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Spécial Tanzanie
UN PEU D’ESPOIR À L’HORIZON
UN DEUXIÈME PLAN DE DÉVELOPPEMENT QUINQUENNAL POUR ATTEINDRE LE STATUT DE PAYS À MOYEN REVENU D’ICI 2025
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Il y a un an, nous vous présentions la Tanzanie. Nous apprenions par exemple que ce pays du sud-est de l’Afrique ne compte pas parmi les économies les plus florissantes du continent, bien au contraire. Le pays peine à sortir de la pauvreté et doit notamment lutter contre de sérieux problèmes au niveau de la gestion des forêts. L’abattage est énorme, notamment à cause de la population démunie qui recourt volontiers au bois (et au charbon de bois) pour subvenir à ses besoins énergétiques.
On constate heureusement l’arrivée de plusieurs initiatives, qui laissent apparaître un peu d’espoir à l’horizon. Des projets comme la gestion collective des forêts dans le district de Kilwa, par exemple, qui grâce à une gestion concertée des ressources forestières et l’implémentation de stratégies de lutte contre les incendies permet de mieux maintenir le taux de végétation et de préserver davantage d’habitats pour la biodiversité. Ou encore le projet Mpingo, nouvel ajout programme de Rainforest Projects, dans le cadre duquel l’ONG et son partenaire le FSC ont mis sur pied un programme de gestion durable des forêts, et encadrent la plantation de nouveaux arbres.
De telles initiatives sont indispensables, même si le pays est encore boisé sur environ 45% de son territoire. 45%, ça semble beaucoup mais il faut garder à l’esprit que seule une petite part est exploitée de manière commercialement responsable. Malheureusement, la déforestation se poursuit, à un rythme d’environ 91.000 hectares par an.
Réduire la dépendance envers les donateurs
D'un point de vue économique, Flanders Investment & Trade fait remarquer que, bien qu’étant le plus grand pays d’Afrique de l’Est, la Tanzanie n’a pas un commerce extérieur très développé. Néanmoins, ce qui est encourageant, c’est qu’avec son deuxième plan de développement quinquennal (FYDPII), le gouvernement tanzanien semble vouloir poursuivre sur la voie de l’industrialisation et d’une plus grande croissance économique. Ce plan devrait lui permettre d’atteindre le statut de pays à moyen revenu d’ici 2025.
Par exemple en exploitant et exportant ses richesses naturelles (principalement le gaz). Le pays travaille en parallèle à réduire sa dépendance envers les donateurs et encourage les investissements étrangers, notamment dans le secteur agricole. Les grands secteurs économiques de la Tanzanie sont l’agriculture, les services financiers et services aux entreprises, le commerce, le tourisme et la production. L'industrie tanzanienne repose en grande partie sur la transformation agricole du sucre, de la bière, des cigarettes et de la corde de sisal. Les mines de diamant, d'or et de fer, le sel, le carbonate de sodium, le ciment, le raffinage du pétrole, les chaussures, les vêtements, les produits du bois et les engrais en constituent une autre part importante.
Les principaux biens d’exportation sont l’or, le café, les noix de cajou et le coton. Les principaux partenaires d’exportation du pays sont l’Inde, la Chine, le Japon, le Kenya et... la Belgique. La Tanzanie importe principalement des biens de consommation, des machines, des moyens de transport, des matières premières industrielles et du pétrole brut. Toujours selon FIT, les points noirs pour les investisseurs sont le manque de travailleurs qualifiés et d’une gestion saine, la difficulté d'obtenir des permis de travail pour les expatriés, la médiocrité des infrastructures et le manque d'approvisionnement fiable en électricité. La plupart des investissements sont réalisés dans le secteur minier, le tourisme, le secteur gazier et l'immobilier.
Essences de bois tanzaniennes
Quand on parle de la Tanzanie, beaucoup de gens sont bien en peine de nommer les essences de bois originaires de ce pays. Pourtant, il a bien plus à offrir que les essences classiques d’ébène, d’acajou et de santal.
Wengé/Panga panga/Mpanga
Saviez-vous, par exemple, que le splendide mais très coûteux bois de wengé est également récolté en Tanzanie via son très proche dérivé, le panga panga ? On pense généralement que ce bois provient du Zaïre, mais ce sont surtout le Mozambique et la Tanzanie qui sont d'importants fournisseurs de panga panga. On pense souvent que le mpanga est une autre essence de bois mais c’est simplement le nom tanzanien du panga panga.
Le wengé a des propriétés caractéristiques bien connues. Fraîchement débité, le bois a une couleur jaune-brun clair, mais une fois exposé à la lumière, il prend rapidement une teinte brun foncé. La différence entre le wengé et le panga panga se situe au niveau des pores, qui sont parfois remplis d’une poussière jaune chez le panga panga (jamais chez le wengé). La couleur du panga panga peut être un peu plus claire que le wengé, notamment parce qu’exposé à la lumière directe du soleil, il s’éclaircit. Le grain est grossier mais ce bois dur se travaille facilement en lames étroites et en motifs.
Débité sur quartier, le wengé présente un motif irrégulier de bandes noires et brunes, tandis que le bois débité sur dosse arbore un beau motif flammé brun-noir. Utilisé à l'extérieur, le wengé doit être traité avec un produit de finition de surface car les contenus cellulaires foncés se dissolvent dans l'eau et peuvent entraîner l’apparition de taches.
Muhuhu
Beaucoup moins connu que le wengé et le panga panga, le muhuhu est aussi utilisé dans l’industrie du parquet. Le muninga mérite également amplement qu'on s’y arrête, même si cette essence est beaucoup moins courante dans le parquet.
Fraîchement débité, le muhuhu, qu'on trouve également au Kenya, laisse voir un duramen clair jaune-brun. Exposé à la lumière, celui-ci s’assombrit et tire sur le brun verdâtre. L’aubier, qui peut atteindre 15-30 mm de large, a une couleur blanc-jaune. Le muhuhu est un bois très dur et lourd. Débité sur quartier, il laisse apparaître un motif ligné allant du jaune pâle au jaune moutarde, tandis que sur dosse, on y voit un motif flammé légèrement flou. Pendant le débitage ou le rabotage, le bois dégage une agréable senteur rappelant le bois de santal.
En Europe, le muhuhu s’est fait connaître comme un bois de parquet, après que des expériences menées en Grande-Bretagne ont démontré que ce bois, qu’il soit débité sur dosse ou sur quartier, est non seulement très durable, mais s'use en outre de manière uniforme sans échardes ou rugosité à la surface. Comme le bois ne peut pas être cloué, on privilégie le parquet en mosaïque, qui peut être collé directement sur les supports pierreux. Le parquet en muhuhu peut être utilisé dans les maisons d'habitation, mais aussi dans les bâtiments où circulent un grand nombre de piétons ou dans les entreprises utilisant des chariots élévateurs.
Muninga
Le muninga fait partie de la famille du padouk. Visuellement et structurellement, il ressemble davantage au padouk asiatique qu’au padouk africain rouge orangé. Le duramen va du brun clair au brun doré avec un motif ligné pourpre. Exposé à la lumière, il prend une teinte brun doré intense avec des nuances rouge pourpre. L’aubier ne dépasse pas 40 mm et a une couleur blanchâtre. La structure du muninga est globalement uniforme, sans motif marqué.
De par ses nombreux atouts et son esthétique souvent agréable, le muninga se prête à de nombreuses applications différentes. Il se comporte très bien en tant que bois de construction, que ce soit à l’intérieur, à l’extérieur ou dans la construction navale. Ce beau bois est utilisé pour l'ameublement, le tournage, les boiseries, la menuiserie et comme placage à des fins décoratives. Comme il travaille peu, ce bois convient aussi à la fabrication d'instruments de musique et d’outils de précision. Il est également adapté pour les sols (circulation piétonne), les marches, les portes et encadrements, etc.
Afzelia
L’afzelia est un nom plus familier et une essence de bois qui mérite également toute notre attention. Toutes les variétés d'afzelia sont connues pour avoir d’excellentes propriétés, mais en pratique, le doussié est considéré comme le meilleur. On différencie les différentes variétés par la couleur de leurs contenus cellulaires mais anatomiquement, elles sont difficiles à distinguer les unes des autres. Les propriétés du bois peuvent varier légèrement selon les conditions de croissance. Le duramen est jaune foncé à brun rougeâtre. L'aubier est jaune pâle et mesure 30 à 50 mm de large.
L’afzelia est très apprécié pour sa durabilité, sa robustesse, sa résistance chimique, sa stabilité et son esthétique. Il est donc utilisé pour de nombreuses applications : encadrements, fenêtres, portes, sols (lames et parquet), sols sportifs, vélodromes (y compris en extérieur), boiseries intérieures et extérieures, bois de construction, seuils, marches, bancs (en extérieur et dans les bâtiments publics), mobilier de jardin, équipements sportifs, construction de wagons et de carrosseries, tabliers de ponts, ponts de bateau, portes d'écluses, fûts pour produits chimiques, etc. L’afzelia convient également pour le tournage et la sculpture.
Sources principales : Houtinfo.nl et Flanders Investment & Trade