Quai des Bulles présente
10 ans de jeunes talents - Portraits d’auteurs & d’autrices de bande dessinée avec
Crédit Agricole en Bretagne
préambule L’association Quai des Bulles a pour objectif de valoriser et de promouvoir le travail des auteurs de bande dessinée. Depuis 40 ans, elle organise chaque année le second festival du genre en France, à Saint-Malo, accueillant près de 42.000 visiteurs à chaque édition. En parallèle, l’association propose un programme d’actions pour valoriser le 9ème art tout au long de l’année. Cela se traduit par la location d’expositions originales, la formation des professionnels du livre, l’organisation d’ateliers BD, ou encore la création d’évènements exceptionnels comme l’exposition estivale sur le personnage de Spirou, qui a fédéré près de 17.000 visiteurs sur 4 mois en 2018...
Enfin, le dispositif d’accompagnement et de détection vise l’ensemble des participants au concours. Pendant le festival leur est offerte l’opportunité d’échanger avec des professionnels de la BD, à l’occasion d’ateliers. Le concours « Jeunes Talents » est devenu aujourd’hui l’un des tremplins incontournables pour tout jeune auteur de BD souhaitant émerger. À l’occasion des 10 ans du partenariat entre le Crédit Agricole et Quai des Bulles, nous sommes allés à la rencontre de 10 finalistes des 10 dernières années. Que sont-ils devenus ? Quels souvenirs gardent-ils de cette expérience ? Qu’est-ce que ce concours leur a apporté ? Autant de questions qui nous ont permis de dresser le portrait parfois émouvant de dix jeunes artistes, et qui témoignent de la vivacité de création qui existe dans la bande dessinée. Je profite de cette occasion pour remercier tous les parrains, qui chaque année, posent un regard bienveillant sur le travail des auteurs de demain, et s’investissent totalement en délivrant avis et conseils : Emmanuel Lepage, Serge le Tendre, Brüno, Etienne Davodeau, Florent Silloray, Terreur Graphique, Guillaume Bouzard, Sylvain Vallée, Jérôme Lereculey, Clément Oubrerie, Pascal Jousselin, Steve Cuzor, Fabien Vehlmann.
Ainsi, en 2002, l’association Quai des Bulles lance son concours national pour détecter et encourager les jeunes artistes amateurs dans la pratique de la bande dessinée. Depuis, ce sont près de 200 artistes qui nous transmettent chaque année leurs créations dans l’espoir d’être révélés. En 2011, le Crédit Agricole d’Ille et Vilaine rejoint l’aventure et donne une nouvelle dimension au concours. Le grand lauréat voit alors son nom rejoindre le palmarès annuel décerné par le festival, en compagnie d’auteurs établi et renommé. Symboliquement, c’est aussi l’occasion pour Quai des Bulles de confier au jeune artiste son premier travail professionnel, en lui commandant le visuel qui illustrera le concours « Jeunes Talents » de l’année suivante, contre rémunération. (Visuels ci-dessous).
Enfin, Quai des Bulles remercie ses fidèles partenaires, qui, ces dix dernières années, ont répondu présents pour défendre le concours et récompenser les artistes de demain : Comptoir des Arts, BDbuzz, Les Thermes Marins de Saint-Malo, Quimperlé Communauté, et bien entendu, Crédit Agricole en Bretagne. Bonne lecture !
Par ailleurs, le partenariat avec le Crédit Agricole a permis d’apporter un éclairage plus important sur les auteurs finalistes du concours. Ainsi est créée chaque année l’exposition des jeunes talents, composée de 15 projets sélectionnés parmi les candidats. Cette exposition voyage pendant plusieurs mois dans les agences du Crédit Agricole à travers la Bretagne.
QUAI DES BULLES
PRÉSENTE SON
JEUNES TALENTS CONCOURS BD
Illustration : Florine Pigny, lauréat 2013
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
2014
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
QUAI DES BULLES
PRÉSENTE SON
JEUNES TALENTS CONCOURS BD
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
2015
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
QUAI DES BULLES
PRÉSENTE SON
JEUNES TALENTS CONCOURS BD
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
2016
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
QUAI DES BULLES
PRÉSENTE SON
JEUNES TALENTS CONCOURS BD
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
2017
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
Illustration : Vanessa Robidou, lauréat 2016
2013
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
Illustration : Lise Rémon, lauréat 2015
JEUNES TALENTS CONCOURS BD
Illustration : Arnaud Muraille, lauréat 2012
PRÉSENTE SON
Illustration : Dounia Caquet, lauréat 2014
QUAI DES BULLES
Florian AUBIN Directeur opérationnel de l’association Quai des Bulles
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
Visuels d’illustration du concours © Dans l’ordre : Arnaud Muraille / Florine Pigny / Dounia Caquet / Lise Rémon / Vanessa Robidou / Alix Garin / Quentin Héroguer / Amaury Favier
édito
SOMmaire
Le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine est partenaire depuis 2010 du 2ème festival français de la bande dessinée : Quai des Bulles. Organisé à Saint-Malo, le festival est un évènement culturel majeur de notre territoire. Banque mutualiste, le Crédit Agricole a choisi d’encourager l’émergence de jeunes artistes en soutenant le Concours jeunes talents. Depuis 2020 et afin de renforcer encore son soutien, le Crédit Agricole en Bretagne a souhaité donner une dimension régionale au mécénat en signant une convention de partenariat engageant les 4 Caisses régionales bretonne aux côtés des organisateurs. Nous sommes convaincus de l’apport de cet art, plus créatif que jamais. Pour les équipes du Crédit Agricole, c’est une vraie fierté de valoriser les planches des lauréats du Concours jeunes talents en les exposant dans nos locaux dans toute la Bretagne. Grâce à Quai des Bulles, le monde de la BD se réunit, chaque année, pendant 3 jours, à Saint-Malo. Le festival propose des expositions, des images projetées, des animations littéraires et graphiques, un espace de vente et de dédicaces, des accueils de publics spécifiques, faisant ainsi rayonner notre territoire à travers la France et au-delà de nos frontières. Soutenir cet évènement, c’est aussi aider les artistes à promouvoir leur création mais aussi participer à la popularité de la BD en permettant aux nombreux visiteurs de s’immerger dans cet univers en rencontrant les auteurs et en découvrant leurs créations. Ce partenariat est la preuve de l’engagement du Crédit Agricole pour son territoire et la fidélité assurée à un partenaire de renom, Quai des Bulles, depuis maintenant 10 ans. Merci aux femmes et aux hommes qui font preuve d’un engagement total pour que ce festival ait lieu quel que soit le contexte. Les bénévoles mais également les permanents de l’association Quai des Bulles nous permettent chaque année de faire de belles découvertes, de belles rencontres et tout simplement de nous faire rêver, pour cela : MERCI !
Jean-Yves CARILLET Directeur général de la Caisse régionale d’Ille-et-Vilaine Secrétaire général de Crédit Agricole en Bretagne JEUNES TALENTS PRÉSENTE SON CONCOURS BD
QUAI DES BULLES
2018
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
JEUNES TALENTS PRÉSENTE SON CONCOURS BD
QUAI DES BULLES
2019
avec le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine
JEUNES TALENTS PRÉSENTE SON CONCOURS BD
QUAI DES BULLES
2020
avec le Crédit Agricole en Bretagne
Préambule 2 Edito 3
2011 - Martin Robic Planches BD Portrait de l’auteur
2012 - Elliot Royer Planches BD Portrait de l’auteur
Illustration © Amaury Favier, lauréat 2019
Illustration : Alix Garin, lauréate 2017
Illustration © Quentin Heroguer, lauréat 2018
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
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2013 - Léa Mazé Planches BD Portrait de l’autrice
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2014 - Yann Cozic Planches BD Portrait de l’auteur
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2015 - Yannick Grossetête Planches BD Portrait de l’auteur
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2016 - Pauline Pernette Planches BD Portrait de l’autrice
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2017 - Alix Garin Planches BD Portrait de l’autrice
28 30
2018 - Noémie Tissier Planches BD Portrait de l’autrice
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2019 - Lila Ron Planches BD Portrait de l’autrice
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2020 - Jean Cremers Planches BD Portrait de l’auteur
OURS
10 ANS DE JEUNES TALENTS Responsable de la publication : Georges Coudray Rédacteurs : Florian Aubin, Hélène Le Bescond Impression : Edicolor Print Ce livret a été édité par l’association Quai des Bulles
Informations disponibles sur www.quaidesbulles.com
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Contenu : © Quai des Bulles 2021 - Tous droits réservés. Tous les visuels utilisés dans ce recueil sont la propriété de leurs auteurs respectifs Cette revue ne peut être vendue..
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Martin ROBIC
Lauréat catégorie moins de 16 ans sur le thème « L’accélérateur de particules »
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2011
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© Martin Robic
Martin Robic Après un baccalauréat scientifique, Martin Robic a réalisé une mise à niveau en Arts Appliqués à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués et du Textile dans le nord de la France, suivi d’un Diplôme des Métiers d’Arts en cinéma d’animation dans la même école. C’est cette voie qu’il va choisir de poursuivre en entrant à l’école des Gobelins à Paris, réputée dans cette pratique. Cette formation, qu’il termine en 2021, lui a permis d’apprendre « davantage la technique inhérente au médium et la solidité du dessin ».
Je cherche à créer des personnages définis dans le but de les animer ensuite ou de leur faire vivre des histoires par la bande dessinée. Martin Robic a toujours dessiné, et s’est particulièrement intéressé à la bande dessinée en classe de 3ème, année durant laquelle il alimente régulièrement son blog personnel. Ces derniers temps, le regard qu’il porte sur ses créations évolue : « J’ai longtemps vu le dessin comme un médium de narration plus qu’une fin en soi. Depuis quelques temps je me reconcentre sur l’essence même du dessin et de la création d’une image, d’un visuel, en tant que tel. C’est déroutant à quel point c’est une route sans fin, avec de
multiples embranchements, des choix permanents pour essayer de fabriquer des images les plus jolies ou les plus touchantes qu’il soit ». Quand nous l’interrogeons sur son style, Martin le définit comme fluctuant car il avoue « vouloir faire un peu de tout » et arrive ainsi, parfois, à « s’éparpiller ». Il fait vivre des histoires à ses personnages par deux biais différents : l’animation et la bande dessinée, en fonction de ses inspirations. D’ailleurs, il utilise également plusieurs techniques pour arriver à ses fins. Pour l’animation, il utilise beaucoup l’ordinateur car l’outil lui offre la précision nécessaire pour ce médium. Quand il s’attelle à la bande dessinée où à l’illustration, il préfère travailler sur papier mais n’a pas de préférence quant aux crayons.
Mes influences principales et les artistes que j’admire le plus sont ceux que j’ai la chance d’avoir dans mon cercle d’amis, que j’ai pu rencontrer pendant mes études. Ses références évoluent sans cesse et prennent leurs sources dans divers médiums : tout d’abord, le cinéma semi-indépendant américain avec des figures comme Nicolas Winding Refn (Drive, Too Old to Die Young) ou David Lynch (Elephant Man, Dune,
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Inland Empire), ensuite dans la bande dessinée contemporaine avec Melek Zertal (Together, Sleepless) ou Ugo Bienvenu (Préférence système, B.O comme un Dieu), et pour finir les mangas et les films d’animations japonais avec des auteurs comme Katsuhiro Otomo (Akira) ou encore Masaaki Yuasa (qui a adapté le manga Mind Game sous forme de film d’animation). Pour conclure sur le chapitre de ses inspirations, Martin évoque aussi les artistes et amis qu’il a rencontré lors de ses études et avec lesquels il travaille régulièrement. Ses références tout comme son travail correspondent à la description que Martin fait de son propre univers : « j’espère avoir un univers un peu varié, peut-être que c’est comme cela que je le définirais oui. ».
Le festival Quai des Bulles était et est toujours mon festival préféré. Beaucoup d’auteurs sont très abordables, l’ambiance y est agréable et il y a toutes sortes de beaux événements. Martin a participé pour la première fois au concours Jeunes Talents en 2011 grâce à son papa, qui l’avait encouragé dans cette voie. Lui qui adorait dessiner mais qui n’imaginait pas en faire son métier, a été très surpris de gagner le prix de la catégorie moins de 16 ans.
2011 Avec le recul je pense que ça a réellement changé ma vie. Suite à sa victoire, Martin a pris confiance en ses capacités et a participé à d’autres concours organisés par divers festivals. Ces expériences l’ont fait réfléchir quant à ses souhaits de voies professionnelles. Il décide alors d’orienter ses études dans le milieu artistique et nous confie aujourd’hui, avec le recul nécessaire : « c’était un choix terrifiant pour moi, et je pense que ça ne me serait jamais venu à l’idée sans les encouragements de ce concours. » © Martin Robic
Avoir l’approbation du jury du festival m’a donné sans doute une confiance en moi qui m’a bien servie pour continuer à dessiner, jusqu’à aujourd’hui ! Aujourd’hui toujours en étude, Martin travaille sur le film d’animation qu’il rendra et qui marquera la fin de ses années scolaires. Il nous confie « être enfin plus à l’aise » dans son dessin, ce qui lui permet d’envisager un projet de bande dessinée auquel il aimerait se consacrer au plus vite à la sortie de l’école. Ses souhaits pour l’avenir s’articulent autour de la création de longs-métrages d’animation, qu’il aimerait écrire et
réaliser, tout en se laissant du temps libre pour « travailler sur les projets fantastiques » de ses amis et des artistes qu’il admire. Même s’il prend en compte la précarité des auteurs et autrices de bande dessinée, il est convaincu de « l’or brut » que possèdent les créateurs français dans ce domaine !
Retrouvez le travail de Martin sur son compte Instagram : @robic.martin ainsi que ses réalisations de vidéos d’animation sur son Viméo : Martin Robic et sur son compte Tumblr : Martin Robic.
© Martin Robic
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Elliot ROYER
Sélectionné pour l’exposition 2012 sur le thème « Un jardin un peu spécial »
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2012
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© Elliot Royer
Elliot Royer Elliot Royer a 23 ans et est actuellement étudiant en licence d’Arts Plastiques, qu’il suit par correspondance. Après un baccalauréat en Arts Appliqués, il a obtenu un diplôme des Métiers d’Art en illustration à l’école Estienne, suivi d’une formation complémentaire en bande dessinée. Comme beaucoup d’autres, il dessine depuis qu’il est en âge de tenir un crayon : « je ne sais ni pourquoi j’ai continué, ni pourquoi d’autres arrêtent ».
en vrai, pour la première fois. » Il conserve un souvenir heureux de cette aventure : « Ce fut une grande joie d’embarquer toute ma famille
Elliot a la particularité d’avoir participé plusieurs fois au concours Jeunes Talents. En 2012 - il avait alors 14 ans -, il nous raconte les circonstances de sa participation : « J’étais au collège, et je correspondais avec une bretonne pour qui j’avais le béguin. Je me disais que si j’arrivais à être présélectionné, cela me permettrait d’aller au festival à Saint-Malo, et ainsi de pouvoir peut-être la rencontrer,
Blanche © Elliot Royer
C’est forcément surprenant d’apprendre au téléphone qu’on a eu un prix à un concours dont on est rentré deux fois bredouille !
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pour Saint-Malo et de rencontrer le jury, dont, je dois bien l’avouer, j’ai complètement oublié les conseils depuis... » En 2015, conforté par cette
2012 première expérience, Elliot tente à nouveau sa chance : « Je suis avec Jeanne, ma copine de l’époque. En entrant dans l’exposition des bandes dessinées sélectionnées pour le concours, elle s’exclame : Ça alors, c’est Lise Rémon ! C’est la meilleure amie de ma sœur. Elle gagne tous les concours auxquels elle participe ! Elle a gagné... » En 2020, il aborde le concours en pensant que ce sera sa dernière participation avant de passer professionnel. Il remporte alors le second prix : « Je trouve qu’il porte bien son nom, le prix Encouragement. C’est comme ça que je le reçois et, au moment où j’essaye de me lancer, ce n’est pas rien. »
J’aime varier les plaisirs : crayons, pastels, feutres, encres, c’est un terrain de jeux et de découvertes. L’univers d’Elliot tend vers le quotidien, avec une orientation, plus subtile, qui pousse vers des mondes imaginaires. Il nous confie que son style est encore en maturation : « Je voudrais tendre vers quelque chose de juste, je ne cherche pas le photoréalisme, mais je veux que ce soit compréhensible, et crédible. J’aime la matière et la couleur, et j’aime me restreindre à un nombre limité de teintes. » Concernant les techniques qu’il utilise, Elliot utilise principalement de l’encre et du papier, en bande dessinée du moins, même s’il aime aussi user de l’ordinateur, qui selon lui est « un outil d’expérimentation et de finition formidable ». Mais pour Elliot, aucune porte n’est fermée, autant du côté de la technique que de la forme. Ainsi, il peut passer du crayon au pastel , des encres aux feutres, de la bande dessinée aux carnets d’observation. Son travail prend principalement ses influences en France avec Emmanuel Guibert, Moebius ou encore Nicolas de Crécy, et au Japon avec Hayao Miyazaki, le co-fondateur du célèbre Studio Ghibli et Tayou Matsumoto : « En ce moment, je regarde beaucoup les estampes de Hiroshi Yoshida. »
© Elliot Royer
Le rapport que j’entretiens avec la bande dessinée ? On apprend à se connaître ! En parallèle de ses études, Elliot travaille actuellement sur un projet de bande dessinée sur des vieilles lignes de train en collaboration avec Alain Burjak, photographe et scénariste de plusieurs bandes dessinées (Kérosène, Le Tirailleur). L’auteur, qui préfère finalement les dessins aux mots, a des projets plein la tête : livres, chansons, voyages… Dans tous les cas, il aimerait faire un métier qui lui plaise ou, à défaut : « qui me ménage le temps de faire ce que j’aime à côté ».
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Vous pouvez retrouver les travaux d’Elliot sur son Instagram : @royer.elliot.
Léa MAZÉ
Prix Encouragement plus de 16 ans 2013 sur le thème « Souvenirs d’enfance »
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2013
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« Elmer » © Léa Mazé
LéA MAZé Léa Mazé a réalisé son rêve d’enfance en devenant autrice de bande dessinée en 2015. Depuis ses plus tendres années, la jeune femme originaire du Finistère est passionnée par ce moyen d’expression : « Je dessine depuis toujours et j’ai toujours aimé inventer des histoires. J’ai vite compris que la BD permettait de faire les deux ». C’est à la période du lycée qu’elle décide que, plus tard, ça sera son métier. Après un baccalauréat littéraire, elle se lance dans une mise à niveau en Arts Appliqués puis poursuit ses études à Paris, à l’école Estienne où elle entame un diplôme de Cinéma d’Animation. Elle complétera ses compétences avec une formation de bande dessinée et un diplôme d’illustration à l’école Auguste Renoir : « Ces études ont été très formatrices et m’ont permis de proposer rapidement des projets à des éditeurs ». D’ailleurs Nora, sa première publication, est un projet
qu’elle avait réalisé dans le cadre de son diplôme.
Le travail de Manu Larcenet m’a ouvert à une manière de raconter en BD que je ne connaissais pas. Le travail de Léa s’inspire beaucoup de Franquin, elle qui se décrit comme une fan absolue du Maître. Après la découverte de Manu Larcenet, ses références se sont étoffées au fil des années : Camille Jourdy, Chris Ware, Isabelle Arsenault ou encore Clément Lefevre. « Dans mes livres, j’aime traiter de thèmes existentiels et des relations entre les êtres humains, de manière poétique, sensible et divertissante. J’adore jouer avec la mise en scène et le découpage, on me dit souvent que mes albums sont très cinématographiques ». Son univers graphique fait la part belle à la nature et à la lumière. Il se
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caractérise par des personnages très stylisés à l’aide de traits ronds et doux. Sa technique varie au gré de ses envies, tout comme le matériel qu’elle utilise. Cependant, Léa confie qu’elle aime de plus en plus travailler avec des méthodes de mise en couleurs traditionnelles (gouache, encre ou de l’aquarelle), tout en conservant le crayon de couleur comme un outil incontournable.
Participer à ce concours (et à d’autres) était un excellent exercice pour pratiquer la bande dessinée, et j’ai beaucoup appris des planches réalisées à ces occasions. Léa participe au concours Jeunes Talents en 2013 sur le thème « Souvenirs d’enfance » en réalisant une histoire en deux planches. Pour cet exercice, l’autrice a puisé dans ses propres souvenirs en représentant les vrais personnages qu’elle dessinait
2013
« Crques-feuilles » © Léa Mazé
Pour ne rien manquer de l’actualité BD de Léa Mazé et découvrir son travail, rendez-vous sur son compte Instagram: @léa_maze_bd ainsi que sur son blog betisesnbook.blogspot.com
lorsqu’elle était enfant. Un choix payant qui lui permet de remporter le prix Encouragement pour la catégorie des plus de 16 ans : « C’était la première fois que je recevais un prix ! D’une certaine manière, ça m’a montré que je ne me plantais pas complètement de route et que ça valait le coup de persévérer et de continuer à travailler. »
dédicaces sont désormais choses normales pour moi. Il est parfois bon de se rappeler l’époque où ce n’était pas le cas, pour mesurer la chance qu’on a ! ».
L’autrice conserve de cette aventure sur le festival Quai des Bulles un souvenir intense : « J’avais choisi de participer à ce concours car c’est l’année où j’ai décidé de proposer mes projets de bandes dessinées à des maisons d’éditions. Je voyais le festival comme une porte d’entrée dans le milieu. J’ai rencontré 4 ou 5 auteurs qui m’ont tous encouragée. Le dernier était Michel Plessix, qui m’a donné énormément de conseils auxquels je pense toujours aujourd’hui quand je dessine ».
Après la parution, en octobre dernier, du dernier tome de sa série Les Croques, l’autrice développe de nombreux projets. Elle travaille en ce moment sur un album illustré intitulé L’amie de papa, écrit par Angela Portella. En parallèle, elle écrit un un one-shot entre road-movie, récit intimiste et anticipation. Aujourd’hui, la bande dessinée est devenue le quotidien de Léa : « Les bouclages, les nouveautés BD, les festivals et
© Léa Mazé
Cela fait maintenant 6 ans que je fais le métier dont je rêvais, j’aimerais que cela dure le plus longtemps possible.
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Yann COZIC
Sélectionné pour l’exposition 2014 sur le thème « Dans ma rue... »
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2014
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© Yann Cozic
YANN COZIC Yann Cozic est un jeune auteur de bande dessinée de 26 ans. Son domaine d’étude a toujours eu un lien, plus ou moins ténu avec la bande dessinée : baccalauréat Littéraire option audiovisuel, suivi d’une mise à niveau en Arts Appliqués, pour ensuite entamer un BTS Design Graphique en Picardie. Suite à ce diplôme, Yann s’oriente vers une école publique d’animation - Waide Somme -, se trouvant dans la même région. Il y étudiera l’art de l’animation en général, et choisira comme spécialisation les outils 3D. C’est durant ces trois années de formation qu’il illustrera sa première bande dessinée intitulée Les Démons de l’Asphalte avec Olivier Quevenne au scénario, publiée chez Popcorn éditions : « La BD sort.
Bien sûr c’est une petite sortie, mais au final, elle m’aura permis d’être contacté par les éditions Jungle. Ils veulent créer une série jeunesse sur le thème du skate. Pour ça, ils ont aussi trouvé un scénariste qui connaît ce sujet, Cédric Mayen, qui deviendra vite un très bon ami. »
Un des premiers déclencheurs en BD c’est la lecture, à 9 ans, de Petit Père Noël de Lewis Trondheim et Thierry Robin. Yann travaille principalement sur ordinateur, avec l’aide d’une tablette graphique et du logiciel Photoshop. Il utilise de plus en plus Clip Studio Paint, un logiciel spécialement conçu pour le dessin et la bande dessinée, qu’il conseille par ailleurs à tous les débutants. Il allie subtilement les
© Yann Cozic
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connaissances acquises lors de ses études en animation avec son travail d’auteur, en modélisant notamment en 3D certains décors : « Dessiner un décor une fois, c’est une chose, mais quand il est récurrent, il faut le représenter à l’identique sous différents angles. Ce qui veut dire que la forme des poignées de portes, le nombre d’étagères d’un meuble, l’emplacement d’un interrupteur, sont autant de détails auxquels on doit faire attention quand on redessine un décor. Tous les outils sont bons à prendre pour se faciliter la tâche à ce niveau (3D, maquettes, plans, photos, Lego…). Ça peut même devenir une partie très ludique. » Cette utilisation des technologies dans son travail n’est pas nouvelle : « J’ai toujours un peu dessiné sur ordinateur. J’ai gardé les fichiers des dessins que je faisais sur MS Paint : les plus vieux datent de quand j’avais 4 ans ». À cette époque, il s’inspirait principalement d’œuvres comme Pokémon, Dragon Ball ou encore Titeuf, et voit se dessiner une passion dominante pour les mangas. Il confie aimer cet art « peut-être même de plus en plus ». Au milieu du collège, Yann découvre les Seinen, mangas pour adultes, et par la même
2014 occasion les œuvres Akira, Monster, ou encore 20th Century Boys. C’est finalement lors de la fin de ses années lycée que sa décision est prise : plus tard, il deviendra auteur de bandes dessinées. Aujourd’hui ses influences, outre les mangas, se tournent vers Aude Picault, Bastien Vivès, Guillaume Singelin, Pénolope Bagieu ou encore Marie Spénale.
L’ambiance festival de BD, ça m’a surboosté. […] Clairement ça m’a décidé à faire de la BD. Et fantasmer à l’idée de faire partie de ce monde-là. Merci Quai des Bulles. En 2014, Yann participe au concours Jeunes Talents, sur le thème « Dans ma rue ». À ce moment-là, il est en stage dans un studio d’animation à Reims, peuplé de nombreux auteurs. Lors de cette expérience, il était libre de travailler sur les projets qu’il souhaitait : « J’ai considéré que ce serait un bon exercice de faire ces planches pour le concours Jeunes
Talents ». Autre motivation, Yann évoque son amitié avec Martin Robic, ami d’enfance et ancien lauréat du concours (cf. p.6 & 7) : « Au lycée, Martin Robic m’a pas mal poussé à faire de la BD. Il a toujours été ultra motivé à ce niveau-là. On parle de quelqu’un qui a fait les 24h de la bd, en pleine semaine de cours, alors qu’il savait qu’il était hors-concours car il fallait avoir au moins 18 ans ». Finalement, l’auteur prend goût à participer aux concours de bandes dessinées. Il y voit une opportunité de sortir de sa zone de confort, d’explorer d’autres façons de travailler, pour finalement progresser.
comme Astrapi ou Images Doc notamment. Il aime cette pratique, qu’il voit comme variée, mais il le dit lui-même : « J’ai besoin de faire de la bd, c’est clair ».
La série Erwann – la loi du skatepark ainsi que la suite, Erwann – la star du skatepark , est disponible aux éditions Jungle. Vous pouvez suivre le travail de l’auteur sur son compte Instagram : @yann_cozic
De la BD, le plus possible ! Actuellement, Yann travaille en collaboration avec le scénariste Cédric Mayen sur le troisième tome de la série Erwann qui devrait sortir au début de l’année 2022. Entre les sorties de cette série, l’auteur se consacre à des commandes d’illustrations, pour des magazines
© Yann Cozic
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Yannick GROSSETÊTE
Sélectionné pour l’exposition 2015 sur le thème « Si j’avais un million »
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« Noël pour tous » - Couverture de Fluide Glacial n°511 © Yannick Grossetête
Yannick grossetête Yannick Grossetête est un auteur de bande dessinée de 28 ans. Après un baccalauréat, il s’oriente vers un BTS en Communication Visuelle. Il poursuit ses études dans la bande dessinée, en réalisant une formation de trois années à l’École Supérieure des Arts de Saint-Luc, située à Liège. Son parcours a toujours eu un lien avec le monde du graphisme mais c’est lors de son passage à l’école Saint-Luc qu’il envisage le dessin professionnellement.
Je définirais mon univers comme rigolo, et parfois poétique. Influencé par Manuele Fior (Vive les italiens), Cyril Pedrosa (Portugal, Les équinoxes,..) ou encore Catherine Meurisse dont il a beaucoup aimé les dessins vivants de son dernier
album Les Grands Espaces, Yannick cite égalment en référence Gipi : « Je trouve ses albums très différents et toujours très bons, autant dans l’histoire que dans le dessin ».
Une fois ce travail préparatoire terminé, l’auteur imprime ses planches et les encre directement à la plume. La couleur se fera ensuite à nouveau sur ordinateur.
Son univers, qu’il définit comme rigolo et parfois poétique, s’inscrit dans une veine minimaliste « J’essaie d’avoir un dessin vivant qui va à l’essentiel, pour que ça ne parasite pas le scénario et que le lecteur se concentre sur l’histoire ». Pour cela, il travaille numériquement sur tablette Cintiq avec l’aide de Photoshop, pour toutes les étapes d’écriture, de découpage et de brouillon : « Ca me permet de pouvoir facilement modifier ou déplacer un élément s’il est trop haut, trop bas, etc. C’est un gros gain de temps. » Extrait de « La peur du risque» © Yannick Grossetête
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2015 Le concours Jeunes Talents est une bonne occasion de se faire la main sur autre chose que les sujets qu’on avait à l’école ! Yannick à participé au concours Jeunes Talents en 2015 et en 2016. Lors de ces deux années, il a été retenu pour faire partie de l’exposition. L’année 2015 l’a particulièrement marqué : « C’était la première fois que je mettais les pieds dans un festival de bande dessinée. J’y suis allé avec une bande d’amis de Saint-Luc Liège, j’en garde de très bons souvenirs. Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’exposition des 40 ans de Fluide Glacial, et Kim Jung Gi qui dessinait en live ! »
planches qui seront publiées dans Les Cahiers du Football, une revue semestrielle. Il travaille également sur le découpage d’une histoire qui paraitra dans le cinquième tome de la série Axolot de Patrick Baud, qui met en scène, sous plusieurs médiums (histoires, bandes dessinées, strips) des histoires étonnantes, inconnues, étranges… L’auteur a déjà participé au quatrième tome de cette série. « Je travaille aussi actuellement sur l’écriture d’un nouvel album, mais le projet n’est pas encore assez avancé pour en parler... ».
L’édition 2015 de Quai des Bulles a changé pas mal de trucs pour moi. Cette année-là, Quai des Bulles met effectivement à l’honneur le magazine satirique Fluide Glacial : «Je me faisais dédicacer une BD par Julien Solé sur le stand Fluide Glacial, quand je les ai entendu dire qu’en fin de journée, quand l’exposition des 40 ans de Fluide serait fermée au public, ils se rejoindraient tous là-bas pour boire un coup. Du coup je suis allé voir l’expo en fin de journée et quand la sécurité demandait aux gens de partir, je me suis caché derrière un panneau. Ensuite j’ai attendu 30/40 minutes, et là toute l’équipe de Fluide Glacial est arrivée. J’ai attendu qu’ils aient fini de faire le tour de l’expo pour aller voir le rédac’ chef de l’époque, Yan Lindingre, et lui proposer des planches pour le magazine. Depuis ce jour-là, je publie régulièrement dans le magazine, et j’ai sorti 4 albums chez eux... »
J’ai sorti des albums qui sont des recueils d’histoires courtes, j’aimerais bien me lancer dans un récit plus long. L’auteur vient de sortir début février le deuxième tome de sa série Merci l’Amour, merci la Vie ! chez Fluide Glacial. « Mes bandes dessinées se caractérisent comme des histoires humoristiques courtes, sur les relations amoureuses ou les gens en général ». En parallèle, il réalise des
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Retrouvez le travail de Yannick sur son compte Instagram : @yannickgrossetete
Pauline PERNETTE
Sélectionnée pour l’exposition 2016 sur le thème « De la musique avant toutes choses »
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2016
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© Pauline Pernette
PAULINE PERNETTE Pauline Pernette est une jeune illustratrice et autrice de 28 ans qui a plusieurs cordes à son arc. Après une prépa en arts graphiques multimédia à l’Ecole Supérieure des Métiers de l’Image de Bordeaux, elle suit trois années de formations en illustration et bande dessinée dans la même école. Après cela, elle se dirige ensuite vers le dessin d’animation au Lycée des Arts et Métiers du Luxembourg. Ces cursus plus ou moins liés lui permettent finalement d’acquérir des connaissances et des techniques précises dans la bande dessinée mais également dans des domaines voisins comme l’animation et l’illustration. Cette diversité participe à la pluralité et à la richesse de son travail.
Elle nous confie néanmoins vouloir revenir vers des façons de dessiner plus traditionnelles : «J’ai envie de me sortir la tête des écrans, expérimenter en mixant gouaches, encres et numérique... »
Ses influences sont diverses et s’articulent autour de Taiyou Matsumoto (Amer béton, Sunny), Amélie Fléchais (L’Homme Montagne, Bergères Guerrières) , Stéphane Fert (Peau de Milles Bêtes, Blanc autour) ou encore Tove Johansson
Je dessine depuis que je suis toute petite mais j’ai vraiment commencé à m’y mettre sérieusement après le lycée, quand j’ai commencé mes études supérieures.
© Pauline Pernette
L’illustratrice définit son style comme plutôt doux et coloré. En témoigne ses illustrations vivantes desquelles émane une certaine quiétude : « Je suis encore en recherche de ce que je voudrais attendre comme rendu graphique. Je suis aussi une éternelle insatisfaite donc je n’aime pas trop mettre des mots sur mon dessin. Histoire de laisser de la place au changement [rires] ». Pauline travaille principalement en numérique, sur tablette graphique.
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2016 l’autrice finlandaise qui a inventé les Moumines. L’autrice évoque également les jeux de rôles, et particulièrement Donjon et Dragon : « C’est un très bon exercice car tout se passe dans l’imagination, il faut être capable de se représenter un univers, créer dedans, réfléchir aux réactions et comportements de personnages fictifs, etc. C’est un excellent moyen de stimuler l’imagination ».
Le concours a finalement conforté la jeune autrice, alors en sortie d’études, dans sa volonté de poursuivre ses travaux de bandes dessinées. Suite à cela, elle a continué à travailler dans l’animation mais a, en parallèle, repensé son portfolio afin de mettre plus en avant son travail d’autrice.
Après le concours, je me suis dit que si des gens avaient récompensé mon travail, cela voulait peut-être dire que j’avais ma place en temps qu’autrice de bandes dessinée, après tout...
© Pauline Pernette
Aujourd’hui, Pauline réalise tous les mois des dossiers pour le magazine pour enfants Pandacraft, et elle travaille également sur une histoire qui sortira dans Manon magazine, une revue pour enfants. Dans un futur plus ou moins proche, elle aimerait également écrire un recueil de contes et légendes, en autoédition.
Toutes ces inspirations nourrissent l’univers créé par Pauline, qui touche au registre du conte : « J’aime les univers étranges où tout n’est pas nécessairement expliqué, avec un peu de magie, un peu de mystère et beaucoup de plantes ».
Le concours Jeunes Talents était pour moi l’occasion de mettre un premier pied dans le monde de la bande dessinée.
En parallèle, elle travaille sur son premier album de bande dessinée intitulé Le temps des ombres, en collaboration avec David Furtaen, qui doit sortir l’an prochain aux éditions de la Gouttière. Elle n’a pas pu nous en dire plus concernant l’intrigue, seulement qu’on y retrouvera des thèmes qui lui sont chers comme la nature, ou encore l’amitié … Son travail, l’autrice le résume en ces termes : « y’a pas beaucoup de voitures mais y’a pas mal de plantes ! ».
Retrouvez le travail de Pauline sur son compte Instagram : @prnt_pauline
© Pauline Pernette
L’autrice a participé au concours Jeunes Talents en 2016, qui avait pour thème « De la musique avant toutes choses ». Elle a été retenue parmi les 15 jeunes auteurs qui ont constitué l’exposition visible dans les agences bretonnes du Crédit Agricole : « J’avais envie de faire de la bande dessinée depuis toujours mais sans oser sauter le pas sérieusement. Et puis cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de planche de bd donc c’était l’occasion de m’y remettre ! ».
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Alix GARIN
Grand Prix 2017 sur le thème « Au delà du Rio Grande »
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2017
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Couverture de l’album « Ne m’oublie pas » © Alix Garin
Alix Garin Alix Garin, jeune belge de 23 ans, vit et travaille à Bruxelles. Après trois années d’études de bande dessinée à l’école supérieure des arts Saint-Luc à Liège, elle trouve rapidement du travail dans une agence de stratégies en communication. En parallèle elle signe, avec la maison d’édition du Lombard, son premier album intitulé Ne m’oublie pas.
qui m’a complexé, plus jeune, jusqu’à ce que je m’aperçoive que c’était un cadeau. L’expressivité est primordiale quand on veut parler des émotions ». Au chapitre de ses influences toujours, Alix nous confie aujourd’hui s’inspirer de nombreuses œuvres comme Portugal de Cyril Pedrosa, Blast de Larcenet, L’enfance d’Alan d’Emmanuel Guibert, ou encore l’intégralité de l’œuvre de Sempé.
En parallèle de son activité d’autrice, Alix est aussi storyboardeuse et illustratrice dans l’agence de communication Cartoonbase, basée en Belgique : « Régulièrement je dessine en live lors d’évènements ou de workshops. C’est très varié et très enrichissant, plein de challenges et d’expérimentations, et j’adore ça ».
Dès l’âge de 6 ans, je savais que je voulais devenir autrice de BD. L’autrice, au style épuré et expressif, est avant tout une raconteuse d’histoire : « Je dessinais avant de savoir écrire, et très tôt je me suis tournée vers la BD, pour son côté extrêmement narratif. À mes yeux, le récit passe avant le dessin. Tous les choix graphiques doivent servir la narration, je n’aime pas les fioritures. Jusque dans la couleur, les choix doivent avoir du sens, raconter quelque chose, amener un nouvel élément à la lecture ». Son univers, emprunt d’onirisme et de poésie, est aussi riche de ses lectures d’enfance, et notamment des classiques de la BD franco-belge : « Je me suis imprégnée de la BD d’humour, à gags, très expressive et caricaturale et c’est un héritage
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© Alix Garin
2017 Le festival Quai des Bulles est l’un des plus beaux et plus précieux souvenirs de ma vie. La soirée de remise des prix en était l’apothéose. Alix a été lauréate du concours Jeunes Talents en 2017 sur le thème « Au-delà du Rio Grande ». Au départ, elle a participé sur les conseils de ses professeurs de Saint-Luc pour situer son niveau. Du festival Quai des Bulles elle garde un souvenir particulièrement vivace : « J’y ai fait plein de rencontres qui m’ont énormément ouvert de portes par la suite. Des auteurs comme des éditeurs. Je n’attends qu’une chose à présent : y retourner !!! L’ambiance est merveilleuse, bon enfant et enthousiaste ». Sa victoire lui a donné la confiance en son travail qui lui manquait à l’époque : « Ça m’a donné des ailes, et sur ma lancée, j’ai foncé dans le tas pour aborder tous les éditeurs possibles et tenter ma chance. Ça a établi des contacts déterminants pour la suite. Et à long terme, c’est grâce à mes planches lauréates que Mathias, mon éditeur actuel au Lombard, m’a repéré et m’a contacté, un an plus tard. Pile au
moment où j’écrivais Ne m’oublie pas. Et c’est ainsi que l’album est né ». Finalement, cette expérience sur le concours Jeunes Talents l’a confortée et rassurée sur sa capacité à devenir autrice.
Ne m’oublie pas rencontre un joli succès public et critique et ça m’enchante, mais ça me fait peur aussi. Aujourd’hui, l’autrice est accaparée par la promotion de son premier album : « J’ai attendu ce moment toute ma vie et maintenant qu’il est là, ça me dépasse. Je ne me rends pas compte je pense. En plus, j’ai mis 2 ans à le réaliser, j’ai livré les planches en octobre, c’est un peu comme si c’était déjà derrière moi et pourtant sa vie ne fait que commencer ! Mais bon, je suis aux anges de voir qu’il trouve son public ».
d’albums, j’aimerais construire une carrière cohérente, qualitative, et je me mets un peu la pression. J’ai peur de décevoir ». Alix se projette déjà sur l’écriture du scénario de son prochain roman graphique. En parallèle, elle réalise des commandes d’illustrations et a notamment collaboré avec Apolline Guichet sur le livre C’est comment la première fois ?, qui regroupe des questionnements auxquels les adolescents peuvent faire face.
Retrouvez le travail d’Alix sur son compte Instagram : @alix_garin
La jeune autrice a déjà une vision très claire de la route artistique qu’elle souhaite emprunter : « Je ne veux pas briller pour 1 album et puis faire 2-3 trucs moyens et disparaitre. Quitte à prendre plus de temps, publier moins
© Alix Garin
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Noémie TISSIER
Sélectionnée pour l’exposition 2018 sur le thème « Un héros dans ma ville »
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2018
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© Noémie Tissier
Noémie Tissier Certains parcours sont atypiques, celui de Noémie Tissier en est un parfait exemple. Aujourd’hui autrice de bandes dessinées à temps plein, elle semble avoir eu une autre vie, en parallèle : « Je me rappelle déjà dire en CE2 que plus tard, je serai dessinatrice de bandes dessinées... Mais les aléas de la vie ne m’ont pas permis de me consacrer à cet art. Après une scolarité tout ce qu’il y a de plus médiocre qui s’est achevée en eau-de-boudin par une deuxième seconde générale loupée, je me suis lancée dans un apprentissage en service dans l’hôtellerie restauration ». Après avoir exercé cette profession pendant plusieurs années, elle a cependant très vite été rattrapée par son besoin viscéral de reprendre les crayons. Noémie décide alors d’entamer une mise à niveau en arts appliqués dans une école privée
de Lyon, et continue par la suite avec les Beaux-Arts de Tours. C’est à ce moment-là qu’elle se familiarise avec le monde et l’histoire de l’art, du moderne au contemporain en passant par la gravure. Suite à l’obtention de son diplôme, elle enchaîne les boulots dits « alimentaires » afin de payer ses factures. L’autrice voit aujourd’hui ces activités comme une chance : « C’est autant d’expériences laborieuses qui m’ont permises d’enrichir mes connaissances du monde et de me conforter dans mon envie de faire de la bande dessinée ». En 2015, une oppportunité s’offre à elle : on lui propose d’animer des ateliers de dessins et de gravures au célèbre Clos Lucé, dernière demeure de Léonard de Vinci. Sa carrière est lancée : « J’y suis restée trois années et j’ai adoré transmettre mon savoirfaire dans ce lieu chargé d’histoire.
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À la suite de cette expérience, je me suis mise en quête de collaborations pour enfin me lancer dans la création de bandes dessinées ».
Si je devais définir mon style graphique, je dirai que je suis une « touche-à-tout » qui aime les rondeurs et qui a le souci du détail. Noémie travaille principalement au pinceau et à l’encre de chine, ou avec des feutres souples. Elle définit son univers comme « relevé avec une sauce douce-amère ». Effectivement, elle aime jongler, à travers ses dessins et ses traits, avec diverses émotions : le drame, l’humour ou encore le sarcasme. Les sources de son travail ne se restreignent pas à la bande dessinée, au contraire. Noémie dit être inspirée par des films, de la
2018 musique, des romans, des bandes dessinées, des paysages ou encore les personnes et les animaux qui l’entourent.
Noémie Tissier a participé deux fois au concours Jeunes Talents : en 2017, et l’année suivante, en 2018. Lors de sa première participation, elle est retenue parmi les quinze personnes qui constituent l’exposition : « C’est pendant Quai des Bulles, qu’un soir, dans un bar de la vieille ville, j’ai créé un personnage bedonnant à l’humour borderline, aussi attachant que maladroit, et que j’ai nommé Patamou. Quand quelque mois plus tard, j’ai reçu une invitation à participer au concours 2018, j’y ai vu une belle occasion de faire vivre Patamou en l’envoyant dans sa ville natale ». Sa proposition retient encore l’attention du jury et Noémie intégre à nouveau l’exposition Jeunes Talents : « Le concours m’a tout d’abord apporté beaucoup d’espoir pour mon avenir d’autrice de bande dessinée, ainsi que de la confiance en mon travail et une certaine envie de me dépasser dans cet art ».
© Noémie Tissier
J’ai adoré l’atmosphère intimiste du festival Quai des Bulles.
C’est finalement assez tard que j’ai vraiment découvert cet univers fabuleux où cases et phylactères sont reines, tandis qu’aujourd’hui je passe difficilement une semaine sans découvrir une nouvelle bande dessinée ! Aujourd’hui, Noémie Tissier navigue entre plusieurs projets. Le premier est une adaptation d’une nouvelle de Maupassant : « C’est un ouvrage collectif réalisé avec cinq autres auteurs prévu en fin d’année 2021 ». Elle travaille également avec le scénariste Jonas sur une histoire qui mettra en scène le jeune
© Noémie Tissier
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Sorensen : « Un enfant de cinq ans, candide et drôle, doté d’un penchant mélancolique et d’une sensibilité singulière et déçu par le monde des adultes ». Il trouvera son refuge dans ses relations avec des animaux et insectes imaginaires. Et enfin, Noémie planche sur un projet plus personnel : « J’écris une fiction autobiographique à la saveur douce-amère qui raconte mon enfance dans les années 90, la vie de famille, qui montre les problématiques de l’enfant et de l’adolescent mais surtout qui parle de mon expérience d’avoir grandi avec une soeur jumelle ». Enfin, en parallèle de ses projets, Noémie a participé, en avril 2021, à une résidence d’artistes initiée par le label breton Petites Cités de Caractère et parrainée par Quai des Bulles. Vous pouvez retrouver les travaux de Noémie sur son compte Instagram @noonclafoutis
Lila RON
Prix Encouragement plus de 16 ans 2019 sur le thème « L’intelligence artificielle »
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© Lila Ron
LILA RON Lila Ron, 22 ans, est actuellement en master à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, en Belgique. Après un bac en design et Arts Appliqués, elle intègre l’école parisienne Estienne en option gravure avant de poursuivre en master. Comme de nombreux artistes, elle a commencé le dessin lorsqu’elle était enfant, sans jamais s’arrêter ensuite : « J’ai évidemment des phases creuses, pendant lesquelles je prends moins de plaisir à dessiner, mais ça revient toujours ».
J’essaie de m’entourer d’énergies positives via le dessin, en utilisant des couleurs vives et des traits nets. Son style, franc et joyeux, décline un univers tendre, plein d’amour mais aussi plein d’humour : « Mon travail est centré sur les gens, le quotidien, le lien. Je veux chasser les mauvais jours en créant plein de joie, une joie naïve d’enfant qui cache certaines des problématiques, espoirs et questionnements des adultes ».
Lila dessine principalement à l’aide de crayons gras. Cependant, le dessin n’est pas son seul moyen d’expression. Elle a su se diversifier en explorant d’autres techniques : la broderie, le travail du tissu, les origamis ou encore la gravure, l’un de ses médiums préférés. L’autrice travaille depuis deux ans sur une série de broderies de corps nus, intitulée Send Nudes. L’idée est de broder les corps, dans leur diversité, avec beaucoup d’attention, comme pour leur redonner leur importance et leur sacralité. En parallèle, elle travaille sur des grands formats en sérigraphie et sur des origamis en tissu : « J’aime bien toucher à tout ce qui concerne l’artisanat et le savoirfaire ». Son inspiration, Lila la puise dans son entourage : « Mes premières sources d’inspiration sont mes ami.es. Au quotidien, je suis entourée d’artistes talentueuses.x, leurs travaux ornent mes murs et ma peau. Elles et ils
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m’en mettent plein les yeux. Emma Devaux, Doriane Meyer, Marie Plégat, je ne peux pas tou.te.s les citer, mais leurs travaux sont plein de vie et d’amour, c’est ce qui me porte ».
Je ne m’attendais pas à gagner, encore moins à recevoir un discours si chaleureux et élogieux. Lila a participé au concours Jeunes Talents en 2019, sur le thème « L’intelligence Artificielle ». Pour ce sujet, elle a mis en scène un homme, vivant ses rêves, ses amitiés et ses fantasmes à travers les nouvelles technologies. C’est l’une de ses amies, ayant quelques participations au concours à son actif, qui lui a transmis l’envie de tenter sa chance : « Le concours m’a apporté de la légitimité. Je ne m’attendais pas à gagner, encore moins à recevoir un discours si chaleureux et élogieux. J’ai pu en ressortir étonnée et joyeuse...». Du festival, elle garde aujourd’hui un très bon souvenir
© Lila Ron
partagé avec ses amies : « J’ai pris beaucoup de plaisir à me promener parmi les stands et à discuter avec des auteur.ice.s. Je me souviens avoir acheté un livre de portraits de chiens. J’ai été assez marquée par le documentaire Jodorowsky’s Dune, par ce projet jamais mené à bout, fantasque et passionné ». Elle se remémore particulièrement l’exposition Indie Americans, regroupant des auteurs et autrices de bandes dessinées indépendantes et retraçant les différents courants de ce mouvement, qui lui a fait découvrir de nouveaux artistes.
Pour le concours, j’ai dû recommencer 4 fois ma planche avant d’être satisfaite ! Il est encore difficile pour Lila de porter un regard distancié sur les apports de son expérience sur le concours Jeunes Talents : « Mon travail évolue lentement, toutes mes créations s’entrelacent et se répondent, c’est difficile après 3 ans d’avoir une visibilité sur ce qui a pu changer après le concours. J’ai peutêtre gagné en ténacité, je faisais les choses rapidement et sans regarder en arrière. Depuis je prends le temps de m’attarder sur mon travail, je suis plus minutieuse ».
J’aime bien toucher à tout ce qui concerne l’artisanat et le savoirfaire. Même si Lila est toujours étudiante, elle ne laisse pas ses projets personnels de côté, au contraire. Outre ses broderies, elle travaille sur des grands formats en sérigraphie et sur des origamis en tissu : « Mon travail est assez accessible, il parle du corps, des ami.e.s, de la joie...»
Ma plus grande attente actuellement est d’être diplômée et d’intégrer les Beaux-Arts de Toulouse. Je veux retrouver un peu de soleil, de ville et d’agitation. Après l’obtention de son diplôme, elle aimerait continuer ses études avant de devenir professeure : « J’aimerais avoir mon atelier de gravure et pouvoir vivre en partie de mes créations. Le militantisme est aussi une grande part de ma vie, j’espère voir se réaliser des avancées en matière d’antiracisme, d’écologie, de féminisme et toutes les autres luttes contre les oppressions ». Même si elle n’a pas d’actualité en lien direct avec la bande dessinée, Lila garde toujours un rapport passionné avec cette pratique. Elle © Lila Ron
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a grandi avec la bibliothèque de ses parents pleine de bandes dessinées. Ces lectures, qui ont rythmé son enfance, sont toujours aussi présentes aujourd’hui : « Il m’est déjà arrivé de m’inviter chez une amie seulement pour lire ses BD, en la prévenant que je ne serais pas disponible pendant quelques heures ! ». Elle entretient un lien plus ou moins ténu avec cette discipline, car elle nous confie : « J’ai beaucoup d’ami.es auteur.ices de BD, je peux lire leurs planches en avant-première ! ».
Vous pouvez découvrir l’univers de Lila sur son compte Instagram : @lila.ron
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© Lila Ron
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Jean CREMERS
Grand Prix 2020 sur le thème « 40 ans après »
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© Jean Cremers
JEAN CREMERS Jean Cremers est un jeune belge de 24 ans. Il a étudié différents domaines : sciences-langues, biologie médicale ou encore communication graphique et visuelle. Lui qui, il y a quelques années, se refusait à la pratique de la bande dessinée par manque de « maturité et d’histoires à raconter », est aujourd’hui en master 2 à l’Académie royale des beaux-arts de Liège, « […] le seul endroit possible pour un master en BD à Liège. »
Le grand-père artiste de Jean est peut-être à l’oirgine de son amour du dessin : « Je me souviens que quand j’étais petit, je tirais la trappe du plafond pour faire descendre l’escalier de l’ancienne maison de mes grands-parents. Une fois dans le grenier, l’odeur de peinture et de vernis se liait à celle du bois qui meublait l’atelier de mon grandpère. C’était un endroit magique. Comme la caverne d’Ali baba. Il y avait des sculptures baignées dans la lumière qui perçait le velux poussiéreux dans le fond de l’atelier, et des squelettes d’oiseaux tombés d’un nid entreposés dans des petites cages rondes à barreaux. Un jour, il a même ramené un squelette de chat trouvé sur la route. Il est toujours chez lui d’ailleurs, dans sa nouvelle maison, à Tilff. Je crois que c’est en voyant son petit cabinet de curiosité rempli d’oeuvres d’art que j’ai eu envie de faire comme lui. D’avoir mon monde, comme une maison dans une maison. J’ai envie de pouvoir transmettre son goût pour les choses bizarres et uniques, alors j’ai dessiné ».
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J’ai 4 frères et sœurs, peut-être que dessiner signifiait m’émanciper au sein de ce noyau familial, d’essayer de me démarquer. Jean utilise un style graphique léger, épuré, avec un côté croquis : « J’aime bien obtenir cet effet brouillon que seuls les croquis rapides dévoilent, comme si je pouvais encore y ajouter des traits qui s’avèreraient superflus ». Il conçoit ses planches de façon très cinématographique : « J’aime penser que mon histoire pourrait se métamorphoser en un film, avec sa musique et ses voix. Je crois sincèrement que lorsqu’on lit les phylactères d’une planche, si on ne parvient pas à entendre la voix du personnage qui parle dans sa tête, c’est que quelque chose ne va pas ». Il reconnaît d’ailleurs s’inspirer de « films lents » comme Into The Wild ou encore The Revenant. La vie de tous les jours représente également une source inépuisable d’idées, fluctuant au gré des rencontres : « Les attitudes des gens qui nous entourent, les visages de ceux qu’on ne connaît pas, les mains qui en disent parfois plus que les mots… ». Jean Cremers observe donc, et son œuvre prend sa genèse dans la vie quotidienne, les rencontres, mais également auprès des auteurs qui
2020 l’influencent. Il cite notamment Gipi, auteur italien, dont la simplicité des traits alliée à sa capacité à raconter des histoires crues et froides tout en restant touchantes relèvent, pour Jean, de la magie.
Aujourd’hui, je veux devenir un auteur de bandes dessinées complet, parce qu’enfin, j’ai quelque chose à raconter. Quid de son futur ? Jean sait où il veut aller. Lui qui à l’origine visait le métier de dessinateur, désire aujourd’hui épouser le dessein d’auteur, qui lui semble plus complet et varié. Il souhaite pouvoir éditer les quelques projets qu’il développe depuis maintenant une année, tous sur le thème des relations humaines. C’est d’ailleurs le sujet du roman graphique sur lequel il travaille, intitulé Mayo ou Andalouse. Narrant l’histoire de deux frères en partance pour la Norvège, tous deux pour des
J’essaie de construire un univers en apparence simple et humain, qui s’avère être profond et spirituel. Exactement comme la plupart des relations. Dans ses œuvres, Jean Cremers laisse libre court à l’imagination des lecteurs et lectrices, tout en leur faisant confiance quant à leur compréhension et à leur interprétation : « J’ai horreur de tout expliquer. Je préfèrerais que le lecteur comprenne grâce aux indices, évidents ou pas, que je sème tout au long du récit... ». Techniquement, il travaille principalement avec une tablette graphique, sur Photoshop, cependant il ne cache pas son plaisir à retrouver des pratiques plus ancestrales, notamment à travers l’utilisation de pinceaux épais et d’encre de chine.
Jean Cremers a gagné le concours Jeunes Talents de l’association Quai des Bulles en 2020. Sa participation a notamment été motivée par l’exemple que lui a donné sa camarade de promotion à l’école Saint-Luc et amie, Alix Garin (cf. portrait p.30 & 31), lauréate du grand prix de l’année 2017 : « J’ai participé surtout dans l’espoir d’obtenir une visibilité, et de peut-être me faire repérer par une maison d’édition. [...] C’est un concours assez célèbre, et donc un défi que je souhaitais relever ». Suite à sa victoire, qu’il décrit comme être « une des plus excitantes nouvelles que j’ai reçues de ma vie » , il a pour la première fois l’impression qu’une vraie perspective s’offre à lui. Celle de réaliser son rêve, être auteur de bandes dessinées. Toujours est-il que suite au concours Jeunes Talents, il a établi des contacts avec des éditeurs, et a reçu de nombreux messages de félicitations : « Gagner ce concours m’a apporté de la crédibilité professionnelle, cela me donne plus de confiance en mon travail ».
© Jean Cremers
Participer à ce concours est une manière de pousser la porte du monde des grands.
raisons diamétralement opposées, le pèlerinage de ces derniers va être chamboulé suite à une rencontre inattendue. Vous pouvez le retrouver sur son Instagram : @Gia_cre
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