Etude critique

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HND 2 in Graphic Design

Etude critique sur...


? Il s’agit d’un artiste venu d’ailleurs qu’on pourrait imaginer sortant d’un livre de magie. Fidèle à la même apparence depuis ses débuts : yeux voilés par des lunettes aux verres colorés : la volonté de voir le monde d’une autre couleur, vêtu d’un ensemble noir et cheveux en bataille formant plus un nuage nébuleux. Cet artiste m’a inspiré pour la conception de la base de mon projet professionnel de fin d’année. Il puise ses idées, rencontre ses personnages et voyage dans ses décors dans les moments qu’il vécu. C’est un moyen pour exprimer ce qu’il garde au fond de lui, une confession à ses fans.


Tim Burton,

crĂŠateur de mondes originaux


Introduction Tim Burton a su, et cela dès ses premiers pas, se détacher du « troupeau » des cinéastes hollywoodiens. D’une part, sa personnalité atypique et ses projets initiaux peu convaincants ont fait de lui une sorte de vilain petit canard qui, en persévérant, a acquis sa gloire actuelle. D’autre part, sa grande capacité à créer nous interpelle, d’où provient-elle ? En toute honnêteté, nous pouvons manifester une certaine jalousie de cet artiste à la source intarissable d’idées plus extraordinaires les unes que les autres.

Introduction For his first time Tim Burton has known to be different of the cinema society. On the one hand his atypic personnality and his first projects which are a little convincing made him a kind of ugly small duck. He has continued to be perseverant and finally he has succeed very well. On the other hand his big ability of creation calls us, where does she come from ? All in all we can feel a kind of jealousy of this artist with the inexhaustible root of ideas more wonderful than the others.


n i a r o p m e t n o c r u e t a é Un cr s e r t u a s e l e m m o c s a p


a) Définition de son métier Tout d’abord, définissons son métier, étroitement liée à son identité. D’après le livre « Tim Burton » d’Antoine de Baecque, il est question aussi bien d’un cinéaste, que d’un metteur en scène, que « d’un créateur visionnaire dont l’univers se passe des règles et des formats établis. Une sorte de voyant (…) qui regarde peut-être davantage vers la poésie que vers le cinéma ». Avant de produire ses films en 3D, il a débuté, comme tout bon artiste qui se respecte, par le dessin. On parle souvent de « dessins préparatoires » comme si les croquis en question étaient exploitables d’une façon très large et/ou modifiables à volonté, presque intégralement. Mais, Tim Burton n’a pas laissé un grand écart se creuser entre l’étape de ses dessins initiaux et ses premières expériences avec la caméra. En dépit des moyens financiers dont il était pourvu à l’époque, ce magicien a su prendre possession rapidement du pouvoir suivant : donner la vie, de l’animation à ses dessins. Du statut de simple dessinateur, il passe à celui de sculpteur contemporain pour crédibiliser davantage ses maquettes atypiques et étranges (exemple : Vincent Molloy, court métrage de 7 minutes, 1982). Puis, des œuvres « Beetlejuice » jusqu’à son récent film adapté en 3D « Alice au pays des merveilles » en passant par l’inoubliable « Edward aux mains d’argent ». Tim Burton s’est faufilé dans le costume du réalisateur de film n’excluant pas l’étape primordiale du dessin. En définitive, on peut dire que Tim Burton est un artiste à part entière capable de jongler autant avec des outils classiques que des numériques.


b) Comparaison de Tim Burton avec les autres Au commencement de sa carrière, il a été « contraint » à travailler pour les Studios Disney. De mon point de vue, en confrontant, par exemple, « L’étrange Noël de Mr Jack » et « Rox et Rouky », l’absence de similitudes au niveau du graphisme me paraît évidente. L’association des deux genres est contradictoire pour la simple raison que Tim Burton nous propose une ambiance macabre et fantastique tandis que les Studios Disney nous habituent depuis toujours à des expressions joyeuses et des personnages harmonieux visuellement. D’après l’auteur de sa biographie, la créativité du jeune homme était enfermée. Pourtant appréciés par le grand public, les Studios Disney sont focalisés sur le même modèle depuis leur fondation si bien qu’ils sont passés à côté d’un espoir pour le monde du cinéma et celui de l’animation.

De mon point de vue, les dessins « burtoniens » ne sont pas adressés au public des jeunes enfants. En effet, l’ambiance Halloween, plutôt marginale, ne véhicule pas quelque chose de joyeux qui pourrait contribuer au bon développement d’un enfant. Bien que ce soit une fête populaire appréciée et pratiquée depuis longtemps, elle n’a pas conquis la totalité de la société. Halloween résonne comme : monstre, méchant en lien avec la mort. Cela dérange une partie de la société qu’on associe une fête à la mort. D’une certaine façon, Halloween et ses symboles sont considérés comme une légende, libres à nous d’y croire ou non. Du côté Disney, nous demeurons plus dans la féerie, malgré que les chefs-d’œuvres soient aussi des contes. Ils sont facilement identifiés comme gentils, beaux, amusants et optimistes.

En définitive, d’une part, nous avons Tim Burton, affilié volontiers à l’univers Halloween (qui est pour lui sa fête favorite) puis d’autre part, à Walt Disney, auteur des plus tendres et romanesques fables qui ont bercé notre enfance. Au fil des années, les films traitant sur la période Halloween ont gagné le cœur du grand public. Or ils cultivent leurs caractéristiques marginales et originales. Dans les œuvres « burtoniennes », nous faisons la connaissance de personnages macabres qui sont plus attendrissants qu’effrayants. En accordant un héros au physique morbide une personnalité bienveillante, Tim Burton a accaparé notre attention et il a rompu le stéréotype familier suivant : le personnage maléfique avec un physique repoussant comme dans la grande tradition des Studios Disney.


c) Influences Tout d’abord que ce soit Tim Burton ou un autre créateur, les ancêtres influencent les descendants. Puis, l’écart peut aussi se resserrer, les novateurs issus d’une même époque peuvent s’inspirer mutuellement. Concernant mon sujet, quant est-il pour Tim Burton, à qui peut-il bien se référer? Selon le numéro hors série « Tim Burton des monstres et des mondes », le dessinateur Edward Gorey semble avoir « laissé son empreinte sur l’œuvre burtonienne ». Il s’agit d’un poète, d’un écrivain aux « œuvres à la fois graphiques et littéraires ». D’après une déclaration faite par ce dernier, il se considérait comme quelqu’un qui manquait d’ambition. Cela me ramène à un propos tenu par Tim Burton lors d’une interview traitant sur son exposition actuelle à la Cinémathèque Française. Il stipule que c’est importun de montrer aux yeux de tous ses croquis « c’est une chose de les voir sur son bureau (…) mais les voir sur un mur, (…) c’est un peu indiscret ». On peut percevoir un premier point commun entre les 2 artistes, ils sont discrets. C’est sans doute, la caractéristique la plus récurrente, chez un novateur : le souhait de ne pas tout dévoiler d’une création, surtout la partie recherche et réflexion. Ensuite, on associe Edward Gorey à l’univers gothique de même que pour Tim Burton. Les deux précurseurs mettent en scène leurs histoires dans une ambiance et un décor morbide, en revanche cela ne fait pas d’eux des âmes perdues ! De plus, « Edward Gorey était paradoxalement un personnage discret ne cherchant pas la célébrité ». En somme, nos deux artistes paraissent non pas en quête de notoriété mais plutôt de leur propre épanouissement.

A présent, abordons le statut de Tim Burton tel qu’un précurseur ou un ambassadeur pour d’autres artistes. Mathias Malzieu, un artiste talentueux du groupe musical Dionysos, affirme s’inspirer de Tim Burton en permanence. « L’aspect bricolage, artisanal de son travail correspondait aussi à notre approche musicale ». Mathias Malzieu semble se reconnaître dans le monde « burtonien » ce qui lui permet d’établir les bases de son univers. D’après lui, Tim Burton, réinvente le conte à sa manière. Ainsi, il le considère comme un interprète ingénieux. Dans son interview recueilli dans le numéro « Tim Burton des monstres et des mondes », le chanteur de Dionysos se trouve aisément un trait de caractère similaire avec Tim Burton : celui de traduire « les traumatismes liés à l’enfance » par la présence de monstres dans ses clips musicaux. Il stipule que la créature maléfique évoque le monde effrayant dont on arbore progressivement la gentillesse. De plus,il utilise le terme « exorciser » comme si, Mathias et Tim, souhaitaient conjurer les mauvais sorts jetés au dessus de leurs berceaux respectifs. Pour finir, il exprime une chose intéressante : « aller trouver du merveilleux dans les expériences difficiles ». Je pense sous cette expression, se cache une certaine persévérance, une forte détermination qui leur permettrait de guérir leurs premières blessures afin d’être prêts à affronter les suivantes avec davantage de sérénité. Contrairement à une certaine partie des réalisateurs Hollywoodiens, Burton n’était pas un nom avec une réputation toute faite. Le cinéaste a du redoubler d’obstination et de croyance pour s’imposer parmi les grands du monde cinématographique.


En parallèle, les faits actuels ne nient pas à ma réflexion, de novembre 2009 à avril 2010, le musée MoMA de New York a prêté ses lieux à une galerie conséquente sur l’artiste. A la fin de cette exposition, elle a été classé « la troisième plus importante fréquentation du lieu ». Actuellement, nous pouvons retrouver l’artiste et toutes ses figurines à la Cinémathèque à Paris. De mon point de vue, Tim Burton est l’exemple type que le fait de marquer ses différences et de mettre en avant son originalité ne sont pas des vices mais une sorte d’ambition. En aboutissant toutes nos idées qui sont jugées marginales et osées, notre destinataire se souviendra, non seulement de notre prototype, mais de notre trait de caractère personnel. Dans la suite de mon étude, je vais aborder un autre aspect de Tim Burton. Un artiste, qu’il soit cinéaste, musicien, peintre ou graphiste, construit son univers et son style en fonction de sa personnalité, de son vécu, de ses goûts et de ses références culturelles et intimes. Il est question de quelqu’un faisant acte d’introspection, de thérapie, d’autobiographie avec un zeste d’originalité pour concevoir un monde imaginaire. Serait-il talentueux uniquement pour parler de lui-même et de ses traumatismes infantiles ? Nous verrons qu’il a été capable de nous proposer des œuvres sortant de ce contexte. Et pour conclure cette partie, je nous retournerai la question, graphistes et photographes, où puisonsnous nos idées les plus prometteuses ?


n o i t a t é r p r e t n i u o n o Créati ? e i v a de s


a) Films autobiographiques, sa force Dès le début de sa carrière encourageante, Tim Burton a joué franc jeu avec son public en affirmant le type de sa personnalité avec son célèbre court métrage « Vincent » réalisé en 1982. La figurine héroïne du film est parfaitement son autoportrait, cheveux hirsutes, visage fin et osseux le tout ponctué d’une paire d’yeux globuleux. Voilà le modèle qui sera décalqué pour tous les personnages qui succéderont à cette première. Elle doit cette apparence à toutes les peurs qui la hantent. En donnant la vie à ce premier phénomène, Tim Burton, encore inconnu, s’échappe de sa propre existence, trop conformiste et manquant de fantastique. A partir de là, il multipliera les poupées et les maquettes lui ressemblant toutes, certaines plus que d’autres. Avant d’occuper notre écran de télévision ou de cinéma et de nous faire rêver le temps d’un film, ces petites marionnettes ont la mission de parler de leur créateur à sa place, telles que des représentantes. Nous avons sans nul doute, à faire à un réalisateur qui ne parle pas de ses films mais c’est l’effet inverse qui se produit. Cela traduirait-il, peut-être, une sorte de peur d’affronter la critique ? Au cours d’une de ses interviews, je l’ai observé et j’ai constaté qu’il employait le langage gestuel pour parler de son travail, à se demander si celui des signes ne lui serait pas destiné. En faisant abstraction à ce qu’il expliquait, l’agitation de ses bras suffisait pour expliquer sa réflexion, tel un marionnettiste possédé de son imagination débordante.


Durant ce même échange, il dit « dessiner est un moyen de me connecter à des choses inconscientes sans avoir trop à y réfléchir ». Incontestablement, il fait allusion à une évasion par l’intermédiaire de ses dessins. Heureusement pour nous, spectateurs, nous sommes aussi invités à ce périple extraordinaire. Relatif aux films autobiographiques, je ne peux pas ne pas évoquer son grand succès « Edward aux mains d’argent ». « Edward n’a que des paires de ciseaux inquiétantes avec lesquelles, comme les nourrissons avec leurs premiers ongles, il a tendance à se griffer le visage ». Conçu à la manière « Frankenstein », le jeune héros, en total décalage avec la société voisine de son château, interpelle les habitants limités en ouverture d’esprit. Ses membres blessants (ciseaux) vont devenir vraisemblablement son atout et son passeport pour intégrer et gagner le cœur de la petite population. Mais sur la totalité du peuple, une minorité de conservateurs et de terrifiés est déterminée à rabattre Edward au statut de bête de foire en rappelant à la majorité sa singularité. L’émission de ce chef d’œuvre contemporain traduit, d’une façon très exclusive, le mal-être ressenti par l’individu quelconque qui est rejeté par la généralité du à sa divergence. Aujourd’hui, dans notre société, je pense que la situation a peu évolué, des gens restent campés sur leurs positions et sur leurs valeurs obsolètes. Avec les personnages et le décor issus de son imagination sans limite, Tim Burton dénonce, avec élégance et poésie, la pauvreté en matière de tolérance chez une certaine partie de la civilisation. Pour en revenir au fait qu’Edward se mutile malgré lui avec ses armes, cela signifie qu’il n’a pas l’emprise sur elles. En parallèle, la création débordante de son fondateur serait-elle également hors de sa portée ? Le maître est manipulé par son propre talent. Son film exprimerait à la fois le bon et le mauvais côté d’être différent d’un comité.


b) Films impersonnels, sa défaillance

Afin de prolonger mon étude, je m’apprête dès à présent à développer la partie ci-dessous : Tim Burton a entrepris la réalisation de plusieurs films adaptés d’ouvrages, exemple avec « Charlie et la Chocolaterie » publié en 1964 aux États-Unis et écrit par Roald Dahl. Du point de vue graphique, Tim Burton a réussi à y incruster son univers désormais distinguable parmi d’autres : des arbres aux ombres saugrenues, des habitations menaçant de tomber en ruine à tout instant, des protagonistes à l’allure squelettique inquiétante. Cependant, le film « Charlie et la Chocolaterie » ne détient pas sa place au sein de ses meilleures productions. Ayant visionné ce film, je n’ai pas été conquise, seul l’accomplissement du visuel était intéressant car il était « burtonien » sans aucun doute et il méritait d’être souligné. Malgré son unique apport intime qui fut concentré dans le personnage de Willy Wonka, cette œuvre produite au bout de 23 ans de carrière ne symbolise pas pour autant l’apothéose de Tim Burton. La faiblesse récurrente de ce film est l’impression de répétitions et aussi des traits de caractères « burtoniens » très dissimulés voire absents. A notre grand regret, le cinéaste a privilégié une fidélité à l’ouvrage ce qui entraîne une restriction de sa part d’expression libre. On peut ajouter que ce film n’a pas trouvé d’équilibre entre l’adaptation fidèle du roman et une interprétation détachée.


Figurant dans plusieurs de ces films, on pourrait le qualifier comme son pygmalion, Johnny Depp a stipulé dans une interview : « Pour moi ce qui fait l’identité d’un film de Tim Burton, c’est juste Tim Burton ». Tout cinéaste a sa caractéristique propre à lui, plus ou moins présente dans l’ambiance des productions. Quant à notre sujet, sa touche artistique définie est palpable dès les premières minutes de ses œuvres cinématographiques.


Autre adaptation d’un roman célèbre établie par Tim Burton « Alice au pays des merveilles » publié en 1865 en Angleterre et écrit par Lewis Caroll. A l’inverse de « Charlie et la Chocolaterie », le film en question nous raconte une histoire que nous connaissons déjà. C’est pourquoi, le public en espérait plausiblement davantage de Tim Burton, quelque chose qui éveillerait notre curiosité. Le défaut pour ce film est que l’union du style gothique avec une histoire fondée sur du fantastique ne nourrit pas plus la fable. Pour clôturer, j’énumérai un autre de ses chefs d’œuvres que j’ai pu visualisé « Big Fish » sorti le 3 mars 2004 en France. Paradoxalement aux autres, ce film marque un chapitre important de sa vie, la perte de son père et lui-même s’apprêtant à le devenir, deux bouleversements qui changeront d’une façon irréversible notre réalisateur. C’est la fin d’une naïveté, la rentrée soudaine dans le monde des adultes, une certaine prise de conscience et ce film fera l’objet de deuil pour Tim Burton. Un recueillement, un arrêt sur image de sa vie personnelle avant d’en entreprendre un tout nouveau chapitre. Les caractéristiques reconnaissables de son univers gothique sont absentes dans ce film, il a réellement abordé ce film en affrontant cette épreuve avec un graphisme différent, d’où son désir avéré de marquer cette période de sa vie d’une pierre blanche.

En définitive, pour promettre à son public des films excellents, Tim Burton se doit d’intégrer à sa formule magique, son ingrédient mystère, celui qui prouve que c’est bien lui l’alchimiste de la potion (film). Toutefois, un dosage pourrait s’avérer nécessaire pour certaines de ses productions « Charlie et la Chocolaterie » et « Alice au pays des merveilles » parmi d’autres, cela paraît inconcevable d’ajouter plus d’extravagances à un film à l’origine imbibé de féerie. Par ailleurs, les chefs-d’œuvres inoubliables, bien que dissociables entre eux « Edward aux mains d’argent » et « Big Fish » sont la démonstration de l’équilibre parfait entre la recette « burtonienne », saupoudrée de poésie macabre et celle de la crédibilité, aromatisée de maturité. De mon point de vue, Tim Burton a été exposé aux aléas de la vie comme tout le monde, ce qui a affecté en plein cœur son travail. Ces évènements auront tout de même contribué à l’évolution de son activité axée sur l’esquive perpétuelle de la réalité vers une approche plus mature. Dorénavant, Tim Burton donne l’accès à ses films à un public plus large, il s’adresse non plus seulement aux ados épris de leur période gothique mais à toutes générations qui, tôt ou tard, sont rentrés dans le monde réel et pas toujours tendre des adultes.


c) Un incompris assimilé grâce à ses dessins Comme nous l’avons abordé précédemment, Tim Burton utilise ses films pour s’extérioriser, se comprendre mieux lui-même et traduire ses émotions incompréhensibles. « Mes dessins sont très rudimentaires, ils expriment plutôt une sorte de sentiment » dit-il. En effet, il détecte le message approximatif d’une sensation qu’il tentera ensuite de représenter sur une feuille de papier. D’une part, le défi reviendra aux acteurs, aux maquilleurs et au décorateur-scénographe de trouver l’aboutissement et la modélisation définitifs du vague croquis. D’autre part, cela laisse un champ libre au savoir-faire des professionnels qui entourent le réalisateur. « Il est fascinant de voir des comédiens se camoufler derrière un masque et ainsi révéler d’autres facettes d’eux-mêmes ». Grâce à ces croquis imprécis, les acteurs « dessinent » les contours décisifs de leurs personnages tel qui seront vus à l’écran. Chaque film se réfère à l’alchimie produite par les caractéristiques physiques et expressives de chaque acteur puis la magie finit par opérer. En comparant avec un graphiste, c’est comme s’il faisait abstraction de la partie finalisation du travail et qu’il concentrerait toutes ses aptitudes sur la partie création. Un de ses fidèles collaborateurs, Danny Elfman, compositeur renommé a dit « S’il était trop compulsif, dominateur, ou manipulateur, il y a longtemps que j’aurais pris le large ». On comprend bien que Tim Burton, étant présent comme il se doit sur les tournages de ses films, ne restreint pas la tâche de chaque élément de son équipe, mais plutôt qu’il cherche à stimuler et optimiser leur propre créativité. D’ailleurs, Tim Burton a avoué « Je me fis à mon instinct plutôt qu’à mon intellect ». A savoir qu’il a foi uniquement en sa faculté étendue d’imaginer un univers au lieu de fonder un film à partir d’une logique indéniable. Tout le succès d’une production « burtonienne » est misée sur l’excentricité et les idées ambitieuses du réalisateur, un professionnel du monde du cinéma comme le plus simple admirateur peut l’affirmer. De plus, quand il dit « Je ne reviens pas sur ce que je fais, (…) je passe à autre chose », cela démontre le rôle de défouloir que tiennent ses productions. De toute évidence, nous sommes en rapport avec un artiste en relation intime et même fusionnelle avec ses films. Pour conclure cette étude, Tim Burton fut un sujet riche et passionnant. Je le compare volontiers à un grimoire aux mille et un secrets qui n’a cessé d’attiser ma curiosité et mon intérêt au fil des pages altérées. Effectivement, il est question d’un homme au pouvoir extraordinaire qui est passé par des épreuves ordinaires de la vie. Malgré cela, les films, qui ont suivi les évènements, ont su en tirer profit pour dévoiler d’autres pouvoirs cachés. D’avance, ce réalisateur m’interpellait avec ces marionnettes aux yeux globuleux qu’il agitait du bout de ses doigts. Devant des chefs-d’œuvres inoubliables pour ma part tels qu’ « Edward aux mains d’argent » et « Big Fish », mon émerveillement était accompagné d’une émotion rythmée par les bandes originales fantastiques. Il est important de soulever que les films parlent d’émotions indéchiffrables avec les alchimies du cinéma. Une étude critique ne peut pas contenir tous les actes d’un individu comme ceux de Tim Burton, j’aurais pu, éventuellement, développer sur son graphisme particulier et parler davantage de l’accessibilité à ses visuels, en quoi seraient-ils néfastes pour la jeunesse ? Enfin, j’ajouterai que quelque soit notre spécialisation, nos expériences influencent le cours de notre épanouissement professionnel. Qu’elles nous affaiblissent ou nous renforcent, elles sont notre source d’inspiration et de motivation pour perdurer dans ce monde ordinaire dépourvu de magie et de marginalité.


Sources : Sitographique : - Vidéo interview à propos de l’exposition à la Cinémathèque Française : www.dailymotion.com/video/xp4tjo_entretien-exclusif-avec-tim-burton_shortfilms Bibliographique : - Livre intitulé « Tim Burton » par Antoine de Baecque, - Numéro hors série du magazine « Les Inrockuptibles » intitulé « Tim Burton, des mondes et des monstres »


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