F LO R E N T PERROUD
BO OK
P H O T O URBAINE
« AGGLOMÉRATION »
L’urbanité ; idée qui tend à matérialiser le rapport entre les Hommes et leurs constructions.
Des Hommes ont créé la ville, mais la ville modèle aussi les Hommes, au point qu’ils se
demandent comment se développe, s’entretient cet organisme quasi vivant qui semble parfois échapper à leur contrôle. Et c’est plus que jamais aujourd’hui, au seuil du XXIème siècle, que nous réalisons qu’il faut réadapter la ville à l’Homme. La mécanique sur-efficace de la construction, des transports et de l’économie a façonné un espace-temps qui transcende l’échelle humaine.
Alors il faut creuser pour comprendre. L’archéologie urbaine révèle bien des couches,
bien des strates, qui se chevauchent sans cesse, avec plus ou moins d’animosité, avec plus ou moins d’amicalité. Un peu comme ces habitants, de différentes générations, de différentes identités qui tentent de cohabiter, de partager. Des histoires, des lieux, des cultures, des vies.
Le XXIème du nom est arrivé, nous y sommes. Mais son urbanité est
hésitante. La seule chose dont elle est sûre, c’est avec quoi elle doit se faire. Pour ce travail je cherche des lieux où sont visibles certaines couches de l’urbanisation avec lesquelles il nous faut composer aujourd’hui. J’essaye de mettre en rapport les habitants de cette ville, aussi différents soient-ils, avec ces espaces qu’ils parcourent. Parfois les villes semblent inhumaines, hors d’échelle, brutales. Mais si l’on compare ce qui est « nature » et ce qui est façonné par l’humain, on remarque souvent que le plus inhumain est terriblement humain… C’est avec ce paradoxe que nous vivons, que nous organisons. C’est ce paradoxe qui entretient nos villes, aller-retour entre époques, échelles, usages, conservation, destruction, construction. Dans ces photos je cherche à illustrer ces ambivalences qui sont au centre du rapport Homme-Ville.
« LA VILLE EN PIÈCES » L’Homme
et
son
envrionnement
urbain proche dialoguent. Parfois les répliques même
sont
rudes,
incongrues
sombres
voire
ou
absurdes,
mais heureusement certains passages proposent des respirations. Des scènes quotiennes
peuvent
développer
des
émotions, des ambiances qui créent une narration de l’instant. L’approche est formelle, en noir et blanc, renforçant la lumière et la matière, avec toujours ces silhouettes théâtrales dans
leur
décor urbain sans cesse renouvelé.
Book Photo urbaine Š Florent PERROUD