Dossier Géographie Europe : Valli, Fischbach, Conti et Fleck

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Dossier de Géographie : L’Europe : frontières, inégalités et puissance Réalisé par VALLI Ange, FISCHBACH Gabin, CONTI Baptiste et FLECK Antoine

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Introduction L’Europe, terre se situant entre le Caucase, l’Oural, la Mer Méditerranée et l’océan Atlantique, est un des continents ayant la plus grande histoire. Elle tient son nom de la dénomination antique « Ereb » désignant la rive occidentale de la mer Égée mais elle est aussi associée à de nombreux mythes grecs voyant en elle une princesse phénicienne, une nymphe issue du dieu Océan ou encore la fille du Nil. Elle voit naitre de puissants empires tels que la Grèce, Rome et les Celtes qui construiront son histoire par de nombreuses batailles, pour la gloire et le pouvoir. S’en suit de nombreuses dynasties qui règneront sans partage sur elle comme les Carolingiens ou les Byzantins, suivi par l’empire Napoléonien. L’Europe n’est cependant pas que bataille, pouvoir et sang. C’est aussi le siège des innovations les plus anciennes, des études les plus poussées et des découvertes les plus révolutionnaires. Elle compte ainsi dans ses rangs de nombreux philosophes, scientifiques et écrivains tels qu’Aristote, Platon, Christophe Colomb, Einstein, Louis Pasteur ou encore Shakespeare et Victor Hugo. Ces hommes ont participé à l’amélioration de la perception du monde par des grandes découvertes qui ont, à jamais, changé notre comportement. L’Europe est aussi le berceau de l’égalité et des Droits de l’Homme défendu par des hommes comme La Fayette et Oliver Cromwell qui luttèrent pour la liberté. Il y fut ainsi signé, en 1789, en France, un texte du nom de Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui marquera indélébilement l’Histoire du continent. Seulement, le continent européen est aussi le lieu où se produisirent les plus atroces massacres des temps modernes avec les deux Guerres Mondiales. Il y eut environ 70 millions de vies gâchées, en ne comptant pas celles à jamais traumatisées par ce massacre et le Génocide juif. A la suite de ces évènements dramatiques, le 17 mars 1948, fut créé un organisme ayant pour but premier de ne jamais permettre que de telles horreurs se reproduisent : l’Union Européenne. Aujourd’hui, l’Europe ne se mentionne jamais sans une pensée pour l’Union Européenne. Celle-ci compte aujourd’hui 28 pays membres. Ces deux mots désignent désormais une construction économique et politique où chaque membre a des droits et des devoirs et où chaque avis compte. L’Europe est ainsi aujourd’hui considérée comme une des plus grandes puissances à de nombreux niveaux comme économique, politique, militaire et même artistique ou culturel. L’Union Européenne est ainsi devenue un membre de Triade, englobant aussi le Japon et les États-Unis dans un marché fermé. Cependant, en avançant, plusieurs problèmes se posent à l’Europe : ses frontières se font moins visibles, notamment avec le cas de la candidature de la Turquie à l’Union Européenne ; et sa grande superficie implique une inégale répartition de ses richesses. A travers cette étude, il s’agira donc de déterminer quelles sont les frontières et limites de l’Union Européenne ainsi que montrer les disparités et inégalités existant sur son territoire. Mais nous montrerons aussi que l’Europe est surtout une puissance mondiale, un acteur et un pôle majeur de la mondialisation.


L’Union Européenne : frontières et limites I-La fragmentation politique du continent 1. La construction de la carte politique de l’Europe jusqu’en 1945 • Les structures politiques européennes ont évolué et montrent des tensions entre les grands empires multinationaux et le fractionnement entre de plus petits Etats indépendants. C’est en Europe qu’est née la notion d’Etat-nation (État indépendant qui rassemble des personnes qui se reconnaissent comme appartenant à une seule nation). Elle a été exportée dans tout le continent par les armées révolutionnaires françaises et a marqué profondément l’histoire des XIXe et XXe siècle, entraînant une multitude de conflits nationaux. La carte politique actuelle est la résultante de ces conflits. • En 1914 le modèle de l’Etat-nation est présent en Europe de l’Ouest alors qu’à l’Est, des empires multinationaux dominent. Après la Première Guerre mondiale, on voit la disparition de ces grands empires et l’apparition de nouveaux Etats en Europe centrale. Des problèmes de minorités nationales persistent. Le remaniement hitlérien représente l’apogée de l'impérialisme en Europe avec le " grand Reich " reposant sur la théorie de l’ "espace vital". • Le découpage de l’après Deuxième Guerre mondiale crée de nouvelles frontières avec la défaite de l’Allemagne et la poussée du système communiste vers l’Ouest. Pendant plus de quarante ans, l’Europe est ensuite marquée par la bipolarité : elle est traversée par le " rideau de fer " et Berlin est séparée par un mur à partir de 1961.

2. L’Europe après la guerre froide • Après la fin des démocraties populaires et de l’URSS un nouveau visage de l’Europe se dessine : on assiste à une multiplication des Etats, notamment par l’éclatement de trois fédérations : l’URSS, la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. • La persistance des minorités représente une autre donnée majeure : elles sont tellement entremêlées en Europe centrale qu’il y est impossible de réaliser démocratiquement des Etats-nations. Les tentatives récentes pour y parvenir ont utilisé " l’épuration ethnique" et les massacres (exemple ex-Yougoslavie). Les États comme la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo ou Chypre sont dans des situations complexes (deux entités coexistent, se reconnaissant ou non, selon les situations). • La question des frontières n’est donc pas entièrement réglée en Europe centrale, tout comme en Europe occidentale : Catalogne, Pays basque, Flandre, Ecosse, Italie du Nord veulent se détacher des régions plus pauvres des Etats auxquels elles appartiennent. Il s’agit ici d’un phénomène de régionalisation, qui s’exprime en même temps que se construit une Union européenne de plus en plus large.


II-Construction et élargissement de l’UE 1. L’originalité du processus de construction européenne • La construction européenne a pour objectif d’empêcher les affrontements nationalistes qui ont ruiné l’Europe au cours du XXe siècle. Elle débute dans le contexte de l’après-guerre et connaît une accélération après la guerre froide. • Le 9 mai 1950 Robert Schuman, chef du gouvernement français, propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune. C’est l’acte de naissance de la CECA et de la construction européenne qui a donc depuis l’origine l’ambition d’englober tous les pays européens. A ces deux pays s'ajoutent l'Italie, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. • Le deuxième grand acte de la construction, le Traité de Rome du 25 mars 1957, réaffirme que tout Etat européen peut adhérer à la nouvelle communauté. Le processus de construction européenne a donc pour objectifs essentiels la défense de la paix et de la démocratie ainsi que le développement de la coopération entre les peuples et l’amélioration de leurs conditions de vie.

2. Les élargissements successifs • Depuis les années 1950 les frontières de la Communauté Européenne, devenue " Union" en 1993 (année de l’entrée en vigueur du Traité de Maastricht), n’ont cessé de s’élargir : rassemblant 6 pays à l’origine (" l’Europe des Six "), la CEE puis l’UE ont connu sept élargissements successifs et d’autres sont à venir. • Au début des années 1970, dans le cadre d’une Europe bipolaire, certains pays occidentaux qui n’avaient pas été tentés par la construction européenne à son origine vont demander à entrer dans une communauté qui connaît une forte croissance économique. C’est ainsi que le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark y adhèrent en 1973. La CEE décide d’accueillir en 1981 puis en 1986 la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Ces pays sortent de nombreuses années de dictature afin de renforcer leur ancrage démocratique et d'y favoriser leur développement. • Avec la chute du bloc communiste vont entrer des Etats du centre ou de l’est de l’Europe (PECO). En 1990 la réunification allemande intègre l’ancienne RDA dans l’UE.


En 1995 les pays neutres frontaliers du bloc soviétiques peuvent adhérer. En 2004 (10 Etats) et 2007 (deux autres) des PECO ainsi que quelques îles méditerranéennes répondant aux critères du traité de Copenhague de 1993 sont admis dans l’Union.

3. Les frontières de l’UE sont donc appelées à changer à nouveau • Actuellement, cinq candidats officiels à l’élargissement sont reconnus : la Turquie (depuis 1999), la Croatie (depuis 2004), la République de Macédoine (depuis 2005, mais elle n’a pas encore entamé les négociations d’adhésion), l’Islande et le Monténégro (depuis 2010). • La question de l’adhésion de la Turquie est un sujet de querelle majeur parmi les élargissements en cours : le pays fait partie du conseil de l’Europe, de l’OTAN et a formulé sa demande d’association à la CEE en 1959 et sa demande d’adhésion en 1987. Les difficultés sont d’ordre économique mais surtout politique (relations avec Chypre, avec la Grèce, reconnaissance du génocide arménien, question kurde et liberté d’expression). Aujourd’hui trois gouvernements sont ouvertement contre l’adhésion : la France, l’Allemagne et l’Autriche, alors que les autres y sont favorables ; quant aux opinions publiques elles sont très divisées. • Les autres États des Balkans ont signé l’Accord de stabilisation et d’association (ASA*) que la Croatie et la Macédoine ont terminé, et qui doivent être achevés avant qu’un pays ne soumette sa candidature. L’Albanie et la Serbie (2009) ont également déposé leur candidature, mais la Commission européenne n’a pas encore rendu son verdict. En ce qui concerne l’Europe orientale, l’Ukraine et la Moldavie ont une partie de leur population favorable à une adhésion ce qui n’est pas le cas a priori de la Biélorussie et de la Russie. La Moldavie, de son côté, est trop pauvre et l’Ukraine trop grande et divisée. *ASA : Accord de Stabilisation et d’Association. C’est un traité international signé entre l’UE et certains pays candidats. Ces accords préparent les Etats candidats à une adhésion future en introduisant des règles communautaires dans divers domaines, essentiellement économiques et politiques.

III-Une Union à géométrie variable 1. L’UE compte 27 membres et mène des politiques très nombreuses • Politique économique : création d’un marché commun avec la création de la CEE en 1957. PAC (Politique agricole Commune) inaugurée en 1962. Elle a permis de construire une agriculture puissante, très subventionnée et exportatrice. Création d’une monnaie commune. • Politique étrangère et de Sécurité Commune (PESC) : Coopération intergouvernementale en matière d’affaires étrangères et de Sécurité. Formation de l’EUROCORP en 1995. Cependant, en matière de politique étrangère n’est pas encore parvenue à construire une politique commune • Libre circulation des personnes : en 1985, les premiers passeports européens ont été mis en circulation. Les négociations sur la libre circulation des personnes aboutirent à la Convention de Schengen de juin 1990. Certains pays de l’UE ne font cependant pas partie de l’Espace Schengen. C’est le cas du RU, de l’Irlande, de la Roumanie, de la Bulgarie, de Chypre. Quelques Etats non membres de l’UE y sont en revanche intégrés : suisse, Norvège et Islande.


2. Les différents espaces de coopération • Les différents Etats n’étant pas volontaires pour toute la politique européenne, c’est une UE à géométrie variable qui voit le jour : l’espace Schengen ne correspond pas à la zone euro ni bien sûr à l’UE. Le schéma suivant récapitule les principaux éléments de cette Union à géométrie variable :

• Des Etats ont donc volontairement abandonné une partie de leur souveraineté à un nouvel acteur, l’UE, et crée des institutions supranationales. La construction européenne est un processus unique dans l’histoire par son ampleur, son ambition et son caractère démocratique. L’UE est un nouveau territoire en construction mais sa fragmentation est encore une réalité ; les frontières tendent à s’effacer entre les Etats membres mais la fragmentation s’est accrue en Europe orientale et les frontières restent vivaces localement. Les régions frontalières sont des points sensibles. Pour cela les autorités de Bruxelles ont mis en place un statut spécial, celui des "eurorégions ", qui permet aux Etats-membres de bénéficier de financements spéciaux pour favoriser la coopération et la cohésion de leurs territoires.

Les dates clés de la construction et de l’organisation européenne : 1951 : Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier CECA 6 pays 1957 : traité de Rome : Euratom (Communauté Européenne de l’Energie Atomique) et CEE 6 pays 1957 : marché commun (fin des droits de douane) 1962 : PAC (politique agricole commune) 1973 : Europe des 9 : RU, Irlande et Danemark 1979 : Première élection du parlement européen au suffrage universel direct 1981 : Europe des 10 : Grèce 1986 : Europe des 12 : Espagne et Portugal 1986 : Acte unique européen 1992 : Traité de Maastricht 1995 : Europe des 15 : Autriche, Finlande et Suède 2001 : Traité de Nice 2002 : mise en circulation de l’Euro 2004 : Europe des 25 : Chypre, Malte, Lituanie, Lettonie, Estonie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Hongrie 2007 : Europe des 27 : Roumanie, Bulgarie


Disparités et inégalités socio-spatiales L’Union Européenne est l’association volontaire de plusieurs États, qui compte à nos jours plus de 28 États membres qui présente des inégalités de développement. À différentes échelles, ces inégalités sont toutefois marquées sur les territoires des États membres de l’UE.

Les disparités et inégalités à différentes échelles : 1. À l’échelle de l’UE L’Union Européenne possède un gradient de richesse des pays membres qui décroisse de l’Ouest, où les pays sont les plus riches vers l’Est, où certains pays le sont moins, marquant ainsi les inégalités de richesse mais aussi les inégalités de développement. Les États membres de l’Union Européenne se situant en Europe centrale et orientale possédaient, au moment de leur adhésion, des niveaux de richesse ainsi que de développement bien inférieurs aux autres États déjà membre de l’Union Européenne. Les pays fondateurs se situant à l’Ouest, à proximité de la côte Atlantique (la France, la Belgique, le Luxembourg, l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne), étant plus développés lors de l’entrée des États d’Europe centrale et orientale ont fait intégré ces nouveaux membres ce qui leur a permis de rattraper progressivement leur retard. Les inégalités sont toujours présentent mais elles sont moins marquées entre les États, on peut donc dire que les nouveaux adhérents ont vu leurs revenus augmenter et leur poids économique se renforcer. Les États fondateurs de l’UE constituent encore aujourd’hui des États dominants dans l’Union Européenne (Les 4 régions les plus dominantes se situant en Italie du Nord, dans la région de Paris, dans la région de Londres ainsi que dans la zone de l’Axe Rhénan, se trouvant en Allemagne). La mégalopole européenne (autrement appelé dorsale européenne) constitue un ensemble de métropole où les flux et production de richesses sont les plus importants en Europe. Elle se situe au sein ou à proximité des pays fondateurs de l’Ouest.

La dorsale européenne : « La banane bleue » http://theses.univlyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2009.sutto_l &part=173626 : Site des Thèses électroniques de l’Université Lumière Lyon 2


2. À l’échelle régionale Cependant, à l’échelle des régions, ils existent aussi bien des régions gagnantes que des régions perdantes, creusant ainsi des écarts. Ces écarts ce sont creusés lorsque la concentration économique de l’extension d’un marché unique de libre échange, libre circulation et libre concurrence au sein de l’UE s’est effectué dans les pays les plus riches, au détriment donc des pays les plus pauvres, situé aux marges de l’UE et frontalière de la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et la Moldavie tel qu’il est indiqué sur la carte (voir page suivante). Cette inégalité est marquée d’autant plus que la Slovaquie, la Hongrie et la République Tchèque sont des pays frontaliers de l’Allemagne, pays occidental puissant au sein de l’UE, étant aussi un pays fondateur.

L’Europe orientale et périphérie en voie d’intégration https://www.deza.admin.ch/fr/Accueil/Pays/Nouveaux_pays_membres_de_l_UE : Site officiel de la Direction du développement et de la coopération (DDC) du département fédéral des affaires étrangères suisses

C’est pour cette raison que la politique de cohésion de l'Union européenne, aussi appelée "Politique régionale" a pour objectif de contribuer à renforcer la cohésion économique et sociale au sein de l'Union européenne. Aujourd’hui, il y a 3 objectifs qui doivent être atteint :

L’objectif nommé "Convergence", c’est – à- dire qu’il doit permettre d'aider les régions en retard de développement.

L’objectif appelé "Compétitivité régionale & Emploi" qui vise les autres régions de l'UE non concernées par l'objectif de "Convergence" afin de leur permettre d'augmenter leur compétitivité et le nombre d'emplois

L’objectif "Coopération territoriale européenne" qui concerne toutes les régions de l'UE et soutient donc la coopération entre elles.


Les crédits accordés à ce projet s’élèvent de 308 milliards d’euros, dont l’objectif "Convergence" bénéficie de 251 milliards d'euros, ce qui correspond à 81,5% du budget total, l’objectif "Compétitivité régionale & Emploi" qui représente 49 milliards d'euros soit 16% du budget total ainsi que l’objectif "Coopération territoriale européenne" qui perçoit un montant s’élevant à 7,75 milliards d'euros, donc seulement 2,5% du budget total accordé à l’ensemble du projet, correspondant à plus d’un tiers du budget total de l’Union Européenne. Cette politique de cohésion est donc nécessaire étant donné qu’il concerne plus de 84 régions et 154 millions d’habitants, où les capacités financières des régions les plus riches sont redistribuées vers les régions les plus pauvres. Cette politique se veut aussi de promouvoir les solidarités transfrontalières entre des espaces de proximité, c’est- à-dire la présence d’une frontière assez ouverte avec des échanges entre régions ou agglomérations en situation de périphérie avec un autre État. C’est sur ces échanges-ci que l’UE compte pour sa politique d’intégration des territoires, en faisant ainsi un point fort. De plus, de vastes espaces de coopération existent au sein même de l’UE, tel que la Baltique.

3. Le poids renforcé des métropoles Les métropoles, que ce soit les grandes métropoles mondiales tels que Londres ou Paris ou bien les métropoles des pays d’Europe centrale et orientale possèdent un poids qui font qu’elles polarisent l’essentiel des investissements et des richesses, creusant ainsi un écart non plus entre les pays mais au sein des pays mêmes entre les métropoles et leurs régions environnantes. Par exemple, Budapest représente 45 % de la population urbaine du pays, 45 % des salariés nationaux des services et 70 % des IDE (Investissement direct étrangers). La position centrale de ces régions propose ainsi d’avantage de réseaux et d’aéroports modernisés, renforçant ainsi les dessertes dans le cadre de l’augmentation des trafics aériens. Le processus de métropolisation possède d’autant plus de nombreuses conséquences sur les villes ellesmêmes avec le développement de nouveaux centres d’affaires et la valorisation du patrimoine aussi bien historique que culturel ce qui montre bien la volonté d’affirmation de l’appartenance à l’espace culturel européen de la part des métropoles qui le montre bien en leurs centres villes, comme par exemple à Pragues où l’art baroque domine en centre-ville ou bien à Riga où c’est l’art nouveau qui fait partie du patrimoine. Cependant, les processus de ségrégation et de fragmentation des territoires urbains sont renforcés, ce qui est générateur d’exclusions sociales.


Exemple de pays intégrés à l’UE : Les États Baltes L’espace Baltique est un territoire qui fut autrefois marginalisé de l’Union européenne car elle fut, au temps de la guerre froide, scindée en deux par le rideau de fer, entre les États membres de l’OTAN (La Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France et la R.F.A (République Fédérale d’Allemagne)), l’URSS ainsi que les démocraties populaires, membres du Pacte de Varsovie ( la R.D.A (République Démocratique d’Allemagne), la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Hongrie) ainsi que d’autres États neutres tels que la Suède, la Finlande, l’Autriche et la Suisse. Cependant, la situation de la Baltique a très bien évolué depuis, laissant place à des territoires de coopération, constituant ainsi une place centrale dans l’espace européen. La région possède un poids immense au sein de l’Union Européenne puisque sa position géographique a permis son intégration européenne avec succès. La coopération baltique s’effectue à toutes les échelles, de l’ensemble régional jusqu’aux échelles plus locales des territoires transfrontaliers. La coopération des États baltiques est organisée grâce au Conseil des États de la mer Baltique (CEMB) qui a été fondé entre 1989 et 1992, après la fin de la guerre froide qui a permis le développement de nouvelles relations entre les États de l’aire baltique. Les onze États de la région baltique sont membres du Conseil : l’Allemagne, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Islande, la Lettonie, la Lituanie, la Norvège, la Pologne, la Suède et la Russie, ainsi que la Commission européenne, soit un total de douze membres. Ce conseil est un espace d’échanges économiques qui met aussi l’accent sur l’environnement, l’énergie, la culture, l’éducation et la sécurité. La Baltique est l’une des régions pionnières du développement durable, dès 1990 déjà avec l’Agenda 21 (plan d’action dont la France participe aussi, visant a amélioré le développement durable dans des domaines très variés). Les États membres de ce Conseil, qu’ils soient aussi membre de l’UE ou non, défendent aussi les droits de l’homme et la démocratie.

Logo de la « Council of the Baltic Sea States » (Conseil des États de la mer Baltique) http://www.cbss.org/ : Site officiel du Conseil des États de la mer Baltique

A échelles différentes, d’autres organisations transrégionales sont aussi apparu tel que l’Union des villes de la Baltique (UBC), fondée en 1993 par 105 des plus grandes villes de la région et qui regroupe des villes en réseau et qui se focalise sur la coopération au niveau culturel, sociale et éducatif ; l’Organisation des ports de la Baltique (BPO) fondée en 1991 et qui rassemble 49 des principaux organismes portuaires de la région baltique et l'Euro région Baltique fondé en 1998 et qui est une coopération politique, composé de 8 régions du Danemark, de la Lituanie, de la Pologne, de


la Russie et de la Suède. De plus, le réseau des jumelages est également très développé, avec des villes comme Riga qui compte plus de 29 villes jumelles, dont Brême, Tallinn, Varsovie, Aalborg, Stockholm, Saint-Pétersbourg, Vilnius, Pori ainsi que Tallinn est jumelée avec Göteborg, Kiel, Malmö, Schwerin, Łomża. Cela permet donc d’entretenir des relations proches à l’international, aussi bien à l’échelle des villes qu’à celle des États eux-mêmes La Medicon Valley est un cluster, c’est – à – dire une concentration d’entreprises spécialisées dans la maîtrise d’un produit innovant ou d’un métier et fonctionnant en réseau. Il s’agit du premier cluster biomédical d’Europe, qui se situe de part et d’autre du pont Øresund reliant la ville de Malmö, en Suède, à Copenhague, la capitale du Danemark. Cette liaison a créé la région transfrontalière d’ Øresund depuis juin 2000, étant l’une des régions les plus dynamiques d’Europe du Nord ainsi que la troisième région d’Europe en termes de nombre de projets d’investissements. Elle emploie plus de 40 000 employés et 4 000 chercheurs, et possède 12 universités, 26 hôpitaux et 70 entreprises.

On peut donc ici voir que l’Union Européenne, malgré les inégalités et les disparités sociospatiales présentes au sein de ses États membres, a mis en place de nombreux moyens afin d’éradiquer ces inégalités mais, malgré le fait que d’énormes progressions on était faites de la part des pays qui, à leur arrivée en tant qu’État membre de l’Union Européenne, possédait un retard marqué de développement en comparaison à d’autres pays tels que les pays fondateurs de l’UE. De plus, on peut dire que l’UE n’est pas seule dans son combat contre les inégalités socio-spatiales car d’autres organismes internationaux, certes moins important, contribue aussi au développement des pays en créant des alliances ou autres permettant ainsi aux pays retardataires de connaître une hausse de son niveau de vie, afin de créer une Union Européenne plus homogène en termes de développement.


L’Union Européenne, acteur et pôle majeur de la mondialisation Avec l'Amérique du Nord et l'Asie orientale, l'UE (Union européenne) constitue l'un des trois centres d'impulsion de la mondialisation. Premier pôle commercial international, il émet et reçoit des flux de toutes natures. Les acteurs à l'origine de ces flux, participent à l'élaboration et au rayonnement de la puissance de cette Union européenne. Cependant, si les atouts de l'UE sont multiples, elle doit faire face à des faiblesses spécifiques qui conduisent à s'interroger sur la capacité à maintenir ce statut de pôle dominant.

I)

Un pôle majeur de la mondialisation

La mondialisation désigne l'ouverture croissante des économies nationales ou internationales (cas de l'UE) sur le monde. Elle implique une augmentation des flux d'échanges de marchandises, de circulation des capitaux et des informations ainsi que les déplacements de populations.

a) Le premier pôle commercial de la planète Première puissance économique de la planète devant les États-Unis, la production de richesses de l'UE représente 28% du PIB (Produit intérieur brut) mondial. Le PIB de l'Union européenne était de 16 748 milliards de dollars en 2007, à comparer avec les 13 811 milliards de dollars des États-Unis. Le produit intérieur brut (PIB) est l’un des agrégats majeurs des comptes nationaux. En tant qu'indicateur économique principal de mesure de production économique réalisée à l’intérieur d'un pays donné, Le PIB vise à quantifier - pour un pays et une année donnés- la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidents à l’intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques). Le PIB reflète donc l’activité économique interne d’un pays et la variation du PIB d’une période à l'autre est censée mesurer son taux de croissance économique. Le PIB par habitant mesure le niveau de vie et celui du pouvoir d'achat. Elle constitue également la première puissance commerciale et assure par exemple 38% du commerce mondial de marchandises. Il faut toutefois noter que deux tiers de ces échanges correspondent à un commerce intracommunautaire. Il n'est donc pas étonnant que dans cette communauté d'États, cinq d'entre eux font partie des dix principales puissances économiques mondiales (l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne) . Ces économies européennes sont donc très complémentaires, elles assurent un rayonnement international dans les trois secteurs d'activités :  Primaire (Le secteur primaire correspond aux activités liées à l'extraction des ressources naturelles. Il comprend l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière.)  Secondaire (Le secteur secondaire correspond aux activités liées à la transformation des matières premières, qui sont issues du secteur primaire. Il comprend des activités aussi variées que l’industrie du bois, l’aéronautique et l’électronique, le raffinage du pétrole…)  Tertiaire (Le secteur tertiaire regroupe toutes les activités économiques qui ne font pas partie des deux autres, essentiellement des services. Par exemple, le conseil, l’assurance, l'enseignement, la grande distribution, le tourisme et les agences immobilières font partie du secteur tertiaire. )


Il faut insister sur quelques points forts de l'UE qui permettent de réaliser 17% des échanges mondiaux. Elle est la première puissance agroalimentaire, elle dispose d'une large gamme de productions dans les activités traditionnelles (industrie sidérurgique, industrie automobile...) et surtout d'atouts dans le domaine des activités nouvelles et des technologies de pointe. C'est le cas en particulier de l'aérospatiale avec Ariane Espace et de l'aéronautique : Airbus est le premier producteur aéronautique mondial. L'Airbus A380, montré au publics en octobre 2007 est le premier avion gros porteur disposant de deux ponts et capable de transporter 850 passagers. Il constitue une vitrine du savoir-faire européen à l'exportation.

b) Un pôle émetteur et récepteur de flux invisibles En plus de la domination dans le commerce, l'UE concentre également les échanges de services et les flux immatériels de capitaux et d'informations. Elle occupe la première place dans les échanges internationaux de services avec 25% de ces échanges (contre 22% pour les États-Unis). Ce secteur est essentiel puisqu'il représente70% de la richesse totale produite et révèle une économie postindustrielle (se dit d'une forme de société appelée, à remplacer la société industrielle et caractérisée par la prédominance du secteur tertiaire.), capable de s'adapter aux exigences de la concurrence internationale. Là aussi, l'UE dispose de secteurs clés comme les télécommunications, les banques et les assurances ou encore le tourisme. Dans ce domaine, l'UE est le premier pôle touristique mondial (Paris est la première destination mondiale pour les touristes). Elle constitue également une puissance financière puisqu'elle représente le premier pôle émetteur et récepteur d'IDE : ( les investissements directs à l'étranger, ou investissements directs étrangers sont les mouvements internationaux de capitaux réalisés en vue de créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger et/ou d’exercer le contrôle ou une influence sur la gestion d'une entreprise étrangère) dans le monde. Le stock d'IDE (entrants et sortants) approche les 7500 milliards de dollars en 2010. Les grandes places boursières européennes figurent également parmi les plus importantes à l'échelle mondiale : Londres, Paris et Francfort concurrencent New York ou Tokyo. Enfin, la puissance financière est matérialisée par le statut de l'euro, devise internationale, qui facilite, dynamise les échanges et rivalise avec le dollar américain. Un dernier type de flux invisibles témoigne de la place majeure du centre européen, ce sont les flux d'informations. L'UE dispose de l'un des meilleurs taux de connexion des ménages à Internet. Sa production cinématographique, télévisuelle s'exporte partout dans le monde.

c) De nombreux flux humains Malgré un contrôle plus strict sur ce type de flux depuis la mise en place de l'espace Schengen (L’espace Schengen comprend les territoires des 26 États européens qui ont mis en œuvre l'accord de Schengen et la convention de Schengen signés à Schengen au Luxembourg, en 1985 et 1990. L'espace Schengen fonctionne comme un espace unique en matière de voyages internationaux et de contrôles frontaliers pour les voyages sans contrôle des frontières internes.), l'UE demeure le premier foyer d'immigration devant les États-Unis. Cette immigration est avant tout une immigration du travail, qui témoigne de l'attractivité du centre européen. Les flux humains englobent également des déplacements temporaires comme les flux touristiques : 60% des flux touristiques internationaux sont à destination de pays de l'UE.


II)

Les acteurs de la mondialisation a) Les populations, premiers acteurs de la mondialisation

Troisième foyer de peuplement mondial, l'UE compte plus de 500 millions d'habitants. Cette population dispose d'un niveau de vie élevé et donc, malgré d'évidentes inégalités, d'un pouvoir d'achat élevé. Le PIB moyen est de 25 000 € par habitant. Le centre européen est par conséquent un des marchés de consommation les plus importants et les plus attractifs de la planète. Le haut niveau de formation de cette population, la grande stabilité des sociétés expliquent que les sociétés étrangères n'hésitent guère à investir en Europe. Elles disposent d'une sécurité d'investissement, d'une main d’œuvre dotée d'un réel savoir-faire et sont donc assurées d'une production de qualité. Les élargissements successifs de l'UE, l'élévation progressive du niveau de vie des populations des pays entrants, permet d'accroître ce potentiel de consommation.

b) Le rôle des FMN et des ONG Les FMN (firmes multinationales) ou FTN (firmes transnationales) sont des entreprises implantées dans de nombreux pays et elles réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaire hors de leur pays d'origine (principalement en Chine). Ces entreprises, de par leur rayonnement, sont au cœur du processus de mondialisation. L'UE représente l'une des plus fortes concentrations de FMN à l'échelle mondiale. Elle concentre un peu plus de 30% des 500 premières FMN à cette échelle. Les secteurs d'activités sont très divers. Elles dominent en particulier dans le secteur de l'énergie et du pétrole en particulier : la Royal Dutch Shell (conglomérat anglo-néerlandais) se classe au 2e rang mondial. British Petroleum (BP) au 4e. On trouve également 6 firmes européennes parmi les 22 premières dans le secteur des services. Ces firmes concentrent leurs sièges sociaux, leurs centres de recherches dans les grandes métropoles du continent tandis que les activités productives se délocalisent de plus en plus vers les pays où la main d’œuvre coûte moins chère. Parmi les acteurs privés, les ONG, organisations non gouvernementales, jouent un rôle majeur dans la production de services ou dans la circulation d'informations. Certaines ONG européennes ont une action essentielle permettant la diffusion d'un modèle européen. Médecins sans frontières, la Croix Rouge internationale œuvrent ainsi dans un souci d'action humanitaire et contribuent à renforcer l'image d'une UE soucieuse du bien-être des populations, du respect des droits fondamentaux.

c) Les États Réunis au sein d'une UE qui est aussi politique, les États impulsent des choix de politique économique. Ils favorisent, plus souvent qu'ils ne restreignent, la libération économique et donc les échanges. Le G20 a été créé en 1999, après la succession de crises financières dans les années 19901. Il vise à favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d'un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays. Il est le symbole de la gouvernance économique mondiale, puisqu'il représente 85% du commerce mondial et 90% du produit mondial brut (somme des PIB de tous les pays). Le G20 rassemble 19 pays ainsi que l'UE, qui y joue un rôle majeur. Les États européens sont également représentés au sein de l'OMC (organisation mondiale du commerce) par le commissaire européen au commerce, qui parle en leur nom. Enfin, le Fonds Monétaire International (FMI), autre pôle de gouvernance mondiale, est dirigé par une française, Christine Lagarde.


III) Une façade maritime mondiale : la « Northern Range »

a) La deuxième façade maritime du monde, la moitié du trafic portuaire de l'Union européenne et un riche hinterland L'Union européenne est une importante aire de puissance et en tant que premier marché mondial de nombreux flux de marchandises et de biens de consommation transitent par voie maritime par sa plus importante façade maritime, la Northern Range, qui reçoit 80 % des importations de l'UE. Ce dernier s'étale du Havre à Hambourg sur plus de 1 000 km et est un très important nœud de communications par où transitent d'importants trafics de conteneurs. Ce statut de première façade maritime européenne s'est construit au cours des siècles : c'est dans cette zone que s'est développée la mondialisation à partir du XIXe siècle. Ces dernières décennies, en raison de la multiplication des échanges avec l'accélération de la mondialisation et l'approfondissement de l'Union européenne, le trafic de ses grands ports est en constante progression : le volume des flux a augmenté de 40 % à Rotterdam en 25 ans, de 130 % à Anvers. Si les relations de l'Europe avec le reste du monde sont importantes, elles passent cependant au second plan derrière les relations intra zones qui concernent la majorité des échanges (plus de 60 %). La Northern Range est la seconde façade maritime mondiale, une façade maritime très dynamique. En dehors de l'Europe, l'UE commerce principalement avec les autres pôles de la Triade (la Triade désigne l'ensemble des trois régions qui ont tendance à dominer l'économie mondiale et la conduite de la politique internationale : l'Amérique du Nord : États-Unis et Canada, l'Europe occidentale : Union européenne + Norvège + Suisse et l'Asie-Pacifique : Japon et Corée du Sud), mais reçoit également les flux de produits énergétiques et de matières premières nécessaires à sa production industrielle et à ses multiples activités. Ces flux viennent principalement du MoyenOrient, mais aussi de Russie et d'Afrique. L'avant-pays de la façade est donc très important : la Manche et la mer du Nord forment le passage maritime le plus fréquenté du monde. L'importance de la Northern Range est ancienne, elle remonte au Moyen Âge et à la constitution de la dorsale européenne, un hinterland (arrière-pays) puissant, riche et densément peuplé. Il fait de Rotterdam et d'Anvers le premier et le second port européen, mais aussi le troisième et le 16e port mondial. Mais cet hinterland n'est pas aussi développé au Sud qu'au Nord : son intérêt dépend aussi de la qualité et de la densité des infrastructures de transport variées qui le relient aux principaux centres urbains et aux principaux centres d'activités de la dorsale européenne. Ainsi, avec l'élargissement vers les pays de l'Est, le port de Hambourg progresse alors que celui du Havre à l'arrière-pays limité au Bassin parisien et à l'Ouest est moins puissant. D'autant plus que les connections fluviales des ports français avec les autres bassins fluviaux sont insuffisantes.

b) Des ports concurrents et très aménagés Les ports européens se livrent à une importante concurrence entre eux, qui les pousse à moderniser et étendre leurs infrastructures portuaires dans une course effrénée aux aménagements. Le transport maritime international a, en effet, rapidement évolué en quantité, en rapidité et en nature ces dernières années. Les transports de matières premières et de produits énergétiques (pétrole, gaz) restent dominants et en croissance, du fait de l'augmentation de la demande liée à la progression de la production industrielle mondiale (développement des pays émergents) et au niveau de vie des populations (multiplication des voitures, des moyens de transports, etc.). En revanche, le trafic de


conteneurs a fortement augmenté en 30 ans. Il est aujourd'hui largement dominant pour le transport des biens d'équipements par exemple. Les navires tendent au gigantisme et leur tirant d'eau augmente (profondeur d'eau nécessaire pour que le bateau ne s'échoue pas). Cette mutation entraîne de nouveaux besoins en terme d'infrastructures portuaires : elles doivent supporter un volume de trafic plus important, être plus rapides dans le déchargement (l'immobilisation d'un bateau à quai coûte très cher), et avoir les outils nécessaires pour gérer les conteneurs (portiques, grues, zones de stockage) et les flux de vrac (terminaux pétroliers, pétrochimiques). Dans ce contexte, les ports les plus puissants qui peuvent investir des sommes importantes sont privilégiés. De vastes zones portuaires se développent ainsi sur des dizaines de kilomètres car les ports s'éloignent de plus en plus des fleuves et des estuaires pour s'étendre sur le littoral. Ils se spécialisent également, ce qui attire des activités industrielles qui évitent la multiplication des coûts de transport en s'installant directement sur les zones de réception des matières premières. De vastes zones industrialo-portuaires se développent ainsi et fabriquent des produits à haute valeur ajoutée. Les grands ports sont donc des plateformes de redistribution des marchandises : des hubs. Les marchandises transitent par eux vers des ports secondaires (feedering) et des plateformes multimodales, peuvent ainsi être redistribuées vers l'arrière-pays par plusieurs types de moyens de transport (air, rail, route, fleuves). Pour être davantage concurrentiels au niveau international, les grands ports doivent développer une coopération entre eux, cependant loin d'être acquise, la concurrence primant. Ce développement n'est pas sans poser problème dans une Europe sensibilisée aux questions du développement durable et de la protection de l'environnement. Du point de vue de l'environnement, plus les infrastructures portuaires s'étendent vers les estuaires et les littoraux, plus elles menacent des écosystèmes fragiles et essentiels pour les océans. Ces constructions commencent également à s'étendre sur l'espace maritime : avants ports en mer, parcs éoliens. Les infrastructures obsolètes forment également des friches industrielles qu'il faut reconvertir. Du point de vue des sociétés, la modernisation et l'automatisation des quais de débarquement ont entraîné le licenciement de nombreux employés (dockers), ce qui provoque des tensions comme le prouvent les mouvements sociaux des ports français méditerranéens.


IV) Quelles limites au poids de l'UE dans la mondialisation ? a) Des faiblesses politiques L’Union européenne a aussi ses points faibles. En tout premier lieu elle est davantage une association d'États indépendants, qui n'hésitent pas à privilégier leurs propres intérêts plutôt que ceux de l'Union : l'idée d'une fédération européenne est en ce moment minoritaire (les eurosceptiques et les souverainistes sont très présents dans le débat sur l'avenir de l'Union européenne). Cette situation pose problème : le manque d'union politique est le point faible de l'Union européenne car les grandes puissances européennes ne parlent pas toujours d'une seule voix. Elle est aussi le siège de nombreuses organisations non gouvernementales et de mouvements altermondialistes qui contestent une mondialisation libérale et le modèle de développement économique recommandé par l'Union. Du point de vue économique, elle est concurrencée par les autres pôles de la Triade qui, à l'image des États-Unis et du Japon, investissent beaucoup plus dans l'innovation, même si l'Union européenne dépose à elle seule 45 % des brevets mondiaux et possède un Conseil européen de la recherche (ERC). Une part importante de son budget est consacrée aux subventions de la Politique agricole commune (PAC), ce qui contrarie fortement certains membres et en tout premier lieu l'Allemagne et le Royaume-Uni. Le niveau d'endettement des États européens est aussi un élément de fragilité. Si l'influence économique de l'UE est certaine, son poids politique demeure faible face à puissances mondiales telles que les États-Unis et la Chine. Elle a du mal à être identifiée comme un ensemble cohérent, aux choix politiques convergents. Sa politique extérieure, ses choix en matière de sécurité et de paix l'illustrent : les Européens ont été très divisés sur la question de l'intervention militaire en Irak en 2003. Les intérêts nationaux prévalent sur la logique communautaire et la dépendance vis-à-vis des États-Unis demeure forte dans ce domaine.

b) Des handicaps sociaux et économiques Si l'on se projette sur un long terme, le vieillissement démographique rapide du continent est inquiétant quant à la capacité de l'UE à maintenir son statut de puissance. La faible natalité (de moins de 10 pour mille par an en moyenne) et l'espérance de vie élevée posent le problème de l'augmentation de certains déficits (dépenses de santé, financement des retraites). Ce problème peut réduire l'attractivité de l'UE face à la concurrence de nouvelles puissances, au dynamisme de pays émergents. Les inquiétudes sont aussi économiques : la capacité d'innovation est menacée par une insuffisance de l'investissement en Recherche Développement. Elle fait fuir une partie des élites, ingénieurs-chercheurs, qui préfèrent migrer vers les États-Unis ou vers l'Asie pour faire aboutir leurs travaux : c'est le Brain-Drain. Enfin la crise financière mondiale depuis 2010 touche en particulier certaines économies européennes comme l'Irlande, l'Espagne et surtout la Grèce, menaçant la stabilité de la zone euro.


Conclusion Nous avons donc ici vu que l’Europe, malgré ce que l’on peut penser, n’est pas un continent facile à définir et à classer. En effet, avec des frontières fragiles et instables, le territoire européen connait quelques tensions sur l’acceptation ou non de pays comme la Turquie dans l’espace de l’Union Européenne. Ces frontières sont de toute façon inéluctablement amené à changer et évoluer au cours des années à venir avec des entrées et d’éventuelles sorties. De plus, nous avons vu que les différents pays faisant partis de l’Union Européenne ne jouissent pas du même développement, conséquence en partie de la fin de l’URSS, laissant les anciens pays membres avec un niveau de vie déplorable. Les inégalités européennes s’expriment aussi par un renforcement du poids des métropoles, essentiellement dans ce que l’on appelle la « banane bleue » mais aussi avec des mégalopoles telles que Paris ou Londres. Or, ces inégalités s’expriment aussi souvent dans les pays eux-mêmes comme l’exemple vu de Budapest. Enfin, nous avons montré que l’Europe est aussi, et avant tout, une des plus grandes puissances mondiales avec des états actifs, des flux de population et de marchandises convergeant en son sein ainsi qu’une activité maritime très importante malgré le fait que l’Europe soit fortement concurrencée par ses voisins asiatiques et américains. Cependant, malgré tous les points positifs du continent et de l’organisation européenne, nous ne pouvons considérer l’Europe comme une puissance complète comme les États-Unis du fait de ses nombreux problèmes comme les conséquences de la crise économique et le déclin de sa puissance au niveau mondial face aux autres grandes puissances.


Sources Manuel Belin Géographie 1ère (cf. pp 216-220) & Manuel Nathan Histoire Géographie 3ème http://www.vie-publique.fr/ : Site réalisé par la Direction de l'Information Légale et Administrative du gouvernement français http://www.inegalites.fr/ : Site de l’Observatoire des inégalités, fondé afin de présenter au public les chiffres des inégalités à l’échelle nationale et internationale. http://www.senat.fr/ : Site officiel du Sénat. http://epp.eurostat.ec.europa.eu/ : Site officiel de la commission européenne Eurostat, livrant les chiffres de la Statistique européenne http://europa.eu/about-eu/eu-history/index_fr.htm : Site officiel de l’Histoire de l’Union Européenne http://theses.univ-lyon2.fr/ : Site des Thèses électroniques de l’Université Lumière Lyon 2 http://www.interreg-rhin-sup.eu/ : Site Internet officiel du Programme "INTERREG IV Rhin supérieur", le programme de soutien à la coopération transfrontalière dans l'espace du Rhin supérieur. http://www.nouvelle-europe.eu/ : Site de l’association Nouvelle Europe, qui est un groupe de réflexion sur l’Europe élargie et son voisinage. http://www.cbss.org/ : Site officiel du Conseil des États de la mer Baltique http://www.wikipedia.org/wiki/Europe http://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/HG/HG1S/1S_G17_T3_Q1_C2_L_UE_une_ union_d_Etats_a_geometrie_variable.pdf http://www2.ac-lyon.fr/lyc01/cotiere/IMG/pdf/Chapitre_8_cours.pdf http://premiereslfc.files.wordpress.com/2012/11/th-3-gc3a9o-q1-chap-2-ue-frontic3a8res-etlimites.pdf http://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/HG/HG1S/1S_G21_T4_Q1_C1_L_UE_acte ur_et_pole_majeur_de_la_mondialisation.pdf http://www.assistancescolaire.com/eleve/1ES/geographie/reviser-le-cours/l-union-europeennedans-la-mondialisation-1_geo_09 http://fr.wikipedia.org/wiki/Triade_(%C3%A9conomie) http://fr.wikipedia.org/wiki/G20 http://fr.wikipedia.org/wiki/Espace_Schengen http://fr.wikipedia.org/wiki/Investissement_direct_%C3%A0_l%27%C3%A9tranger http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_secteurs_de_l%27%C3%A9conomie http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne#PIB_et_croissance_.C3.A9conomique http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_int%C3%A9rieur_brut


Répartition des rôles

Introduction-Conclusion-Assemblage des parties : FLECK Antoine L’Union Européenne, frontières et limites : FISCHBACH Gabin Disparités et inégalités socio-spatiales : VALLI Ange Pôle et acteur majeur de la mondialisation : CONTI Baptiste


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