Gares du téléphérique du Salève De l’accueil du public dans une agglomération de plaine à sa gestion en milieu naturel et touristique
Jardins tremplins Florian Dürig
Projet de Bachelor réalisé dans le cadre du semestre 6 divisé en deux temps.
Projet Florian Dürig
Une première phase en groupe à l’échelle territoriale permet l’identification et la compréhension des enjeux liés à la pénétrante de Pinchat.
Territoire Élodie Bertholier, Oriane Gétaz, Thomas Sébille
Une deuxième partie développe un projet sur un site sélectionné. Ce mémoire retrace les réflexions de projet, ses composantes végétales et techniques.
Encadré par Nathalie Mongé et Christophe VeyratParisien (territoire), Emmanuelle Bonnemaison (projet), Samuel Enjolras (conception végétale) et Éric Amos (conception technique) Filière architecture du paysage, Haute école du paysage d’ingénierie et d’architecture de Genève Genève, 25 juin 2018
« Le Salève est, pour les Genevois, un repère « è » et un repaire « ai ». La charge affective est telle que ce n’est plus une montagne comme une autre mais une sorte de « mont sacré » que, de l’enfance à la vieillesse, le Genevois escalade, parcourt, explore et surtout apprend à aimer. » CHARPIN L., Le grand livre du Salève
3
Avant-propos 1
2
3 433 m
1097 m
4
4
6
La pénétrante de verdure de Pinchat Les pénétrantes de verdure à Genève
10
Le territoire dessiné par les infrastructures d’accompagnement de l’espace public et para-public
12
Que retenir de cette analyse pour les gares du téléphérique ?
16
Le Salève, l’aboutissement de la pénétrante de verdure de Pinchat
18
Le Salève Repère et observatoire emblématique du Grand Genève
22
Un paysage qui a marqué l'Histoire de l'art
26
Un lieu d'explorations scientifiques et un espace de loisir pour les citadins
28
Le téléphérique du Salève Vision globale
32
Une porte d'entrée vers la montagne
36
Un paysage de pied de versant chamboulé par les infrastructures antropiques
38
Un lieu identitaire pour le pas de l'Échelle
40
Un repère et un point de départ dans les réseaux de tourisme et loisirs
44
Une gare aux qualités architecturales voilées par les constructions annexes
46
Un plateau sommital façonné d’espaces ouverts qui se sont reboisés
48
Intentions de projet
52
5 433 m
Projet Retrouver une expérience spatiale avant l'embarquement en scénographiant les entrées 56 Établir un nouveau lien avec le pied de versant... De la traversée d'autoroute à une impulsion 56 de l'ascension Optimiser et repenser les espaces
58
Un site partagé en deux pôles ... trouver deux postures cohérentes et un langage qui dialogue 58 entre la plaine et la montagne
1098 m
Face à l'autoroute, donner plus d'épaisseur au jardin
60
Offrir une place de mobilité en synergie avec une nouvelle gare de téléphérique
62
Affiner le jardin tremplin ... Un jardin de sol et un jardin d'arbres
64
Un jardin au pied de bâti
78
Conserver le belvédère et travailler les transitions
80
La première esquisse d'une accroche depuis la route
80
Proposer un dessin en adéquation avec le tourisme actuel
82
Un geste fort en trois temps, le parking déplacé 82 pour un accès simplifié et la buvette intégrée Régler les proportions
84
Simplifier le jardin
86 102
6
Conclusion Bibliographie
104
7
Annexes
109
5
6
Avant-propos
Le téléphérique du Salève date de 1932 et fait suite à une ligne de train à crémaillère. La remontée mécanique est devenue la porte d’entrée du Salève, renforçant ainsi l’attachement de toute une région pour la montagne. Touristes et citadins montent à plus de 1000 mètres d’altitude pour admirer la vue et se ressourcer en pleine nature. Les stations du téléphérique sont deux pôles aux identités et enjeux très différents. Le pied de versant est un pôle urbanisé lié à la mobilité et le sommet est un pôle naturel et touristique. Ce mémoire est organisé par chapitres qui relatent le processus de l'atelier de la phase territoriale à la formalisation du projet. Les deux premières sections contextualisent le Salève dans le territoire, les chapitres 3 et 4 expliquent les enjeux liés au téléphérique. Une brève rétrospective rend compte des étapes de formalisation du projet dans le chapitre 5. Ce document est complémentaire aux planches A0 qui donnent une vision globale ainsi qu'au carnet technique et végétal.
7
8
1
La pénétrante de verdure de Pinchat L’étude de la pénétrante de Pinchat a donné lieu à une bonne connaissance du territoire de Carouge au Salève entre l’Arve et la Drize. Cette phase a permis de déceler les sites de projet à enjeux.
Orthophoto de la pénétrante de verdure de Pinchat
9
Les pénétrantes de verdure à Genève « Une pénétrante de verdure est un espace non construit qui établit un rapport ville-campagne, coulée verte qui pénètre la ville. » BUSSY-BLUNIER, DAUNE, Projet paysage franco-valdo-genevois 2: état des lieux et diagnostic
Une spécificité genevoise
Composer l’espace à partir du vide
Les pénétrantes de verdure apparaissent sur les plans directeurs du canton de Genève en 1936 élaborés par l’architecte et urbaniste Maurice Braillard.
Aujourd’hui, à une aire de forte croissance démographique et de densification, la prise en compte de ses pénétrantes est l’opportunité de penser et organiser le territoire non pas en termes de bâtis et de « pleins » mais autour de ces espaces « vides ».
Ces vastes espaces ouverts composés d’un réseau de surfaces agricoles, forestières et parcs permettent de maintenir un équilibre entre les surfaces bâties et végétales. En effet, ces pénétrantes comparables à des couloirs, irriguent les espaces urbanisés créant des liaisons entre la ville et la campagne gages de qualité de vie.
Intégrer les pénétrantes permet une imbrication et diffusion du végétal dans les espaces urbanisés délaissant une conception de parcs urbains clairement périmètrés.
La pénétrante de Pinchat Située entre Carouge et le Salève et entre l’Arve et la Drize, la pénétrante de Pinchat représente 100 hectares. Composée à 90 % en zone agricole, elle rejoint en pente douce le plateau de Troinex à Veyrier situé . Elle est traversée par le Ruisseau des Marais, la Drize.
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Lac Léman
Pénétrante de Versoix
Pénétrante de Genthod Pénétrante de Corsier-Bellerive Pénétrante la Bellevue Pénétrante de Martegnin Pénétrante lacustre nation
Genève Pénétrante du Rhône
Pénétrante lacustre Frontenex Pénétrante du Foron Pénétrante de la Seymaz
Pénétrante de la Drize Pénétrante del’Arve Pénétrante de la plaine de L’Aire Pénétrante de Pinchat Salève
Surfaces boisées Cours d’eau,rivières, fleuve, lac
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Le territoire dessiné par les infrastructures d’accompagnement de l’espace public et para-public
La phase territoriale a été abordée en différentes thématiques par groupes. Pour notre part, nous l' avons analysé sous l’angle des infrastructures d’accompagnement de l’espace public et parapublic, à savoir: •
Les éléments d’accompagnement du réseau viaire (vocabulaire routier et modifications de terrain occasionnées par de tels ouvrages)
•
Les motifs d’accompagnement du tissu bâti
•
Les infrastructures de franchissement (éléments de cloisonnement des espaces privés des espaces publics et ouvrages d’art)
Cette identification des motifs d’accompagnement a donné lieu à la représentation du territoire en différentes entités paysagères.
12
Ce travail a permis de : •
Comprendre le contexte dans lequel ils ont vu le jour pour en dégager les caractéristiques de construction
•
Relever les matérialités pour établir une potentielle relation au territoire
•
Analyser la situation spatiale qu’ils crééent par le motif, leurs relations et leurs impacts sur le paysage et enfin leur valeur d’usage
La démarche aurait encore pu être approfondie, si elle avait évalué les motifs selon des critères de qualité clairement définis et formulés.
Centres historiques 1. Carouge 2. Troinex 3. Veyrier 4. Sierne Hameaux ruraux 5. Troinex-Dessus 6. Vessy Ville dense de Carouge
Industries et artisanat 12. Praille 13. Piémont du Salève
Quartiers résidentiels à faible densité
Carrière du salève
7. Plateau de Pinchat / Drize
Autoroute
8. Plateau de Vessy / Veyrier
Agriculture de proximité
Infrastructures sportives et de loisirs 9. Centre sportif du Bout du Monde
Agriculture de pleine terre et sous serres
10. Centre sportif de Vessy
Ripisylve de l’Arve
11. Centre sportif de Grand Donzel
Versant nord et plateau du Salève
13
Centres historiques Pied de bâti
Hameaux ruraux Clôtures et portails
Ville dense et urbanisée de Carouge Les fontaines des Tours
Infrastructures sportives et de loisir Lieu de dégagement et repère dans le paysage
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Industries et artisanat Nœud de mobilité dans le zone industrielle de Carouge
Autoroute Une césure dans le pied de versant
Agriculture de production Serre hors sol avec un grand impact sur le sol
Quartiers résidentiels à faible densité Pont et bornes le long de la Drize
Agriculture de proximité Chemin agricole en grave
Plateau sommital du Salève Mur de soutènement en parement en pierres calcaires
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Que retenir de cette analyse pour les gares du téléphérique ? Une utilisation de matériaux ayant une relation plus ou moins étroite avec le territoire
Une variation de la qualité des éléments d’accompagnement entre la Suisse et la France
Quatre balades qui traversent des motifs d'accompagnement de qualité
Le centre historique de Veyrier et son tissu du 18 siècle est composé d’éléments d’accompagnement de qualité encore perceptibles aujourd’hui. La forte présence de pierres calcaires dans les constructions établit un lien direct entre le territoire et le Salève. ème
En comparaison, la ville française du Pas de l’Échelle, limitrophe à Veyrier ne possède pas une telle identité matérielle alors qu’elle s’est développée avec l’exploitation de la carrière. La construction de l’autoroute Blanche a engendré d’importantes modifications topographiques et la mise en place d’infrastructures viaires (ponts, passages sous-voie, murs de soutènements, talus, caniveaux et fossés) a fortement dénaturé le pied de versant et ses transitions végétales. C’est aujourd’hui une césure dans le paysage.
16
La finalité de cette première phase a donné lieu à quatre balades qui ont pour principale vocation de : •
Créer des liaisons de mobilité douce entre les centres urbanisés et le Salève
•
Favoriser la perméabilité entre les entités en requalifiant des espaces de transition
•
Proposer un parcours complémentaire dans un axe transversal à la pénétrante de verdure (nord-est / sud-ouest)
C B
D
A
C' B'
A'
D'
Nature agricole A-A'
De la Praille au Salève
B-B'
Du Vieux Carouge à Bossey
C-C'
De Carouge au Salève
D-D'
De Chêne-Bourg à Bossey
Nature horticole Boisement Ripisylve Alignement d'arbres Cours d'eau
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Le Salève, l’aboutissement de la pénétrante de verdure de Pinchat Comparé par certains comme un grand cétacé, la montagne est constituée de deux parties : le Petit et Grand Salève. Les Treize arbres 1171 m
Le Petit Salève 899 m Monnetier
Tiré de PIACHAUD, René-Louis, Le Salève
Le Pas de L'Echelle
Téléphérique du Salève 1098 m
18
Le Grand Salève 1379 m Les Pitons Veyrassats et le Pas de la Coterie Petite Gorge
Grande Gorge 1234 m
Le Palavet
La Mule Croisette
Le Coins
Tour de télécommunication 1243 m
Aboutissement de la pénétrante de verdure, le téléphérique du Salève permet une liaison extrêmement rapide entre la plaine et la montagne. C’est la porte d’entrée vers un vaste espace naturel de loisir pour les citadins. Perceptible des quatre coins du Grand Genève, cette montagne est un point de repère dans le paysage.
19
20
2
Le Salève Paysage emblématique de la région, repère et observatoire, la montagne possède une riche histoire liée aux arts, sciences, loisirs et tourisme.
Topographie autour du bassin genevois
21
Repère et observatoire emblématique du Grand Genève
« En remontant le Grand Salève, la vue du côté du lac ne devient pas à mon grès plus belle que de Monnetier ; les objets s’éloignent et se rapetissent trop, la plaine se change en une carte de géographie… C’est alors la découverte de l’espace géométrique. » Saussure
Repère depuis la plaine et observatoire à son sommet, le Mont Salève (1379 m) est la montagne emblématique de Genève bien qu’elle se situe en territoire français. Elle est à Genève ce que sont les sommets du Gurten à Berne, le San Salvatore à Lugano ou le Uetliberg à Zürich, des monts qui façonnent l’identité des villes et des lieux appréciés des citadins en recherche d’étendues naturelles.
Une montagne dissymétrique La naissance du Salève remontent à 150 à 115 millions d’années. Le versant nord est marqué d’impressionnantes parois rocheuses avec des phénomènes karstiques (failles et grottes avec une présence souterraine d’eau). Des accidents de reliefs et décrochements composent ce paysage singulier. Le versant sud est lui tout en rondeur et plus richement végétalisé. C’est une montagne calcaire mais composée
22
également de dépôts glaciaires au sommet (roches erratiques de granit). Près de l'Arve, on trouve des roches alluvionnaires.
Conditions naturelles Le Salève est une montagne sèche. A titre de comparaison, les précipitations sont d'un quart inférieurs à celles des montagnes voisines à altitudes égales car le Jura fait barrière aux précipitations occidentales. Son sommet est rarement blanc, les versants sud et le plateau sommital étant bien exposés. Il n’est pas rare de voir apparaître des phénomènes de brouillard en hiver privant son pied de soleil avec des températures inférieures en plaine par en rapport au sommet. Le pied de versant nord est plus hygrophile et plus ombragé.
Réinterprété d'un schéma tiré de Directive de protection et de mise en valeur des paysages du Salève, rapport de présentation
Agglomération urbanisée Montagne Chaîne montagneuse Route
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« Le Salève est synonyme d’évasion réelle ou rêvée. Il est le baromètre par les nuances de ces teintes et la netteté ou le fou de ses formes. Il est enfin l’amical adversaire qu’on est fier de vaincre et vers lequel on lève les yeux. » CHARPIN L., Le grand livre du Salève Coupe réinterprétée d'après Entre terres et ciel: le site du téléphérique du Salève : concours d'idées pour étudiants européens
433 m
Forêt de pied de versant Piémont nord
24
Pied de versant
1098 m
Forêt de crête (hêtraie), bouquets de touffes et espaces ouverts de praires (mi-sèche sur le site)
CH
Falaise rocheuse et grottes F
Réinterprété d'un schéma tiré de BÉGUIN D., MEGGER R., Le petit livre du Salève
Exploitation de la carrière renaturée à long terme
Versant
Plateau sommital sud
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Un paysage singulier qui a marqué l’Histoire de l'art
La peinture et le paysage
Les artistes
Le Salève a marqué l’histoire de la peinture puisqu’il a donné lieu aux premières représentations réalistes d’une portion de territoire avec le retable La pêche miraculeuse. En effet, jusqu’à la Renaissance, la peinture de paysage était exclusivement symbolique. Konrad Witz peint les Voirons, le Salève, le Môle et au loin les Alpes. Cette célèbre peinture a très certainement participé à l’ancrage de l’intérêt des Genevois pour cette montagne.
L’écrivain Jean-Jacques Rousseau évoque par exemple son séjour à Bossey entre 1722 et 1724 dans les Confessions.
Si certains artistes l’ont peinte à l’image du suisse Ferdinand Hodler, d’autres personnaltiés y ont séjourné et y ont trouvé une source d’inspiration.
26
Le poète Alphonse de Lamartine ou encore l’écrivaine anglaise Mary Shelley qui a rédigé le fameux roman Frankenstein séjournent dans la région en 1816. Sans oublier, le musicien Richard Wagner (1813-1883) qui a résidé à Mornex ou encore Giuseppe Verdi (1813-1901) qui se marie en 1859 à Collonges.
1
2
1.
WITZ Konrad (1400-1445),La Pêche miraculeuse, 1444, détrempe sur bois, 132 x 154 cm, Genève, Musée d’art et d’histoire
2.
HODLER Ferdinand (1853-1918), Le lac Léman avec cygnes, 1915, huiles sur toiles, 60 x 123.5 cm, Genève, Musée d’art et d’histoire
3.
KLAT (Jérôme MASSARD, Florian SAINI, Konstantin SGOURIDIS), statue de bronze, 240 cm, Genève, Plaine de Plainpalais
3
27
Un lieu d'explorations scientifiques et un espace de loisir pour les citadins
Les sciences naturelles Le Salève a été dès le 17 siècle un laboratoire scientifique. L’ anglais John Ray y réalise dès 1673 un premier inventaire de la flore. ème
Le professeur suisse de philosophie et d’histoire naturelle Horace-Bénédict Saussure s’est intéressé à la classification des plantes rares du Salève dans les quatre volumes de Voyages dans les Alpes. Le botaniste Fauconnet a répertorié dans ses Herborisations à Salève la flore du Salève comme bien d’autres botanistes amateurs.
Démocratisation de l’intérêt pour la montagne et le loisir L’intérêt pour la montagne s’est manifesté au 18ème siècle avec les progrès scientifiques. Les récits de paysages du Léman avec en toile de fond les montagnes dans le roman de Jean-Jacques Rousseau La Nouvelle Héloïse ont participé à la naissance du tourisme. En effet, après avoir lu ces écrits, les Anglais se sont adonnés au Grand Tour, une excursion dans les Alpes suisses. Au 19ème siècle, la Révolution Industrielle a modifié notre rapport à l’environnement et c’est à partir de ce moment que s’est développé la société de loisir. L’accès aux monts s’est peu à peu démocratisé notamment avec l’apparition en 1892 du premier chemin de fer de montagne exclusivement électrique reliant Veyrier à Treize Arbres en passant par Monnetier, un espace de villégiature de la bourgeoisie genevoise. En 1932, cette liaison est remplacée par un téléphérique, une autre prouesse technique qui relie physiquement, et sans structures porteuses intermédiaires, la plaine et la montagne. L’activité d’escalade varappe vient de la toponyme du lieu-dit en dessus d’Archamps.
28
1
2
1. 2. 3.
Carte postale de 1970, vue sur la plaine genveoise depuis la benne du téléphérique Le Salève, un haut lieu de parapente et delta plan FAUCONNET C., Herborisations à Salève, 1867
3
29
30
3
Le téléphérique du Salève Le téléphérique du Salève est une liaison rapide entre la plaine et la montagne aussi bien pour les touristes que pour les citadins. Cette section présente les différents enjeux paysagers qui y sont liés pour aboutir aux intentions de projet.
Extrait de l'affiche de Henry Rob, 1932 environ
31
Situation
France, communes d’Etrembières, Monnetier-Mornex
Propriétaire
Groupement Local de Coopération Transfrontalière
Exploitant
RATP, DEV, TPG, COMAG Société dépendant du groupe Edmont et Benjamin Rotschild, société française du Téléphérique du Salève Filiale de la société suisse avec pour principal actionnaire le canton de Genève
Fréquentation 1.
Première bâtiment avec les escaliers d'embarquement
2.
Gare actuelle, 2018
32
250'000 personnes en 2015
Capacité
60 personnes par bennes, soit 870 personnes /heure
Vitesse
9,9 m/s soit 3 minutes
Altitudes aval
432 m
Altitudes amont
1092 m
Pente moyenne
68%
Construction
André Rebuffel, ingénieur Maurice Braillard, architecte Auguste Fournier, promoteur Usines Beyer frères 1.
Restaurant et gare, 1950
2.
Gare actuelle avec le restaurant, 2018
50
200 m
33
D
A
1
C
5
B 2
4
3
7
34
6
433 m
40'000 m2 avec les parkings
1.
Gare de départ
2.
Parking du téléphérique
3.
Aire d'autoroute
4.
WC public
5.
Ancien parking du téléphérique non exploité
6.
Autoroute A40
7.
Carrière
A. Gare et parking du téléphérique
B. Parking de l’autoroute
C. Au deuxième plan,butte existante
D. Entrée piétonne au nord
50
200 m
35
Une porte d'entrée vers la montagne
Un important réseau de transports publics relie Genève à Veyrier. Toutefois, les connexions depuis la douane jusqu’au Pas de l’Échelle peuvent être améliorées. Un projet de remise en fonction de la ligne St-Julien - Annemasse permettrait de créer un véritable pôle de mobilité avec une halte en synergie avec la gare
Axes de transport public
du téléphérique et renforçant la notion de centralité urbaine. L’ air d’autoroute reliant Mâcon à Chamonix draine un important public pour le téléphérique. Une connexion dans le sens inverse permettrait d’augmenter la fréquentation touristique.
Axes de transport individuel
Bus
Autoroute A40
TPG 8, arrêt Veyrier-Douane,
Autoroute Blanche, direction Chamonix et Mâcon
TPG 44, arrêt Croix-de-Rozon
Route national D1206
TAC 5, arrêt Étrembière Mairie
Route de montagne D41A
TAC 5, arrêt Veyrier Douane Tram Train
36
-> Des liaisons de mobilité à renforcer et des infrastructures d'accueil à améliorer
Repères Frontière
Projet St-Julien-Annemasse
Cours d’eau
Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse
Salève
Indications temporelles en voiture Genève Annemasse 20 min
Carouge
12 min 10 min
Pas de l'Échelle 24 min
Cruseilles
0.5
2 km
37
Un paysage de pied de versant chamboulé par les infrastructures anthropiques
->Un retour de cette topographie par l'évocation et l'expérience spatiale de l'ascension
Le paysage du pied de versant a passablement évolué depuis le début du 20ème siècle. L’exploitation de la carrière puis l’autoroute ont modifié la topographie et la végétation. Le bâtiment originel de la gare inférieure offrait une véritable expérience spatiale qui a disparu lors des travaux de remise aux normes.
«La dimension temporelle de l’architecture à travers le parcours (plus communément appelé la promenade architecturale) est présente dans le projet. S’agissant d’un téléphérique, ce thème semble incontournable, cependant le voyage ne se limite pas seulement à un voyage dans les airs. Au Salève, il s’initie déjà au niveau des gares par le biais de séquences laminaires qui préfabriquaient l’expérience du décollement et accompagnent le promeneur de l’extérieur du bâtiment jusqu’à l’entrée des cabines.» MARTI P., Le Téléphérique du Salève (1931–1932): la ville dans la montagne, la montagne sur la ville
38
1936
1972
2016
Pied de versant sur un butte végétalisée
Topographie et végétation modifiées par l’exploitation de la carrière
Un nouveau paysage dessiné par l’autoroute, une césure dans le pied du versant
Les parcelles au nord-ouest sont agricoles
Boisement Carrière Topographie Axes de communication Axe ferroviaire Axe autoroutier
Topographie de pied de versant Embarquement
39
Un lieu identitaire pour le Pas de l'Échelle
-> L'opportunité d'offrir un espace public pour les habitants, touristes, usagers de l'autoroute et pendulaires
Le Pas de l’Échelle offre peu d’espaces publics. La gare inférieure du téléphérique semble être un repère emblématique de l'agglomération qui s’est développée autour de l’exploitation de la carrière. Au sud, les affectations sont industrielles et résidentielles au nord.
Étrembière, Pas de l’Échelle, France 5.5 km2 2500 habitants Veyrier, Suisse 6.5 km2 12’000 habitants
40
Suisse
France
Parcs publics, cimetières Bâtiments de fonction publique Commerces, restaurants Arrêts de transport public
Pied de versant exploité par la carrière Tracé ferroviaire perceptible dans la partie supérieure
41
A
4 1 B
42
2
D 3
6
5
C
1097 m 12'000 m2
1.
Gare d'arrivée, bâtiment de Maurice Braillard
2.
Restaurant
3.
Buvette et espace de jeux
4.
Belvédère
5.
Sentier botanique
6.
Parking
A. Gare de Maurice Braillard Au deuxième plan, restaurant actuel
D. Belvédère avec alignement de tilleuls
C. Route de montagne et parking 50
B. Pied de la gare et vue plongeante sur la plaine
200 m
43
Un repère et un point de départ dans les réseaux de tourisme et loisir
Le Salève est un vaste espace de loisir pour les citadins et un pôle touristique. Une importante offre d’activités est présente sur le mont (itinéraires pédestres et VTT, parapente, activités hivernales, golf, spéléologie , escalade). Pôles touristiques Téléphérique (1098 m) Monastère et Centre bouddhiste (1218 m) L’Observatoire (1224 m) Les Crêts (1213 m) La Croisette (1166 m) Maison du Salève (800 m) Activités de loisir et tourisme
Cette popularité engendre des enjeux d’accueil et de gestion face à la pression du public dans un milieu naturel. Le projet établit une hiérarchie d'intervention et travaille les entrées, celle du téléphérique ainsi que l'accroche avec la route de montagne. Escalade sur la face nord Les Morgans, La Grande Arête, Les Etournelles, Les Petites Varappes, La Lamain, Les Trainées blanches, La Cathédrale, Le Canapé Parapente, deltaplane Téléphérique L’Observatoire Les Crêts
vent NE/N vent N/NO vent O/SO
Itinéraires pédestres
Activités hivernales, ski et luge
Sentier géologique Sentier botanique Boucle téléphérique Boucle par le Pas de l’Échelle Sentier de la Grande Gorge Orjbet
La Croisette
Itinéraires VTT Boucle des Crêts Descente du chemin de fer Grande boucle
44
-> Des accès à hiérarchiser et scénographier
Golf Maison du Salève Itinéraires équestres Restaurants
0.5
2 km
45
Une gare aux qualités architecturales voilées par les constructions annexes
Le bâtiment présente des qualités architecturales et paysagères puisqu'il suggère à la fois stabilité dans la pente et légerté par sa forme allongée et ses deux étages. Les plans initiaux de l'architecte genevois Maurice Braillard prévoyaient un restaurant à l'étage supérieur mais ce projet n'a jamais vu le jour. Des nombreuses constructions se sont succédées en annexe faisant de l'ombre à la gare. Aujourd'hui, le point de vue perceptible depuis le restaurant est sensiblement identique à celui du belvédère.
-> Les affectations des bâtiments revues pour offrir des vues complémentaires
En retrouvant les affectations initiales proposées par Braillard et en prolongeant le bâtiment au sud comme suggéré par plusieurs architectes, le visiteur peut jouir d'une vue ouverte sur tout le bassin genevois. La transformation du toit en terrasse permet une vue panoramique avec en prime, les Alpes et le Mont-Blanc.
Vues projetées 1. Vue panoramique Jura, Léman, Voiron, Alpes, Mont-Blanc 2. Vue cadrée Genève, Léman 3. Vue sur le Léman Jura, Bassin lémanique, Alpes 4. Vue depuis la route Bâtiment du téléphérique
46
2
3
1
1.
1931, dessin de Maurice Braillard avec en arrière plan l'hôtel jamais réalisé
2.
Dans les années 1940, premier lieu de restauration
3.
Dans les années 1950, deuxième construction
4.
Actuel restaurant
4
47
Un plateau sommital façonné d’espaces ouverts qui se sont reboisés
Le plateau sommital est caractérisé par la présence d'espaces ouverts. Au fil du temps, ces prairies et pâturages se sont reboisés. Un des enjeux est donc de maintenir ces surfaces enherbées. Comme vu précédemment les infrastructures de la gare d’arrivée se sont accumulées sans réelle cohérence. La mise aux normes sécuritaires a rajouté des éléments techniques jusque-là intégrés au bâtiment.
48
-> Un jardin d'herbes accessible au pied du bâtiment
Le dessin initial de Maurice Braillard est un geste fort: un bâtiment technique installé dans un milieu naturel à la topographie difficile. Aujourd'hui celuici se retrouve dans l'ombre. La relation au paysage et au bâtiment est principalement orientée à l'est. Malgré ses qualités architecturales, aucun accès n'est prévu à son pied.
1932
2016
Beaucoup d'espaces ouverts
Les boisements ont gagnĂŠ du terrain
Pied du bâtiment
49
4
Intentions et programme Le projet propose deux jardins en écho nommés Jardins tremplins qui proposent deux postures vis-à-vis de la montagne. Face au Salève, le visiteur lève la tête pour contempler le versant et à son sommet, il regarde le paysage au loin.
JAKOB BIEDERMANN Johann, Mont-Blanc, Salève, Genève et Léman, aquarelle, 1800 environ, Archive de Genève
51
Un jardin tremplin face au Salève
Autoroute
1
2
La place de mobilité
Le parvis de la gare
1
52
Restauration
Accueil touristique
Bus
Train
Contempler la montagne depuis son pied et entamer l’ascension dans le jardin
2
3 Le jardin tremplin Face au Salève
3
Un jardin tremplin sur le Salève
Rampe d’accès Embarquement
Restauration
Se promener dans le jardin pour observer de près la flore et au loin l’immensité du paysage
1 Le jardin tremplin Sur le Salève
3 Belvédère historique
2 Terrasses
1
Accès piéton Bus Train Autoroute Halte de mobilité
53
54
5
Le projet Ce chapitre présente brièvement l'évolution des intentions jusqu'au projet final.
HODLER Ferdinand, Route d'Evordes, 1800 environ, huile sur toile, 62.5 x 44.5, Winterthour
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433 m De l'intention au projet
A
B
Retrouver une expérience spatiale avant l'embarquement en scénographiant les entrées
Établir un nouveau lien avec le pied versant ... De la traversée d’autoroute à une impulsion de l'ascension
La première intuition de projet a été nourrie par les clichés de la gare d'origine qui offraient une expérience spatiale. Le projet a donc été entamé avec l'envie de retrouver une scénographie digne d'un lieu si singulier.
Sur l'appui de cartes et orthophotos historiques relatant l'évolution de la topographie du pied de versant, un premier schéma d'intention et de programme prévoyait à long terme un projet d'une traversée plantée de l'autoroute. L'actuelle carrière devenait un second parking autoroutier en direction de Chamonix. Très vite, cette solution a semblé hors d'échelle. Si la volonté de retrouver le lien avec le pied de versant semblait une bonne piste, cette proposition s'est révélée gratuite et difficile à mettre en place pour des bénéfices sans doute très minimes. En effet, des études ont montré qu'une telle infrastructure aurait un intérêt en terme de continuité écologique plus à l'ouest aux environs de Bossey. C'est donc avec l'objectif d'économie de moyen et d'évocation que le travail est poursuivi.
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B
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C
C
D
Optimiser et repenser les espaces
Un site partagé en deux pôles ... trouver deux postures cohérentes et un langage qui dialogue entre la plaine et la montagne
Quelques comparaisons en termes d'échelles ont mis en évidence le potentiel inexploité des surfaces: Il a été conclu que: •
L'aire actuelle d'autoroute peut être densifiée
•
Le parking à l'est inexploité présente un bon potentiel
•
L'actuel passage sous voie, rue de la Balme, qui mène à la carrière peut être réaffecté comme liaison
•
Le pont utilisé par les poids lourds de la carrière peut devenir le point de départ pédestre pour rejoindre Monnetier (actuellement, la traversée se fait à 500 mètres plus à l'est)
Dès lors, il a semblé évident que des synergies devaient avoir lieu entre le pôle autoroutier et la gare du téléphérique. Cela se traduit par des affectations communes dans la nouvelle gare et la mise en place d'un jardin.
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Très vite, la notion de jardin est apparue. Créer un jardin (qui se nommera plus tard Tremplin) c’était offrir une expérience sensorielle autour du végétal; un lieu calme, de promenade et un tableau qui se contemple du sol et depuis les airs. Un espace où cohabitent touristes, usagers de l’autoroute, villageois du Pas de l’Échelle et futurs pendulaires. Une première esquisse propose une posture claire: face et au pied du Salève, on contemple le montagne en levant la tête. Le jardin prend place dans la continuité du téléphérique. Son dessin est influencée par les lignes tendues des câbles. Quatre buttes se succèdent pour créer un jeu entre points hauts et points bas. Les creux des vallons sont plantés et des assises permettent de contempler le versant. En somme, une nouvelle scénographie pour entamer l'ascension.
Salève
D
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E1
E Face à l'autoroute, donner plus d'épaisseur au jardin Bien que le vocabulaire en dialogue installé entre la plaine et la montagne est salué, cette première esquisse s'est révèlée néanmoins timide face aux infrastructures linéaires de l'autoroute.
larges espaces sont plantés avec une couverture végétale élancée, plus dense, près du téléphérique et qui s'atténue à l’extrémité. Les poids lourds sont placés à l'ouest pour atténuer les nuisances sonores.
Un travail en maquette permet de raccrocher cette nouvelle topographie avec la butte actuelle. Il permet également de mieux gérer la transition entre l'aire d'autoroute à l'ouest et cette colline. (E3)
De l'autre côté, le parking du téléphérique est un espace planté avec une couverture végétale dense et diffuse. Cette végétation indigène se veut le prolongement du boisement. Des noues plantées de touffes sont installées en suivant le topographie naturelle et les arbres sont installés dans de grandes fosses. (G4)
Des grands principes d'organisation pour les parkings contribuent à créer l'ambiance du jardin. Transformée en parking relais P+R et accueillant les automobilistes en direction de Chamonix, l'aire autoroutière est envisagée à une échelle plus conséquente. Elle est structurée par des axes parallèles à l'autoroute. Les voitures prennent place de part et d'autres à deux grandes noues longées par des liaisons piétonnes qui rejoignent le jardin. Ces
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E2
E3
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F
F Offrir une place de mobilité en synergie avec une nouvelle gare de téléphérique L’aménagement d’une place intermodale offre une centralité au Pas de l’Échelle. Cette démarche s’inscrit dans une vision à long terme avec la possibilité de créer une halte ferroviaire en synergie avec la gare du téléphérique. Le parcours du bus est prolongé (actuellement, le terminus est à Veyrier) et s’arrête devant la gare. Le projet renforce également les synergies avec l’autoroute par des affectations communes dans le nouveau bâtiment organisé en deux niveaux. Le rezde-chaussé est dédié à l'accueil touristique ainsi qu'à un restaurant et l'étage est dédié à l'embarquement et la machinerie du téléphérique (cf. annexes). La place intermodale est structurée en trois terrasses avec une rampe d’accès sur le côté; une manière d’initier l’ascension.
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G1
G Affiner le Jardin tremplin ... Un jardin de sol et un jardin d'arbres Au vu de l'histoire botanique du site, planter et semer des sujets indigènes semblait une solution qui faisait sens. La lecture de Herborisations à Salève de Charles Fauconnet et un relevé in situ ont constitué une sélection de végétaux. L'envie d'étoffer le boisement de la butte avec une strate plus basse a été une première piste (G2) qui a été concrétisée par le façonnage en maquette de cette nouvelle colline. Influencé par les lignes tendues du téléphérique, le dessin du jardin de sol marque son empreinte dans la topographie en talus réguliers et très travaillés. La topographie extérieure est plus souple. (E3) Une première variante prévoyait des vallons entièrement végétalisés, puis, ils ont été réduits en une succession de plates bandes qui apportent une structure au projet. (G4)
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Ces dernières s’inspirent des strates du Salève. Les différentes buttes sont franchissables grâce à des escaliers en béton. Le reste est enherbé avec une sélection d'herbacées rendant les talus accessibles. Dans les vallons, des assises permettent de contempler le versant de la montagne. Un observatoire prend place à l’extrémité et donne une vue sur l’autoroute. Ce secteur est entretenu plus intensivement que l’espace alentour appelé Jardin d’arbres. Une succession de touffes installées en coulisses de part et d'autre permet une transition graphique avec le boisement. Ces sujets sont sélectionnés pour leur floraisons et fruits décoratifs. (G3) Plus loin, des groupes de persistants permettent de cadrer la vue en hiver. Le reste est planté en groupes de baliveaux et selon les conditions d'humidité créés par la butte (vallons humides et crêtes sèches).
G2
G3
G4
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Place de mobilité A
Aire d’autoroute et P+R
Parvis de la gare
B
A’ Jardin tremplin face au Salève
Plan masse réduit
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Parking du téléphérique
B’
Monnetier par le sentier du Pas de l’Échelle
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La place intermodale en trois terrasses Coupe AA' partie 1
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Les buttes du Jardin tremplin face au Salève Coupe AA' partie 2
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Immersion printannière dans un vallon du jardin
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Aire d'autoroute
Parkings et jardin Coupe BB'
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Jardin tremplin
Parking du téléphérique
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Le jardin de sol et le jardin d'arbres en automne
1098 m De l'intention au projet
A Un jardin au pied de bâtiment Il a été décidé assez rapidement de revenir aux affectations initiales du bâtiment de Maurice Braillard. Les quelques projets d'extension au sud, comme par exemple celui Devanthéry et Lamunière ou récemment, la propositon des architectes parisiens DDA, semblaient une piste cohérente d'un point de vue paysager. Il permettait de dégager le pied du bâtiment et de proposer une vue sur le bassin genevois depuis la restaurant. L'accessibilité du toit en terrasse permettait même une vue. Cette solution séduisante laissait place à un traitement du pied de bâti. Face à l'évolution historique et au reboisement du plateau sommital, l'envie d'ouvrir les espaces a été une première réponse littérale. La déclinaison de différentes qualités et situations de prairies misèches semblait une piste intéressante. En effet, il s'agissait de trouver une réponse adéquate à ce site de montagne à la topographie parfois bien
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prononcée et à l'entretien limité. Ces différents scénarios ont été inventorié dans une sorte de boîte à outils et petit à petit, a émergé le terme de Jardin d'herbes. (A1) La volonté de proposer des essences indigènes et locales était le meilleur moyen de parler du paysage du Salève. La destruction des bâtiments engendre un façonnage de la topographie ce qui permettait la création de quelques buttes et l'installation de plateforme d'assises en réponse à la proposition du jardin en plaine. (A2)
A1
Plaine
A2
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B
B
C
Conserver le belvédère et travailler les transitions
La première esquisse d'une accroche depuis la route
Si la simplification des éléments bâtis permettait une mise en valeur d'une certaine architecture, il aurait été réducteur de ne pas tenir compte d'éléments, qui sont, d'un point de vue paysager, de qualité. Le belvédère et son alignement de tilleuls sont les témoins du tourisme du début du 20ème siècle. Cette généreuse plateforme de niveau permet d'accueillir de nombreux visiteurs et a donc une réelle valeur d'usage.
La route de montagne présente des qualités paysagères indéniables car elle a su garder son caractère authentique. Néanmoins, la transition actuelle est très brute. Une première formalisation signale ce point d'intérêt avec un changement de revêtement et un élargissement de la chaussée pour permettre un passage sécurisé au piéton. Ce cheminement se raccroche à la liaison en béton depuis la gare. Les parkings sont déplacés en aval permettant de mettre en scène l'épingle dans un espace dégagé .
La transition de la gare au belvédère est très vite apparue comme un élément clé du projet. Il s’agissait de trouver un vocabulaire plus simple que la succession de rampes et escaliers actuelle. Cet élément, nommé dans un premier temps plateforme de distribution, permettait une liaison rationnelle entre ces deux pôles avec une pente régulière accessible à tous. Deux entrées semblaient faire l'objet d'un traitement particulier. Comme cité précédemment, le pied de la gare mais également la transition depuis la route de montagne. Ces premières intentions ont pris la forme d'une requalification végétale.
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Cette solution ne s'est pas révélée entièrement satisfaisante. En effet, après un atelier sur place, il a été conclu que : •
Le déplacement du parking en aval engendre de gros abattages et n'est pas compatible pour les personnes à mobilité réduite
•
La transition entre la route et le belvédère n'est pas fluide, elle nécessite une gestion des niveaux plus fine
•
La position de la plateforme de distribution se révèle plus judicieuse au nord.
C
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E2
D
E
Proposer un dessin en adéquation avec le tourisme actuel
Un geste fort en trois temps Le parking déplacé pour un accès simplifié et la buvette intégrée
La posture du touriste au milieu du 20ème siècle n'était vraisemblablement pas la même que celle adoptée aujourd'hui. Le belvédère est le témoignage de cette attitude quelque peu passive qui le conditionnait à être assis sur un banc à l'ombre des arbres. Aujourd'hui, sa position se révèle beaucoup plus active. Il ressent la besoin d'investir ce paysage. Il sort volontiers des chemins balisés. C'est dans cette optique qu'est poursuivi le projet. De plus, la prise en compte du mur de soutènement de la route (perceptible depuis le belvédère)semble importante car cette construction parle du paysage du Salève et son histoire.
Le dessin, envisagé comme une porte d'entrée dans le paysage du Salève, se concrétise dans un premier temps de manière très littérale par une sorte de cône. (E1+E2) Cette solution engendre la suppression de deux sujets dans l'alignement pour dégager la vue mais permet de lier le belvédère et la route. L'espace s'organise en trois niveaux gérés par des murs dans un langage plus contemporain. La buvette prend place à l'étage intermédiaire. L'intégration d'un élément bâti dans la topographie est une piste intéressante d'un point de vue paysager. Au sud, le parking est déplacé de l'autre côté de l'épingle pour offrir un accès sur un même niveau. Ce cheminement est scénographié par la végétation. Cette esquisse dégage la vue en arrivant de Monnetier.
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E1
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F Régler les proportions Différentes variantes se sont succédées, en voici un bref historique: Un système de rampes (F1) La transition entre les niveaux est gérée par deux rampes contenues par des murs. La transition entre le mur de soutènement de la route et le belvédère est gérée avec un talus planté. Cette option a le mérite de scénographier la découverte des vues (elles sont oubliées le temps de la descente) mais se révèle trop construite et hors d'échelle.
Le bon compromis(F3) La variante retenue permet une meilleure imbrication des éléments avec: •
Une succession entre cheminements et escaliers depuis le parking jusqu'au belvédère
•
Trois terrasses de tailles variables et trois attitudes:
Un système d'escaliers (F2) Les murs sont filants dans la topographie et les escaliers sont installés dans la pente. Cette solution lie les éléments, néanmoins les talus se révèlent trop compliqués à mettre en place. Les terrasses sont surdimensionnées. De plus, cette solution ne permet aucune liaison pour les personnes à mobilité réduite.
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•
•
La terrasse de la route qui permet la découverte de la vue (position active, on se tient debout)
•
La terrasse de la buvette qui donne un espace de repos (position passive, on est assis)
•
La terrasse de la rampe qui laisse une liberté de direction et qui permet de rentrer dans le paysage
Une rampe dans le talus et une autre qui desert la buvette
F1
F3
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G1
G Simplifier le jardin Les formes très souples des premières formalisations en maquette s’inspirent de la mer de brouillard présente en hiver au sommet. Différentes strates ligneuses séparent les espaces, elles sont plus concentrées près du bâtiment et s’atténuent dans les extrémités. Ce dessin semble toutefois trop fin et donc difficile à mettre en place. (G1) Une variante structure le jardin en 5 niveaux. Dans un souci d’économie de moyen, les cheminements longent les courbes. Quelques plateformes d’assises y sont installées légèrement en porte-à-faux. Un cube en béton avec un pan incliné permet un panel de configurations sptatiales. Différentes qualités de prairies mi-sèches sont proposées avec des proportions changeantes entre graminées et fleurs. Cette intention végétale semble cependant quelque peu illusoire car le brassage des espèces va prendre le dessus. De plus, cette multitude de qualités de prairies et donc de traitement de fauches demande un entretien conséquent et laborieux. Il s’agit donc de simplifier au maximum ce jardin d’herbes.
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G2
Dans un souci de rationalité, le dessin se veut plus incisif. (G2 + G3) En complément des cheminements, les différentes surfaces de fauches sont réparties avec un marquage au sol sous formes de tranchées constituées de pierre du Salève. Ces tracés sont indépendants de la topographie. Cette formalisation qui rappelle les strates du Salève et le jardin du bas permet finalement d’unifier le langage entre la plaine et la montagne. Les strates buissonnantes sont plus généreuses et la palette végétale élargie avec des arbustes sélectionnés pour leurs bois et fruits décoratifs en hiver. La gestion des fauches est simplifiée sans pour autant perdre les qualités spatiales, écologiques et esthétiques souhaitées.
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G3
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A’ Jardin tremplin sur le Salève
A
Terrasse panoramique
Plan masse réduit
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Terrasses
B’
Belvédère
B
Buvette
Parking
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Le jardin tremplin sur le Salève Coupe AA'
Assises et chemins du jardin
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Un jeu de hauteurs de prairie mi-sèche
Dominance des ourlets non-fauchés et de la strate buissonnante
Paysage et gestion des fauches au fil des saisons
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Dominance des ourlets non-fauchés et de l’ourlet ligneux
Couleurs flamboyantes de l’ourlet ligneux
Bois (Cornus) et fruits (Rosa) décoratifs de l’ourlet ligneux
Tapis de bulbes printaniers dans les dépressions près des chemins
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Ambiance hivernale
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Coupe BB'
Terrasse de la route Route de montagne: dĂŠcouverte de la vue en trois temps
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Terrasse de la buvette
Terrasse de la rampe
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Jardin tremplin au pied de la gare avec un jeu de hauteurs des strates
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Conclusion
Créer deux jardins tremplins permet de résoudre des enjeux complexes entre la plaine et la montagne. Cette réponse offre une vision globale grâce à un langage qui fait écho entre deux milieux et deux attitudes très différentes. Pour la suite du projet, la question végétale mériterait d'être développée. En effet, si la stratégie de mise en place des prairies mi-sèches via la création de réseaux de semis est une bonne amorce pour répondre aux questions de faisabilité, ces aspects doivent néanmoins être approfondis et détaillés par des palettes végétales étoffées. Bien que l'installation de certains sujets (herbacées notamment) peut sembler parfois difficile, cette démarche parait néanmoins vectrice de sens. En effet, choisir de semer et planter des essences indigènes permet de reconstituer des paysages locaux dans un lieu marqué par l'histoire botanique. La question de gestion et notamment celle des fauches, doit elle aussi, être adaptée aux conditions du site et aux différentes expérimentations. En somme, la collaboration avec divers corps de métier permettrait au projet d'évoluer de manière concrète. Écologues, botanistes peuvent apporter des réponses environnementales précises, un partenariat avec des architectes permettrait de concevoir un projet dans une vision d'ensemble tout comme la collaboration avec des ingénieurs trafics résoudrait des points de mobilité.
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Bibliographie
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Botanique et milieux naturels
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DELARZE, Raymont, 2016, Guide des milieux naturels de Suisse : écologie, menaces, espèces caractéristiques
https://fr.wikipedia.org/wiki/Konrad_Witz https://www.rando-saleve.net/album_saleve/zhodler2.htmlhttp://www.signegeneve.ch/geneve/frankenstein.html
EGGENBERG S., DALANG T., DIPNER M., MAYER C., Cahier de l’envrionnement n°325, nature et paysage, Cartographie et évalutation des praires et pâturages secs d’imporance nationale, rapport technique, 2001, OFEFP, Berne
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FAUCONNET, Charles, 1867. Herborisations à Salève. Impr. Carey frères. Google-Books-ID: charte de développement durable du Salève, 2007. Syndicat mixte du Salève.
http://www.haute-savoie-tourisme.org/loisirs/activites-sportives/parapente/469417-ecole-de-parapente-du-saleve https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/ suisse/ge-geneve/geneve-depuis-le-telepherique-du-salevescan-recto-verso-ma0083-586907797.html
Conception technique
pages 31,32, 33, 39, 41, 47
ZIMMERMANN, Astrid, 2015. Constructing landscape: materials, techniques, structural components. 3rd, revised and expanded edition. Basel : Birkhäuser Verlag. ISBN 978-3-03560462-7.
Archives de la Fondation Braillard, Genève Certains schémas ont été réinterprétés d'après une source citée.
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Annexes
WITZ Konrad (1400-1445), La Pêche miraculeuse, 1444, détrempe sur bois, 132 x 154 cm, Genève, Musée d’art et d’histoire
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Principes d'affectations des bâtiments
Embarquement
Toiture végétalisée Machinerie
Restauration
Accueil touristique Salle d’attente
Balcon panoramique Restaurant panoramique
Embarquement
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Clap de fin, trois années dans le rétroviseur
Quelle belle aventure, riche et intense en apprentissages, découvertes et rencontres. Je me souviens de la semaine d’intégration comme si c’était hier. En deux jours, cette étrange sensation de se connaître depuis si longtemps, des affinités vite dévoilées. De beaux moments sur les bancs de l'école et aux Grottes, en week-end découverte, au ski ou en voyage d’études... Alors merci les copains! Merci aussi à mes proches, ma famille et ma copine qui m’ont supporté à mes heures d’effervescence créative qui ont parfois fait de moi ce drôle oiseau de nuit. Merci pour votre soutien, vos conseils et vos rappels à l’ordre si bénéfiques !
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Merci à mes enseignants d’atelier qui ont su me donner l’impulsion pour développer et concrétiser ce projet ainsi qu' à l’ensemble du corps enseignant et des assistants qui rendent cette filière si vivante et dynamique. Enfin, une pensée pour Laurent Salin, parti trop tôt et dont l’enseignement m’a particulièrement marqué. Merci pour votre passion, humilité, et promis, comme vous aviez conclu avant de nous quitter, je ne perdrai jamais de vue le plaisir d’exercer ce si beau métier!
architecture du paysage 2018