Spécial Rwanda

LES FORÊTS PRINCIPALEMENT UTILISÉES POUR LE BOIS DE CHAUFFAGE

L’ÉCONOMIE SEMBLE FLORISSANTE MAIS IL RESTE DU PAIN SUR LA PLANCHE

L’économie du Rwanda affiche une des croissances les plus rapides en Afrique centrale. Ces dernières années, l'économie a progressé d'environ 6 à 8%. Depuis toujours, l'économie du pays est principalement basée sur la production agricole, en particulier le thé, le café, les bananes et les pommes de terre. Près de trois quarts de la population active travaillent dans le secteur agricole. Néanmoins, le Rwanda met de plus en plus l’accent sur le secteur des services. La croissance observée au Rwanda affecte en outre le niveau de vie du citoyen moyen. En 2005, environ 57% des Rwandais vivaient encore sous le seuil de pauvreté de 1,25 dollar par jour, mais en 2010, ce pourcentage était déjà tombé à 45%.

Situation Le Rwanda est un petit pays d'Afrique de l'Est d'une superficie de 26.338 km², situé quelques degrés au sud de l’équateur. Le pays n’a pas de littoral. Le paysage du Rwanda est principalement vallonné et couvert de prairies, avec de nombreuses petites fermes. Au nordouest se trouve une zone volcanique, à partir de laquelle un massif montagneux s'étend vers le sud-est. C’est là qu’on trouve notamment le Mont Karisimbi, le point culminant du pays (4.507 mètres). La ligne de partage des eaux du bassin hydrographique du Nil et du Congo s'étend vers l'ouest, à une altitude d'environ 2.743 m. Sur les flancs ouest de cette crête, le sol descend brutalement vers le lac Kivu et la vallée de la Ruzizi. Cette région fait partie du Grand Rift africain. Les flancs est sont plus réguliers avec une étendue hospitalière de paysage vallonné qui descend uniformément vers les plaines, les marécages et les lacs de la région frontalière orientale. C’est ce paysage qui a valu au Rwanda le surnom de ‘pays aux mille collines’. Le cours d'eau le plus distant du Nil - et donc en fait la source du Nil - prend sa source dans la forêt de Nyungwe. L'eau transite par les rivières Mwogo, Nyabarongo et Kagera avant de se déverser dans le lac Victoria en Tanzanie.

Politique La constitution de 1991, prévoyant un système multipartite et des élections démocratiques, a été revue et remplacée en 2003. La nouvelle constitution limite le pouvoir exécutif du président via le poste de Premier ministre, établit un quota de 30% de femmes pour tous les organismes publics et remplace le parlement monocaméral par

un parlement bicaméral. Depuis les élections de 2013, la Chambre des communes de ce parlement compte la plus grande proportion de femmes au monde (64% au départ ; 61% au 1er janvier 2017).

Partis Le parti le plus important est le Front Patriotique Rwandais (FPR). Ancien mouvement de guérilla mené par des réfugiés tutsis, le FPR s’est mué en 1994 en parti politique composé de Tutsis et de Hutus modérés. Jusqu’en 1991, le seul parti autorisé était le Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement. Le MRND prétendait ne pas être un parti politique et représenter l'ensemble de la population, mais était essentiellement un parti hutu. Lors de l’instauration d’un système multipartite en 1991, le MRND s’est rebaptisé Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le Développement (MRNDD). Outre le MRND et le FPR, le Rwanda compte plusieurs autres partis : le MDR (Mouvement Démocratique Républicain), désormais interdit, le Parti Social-Démocrate (PSD), le Parti Libéral (PL), le Parti Socialiste Rwandais (PSR) et le Parti Démocratique Chrétien (PDC). Ce dernier se nomme désormais Parti Démocrate Centriste, car un parti politique ne peut afficher aucune idéologie religieuse.

L’économie du Rwanda Si vous voulez faire des affaires au Rwanda, il est important de connaître le contexte politique du pays. La situation politique est stable depuis environ vingt ans. Cela n’a pas toujours été le cas. Après la déclaration d'indépendance en 1962, le Rwanda a connu une période très troublée. Les tensions entre les deux principaux groupes ethniques du pays, les Hutus et les Tutsis, ont donné lieu à des explosions de violence régulières, qui ont progressivement escaladé jusqu’au génocide de 1994, dirigé contre les Tutsis, les Hutus modérés et les Twa (les premiers habitants du Rwanda).

Stabilisation Depuis cette époque, la situation a beaucoup changé. Le Rwanda est un pays stable et progressiste. La majorité de ses 12 millions d'habitants (2018) vit dans des zones rurales. La capitale de cette république présidentielle est Kigali. La principale religion est le christianisme, les langues officielles sont le français, l'anglais et diverses langues bantoues. Le pays partage ses frontières avec l’Ouganda, le Burundi et le Congo-Kinshasa, entre autres.

Soutien extérieur L'économie actuelle du Rwanda repose principalement sur les activités agricoles. On estime que 70% de la population active travaillent dans l'agriculture. Le pays exporte notamment du café et du thé et on y trouve aussi plusieurs minerais comme le coltan, l'étain et le tungstène. Les revenus du tourisme génèrent aussi une forte croissance. Pour continuer à stimuler la croissance, de nombreuses organisations d'aide sont actives au Rwanda, investissant par exemple dans des entreprises locales ou formant ces entreprises afin de leur permettre de tirer le meilleur parti de leurs activités. Actuellement, le pays dépend encore des fonds de développement pour 30 à 40% de ses revenus.

Volonté politique Le gouvernement rwandais lui-même fait également beaucoup pour stimuler l'économie et ainsi assurer un meilleur niveau de vie au Rwandais moyen. Par exemple, le pays investit pleinement dans la construction de nouvelles routes et de nouveaux bâtiments. D’une part, cela fournit de l’emploi à la population et, d’autre part, cela permet de développer une meilleure infrastructure, qui favorise la croissance. Le réseau électrique fait lui aussi l’objet d’importants investissements. Une grande partie des habitants n'a toujours pas accès à l'électricité, mais cela va changer dans les années à venir. De plus, le gouvernement souhaite évoluer vers une économie du savoir au lieu de reposer quasi uniquement sur l’agriculture comme actuellement.

Les forêts du Rwanda Au moment de l’après-génocide (1995), on craignait de voir les forêts totalement disparaître. La population rurale, alors en pleine explosion, recherchait des terres agricoles, du bois de chauffage et du bois pour la construction. Ce qui menaçait la subsistance de nombreuses forêts. Les données collectées par le portail web Mongabay pour la période allant de 1990 à 2005 indiquent une hausse de 60% de l'utilisation du bois comme combustible au Rwanda. Durant la même période, l'exploitation forestière industrielle s’est aussi intensifiée. Aujourd'hui, le Rwanda reconnaît que les forêts sont un élément essentiel sans lequel un pays ne peut construire une base d’évolution saine. Des millions d’arbres sont plantés chaque année au Rwanda. Après le génocide de 1994, les forêts avaient quasiment disparu sur environ 80% du ‘pays aux mille collines’ pourtant autrefois si verdoyant. Le Rwanda voit encore disparaître des parties de son patrimoine forestier originel. La forêt de Gishwati, dans le nord-ouest du pays, a par exemple été presque entièrement ravagée. Mais la campagne engagée plaidant pour une industrie forestière durable compense ces pertes.