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Spécial Tanzanie

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TANZANIE : BEAUCOUP DE FORÊTS MAIS PEU DE BOIS

L’ABATTAGE ILLÉGAL RESTE UNE MENACE MAIS LA ‘CAVALERIE’ EST EN ROUTE

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Ici et là, on voit émerger des initiatives visant à préserver les ressources forestières tanzaniennes de l’effondrement total. Comme à tant d’autres endroits, les forêts y sont abattues en masse depuis des années pour créer des terres agricoles supplémentaires ou pour la récolte de bois destiné à la production de charbon de bois, la source d’énergie majeure pour les familles du pays. La Tanzanie est un pays pauvre depuis longtemps et la situation ne semble près de s’améliorer. Pourtant, le sol regorge de richesses dont les revenus sont mal répartis. Dans le domaine de la gestion des forêts, plusieurs organisations sont passées à l’action. Espérons que pour une fois, la cavalerie n’arrive pas trop tard.

Situation La Tanzanie partage ses frontières avec le Kenya (769 km) et l’Ouganda (396 km) au nord, le Mozambique (756 km), le Malawi (475 km) et la Zambie (338 km) au sud et le Congo (459 km), le Rwanda (217 km) et le Burundi (451 km) à l’ouest. À l’est, l’Océan Indien borde la Tanzanie sur toute sa longueur et les autres frontières sont également composées en grande partie d’eau : à l’ouest, le lac Tanganyika, au nord-ouest le lac Victoria et au sud-ouest le lac Malawi, tandis que la frontière avec le Mozambique est marquée par le fleuve Rovuma. La superficie totale de la Tanzanie est de 945.087 km², ce qui équivaut à environ 22,5 fois les Pays-Bas ou la superficie conjointe de la France, l'Allemagne et la Belgique. C’est le plus grand pays d’Afrique de l’Est. La plus grande distance nord-sud (Moshi-Songea) couvre un peu plus de 1300 km, la plus grande distance est-ouest (Dar es Salaam-Kigoma) environ 1600 km.

Evolution économique Jusqu'à la fin des années ‘70, la Tanzanie était considérée comme un modèle de développement économique en Afrique, en partie grâce aux aides financières venues de l’étranger. Le déclin s’est amorcé au début des années ‘80, conséquence de la baisse des prix mondiaux des principaux produits d'exportation, comme le café et le coton, et du manque de développement du secteur du transport et des communications. En 1986, un accord de réforme a été signé avec le FMI et la Banque mondiale, prenant comme base et moteur de développement le secteur agricole, qui devait stimuler les autres secteurs. Le pays a alors entamé une période de libéralisation économique, encourageant les investissements étrangers. Cependant, les progrès sont encore très lents.

Années ’90 À la fin des années 90, une forte baisse des exportations a plongé l’économie dans une spirale négative. Depuis 1999, la Tanzanie est reprise sur la liste des pays pauvres très endettés du FMI. Cela

a entraîné l'annulation de sa dette extérieure. Comme l'économie dépend pour un quart du secteur agricole, elle est très vulnérable. 80% de la population active travaille dans l'agriculture, l'horticulture, la sylviculture, l'élevage et la pêche. Les fortes précipitations ou les sécheresses extrêmes ralentissent considérablement la production, ce qui affaiblit encore la croissance économique. L’East African Development Strategy inclut la création d’une union douanière et d’un marché commun entre la Tanzanie, le Kenya et l’Ouganda.

Pauvreté extrême La Tanzanie est actuellement l'un des pays les plus pauvres du monde, un cinquième de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La majorité de la population pauvre vit dans les zones rurales, mais la pauvreté progresse aussi rapidement dans les zones urbaines. On estime que seule la moitié de la population a accès de l'eau potable et des maladies telles que paludisme, tuberculose, diarrhée et infections sont très répandues. De plus, le taux de mortalité élevé est toujours fortement impacté par le SIDA ; on estime que près de 10% de la population est séropositive, en particulier la tranche 15 - 49 ans. Ces dernières années, la croissance économique a progressé en moyenne de 6 à 7% par an (2017). Le PIB par habitant est de 3200 $ (2017).

Secteurs principaux Agriculture Le secteur agricole représente environ 23,4% du PIB (2017) et fournit des emplois à 66,9% de la population active. Outre l'approvisionnement du pays, ce secteur contribue largement aux recettes d'exportation. La plupart des agriculteurs ont une parcelle de maximum 2 ha. Les principales zones agricoles se situent au niveau de la plaine côtière et des zones de sol volcanique au nord autour de Tanga, Moshi et Arusha. Plus la zone autour du lac Victoria et le sud-ouest.

Industrie minière L'extraction minière est gérée par la State Mining Corporation, mais ne contribue toujours pas beaucoup au PIB, bien qu'elle soit l'un des secteurs à la croissance la plus rapide de l'économie tanzanienne. Le sol de la Tanzanie contient de nombreux minéraux, dont le charbon, le minerai de fer, le diamant, l'or, la tanzanite, le sel, le nickel et le cobalt. Diverses entreprises occidentales ont récemment effectué d'importants investissements dans le secteur minier. La grande mine d'or de Bulyanhulu, par exemple, est aux mains de Canadiens et une grande partie des bénéfices disparaît à l'étranger. Les communautés locales n’en profitent donc que très peu, ce qui conduit régulièrement à des émeutes et même des affrontements sanglants.

Industrie Le secteur industriel représentait 28,6% du PIB en 2017. L'industrie se consacre principalement à la transformation des produits agricoles et est concentrée à Dar es Salaam, Moshi, Tanga, Arusha, Mwanza, Morogoro et Dodoma. Le pays compte en outre une raffinerie pétrolière et pétrochimique, ainsi que des usines de ciment, engrais, tabac, papier et textiles.

Export Le gouvernement intervient énormément dans le commerce extérieur. Par exemple, ce n’est que depuis 1996 que les restrictions à l’importation et l’exportation sont totalement levées. Bien que le déficit commercial recule progressivement, il était encore proche des 3 milliards de dollars en 2017. Parmi les produits exportés, on peut citer le café, le coton, les clous de girofle, le thé, le tabac, les noix de cajou, l’or, le diamant, le sisal et les produits de l'industrie de transformation. Les principaux débouchés sont l’Inde (noix de cajou), le Kenya, la Chine, l’Afrique du Sud et les pays de l’UE. L’exportation rapporte environ 5 milliards de dollars.

La gestion durable des forêts fait son chemin Environ 45% du pays sont recouverts de forêts (plus ou moins 38,8 millions ha). Seule une petite partie est exploitée de façon commercialement responsable. L'ébène, l'acajou et le bois de santal sont d’importants produits d’exportation ; il y a aussi quelques sous-produits comme la cire d'abeille, la résine et la gomme. De plus en plus de terres sont défrichées pour l'agriculture et la production de bois de chauffage et de charbon de bois. Le pays est donc confronté à un problème croissant de déforestation. On estime la déforestation à environ 91.000 ha par an. La dégradation et l'érosion des sols constituent une problématique importante de l’agriculture.

Des projets pour y remédier Heureusement, des projets de reforestation voient le jour un peu partout, sous l'impulsion de différentes organisations environnementales et ONG et le pays s’applique à trouver des alternatives à la production de charbon de bois, afin de ralentir la coupe illégale. Il y a par exemple dans le sud un projet couvrant respectivement 7.252 hectares (Uchindile) et 3.562 hectares (Mapanda), où quatre types d’arbres ont été plantés : deux variétés d’eucalyptus et deux variétés de pin. L’eucalyptus et le pin se récolte tous les 13 et 21 ans. Le bois est utilisé pour la fabrication de poteaux télégraphiques, meubles et palettes. La croissance nette de la biomasse forestière est contrôlée tout au long des cycles de croissance, grâce à des images satellites du système d'information géographique (SIG), par le personnel au sol et par la population locale. Plusieurs essences de bois exotiques et indigènes ainsi que plusieurs variétés fruitières locales ont également été plantées, afin d’élargir la biodiversité et de consolider la santé et la résistance de la forêt. La préservation des essences de bois rares et menacées fait partie intégrante de ce projet et les communautés locales collaborent avec le promoteur du projet afin de les protéger.

Conclusion : au vu de l’arrivée de tous ces projets, il reste encore de l’espoir pour la Tanzanie.

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