarguaise, un jeu taurin sans mise à mort de l’animal. Les raseteurs, tout habillés de blanc, « jouent » avec le taureau pour s’emparer
de la cocarde qu’il porte à ses cornes. Le spectacle est à voir et se donne dans tous les villages gardois. Site : (Aigues-Mortes) 33 km au S.E. de Montpellier. OT : (30240) Le Grau-du-Roi. Tél. : 04 66 51 67 70. (30220) Aigues-Mortes. Tél. : 04 66 53 73 00. Accès : TGV à Montpellier. Visites guidées : Tél. : 04 66 73 52 05. www.camarguegardoise.com. Saison : observation des oiseaux au printemps, courses camarguaises du printemps à l’automne.
Un port du Moyen Âge au milieu des marais
AIGUES - MORTES
Une mosaïque d’étangs, de prairies, de pinèdes et de dunes
LA PETITE CAMARGUE Gard
À
À la rencontre des oiseaux, des taureaux et des chevaux de la petite Camargue.
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Languedoc
l’ouest du delta du Rhône, la Petite Camargue n’a rien à envier à la Grande Camargue qu’elle côtoie et qu’elle résume à vrai dire sur une courte frange côtière. Dans cette zone humide, logée entre les marinas du Grau-du-Roi et du Petit Rhône, la terre et l’eau dessinent des paysages mouvants, linéaires, d’une résonance et d’une amplitude singulières. Sur ces étendues palustres, le cheval camarguais vous mènera partout. Étangs scintillant au soleil, rizières inondées, lèpre blanche des remontées salines qui dévorent le lit des mares asséchées, moutonnement végétal des lagunes où croissent des touffes de salicornes, vertes, ocres ou pourpres selon la saison, marais à roselières, ourlés de « sagnes », ces roseaux utilisés pour les toits de chaume… Rien de monotone dans cet environnement que vient ponctuer la silhouette gracile des flamants roses. En bordure de mer, les cordons littoraux font rempart, ancrés par des boqueteaux de pins parasols, derniers vestiges
Gard
D
es tours et des remparts assiégés par « register » (résister), toujours visible sur la des canaux et par des marécages… margelle du puits. La lanterne qui coiffe la Étrange vision qu’offre la ville fortifiée tour servait de phare, et la terrasse, prise d’asd’Aigues-Mortes quand on l’aborde par les saut en été par les visiteurs, domine le prés plutôt que par les faubourgs qui s’éten- camaïeu végétal de la Petite Camargue. La dent sur trois de ses côtés. Fondée par saint vue n’est pas moins imprenable depuis le cheLouis en 1240, cette porte maritime du min de ronde. On y aperçoit des monticules royaume le vit embarquer pour les croisades car AiguesMortes était un port relié à la mer par un chenal aujourd’hui disparu. De sa vocation initiale, la cité a conservé l’enceinte médiévale, des quais d’où n’appareille aucun vaisseau, et un fameux donjon, la tour de Constance. On y tenait garnison, et ses cachots, les culs-de-bassefosse, ont vu croupir bien des malheureux dont une réfractaire protestante, Marie Durand. C’est cette prisonnière qui aurait gravé le mot La ville, enfermée derrière ses remparts, est très touristique.
Languedoc
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PAYS DU NORD LE PAYS DES BEFFROIS, DES LONGUES PLAGES ET DES BAIES LUMINEUSES AU PLUS PRÈS DES CÔTES ANGLAISES
Verdun
MEUSE OISE Beauvais SEINE MARITIME
SEINE-ET-MARNE
ChâteauThierry
Péronne e
Amiens
SOMME
M a n c h e L a
So
Abbeville
Le Crotoy
mm
E MARNE
Reims
Rethel
Nord
Soissons
AISNE
Laon
Saint-Quentin
NORD Cambrai
Valenciennes Arras Can c
PAS-DE-CALAIS Le Touquet
Boulogne-sur-Mer
ARDENNES
Sedan
Me use
CharlevilleMézières
Semoye
Charleroi BELGIQUE
Mons
Lille
Roubaix Saint-Omer
Dunkerque Calais
02. AISNE 08. ARDENNES 59. NORD 62. PAS-DE-CALAIS 80. SOMME
BERGUES
Escau t
PAYS DU NORD
he
La petite Bruges du Nord
n France et dans le monde entier, la de-Piété. Dans les collections du musée, on petite ville de Bergues est devenue découvre le très célèbre tableau de Georges l’héroïne d’un film à grand succès : de La Tour Le Veilleur au chien et des souveBienvenue chez les Ch’tis. Il suffit de se prome- nirs du grand poète Alphonse de Lamartine ner dans cette petite cité pour appréhender qui fut député de cette circonscription ! toute la chaleur des habitants du Nord. Cette Mais Bergues possède également d’imporsuite de petites maisons de briques de sable tantes fortifications qui ont été érigées au jaune clair aux volets de différentes couleurs Moyen Âge, et que le célèbre Vauban, le bâtisagrémente les ruelles sinueuses qui semblent seur des places fortes de Louis XIV, est venu toutes se précipiter vers de larges places. La réaménager au XVIIe siècle. Bastions et demiprésence du canal de la Basse-Colme et du lunes, portes et tours, fossés remplis d’eau et canal du Roy, avec les quais, les promenades, pont-levis semblent vouloir encore protéger le fait penser à la ville belge de Bruges. cœur de la cité. Autre aspect typique de ces villes du Nord, le Site : 280 km de Paris beffroi qui grimpe à 54 mètres de hauteur, un et 9 km à l’E. de Dunkerque. sommet qui domine littéralement la plaine de OT : (59380) Bergues. Tél. : 03 28 68 71 06. Flandre, laissant au vent le soin d’emporter à Accès : TGV à Dunkerque. des kilomètres à la ronde le son mélodieux de Musée du Mont-de-Piété : son carillon. Car à l’intérieur de cette haute Tél. : 03 28 68 13 30. tour se cachent pas moins de 50 cloches Saison : pour faire la fête à Bergues, permettant au carillonneur d’interpréter de le grand carnaval a lieu le dimanche grandes œuvres du patrimoine local. Pourtant après la mi-carême ; les concerts de carillon entièrement détruit pendant la Seconde Guerre ont lieu tous les lundis matin. mondiale, ce beffroi, ainsi que la halle, a été reconstruit presque à l’identique. À Bergues, comme partout dans le Nord, il y a les fameux estaminets, ces bistrots, ces cafés où se retrouvaient notamment les mineurs. Lieux de rencontre, lieux de détente mais aussi lieux d’engagements politiques, les estaminets font partie du patrimoine. À voir également le musée d’Art et d’Histoire installé depuis plus d’un demisiècle dans l’ancien Mont- Une si jolie petite ville flamande où il fait bon vivre.
Pays du Nord
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D
Un grand port de la mer du Nord
Inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco
DUNKERQUE
LES BEFFROIS
Nord
Nord
ans le nord de la France, face aux côtes anglaises, se dresse cette cité que la folie des hommes a maintes fois ravagée mais que le cœur de ses habitants a su rendre malgré tout chaleureuse et accueillante. Ici tout nous parle de mer, de bateaux et de marins. Aujourd’hui encore, le port de Dunkerque est le troisième de France. Et il ne faut pas manquer de voir le Musée portuaire à quai et à flot. Parmi les monuments historiques, voici le Beffroi. À l’origine, cette tour de 30 mètres de haut, bâtie au cours de la première moitié du XIIIe siècle, servait de phare. Deux cents ans plus tard, la tour fut surélevée pour devenir le clocher d’une église dédiée à saint Éloi, ce ministre du roi Dagobert. Et pour aider financièrement à la construction de cet édifice religieux, les pêcheurs dunkerquois offraient la recette du premier filet qu’ils remontaient chaque vendredi. Malheureusement, les deux guerres mondiales vont définitivement séparer le clocher du sanctuaire qui accueille en son sein le tombeau de l’un de ses fils les plus
Le Musée portuaire à flot.
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Pays du Nord
célèbres avec cette épitaphe gravée dans le marbre : « Ci-gît Messire Jean Bart, en son vivant chef d’escadre des armées navales du Roi... » Et en hommage à ce corsaire anobli par Louis XIV, une imposante statue de bronze le représente sabre au clair sur l’une des places de Dunkerque. Les amateurs d’art ne manqueront pas de visiter le Lieu d’art et d’action contemporain et découvriront son étonnante architecture de céramique blanche. Mais la véritable chaleur humaine semble se trouver toute rassemblée ici, dans les rues et les maisons de Dunkerque et dans les cœurs de ses habitants. À l’occasion du célèbre carnaval de Dunkerque, la ville tout entière se transforme. Des équipes, des quartiers, des bandes d’amis se rassemblent, se retrouvent les uns chez les autres après avoir précieusement créé les masques et les déguisements. Puis tous ensemble on défile, histoire de faire la fête, ni plus, ni moins ! Site : 288 km de Paris. OT : (59140) Dunkerque. Tél. : 03 28 66 79 21. Accès : TGV. Musée portuaire : Tél. : 03 28 63 39 39. Le LAAC : Tél. : 03 28 29 56 00. Saison : le carnaval de Dunkerque, dit des « Trois Joyeuses », a lieu le dimanche précédant le mardi gras. Si vous l’avez manqué, vous pouvez voir celui de Malo-lesBains, quartier résidentiel de Dunkerque dont il faut découvrir les centaines de villas début de siècle, toutes plus folles les unes que les autres. Ce deuxième festival a lieu le dimanche suivant celui de Dunkerque.
L
es beffrois, ces hautes tours, ont été imaginés après l’obtention du droit de cloche donné aux échevins et aux bourgeois, c’est-à-dire aux habitants des bourgs. Ces cloches furent parfois placées dans les clochers des lieux de culte, avant que les suzerains n’autorisent la construction de véritables beffrois. Ces tours communales faisaient face au donjon du seigneur et au clocher de l’église, preuve de leur pouvoir grandissant. Un beffroi, qui abrite la cloche communale, accueille également le guetteur chargé d’avertir la population, en cas d’incendie par exemple ou bien lorsqu’une troupe armée approche dangereusement de la cité. C’est à la fin du XIIe siècle que les premiers beffrois bâtis en pierre sortent de terre. Il en existe de nombreux dans les villes du nord de la France. Parmi eux, ceux de Lille. Près de la Grand-Place, rattaché à la chambre de commerce construite en 1910, l’un se dresse à 65 mètres de hauteur. Il renferme 25 cloches, depuis 1984, des cloches qui jouent des airs différents suivant l’heure. Ainsi, par exemple, et à chaque heure, ce carillon interprète l’hymne du Nord : Le P’tit Quinquin ! L’hôtel de ville possède aussi son beffroi. Cette tour est immense avec ses 103 mètres de haut ! Véritable phare en pleine terre dont la plate-forme, située au 14e étage, offre une vue panoramique sur la ville. À propos de phare, voici un autre exemple de beffroi, à Dunkerque, où la tour gothique de 58 mètres de haut a longtemps servi de point de repère aux marins. À Douai, le monument grimpe à 58 mètres au-dessus du sol et contient un merveilleux carillon. Parmi les beffrois les plus étonnants, voici celui de Comines, avec cette architecture étonnante où le bulbe semble se remplir d’air pour mieux faire sonner les cloches ; ou bien
celui de Cambrai, haut de 62 mètres, qui est en fait le clocher de l’ancienne église SaintMartin détruite après la Révolution. Dernier exemple, le beffroi d’Armentières. Celui que nous voyons aujourd’hui a été entièrement bâti en briques rouges entre 1925 et 1934. Ce beffroi a été imaginé en même temps que le nouvel hôtel de ville ; c’est ce qui explique l’élégance que forme cet ensemble. Le beffroi, cette tour carrée portant mâchicoulis et échauguettes, telle une tour de forteresse, grimpe à 67 mètres de haut et renferme
Le beffroi de la Nouvelle Bourse surplombe la Grand-Place de Lille. Il n’est pas ouvert à la visite.
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immobiles, attendant posément l’heure de l’affrontement. Ce symbole puissant s’inscrit longtemps dans le regard, dans une région que les guerres n’ont pas épargnée au siècle dernier. Dans le jardin de topiaires, la juxtaposition de dizaines de buis taillés en rond et en pointe livre un tableau saisissant, en trois dimensions. Séricourt démontre qu’en matière de jardin la vision prime : il est toujours possible de faire du neuf avec des ingrédients connus et reconnus. Et, surtout, ce jardin en perpétuelle évolution relie au plus près l’humain et le végétal. Au nord des jardins, à mi-chemin entre Le Touquet et Arras, ce plat pays recèle bien des surprises : dans une ancienne ferme splendidement transformée en hôtellerie, La Cour de Rémi, vous serez certain de passer des nuits
très confortables et vous pourrez même choisir une chambre perchée, cabane de luxe accrochée à un vieux sycomore. Réservez absolument, car cette table du terroir est très courue, surtout le week-end. Site : 187 km de Paris et 35 km à l’O. d’Arras. Jardin de Séricourt : (62270) Séricourt. Tél. : 03 21 03 64 42. www.jardindesericourt.com. La Cour de Rémi : (62130) Bermicourt. Tél. : 03 21 03 33 33. www.lacourderemi.com Saison : c’est peut-être en hiver que la succession de tableaux qu’offre le jardin est la plus étonnante, mais le salon de thé n’est ouvert qu’en été.
Un rare exemple de l’architecture du
XVIIIe
le cloître. Un lieu magique pour une soirée calme, et c’est un moment délicieux que d’ouvrir ses fenêtres le matin sur la longue perspective des jardins et de laisser pénétrer les parfums de la roseraie. Mais il est un lieu tout aussi délicieux, bien que modeste, à quelques minutes de l’abbaye : c’est le Moulin de Maintenay. Imaginez un vieux moulin du XIXe siècle sur la petite rivière l’Authie. Parfaitement restauré, il sert de cadre bucolique à une jolie crêperie avec quelques tables au soleil au-dessus de la rivière. Ses crêpes sont délicieuses accompagnées d’un vin de rhubarbe à découvrir. Dans
le fournil attenant, pain, brioches, gâteau battu réjouissent ceux qui ont passé l’Authie pour découvrir cette adresse secrète. Site : 211 km de Paris et 37 km au N. d’Abbeville. Hôtellerie de l’abbaye de Valloires : (80120) Argoules. Tél. : 03 22 29 62 33. Moulin de Maintenay : (62870) Maintenay. Tél. : 03 21 90 43 74. Saison : abbaye ouverte d’avril à novembre. Festival international de musique de chambre en août.
Un jardin parmi les plus impressionnants
LES JARDINS DE VALLOIRES
siècle
Somme
L’ABBAYE DE VALLOIRES Somme
N
reconstruite au XVIIIe siècle et décorée par le baron Pfaff de Pfaffenhoffen, Viennois de grand talent exilé dans la région à la suite d’un duel. La visite guidée permet d’en découvrir l’église, remarquable, qui n’est ouverte que pour ces visites. L’orgue, les grilles du chœur et les étonnants anges suspendus… en papier mâché sont admirables. Divine surprise ! Il est possible de goûter cette pureté monacale et de séjourner dans l’abbaye, d’avoir le cloître pour s’y reposer et de choisir entre les grandes chambres XVIIIe aux noms de fleurs donnant sur le célèbre jardin (voir ci-contre) ou bien celles des convers, plus petites, Vue depuis le cloître végétal, l’abbaye cistercienne est aussi une hôtellerie : ou encore celles qui donnent sur les chambres donnant sur le jardin sont les plus belles.
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on loin de la baie de Somme, cette abbaye cistercienne du XIIe siècle, détruite au XVIIe par des incendies, fut
Pays du Nord
Â
gés de vingt ans seulement et classés d’arbres rares. Un jardin des Cinq Sens a été Jardin remarquable, les jardins installé : il permet de sentir et goûter les recréés autour de l’abbaye cister- plantes… avec modération. Le clou de la cienne de Valloires ont pris une dimension visite botanique reste le jardin de l’Évolution, imposante. Ils offrent tout à la fois un bel dédié au scientifique Lamarck, un enfant du ensemble paysager et un lieu de découverte. pays picard. L’évolution est évoquée par la La visite débute sur une perspective, faite succession des végétaux qui se sont dévelopd’immenses parterres de pelouses, d’ifs, de charmes et de buis taillés et se prolonge par une roseraie. Ce jardin met en valeur les lignes épurées de la façade de l’abbaye. À partir du mois de juin, la roseraie se remplit de fleurs délicates. Valloires accueille aussi une riche collection d’arbres et d’arbustes dans le « jardin des îles », qui arbore un style libre à l’anglaise. Seize destinations végétales sont mises en valeur dans ce parcours, qui a reçu nombre Un décor végétal de topiaires dû au talent du paysagiste Gilles Clément.
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