L'architecte jardinier by Floriane De Roover

FLORIANE DE ROOVER 2017

L'ARCHITECTE JARDINIER le réseau, les collaborations et l'association générateurs d'opportunités professionnelles pour les jeunes architectes

Les photos des réseaux illustrant ce mémoire ont été pris sur le chantier du projet de bureaux situé 87 boulevard de la Marquette à Toulouse réalisé par PPA

«Le réseau, c’est un peu le management du jardinier : il faut planter beaucoup de graines, arroser et couper les mauvaises herbes pour que cela pousse, et cela prend toujours beaucoup du temps. Il faut donc initier des stratégies sur le moyen et le long terme, et dès que l'on s'est lancé dans la démarche, il ne faut surtout pas relâcher ses efforts.» [Yves Rivoal]

REMERCIEMENTS Tout d'abord, je tiens à remercier l'ensemble des membres de l'équipe PPA pour les moments d'échanges que nous partageons au quotidien, pour leurs conseils et leur aide.

Merci aussi à Emmanuelle Amalric, secrétaire générale, et Alexandra Lecomte, chargée de communication, pour les informations concernant l'agence qu'elles ont partagé tout au long de l'année. De plus, merci à Uli Seher, mon directeur d'étude pour ses conseils et notamment pour son aiguillage dans la formalisation de ce sujet de mémoire.

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Merci aux quatre associés de l'agence, Guillaume Pujol, Charles Séguier, Olivier Companyo et plus particulièrement Jean-Manuel Puig qui m'ont formé depuis mes débuts à l'agence, en partageant leur expérience professionnelle et en donnant de leur temps. Merci aussi à Laure Alberty d'avoir partagé avec moi ses méthodes de travail, ses connaissances et d'avoir su faire preuve de patience!

- remerciements (page 4) - sommaire (page 6) - l'agence PPA (page 8) - la HMO, motivations (page 22) - introduction (page 24)

[SEMER] (page 26)

0'. - conclusion (page 112) - bibliographie (page 128)

DISCUTER

> LE RÉSEAU, AU-DELÀ DES PRÉJUGÉS (page 39) - réseau et réseautage - la notion de capital social > CULTIVER ET FAIRE FRUCTIFIER SA PÉPINIÈRE DE CONTACTS (page 49) - les clés de la culture de réseau - théorie des liens forts et des liens faibles - théorie des trous structuraux > STRATÉGIE DE PROSPECTION DU GRAND PUBLIC (page 57) - le lien social du "paraître" - se rendre visible - construire une relation de confiance

[GERMER] (page 62)

[ECLORE] (page 82)

COLLABORER

> L’ÉMULATION DU TRAVAIL À PLUSIEURS (page 65) - l'intelligence collaborative - coopération et collaboration, victimes d'abus de langage > METTRE A PROFIT SES EXPÉRIENCES PASSÉES, PRÉSENTES ET FUTURES (page 69) - la place de l'école et des stages - le salariat - le concept d' "agence-mère" et les petits projets "à-coté" > FAIRE SES GAMMES (page 77) - le rôle des concours "open" - Europan, un passage obligé?

S'ASSOCIER

> UNIR SES FORCES (page 85) - une corrélation positive - s'associer, oui... mais comment? > DES STRATÉGIES INDIVIDUELLES AUX STRATÉGIES COLLECTIVES (page 91) - le lien social et la commande : publique ou privée? - coopérations concurrentielles - promouvoir son travail : se faire connaître et se faire reconnaître > NE PAS METTRE SES OEUFS DANS LE MÊME PANIER (page 107) - se diversifier - une alternative à l'hyperspécialisation : l' "agence-réseau" - transversalités

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L'AGENCE PPA, GENÈSES, PHILOSOPHIE ET STRATÉGIES Genèse de l'agence : Puig-Pujol + Ping-Pong = PPA

Quelques années plus tard, après avoir été diplômés, Olivier Companyo et Charles Séguier, qui se sont rencontrés au collège, étaient inscrits à la maison des Artistes pour laquelle ils faisaient des images. Olivier a par ailleurs travaillé dans l'agence LCR puis chez Puig-Pujol Architectures à partir de l'été 2005 pour le concours de l'Îlot 6 à Andromède. De son côté, Charles, qui avait eu Guillaume comme enseignant à l'école d'architecture, a travaillé lui aussi sur ce même concours. Suite à cette collaboration fructueuse, dans le cadre d'une commande qu'Olivier avait reçu par le biais de sa famille pour la restructuration d'un immeuble privé à Toulouse, Olivier et Charles créent l'agence Ping-Pong Architecture en 2006. Ils s'installent dans les locaux de PuigPujol Architectures, rue Magné à Toulouse et travaillent en rétrocession pour Guillaume et Jean-Manuel sur quelques projets, notamment sur la maison du projet à Balma. En 2011, suite à une demande de Jean-Manuel et Guillaume,

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Jean-Manuel Puig et Guillaume Pujol se sont rencontrés en licence à l'école d'architecture de Toulouse. Ayant suivi des chemins de fin d'études différents, ils se sont retrouvés quelques années plus tard pour un projet de réaménagement d'une fonderie en loft, livré en 1996. Suite à ce premier projet et à plusieurs dossiers de candidature pour des marchés publics, ils décident de monter ensemble la SARL Puig-Pujol Architectures en 1999 (en parallèle d'un travail dans l'agence Séquences et d'un travail de conducteur de travaux). Leurs premières commandes ont principalement découlées d'opportunités crées par leurs proches au travers de projets privés mais pas uniquement. En effet, à ce moment là, l'ordre des architectes avait une volonté forte de soutenir les jeunes architectes, ce qui leur à permis de décrocher quelques marchés publics tels qu'une maison de retraite dans le Lot.

LES LOCAUX DE L'AGENCE 9bis rue Jeanbernat Ã Toulouse

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les agences Puig-Pujol et Ping-Pong fusionnent pour devenir PPA. Cette fusion incarne une volonté de pouvoir suivre plus de projets, en se renforçant horizontalement et non verticalement, en évitant ainsi une hiérarchisation de l'agence. Elle découle d'un état d'esprit coopératif. Le nom PPA, Puig Pujol et Associés architectures, permettait de ne pas perdre les identités des deux agences que cette nouvelle soicété regroupe et donc qu'elle s'inscrive dans une continuité du travail déjà effectué. Aujourd'hui, les quatre associés estiment que c'est une réussite en terme de développement puisque l'agence touche désormais des marchés plus conséquents : cela a permis de libérer des forces vives et donc de pouvoir traiter plus d'affaires. Actuellement, PPA compte, en plus des quatre associés, une quinzaine de collaborateurs, une secrétaire générale, une assistance technique, une assistante administrative et une chargée de communication. PPA est donc avant tout une agence née de rencontres, à la fois entre Jean-Manuel et Guillaume, entre Olivier et Chales et entre Puig-Pujol architectures et Ping-Pong architectures. _________________________________________ Philosophie et stratégies d'agence PPA se veut être une agence pragmatique qui fait des projets de la "vraie-vie". Pour les associés, il est important de ne pas être uniquement des architectes de papier. Pour eux l'humilité est une des qualité requises pour un architecte : tous les projets sont honorables. L'une des ambition de l'agence est de ne pas avoir à faire de choix entre commande privée et publique. Il s'agit d'une véritable volonté de maintenir une variété de commandes. L’intérêt du sujet du projet et du client prime sur la lucrativité. La structure est toujours un peu "sous-dimensionnée" dans le but d'avoir la capacité de renoncer à des projets et

Les associés croient en la valeur commerciale des projets. Un projet bien mené, avec du temps, en amène toujours un autre et permet ainsi de remplir le carnet de commande petit à petit. Pour eux, le nouveau projet n'est pas le mieux. Le plus important, c'est celui de maintenant qu'il ne faut pas laisser, il faut prendre le temps de bien le finir. La stratégie est donc d'éviter les réflexes de l'école qui poussent à mettre en avant la conception. Par ailleurs, la diversité des commandes permet des expérimentations qui amènent parfois à des publications, réel accélérateur en terme d'image. La notion de conception partagée, à la fois en interne, avec les bureaux d'études ou même avec d'autres agences, est importante pour l'agence. Le projet devient le lien entre tout le monde. Tous les acteurs travaillent ainsi en satellite autour du projet. Le dialogue et le partage sont au centre de la conception et tout au long du projet, de la concpetion jusqu’à la réception. Dans ce sens, PPA s'attache à établir une véritable relation de confiance avec le maître d'ouvrage. Cette relation n'est pas évidente à construire mais elle permet de mener à bien les projets dans des conditions favorables. A titre d'exemple, Jean-Manuel et Guillaume ont rencontré Promologis par le biais d'un OPC. Ils ont construit avec ce maître d'ouvrage une relation de travail pérenne qui permet, encore aujourd'hui,

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ainsi de pouvoir éloigner le danger de dire oui au premier projet qui passe, ce qui permettrait de faire vivre l'agence en cas de période difficile. Les associés estiment que s'ils acceptaient tous les projets qu'on leur propose l'activité serait multipliée par 1,5 voir 2 par rapport à l'activité actuelle. Cependant, pour eux, le risque serait de ne plus pouvoir s'attacher à bien faire son travail, ce qui demande du temps et donc un nombre de projets en cohérence. Il en est de même pour les appels d'offres. L'idée n'est pas de répndre au plus grand nombre mais de ne pas se précipiter et de choisir ceux auxquels il est le plus pertinent de répondre : choisir la qualité à la quantité.

Jean-Manuel Puig - Diplômé de l’École d’Architecture de Paris-La Villette en 1993 et de Georgia Institute of Technology d’Atlanta, ÉtatsUnis en 1994 - Enseignant invité à l'Ecole d'Architecture de Toulouse en 2002, et de 2007 à 2010 - Président de la Maison de l'Architecture Midi-Pyrénées de 2001 à 2008

LES QUATRE ASSOCIES

Charles Séguier - Diplômé de l’École d’Architecture de Toulouse en 2006 - Création de l'agence Ping-Pong Architectures en 2006

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Guillaume Pujol - Diplômé de l’École d’Architecture de Toulouse en 1995 et obtient un D.E.A. «Le projet architectural et urbain» à l’École d’Architecture de Paris Belleville et à l’École des Hautes-Études en Sciences Sociales, Université de Paris VIII en 1996 - Enseignant invité à l'Ecole d'Architecture de Toulouse en 2004, et de 2008 à 2010

Olivier Compagnyo - Diplômé de l'Ecole Spéciale d'Architecture en 2004 - Création de l'agence Ping-Pong Architectures en 2006 - Vice-Président de la Maison de l'Architecture Midi-Pyrénées depuis 2013

Concept du "No-Logo"

Enfin, PPA est une agence qui souhaite être identifiée par une capacité forte à mener un projet quelque soit la commande. Par un travail en «réseau», rythmé par de nombreuses collaborations sur des sujets divers, PPA emprunte un chemin parallèle à l’hyper-spécialisation vers laquelle se dirigent de plus en plus d’agences. Il me semble qu’il s’agit de l’illustration de l’essence même du métier d’architecte : être capable de répondre à tous types de projets en construisant une méthode de conception propre à chacun, loin du «copier-coller». Il s'agit d'un choix peut-être pénalisant en rentabilité mais qui est clairement assumé. Savoir se remettre en question à chaque nouveau projet et faire preuve d'une grande souplesse sont des axes majeurs à l'agence.

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de voir des projets intéressants sortir. Il en est de même pour les relations avec les bureaux d'études. Pour les associés ce sont des relations professionnelles qui se construisent petit à petit. La pertinence du choix des partenaires avec qui l'on travaille représente une véritable potentialité pour tous les acteurs afin de tirer le projet vers le haut. Par ailleurs, PPA collabore avec de nombreuses agences, telles que Taillandier, Scalène, V2S, OMA, 51N4E ou Encore Heureux. Chacune de ces collaborations est unique et permet de réveler des choses qui sont bénéfiques autant pour le projet lui même que pour les acteurs du projet.

L’ÉQUIPE PPA

(+ Ferdinand + Alonso +Héloïse)

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la hmo

LA HMO, MOTIVATIONS

Par ailleurs, au fil des projets sur lesquels j’ai travaillé, j’ai pu toucher du doigt cette synergie existante entre tous les acteurs d’un projet (maître d’ouvrage, bureaux d’études, collaborateurs au sein même de l’agence), indispensable à sa réussite. Le lien social, l’entraide et le partage doivent rester au centre des préoccupations de chacun : il ne ressort rien d’un projet qui se fait uniquement par l’addition des intérêts de chacun. J'ai pu constater que c'est le cas à l'agence, à différents niveaux, à la fois par ces relations de confiance entre les acteurs d'un projet, mais aussi au travers des liens qu'entretiennent les associés avec leurs anciens salariés, en leur proposant de travailler ponctuellement sur un concours par exemple. En parallèle de ces constats faits à l'agence au fil des mois, une question me préoccupe depuis mes débuts à l'école d'architecture : comment accéder à la commande lorsque l'on est un jeune architecte ? Coupler ces deux points m'a permis d'établir la base du sujet de ce mémoire, à savoir comment le lien social et le réseau peuvent-ils être vecteurs d'opportunités professionnelles?

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Ces (presque) deux années passées jusqu’à présent au sein de l'agence PPA m’ont beaucoup appris. J’ai eu l’opportunité de travailler sur de nombreux projets, tous de natures, d’échelles et de contextes différents, ce qui a été une grande source d’apprentissage et de questionnements, notamment concernant le fossé existant entre la théorie académique et la réalité de la pratique dans la vie active. La HMO me semblait ainsi arriver à un moment opportun puisque les cours dispensés à l'école abordent certaines de ces questions concernant les aspects économiques, juridiques et techniques du métier.

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introduction

Avoir sa part du gâteau

«Et les jeunes architectes dans tout cela, me direzvous? Ils font comme les autres, ils en bavent.» [Lan Architecture, You can be young and an architect ]

Dans un contexte économique et sociétal difficile, la profession d’architecte se métamorphose et la commande évolue. Selon la MAF, 20% des agences françaises réalisent 80% des travaux. De plus, les plus grosses agences s’intéressent à des marchés de plus en plus petits, ne laissant ainsi que quelques miettes de commandes aux 80% d’agences restantes qui cherchent, elles aussi, à avoir leur part du gâteau. Au vu de cette redistribution des cartes, il est indispensable pour les jeunes architectes de s’adapter à ces nouvelles contraintes et de développer des stratégies nouvelles pour accéder à la commande, qu’elle soit publique ou privée. Par ailleurs, selon Véronique Biau*, «l’architecture relève [...] du paradoxe de l’ «art sur la commande» : un peintre peut produire avant de séduire un galériste alors qu’un architecte doit convaincre un maître d’ouvrage avant de concevoir et de construire. Cette question de l'accès à la commande est ainsi d'autant plus importante dans le domaine de l'architecture : avoir un client est indispensable pour produire. _________________________________________ * Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1

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Les commandes sont ce qui fait vivre une agence : sans commandes, pas de revenus. Il est donc légitime de se demander comment accéder à la commande lorsque l’on est un jeune architecte HMONP en phase de monter sa propre agence ou même si l'on envisage simplement de le faire un jour. Cet exercice a ainsi été l’ opportunité de réfléchir à cette question, de tenter de comprendre les rouages de l’accès à cette commande et de rassembler dans cet écrit plusieurs stratégies permettant d’anticiper la création de son agence. _______________________________________

Dans votre pratique professionnelle, diriez-vous que les conditions d'accès à la commande ...

77%

19% 4%

1_77% se sont durcies 2_19% sont restées stables 3_4% se sont améliorées [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

Convaincre un maître d’ouvrage de jouer les cobayes

Par ailleurs, la notion d’opportunité est un paramètre qu’il faut aussi prendre en compte. La première chance, la première commande représente un enjeu fondamental pour un jeune architecte puisque cette première référence prédéterminera la suite de ses projets. _________________________________________ La force du lien social

« Avoir des amis, c’est avoir du pouvoir » [Hobbes, 1651]

Le Moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France ont réalisé un sondage en Avril 2014 auprès de 276 architectes de moins de quarante ans inscrits au tableau afin de savoir quand et comment ils ont accédé à la commande. Il révèle que 84% des répondants ont ouvert leur carnet de commande grâce aux maîtres d’ouvrage privés issus de leurs réseaux personnels (70%) ou professionnels (20%). Seuls 16% ont débuté leur carrière d’architecte par le biais d’une commande publique. Dans la continuité de ces résultats, on peut lire dans l’article * Omrane Anima, L’accès aux ressources en création d’entreprise: vers une reconsidération des facteurs sociaux, Mars 2015, La revue Gestion et Organisation, Volume 7

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«L’opportunité n’arrive jamais, il faut la provoquer. Tu es le seul maître à bord alors il n’y a pas à hésiter. FAIS-LE !» [Nicolas Toury]

Dans un système où l’accès à la commande publique se fait en fonction des références que l'on peut présenter et de ses moyens financiers et où les privés souhaitent s'assurer de nos capacités avec des preuves concrètes, les maîtres d’ouvrages sont souvent frileux à l’égard des jeunes maîtres d’oeuvre. Les agences nouvellement nées se confrontent à plusieurs problématiques liées à «l’hostilité, au manque de légitimité, à l’équivocité, ainsi qu’à la rareté des moyens requis à leur développement (financier, matériels, humains)*. De plus, il est indispensable d’avoir conscience et de tenir compte du fait qu’il y a souvent un écart entre ce que l’on sait réellement faire et ce dont le maître d’ouvrage nous croit capable de faire. Il est donc nécessaire d’être convaincant et de mettre en confiance.

Dans quelle tranche d'âge avez-vous remporté votre première commande de maîtrise d’œuvre?

43%

14%

1_43% moins de 30 ans 2_43% de 30 à 35 ans 3_14% de 35 à 40 ans [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

Ainsi, au vu de l'importance que semble occuper le lien social dans l'accès à la commande pour les jeunes architectes, on peut se demander quels outils et quelles stratégies mettre en place pour développer un lien social générateur d’opportunités de projets? Par ailleurs, dans l'un de ses ouvrages***, Véronique Biau définit des typologies d'architectes selon les stratégies de travail qu'ils mettent en place : l' "architecte-artisan", l' "architecte-artiste", l' "architecte-d'affaire". Dans la continuité de cette réflexion, par cette approche de la commande par le lien social pourrait-on parler d’une typologie d’"architecte-jardinier" qui chercherait à cultiver son réseau, à tisser des liens pour accéder à des opportunités professionnelles?

* Auteur inconnu, La France des Agences, Octobre 1997, D'Architectures n°77 ** Lan Architecture, You can be young and an architect, based on the true story of LAN Architecture, 2008, Ante Prima AAM éditions *** Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1

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du Moniteur La France des agences* que «L’appartenance à un réseau d’influence expliquerait que certains s’en sortent mieux que d’autres.». Dans son livre You can be a young architect**, l’agence LAN Architecture rattache cette question de l’accès à la commande par le réseau à celle de la mutation de la profession d’architecte. Selon eux, «le travail autour du réseau devient indispensable». Plusieurs études ont d’ailleurs mis en lumière la corrélation positive qui existe entre la capacité de réseautage d’un individu et le nombre de ses connaissances d’une part, et son profit professionnel d’autre part.

Sous quel statut avez-vous obtenu cette première commande?

59%

24%

12%

[Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

1_59% en tant qu'architecte mandataire pour une mission complète 2_24% en tant qu'architecte de conception (mission partielle) 3_12% en cotraitance avec une autre agence plus expérimentée 4_3% en tant qu'architecte d'exécution 5_1% en cotraitance avec une agence étrangère

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S’il s’agit d’une commande privée, par quelle modalité d’accès l’avez-vous obtenue ?

70%

20%

10%

1_70 % par réseau personnel (famille, ami) 2_20% par réseau professionnel (autre maître d’œuvre, programmiste, entrepreneur, AMO…) 3_10% autres 4_0% AJAP [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

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discuter [SEMER]

DISCUTER Du latin discutere (« abattre, fendre en secouant, faire voler en éclats, briser, fracasser ») composé du préfixe diset de cudere (« frapper ») - S'entretenir avec quelqu'un, échanger des idées sur tel ou tel sujet : Nous avons discuté de (sur) toi avec ta mère. - Parler avec quelqu'un pour obtenir quelque chose de lui, pour parvenir à un accord ; négocier, parlementer : Le général refusa de discuter avec l'ennemi. - Avoir tel ou tel thème comme sujet de conversation : Discuter (de) cinéma. [Le Petit Larousse]

LE RÉSEAU, AU-DELÀ DES PRÉJUGÉS

Réseau et réseautage Les notions de réseaux et de réseautage sont souvent connotées négativement et vues comme des mécanismes obscures que personne ne peut saisir. Il ne s’agit pas uniquement de mondanités, de pistons ou de quelque chose qui est réservé à une élite. Certains pensent que réseauter c’est établir un répertoire de personnes que l’on peut toucher, de noms de décideurs. Et qui réduisent donc le relationnel à des coups de téléphone. Cependant, le lien social ne peut être réduit à ce type d’idées reçues. Il s’agit plus de créer une synergie entre différents individus, * Assemblée Nationale, Rapport d'information déposé en application de l’article 145 du Règlement par la commussion des affaires culturelles et de l'éducation sur la création architecturale, 2014

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BOUCHE A OREILLE: Le bouche à oreille est un phénomène de recommandation orale d'un produit, service ou d'une entreprise au sein de la population dont l'origine est généralement spontanée. Le bouche à oreille est généralement positif (effet de recommandation), mais il peut également être négatif (mise en garde). [Wikipédia]

Qui n’a jamais demandé à un ami s’il ne connaissait pas un bon médecin, à un voisin où il avait acheté son barbecue en vu d'acheter le même, à un membre de sa famille où était la petite maison de vacances si agréable qu’il avait loué l’été dernier dans l’optique de préparer ses vacances? Il en est de même dans le monde de la commande, en particulier privée, en architecture. L’accès à celle-ci est toujours faite de petites histoires : qui a répondu à une petite annonce écrite sur un Post-it, qui a rénové l’appartement d’un membre de sa famille, qui a aménagé un restaurant suite à la demande d’un ami. Dans tous ces exemples, c’est une simple discussion qui mène à un projet. Le bouche à oreille est un des instrument incontournable des carrières modernes, notamment pour les architectes. La commande privée représente 60% des travaux des architectes, selon Le rapport d’information par la commission des affaires culturelles et de l'éducation sur la création architecturale*. Il est ainsi nécessaire que l’architecture trouve le chemin du "grand public", dans l'idée où ces projets privés peuvent présenter un moyen important d'accèder à la commande. _________________________________________

Trouver du travail au hasard d'une discussion Petit résumé de mon entrée chez PPA

Selon Alain Marty, dans son ouvrage Réseaux d'influence, le guide du networking en France, "80% des emplois sont pourvus par relations". Recommander une personne de son réseau pour un poste est la plus ancienne méthode de recrutement au monde. Ce mode de recrutement est appelé "cooptation", et consiste selon regionjob.com, " à recommander une personne de son réseau pour un poste. On parle également de "recrutement participatif" ou "de parrainage"." Le milieu de l’architecture est un microcosme où ses membres tentent d'être solidaires. Nombreux sont les témoignages de ceux qui ont trouvé leur premier travail en sortant de l’école par un ami ou une connaissance. JeanLouis Violeau aborde, dans Les «premiers collés» volontaires de l’architecture* l’idée que «Rien ne vaut l’accès à un réseau. Les écoles offrent un bon aperçu du microcosme professionnel. Il est facile d’y copiner avec les profs. Tout le monde se tutoie». Mon arrivée chez PPA en Octobre 2015 en est une illustration. C'est en discutant avec Laure Alberty qui travaillait déjà à l'agence, que j'ai appri que PPA recrutait quelqu'un pour travailler avec elle. Cette conversation à débouché sur un entretien avec les associés puis sur une embauche.

* Violeau Jean-Louis, Les "premiers collés" volontaires de l'architecture, 2011, Laboratoire ACS

dans un contexte d’échanges et de confiance qui pourra mener à des opportunités. Aujourd'hui, inviter quelqu’un à rejoindre son réseau sur la seule recommandation d’un tiers n’a jamais été aussi simple et naturel, ce qui permet de faire émerger des collaborations inédites.

Le réseautage fait appel à la définition du réseau tout en introduisant une dimension sociale. Certains sociologues** l’ont définit comme « les tentatives des individus de développer et maintenir les relations avec les personnes qui peuvent potentiellement les aider dans leur travail ou leur carrière ». Chaque réseau est unique, irremplaçable et est la propriété de celui qui l’irrigue. Il est personnel, inviolable. Bien exploité, le réseautage peut représenter un levier permettant de déployer ses compétences. Il peut être une ressource clé et un avantage concurrentiel. Plusieurs théoriciens*** ont avancé qu'un réseau bien construit impacte notablement le développement d’une entreprise car il permet d’accéder aux ressources et aux informations * Lehu Jean-Marc, L'encyclopédie du marketing commentée et illustrée, Juin 2012, Editions Eyrolles **Forret et Dougherty, sociologues qui ont effectué des travaux sur le "comportement de réseau" *** tels que Shaw et Conway en 2000, Neegaard et Madsen en 2004

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Le terme de «réseau» fait référence à de nombreuses notions, que ce soit par exemple aux réseaux de communications, aux réseaux mafieux ou aux réseaux de voies ferrés. Ces idées se recoupent dans le fait qu’il s’agit d’un «ensemble d’éléments en liaison les uns avec les autres. Sans nécessairement être le reflet d’une forme d’organisation hiérarchisée, ces liens expriment l’existence d’objectifs communs et rendent possible l’échange efficace de biens et/ou d’informations entre les membres du réseau»*. Cette notion a émergé dans la langue française au XVIème siècle. Le sens le plus ancien (du latin «retis») désigne un fond de noeuds et de fils à mailles géométriques, né parmi les pécheurs.

1er degré

250 personnes

2ème degré

[250 x 125] 31 250 personnes

3ème degré

[31 250 x 125] 3 906 250 personnes

4ème degré

[3 906 250 x 125] 488 281 250 personnes

5ème degré

[488 281 250 x 125] 61 035 156 250 personnes

6ème degré

[61 035 156 250 x 125] 7 629 394 531 250 personnes

POPULATION MONDIALE

7 432 663 000 personnes

Nombre de connaissances d'un individu par degré

«A chaque organisation, sa propre architecture de noeuds, de ponts et de nerfs.» Anne Laure Boncori

Le réseau peut être composé de plusieurs cercles : - le réseau personnel qui comprend le cercle familial, les parents, les frères et sœurs et cousins, l’entourage proche, à savoir les amis, les voisins, la famille de vos amis, les amis de vos amis ainsi que les relations de «proximité» telles que les commerçants de quartier, le médecin de famille... - le réseau professionnel est composé des personnes rencontrées dans le cadre des études, ou pendant une expérience professionnelle. - le réseau extra-professionnel regroupe les partenaires partageant des activités sportives, culturelles, artistiques que l’on rencontre dans des associations ou des organismes divers. - le réseau virtuel est formé par les contacts via les réseaux sociaux tels que Facebook, Viadeo, LinkedIn. Par ailleurs, le réseau a souvent été considéré comme quelque chose d'informel, en l’opposant notamment au partenariat. Le réseau informel est une ressource potentielle, liée à des notions d’affinités, de soutien, de conseil, d’influence ou de collaboration. Le réseau formel, quant-àlui est plus institutionnel et peut devenir une variante du partenariat. Ce sont des institutions qui vont formaliser ces relations. Elles nécessitent le plus souvent une sélection, un parrainage, c’est-à-dire une sorte d’adoubement. * Granovetter Mark, sociologue américain, (1973), The Strength of Weak Ties traduit sous le titre de La force des liens faibles, 1973, American Journal of Sociology, n° 78

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détenues par les différents membres de ce réseau. En parallèle de cette notion, dans son article fondateur de 1973 *, Granovetter développe l’idée que «c’est par le biais de ces réseaux que les interactions de faible échelle se traduisent par des phénomènes de grande échelle et que, de manière symétrique, ces derniers rétroagissent sur les petits groupes». Il exprime ici l’idée de micro-société que représente le réseau. Construire son réseau est une action individuelle qui est étroitement liée à la générosité, la gratitude, la créativité et à l’empathie.

inter-reconnaissance

inter-connaissance

réseau primaire

réseau secondaire

relations et connaissances de mon réseau primaire camarades de classe famille

amis professeurs

MOI

voisins clients

médecin, banquier, coiffeur confrères, concurrents

personnes extérieures

Cercles relationnels

réseau extérieur

«Il faut un canal pour constituer le réseau et un outil pour le maintenir vivace, le faire vivre. Il faut une volonté, une force pour le faire vivre ou un intérêt économique.» [Les réseaux relationnels, nature, vices et vertus]

Au-delà de toutes les vertues qui peuvent découler du réseautage, un réseau peut présenter des dysfonctionnements, tels que des «copinages» politiques ou le favoritisme. Il est donc important que chacun prenne ses responsabilités par rapport à son réseau pour éviter ce genre d'abus. _________________________________________ La notion de capital social Réseau et réseautage sont des notions qui ne peuvent être abordées sans définir celle de capital social. Le capital social, au sens où il entendu ici (totalement détaché de la définition du capital social d’une société), est un concept polysémique qui est relativement séduisant, par l’association du mot «capital», qui renvoie à une notion économique, et du terme «social», qui évoque une relation d'échange. Cette notion a été défini de plusieurs manières par de nombreux auteurs. Selon Pierre Bourdieu*, qui a été le premier à donner une définition du capital social, le définit comme « l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’inter-connaissance [c’est-à-dire les acteurs connus au premier niveau du réseau] ou d’interreconnaissance [les personnes se situant à l’extérieur du réseau premier, accessibles par un tiers appartenant aux deux réseaux], ou en d’autres termes, à l’appartenance à un groupe comme ensemble d’agents qui ne sont pas * Bourdieu Pierre, sociologue français, Le Capital Social, 1980, Actes de la recherche en sciences sociales

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Enfin, réseauter, c’est se construire un réseau et/ou utiliser le réseau de ses connaissances pour atteindre ses objectifs. Il est indispensable de tenir compte d’une notion de temporalité : un réseau ça s’entretient, ça se cultive, ça se capitalise dans le temps.

CAPITAL ECONOMIQUE actifs passifs équité

apprentissage connaissances

CAPITAL HUMAIN personnes preocessus structure

commerce

communauté culture

CAPITAL SOCIAL relations à long terme coopération réseaux réciprocité

Le capital social, un des trois types de capitaux "catalyseur d'affaires"

«Le capital social possède donc des vertus à la fois quantitatives, rattachées au nombre de relations susceptibles d’être mobilisées, et qualitatives, reliées aux positions sociales des agents engagés dans ces relations. La possession d’un capital social suppose que l’agent aura mis en œuvre, de façon consciente ou non, des stratégies d’investissement social afin d’instituer ou de reproduire des relations sociales directement ou potentiellement utilisables.» [Frédéric Deschenaux et Claude Laflamme]

La notion de capital social renvoie ainsi avant tout à une métaphore. Bourdieu va même jusqu’à exprimer l’idée que la capital social n’a pas de contenu; il serait un démultiplicateur des capitaux économiques et culturels. Le capital social exprime généralement le fait que la dépense de temps, d’efforts, d’argent et d’autres biens dans des activités relationnelles n’est pas simplement une consommation finale ou une forme particulière de loisir, mais qu’elle est aussi un investissement qui participe à la production et qui peut-être source de profits - en argent ou sous d’autres formes. La fonction du capital social serait ainsi de favoriser l’action collective basée sur des relations individuelles de confiances et de réciprocité, qui peuvent être héritées ou construites. Le concept de capital social articule ainsi les notions d’individualité et de collectivité. Ceci dans le sens où les individus font des choix guidés par leurs propres intérêts, desquels résultent des actions et des relations entre les individus qui conduisent à la construction de relations durables. Cette conjugaison permet l'émergence de nouvelles perspectives et d'opportunités collectives.

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seulement dotés de propriétés communes, susceptibles d’être perçues par l’observateur, par les autres et par euxmêmes mais sont unis par des liaisons permanentes et utiles». Avoir du capital social c’est donc être en mesure de mobiliser ses relations sociales à son avantage. Le capital social n’est ainsi pas l’ensemble des relations d’un individu mais l’ensemble des relations dotées d’un certain pouvoir. Il regroupe les ressources que procure la pépinière de contacts de chacun. Avoir un bon capital social c’est avoir un réseau avec une structure favorable, qui permettra d'atteindre les objectifs cherchés. En clair, le capital social de chacun est défini par la structure et les trames de son réseau, ainsi que par sa taille et sa densité.

Le pouvoir du bouche Ă oreille

CULTIVER ET FAIRE FRUCTIFIER SA PÉPINIÈRE DE CONTACTS

Les clés de la culture de réseau Certains sociologues affirment qu'avoir un réseau est une condition sine qua non du succès. Selon Burt* : «pas de réussite sans savoir, sans diplôme, sans qualification, bref, sans capital humain». Entretenir un réseau relationnel participe de la nécessité pour l’Homme à se structurer socialement. Le réseau découle d’un climat de confiance, d’un lien particulier entre plusieurs personnes. Pour qu’un réseau existe il est nécessaire que ces personnes aient envie de défendre ou de faire quelque chose ensemble. Pierre Bourdieu comparait d’ailleurs sa théorie à un mobile de Calder où le mouvement d’une pièce entraîne le mouvement des autres. C’est en quelque sorte une illustration du pouvoir du bouche à oreille. Lorsque quelqu’un est satisfait d’un service, d’un objet il va entraîner une vague d’ondes positives dans son entourage, créant ainsi un effet «boule de neige» autour de cette «chose». Ces constats amènent à se demander comment peut-on augmenter la force de son réseau et de son capital social? Il existe plusieurs moyens, complémentaires les uns des autres : - raviver et cultiver son réseau tel qu’il existe déjà, par le biais de la famille, de l’entourage proche, des contacts existants * Burt Robert, sociologue américain, développe la théorie des trous structuraux en 1992

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Quels sont les moyens que l'on peut utiliser pour développer son réseau? Comment savoir quelle est la typologie de réseau qui sera la plus génératrice d’opportunité de projet? Plusieurs sociologues et économistes ont avancé des théories sur ce sujet. Les deux principales sont la théorie des liens faibles et des liens forts de Granovetter et celle des trous structuraux de Burt. _________________________________________

2000 personnes que l'on connait par leur nom

100 à 200 personnes que nous pourrions mobiliser pour nous présenter d'autres contacts

liens faibles

30 à 40 personnes avec qui on échange régulièrement

liens forts

Les réseaux personnels, théorie des liens faibles et des liens forts

3à4 personnes de confiance

Théorie des liens faibles et des liens forts Selon Granovetter*, sociologue américain, il existe une distinction entre les trois types de relations composant le capital social, se distinguant les unes des autres par des notions de" quantité de temps, d'intensité emotionnelle et d'intimité" : - les liens forts, issus de relations intenses, (telles que des amis proches et la famille), animé par des échanges fréquents et réguliers, construite sur des rapport de confiance et sur une proximité élevée. - les liens faibles, qui sont des relations plus lâches, (telles que des connaissances lointaine, de la famille très éloignée), définit par une relation distante et une absence de proximité, n’impliquant que des contacts rares ou occasionnels. - l'absence de liens. * Granovetter Mark, sociologue américain, (1973), The Strength of Weak Ties traduit sous le titre de La force des liens faibles, 1973, American Journal of Sociology, n° 78

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- intégrer un réseau lié ou non à son activité professionnelle: clubs sportifs, associations culturelles, etc. - créer un réseau informel spontané en bâtissant un projet à plusieurs, riche dans la qualité des échanges établis - créer un réseau formel (de type association) en décidant du projet de ce réseau, et en motivant les premiers adhérents. Ces propositions permettent ainsi à chacun de pouvoir multiplier son nombre de contacts, de potentiels clients. Cependant, dans les années 1990, Robin Dunbar, anthropologue britannique avait fixé à 148 la limite cognitive du nombre de personnes avec lesquelles un individu peut avoir des relations sociales. Il est ainsi important d’avoir conscience que multiplier les contacts sans savoir où l’on va peut être un effort vain. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le réseau peut aussi être une forme d’exclusion : si vous ne lui appartenez pas, vous êtes exclu! ________________________________________

Capital économique et culturel x CAPITAL SOCIAL = capital symbolique

APPARTENANCE A UN RÉSEAU DURABLE ressources réelles et potentielles connaissances et reconnaissances

CAPITAL SOCIAL D'UNE PERSONNE liens forts et liens faibles trous structuraux attributs des contacts capital mobilisé / latent

Synthèse entre théories, individualité et collectivité

CAPITAL SOCIAL D'UNE COMMUNAUTÉ facilitation de l'action principes de comportements normes de coopération bénéfice mutuel

Qu’en est-il du réseau idéal? Selon Granovetter, il est ainsi important d’avoir dans son réseau des liens faibles plutôt que des liens forts. Une personne bien pourvue en capital social aura un réseau qui double les liens forts de liens faibles diversifiés, lui permettant d’avoir accès à d’autres cercles de réseaux. ________________________________________ Théorie des trous structuraux Burt, sociologue américain s'est lui aussi intéressé à ces questions de capital social et des connections entre membres d’un réseau d’un individu. Sa théorie consiste à considérer la notion de trou structural. Un trou structural

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«Un pont est une ligne dans un réseau, qui constitue le seul chemin possible reliant deux points» [Haray, Norman et Cartwright, 1965]

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Granovetter avance la théorie que, paradoxalement, ce sont les liens faibles qui sont le plus générateurs d’opportunités professionnelles. En effet, les liens faibles sont en quelque sorte des «ponts» entre des individus plus ou moins éloignés, qui favorisent l’accès à des informations d’une grande richesse. Ils sont propices à l’émergence d’idées nouvelles, permettent de connecter entre eux des individus appartenant à des cercles sociaux dissociés. La faible absence de relations personnelles et le faible nombre d’interactions antérieures permettent en ce sens de connecter des acteurs différents, issus de parcours hétérogènes. A l’inverse, les liens forts ont de fortes chances de rapprocher des individus appartenant aux même cercles sociaux, caractérisés par une certaine homogénéité, et ayant donc accès aux mêmes informations, souvent déjà connues de tous. Granovetter précise à ce sujet: «Dans les milieux professionnels et techniques clairement définis et de taille réduite notamment, cela engendre des structures complexes de liens faibles qui jouent le rôle de pont entre les groupes plus cohérents de réseaux actifs : les idées et les informations circulent alors plus facilement». Cette théorie est ainsi pertinente au regard du domaine de l'architecture et de la problématique de l'accès à la commande.

trou structural

the broker

the closure Illustration de la thĂŠorie des trous structuraux de Burt

Qu’en est-il du réseau idéal? Dans ce cas, plus les trous structuraux sont nombreux, plus le réseau d’un individu est susceptible de lui offrir des opportunités professionnelles. La diversité et la variété des liens, caractéristiques des réseaux «lâches» sont à rechercher. Un réseau serait plus bénéfique s’il est composé de contacts qui ne se connaissent pas et qui n’appartiennent pas aux mêmes cercles sociaux. En effet, la richesse d’un réseau en trous structuraux permet à l’individu d’accéder plus rapidement et plus facilement à une information.

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indique l'absence de connections et de liens entre certains membres d’un réseau, c’est un espace vide entre deux individus. Par exemple, Paul peut connaître Zoé et Clément sans que ces derniers se connaissent entre eux. Lorsque les contacts d’un acteur ne sont pas en relation les uns avec les autres, lorsqu’ils n’appartiennent pas aux mêmes cercles sociaux, ils ne sont ainsi pas redondants et ils favorisent l’accès à des informations nouvelles et procurent un certain «bénéfice du réseau». Le «broker» est celui qui joue le rôle d’intermédiaire entre deux réseaux non connectés. C’est en quelque sorte un point de passage obligé entre deux contacts. Dans l’exemple cité ci-dessus, il s’agit de Paul. Ce statut permet à celui-ci de profiter d’un contrôle sur la diffusion et l’utilisation de l’information. Lorsque quelqu'un joue le rôle de "closure", il ferme un réseau et permet une croissance des communications au sein de ce réseau. Il s'agit de quelque chose de naturel : ce n'est pas le résultat d'une action personnelle. Cela permet d'établir un climat de confiance qui permet l'échange d'informations. Tout comme les liens faibles, les trous structuraux sont créateur d’opportunités dans des situations d’exploration, de rencontre, de discussion, puisqu’ils permettent de faire émerger des idées et de nouvelles connexions.

Votre première commande maîtrise d’œuvre en nom propre a-t-elle été publique ou privée?

84%

16%

1_84% privée 2_16% publique [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

STRATÉGIES DE PROSPECTION DU GRAND PUBLIC

« PARAÎTRE : - Se montrer, se présenter quelque part : Elle parut sur le seuil de la porte. Il n'est pas paru au bureau depuis huit jours. - Se faire remarquer intentionnellement, se donner en spectacle, briller (à l'infinitif surtout) : Le désir de paraître.» [Larousse]

Selon le rapport d’information déposé par la commission des affaires culturelles et de l’éducation sur la création architecturale*, «l’intervention des architectes sur le cadre bâti est aujourd’hui très limitée, les deux tiers des constructions étant réalisées sans leur concours». Cette idée exprime un double objectif pour les architectes, dont il est important que les jeunes architectes en fasse leur : vulgariser l’architecture auprès du grand public, ressource immense de clients potentiels et reconquérir le marché privé. _________________________________________ Le lien social du «paraître» Pour un architecte, tout individu est un client potentiel. Il paraît donc essentiel que chaque architecte apporte un soin particulier a ses relations, en cultivant les contacts qu’il a déjà tout en rencontrant de nouvelles personnes. Faire du démarchage auprès de clients potentiels fait pleinement parti des tâches de l’architecte et doit être mené avec professionnalisme, sérieux et continuité. Dans le livre qu’ils ont publié sur les débuts de leur agence, You can be young and an architect**, les associés de LAN Architecture expriment bien cette idée que les premiers projets ne tombent pas du ciel, qu’il faut aller les chercher auprès de personnes que l’on connaît, de près ou de loin : «Téléphoner aux amis, aux collègues, aux anciens profs, à la famille, aux voisins, etc. Tout y passe ou presque.». Il paraît ainsi intéressant d’anticiper ce mécanisme pour que des commandes arrivent au moment opportun. * Assemblée Nationale, Rapport d'information déposé en application de l’article 145 du Règlement par la commussion des affaires culturelles et de l'éducation sur la création architecturale, 2014 ** Lan Architecture, You can be young and an architect, based on the true story of LAN Architecture, 2008, Ante Prima AAM éditions

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«PROSPECTER : Action de prospecter un terrain. Exploration méthodique d'un lieu pour trouver quelque chose ou quelqu'un : Faire la prospection dans le quartier pour trouver un appartement à louer. Recherche de la clientèle par des publipostages, des visites de représentants, etc. ; étude des débouxéchés qu'offre un marché.» [Larousse]

Dans quel secteur votre carnet de commandes est-il à ce jour le plus fourni?

79%

21%

1_79% privé 2_21% public [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

«Une bonne présentation permet en outre d’avoir l’air «correct» malgré une nuit blanche. Les vêtements tendent à effacer la fatigue de l’architecte». [Lan Architecture, You can be young and an architect ]

Dans son article Stratégies de positionnement et trajectoires d’architectes*, Véronique Biau aborde la question des fréquentations entre élus et architectes : « On sait aussi comment le fait plus ou moins hasardeux de se trouver à côté d’un député, d’un maire ou d’un grand décideur à l’occasion d’un voyage vers la capitale peut aider à entamer une collaboration.». Cependant, le système de concours permet de lutter contre ces «copinages» qui n’ont pas leur place dans la commande publique aujourd’hui. Les associations d’anciens étudiants, aussi rares soient-elles, sont un moyen, quant-à-elles, de garder contact et de faire fructifier son réseau académique. Ces rencontres et ces contacts peuvent à la fois mener à des projets (privés) à courts termes mais peuvent aussi être un moyen de se faire connaître, que l’on parle de soi et ainsi faire travailler les «trous structuraux» et les «liens faibles» de son réseau à moyen ou long terme. _________________________________________ Se rendre visible

«80% du succès ne vient que du fait d’être présent.» [Woody Allen]

Un contact, un client potentiel doit pouvoir trouver facilement des informations pertinentes et claires sur la plus-value que nous pouvons lui apporter avant qu’il n'aille * Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1

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Pour se faire connaître des futurs maîtres d’ouvrage, autant que pour garder contact avec leurs confrères, les architectes donnent de leur personne. Nombreux sont ceux qui ont une vie sociale active : vernissages, conférences. Les rafraîchissements proposés à la fin de ce genre d’événements laissent libre court à des discussions qui peuvent déboucher sur des opportunités professionnelles. Les anniversaires, les fêtes en tous genres peuvent aussi être prétexte pour tisser son réseau. Certains font aussi parti d’associations sportives ou culturelles qui permettent encore une fois d’enrichir son réseau en diversifiant ses contacts.

Vernissage agence V2S 23 mars 2017

Construire une relation de confiance Pour bien travailler, il est nécessaire d’établir un climat de confiance, afin que la relation soit à double sens. Faire confiance c’est se rendre vulnérable mais cela permet l’échange, le partage, la compréhension, qui sont des valeurs indispensables lorsque l’on travaille avec un client privé, issu du grand public. Certains architectectes dépassent les limites de leur rôle de base et peuvent passer jusqu'à 30% de son temps à la prospection et ils n’hésitent pas à aider leurs clients à trouver des locaux ou un terrain, ce qui permet d’instaurer une relation de confiance dès les prémisses du projet. Un des architectes interrogé par Véronique Biau* explique qu’il «consacre un budget non négligeable en temps et en argent à accompagner ses clients dans des visites de réalisations à l’étranger.». Sans parler de voyages à l'étranger, cette idée peut se transposer avec des moyens beaucoup plus simples. Cela permet d’échanger ses points de vue, d’avoir des discussions qui n’auraient pas lieu dans un cadre strictement professionnel. Enfin, il est nécessaire de démystifier l’architecte auprès du grand public, afin que les potentiels clients se sentent à l’aise dans cette relation de confiance. * Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1

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«Vous êtes seul. Si vous n’allez pas vers les gens, ils ne viendront pas vous chercher. Vous devez multiplier les contacts, rencontrer les maîtres d’ouvrage et les collaborateurs potentiels, prendre des rendez-vous. Et surtout ne jamais avoir peur qu’on ne vous attende pas. Vous devez vous faire connaître et vous vendre!». [Nicolas Toury]

plus en avant dans sa démarche. Il est donc primordial de se rendre visible. Lorsque l’on n'a pas de référence, cela paraît paradoxal. Cependant, il est nécessaire que quelqu’un à qui l’on n’aurait pas donné notre carte de visite puisse trouver nos coordonnées aisément. Créer un site internet, s’inscrire sur les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Viadeo) en créant un compte professionnel peuvent être facilement mis en place et permettent d’être joignable tout en rassurant tout potentiel client sur notre professionnalisme. _________________________________________

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collaborer [GERMER]

COLLABORER (bas latin collaborare, travailler avec quelqu'un) Travailler de concert avec quelqu'un d'autre, l'aider dans ses fonctions ; participer avec un ou plusieurs autres à une œuvre commune : J'ai collaboré avec lui à la préparation du projet. [Le petit Larousse]

L’ÉMULATION DU TRAVAIL A PLUSIEURS

L’intelligence collaborative Travailler ensemble permet d’utiliser à bon escient les complémentarités de chacun, d’explorer de nouvelles synergies et de faire émerger des idées que l’on aurait pu avoir seul. Ce principe est indissociable des notions de confiance et d’éthique. Un projet mené à plusieurs doit être construit sur des bases durables et doit permettre à chacun de s’y retrouver. _________________________________________ Coopération et collaboration, victimes d’abus de langage La coopération et la collaboration ont pris toute leur importance dans les dernières années, suite aux changements économiques et socio-démographiques. Il est cependant important de ne pas confondre ces deux termes. La coopération est une manière de travailler ensemble qui s’effectue par le cumul d’activités individuelles. Le résultat attendu est divisé en tâches compartimentées, attribuées à chacun en fonction de ses compétences. Le travail de chaque

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L’architecture est un domaine où travailler ensemble est de l’ordre du quotidien, et ce depuis les débuts de l’école d’architecture avec les travaux en binôme ou en groupe. Il en est de même pour le travail en agence, un architecte est en lien avec ses collègues ou certains confrères mais aussi avec des bureaux d’études et des entreprises. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de voir des agences répondre en équipe à des sujets ambitieux : mise en commun des moyens, des références, des compétences et du savoir-faire. Cependant, lorsque l’on n'est pas encore installé en tant qu’architecte, est-il possible de collaborer, de mettre à profit le temps de l’école et du salariat pour cultiver son réseau et faire ses armes? _________________________________________

Coopération notion de verticalité

Collaboration, notion d'horizontalité

personne est identifiable à tout moment : il est aisément possible de savoir qui a fait quoi. Chaque personne est, et se sent responsable de la tâche qu’elle a effectué. Il existe une hiérarchie entre les individus et donc des rapports verticaux.

Le succès de la collaboration repose sur la force des relations entre les individus, c’est-à-dire sur la capacité à gérer nos relations professionnelles alors que la coopération est d’avantage basée sur l’efficacité du processus de travail. Ainsi, une collaboration germe nécessairement par le biais de notre réseau et de notre capital social puisque dans ce cas là on va chercher à faire quelque chose avec des personnes que l’on connaît, avec lesquelles on se sent d’égal à égal et avec qui on a envie de travailler.

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La collaboration s’articule d’avantage autour de l’importance de travailler ensemble et de la co-responsabilité. C’est l’association de plusieurs personnes qui souhaitent atteindre ensemble un objectif commun. Le travail se fait par l’amalgame des contributions individuelles avec des ajustements en continus et implique un engagement mutuel de tous les individus. C’est un effort coordonné, régi par des relations horizontales entre les individus. Le travail individuel est difficilement identifiable.

Des enseignements ou interventions (dans les cycles master ou de HMONP à l'école d'architecture vous ont-ils aidés à comprendre les modalités d'accès à la commande?

84%

16%

1_84% non 2_16% oui [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

METTRE A PROFIT SES EXPÉRIENCES PASSÉES, PRÉSENTES ET FUTURES

La place de l’école et des stages Dans un hors série de l’Architecte d’aujourd’hui*, Didier Laroque avance l’idée que «Le diplôme ne fait pas l’architecte, rien ne vaut le contact personnel et l’accès à un réseau. Les écoles offrent un bon aperçu du microcosme professionnel. Il est facile d’y «copiner» avec les profs. Tout le monde se tutoie... Si l’époque des mandarins est révolue, le recrutement s’effectue un jour dans ce cadre. Attachezvous à un enseignant! Il n’est pas impossible qu’il ait besoin de vous, un jour ou l’autre, dans son agence. A défaut, il vous indiquera les bonnes pistes en vous accordant sa bénédiction.». Il met ici à jour l’idée que le diplôme n’est qu’un passe-droit pour travailler, et qu’en aucun cas il ne fera le poids face à la force du réseau pour trouver du travail ou des projets. Dans un de ses articles, Les clés de l’accès à la commande**, le Moniteur indique que 84% des architectes franciliens interrogés ont répondu que les enseignements dispensés en école d’architecture ne les avaient pas aidé à comprendre * Laroque Didier, Pratique, 1990 et 1994, hors série de L’architecture d’aujourd’hui (avec le concours de l’Ordre des Architectes) ** Chessa Milena, Les clés de l'accès à la commande, Le Moniteur, Avril 2014, Le Moniteur n°5759

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Le temps passé à l’école, les stages et les premières expériences professionnelles sont autant d’occasions de rencontrer des gens, partager des expériences, nouer des liens qui seront peut-être le fruit de collaborations, d’opportunités professionnelles ou de la genèse de commandes. Il est ainsi important d’avoir conscience de l’importance que peuvent avoir les premières années d’un futur architecte dans la suite de sa carrière. _________________________________________

Combien de temps après avoir abtenu votre diplôme d'architecte vous êtes-vous inscrit au Tableau de l'Ordre?

46%

29%

20%

1_46% entre 1 an et 5 ans 2_ 29% de 5 à 10 ans 3_20% entre 0 et 1 an 4_4% plus de 10 ans [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

Le réseau de contacts commence souvent dès l’école, auprès de professeurs ou de maîtres de stages qui sont aussi parfois les premiers employeurs via leurs agences d’architecture. Il est ainsi essentiel pour l’architecte de tisser des liens de toutes parts. L’architecture est un monde clos, avec ses règles et ses pratiquants réguliers. Il est ainsi intéressant d’y pénétrer dès les premières années à l’école. ________________________________________ Le salariat Avant d’entreprendre, il faut apprendre : apprendre la partie la plus théorique à l’école mais aussi pratiquer la réalité du métier d’architecte dans une agence, en tant que salarié. Un jeune architecte fait le grand écart entre deux états, deux statuts : celui de jeune et celui d’architecte. Le travail en agence est une étape nécessaire, un accélérateur de connaissances. La période des quatre ou cinq ans qui entourent le diplôme est un moment clé. Selon Jean-Louis Violeau dans Les «premiers-collés» volontaires de l'architecture** la future réussite professionnelle d’un salarié qui souhaite s’installer passerait par le travail dans une agence «participant à des concours publics et de préférence reconnue et proche des tendances formelles en ascension», mais surtout par un * Lan Architecture, You can be young and an architect, based on the true story of LAN Architecture, 2008, Ante Prima AAM éditions ** Violeau Jean-Louis, Les "premiers collés" volontaires de l'architecture, 2011, Laboratoire ACS

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les modalités d’accès à la commande. LAN Architecture* appuie cette idée : «Quel temps aurions-nous gagné si, pendant nos études, quelqu’un nous avait fait comprendre ce que le métier était réellement: comment trouver un client, qui sont les acteurs de la profession, où se limitent les tâches de nos missions, etc.?». Il s’agit pourtant d’une question primordiale pour un architecte, en particulier lorsqu’il souhaite s’installer.

Rénovation d'un appartement à Toulouse Le summum du réseau

Ayant eu l'opportunité, il y a quelques mois, d'acheter un plateau duplex à aménager à Toulouse, je suis actuellement en train de suivre les travaux. En amont, j'ai dessiné les plans, chiffré le projet et consulté des entreprises. Ce projet, d'une autre échelle que ceux sur lesquels je travaille à l'agence, est une véritable chance. Au delà de l'expérience et de la formation que cela m'apporte il pourra constituer une première référence.

travail personnel en parallèle. Ce dernier consisterait, entre autre, à collaborer régulièrement avec ses pairs par le biais de concours ouverts.

* Chaudeau Céline, Cinq manières de réseauter en entreprise, Mars 2015, cadreemploi.fr

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Par ailleurs, travailler en agence permet de développer son réseau professionnel, à la fois par la rencontre avec différents intervenants, tels que des clients, des bureaux d’études, mais aussi par les liens que l’on crée avec ses collègues. On peut recenser cinq manières principales de réseauter en entreprise, selon Cinq manière de réseauter en entreprise* - devant l’agence ou à la machine à café : «Il serait toutefois dommage - et peu productif - de gérer son réseau seulement depuis son ordinateur. «Il y a de bonnes vieilles recettes qui marchent toujours très bien. On n’imagine pas les relations transverses qui se créent en bas de l’immeuble à l’occasion de pause cigarettes, ou à la machine à café. D’où l’intérêt de s’accorder des pauses, de temps en temps !» - en mangeant à l’agence le midi : «Il est aussi intéressant de manger avec, ou à proximité d’un collègue à la cantine. On sous-estime ce qui se passe autour de la nourriture. C’est un moment un peu plus décontracté dans un contexte qui reste professionnel.» - dans l’ascenseur, en visitant un chantier ou en allant à une réunion : «On peut réseauter avec tout le monde dans l’entreprise et même avec le grand patron dans l’ascenseur.» - Sur les réseaux sociaux : ««J’aimerai que vous rejoignez mon réseau LinedIn» : adressée à son voisin de bureau, la formule aurait pu, jadis, prêter à sourire. Outre ses collègues directs, on peut enrichir son réseau au gré de ses rencontres dans l’entreprise.» - en dehors du bureau : «Enfin, il ne faut pas oublier de networker dans l’entreprise... en dehors de ses murs. Beaucoup de salariés séparent leur vie privée et de leur vie professionnelle. Cela se comprend mais il y a aussi des moments où une certaine perméabilité peut servir.». De plus, garder contact avec ses anciens collègues que l’on

Le concept d'agence-mère chez PPA Les anciens salarié de PPA

Transmettre et aider les jeunes agences à se construire, notamment concernant les anciens salariés de l'agence est une réelle volonté. PPA souhaite développer ce principe afin que deux possibilités s'offrent aux collaborateurs : pouvoir travailler en interne ou en externe. A titre d'exemples, Clémence partie de chez PPA pour se diriger vers la scénographie à apporter son aide pour le concours d'une salle événementielle à Albi. Camille, qui fait ses débuts à son compte a participer au concours TESO pour la "tour de Matabiau", ce qui lui permettait de s'assurer un revenu dans un contexte d’affaiblissement de son activité. Gabrielle, quant-à elle a dessiner une axonométrie animée pour un projet de logements à Beglès. Les anciens salariés, avec lesquels les collaborations ont été fructueuses, sont ainsi toujours présents au sein de l'agence sous des formes divers et variées. Par ailleurs, ils représentent une capacité à disposer de satellites proches pour répondre aux pics de travaille. Dans ces cas il est plus rassurant de travailler avec quelqu'un avec qui l'on sait que l'on apprécie de travailler.

appréciait est aussi un moyen de cultiver son réseau. _________________________________________ Le concept d’agence-mère et les petits projets «à-côté»

Cependant, le concept d’agence-mère a toute son importance. Jean-Louis Violeau*, parle de ce lien entre le salarié et l’agence dans laquelle il a travaillé. Selon lui, cela passe par «une série de coopérations, [qui] apparaît alors un échange symbolique (de légitimités, de savoir-faire et de «jus» créateur, d’expérience et de force d’innovation).». Cet échange, souvent inter-générationnel, représente une reconnaissance croisée et est aussi un moyen d’obtenir ses premières commandes.

* Violeau Jean-Louis, Les "premiers collés" volontaires de l'architecture, 2011, Laboratoire ACS

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Le salariat représente souvent l’univers du travail et de l’argent, et les petits projets personnels celui de la liberté, du plaisir et des amis. Les projets «à-côté», sont des commandes privées, issues de demandes de membres de son réseau : réaménager l’appartement qu’un copain vient d’acheter, faire une extension pour la maison de vacances de ses parents. Ils constituent souvent les premières références personnelles.

Avez-vous participé à des concours d'idées ouverts aux étudiants et/ou aux jeunes architectes?

69%

31%

1_69% oui 2_31% non [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

FAIRE SES GAMMES

Le rôle des concours «open»

« Ces concours valident notre créativité et constituent nos premières publications [Nicolas Laisné, 1 Prix Cimbéton en 2005]

Il existe de nombreux concours «open», ou concours d’«access» ouverts autant aux étudiants en architecture qu’aux jeunes diplômés et aux jeunes architectes, traitant de nombreux sujets (patrimoine, construction modulaire ou éphémère, urbanisme, etc.). Ils sont organisés par des institutions, l’état, des fondations, des associations ou encore des entreprises du secteur de la construction afin d’aider les jeunes «pousses» à faire leurs gammes. Ces concours représentent une première expérience et une première référence. Un travail en équipe est demandé avec des délais de rendus imposés et éventuellement un oral devant un jury. La réussite à ces concours conduisent rarement à une première réalisation mais les lauréats voient souvent leur projet être l’objet d’une exposition où commence à se tisser un réseau professionnel. Ces prix ou distinctions sont reconnus, les élus peuvent ainsi se servir de cette expérience en tête de leur CV ou comme carte de visite. Ces concours jouent un peu le rôle de «superdiplôme», bien plus que la mention «Félicitations du jury» obtenue lors du PFE. Dans l'’arcticle Douze prix incontournables* l’auteur cite les plus connus de ces concours «open» : Prix W, Concours architecture(s) élémentaire(s), International Velux Award, Prix de la Fondation Jacques Rougerie, Concours Acier, Prix CNSA, Mini Maousse, Trophée béton, Grand prix de l’académie des beaux-arts, Concours Europan, AJAP et Prix de la première oeuvre. Par ailleurs les concours vestiges du * Chessa Milena, Douze prix incontournables pour les architectes en herbe, Avril 2016, Le Moniteur n°5863

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Avant de monter son agence avec un ou plusieurs associé(s), il est nécessaire à la fois de tester cette collaboration sans être engagé et de se forger une démarche. _________________________________________

Si oui, lesquels?

40%

32%

28%

1_40% Europan 2_32% autres 3_28% concours internationaux [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

grand prix de Rome destinés aux étudiants qui présentent leur diplôme, tels que le prix Camelot ou le concours Tony Garnier ont encore leur importance aujourd'hui.

Europan, un passage obligé?

«Avec Europan, nous sommes confrontés à des programmes et des échelles traditionnellement inaccessibles à de jeunes architectes.» [MUZ Architecture]

Europan est un concours d’architecture et d’urbanisme biennal européen qui propose aux participants de travailler sur des problématiques urbaines concrètes proposées par des collectivités locales. Il est ouvert aux jeunes architectes (moins de quarante ans) et représente une excellente référence. Nombreux sont les jeunes praticiens qui y participent. Outre le fait qu’il offre la possibilité de travailler à plusieurs sans s’associer, il est un tremplin dans la vie professionnelle des lauréats. Depuis le début de son existence, Europan a mobilisé «plus de 11 000 architectes, 280 villes dans une vingtaine de pays et 320 maîtres d’ouvres urbains et opérationnels», selon Europan France. En plus du prix offert aux vainqueurs, ce concours permet, dans certains cas, aux lauréat de voir se réaliser leur projet concrètement. En effet, les collectivités locales se réservent le droit de faire appel aux équipes gagnantes pour réaliser des études urbaines ou des projets d’aménagement sur leurs sites d’études. Europan permet donc de faciliter les rencontres entre les maîtres d’ouvrage et de jeunes architectes motivés. Cependant, depuis 1988, plus d’une centaine de projets ont été primés en France mais seulement une dizaine ont été réalisés. «C’est une

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Ces concours obligent les candidats à porter un premier regard réflexif sur la pratique de l’architecture, à s’exercer, à mettre en place des processus de projets hors du cadre de l’école ou de l’agence et à élaborer des références graphiques. C’est en quelque sorte, le passage d’une pratique scolaire à l’exercice professionnel puisqu’ils donnent aux participants l’impression temporaire de «toucher du doigt» la réalité d’une certaine forme d’exercice. _________________________________________

PPA, sa vision des concours d'idées Se concentrer sur les projets concrets

De leur côté, au temps de Ping-Pong architectures, Olivier et Charles ont présenté une fois le concours Europan avec un ancien collègue d'Olivier. Guillaume et Jean-Manuel, n'y ont, quant à eux, jamais participé. Pour PPA il est important de concentrer ses efforts sur les projets concrets plutôt que sur les concours d'idées. Cependant ce type de concours représente tout de même une référence qui permet d’accéder à la commande.

Europan semble ainsi jouer le rôle d’un «droit d’entrée» dans le monde professionnel. Il est une opportunité à saisir, à la fois pour le côté humain, l’échange de «jus créateur» qu’implique le travail à plusieurs, mais aussi pour la légitimité qu’il offre aux lauréats.

* Toury Nicolas, Fais-le - 1500 jours pour livrer son premier bâtiment, 2013, Editions Architectures à Vivre

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chance donnée aux jeunes d’avoir une vraie commande mais il faut être patient avant de voir couler du béton, huit ans dans mon cas entre l’annonce des résultats et la livraison.», relate Nicolas Toury, lauréat Europan 7 en 2003, dans son livre Fais-le ! 1 500 jours pour livrer son premier bâtiment*.

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s'associer [Ă&#x2030;CLORE]

S'ASSOCIER (latin associare, joindre, unir, de socius, compagnon) - S'unir (à, avec quelqu'un, un groupe) pour une action commune, dans une association : S'associer à (avec) un concurrent pour la réalisation d'un projet. - S'adjoindre quelqu'un comme associé, comme collaborateur : Avocat qui s'associe un stagiaire. - Se déclarer solidaire de l'action de quelqu'un, partager ses vues, ses sentiments : Je m'associe aux déclarations de mon confrère. - S'allier, être allié (à, avec quelque chose) en un ensemble, généralement cohérent, harmonieux : Un caractère où s'associent des tendances contradictoires. [Le petit Larousse]

UNIR LES FORCES

Une corrélation positive En France, l’association se développe fortement, au moins pour des projets ponctuels. Les architectes renforcent leurs structures et multiplient les formes de collaboration pour répondre à la métamorphose de la profession et faire face à l’évolution de la commande. Ces associations allient la souplesse de l’exercice libéral à la rigueur d’une gestion équilibrée. De plus, la responsabilité de l’ouvrage est ainsi assumée par la structure et non par l’individu. S’associer présente des avantages non négligeables, que ce soit au niveau pragmatique que social. Par ailleurs, les réseaux et les capitaux sociaux de tous les associés se démultiplient, favorisant ainsi les potentialités d’accès à la commande. Le choix de son ou de ses associés doit être bien réfléchi. On peut s’associer avec une relation amicale de longue date, un collègue de confiance, un ancien camarade de l’école d’architecture, mais il est primordial qu’une entente de travail ait été mise en évidence par le biais de * Albert Marie-Douce, Moutarde Nathalie, Petit manuel de «savoir-survivre» à l’usage des architectes, Janvier 2015, Le Moniteur Hebdo

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«La crise provoque cette ouverture d’esprit qui nous amène à travailler avec d’autres. L’union permet d’atteindre la masse critique qui ouvre l’accès à des programmes de plus grande ampleur... ET donc plus rémunérateurs. Chacun apporte ses compétences mais aussi références.» [Olivier Leclercq, Air Architectures]

Dans le Petit manuel de «savoir-survivre»*, Jean Michel, Daquin, président du Conseil régional de l’Ordre des Architectes d’Île de France, avance l’idée qu’ «un architecte ne peut plus travailler seul dans son coin. Nous leur adressons donc ce message : mettez-vous en société, groupez-vous, structurez-vous, vous serez plus forts, plus efficaces.». L’union fait la force, dit-on! Depuis la crise, les jeunes architectes préfèrent se lancer dans la vie professionnelle à plusieurs, au sein de sociétés : presque 16% des 30-39 ans sont associés, il s’agit de la proportion la plus forte. S’associer permet de diviser les problèmes et de mettre en commun les investissements de moyen, de risques et les réseaux de chacun. _________________________________________

Sous quel mode d'exercice êtes-vous inscrit à l'Ordre?

48%

43%

1_48% associé de société 2_43% libéral 3_9% les deux [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

concours «open» ou de collaborations antécédentes.

«Les premières commandes expliquant le besoin de clarifier juridiquement les associations nées du diplôme ou de la période fin d’études.» [Jean-Louis Violeau]

S’associer, oui.. mais comment? L’association la plus légère consiste en une co-traitance temporaire. Les professionnels associés restent juridiquement indépendants, cependant ils conviennent de mener ensemble une opération de construction ou de présenter une candidature commune à un marché public. Un contrat de co-traitance et une convention (définissant les répartitions des tâches et des honoraires, ainsi que les questions d’assurance et de propriété intellectuelle) permettent de gérer administrativement cette situation. L’agence expérimentée sera le plus souvent mandataire et l’agence associée travaillera en temps que co-traitante. Ce type d’association peut éventuellement servir à «se tester» en vue d’une association future plus ferme, en créant un collectif par exemple qui permet la collaboration entre plusieurs agences sur certains projets choisis. On peut aussi s’associer pour une mise en commun de moyens. Plusieurs professionnels, pouvant exercer des métiers radicalement différents, choisissent dans ce cas de se regrouper pour partager les locaux, les charges de fonctionnement, mais également les fournitures de bureau, le matériel. Cela peut même aller jusqu’à la mise en commun * Chadoin Olivier, Être architecte, les vertus de l'indétermination - De la sociologie d'une profession à la sociologie du travail professionnel, 2013, Sociologie et sciences sociales

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ANTICIPER : «05.03. Tout est en place. Reste l’essentiel. L’objectif n°1 : trouver des clients. N’importe lesquels. Ne pas faire les difficiles. Le choix, ce sera pour plus tard. Les concours aussi, faut pas rêver. Téléphoner aux amis, aux collègues, aux anciens profs, à la famille, aux voisins, etc. Tout y passe ou presque» [Lan Architecture, You can be young and an architect ]

A ce sujet, Olivier Chadoin* explique que «L’architecture contemporaine, c’est: moins une profession qu’un travail; moins une commande qu’une demande, moins une oeuvre singulière qu’un collectif de maîtrise d’oeuvre; [...] Désormais programme projet, réalisation, contrôle s'emboîtent et interfèrent; et enfin, c’est moins un individu médiatisé par sa signature qu’un groupe anonyme couvert par un signe» _________________________________________

Si vous êtes en société, exercez-vous seul ou avec des associés?

53%

29%

17%

1_53 % seul 2_29 % un associé 3_17 % deux associés 4_1% plus de deux associés [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

L’association la plus engageante est la création d’une société d’architecture. Cette possibilité est offerte aux architectes depuis 1977 par la loi de création sur l’architecture. Le droit d’exercer en société à responsabilité limitée (SARL, SCOP) ou en société anonyme (SA) permet aux associés, au delà des bénéfices du côté humain, de protéger leur patrimoine personnel. Les sociétés civiles professionnelles (SCP) et les sociétés d’exercice libéral (SELARL) sont aussi des moyens d’exercer pour les architectes mais ces formes sociales sont moins recommandées puisque les associés sont solidaires de la société pour le règlement des dettes de celle-ci. Outre l’exercice du métier d’architecte, les sociétés d’architecture peuvent avoir pour objet de réaliser des prestations intellectuelles plus largement liées au cadre de vie, telle que : urbanisme, paysage, ingénierie. Elles constituent donc un bon outil pour favoriser la pluridisciplinarité des agences. Par ailleurs, il existe la possibilité de monter un groupement, notamment pour les projets en conception / réalisation. Le groupement permet de contractualiser les liens entre la maîtrise d’œuvre et les entreprises. Cependant, cela pose des questions concernant l'impartialité de l'architecte vis à vis des entreprises qui vont effectuer les travaux.

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de salariés tel que la personne s’occupant du secrétariat. Cette association peut prendre la forme d’une SCM, Société Civile de Moyens. Chacun reste cependant indépendant juridiquement et fiscalement, et peut développer sa clientèle propre. Au delà des avantages matériels, cette association est propice à des échanges et au partage entre les différents associés. Cela paraît être la structure de réseau idéal pour favoriser le travail des «trous structuraux» de Burt, notamment lorsque les associés viennent de milieux et de cercles sociaux totalement différents.

La commande chez PPA Ne pas choisir entre commande privée et publique (extrait de l'introduction)

L'une des ambition de l'agence est de ne pas avoir à choisir entre commande privée et publique. Il s'agit d'une véritable volonté de maintenir une variété de commande. L’intérêt du sujet du projet et du client prime sur la lucrativité. La structure est toujours un peu "sous-dimensionnée" dans le but d'avoir la capacité à reconcer à des projets et ainsi de pouvoir éloigner le danger de dire oui au premier projet qui passe qui permettrait de faire vivre l'agence en cas de période difficile. Les associés estiment que s'ils acceptaient tous les projets qu'on leur propose l'activité sera multipliée par 1,5 voir 2 par rapport à l'activité actuelle. Cependant, pour eux le risque serait de ne plus pouvoir s'attacher à faire bien son travail, ce qui demande du temps et donc un nombre de projets en cohérence. Il en est de même pour les appels d'offres. L'idée n'est pas de répndre au plus grand nombre mais de ne pas se précipiter et de choisir ceux auxquels il est le plus pertinent de répondre. Les associés croient en la valeur commerciale des projets. Un projet bien mené, avec du temps, en amène toujours un autre et permet ainsi de remplir le carnet de commande petit à petit. Pour eux, le nouveau projet n'est pas le mieux. Le plus important, celui qu'il ne faut pas laisser et qu'il faut prendre le temps de bien finir c'est celui de maintenant. La stratégie est donc d'éviter les réflexes de l'école qui poussent à mettre en avant la conception. Par ailleurs, la diversité des commandes permet des expérimentations et amènent parfois à des publications qui sont un accélérateur en terme d'image.

DES STRATÉGIES INDIVIDUELLES AUX STRATÉGIES COLLECTIVES

Le lien social et la commande : publique ou privée? Alors qu’il y a encore quelques années la commande privée était boudée des architectes, le public semblait être la voie royale. Aujourd’hui, les canaux d’accès à la commande se sont multipliés, mettant fin à cette vision binaire, voir manichéenne. Les dernières années ont été marqué par une explosion de la commande privée, la commande publique était devenue inaccessible pour beaucoup. Désormais, le privé représente, en moyenne, les deux tiers des projets des agences et le public atteint difficilement le quart de l’ensemble. Malgré la concurrence avec les constructeurs de maisons, le privé représente souvent un moyen de réaliser une première oeuvre, que ce soit par le biais d’un réseau personnel ou professionnel, fruit du travail relationnel effectué. L’auteur de l’article Jeunes architectes, comment lancer son agence et trouver son premier client*, expose l’expérience d’une dizaine de jeunes architectes de Montpellier. Leur idée forte est de «combler le fossé, tant psychologique et culturel que financier, qui empêche beaucoup de pousser la porte des cabinets d’architecture». Avec le soutien de l’Ordre des architectes, après avoir suivi une formation à la «vente-debout», ils ont sillonné les salons de l’immobilier de la région pour tenter d’établir un contact direct avec de potentiels clients. Cette expérience s’est avérée fructueuse puisqu’ils ont établi «plusieurs centaines de contacts dont * Veran Cyrille, Jeunes architectes : Comment lancer son agence et trouver son premier client?, Mars 2000, Le Moniteur n°5027

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Lorsque l’on travaille à plusieurs, dans le cadre d’une société, il est nécessaire de mettre en place une stratégie d’agence, de travail. Le réseau et les relations humaines peuvent-ils être une réponse à cet enjeu? _________________________________________

PPA et les collaborations avec d'autres agences TAILLANDIER / SCALENE / OMA / 51N4E / ENCORE HEUREUX

PPA collabore avec de nombreuses agences, telles que Taillandier, Scalène, V2S, OMA, 51N4E ou Encore Heureux. Chacune de ces collaboration est unique et permet de révéler des choses qui sont bénéfiques pour les acteurs autant que pour le projet lui-même. La collaboration avec l'agence Taillandier est née par le biais de Jean-Manuel : ils étaient élus à l’ordre des architectes avec Pierre-Louis Taillandier. De là est né un lien amical qui s'est prolongé dans une collaboration professionnelles. Pour eux il est primordial de pouvoir s'entraider entre confères et de ne pas se voir comme des concurrents. Dans ce sens travailler en réseau entre agences paraît pertinent. Actuellement PPA et Taillandier travaillent ensemble pour un projet de logements aux Arènes. PPA a connu l'agence OMA dans le cadre d'une étude urbaine pour le concours Aerospace Campus avec Xaveer de Geyter. Cela a donné naissance a une collaboration entre OMA, PPA et Taillandier pour le projet du parc des Expositions de Toulouse. Autre exemple : Scalène. Jean et Luc Larnaudie et Charles et Olivier ont construit une relation d'amitié par le biais de la maison de l'architecture. Ils étaient tous animés par la volonté de donner de leur temps pour faire bouger les choses. La façon de voir les projets des deux agences est similaire ce qui favorise les collaborations. Concernant Encore Heureux, Nicola Delon, l'un des associé, et Jean-Manuel se sont rencontrés par le biais d'un ami commun. Les appréciations professionnelles mutuelles qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre ont donner naissance à une collaboration pour une salle événementielle à Albi et un concours de logements à Paris.

«D’après une enquête de la MIQCP sur les agences de tailles moyennes, sur une cinquantaine de candidatures envoyées par an, elles ne seraient retenues qu’une ou deux fois.».

Contrairement à la commande privée, qui paraît très volatile, la commande publique est régie par des règles strictes. A l’origine, le principe des concours avait été mis en place pour donner leur chance aux jeunes architectes et ainsi renouveler le milieu des concepteurs appelés à contribuer à la commande publique. Cependant, au-delà du coût que représentent les candidatures pour les jeunes agences (estimé entre 400 et 800€ HT), les références demandées et la situation financière exigée rendent presque inexistante la probabilité d’être retenu pour un concours, du fait qu’elles ne disposent pas encore de projets réalisés et de structures établies. Par ces exigences, les maîtres d’ouvrages cherchent à se rassurer sur l’agence, les architectes auxquels ils vont accorder leur confiance. Certains architectes tentent de «déjouer» cette course aux concours en concentrant leurs efforts dans la prospection, sur la «pêche aux infos» . Anne-Cécile Comar, de l’Atelier du pont explique dans l’article Jeunes architectes, comment lancer son agence et trouver son premier client*: «On prospecte par rapport à l’information qu’on a pu obtenir des réalisations programmées par la commune. Ces contacts s’avèrent parfois payants, particulièrement dans les villages où les besoins sont réels et les échelles d’intervention réduites. La mairie peut alors retenir dans sa sélection à un concours la jeune équipe « outsider » ou la missionner sur une étude urbaine (étude de faisabilité, étude de définition...), laquelle peut parfois donner suite à une commande de maîtrise d’oeuvre.». Cependant, unir ses forces entre confrères peut aussi être un moyen d’accéder à la commande publique, en * Veran Cyrille, Jeunes architectes : Comment lancer son agence et trouver son premier client?, Mars 2000, Le Moniteur n°5027

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certains se sont concrétisés». Ce résultat prouve qu’au-delà de l’importance de démystifier l’architecte ou de vulgariser l’architecte, la prospection peut être porteuse de commande. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les maîtres d’ouvrage privés seront fidèles s’ils sont satisfais de leur architecte, et qu’ils n’hésiteront pas à en parler autour d’eux.

PPA et les collaborations Le cas particulier d'Execo

Execo est une filiale de PPA composée d'économistes et de conducteurs de travaux. Execo est née dans une volonté d'arriver à mieux travailler ensemble, de favoriser une implication plus forte de tous les acteurs pour le bien des projets. Elle traite les projets de l'agence, mais travaille aussi pour d'autres architectes. Il s'agit d'un choix qui permet d'avoir un aperçu d'autres méthodes de travail, de mixer les compétences et de partager les manières de faire. Jusqu'à récemment PPA et Execo partageaient les mêmes locaux ce qui permettait de réels échanges et partages sur les projets. Cependant, PPA s’agrandissant et ayant besoin de plus d'espaces Execo a déménagé quelques rues plus loin. Le 11 Juillet 2017, PPA et Execo ont mené une Entrevue à la maison de l'architecture dans l'optique de partager cette méthode de travail collaborative.

s’associant ponctuellement pour un concours afin de mettre en commun ses compétences et ses moyens. _________________________________________ Coopérations concurrentielles

Ce type de collaboration peut aussi naître entre agences équivalentes. Sous des airs de coopétition, ces collaborations concurrentielles permettent de mettre à profit les complémentaires de ces agences et d’être plus fort à plusieurs. Cependant,cette cohésion nécessite à chaque nouveau projet, pour chacun, de négocier sa part de travail, ses honoraires. De plus, être «architecte-local» pour les jeunes agences peutêtre une véritable opportunité. Travailler avec une agence établie qui effectue des chantiers à une échelle nationale, voir européenne ou mondiale, peut-être l'occasion de tisser des liens, de réitérer cette collaboration et donc être source de commandes et de projets. * Veran Cyrille, Jeunes architectes : Comment lancer son agence et trouver son premier client?, Mars 2000, Le Moniteur n°5027

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COOPÉTITION : L’énergie déployée à lutter contre ses adversaires devient fort coûteuse. Certaines entreprises ont estimé qu’il était préférable de créer de nouveaux espaces sans concurrent plutôt que de livrer une bataille sans merci face à des adversaires de plus en plus redoutables, de toutes tailles et de tous horizons. Ce principe s’inscrit dans l’évolution des valeurs de notre société qui prône le partage et la collaboration. La première finalité de la coopétition consiste à conjuguer deux savoir-faire d’entreprises concurrentielles afin de donner naissance à un produit ou un service commun. [Wikipédia]

Lorsque l’on est jeune architecte fraîchement installé, les réseaux professionnels liés à nos anciennes activités salariales ne peuvent, éthiquement, être mobilisés. Plusieurs années de salariat peuvent voir naître une relation étroite qui s’établit entre le «mentor» et le «protégé». Ce mentorat ou parrainage peut être à l’origine de collaboration. Il arrive que des jeunes architectes s’associent ponctuellement à des architectes plus confirmés pour répondre à certains appels à candidature. Alain Oesch, de l’agence TOA, relate dans l’article Jeunes architectes : comment lancer son agence et trouver son premier client*, que «C’est très formateur, car ces expériences nous permettent de participer à des programmes d’envergure régionale». Cependant, au-delà des projets qui peuvent germer de ces collaborations inter-générationnelles, ce sont les relations humaines, les échanges et le partage qui prennent toute leur importance.

Ana PPA

Emilie ABC

Ferdinand PPA

Morgane ABC

Claude PPA

Floriane PPA

Alonso PPA

Valentin SCALENE

PPA / SCALENE / ABC

Collaboration de trois agences toulousaines dans le cadre du projet de la réhabilitation du siège social du Crédit Agricole de Toulouse Production du PRO dans les locaux de Scalène

PPA et V2S Un cas particulier (entretien avec Vincent Prunonosa le 05 Juin 2017)

V2S, agence créee en 2011 est composée de trois associés: Vincent Candau, Vincent Prunonosa et Sylvain Marty. Les deux Vincent ont commencé par des stages puis quelques années de salariat chez PPA. En parallèle ils ont fait plusieurs concours (Arkitectum et Europan) qui leur ont permis de se tester, de mettre en place une méthode qui leur était propre et de mettre à profit tout ce qu'ils avaient appris. Sylvain était dans la même démarche qu'eux. Ils ont donc pris la décision de monter leur propre agence. Leur ambition était de monter une agence pour travailler en marchés publics. Cependant, n'ayant aucune référence à ce moment là ils ont commencé par en parler autour d'eux. En parallèle, ils ont continué à temps partiel chez PPA afin de livrer les projets en cours sur lesquels ils travaillaient. C'est par leurs réseaux de connaissances qu'ils ont obtenus leurs premiers projets. Cependant, Guillaume et JeanManuel les ont aussi aidé à leurs. Ils ont aussi fait du démarchage auprès de maîtres d'ouvrages tels qu'Opiddea, ce qui leur a permis de décrocher des projets. Très vite, ils ont collaboré avec d'autres agences, toulousaines ou parisiennes, ce qui leur a permis de se constituer des références. Aujourd'hui, leur agence est reconnue à Toulouse et PPA et VS2 multiplient les collaborations : concours pour la réhabilitation de logements à Saouzelong et pour une école à Bordeblanche par exemple.

Promouvoir son travail : se faire connaître et se faire reconnaître

Communiquer, c’est cultiver son réseau, à la fois directement, à court terme, mais aussi indirectement, en pariant sur les graines que l’on sème et qui donneront des fruits à plus long terme. En effet, c’est un moyen de faire parler de soi, de rencontrer des gens qui s'intéressent à son travail, et ainsi de créer des opportunités de projet. Cependant communiquer ne doit pas être une fin en soi, cela doit rester un support. Tous les architectes sont amenés à se doter de «booklets», véritables recueils de présentation pour chaque projet. On y retrouve des informations sur les projets, tels que plans, coupes, schémas de principe, photos, indications chiffrées (surfaces, coûts). Ce type de document synthétique peut * Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1

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Au vu de la raréfaction de la commande et de la concurrence de plus en plus accrue, communiquer et faire connaître son travail est devenue un enjeu majeur pour un (jeune) architecte. Selon Eric Wirth, président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes d’Aquitaine, «les jeunes communiquent plus facilement et sont moins individualistes et c’est comme cela qu’ils trouveront les solutions pour sortir de l’impasse.». Véronique Biau* fait apparaître, suite à une analyse des pratiques de communication externe des architectes, «deux familles de stratégies selon la clientèle recherchée : un marketing assez classique pour capter et fidéliser la clientèle privée d’une part, un parcours plus spécifique pour accéder à une commande publique dont l’attribution est de plus en plus codifiée d’autre part.». La communication est évidemment une véritable stratégie pour capter des clients mais elle peut aussi devenir un moyen de prospecter puisque, tout en étant l’occasion de faire un point sur sa production, elle permet d’élargir ses connaissances.

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Quels dispositifs utilisez-vous pour assurer la promotion de votre agence?

27%

25%

20%

15%

13%

[Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

1_27% book 2_25% site web 3_20% démarchage auprès de maître d'ouvrage 4_15% réseaux sociaux 5_ 13% autres (livres, salarié chargé de la communication, site de base de données)

Au-delà du fait de se faire connaître, se faire reconnaître est aussi un enjeu primordial. Véronique Biau* parle de deux enjeux principaux pour les architectes : l’enjeu économique est «d’obtenir des commandes», l’enjeu symbolique est d’«être reconnu comme un architecte de qualité». Elle avance le fait qu’ «avant de se préoccuper de sa «côte» professionnelle, l’architecte s’inquiète bien sûr de trouver suffisamment d’affaires pour rétribuer son travail». Cependant, se distinguer peut être une réelle stratégie d’agence pour obtenir des commandes par le biais de son réseau et ainsi répondre inversement à cette problématique. En effet, se faire reconnaître en tant qu’architecte permet de mettre facilement en confiance les clients qui, d’une part n’hésiteront pas à renouveler leur commande, et d’autre par qui propageront une image positive de l’architecte par le bouche à oreille. Par ailleurs, la reconnaissance est en quelque sorte un droit d’entrée pour les concours de * Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1

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servir de «carte de visite» pour l’agence. Véronique Biau explique que «C’est aussi un document qui peut servir d’appui aux visites que rendent certains architectes à des entreprises, des institutions auxquelles ils se présentent spontanément, espérant être consultés pour le prochain projet immobilier.». Par ailleurs, l’auteur explique aussi que certains architectes vont même jusqu’à entretenir des relations avec «les rédacteurs des principales revues d’architecture, les invitant à visiter leur dernière réalisation, envoyant régulièrement des propositions d’articles sur leurs projets, ne négligeant pas les occasions «fortuites» avec ces critiques (vernissage d’exposition, voyage d’études,...). Ceci dans l’idée de développer et d’entretenir leur réseau, avec pour objectif de second plan d’obtenir des commandes. Ainsi, les publications de présentations d’agences restent indispensables pour pouvoir présenter son travail, mais avoir un site internet bien référencé à jour et communiquer sur les réseaux sociaux devient une obligation.

La stratégie de communication chez PPA Le rôle d'Alexandra à l'agence

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Alexandra, chargée de communication s'occupe de gérer la communication de l'agence à temps plein. Elle s'occupe des publications sur le site web de l'agence que par les réseaux sociaux. Son travail passe aussi par la gestion des photos des projets, les relations avec la presse, les supports de communication en interne. Pour PPA, la publication d'un projet est autant un aboutissement de celui-ci qu'une reconnaissance pour l'agence. Alexandra passe ainsi une partie de son temps à établir des dossiers de presse qu'elle envoie à des revue. Cette démarche peut donner suite à une publication rapidement, autant que des mois plus tard. En interne, nous effectuons des "booklets" de projet à des étapes clés du projet. Ils permettent de communiquer au maître d'ouvrage sur le projet mais aussi aux autres membres de l'agence de prendre connaissance ou de s'informer sur le projet. Ils représentent l'histoire du projet, puisqu'ils sont des arrêts sur image de celui-ci. Ainsi, la communication s'effectue à plusieurs niveaux, à la fois en interne et vers l'extérieur.

« On sait qu’en France il existe deux sortes de "jeunes" de 40 ans, ceux qui sont lauréats du PAN et des Albums de la jeune architecture et ceux qui ne le sont pas. » Article « L’accès à la commande des jeunes architectes », [AMC le Moniteur architecture n°49, mars 1994]

A titre d’exemple, les Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes (AJAP) sont un des nombreux moyens de se distinguer et de se faire reconnaître. Les AJAP s’inscrivent dans la volonté de l’état français de favoriser le renouvellement des générations d’architectes, l’insertion professionnelle et l’accès à la commande des jeunes architectes. Relancé en 2001 par le Ministère de la Culture et de la Communication, ce prix est décerné tous les deux ans à une vingtaine de jeunes professionnels de moins de 35 ans, ayant candidaté. Être lauréat des AJAP donne l’accès à un cercle de parrainage, composé de près de soixante-dix partenaires publics et privés. En plus d’être une manière pour le ministère d’être en contact direct avec les nouvelles générations de professionnels, ils permettent de faciliter la visibilité de ces jeunes architectes auprès des maîtres d’ouvrages et de décideurs et donc leur accès à la commande. Le désir d’avoir le titre d’ «AJAP» est souvent amené par le fait de pouvoir faire parti de ce cercle des destinataires potentiels d’une commande publique. Pour beaucoup, selon Jean-Louis Violeau**, cela signifie «des contacts, une recommandation et un soutien, un gage de qualité, des rencontres». * Biau Véronique, Stratégies de communication et trajectoires d’architectes, 1998, Sociétés contemporaines, Volume 29, Numéro 1 ** Violeau Jean-Louis, Les "premiers collés" volontaires de l'architecture, 2011, Laboratoire ACS

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commande publique. Compte tenu de l’abondance des candidatures, il est indispensable de sortir du lot pour être admis à concourir par les maîtres d’ouvrages publics. Selon Véronique Biau*, «une aura particulière est attribuée aux personnes et aux faits qui parviennent à entrer dans le système médiatique». De plus, «les architectes faisant l’objet d’expositions, de publications, d’émissions télévisées se voient attribuer des qualités, une forme de reconnaissance symbolique, dont les critères d’évaluation ne sont jamais clairement énoncés mais dont les effets sont certains.».

PPA et les AJAP Une controverse

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Après un arrêt des AJAP, le ministère de la culture et de la communication les a remis en place en 2002. A ce moment là Guillaume et Jean-Manuel ont monté un dossier de candidature. Leur agence ayant été crée en 1999, plusieurs de leurs projets avaient déja été livrés. Leur dossier a été débattu, la conclusion qui en est ressortie est que les AJAP sont destinés à permettre l'accès à la commande pour les jeunes architectes et qu'il ne s'agit en aucun cas d'une valorisation du travail. Olivier et Charles n'ont , quant-à eux, jamais présenté de candidature.

Cependant, lorsque l’on est lauréat, il faut rester conscient du fait que les commandes n’afflueront pas du jour au lendemain, surtout si l’on ne va pas à la rencontre des maîtres d’ouvrage. Soa Architectes offre son point de vu dans You can be a young architect*: «la terre entière a eu les NAJA [anciens AJAP] sauf nous, c’est le genre de malédiction qui n’est pas pour nous déplaire. C’est un raccourci professionnel qui a tendance à uniformiser les jeunes agences.». Par ailleurs, Nicolas Toury, nominé au prix d’architecture de la première œuvre du Moniteur en 2009 et lauréat du prix européen «Europe 40 under 40» en 2012, met en garde en garde ses confrères dans son livre «Fais-le!» : «Un curriculum vitae remplis de « décorations au kilomètre» qui peuvent décrédibiliser un CV comme un colonel à la poitrine chargée de médailles». Il faut ainsi savoir utiliser les prix à bon escient.

* Lan Architecture, You can be young and an architect, based on the true story of LAN Architecture, 2008, Ante Prima AAM éditions

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Par ailleurs, les lauréats reçoivent aussi le soutien de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine et de l’Institut Français qui assurent leur promotion par le biais de la publication d’un catalogue et par le montage d’une exposition. Les AJAP sont une marque de prestige reconnue et un tremplin professionnel, et en quelque sorte un sésame pour accéder à de nouvelles commandes. Jean-Louis Violeau parle d’ «un rite d'institution où l’on dit tu es un «jeune» architecture (mais aussi tu n’es qu’un «jeune» architecte) et tu n’as qu’à être ce que tu es, c’est-à-dire un (bon) «jeune» architecte. Cette distinction est une concrétisation de la sortie définitive du salariat, de la constitution de références personnelles, autres que celles reliées, de près ou de loin, à nos «agencesmères».

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Pensez-vous que l'une de ces pratiques parallèles à votre activité en agence d'architecture facilite l'accès à la commande? Si oui, laquelle?

45%

25%

18%

12%

1_45% autre 2_25% architecte-conseil 3_18% juré de concours 4_12% enseignement [Extrait du sondage réalisé par Le moniteur et l’Ordre des architectes d’Île de France en Avril 2014]

NE PAS METTRE SES ŒUFS DANS LE MÊME PANIER

Se diversifier S’ouvrir à des activités extérieures à l'agence peut s’ancrer dans un désir de diversifier sa pratique ou de transmettre son savoir. C’est par ailleurs un moyen de faciliter l’accès à la commande. Être enseignant, architecte conseil ou jury de concours permet de rencontrer des politiques, des étudiants, des bailleurs sociaux, des confères, mais aussi de présenter son travail et de se faire connaître. Rentrer dans ces cercles académiques ou politiques permet d’accéder à des opportunités enrichissantes. Par exemple, être enseignant à l’école pousse à la rencontre d'universitaires et peut potentiellement déboucher sur l’écriture d’un article, ou d’une invitation à une conférence. Par ailleurs, être jury de concours, au delà des rencontres induites, est l’occasion de se situer par rapport à la profession, mais aussi de tenter de cerner les attentes des maîtres d’ouvrage publics. _________________________________________ Une alternative à l’hyperspécialisation : «l’agence réseau» La profession est marquée depuis de nombreuses années par la spécialisation de certaines agences d’architecture, c’est-àdire qu’elles concentrent leurs efforts sur une généalogie de projets (hôpitaux, réhabilitation de patrimoine). Cette * Albert Marie-Douce, Moutarde Nathalie, Petit manuel de «savoir-survivre» à l’usage des architectes, Janvier 2015, Le Moniteur Hebdo

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Dans le Petit manuel de «savoir-survivre*, Xavier Gonzalez pointe un défaut bien français : «Nous adorons mettre les gens dans des pots. Il est ensuite difficile d’en sortir.». La survie des agences tient désormais à leurs capacités à se diversifier et à s’adapter. Diversifier son réseau, sortir des cases sont ainsi des enjeux capitaux et permettent ainsi d'accéder à des commandes par des chemins de traverse. _________________________________________

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Principe de l' "agence-rĂŠseau"

Le développement de logiques de réseaux permet de contrecarrer et d’éviter la spécialisation. Le modèle de l’«agence réseau» fonctionne sur des principes d’associations et sur l’entretien d’un solide carnet d’adresses. Il s’agit de développer des partenariats et des collaborations avec d’autres agences, des bureaux d’études, des maîtres d'ouvrage de manière régulière. Dans le Petit manuel de «savoir-survivre»*, Dominique Gauter, explique à ce sujet : «Quand la commande se restreint dans l’espace public, mais reste assez stable en architecture, cette nonspécialisation est assurément un atout. L’agence renforce à présent son pôle urbanisme pour approcher des maîtres d’ouvrages publics qu’on ne connaissait pas.». Ainsi, la nonspécialisation permet de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et donc de pouvoir plus facilement rebondir lorsqu’un des domaines où l’on intervient est au ralenti. _________________________________________ Transversalités A plus grande échelle, cette stratégie d’ «agence réseau» peut aussi être à l’origine de groupements de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaires, incluant paysagistes, économistes, bureaux d’études, urbanistes, sociologues, graphistes. Cette dynamique de réseau paraît être un moyen de répondre aux incertitudes du marché, en permettant à tous les * Albert Marie-Douce, Moutarde Nathalie, Petit manuel de «savoir-survivre» à l’usage des architectes, Janvier 2015, Le Moniteur Hebdo

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stratégie, qui revêt en premier lieu un caractère lucratif, permet de répondre aux demandes de références pour les commandes publiques. Cependant, elle représente un paradoxe puisque ce mode de fonctionnement va à l’encontre de l’essence du métier d’architecte : la force d’un architecte est de pouvoir répondre à tout type de commande, ce qui permet de nourrir sa réflexion au fil des projets. Par ailleurs, elle incite à une organisation axée sur la répétitivité, l'efficacité qui sont des notions peu compatibles avec la nature de la profession d’architecte.

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équipe de maîtrise d'oeuvre

types de projets construits

Principe de l'hyperspécialisation

équipe de maîtrise d'oeuvre

Principe de l'"agence-réseau"

L' "agence-réseau", une alternative à l'hyperspécialisation

types de projets construits

acteurs de conserver leur flexibilité et leur indépendance. «Environ 50% des missions réalisées, publiques ou privées, sont le fait d’architectes qui engagent une collaboration avec un autre professionnel, qu’il soit architecte, ingénieur, paysagiste, urbaniste.», annonce Olivier Chadoin*.

«Le clé du métier est d’apprendre à communiquer pour transmettre ses idées afin que le projet se construise avec tous les interlocuteurs.» [Umberto Napolitano dans les lieux communs]

Parallèlement à ces associations pluridisciplinaires au sein d’une même équipe de maîtrise d’oeuvre, on observe une croissance exponentielle des pratiques collaboratives nouvelles. Exercer de façon indépendante mais dans un lieu commun en fait partie. Au-delà qu’elles soient reliées à des initiatives personnelles, le fait de travailler dans des locaux communs avec des gens issus d’autres milieux, d’autres professions, crée une véritable transversalité. Et permet de se regrouper autour d’un projet commun lorsque l’occasion se présente. Le collectif peut aussi être une forme de réponse à la raréfaction de la commande, par la création d’une «émulation créative» atypique, très souvent porteuse de projets innovants et enrichissants.

* Chadoin Olivier, Être architecte, les vertus de l'indétermination - De la sociologie d'une profession à la sociologie du travail professionnel, 2013, Sociologie et sciences sociales

3_s'associer

Cependant la maîtrise d’ouvrage reste seule décideur du choix de la maîtrise d’oeuvre et des professionnels qui la compose. Ce choix obéit autant à des contraintes professionnelles qu’à des critères d’ «ancrage local» et de réseaux. Olivier Chadoin va jusqu’à expliquer que pour un promoteur par exemple, «le fait de disposer d’un réseau d’architectes et d’entreprises dits «politiquement correct au niveau local» et «compétents sur une ligne de produits» permet la recherche de terrains («avoir des oreilles sur place»), l’ajustement à des contraintes politiques et sociales, et, en retour, un minimum de sécurité d’action.», c’est-à-dire que la compétence sociale des acteurs («les gens biens indroduits») revêt un rôle majeur du fait de la nature non ordinaire des biens engagés, à savoir le foncier et le bâti.

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0'.

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conclusion

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(Ré)Inventer la commande

Discuter, collaborer, s'associer, sont des portes d'entrées d'accès à commande pour les (jeunes) architectes, à l'heure où l'on préfère travailler avec quelqu'un en qui l'on a confiance plutôt qu'avec un inconnu qui a des références.

«Et surtout, respectez : le client pénible, le stagiaire apathique, le politique autocrate, le confrère hypocrite! On se croise toujours deux fois.» [Fais-le, Nicolas toury]

Discuter permet de comprendre un besoin, et potentiellement de pouvoir anticiper la demande en proposant spontanément une idée, un projet et ainsi de palier à une baisse de la commande par les voies traditionnelles. Collaborer et s'associer permettent de mettre en lumière des synergies intéressantes, bénéfiques au projet. Il me semble que l'une des clés du métier est par ailleurs d'apprendre à communiquer pour transmettre ses idées afin que le projet se construise avec tous les interlocuteurs, et qu'il soit issu d'un réel "jardin collaboratif". Le partage, l'entraide, doivent être les maîtres mots de notre génération, celle des architectes-jardiniers. _________________________________________ La travail en groupe fait parti de mon quotidien depuis mes débuts à l'école d'architecture, autant qu'actuellement à l'agence. Il me semble qu'il s'agit d'une condition essentielle au développement et à l'aboutissement d'une idée, d'un processus de projet. Chacun apporte ses connaissances, ses compétences, sa manière de voir les chose et le mélange de tout cela permet au projet d'être mené du mieux possible. Dans un contexte où les jeunes agences ont parfois du

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En définitive, il est pertinent de réfléchir à de nouvelles manières de travailler plutôt que de subir la métamorphose du métier d'architecte. Le lien social, à tous les niveaux, semble être une réponse à cette problématique.

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mal à sortir la tête de l’eau, je souhaite, pour le moment, continuer à profiter de l’autonomie que j’ai acquis petit à petit au sein de l’agence PPA, tout en n’écartant pas l’opportunité qui me permettrait de sauter dans le vide avec assez de connaissances, d’outils et de confiance pour voler de mes propres ailes. Il me paraît stratégique et porteur d'envisager une structure à plusieurs, qui permette une pratique collaborative. Je souhaiterai être à l'origine d'une agence pluridisciplinaire qui soit axée sur le partage, la convergence d'approches multiples. Il me semble que de nombreuses pistes professionnelles sont à saisir et n'attendent que l’engagement de notre génération.

117 0'_conclusion

JARDIN COLLABORATIF : Un jardin partagé est un jardin conçu, construit et cultivé collectivement par les habitants d’un quartier ou d’un village. Un jardin partagé ne se décrète pas, il prend tout son sens parce qu’il répond aux attentes et aux besoins des habitants d’un lieu. Réunis en association les habitants gèrent le jardin au quotidien et prennent les décisions importantes collectivement. En ce sens chaque projet est unique par son aménagement et son fonctionnement. [jardins-partages.org]

BIBLIOGRAPHIE Livres 118

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Thèses - Boncori Anne-Laure, Les croyances diffusées au sein du réseau social du dirigeant : le cas d’une association de chefs d’entreprises, 2005, Université Panthéon-Assas Paris II - Taddei Jean-Claude, Rôles du capital social et des reseaux relationnels au sein d'un territoire economique. Le cas du pôle de competitivite Vegepolys, 2009, Université d'Angers

Rapports et communiqués de presse - Assemblée Nationale, Rapport d'information déposé en application de l’article 145 du Règlement par la commussion des affaires culturelles et de l'éducation sur la création architecturale, 2014 - Ministère de la Culture et de la Communication, Statistiques de la profession d’architecte - 1998-2007 -

Socio-démographie et activités économiques, 2010 - Communiqué de presse du Ministère de la Culture et de la communication, Initiatives en faveur de la jeune architecture, Mars 2016 119

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Articles

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